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Apport des institutions de microfinance à  la réduction de la pauvreté en Haà¯ti. Cas de ACME ( Association de Crédit pour la Micro Entreprise )de 1996 à  2006

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par Jocelyn Valcin
Centre Universitaire Maurice Laroche - Diplome de licence en gestion de projets 2009
  

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Section II : Micro finance : vecteur de réduction de la pauvreté dans le monde

2-2-1 Historique et évolution des IMF dans le monde

Si nous nous référons aux siècles passés, nous voyons que ce concept qui se révèle des origines anciennes dans les mutuelles de crédit agricole crée en Europe à la fin du XIXe siècle, a été repris puis développé par le professeur Mohamed YUNUS (Bengladesh) de l'université Vanderbilt aux États-Unis.

Dans un cours d'économie à Chihagong au Bengladesh, lors d'une série de travaux pratiques d'un cours d'investissement, il propose à ses étudiants d'interroger des fabricants de tabourets en tambour des plus proches du village. Ils ont besoin de $27 dollars au total pour développer leur activité, toutes les banques qu'ils ont consulté refusent de financer à faible montant, des clients à priori insolvables. YUNUS déclare avoir honte de cette situation et leur prête la somme de sa propre poche en permettant aux fabricants d'acheter d'avance sans subir des variations de prix. Ils réussissent à créer des emplois et ils lui remboursent intégralement. Donc, ce comportement affiché par les banques commerciales classiques a nettement marqué YUNUS et lui porte à apporter son soutien aux gens qui ont grandement besoin de services financiers leur permettant de financer leurs activités, augmenter leurs revenus afin d'assurer leur survie, c'est ainsi que commençait timidement l'activité de microfinancement et de microcrédit33(*).

D'après certains experts en la matière, il y a au moins 30 ans environ, les banques à l'époque, aussi bien les banques publiques (banques de développement) que privées (commerciales) n'offraient pas de services financiers à une très grande majorité de la population des pays du sud, jugés « non bancables » et non rentables. Pour palier ce vide, les ONG ont elles mêmes des microcrédits à toute une diversité d'exclus du système bancaire, et en particulier au plus défavorisé d'entre eux : Les pauvres, les femmes et les ruraux. En ce faisant, elles ont inventé le concept de la micro finance.

Tenant compte des effets négatifs enregistrés de la pauvreté sur la population mondiale, les Etats ont conjugué leurs efforts en adoptant de nouvelles stratégies en vue d`atténuer la pauvreté. Pour cela, ils utilisent la microfinance comme outil pour insérer les populations dans le développement économique de leur pays à travers la création d'emplois, l`augmentation de revenus et donc le pouvoir d'achat.

Ce nouvel ordre mondial crée une rareté de ressources financières disponibles, où les perspectives de financement des institutions de microfinance ont subi une nette évolution. Elles passent d'un système à forte implication de subventions extérieures à un modèle plus proche du système institutionnaliste. Ce dernier est fondé sur un financement par appel au marché financier. Ce qui traduit une prise en compte effective de l'importance de l'automatisation du secteur par les acteurs de la microfinance (praticiens, donateurs, pouvoir publics, clients, etc.). A cet effet, les organismes financiers internationaux, dont dépendent économiquement la plupart des Etats du Sud, ont formellement pris en compte cette problématique dans leurs panoplies d'objectifs et de moyens d'actions pour alléger la pauvreté.

Vu la croissance du nombre d'institutions de micro finance qui ont fait de grand exploit en donnant des services financiers aux pauvres jusque là non accessibles au circuit de financement traditionnel, ce domaine se révèle d'une importance capitale au point que dans les pays africains, des institutions comme le GRAMEN BANK on fait un travail colossal en matière d'épargne et de micro crédit. Au Canada, le Développement International Desjardins, à travers un réseau de caisses populaires, a connu un essor vertigineux qui, jusqu'à présent a servi de modèle au monde entier. Au Nicaragua, la Fondation pour l'Appui Micro entreprise (FAMA), dans moins de huit (8) ans de son existence a financé plus de 160,000 clients pour une valeur de plus de 56,000,000 dollars américains. D'un autre coté, depuis 1987, la Caisse Française au Développement a consacré plus de 300,000,000 de francs français au développement du système d'épargne et de crédit.

Selon des informations fournies par le Fonds d`Equipement des Nations Unies (FENU) sur le portail de la microfinance à travers le monde, certaines IMF des pays ci-après ont connu une nette évolution34(*) :

Au Guatemala : Deux banques commerciales (Bancafe et Banrural) ont reçu une assistance technique d'Innova, un prestataire de services techniques bolivien, grâce à une subvention MicroStart de 500.000$. Ces fonds ont permis à la banque Bancafe de mettre en place un nouveau service de microfinance avec 11.000 nouveaux emprunteurs, la plupart engagés dans le commerce et dans le secteur des petites entreprises. La banque Banrural était, quant à elle, déjà engagée dans la microfinance, mais elle a acquis plus de 9.000 emprunteurs supplémentaires en mettant en place un système d'identification sur la base d'empreintes digitales qui permet aux clients illettrés d'accéder aux crédits et à l'épargne.

Au Malawi : Grâce à une subvention de 3 millions de dollars octroyée par le FENU, Pride Malawi, une « start-up » de microfinance, est devenue le leader sur le marché avec plus de 5.000 emprunteurs. Pride Malawi s'est développée et a ouvert des bureaux à travers tout le pays tout en observant scrupuleusement les principes et les bonnes pratiques de la microfinance. Le succès de ces pratiques et l'utilisation de hauts standards d'opérations ont un effet catalyseur sur l'ensemble du secteur de la microfinance dans le pays.

Au Nigeria : Plus de 53.000 nouveaux clients ont bénéficié des services fournis par les opérateurs de microfinance durant la première phase du projet MicroStart. Le programme était sur le point d'atteindre son objectif de 100.000 clients en 2005 tout en conservant une viabilité financière. A l'aide d'une équipe technique d'ASA, (une institution de microfinance réputée du Bengladesh), des institutions clés sont en train de se renforcer pour jouer un rôle prédominant sur le marché Nigérien.

En Sierra Leone : Les conflits que connaît le pays depuis ces dernières années n'ont pas facilité l'accès des pauvres à la microfinance. Cependant, le FENU, dans un but de croissance économique et de reconstruction durable, a mobilisé d'autres bailleurs de fonds pour travailler avec le gouvernement sur une période de cinq ans afin de construire un secteur financier national intégrant la microfinance. Pour ce faire, la banque de développement allemande (KfW) a versé 3.3 millions dollars, le FENU, 3 millions de dollars et le PNUD, 2.5 millions de dollars. Le principal objectif est de mettre en place une industrie de microfinance compétitive qui réponde aux besoins des clients.

L`importance de ce secteur a conduit même des ONG qui n'avaient pas de micro crédit dans leurs activités, tendent à faire de celui-ci, une activité à part entière. La banque mondiale quant à elle, dispose des fonds importants pour donner un coup de pouce à ce secteur qu'est la microfinance. Et ceci apporte une grande professionnalisation du secteur au point qu'en France, des organisations comme le GRET, le CIRAD ou l'IRAM, ont participé à la création de nombreuses IMF. Aux Etats Unis, des réseaux comme ACCION, Opportunity International ou FINCA ont participé à la création de ces IMF, avec des financements venant de la coopération Internationale. On estime qu'en 2004 le nombre de clients de ces Institutions de Microfinance se chiffre à plus de 80 millions de personnes (le besoin étant estimé à 500 millions de personnes)

De plus, Les banques publiques et les banques de développement nationales ont été impliquées dans ce secteur. Les institutions publiques nationales jouent souvent le rôle de « financier » des institutions de microfinance. Par exemple, au Mali, une Institution comme la BNDA (Banque Nationale de Développement Agricole) finance près de 80% des IMF, au Mexique des Institutions comme FIRA ou Financiera Rural refinance un grand nombre d'IMF. Parfois les banques publiques développent directement une activité de microfinance, comme l'a fait par exemple DEL BancoEstado au Chili (c'est en 2005 un des tous premiers programmes de microfinance d'Amérique Latine avec plus de 150 000 clients)

D'autres institutions financières ne sont pas restées indifférentes, comme les banques commerciales : Elles apportent leur appui financier à ce secteur en jouant un rôle à plusieurs niveaux. Elles peuvent appuyer les IMF, soit en les refinancant soit en leur apportant un appui technique, c'est le cas par exemple en Inde de la seconde banque Commerciale du Pays : ICICI. Elles peuvent aussi directement développer leur propre activité de Microfinance comme l'ont fait Financial Bank via sa filiale FINADEV au Bénin et BanColombia via MicroEmpresarios en Colombie.

Les Bailleurs de Fonds qui ont soutenu ce programme sont présentés ainsi: Coopération Bilatérale (USAID, AFD, KFW, DFID), Coopération Multilatérales (Commission Européenne, Nations Unies, Banque Mondiale, banques régionales de développement) l'ensemble des bailleurs de fonds est actif dans le développement du secteur et apporte son soutien au développement de ce dernier.

En matière de coopération, la plupart des financements du FENU Microfinance sont mis en place en collaboration avec des partenaires tels que le PNUD, la Banque Mondiale, la Fondation des Nations Unies, la Banque Africaine de Développement, le Département du Royaume-Uni pour le Développement International (DFID), la Banque Allemande pour le Développement (KfW), l'Agence Américaine pour le Développement International (USAID), les gouvernements des Pays-Bas, du Canada, de Finlande et d'Australie, ainsi que les gouvernements et les banques centrales des pays dans lesquels le FENU intervient.

A savoir que le FENU Microfinance, appuie les opérations mondiales du PNUD en favorisant l'accès durable aux services financiers pour les pauvres et les personnes à faibles revenus. Donc ses services-conseils sont offerts aux bureaux du PNUD sur le terrain sur une base payante permettant le recouvrement des coûts. Les services offerts par le FENU couvre une large gamme d'activités : évaluation de portefeuilles de microfinance, évaluation institutionnelle, conception de projets, formulation ou évaluation de projets, politiques gouvernementales, développement de stratégies nationales qui intègrent l'approche de développement sectoriel, etc.

Sur le plan opérationnel du secteur, le FENU, le PNUD et ses bureaux sur le terrain par un programme microstart s'associent pour aider les opérateurs individuels de microfinance dans les pays en développement. Grâce au projet MicroStart, le FENU Microfinance offre chaque année des conseils techniques aux Bureaux de Pays du PNUD et aux gouvernements nationaux dans plus de 35 pays. Par exemple :

Au Kenya : La société « Equity Building Society » (EBS) avec l'appui du FENU via les projets Microstart et Microsave, est passé d'un système manuel à un système informatisé, ce qui a permis d'accroître de manière significative le niveau de ses prestations. EBS a attiré plus de 26.000 nouveaux emprunteurs et plus de 85.000 nouveaux épargnants. Cette rapide expansion a eu un impact significatif sur le secteur de la microfinance et l'industrie bancaire au Kenya.

En Egypte : Sur la lancée du succès du projet initial MicroStart, le FENU a élargi son champ d'action pour aborder les questions de politiques liées au développement de l'industrie dans tout le pays. En commençant par un dialogue très large avec les partenaires clés, le FENU Microfinance a dirigé une initiative commune avec le PNUD, la KfW et USAID pour aider la Banque Centrale à développer une politique nationale et des plans d'action pour le développement d'un secteur financier accessibles à tous.

En Mongolie : Le FENU fournit un appui technique à l'organisation X.A.C pour l'aider à passer du stade de jeune institution de microfinance à celui de leader sur le marché et être la première banque commerciale de microfinance réglementée du pays. Par la suite, le FENU a été invité par la Banque Centrale à établir une politique nationale de microfinance qui structurera un environnement favorable à une industrie de microfinance compétitive.

En Turquie : Le FENU a réalisé, pour le bureau du PNUD, une première estimation des besoins en microfinance dans ce pays. Suite à ses conclusions, le FENU a contribué à la création d'une nouvelle législation de microfinance et au développement d'une stratégie globale pour les interventions du PNUD dans le secteur. Cette stratégie a inclus un programme de formation des bailleurs de fonds et des partenaires.

* 33 Origine de la microfinance, Mohamed YUNUS, net

* 34 Portail de la microfinance, FENU, net

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle