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Relation inflation et croissance économique dans les pays de l'UEMOA

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par Wassakou KOUAME
Université Cocody- Abidjan - DEA du Nouveau Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire  2009
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACE

A Dieu Tout Puissant

REMERCIEMENTS

Ce mémoire de DEA, fruit de notre première expérience de recherche, nous le devons à bien de personnes qui n'ont ménagées aucun effort pour que nous y parvenions.

Nos remerciements vont de prime abord à l'endroit de nos maitres et de tout le corps professoral du Nouveau Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire (NPTCI). Mention spéciale :

§ Au Professeur KOUADIO Benié Marcel, notre directeur de recherche, qui nous a guidé dans notre démarche et auprès de qui nous avons bénéficié d'une disponibilité et d'une attention remarquables;

§ Aux Professeurs SEKA Pierre Roche (Doyen de l'UFR - SEG), Aké N'GBO (Directeur de l'école doctorale), Mama OUATTARA, et YAO Yao Joseph pour les enseignements et conseils combien précieux tout au long du programme d'enseignement ;

§ Aux Docteurs N'GUESSAN Bi Tah (Directeur du NPTCI - Abidjan), OUATTARA Wautabouna, KOMENAN Narcisse et AHOURE Alban pour leur suivi pédagogique et leur disponibilité fort appréciés.

§ Aux Docteurs TANO Paulin et ALLO Richard pour leur soutien

§ A Messieurs KPAN Clément et GAOUSSOU respectivement responsable de la recherche et responsable de la bibliothèque à la direction nationale de la BCEAO pour nous avoir aidés à obtenir des données utiles à notre recherche

§ A Messieurs KOURSANGAMA Adama et SOME Juste, étudiants à l'Ecole Nationale de Statistique et d'Economie Appliquée (ENSEA) d'Abidjan pour leur aide précieuse dans la conduite de nos estimations économétriques

Nous n'oublions pas de remercier tous nos amis de la Première Promotion du Nouveau Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire, avec qui nous avons pris du plaisir à travailler et qui n'ont cessé de nous témoigner leur solidarité.

Pour les énormes sacrifices qu'ils ont du consentir et pour nous avoir inculqué le goût du travail bien fait et de la persévérance, nous voulons traduire notre gratitude éternelle à notre père et notre mère. Nous n'oublions pas nos frères, soeurs et nos amis qui n'ont cessé de nous encourager et qui se reconnaitront dans cette adresse de remerciements à leur endroit.

Que tous trouvent se qui nous ont apporté leur soutien de près ou de loin et qui n'ont vu leur noms cités, trouvent ici l'expression de notre profonde reconnaissance !!!

SIGLES ET ABREVIATIONS

AD

Agregate Demand (demande agrégée)

AS

Agregate Supply (Offre agrégée)

BCEAO

Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

CEAP

Coopération Economique Asie et Pacifique

UEMOA

Union Economique et Monétaire Ouest Africain

INFL

Taux d'inflation

IPC

Indice de Prix à la Consommation

NAIRU

Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployement

OCDE

Organisation de Coopération et de Développement Economique

PIB

Produit Intérieur Brut

SCR

Somme des Carrés des Résidus

TCCONSM

Taux de Croissance de la Consommation des Ménages

TCDEX

Taux de Croissance de la Dette Extérieure

TCDP 

Taux de Croissance des Dépenses Publiques

TCI

Taux de Croissance de l'Investissement

TCM2

Taux de Croissance de la Masse Monétaire M2

TCPOP 

Taux de Croissance de la Population

TCR

Taux de Croissance du PIB réelle

TCTE

Taux de Croissance du Terme de l'Echange

WDI

World Developpement Indicators

RESUME

La relation entre l'inflation et la croissance économique est longtemps demeurée l'objet de nombreuses controverses entre les différents courants de pensée économique. Toutefois, dans l'évolution de ce débat, s'est dégagé un consensus qui concilie toutes les positions et selon lequel il existe un seuil d'inflation en dessous duquel l'inflation est sans effet ou corrélée positivement à la croissance économique et au-delà duquel, elle nuit à la croissance économique. Dans le cadre de l'UEMOA, les responsables de la politique monétaire ont fixé comme cible d'inflation le taux de 3% qui implique une conduite particulière de cette politique. A la question de savoir quel pourrait être dans la zone UEMOA, le taux optimal d'inflation, nous avons porté notre investigation sur l'évaluation du niveau seuil de celle-ci. Ainsi, en nous appuyant sur le modèle de seuil de Hansen (1999), nous estimons ce taux optimal en moyenne à 8% dans l'UEMOA.

Mots clés : inflation-croissance économique-seuil

ABSTRACT

The relationship between inflation and economic growth has been controversial within economic thought. However, in evolution of this debate, we come to a consensus which conciliates the divergences and suggests that it exists a threshold effect of inflation. Monetary policy makers in West African Economic and Monetary Union (WAEMU) has chosen 3% as the target of inflation which involves a particular leading of this policy. In this thesis, we investigate on the optimal inflation in WAEMU by assessing his threshold level on this area. Applying Hansen's (1999) threshold model, we estimate this optimal rate to 8%.

Keywords: inflation-economic growth-threshold

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

TABLEAUX

Tableau1 : Les pays ayant respecté les critères primaires (1er rang) de convergence de l'UEMOA 24

Tableau 2 : Résultats des régressions économétriques 36

Tableau 3 : Présentation du seuil choisi 37

FIGURES

Figure 1: Relation inflation et croissance économique au Benin 29

Figure 2: Relation inflation et croissance économique au Burkina Faso 29

Figure 3: Relation inflation et croissance économique en Cote d'ivoire 29

Figure 4: Relation inflation et croissance économique au Mali 29

Figure 5: Relation inflation et croissance économique au Niger ......... .......30

Figure 6: Relation inflation et croissance économique au Sénégal.....................30

Figure 7: Relation inflation et croissance économique au Togo ................ .30

SOMMAIRE

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

SIGLES ET ABREVIATIONS iii

RESUME iv

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES v

SOMMAIRE vi

INTRODUCTION 1

1ère PARTIE : LA RELATION INFLATION -CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LA PENSEE ECONOMIQUE 4

Chapitre 1 : Les contributions des approches doctrinales à l'analyse de la nature du lien entre l'inflation et la croissance économique 5

1.1. L'inflation comme facteur nécessaire à la croissance économique 5

1.2. L'inflation : un frein à la croissance économique 9

Chapitre 2 : Le lien entre l'inflation et la croissance économique : De la controverse au consensus 15

2.1. Les divergences dans l'approche de la relation inflation croissance économique 15

2.2. Le consensus empirique dans l'approche de la nature de la relation inflation et croissance économique 19

2ème PARTIE : LA RELATION INFLATION-CROISSANCE ECONOMIQUE : UNE APPROCHE ECONOMETRIQUE DANS LE CADRE DES PAYS DE L'UEMOA 22

Chapitre 3 : L'analyse de la structure économique de l'UEMOA 23

3.1. Les spécificités du cadre économique des pays de l'UEMOA 23

3.2. L'analyse de l'inflation et de la croissance économique dans les pays de l'UEMOA 27

Chapitre 4 : L'approche économétrique de la relation inflation-croissance économique dans les pays de l'UEMOA 32

4.1. Le choix du modèle : Modèle de seuil 32

4.2. Les données et les variables 34

4.3. Les estimations et les interprétations des résultats 36

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 39

LES LIMITES DE L'ETUDE 41

BIBLIOGRAPHIE 47

TABLE DE MATIERES 49

INTRODUCTION

Le lien entre l'inflation et la croissance économique a fait l'objet d'un intérêt considérable au cours des dernières décennies chez les macroéconomistes, les décideurs et les banques centrales des pays développés et des pays en développement. En particulier, la question sur le fait que l'inflation soit nécessaire ou nuisible à la croissance économique a entrainé un débat théorique et illustré par des résultats empiriques. En fait, provenant du contexte d'Amérique latine dans les années 50, la question a généré un débat persistant entre les monétaristes et les structuralistes. Les structuralistes pensent que l'inflation est essentielle pour la croissance tandis que les monétaristes la perçoivent comme nuisible au progrès économique. En outre, certaines études empiriques ont confirmé soit la relation positive ou négative qui existe entre ces deux variables macroéconomiques.

Aujourd'hui, un consensus s'est élaboré autour de la question à savoir qu'une inflation faible et stable relance la croissance économique (Mubarik, 2005). En fait, des études empiriques ont examiné la relation entre l'inflation et la croissance économique de long terme et ont attesté que celle-ci pourrait être non linéaire. La possibilité de non linéarité a été d'abord identifiée par Fischer(1993). En outre, Sarel (1996) a spécifiquement testé l'existence d'une rupture structurelle dans la relation entre l'inflation et la croissance économique. Ainsi, a un niveau (faible) d'inflation la relation pourrait être positive, non existante, mais à des taux élevés elle devient négative. Alors, si une telle relation non linéaire existe il serait possible d'estimer un point d'inflexion, ou le seuil, à partir duquel le signe de la relation change.

Ainsi, cette nouvelle vision de la relation entre l'inflation et la croissance économique considère qu'il existe un seuil de l'inflation, qui lorsqu'il est excédé a des effets négatifs sur la croissance économique. Une étude originale de Khan et Senhadji(2000) a estimé les niveaux seuils de l'inflation des pays développés et ceux en développement. Selon eux, les pays développés ont un seuil qui se situe entre 2et3% et les pays en développement, entre 7 et 11%. S'inspirant de cette étude Yasir Mubarik(2005) a estimé de façon robuste le seuil du Pakistan à 9%.

Les pays de l'UEMOA ont adopté, en 1999, un pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité dans lequel la commission bancaire de l'union a fixé la norme d'inflation à un taux de 3% maximum. Au regard de l'étude de Kahn et Senhadji, l'on est tenté de se demander si la cible d'inflation dans cette zone est optimale. Cette question revêt un intérêt quant à l'efficacité de la politique monétaire. En effet, les indicateurs de la politique monétaire dans le cadre de la BCEAO qui sont principalement les taux d'intérêt directeurs et la masse monétaire dépendent de cet objectif d'inflation fixé à 3%.

En se référant à la théorie, particulièrement keynésienne, la politique monétaire expansive pourrait relancer l'économie par une hausse de la demande effective même si elle s'accompagne d'une inflation qui paraît essentiel. Alors que dans la zone UEMOA, la politique monétaire est restrictive et prudente pour éviter que l'inflation excède la norme de 3% qui semble être dangereuse pour la croissance économique. Les statistiques récentes de la BCEAO sur l'évolution de l'inflation et la croissance économique de la zone UEMOA montrent que de 2004 à 2007 l'inflation est passée de 0,5% en 2004 à 4,3% en 2005, 2,3% en 2006 et à 2,4% en 2007 tandis que pendant cette même période le taux de croissance économique passait de 2,8% à 4,1% puis à 3,1% et à 3%.

A la lumière de ce qui précède, la norme d'inflation de 3% est elle optimale? Quel pourrait être le seuil de l'inflation dans l'UEMOA ? En d'autres termes, à partir de quel niveau l'inflation serait elle néfaste pour la croissance économique ?

En un mot, quelle est la nature de la relation entre l'inflation et la croissance économique dans la zone UEMOA ?

Cette étude se fixe, donc, comme objectif principal d'examiner la nature de la relation entre les grandeurs macroéconomiques susmentionnées. Toutefois, de façon spécifique elle s'emploie à analyser la cible actuelle et à déterminer le seuil d'inflation de la zone UEMOA.

Dans le cadre de la politique du ciblage d'inflation cette étude pourrait intéresser les autorités de la politique monétaire dans leur choix d'objectif en ce qui concerne le niveau d'inflation et qui dans la coordination des politiques, souhaitent rehausser le niveau de la croissance économique. L'évaluation du seuil de l'inflation, contribuant à l'efficacité des politiques économiques, aide dans un environnement international, en proie aux crises inflationnistes à améliorer le bien-être de la population.

S'appuyant sur le modèle de seuil de Hansen (1999), nous supposons dans notre démarche, que la relation entre l'inflation et la croissance économique est non linéaire et que l'inflation a un effet négatif sur la croissance économique au-delà du niveau seuil qui est supposé se situer entre 7 et 11%.

Pour atteindre l'objectif que nous nous sommes fixés, nous avons organisé le présent document en deux parties. La première partie présente la relation inflation-croissance économique dans la pensée économique à travers un chapitre sur les contributions des approches doctrinales sur cette question et un second mettant en exergue l'évolution du débat qui aboutit à un consensus. La deuxième partie s'attèle à montrer dans une approche économétrique la relation entre l'inflation et la croissance économique dans les pays de l'UEMOA en faisant une analyse de la structure économique de l'UEMOA avant de vérifier à proprement dit la nature de la relation entre ces deux grandeurs macroéconomiques.

1ère PARTIE : LA RELATION INFLATION -CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LA PENSEE ECONOMIQUE

Cette partie de notre étude s'attache à présenter l'évolution de la pensée économique sur la question de la nature de la relation entre l'inflation et la croissance économique. En effet, celle-ci considérée d'abord par les doctrines comme linéaire avec un effet négatif ou positif de l'inflation sur la croissance économique a abouti ensuite à un consensus selon lequel cette relation serait non linéaire. Dans l'approche de non linéarité de ce lien, certaines études ont prouvé l'effet de seuil de l'inflation sur la croissance économique et ont déterminé ce niveau seuil.

Chapitre 1 : Les contributions des approches doctrinales à l'analyse de la nature du lien entre l'inflation et la croissance économique

La relation entre l'inflation1(*) et la croissance économique plus particulièrement celle de l'effet de la première variable sur la dernière a été abordée implicitement ou explicitement par les différents courants de pensée économique. Celles-ci parviennent à deux conclusions essentielles. Pour certains elle serait un facteur essentiel alors que d'autres pensent plutôt qu'elle est nuisible à la croissance économique.

Le développement suivant présentera les théories des classiques, des keynésiens, des néokeynésiens, des monétaristes, des néoclassiques, notamment leur contribution respective à l'analyse la relation entre l'inflation et la croissance.

1.1. L'inflation comme facteur nécessaire à la croissance économique

1.1.1. Le raisonnement keynésien

Le modèle traditionnel keynésien consiste en des courbes d'agrégat de la demande(AD) et d'agrégat de l'offre (AS), qui illustre avec justesse la relation inflation- croissance. Selon ce modèle, dans le court terme, la courbe (AS) monte en s'inclinant par rapport à la verticale, qui est sa physionomie critique. Si la courbe (AS) est verticale, les changements du coté de la demande affectent seulement les prix. Cependant, si elle monte en s'inclinant, les changements de la courbe (AD) affectent aussi bien les prix que la production (Dornbusch, et al, 1996). Ceci est le fait que plusieurs facteurs stimulent le taux d'inflation et le niveau de la production à court terme. Ceci inclut les changements dans les prévisions, la force du travail, les prix des autres facteurs de production, la politique fiscale et monétaire.

En partant du court terme à l'hypothétique long terme, les facteurs suscités, et les  chocs  sur l'état d'équilibre de l'économie sont supposés la déséquilibrer. Comme l'indique le nom, dans la situation d'équilibre rien ne change.

L'  ajustement dynamique  du court terme des domaines des courbes (AD) et (AS) est un sentier d'ajustement.

Graphique : Relation entre inflation et croissance économique

Source : Vikesh Gokal et Subrina Hanif (2004)

La relation initiale positive entre l'inflation et la croissance, illustrée par le mouvement du point E0 à E1 du graphique, a souvent lieu à cause du problème de « l'incohérence temporelle». Selon ce concept, les producteurs sentent que seulement les prix de leur produit ont augmenté tandis que les autres producteurs opèrent à leur même niveau de prix. Cependant dans la réalité, l'ensemble des prix a augmenté. Ainsi le producteur continue de produire plus et la production continue d'augmenter. Blanchard et Kiyotaki (1987) aussi pensent que la relation positive peut être due aux accords de certaines entreprises aux offres de biens à une date ultérieure et à un prix convenu. Ainsi, même si les prix des biens dans l'économie ont augmenté, la production ne déclinerait pas, comme le producteur doit s'acquitter de la demande du consommateur avec lequel l'accord a été établi.

Deux caractéristiques supplémentaires de l'ajustement du processus sont importantes à noter. D'abord, il y a des périodes où la production diminue et le taux d'inflation augmente, par exemple, entre E2 et E3. Cette relation négative entre l'inflation et la croissance est importante, a lieu entièrement souvent dans la pratique, comme il est constaté par la littérature empirique. Ce phénomène est la stagflation, quand l'inflation augmente pendant que la production baisse ou reste stable. Aussi, l'économie ne va pas directement à un taux d'inflation élevé, mais suit un sentier transitoire quand l'inflation augmente et baisse ensuite.

Dans ce modèle, il y a une courte série d'échanges entre la production et l'inflation, mais pas d'échanges permanent .Pour que l'inflation soit maintenue stable à n'importe quel niveau, la production doit être égal au taux naturel (Y*). N'importe quel niveau d'inflation est durable ; cependant, pour que l'inflation baisse il doit avoir une période où la production soit en dessous du taux naturel.

1.1.2. L'effet Tobin

L'introduction de l'effet Tobin tire ses sources de l'effet Mundell-Tobin. En fait selon ce modèle, les taux d'intérêt nominaux vont augmenter à rythme inférieur à celui de l'inflation parce qu'en réponse à l'inflation les individus détiendront une proportion moindre de monnaie et une part plus importante d'autres actifs dans leur portefeuille. Ceci va conduire à une baisse des taux d'intérêt. En d'autres mots, une croissance du taux exogène de la monnaie augmente le taux d'intérêt nominal et la vitesse de la monnaie, mais diminue le taux d'intérêt réel. Robert Mundell a été le premier à présenter l'inflation anticipée comme un effet économique. Cette théorie a été approfondie par l'économiste James Tobin.

Tobin a approfondi le modèle de Mundell en suivant Solow (1956) et Swan(1956) dans leur raisonnement qui stipule que la monnaie est une réserve de valeur dans l'économie. Selon lui, les individus substituent la consommation courante à la consommation future en détenant soit de la monnaie liquide ou en acquérant des actifs. Dans cette situation, les individus maintiennent leurs précautions d'équilibre malgré le fait que le capital offre un taux de rendement plus élevé.

Dans ce mécanisme de portefeuille, si le taux d'inflation augmente, le taux de rendement de l'avoir monétaire baisse. Selon Tobin, les agents économiques vont plus tard substituer leur avoir monétaire à faible taux de rendement au capital. Ce mécanisme de portefeuille résulte d'un état stable plus élevé du stock de capital. Ainsi selon Tobin, un taux d'inflation élevé permet permanemment de croitre le niveau de la production. Cependant, l'effet sur la croissance de la production est momentané et a lieu durant une transition d'un état stationnaire à un nouvel état. C'est pourquoi, selon Tobin l'impact de l'inflation peut être considéré comme ayant un « effet de chien paresseux » (« lazy dog effect ») là où il induit une forte accumulation du capital et une croissance élevée, seulement jusqu'à ce que le rendement du capital baisse.

En somme, l'effet Tobin suggère que l'inflation pousse les individus à substituer leur avoir monétaire à des actifs lucratifs d'intérêt, qui conduise à une plus grande intensité de capital et relance la croissance économique. Par ailleurs, Tobin(1972) a aussi soutenu qu'à cause des rigidités à la baisse des prix (incluant les salaires), l'ajustement en des prix relatifs durant la croissance économique pourrait être mieux réalisé par le mouvement de hausse des prix particuliers.

1.1.3. L'analyse néo-keynésienne

Les néo-keynésiens ont initialement émergé à partir des idées des keynésiens. L'un des développements majeurs des néo-keynésiens a été le concept de la « Production potentielle », qui à des moments fait référence à la production naturelle. Elle est le niveau de la production lorsque l'économie est à son niveau de production maximale, étant donné les contraintes naturelles et institutionnelles. Ce niveau de production correspond aussi au taux naturel de chômage ou NAIRU (non-accelerating inflation rate of unemployement). Le NAIRU est le taux de chômage auquel le taux d'inflation n'est ni croissant, ni décroissant. Selon cette théorie, l'inflation dépend du niveau actuel de la production et du niveau naturel de chômage.

D'abord, si le PIB excède son niveau potentiel et le chômage est en dessous de son taux naturel, toute chose égale par ailleurs, l'inflation va s'accélérer tant que les offreurs augmentent leur prix et l'inflation structurelle s'empire. Ainsi la courbe de Philips2(*) va se modifier dans la direction désirée, vers une importante inflation et un important taux chômage.

Ensuite, si le PIB décroit en dessous de son niveau potentiel et le chômage est au-dessus de son niveau naturel de chômage, en maintenant les autres facteurs constants, l'inflation va ralentir tant que les offreurs essaient de combler le surplus de capacité, réduisant les prix et ébranlant l'inflation structurelle , conduisant à la désinflation. Ceci entraine le déplacement de la courbe de Philips, vers peu d'inflation et peu de chômage.

Enfin, si le PIB est égal à la production potentielle et le taux de chômage est égal au NAIRU, alors le taux d'inflation ne changera pas, aussi longtemps qu'il n y aura pas de chocs au niveau de l'offre. Dans le long terme, les néo-keynésiens pensent que la courbe de Philips est vertical. Il ya que le taux de chômage est donné et égal au taux naturel de chômage, tandis qu'il y a un grand nombre de taux d'inflation possibles qui peuvent dominer le taux de chômage.

Cependant, la faiblesse de cette théorie est que, le niveau exact de production potentielle et le taux naturel de chômage est généralement inconnu et tendent à changer en fonction du temps. L'inflation semble agir d'une manière asymétrique, augmentant très rapidement sans chuter, principalement à cause de la rigidité à la baisse des prix..

En somme, toutes ces analyses soulignent l'effet positif de l'inflation sur la croissance économique. Cependant, cette conception est fortement contestée par plusieurs théories pour lesquels l'inflation apparaît comme un frein à la croissance économique.

1.2. L'inflation : un frein à la croissance économique

1.2.1. L'approche implicite des classiques

Les théoriciens classiques ont posé les fondements de nombre de théories de croissance. Le fondement du modèle classique de croissance a été établi par Adam Smith qui a développé un modèle précurseur de croissance et sa fonction de production était comme suit :

Y= f (L, K, T)

Avec Y étant la production, L le Travail, K le capital et T le facteur terre ; Ainsi la production est liée au travail, au capital et facteur Terre. Par conséquent, la croissance de la production (gy) est induite par la croissance de la population, la productivité (gf). Ainsi : gy=?? (gf , gK, gL, gT ).

Smith soutenait que cette croissance était auto entretenue comme cela est stipulé à travers le rendement d'échelle croissant. En outre, il percevait les épargnes comme créatrices d'investissement et alors de croissance. Ainsi, pour lui, la distribution des revenus est l'un des déterminants les plus importants de l'évolution rapide ou lente de la croissance d'une nation. Il a aussi exposé que les profits décroissaient, non pas à cause de la baisse de la productivité marginale, mais plutôt à cause du fait que la concurrence des capitalistes pour les travailleurs surenchérit les salaires.

Le lien entre le changement du niveau des prix (inflation), et ses effets « taxes » sur les niveaux de profit et de production ne sont spécifiquement articulés dans les théories classiques de croissance. Cependant, la relation entre ces deux variables est implicitement suggérée négative, comme l'indique la réduction sur les niveaux de profit de la firme à travers les coûts salariaux.

1.2.2. Le monétarisme et la monnaie

Le monétarisme a quelques caractéristiques essentielles, avec un accent sur les propriétés de la longue période de l'offre de l'économie opposée à la dynamique de courte période. Milton Friedman, qui a inventé le mot « monétarisme », a insisté sur quelques propriétés clés de l'économie de longue période, incluant la théorie quantitative de la monnaie et de la neutralité de la monnaie. La théorie quantitative de la monnaie liait l'inflation et la croissance économique en égalisant le montant total dépensé dans l'économie au montant total de la monnaie existante. Cette théorie est résumée dans l'équation établie par Irving Fischer comme suit : M x V = P x T. Le membre de gauche de cette équation quantitative de la monnaie décrit la monnaie utilisée dans les transactions avec M étant la quantité de monnaie et V la vélocité (vitesse de circulation) de la monnaie ; En outre, le membre de droite exprime la valeur des transactions avec P étant le prix moyen des biens et T le nombre de transactions.

Selon Friedman, l'inflation est le produit de la hausse de l'offre et de la vélocité de la monnaie au taux le plus élevé de la croissance dans l'économie.

Friedman a aussi remis en cause le concept de la courbe de Philips. Son argumentation était basée sur les prémisses d'une économie où les tous les coûts doublent. Ici, les individus doivent payer deux fois plus aussi bien pour les biens et les services, mais ils y ne prêtent pas attention, parce que leurs salaires ont aussi doublé. Les individus anticipent le taux futur de l'inflation et incorporent ses effets dans leur comportement. En tant que tel, l'emploi et la production ne sont pas affectés : c'est le concept de la neutralité de la monnaie. On parle de neutralité de la monnaie si les valeurs d'équilibre des variables réelles incluant le niveau du PIB sont indépendantes du niveau de l'offre de la monnaie dans le long terme. Si l'inflation fonctionne de cette façon, alors elle serait nuisible. A travers son impact sur l'accumulation du capital, l'investissement et les exportations, l'inflation peut impacter négativement le taux de croissance du pays.

Par ailleurs, Sidrauski3(*) (1967) a proposé un travail original dans le contexte du modèle de générations dans lequel la monnaie est « Super neutre ». La superneutralité, a lieu quand les variables réelles, incluant le taux de croissance de la production, sont indépendantes du taux de croissance de l'offre de monnaie dans le long terme. Le résultat principal dans le système de Sidrauski est que la hausse du taux d'inflation n'affecte pas l'équilibre stable du stock de capital. En tant que tel, ni la production, ni la croissance économique ne sont affectées.

Finalement, le monétarisme soutient que dans le long terme, les prix sont principalement affectés par le taux de croissance de la monnaie tandis qu'il n'a aucun effet sur la croissance.

1.2.3- L'effet Stockman

Mundell (1963) était l'un des premiers à formuler un mécanisme reliant l'inflation à la croissance de la production hormis l'excès des demandes de produit. Selon le modèle de Mundell, une hausse de l'inflation ou de l'inflation anticipée réduit immédiatement la richesse des personnes. Ces travaux partent du principe que le taux de rendement de l'encaisse réelle de l'individu baisse. Pour accumuler la richesse désirée, les agents épargnent plus en reportant leurs avoirs, augmentant ainsi leur prix, ceci fait baisser le taux d'intérêt réel. De grandes épargnes signifient une grande accumulation du capital et ainsi une croissance de la production plus rapide.

En outre, Stockman (1981) a développé un modèle dans lequel une hausse du taux d'inflation résulte d'un niveau bas de l'état d'équilibre de la production et la baisse du bien être des agents. Dans le modèle de Stockman, la monnaie est un complément du capital, comptable d'une relation négative entre le niveau stable de la production et le taux d'inflation. Stockman construit son argumentaire en prenant en compte le fait que les entreprises augmentent leur encaisse en finançant leur projet. Parfois, l'encaisse fait directement partie de l'ensemble du financement, alors qu'à d'autres moments, les banques exigent des équilibres de compensation. Stockman modélise cet investissement numéraire comme une restriction de l'anticipation de la consommation et des achats de capitaux. Puisque l'inflation érode le pouvoir d'achat des soldes d'argent, les agents réduisent leur achat de leur marchandise liquide et du capital quand le taux d'inflation augmente. De même, le niveau d'équilibre de la production baisse en réponse à la hausse du taux d'inflation.

L'effet Stockman peut aussi s'opérer à travers les effets sur les décisions travail-loisir. Greenwood et Huffman (1987) développe le mécanisme de base du travail-loisir, et Cooley et Hansen (1989) identifient les implications pour l'accumulation du capital. Dans les recherches de Greenwood et Huffman, les agents détiennent de la monnaie pour acheter des biens de consommation et tirer l'utilité provenant du travail et du loisir. La monnaie fiduciaire est utilisée à cause de la contrainte budgétaire sur les biens de consommation. Greenwood et Huffman montrent que le rendement du travail baisse quand le taux d'inflation augmente. En tant que tels, les agents substituent la consommation au loisir, parce que le rendement du travail baisse.

Cooley et Hansen (1989) étendent le mécanisme en considérant l'accumulation du capital. L'hypothèse principale est que le produit marginal du capital est positivement lié à la quantité de travail. Alors, quand la quantité de travail baisse en réponse à une hausse de l'inflation, le rendement du capital baisse et les quantités d'équilibre du capital et de la production baissent. Cooley et Hansen montrent que le niveau de la production baisse permanemment quand l'inflation augmente.

1.2.4. L'analyse dans la théorie de la croissance endogène

Les théories de croissance endogène décrivent la croissance économique qui est générée par des facteurs à l'intérieur du processus de production, par exemple, les économies d'échelle ou un changement technologique, à l'opposé des facteurs externes (exogène) comme la hausse de la population. Dans la théorie de la croissance endogène, le taux de croissance dépend d'une seule variable : le taux de rendement du capital. Les variables comme l'inflation diminuent ce taux de rendement, qui en retour réduit l'accumulation du capital et diminue le taux de croissance.

La caractéristique la plus remarquable est la différence entre les modèles de croissance endogène et les théories économiques des néo-classiques. Dans les théories néo-classiques, le rendement du capital diminue au fur et à mesure que le capital est accumulé. Dans la version la plus simple des modèles de croissance endogène, la production par tête continue à augmenter parce que le rendement du capital ne descend pas en dessous d'une certaine borne positive inférieure. L'intuition de base est que si seulement le rendement du capital est suffisamment élevé, les agents seront persuadés à continuer de l'accumuler. Les modèles de croissance endogène aussi permettent d'accroître les rendements d'échelle dans les productions agrégées, et aussi se focalisent sur le rôle des externalités dans la détermination du taux de rendement du capital.

Les modèles endogènes qui expliquent davantage la croissance avec le capital humain, développe la théorie de la croissance en supposant que le taux de croissance dépend du taux de rendement du capital humain, aussi bien que du capital physique. Les taux de rendement de toutes les formes de capital doivent être égaux à l'équilibre stationnaire de la croissance. La taxe sur chaque forme du capital induit un rendement faible.

Une taxe sur le revenu du capital directement réduit le taux de croissance, tandis qu'une taxe sur le capital humain causerait la substitution du travail en loisir qui diminue le taux de rendement du capital humain et aussi diminue le taux de croissance.

Certaines versions de croissance d'économies endogènes trouvent que les effets du taux d'inflation sur la croissance sont minimes. Gomme(1993) a étudié une économie similaire à celle spécifiée par Cooley et Hansen ; c'est-à-dire une augmentation de taux d'inflation a comme conséquence une baisse du niveau de l'emploi. Selon les recherches de Gomme, les allocations efficientes satisfont les conditions selon lesquelles la valeur marginale de la dernière unité de la consommation actuelle égalise le coût marginal de la dernière unité de travail. Une hausse de l'inflation réduit la valeur marginale de la valeur de la dernière unité de consommation actuelle, ceci incitant les agents à travailler peu. Avec moins de travail, le produit marginal du capital est permanemment réduit, résultant d'un plus lent taux d'accumulation du capital. Gomme a trouvé que dans cette économie, éliminer l'inflation modérée (par exemple, 10%) résulte seulement dans une très petite (moins de 0,01 point de pourcentage) proportion de la croissance de la production.

Des modèles alternatifs examinent comment l'inflation devrait directement affecter l'accumulation du capital et partant la croissance de la production. Marquis et Reffert (1995) et Haslag (1995) spécifient des économies dans lesquelles le capital et la monnaie sont des biens complémentaires. Marquis et Reffert examinent les effets du taux d'inflation dans une économie de Stockman : il y a une contrainte de budgétaire sur le capital. Dans la recherche de Haslag, les banques reçoivent peu d'épargnants mais souhaitent détenir de l'encaisse monétaire (dépôts) pour satisfaire le besoin de la réserve. Ainsi, le taux d'inflation qui augmente, induit la baisse du rendement des dépôts, résultant du fait que les dépôts ont été accumulés à un taux évoluant lentement. Puisque le capital est une fraction des dépôts, l'accumulation du capital et la croissance de la production sont lentes. Dans les études de Marquis et Reffert, et celles de Haslag, les effets du taux d'inflation sur la croissance sont substantiellement plus élevés que celles calculées dans celle de Gomme.

En somme, la question de la nature de la relation entre l'inflation et la croissance a été sujette de contestation entre les différents courants de pensée économique. Selon le raisonnement keynésien, l'effet Tobin et l'analyse néokeynésienne, l'inflation a un effet positif sur la croissance économique. A l'opposé, Stockman, les théoriciens de la croissance endogène et les monétaristes soupçonnent que la hausse permanente des prix produit un effet négatif sur la croissance économique. L'évolution de ce débat conduira à un consensus.

Chapitre 2 : Le lien entre l'inflation et la croissance économique : De la controverse au consensus

Le fait que l'inflation serait nécessaire ou nuisible pour la croissance économique a généré un débat tant théorique qu'empirique. Plusieurs études empiriques ont confirmé soit une relation positive ou négative entre ces deux variables macroéconomiques. En outre, avec le temps un consensus a été élaboré selon lequel : l'inflation stable et faible promeut la croissance économique et vice versa (Mubarik, 2005). Cette nouvelle orientation a soulevé la question de l'évaluation du niveau d'inflation considérée comme faible.

Ce chapitre rappellera d'abord les divergences tant théoriques qu'empiriques avant de présenter le consensus qui s'en est suivi.

2.1. Les divergences dans l'approche de la relation inflation croissance économique

2.1.1. Bref rappel de la dialectique théorique

La question de la relation entre l'inflation et la croissance économique a fait l'objet de débat entre les monétaristes et les structuralistes. En effet, les structuralistes soutiennent que l'inflation est essentielle pour la croissance économique tandis que les monétaristes considèrent l'inflation est nuisible au progrès économique. Il y a deux aspects dans ce débat : d'abord en ce qui concerne l'existence ou non de la relation et sa nature et ensuite le sens de la causalité.

Toutefois, il convient de rappeler que ce débat est issu de la réflexion sur la recherche de la meilleure politique économique qui pourrait résorber la crise économique de 1929. En fait, les monétaristes s'opposent à la théorie des keynésiens qui pensent que la politique monétaire (expansionniste) pourrait résorber la crise car selon ces derniers, elle aurait des effets sur l'évolution des prix.

La théorie économique aborde essentiellement l'impact de la politique monétaire sur l'inflation à travers le lien entre l'évolution de la masse monétaire et les prix. Pour les monétaristes, l'inflation est un phénomène strictement monétaire. Ainsi, Milton Friedman, dans les années 1950, montre que la quantité de monnaie en circulation dans une économie n'influe, dans le moyen et long terme, que sur le niveau des prix sans affecter le niveau de l'activité.

Par ailleurs, les keynésiens, qui estiment que la politique monétaire peut être utilisée pour une relance conjoncturelle, c'est-à-dire, qu'une hausse de la masse monétaire a des effets positifs sur l'activité économique à court terme, n'occultent également pas que celle-ci est suivie d'un accroissement de l'inflation. L'approche keynésienne a été confortée par les travaux de Phillips. La courbe de Phillips montre qu'en longue période, il existe une relation inverse entre l'évolution de la production et celle de l'inflation. Cette pensée dominante au cours des années 1960 et 1970 admettait qu'un gouvernement par une politique expansionniste, pouvait réduire le sous-emploi en acceptant un peu d'inflation supplémentaire ou, en menant une politique restrictive, réduire la hausse des prix en acceptant un peu plus de chômage.

Par la suite les travaux de Friedman (1968) et de Phelps(1968), ont montré que la relation décroissante entre l'inflation et chômage découlant de la relation de Phillips n'était qu'au mieux transitoire. Le phénomène de stagflation (l'inflation élevée des années 1970 conjuguée à une baisse de l'activité) a ébranlé la thèse de l'existence d'une relation négative stable à long terme entre l'inflation et le chômage issue de la courbe de Phillips.

En réalité, la prise en compte de l'inflation anticipée a permis à Milton Friedman de développer la thèse de la verticalité de la courbe de Phillips à long terme, impliquant, à cet horizon , l'absence d'effet des impulsions monétaires sur l'activité économique.

2.1.2. Des études empiriques contradictoires

Plusieurs études ont estimé une relation négative entre l'inflation et la croissance économique. Néanmoins, certaines études ont soutenu le contraire.

Les premiers travaux (par exemple, Tun Wai, 1959) n'ont pas réussi à établir une relation significative entre l'inflation et la croissance économique. En outre, une étude menée par Paul, Kearney et Chowdhury (1997) impliquant 70 pays (dont 48 sont en développement) sur une période de 1960-1989, trouve qu'il n y a pas d'effet causal entre l'inflation et la croissance économique dans 40% de ces pays ; ils ont signalé une causalité bidirectionnelle dans 20% de l'échantillon et une relation unidirectionnelle dans le reste. Plus intéressant encore, la relation était positive dans certains cas et négative dans d'autres.

Thirwall et Barton(1971) ont mené l'une des premières études transversales par pays. Ils présentent une relation positive entre inflation et croissance économique pour les pays industrialisés et une relation négative pour 7 pays en développement.

Sarel (1995) souligne que le taux d'inflation était quelque peu modeste dans plusieurs pays dans les années 70 et après les taux ont commencé à être élevé. Ainsi, plusieurs études menées avant 1970 ont montré la preuve qu'il y avait une relation positive entre le taux d'inflation et la croissance économique et une relation négative au-delà de cette période due à la sévère hausse de l'inflation.

Girijasankar Mallik et Anis Chowdhury (2001) dans leur étude ont examiné la relation entre l'inflation et la croissance du PIB dans un échantillon de 4 pays d'Asie du Sud notamment le Bangladesh, l'Inde, le Pakistan et le Sri Lanka. Ils trouvent à l'issue de leur examen, que l'inflation et la croissance économique sont positivement liées. En outre, l'élasticité du taux d'inflation par rapport au taux de croissance est plus importante que celle du taux de croissance au taux d'inflation. Ils recommandent alors une inflation modérée pour accélérer la croissance économique.

Les résultats de Fischer (1993) montrent que l'inflation réduit la croissance en réduisant l'investissement et la croissance de la productivité. En outre, il précise qu'une faible inflation et un faible déficit fiscal ne sont pas nécessaires pour une croissance élevée même sur de longues périodes ; également un niveau d'inflation élevée n'est pas compatible avec une croissance économique soutenue.

L'étude de Barro (1995) a recherché le lien entre l'inflation et la croissance économique en utilisant un grand échantillon comportant plus de 100 pays de 1960 à 1990. Ses résultats empiriques ont montré qu'il existe une relation significativement négative entre l'inflation et la croissance économique si certaines caractéristiques des pays (l'éducation, le taux de fécondité, etc....) sont maintenues constantes. Plus spécifiquement, une hausse de 10 points (%) de l'inflation par an réduit le taux croissance réel par tête de 0,2 à 0,3 points par an. En d'autres mots, son analyse empirique suppose que la relation estimée entre l'inflation et la croissance économique est négative quand certains instruments raisonnables sont considérés dans la méthode statistique. Finalement, il a ajouté qu'il y a au moins des raisons de considérer que l'inflation à long terme réduit la croissance économique

Bruno et Easterly(1998) se proposent d'examiner les déterminants de la croissance économique. Ils notent que le ratio de ceux qui croient que l'inflation est dangereuse pour la croissance économique à l'évidence tangible est exceptionnellement élevé. Leur investigation confirme l'observation de Dornbusch et Reynoso(1989), Levine et Renelt(1992) et Levine et Zervos(1993) selon laquelle la relation inflation et croissance économique est influencée par les pays aux valeurs extrêmes (soit très grande ou très faible inflation). Ainsi, Bruno et Easterly(1998) ont examiné seulement les cas des crises discrètes d'hyperinflation (40% et au-delà) et ont trouvé un résultat empirique robuste selon lequel la croissance baisse brutalement pendant les crises d'hyperinflation, et s'améliore rapidement et fortement lorsque l'inflation baisse.

Malla(1997) a conduit une analyse empirique utilisant un petit échantillon de pays d'Asie et de pays appartenant à l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) séparément. Après avoir contrôlé les facteurs travail et capital, les résultats estimés suggèrent que pour les pays de l'OCDE il existe une relation négative et statistiquement significative entre l'inflation et la croissance économique. Cependant, la relation n'est pas statistiquement significative pour les pays en voie de développement de l'Asie. Les résultats cruciaux de ces analyses empiriques suggèrent que la relation transversale par pays de la relation inflation et croissance économique de long terme rencontre certains problèmes fondamentaux comme l'ajustement dans l'échantillon des pays et la période d'étude. Ainsi, une relation ambigüe entre l'inflation et la croissance économique peut ressortir des régressions des séries temporelles comparatives transversales par pays avec différentes régions et périodes.

Andres et Hernando(1998) évaluent l'effet de l'inflation sur l'investissement. Ils ont trouvé que l'inflation fait baisser le niveau de l'investissement. En outre, ils ont montré qu'un niveau d'inflation faible, modéré et constant a un effet temporaire négatif sur la croissance.

Gillman et al. (2002), s'appuyant sur un panel de données des pays de l'Organisation de Coopération et Développement Economique (OCDE) et la Coopération Economique Asie et Pacifique(CEAP) indiquent que la réduction de l'inflation élevée ou moyenne (à deux chiffres) à celle modérée (à un chiffre) a un effet positif sur la croissance économique pour les pays de l'OCDE et dans une moindre mesure pour les pays de la CEAP. Ils ajoutent même que l'effet du ralentissement espéré de l'inflation pourrait être observé quand l'économie mondiale ne fait pas face à une baisse brusque de la croissance causée par des chocs. S'il n y pas de chocs, la réduction du taux d'inflation peut permettre un taux de croissance considérablement élevé. De même, Alexander(1977) trouve une forte influence négative de l'inflation sur le taux de croissance du PIB par tête en conduisant une étude sur un panel de pays de l'OCDE.

2.2. Le consensus empirique dans l'approche de la nature de la relation inflation et croissance économique

2.2.1. Une analyse dynamique de l'inflation et de la croissance économique

Certaines études contrairement aux premières ont été menées d'une manière dynamique en analysant les effets à court terme et à long terme de l'inflation sur la croissance économique. Elles parviennent dans la plupart des cas au même résultat. Dans le court terme l'inflation a n'a pas d'effet ou a un impact positif sur la croissance tandis qu'à long terme elle l'influe négativement.

Ghosh et Phillips (1998) utilisant un large échantillon, couvrant les pays membres du FMI sur la période 1960 à 1996 ont trouvé qu'à un faible taux d'inflation (moins de 2à3%) l'inflation et la croissance économique sont positivement corrélées. Cependant, elles sont négativement corrélées à un niveau d'inflation élevé. De même les résultats empiriques de Nell(2000) soutiennent que l'inflation peut être bénéfique quand elle se situe dans la zone d'un chiffre, tandis qu'elle impose une croissance plus lente dans la zone de deux chiffres.

Faria et Carneiro(2001) ont recherché la relation entre l'inflation et la croissance économique dans le contexte du Brésil qui a fait l'expérience d'hyperinflation persistante. Analysant, un modèle bivarié de séries temporelles (à savoir VAR) avec des données annuelles pour la période entre 1980 et 1995, ils trouvent que malgré qu'il existe une relation négative entre l'inflation et la croissance économique dans le court terme, l'inflation n'affecte pas la croissance économique dans le long terme. Leurs résultats empiriques aussi soutenaient le concept de super neutralité de la monnaie dans le long terme. Ceci en retour fournit la preuve contre le point de vue selon lequel l'inflation affecte la croissance économique à long terme.

Dans l'étude de Mallik et Chodhurry (2001), ils examinent la dynamique de court terme et de long terme entre inflation et croissance économique pour 4 pays d'Asie du Sud : Bangladesh, Inde, Pakistan, et Sri Lanka. Selon eux, malgré le fait que l'inflation n'est pas nuisible à court terme pour ces économies, elle pourrait l'entraver à long terme.

Shamim Ahmed et Golam Mortoza (2005) ont conduit une étude sur la relation entre l'inflation et la croissance économique au Bangladesh en utilisant une cointégration et un modèle à correction d'erreur. Les résultats de cette analyse démontrent qu'il existe d'une manière significative une relation négative de long terme entre l'inflation et la croissance économique. En outre, ils trouvent qu'il y a un point de rupture structurelle dans ce lien qui pourrait être considéré comme un seuil.

2.2.2. L'effet de seuil

Une analyse récente soutient qu'il y a un niveau seuil de l'inflation dans la relation entre l'inflation et la croissance économique.

Dans ce contexte, spécialement pour les épisodes d'inflation très élevée, Barro(1996) montre qu'une relation négative existe au-delà d'un taux d'inflation de 15%. Judson et Orphanides(1996) utilise 10% de seuil. Bruno et Easterly(1996) argumente en faveur d'un seuil de 40%.

Sarel (1996) a spécifiquement testé l'existence d'une rupture structurelle dans la relation entre l'inflation et la croissance économique et a trouvé une preuve de la rupture significative à un taux d'inflation annuel de 8%. Ghosh et Philips (1998), utilisant un échantillon plus grand que Sarel ont trouvé un seuil de 2,5%. Ils ont aussi trouvé que l'inflation est un déterminant les plus importants statistiquement de la croissance. Christoffersen et Doyle (1998) ont estimé à 13% le seuil du niveau d'inflation des économies en transition. Aussi, Bruno et Easterly (1998) soutiennent que la relation négative entre l'inflation et la croissance n'existe que dans les cas de données de haute fréquence avec des observations d'inflation extrême. Malgré ce fait, ils ont détecté un effet négatif de l'inflation sur la croissance pour des taux d'inflation supérieur à 40%.

Sweidan(2004) cherche à vérifier si la relation entre l'inflation et la croissance économique a un effet de point de rupture structurel ou non dans l'économie Jordanienne sur la période entre 1970 et 2003. Il trouve que cette relation tend à être positive et significative en dessous du taux d'inflation de 2% et l'effet de rupture structurel a lieu à un niveau d'inflation égal à 2%. Au delà de ce niveau seuil, l'inflation affecte la croissance économique négativement.

Khan et Senhadji (2000) ont mené une étude dans laquelle ils ne se sont pas contentés d'examiner la relation entre une faible ou forte inflation et la croissance économique mais ils y évoquent aussi un niveau seuil d'inflation pour les pays industrialisés et ceux en développement sur la période de 1960 à 1998. Leur résultat propose fortement l'existence d'un seuil au dessus duquel l'inflation exerce un effet négatif sur la croissance économique. En particulier les seuils sont situés entre 2 et 3% et entre 7 et 11% respectivement pour les pays industrialisés et les pays en voie de développement.

S'inspirant de cette étude, Mubarik(2005) estime le niveau seuil de l'inflation pour le Pakistan en utilisant les données annuelles de la période entre 1973 et 2000. Son estimation du modèle de seuil suggère que le taux d'inflation au dessus de 9% est nuisible pour la croissance économique du Pakistan. Ceci en retour, suggère que le taux d'inflation en dessous du niveau seuil estimé de 9% est favorable à la croissance économique.

Shamim Ahmed et Golam Mortoza (2005) évalue ce seuil d'inflation à 6% pour le Bangladesh.

En somme, l'inflation exerce un effet de seuil sur la croissance économique qui permet de concilier les positions contradictoires des structuralistes et des monétaristes. Toutefois, au regard des résultats des études empiriques menées dans le cadre de la détermination de ce seuil, l'on retient que celui-ci dépend principalement de la structure de l'économie.

2ème PARTIE : LA RELATION INFLATION-CROISSANCE ECONOMIQUE : UNE APPROCHE ECONOMETRIQUE DANS LE CADRE DES PAYS DE L'UEMOA

Considérant l'analyse de la partie précédente, le seuil de l'inflation dépend de la structure de l'économie. C'est pourquoi, dans cette partie avant d'évaluer le seuil de l'inflation nous analysons succinctement le cadre économique de l'UEMOA en examinant a le respect de la cible 3%, fixé par la commission de l'UEMOA. Ensuite, nous déterminerons dans une approche économétrique le seuil de l'inflation de l'UEMOA.

Chapitre 3 : L'analyse de la structure économique de l'UEMOA

L'analyse de la relation entre l'inflation et la croissance économique dans les pays de l'UEMOA passe par une présentation du cadre macroéconomique et de l'évolution de ces deux variables économiques dans le contexte de cette zone. Ce chapitre s'attèle à donner les fondements éventuels d'une présomption d'un effet de seuil de l'inflation sur la croissance économique. C'est à juste titre que nous relevons ici les spécificités du cadre macroéconomique et examinons le lien entre l'inflation et la croissance dans cette zone.

3.1. Les spécificités du cadre économique des pays de l'UEMOA

Composée de huit (8) économies à savoir celle du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée Bissau, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo qui sont fortement dépendantes des chocs d'offre exogènes (aléas climatiques, variations erratiques des cours des matières premières, hausse brutale du prix du pétrole,....), cette zone a dû faire face à des fluctuations diverses asymétriques auxquelles la politique monétaire commune a eu à répondre. En particulier, la forte spécialisation agricole déterminée par la géographie favoriser l'occurrence des chocs asymétriques (S. Guillaumont (2002)). En effet, à l'instar des économies sahéliennes, celles des pays de la zone UEMOA sont relativement proches les unes des autres, mais se distinguent des économies des pays « côtiers ».

3.1.1. L'analyse du cadre macroéconomique des pays de l'union

Nous nous intéressons ici à examiner le respect de la cible de 3% fixé par la commission de l'UEMOA avant de présenter succinctement la politique monétaire de l'union.

v Le pacte de convergence

Les pays de l'UEMOA ont adopté, en 1999, un pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité. Le but premier du pacte est d'imposer des contraintes aux politiques budgétaires nationales de manière à préserver la crédibilité et la convertibilité de la monnaie commune. Les pays membres de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) sont en effet engagés dans une démarche d'harmonisation des politiques économiques qui prolonge une coopération longtemps limitée à la monnaie et au régime de change.

Parmi les critères dits de « premier rang » figurent le ratio du solde budgétaire de base rapporté au PIB nominal, le taux d'inflation, le ratio de l'encours de la dette publique totale rapporté au PIB nominal et la non accumulation d'arriérés de paiement intérieurs et extérieurs sur la gestion de la période courante.

Tableau 1 : Les pays ayant respecté les critères primaires (1 er rang) de convergence de l'UEMOA

Critères primaires

Norme

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

Solde budgétaire de base rapporté au PIB nominal

>=0

3

3

3

3

4

3

3

4

Inflation

<=3

2

2

2

2

2

3

3

5

Encours dette/PIB

<=70

5

4

4

4

4

5

4

5

Arriérés des paiements

<=0

1

3

3

3

3

4

3

3

Source : Commission bancaire de l'UEMOA (2006)

Dans l'ensemble, le non respect des critères ne semble pas dû à un manque de volonté politique, mais principalement au manque de vigueur de l'activité économique et à la forte vulnérabilité des économies aux chocs extérieurs, en particulier les chocs naturels pour certains (Niger), des termes de l'échange pour d'autres (Mali, Burkina, Cote d'Ivoire, etc.) et des conflits (Cote d'Ivoire, Guinée Bissau, Togo). En outre, l'on peut constater que la majorité des pays ont particulièrement des difficultés à respecter la norme de 3% fixé par la commission. Ce fait pourrait traduire le fait que ce taux ne serait pas optimal.

v Une politique monétaire commune

La politique monétaire consiste à réguler l'évolution de la masse monétaire en fonction d'objectifs tels que la stabilité des prix ou la relance de l'activité économique (Faugère, 1994). Dans la pratique, certaines banques centrales articulent leur politique monétaire autour d'un objectif final unique (la stabilité des prix), d'objectifs intermédiaires (par exemple, des règles d'évolution de la masse monétaire) et d'instruments (taux d'intérêt et réserves obligatoires).

Les pays de l'UEMOA ont une politique monétaire commune. L'objectif principal de la politique monétaire conduite par la BCEAO est la préservation de la valeur interne et externe de la monnaie. De façon spécifique, elle vise l'ajustement de la liquidité globale de l'économie en fonction de l'évolution de la conjoncture économique pour assurer une stabilité des prix et promouvoir la croissance économique.

Cette politique a connu depuis la réforme de 1975, une modification en Octobre 1989, puis un renforcement en Octobre 1993. Le nouveau dispositif de gestion monétaire de l'UEMOA se fonde sur un recours accru aux mécanismes de marché, privilégiant ainsi les méthodes de régulation indirecte de la liquidité. Cette politique repose sur :

- L'utilisation de taux d'intérêt directeurs propres à l'institution d'émission ;

- Le marché monétaire rénové ;

- La libéralisation des conditions de banques.

Plus généralement, les innovations portent sur le remaniement de la grille des taux directeurs de la BCEAO, avec l'instauration d'un taux de prise de pension, dont l'évolution est adaptée à celle du taux de marché monétaire, qu'il influence et pour lequel il peut servir de signal. Le marché monétaire a également subi de profonds changements, dans le but de constituer un instrument privilégié de gestion des trésoreries bancaires et des interventions de l'institut de l'émission. La banque centrale y participe désormais comme intervenant. Le volume de la nature de ses interventions est déterminé en fonction des orientations qu'elle propose d'impulser au marché et au comportement des banques, au regard de ses objectifs en matière de politique de la monnaie et du crédit et de la situation conjoncturelle de liquidité.

La coopération monétaire existant avec la France est illustrée par l'existence du mécanisme dit du «  compte d'opérations », qui contribue à garantir le maintien d'une parité fixe entre le franc CFA et l'Euro. Dans ce cadre la recherche de la stabilité des prix apparait comme un objectif susceptible d'assurer la soutenabilité à long terme du taux de change et la compétitivité des économies de l'Union.

Ainsi, la politique monétaire se caractérise par une croissance modérée de la masse monétaire, un revenu de seigneuriage faible et une relative autonomie de la banque centrale par rapport à chaque Etat membre.

A l'instar de la plupart des banques centrales, la politique monétaire de la BCEAO s'est fixé pour objectif principal la stabilité des prix. Pour atteindre cet objectif, la banque centrale agit notamment sur le niveau de la liquidité globale qui devrait avoir un impact sur l'évolution de l'inflation et la croissance économique.

La monnaie en circulation échappe au pouvoir discrétionnaire de chaque pays et l'évolution de la masse monétaire s'y trouve régulée en fonction de l'évolution prévisible du PIB en volume et d'une cible d'inflation voisine de celle des économies européennes, gage de préservation du rapport de change fixe envers l'euro.

Selon la théorie économique, en régime de change de fixes, la banque centrale intervient sur le marché des changes pour empêcher la dépréciation du taux de change. Pour cela, elle offre des devises et demande de la monnaie nationale. Dans ce contexte la masse monétaire en circulation dans le pays se trouve donc réduite. La diminution de la masse monétaire signifie un recul de l'offre de monnaie et implique une hausse des taux d'intérêt sur le marché monétaire. Cette situation pourrait engendrer une baisse de la demande effective.

3.1.2. Les effets de la politique macroéconomique de l'union sur la croissance et l'inflation

Koné (2000) par une méthode à correction d'erreur a mis en évidence l'impact de des politiques monétaire et budgétaire sur la croissance économique dans les pays de l'UEMOA. Il ressort que les politiques monétaires et budgétaires ont dans la plupart des cas des effets de court terme et de long terme sur l'activité des états de l'UEMOA. Cependant, la politique monétaire semble avoir été plus efficace, du point de vue du financement dans la stabilité des prix, de la politique budgétaire qui s'est avéré inflationniste dans certains pays.

Selon Doe et Diarisso (2005), la politique monétaire et les politiques d'expansion de l'offre ont un effet sur l'inflation. Toutefois, à court terme l'expansion de l'offre contribue plus à assurer la stabilité des prix que la baisse du crédit ou le relèvement des taux d'intérêt.

Nubupko (2003) remet en cause l'efficacité de la politique monétaire de la BCEAO. En effet, selon ses estimations un choc positif sur les taux directeurs de la BCEAO se traduit par un effet négatif sur la croissance économique, effet dont l'ampleur est maximale, faible, se situant dans le premier trimestre et qui persiste pendant six ans et ½. L'effet négatif sur l'inflation est rapide, avec une ampleur maximale observée dès la fin du premier trimestre et une persistance d'une durée de cinq ans avant le retour à la tendance de long terme.

3.2. Analyse de l'inflation et de la croissance économique dans les pays de l'UEMOA

3.2.1. Les déterminants de l'inflation et de la croissance au sein de l'union

Dans son exploration des déterminants de la croissance à long terme dans les pays de l'UEMOA, Kossi (1998) montre que la croissance réelle par tête des états membres de l'UEMOA est influencée de façon significative par le capital humain (mesuré par le taux de scolarisation secondaire), le taux de croissance de la population, le taux d'investissement, le taux d'accroissement des exportations et le taux de consommation publique. Toutefois ces variables sont à l'exception du taux de croissance de la population et du taux de consommation publique positivement corrélés à la croissance du PIB/tête. L'étude a aussi révélé que le taux d'endettement extérieur a une influence négative sur le PIB/tête mais de façon indirecte par son impact sur le taux de consommation publique.

Doe et Diallo (1997) ont exploré les déterminants de l'inflation dans les pays de l'UEMOA. Il ressort de cette étude, qu'à court terme comme à long terme, le principal facteur d'évolution des prix dans l'UEMOA est l'inflation importée, en l'occurrence, l'évolution des prix en France. L'influence des variables macroéconomiques (taux d'intérêt, dépenses d'état, taux de change réel) est apparue relativement faible. A travers une étude réalisée en 1998, sur la base d'un modèle dérivé de l'équation quantitative de la monnaie, ils montrent qu'à court terme, l'évolution de la masse monétaire a une influence sur l'inflation dans tous les pays de l'UEMOA, sauf au Burkina et au Sénégal. A long terme, les mouvements de la masse monétaire ont un impact sur l'inflation dans tous les pays de l'union.

Les travaux réalisés par la BCEAO (2002 et 2006) sur des données annuelles couvrant la période de 1971 à 2005, montrent que dans les pays de l'UEMOA, aussi bien à court terme qu'à long terme, l'inflation est sensible à l'évolution de la masse monétaire. Ainsi, selon les travaux réalisés en 2002 et 2004, une hausse de 1 point de pourcentage de la masse monétaire entraine, toutes choses égales par ailleurs, une progression de l'inflation de 0,10 point à court terme et de0, 35 point à long terme. En outre, l'examen de l'influence des contreparties de cet agrégat montre, qu'à long terme, l'évolution des crédits à l'économie et celle des avoirs extérieurs nets agissent sur l'inflation.

Par ailleurs, une analyse de l'évolution récente de l'inflation dans l'UEMOA semble indiquer une prédominance de l'impact des chocs d'offre (production vivrière, cours du pétrole, etc....) pour expliquer le niveau des prix.

3.2.2. Evolution de la croissance économique et de l'inflation dans la zone UEMOA

D'un point de vue général, l'évolution de l'inflation et de la croissance économique4(*) de 1970 à 2005 connait, trois grandes périodes : la première allant de 1970 à 1986, la seconde couvrant la période 1987-1993 et la dernière allant de 1994 à 2005.

La période allant de 1970 à 1986 a été marqué par des taux d'inflation relativement élevés (9,9% en moyenne par an). L'inflation sur cette période s'est ressentie, aussi bien de l'évolution de la conjoncture internationale, notamment l'impact des deux chocs pétroliers d'octobre 1973 et de février 1979, que celle interne, en l'occurrence les sécheresses de 1969-1971, 1973 et de 1984 qui ont induit une contraction de l'offre vivrière et donc une flambée des prix au sein de l'UEMOA. La croissance économique a été relativement soutenue sur cette période avec notamment le boom du café et du cacao. En outre, dans cette période les taux d'inflation et de croissance connaissent leur premier pic dans l'ensemble des pays de l'union (cf.  .figures 1 à 7)

La période 1986-1993 est caractérisée par un taux d'inflation relativement faible. Cette réduction de l'inflation intervient dans un contexte économique marqué par le renforcement des mesures d'ajustement entrepris par les Etats, se traduisant par une libéralisation croissante des économies et la mise en oeuvre des reformes structurelles.

La période 1994-2005 comprend deux sous-périodes. La première allant de 1994 à 1995 marquée essentiellement par le changement de parité du F CFA intervenu le 12 Janvier 1994 et ses effets induits, notamment l'impact sur les prix à la consommation. Le taux d'inflation a atteint en moyenne dans l'UEMOA 12%. La seconde sous-période allant de 1996 à 2005, où la hausse moyenne des prix se situe à 2,5%.

Figure 1: relation inflation et croissance économique au Burkina Faso

Source : réalisé par l'auteur à partir des données du WDI 2007

Figure 2:relation inflation et croissance économique au Benin

Source : réalisé par l'auteur à partir des données du WDI 2007

Figure 3: relation inflation et croissance économique au Mali

Source : réalisé par l'auteur à partir des données du WDI 2007

Figure 4: relation inflation et croissance économique en Cote d'ivoire

Source : réalisé par l'auteur à partir des données du WDI 2007

Figure 6: relation inflation et croissance économique au Senegal

Source : réalisé par l'auteur à partir des données du WDI 2007

Figure 5: relation inflation et croissance économique au Niger

Source : réalisé par l'auteur à partir des données du WDI 2007

Figure 7: relation inflation et croissance économique au Togo

Source : réalisé par l'auteur à partir des données du WDI 2007

Dans les économies subsahariennes, les estimations effectuées (MOSER, 1995) mettent en évidence une liaison inverse entre la croissance et l'inflation. En effet, dans les pays subsahariens, la croissance de la production, notamment agricole, exerce généralement un effet dépressif sur les prix.

Cependant, à l'examen des graphiques décrivant l'évolution du taux d'inflation et de croissance économique par pays de l'UEMOA, nous constatons que l'évolution des ces deux grandeurs n'est pas linéaire. En effet, alors que sur certaines périodes on observe qu'elles sont corrélées positivement, d'autres périodes montrent le phénomène inverse (cf. annexe3)5(*).

Ceci pourrait nous faire penser à l'existence d'un point d'inflexion dans le lien entre l'inflation et la croissance économique qui serait le seuil d'inflation.

Chapitre 4 : Approche économétrique de la relation inflation-croissance économique dans les pays de l'UEMOA

En nous référant aux analyses du chapitre précédent, ce chapitre a pour objectif de présenter la méthodologie nécessaire pour conduire notre approche économétrique. Etant donné qu'il est impossible d'étudier ce type de phénomènes à partir des modèles linéaires usuels, notre démarche consiste à employer des modèles non linéaires avec des changements de régimes dans la dynamique.

Les sections suivantes nous permettront d'établir une brève revue du modèle de seuil, de présenter nos variables et de conduire nos estimations du seuil que nous voulons évaluer.

4.1. Choix du modèle : Modèle de seuil

Plusieurs contributions sur la relation inflation et croissance , incluant celle de Khan et Senhadji (2000) , Druckker , Gomis-Porqueras et Hernandez-Verme (2005) ,Yasir Mubarick (2005) ont utilisé le modèle de seuil en panel initié par Hansen(1999). En s'inspirant de l'étude de Kahn et Senhadji(2000) qui a permis d'évaluer avec robustesse l'intervalle de 7 à 11% de seuil d'inflation pour les pays en developpement, Mubarick (2005) a déterminé le seuil d'inflation de la Jordanie qui s'établirait selon ces estimations à 9%. Ainsi notre étude s'inspirant de celle Kahn et Senhadji (2000) s'appuie sur le modèle de seuil de Hansen.

Utilisant les données en panel , cette méthodologie nous permet d'appréhender non seulement un effet de seuil mais aussi de pouvoir évaluer celui-ci dans le cadre de la zone UEMOA. La caractéristique essentielle du modèle de Hansen (1999) est qu'il permet d'estimer le seuil et non de l'imposer.

En effet, les modèles de panel à seuil non dynamiques (par opposition à ceux qui font intervenir des variables endogènes retardées) ont été développés à l'origine par Hansen (1999). L'introduction de cette nouvelle classe de modèles avait pour objectif de décrire le lien non linéaire entre le comportement d'investissement des firmes et les contraintes financières qu'elles subissent. Un modèle de panel à seuil avec effets décrivant la relation entre l'inflation et la croissance économique et possédant une unique fonction de transition admet l'écriture générale suivante :

Avec Yit la variable expliquée (le taux de croissance économique), ðit la principale variable explicative (le taux d'inflation), Xit les variables de contrôle, ui l'effet fixe et ut  l'effet aléatoire; Et où la fonction de transition est représentée par une fonction indicatrice Ð qui prend la valeur 1 si la contrainte entre parenthèses est respectée, 0 sinon. Hansen (1999) impose deux restrictions sur cette spécification : la variable explicative et la variable de transition doivent nécessairement varier avec le temps, et les résidus sont supposés iid6(*) avec une moyenne nulle et une variance finie.

L'originalité de ce modèle réside dans la représentation d'un panel en plusieurs régimes distincts, caractérisés chacun par une dynamique linéaire. La transition est brutale sachant qu'un pays peut basculer d'un régime à l'autre en une période. Mais, contrairement aux modèles avec ruptures déterministes, le passage d'un régime à l'autre n'est ni définitif, ni daté. La transition est gouvernée par la comparaison des écarts de valeur entre un seuil et une variable de transition

Par ailleurs, les données de panel présentent des avantages qui permettent de cerner avec précision l'expression des données à notre disposition. Une de ses caractéristiques fondamentales est leur double dimension(les différents pays et le temps). Cette double dimension, généralement individuelle et temporelle permet d'étudier simultanément la dynamique et l'hétérogénéité des comportements des agents (Nerlove et balestra, 1995). L'analyse en donnée de panel nous permet de recueillir un nombre élevé d'observations et de prendre en compte l'hétérogénéité des économies de l'UEMOA et les caractéristiques non observables.

Les observations individuelles sont réparties entre les deux régimes. Leur appartenance à l'un ou à l'autre dépend de la position de la variable de saut par rapport au seuil. On distingue les différents régimes suivant la valeur de leur pente :

â0 si qit< k ou â1 si qit >k . Si nous considérons uniquement deux régimes, la valeur du seuil doit être recherchée parmi les valeurs de la variable de transition .

Dans le cadre de notre étude, nous nous appuyons sur l'étude effectuée par Kahn et Senhadji pour supposer qu'en tant que pays en développement, le seuil de l'inflation dans la zone UEMOA est compris entre 7 et 11%. Ce sont donc ses valeurs de notre variable de transition à savoir 7%,8%,9%,10% et 11% que nous allons examiner pour évaluer le seuil de l'inflation.

4.2. Données et variables

Dans le cadre de notre analyse économétrique, nous avons utilisé une transformation Log7(*) pour le calcul des variables d'intérêt et de contrôle. En fait, la transformation Log permet en plus de lisser la tendance de la série, d'éliminer les fortes asymétries dans les distributions. Kahn et Senhadji (2000) calculent les taux de croissance des variables en utilisant la transformation Log, qui fournit des distributions les plus appropriées dans le cadre des modèles non-linéaires.

4.2.1. Les variables d'intérêt

Cette analyse empirique s'appuie sur un panel de 7 pays au lieu de 8 car nous ne disposons pas de données suffisantes sur la Guinée Bissau. Ainsi notre échantillon comprend le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Utilisant les données annuelles notre étude couvre la période de 1980 à 2005.

Pour chaque pays, nous utilisons les taux de croissance réelle annuelle calculées à partir des PIB réelles en les différenciant en Log. Le taux d'inflation est considéré dans notre étude comme le taux de variation du Log de l'Indice de Prix à la consommation (IPC) collecté à partir du World Developpement Indicators (WDI) 2007.

4.2.2. Variables de contrôle

Toute analyse empirique de l'impact de l'inflation sur la croissance économique doit contrôler l'influence des autres variables qui pourraient influer le taux de croissance économique des pays de l'UEMOA. En nous référant aux différents déterminants de la croissance dans les modèles de croissance endogène et les plus significatives dans l'UEMOA selon les estimations de Ténou Kossi soulignée dans le chapitre précédent et sur la base de données à notre disposition, les variables sélectionnées sont :

Ø Le taux de croissance de la population (tcpop)

Ø Le taux de croissance de l'investissement (tci

Ø Le taux de croissance de la dépense publique (tcdp)

Ø Le taux d'accroissement de l'exportation (tcx)

Ø Le taux d'accroissement du taux brut de scolarisation secondaire (tctbbs)

4.2.3. Sources de données

Les différentes données sur ces valeurs nous proviennent principalement de la base de données de la BCEAO. A celle-ci nous adjoignons celle du World Developpement Indicators 2007 et de la banque de France.

4.2.4. Forme fonctionnelle du modèle

Ainsi, nous obtenons le modèle sous la forme fonctionnelle suivante :

Pour estimer l'équation (2), nous y remplaçons qit<kj) respectivement par Infld1kj et Infld2kj. Ainsi cette équation devient :

Avec kj = 7, 8, 9, 10,11

4.3. Estimations et interprétations des résultats

La première étape porte sur le choix modèle à effet adéquat pour conduire notre estimation. En effectuant le test de Hausman, nous avons retenu le modèle à effet aléatoire.

Ainsi, la forme fonctionnelle du modèle est estimée en y introduisant des variables muettes. Dans l'application du test, nous faisons des estimations pour les taux de 7%, 8%, 9%, 10% et de 11%.

Récapitulatif des résultats des estimations

Tableau 2:résultats des régressions économétriques

k

variables

coefficient

Prob.

7%

Infld17

Infld27

-0,0059746

0,0007061

0,002

0,852

8%

Infld18

Infld28

-0,0060987

0,0003762

0,001

0,915

9%

Infld19

Infld29

-0,0058035

-0,0018118

0,003

0,584

10%

Infld110

Infld210

-0,0049218

-0,0052206

0,014

0,104

11%

Infld111

Infld211

-0,0047124

-0,0059443

0,017

0,053

Source : réalisé par l'auteur à partir des estimations économétriques

Analyse

Au regard de ces estimations, nous constatons qu'au-delà des taux de 7% et de 8% l'inflation influence négativement le taux de croissance économique mais a un effet non significatif en dessous de ceux-ci (Voir tableau ci-dessus). A 9%, 10% et 11%, l'effet négatif du taux d'inflation sur le taux de croissance économique apparaît tant en dessous qu'au-delà.

En nous référant au cadre empirique du modèle utilisée à savoir le modèle à effet de seuil, nous pouvons penser que le seuil s'il est un nombre entier naturel est soit 7 ou 8%. En fait, l'effet change passant d'une réaction non significative à un impact négatif selon que le taux soit en dessous ou au-dessus de cette valeur. Ainsi, nous devons introduire un autre critère qui nous permettra de choisir entre ces deux valeurs (7et 8%) le seuil de d'inflation dans la zone UEMOA.

Selon Hansen (1999), dans cette situation, nous devons choisir le seuil d'inflation en recherchant parmi ces deux taux, celui qui permet dans la régression de minimiser la somme des carrés des résidus (SCR).

Ainsi en régressant le modèle pour les taux de 7 à 8%, nous calculons la somme des carrés des résidus pour chaque niveau.

Nous obtenons ce qui suit :

Tableau 3 : Présentation du seuil choisi

k

Somme des carrés des résidus

7%

4,0588912

8%

4,0582542

Source : réalisé par l'auteur à partir des estimations économétriques

Nous remarquons que la somme des carrés des résidus au taux de 8% est plus petite que celle au taux de 7%. Autrement dit, le taux d'inflation de 8% est d'un point de vue statistique est celui qui minimise les erreurs lors de la tendance moyenne (estimation) de notre échantillon.

En somme, le seuil d'inflation de 8% peut être considéré comme le seuil optimal en dessous duquel, l'inflation dans la zone UEMOA n'est pas significative et au-dessus duquel elle entrave la croissance économique. Ce résultat corrobore l'étude de Kahn et Senhadji (2000) selon laquelle le seuil d'inflation des pays en développement se situe entre 7 et 11%.

Interprétation

L'impact de l'inflation sur la croissance économique se transmet par le système financier. Le système financier de l'UEMOA encore embryonnaire pourrait expliquer le seuil d'inflation de 8% de cette zone. En effet, la théorie enseigne que l'inflation nuit à la croissance économique en détruisant l'épargne. La zone UEMOA, comme l'ensemble des pays en développement est caractérisée par une faible mobilisation de l'épargne. A contrario, les pays développés sont plus sensibles à la hausse des prix. Ceci pourrait expliquer pourquoi, les pays de l'UEMOA ont un seuil plus élevé qui s'établit à de 8%.

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

Au terme de notre étude, nous comprenons que les positions des structuralistes qui pensent que l'inflation est essentielle pour la croissance économique et celle des monétaristes qui croient le contraire, se concilient dans l'approche de l'effet de seuil de l'inflation. En effet, l'inflation nuit à la croissance économique seulement à partir d'un certain seuil qui dépend principalement de la structure de l'économie.

Dans le but d'améliorer leur équilibre macroéconomique, les pays de l'UEMOA suivent une stricte politique monétaire et fiscale afin de maintenir à un niveau bas (moins de 3%) le taux d'inflation. L'inflation est certes un indicateur d'instabilité économique. Toutefois, son effet négatif ne se manifeste que lorsque les fluctuations et le niveau sont très grands. En outre, au regard des critères de convergence, l'une des entraves à l'optimalité de la zone UEMOA est le niveau d'inflation qui est difficilement respecté à cause des chocs exogènes (conflits en Côte d'Ivoire, crise d'inflation alimentaire mondiale, inflation importée,...).

Notre investigation qui s'appuie sur le modèle de seuil de Hansen(1999), nous a permis de capter le seuil d'inflation dans la zone UEMOA. Celui-ci s'établit, selon nos estimations à 8%. Ce résultat corrobore l'étude de Kahn et Senhadji (2000) selon laquelle le seuil de l'inflation des pays en développement se situe entre 7 et 11%. Ainsi, la cible d'inflation de la zone UEMOA actuelle qui est 3% pourrait être relevée sans nuire la croissance économique. Ce niveau seuil de 8% pourrait s'expliquer par un système financier encore embryonnaire de la zone UEMOA. En effet, la culture boursière dans la sous-région demeure encore faible due notamment à la part relativement importante qu'occupe le secteur informel dans les économies de la sous-région. Toutefois le seuil de 8% doit être utilisé comme un indice dans le ciblage optimal de l'inflation.

Les autorités politiques à travers le monde durant les dernières décennies ont reconnu qu'un faible niveau d'inflation conduit à améliorer les performances économiques. L'objectif est devenu aujourd'hui de mettre tout en oeuvre pour ramener le niveau d'inflation à un taux d'un chiffre. Ce résultat fournit la confirmation de ce point de vu.

A ce titre nous recommandons :

Ø A la commission de l'UEMOA de reconsidérer le taux établi dans les critères de convergence non seulement pour une harmonisation des économies de la zone mais aussi pour une politique monétaire qui pourrait relancer la croissance économique en stimulant les investissements sans que cela n'affecte l'activité économique des pays de l'union. En effet, selon nos estimations l'investissement exerce un effet positivement significatif sur la croissance économique des pays de l'UEMOA (voir estimations en annexe).

Ø Aux autorités de la politique monétaire de poursuivre la stabilisation de la volatilité de l'inflation car elle renforce l'incertitude autour de la décision des agents économiques.

LES LIMITES DE L'ETUDE

L'inflation n'est pas une variable exogène8(*) dans la régression croissance-inflation et donc le coefficient peut contenir un biais. L'ampleur de ce problème de biais dépend dans une large mesure du sens de la causalité à savoir que si c'est l'inflation qui cause la croissance économique, le problème d'endogénéité est négligeable mais dans le cas contraire cela provoquerait un biais important. Comme l'a soutenu Fischer (1993), la causalité de l'inflation à la croissance économique est prédominante ; ainsi le problème de biais n'est pas significatif. En outre, l'inflation peut avoir des effets opposés sur l'économie au-delà de la croissance économique. Ces effets n'ont pas été pris en compte.

Par ailleurs, en tenant compte de la structure des économies assez hétérogènes de l'UEMOA, le taux de 8% représentant une moyenne, pourrait varier selon la structure de l'économie. Aussi, notre investigation nous permet de détecter le taux d'inflation le plus élevé qui pourrait entraver la croissance économique mais ne nous dit rien quant à l'inflation la plus faible dans cette zone.

ANNEXES

Annexe 1: Estimations du modèle pour les différents taux d'inflation

v Test de spécification de Hausman

v Résultats des regressions

* ****k=7**** */

xtreg tcr tcpop tci tcx tcdp tctbbs infld17 infld27,re

/* ****k=8**** */

xtreg tcr tcpop tci tcx tcdp tctbbs infld18 infld28,re

/* ****k=9**** */

xtreg tcr tcpop tci tcx tcdp tctbbs infld19 infld29,re

/* ****k=10**** */

xtreg tcr tcpop tci tcx tcdp tctbbs infld110 infld210,re

/* ****k=11**** */

xtreg tcr tcpop tci tcx tcdp tctbbs infld111 infld211,re

Annexe 2 : Evolution du taux de croissance économique et du taux d'inflation dans les pays de l'UEMOA

Date

INFL_BN

TCR_BN

INFL_BF

TCR_BF

INFL_CI

TCR_CI

INFL_ML

1970

6,293706294

2,09688826

#VALEUR!

0,115222123

 

10,37498554

5,407407407

1971

5,921052632

-1,475426869

-3,950819672

1,455242967

 

9,456596111

6,407407407

1972

5,590062112

6,440046402

-2,950819672

2,377171091

0,41322314

4,236613129

7,407407407

1973

4,705882353

3,642788731

7,432432432

0,674677435

11,11111111

5,93944963

4,702194357

1974

15,4494382

3,444649799

8,805031447

7,9024605

17,40740741

4,327302774

5,988023952

1975

14,59854015

-4,879401164

18,78612717

3,259514473

11,35646688

8,25274581

20,62146893

1976

13,5881104

0,838757732

-8,515815085

8,589616947

11,898017

12,91644771

10,77283372

1977

5,420560748

5,009955681

30,05319149

0,188000323

27,59493671

7,31463715

7,610993658

1978

11,87943262

1,204966665

8,384458078

4,664958334

12,8968254

10,90944269

10,21611002

1979

13,31220285

6,545388614

14,90566038

3,795808995

16,69595782

2,394422538

10,69518717

1980

10,48951049

6,818310738

12,15106732

0,763344601

14,60843373

-10,95781367

9,017713366

1981

8,101265823

10,06053847

7,613469985

4,154608962

8,804204993

3,50039751

7,828655835

1982

15,57377049

2,1953632

11,97278912

9,641283381

7,367149758

0,20111682

4,657534247

1983

4,559270517

-4,371945894

8,383961118

0,400290533

5,961754781

-3,900387749

7,984293194

1984

1,841085271

7,86245032

4,820627803

-1,726604826

4,246284501

-2,701271362

10,3030303

1985

-4,852521408

7,520483362

6,951871658

8,475518984

1,83299389

4,501353944

9,89010989

1986

-4

2,149851

-2,53968254

8,418036495

6,876790831

3,259241897

-3,856382979

1987

3,229166667

-1,500312565

-2,850162866

-1,374283648

6,881143878

-0,293190416

-14,21853389

1988

-0,504540868

3,427120795

4,191114837

6,343788785

6,939799331

1,04657413

7,677051887

1989

3,448275862

-2,863571282

-0,321802092

1,26256598

1,016419077

2,997684461

-0,09199632

1990

1,960784314

3,200673826

-0,807102502

-0,218718076

-0,773993808

-1,102807145

1,565377532

1991

0,961538462

4,75413181

3,73270952

8,60120493

1,716068643

0,018431481

1,541251133

1992

0

3,006223605

-2,634712087

8,677785835

3,987730061

-0,088454805

-5,982142857

1993

1,639344262

5,797414181

0,057544021

5,504893238

2,685840708

-0,409465666

-0,189933523

1994

40,70208729

1,997110563

24,71819646

2,099472963

25,96630327

2,09895978

24,07231208

1995

12,76129467

5,999000167

7,811491285

6,484044221

14,31943352

7,101006742

12,57668712

1996

4,111227388

4,299428946

6,107804391

9,867209709

1,858224363

6,899491331

6,42112358

1997

3,7

5,735384565

2,699980681

6,834342867

3,9

6,200158437

-0,697590641

1998

5,785920926

3,96032763

5,160662123

8,468635456

4,812319538

5,399883137

4,028197382

1999

0,326722893

5,355161494

-1,090109551

3,746605345

0,696250956

1,599999623

-1,202081295

2000

4,196806301

4,848019666

-0,30684034

1,574231194

2,537801079

-2,300032083

-0,736264552

2001

4,003262077

6,248410555

4,870885315

6,757948723

4,348453153

0,099902327

5,170571311

2002

2,43203458

4,4

2,302405806

4,6

3,079048954

-1,599950878

5,025793341

2003

1,49388994

3,882734698

2,031961239

8,012226967

3,301411631

-1,699999893

-1,324700454

2004

0,9

3,1

-0,4

4,637229645

1,4

1,500632577

-3,1

2005

5,364520663

2,9

6,410743162

7,139994274

3,895463239

1,812987366

6,397882939

TCR_ML

INFL_NG

TCR_NG

INFL_SN

TCR_SN

INFL_TG

TCR_TG

6,135708826

7,448818898

3,054815087

4,115107914

8,562045508

5,823129252

2,528154447

2,570565912

8,448818898

5,680264019

5,115107914

-0,140449438

6,823129252

0

5,844068163

9,448818898

-5,16676279

6,115107914

6,383208915

7,823129252

7,621609505

-1,456892812

11,8705036

-17,04788181

11,27118644

-5,58324011

3,785488959

3,839477887

-1,527626741

3,536977492

8,7763532

16,60319878

4,200775528

12,76595745

4,834180262

11,62442154

9,00621118

-2,794627739

31,61332462

7,535662601

18,05929919

2,436379871

13,62447884

23,64672365

0,678155282

1,141439206

8,920503701

11,41552511

-2,048440321

6,347824284

23,04147465

7,765571457

11,28557409

-2,682905304

22,54098361

6,953979151

-1,462016803

10,11235955

13,47205986

3,439153439

-3,95393126

0,501672241

11,04837751

10,39387525

7,31292517

7,147174373

9,676044331

6,987064489

7,487520799

-5,169922398

-4,2578356

10,30110935

-2,232022666

8,705790906

-3,291854205

12,38390093

14,5775721

-4,995601475

22,98850575

0,608444794

5,934930282

-1,186347874

19,6969697

-3,31494434

-4,596319792

11,56542056

1,622699546

17,34728316

15,33985962

11,04718067

-3,581435631

5,284460506

-2,513089005

-4,75060601

11,64797239

2,161902474

9,430051813

-5,415830075

4,130707673

8,378088077

-16,82488386

11,77228233

-3,981503253

-3,598484848

5,558348696

1,361838388

-0,89197225

7,72219524

13,06752708

3,771120725

-1,768172888

5,556731583

8,434764834

-3,209069946

-1,773369402

6,114961272

4,562259105

4,134875708

1,584277549

1,163627639

-6,690490371

-1,101591187

-4,129850173

3,987060859

0,047270149

0,493534695

-0,203283021

-1,425531915

6,543935644

-1,823281907

5,064023729

-10,74887786

6,178175032

11,75671776

-2,805957263

-0,726005518

0,448979592

-1,411554087

-1,217575437

4,13506013

0,428330574

-5,526666667

-0,7605675

0,325071109

3,904176561

1,018220793

16,47419383

-0,586820732

0,029846165

1,444362564

-1,761846902

-0,396585333

0,371352785

0,228806773

-3,170374317

0,844928119

0,72642743

0

2,205187306

4,016913319

0,72642743

3,93451644

-1,154249738

0,951968845

-0,742115028

14,67484377

-3,175813008

0,951968845

3,95843812

35,98726115

4,00057151

32,08722741

2,899494039

57,69465582

4,00057151

1,73948251

10,6167057

2,706415716

8,081761006

5,200964142

16,46228097

4,662976507

6,721455496

5,251705481

3,303905832

2,749490835

5,100888234

4,660514513

7,4

4,913007738

3,471084539

4,790884371

1,6

5,000581959

5,303112162

4

8,093786117

4,637681159

9,802324742

1,181102362

5,696755867

-1,215574549

-2,305268548

5,667845809

-2,302125038

-1,601365102

0,811030008

5,102185028

-0,081554637

2,6

-3,258635874

2,909325505

-0,19441903

0,740949316

5,598645907

1,886134541

-0,9

11,88549464

3,982935078

5,8

2,980730069

5,598200943

3,91939905

2

4,266883645

2,644020711

5,799747529

2,335337932

1,199347404

3,059292855

3,505438703

7,621980827

-1,614407692

3,799506586

-0,033302012

6,700166854

-0,928967969

2,005398874

2,320488237

0,2

-1,000164601

0,5

5,600059262

0,4

-0,801005667

6,070707453

7,821025828

7,000368708

1,705000581

5,499944518

6,800811985

0,797627753

Annexe 3: Relation entre l'inflation et la croissance économique dans l'UEMOA

TCR

Source : Réalisé par l'auteur à partir des figures 1à 7

k*

INFL

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Lien internet : www.banque-de-france.fr

TABLE DE MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS ii

REMERCIEMENTS ii

SIGLES ET ABREVIATIONS iii

RESUME iv

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES v

SOMMAIRE vi

INTRODUCTION 1

1ère PARTIE : LA RELATION INFLATION -CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LA PENSEE ECONOMIQUE 4

1.1. L'inflation comme facteur nécessaire à la croissance économique 5

1.1.1. Le raisonnement keynésien 5

Chapitre 1 : Les contributions des approches doctrinales à l'analyse de la nature du lien entre l'inflation et la croissance économique 5

1.1.2. L'effet Tobin 7

1.1.3. L'analyse néo-keynésienne 8

1.2. L'inflation : un frein à la croissance économique 9

1.2.1. L'approche implicite des classiques 9

1.2.2. Le monétarisme et la monnaie 10

1.2.3- L'effet Stockman 11

1.2.4. L'analyse dans la théorie de la croissance endogène 12

Chapitre 2 : Le lien entre l'inflation et la croissance économique : De la controverse au consensus 15

2.1. Les divergences dans l'approche de la relation inflation croissance économique 15

2.1.1. Bref rappel de la dialectique théorique 15

2.1.2. Des études empiriques contradictoires 16

2.2. Le consensus empirique dans l'approche de la nature de la relation inflation et croissance économique 19

2.2.1. Une analyse dynamique de l'inflation et de la croissance économique 19

2.2.2. L'effet de seuil 20

2ème PARTIE : LA RELATION INFLATION-CROISSANCE ECONOMIQUE : UNE APPROCHE ECONOMETRIQUE DANS LE CADRE DES PAYS DE L'UEMOA 22

3.1. Les spécificités du cadre économique des pays de l'UEMOA 23

3.1.1. L'analyse du cadre macroéconomique des pays de l'union 23

Chapitre 3 : L'analyse de la structure économique de l'UEMOA 23

3.1.2. Les effets de la politique macroéconomique de l'union sur la croissance et l'inflation 26

3.2. Analyse de l'inflation et de la croissance économique dans les pays de l'UEMOA 27

3.2.1. Les déterminants de l'inflation et de la croissance au sein de l'union 27

3.2.2. Evolution de la croissance économique et de l'inflation dans la zone UEMOA 28

4.1. Choix du modèle : Modèle de seuil 32

Chapitre 4 : Approche économétrique de la relation inflation-croissance économique dans les pays de l'UEMOA 32

4.2. Données et variables 34

4.2.1. Les variables d'intérêt 34

4.2.2. Variables de contrôle 35

4.2.3. Sources de données 35

4.2.4. Forme fonctionnelle du modèle 35

4.3. Estimations et interprétations des résultats 36

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS 39

LES LIMITES DE L'ETUDE 41

ANNEXES 42

BIBLIOGRAPHIE 47

TABLE DE MATIERES 49

* 1 L'inflation se définit comme un mouvement persistant à la hausse, au fil du temps, du prix moyen des biens et services.

* 2 Voir A.W. Phillips (1958)

* 3 Miguel Sidrauski (Octobre 1939-Septembre 1968) est un monétariste originaire d'Argentine.

* 4 Pour plus de détails sur l'évolution de la croissance économique se conférer à TOE Mathurin et Maurille R. Hounkpatin (2005)

* 5 Le graphique (annexe 3) est une illustration de la relation entre l'inflation et la croissance économique conçu par l'auteur sur la base de l'examen des graphiques 1à 7.

* 6 iid : indépendamment et identiquement distribué

* 7 Cf. Mubarik (2005)

* 8 Cf. Kahn et Senhadji (2000)






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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus