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L'enseignement de la lecture en Afrique noire. Cas de quelques collèges de Brazzaville

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par Martin GUIMFAC
Université Marien Ngouabi - Diplôme d'études approfondies 1999
  

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4. Le manque de professionnalisme

La démarche méthodologique officielle suggère en classe de 3ème des collèges d'enseignement général l'articulation ci-après :

- La lecture silencieuse : les apprenants parcourent le texte des yeux ;

- La situation du texte : le professeur fait situer le texte et son auteur tout en se gardant de d'insister sur des indications qui n'ont aucune incidence sur la compréhension du texte ;

- La lecture magistrale : le professeur procède à la lecture expressive du texte ;

- L'explication des difficultés : le professeur fait expliquer les principales difficultés lexicales et grammaticales contenues dans le texte ;

- La lecture individuelle : le professeur invite deux ou trois bons apprenants à lire à haute voix le texte ou une partie ;

- Le mouvement du texte : le professeur fait mettre en évidence la structure du texte ;

- L'étude détaillée du fond et de la forme : le professeur fait examiner par les apprenants les indices de sens, d'articulation logique et d'articulation rhétorique ;

- La formulation de l'idée générale : le professeur fait énoncer l'idée générale du texte ou de l'extrait ;

- La synthèse des remarques : le professeur fait formuler par les apprenants la synthèse des remarques qu'ils ont faites au cours de l'examen détaillé du texte.

Les professeurs se réfèrent ordinairement au manuel recommandé par le programme officiel. Le manuel n'étant qu'un support de mise en oeuvre d'un programme a malheureusement tendance à se substituer au programme lui-même. Il arrive que les professeurs s'en tiennent uniquement au manuel inscrit au programme au point de ne plus se préoccuper de la méthodologie officielle.

L'exploitation du livre du professeur du manuel en vigueur dans les classes de 3ème laisse percevoir une démarche en lecture expliquée qui comprend pour l'essentiel l'articulation suivante :

- La lecture du professeur ;

- L'idée générale ;

- Les questions de contrôle de la compréhension du texte ;

- L'exploitation détaillée du fond et de la forme (difficultés liées au vocabulaire et à la grammaire) ;

- La conclusion qui consiste à énoncer la synthèse des remarques.

L'examen de cette approche montre qu'elle présente des similitudes avec celle indiquée dans la méthodologie officielle. Cette démarche constitue le prolongement de l'approche méthodologique de la lecture courante en usage du cours élémentaire au cours moyen en République du Congo comme d'ailleurs dans les autres pays d'Afrique noire.

Au cours du déroulement des séances que nous avons observées, nous avons constaté quelques imperfections liées au manque de savoir-faire des professeurs : le défaut de maîtrise de la démarche méthodologique tant en lecture expliquée qu'en lecture suivie et dirigée et le découpage traditionnel établi.

A. Le défaut de maîtrise de la méthodologie en lecture expliquée

Le professeur fait lire le texte à haute voix en début de séance par un ou plusieurs apprenants alors qu'aucun texte ne saurait être lu correctement à haute voix sans que le lecteur l'ait parcouru silencieusement. La lecture à haute voix n'est en réalité qu'une modalité de communication à autrui d'un message contenu dans un texte qu'il n'a pas sous les yeux.

Cette lecture expressive ne devrait être que la modalité de communication d'un texte dont la compréhension en aura été faite auparavant. C'est, semble-t-il, l'une des causes pour lesquelles les apprenants trébuchent, ânonnent, hésitent et se reprennent fréquemment lors de la lecture à haute voix. Nous remarquons d'ailleurs que dans les classes, après avoir pourtant lu un texte à haute voix, les apprenants ont du mal à répondre aux questions s'y afférant au point où ils sont tentés de relire silencieusement le texte.

Les professeurs font rechercher aussitôt le plan du texte qui en principe ne se découvre que par approches successives et non à la première lecture. Ils semblent ignorer que l'étude d'un texte permet aussi de faire apparaître progressivement sa structure.

En outre, les professeurs font de la recherche des champs lexicaux une fin en soi alors qu'elle serait simplement un moyen au service de l'étude du texte. Dans ce cas, la lecture devient une simple leçon de vocabulaire et réduit le texte à une collection de mots.

Enfin, certains professeurs considèrent le texte comme une succession de phrases que les apprenants s'efforcent de traduire et de commenter superficiellement, c'est-à-dire de paraphraser, de répéter sous une autre forme ce qui est bien dit par l'écrivain. Et nous sommes d'avis avec les auteurs d'IPAM (1996) qui constatent que :

Le texte n'est pas étudié comme un ensemble doté d'un sens défini par son genre, sa structure, ses réseaux de signification45(*).

* 45. IPAM (1996), op.cit. p.35.

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