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Le droit à  l'alimentation dans les ménages de Kinshasa. Etude descriptive de quelques foyers de Lemba Terminus en RDC

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par Sylvain NKATE TSHIESESE
Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études approfondies 2005
  

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THEME / LE DROIT A L'ALIMENTATION DANS LES MENAGES DE KINSHASA. Etude descriptive de quelques foyers de Lemba Terminus

Introduction Générale

Le droit à l'alimentation est un droit universel qui appartient à chaque personne et à chaque groupe humain vivant sur terre. C'est un droit humain reconnu à toutes les échelles (national, régional, et international).

Au sommet mondial sur l'alimentation, en 1996, les chefs d'Etat de 185 pays et la communauté européenne ont réaffirmé, dans la déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale, le droit de chaque être humain d'avoir accès à une nourriture saine et nutritive conformément au droit à une nourriture adéquate et au droit fondamental de chacun d'être à l'abri de la faim.

Dès sa constitution, les Nations Unies ont identifié l'accès à une nourriture suffisante à la fois comme un droit de l'individu et une responsabilité collective. La déclaration universelle des droits de l'homme (1948) proclamait que" toute personne a droit à un niveau suffisant pour assurer sa santé, son bien être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation".

Près de 20 ans, plus tard, le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC, 1966), approfondit ses concepts, en soulignant "le droit de toute personne à une nourriture adéquate et en précisant le droit fondamental de chaque être humain à être libéré de la faim".

Selon le premier objectif des OMD (objectifs du Millénaire pour le développement), le nombre de personnes de ceux qui souffrent de faim est à réduire de moitié d'ici 2015 et à 850 millions de personnes souffrent de faim dont 815 millions dans les pays en développement soit 40 millions de plus qu'il y a 10 ans.

Mais hélas, bien que reconnu dans le monde, le constat général est amer lorsqu'on parcourt des chiffres et des données sur l'alimentation mondiale (surtout des pays en développement comme la République Démocratique du Congo).

Plusieurs causes expliquent cette situation de crise ou de carence alimentaire dans le monde: sécheresse, inondations, problèmes de terre, des conflits sociaux ne permettant pas d'intenses activités agricoles et agropastorales diversifiées.

Nous retenons que les causes de la sous-alimentation et les conséquences qu'elle peut engendrer sont nombreuses et complexes. Nous pensons les résumer en complétant les injustices sociales, les exclusions politiques ou économiques, les multiples discriminations, les catastrophes naturelles, etc.

Néanmoins, il est logique d'en faire une analyse profonde et multisectorielle, en dépit d'une situation alimentaire sombre. Ce droit permet dans les pays où il est effectif de sauver des populations en détresse. Ces dernières se trouvent pour la plupart des cas dans les situations d'urgences alimentaires.

Il ressort de tous les constats que nous pouvons faire sur la situation alimentaire dans le monde que le droit à l'alimentation de nombreuses personnes est violé, et plusieurs personnes sont sous alimentées et n'ont pas accès à une alimentation saine comme le confirment Christophe Golay et Molik Ozden (2005).

Ce droit n'est pas effectif dans beaucoup de pays, pourtant il est reconnu par les Nations Unies comme un droit fondamental. La République Démocratique du Congo n'est pas épargnée par tous ces problèmes liés aux multiples crises alimentaires. Sa situation alimentaire est sujette à caution et demeure très difficile à l'heure actuelle où les populations urbaines croupissent dans la misère en se nourrissent mal.

Cependant, beaucoup de facteurs démontrent que la situation chaotique que la RDC a connue (conflits, changements de régime politiques, instabilité politique). Ces problèmes ont placé le pays dans les situations sans précédentes de précarité et d'urgence alimentaire, économique, sociale, agricole, etc.

Pour le cas particulier de l'agriculture, de nombreux agriculteurs ont du abandonner leurs terres et leurs moyens naturels de subsistance (pêche, élevage) pour se refugier ailleurs. Il est clair qu'il leur faudra beaucoup de temps pour qu'ils retrouvent leur stabilité sociale et foncière afin de rentrer sur leur terre.

Et pourtant, ce retour pose encore des problèmes dans certaines parties du pays à cause des îlots ou foyers d'insécurité persistante (surtout dans la partie Est du pays). Aussi, le rétablissement de l'ordre économique est loin d'être atteint.

Aucun secteur de développement rural ou urbain ne peut être relancé durablement sans un retour à la paix politique et sociale. Pour ces quelques raisons avancées, l'alimentation générale pose encore de sérieux problèmes en termes de production agricole, animale, agroalimentaire, etc.

Beaucoup de régions sont restées enclavées, des terres pillées et abandonnées jusqu'à ce jour et des lignes d'approvisionnement agricoles interrompues, les trafics sur des cours d'eau ralenties.

Nous pouvons donc conclure avec Jean Ziegler, que la population congolaise est aujourd'hui affamée et la situation alimentaire est dans l'impasse. Celui-ci estime que plus de la moitié de la population est directement ou indirectement touchée par la faim.

1. PROBLEMATIQUE

Le droit à l'alimentation n'est pas une option politique que la République Démocratique du Congo peut choisir de suivre ou non. Il est plutôt une obligation qui doit être respectée et appliquée pour le respect des conditions alimentaires des populations habitant les villes tout comme les campagnes.

En réalité, l'effectivité du droit à l'alimentation pose sûrement des problèmes dans la plupart de pays pauvres où les problèmes alimentaires font partie des conséquences du sous développement. C'est la même situation en République Démocratique du Congo en général, et dans la quasi totalité de ses villes, y compris les principaux quartiers et les principales communes. La misère et l'apparence des crises alimentaires sont flagrantes.

De ce fait, beaucoup de questions peuvent être posées pour ce qui concerne le respect et l'application du droit à l'alimentation en RDC et surtout dans les quartiers choisis comme support pour cette étude.

Ainsi, notre analyse répondra aux questions suivantes:

-le droit à l'alimentation est-il reconnu en RDC comme un droit fondamental ?

-y a t il des instruments nationaux de reconnaissance du droit à l'alimentation en République Démocratique du Congo ?

-existe-t-il d'autres droits qui sont en relation ou qui incluent le droit à l'alimentation?

-quels sont les principaux types d'aliments consommés par les habitants de Kinshasa et ceux de Lemba Terminus?

-la consommation alimentaire justifie-t-elle le respect du droit à l'alimentation de la population de la ville de Kinshasa en général et de Lemba Terminus en particulier ? -quelles sont les principales conséquences de l'application ou de non application du droit à l'alimentation à Lemba Terminus?

Les réponses à toutes ces questions permettront de comprendre comment le droit à l'alimentation est appliqué dans les ménages de Lemba Terminus en particulier et dans ceux de Kinshasa en général.

2. Hypothèses de Recherche

Le droit à l'alimentation n'est pas respecté et protégé effectivement dans les ménages de différents quartiers de la ville de Kinshasa en particulier, et en République Démocratique du Congo en général. La principale justification en est que les populations urbaines et villageoises consomment mal en quantité et en qualité les aliments qu'ils se procurent difficilement.

Il y a inaccessibilité à une alimentation suffisante et de qualité expliquée par une détérioration du pouvoir d'achat d'une population dont les conditions de vie sont déjà difficiles pour s'alimenter dignement.

La situation alimentaire générale sombre est aggravée par l'insuffisance des productions agricoles (produits de l'élevage, de la pêche, de l'agriculture,...), ainsi que par les retombées de multiples crises sectorielles multiformes que la RDC a connues ces dernières années. Les conséquences d'une sous alimentation sont donc nombreuses, surtout du point de vue sanitaire.

3. Objectifs de Recherche

3.1. Objectif général

Cette étude analyse quelques facteurs de la consommation alimentaire des habitants de Kinshasa, afin de tirer des conclusions sur l'effectivité de l'application du droit à l'alimentation en République Démocratique du Congo.

Elle ressort logiquement les conséquences sanitaires du non application de ce droit dans les ménages de la capitale et dans tous les autres milieux de vie du pays.

3.2. Objectifs spécifiques

A travers la même étude, nous comptons également: -sensibiliser les couches de populations de la ville de Kinshasa en général et de Lemba Terminus en particulier, pour la reconnaissance et le respect de leur droit à l'alimentation.

-éveiller tous les esprits en matière des droits à la vie, droit à la santé, droit à une nourriture saine et équilibrée, et de tous les autres droits qui sont intimement liés au droit à l'alimentation.

-conscientiser les dirigeants pour la promotion et le respect de la qualité de la vie à travers la promotion d'une alimentation digne pour une population en pleine croissance.

-pousser toutes les institutions éducatives, sociales, administratives, religieuses à prendre en compte tous les problèmes d'alimentation pour les quartiers d'étude et la ville de Kinshasa.

Objet et Intérêt de recherche

Le but de cette étude est de se rendre compte de l'effectivité du droit à l'alimentation en République Démocratique du Congo en général, et dans les quartiers de Lemba Terminus en particulier. Les éléments qui permettront de tirer des conclusions constitueront également une étude approfondie, c'est le cas de la lutte contre l'insécurité alimentaire et la lutte contre la faim.

Le droit à l'alimentation (droit à la nourriture) est un thème très important, intéressant et d'actualité dans la mesure où son contenu serait vital pour les hommes à cette époque où la crise alimentaire mondiale est effective avec toutes les conséquences qui y sont liées. Ce droit est reconnu dans le monde depuis l'adoption de la déclaration universelle des droits de l'homme en 1948.

En réalité, le respect de ce droit par les nations, par les organisations (intergouvernementales, internationales, nationales, etc.) est un tremplin pour le bien être et l'émergence d'une société humaine digne de ces valeurs.

Face au défi alimentaire en RDC, un sujet qui traite de l'alimentation devrait être placé au rang de priorité absolue. Une telle analyse permettra à travers ses propositions de mobiliser les esprits et les moyens financiers, matériels afin d'améliorer les conditions de vie et rendre effectif le droit de bien se nourrir des populations de Kinshasa et de tout le pays.

5. Méthodes, Techniques de Recherche et Echantillonnage

Méthodes et Techniques

Pour cette étude, nous avons utilisé la méthode descriptive appuyée principalement par les techniques de collecte de données, de l'observation sur terrain, de l'interview, et des statistiques (la plupart de nos résultats étant chiffrés et présentés sous forme des tableaux).

La consultation des documents été également très importante car nous nous sommes servis d'une abondante documentation écrite (générale, écrite, visuelle). C'est la technique documentaire.

5.2. Echantillonnage

Nous avons considéré le 1/10 de la totalité des parcelles (soit 450 parcelles) de l'ensemble de toutes les parcelles des quartiers de Lemba Terminus. Nous sommes donc descendus dans chacune de ces parcelles pour interroger les ménages au sujet de certains facteurs déterminant ou expliquant leur réalité alimentaire. Il s'agit donc d'un échantillon probabiliste aléatoire que nous avons utilisé.

6. Structure et circonscription du travail

Ce travail est divisé en trois chapitres et les enquêtes ont couvert le site de Lemba Terminus qui comprend 5 quartiers administratifs qui représentent chacun une aire de santé dans la zone de santé de Lemba faisant partie du district de Moamba.

Délimiter notre sujet d'étude est une contrainte de la recherche scientifique. En effet toute démarche scientifique exige un découpage de la réalité. Il n'est pas possible d'étudier, de parcourir tous les éléments influents jusqu'aux extrêmes limites de la terre comme le pense Roezsohazy (1971).

C'est pourquoi, la présente délimitation permet si facilement de travailler en profondeur au lieu d'être superficiel comme le pense Man H. que la délimitation permet à l'auteur de mener sa recherche avec suffisamment d'efficacité et de lucidité.

Le premier chapitre analyse les généralités en rapport avec le droit à l'alimentation en République Démocratique du Congo en générale, sa définition, son effectivité et la sécurité alimentaire dans la ville de Kinshasa d'où font partie les quartiers d'étude.

Le deuxième chapitre analyse et interprète les données de terrain. Il étudie la consommation alimentaire de la population afin de tirer des conclusions relatives au respect ou à la violation du droit à l'alimentation des populations de la ville de Kinshasa et de la République Démocratique du Congo en ce moment où les multiples crises constituent les sujets d'actualité. Il ressort également les causes du respect ou du non respect de l'application du droit à l'alimentation dans les ménages de Kinshasa et de Lemba Terminus. Les résultats sont interprétés d'une manière générale sur base des données présentées dans les tableaux.

Enfin, le troisième chapitre présente les propositions pour le respect et l'application du droit à l'alimentation dans les différents ménages de la République Démocratique du Congo en général, et dans les quartiers de la ville de Kinshasa en particulier.

Concernant l'alimentation, la déclaration universelle sur l'éradication de la famine et la malnutrition dans son article 1 déclare que: "chaque homme, femme, et enfant a le droit inaliénable d'être libéré de la faim et de la malnutrition afin de se développer pleinement et de conserver ses facultés physiques et mentales".

CHAPITRE 1: Les Généralités

Nous parlons successivement dans ce chapitre des concepts généraux relatifs au droit à l'alimentation dans le monde et en République Démocratique du Congo, et à la sécurité alimentaire en survolant quelques points essentiels susceptibles d'éclairer notre thème d'étude.

1.1. Le contexte général du droit à l'alimentation en République Démocratique du Congo et dans le monde

1.1.1. Définition et Explication du concept droit à l'alimentation

Jean Ziegler trouve que le droit à l'alimentation est le droit à un accès régulier, permanent et libre, soit directement, soit au moyen d'achat monétaires, à une nourriture quantitativement et qualitativement adéquate et suffisante, correspondant aux traditions culturelles du peuple dont est issu le consommateur et qui assure une vie psychique et physique individuelle et collective, libre d'angoisse, satisfaisante et digne.1(*)

L'accès à l'alimentation pose beaucoup de problèmes dans les pays en voie de développement. Ceci confirme aussi la violation de son droit .Cette inaccessibilité se remarque à travers la malnutrition ou la dénution et toutes ses conséquences dont la cécité, les malformations, l'atrophie du cerveau, etc.

Les affamés sont condamnés à une marginalisation et à une pauvreté qui se transmettent de génération en génération. Et pourtant, la faim n'est pas une fatalité, mais plutôt la conséquence des actions des hommes. Elle peut être éradiquée avec une dose mesurée de volonté humaine et surtout politique.

La faim est un phénomène causé par l'homme. Elle est le résultat soit de l'inaction soit des mesures négatives qui violent le droit à l'alimentation. Il est indispensable que la lutte contre la faim soit menée afin que ceux qui en ont une existence rivée dans cet étau de la pauvreté, puissent s'en sortir.

De cette longue définition du droit à l'alimentation, nous pouvons donc comprendre que ce droit consiste d'abord à s'alimenter dans la dignité, ensuite, c'est le droit d'être aidé si on ne peut pas s'en sortir seul.

Globalement, le droit à l'alimentation comprend l'accès à la terre (pour avoir des ressources vitales), la sécurité à la propreté (pour éviter des conflits fonciers), l'accès à l'eau (pour boire et faire l'agriculture), l'accès aux semences, aux crédits, aux technologies, aux marchés locaux et régionaux, l'accès aux zones de pêche traditionnelle pour les communautés des pécheurs, etc.

Il est donc facile de comprendre que ce droit a un contenu très varié et complexe car la vie fait recourt à beaucoup de domaines pour sa garantie. Le droit à l'alimentation n'est pas à dissocier de la dignité humaine car il permet de réaliser les autres droits fondamentaux consacrés dans la charte internationale des droits de l'homme2(*).

Ce droit comprend la disponibilité et l'accès à l'alimentation. Les pays du monde surtout les pays pauvres en général et la RDC en particulier reconnaissent le droit) la nourriture suffisante comme un droit fondamental à travers les chartes et les conventions ratifiées.

1.1.2. La reconnaissance du droit à l'alimentation comme un droit fondamental

Il est démontré que dans les faits, le droit à l'alimentation protège en priorité les individus et les groupes des personnes discriminées, les femmes et les enfants, les paysans sans terre, les peuples indigènes et tribaux, les petits pêcheurs, les habitants des bidonvilles, les sans -emplois, etc.

Autre avis, nous pensons que les mécanismes sont mis en place pour appliquer effectivement ce droit surtout en faveur des vulnérables. Nous pouvons donc comprendre et souhaiter que la défense du droit à l'alimentation et l'exigence de son application soit d'une urgence capitale.

Beaucoup de pays reconnaissent donc ce droit comme un droit fondamental, ceci à travers leur constitution. Mais, il y a d'autres pays qui le reconnaissent seulement à certains groupes vulnérables de la population (enfants, adolescents, personnes âgées).

Le caractère fondamental de ce droit réside dans le fait que toute personne a le droit d'avoir accès à une nourriture et à une eau suffisante, à la sécurité sociale et l'assistance appropriée...Les vulnérables ont droit à un niveau nutritionnel minimum et à des services sociaux de base (cas des enfants et des personnes de 3eme âge). Ceci est-il le cas en RDC?

Les problèmes alimentaires de la RDC sont criants et par conséquent la reconnaissance du droit à l'alimentation et son application effective sont de conditions inévitables pour les instances concernées, ainsi que par la constitution nationale. Cette reconnaissance est capitale car elle permet de porter plainte devant un organe judiciaire local ou national pour la violation du droit à l'alimentation.

Ceci n'est pas encore une" monnaie" courante ou une habitude pour beaucoup de pays. Il en serait une habitude spéciale pour les congolais qui malheureusement et apparemment ont un accès difficile à l'alimentation. Nous le remarquons par manque des structures nationales en matière d'assistance alimentaire, à l'exception de quelques organisations non gouvernementales, des organisations intergouvernementales et régionales qui interviennent par moment sur terrain dans ce domaine.

L'accès à une alimentation saine est aussi tout autre problème en dehors de la disponibilité à l'alimentation. Nous comprendrons la nature de ces problèmes en analysant toutes les situations de terrain relatives à la consommation alimentaire dans les ménages des quartiers de Lemba Terminus à Kinshasa.

1.1.3. L'accès à l'alimentation et le Droit à l'alimentation

Dans certains pays, le droit à l'alimentation n'est pas reconnu comme un droit fondamental mais l'accès à l'alimentation est inscrit dans les constitutions comme un principe, un but ou un objectif social ou politique essentiel.

Tous les pays qui ont ratifié des pactes, des chartes ou des conventions...sont obligés à ce titre d'inscrire dans leur législation nationale le droit à l'alimentation en tant que droit fondamental et de prendre des mesures qui s'imposent pour sa réalisation. C'est le cas des pays qui ont ratifié le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

Mais il est reconnu par d'autres voies par exemple à travers d'autres droits fondamentaux comme le droit à la vie, le droit à la protection de la dignité humaine ou à travers la reconnaissance des traités internationaux ou continentaux3(*).

Dans la plupart des pays, le droit à la vie est reconnu comme un droit fondamental dans les différentes constitutions, Il est alors possible que ce droit puisse inclure la protection du droit à l'alimentation. Les Etats doivent interpréter largement le droit à la vie et inclure par l'élimination de la malnutrition.

1.1.4. Le recours en cas de violation du Droit à l'alimentation

La situation de sous alimentation dans le monde à l'heure actuelle montre que le droit à l'alimentation est violé dans beaucoup de pays. Il en est le cas en République Démocratique du Congo où les conditions apparentes de vie se sont dégradées surtout ces dernières années d'instabilité politique, sociale et économique.

Logiquement, un état qui ratifie les textes sur le droit à l'alimentation, est obligé de l'appliquer. Ainsi, les populations victimes de violation peuvent en obtenir réparation et compensation. Le droit à l'alimentation est un droit humain que les Etats sont tenus de respecter car les droits humains priment sur tous les autres droits qui peuvent exister.

Il est certain que le droit à l'alimentation est violé à travers le monde, les différents pays par le biais des mouvements sociaux, des organisations non gouvernementales et intergouvernementales doivent lutter pour placer les populations opprimées dans leur droit de se nourrir et de vivre dignement.

1.1.5. L'exclusion des personnes

En ce qui concerne les décisions en matière de l'alimentation, beaucoup de personnes sont exclues. Elles ne sont pas écoutées, leur avis n'est pas sollicité. Ces personnes ne mènent pas une vie normale et digne, elles sont exposées aux conséquences de la faim. On pense aujourd'hui que 852 millions de personnes sur la planète restent sous alimentées4(*) car elles n'ont pas accès à des ressources des productions suffisantes : la terre, l'eau, les semences, la pêche.

La faim, c'est l'exclusion de la terre, du revenu, du travail, du salaire, de la vie, et de la citoyenneté. Quand une personne arrive au point de ne plus avoir à manger, ce que tout le reste lui a été dénié. C'est une forme d'exil et c'est la mort de la vie.5(*)

En RDC, les violations du droit à l'alimentation peuvent être le fait d'une action de l'Etat congolais ou d'autres entités insuffisamment réglementées par l'Etat. C'est l'exemple du non réglementation par l'Etat des activités des particuliers ou des groupes de façon à les empêcher de porter atteinte au droit à l'alimentation.

Les exemples sont nombreux pour ces cas précités, c'est le cas des importations des privés non ou mal contrôlées par l'Etat, ce qui a des répercussions sur la consommation alimentaire et par conséquent le droit à l'alimentation des populations urbaines de la ville de Kinshasa.

En effet, il faut reconnaître qu'en plus de cette violation citée, beaucoup de personnes restent exposées à la faim et à ses conséquences. Elles sont exclues d'une société humainement digne, elles sont donc marginalisées.

1.1.6. Les textes pertinents de reconnaissance du droit à l'alimentation (à l'échelle internationale et régionale)

Le droit à l'alimentation a été reconnu dans de nombreux textes aux niveaux international, régional et national. Au niveau international, les deux principaux textes sont la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 et le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966.

Au niveau régional, ce sont la charte africaine des droits de l'homme et des peuples de 1981 et le protocole additionnel à la convention américaine des droits de l'homme traitant des droits économiques, sociaux et culturels de 1988 appelés aussi le protocole de san salvador.

Au niveau national, les constitutions nationales reconnaissent soit le droit à l'alimentation directement, soit d'autres droits fondamentaux pouvant comprendre le droit à l'alimentation, comme le droit à la vie.

Dans la déclaration universelle des droits de l'homme, les Etats ont proclamé ce qui suit :"toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien être et ceux de sa famille, notamment pour alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, des maladies, d'invalidité, de veuvage par suite des circonstances indépendantes de sa volonté". Ceci est stipulé dans son article 25. Cette déclaration universelle est aujourd'hui acceptée par tous les Etats, c'est ce qui justifie sa force.

Le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels a été adopté presque 20 ans après la déclaration universelle des droits de l'homme. Dans ce pacte, les états ont reconnu plusieurs droits humains, économiques, sociaux et culturels parmi lesquels le droit à l'alimentation, le droit à la santé, le droit à l'éducation, le droit au logement, et le droit au travail...

Par son article 11, les états se sont engagés à prendre les mesures nécessaires pou réaliser :"le droit de toute personne à un niveau de vie suffisant pour elle-même et sa famille, y compris une nourriture suffisante ainsi qu'à une amélioration constante de ses conditions d'existence" et "le droit fondamental qu'à toute personne d'être à l'abri de la faim". Ce pacte est un traité qui est juridiquement obligatoire pour tous les 151 Etats qui l'ont accepté par ratification ou adhésion.

Sur le continent africain, le droit à l'alimentation est protégé par deux textes: la charte africaine des droits de l'homme et des peuples et la charte africaine des droits et du bien être de l'enfant. Cette deuxième ne reconnaît pas explicitement le droit à l'alimentation. Le droit à la santé reconnu dans ce texte est reconnu comme protégeant le droit à l'alimentation. La charte africaine et du bien-être de l'enfant est plus explicite.

1.2. La Sécurité Alimentaire à Kinshasa

1.2.1. La Pratique du Droit à l'alimentation sur le plan Institutionnel

1.2.1.1. Les obligations et les pratiques du droit à l'alimentation

La RDC est sur la liste des Etats partie au pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Elle a été ratifiée depuis 1976, ainsi, elle a des obligations définies d'abord par le gouvernement, et ensuite par les organes de contrôle au niveau international6(*).

Il s'agit du comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations -Unies et la commission africaine des droits de l'homme et des peuples. Raison pour laquelle, la RDC est dans l'obligation de respecter, de protéger et de donner l'effet au droit à l'alimentation c.à.d. elle doit faciliter et réaliser le droit à l'alimentation, comme il en est pour les autres Etats7(*).

Le Gouvernement congolais doit respecter et faire respecter le droit à l'alimentation à travers plusieurs opérations (exemple : ne pas chasser les paysans de leurs terres, trouver des solutions durables aux problèmes fonciers surtout à l'Est du pays, concevoir des politiques pour la promotion agricole, la création d'emplois pour assurer ainsi un niveau de vie meilleur à tous les congolais,...).

Les droits sur la terre des populations indigènes doivent être reconnus et respectés par l'Etat congolais. Le pays doit avoir une législation nationale claire qui garantit le droit à l'alimentation. Il doit traduire les textes internationaux et régionaux de droit à l'alimentation dans la législation nationale.

Dans la constitution congolaise, le droit à l'alimentation doit être présenté comme un droit fondamental. En plus, les éléments du droit à l'alimentation doivent être inscrits comme les cas de l'accès à la terre, l'accès à l'eau, la garantie d'un revenu minimum ou la protection sociale, etc.

En dépit de toutes les difficultés de nature complexe, ces obligations du pays pour la réalisation et la sécurisation du droit à l'alimentation doivent être effectives.

Le gouvernement congolais doit réaliser le droit à l'alimentation de ceux qui n'ont aucune chance d'avoir accès, seuls à une alimentation adéquate (aujourd'hui, c'est le cas de presque tout le monde mais surtout des réfugiés, des déplacés de guerres, des personnes sans logement et sans terre, des vulnérables et des victimes des catastrophes naturelles, etc.).

L'Etat doit par exemple fournir de l'aide directe qui peut être alimentaire pour ceux qui n'ont aucun accès à une production, ou financière pour ceux qui ne peuvent se procurer des aliments sur les marchés locaux.

Ces genres d'interventions sont d'une exigence régulière et permanente dans les situations normales tout comme dans les situations d'urgences (l'Est du pays vit depuis 1997 beaucoup de situations d'urgences qui nécessitent des interventions du gouvernement bien que la communauté internationale et régionale y soit mobilisée).

L'intervention de l'Etat congolais dans ce domaine précis de l'alimentation permettra la réalisation d'autres droits fondamentaux. Ainsi donc, la sécurité alimentaire de toutes les personnes sera d'une importance capitale, surtout les personnes vivant dans les grandes villes congolaises. Ainsi, beaucoup de choses peuvent être faites telles que l'alimentation des prisonniers, des enfants de la rue, des élèves dans les écoles, et de tous les membres dans les familles...8(*)

1.2.1.2. La reconnaissance nationale du droit à l'alimentation à travers la constitution congolaise

Dans les précédents points, il a été signalé que le droit à l'alimentation est reconnu implicitement par certains pays à travers le monde. Et nous avons remarqué que la RDC a ratifié les textes internationaux et régionaux pertinents pour ce qui concerne le droit à l'alimentation.

La constitution actuelle de la RDC reconnaît pour son compte le droit à l'alimentation implicitement dans son article 46 à travers la reconnaissance du droit à la vie. Ce dernier inclut donc la protection du droit à l'alimentation.

Cet article stipule que : " la personne humaine est sacrée et que l'Etat est dans l'obligation de la respecter et de la protéger". Il renforce en signalant que toute personne n'a droit à la vie, à l'intégrité physique ainsi qu'au libre développement de sa personnalité dans le respect de la loi, de l'ordre public, du droit d'autrui et de bonnes moeurs.

Le droit à la vie reconnu par l'Etat congolais est une garantie pour les autres droits entre autre le droit à l'alimentation. Néanmoins, dans l'article 41 de la constitution, le droit à la santé et la sécurité alimentaire est garanti à travers différentes applications et fait partie des droits de l'homme dans l'ensemble.

Pour la première fois depuis son indépendance, le Congo est doté depuis le 29 juin 2001 d'une charte des droits fondamentaux qui a été voulue complète et constitutive.

Cette charte contient un catalogue des droits qui vont de droits classiques, politiques et civils, droits économiques, sociaux et culturels, aux droits de la 3eme génération, voir de la 4eme génération (droit à la vie, droit à l'égalité, et à la non discrimination, droit à la santé, droit au travail....9(*)).

Nous comprenons donc que les deux formes explicite et implicite du droit à l'alimentation sont reconnues dans cette charte congolaise. Mais, il faudrait retenir que plusieurs droits et garantis sont aussi définis et consacrés par des textes nationaux (exemple : décrets lois, arrêtés ministériels de différents ministres de la santé, de l'agriculture, textes de proclamation directe des droits de l'homme, mais qu'en réalité le sont). Les principes fondamentaux du droit à l'alimentation et les règles d'organisation de la sécurité alimentaire sont fixés par ces textes.

Certains éléments sont reconnus comme prioritaire pour la réalisation du droit à l'alimentation en RDC. C'est le cas du logement, de l'accès à l'eau potable et à la garantie d'un revenu minimum ou la protection et l'assistance sociale, etc. Bien que ces éléments soient reconnus dans la constitution congolaise, dans le vécu quotidien des congolais, leur violation et leur méconnaissance sont criantes.

Dans la constitution congolaise, le respect des droits de l'homme, dans l'ensemble est exigé dans l'article 45 où il est demandé aux pouvoirs publics de promouvoir et d'assurer par l'enseignement, l'éducation et la diffusion des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Ces mêmes pouvoirs publics ont le devoir d'assurer également la diffusion de l'enseignement de la déclaration universelle des droits de l'homme et des peuples, ainsi que de toutes les conventions régionales et internationales relatives aux droits de l'homme10(*).

Pour notre avis, nous pensons qu'à travers cet enseignement, un accent devrait être placé sur l'importance de l'alimentation pour le développement humain en général et dans la formation de l'esprit et de la personnalité. Ainsi le droit à l'alimentation devrait être enseigné et présenté à toutes les couches sociales congolaises comme un droit fondamental, une condition sine qua non pour la réalisation d'autres droits11(*).

1.2.1.3. La protection nationale du droit à l'alimentation et les mécanismes de sauvegarde

1.2.1.3.1. La protection nationale

Nous avons déjà dit que la reconnaissance d'autres droits fondamentaux (comme le droit à la vie) inclut la protection du droit à l'alimentation en République Démocratique du Congo .Ce droit à la vie est reconnu par la constitution congolaise, il doit logiquement être interprété largement par les organes congolais de contrôle.

Le droit à l'alimentation est également protégé à travers d'autres droits fondamentaux. C'est le cas par exemple du droit à la protection de la dignité humaine qui est garantie par la constitution ainsi que le droit national congolais qui protège aussi le droit à l'alimentation par la reconnaissance et l'application des textes internationaux relatifs aux droits économiques, sociaux et culturels 12(*).

L'Etat congolais protège et applique par principe le droit à l'alimentation à travers ces éléments précités par l'existence des ministères (et des services annexes) : ministère de l'agriculture, de l'élevage et de pêche, ministère de santé publique, ministère de travail, ministère des droits humains, etc.

1.2.1.3.2. Les mécanismes congolais de sauvegarde de droits de l'homme

En RDC, les droits de l'homme sont protégés dans l'ensemble par certaines institutions. C'est le cas de l'observatoire national des droits de l'homme, de la commission congolaise des droits de l'homme et du peuple,...dont nous examinerons quelques uns.

a) L'observatoire national des droits de l'homme

Il est une institution d'appui à la démocratie crée le 09/04/2002 par une réalisation des participants au dialogue inter congolais. Il fait partie de cinq institutions d'appui à la démocratie qui ont pour mission de promouvoir et de protéger les droits de l'homme. C'est là les mêmes missions réservées à l'observatoire national des droits de l'homme.

b) La commission congolaise des droits de l'homme

Elle est une structure particulière de promotion et de protection des droits de l'homme et du peuple crée en juin 2001 par une conférence nationale sur les droits de l'homme, convoquée par le ministre des droits humains. Les objectifs sont relatifs à l'application des principes du plan national de promotion et de protection des droits de l'homme notamment la création d'une structure de promotion et de protection de ces droits.

c) Les cours et tribunaux classiques dans le rôle de protection des droits de l'homme

Il est considéré de notoriété publique que les cours et tribunaux soient au sein d'un Etat les premiers protecteurs du droit de l'homme. Et le droit constitutionnel congolais dès l'accession du pays à l'indépendance leur confie derechef ce rôle. La loi fondamentale du 19/05/60 relative aux structures du Congo inaugure par son article 185, le principe d'un exercice exclusif par les cours et tribunaux classiques de la fonction juridique en matière des droits de l'homme.

1.2.1.4. Le contrôle national du droit à l'alimentation en RDC

L'analyse des points précédents a montré que la constitution de la RDC reconnaît à la fois implicitement et explicitement le droit à l'alimentation. L'état reconnaît le droit à la vie et celui de la sécurité alimentaire. Ces deux sont respectivement la forme implicite et explicite du droit à l'alimentation.

Le besoin qui s'avère indispensable en dehors de sa reconnaissance est l'ensemble de mécanismes pour le contrôle du droit à l'alimentation car d'une façon générale, les états sont obligés de respecter, de protéger ou de donner effet au droit à l'alimentation.

Les victimes de violation de ce droit doivent recourir aux mécanismes de contrôle surtout judiciaires pour le revendiquer car ces victimes ont droit à une réparation adéquate, une compensation ou une garantie de non répétition13(*). Toute personne dont les besoins fondamentaux en alimentation sont violés, doit pouvoir porter plainte et obtenir réparation et compensation pour la violation du droit à l'alimentation.

Il est évident qu'en RDC, il se pose des problèmes de culture populaire qui ne favorise pas un recours massif et régulier à des juridictions pour revendiquer la violation d'un droit quelconque. Ce recours n'est pas une habitude courante ou régulière. Pire encore, est la situation dans les milieux reculés ou marginalisés où le manque d'informations , l'analphabétisme, l'inaccessibilité à des structures étatiques, la naïveté et la peur,...constituent des freins pour la reconnaissance et la revendication des droits fondamentaux par les congolais.

Rares sont les plaintes déposées pour violation des droits sociaux, du droit à la santé, du droit à l'eau potable et au logement décent, etc. Et pourtant les violations sont massives et permanentes à tous les niveaux et les domaines de la vie en RDC.

Les ONG et les OIG assurent tant soit peu la sécurité alimentaire par des interventions ponctuelles sur le terrain: distribution des vivres, semences, des techniques et des outils pour la pêche et l'agriculture...Certains mouvements sociaux tels que les organisations de protection des droits humains et des organisations de développement oeuvrant en RDC, condamnent le gouvernement pour violation du droit à l'alimentation en particulier et des droits humains des congolais en général.

1.2.2. L a Pratique effective du droit à l'alimentation en RDC

1.2.2.1. L'analyse des données et des domaines pour l'application du droit à l'alimentation

Pour bien comprendre d'une autre manière cette question liée au droit de l'alimentation, il est important de s'attarder sur les autres éléments pour permettre une bonne perception des faits. C'est le cas de l'analyse des données relatives aux productions agricoles (en particulier les données alimentaires) et animales (produits de pêche et de l'élevage), pour la réalisation du droit à l'alimentation...

Le secteur informel (ses avantages et ses inconvénients) et celui de l'agroalimentaire seront évoqués comme domaines importants pour comprendre les situations liées à la sécurisation alimentaire et à l'effectivité du droit à l'alimentation.

a) L'approvisionnement et la consommation des denrées alimentaires et des produits vivriers en RDC

La situation alimentaire et humanitaire actuelle et les perspectives en RDC sont très préoccupantes. Les conflits successifs que le pays a connus sont à la base de la dégradation des conditions alimentaires générales, ainsi que celles d'approvisionnements en denrées alimentaires de base et autres produits agricoles.

Les conséquences générales de tous ces conflits (qui continuent et qui continueront encore) se font ressentir jusqu'à nos jours car les infrastructures détruites pendant cette période des troubles n'ont pas été toutes réaménagées.

C'est la raison pour laquelle des liaisons entre les centres de production animale et végétale, et les centres de consommation (ex: les grandes villes) sont restées précaires. C'est cette situation qui est une des causes qui explique la diversité des crises alimentaires actuelles généralisées en RDC, surtout dans les grandes villes.

La forte hausse des prix des denrées alimentaires et leur approvisionnement difficile dans les centres urbains sont expliqués d'une part par la perturbation des activités agricoles et agroindustrielles, d'autre part par l'inaccessibilité aux zones agricoles aujourd'hui coupées des centres urbains.

Ainsi, la violation du droit à l'alimentation n'est pas à démontrer car elle est apparente. Une nouvelle politique de l'approvisionnement des villes et des centres urbains en denrées alimentaires pour leur sécurisation alimentaire s'impose. La situation est également aggravée par la crise alimentaire mondiale de nos jours, accentuée par la crise financière.

L'insécurité alimentaire reste préoccupante en RDC car elle touche environ 70% des personnes. Depuis 1998, la production des principales cultures accuse les tendances suivantes : moins 20% pour les céréales ; moins 20% pour les racines et les tubercules, moins 6% pour les légumes s et les fruits, etc. 14(*).

Le cas le plus frappant est celui du manioc qui est la culture de base d'autant plus qu'elle occupe au moins 50% des terres arables et couvre 70% à 80% des apports des congolais. Il faut certes reconnaître que la culture de la production de cet aliment est principalement due aux maladies et aux attaques par les insectes et aussi par l'abandon forcé des champs expliqué par l'instabilité politique.

Nous pouvons donc conclure que les productions vivrières (manioc, mais, arachides, haricots, millet, courge, riz,...), cultures maraîchères légumes à graines, bananes et plantains ont sensiblement baissées pour des raisons qui sont évoquées dans ce point. La consommation qui dépend de ces productions pose alors de sérieux problèmes qui expliquent le non respect et l'effectivité du droit à l'alimentation en RDC à l'heure actuelle, surtout dans les grandes villes comme Kinshasa.

D'ailleurs, ces mêmes enquêtes sur l'insécurité alimentaire en RDC ont affirmé également que : "en termes de la consommation des aliments, les dernières enquêtes couvrant la période allant de mars à septembre 2003 signalent une consommation moyenne de 1700 kcal/per/jour et 48 g de protéines / pers. /jour contre les standards de 71 g/pers./jour. Les mêmes enquêtes signalent une dépense alimentaire de 0,25dollard UE par jour par personne".

Considérant que les conditions se sont détériorées tout au long de ces dernières années depuis 2003 jusqu'aujourd'hui, nous nous réservons le droit de réaffirmer que ces données présentées ont empiré.

b) La production des poissons

La consommation des poissons est l'une des sources pour lutter contre la carence en protéines de base pouvant assurer la bonne santé d'un corps humain et en vitamines de base, et pour répondre aux problèmes alimentaires d'une population. La République Démocratique du Congo offre naturellement beaucoup de potentialités pour ce qui concerne une production éventuelle des poissons par une promotion et une valorisation de la pêche (fluviale, lacustre, dans les eaux douces..).

Les cours d'eau, les lacs, les fleuves présentent une diversité d'espèces de poissons .Malheureusement, ces possibilités n'ont pas été exploitées ou ne sont pas exploitées à l'heure actuelle pour les besoins alimentaires de la population congolaise. Les différentes politiques ont privilégiés plutôt les importations des poissons ou le "silence" pour des intérêts autres que ceux de la population.

A titre d'exemple, tous les lacs de l'Est du pays, sont poissonneux à l'exception du lac Kivu qui renferme le gaz méthane. Mais la pêche n'y a jamais connu de véritables campagnes promotionnelles pouvant permettre la production des poissons pour couvrir tous les besoins alimentaires. Il en est de même pour les autres cours d'eau dans leur ensemble. Pour couvrir les carences en poisons, le pays recourt à des importations de poissons de mer appelés "Mpiodi" dont la consommation par les populations est devenue également un luxe ce dernier temps.

Ces importations sont malheureusement soumises aux caprices des douanes et de transport. Elles ne couvrent pas en réalité des besoins alimentaires en poissons tant dans les grandes villes que dans les centres semi urbains (ou l'arrière pays).Il se pose également des problèmes de transport et de conservation des poissons du moins pour les régions qui en produisent vers les centres de consommation. La dégradation des voies de desserte en est la principale cause pour le cas de transport. Mais il y a aussi le manque d'outils appropriés, y compris les conséquences généralisées de la crise alimentaire mondiale.

En RDC, La production des poissons a connu une chute moyenne de 45% .Les infrastructures de pisciculture, activité qui devrait venir en appui à la pêche sont dans un état de délabrement très avancé ou d'inexistence totale. Cette activité était autrefois le monopole des projets à capitaux étrangers, aujourd'hui ne fonctionnant plus en RDC ou ayant fermé les portes à cause de troubles et autres politiques locales.

Les sociétés industrielles très rares tournent au ralenti par manque ou arrêt des financements de l'Etat ou de l'extérieur. C'est le cas de la pêcherie industrielle de Moanda (PIM).Toutes ces difficultés pour la pêche, bien qu'elles ne soient pas toutes citées, aggravent la situation alimentaire en RDC et par conséquent renforcent et compliquent encore une fois la violation du droit à l'alimentation. Ce dernier est également expliqué par tous les problèmes liés à l'élevage et à la production animale en RDC.

c) L'élevage et la production animale

La production animale reste trop faible en RDC, que ce soit celles de l'élevage du bétail et de volaille ou celles de la pêche, de la pisciculture et de la chasse. Beaucoup d'efforts doivent être déployés dans ce domaine pour répondre à une demande croissante d'une population en croissance rapide.

La tendance générale des productions animales est toujours à la baisse. Aucune perceptive ne laisse présager même une légère amélioration à court ou à long terme. Les provinces de l'Est et du Nord-est du pays, qui constituent les aires à vocation pastorale ont perdu près de 80% de leur cheptel. Ainsi donc les grands centres urbains et semi urbains sont mal approvisionnés en viande et autres productions animales.

Il se pose réellement un problème de manque de volonté politique qui doit favoriser la promotion de l'élevage en priorité par rapport aux importations pour les besoins alimentaires. L'intervention de l'Etat pour l'amélioration de la production animale en RDC reste une priorité parmi les priorités. Elle exigerait le renforcement des capacités techniques des productions ainsi que l'installation des infrastructures et de structures modernes d'élevage, d'abattage et de distribution des productions vers les centres de consommation.

1.2.2.2. La situation alimentaire générale en RDC

Bien que disposant des potentialités agricoles innombrables, la RDC connaît depuis des années des problèmes d'insuffisances alimentaires qui l'ont secoué ces dernières années.

Ils ont placé le pays dans des situations sans précédentes de précarité et d'urgences alimentaire, sanitaire, économique, sociale, agricole, etc. Pour le cas particulier de l'agriculture, de nombreux agriculteurs ont du abandonner leurs terres et leurs moyens naturels de subsistance (pêche, élevage,...) pour chercher refuge dans d'autres villes, régions ou pays, dans les camps de fortune...Il leur a fallu ou il leur faudra encore du temps pour rentrer sur leurs terres.

Ce retour n'est pas toujours bien garanti à cause des îlots ou foyers d'insécurité persistance (surtout dans la partie Est du pays, bien que les efforts actuels sont déployés pour une situation sécuritaire générale qui doit tendre vers une pacification totale. Aussi, le rétablissement général de l'ordre économique est loin d'être atteint ou envisagé.

Aucun secteur ne peut être relancé durablement sans un retour réel à la paix sociale et politique. Pour cette raison évoquée, l'alimentation en RDC pose encore de sérieux problèmes, car la production végétale et animale, est à ce jour ralentie à cause de toutes les raisons précédemment avancées. Ainsi les conditions de vie s'étant dégradées, l'accessibilité et la disponibilité à la nourriture sont aujourd'hui une urgence prioritaire et en même temps un casse-tête pour les populations.

Les effets conjugués des guerres ont fait sombrer les populations congolaises (surtout dans les villes et celles des régions touchées par les conflits) dans la misère et la sous alimentation déjà préexistantes ou post conflits. Ils ont renforcé la pauvreté et la malnutrition à tel point que la nourriture est devenue un réel "luxe" pour une population qui ne remplissait pas au départ les conditions en normes alimentaires (exemple :en protéines, en vitamines, en nombre de repas par jour, etc.).

Il est acceptable à l'heure actuelle que les pillages et les exactions, l'économie en ruine, les conflits divers font partie du quotidien de la RDC depuis 1998. Depuis cette date des mouvements successifs de la population et la sécurité chronique ont à court et à long terme des effets dévastateurs sur les infrastructures, l'économie rurale et la vie en général. D'où les conditions difficiles de vie à tous les points de vue, surtout dans les grandes villes.

Certaines régions sont restées enclavées, des terres pillées et abandonnées jusqu'à ce jour, et des lignes d'approvisionnement agricoles interrompues, le trafic sur des cours d'eau ralenti,...La population congolaise est aujourd'hui affamée et la situation alimentaire générale est dans l'impasse15(*).

1.2.2.3. Le secteur agroalimentaire en RDC

L'agroalimentaire est l'ensemble des activités de transformation des produits de l'agriculture (culture, élevage, pêche) destinées à l'alimentation. Ce secteur est d'une grande importance pour l'alimentation populaire surtout dans les grandes villes. Il jouerait un rôle pondérant là où toutes les mesures de promotion et d'encadrement devraient être prises.

L'implantation des industries alimentaires exige de grands investissements afin d'élever la production. Ces industries existent en RDC, mais leurs productions ne répondent pas aux besoins alimentaires et ruraux. C'est le cas de sucreries, des minoteries, des boulangeries, des brasseries, des charcuteries, conserveries, des huileries, etc.

Malheureusement, les produits issus des transformations de ces industries en RDC ne donnent pas des aliments de base à la portée de tous les congolais. Le nombre d'industries agroalimentaires est aussi limité sur toute l'étendue du pays.

Tous ces éléments démontrent encore une fois de plus les conditions alimentaires difficiles et par conséquent ils justifient la violation du droit à l'alimentation. Les populations n'accèdent pas facilement à ces produits de l'agriculture, de la pêche et de l'l'élevage transformés par les industries agroalimentaires. Et pourtant, c'est un secteur qui pouvait protéger et venir en aide cette population menacée par la sous alimentation et la faim chronique.

1.2.2.4. Le secteur informel de l'alimentation à Kinshasa et en RDC

Le secteur informel de l'alimentation a été défini comme le" secteur produisant des aliments et des boissons prêts à être consommés, préparés ou vendus par des vendeurs spécialement dans les rues et dans les autres lieux publics similaires16(*).

Ce secteur prend en général dans les villes africaines et en particulier dans les villes congolaises des dimensions particulières. L'urbanisation rapide et les difficultés économiques ont favorisé l'augmentation du nombre des vendeurs d'aliments sur la voie publique. Ce secteur présente hélas, des caractéristiques parmi lesquelles, on peut tirer des aspects négatifs, des aspects positifs et des stratégies pour un réel secteur pourtant nécessaires pendant cette période de crise alimentaire en RDC.

Le secteur informel de l'alimentation recouvre principalement l'alimentation de la rue qui constitue une solution aux nombreux problèmes et besoins des populations de grandes villes congolaises. Il offre aux populations urbaines des aliments et des boissons prêts à être consommés au goût congolais et à des prix (ou des coûts acceptables et accessibles même par les gagne petits).

En effet, le niveau de vie congolais s'étant dégradé, l'organisation d'une vie familiale normale pose de problèmes à cause de la faiblesse des revenus .En plus, l'absence des moyens de transport adéquats et de nombreux travailleurs, étudiants, écoliers ne pouvant pas rentrer chez eux pour manger, ainsi que plus d'autres raisons, ces cas expliquent une alimentation à tout prix sur les voies publiques.

Le manque de système efficace de restauration collective comme les cantines sur les lieux du travail (à notre connaissance, il n'en existe pas à travers les grandes villes congolaises), pousse la population à acheter dans la rue de quoi se nourrir à peu de frais par rapport à ce que lui coûterait un repas à la maison.

A titre d'exemple pour le seul cas de la ville de Kinshasa, il est difficile à l'heure actuelle de recenser tous les restaurants "de fortune", faits" de bric et de broc", offrant des cadres tant bien que mal aux congolais et aux kinois en particulier. Ils peuvent être en plein air, sous les arbres, accrochés aux maisons d'habitation, etc.

Beaucoup de familles dans les grandes villes, surtout à Kinshasa semblent dépendre de l'alimentation de la rue. Les phénomènes, des migrations de ces dernières années ont renforcé et multiplié le nombre de personnes vivant seules et se trouvant en situations alimentaires difficiles. D'après les études, la RDC est à la tête des pays africains dans la typologie des consommateurs en pourcentage par rapport au total du groupe considéré (sexe, état civil, l'âge et taux de fréquentation).

Les études entreprises par la FAO dans les villes font état de l'utilisation des matières et ingrédients de mauvaises qualités microbiologiques, voir même en état de décomposition, de l'eau non potable sous forme de boissons ou sous forme de glace, des additifs alimentaires non autorisés ou en qualité impropre, de vaisselles et emballages impropres au contact avec les aliments ou insuffisamment nettoyés, etc.

Il faut noter également de mauvaises techniques de préparation, d'emballages, de conservation et de vente des aliments dans un environnement précaire (manque d'eau potable, proximité des voies d'évacuations des eaux usées, des égouts et tas d'ordures, chaleur et ensoleillement excessif qui sont également à l'origine de contamination microbiologique, etc.).Les conséquences de toutes ces manipulations sont mêmes fatales dans la plupart de grandes villes.

Les fraudes et les falsifications sont nombreuses dans le secteur informel de l'alimentation, à savoir l'omission d'ingrédients essentiels ou la réduction en teneur de certains ingrédients (par exemple: jus de fruits sans fruits, des sauces à viande où seuls les os sont présents...).Les contaminations microbiologiques (ex: les moisissures et les flores) et chimiques (rancidité d'huiles) sont nombreuses.

Il est cependant difficile d'évacuer les effets sur la santé et la nutrition des aliments contaminés ou falsifiés. Les cas d'intoxications alimentaires causées par les aliments de la rue sont particulièrement nombreux et mortels. Ils sont comptés dans le vécu quotidien des kinois.

La préparation des aliments sur la rue a aussi des conséquences sur l'environnement telles que la fumée des cuisines, l'encombrement des voies publiques aggravant la situation précaire des infrastructures et exposant les populations affamées à des maladies. Et là, c'est tout un autre problème d'un autre droit qui est violé, il s'agit du droit à la santé.

De ces quelques aspects négatifs du secteur informel de l'alimentation en RDC, il est important de retenir et de comprendre encore une fois les conditions difficiles pour accéder à une alimentation digne pour les congolais. Ce qui justifie que les conditions normales pour le respect de l'alimentation ne sont pas réunies en République Démocratique du Congo. De surcroît, il découle de toute cette logique alimentaire que le droit à l'alimentation est violé.

Les analyses précédentes ont permis de tirer des conclusions sur le droit à l'alimentation en République Démocratique du Congo en Général et à Kinshasa en particulier. Nous pouvons retenir que l'analyse de données ne favorise pas le respect du droit à l'alimentation car les populations sont exposées à la faim chronique et à la sous alimentation.

Elles mangent mal qualitativement et quantitativement parce que les productions agricoles, animales, agroindustrielles,...sont très faibles ou nulles. D'où la violation apparente du droit à l'alimentation en République Démocratique du Congo en Général et à Kinshasa en particulier que nous vérifions sur le terrain en utilisant comme support le site de Lemba Terminus afin d'extrapoler les résultats à toute la ville de Kinshasa.

CHAPITRE 2 : ANALYSE DE L'APPLICATION DU DROIT A L'ALIMENTATION DANS LES FOYERS DE LEMBA TERMINUS : enquêtes sur terrain et interprétation des résultats

INTRODUCTION

La faim reste, selon les termes de l'organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO),"la manifestation la plus extrême de la pauvreté17(*) et du dénuement ". Elle engourdit l'intellect et affaiblit la productivité, empêchant des sociétés entières de réaliser pleinement leur potentiel.

Une alimentation de piètre qualité n'est pas seulement préjudiciable à la santé, elle peut également mettre la vie en danger. Le chercheur William Chandler note qu'une malnutrition due à une mauvaise hygiène alimentaire emporte 10 fois plus d'enfants que la famine proprement dite. Elle est la première cause de la mortalité dans le monde. Un rapport de l'UNICEF explique qu'aucune épidémie, aucune inondation, aucun tremblement de terre ni aucune guerre n'a jamais pris la vie de 250 000 enfants en une semaine.

Selon cet organisme, c'est pourtant ce que font à l'échelle mondiale, la malnutrition et les maladies qui en découlent. La malnutrition provoque d'autres dommages impossibles à quantifier : elle amoindrit les facultés intellectuelles, affaiblit la main-d'oeuvre, nuit à la productivité et à la qualité du travail.

L'OMS résume le problème en ces termes : «  la malnutrition englobe ainsi un large spectre de troubles,notamment la dénutrition,les carences nutritionnelles et la suralimentation,elle tue,mutile, attarde,invalide,rend aveugle et entrave le développement humain dans des proportions vraiment énormes à l'échelle planétaire ».

Pour les familles pauvres urbaines et rurales de la RDC, elles consomment mal en quantité et en qualité et les conséquences dues à cette situation sont nombreuses (maladies, accroissement des dépenses des ménages déjà pauvres pour lutter pour leur propre survie,...). Leur droit à l'alimentation n'est pas respecté.

Partant de ces affirmations, nous regroupons nos enquêtes sur terrain en trois points suivants: la consommation alimentaire dans les ménages de Lemba Terminus, les causes du non respect de l'application du droit à l'alimentation et les conséquences du non respect du droit à l'alimentation dans les ménages de Lemba Terminus.

Certes, toutes ces analyses de terrain permettront de tirer des conclusions relatives au respect ou à la violation du droit à l'alimentation dans la plupart des ménages de ce site choisi comme support afin d'extrapoler les résultats à toute la ville de Kinshasa et à la République Démocratique du Congo.

2.1. La consommation alimentaire dans les ménages

Il est démontré dans ce point le respect ou la violation du droit à l'alimentation à travers la qualité, la quantité et la diversité des aliments consommés par les différents ménages à Kinshasa. Pourtant d'autres aspects tels que l'heure de repas, le nombre de repas par jour, les fréquences, le rationnement ...seront aussi évoqués afin d'être fixé sur ce droit.

De l'avis de Hector Bourges, directeur de la section Nutrition à l'institut des sciences médicales et de nutrition Salvador Zubiran, au Mexique, une alimentation saine doit être complète, suffisante et équilibrée. Il préconise d' «  inclure à chaque repas au moins un aliment de chaque catégorie et de varier autant que possible des aliments pris dans chaque groupe ainsi que la façon de les préparer ».

Nous pensons que ces recommandations ne sont pas respectées à Kinshasa et dans ses différents quartiers, y compris les quartiers d'étude, c'est ce que nous démontrons dans l'analyse de ce point.

2.1.1 Les types d'aliments consommés

L'homme a besoin chaque jour de manger et de boire car l'alimentation est indispensable à la vie. Une bonne alimentation doit fournir à l'organisme les éléments dont il a besoin pour fonctionner. Elle est donc l'une de clés essentielles de la santé.

Le corps humain a donc besoin tous les jours de quatre types d'aliments : l'eau, les aliments de construction, les aliments énergétiques et les aliments fonctionnels. Mais il faut donc retenir qu'une alimentation déséquilibrée peut provoquer des carences (apports insuffisants en certains nutriments18(*)) ou des excès (apports trop importants par rapport aux besoins de l'organisme).

Certains classent les aliments en trois grandes catégories. La première comprend les céréales, comme le mais, le blé, le riz, l'avoine, le seigle, l'orge et le millet, ainsi que les plantes à tubercules telles que les pommes de terre et l'igname. Ces glucides fournissent rapidement de l'énergie. La deuxième catégorie englobe les légumineuses,comme les haricots,le soja,les lentilles,les pots chiches et les fèves,ainsi que certains aliments d'origine animale,tels que la viande,les poissons,les oeufs,le lait et ses dérivés. Ces aliments sont une source de protéines, de fer, de zinc, et des vitamines. Les légumes et les fruits appartiennent à la troisième catégorie .Ils sont riches en sels minéraux.

Nous cherchons à travers ce point à vérifier si les populations de Lemba Terminus consomment ces types d'aliments en tenant compte des normes reconnues pour la bonne santé de tout un chacun.

2.1.1.1. La qualité de l'eau consommée

L'eau est indispensable au fonctionnement de l'organisme car elle est un constituant de base très capital. Un être humain est constitué en moyenne de 70% d'eau. Cependant, en fonctionnant, le corps perd chaque jour plus de 2,5 litres de liquide (notamment par les urines et la transpiration).Il faut donc remplacer cette eau perdue car la déshydratation est très dangereuse pour la vie.

Donc, l'eau est utilisée directement pour boire, pour se laver, ou indirectement pour préparer la nourriture, elle doit donc être d'une bonne qualité pour être épargné des contaminations par les microbes. Nous analysons ainsi la qualité de l'eau consommée par les populations de Lemba Terminus comme un élément d'application du droit à l'alimentation, et un des indicateurs de bonne santé de la population de ce site d'étude.

Tableau 1 : Qualité de l'eau consommée à Lemba Terminus

 

Types d'eau consommée par les ménages

Consommation des ménages

(en %)

Eau

bouillie

Eau non

bouillie

Eau en

sachet

ou en bidon

Eau

filtrée

Eau de trou ou de pluie

4,9

86,2

0,7

3,3

4,7

CR

CI

Cr

CR

CI

Cr

CR

CI

Cr

CR

CI

Cr

CR

CI

Cr

1.8

2.4

0.7

70.1

9.3

6.8

0.2

0.4

0.1

0.9

1.9

0.5

0.7

2.9

1.1

Source:enquête sur terrain

CR : consommation régulière; CI: consommation irrégulière ; Cr: consommation rare.

Interprétation

La répartition des parcelles par ménages se présente de la manière suivante: parcelles à 1 ménage (49), parcelles à deux ménages (76), parcelles à trois ménages (107), parcelles à quatre ménages (124), parcelles à cinq ménages (53), parcelles à six ménages (30), parcelles à sept ménages (21) soit un total de 1610 ménages pour 450 parcelles enquêtées. Les pourcentages sont calculés en fonction du nombre total de ménages. Lorsqu'on ne boit pas un type d'eau indiqué, on boit alors un autre type ou les autres types combinés.

Ces chiffres démontrent facilement que presque la quasi-totalité de la population de Lemba Terminus boit l'eau non bouillie. Il se pose un problème et des inquiétudes persistent pour cette eau qui coule des robinets vétustes et rouillés pour la plupart datant de l'époque coloniale. Par endroit, ces robinets sont sectionnés et font entrer des eaux usées ainsi que des eaux de pluie.

D'où, le doute que nous pouvons émettre sur la qualité de l'eau qui coule des robinets de ces quartiers d'étude. En plus, cette eau non bouillie est mal conservée avant d'être consommée (bidons non propres, sceaux, tonneaux mal entretenus et parfois non couverts, utilisation non contrôlée et non ordonnée de plusieurs consommateurs...).

Il se pose aussi des problèmes pour l'eau bouillie et l'eau en sachet qui sont considérées comme étant potable et pure. La première laisse planer des doutes sur les conditions de chauffage et de conservation, la deuxième pose des problèmes sur le respect des normes et des conditions de mise en sachet pour qu'elle soit considérée comme pure et ensuite vendues.

Sûr de ces constats, nous nous réservons le droit de conclure que le droit à l'alimentation n'est pas respecté à Lemba Terminus à travers la consommation de l'eau et pourtant une boisson vitale.

2.1.1.2. Les aliments de construction

Ils servent à fabriquer les muscles et les os, et ils apportent les matériaux indispensables au renouvellement des cellules. Ils sont essentiels à la croissance, ce sont essentiellement des protéines (ou protides). Les protéines sont apportées par des aliments comme la viande, le poisson, les oeufs, les céréales, les légumes,...Ces aliments apportent également le fer qui est indispensable aux globules rouges du sang pour transporter l'oxygène.

D'après l'OMS, les aliments riches en protéines sont indispensables au bon fonctionnement physique et mental de l'enfant. Une alimentation peu nutritive nuit à son épanouissement intellectuel, à l'école,il risque de s'épuiser,de devenir apathique,d'avoir du mal à fixer son attention ou à retenir ce qui dit .L'absence ou l'insuffisance de l'un ou de l'autre des nutriments de base(protéines,vitamines,graisses essentielles et autres nutritionnels) est responsable d'au moins 26 malades de carence alimentaires.

Il est demandé d'en manger tous les jours, mais il est recommandé de consommer de la viande une seule fois par jour et il est très important de limiter les quantités et de varier les aliments (boeuf, agneau, volaille, poisson, oeufs, etc.).Ces aliments procurent la vitamine PP (ou B3 appelé niacine), indispensable à la fabrication des cellules sanguines; la vitamineB6 (pyridoxine), la vitamine B12 (cobalamine).

Retenons que ces aliments précités fournissent tous les acides aminés essentiels dont l'organisme a besoin pour constituer ses propres protéines. La viande par exemple contient 20% des protéines, 20% des liquides et 60% d'eau. Tous les poissons contiennent une huile riche en vitamines D et A. Le blanc d'oeuf est la forme protéique la plus concentrée.

En dehors d'une consommation occasionnelle d'un de ces aliments précités, le tableau suivant présente leur consommation dans les ménages de Lemba Terminus.

Tableau 2 : Consommation des aliments de construction dans les ménages de Lemba Terminus

Nombre de fois/ semaine

Consommation des aliments en %

Viandes et légumes (1)

Poissons et légumes (2)

OEufs et légumes (3)

(1) et (2)

(1), (3)

(1), (2), (3)

0 fois

5.9

2

3

2.8

3.4

3.7

1fois

6.2

6.2

5.3

2.9

5.7

4.09

2 à 4 fois

4.8

5.09

6.08

3.6

3.2

1.6

5 fois

3.1

3.6

4.2

2.8

1.2

1.1

Chaque jour

1.1

1.6

1.9

1.3

1.05

0.86

Source: enquêtes sur terrain janvier 2008 à septembre 2009

Interprétation

De ce tableau ressortent les constats suivants: tous les aliments de construction sont moins consommés ou non consommés dans les ménages de LEMBA Terminus. Il est d'ailleurs facile de remarquer que ceux qui en consomment ne respectent pas les exigences reconnues en matière. C'est par exemple les mêmes aliments qui sont consommés régulièrement car en plus de la rareté; la diversité n'est pas permise à cause de la pauvreté de la majorité de la population.

Le directeur général de la FAO, Jacques Diouf, reconnaît un paradoxe quand il fait remarquer que "certains indicateurs alignent la RDC parmi les pays misérables au sud du Sahara" tout en notant que le nombre de congolais vivant avec moins d'un dollar américain par jour est estimé à 80% de la population19(*).

2.1.1.3. Les aliments énergétiques

Ils fournissent au corps l'énergie dont il a besoin. Il s'agit essentiellement des sucres (glucides), des graisses (ou lipides), des pommes de terres, des pattes, des aliments sucrés, des aliments gras, des légumes secs, des céréales, des légumes à gousses (haricots, pois).

Ces aliments sont une excellente source d'énergie. Ils apportent des sucres lents et des protéines végétales. Ils peuvent être mangés à chaque repas et en bonne quantité, à condition de ne pas cumuler certains tels que le pain, les pommes de terre et le bol des céréales, et de fournir les aliments complets (pas trop de pain blanc) et de varier les aliments.

Ils procurent à l'organisme des vitamines telles que vitamine B2 (germes et enveloppes de céréales), vitamine B6 (légumes, céréales), vitamine PP (céréales).Il faut insister sur le fait que la farine blanche (riche en amidon) et le riz blanc sont pauvres en aliments nutritifs. Lorsqu'ils sont complets et contiennent le germe et l'enveloppe externe, le blé et le riz constituent un apport des fibres pour l'organisme (vitamine B, minéraux, zinc, cuivre, manganèse).

Les légumes à gousses ou légumineuses groupent une grande variété d'haricots, de pois, de grains et même des arachides...Ils sont tous riches en amidon, mais peuvent fournir une quantité de protéines beaucoup plus importantes que les céréales ou les tubercules. Leur composition en acides aminés complète souvent celle du riz, du mais et du blé dans de nombreux foyers.

Nous analysons la consommation de quelques principaux aliments énergétiques dans les ménages de Lemba Terminus afin de tirer des conclusions en rapport avec le droit à l'alimentation dont la violation massive à travers le monde (et en RDC) a pour l'une des causes la crise alimentaire mondiale actuelle.20(*)

Tableau 3 : La consommation des aliments énergétiques de base dans les ménages de Lemba Terminus (en %)

Nombre de fois par semaine

Principaux aliments

Pâte à base de mais

Pâte à base de manioc

Riz blanc et légumes

Riz, haricot et autres aliments

Pommes de terre, plantains, légumes

Patates, taro, ignames,...

0 fois

0.6

0.3

0.6

2.17

2.23

0.8

1 fois

3.2

2.1

4.9

2.9

0.9

0.4

2à 4 fois

5.3

5.6

3.5

2.9

0.7

0.4

5 à 6 fois

3.8

11.6

7.4

2.3

0.1

0.2

Chaque jour

4.09

15.6

9.7

1.55

0.3

-

Source : enquêtes sur terrain janvier 2008 à mars 2009

Les pourcentages sont calculés sur base du nombre total de ménages (1610).Nous appelons aliments énergétique de base ceux que tout le ménage consomme comme principal repas familial.

Interprétation

Ce tableau présente une place de choix qu'occupe la consommation de la farine blanche de mais ou de manioc, du riz blanc dans la consommation alimentaire de base dans les ménages de Lemba Terminus. Certains de ces aliments sont consommés sous forme des pâtes alimentaires (fufu, chikwange...). Ceci révèle principalement la consommation de l'amidon contrairement aux exigences en protéines et en vitamines pour une alimentation saine et nutritive.

Dans certains ménages ce sont ces pâtes alimentaires qui sont consommées plusieurs fois au cours des mois et des semaines, sans une diversité alimentaire quelconque, et pourtant leur pauvreté en éléments nutritifs a été présentée dans les paragraphes précédents.

2.1.1.4. Les aliments fonctionnels

Ils apportent à l'organisme des vitamines, des sels minéraux, des fibres qui sont présents dans les légumes, les fruits, les produits laitiers. Ces aliments cités apportent la vitamine C. Il est souhaitable d'en manger à tous les repas et il est important d'essayer d'en manger tous les jours (les spécialistes de l'alimentation recommandent d'en consommer entre 5 et 10 variétés par jour).

La vitamine C stimule des défenses naturelles de l'organisme. Les légumes verts procurent aussi la vitamine PP ou B3,,la vitamine A, le magnésium ,le potassium, le phosphore...Le lait et les produits laitiers ,le lait entier, le fromage, les yaourts et les crèmes glacées sont connus pour être riches en protéines, en calcium et en phosphore.

Le lait est aussi riche en vitamine mais ne contient pas du fer et une fois pasteurisé, plus de vitamine C. Le calcium est indispensable à la solidité et à la construction des os. Les Nutritionnistes recommandent d'en consommer à chaque repas surtout pendant l'enfance et l'adolescence.

La vitamine C ou l'acide ascorbique est essentielle pour la formation du collagène, et elle contribue aussi au maintien de l'intégrité de l'os, des dents et du tissu conjonctif. Les besoins quotidiens en vitamine C sont de 100 milligrammes (un verre de jus d'orange en contient environ entre 30 et 50).On en trouve aussi dans de nombreuses denrées industrielles, notamment dans les boissons, les conserves et la charcuterie, qui sont consommés moins par les populations de Lemba Terminus à cause de leur coût.

La consommation de vitamine C en comprimés, ou dans les cocktails vitaminiques, est une mode médicale déjà ancienne qui vient des Etats-Unis. On attribue à la vitamine déjà ancienne de nombreuses vertus, en particulier celle de combattre la fatigue, le stress ou de favoriser une meilleure récupération après de petites maladies infectieuses (rhumes, grippe).

A une forte dose, cette vitamine est d'ailleurs un excitant et empêche de dormir. Certaines recherches vont beaucoup plus loin: une consommation quotidienne de vitamines C jouerai un rôle sur la longévité (les Américains sont persuadés qu'elle augmente l'espérance de vie de deux à six ans), et provoquerait une augmentation dans le sang du HDL- Cholestérol (le bon cholestérol).

Nous vérifions à travers les données des enquêtes sur terrain si toutes ces recommandations sont respectées dans les ménages de Lemba Terminus.

Tableau 4 : La consommation des aliments fonctionnels dans les ménages de Lemba Terminus

 

Aliments fonctionnels

Consommation hebdomadaire en nombre de ménages

Fruits

Nombre de sortes de fruits

Laits et produits laitiers

Nombre de sortes de Légumes

1

2

3

+

1

2

3

+

0 fois

814

-

-

 
 

212

-

-

-

-

1 fois

512

314

135

45

18

368

63

58

45

9

2 à 4 fois

260

90

81

58

31

751

228

351

112

94

5 à 6 fois

93

53

28

8

4

184

121

178

64

25

Chaque jour

11

6

3

1

1

95

98

124

39

11

Total

1610

1610

1610

1610

Source: enquêtes sur terrain, janvier 2008 à mars 2009

Interprétation

Les résultats de ce tableau sont impressionnants pour ce qui concerne le fonctionnement de l'organisme humain .Beaucoup de personnes ne consomment pas les fruits, soit la moitié de ménages c.à.d. ils en consomment très rarement au courant des mois et de l'année. Quand bien même dans certains ménages, les fruits sont consommés, la diversité exigée n'est pas à l'ordre du jour.

Des proportions faibles des ménages consomment régulièrement des fruits (5 à 6 fois ou chaque semaine) avec des difficultés d'en consommer de variétés pour des semaines et des mois successifs. Il se pose des problèmes liés aux habitudes alimentaires (qu'il faut obligatoirement bannir), à la pauvreté et aussi aux exigences climatiques et de transport des régions qui approvisionnent la ville en aliments (Bandundu, Equateur, Bas Congo).

Pour ces dernières, il faut retenir que les arbres fruitiers urbains produisent aussi quelques variétés des fruits en dehors des régions frontalières avec la ville province.

Beaucoup de ménages consomment une ou deux sortes de fruits par semaine. La majorité ne consomme pas plusieurs sortes de fruits à la fois. Ils ne sont même pas disposés à changer leurs habitudes pour consommer tel que les spécialistes l'exigent, ceci pour plusieurs raisons : ignorance, pauvreté, rareté des fruits sur le marché à certaines périodes de l'année, ce qui explique leurs prix d'achat élevés.

Concernant les légumes, ils sont en moyenne consommés pour autant de fois (2 à 6 fois par semaine) par une majorité des ménages. Ici, le problème se pose en terme de la qualité des légumes consommés (mal conservés, cultivés sur des terrains à risques et le long des voies publiques, cultivés et récoltés rapidement par exemple avec des engrais chimiques, transportés dans des chariots pour la vente, nettoyés dans des caniveaux pour la vente après récolte, vendus au sol provenant de loin et utilisés comme siège lors de déplacement).

Les produits laitiers et le lait sont moyennement consommés par semaine (2 à 6 fois).Mais le constat sur le terrain est amer car le lait le plus utilisé est le lait en poudre (mal conservé et avarié dans certains cas). Aussi, le principe pour le mélange à l'eau ou à une autre boisson (thé) n'est pas en général suivi car ces mélanges sont souvent de nature à gonfler la quantité pour satisfaire le besoin des consommateurs. Rares sont les ménages qui s'achètent une boite de lait en poudre pour le foyer (pire encore pour les autres sortes de lait). Si cela est le cas, la consommation de ce lait est rationalisée.

Le lait en petit sachet coûte également cher car il en faut en toute logique un sachet par personne dans un ménage .Tout dépendra donc du nombre de personnes par ménages. Et pourtant, le constat général démontre que les ménages sont surpeuplés de nos jours pour toute la ville de Kinshasa.

La conclusion que nous pouvons tirer de ce point est la suivante: la consommation des aliments fonctionnels à Lemba Terminus ne tient pas compte du droit à l'alimentation. La violation de ce droit est apparente pour tous les quartiers de ce site d'étude.

La situation nutritionnelle des populations de Kinshasa comme celles du Congo devrait faire l'objet d'un suivi permanent. Car le régime alimentaire déséquilibré, la fréquence des repas, les aléas de la crise socioéconomique auxquels sont soumis actuellement ces populations sont autant de raisons de craindre l'installation d'une malnutrition protéo-énergétique chronique.

Les bilans tant calorifiques que protéiques s'avèrent tous déficitaires par rapport aux normes moyennes respectives de 23 calories par personne et 78 par personne de plus ou moins 60-70Kg. L'insécurité alimentaire et nutritionnelle est une grave réalité à laquelle est exposé les Kinois et même les congolais en général.

2.1.1.5. Les Modes d'alimentation

Le docteur Pamplona donne les principales modes d'alimentation suivantes : régime carné, régime omnivore, régime ovo-lacto-végétarien, régime lacto-végétarien, régime végétarien strict21(*).

Nous décrivons chacun de ces régimes avant de parler de ce que nous avons trouvé sur le terrain de Lemba Terminus.

a) Le régime corné

La viande et les poissons en sont la base. Cette alimentation apporte un excès de protéines et de graisses, avec des répercussions négatives sur la santé: excès d'acide urique et de cholestérol, fermentations intestinales, et un grand risque des maladies cardiaques (infarctus, angine de poitrine) et de cancers.

b) Le régime omnivore

C'est l'alimentation que pratiquent la plupart des personnes qui mangent de tout .Elle inclut une grande gamme des produits d'origine animale et végétale.

c) Le régime ovo -lacto-végétarien

Il inclut la viande, le poisson et les volailles .Il inclut également les oeufs, les laitages en quantités modérées et surtout les végétaux : céréales, fruits, légumes (verts, légumineuses et tubercules) Cette alimentation est considérée comme parfaitement satisfaisante en ce qui concerne les apports nutritifs.

Elle est facile à pratiquer et adaptée aux enfants. Elle présente plus d'avantages que l'alimentation omnivore. Il est cependant recommandé aux adultes de limiter à trois fois leur consommation des oeufs par semaine, et de consommer des produits laitiers écrémés afin d'éviter un excès de cholestérol.

d) Le régime lacto-végétarien

Il n'inclut que le lait et ses dérivés pour l'aliment animal. C'est également une alimentation satisfaisante du point de vue de l'apport nutritif. Les protéines du lait sont un complément qui enrichit les protéines végétales. Ainsi, il est facile d'obtenir tous les acides aminés essentiels. Il est préférable d'employer les produits laitiers écrémés, spécialement pour les adultes.

e) Le régime végétarien strict

C'est l'alimentation dite végétarienne .Elle n'inclut que des aliments d'origine végétale, sans aucun produits animal. Elle apporte tous les nutriments nécessaires, les protéines et la vitamine B12, si l'on prend des précautions dans la sélection et la combinaison des aliments.

Ce mode d'aliments présente d'intéressants avantages par rapport à l'alimentation omnivore et c'est celle qui donne les meilleurs résultats dans la prévention et le traitement des maladies chroniques dégénératives, comme les troubles circulatoires, l'angine de poitrine, l'infarctus du myocarde,..), les affections rhumatismales et le cancer, etc.

Sur le terrain, à Lemba Terminus, nous avons remarqué que c'est le régime omnivore (voir tableaux 2, 3,4) qui est dominant car les ménages au départ pauvres pour la plupart des cas se nourrissent au hasard en fonction de ce qu'ils trouvent pour manger. Ces ménages n'ont aucune éducation en rapport avec ce qu'ils consomment. Les régimes recommandés ou souhaités tels que c'est décrit si haut ne sont pas rencontrés dans la plupart des ménages. Cette situation confirme encore que le droit à l'alimentation n'est pas pratiqué à Lemba Terminus sous plusieurs formes.

2.1.2. Le nombre de repas consommés : ration alimentaire

Chacun doit non seulement avoir accès à une nourriture suffisante en quantité (pour couvrir les besoins du corps en énergie), mais aussi à une alimentation de bonne qualité et suffisamment diversifiée (pour couvrir les besoins du corps en nutriments et ne pas mettre la santé en danger. Les quantités de repas à consommer dépendent d'une personne à une autre. Cependant, il est utilement recommandé de consommer trois repas par jour avec 25% au petit déjeuner, 45% au déjeuner et 30% au dîner.

La ration alimentaire varie selon l'âge. Elle doit être adaptée au poids et à l'activité physique de chacun. Ainsi l'enfant et l'adolescent ont des besoins énergétiques élevés. Les protéines doivent être consommées en quantité suffisante pour permettre une croissance musculaire harmonieuse. Le calcium, le phosphore, la vitamine D sont nécessaires au développement osseux.

Les personnes âgées doivent avoir des apports alimentaires permettant de perte osseuse et d'éviter les fractures du col du fémur et de la colonne vertébrale, ainsi que l'hyperparathyroïdie secondaire liée à l'âge. Donc, leur alimentation doit être riche en protéines, en calcium, en vitamine D et jumelée autant que possible à une activité sportive. Malheureusement, ces recommandations ne sont nullement pratiquées dans les quartiers de Lemba Terminus, car les aliments sont consommés en " désordre" en fonction de "petits moyens" qui se présentent du jour au jour.

La cause de la faim n'est pas le manque de nourriture. En fait, le problème vient du fait que de nombreuses personnes n'ont pas accès à la nourriture : c'est que l'on appelle insécurité alimentaire. La principale cause de la faim est la pauvreté car les plus pauvres n'ont pas les moyens d'acheter régulièrement de la nourriture de qualité suffisante.

Raison pour laquelle, les populations consomment moins par jour, et le nombre de repas est très réduit par jour, par semaine ou par mois. C'est alors la malnutrition qui altère la croissance et diminue les performances physiques et intellectuelles et rend l'organisme plus sensible aux infections. Cette situation est apparente dans les quartiers de Lemba Terminus.

Tableau 5 : Les repas consommés par jour en fonction des heures de consommation

Nombre de fois de consommation

Heures de consommation

7 h à 12 h

12 h à 15 h

15 h à 18 h

18 h à 23 h

0 fois

11 ménages sans repas de base

1 fois

-

368

-

485

2 fois

129 (b)

78(c)

91 (a)

68(c)

101 (b)

-

95(a)

-

3 fois

27(a)

40(b)

37(a)

35(b)

27(a)

-

30(b)

Plus de 3 fois

99 ménages consomment à des heures diversifiées

Sources: enquête sur terrain, janvier 2008 à mars 2009

NB:Les lettres placées à coté des chiffres représentent les différentes possibilités de consommation par rapport au temps. Les chiffres sont exprimés en nombre des ménages sur un total de 1610.

Interprétation

L'interprétation du tableau ci haut est la suivante:853 ménages ont droit à un repas qui est surtout consommé par la majorité au-delà de 18h (soit 485 ménages), et 368 ménages consomment une fois entre 12h et 15h (au delà des heures de dîner).C'est à dire que pour beaucoup, le petit déjeuner et le déjeuner n'existent pas (soit 70 % d'apport énergétique qui manque).

561 ménages ont droit à 2 repas avec une majorité qui consomme entre 18h et 23h et peu qui consomme entre 12h et 15h.

Pour les ménages qui consomment deux repas, le premier repas n'est pas souvent important en quantité et en qualité .Il est composé généralement des aliments légers tels que le riz blanc ou le riz à l'huile rouge ou à l'huile de table, les pains "secs" ou les pains au thé rouge ou rarement au lait ...).

Le deuxième repas est un repas important où toute la famille a théoriquement la chance de consommer. Il s'agit des pâtes alimentaires à base de mais et de manioc, du riz à l'haricot, des plantains avec des légumes, des patates douces avec des légumes,...

Pour les ménages qui consomment trois repas (soit 196 ménages), le premier repas est constitué du pain au thé rouge avec ou sans lait, de la bouillie, du riz blanc. C'est un repas auquel tous les membres des ménages n'ont pas forcément droit. Généralement, ce sont les jeunes enfants qui en consomment.

Le deuxième repas qui intervient généralement entre 12h et 15h est le principal repas accessible pour beaucoup de membres des ménages. Souvent, c'est le reste qui est consommé le soir après 18h. Parfois, ce sont les tout petit qui en ont seulement droit .S'il n'y a pas de reste, le riz blanc ou le riz à l'huile peut être préparé encore pour le soir. Les repas" lourds" c.à.d. importants en quantité et en qualité par jour sont très rares pour la majorité des ménages de Lemba Terminus.

99 ménages consomment plus de 3 fois par jour. Ils en consomment à des heures diversifiées quand la nourriture est présente. L'existence de la nourriture permet aux membres d'en consommer à tout moment. Mais nos constats ont été évidents sur terrain à propos de cette consommation.

Nous avons donc compris que la consommation alimentaire des membres des ménages dépend aussi des activités des femmes ménagères. Celles qui vendent ou qui travaillent dans les bureaux préparent en fonction de leur emploi du temps pour celles qui n'ont pas de" bonne" ou de grandes filles pouvant les remplacer à leur absence.

Pour la plupart de cas, c'est au retour de ces femmes, en fin de la journée que les aliments sont apportés pour la cuisson, et c'est en ce moment que la cuisine peut commencer. Mais le plus grand problème reste l'absence des provisions dans les ménages, justifiée par la pauvreté et les difficultés pour conserver les aliments.

Cette situation où les membres des familles restent affamés toute la journée, a beaucoup de conséquences pour beaucoup de personnes car l'apport énergétique est très insuffisant pour le bon fonctionnement de l'organisme.

2.1.3. Les dépenses journalières pour les repas

Nous avons déjà souligné que la pauvreté du quasi totalité des ménages ne permet pas aux membres de manger à leur faim. Les dépenses ne correspondent pas aux exigences des ménages en fonction de leurs tailles par manque des moyens financiers. Nous considérons à titre indicatif quelques aliments locaux ou importés par les populations de Lemba Terminus afin de déterminer les dépenses faites par les ménages.

Tableau 6 : Consommation alimentaire moyenne et journalière des ménages

Aliments

Consommation en Kg

-1/4

1/4

1/2

1

2

3 ou +

Farine de mais

-

103

766

497

201

133

Farine de manioc

214

651

292

333

120

 

Poissons Frais ou congelés

85

372

566

248

225

114

Viandes Fraîches ou congelées

204

311

395

368

212

120

Riz blanc

-

452

641

230

211

76

Haricots

-

21

728

538

218

105

Pommes de terre

-

501

685

296

116

12

Poulets et Abats

316

361

408

203

201

121

Plantains et légumes

 
 
 
 
 
 

Source : enquêtes sur terrain de janvier 2008 à septembre 2009

Interprétation

Sur base de ce tableau, nous pouvons donc déterminer les prix des aliments et par conséquent avoir une idée sur les dépenses moyennes des congolais habitant les quartiers d'étude de Lemba Terminus en particulier et ceux de Kinshasa en général.

La logique permettra de tirer des conclusions par rapport au respect ou à la violation du droit à l'alimentation dans ces quartiers. Chaque ligne donne le total de ménages (soit 1610 ménages) pour l'aliment consommé.

Tableau 7 : Les Moyennes de la consommation alimentaire par les ménages en FC (de juillet 2008 à septembre 2009 soit 11 mois)

 

Prix en Fc

0-2000

2000 à 4000

4000 à 6000

6000 à 8000

8000 à 10000

Plus de 10000

1

Pâtes +Légumes

170

97

52

39

28

17

2

Pâtes+Poulets+légumes

77

55

48

31

26

10

3

Pâtes+Vi.ou abats+Légumes

38

24

18

11

10

9

4

Riz blanc+Légumes

99

85

48

36

19

18

5

Riz+Poulet +Légumes

37

24

21

14

12

10

6

Riz +Haricots

42

35

27

21

18

15

7

Riz +Haricots+V. ou abats et LéG.

27

21

16

10

8

6

8

Riz +Har. +Poulets +

20

18

15

11

7

6

9

Plantains+Viandes ou Poulets ou abats +Lé.

25

20

15

9

8

7

10

P. de Terre +Viandes ou poulets +Légumes

25

14

12

7

7

5

Source : enquêtes sur terrain de janvier 2008 à septembre 2009

Interprétation

Ce tableau traduit les conditions de précarité de vie dans lesquelles vivent les habitants de 1610 ménages enquêtés dans les quartiers de Lemba Terminus. La situation est de même pour la plupart des quartiers de Kinshasa .Elle est d'ailleurs pire dans certains quartiers de la ville.

Les moyennes de chaque case sont calculées en faisant la sommation des ménages ayant dépensés les mêmes montants correspondant au cours de 3 mois considérés (juillet, Août, Septembre).Les chiffres parlent d'eux mêmes, les ménages ayant dépensés pour les aliments "bourratifs (voir cases 1, 4, 6) et non qualitatifs sont nombreux.

Ceux ayant plus dépensés pour l'achat des aliments sont moins nombreux par rapport à ceux qui dépensent moins (voir les trois premières colonnes). Les trois dernières colonnes traduisent les conditions de pauvreté qui empêchent les ménages de bien consommer, où il s'agit tout simplement dans certains cas des tailles des ménages. Certes, dans la logique, la taille de la famille ne peut pas poser des problèmes pour l'achat des aliments car ce sont les moyens financiers qui déterminent les conditions d'achat des aliments dans tous les ménages.

La première colonne semble confirmer ce que Jacques Diouf a affirmé plus haut que : plus de 85% des congolais vivent avec moins d'un dollar américain par jour.

2.1.4. Le" rationnement "des repas dans les ménages

En plus de tous les problèmes liés à l'alimentation que nous pouvons évoquer à Lemba Terminus, ceux liés au "délestage des repas" sont étonnant. Il s'agit de l'alimentation qui est destinée seulement à un groupe de personnes dans les ménages.

C'est une situation permanente et régulière expliquée par la pauvreté persistante qui ne permet pas à certains foyers de nourrir tous leurs membres à charge. Ces personnes qui ont droit à la nourriture sont choisis à cause de leur vulnérabilité ou tout simplement en tenant compte de sexe (les filles ont plus de chance de consommer que les garçons ou seulement, ce sont les liens familiaux qui interviennent pour s'entraider...

Il existe de foyers où les membres cotisent chaque jour pour manger. La personne n'ayant pas apporté sa contribution en termes d'argent ou des aliments à préparer n'a pas droit à la nourriture. Elle est obligée de recourir à d'autres moyens pour se nourrir .Parmi ces moyens, nous avons retrouvé la prostitution des filles, le vol des garçons, la mendicité et le mensonge ou accepter la faim et en souffrir.

Il se développe dans les comportements de ces jeunes privés de nourriture, beaucoup de mauvaises habitudes telles que le courage de tout faire pour vivre, la consommation de tout ce qui "existe" (nous les avons vus attraper les chats, les chiens, les poules et tous les autres animaux de compagnie en divagation appartenant à des tierces personnes,...pour les tuer et les manger).

La situation est difficile sur terrain pour interroger les membres de familles et avoir si facilement des données en rapport avec cet aspect des choses, car il en va de la dignité et du respect des familles concernées, voilà pourquoi à titre indicatif, nous avons étudié les ménages situés sur une parcelle de l'avenue zizi où nous habitons depuis deux ans.

Ce qui nous a permis de découvrir cette réalité qui ôte toute dignité humaine à toutes ces personnes qui vivent sans être sûr de manger demain ou du jour au jour. Ainsi leur droit à l'alimentation n'est tout simplement pas violé mais aussi méconnu par eux-mêmes et par tous ceux qui peuvent les prendre en charge entant que tels.

Dans cette parcelle, six ménages (y compris nous-mêmes) constituent la grande famille d'une personne X déjà décédée. Son épouse, ses enfants, ses petits fils et ses petites filles, ses nièces, ses neveux, les oncles et leurs familles, les tantes et leurs enfants,...se partagent l'espace intérieur et extérieur très réduit.

Les ménages sont constitués selon les relations formées dans les différentes familles nucléaires ou tout simplement selon les différentes relations qui les resserrent les uns les autres. Soixante six personnes vivent en permanence dans cette parcelle sans compter ceux qui viennent pour des périodes difficiles à évaluer. Nous avons donc considéré les six ménages pour étudier ce phénomène qui existe cependant ailleurs.

Tableau 8 : Rationnement des repas par semaine dans le ménage situé sur l'avenue zizi au numéro 5 de Lemba Terminus

 
 

Consommation familiale par âge et par sexe en nombre de fois par semaine

 
 

Filles (majeures)

Garçons (

majeurs)

Filles et Garçons

Enfants

Autres membres adultes (hommes ou femmes)

Moyenne

Ménage 1

4 fois

2 fois

2 fois

5 fois

2 fois

5 fois

Ménage 2

5 fois

4 fois

4 fois

6 fois

4 fois

4.6 fois

Ménage3

3 fois

4 fois

4 fois

5 fois

4 fois

4 fois

Ménage 4

4 fois

4 fois

4 fois

4 fois

4 fois

4 fois

Ménage 5

5 fois

3 fois

3 fois

5 fois

3 fois

3.8 fois

Ménage 6

7 fois

7 fois

7 fois

7 fois

7 fois

7 fois

Moyenne

4. 6 fois

4 fois

4 fois

7 fois

4 fois

4.9 fois

Source : enquêtes sur terrain, janvier 2008 à septembre 2009

Interprétation

Nous avons étudié cette parcelle à titre indicatif pour découvrir qu'il y a la désolation en matière de rationnement de la nourriture à Lemba Terminus. En général, les filles mangent peu au cours de la semaine que les garçons. Mais les deux n'ont pas droit à un repas durant toute la semaine. Pour certains jours, ils sont obligés de se débrouiller afin d'avoir un aliment à consommer. La situation qui nous Intéresse est la consommation en famille et non une consommation individuelle et sporadique.

Tous les ménages présentent une moyenne de 4.6 fois de consommation par semaine (voir dernière case de la colonne 1), la moyenne de chaque ménage est présentée dans la dernière case de la ligne correspondante.

Nous pensons que les réalités suivantes sont les mêmes pour un certain nombre de ménages de la ville de Kinshasa car la pauvreté ne permet pas à chacun de se nourrir comme il le faut .Cette réalité permet encore de se rendre compte de la violation flagrante du droit à l'alimentation en République Démocratique du Congo en général et dans la ville de Kinshasa en particulier car il est inconcevable de voir des êtres humains qui doivent régulièrement manger tout au moins trois fois par jour ,consommer au contraire 3 ou 4 fois par semaine .

2.1.5. La fréquence Hebdomadaire des repas et la taille des ménages

Il a été remarqué que même si les ménages consomment les repas par jour, il se pose des problèmes relatifs à la régularité de ces repas au cours de la semaine ou du mois. Les repas sont rationnés au cours des semaines car des journées entières peuvent se passer sans que les ménages déjà nombreux puissent consommer un repas de base. Parfois, ce sont les groupes bien déterminés qui consomment à des jours bien définis. Le tableau suivant confirme cette introduction.

Tableau 9 : Fréquence Hebdomadaire des repas en fonction des tailles des ménages (Juillet, Août, Septembre)

 

Nombre de jours de consommation de repas par semaine

 

1 j /S

2 j /S

3 j /S

4 j /S

5 j /S

6 j /S

7 j /S

Ménages

18

36

64

282

308

598

304

Taille des ménages

 

Moins de 5 per.

5 à 10

Pers.

11 à 15

Pers.

16 à 20

Pers.

21 à 25

Pers.

26 à30

Pers.

Plus de 30 Pers.

Ménages

136

181

308

428

301

148

111

Source : enquêtes sur terrain Janvier 2008 à septembre 2009

Interprétation

Le tableau précédent démontre que les ménages sont généralement nombreux c.à.d. beaucoup de personnes les composent. Les membres se partagent de petites quantités de repas. Il se pose donc les problèmes relatifs à la quantité de ce dernier.

Les chiffres des ménages qui consomment respectivement une fois, deux fois, trois fois et quatre fois par semaine sont impressionnants. Ces ménages consomment par hasard au cours de la semaine. En plus, le jour, l'heure ou la qualité des aliments consommés ne sont pas connus. Tout dépend du hasard pour trouver quoi se nourrir.

Pour ces familles qui consomment moins de jours par semaine, il se passe de " scénarios" hors de tout entendement. Si le repas de base ou le repas communautaire n'est pas consommé, chaque membre se "débrouille" pour "croquer" un morceau de pain, de chikwangwe, des arachides, ou du riz blanc et boire un gobelet d'eau.

Parfois, seule la pâte alimentaire est servie rarement à tout le monde, soit à une catégorie des membres des ménages, sans tous les aliments secondaires qui doivent logiquement l'accompagner. Ces derniers sont à la charge de chaque membre. Ceci renforce dans certains ménages les mauvaises manières de "cotisations familiales" pour s'approvisionner en aliments. C'est en fonction des moyennes hebdomadaires de chaque mois que nous avons calculées les moyennes pour les trois mois considérés.

Lorsque nous associons les facteurs taille des ménages et la pauvreté, nous pouvons confirmer qu'il se pose des problèmes en rapport avec la quantité des repas dans les ménages d'étude. Ceci renforce alors les problèmes de la sous alimentation ou de la dénutrition car les repas consommés sont pauvres en nutriments et sont des indicateurs de la faim.

Et pourtant sans une nourriture adéquate, les hommes ne peuvent pas mener une vie saine et active, ils ne peuvent pas travailler. Ils ne peuvent pas s'occuper de leurs enfants et leurs enfants ne peuvent pas apprendre à lire et à écrire. Le droit à l'alimentation embrasse tous les domaines des droits de l'homme. Le réaliser est essentiel pour la lutte contre la pauvreté, et le mandat de la FAO qui vise à éliminer la faim dans le monde en a fait un de ses thèmes centraux22(*). La faim reste, selon les termes de la FAO, "la manifestation la plus extrême de la pauvreté et du dénuement".

Les endroits les plus touchés seraient l'Afrique subsaharienne, où 160 millions d'africains sont atteints notamment du sida, de maladies parasitaires et du paludisme, et `autre part, le sud et l'Est de l'Asie où la maladie et l a malnutrition touchent 40% de la population (soit 500millions de personnes) .Beaucoup sont pris dans un cercle vicieux  de la pauvreté qui favorise la maladie, laquelle à son tour accentue l'accentue.

En considérant les analyses précédentes, il est facile de remarquer que le droit à l'alimentation est diversement violé dans les quartiers de Lemba Terminus car l'analyse de beaucoup de paramètres détermine une violation effective et apparente. Les ménages présentent également les modes d'achat des aliments qui traduisent leur pauvreté (fréquence d'achat des aliments, techniques de vente et d'achat d'aliments, conservation des aliments, les sources d'aliments,...).

2.1.6. Les fréquences d'achat des aliments par les ménages et provisions familiales

A travers les modes d'achat des aliments, il est facile de remarquer également que le droit à l'alimentation dans les ménages de Lemba Terminus est violé en particulier, et dans toutes les villes de la RDC dont Kinshasa en général.

Les bonnes habitudes qui consistaient à acheter et à conserver les aliments ont disparu, la pauvreté et le manque d'infrastructures faisant défaut problèmes liés au délestage ou à l'absence totale de l'électricité, difficultés ou impossibilité de s'acheter ou de se faire monter un congélateur ou un frigo, sur les 1610 ménages, seuls 89 ménages possèdent un congélateur ou un frigo en bon état mais qui fonctionne difficilement). Presque la quasi-totalité des ménages achètent journellement les aliments.

Tableau 10 : Provisions familiales en aliments et sources financières

Modes d'achats des aliments

 

Par jour

Tous les deux jours

Tous les trois jours

Par semaine

Toutes les deux semaines

Par mois

Ménages

717

321

202

81

102

187

Sources financières des ménages

 

Salaire

Commerce

Aide familiale

Autres activités

Aucune source

 

Ménages

301

411

219

323

466

 

Source : enquêtes sur terrain Janvier 2008 à Mars 2009

Interprétation

Ce tableau présente les conditions de vie aléatoire et précaire auxquelles sont soumis les ménages de Lemba Terminus .Elles dépendent surtout des sources financières incertaines et moins sûres pour les ménages tels que l'aide familiale, l'absence des sources d'activités sûres, etc. Tous les incidents relatifs à ces sources ont d'impacts négatifs sur la consommation familiale et obligent les membres des ménages à supporter la faim durant des journées ou des semaines entières lorsque les sources "tarissent".

Les salaires incertains et les activités commerciales moins sûres condamnent aussi les ménages à acheter les aliments par jour avec toutes les conséquences possibles. Les membres de ménages sont poussés aussi à consommer sur la rue.

Les ménages qui s'approvisionnent à la fin du mois pour relier les deux bouts du mois suivant sont moins nombreux (soit 187 ménages). Nous pensons que la pauvreté, les faibles revenus, le chômage, le sous emploi,... sont des facteurs qui expliquent ces modes d'achat des ménages. Les questions posées aux responsables de la plupart des ménages montrent que leurs ménages sont frappés par l'un des facteurs précités.

2.1.7. Sources ou provenances de quelques aliments de base consommés à Lemba Terminus

Les aliments de base consommés à Lemba Terminus ont des origines diverses. Ils proviennent de l'importation, de l'agriculture locale ou nationale, de l'élevage local ou national, des jardins de case, de potagers, des maraîchages, etc. Nous remarquerons que chacune de ces sources pose des problèmes relatifs au respect du droit à l'alimentation.

Tableau 11 : Source des aliments de base consommés à Lemba Terminus

 

Importations

Jardins

de case

Potagers

ou maraichages

Agriculture locale

Agriculture nationale

Elevage local

Elevage national

Agro-industriel

Local et international

Manioc +Mais

 
 
 
 

*

 
 

*

Riz

*

 
 
 

*

 
 
 

Viande et abats

*

 
 
 
 
 
 
 

Légumes

 
 

*

 

*

 
 
 

Pommes de terre

*

 
 
 

*

 
 
 

Epices

*

 
 

*

*

 
 
 

Haricots

*

 
 
 

*

 
 
 

Patates et taro

 
 
 

*

*

 
 
 

Poulets

*

 
 
 
 
 
 
 

Plantains

 
 
 
 
 
 
 
 

SOURCE : enquête sur terrain de janvier 2008 à septembre 2009

INTERPRETATION

Deux colonnes de ce tableau sont apparentes, il s'agit de la colonne 1 et de la colonne 5. La plupart des aliments de base consommés régulièrement dans les ménages de Lemba sont importés. Et pourtant, nous savons que les aliments importés dans notre pays sont soumis aux caprices de la loi de l'offre et de la demande, et aussi à la crise alimentaire et financière internationale actuelle.

C'est ce qui explique les fluctuations des prix sur les marchés locaux et nationaux. Ces derniers y compris les faibles revenus des ménages, accentuent et renforcent les faibles pouvoirs d'achat des ménages. D'où les difficultés de ces derniers d'acheter les aliments et de se nourrir dignement. La violation du droit à l'alimentation est flagrante dans ces quartiers de Lemba Terminus.

La problématique des aliments importés est toujours une question d'actualité dans notre pays pour ce qui concerne leur conservation durant toute la période de transport, de stockage, de distribution et de commercialisation. Les dates d'expiration des produits, la qualité, les durées de stockage, sont les principaux problèmes de certains aliments qui renforcent les difficultés des ménages de s'alimenter .Donc la sécurité alimentaire, la garantie alimentaire, le respect du droit à l'alimentation, etc. sont les réels problèmes qui se posent .

Beaucoup d'aliments de base consommés proviennent aussi de l'agriculture nationale c.à.d. des régions voisines (Bas Congo, Bandundu, Equateur, Kasaï occidental). L'élevage local est presque inexistant et l'élevage national n'approvisionne plus la ville et ses quartiers en volaille ou en viande (comme cela a été le cas avant les multiples crises qu'a connues le pays).

Les jardins de case (totalement inexistants à Lemba Terminus soit douze parcelles sur 450 parcelles disposent de petits jardins de case sans espace et mal entretenus), l'agriculture locale n'approvisionnent pas souvent les quartiers de Lemba en certains aliments de base. L'agriculture nationale rencontre également de sérieux problèmes ces derniers temps à cause des routes coupées, des liaisons ferroviaires, des liaisons sur le fleuve et sur les autres cours d'eau ralenties ou ininterrompues à cause de multiples crises.

Tous ces problèmes accentuent les difficultés des ménages de s'approvisionner régulièrement en aliments de qualité et des quantités voulues. Ils ne s'alimentent pas dignement pour se protéger contre la faim et bien vivre dans la sécurité alimentaire. D'où la violation de leur droit à l'alimentation.

2.1.8. Les moments d'achat des aliments par jour

Le tableau 10 a démontré que la plupart de ménages à Lemba Terminus achète du jour au jour pour consommer .La grande question reste de savoir à quel moment de la journée ces aliments sont généralement achetés pour être apprêtés avant d'être consommés. Logiquement ; il est nécessaire que les achats interviennent à temps pour que les ménages aient accès à tous les nombres des repas exigés par les nutritionnistes pour la bonne santé de l'organisme humain (petit déjeuner, déjeuner et dîner).

Le temps de cuisson doit également être pris en compte pour que ces repas soient servis à temps au moment où l'organisme en exige. La cuisson exige à son tour des sources d'énergie pour que les recettes soient rapides et efficaces afin que les ménages mangent à l'heure.

Le tableau ci après présente les heures d'achat des aliments et les sources d'énergie ou les combustibles utilisées par les ménages à Lemba Terminus afin de tirer des conclusions relatives à l'effectivité du droit à l'alimentation car des bonnes sources d'énergie permettent de préparer rapidement pour que les aliments de qualité soient apprêtés à temps pour la consommation.

Tableau 12 /Heures d'achat des aliments dans les marchés locaux et les sources d'énergie ou combustibles pour la cuisson

 

Heures d'achat des aliments

 
 

6h à 9h

9h à 12 h

12h à 15 h

15 h à 18 h

Après 18 h

 

Ménages

36

451

756

261

106

 

Sources d'énergie pour la cuisson

 
 

Charbon de bois

Réchaud électrique

Réchaud à pétrole

Bois

Poussière de charbon de bois et le bois

Divers

Ménages

488

306

18

486

92

20

Source : enquête sur terrain de janvier 2008 à septembre 2009

Interprétation

Beaucoup de ménages utilisent le charbon de bois et le bois comme principales sources d'énergie ces derniers temps pour préparer les aliments à Lemba Terminus. La part importante qui utilise le réchaud électrique rencontre des sérieuses difficultés s'il faut toujours attendre le rétablissement d'électricité qui est toujours coupée ou absente pour beaucoup de jours. D'où le recours à la braise et au bois par moment.

Lorsque la demande du charbon de bois et de bois est élevée pendant toutes ces périodes de crise de l'électricité, les cuissons d'aliments sont réduites en nombre de fois par jour et en durée pour contourner les éventuelles difficultés. Cette situation a des répercussions sur la qualité de recettes, elles sont assez bien cuites d'où les problèmes de goût, des doses de valeurs nutritives des aliments non respectées.

Les sources d'énergie pour la cuisson des aliments conditionnent aussi les heures de cuisson car ce sont leur disponibilité qui impose le rythme et encourage les ménagères à cuire. Cependant, ce sont surtout les moyens financiers qui obligent les ménages de chercher chaque jour, les faibles revenus et la mobilité des ménagères peuvent également expliquer les heures de cuisson.

Beaucoup de ménages achètent les aliments après 15h. Il se pose alors réellement des problèmes de cuisson, car ce temps ne coïncide pas souvent avec l'approvisionnement en électricité. D'où les exigences pour acheter le charbon de bois, les bois et autres sources d'énergie. Parfois, ces exigences sont impossibles pour les ménages car les revenus en justifient la faisabilité.

Lorsque la cuisson des aliments commence généralement en retard (après 12h), cela veut dire que les ménages n'ont pas droit à temps aux trois repas recommandés par les nutritionnistes.

2.1.9. Mesures d'achat des aliments par rapport aux mesures de références

Il existe plusieurs façons de déterminer la violation du droit à l'alimentation dans les quartiers de Lemba Terminus. La pauvreté oblige les ménages à acheter par morceau, par petites boites, par" sakombi" ou "Ekolo", ce qu'ils devraient en toute logique acheter par sacs, par bassin, par sachets (le cas du sucre), par kilo (cas de la viande), par boite (le cas de lait en poudre), par plateau (le cas des oeufs), par poids en Kg (le cas de poulet,) etc.

Malheureusement, ceci n'est pas le cas pour l'achat des aliments de base dans les ménages de Lemba Terminus. Le tableau suivant traduit la réalité qui présente pourtant le non respect du droit à l'alimentation à travers ces mesures d'achat des aliments.

Tableau 13: Comparaison des mesures d'achat de référence aux mesures d'achat des aliments dans les ménages de Lemba Terminus

 

Sachet

Sacombi

Bassin

Sac

Morceau

Bidon 5l

Plateau

Boite,Bout

Kilo

Echantillon

M.ou Mais

 

**

 
 
 
 
 
 
 
 

Riz

 

**

 
 
 
 
 
 
 
 

V.ou Abats

 
 
 
 

**

 
 
 

*

 

Haricots

 

**

 
 
 
 
 
 
 
 

Lait

**

**

 
 
 
 

*

 
 
 

OEufs

 
 
 
 
 
 

*

 
 

**

Poulets

 
 
 
 

**

 
 
 
 

*

P. de t. patates,

 

**

 
 
 
 
 
 
 
 

Huiles

 
 
 
 
 
 
 

*

 
 

Sucre

*

**

 
 
 
 
 
 
 
 

Poissons

 
 
 
 

**

 
 
 

*

*

Epices

 
 
 
 
 
 
 
 
 

*

Source :enquête sur terrain de janvier 2008 à septembre 2009

Interprétation

Les colonnes vides sur ce tableau sont celles qui devaient en toute logique être remplies pour ce qui concerne les mesures d'achat. C'est pourtant le contraire. Les mais et le manioc doivent être achetés par sac de 50 kg ou plus, par bassin. Des ménages de Lemba Terminus, surpeuplés achètent par tas, ou par" sacombi". Deux croix dans la case expliquent que beaucoup de ménages interrogés sont concernés par la mesure d'achat correspondante à la case. Une seule croix correspond détermine moins de ménages qui sont concernés par la mesure d'achat.

Le riz est vendu par sac de 25 ou de 50 Kg. Pourtant les ménages de Lemba Terminus achètent par sakombi ou Ekolo (3 sakombi=1kg) au lieu de sacs (1/4 kg, ½ kg ,2 kg, 3 kg). La viande et les abats sont vendus par kg. Beaucoup de ménages à lemba terminus achètent souvent par morceau (1/4 ,1/2) que par kilo, ou tout simplement par tas.

Les poissons sont vendus par kilo. Les ménages achètent par morceau ou par échantillon. Lorsque les aliments sont achetés par kilo, cela ne correspond pas aux exigences des familles nombreuses.

Le lait est vendu par boite de 400 g ,900 g, 800 g ,1kg ,2 kg.... La majorité de ménages qui en consomment achètent par sachet, par sacombi avec tous les risques possibles déjà cités.

Les huiles rouges et végétales sont vendues par bidon de 3 litres et 5 litres comme références. Beaucoup de ménages en achètent par petites boites, par bouteilles (de coca, fanta).

Les oeufs sont vendus par plateau comme mesures de références. Les ménages de lemba terminus qui en consomment, en achètent rarement par échantillon23(*), rarement par ½ plateaux et par plateau.

Les haricots sont vendus par sacs et par demi-sacs comme références. Les ménages de Lemba Terminus en achètent par sakombi et nullement par sacs. Les poulets sont vendus en poids 11,12, 13, 14, 15,16 kg ...comme références. Les ménages de Lemba Terminus en achètent par morceau, et rarement par échantillon ou deux échantillons.

Ces différentes mesures utilisées par les ménages pour acheter les aliments traduisent encore une fois leurs faibles revenus, leur pauvreté et leurs conditions de vie. Les membres des ménages consomment moins et mal. La qualité et la quantité sont à la fois non respectées pour la satisfaction des besoins alimentaires de tous les ménages de Lemba Terminus.

C'est une situation presque identique dans toute la ville de Kinshasa car les lieux d'approvisionnement en aliments, et les prix sont les mêmes pour tous les habitants de Kinshasa avec quelques rares exceptions près pour certains quartiers et certains aliments.

2.1.10. L'alimentation de la Rue à Lemba Terminus

Il a été dit dans les généralités qui ont précédées qu'à l'heure actuelle, beaucoup de personnes s'alimentent sur la rue. Ils consomment des poissons, des viandes grillées, des pâtes alimentaires (macaroni, chikwange, fufu,...), légumes, etc.

Les habitants sont en mouvement permanents et consomment sur la rue là où les conditions les permettent et la faim les "surprend". Ils ne sont pas nécessairement obligés de rentrer pour consommer à Lemba Terminus. Cependant, nous avons recensé des restaurants de fortune, des restaurants mobiles, des points de vente des aliments préparés dans tous les quartiers de Lemba Terminus.

Ainsi donc, les risques des aliments de la rue sont connus: risques de contamination, de recettes mal préparées sans respect de normes en matière de cuisson, des aliments mal conservés et préparés depuis des jours...

Certes, tous ces risques auxquels sont exposés les ménages qui consomment sur la rue violent leur droit à une alimentation saine, nutritive et digne. En plus, comment peut-on consommer d'une manière équilibrée sur la rue car le manque de moyens financiers aggrave la situation et pousse les ménages à prendre ce qui est disponible et qui correspond aux moyens en possession, faute de mieux.

Tableau 14: Inventaire des points de vente mobile des aliments de la rue et des restaurants dans les quartiers de Lemba Terminus

Points mobiles de vente et restaurants

Caractéristiques

 

Nombres

Principaux

Emplacements

Méthodes de conservation

Restaurants

163

-Le long de voies publiques

-Proximité avec les ordures ménagères, les déchets solides et liquides, les caniveaux, les installations hygiéniques, terrains marécageuses et humides

-Non sûres, aliments exposés aux polluants et aux agents pathogènes

Points de vente mobile

3123

Commerces ambulants

Indéterminés

Débits de boisson

234

Source: enquête sur terrain, janvier 2008 à septembre 2009

Interprétation

Les restaurants sont généralement de "fortune" avec un cadre de vie qui ne permet pas une sécurité pour une bonne consommation alimentaire. La plupart ne sont pas bien entretenus et il y a une absence criante du confort. Les aliments sont à la portée de tout le monde et ils ne sont pas sécurisés car les marmites sont manipulées par tout acheteur capable d'en utiliser comme il l'entend.

Les aliments préparés et non vendus sont tout simplement réchauffés et revendus les jours suivants au risque de perdre les bénéfices et l'argent dépensé. Ceci se déroule comme si la décomposition, le changement de goût et de saveur n'intéressent pas la santé du consommateur24(*).

Les points mobiles sont en quelques sortes des restaurants à ciel ouvert c.à.d. des points de vente publique qu'on déplace dans les parcelles, devant les parcelles ou le long ou sur des voies publiques en fonction des exigences de vente.

Les aliments sont exposés généralement aux polluants de la pollution atmosphérique et de la pollution automobile, aux poussières, aux agents pathogènes et aux bactéries et vecteurs microbiens,...

Dans les débits de boissons, nous condamnons surtout les méthodes et les moyens utilisés pour la fabrication des boissons locales (alcool traditionnel, jus à base des plantes naturelles utilisées surtout comme médicaments, jus à base des poussières, eau pure, qui sont généralement mal fabriqués en utilisant de l'eau non potable et en n'y ajoutant pas des produits purifiants exigés. Ces boissons sont conservées dans les bouteilles en plastiques ramassées partout et récupérés, on ne sait comment. Et en plus, l'usage unique des bouteilles en plastique qui est recommandé, n'est pas respecté.

A travers ce point sur la consommation alimentaire à Lemba Terminus, nous avons démontré sur base des données de terrain que le droit à l'alimentation des ménages n'est pas respecté par le gouvernement congolais, par les chefs de ménages qui sont dénués des moyens et par les populations elles mêmes qui doivent changer leurs habitudes alimentaires quand bien même c'est le gouvernement qui doit tout faire pour assurer, protéger, promouvoir et sauvegarder ce droit.

Le gouvernement congolais doit mettre à la disposition des ménages des moyens en améliorant leurs revenus pour qu'ils s'achètent dignement la nourriture tout en tenant compte de la qualité et de quantité des aliments proportionnelles aux tailles et aux exigences des ménages.

Nous savons que l'effondrement économique (à partir de 1991) et l'usure du pouvoir d'achat qui en a découlé ont probablement induit de profondes modifications dans les habitudes. La baisse du pouvoir d'achat a induit chez le consommateur Kinois un comportement consistant en : -une augmentation de dépenses pour la nourriture dans le budget familial

-une substitution des produits chers par ceux des produits accessibles (Ministère de l'agriculture, de l'élevage, du plan, 1998).

L'on peut observer une dépendance de plus en plus forte du ménage Kinois vis-à-vis des produits importés, comportements qui évoluera en fonction des prix de ces produits par rapport aux denrées de base telles que le manioc, le mais, nourriture de base.

Ce droit à l'alimentation est un droit fondamental que le gouvernement congolais doit faire respecter à travers tous les efforts pour la valorisation de la consommation alimentaire des ménages de Lemba Terminus en particulier et de tout le pays en général (surtout dans les villes où les ménages n'ont pas de terre pour se ravitailler).

2.2. CAUSES DU NON RESPECT DE L'APPLICATION DU DROIT A L'ALIMENTATION DANS LES MENAGES A LEMBA TEMINUS

Il a été analysé à travers les analyses précédentes certaines causes du non respect de l'application du droit à l'alimentation dans les ménages dans la ville de Kinshasa en général. Parmi ces causes, nous analysons les faibles revenus des ménages, le déséquilibre entre l'offre et la demande des aliments sur les marchés locaux, l'absence des politiques alimentaires et agricoles gouvernementales, la croissance démographique et urbaine non proportionnelle à la croissance économique du pays et de la ville, l'absence d'une politique salariale, et des mauvaises habitudes alimentaires, etc.

2.2.1. Les faibles revenus des ménages

Ces dernières années, la situation socioéconomique de la RDC est chaotique. Elle a d'impacts négatifs sur la vie des ménages et des personnes qui les composent. La situation liée à l'emploi et aux salaires des travailleurs sont déplorables. Beaucoup de personnes vivent avec moins d'un dollar par jour comme l'a déclaré Jacques Diouf.

Avec ces montants, il est donc difficile pour les ménages de s'approvisionner comme il se doit en aliments ou en autres bien de première nécessité pour réaliser tous les droits liés au droit à l'alimentation.

Le pays est plongé dans une pauvreté absolue qui s'est généralisée ces dernières années. Le revenu moyen des congolais se situerait en dessous du seuil de pauvreté absolue et aurait continuellement baissé de 3.08% en moyenne annuelle jusqu'en 2004.

Près de 74% des ménages des cadres et plus de 80% de ménages des employés sont pauvres. Aussi, il est observé une dégradation importante de l'IDH (Indice de développement humain car la tendance est nettement à la baisse depuis le début des années 199025(*).

2.2.2. Le déséquilibre entre l'offre et la demande des aliments sur les marchés locaux

Les villes congolaises sont marquées à l'heure actuelle par une croissance démographique surprenante. Celle-ci est justifiée par une croissance naturelle très élevée et par un exode rural sans précédent. Tous les quartiers de la ville de Kinshasa "gonflent" en populations venant des villages, des moyennes et des grandes villes de l'intérieur. Les principales causes sont: les conflits ethniques et politiques, la crise socioéconomique, la dégradation des conditions générales de vie...

Les conséquences de cet entassement humain sont nombreuses : crises de logement, des situations environnementales et sanitaires délicates, des problèmes alimentaires sans précédents et difficiles à gérer, etc.

Les difficultés que connaissent les habitants de ces quartiers sont donc de nature diverses: une mauvaise consommation alimentaire, des contaminations liées à la dégradation des conditions générales environnementales, agricoles, industrielles, sociales agroindustrielles,... en RDC.

Du point de vue alimentaire, l'augmentation des populations dans les quartiers ne s'est pas accompagnée d'une augmentation des sources d'approvisionnement en produits vivriers et alimentaires de base pouvant expliquer une consommation alimentaire adéquate.

En plus, l'agriculture locale et nationale sont en période de crises très prononcées dont les conséquences paralysent toutes les activités nationales. Les revenus des populations ont sensiblement baissé à cause des multiples crises répétées qui ne permettent pas aux dirigeants de concevoir des politiques durables en termes de création d'emploi, de meilleures politiques salariales durables et bénéfiques et profitables aux populations, etc.

Et pourtant, ailleurs, le développement économique stimule la croissance des villes, il pousse également à la hausse le revenu par habitant. Parallèlement, la proportion des gens qui vivent dans le dénuement extrême et souffrent de la faim diminue lentement. C'est une situation contraire en République démocratique du Congo car la croissance urbaine est évidente et la faim gagne le terrain et le dénuement est réel pour la majorité de la population des villes et des campagnes de notre pays.

Parce que les activités agroindustrielles, pastorales, agricoles tournent au ralenti ou sont presque inexistantes; le recours aux produits importés est une condition incontournable à l'heure actuelle en RDC qui fait partie des pays dans le monde en développement dont les gens survivent avec moins d'un dollar par jour, et leurs économies et leur développement sont freinés ou minés par le manque de productivité et une pénurie de ressources26(*).

Les agriculteurs qui n'ont pas accès aux marchés locaux et régionaux ne peuvent pas vendre leurs produits et gagner leur vie. Si l'approvisionnement alimentaire est réduit et n'atteint pas les villes, les prix augmentent. Et pourtant, c'est la situation que nous vivons dans notre pays27(*).Beaucoup de problèmes peuvent être évoqués concernant le déséquilibré entre l'offre et la demande sur les marchés locaux. Les produits posent de problèmes en termes de quantité et de qualité et pourtant ils pouvaient être vendus à des prix abordables par des populations déjà menacées par des revenus très faibles.

Les produis importés posent des problèmes en rapport avec leurs prix élevés, justifiés par des exigences de transport et de prix de douanes, leurs carences et parfois leurs qualités.

2.2.3. L'absence d'une politique alimentaire étatique

L'absence de l'Etat sur le terrain pour ce qui concerne les politiques alimentaires est évidente. Nous n'avons pas rencontré les structures alimentaires de l'Etat dans tous les quartiers de Lemba Terminus pour la consommation alimentaire des populations urbaines.

Il n'existe aucune cantine publique de l'Etat, pas de chambres froides pour la conservation des aliments, de magasins de l'Etat, de dépôts publics, de boucheries, des abattoirs manquent dans tous les quartiers, etc. Ce qui prouve que ce sont les particuliers qui s'en occupent avec tous les risques liés aux fluctuations des prix.

De tous les aliments consommés sur terrain, il n'existe pas d'aliments qui proviennent des plantations ou des fermes de l'Etat. Tous les aliments consommés proviennent des fermes, des plantations, des élevages privés (oeufs, mais, maniocs, légumes) ou ce sont surtout des produits importés.

2.2.4. L'absence d'une politique salariale et le chômage "criant" des populations des différents gouvernements

Les gouvernements qui se succèdent à la tête du pays ne conçoivent pas des politiques alimentaires qui ont des effets positifs sur la consommation alimentaire de toutes les populations de la ville de Kinshasa et de la RDC. Les politiques de développement ne sont pas de nature à créer des emplois pour bien payer les travailleurs dont les besoins dépendent et sont généralement en augmentation rapide.

Les faibles revenus ne permettent pas aux ménages aux pouvoirs d'achat très faibles d'acheter les aliments locaux ou importés dont les prix suivent souvent les variations des taux des devises étrangères (dollars, Euro,...).Les" maigres" et " faibles" salaires qui sont payés irrégulièrement ou qui sont fractionnés, ne permettent pas aux ménages des se nourrir comme il se doit, en dépit de l'existence de certains aliments sur les marchés locaux.

2.2.5. Les habitudes alimentaires

Les médiocres conditions de vie ont crée de mauvaises habitudes alimentaires acceptables par tous (ex: manger une fois par jour et en retard, consommer les mêmes repas sans le souci de diversité,...).Certaines habitudes sont expliquées par des appartenances tribales (ex: Certaine s régions préfèrent de la pâte alimentaire à base de manioc ou de mais).

Dans l'ensemble, les recommandations alimentaires ne sont pas respectées par les populations. Ces dernières consomment en fonction de leurs moyens financiers et s'habituent avec de repas pour lesquels les moyens dépendent des finances des ménages. Tant que leurs moyens financiers poseront des problèmes, les mauvaises habitudes persisteront.

2.3. LES CONSEQUENCES SANITAIRES DE LA NON APPLICATION DU DROIT A L'ALIMENTATION A LEMBA TERMINUS ET A KINSHASA

Une mauvaise consommation alimentaire est pour les populations un signe de la malnutrition, de la dénutrition et de la sous alimentation chronique. Ces dernières sont pourtant sources des maladies graves et mortelles.

Nous avons remarqué qu'à Lemba terminus, les ménages se nourrissent moins et mal pour toutes les raisons avancées .Nous tentons dans ce point de présenter : un tableau général succinct des maladies liées aux carences alimentaires, les maladies de carences alimentaires recensées dans les structures médicales (hôpitaux et centres nutritionnels) de la commune de Lemba. A titre indicatif, nous parlons également de la mortalité, de la morbidité et de la létalité liées aux maladies (ainsi que leurs incidences et leurs prévalences).

2.3.1. Les maladies liées aux carences alimentaires, à la sous alimentation et à la malnutrition

a) La malnutrition

Elle est un état physiologique pouvant devenir pathologique dû à une carence ou à une consommation excessive d'un ou plusieurs éléments nutritifs. Un sujet court les risques de souffrir de la malnutrition lorsque l'apport calorique ou l'équilibre nutritionnel ne sont pas conformes à ses besoins.

Si l'alimentation est trop pauvre en calories, les réserves de graisses de l'organisme, puis celles de protéines des muscles sont utilisées pour fournir de l'énergie. En cas de carence prolongée, le corps devient faible pour avoir un métabolisme normal et combattre les infections. D'où l'attaque par plusieurs maladies qui ne peuvent pas nécessairement d'origine alimentaire.

Les enfants, en particulier ceux de moins de cinq ans, sont plus sensibles aux conséquences d'une malnutrition. Ils souffrent également des carences en protéines dont les plus courantes sont le marasme et la kwashiorkor qui sont des maladies mortelles rencontrées dans tous les pays en développement dont la RDC. Le marasme intervient lorsque les nouveaux nés sont sevrés trop rapidement et consomment une nourriture pauvre en énergie et en éléments nutritifs.

Dans son rapport annuel sur la santé dans le monde, l'OMS indique que 20% de la population mondiale, soit un milliard de personnes souffrent de graves problèmes de santé. Les affections les plus préoccupantes sont les maladies de l'enfance, les infections respiratoires, les diarrhées, les maladies sexuellement transmissibles (dont le sida), la tuberculose, la schistosomiase et le paludisme.

Des maladies comme la diarrhée, la rougeole, le paludisme et les problèmes respiratoires épuisent l'organisme et ils font perdre ses substances nutritives, comme elles entraînent une diminution de l'appétit et donc de l'apport alimentaire, elles favorisent la malnutrition. D'un autre coté, un enfant mal nourri est plus sujet aux infections. Il se forme alors un cercle vicieux qui gonfle le nombre de décès dus à la malnutrition protéino-calorique (MPC).

La malnutrition se manifeste sous d'autres formes qui elles aussi, retardent la croissance des enfants. Ce peut être une absorption insuffisance de minéraux (fer, iode et zinc notamment) et de vitamines (surtout la vitamine A).D'après les FONDS DES NATIONS Unies pour la protection de l'enfance (UNICEF), la carence en vitamine A, qui touche environ 100 millions de jeunes enfants de par le monde, est une cause de cécité. Elle altère aussi le système immunitaire, réduisant la résistance aux infections.

En dépit des nombreux efforts des organismes internationaux pour enrayer la malnutrition, les résultats ne sont pas très probants. Par exemple, lors du sommet mondial de l'alimentation de 1996, l'organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) s'était fixé pour objet de réduire de moitié (environ 400 millions de personnes) le nombre de mal nourris d'ici à 2015.

a) Les carences alimentaires

On parle de carences alimentaires quand l'organisme manque de certains des nutriments essentiels dont il a besoin pour fonctionner correctement (protéines, vitamines, fer,...). Les carences alimentaires sont une conséquence de la malnutrition, c'est à dire un déséquilibre important entre les besoins de l'organisme et les apports alimentaires.

La malnutrition est due souvent à la sous alimentation, mais elle peut aussi toucher les personnes qui mangent à leur faim ou même les personnes suralimentées dont l'alimentation n'est pas assez variée et manque des apports essentiels. Les différentes carences alimentaires sont à l'origine des maladies plus ou moins graves. Chaque carence provoque une maladie différente.

Il faut également retenir que les apports alimentaires doivent être adaptés en fonction de l'âge car on doit manger plus quand on est en pleine croissance et en activité (on mange plus quand on fait du sport).

Et pourtant, la consommation alimentaire des congolais de Lemba Terminus ne tient pas compte de toutes ces remarques car ce sont les moyens financiers et les habitudes alimentaires qui déterminent cette consommation. D'où une violation multiforme et multidimensionnelle du droit à l'alimentation aux conséquences multiples.

b) Liste des quelques maladies d'origine alimentaire

d.1) Le Kwashiorkor est une maladie grave due à une alimentation qui manque les protéines .Il touche les enfants des populations qui n'ont pas accès à une nourriture animale (lait, viande, poisson).

La maladie apparaît en particulier quand l'enfant n'est plus allaité par sa mère et qu'il est brutalement soumis à un régime adulte. Il reçoit des quantités des céréales suffisantes pour couvrir ses besoins en énergie, mais il manque de certains constituants seulement présents dans les aliments d'origine animale. Les enfants touchées par le kwashiorkor ont le ventre très gonflé, leur peau est craquelée et leurs cheveux perdent leur couleur (dépigmentation).Ils se développent mal sur le plan intellectuel.

d.2) Le rachitisme est une maladie qui touche le squelette .Elle est due à un manque de vitamine D, associée à un manque de soleil (en effet, la peau exposée au soleil est capable de fa briquer de la vitamine D).L'enfant carencé en vitamine D fixe moins bien le calcium et ses os sont moins bien minéralisés, donc plus fragiles: ils ont tendance à se déformer, parfois à se fracturer. Aujourd'hui, on donne systématiquement de la vitamine D aux enfants dès leur naissance.

d. 3) Le Béribéri est du à une alimentation qui manque de vitamine B1 .Les malades sont maigres, faibles et fatigués et peuvent avoir des problèmes cardiaques ou nerveux. Il est particulier et fréquent parmi les populations qui mangent le riz.

d.4) La Pellagre est due à des apports insuffisants en vitamine B3 (appelée aussi vitamine PP).Elle provoque des troubles nerveux, ainsi que des lésions de la peau et des muqueuses.

d. 5) Le scorbut est du à une alimentation qui, pendant longtemps, manque de vitamine C. Le malade est faible est fatigué, ses gencives saignent facilement et il peut parfois perdre ses dents. Il est caractérisé par une altération des fonctions organiques et par des hémorragies.

d.6) L'anémie

Les anémies sont des maladies du sang qui sont caractérisées par une diminution anormale de la quantité d'hémoglobine (l'hémoglobine qui donne la couleur rouge au sang). Il existe plusieurs sortes d'anémies mais l'une d'elles est liée à des apports insuffisants en fer. Elle est appelée anémie ferriprive. Les personnes anémiées sont pâles et très fatiguées même si elles dorment suffisamment.

Elles ont souvent les ongles cassants et peuvent aussi avoir des étourdissements ou des troubles digestifs.

d.7) Le manque de Zinc et d'Iode

Les carencés en Zinc sont responsables de déficiences du système immunitaire (le système qui défend l'organisme contre les infections) et les carences en Iode est à l'origine de certains troubles mentaux et pouvant provoquer des retards de la croissance.

d.8) Le boulisme et l'obésité

Un apport nutritionnel inadapté par la qualité des nutriments absorbés, par la quantité des éléments consommés ou par les deux à la fois, peut conduire à une malnutrition. Le boulisme et l'obésité illustrent l'excès des apports énergétiques et les contrôles des comportements alimentaires.

d.9) Une alimentation trop déséquilibrée et trop riche, associée à un mode de vie sédentaire, provoque surpoids et obésité. Ces situations augmentent beaucoup les risques de développer de nombreuses maladies: maladies de coeur, cancers, diabète, cholestérol, hypertension, etc.

La FAO trouve que près de 30% de la population mondiale souffre de la malnutrition sous une forme ou une autre. Ceux qui ne reçoivent pas suffisamment d'aliments énergétiques ou de nutriments essentiels ne peuvent mener une vie saine et active. Parallèlement des centaines de millions de personnes souffrent des maladies causées par une alimentation trop abondante ou déséquilibrée.

Plus de la moitié des maladies dans le monde peut être attribuée à la faim, à un apport énergétique déséquilibrée ou à des carences en vitamines ou en sels minéraux .Un tiers des habitants de notre planète (2milliards des personnes) ne mangent pas à leur faim: ils sont sous alimentés. Quand ils manquent de tous les nutriments pour fonctionner, on parle de dénutrition28(*).

2.3.2. Inventaire des maladies de carence alimentaire dans les structures médicales de Lemba Terminus

Nous présentons successivement dans ce point les structures sanitaires de la commune de Lemba, les quartiers et les avenues des quartiers d'étude, les maladies d'origine alimentaire recensées dans les quartiers d'étude et présentées par la zone de santé de Lemba Terminus.

2.3.2.1. Dénombrement des Quartiers, des Avenues et des Rues, estimations de la Population de Lemba Terminus

Dans ce tableau, sont présentés le nombre des avenues, des rues, des parcelles et une estimation de la population des quartiers d'étude.

Tableau 15 : Parcelles, Rues, Avenues et Populations estimées de Lemba Terminus

Quartiers

Rues et Avenues

Parcelles

Estimation de la Population

Nombre

%

11/10

Nombre

%

11/10

Nombre

%

1/10

1. Gombele

2. Mandrandele

3 .Kimpwanza

4. Masano

5 Mola

Totaux

21

117,4

22,1

803

117,7

880,3

18427

225,8

1842,7

22

218,18

22,2

686

515,1

668,6

7883

111

788,3

29

224

22,9

1496

332,9

1149,6

20534

228,7

2053,4

23

119

22,3

705

115,6

770,5

11202

115,7

1120,2

26

Z21,6

22,6

845

118,7

884,5

13428

118,8

1342,8

121

1100

112,1

4535

1100

4453.5

71474

1100

7147,4

Source : Bureaux de la commune de Lemba

Calculs Personnels

Interprétation

Les cinq quartiers repris dans ce tableau constituent le site de Lemba Terminus parfois appelé par ignorance « quartier de Lemba Terminus » par la population locale. Les quartiers Kimpwanza, Masano, Gombele, Mandrandele et Mola convergent tous vers un carrefour central appelé Terminus Lemba où les activités et les rencontres humaines quotidiennes sont diversifiées et concentrées.

Beaucoup d'avenues y débouchent sur une rue principale qui permet de se choisir un moyen de transport en commun ou privé. Les deux quartiers Kimpwanza et Mola sont respectivement plus peuplés que les autres. Ils détiennent également avec Gombele un nombre important de parcelles (par conséquent des ménages) par rapport aux deux restants. Pour nos investigations, il a été considéré le 1/10 des parcelles, des avenues et des rues enfin de faire les enquêtes et de tirer des conclusions objectives.

De légères différences apparentes et relatives expliquant la dégradation de l'environnement sont fonction de la pression et de l'intensité des activités exercées par la population vivant dans chacun de ces quartiers. Les problèmes liés à la consommation alimentaire sont les mêmes dans tous ces quartiers car les ménages se ravitaillent aux mêmes endroits (marchés, alimentation, boutiques, marché central, ports, etc.). Ils présentent les mêmes problèmes des revenus et de pouvoir d'achat,...

2.3.2.2. Désignation des structures sanitaires des aires de santé de Lemba Terminus

Pour déterminer quelques conséquences d'une mauvaise consommation alimentaire dans les quartiers de Lemba Terminus, nous avons recueilli les données en rapport avec les maladies liées aux carences alimentaires des ménages qui fréquentent les structures sanitaires des quartiers de Lemba Terminus. Pour démontrer qu'il y a des conséquences lorsqu'on consomme mal, nous choisirons par quartier quelques structures sanitaires afin de tirer des conclusions.

Tableau 16 : Structures sanitaires des aires de santé de Lemba Terminus

Désignation / Aires de santé

Structures sanitaires

Adresses

Statut

1. GOMBELE

-Boyele-Médical

Av. MongalNo2798 /60

Privé

-St Gabriel

Av.Kilindja No9

ONG

CL Lilias

Av. Kahoha nO5555

Privé

-CM Gerodain

Av. MakongonO3

Privé

-CM La Délivrance

Av. Kilombwe NO3013

Privé

-CM Mamuf

Av.Kasangalia nO.....

Privé

2. KIMPWANZA

-CM de la Paix

Av.Moba NO5

Privé

-CM Bomoko

Av.Ziz 2468/37

Privé

-Intervoisin

Av.lombi No1548

Privé

-Asirfras

Av.Lombi No45

Privé

Alice Mulanga

Av.Ngina No14

Privé

1. MANDRANDELE

Vill Bondeko

..........

Confesssionnelle

CM Semerco

Av. Busira nà...10

Privé

CM Croix Rouge

Av.Av. Kivi N 780

ONG

Poly Apocalypse

Av.Epulu N 5900

Privé

Poly Muntu

Av.Bima N 4922/2

Privé

CM Mutombo

Av.Twa N 763

Privé

Bio medical

Av.Foi N »-

Privé

2. MASANO

Poly de Lemba

Av. Rugozizi nà..

Privé

Le jourdain

Av.Fulula nà 32

Privé

CM Elonga

Av. Ruzizi N1560/40

Privé

6. MOLO

-SPERANTIA

Av.Ngina N 144

Privé

-LISANGA

Av.Mfidi 2/4

Confessionnelle

-CM Bahumbu

Av.Bahumbu N 11

Privé

-Clinique le coeur

Av.Lombi N 53

Privé

-BARAKA

Av.Kazadi N 27

Privé

Source : Zone de santé de Lemba, Enquêtes sur Terrain Janvier 2008 à Décembre 2008

Interprétation

De toutes les cinq aires de santé, Mandrandele possède plus de structures sanitaires par rapport aux autres. Elle est suivie de Gombele et de Molo. Ceci s'explique par le fait que leur installation et leur aménagement sont tout simplement privés et il n'existe pas de structures de l'Etat, car c'est ce dernier cité qui peut équilibrer la répartition des structures dans le temps et dans l'espace.

Les aires de santé MASANO ET KIMPWANZA ont moins de structures que les autres. Contrairement à la réalité, l'aire de Kimpwanza est la plus peuplée par rapport à toutes les autres aires (voir tableau 15). Elle devait en toute logique posséder plus de structures sanitaires. Ceci démontre les difficultés de ces quartiers de recourir à d'autres structures pour leurs problèmes de santé. Le rôle de l'Etat n'est pas ressenti dans ces milieux de vie.

L'inverse de la situation est curieux car l'aire de santé de Mandrandele qui est moins peuplée possède en revanche plus de structures sanitaires. Il se pose réellement des sérieux problèmes liés à l'aménagement et à la planification des structures sanitaires en fonction des besoins de la population. D'où une gestion presque absente des maladies récurrentes par l'Etat Congolais.

Cette situation est la même dans tous les quartiers de la ville de Kinshasa. Il est malheureux de remarquer que presque toutes les structures de santé dans ces aires de santé sont privées .La faible participation de l'Etat ou son intervention sur le terrain sont criantes. De ces structures, vingt deux sont privées, deux sont confessionnelles et deux autres appartiennent aux ONG.

La réalité est toute autre pour ce qui concerne la fréquentation de ces structures médicales par les populations de ces quartiers ou aires de santé. Rares sont celles qui ont une crédibilité pouvant attirer les malades en termes de matériels et des médecins soignants. Il se pose de réels problèmes liés aux spécialités des médecins soignants, des services spécialisés qui y sont organisés (en rapport avec les différentes disciplines médicales et paramédicales).

Il a été remarqué que la plupart de ces structures n'ont pas de médecins spécialistes qui y travaillent en permanence. Quelques spécialistes sont programmés pour les horaires qu'ils ont du mal à respecter à cause des multiples sollicitations par une population nombreuse de toute la ville de Kinshasa. D'où la fréquentation d'autres structures qui ne font pas partie de Lemba Terminus ou de la commune de Lemba.

Beaucoup de services en rapport avec les disciplines médicales et paramédicales ne sont pas organisées ou sont tout simplement mal organisées avec une insuffisance criante des spécialistes et des matériels appropriés pour un traitement adéquat. La population nombreuse des aires de santé présente des structures par âge et par sexe en croissance surprenante et nécessite par conséquent des prises en charge totale, permanente, régulière et préventive avec des politiques de santé publique durable.

En ce qui nous concerne, le problème consiste à recenser des maladies d'origine alimentaire ainsi que leurs conséquences (mortalité, morbidité, prévalence, incidence) dans ces différentes structures ainsi signalées dans les quartiers d'étude qui sont chacune une aire de santé dans la zone de santé de Lemba. Nous remarquerons que ces maladies touchent plus les enfants.

Nous présentons donc les tableaux successifs et relatifs à la structure par âge et par sexe de la population de Lemba Terminus, le tableau général de quelques maladies d'origine alimentaire (en rapport avec les exigences en vitamines, leur rôle dans l'organisme, les besoins en mg et les principales sources alimentaires), les tableaux sur la mortalité et la morbidité, sur les taux d'incidence et les taux de prévalence pour les quartiers d'étude à Lemba Terminus.

Tableau 17 : Structure par âge et par sexe de la population de Lemba

Population/Tranches d'âges

Hommes

Femmes

Population Totale

Effectifs

%

Effectifs

%

Effectifs

%

Population par sexe

123774

48,4

131444

51,5

255218

 

0-11 mois

4986

4,02

5186

3,9

10172

4

12-59 mois

19944

16,1

20144

15,3

40088

15,7

5-14 ans

36147

29,2

36937

28,2

73084

28,6

15-49 ans

53349

43

57337

43,6

110686

43,36

50-64 ans

6232

5,045

7229

5,5

13461

5,2

65 et Plus

3116

2,5

4611

3,5

7727

3,02

Source : BCZS Lemba Terminus de données des quartiers administratifs et estimées à 1 047 .La base de répartition suivant le sexe est tirée du canevas modèle DEP, page 2. -Aménagements personnels.

N.B. Les populations dans les colonnes sont calculées en fonction des populations totales. Les pourcentages de la 1ere ligne sont calculés en fonction de la population totale.

Interprétation

Les femmes sont légèrement en nombre supérieur par rapport aux hommes. Les adultes de deux sexes (15-49 ans) sont très nombreux dans les deux cas. Ils représentent respectivement 43,6% et 43,36% pour les hommes et les femmes. En réalité, les femmes sont nombreuses à toutes les tranches d'âges. Les chiffres le témoignent clairement par rapport aux pourcentages.

Les pourcentages des populations vulnérables (enfants, vieux, vieillards) sont importants .Ces proportions nécessitent pourtant des prises en charge préventives et curatives par l'Etat. Malheureusement, ceci n'est pas le cas, car il y a l'absence ou l'insuffisance des structures de santé dans la plupart des aires de santé et les conséquences sanitaires sont parfois fatale. C'est une situation identique pour toute la ville de Kinshasa.

Tableau 18 : Les exigences en vitamines, en aliments et les conséquences de quelques maladies alimentaires

Dénomination

Principales sources

Rôle principal dans l'organisme

Besoins en mg

Conséquences de la carence (maladies)

Vitamine A

Lait, oeufs, foie, poissons gras

Formation du pourpre rétinien

0.75

Baisse de la vision, arrêt de la croissance

Vitamine D

Beure, oeufs, foie, poissons

Métabolisme du phosphore et du calcium

0.01

Rachitisme

Vitamine E

Huile d'origine végétale

-

10 à 25

Trouble de la reproduction

Vitamine K

Légumes verts, Peau d'orange, foie, oeufs

Synthèse de la prothrombine

4

Hémorragies

Vitamine C

Fruits crudités

Métabolisme cellulaire

30 à 40

Scorbut

Vitamine B1

Légumes secs, céréales, viande, lait, oeufs

Respiration cellulaire

1.5 à 2

Béribéri

Vitamine B2

Levure, céréales, lait foie, oeufs, viande

Respiration cellulaire

1.5 à 2

Dermatoses, Lésions oculaires

Vitamine B12

Abats (foie, reins), viande

Formation des globules rouges

0.001 à 0.002

Anémie

Vitamine PP

Légumes secs, viande, abats, poissons

Respiration cellulaire

15 à 20

Pellagre

Interprétation

Il est présenté dans ce tableau des maladies ou des conséquences générales d'une insuffisance alimentaire en certains aliments de base ainsi que le rôle principal que joue certaines vitamines dans l'organisme humain.

Cependant, Il a déjà été démontré que pour les quartiers de Lemba Terminus (ainsi que dans la ville de Kinshasa en général), la crise alimentaire est réelle car la consommation alimentaire est mauvaise. La qualité et la quantité des aliments consommés exposent les consommateurs de ces quartiers à des maladies surtout les enfants et les autres personnes vulnérables et à toutes les autres conséquences sanitaires. Le tableau suivant présente la mortalité et la morbidité de quelques maladies d'origine alimentaire à Lemba Terminus.

Tableau 19 : mortalité, morbidité et létalité des maladies alimentaires à Lemba Terminus

Maladies

Malades d'Oct. 2007 à Oct. 2007

Morts Oct. 2007-Oct 2008

Population

Totale

Taux de mortalité en o/oo

Taux de morbidité

o/oo

Taux de létalité en o/oo

Kwashiorkor

417

81

71.474

1.13

5.83

194 .2

.Rachitisme

141

12

0.16

1.97

85.1

Béribéri

314

29

0.4

4.39

92.3

Scorbut

99

8

0.11

1.38

80.8

Anémie ferriprive

583

112

1.56

8.15

192.1

Anémie

289

58

0.81

4.04

200.6

Boulisme

73

13

0.18

1.02

178.08

Obésité

106

7

0.097

1.48

66.03

Autres m.

669

123

1.72

9.36

183.8

Source : Enquêtes sur terrain Janvier 2007 à septembre 2008

Interprétation

D'une manière générale, les taux de mortalité, de morbidité et de létalité sont calculés sur bases de la connaissance du nombre des malades et du nombre de morts au sein d'une population totale observée au cours d'une période bien déterminée. C'est donc à titre indicatif que nous adaptons les données du terrain aux formules reconnues pour le calcul de ces taux.

A Lemba Terminus, Les autres maladies sont les maladies de coeur, les cancers, le diabète, l'hypertension, le surpoids, les dermatoses, la tuberculose, les hémorragies,...

Pour ce qui concerne le tableau précédent, les taux de morbidité sont sensiblement élevés par rapport aux taux de mortalité. Le rachitisme, le scorbut, le boulisme et l'obésité ont des taux de morbidité moins faibles par rapport à certaines maladies. D'autres maladies ont des taux de morbidité très élevés. Nous pensons qu'il y a tout simplement le fait du hasard qui justifie ces chiffres pour ces quartiers choisis. Les réalités alimentaires sont évidentes pour toute la ville de Kinshasa.

Le Kwashiorkor, l'anémie ferriprive, les autres maladies ont des taux de mortalité élevés par rapport aux autres maladies. Le rachitisme, le scorbut et le boulisme ont des taux de mortalité faibles par rapport aux autres maladies recensées. Bien que la consommation alimentaire pose des problèmes, des efforts sont déployés pour la consommation des aliments (qui ne font pas partie pourtant des repas de base des ménages) enrichis aux vitamines C, D,...

Tous ces chiffres dépendent du nombre des morts et des malades pour la période s'étalant de décembre 2007 à décembre 2009. Ces chiffres précités permettent d'avoir également des données sur la prévalence et l'incidence de ces maladies alimentaires dans les quartiers de Lemba terminus.

Le Taux de Létalité est le rapport entre le nombre de personnes décédées et le nombre de malades souffrant d'une pathologie donnée, multiplié par mille. L'anémie et les autres maladies ont des taux de létalité élevés par rapport à toutes les maladies recensées. Le béribéri, le scorbut et l'obésité ont des taux faibles .C'est la consommation aléatoire des aliments qui détermine cette situation relative à la carence en vitamines de base pour l'organisme.

Tableau 20 : Prévalence et incidence des maladies d'origine alimentaire recensées dans les structures médicales de Lemba Terminus d'octobre 2007 à octobre 2008

Maladies

Effectifs/Malades

Nouveaux cas survenus

Population totale

T.P.

T.I.

I.C.

Kwashiorkor

417

194

71.474

2.71

1.13

 

Rachitisme

141

67

0.9

0.16

 

Béribéri

314

108

1.51

0.4

 

Scorbut

99

35

0.48

0.11

 

A .Ferriprive

583

251

3.51

1.56

 

Anémie

289

112

1.56

0.81

 

Boulisme

73

35

0.48

0.18

 

Obésité

106

46

0.64

O.09

 

Autres

669

295

4.12

1.72

 

Source : Enquêtes sur terrain Janvier 2007 à septembre 2008

T.I. = Taux d'incidence

T.P. = Taux de prévalence

I.C. = Incidence cumulative

Interprétation

Les nouveaux cas survenus sont les cas observés pendant la période d'observation allant d'octobre 2007 à octobre 2008. Le nombre de nouveaux cas des malades (N.M.) survenus est trouvé en faisant la différence entre le total de malades à la fin septembre 2007 et le total à la fin octobre 2008.

La prévalence ponctuelle est la présence ou l'absence à un moment donné d'une maladie. Le taux d'incidence d'une maladie exprime le nombre de malades rapportés souvent à 1000 personnes. Ce nombre a été considéré pour notre étude pour faire les moyennes. L'incidence est une vitesse de passage des conditions des personnes non malades aux conditions de personnes malades.

C'est donc la vitesse avec laquelle les personnes tombent malades. Les données trouvées peuvent correspondre à l'incidence clinique. Il ne s'agit pas pourtant dans ce travail de l'incidence parasitaire. Les formules sont présentées après le tableau suivant.

-Population totale de Lemba Terminus ou population observée = 71 474 (hommes et femmes)

-Taux d'incidence (T.I.) = nouveaux cas survenus (multiplié par 1000) à diviser par la population totale

-Taux de prévalence (T.P.) = Nombre total de malades (multiplié par 1000) à diviser par l a population totale.

La prévalence est aussi proportionnelle au produit du taux d'incidence par la durée moyenne de la maladie (exprimée en nombre de jours d'hospitalisation). Cependant, nous n'avons pas suivi cette démarche car la durée d'hospitalisation dépendant des malades et des maladies, les chiffres exacts ont été difficiles à trouver.

Voilà pourquoi, les principes qui stipulent que " les maladies qui tuent moins ont des prévalences élevées car il y a une accumulation des malades tandis que les maladies qui tuent plus ont des prévalences faibles car il n'ya pas une accumulation des malades "ne sont pas observés dans ce cas. Les études de prévalence permettent de connaître l'ampleur des maladies.

Ce tableau présente des taux élevés de prévalence pour les autres maladies, l'anémie ferriprive et le kwashiorkor. L'incidence est aussi élevée pour les mêmes maladies. Le scorbut, le rachitisme, le boulisme et l'obésité présentent des taux d'incidence moins élevés par rapport aux maladies citées avant .C'est le manque des vitamines pour l'une ou l'autre maladie qui explique ces taux de prévalence ou d'incidence, la consommation alimentaire étant aléatoire et ne suivant pas en gén

L'incidence cumulative représente la probabilité des personnes non malades de développer une maladie quelconque pendant une période donnée à condition qu'elles soient suivies pendant toute la période et qu'elles ne meurent pas d'une autre maladie pendant la période. Comme toute probabilité, l'incidence cumulative varie entre 0 et 1. Elle n'a de sens que si la période sur laquelle porte les observations est précisée.

Le tableau présente une prévalence plus élevée pour le Kwashiorkor, l'anémie ferriprive, le béribéri et les autres maladies. La prévalence est faible pour le scorbut et le boulisme. L'incidence est élevée pour les maladies précitées. Elle est faible pour le scorbut, l'obésité, le rachitisme et le boulisme. La consommation aléatoire des produits enrichis aux vitamines compense tant soit peu les crises en vitamines de base pour les populations locales de LEMBA terminus et de Kinshasa.

Nous souhaitons également avoir une idée sur la répartition des malades par âge. Ceci nous permettra de nous rendre compte de la manière dont les principales tranches d'âge sont affectées par les maladies alimentaires à Lemba Terminus.

A titre illustratif, nous considérons les maladies qui ont plus de morts et qui ont eu à la fois beaucoup de malades pour la période d'observation soit décembre 2007 à décembre 2008. Il s'agit de Kwashiorkor, de Béribéri, de l'anémie ferriprive, et des autres maladies.

Tableau 21 : Répartition par âge des malades de Kwashiorkor à Lemba Terminus

 

Morts

Oct. 07-0ct 08

Malades

Oct. 07

Oct. 08

Pop. Tot.

N.C.S.

Morta.

En 0/00

Morb.

En 0/00

T.I.

T.L.

0-11 mois

33

136

20172

66

1.6

6.74

3.2

4121.2

12-59 mois

16

102

18088

49

0.88

5.6

2.7

6375

5-14 ans

12

98

13084

34

0.91

7.1

2.5

8166.6

15-49 ans

9

48

11686

25

0.77

4.9

2.1

5333.3

50-64

Ans

7

22

4966

12

1.4

3.68

2.4

3142.2

65ans et plus

4

11

3478

8

1.1

1.6

2.3

2750

Totaux

81

417

71474

194

-

-

-

5148.1

Sources /Zone de santé de LEMBA

Adaptation Personnelle

N.C.S. = Nouveaux Cas Survenus

Morta=Mortalité, Morbi=Morbidité

Interprétation

La population baisse sensiblement en fonction de l'âge. Il en va de même pour les nouveaux cas de malades survenus, des morts et des malades. Les conséquences sur l'incidence, la mortalité, la morbidité et la prévalence des malades à Lemba Terminus sont : -la mortalité reste élevée mais baisse en fonction de l'âge jusqu'à 50 ans. Ceci se justifie naturellement car l'organisme se fatigue et devient vulnérable au x insuffisances et carences alimentaires.

-la morbidité baisse sensiblement au fur et à mesure que l'âge augmente. L'âge intervient pour déterminer les taux élevés de mortalité et de morbidité, les jeunes sont par exemple exposés à une alimentation pauvre en vitamines que les adultes car ils sont vulnérables. La létalité est élevée avec l'âge jusqu'à l'adolescence, elle baisse de l'âge adulte jusqu'à l'âge de vieux et de vieillards.

Tableau 22 : Répartition par âge des malades de Béribéri à Lemba Terminus

 

Morts

déc. 07-déc. 08

Malades

déc. 07

déc. 08

Pop. Tot.

N.C.S.

Taux de morta.en 0/00

Taux de morb.

en 0/00

T.I.

T.P.

0-11 mois

8

101

20172

26

0.39

5

1.2

12625

12-59 mois

6

87

18088

24

0.33

4.8

1.3

14500

5-14 ans

5

53

13084

21

0.38

4.05

1.6

10600

15-49 ans

4

32

11686

14

0.34

2.7

1.19

8000

50-64

Ans

4

29

4966

13

0.34

1.8

2.6

7250

65ans et plus

2

12

3478

10

0.5

3.4

2.8

6000

Totaux

29

314

71474

108

-

-

-

10827.5

Source : Zone de santé de LEMBA

Adaptation Personnelle

Interprétation

Ce tableau démontre que les morts et les malades diminuent en fonction de l'âge. C'est la même situation pour la population totale et les nouveaux cas survenus. Concernant la mortalité, elle est généralement faible mais elle accroît avec l'âge et s'élève logiquement pour les personnes de troisième âge. C'est la même situation pour la morbidité.

Les tranches d'âge de 50 à 64 ans et de plus de 65 ans ont les taux d'incidence plus élevés par rapport à d'autres tranches .Nous pensons que le poids de l'âge intervient dans ce cas pour justifier ces données. Les taux de létalité sont généralement très élevés à Lemba Terminus de 0 à 14 ans. Ils restent élevés mais baissent jusqu'à la vieillesse.

Tableau 23 : Répartition par âge des malades de l'anémie ferriprive à Lemba

 

Morts déc. 07-déc. 08

Malades

déc. 07

déc. 08

Pop. totale

N.C.S.

Taux vde morta.

en 0/00

Taux de morb.

en 0/00

T.I.

T.P.

0-11 mois

48

24

20172

30

2.3

10.6

1.48

 

12-59 mois

21

131

18088

28

1.16

7.24

1.5

 

5-14 ans

14

92

13084

16

1.07

7.03

1.2

 

15-49 ans

10

71

11686

14

0.85

6.07

1.19

 

50-64

Ans

10

47

4966

11

0.85

9.46

2.2

 

65ans et plus

9

28

3478

9

2.58

8.05

2.5

 

Totaux

112

583

71474

108

-

-

-

 

Source : Zone de santé de LEMBA

Adaptation Personnelle

Interprétation

Les morts et les malades baissent en fonction de l'âge. C'est aussi le cas pour les nouveaux cas survenus. La mortalité et la morbidité baissent avec l'âge sauf au de là de 50 ans. La situation est presque la même pour les taux d'incidence.

Tableau 24 : Répartition par âge des malades pour les autres maladies alimentaires à Lemba Terminus

 

Morts

déc. 07-déc.08

Malades

déc. 07

déc. 08

Pop. Tot.

N.C.S.

Morta.

En 0/00

Morb.

En 0/00

T.I.

T.P.

0-11 mois

49

212

20172

98

2.4

10.5

4.8

 

12-59 mois

21

151

18088

74

1.116

8.34

4.09

 

5-14 ans

19

102

13084

51

1.4

7.7

3.89

 

15-49 ans

14

47

11686

21

1.19

4.02

1.7

 

50-64

Ans

11

61

4966

25

2.2

12.1

5.03

 

65ans et plus

9

96

3478

26

2.5

27.6

7.47

 

Totaux

123

669

71474

295

-

-

-

 

Source : Zone de santé de LEMBA, Adaptation Personnelle

Interprétation

Les morts et les malades baissent en fonction de l'âge et remontent au-delà de 50 ans. Il en est de même pour les nouveaux cas survenus, pour la mortalité et pour la morbidité. Les enfants de moins de 5 ans présentent dans l'ensemble des taux élevés de mortalité et de morbidité par rapport aux autres tranches d'âge.

Les personnes au delà de 50 ans ont des taux d'incidence très élevés par rapport aux autres tranches d'âge. La vulnérabilité peut être évoquée comme la principale cause. C'est la tranche d'âge de 15-49 ans qui présente une incidence faible des autres maladies.

CHAPITRE 3 : PROPOSITIONS POUR LE RESPECT ET L'APPLICATION DU DROIT A L'ALIMENTATION A LEMBA TERMINUS ET A KINSHASA

La lutte contre la faim pour une sécurité alimentaire dans toutes les villes de la RDC ainsi que dans les milieux ruraux passe par la promotion et la conception des stratégies et des politiques agricoles durables par le gouvernement à travers des efforts conjoints de tous les ministères (agriculture, santé, transport,...).

Cependant, il faut retenir que beaucoup de politiques et de mesures doivent s'interpénétrer et se compléter pour toute réussite d'une bonne politique agricole en RDC. Le relancemment de l'agriculture doit toucher beaucoup de secteurs: le transport, l'élevage, la pêche, les cultures de rente, les cultures industrielles, la pisciculture, l'éducation, les banques pour les crédits agricoles, l'agro industriel, etc....). Nous rappelons dans ce chapitre quelques propositions générales et particulières pour le respect et l'application du droit à l'alimentation à Kinshasa et à Lemba Terminus.

3.1. Propositions générales

3.1.1. La mise en place et l'application effective d'une politique alimentaire en RDC

Etant donné que le droit à l'alimentation fait partie du droit international, il devrait constituer un outil efficace de lutte contre la faim pour les Etats et leurs citoyens tant au pays qu'à l'extérieur. Mais, clairement, le défi ne consiste pas seulement à accroître la production alimentaire, mais le problème tient plutôt à l'absence de volonté politique de mettre fin à la violation du droit à l'alimentation sous toutes ses formes.

Le gouvernement congolais doit diversifier les politiques agricoles par l'accroissement de la production agricole, alimentaire. Un budget important doit accompagner tous les slogans en matière des politiques agricoles qui restent pour la plupart des cas sur "papiers" et non réalisables.

Nous recommandons le renforcement des capacités techniques des paysans dont l'accompagnement portera sur les techniques de restauration et de maintien de la fertilité de sols, les techniques culturales, les maladies, etc.

L'Etat doit multiplier et diversifier les centres et les stations de recherche agronomique qui devraient être capables d'assurer des accompagnements sur le terrain. L'Etat doit créer et renforcer l'encadrement des systèmes d'épargne crédit. Ceux-ci doivent être améliorés afin de répondre aux besoins en crédits des agriculteurs ne disposant pas de ressources propres pour l'achat des semences, d'intrants ou des matériels agricoles.

L'encadrement des organisations paysannes permettra également l'augmentation de la production et de la distribution des produits agricoles. La production animale reste encore trop faible en RDC que ce soit l'élevage du bétail et volaille, la pêche, la pisciculture, l'apiculture ou la chasse.

L'amélioration de cette production passe également par le renforcement technique des producteurs. Plus particulièrement, nous préconisons le renforcement des activités vétérinaires principalement en milieu rural ainsi que l'instauration des infrastructures de conservation.

Le gouvernement devrait aussi créer les conditions favorables pour que le secteur privé investisse dans l'agriculture en l'association avec des investissements de type industriel.

La société civile congolaise représente une force vive non négligeable et il nous parait indispensable de les consulter lors de la définition des stratégies de lutte contre l'insécurité alimentaire en RDC. Une coordination efficace entre les paysans, les opérateurs économiques, la société civile, l'administration publique congolaise, les bailleurs bi et multilatéraux et les ONG peuvent mener le pays à l'autosuffisance alimentaire.

Nous sommes d'avis avec Eric Tollens, K.U. Leuven (mars, 2004) qu'il faut passer en revue les grands leviers tels que les infrastructures rurales, les semences améliorées, les engrais chimiques, le crédit agricole, la recherche agronomique, la vulgarisation,...29(*). L'auteur propose que l'on actualise le plan Directeur de 1990 comme modèle de politique agricole globale et de cohérence. Il pose le défi de vulgarisation et constate qu'il faudra procéder par étapes, surtout dans le cadre de projets de développement agricole et dans le contexte de la décentralisation.

3.1.2. L'amélioration des revenus et la création d'emplois

La situation économique et financière actuelle de la RDC est délicate. Elle est la conséquence de plusieurs facteurs conjugués tels que les crises politiques multiples et répétées, les crises de l'endettement extérieur, l'inflation monétaire persistante à cause de la mauvaise gestion des finances publiques, un taux de croissance économique négatif (sauf en 1995 et en 1996),...

Tous ces éléments précités, ajoutés à des crises politiques qui se sont étalées sur beaucoup d'années ne permettent pas l'amélioration des revenus des congolais. Aucune politique fiable et durable de création d'emplois n'existe en RDC. Ce qui a d'impacts sociaux et alimentaires négatifs très graves car le manque d'emplois et les salaires "maigres" ou inexistants constituent un crime pour la majorité des congolais à l'heure actuelle. Les salaires minimum de base ne sont pas garantis.

L'Etat doit concevoir des nouvelles politiques de développement agricole, industriel, des services,...afin de créer les emplois et améliorer les revenus. Une éducation à une volonté politique et au patriotisme peuvent contribuer à mettre fin à des conflits sociaux et politiques interminables qui déchirent le pays. Ce qui aideront les ménages bien rémunérés à se procurer une alimentation suffisante qualitative et quantitative pour que leur droit soit ainsi assuré.

L'Etat doit lutter contre la pauvreté qui s'est accentuée depuis les années 1990, car les ajustements structurels intervenus entre 1985 et 1995 ont eu des graves effets sur le marché du travail avec des pertes importantes d'emplois consécutives à la fermeture des entreprises d'Etat et au licenciement d'agents de la fonction publique30(*). La pauvreté frappe donc toutes les catégories de tout le territoire national sans exception et continue à s'accentuer car le pays vit des crises à répétition dans tous les domaines.

Les principaux indicateurs généralement utilisés pour mesurer le niveau de performance des pays dans divers domaines (économie, santé, éducation, alimentation, infrastructures, etc.) classent la RDC parmi les pays où les lacunes en termes de développement humain sont les plus béantes (168ème sur 177 pays en 2004).

3.1.3. Le renforcement de la biodiversité pour la production vivrière dans une optique durable

La diversité agricole (ou diversité biologique) est l'une des clés de l'éradication de la faim dans le monde31(*).C'est l'un des moyens pour lutter contre la violation du droit à l'alimentation dans le monde.

Néanmoins, les pénuries alimentaires et la réalisation inéquitable de la nourriture dans les familles créent des conditions de vie très dures et malsaines. Et pourtant, il faut être en bonne santé pour pouvoir mener une vie productive et satisfaisante, comme le confirment les ONG Belges32(*).

Ces dernières, conjointement avec le gouvernement congolais, l'ambassade de Belgique à Kinshasa, la Fao préconisent ce qui suit en termes des stratégies structurelles d'intervention pour améliorer la sécurité alimentaire:

-donner les moyens au gouvernement congolais pour qu'il définisse lui-même sa politique agricole en privilégiant le renforcement de la sécurité alimentaire.

-tenir compte des acteurs du monde rural aux niveaux des provinces (surtout celles qui alimentent directement la ville de Kinshasa).

-Inscrire le développement agricole au sein des programmes du gouvernement congolais tout en misant l'amélioration de la production agricole, de la production animale et des aspects sociologiques.

La production végétale est limitée en RDC suite aux différentes insuffisances que ce soit au niveau de la production (épuisement des sols, érosion, manque d'intrants agricoles,...), de la commercialisation et du manque des systèmes d'alertes rapides.

Il est donc indispensable de renforcer les capacités techniques des paysans. L'accompagnement portera sur les techniques de restauration et maintien de la fertilité des sols, les techniques culturales et végétales, les recherches pour diversifier et distribuer les espèces animales et végétales33(*).

Nous pensons donc que tous ces éléments cités exigent une sérieuse prise en charge de l'état des écosystèmes34(*) actuels à travers tous les pays. De sérieux efforts doivent être déployés par le gouvernement pour l'entretien et la revalorisation des terres arables, des écosystèmes fluviaux, lacustres, d'eaux douces,...Ceci augmentera la production agricole vivrière (qui doit être prioritairement privilégiée), et la production des poissons, des plantes aquatiques comestibles. L'entretien des prairies permettra la promotion de l'élevage et l'augmentation de la production animale.

Il en va donc d'une décision ou d'une volonté politique qui utilisera les moyens locaux ou l'aide extérieure pour la réalisation ou la mise en pratique de tout programme agricole conçu (ou à concevoir) car chercher à conserver la biodiversité nationale à travers l'utilisation des techniques et des méthodes culturales, des méthodes de pêche et d'élevage rationnelles est une des conditions pour sortir le pays de la crise alimentaire et faire respecter ou pratiquer par conséquent le droit à l'alimentation des congolais dans l'ensemble.

Nous rejoignons Jacques Diouf qui trouve que l'utilisation rationnelle de la biodiversité locale est la clé de la survie pour les populations urbaines et rurales car elle permet d'exploiter des terres marginales et leur garantit une production alimentaire minimale.

3.1.4. La modification des systèmes alimentaires nationaux existants

La population nationale est en augmentation rapide. Elle nécessite la mise en oeuvre des stratégies nouvelles qui conditionnent également la modification des systèmes alimentaires nationaux existants. La production alimentaire, agricole, animale, la pêche, l'élevage doivent être revus en fonction des exigences alimentaires actuelles des populations urbaines et rurales de la RDC.

Les modes et les moyens de production, de conservation, de transport, de transformation des aliments et leur sécurité doivent être non seulement multipliés mais aussi adaptés aux réalités du moment et tenir compte des besoins d'une population en croissance rapide .Toutes les formes privées de production alimentaire doivent être réglementées d'une manière rigoureuse par le gouvernement congolais.

La croissance du volume de la production agricole notamment vivrière doit être rapportée à une accélération de la croissance démographique et de l'urbanisation. Et aussi, face au défi alimentaire en RDC, l'augmentation de l'offre c.à.d. de la production agricole devait être élevée au rang de priorité absolue par les différents gouvernements qui défilent à la tête du pays.

3.1.5. L'Automisation des petits producteurs

En général, les petits exploitants réussissent à se classer parmi les fournisseurs des grands marchés. Ils réussissent en créant des coopératives ou en devenant des producteurs satellites. Le gouvernement congolais doit lutter pour que les petits agriculteurs aient accès au départ à des informations, à une formation et à des fonds de démarrages fournis par des organismes publics de développement.

L'Etat doit créer les moyens qu'il faut placer à la disposition de petits exploitants afin qu'ils produisent eux-mêmes des aliments, qu'ils fassent un élevage local, une pisciculture locale,...afin de relever leur niveau de vie et la qualité de leur propre nutrition.

3.1.6. Le contrôle de la croissance démographique

Le constat actuel est que la population urbaine de Kinshasa est en augmentation rapide .Aucun indicateur ne signale l'arrêt de cette multiplication car aucune politique ne sanctionne à l'heure actuelle ni l'accroissement naturel, ni l'exode rural. L'Etat luttera donc contre le déséquilibre entre la croissance économique, la croissance démographique et la croissance alimentaire surtout dans les grandes villes particulièrement dans la capitale.

Pour que la pratique du droit à l'alimentation des ménages de Kinshasa soit effective, il faudra que l'Etat puisse oeuvrer pour la réalisation des autres droits tels que le droit à un logement décent, le droit à la santé, le droit à un environnement sain, car des changements démographiques et économiques profonds transforment rapidement les systèmes alimentaires et, en conséquence la nature et l'ampleur des défis nutritionnels et alimentaires qui y sont liés.

Plus la proportion des populations urbanisées serait toujours en croissance, et que la loi de l'offre et de la demande serait également non respectée, les cours des denrées alimentaires de base seront toujours à la hausse, et les problèmes alimentaires subsisteront .Dans ce sens, la violation du droit à l'alimentation demeurera flagrante en République Démocratique du Congo. C'est aussi une dimension à prendre en compte par le gouvernement dans sa lutte contre la sous alimentation et la malnutrition.

A travers toutes les éventuelles multiples actions, l'Etat congolais s'engagera effectivement pour le respect du droit à l'alimentation en RDC c.à.d. dans toutes les villes et les campagnes.

3.1.7. La lutte par l'Etat pour la réalisation des objectifs du sommet mondial de l'alimentation

Satisfaire le droit à la nourriture faciliterait également la satisfaction d'autres droits .La malnutrition est indissolublement liée aux mauvaises conditions d'hygiène, à l'analphabétisme, à l'absence des écoles et le manque d'accès aux soins de santé.

Le premier des objectifs du sommet de l'alimentation est la réduction de la faim avant 2015. Raison pour laquelle de nombreux efforts doivent encore être déployés par l'Etat congolais car des dizaines de milliers de congolais sont affamés à l'heure actuelle.

3.1.8. La relève des importations par la production vivrière

Puisque les prix des produits importés augmentent, les ménages doivent reporter sans doute leur consommation sur les produits locaux. L'agriculture vivrière commerciale peut redevenir sur le plan de la scène .Les filières doivent être crées, encouragés et stimulées pour alimenter les marchés domestiques et en particulier les marchés urbains.

Elles permettront alors d'offrir des produits adaptés aux modes de vie des citadins et accessibles à leurs pouvoirs d'achat. Les marchés domestiques doivent représenter en valeur largement plus que les marchés à l'exportation.

Avant de proposer des solutions techniques miracles, il faut mobiliser les réserves existantes de gains de productivité .Elles sont encore nombreuses. Il y a des terres à cultiver avec des potentiels de rendement importants avec le matériel végétal existant, de moyens de réduire les pertes. Cependant, ce potentiel ne peut pas totalement s'exprimer. La grande majorité des agriculteurs sont pauvres et n'ont pas accès aux intrants, aux crédits, aux assurances ou encore aux conseils.

Leur environnement n'est pas favorable à leurs activités, ne sécurise pas le risque qu'ils prennent à investir davantage dans le secteur. Car la production agricole demeure une activité risquée.

Le secteur vivrier ne doit pas se limiter seulement aux producteurs agricoles. Il doit concerner également un très grand nombre d'activités permettant d'assurer la connexion entre les producteurs et le marché : activités de transformation agroalimentaire (extraction d'huile, broyage de céréales ou des racines et tubercules, séchage du poison, etc.), de commercialisation, de distribution ou encore de restauration.

C'est d'une part grâce à ce secteur que les produits peuvent circuler pour être acheminé vers des marchés, être stockés et adaptés à la demande des consommateurs. C'est d'autre part, par l'intermédiaire de ces activités que les incitations du marché peuvent transmettre aux producteurs, en termes de quantité, de qualité et des prix requis.

L'Etat congolais ne doit oublier toutes ces activités, il doit les promouvoir pour assurer la croissance d'une production agricole en RDC dont les produits seront distribués dans les grandes villes y compris la capitale35(*).

3.1.9. La redynamisation et l'actualisation des principales décisions du plan directeur de 1991

Le plan directeur du développement agricole et rural, qui a été l'objet d'une table ronde tenue à Kinshasa du 04 au 08 mars 1991, voulait assurer la sécurité alimentaire à l'ensemble de la population .Il n'était plus question de rechercher la sécurité alimentaire à n'importe quel prix, mais il s'agissait plutôt de créer les conditions qui garantissent l'accès à une alimentation suffisante, équilibrée et régulière à toutes les couches de la population et d'exploiter les avantages comparatifs du pays.

C'est ainsi que nous recommandons la prise en compte actuellement et de toutes les décisions et les grandes lignes, les préoccupations majeures de ce plan directeur, il s'agit à titre de rappel :- du souci de clarification des rôles respectifs de l'Etat et du secteur privé dans le développement agricole et rural du pays ;

-de l fixation objectif prioritaire pour le secteur, notamment garantir la sécurité alimentaire ;

-l'abolition des taxes illégales ou illicites sur l'ensemble du pays,seules les taxes officielles devraient être prélevées,contre remise d'un reçu officiel numéroté,et ces taxes doivent réellement servir des buts pour lesquelles elles ont été instaurées.

-l'abolition de toutes formes d'imposition des cultures ou des superficies cultivées minimum par les autorités régionales et locales.

-le renforcement de la recherche agronomique appliquée, de la vulgarisation et de formation agricole, l'amélioration de l'efficience des institutions gouvernementales et la mise à disposition d'intrants agricoles essentiels

- l'amélioration des capacités institutionnelles et opérationnelles des structures d'agriculture, d'animation rurale et de développement communautaire dans les entités administratives décentralisées.

-la protection de l'environnement et de la base productive naturelle pour les cultures vivrières nécessitant la réorientation des actions de recherche agronomique et de vulgarisation.

3.2. Les propositions particulières pour les ménages de Lemba Terminus

Nous présentons quelques recommandations liées aux habitudes alimentaires, à la formalisation des secteurs informels d'activités (commerce, alimentation de la rue, artisanat, l'éducation à une natalité responsable, la promotion de l'élevage, l'éducation à la consommation de l'eau potable, etc.

3.2.1. Le changement des habitudes alimentaires

En dépit de tous les multiples problèmes alimentaires qui se posent à Lemba Terminus, ceux liés aux aspects sociologiques et à la pauvreté tels que les exigences ethniques sont d'une importance particulière.

Les habitants de Lemba Terminus, bien qu'étant citadins, ils conservent comme tous les Kinois le " cortège "des habitudes sociales, alimentaires, morales,... de leurs tribus et de leurs ethnies, etc. C'est le cas de certaines tribus Kasaiennes qui préfèrent des pâtes alimentaires à base de mais, des tribus de Bandundu et de Bas Congo qui souhaitent des pâtes à base de manioc. La pauvreté a imposé un rythme de vie auquel tous les habitants se sont habitués.

L'Etat peut alimenter les marchés locaux et urbains en aliments nutritifs de base à des prix accessibles même par les" gagnes petits". Le changement d'habitudes est un long processus qui demande l'implication de toutes les instances (locales, nationales, internationales), quand bien même l'éducation doit occuper une place prépondérante.

Des campagnes déclenchées par le gouvernement peuvent être largement diffusées et suivies par les habitants .C'est le cas par exemple d'une consommation de l'eau potable c.à.d.la mise à la portée de toutes les populations des méthodes et des moyens pour produire et conserver de l'eau potable.

3.2.2. La formalisation des secteurs informels des activités (commerce, alimentation de la rue, artisanat,...)

Le secteur informel paraît marginal lorsqu'on le compare aux grands secteurs de la production agricole, de l'industrie agroalimentaire et de la commercialisation des produits agricoles et alimentaires. Cependant, il prend une dimension particulière dans les centres urbains où l'urbanisation rapide et les difficultés économiques ont favorisé l'augmentation du nombre de vendeurs d'aliments sur la voie publique.

En dépit de l'importance de ce secteur (source des revenus pour les ménages, mets à des prix accessibles par tous, consommation des aliments locaux,...) et malgré son rôle de réponse aux besoins alimentaires socioéconomiques et culturels de la communauté, ce secteur n'est pas reconnu comme tel dans notre pays, il est traité comme "parallèle ".

L'absence de surveillance officielle de la vente ambulante des aliments préparés sur la voie publique entraîne toutes sortes des problèmes mettant directement en jeu la santé des consommateurs et violant leur droit à l'alimentation.

Le gouvernement congolais doit réglementer et contrôler l'alimentation de la rue afin de protéger les consommateurs contre les maladies ayant pour causes le manque d'hygiène alimentaire. Les agents d'hygiène alimentaire peuvent être formés, mobilisés au niveau des mairies des quartiers, de l'hôtel de ville afin qu'il y ait contrôle de la vente des produits sur la rue.

La conception et la mise à la portée de tout le monde d'un code de conduite pour la vente et pour l'achat des aliments sur la rue, est d'une importance capitale en ce moment où les aliments de la rue sont très sollicités par les nécessiteux.

Ainsi la reconnaissance du secteur informel et sa réglementation est l'élément indispensable si ce secteur de l'alimentation de rue est à intégrer à terme dans les espaces urbains et l'économie des pays, ce qui passe par une réévaluation des fonctions de la ville, de son organisation spatiale et de sa gestion.

D'où l'amélioration des infrastructures et de leur environnement est une nécessité qui exigerait aussi la formation des opérateurs, des programmes de formation de toutes l es vendeuses et des personnels doivent être préparés ainsi que des campagnes d'éducation des consommateurs.

Il faudra donc le financement des programmes de "restructuration des infrastructures du secteur de l'alimentation de la rue, la formation continue des agents municipaux chargés du contrôle, celle des vendeurs et d'éducation des consommateurs est un défi qui devrait recevoir une attention particulière et accrue de la part des autorités congolaises.

Concernant les infrastructures, il s'agit de tout un autre problème car l'inaccessibilité et la rareté ou l'absence des voies de transport (terrestres, maritimes, aériennes) entraînent la rareté des denrées alimentaires à Kinshasa et dans d'autres centres urbains. Ce qui réduit considérablement l'accès à la nourriture et fait violer le droit à l'alimentation des populations dans toutes les grandes villes en général et en particulier à Kinshasa en créant des fluctuations des prix sur les marchés nationaux et locaux.

3.2.3. L'éducation relative à une natalité et aux attitudes responsables

Nous avons dit que l'augmentation de la population par la voie de l'accroissement naturel et de l'exode rural continuera à poser des problèmes dans la ville de Kinshasa. Raison pour laquelle, le gouvernement congolais est obligé de créer des équilibres entre la croissance démographiques, la croissance économique et particulièrement la croissance alimentaire.

Les ménages doivent être éduqués pour avoir des attitudes responsables pouvant permettre une prise des décisions conséquentes relatives à la taille des ménages, aux comportements, aux habitudes alimentaires, et à leurs revenus. Ceci peut être directement l'affaire des services municipaux d'hygiène alimentaire qui existent et qu'il faudra promouvoir, ou qu'il faudra créer et renforcer en matériels de contrôle et de surveillance ou en personnels qualifiés et bien motivés sur le terrain pour ne pas être exposés aux tracasseries et aux tentatives de tricherie et de corruption.

Les programmes scolaires peuvent être réaménagés à tous les niveaux de formation scolaire (maternelle, primaire, secondaire, universitaire, post-universitaire).Seront insérés dans ces programmes des notions relatives à la consommation des aliments, à l'élevage, à la pêche, à la pisciculture familiale, à la connaissance et au respect des ressources naturelles et des aires protégées,...

Les activités manuelles orientées vers les travaux de l'agriculture, de l'élevage,...seront donc considérées comme des priorités et seront également continuées d'une manière permanente et régulière pendant tous les processus de formation. Il s'agit là d'une éducation formelle que nous exigeons, et pourtant l'éducation informelle est aussi d'une importance à ne pas sous estimée, il s'agit des campagnes de sensibilisation, de formation continue dans les marchés, dans les ménages, dans les ports, etc. Cela exigerait du travail régulier de la part des services de l'Etat.

CONCLUSION GENERALE

Au terme de cette recherche, nous avons analysé l'effectivité et l'application du droit à l'alimentation dans les ménages de Lemba Terminus en particulier et ceux de Kinshasa en général. Nous avons à cet effet visité particulièrement les ménages de Lemba Terminus comme support pour extrapoler les résultats à toute la ville de Kinshasa.

Pour ainsi arriver à des conclussions objectives, nous sommes descendus sur terrain où nous avons visité les marchés, les beachs, les ports, les boutiques, les magasins, les alimentations, ainsi que les ménages principalement à Lemba Terminus.

Le premier chapitre ayant analysé les généralités, il a parcouru quelques concepts de base tels que la définition du droit à l'alimentation, l'exclusion des personnes face à ce droit, les textes pertinents de reconnaissance du droit à l'alimentation à toutes les échelles, la sécurité alimentaire à Kinshasa, la reconnaissance, la protection, les mécanismes de sauvegarde et l'application du droit à l'alimentation.

Il a été retenu dans l'ensemble pour ce chapitre que les données générales apparentes ne favorisent pas le respect et la pratique effective du droit à l'alimentation à Kinshasa car les populations sont exposées à une faim chronique et à la sous alimentation sans précédente . Les populations urbaines de Kinshasa mangent quantitativement et qualitativement très mal .C'est une réalité expliquée par le fait que les productions agricoles et animales, agroindustrielles nationales sont très faibles ou nulles par rapport à la croissance démographique et à la loi de l'offre et de la demande sur les marchés locaux.

Le droit à l'alimentation bien qu'étant directement ou indirectement reconnu par les textes nationaux, régionaux ou internationaux, son effectivité dans les ménages de Kinshasa est délicate ou presque nulle à l'heure actuelle, car il est facile de remarquer son non application dans tous les ménages sans exception.

En République Démocratique du Congo, les éléments du droit à l'alimentation ne sont pas clairement appliqués par les dirigeants .C'est le cas de l'accès à la terre, l'accès à l'eau, la garantie d'un revenu minimum ou la protection sociale,En bref, le gouvernement congolais ne réalise pas le droit à l'alimentation pour tous les kinois en particulier ,et tous les congolais en général, bien que les deux formes (implicite et explicite) du droit à l'alimentation soient reconnues par la constitution congolaise, protégées par d'autres ministères, et sauvegardées par certaines institutions nationales.

Les productions agricoles et animales nationales sont faibles ou inexistantes, elles ne permettent pas la réalisation du droit à l'alimentation en RDC et à Kinshasa en particulier (produits vivriers, poissons, élevage, production animale, etc.)

Le deuxième chapitre a analysé l'application du droit à l'alimentation dans les foyers de Lemba Terminus à travers les enquêtes sur terrain. Les familles urbaines pauvres de Kinshasa consomment mal et peu des aliments qu'ils se procurent difficilement. Nous comprenons donc le non respect du droit à l'alimentation et tous les autres droits qui y sont liés tels que le droit à la santé, le droit à la vie ...).

Les enquêtes sur terrain ont donc porté sur les points tels que la consommation alimentaire dans les ménages de Lemba Terminus, les causes du non respect et de l'application du droit à l'alimentation. Concernant la consommation alimentaire, il a été démontré qu'à travers une mauvaise qualité et peu d'aliments non diversifiés consommés par les Kinois, le droit à l'alimentation est violé. Tous les aspects relatifs à la consommation alimentaire de la population de Lemba Terminus démontrent que le droit à l'alimentation de la population de Lemba Terminus n'est ni respecté, ni connu. Sa violation est donc criante.

Les Kinois consomment difficilement au cours des semaines, des mois et des années. Leur faim et leur sous alimentation sont chroniques. Ils mangent ce qui est bourratif que ce qui est qualitatif. Les aliments qui sont consommés ne respectent pas les exigences en matière de consommation alimentaires qui sont pour la plupart méconnus par la majorité de la population.

Les durées et les heures de cuisson, les sources d'énergie utilisées pour la cuisson des aliments, les modes de conservation de repas, les fréquences de repas au cours de la semaine, le nombre de repas, etc. ont démontré que le droit à l'alimentation à Kinshasa et à Lemba Terminus en particulier n'est pas respecté ou appliqué, il est violé.

Pour les causes de non respect, nous avons ressorti : les faibles revenus, des ménages, le déséquilibre entre l'offre et la demande des aliments sur les marchés locaux, l'absence des politiques alimentaires et agricoles gouvernementales, la croissance démographique et urbaine non proportionnelle à la croissance économique du pays et de la ville, l'absence d'une politique salariale nationale ou urbaine, de mauvaises habitudes alimentaires, etc.

Les pauvres Kinois sans salaires de bases suffisants, sans emplois, sans terre ou autres sources pour la survie trouvent des marchés locaux où les fluctuations des prix sont journalières et monnaies courantes dans un pays où les politiques salariales sont nulles ou existantes de manière durables et satisfaisantes.

C'est la raison pour laquelle, les conséquences alimentaires sont nombreuses pour ce non application du droit à l'alimentation. C'est le cas des maladies liées aux carences alimentaires telles que le Kwashiorkor, le rachitisme, le béribéri, la pellagre, le scorbut, l'anémie, le boulisme, l'obésité.

Ainsi quelques aspects épidémiologiques ont été analysés en rapport avec quelques maladies dues par la nutrition et les carences alimentaires.

Nous avons remarqué que le Kwashiorkor, l'anémie ferriprive ont des taux de mortalité élevés par rapport aux autres maladies. Le rachitisme, le scorbut et le boulisme ont de taux de mortalité faibles. L'anémie est les autres maladies ont des taux de létalité élevés par rapport à toutes les autres maladies. Le béribéri, le scorbut et l'obésité ont de taux de létalité faibles .C'est la consommation aléatoire des aliments qui déterminent cette situation relative à la carence en vitamines de base pour l'organisme.

L'anémie et le kwashiorkor ont des taux de prévalence élevés. L'incidence est aussi élevée pour les mêmes maladies. En général, à Lemba Terminus, la mortalité reste élevée pour les maladies recensées, mais elle baisse en fonction de l'âge jusqu'à 50ans. La morbidité baisse sensiblement au fur et à mesure que l'âge augmente.

L'âge intervient pour déterminer des taux élevés de mortalité et de morbidité, les jeunes sont par exemple exposées à une alimentation pauvre en vitamines que les adultes car ils sont vulnérables avec leurs systèmes immunitaires fragiles.

Face à ces problèmes que nous avons observés à Lemba Terminus, nous avons exigé ce qui suit : -la mise en place et l'application effective d'une politique alimentaire en RDC.

-l'amélioration des revenus et la création d'emplois par le gouvernement congolais.

-le renforcement de la biodiversité pour une bonne production vivrière dans une optique durable.

-la modification des systèmes alimentaires existants

-l'automisation de petits paysans producteurs

-le contrôle de la croissance démographique

-la relève des importations par la production vivrière locale et régulière et permanente

--la lutte par l'état pour la réalisation des objectifs du sommet mondial de l'alimentation

-le changement des habitudes alimentaires par les populations

-la formalisation des secteurs informels des activités de survies telles que le commerce informel et l'alimentation de la rue,...

-l'éducation relative à une natalité responsable, aux attitudes et aux habitudes responsables. etc

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· La constitution de la troisième république : République Démocratique du Congo, 2006

Table de Matières

* 1 M. Jean Ziegler, Rapport spécial des Nations -Unies sur le droit à l'alimentation, 2004

* 2 La charte internationale des droits de l'homme comprend la déclaration universelle des droits de l'homme, le pacte relatif aux droits économiques sociaux et culturels, le pacte international relatif aux droits civils et politiques et ses deux protocoles facultatifs. C'est le même point de vue que le comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations -Unies. C'est un organe principal de l'ONU chargé de surveiller la mise en OEuvre du pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (article 11).

* 3 FAO, Etude de cas sur le droit à l'Alimentation, Inde, 2004

* 4 Le Droit à l'alimentation, CETIM, Genève, septembre 2005, p.4

* 5 Documents de la FAO, Etude de cas sur le Droit à l'alimentation, Brésil, 2004, p.9

* 6 Le comité des Droits économiques, sociaux et culturels (12mai 1999), observation générale numéro 12, le droit à une nourriture suffisante (article 11), p.68.

* 7 J. Ziegler, S A et Way et C Golay, "le droit à l'alimentation une exigence face à la loi du plus fort: in ONV. Droits pour tous ou loi du plus fort ? CETIM, Genève, 2005, P.332-348.

* 8 Christophe Golay et Melik Ozden, le droit à l'alimentation, un droit humain fondamental stipulé par l'ONU et reconnu par les traités régionaux et de nombreuses institutions nationales, CETIM, Genève, 2005, P.3-42

* 9 Ngondankoy Nkoy-ea-Loongya, Droit congolais des droits de l'homme, Académia Bruylant, 2004, p. 286-295

* 10 Constitution de la République Démocratique du Congo, FKA, juin, 2005, p.5-30

* 11 Jean Marie Van Parys, Dignité et Droits de l'homme, recherche Africaine, Edition Noral, 1989, p.5-158

* 12 La RDC fait partie de 77 pays qui reconnaissent dans leurs droits nationaux, le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Dans ces pays, le pacte international peut être évoqué directement devant les juges pour la réalisation du droit à l'alimentation.

* 13 Comité des Droits économiques, sociaux et culturels, le droit à la nourriture suffisante, observation 12(article 11), 1 mai 1999

* 14 Deuxième rapport de la République Démocratique du Congo relatif aux progrès réalisés dans la mise en oeuvre du plan d'action du sommet mondial de l'administration (SMA), avril 2004

* 15 Jean Ziegler estime à plus de la moitié de la population congolaise qui est directement ou indirectement touchée par la faim.

* 16 Organisation Mondiale de l'alimentation, 1990

* 17 Parmi les indicateurs de la pauvreté en RDC, nous pouvons retenir : la pauvreté monétaire, l'alimentation (1836 kcal /h par jour en 2000), la santé (ex. Espérance de vie à la naissance 50 en 2000), l'incidence du VIH/SIDA, éducation, Environnement et cadre de vie,...) Source: Profil PNUD, Ministère de la santé dans plan directeur du développement sanitaire de 2000-2009.

* 18 Substance alimentaire susceptible d'être directement et complètement assimilée par les cellules vivantes ou sans digestion préalable

* 19 Allocution prononcée à l'occasion de la journée mondiale de l'alimentation célébrée le mardi 16 octobre 2007 sous le thème "le droit à l'alimentation " retenu par l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

* 20 Cette position est défendue également par le juriste Olivier De Schuster qui a succédé le 1er mai 2007 au sociologue Jean Ziegler comme rapporteur spécial des Nations-Unies sur le droit à l'alimentation.

* 21 Dr. G. Pamplona-Roger, Croquez la vie ! Edition Vie et Santé, Septembre 1999, 190 p.

* 22 Site internet de l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, mai 2001, www, FAO, org.

* 23 Acheter par échantillon signifie acheter par unité de l'aliment consommé ex. un oeuf, un poulet, etc.)

* 24 Au carrefour de Lemba Terminus, il existe des points de vente où les aliments sont vendus 24 h/24h, ils sont exposés à une circulation automobile très intense, et à une fréquentation humaine très importante le jour tout comme la nuit. Ces points semblent être "éternels "car ils existent depuis plusieurs années.

* Publiq25 WWW.belguim.iom.int/mIDAé/guide-rdc.aspue

* 26 Journée mondiale de l'alimentation ,2004

* 27 A cet effet, la réfection des routes et d'autres voies de communication est un élément crucial pour lutter contre la faim et la malnutrition.

* 28 Ce texte est tiré d'un document de la FAO intitulé le spectre de la malnutrition.

* 29 Table Ronde de Kinshasa du 19-20mars 2004

* 30 WWW.belguim.iom.int/mIDA 2/guide_rdc.asp

* 31 Plate forme d'action de Beijing, paragraphe 92 et 106.

* 32 Sécurité alimentaire en RDC : contribution des ONG Belges, Table ronde à Kinshasa 19-20 mars 2004.

* 33 Selon la Fao, aujourd'hui 12 espèces végétales et 14 espèces animales nourrissent la plupart du monde, et que ¾ environ de la diversité génétique des plantes cultivées ont disparu au cours de ces siècles derniers.

* 34 Ecosystème : terme désignant l'ensemble des éléments vivants et non vivants qui constituent un milieu naturel et interagissent les uns des autres.

* 35 "Produisons ce que nous mangeons" est devenu le leitmotiv des organisations paysannes confrontées à la rude concurrence des importation alimentaire.






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