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Philanthropie et développement local à  Yaoundé. Cas des associations des quartiers Melen 4 et Melen 8 Onana Meuble

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par Chrysleine Chantale KAMGA KAMGA
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion urbaine 2008
  

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II-LES MECANISMES DE FINANCEMENT MIS EN OEUVRE SUR LE TERRAIN

La philanthropie requiert non seulement de la volonté, mais surtout les moyens financiers pour déployer son action de manière efficace et pérenne. Le financement peut être défini comme étant la recherche des ressources pouvant financer un projet. Il existe des mécanismes mis sur pied pour aider à mener à bien le développement. Toutefois conscients de l'incapacité de l'Etat à parvenir à tout cet aménagement, les organismes de la société civile et les populations se sont mis à l'oeuvre de façon informelle pour améliorer leurs conditions de vie. Alors quels peuvent être, dans l'ensemble, les moyens de financement de leurs activités ?

1 - LE FINANCEMENT DES ACTIVITES

Les fondations sont des institutions privées et il arrive qu'elles préfèrent opérer dans la discrétion. Certains philanthropes pensent qu'il n'est pas convenable de faire connaître publiquement leurs bonnes oeuvres. Par ailleurs, il est possible qu'un certain nombre de fondations craignent qu'une éventuelle notoriété de leurs activités ne les expose à l'ingérence des groupes de pression. Aujourd'hui, bon nombre de donateurs ne se contentent plus de faire un legs testamentaire, ou simplement un chèque, à une organisation caritative. Plus proactifs, ils repèrent les enjeux auxquels ils veulent s'associer, partent visiter les régions où ils pensent pouvoir faire changer des choses, et demandent conseil dans le but de prendre des décisions plus stratégiques. Les intérêts des donateurs sont de plus en plus ciblés; leur désir de s'engager, plus manifeste et plus urgent. En fait, on trouve chez eux de nombreux traits qui sont caractéristiques de l'approche d'entreprise.

En général, la vocation des fondations est plus spécifique que celle des organismes publics responsables de l'aide bilatérale, mais moins que celle des ONG qui se consacrent au développement. Cela s'explique par la différence de dimension ainsi que par les objectifs et les centres d'intérêt de leurs bienfaiteurs. Ainsi, les fondations portent un grand intérêt à l'action sociale et aux projets concernant l'environnement En même temps, de nombreuses fondations privilégient le contrôle des naissances dans l'action à l'égard des populations. Les fondations continuent aussi à prendre des initiatives notables en faveur du développement dans les domaines traditionnels de la recherche agricole et médicale. Ce sont les fondations américaines qui jouent de loin le rôle le plus important au service du développement. Elles le doivent en premier lieu à leur dimension et à leur expérience (OCDE, 2003, op. Cit.).

Les ONG travaillent dans le même sens que les fondations. Leurs activités ne doivent pas être menées en vue de générer des profits. Elles oeuvrent plutôt dans l'optique de réduire la pauvreté des bénéficiaires, d'améliorer leurs conditions de vie. Contrairement aux fondations qui supportent toutes seules leurs décisions et leurs réalisations sur le terrain, les bénéficiaires des ONG doivent être étroitement associés. Leur participation débute dés la sélection des projets, jusqu'à sa réalisation proprement dite.

Le financement des opérations à l'échelle des quartiers est stratégique pour l'accès aux logements et aux multiples services de base. Dans le cadre de l'amélioration et de l'assainissement des infrastructures de certains quartiers urbains, les financements octroyés ne transitent pas nécessairement par les caisses des organismes publics ou par les caisses des organismes bis ou multilatéraux. Quelques fois des fonds sont reçus par les associations nationales des associations soeurs implantées à l'étranger ou des élites intérieures ou extérieures des quartiers urbains. Ces fonds, le plus souvent considérés comme des aides, sont utilisés pour la viabilisation des pistes des quartiers ou pour l'entretien et le curage des caniveaux. Pour que des travaux soient effectifs, les populations doivent s'associer et participer aux travaux, car ils sont les premiers bénéficiaires.

En ce qui concerne les associations rotatives d'épargne et de crédit (ou AREC)28(*), les tontines permettent à plusieurs de se développer et de développer leur localité, car l'environnement est un facteur important au développement. Les tontines sont des regroupements informels de personnes qui mobilisent leurs épargnes dans le but de s'entraider mutuellement (Tchouassi, 2004). Au Cameroun, il existe plusieurs variantes de tontines selon la destination des fonds. Lorsque l'on constate par exemple que dans la localité, il y'a beaucoup de chômeurs et que ces derniers ne peuvent pas facilement avoir accès à un crédit, l'association peut décider de permettre aux membres d'avoir un capital. Cela se passe beaucoup plus dans les associations féminines. Au terme de la tontine, chaque membre doit être capable d'être au moins « bayam Sellam29(*) ».

Dans tous les cas la tontine constitue un des moyens de financement du développement personnel ou des infrastructures urbaines. Les fonds octroyés sont remboursés à court, moyen et long termes. L'inconvénient est que ces fonds sont réservés à une catégorie de personnes et aux participants des associations tontinières.

En ce qui concerne les associations caritatives, elles constituent un trait d'union entre l'église et les populations et continuent de favoriser à leur façon l'amélioration, l'assainissement et le développement des infrastructures urbaines (Tchouassi, 2004).

Ce type de financement doit toutefois être relayé par des cotisations des populations bénéficiaires des ouvrages construits ou entretenus pour leur pérennité.

* 28 Ce que les Anglo-Saxons appellent aussi ROsCA (Rotative Savings and Credit Association), pour désigner également les tontines. Voir à cet effet, F.J.A. Bouman (1979) : The ROsCA ; financial technology of an informal savings and credit institution in developing countries, dans Revue Savings and Development, n°4. Cité par Essombè Edimo J.R. (1995) : Quel avenir pour l'Afrique?...., Ed ? Silex/Nouvelles du Sud, p. 62.

* 29 Acheteurs-Revendeurs à la sauvette

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard