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Etude systémique du bassin versant de la rivière N'Djili à  Kinshasa

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par Joseph- Dieudonné Dr LUBOYA KASONGO MUTEBA
Ecole régionale post- universitaire d'aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux - Présenté en vue de l'obtention du diplôme d'études supérieures spécialisées en aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux 2002
  

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UNESCO MAB PNUD

ECOLE REGIONALE POST-UNIVERSITAIRE D'AMENAGEMENT ET DE GESTION INTEGRES DES FORETS ET TERRITOIRES TROPICAUX

ERAIFT

MEMOIRE

Présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées en Aménagement et gestion Intégrés des Forets et Territoires Tropicaux

ETUDE SYSTEMIQUE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI A KINSHASA

PAR JOSEPH LUBOYA KASONGO MUTEBA

Docteur en Médecine Vétérinaire

Diplôme d'Agrégé en Enseignement Secondaire du Degré Supérieur

Diplôme de Spécialiste en Gestion de l'Environnement (D.S.G.E.)

Diplôme d'Etudes supérieures en Gestion de l'Environnement (D.E.S.-G.E.)

Soutenu le 23 mai 2002 devant le jury composé de:

-Prof. Dr Ndelo-di-Panzu Président

-Prof. Dr Mutambwe Shango Examinateur

-Prof. D.E.Musibono, PhD Examinateur

-Prof. Dr Kiyombo Mbela, PhD Examinateur

2002

Tous les peuples ont droit à un environnement

satisfaisant et global, propice à leur développement

(Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples, article 24)

TABLE DES MATIERES

LISTE DES TABLEAUX vi

LISTE DE PHOTOS viii

LISTE DES CARTES ix

LISTE DES FIGURES ix

LISTES DES ABREVIATIONS x

DEDICACE xi

REMERCIEMENTS xii

RESUME xiv

0. INTRODUCTION 16

PREMIERE PARTIE : METHODOLOGIE 19

CHAPITRE I : PRESENTATION DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI 20

1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE 20

1.2.- DONNEES CLIMATOLOGIQUES 21

1.2.1.- LA PLUVIOMETRIE 21

1.2.2.- LA TEMPERATURE 23

1.2.3.- L'HUMIDITE RELATIVE 24

1.2.4.- LES VENTS 25

1.2.5.- LE MICROCLIMAT 25

1.3. RIVIERE N'DJILI 27

1.3.2. DONNEES HYDROLOGIQUES 28

1.3.3. RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE 29

1.4.GEOMORPHOLOGIE ET DONNÉES MORPHOMÉTRIQUES DU BASSI VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI 30

1.4.1.- GEOMORPHOLOGIE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI 30

1.4.2..- DONNÉES MORPHOMÉTRIQUES 35

1.5.- GEOLOGIE ET PEDOLOGIE DE KINSHASA 35

1.5.1.- CONTEXTE GEOLOGIQUE 35

1.5.2.- PEDOLOGIE 37

1.6.- GEOMORPHOLOGIE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI 38

1.6.1.- ZONE DE PLAINE 38

1.6.2.- ZONE DES COLLINES 38

1.7.- VEGETATION 39

1.7.1- VEGETATION NATURELLE 39

1.7.1.1.- PLAINE DE KINSHASA 39

1.7.2.- ETAT ACTUEL DE LA VEGETATION A KINSHASA 40

1.8.- POPULATION 42

1.9.- OCCUPATION ET AMENAGEMENT DU SITE 42

1.9.1.- HISTORIQUE DE L'OCCUPATION DU SITE 42

1.9.2.- SITUATION ACTUELLE DE L'OCCUPATION DU SITE 43

1.10.- AMENAGEMENT DE LA VILLE DE KINSHASA 47

1.10.1.- HISTORIQUE 47

1.10.2. LES DIFFERENTS PLANS D'AMENAGEMENT 49

1.11.- ACTIVITES REALISEES DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI 52

1.11.1.- AGRICULTURE, ELEVAGE ET PECHE 52

1.11.2.- TRANSPORT Erreur ! Signet non défini.

1.11.3.- INDUSTRIES Erreur ! Signet non défini.

CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES Erreur ! Signet non défini.

2.1.- MATERIEL Erreur ! Signet non défini.

2.2.- METHODES Erreur ! Signet non défini.

2.2.1.- ANALYSE DOCUMENTAIRE Erreur ! Signet non défini.

2.2.2.- APPROCHE SYSTEMIQUE Erreur ! Signet non défini.

2.2.3.- METHODES SPECIFIQUES Erreur ! Signet non défini.

2.2.4.- TRAITEMENT ET ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES Erreur ! Signet non défini.

2.2.5.- EXPLOITATION DES DONNEES Erreur ! Signet non défini.

DEUXIEME PARTIE : RESULTATS OBTENUS Erreur ! Signet non défini.

CHAPITRE III : IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX Erreur ! Signet non défini.

3.1.- RÉSULTATS DES ANALYSES DE LABORATOIRE Erreur ! Signet non défini.

3.1.1.RESULTATS DES ANALYSES BIOLOGIQUES ET PHYSICO - CHIMIQUES DES ECHANTILLONS D'EAU DE LA RIVIERE N'DJILI Erreur ! Signet non défini.

3.1.2. RESULTATS DES ANALYSES MICROBIOLOGIQUES DES EAUX DE LA RIVIERE N'Djili Erreur ! Signet non défini.

3.1.3. RESULTATS DES ANALYSES PARASITOLOGIQUES DES EAUX DE LA RIVIERE N'DJILI Erreur ! Signet non défini.

3.1.4.- CLASSIFICATION DE LA RIVIERE N'DJILI PAR RAPPORT A CERTAINS PARAMETRES 84

3.2.- EVACUATION DES EXCRÉTAS ET GESTION DES DECHETS A KINSHASA 85

3.2.1.- EVACUATION DES EXCRÉTAS 85

3.2.2.- GESTION DES DECHETS A KINSHASA ET DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI 89

3.3.- CATASTROPHES NATURELLES et ENVIRONNEMENT DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI 91

3.3.1.- DEFINITION DES CONCEPTS 91

3.3.2.- PROFIL DES CATASTROPHES NATURELLES DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI 93

1.- CAUSES DES EROSIONS 105

2.- CONSEQUENCES DES EROSIONS 106

3.4.- ETAT DE L'ENVIRONNEMENT ET SITUATION DES CALAMITES NATURELLES DANS LES MUNICIPALITES SITUEES DANS L'AIRE DU BASSIN VERSANT DE LA N'DJILI Erreur ! Signet non défini.

3.4.1.- COMMUNE DE KISENSO 61

3.4.2.- COMMUNE DE MATETE 151

3.4.3.- COMMUNE DE LIMETE 217

3.4.4.- COMMUNE DE MASINA 222

3.5.- HABITAT DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI 223

3.5.1. HABITAT FORMEL 223

3.5.2. HABITAT INFORMEL 223

3.6.-  ENVIRONNEMENT ET SANTE PUBLIQUE DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI 251

3.7.- MESURES A PRENDRE FACE AUX RISQUES DES CATASTROPHES DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI 256

3.8.-  CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET ENVIRONNEMENTALE 260

CHAPITRE IV: PRINCIPES POUR l'AMENAGEMENT RATIONNEL ET LA GESTION INTEGREE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI Erreur ! Signet non défini.

4.1.- GENERALITES 263

4.2.- PRINCIPES GENERAUX POUR L'AMENAGEMENT DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI 263

4.3.- DISPOSITIONS SPECIALES POUR LES ZONES SENSIBLES OCCUPEES PAR LA POPULATION 264

4.4. CONTRAINTES A L'AMENAGEMENT DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI 265

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION, CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 266

CHAPITRE V: DISCUSSION, CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 267

5.1.- DISCUSSION 267

5.2. CONCLUSION 281

5.3.- RECOMMANDATIONS 286

BIBLIOGRAPHIE 290

ANNEXES 299

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1 MOYENNES MENSUELLES DES PRÉCIPITATIONS À LA STATION DE KINSHASA/ NDJILI DE 1986 À 1995 (EN MM) 21

TABLEAU 2 NOMBRE DES JOURS DE PLUIES À LA STATION DE KINSHASA N'DJILI DE 1986 À 1995 22

TABLEAU 3: TEMPÉRATURES MOYENNES MENSUELLES À LA STATION DE KINSHASA / N'DJILI DE 1986 À 1995 23

TABLEAU 4MOYENNES MENSUELLES DE L'HUMIDITÉ RELATIVE DE L'AIR OBSERVÉE A LA STATION DE KINSHASA/ N'DJILI ( EN %) 24

TABLEAU 5VITESSE JOURNALIÈRE MOYENNE DU VENT EN KM.H À LA STATION DE KINSHASA / N'DJILI CALCULÉE POUR LA PÉRIODE DE 1961 À 1970 25

TABLEAU 6 ELÉMENTS DU CLIMAT MESURES A LA STATION DE KINSHASA-N'DJILI SUR 10 ANS DE 1986 A 1995 25

TABLEAU 7 FICHE HYDROLOGIQUE DE LA RIVIÈRE N'DJILI 28

TABLEAU 8 PRINCIPAUX AFFLUENTS DE LA RIVIÈRE N'DJILI 29

TABLEAU 9 : DONNÉES MORPHOMÉTRIQUES DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI 35

TABLEAU 10 : INVENTAIRE DES LAMBEAUX FORESTIERS DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI ET DE CERTAINES AIRES VOISINES 40

TABLEAU 11 : DÉGRADATION PROGRESSIVE DES FORÊTS À KINSHASA ENTRE 1958 ET 1968 41

TABLEAU 12: SITUATION ADMINISTRATIVE ET DÉMOGRAPHIQUE DANS LA PARTIE URBAINE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI 42

TABLEAU 13 : CARACTÉRISTIQUES DE LA PENTE EN RELATION AVEC LA STABILITÉ ET LA POSITION DU RELIEF ET L'URBANISATION 45

TABLEAU 14 : EVOLUTION DÉMOGRAPHIQUE ET EXTENSION SPATIALE DE LA VILLE DE KINSHASA 46

TABLEAU 15 : OCCUPATION DU SOL 47

TABLEAU 16 : SITUATION DES MAISONS CONSTRUITES PAR L'O.C.A. AU 31 DÉCEMBRE 1957 48

TABLEAU 17 : RÉPARTITION DES PRINCIPAUX CENTRES MARAÎCHERS DANS LA VILLE DE KINSHASA 54

TABLEAU 18 : PRINCIPALES CULTURES RÉALISÉES DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI 57

TABLEAU 19 : FERMES RECENSÉES DANS LA PARTIE URBAINE DE LA VALLÉE DE LA RIVIÈRE N'DJILI ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 20 : SUPERFICIE DES ÉTANGS DE CALI À LEMBA IMBU ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 21 : DESCRIPTION DES SITES DE PRÉLÈVEMENT ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 22 : NOMBRE D'ÉCHANTILLONS PAR SITE DE PRÉLÈVEMENT PAR MOIS ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 23 : MOYENNES MENSUELLES DES RÉSULTATS DES ANALYSES PHYSICO - CHIMIQUES RÉALISÉES SUR DES ÉCHANTILLONS D'EAU DE LA RIVIÈRE N'DJILI (QUARTIER MALEMBA) ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 24 : MOYENNES MENSUELLES DES RÉSULTATS DES ANALYSES PHYSICO - CHIMIQUES RÉALISÉES SUR DES ÉCHANTILLONS D'EAU DE LA RIVIÈRE N'DJILI (N'DJILI - CECOMAF) ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 25 : MOYENNES MENSUELLES DES RÉSULTATS DES ANALYSES PHYSICO - CHIMIQUES RÉALISÉES SUR DES ÉCHANTILLONS D'EAU DE LA RIVIÈRE N'DJILI (N'DJILI - KWAMBILA) ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 26 : MOYENNES GÉNÉRALES DES RÉSULTATS DES ANALYSES PHYSICO - CHIMIQUES PAR MOIS RÉALISÉES SUR DES ÉCHANTILLONS D'EAU DE LA RIVIÈRE N'DJILI AU NIVEAU DE TOUS LES SITES ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 27 : COMPARAISON DES MOYENNES GÉNÉRALES DES RÉSULTATS DES ANALYSES PHYSICO - CHIMIQUES RÉALISÉES SUR DES ÉCHANTILLONS D'EAU DE LA RIVIÈRE N'DJILI PRÉLEVÉS SUR LES DIFFÉRENTS SITES) ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 28 : PARAMÈTRES PHYSICO - CHIMIQUE EN FONCTION DES SAISONS : SAISON DE PLUIES ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 29 : PARAMÈTRES PHYSICO - CHIMIQUE EN FONCTION DES SAISONS : SAISON SÈCHE ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 30 : RÉSULTATS DES ANALYSES MICROBIOLOGIQUES : N'DJILI MALEMBA (S1) ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 31 : RÉSULTATS DES ANALYSES MICROBIOLOGIQUES : N'DJILI CECOMAF (S2) ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 32 : RÉSULTATS DES ANALYSES MICROBIOLOGIQUES : N'DJILI KWAMBILA (S3) ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 33 : MOYENNES GÉOMÉTRIQUES MENSUELLES ET GÉNÉRALES DES ÉCHANTILLONS POSITIFS EN GERMES DE CONTAMINATION FÉCALE (EN NOMBRE LE PLUS PROBABLE POUR 100 ML) ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 34 : PARASITES À DISSÉMINATION FÉCALE IDENTIFIÉS DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU PRÉLEVÉS DANS LA RIVIÈRE N'DJILI (QUARTIER MALEMBA) ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

TABLEAU 35 : PARASITES À DISSÉMINATION FÉCALE IDENTIFIÉS DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU PRÉLEVÉS DANS LA RIVIÈRE N'DJILI (N'DJILI - CECOMAF) 82

TABLEAU 36 : PARASITES À DISSÉMINATION FÉCALE IDENTIFIÉS DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU PRÉLEVÉS DANS LA RIVIÈRE N'DJILI (N'DJILI - KWAMBILA) 82

TABLEAU 37 : FRÉQUENCE DES PARASITES À DISSÉMINATION FÉCALE OBSERVÉS DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU DE LA RIVIÈRE N'DJILI 82

TABLEAU 38: CLASSIFICATION DE LA RIVIÈRE N'DJILI PAR RAPPORT AUX DIFFÉRENTS PARAMÈTRES EXAMINÉS 84

TABLEAU 39: QUANTITÉ ESTIMÉE DES EXCRÉTAS PRODUITS PAR JOUR DANS LES COMMUNES DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI 85

TABLEAU 40 : QUELQUES INONDATIONS MAJEURES SURVENUES EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO 100

TABLEAU 41 : CÔTES HYDROMÉTRIQUES (EN MÈTRE) DÉPASSÉES UNE FOIS EN MOYENNE EN 5 ANS, 10 ANS, 25 ANS ET 50 ANS À KINSHASA 101

TABLEAU 42: RÉPARTITION DES SINISTRÉS DES INONDATIONS DE JANVIER 1999 À FÉVRIER 2000 PAR COMMUNE ET PAR QUARTIER 102

TABLEAU 43:NOMBRE DES SINISTRÉS DES INONDATIONS DE NOVEMBRE 1999 À FÉVRIER 2000 RÉPARTI PAR SITE D'HÉBERGEMENT 103

TABLEAU 44 : QUELQUES CATASTROPHES MAJEURES DUES À DES ÉROSIONS IMPORTANTES EN RÉPUBLIQUES DÉMOCRATIQUE DU CONGO 107

TABLEAU 45 : RÉPARTITION DE LA POPULATION DE KISENSO PAR QUARTIER 62

TABLEAU 46 : DESCRIPTION DES ÉROSIONS MAJEURES À KISENSO : VERSANT NORD (MATETE) 66

TABLEAU 47 : DESCRIPTION DES ÉROSIONS MAJEURES À KISENSO : VERSANT OUEST (RIVIÈRE MATETE) 68

TABLEAU 48 : DESCRIPTION DES ÉROSIONS MAJEURES À KISENSO : VERSANT EST 69

TABLEAU 49 : DESCRIPTION DES ÉROSIONS MAJEURES À KISENSO : VERSANT SUD - OUEST 70

TABLEAU 50 : DESCRIPTION DES ÉROSIONS MAJEURES À KISENSO : VERSANT SUD 71

TABLEAU 51 : DESCRIPTION DES ÉROSIONS MAJEURES À KISENSO : VERSANT OUEST 73

TABLEAU 52: PRINCIPALES ÉROSIONS DU QUARTIER RÉVOLUTION AYANT UN IMPACT NÉGATIF SUR LA COMMUNE DE MATETE 74

TABLEAU 53: PRINCIPALES ÉROSIONS DU QUARTIER REGIDESO AYANT UN IMPACT NÉGATIF SUR LA COMMUNE DE MATETE 74

TABLEAU 54: PRINCIPALES ÉROSIONS DU QUARTIER NGOMBA AYANT UN IMPACT NÉGATIF SUR LA COMMUNE DE MATETE 74

TABLEAU 55: ESTIMATION DE L'IMPACT GLOBAL DES ÉROSIONS ÉTUDIÉES SUR LE SITE DE KISENSO 75

TABLEAU 56 : QUELQUES PLANTES POUVANT ÊTRE UTILISÉES AVEC SUCCÈS DANS LE REBOISEMENT DANS LE CADRE DE LA LUTTE ANTI - ÉROSIVE EN MILIEU TROPICAL. 129

TABLEAU 57 : QUARTIERS DE LA COMMUNE DE MATETE 153

TABLEAU 58: AMPLEUR DE L'ENSABLEMENT DANS LES LOCALITÉS DE MATETE SITUÉES À L'INTERFACE MATETE - KISENSO 159

TABLEAU 59 : IMPACT DE LA CALAMITÉ NATURELLE EN L'OCCURRENCE LA COULÉE DES SABLES ET DES BOUES PROVENANT DES ÉROSIONS DE KISENSO SUR LES QUARTIERS VIVI, TOTAKA ET LUBEFU DE MATETE 163

TABLEAU 63: LIMITES ET RÉPARTITION DE LA POPULATION DANS LES QUARTIERS FAISANT PARTIE DU POOL KINGABWA À LIMETE 217

TABLEAU 64 : DÉGÂTS HUMAINS IDENTIFIÉS AU COURS DES ANNÉES 1994, 1995, 1996, 1999 ET 2000 220

TABLEAU 65: DÉPLACEMENT MASSIF DES POPULATIONS QUI QUITTENT LE QUARTIER 220

TABLEAU 66 : POPULATION ET QUARTIERS DE MASINA RÉPARTIS PAR POOL 222

TABLEAU 67: SITUATION DE QUELQUES MALADIES D'ORIGINE HYDRIQUE DANS LA ZONE DE SANTÉ DE KISENSO AU COURS DE L'ANNÉE 2001 251

TABLEAU 68 : SITUATION DES MALADIES D'ORIGINE HYDRIQUE DANS LA ZONE DE SANTÉ DE MATETE AU COURS DE L'ANNÉE 2001 252

TABLEAU 69: SITUATION DES MALADIES D'ORIGINE HYDRIQUE DANS LA ZONE DE SANTÉ DE KINGABWA AU COURS DE L'ANNÉE 2001 253

TABLEAU 70: SITUATION DE QUELQUES MALADIES D'ORIGINE HYDRIQUE DANS LES COMMUNES SITUÉES PARTIELLEMENT OU TOTALEMENT DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI 254

TABLEAU 71 : PRATIQUE DE LA GESTION DES CATASTROPHES DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI 258

LISTE DE PHOTOS

PHOTO 1: VUE PANORAMIQUE D'UNE PARTIE DE LA RIVIÈRE N'DJILI AU NIVEAU DU QUARTIER 8 DE LA COMMUNE DE N'DJILI: LA BEAUTÉ DU SITE MONTRE QUE L'ON PÊUT PAR UN AMÉNAGEMENT RATIONNEL, LE TRANSFORMER EN UN LIEU DE LOISIR VOIRE TOURISTIQUE POUR LE TOURISME URBAIN 27

PHOTO 2: SITE COLLINAIRE DANS LA COMMUNE DE KISENSO EN PLEINE OCCUPATION ANARCHIQUE APRÈS UN AMÉNAGEMENT SOMMAIRE. 34

PHOTO 3: VUE DU FLANC DE COLLINE OCCUPÉE SPONTANÉMENT AU MÉPRIS DE TOUTES LES NORMES URBANISITIQUES DANS LA VALLÉE DE LA RIVIÈRE KWAMBILA, UN DES AFFLUENTS DE LA RIVIÈRE N'DJILI. 34

PHOTO 4 : UNE VUE PARTIELLE DE LA FORÊT GALERIE COMPLÈTEMENT DÉGRADÉE SITUÉE SUR LES RIVES DE LA RIVIÈRE N'DJILI 41

PHOTO 5: ESPACE MARAÎCHER LE LONG DE LA RIVIÈRE N'DJILI: ON VOIT À L'ARRIÈRE-PLAN UN ABRI TEMPORAIRE. 58

PHOTO 6: ESPACE MARAÎCHER LE LONG DE LA RIVIÈRE N'DJILI: ON VOIT DANS LE FOND UNE MAISON ÉRIGÉE EN MATÉRIAUX DURABLES CE QUI EST UN INDICE D'OCCUPATION PERMANENTE D'UN SITE QUI ÉTAIT À L'ORIGINE RÉSERVÉ UNIQUEMENT À L'AGRICULTURE URBAINE. 59

PHOTO 7: ARROSAGE DES LÉGUMES AVEC DE L'EAU PUISÉE DANS LA RIVIÈRE N'DJILI 60

PHOTO 8: LES LÉGUMES RÉCOLTÉES SONT PLONGÉES DIRECTEMENT DANS LES EAUX DE LA RIVIÈRE N'DJILI POUR LEUR LAVAGE 60

PHOTO 9: PÊCHE AU FILET DANS LA RIVIÈRE N'DJILI ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

PHOTO 10: TRANSPORT DES BIENS ET DES PERSONNES PAR PIROGUE SUR LA RIVIÈRE N'DJILI ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

PHOTO 11: LATRINE ÉRIGÉE EN TÔLES DE RÉEMPLOI COMMUNIQUANT AVEC LA RIVIÈRE POUR LE REJET AUTOMATIQUE DES EAUX VANNES ET DES EXCRÉTAS À L'ÉTAT BRUT DANS LA RIVIÈRE MATETE 87

PHOTO 12: UNE AUTRE LATRINE CONSTRUITES EN TÔLES DES FÛTS MONTRANT LES MATIÈRES FÉCALES QUI S'ÉCOULENT SIMPLEMENT DANS LA RIVIÈRE N'DJILI. 88

PHOTO 13: LATRINE NON HYGIÉNIQUE DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI DONT L'ABRI EST CONSTITUÉ DE VIEUX SACS NE GARANTISSANT MÊME PAS LA PUDEUR À KISENSO. 88

PHOTO 14: DÉPÔT D'IMMONDICES DANS L'ENCEINTE D'UNE ÉCOLE DANS LE BASSIN VERSANT DE LA FUNA VOISIN DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI. 89

PHOTO 15: DÉPOTOIR SAUVEGE D'IMMONDICES ET DÉCHETS DIVERS DANS UN MARCHÉ 90

PHOTO 16: UNE AVENUE DE MATETE TRANSFORMÉE EN DÉPOTOIR PUBLIC. 90

PHOTO 17 ET 18: INNONDATIONS DANS LES PARTIES BASSES DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI AU NIVEAU DU POOL KINGABWA: LA POPULATION UTILISE DES PIROGUES POUR SE DÉPLACER D'UNE RUE À L'AUTRE ET D'UNE MAISON À L'AUTRE. 97

PHOTO 18 ET 19: LES INONDATIONS CONSTITUENT UN GRAND PROBLÈME SOCIAL DANS LA MESURE OÙ ELLES PERTURBENT LA VIE FAMILLIALE: LA PHOTO 18 MONTRE UNE FEMME ET LA PHOTO 19 UNE MAISON EN MATÉRIAUX PRÉCAIRES ABANDONNÉE MOMENTANÉMENT. 99

PHOTO 19: L'ÉCOLE PRIMAIRE CBCO DÉTRUITE PAR DES ÉROSIONS À KISENSO. 65

PHOTO 20: MAISON EN MATÉRIAUX DURABLES PARTIELLEMENT DÉTRUITE APR DES ÉROSIONS: DEUX CHAMBRES À COUCHER SONT ENCORE INTACTES ET HABITÉES MAIS LE SALON EST COMPLÈTEMENT DÉTRUIT . 77

PHOTO 21: CIMETIÈRE DE L'UNIVERSITÉ DE KINSHASA DANS LA COMMUNE DE KISENSO COMPLÈTEMENT RAVAGÉ PAR LES ÉROSIONS DE L'AVENUE CONGO FORT À KISENSO. 77

PHOTO 22: DANS LE CIMETIÈRE DE L'UNIVERSITÉ DE KINSHASA, DES TOMBES SE DÉCROCHENT ET S'ÉCRASENT AU FOND DU RAVIN EXPOSANT DES RESTES HUMAINS À L'AIR LIBRE. 78

PHOTO 23 ET 24: LES INONDATIONS DANS LES QUARTIERS SITUÉS À L'INTERFACE KISENSO-MATETE EST UNE DES CONSÉQUENCES DES ÉROSIONS DE KISENSO: ICI INONDATIONS DANS LE QUARTIUER KINSAKO (MATETE). 161

PHOTO 25 : ENSABLEMENT DANS LES QUARTIERS SITUÉS À L'INTERFACE KISENSO-MATETE: LA HAUTEUR DE SABLES ATTEINT 2 À 3 M TRANSFORMANT LES RUES EN COLLINES. 162

PHOTO 26: DES TRACTEURS SONT ENTRAIN D'ENLEVER LE SABLE QUI S'EST ACCUMULÉ DANS UNE RUE DE MATETE EMPÊCHANT AINSI LA CIRCULATION DES VÉHICULES. 162

PHOTO 27: MAISONS CONSTRUITES EN PISÉ ET DE MANIÈRE DÉSORDONNÉE SUR LE FLANC DE LA COLLINE DE KISENSO DANS LA VALLÉE DE LA RIVIÈRE KWAMBILA. 228

PHOTO 28: MAISONS CONSTRUITES EN PISÉ COMME AU VILLAGE DANS LA COMMUNE DE KISENSO 247

PHOTO 29 ET 21: MAISONS CONSTRUITES EN MATÉRIAUX DE RECUPÉRATION (CONTREPLAQUÉS ET TÔLES DE RÉEMPLOI DANS LE LIT MAJEUR DE LA RIVIÈRE N'DJILI AU NIVEAU DU QUARTIER NDANU DANS LE POOL KINGABWA. ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

PHOTO 30: LES ENFANTS SE BAIGNENT DANS LA RIVIÈRE N'DJILI MALGRÉ LA FORTE POLLUTION DE CES EAUX. 273

PHOTO 31: DES FEMMES ADULTES SE BAIGNENT DANS LES EAUX POLLUÉES DE LA RIVIÈRE N'DJILI. 274

PHOTO 32: LES EAUX DE LA RIVIÈRE N'DJILI PERMETTENT DE COMBLER LE DÉFICIT EN EAU POUR USAGE DOMESTIQUE: NETTOYAGE DE LA VAISSELLE ET EAU DE BOISSON. 274

PHOTO 33: UNE BONNE PARTIE DE LA POPULATION DES ZONES D'EXTENSION EST DÉPOURVUE DE RACCORDEMENT DE LA REGIDESO: LA POPULATION PUISE L'EAU DANS LA RIVIÈRE KWAMBILA SITUÉE DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI. 275

PHOTO 34: UN PUIT MAL AMÉNAGÉ SITUÉ DANS LA VALLÉE DE LA RIVIÈRE N'DJILI DANS LE LIT MAJEUR SERT À LA POPULATION POUR L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DESTINÉE À SATISFAIRE LES BESOINS DOMESTIQUES. 275

LISTE DES CARTES

CARTE 1: CARTE TOPOGRAPHIQUE DU BASSIN VERSANT 32

CARTE 2: CARTE INDIQUANT LES PRINCIPAUX COURS D'EAU QUI FONT PARTIE DU RÉSEAU HYDROGRAPHIOQUE DE LA RIVIÈRE N'DJILI. 33

CARTE 3 : PLAN DES QUARTIERS MALEMBA ET MAZIBA DE LA COMMUNE DE MATETE 166

CARTE 4: CARTE DU SOUS - SYSTÈME URBAIN DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI (KINSHASA) ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

LISTE DES FIGURES

FIGURE 1 MOYENNES MENSUELLES DES PRÉCIPITATIONS À LA STATION DE KINSHASA/N'DJILI DE 1986 À 1995 (EN MM) 22

FIGURE 2 : MOYENNES MENSUELLES DE NOMBRE DE JOURS DE PLUIES SUR UNE PÉRIODE DE 10 ANS (1986-1995) À LA STATION DE KINSHASA/ N'DJILI 23

FIGURE 3 : MOYENNES MENSUELLES DES TEMPÉRATURES À LA STATION DE KINSHASA/ N'DJILI DE 1986 À 1995 24

FIGURE 4: SCHÉMA GÉNÉRAL DE LA MÉTHODOLOGIE APPLIQUÉE DANS L'ÉTUDE SYSTÉMIQUE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI. ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

FIGURE 5 : PROCESSUS CONTINU DE LA GESTION D'UNE CATASTROPHE SOUDAINE (DHA - UNDRO, 1992) 92

FIGURE 6:PROCESSUS CONTINU DE LA GESTION DES CATASTROPHES À DÉVELOPPEMENT LENT (DHA - UNDRO, 1992) 92

FIGURE 7: PROFIL LONGITUDINAL DE L'AXE NORD-SUD KISENSO-MATETE 154

FIGURE 8: ETAT DE FONCTIONNEMENT DES COLLECTEURS DES EAUX USÉES ET PLUVIALES DANS LA PARTIE PLANIFIÉE DE LA COMMUNE DE MATETE : ON CONSTATE QUE BEAUCOUP DE COLLECTEURS SONT BOUCHÉS OU MÊME DÉTRUITS. 156

LISTES DES ABREVIATIONS

1. AIEA : Association Internationale pour l'Energie Atomique

2. APE : Association pour la Protection de l'Environnement de Kisenso

3. APHA : American Public Health Association

4. AWWA: American Water Works Association

5. BEAU: Bureau d'Etudes et d'Aménagement et d'Urbanisme

6. CALI : centre d'Alevinage de Lemba Imbu

7. CECOMAF : Centre de Commercialisation des produits Maraîchers et Fruitiers

8. CICR : Comité International de la Croix - Rouge

9. CNAEA: Comité National d'Action de l'Eau et l'Assainissement

10. CNECI : Caisse Nationale d'Epargne et de Crédit Immobilier

11. CRS : Catholic Relief Service

12. FAO : Food and Agricultural Organisation

13. GECAMINES: Générale des Carrières et des Mines

14. IGC: Institut Géographique du Congo

15. METTELSAT: Météorologie et Télédétection par Satellite

16. OCA : Office des Cités Africaines

17. OCHA : Office de Coordination des Affaires Humanitaires

18. ONL : Office National de Logement

19. OSEAHC : Organisation pour la sauvegarde de l'Environnement, l'Amélioration de l'habitat et la lutte contre les Catastrophes Naturelles

20. OMS : Organisation Mondiale de la Santé

21. ONU : Organisation des Nations Unies

22. OVD : Office des Voiries et Drainages

23. PNA : Programme National d'Assainissement

24. PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

25. REGIDESO : Régie de Distribution des Eaux

26. R.D.C. :République Démocratique du Congo 

27. TPAT-UH : Ministère des Travaux Publics, Aménagement du territoire - Urbanisme et Habitat

28. UCOMA : Union des Coopératives Maraîchères

29. UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organisation

30. UICN : Union Mondiale pour la Nature

31. UNICEF : United Nations International Children's Emergency Fund « Fonds des Nations Unies pour l'enfance »

32. WPCF : Water Pollution Control Fund

33. E & S : Eau et Systèmes Sanitaires

DEDICACE

A la plus grande gloire de Dieu,

Au service de l'Humanité,

A toutes les victimes des catastrophes naturelles et anthropiques à travers le Monde,

A toutes les victimes innocentes du terrorisme sauvage et aveugle spécialement celles du 11 septembre au World Trade Center à New York,

A tous les enfants du Monde,

Je dédie ce travail et je m'engage à consacrer toutes mes forces et mes énergies pour :

- La lutte contre les catastrophes naturelles,

- La promotion des droits humains dans leur intégralité et le respect de la dignité humaine,

- L'amélioration de la qualité de l'environnement global et des conditions de vie, 

- L'émergence d'un monde meilleur, juste et équitable pour tous sans discrimination d'aucune sorte.

Dr Luboya Kasongo Muteba

Spécialiste en Environnement et

Expert en Gestion des Catastrophes

REMERCIEMENTS

Un mémoire de fin d'études est l'aboutissement d'une formation scientifique conforme à un cursus académique donné suivi par des recherches sur le terrain. Cependant, la réalisation de celles - ci se révèle très souvent difficiles et semées d'obstacles nombreux et ardus surtout dans le contexte d'un pays affligé d'une pauvreté extrême aggravée par la guerre tel que la République Démocratique du Congo. Le présent travail sur « L'étude systémique du bassin versant de la rivière N'Djili à Kinshasa» n'échappe pas à cette règle. Il est donc la résultante de nombreux efforts et sacrifices personnels et du concours important que nous ont apporté directement ou indirectement beaucoup de personnes et de nombreuses organisations humanitaires tant nationales qu'internationales.

Nos remerciements s'adressent en premier lieu au PNUD par le biais de l'OCHA dont le Représentant en République Démocratique du Congo, Monsieur Michel Kassa, nous a recommandé pour notre inscription à l'ERAIFT et nous a permis d'acquérir une solide formation en Prévention et Gestion des Catastrophes à travers des ateliers de formation à Goma du 20 au 24 mai 1996 et à Kinshasa du 05 novembre au 15 décembre 2001. L'ERAIFT est une institution régionale d'enseignement post-universitaire créée par l'UNESCO selon une nouvelle vision du développement ayant pour mission de former des spécialistes en aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux et en développement durable. Qu'elle soit remerciée pour les efforts qu'elle ne cesse de déployer pour les pays en développement !

Qu'il nous soit permis de remercier la Direction de l'ERAIFT pour l'organisation rationnelle des enseignements et pour l'encadrement dont nous avons bénéficié pendant toute notre formation ! Nous adressons également nos remerciements sincères à tous les Professeurs qui ont assuré des enseignements à l'ERAIFT et en particulier Monsieur le Professeur Dr M. Maldague, Professeur Emérite et Directeur Honoraire de l'ERAIFT, qui a accepté la direction et la responsabilité scientifique de ce mémoire de D.E.S.S. malgré ses multiples occupations. Nous sommes redevables à Monsieur le Professeur Dr Kiyombo Mbela qui en a assumé la co-direction et dont les conseils nous ont permis d'avancer plus sûrement et rapidement dans les recherches et la rédaction du mémoire. Dans ce cadre, nous remercions aussi Monsieur le Professeur Mafuka Mbe-Mpie, Doyen de la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université de Kinshasa pour nous avoir apporté un concours inestimable en nous mettant à notre disposition du matériel qui nous a servi pour la cartographie numérique.

De nombreuses autres personnes ont aussi apporté un appui important dans la réalisation des différentes étapes de ce travail. Il s'agit de Monsieur l'Ingénieur Boy qui a été avec nous à plusieurs reprises sur le terrain lors de la recherche des données et qui a mis son matériel à notre disposition et les membres de certaines organisations non gouvernementales de l'environnement qui nous ont assisté dans les travaux de terrain. Il s'agit de l'Organisation pour la Sauvegarde de l'Environnement, l'Amélioration de l'Habitat et la lutte contre les Catastrophes naturelles en sigle OSEAHC que je dirige depuis plus d'une décennie, de l'Association pour la Protection de l'Environnement installée dans la commune de Kisenso en sigle A.P.E.. Au Congo, les organisations non gouvernementales évoluent dans des plates - formes de la société civile. Ces dernières ont un effet mobilisateur et stimulant en encourageant le travail en commun pour le progrès et le développement de la société congolaise en général. Dans ce contexte, la Société Civile du Congo en sigle SOCICO a joué un rôle important dans le parcours et le fonctionnement de l'OSEAHC ainsi que dans notre propre parcours scientifique et social. C'est pourquoi, nous remercions solennellement M. le Professeur Modeste Bahati Lukwebo, Président national de la SOCICO pour sa compréhension, sa droiture, sa chaleur humaine et son encadrement. Dans le domaine du développement, le Conseil Régional des Organisations Non gouvernementales de Développement, en sigle CRONGD, nous a permis à plusieurs reprises de sortir du pays en, tant qu'expert en matière d'environnement pour échanger des expériences avec les autres opérateurs de ce secteur dans les autres pays d'Afrique notamment à Nairobi (Kenya) et Yaoundé (Cameroun). Toutes expériences et échanges nous ont été très utiles. Nous remercions donc sincèrement Monsieur le Secrétaire Exécutif du CRONGD / Kinshasa, Monsieur Bienvenu Ngoy Isikimo, pour le concours qu'il nous a apporté ainsi.

Sur le plan technique, la réalisation de la cartographie dans sa partie classique a connu la participation de Messieurs Katalay, Licencié en géographie et Assistant à l'IPN, John Kinsumbu et Greg Nkiku, techniciens cartographes de l'Institut Géographique du Congo dont la collaboration a été précieuse dans la réalisation des cartes spécifiques et inédites sur le bassin versant de la rivière N'Djili. Tandis que la réalisation de la cartographie numérique a été entièrement effectuée au laboratoire de cartographie numérique et de télédétection de l'ERAIFT que nous remercions sincèrement.

Je remercie également mon épouse, Madame Rose Zamboli Mboma et tous mes enfants pour l'appui, le soutien et la compréhension dont ils m'ont entouré pendant la formation et durant la période de recherches sur le terrain. Que tous mes amis et amies ainsi que tous les collègues de l'ERAIFT et de la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université de Kinshasa trouvent ici l'expression de ma profonde gratitude. Il s'agit en particulier de Mademoiselle Béatrice Kassongo Kela, des Mesdames Simone Mombeki, Victorine Mbadu et Angèle Marachto, des Messieurs Albert Itoua, Mathieu Ebeke, Mathieu Katsuva, Cyprien Mobengue, Aduya Ayenge ainsi que l'ensemble de nos collègues de la deuxième promotion de l'ERAIFT. La liste n'est pas exhaustive. Nous demandons à tous d'accepter nos sentiments de profonde gratitude pour leurs encouragements et leur soutien.

RESUME

Le bassin versant de la rivière N'Djili est l'exemple type d'un écosystème urbain tropical confronté à une crise écologique et environnementale grave, complexe et multifactorielle dont la démographie galopante, la paupérisation extrême de sa population doublée d'une crise aiguë de logements, l'absence de volonté politique ferme et déterminée ainsi que le non-respect de la législation en matières foncière et urbanistique constituent quelques unes des causes majeures. Sur le terrain, cette situation se traduit notamment par une insalubrité généralisée, la prolifération des établissements d'urbanisation spontanée, l'aggravation de la pollution sous toutes ses formes et en particulier la pollution des eaux superficielles, la mauvaise utilisation de l'espace et du sol qui sont autant des facteurs de vulnérabilité accrue vis-à-vis des catastrophes naturelles.

Les zones d'extension sont encore plus touchées et caractérisées par la promiscuité, la prédominance d'un habitat précaire, l'absence d'infrastructures de base essentielle, le manque des latrines hygiéniques et décentes, l'amoncellement des immondices sur la voirie et dans les lieux publics (écoles, marchés...), la présence des eaux surtout dans les basses terrasses, l'insécurité alimentaire chronique, le manque d'eau potable, l'absence d'assainissement et la prolifération des vecteurs des maladies avec comme corollaires l'explosion des maladies d'origine hydrique et des maladies vectorielles.

Le bassin versant de la rivière N'Djili, dans sa partie urbaine est un système complexe comprenant deux sous-systèmes nettement différenciés. Si la partie rurale ou provinciale possède encore une certaine couverture végétale qui assure la protection du bassin versant malgré les nombreuses atteintes dues aux activités humaines, la partie urbaine, par contre, subit une très forte pression anthropique par suite de l'occupation systématique de tous les espaces disponibles y compris des zones critiques et les terres marginales réputées « non aedificandi ». Les présentes recherches ont permis d'identifier les problèmes suivants:

· Une forte pollution de nature biologique, organique et fécale de l'ensemble du réseau hydrologique de la partie urbaine du bassin versant ;

· La présence des érosions spectaculaires dans les zones collinaires à forte pente en particulier dans la commune de Kisenso. . Vingt et une érosions sur 39 ont fait l'objet de cette étude. Elles ont entraîné la perte d'environ 9 097 635,3 tonnes des matériaux du sol arrachés aux collines et emportés par les eaux de ruissellement vers les bas-fonds constituant un volume d'environ 3 433 069,94 m;

· De graves inondations sont observées régulièrement en saison de pluies au niveau des zones basses entre les courbes de niveau 300 m de part et d'autre de tous les cours d'eau et en particulier dans les quartiers Salongo, Ndanu, Mbamu, Nzadi et Kingabwa (Commune de Limete), Malemba et Maziba (Commune de Matete), Abattoir (Commune de Masina,) Dingi-Dingi, Nsola et Kisenso - gare dans la Commune de Kisenso et Lemba-Imbu dans la commune de Mont - Ngafula ;

· L'ensablement et les inondations dans tous les bas-fonds et surtout dans les quartiers de Matete situés à la limite avec la commune de Kisenso. Il s'agit des quartiers Totaka, Vivi, Dondo et Lubefu. Nos études ont montré que près de 1 125 366 m3 des terres représentant 2 982 220 tonnes des matériaux arrachés aux collines de Kisenso par le biais des érosions situées dans les quartiers Révolution, Regideso et Ngomba, se sont déjà déversés sur les quartiers précités occasionnant des pertes en vies humaines, la destruction des maisons créant de nombreux sans abri et des dégâts matériels importants;

· L'ensablement des rivières qui sont devenues des carrières des sables : tels sont les cas des rivières N'Djili et Matete ;

· La recrudescence des maladies d'origine hydrique qui ont pris une allure endémique et parfois épidémique dans les zones inondables par suite de la déficience de l'hygiène individuelle et collective et de la pollution des rivières par le rejet dans celles-ci des eaux usées urbaines, des eaux vannes et des excrétas humains et animaux sans traitement préalable.

A la lumière des résultats obtenus, on peut affirmer que le bassin versant de la rivière N'Djili dans sa partie urbaine est un écosystème ou un ensemble d'écosystèmes complètement perturbé. Cet environnement en constante dégradation crée une situation viciée qui, non seulement met en péril la qualité de la vie mais compromet gravement la vie elle-même.

L'amélioration de l'hygiène individuelle et collective, l'assainissement de l'environnement global grâce à la mise en place d'un système de gestion rationnel des déchets, la reprise en main du site par l'élaboration et la mise en oeuvre d'un plan d'aménagement rationnel et durable de la ville ainsi que l'éradication de la pauvreté constitue des mesures importantes susceptibles de contribuer de manière efficiente à l'amélioration de la qualité de vie, à la réhabilitation de l'environnement et à la maîtrise des catastrophes naturelles dans le bassin versant de la rivière N'Djili.

0. INTRODUCTION

L'explosion démographique, la pauvreté et l'urbanisation rapide et très souvent incontrôlée en Afrique constitue des facteurs majeurs de dégradation de l'environnement global (Beaujeu - Garnier et al., 1963 ). Pour Dumont (1989), la dégradation de l'état physique du globe s'accélère et rien ne laisse présager un renversement des tendances dans un avenir prévisible.

En 1981, les experts estimaient la population mondiale à 4492 millions d'habitants avec un taux d'accroissement de 1,7% par an (Ramade, 1982 ) et à 5,2 milliards en 1991 (Sheila B. Reed, 1995 ). Les calculs indiquent ainsi une augmentation moyenne d'environ 5 millions des personnes par mois (Riou, 1981). Les estimations pour les années 2000, 2025, et 2100 sont respectivement de 6,3 milliards (Ramade, 1982 ), 8,5 milliards et 10 milliards (Wilches - Chaux, 1995 ). On pense que 95 % de la croissance démographique se produira dans les régions en voie de développement où les ressources ont déjà atteint leurs limites. Pour l'Afrique, les projections indiquaient 587 millions d'habitants en 1990, 768 millions pour l'an 2000 (QUID, 1984 cité par Dejoux, 1988), 1,5 milliards en 2030 et 3 milliards en 2100 (Banque Mondiale, 1992 ). Actuellement, la population africaine ne représente que 10 % de la population mondiale. Cependant, son taux moyen de croissance annuelle est très élevé et représente 3% contre une croissance agricole d'à peine 1% (Dumont, 1989 ). Pour la République Démocratique du Congo, les estimations indiquent 53 millions d'habitants {Anonyme, 2002}. La densité moyenne de la population est de 18 habitants au Km2 répartie sur un territoire d'une superficie de 2 345 000 Km2 selon Ngondo et al (1992 ).

Cette population en pleine croissance se concentre de plus en plus dans les villes qui se développent à un rythme exponentiel sous l'effet combiné de la croissance naturelle et des phénomènes migratoires. Le puissant attrait des villes sur les campagnes peut s'expliquer notamment par le fait que l'urbanisation est associée au progrès social et économique, au développement de l'éducation, à l'amélioration des conditions générales de santé ainsi qu'à l'accès aux services sociaux, à la culture et à la politique ( ONU, 1970 ). De 1990 à 1995, la population urbaine mondiale est passée de 29% à 45% ( PNUD, 1996 et Besse, 1998 ). Le taux d'accroissement annuel de la population urbaine est révélateur de cette dynamique : de 1950 à 1975, il s'est élevé à 3% dans le Monde, à 4% dans le tiers - Monde en général et à 5% en Afrique contre moins de 1 % dans les régions les plus avancées {WRI et al, 1997. Le contraste est donc frappant. En République Démocratique du Congo, la population est urbaine à 40% avec un taux de croissance de 7 à 8% {Anonyme, 2002} soit 21 200 000 habitants dont un tiers résident à Kinshasa. Ngondo et al.{1992 )ont estimé le taux de croissance de la population urbaine de Kinshasa à 6,3% contre 3,30% pour l'ensemble du pays

La surpopulation associée à l'insuffisance des ressources et au manque d'une volonté politique ferme est à l'origine des très graves problèmes dans tous les domaines : chômage, augmentation du nombre des sans - abris et des mal logés, prolifération des établissements d'urbanisation spontanés, augmentation de la misère et élargissement du fossé entre les pauvres et les riches, insécurité croissante, détérioration du parc immobilier, des services et des infrastructures, mauvaise utilisation du sol, érosions catastrophiques et spectaculaires, saturation des moyens de transport, aggravation de la pollution et en particulier celle des eaux, manque d'espace vert et vulnérabilité accrue aux catastrophes et surtout la survenance régulière des catastrophes majeures à répétition telles que les inondations, l'ensablement...

Kinshasa est un exemple d'écosystème urbain tropical confronté à des problèmes complexes. Ces derniers sont nombreux et diversifiés quant à leurs causes respectives dont la pauvreté, la croissance démographique explosive et incontrôlée et une extension spatiale tentaculaire et très rapide demeurent les causes les plus importantes.

Le bassin versant de la rivière N'Djili n'échappe pas à cette triste réalité. La croissance démographique explosive, la pauvreté et les difficultés de logement sont à la base d'une crise écologique multiforme et aiguë observée dans cette aire. Il en résulte une forte pression sur les ressources et en particulier sur les terres avec comme conséquence l'occupation illégale et irrationnelle de tous les espaces apparemment disponibles y compris les zones marginales très critiques (lit majeur des rivières, zones inondables et zones fragiles à fortes pentes sensibles à l'érosion). Aujourd'hui, il constitue la partie de Kinshasa qui est le théâtre du plus grand nombre des catastrophes naturelles: érosions, inondations, ensablement... Des chercheurs commencent à s'intéresser à différents aspects environnementaux, sociaux, économiques et même géologiques de cette partie de la ville. Malheureusement, les études menées à ce jour sont caractérisées par leur approche tout à fait sectorielle qui ne permet pas d'appréhender les divers problèmes dans leur ensemble et dans leurs interrelations. Ce travail est le premier essai d'une étude systémique appliquée à ce bassin versant qui revêt une grande importance pour la ville.

Dans ce travail, nous nous proposons d'étudier l'état global du bassin versant de la rivière N'Djili et d'en établir le diagnostic environnemental. Pour ce faire, les objectifs poursuivis sont les suivants:

1) Etablir un diagnostic environnemental exhaustif en identifiant les divers types de dégradation du site et en étudiant l'impact des problèmes de l'environnement sur la qualité de la vie de la population dans le bassin versant;

2) Evaluer la qualité des eaux;

3) Réaliser la cartographie numérique écologique et environnementale  en indiquant les zones à risques vis - à - vis des catastrophes naturelles;

4) Proposer des solutions pour réduire l'impact des catastrophes liées aux dégradations de l'environnement ainsi que des pistes solutions pour un aménagement rationnel en vue de l'utilisation rationnelle, optimale, durable et équitable des ressources en terres et en eaux et d'améliorer la qualité de l'environnement et les conditions de vie de la population.

Le présent travail comprend trois parties : la méthodologie qui comprend l'étude du milieu (bassin versant de la rivière N'Djili) et les méthodes appliquées en vue d'atteindre les objectifs fixés dans le présent travail, les résultats obtenus (résultats des analyses physico - chimiques et biologiques des eaux de la rivière N'Djili, état de l'environnement global des municipalités situées dans le bassin versant de la rivière N'Djili) et enfin, la discussion, conclusion et recommandations. L'environnement global a été analysé ainsi que les cas particuliers des communes les plus touchées notamment Kisenso, Matete, Limete, Masina. Toutefois, il faut signaler que seules les catastrophes naturelles survenant régulièrement dans la partie urbaine du bassin ont été étudiées tant dans leurs causes que dans leurs conséquences sur le site et sur l'homme. Des solutions appropriées ont été proposées pour améliorer la qualité de l'environnement et les conditions de vie de la population et réduire l'impact des catastrophes qui sont devenues une plaie pour la ville.

Il faut cependant signaler que ce travail a connu de nombreuses difficultés : l'importance des distances parcourues sous la pluie et sous un soleil accablant, la difficulté d'accéder à la documentation et aux matériels et appareils utiles pour le prélèvement et l'analyse des données et surtout les difficultés d'accès à certains sites dans les quartiers d'extension par suite des contraintes de terrain.

PREMIERE PARTIE :

METHODOLOGIE

CHAPITRE I

PRESENTATION DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI

Un bassin versant est un territoire drainé par un réseau hydrographique (Maldague et al, 1997 et Maldague, 2001). Selon son importance, il peut être constitué de plusieurs écosystèmes différents. Celui d'un grand cours d'eau est un système emboîté et hiérarchisé des bassins versants élémentaires correspondant à chacun des affluents (Lévêque, 1996).

Le bassin versant fonctionne comme un collecteur chargé de recueillir les pluies et de les transformer en écoulement à l'exutoire. Cette transformation s'accompagne des pertes en eau qui dépendent non seulement des conditions climatologiques qui règnent sur le bassin mais aussi de ses caractéristiques physiques (topographie, végétation...).

On distingue le bassin versant topographique et le bassin versant réel. Le bassin versant topographique est séparé de bassins versants voisins par la ligne de partage des eaux ou ligne de crête. Celle - ci est tracée sur la carte en courbes de niveau en suivant les lignes de crête bordant le bassin. Il peut être moins étendu que le bassin versant réel si le cours d'eau est alimenté par des circulations souterraines en provenance des bassins voisins (terrains karstiques, régions plates comportant une forte épaisseur des sédiments perméables reposant sur un bed - ock de topographie différente de celle de la surface...).

Si la ligne de partage des eaux constitue la limite des bassins versants topographiques, les bancs rocheux, les couches d'argiles imperméables ou d'autres obstacles au mouvement de l'eau sont des frontières des bassins versants réels (Gunnar Lindh, 1983).Dans ce cas, il faut des études géologiques et morphologiques délicates sur le terrain pour la détermination de leur superficie. Par contre, le planimétrage sur une carte topographique d'échelle convenable suffit pour l'évaluation de la superficie des bassins versants topographiques (Reménieras, 1986). En pratique, on admet la plupart du temps que le bassin versant coïncide avec le bassin versant topographique (Roche, 1963). C'est cette conception qui a prévalu lors de l'étude du bassin versant de la rivière N'Djili.

1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE

Le bassin versant de la rivière N'Djili s'étend de la province du Bas-Congo à la ville de Kinshasa sur un territoire de près de 2000 Km2 compris entre 15°9' et 15°39' de longitude Est et 4°22' et 4°59' de latitude Sud. C'est un système complexe comprenant deux ensembles nettement distincts :

- Le cours supérieur (partie rurale) qui englobe les territoires de Kasangulu et de Madimba  situés dans la province du Bas-Congo;

- Le cours inférieur (partie urbaine) se trouvant dans la ville de Kinshasa.

La partie urbaine du bassin versant de la rivière N'Djili, située dans la ville de Kinshasa, s'étend entre  15°9' et 15°18' de longitude Est et 4°22' et 4°37' de latitude Sud représentant une superficie d'environ 625 Km2 soit 31,2% de l'ensemble du bassin versant. Les Communes et quartiers suivants font partie intégralement ou partiellement du bassin versant de la N'Djili : Kisenso, Matete et les quartiers Kingabwa, Mbamu, Ndanu, Nzadi et Salongo de la commune de Limete sur la rive gauche et les communes de Kimbaseke, N'Djili et Masina sur la rive droite. A ces zones, il convient d'ajouter certaines parties de la commune de Mont-Ngafula et de Lemba Sud drainées respectivement par les rivières Lukaya et Matete ainsi qu'un important territoire s'étendant de N'Djili brasserie jusqu'à l'embouchure de la rivière Didingi.

1.2.- DONNEES CLIMATOLOGIQUES

Le climat de Kinshasa est de type AW4 selon le système de classification de Köppen. C'est un climat tropical chaud et humide. Dans ce système, la classe A comprend les climats tropicaux humides, où la température moyenne diurne du mois le plus froid est supérieure à 18° C et où la hauteur annuelle des pluies, exprimée en cm, est supérieure à deux fois cette température moyenne augmentée de 14. A partir de l'analyse des observations faites de 1931 à 1970, Crabbe (1980) a estimé au 22 septembre et 27 mai les dates de la première et de la dernière pluie circonscrivant la saison de pluies qui est entrecoupée d'une petite saison sèche au mois de février. La saison sèche s'étend donc du 28 mai au 21 septembre inclus soit au total 117 jours ou près de 4 mois. Les données climatologiques ci - dessous proviennent des observations réalisées sur 10 ans de 1986 à 1995 à la station météorologique de N'Djili à Kinshasa.

1.2.1.- LA PLUVIOMETRIE

Tableau 1 Moyennes mensuelles des précipitations à la station de Kinshasa/ Ndjili de 1986 à 1995 (en mm)

Ann.

Janv.

Févr.

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil.

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

1986

55,8

175,2

175,2

399,9

212,5

20,6

0,0

8,0

85,8

168,1

193,5

86,8

1987

157,8

327,2

327,2

256,5

73,1

0,0

4,0

1,2

22,0

91,3

302,6

81,7

1988

267,4

95,6

95,6

156,0

22,4

0,4

16,4

3,4

4,4

190,1

283,1

144,3

1989

165,6

200,0

200,0

213,5

218,6

0,0

0,0

5,8

35,8

205,0

273,9

195,7

1990

320,8

145,0

145,0

97,7

401,8

7,2

0,0

0,0

31,8

189,9

288,2

211,0

1991

59,3

94,8

94,8

236,6

191,8

0,6

0,8

6,6

29,6

148,4

162,2

99,8

1992

120,6

132,8

132,8

92,3

141,7

6,6

0,0

0,0

31,2

107,8

262,8

173,4

1993

197,1

251,2

251,2

206,3

155,8

1,6

0,0

0,0

34,6

191,1

295,3

209,7

1994

78,0

258,2

258,6

98,8

246,8

0,0

0,0

62,2

43,9

238,7

316,0

196,4

1995

59,0

88,6

88,6

235,5

185,9

2,4

0,0

59,8

53,2

116,0

303,2

157,1

Moy.

148,1

176,8

176,9

193,3

185,0

3,9

2,1

14,7

37,2

164,6

268,1

155,6

 

92,4

81,2

81,2

81,2

102,4

6,4

5,2

24,6

21,3

47,6

50,1

50,6

C.V.

62,4

45,9

45,9

42

55,4

164,1

247,6

167,3

57,3

28,9

18,7

32,5

Source : METTELSAT (1997)

Figure 1 Moyennes mensuelles des précipitations à la station de Kinshasa/n'djili de 1986 à 1995 (en mm)

Tableau 2 Nombre des jours de pluies à la station de Kinshasa N'Djili de 1986 à 1995

Ann.

Jan.

Fév.

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil.

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

1986

10

9

18

21

11

3

0

2

8

10

12

13

1987

7

13

12

20

9

1

1

1

7

13

15

9

1988

13

11

13

15

7

1

1

2

2

12

19

16

1989

13

8

15

19

21

0

0

4

5

17

20

16

1990

11

11

13

19

2

2

0

0

5

17

15

15

1991

14

12

14

20

15

1

1

1

5

9

12

8

1992

10

8

8

18

17

2

0

0

2

8

20

12

1993

13

11

10

14

8

1

0

0

6

9

13

17

1994

5

8

12

14

13

0

0

3

3

15

18

19

1995

6

6

13

18

17

0

0

2

2

10

18

14

Tot.

102

97

128

178

120

11

3

15

45

120

161

139

Moy.

10,2

9,7

12,8

17,8

12,0

1,1

0,3

1,5

4,5

12,0

16,1

13,9

Source : METTELSAT (1997)

Figure 2 : Moyennes mensuelles de nombre de jours de pluies sur une période de 10 ans (1986-1995) à la station de Kinshasa/ N'djili

1.2.2.- LA TEMPERATURE ( EN °C)

Tableau 3: Températures moyennes mensuelles à la station de Kinshasa / N'Djili de 1986 à 1995

Ann.

Jan.

Fév.

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil.

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

1986

25,4

25,8

26,1

25,6

25,8

23,0

22,2

23,4

25,2

25,4

24,8

25,3

1987

25,8

26,1

26,2

26,1

26,2

24,6

22,9

24,1

25,7

26,0

25,8

26,1

1988

25,6

26,4

26,5

26,0

26,3

24,6

23,3

24,7

25,3

25,8

24,8

25,0

1989

24,6

25,2

26,6

25,4

24,9

24,0

23,3

24,2

25,7

25,4

25,2

25,6

1990

25,7

25,5

26,5

26,0

25,2

23,5

23,3

23 ,7

25,1

25,5

25,3

25,5

1991

25,5

25,6

26,0

25,7

26,0

24,4

22,6

23,5

24,9

25,2

25,2

25,1

1992

25,1

26,0

26,3

26,6

25,0

22,5

21,2

22,7

25,1

24,6

24,9

25,0

1993

25,5

25,7

26,0

25,7

25,4

25,4

23,9

23,0

23,9

25,0

25,5

25,5

1994

26,3

26,0

25,8

25,6

24,7

22,4

22,3

23,7

25,2

25,1

25,2

25,1

1995

25,7

25,6

26,2

25,3

25,1

23,2

22,9

24,1

25,5

25,5

25,5

25,1

Moy.

25,5

25,8

26,1

25,7

25,5

23,6

22,5

23,8

25,4

25,4

25,2

25,3

 

0,34

0,32

0,27

0,26

0,54

0,77

0,6

0,51

0,26

0,36

0,3

0,33

Source : METTELSAT (1997)

Figure 3 : Moyennes mensuelles des températures à la station de Kinshasa/ N'djili de 1986 à 1995

1.2.3.- HUMIDITE RELATIVE

Tableau 4Moyennes mensuelles de l'Humidité relative de l'air observée a la station de Kinshasa/ N'Djili ( en %)

Ann.

Janv.

Fév.

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil.

Août

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

1986

81

78

80

82

82

82

75

72

69

76

81

80

1987

80

80

80

81

81

81

78

74

74

78

79

80

1988

82

81

79

81

78

81

83

70

71

75

83

83

1989

83

81

80

80

83

79

78

72

70

78

81

80

1990

81

83

79

79

84

83

76

73

73

77

81

84

1991

82

80

80

81

81

77

78

73

73

72

79

79

1992

82

80

80

80

84

80

78

71

66

77

81

82

1993

81

80

79

80

80

78

77

72

72

76

80

80

1994

74

74

79

78

84

79

76

73

71

80

81

83

1995

81

80

80

81

84

83

78

75

72

79

81

92

Moy.

81

80

80

80

82

80

77

73

71

77

81

82

Source : METTELSAT (1997)

1.2.4.- LES VENTS

Les vents jouent un rôle prépondérant dans le déclenchement de la pluie. La partie urbaine du bassin versant de la rivière N'Djili étant situé dans le contexte climatologique de Kinshasa, connaît le même régime des vents que l'ensemble de la ville. Kinshasa est situé à proximité du courant marin de Benguela et de l'influence des pseudo moussons du Golfe de Guinée. Il est caractérisé par des vents faibles au sol de direction Sud-Ouest. Leur vitesse avoisine rarement 10 Km/H. La vitesse moyenne de vents est de 4 Km/H en saison des pluies et de 5 Km/H en saison sèche. La vitesse du vent résultant moyen oscille de 1,2 noeuds ou 2,2 Km/H avec 64 % de persistance à 6 H00' T.U. à 2,4 noeuds ou 4,5 Km/H avec 60 % de persistance à 9H00'. Sa direction annuelle est constante. La direction normale des vents observés à la girouette à la station de N'Djili est de 250 à 270 °. Les calmes sont les plus fréquents : plus de 60 % des observations en saison des pluies mais les nuits 50 % environ des observations en saison sèche.

Tableau 5 :Vitesse journalière moyenne du vent en Km.h à la station de Kinshasa / N'Djili calculée pour la période de 1961 à 1970

Mois

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

An

SP

SS

Moyenne

3.9

4.1

4.1

3.8

3.6

4.0

4.4

5.6

5.6

4.7

4.2

3.7

4.3

4.0

4.9

Maximale

4.6

4.8

4.8

4.4

4.1

4.7

5.0

6.3

6.6

5.4

4.8

4.3

4.8

 
 

Minimale

3.3

3.3

3.3

2.6

2.6

3.4

3.9

4.6

4.7

4.2

3.6

2.9

3.9

 
 

Source : Crabbe (1980)

1.2.5.- MICROCLIMAT

Tableau 6 Eléments du climat mesures a la station de Kinshasa-N'Djili sur 10 ans de 1986 a 1995

Mois

Précipitation

( en mm)

Nombre des jours de pluies

Humidité de l'air (en %)

Température

( en °C)

Janvier

170,3

10,2

81

25,5

Février

148,1

9,7

80

25,8

Mars

176,8

12,8

80

26,1

Avril

203,3

17,8

81

25,7

Mai

185,0

12,0

82

25,5

Juin

3,9

1,1

80

23,6

Juillet

2,1

0,3

78

22,5

Août

14,7

1,5

73

23,8

Septembre

37,2

4,5

71

25,3

Octobre

165,4

12,0

77

25,4

Novembre

268,1

16,1

81

25,2

Décembre

155,6

13,0

82

25,3

Moyenne annuelle

1530,5

111,9

78,8

25

Source : METTELSAT (1997)

En moyenne de 1986 à 1995, il est tombé par an au niveau de la station de Kinshasa / N'Djili, 1530,5 mm de pluies répartis au cours de 111,9 jours avec un minimum de 102 jours de pluies en 1993 et un maximum de 138 jours de pluies en 1989. Tous les auteurs (Van Caillie, 1983 et Pain, 1984) s'accordent pour dire qu'il pleut en moyenne plus de 100 jours par an sur l'ensemble de la ville. Pour Pain (1984), les précipitations se produisent dans la majorité des cas (70%) sous forme d'orages, parfois très localisés. A ce sujet, Van Caillie (1983) signale même des inondations survenues à Binza et à N'Djili le 28 novembre 1975, à la suite des pluies dépassant 40 mm. En réalité de telles pluies se produisent régulièrement au niveau de toutes les stations au point d'entraîner des crues brutales de nombreuses rivières qui sillonnent la ville avec pour conséquences des inondations des parties basses et des érosions très souvent spectaculaires et catastrophiques dans les zones collinaires périphériques. Avec respectivement des moyennes mensuelles de 203,3 mm et 268,1 mm des pluies, avril et novembre demeurent les mois les plus pluvieux où l'on enregistre chaque année des catastrophes naturelles en raison de fortes averses. Le déficit pluviométrique s'observe en juin, juillet et août avec respectivement 3,9, 2,1 et 14,7 mm de pluies.

Dans l'ensemble, cependant, le réseau hydrographique de la plaine présente, en ville, une pente suffisante (2,3 à 7%) pour évacuer les eaux générées par les pluies les plus importantes en 24 heures. La température varie de 22,5 °C en moyenne au mois de juillet à 26,1°C en mars soit une amplitude thermique annuelle de 3,6°C. L'humidité relative varie de 71% (septembre) à 82% (mai).

1.3. RIVIERE N'DJILI

La N'Djili, longue de 30 Km, est un des affluents du fleuve Congo. Elle est et prend sa source dans les collines de la province du Bas-Congo et traverse la ville de Kinshasa du Sud au Nord va se jeter dans le fleuve par un delta aux bras anastomosés (Photo 1). Son parcours constitue la limite de séparation entre la ville Est et le reste de la ville (Kinshasa-Ouest, Nord, centre et Sud-Ouest). Elle délimite avec la rivière N'sele  une partie du site appelée « plaine entre N'Djili et N'sele ». Celle-ci se présente sous une forme allongée d'Est en Ouest, en arc de cercle large de 4 à 6 Km, et très différente de la partie occidentale du site qui est très découpée par des rivières locales (Flouriot et al., 1975). Ses rives sont aujourd'hui colonisées par la ville actuelle : on y trouve ainsi des habitations, des espaces occupées par les cultures maraîchères et de nombreuses fermes pour l'élevage.. A ce propos, le rôle économique des vallées alluviales du réseau hydrographique la rivière N'Djili (vallées de la Lukaya, de la Matete, de la Kwambila, de la rivière Imbu, de la Bimunsaka, de la Kimbasala...) est très important. En outre, on peut noter que la vallée de la N'Djili est une portion de l'espace urbain d'occupation massive.

Photo 1: Vue panoramique d'une partie de la rivière N'Djili au niveau du quartier 8 de la commune de N'Djili: la beauté du site montre que l'on pêut par un aménagement rationnel, le transformer en un lieu de loisir voire touristique pour le tourisme urbain

1.3.1. PROFIL DE LA RIVIERE N'DJILI

En amont, elle présente un profil hydrographique avec un encaissement prononcé {profil en V} au niveau des collines où la pente est forte ; sur le trajet médian, l'encaissement est moins prononcé qu'en amont {profil en U} et en aval, le trajet est subhorizontal. Suite à la faiblesse de la pente en aval et sur le trajet médian, il en résulte une forte sédimentation dans ces zones avec d'importants dépôts des sédiments provenant des parties hautes : d'où, l'étalement de la rivière en ces lieux avec comme conséquences l'envasement et des inondations parfois catastrophiques observées au niveau des parties basses. En réalité, à ce propos, la rivière N'Djili n'est pas un cas unique ; la situation est analogue pour toutes les rivières qui traversent la ville de Kinshasa. Les parties basses de ces dernières constituent des sites de dépôts des matériaux arrachés aux flancs des collines par le processus érosif. Ainsi, les vallées de la plupart des rivières de Kinshasa sont devenues d'importantes carrières de sables. C'est le cas des rivières N'Djili et Matete.

1.3.2. DONNEES HYDROLOGIQUES

Les données hydrologiques figurent dans la fiche hydrologique de la rivière N'Djili (tableau 1).

Tableau 7 Fiche hydrologique de la rivière N'Djili

Bassin versant

1980 Km2

Débit minimum observé en 1966

22,3 m3

Débit minimum centenaire

18 m3

Débit maximum observé en 1966

100 m3

Plus hautes eaux observées sur le Boulevard Lumumba en 1966

279,82 m

Plus basses eaux observées en 1966

278,30 m

Plus basses eaux centenaires

278,08 m

Pluie annuelle moyenne

1334 mm

Evapotranspiration réelle par an

700 mm

Ecoulement moyen

47 %

Vitesse moyenne du courant

1,5 m/s

Source : Fernandez (1966) cité par Flouriot et al. (1975).

1.3.3. RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE

Le réseau hydrographique de la rivière N'Djili est constitué d'un grand nombre des rivières d'importance variable et d'innombrables autres petits ruisseaux autochtones, permanents ou saisonniers. Leurs débits varient en fonction des saisons devenant plus importants pendant la saison de pluie. Le tableau 8 donne les principaux affluents de la rivière N'Djili et les territoires qu'ils drainent.

Tableau 8 Principaux affluents de la rivière N'Djili

Cours

Côté

Affluents

Longueur en Km

Direction

Territoire drainé

Supérieur

Gauche

Lukaya

44

Ouest - Est

- Quasi - totalité du district de la Lukaya notamment territoires de Madimba et de Kasangulu ;

- A Kinshasa: communes de Mont - Ngafula, Lemba et Kisenso.

Lua

31

Ouest - Est

-

Lusosa

13

Ouest - Est

-

Nati

3

Ouest - Est

-

Mau

11

Ouest - Est

-

Luzumu

 

Ouest - Est

Partie méridionale du territoire de Madimba

D Droit

Funda

22

Est - Ouest

-

Didingi

22

Est - Ouest

Territoire de Madimba - elle marque la limite de séparation avec les bassins versants de la N'Sele. Principaux affluents : la Wungu, la Mampemba, la Mbilu.

Inférieur

Gauche

Lukaya

 
 

Draine l'espace urbain de Kinshasa. La plupart de ses affluents prennent leurs sources dans le cours supérieur ; d'autres tels que la Nzadi, la Mukuna et la Bimunka dans le cours inférieur.

Matete

3,5

Sud-Ouest à Nord - Est

Prend naissance par deux racines situées respectivement dans la vallée de Yamfu ( à Mbanza-Lemba) et à la limite entre Kisenso et Mbanza - Lemba. Elle draine Kisenso, Matete, Lemba et Limete.

Kwambila

4

Ouest - est

Draine la commune de Kisenso et constitue la limite entre Kisenso et Mont - Ngafula.

Bimunka

( rivière Imbu)

 
 

Rivière locale de direction Nord Sud - Est ; elle traverse la partie méridionale de la commune de Lemba.

Droite

Nshimi

 

Ouest - Est

De source locale, ses eaux chargées des matières sablo-argileuses proviennent des collines de Kimbanseke

Source: Tableau réalisé sur base des informations puisées chez Flouriot et al ( 1975)

1.4. GEOMORPHOLOGIE ET DONNÉES MORPHOMÉTRIQUES DU BASSI VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI

1.4.1.- GEOMORPHOLOGIE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE N'DJILI

Le profil topographique du bassin versant de la rivière N'Djili présente deux ensembles morphologiques : la zone de la plaine et celle des collines. La carte 1 présente le bassin versant de la rivière N'Djili.

1.4.1.1.- ZONE DE LA PLAINE

Elle est située entre 280 et 350 m d'altitude moyenne. Elle s'étend au nord du bassin versant vers l'aval et l'exutoire de la N'Djili, remontant vers le sud jusqu'au - delà des environs de Riflaert et de N'Djili Brasserie. On y distingue des surfaces plus basses, des marécages et des terrasses qui tirent leur origine de l'érosion pluviale. A l'Est de la N'Djili, les terrasses alluviales se présentent comme une succession des petits compartiments de quelques Kilomètres carrés bien individualisés. A l`Ouest, la plaine alluviale forme une seule entité d'environ 70 kilomètres carrés de superficie.

1.4.1.1.- ZONE DES COLLINES

La zone des collines s'étend en amont de la rivière N'Djili au-delà de Riflaert, englobant en son sein en quelques endroits les collines de Kimbanseke, de Kisenso jusqu'aux environs de Dingi - Dingi. Les versants à moins de 12,5 % de pente sont les plus représentés. Mais, on trouve néanmoins des versants à pentes comprises entre 12,5 et 20 %. Celles de 20 % et plus sont rares et nettement localisées. Mais d'une manière générale, les pentes de plus de 20% et celles qui leur sont associées sont caractérisées par un phénomène de sape à la base des versants. Cette sape est active lorsque le versant se termine par un talus. Dans ce cas, l'activité érosive est moins grande quand le pied du versant est concave, et plus intense quand le pied du versant est de forme convexe. C'est le cas du versant oriental de la colline de Kisenso.

Les différentes formes de reliefs sont le résultat de l'action érosive des eaux courantes et des pluies qui ont attaqué le sol depuis la fin du cénozoïque. Des graves dangers menacent les cours inférieurs des bassins versant de rivières de Kinshasa y compris celui de la rivière N'Djili. Il s'agit des érosions occasionnées par le ruissellement brutal des eaux des pluies sur les pentes des collines où elles prennent naissance et dont elles sont les drains naturels ou des versants collinaires qui délimitent leurs vallées. Dans le premier cas, il s'agit des rivières locales comme la Makelele et la Yolo et dans le second cas, ce sont les rivières allogènes représentées par la N'Djili et la N'sele. Leur paysage géologique a été façonné par des roches peu résistantes, composées essentiellement des grès tendres et des sables recouverts d'un manteau d'altération épais et facilement mobilisable. Elles façonnement des formes topographiques dans le bassin versant résulte de la pente et de l'érosion pluviale dans un matériel peu cohérent. Comme le dit Kabala (1994), les sols africains sont à la fois pauvres et fragiles pour des raisons pédogenétiques et climatiques. Ils sont vulnérables et exposés à toutes formes de dégradations : érosions pluviales et éoliennes, dégradations physico - chimiques et biologiques. Il en est de même de la vallée de la rivière N'Djili. Cependant, il sied de noter que l'occupation massive des vallées de la N'Djili, de la Lukaya et d'autres affluents importants de la rivière N'Djili, a modifié les propriétés physiques naturelles du bassin versant. Cette occupation a transformé le contexte pédologique, la végétation, la topographie...Les photos 1 montrent l'occupation progressive et illégale des versants de la vallée de la rivière Kwambila.

Carte 1: Carte topographique du bassin versant

Carte 2: Carte indiquant les principaux cours d'eau qui font partie du réseau hydrographioque de la rivière N'Djili.

Photo 2: Site collinaire dans la commune de Kisenso en pleine occupation anarchique après un aménagement sommaire.

Photo 3: Vue du flanc de colline occupée spontanément au mépris de toutes les normes urbanisitiques dans la vallée de la rivière Kwambila, un des affluents de la rivière N'Djili.

1.4.2..- DONNÉES MORPHOMÉTRIQUES

Le bassin versant peut être caractérisé par sa morphologie (forme, relief, réseau de drainage), la nature du sol et la couverture végétale. Il existe un certain nombre d'indices pouvant servir des points de repère dans la classification des bassins et de faciliter les études par analogie : indice de compacité de Gravelius (Kc), le relief, le rectangle équivalent et les indices de pente.

Le tableau 9 indique les données morphométriques du bassin versant de la rivière N'Djili.

Tableau 9 : Données morphométriques du bassin versant de la rivière N'Djili

Paramètre

Partie urbaine

Ensemble du bassin versant

Périmètre (Km)

20, 070

180,7

Superficie (Km2)

625

2078,5

Rectangle équivalant

L : 18,32 Km

l: 2,589 Km

L: 53, 73 Km

l:36, 84 Km

Indice de pente de Roche (Ip)

0,3 %

-

Indice global de pente

2,096

-

Indice de compacité de Gravelius (KG)

1,7

1,14

Densité de drainage (Dd) Km / Km2

-

5,396

Sources : Tshiene (1996) ; Mulumba (1997)

Les résultats des analyses morphométriques appellent les observations suivantes :

- L'indice de compacité de Gravelius indique que le bassin versant a une forme circulaire dans l'ensemble (1,14) mais allongé dans la partie urbaine. Dans celle -ci, l'écoulement est faible et moins aisé ce qui explique la stagnation des eaux en cas de reflux ;

- L'indice de pente de Roche est très faible : le terrain est presque sans pente d'où un dépôt important des sédiments ;

- Au sein du bassin versant, il y a une forte densité de drainage ce qui traduit un écoulement superficiel important.

1.5.- GEOLOGIE ET PEDOLOGIE DE KINSHASA

1.5.1.- CONTEXTE GEOLOGIQUE

Le bassin versant de la rivière N'Djili fait partie du contexte géologique régional de Kinshasa qui, selon l'échelle stratigraphique ( Egoroff, 1955), se présente de la manière suivante de haut en bas :

1° les « alluvions récentes » du fleuve et des rivières, sablo - argileuses se situent dans les extensions marécageuses de la basse plaine de Kinshasa et dans les vallées humides.

2° Les « sables de Lemba », couche de sable blanc, de 0 à 10 m d'épaisseur, généralement fin avec de gros grains épars, qui recouvre la plaine entre les rivières N'Djili et N'Sele ainsi que la partie su d de la ville.

3° Les « limons » : ce terme regroupe des sables de moyens à fins, argileux de couleur brune ou orangée, de 0 à 30 cm d'épaisseur et très répandus sur les surfaces les plus élevées de Kinshasa. Ils comblent les surfaces ravinées des couches sous-jacentes et sont eux - mêmes très profondément ravinés au sommet.

4° Les « sables kaolineux » : couche d'épaisseur de 0 à 5 m ; elle est constituée des sables fins et très fins emballés dans du kaolin blanc. Cette roche, qui occupe toute la plaine de Kinshasa, a été latérisée et a comblé les ravinements des couches sous-jacentes.

5° Les « sables fins à grossiers, graveleux » : de 0 à 25 m d'épaisseur, cette couche de sable surmonte les autres couches sous-jacentes là où elles ont été ravinées.

6° le « grès polymorphe » : il représente le sommet silicifié du « grès tendre » , d'épaisseur irrégulière ne dépassant pas 2 m, ces roches se présente sous forme de dalle étendue, fissurée et ravinée au sommet.

7° Le « grès tendre » : beige, rose ou blanchâtre et d'épaisseur de 30 m ; cette roche se dépose en discordance sur la couche sous-jacente. Elle s'observe sur la rive gauche du fleuve Congo entre Kingabwa et l'embouchure de la Funa.

8° Le « grès marneux » : en discordance sur le socle schisto-gréseux de l'Inkisi, d'épaisseur de 10 à 15 m, plus argileux, remplit les irrégularités du socle. Cette couche est souvent complètement érodée.

9° Le soubassement ou socle est constitué des roches gréseuses du précambrien connues sous le nom de «série d'Inkisi ». Il affleure à la hauteur des rapides de Kinsuka ( Mont - Ngaliema) au Nord et en aval de la rivière N'Djili au sud. De façon synthétique les formations géologiques de la région de Kinshasa se subdivisent en deux domaines :

a) Le terrain de couverture comprenant le « grès tendre » d'âge mésozoïque ou secondaire, le « grès polymorphe » d'âge cénozoïque ou tertiaire ; des sables, des limons, des argiles et des alluvions d'âge quaternaire.

b) Le socle de substratum d'âge précambrien ( > 4,5 milliards d'années B.P.) en profondeur.

On remarquera ainsi l'absence des formations du paléozoïque ou âge primaire étant donné que les terrains de couverture se déposent directement ou en discordance sur le socle.

Toutefois, le bassin versant de la rivière N'Djili présente sur le plan géologique  les caractéristiques spécifiques suivantes:

1. Dans la zone de la plaine (Matete, N'Djili)

a) Sols superficiels :

- sables fins argileux bruns ou jaunes

- Sables blancs fins ou moyens

- Argiles

b) Sols de profondeur

- Sables d'alluvions plus anciennes, sables grossiers et argiles ;

- Colluvions d'origine éolienne plus tardive (sables grossiers moyens)

- Débris ou dalle de grès tendre et grès polymorphes.

2. Dans la zone collinaire (Kisenso, Kimbanseke)

A) Sols superficiels :

-terrains meubles constitués de sables fins argileux, jaunes à bruns ;

-sables fins moyens blancs.

b) Sols de profondeur

Terrains plus grossiers ou cohérents :

- sables grossiers ;

- Dalle de grès polymorphe.

1.5.2.- PEDOLOGIE

Le sol est le produit de l'altération des roches sous l'action du climat et des conditions biologiques du milieu. De ce fait, sa nature et ses propriétés dépendent en grande partie de celles des roches-mères.

La stratigraphie des couches pédologiques décrites ci-dessus indique la nature des matériaux superficiels qui ont servi de roches-mères à la formation des sols ou pédogenèse de la région de Kinshasa. Or, l'altération des grès aboutit principalement à la formation des sables. Les sols de Kinshasa et donc du bassin versant de la rivière N'Djili dams sa partie urbaine sont essentiellement constitués des sables fins plus ou moins argileux, des sables moyens et des sables grossiers. Dans les vallées et les dépressions marécageuses, ces sols sont plus riches en argiles provenant de l'altération des grès feldspathiques en milieu hydromorphe, de l'alluvionnement par les cours d'eau et du colluvionnement par le ruissellement diffus. Les sols de ces sites sont plutôt sablo-argileux. Les formations superficielles de la plaine sont généralement sableuses, constituées de sables fins très mal classés avec de gros grains et des débris du « grès polymorphe ». Ces derniers révèlent l'origine collinaire de ce dépôt, corrélatif au démantèlement de la pénéplaine du Kwango. De manière presque discontinue, on trouve successivement dans le bassin versant de la rivière N'Djili :

1. Dans la zone de la plaine, on observe la prédominance des formations à flots colluvio-alluviales. Il s'agit des sols jeunes peu évolués ou rego-sols :

- Sols hydromorphes sur alluvions dans les bas-fonds (N'Djili, Matete) ;

- Sols sur alluvions colluvions dans les vallées de culture maraîchères, vallées de la N'djili et de la Lukaya (Kisenso, Matete, N'Djili) ;

- Sols typiques remaniés caractéristiques des espaces bâtis et lotis (N'Djili).

2. Dans la zone collinaire, on trouve par endroit et de manière discontinue, les formations suivantes :

- Des sols typiques remaniés dans les espaces bâtis (Kisenso, Kimbanseke) ;

- Des sols pénévolués modaux dans les sommets des collines du Sud ;

- Des sols typiques indurés dans les lignes des crêtes et les pentes des versants au Sud.

1.6.- GEOMORPHOLOGIE DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI

Le profil topographique du bassin versant de la rivière N'Djili présente deux ensembles morphologiques : la plaine et la zone des collines.

1.6.1.- ZONE DE PLAINE

Elle est située entre 280 et 350 m d'altitude moyenne. Elle s'étend au nord du bassin versant vers l'aval et l'exutoire de la N'Djili, remontant jusqu'au-delà des environs de Riflaert et de N'Djili Brasserie. On y distingue des surfaces plus basses, des marécages et des terrasses qui tirent leur origine de l'érosion pluviale. A l'Est de la N'Djili, les terrasses alluviales se présentent comme une succession de petits compartiments de quelques Kilomètres carrés bien individualisés. A l'Ouest, la plaine alluviale forme une seule entité d'environ 70 kilomètres carrés de superficie.

1.6.2.- ZONE DES COLLINES

La zone des collines s'étend en amont de la rivière N'Djili au-delà de Riflaert, englobant en son sein en quelques endroits les collines de Kimbanseke, de Kisenso jusqu'aux environs de Dingi-Dingi. Les versants à moins de 12,5 % de pente sont les plus représentés. Mais, on trouve néanmoins des versants à pente comprise entre 12,5 et 20 %. Celles de 20 % et plus sont rares et nettement localisées. Mais d'une manière générale, les pentes de plus de 20 % et celles qui leur sont associées sont caractérisées par un phénomène de sape à la base des versants. Cette sape est active lorsque le versant se termine par un talus. Dans ce cas, l'activité érosive est moins grande quand le pied du versant est concave, et plus intense quand le pied du versant est de forme convexe. C`est le cas du versant oriental.

Les différentes formes de reliefs sont le résultat de l'action érosive des eaux courantes et des pluies qui ont attaqué le sol depuis la fin du cénozoïque. De graves dangers menacent les cours inférieurs des bassins versants des rivières de Kinshasa y compris celui de la rivière N'Djili. Il s'agit des érosions occasionnées par le ruissellement brutal des eaux de pluies sur les pentes des collines où elles prennent naissance et dont elles sont les drains naturels ou des versants collinaires qui délimitent leurs vallées. Dans le premier cas, il s'agit des rivières locales comme la Makelele et la Yolo et dans le second cas, ce sont des rivières allogènes telle que la rivière N'Djili et la N'Sele. Leur paysage a été façonné par des roches peu résistantes, composées essentiellement des grès tendres et des sables recouverts d'un manteau d'altération épais et facilement mobilisable. Le façonnement des formes topographiques dans le bassin versant résulte de la pente et de l'érosion pluviale dans un matériel peu cohérent. Comme le dit Kabala (1994), les sols africains sont à la fois pauvres et fragiles pour des raisons pédogénétiques et climatiques. Ils sont vulnérables et exposés à toutes formes de dégradations : érosions pluviales et éoliennes, dégradations physico-chimiques et biologiques. Il en est de même de la vallée de la rivière N'Djili. Cependant, il sied de noter que l'occupation massive des vallées de la N'Djili, de la Lukaya et d'autres affluents importants de la rivière N'Djili, a modifié les propriétés physiques naturelles du bassin versant. Cette occupation a transformé le contexte pédologique, la végétation, la topographie...Les photos 3 et 4 montrent l'occupation spontanée et illégale des versants de la vallée de la rivière Kwambila dans le bassin versant de la rivière N'Djili.

1.7.- VEGETATION

1.7.1- VEGETATION NATURELLE

La végétation naturelle de la partie urbaine du bassin versant de la rivière N'Djili est de même type que celle de l'ensemble de la ville de Kinshasa. Elle est décrite par Devred (1959) comme étant « des forêts denses et humides semi - décidues, subéquatoriales et périguinéennes, en galeries ou à l'état des massifs isolés dans les savanes guinéennes », développées sur le sol sableux et sablo - argileux du système de Batéké. Le type de végétation naturelle qui domine sur un faciès est lié au climat, à la nature du sol et à la morphologie du site (plaine, colline ou montagne).

1.7.1.1.- PLAINE DE KINSHASA

La plaine est le domaine de la savane dégradée et de la forêt inondée à Papyrus. La végétation herbacée comprend : Papyrus sp, Nymphea sp, Trachypogon tholonii, Pennisetum sp, Hyparrhenia diplandra, Panicum maximum et Loudetia simplex. La végétation arborée est dominée par Manilkara sp, Berlinia sp, Mitragyna sp, Milletia drastica, Hymenocardia acida, Erythrena sp, Albizia adranthofolia et Anthoclesta liebrechtsiana.

1.7.1.2..- COLLINES DE Kinshasa

Au niveau de la colline, on rencontre des galeries, des jachères et des lambeaux forestiers. La strate herbacée est représentée par les genres Hyparrhenia, Pennisetum, Scopobolus, Rynchelytrum, Digitaria...La strate arbustive décroît en abondance avec l'altitude. Elle est constituée des formations des forêts claires en cours de dégradation par endroit. On y rencontre entre autre les essences suivantes:  Milletia laurentii, Xylopia sp, Marquesya sp, Erythrophleum sp, Syzygium macrocarpus, Hymenocardia acida, Anona carysophyllas, Strychnos pungens et Loudetia sp.

1.7.2.- ETAT ACTUEL DE LA VEGETATION A KINSHASA

A Kinshasa, la végétation est profondément marquée par les activités humaines qui ont entraîné leur dégradation et même leur disparition presque complète en de nombreux endroits laissant en place des galeries forestières dégradées et des lambeaux forestiers qui continuent à subir une pression humaine très importante.

1.7.2.1.- FORETS RESIDUELLES OU LAMBEAUX FORESTIERS

Ce sont des îlots des forêts naturelles parfois primaires mais très souvent fortement secondarisées. On les rencontre sur les collines. Le tableau 11 indique quelques lambeaux forestiers du bassin versant de la rivière N'Djili.

Tableau 10 : Inventaire des lambeaux forestiers du bassin versant de la rivière N'Djili et de certaines aires voisines

Lambeau forestier

Commune

1

Forêt de Mati

N'Djili Brasserie

2

Plateau du mont Amba/ UNIKIN

Lemba

3

Monastère des Prémontrés

Mont Ngafula

4

Kimwenza

Mont Ngafula

5

Lac de ma vallée ( vallée de la rivière Lukaya)

Mont Ngafula

6

Dingi-Dingi

N'sele

Dans ces forêts relictes, un certain nombre d'essences sont constatées. On peut citer Terminalia superba, Agathis dammara, Senna siemea, Senna spectabilis, Dlonix regia, Albizia lebeck, Peltophorum pterocarpum... A titre d'exemple , dans la forêt de Mati appartenant à la Faculté des Sciences agronomiques de l'Université de Kinshasa, on trouve les essences suivantes:. Milletia laurentii, Pentaclethra eetveldana, Musanga cecropioides, Parinari glabra, Vernonia brazzavillenses

1.7.2.2.- GALERIES FORESTIERES

Elles accompagnent les principaux cours d'eau sur d'étroites bandes. Ces forêts rivulaires sont composées de plusieurs essences ou espèces telles que Raphia sp, Irvingia sp, Simithée sp, Caloncoba glauca et Carthormion altissimum. Elles cèdent la place aux forêts semi - caducifoliées qui, souvent sont fortement secondarisées en particulier à proximité des villages. Au sein de la ville, elles ont presque complètement disparu et sont remplacées par des habitations qui sont érigées sur les berges des rivières et par une exploitation très intense. Il faut cependant signaler qu'on les observe encore le long de la rivière N'Djili en amont du pont du même nom (Photos 2). Pawels (1993) a constaté également la disparition de la forêt galerie le long de la rivière Lukaya.

Photo 4 : Une vue partielle de la forêt galerie complètement dégradée située sur les rives de la rivière N'Djili

Malheureusement, les quelques lambeaux forestiers éparpillés au sein du bassin versant comme de petites oasis vertes dans un désert ainsi que les galeries forestières sont entrain de disparaître inexorablement. L'explosion démographique entraîne une demande de plus en plus forte en produits forestiers ligneux et non ligneux et en espaces pour la construction et les cultures. Comme l'affirme Vennetier (1982), « une si grande concentration d'hommes est à l'origine des multiples problèmes démographiques, sociaux, économiques et environnementaux que les campagnes connaissent peu ou pas ». Les études menées par Pain (1984) montrent que le couvert forestier n'a cessé de régresser à Kinshasa (tableau 8).

Tableau 11 : Dégradation progressive des forêts à Kinshasa entre 1958 et 1968

Situation des forêts en % d'espace occupé

1958

1968

F. semi-caducifoliée subéquatoriale secondaire

27,9

4,48

F. semi - caducifoliée dégradée et recrû forestier

33,74

59,66

Champs en activité

32,07

69,1

Source : Pain (1984)

En 1958, la forêt couvrait 398 Km2, soit 7 % de la superficie totale de la ville de Kinshasa. En 1968, celle - ci ne représente plus que 1 %. Dans la même période, les formations arborées sont passées de 8,5 à 15 %.

1.8.- POPULATION

Le bassin versant de la rivière N'Djili revêt une grande importance démographique : les communes qui font partie de la rivière N'Djili hébergent 2 660 724 habitants soit près de 44,49 % de la population de Kinshasa sur une superficie d'à peine 835,83 Km2 soit 8,6 % du territoire de la ville. Le tableau indique la population résidant dans le bassin versant de la rivière N'Djili par communes.

Tableau 12: Situation administrative et démographique dans la partie urbaine du bassin versant de la rivière N'Djili

Géomorphologie

Communes

Superficie en Km2

Quartiers du bassin versant

Population

Hab. / Km2

Plaine

Limete

67,60

Ndanu, Kingabwa, Nzadi, Madrandele, Salongo

288518

10120

Masina

237,78

Abattoir

355736

4852

Lemba

23,70

Camp riche, Mbanza-Lemba, Livulu, Salongo

359573

14422

Matete

5,60

Toute la commune

236071

45797

N'Djili

69,73

Q. 1, 6, 7, 8, 9 et 13

255333

29462

Total

383,41

62

1495231

3900

Colline

Kimbanseke

76,9

 

794831

10335

Mont Ngafula

358,92

Tchad et Kimwenza

118724

314

Kisenso

16,60

Toute la commune

251938

15177

Total

452,42

19

1165493

2576

 

835,83

81

2660724

3183

Source : Tableau réalisé à partir des informations obtenues de diverses sources.

1.9.- OCCUPATION ET AMENAGEMENT DU SITE

1.9.1.- HISTORIQUE DE L'OCCUPATION DU SITE

Initialement cantonnée dans la plaine alluviale du fleuve Congo, l'agglomération s'est étendue jusqu'aux collines qui dominent le site initial et a poursuivi son extension dans la plaine alluviale vers l'Est. A l'époque coloniale, un contrôle strict de l'immigration avait permis une urbanisation rationnelle avec un zonage précis qui a donné naissance à des quartiers ayant des fonctions bien déterminées : industriels, administratifs, résidentiels de haut et de bas rang.

Malheureusement, cette discipline dans l'occupation du site disparaîtra avec l'indépendance. Les premières installations illégales apparaîtront dès 1959 sur la périphérie de N'Djili. L'explosion démographique de la ville par la croissance naturelle et surtout l'exode rurale et la pauvreté croissante vont pousser la population à occuper des sites déclarés « non aedificandi » : le lit majeur des rivières, les zones inondables, les zones collinaires à pentes très fortes de 8 à 12% voire 20% ou plus... Cette situation sera à l'origine des catastrophes très souvent dramatiques ( érosions spectaculaires, inondations dramatiques, pertes en vies humaines et dégâts matériels importants).

1.9.2.- SITUATION ACTUELLE DE L'OCCUPATION DU SITE

La partie urbaine du bassin versant de la rivière N'Djili tout comme la ville de Kinshasa présente deux parties bien distinctes qui, à part quelques problèmes communs liés à l'environnement global, montrent des problèmes spécifiques en rapport avec la gestion et l'occupation de l'espace : la plaine ou ville basse et la zone des collines ou ville haute (carte n° 1).

1.9.2.1.- LA PLAINE DE KINSHASA OU VILLE BASSE

Historiquement, l'occupation du site s'est effectué en deux temps : dans un premier temps a été occupée la plaine de Kinshasa où se sont implantées les communes constituant l'habitat formel comprenant les catégories d'habitat suivantes : zones résidentielles, anciennes et nouvelles cités ainsi que les cités planifiées. Le tableau 10 montre les différentes catégories actuelles d'habitat à Kinshasa.

Située à 300 m d'altitude, la plaine de Kinshasa s'étend de la baie de Ngaliema au nord jusqu'à la rivière N'sele à l'Est. C'est la zone des inondations et du dépôt des matériaux arrachés aux collines. Elle se divise en deux parties : la plaine de Kinshasa proprement dite à l'ouest et la partie appelée «l'entre N'Djili - N'Sele » située à l'Est.

La zone de plaine ou ville basse est d'occupation ancienne avec une densité moyenne de 367 habitants au Km2. Elle compte 18 communes. Celles - ci sont planifiées et jouissaient à l'époque de toutes les infrastructures indispensables. Avec le temps, la plupart des infrastructures se sont dégradées, les caniveaux se sont bouchés ou ont été détruits créant une situation d'insalubrité généralisée. Au point de vue épidémiologique, on peut les considérer comme des zones à très haut risque. La plupart des maladies d'origine hydrique y sévissent à l'été pratiquement endémique. Il faut noter le cas du choléra et de la fièvre typhoïde qui ont élu domicile dans le pool Kingabwa et dans des communes comme Barumbu.

1.9.2.2.- LA ZONE DES COLLINES OU VILLE HAUTE

C'est la partie de la ville qui, située en périphérie sur le complexe collinaire, surplombe la plaine de Kinshasa au sud, au sud - ouest et à l'ouest. On y trouve de nombreuses collines dont certaines atteignent 600 m d'altitude : Pic Meuse (710 m), Mont Ngafula (630 m), Mont Amba (417 m), Djelo Binza (520 m)...Ces zones présentent des pentes de 8 à 12% mais dépassent parfois 20% par endroit (Flouriot, 1975). Selon Pain (1984), les pentes de 9 à 13 % constituent la limite d'infiltration des eaux et le début du ruissellement. La pente constitue une contrainte majeure à l'urbanisation comme l'indique le tableau 9.

Tableau 13 : Caractéristiques de la pente en relation avec la stabilité et la position du relief et l'urbanisation

Importance de la pente

Rapport entre la pente et l'urbanisation

Valeur de la pente

Stabilité et position dans le relief

Valeur de la pente

Caractéristiques

< 3%

Convexité sommitale stable, ruissellement faible, infiltration aisée ;

Replats d'accumulation et fonds de vallée en voie de remblaiement ; les alluvions s'y déposent ;

Bonne stabilité si le drainage fonctionne bien

0 - 4 %

Sites aisément urbanisables

3%

Pentes rectilignes stables sous couvert forestier ;

Ruissellement en nappe sous steppe

4 - 8 %

Sites fragiles dans les zones d'auto - construction

9 %

Apparition du ruissellement diffus, début de la concentration des eaux,

Formation des rigoles quand le couvert naturel a disparu au profit de la steppe ou de la savane, ravinement en cas des travaux favorisant la concentration des eaux de surface, limite des possibilités d'infiltration des eaux en fossés suivants les courbes des niveau.

8-12 %

Sites nécessitant d'importants travaux de soutènement et d'évacuation des eaux pluviales

12,5 %

Valeur limite fréquente pour ces pentes ; pentes moins fréquentes ou portion des versants peu étendues reliant une section amont en pente plus faible à une section avale plus pentue ou l'inverse au pied d'un versant

12 - 20 %

Site difficilement urbanisable

25 à 30 %

Limite inférieure fréquente des pentes rectilignes les plus fortes;  pentes des cirques et des versants très raides actifs, ravinement intense sur sol dénudé.

> 20 %

Sites non aedificandi

Source : Tableau réalisé avec les informations recueillies chez FLOURIOT et al. (1975)

Les zones, réputées « non aedificandi », ont été envahies par la population qui les a occupées anarchiquement au mépris des normes urbanistiques et très souvent avec la complicité des chefs coutumiers et des agents des Affaires foncières. La ville haute, surpeuplée, est caractérisée par une population généralement pauvre et l'absence d'infrastructures de base essentielles : il n'y a ni voiries ni réseaux d'égouts ni canaux d'évacuation des eaux usées et pluviales. Par suite des conditions socio-économiques difficiles, cet habitat informel et précaire ne cesse de s'accroître.

La ville haute est le domaine des érosions et de glissements de terrains. On dénombre aujourd'hui près de 280 érosions majeures et les cas d'ensablement sont devenus monnaie courante et n'étonnent plus guère personne.

En réalité, malgré la grande étendue de la ville de Kinshasa (9965,2 km2, seule une infime partie est réellement urbanisée (255 Km2).

Deux phénomènes expliquent l'occupation massive des terres marginales et des zones sensibles du bassin versant de la rivière N'Djili :

1. L'évolution politique du pays au moment de l'indépendance

En effet, les hommes politiques principalement ceux des provinces voisines de Kinshasa , soucieux d'avoir la majorité nécessaire pour le contrôle de la capitale ont facilité l'afflux massif des ressortissants de leurs provinces d'origine respectives ;

2. Accroissement démographique explosif dû à la croissance naturelle de la population et à l'importance des mouvements migratoires.

Les nouveaux venus, sans ressources, se sont rabattus en général sur les terres marginales et à risque où il leur était facile d'acquérir un toit à soi sans beaucoup de frais. Ensuite, le mouvement d'occupation de ces zones s'est accéléré en attirant tous les marginaux et les sans emploi qui ont alors occupé des zones dangereuses (collines de Kisenso, lits majeurs de la rivière N'Djili et des autres rivières de son réseau hydrographique comme la rivière Matete). Le tableau 10 indique l'évolution démographique et l'extension spatiale de la ville de Kinshasa dans son ensemble et le tableau 10 donne la situation actuelle de l'occupation de l'espace.

Tableau 14 : Evolution démographique et extension spatiale de la ville de Kinshasa

Année

Population

Taux de croissance par période de 5 ans

Superficie (en hectares)

1884

5 000

3

125

1910

10 000

5

600

1919

14 000

-

650

1945

101 501

20

2 000

1948

125 275

-

-

1950

201 905

15

2331

1951

 
 

41 - 75 (Km2)

1954

282 766

-

1977 (Km2)

1957

359 332

-

5512

1960

500 000

11

4 100

1975

1 200 000

9

17 922

1991

3 500 000

-

27 000

1992

4 000 000

-

19 000

1996

5 107 000

-

9 965 000

1999

5 862 000

-

10 000 000

2000

Env. 6 000 000

6,3

-

Sources : CSA (1959) ; Pain ( 1975 et 1979) ; Crabbe (1980) ; Ngondo et al (1992) ; Rapport national sur les établissements humains au Zaïre (TPAT- UH, 1996 PNUD/UNOPS (1998).

Tableau 15 : Occupation du sol

Catégories

Utilisation de l'espace

Surface en Km2

Surface en %

Zone agglomérée

Habitat formel

70

0,702

Habitat informel

150

1,505

Industrie et commerce

18

0,180

Equipement

26

0,260

Transport

35,12

0,352

Surface agricole

191,49

1,921

Autres

100

1,003

Total

590,61

5,923

 
 
 

Zones urbano - rurales

Cultures

850

8,529

Elevages

360

3,612

Réserves terres cultivables

7112,84

71,376

Autres (terres impropres et surfaces d'eau)

1051,75

10,554

Total

9374,59

94,071

Total

Aire métropolitaine

9965,2

100

Source : Rapport national sur les établissements humains au Zaïre ( T.P.A .T- U.H., 1996)

1.10.- AMENAGEMENT DE LA VILLE DE KINSHASA

1.10.1.- HISTORIQUE

Jusqu'en 1940, année de la création du premier service de planification, la ville a évolué sans plan d'ensemble comme un puzzle que l'on assemble pièce par pièce. Seul le problème de logement était pris en compte. Les autres aspects de l'habitat notamment les équipements commerciaux, sociaux, scolaires et même le transport étant négligés. Cette préoccupation se traduira concrètement par la création à cette époque des organismes chargés de résoudre le problème généré par la crise des logements pour indigènes dans les villes congolaises :

1. Le Fonds d'Avance

Il est créé par l'ordonnance 18/AO du 10 janvier 1947. Ce fonds est approvisionné par des avances de fonds faites par le trésor de l'Etat sous forme d'inscription au budget extraordinaire. Son rôle consistait à prêter de l'argent à taux réduit dit taux social (0,50 à 2 %) aux circonscriptions indigènes, aux cités et autres centres extra - coutumiers qui les prêtent à leur tour aux congolais capables de rembourser l'emprunt en un certain nombre d'années.

2. Offices des Cités indigènes et Office des Cités Africaines

Créés par le décret du 7 juin 1949, ils furent transformés en Office des Cités Africaines « O.C.A. » par le décret du 30 mars 1950. Son action s'étendait à tout ce qui touche au problème de logement, habitations, infrastructures, équipements des maisons pour commerce et artisanats communautaires et divers notamment embellissement des parcelles, essais des matériaux, études d'architecture et d'urbanisme. Le tableau 12 donne l'ensemble des maisons produites par l'O.C.A. et leurs localisations.

Tableau 16 : Situation des maisons construites par l'O.C.A. au 31 décembre 1957

Ville

Logements

Achevés

En chantier

Léopoldville (Kinshasa)

14 226

6 568

Stanleyville (Kisangani)

4 982

369

Bukavu

3 932

190

ISA

2 405

-

Elisabethville (Lubumbashi)

2 550

95

Total

28 095

7 222

Ces maisons juxtaposées et à étages présentaient les avantages suivants :

- Forte densité d'occupation ;

- Diminution des frais d'occupation ;

- Réduction du prix de revient.

3. La formule « GREVISSE »

Elle a été conçue et mise en oeuvre par le commissaire de district Grevisse à Elisabethville (Lubumbashi) en 1949. La ville d'Elisabethville fournissait sous forme » des prêts aux congolais qui le souhaitait, des matériaux nécessaires pour la construction y compris des fondations terminées pour une valeur de 40 000 francs au maximum et l'emprunteur devait faire le reste.

4. Le Fonds du Roi

Créé le 18 octobre 1955, il contribue par des libéralités à l'amélioration de l'habitat des autochtones et dispose pour cela d'un revenu annuel de 80 millions de francs.

5. Le Fonds du Bien - Etre Indigène

Cet organisme intervenait de deux façons soit directement en affectant du personnel soit en accordant des subsides aux circonscriptions indigènes. Son programme d'action propre s'étendait sur les paysannats de Kasongo, Gandajika et Befale. Les charges des chantiers se répartissaient en dépenses non récupérables (coût du personnel européen, frais d'acquisition et d'entretien de matériel de chantier) et récupérables incorporés dans le prix de revient (salaires, dépenses ordinaires résultant de l'utilisation des engins mécaniques, coût des matériaux mis en oeuvre).

L'indépendance fut suivie par une période d'incertitudes politiques et de rébellion où de 1960 à 1965, le secteur de l'habitat fut complètement délaissé. Après 1965, des efforts seront faits pour réhabiliter le secteur de l'habitat. C'est ainsi que furent créés l'Office National de Logement « O.N.L. » et la Caisse Nationale d'Epargne et de Crédit Immobilier « C.N.E.C.I. ». L'O.N.L. fut créé par le Décret - loi du 9 juin 1965 dans le but de mettre à la disposition de la population des logements sociaux par un système de location - vente. Quant au C.N.E.C.I., il fut à l'origine de la construction des habitations au quartier Salongo (Salongo nord et sud) dans la commune de Lemba. On peut également citer de nombreuses autres tentatives menées après l'indépendance pour résoudre le problème du logement à Kinshasa notamment l'association momentanée LOGEC - Fondation Maman Mobutu qui a produit une cité moderne appelée cité « Maman Mobutu » dans la commune de Mont Ngafula et de nombreuses autres initiatives privées (Habitat pour tous, Maranna Line...). Malheureusement, pour diverses raisons, toutes ces initiatives n'ont pas tenu leurs promesses et ont dû être dissous respectivement en 1987 et en 1982.

1.10.2. LES DIFFERENTS PLANS D'AMENAGEMENT

1.10.2.1.- PLAN DE 1950

Avant cette date, la ville se développait sans plan d'ensemble morceau par morceau. Ce plan est caractérisé par un zoning très affirmé. Il oriente l'extension de la ville vers le sud - est, décide la création d'un nouvel aéroport à l'extérieur de la ville et propose la création des cités satellites (N'Djili, Matete...) en relation avec le développement industriel. Pendant cette période, la création des cités planifiées sera l'oeuvre de l'Office des cités Africaines qui deviendra plus tard l'Office National de Logement « O.N.L. ». C'est au cours de cette période que seront construites les différentes cités planifiées : Kalamu, Kasa - Vubu, Bandalungwa, Lemba, Matete.

L'application de ce plan s'appuyait sur certaines mesures coercitives notamment la limitation de la population par la réglementation de l'immigration. A la veille de l'indépendance, Kinshasa est déjà la plus grande ville d'Afrique centrale avec près de 400 000 habitants. Cette poussée démographique va entraîner l'occupation rapide de la plaine alluviale. Dans les années qui ont suivi l'indépendance, elle deviendra franchement anarchique par suite de la suppression des contrôles. En vue de maîtriser la croissance spatiale de la ville, un nouveau plan sera établi en 1967.

1.10.2.2. PLAN REGIONAL DE 1967

Le plan Régional de 1967 avait pour objectifs :

1. Développer et structurer la ville dans la basse plaine alluviale ;

2. Envisager ultérieurement une extension à l'est sous forme des cités satellites . La structuration de la ville devait s'appuyer sur la création d'un centre ville et des pôles relais, la réalisation d'équipements, d'infrastructures et des superstructures nécessaires au bon fonctionnement de la ville notamment la réalisation d'un réseau de voiries primaires (liaisons est - ouest intercommunales, semi - périphériques Limete- Kintambo...), l'intégration dans le tissu urbain des secteurs d'activités (Masina...).

Malheureusement, le développement de la ville n'a pu être contrôlé et celle - ci a poursuivi son développement de manière spontanée.

1.10.2.3.- SCHEMA DIRECTEUR D'AMENAGEMENT URBAIN (1975) (Flouriot et al, 1975)

L'évolution socio - économique, le manque des ressources et la croissance démographique et spatiale exponentielle n'ayant pas permis de remplir les objectifs fixés dans le cadre du plan régional de 1967, le gouvernement conscient de la nécessité de revoir le plan régional de 1967 pour l'adapter aux circonstances, décida l'élaboration d'un nouveau plan dénommé Schéma Directeur d'Aménagement Urbain « S.D.A.U. ». Le Schéma Directeur d'Aménagement Urbain poursuivait les objectifs suivants :

1. Limitation de la croissance spatiale de la ville de l'époque et report de l'urbanisation vers l'est ;

2. Affirmation de deux entités urbaines :la ville ouest (ville ancienne) et la ville est (nouvelle ville) dotées l'une et l'autre d'un certain niveau d'autonomie matérialisée par une coupure constituée par un domaine public de l'Etat ( aéroport de N'Djili et le terrain des Forces Armées Congolaises) ;

3. Mise en valeur de la basse plaine alluviale du Pool à partir de ses potentialités ;

4. Mise en valeur de la zone suburbaine : agriculture, maraîchage et élevage.

Le Schéma Directeur d'Aménagement urbain avait défini les principes suivants pour l'aménagement de la ville :

1. Développer un habitat basé surtout sur l'autoconstruction et structuré par des opérations de construction des logements le long des axes principaux et en bordure des zones d'équipement de manière à optimiser l'utilisation des terrains ;

2. Implanter des équipements d'infrastructures adaptés à un habitat à caractère économique mais dimensionnés pour le développement de la ville est ;

3. Lier la réalisation des équipements des superstructures au développement de l'habitat afin de limiter la dépendance de la ville est vis - à - vis du centre existant ;

4. Equilibrer le développement de l'habitat et des zones d'emploi afin de réduire le déficit en emploi des zones périphériques et donner à termes une autonomie à la ville est ;

5. Relier la ville est à l'ensemble de l'agglomération en développant un axe de transport privilégié.

1.10.2.4.- PROJET DE DEVELOPPEMENT URBAIN (1985)

10 ans plus tard, la croissance de la population et l'extension rapide et incontrôlée de l'espace construit comparée aux faibles moyens de la puissance publique s'était traduite par une stagnation voire une diminution du pourcentage de la population bénéficiant des services urbains (eau, électricité, accès aux transports, assainissement...). Il a fallu donc élaborer le Projet de développement urbain pour corriger cet état des choses.

Le Projet de Développement urbain comprenait dix composantes : construction des voiries de désenclavement, réhabilitation et amélioration des voiries, drainage des anciennes cités, plan de circulation au centre ville, amélioration des marchés, collecte des ordures ménagères, aménagements fonciers, régularisation foncière, création de l'Office des Voiries et Drainage « O.V.D. », création du bureau du Projet.

Le Projet de Développement Urbain poursuivait les objectifs suivants :

- Développement et entretien des infrastructures urbaines des voiries et drainage ;

- Amélioration des services urbains en particulier ceux assurant l'entretien des marchés, des ordures ménagères et de la circulation ;

- Amélioration des procédures foncières et la production des terrains aménagés.

La croissance tentaculaire, anarchique et chaotique de Kinshasa n'a pas permis la mise en place des mécanismes de développement durable et rend impossible la planification et une gestion urbaine cohérente et rationnelle. Kinshasa est ainsi un exemple type des villes où aucune planification ne réussit. En effet, mis à part, le plan de 1950, tous les autres plans d'aménagement de la ville ont échoué : le Plan régional (1967), le Schéma Directeur d'Aménagement Urbain (SDAU) de 1975 et le Projet de Développement Urbain (PDU) de 1985. Ces échecs sont dus à trois causes essentielles : le manque des ressources nécessaires pour l'aménagement de la ville, l'augmentation trop rapide de la population et surtout le manque de volonté politique.

1.10.3.- ANALYSE CRITIQUE DES DIFFERENTS PLANS D'AMENAGEMENT DE LA VILLE DE KINSHASA

Même si jusqu'à la création du premier service d'urbanisme en 1940, la ville a évolué sans un plan d'ensemble on peut, cependant, reconnaître qu'il n'y avait pas d'anarchie. Parmi tous les plans d `aménagement élaborés en République Démocratique du Congo, seul le Plan de 1950 a réussi pour les raisons suivantes :

- Une démographie très faible ;

- Un contrôle très strict de l'immigration et par conséquent un exode rural également faible ;

- Existence d'une volonté politique ferme et déterminée ;

- Existence des ressources suffisantes pour l'exécution du plan d'aménagement.

Après l'indépendance, avec le changement des autorités politiques et la mauvaise compréhension de la notion d'indépendance par la population, tous les paramètres ont évolué négativement. Ainsi les faits suivants ont été observés :

- Une croissance démographique explosive due aux effets combinés de la croissance naturelle et de l'exode rural en particulier aux premières années de l'indépendance ;

- L'absence d'une volonté politique ferme et déterminée ;

- Croissance anarchique et désordonnée de la ville qui grandit sans un plan d'aménagement ce qui se traduit par une trop grande extension dans l'espace ;

- Le non respect de la législation en matière d'urbanisme et de lotissement ;

- Le manque chronique des ressources matérielles et financières ;

- La pauvreté absolue de la grande majorité de la population qui pousse celle - ci à occuper des terres marginales et des zones à risques ;

- Le caractère trop sectoriel des divers plans d'aménagement élaborés depuis l'indépendance qui ne prenaient en compte que l'espace, la démographie et le logement à l'exclusion de tous les autres paramètres.

Pour toutes ces raisons, les différents plans d'aménagement en l'occurrence le Plan régional de 1967, le Schéma Directeur d'Aménagement Urbain et le Projet de développement Urbain n'ont pas pu atteindre leurs objectifs. Ils ont été rapidement dépassés par le rythme de la croissance démographique et l'ampleur de l'extension spatiale de la ville. Cette croissance tentaculaire et chaotique de la ville constitue une entrave à la mise en place des mécanismes de développement durable et rend impossible une planification et une gestion rationnelles et cohérentes.

Si l'urbanisation qui est un phénomène de portée mondiale a des impacts extrêmement divers et complexes, elle a également des effets positifs. En 2025, on pense que 57 % de la population mondiale vivra en zones urbaines dans les pays en développement (Institut des Ressources du Globe, 1992). Comme l'affirme Riou (1981), l'urbanisation accélérée est un fait essentiel de notre temps. Ce processus se poursuivra donc inexorablement. Il est impossible de le freiner. Il faut l'accompagner et même l'anticiper par une bonne gestion de l'espace, l'organisation efficiente des services marchands et municipaux, l'approvisionnement en produits de première nécessité, une bonne politique de l'emploi et de logement...Parallèlement à ces efforts, il convient d'améliorer les conditions de vie et d'assurer les mêmes services dans les villes moyennes et petites en vue de désengorger la capitale et les autres villes congolaises surpeuplées. La maîtrise du développement des villes congolaises et, en particulier de la ville de Kinshasa, passe impérativement par la bonne gouvernance et une gestion rationnelle des ressources et de l'espace (tableau 15).

A la lumière de cette analyse, on peut dire avec Pain (1984) que la croissance spatiale de la ville de Kinshasa permet de définir trois villes c'est - à - dire trois types d'urbanisation :

a) L'occupation du site initial, marquée à ses débuts par des contraintes naturelles et l'implantation du noyau colonial, où la ville se développe sans plan d'aménagement ;

b) Plus tard, l'action des administrateurs et la puissance des intérêts privés détermineront une ossature qui marque encore le paysage. C'est à ce moment-là qu'apparaît l'aménagement progressif du site suivant des principes sévères ;

Enfin, après l'indépendance, l'échec des plans successifs d'urbanisation va conduire à une urbanisation sauvage et incontrôlée avec toutes les conséquences que cela implique sur le plan de l'habitat et de l'environnement.

1.11.- ACTIVITES REALISEES DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI

1.11.1.- AGRICULTURE, ELEVAGE ET PECHE

Une production agricole et d'élevage suffisant permettent d'assurer la sécurité alimentaire dans les meilleures conditions. Pour qu'il y ait sécurité alimentaire, la nourriture doit être suffisante en quantité et en qualité, être facilement accessible à tous avec l'assurance d'un approvisionnement continu sans rupture de stocks et ne pas être nocif. Dans l'approvisionnement alimentaire, on doit tenir compte de quatre éléments (Sachs et al., 1981) : de l'ensemble alimentaire (calories, protéines, sels minéraux, vitamines...), de l'efficacité biologique des nutriments, de la qualité hygiénique et organoleptique et de l'accès effectif à la nourriture.

En Afrique, le nombre des personnes qui souffrent d'insécurité alimentaire c'est - à - dire celles qui n'ont pas assez de nourritures pour bénéficier d'une santé et d'une activité physique normale se montait à 100 millions en 1989. Au Tchad, Mozambique, Somalie, Ouganda, en République Démocratique du Congo et en Zambie au moins 40 % de la population souffrait d'une insécurité alimentaire chronique (Brown et al., 1989). Dans notre pays, la situation est aujourd'hui plus dramatique en raison des difficultés occasionnées par les guerres sur l'ensemble du Pays. La FAO (2001) estime la population souffrant de l'insécurité alimentaire à 16 millions d'habitants en République Démocratique du Congo. Cependant, celles-ci sont inférieures à la réalité et ne semblent pas prendre en compte tous les pauvres des milieux urbains et la totalité des personnes vivant dans les zones où sévit la guerre.

La notion d'insécurité alimentaire a considérablement évolué depuis le sommet mondial qui s'est tenu à Rome sous l'égide de la FAO en 1974. Au début, elle était considérée comme une défaillance temporaire dans les approvisionnements alimentaires notamment au niveau de la production nationale causée par une catastrophe naturelle comme la sécheresse ou les inondations. Les expériences de ces dernières années ont montré que la cause fondamentale de l'insécurité alimentaire est plutôt un problème chronique d'accès à la nourriture lié à un pouvoir d'achat trop faible des ménages et groupes vulnérables ou à ce que l'on appelle actuellement « l'inégalité des droits face à la nourriture ». L'insécurité alimentaire peut être temporaire ou chronique (CTA, 1998).

Aujourd'hui, on estime que la sécurité alimentaire existe quand toute personne a, à tout moment, physiquement et économiquement accès à suffisamment de nourriture, saine et nutritive pour répondre à ses besoins nutritifs quotidiens en tenant compte de ses préférences alimentaires afin qu'elle puisse mener une vie saine et active (Sommet mondial de l'alimentation à Rome, 1996 cité par CTA, 1998).

Cependant, il faut noter qu'à Kinshasa, le pouvoir d'achat de la population ne fait que s'effriter d'années en années. Le mouvement s'est accéléré au cours de ces dernières années en raison de la guerre qui engloutit l'essentiel des ressources nationales. Une grande partie de la population vit aujourd'hui en dessous du seuil de la pauvreté. L'accès à la nourriture est donc devenu hypothétique pour la majorité des ménages. La situation est plus grave et dramatique pour les populations défavorisées résidant dans les zones d'extension.

L'approvisionnement de la ville en denrées alimentaires est essentiellement exogène. L'importation concerne les produits alimentaires d'origine animale surgelés : le poisson (chinchards surtout), la viande de boeuf, de porc et du poulet. Cependant, le commerce de produits alimentaires de faible valeur alimentaire a pris une ampleur regrettable. On voit aujourd'hui sur le marché à Kinshasa des croupions de dinde, les pattes de porcs et des poules, ainsi que d'autres parties des animaux qui sont généralement considérées comme des déchets alimentaires notamment la peau de grands animaux, les organes génitaux...Seuls les poils, les plumes et la substance cornée n'ont pas encore trouvé d'usage alimentaire. Les produits alimentaires d'origine végétale proviennent des autres provinces de la République : manioc, maïs, légumes...

Par suite de l'extrême pauvreté et du profond déficit alimentaire, la population urbaine de Kinshasa se trouve dans une situation nutritionnelle catastrophique qui exige des solutions urgentes.

Parallèlement à cet approvisionnement exogène en denrées alimentaires, il se développe de plus en plus mais timidement une production intra- urbaine grâce à l'agriculture et à l'élevage. La population prend de plus en plus conscience que le « bien - être de l'humanité reste étroitement lié à la terre » (Postel, 1989) et que « l'agriculture est l'épine dorsale des économies en développement » (Jacobson, 1989).

1.11.1.1.- AGRICULTURE URBAINE

L'agriculture urbaine est donc devenue omniprésente et se généralise de plus en plus parce qu'elle est considérée comme un appoint indispensable dans l'alimentation familiale pour les uns et comme une source principale de revenus pour les autres. Elle repose principalement sur les cultures maraîchères et le petit élevage et accessoirement sur la culture des arbres fruitiers. Pour certains, l'activité maraîchère est même devenue un métier ou mieux une profession. Dans le périmètre de Kinshasa, on trouve 13 centres maraîchers occupant une superficie totale estimée à 719 hectares. La commune de Kimbanseke compte à elle seule 6 centres maraîchers sur une superficie de 373 hectares soit près de 52 %. Le tableau 16 donne la répartition des centres maraîchers à Kinshasa.

Tableau 17 : Répartition des principaux centres maraîchers dans la ville de Kinshasa

Centres

Commune

Nombre des maraîchers

Superficies disponibles en Ha

Surfaces

cultivées en Ha

Production en kg

N'Djili

N'Djili

647

62

59

3169

Manzanza

Kimbanseke

444

28

23

1235

Kimbanseke

Kimbanseke

600

76

33

1772

Lemba Imbu

Mont - Ngafula

650

60

50

2685

Tadi

N'sele

250

19

9

1161

Tshangu

Kimbanseke

750

84

58

3114

Funa

Mont - Ngafula

850

81

62

3329

Mangu

Kimbanseke

701

70

55

2953

Mokali

Kimbanseke

365

60

45

2416

Bono

Kimbanseke

328

55

50

2685

Kisenso

Kisenso

370

49

46

2470

Masina Pool

Masina

325

64

60

3222

Bandal/Camp Kokolo

Bandal

1200

11

8

430

Total

7411

719

558

30641

Source : Kinkela (2001) revu et complété.

La vallée de la rivière N'Djili est très riche en terre alluviale. C'est pourquoi, elle est le siège d'une intense activité dans le domaine des cultures maraîchères et vivrières. Pain (1984) a recensé 1785 maraîchers implantés dans la vallée

Selon le B.E.A.U., le secteur de maraîchage, l'agriculture, la sylviculture et la pêche occupaient 24 250 personnes en 1990 ce qui représentait 3,5 % en proportion d'emploi. Il est évident que cette proportion a fortement augmenté depuis lors par suite du chômage et surtout après les deux pillages de 1991 et 1993 qui ont complètement désorganisé le secteur économique à Kinshasa.

Si à l'origine, cette activité était essentiellement laissée aux femmes, aujourd'hui, les hommes sont devenus familiers à ces techniques. C'est ce qui explique le développement de l'agriculture urbaine à Kinshasa. Les activités agricoles sont à la mode partout dans la ville et surtout à proximité des cours d'eau. Toutes les vallées des rivières de Kinshasa ont donc fait l'objet d'une colonisation agricole intensive. Luboya (1997) a dénombré 500 maraîchers dans la vallée de la rivière Tshangu et 850 dans celle de la rivière Funa (Photos 9 et 10).

Dans ce cadre et comme l'indique le tableau 39, étant donné son importance stratégique et géographique ainsi que son étendue, le bassin versant de la rivière N'Djili est appelé à jouer un rôle déterminant dans l'approvisionnement de la population de Kinshasa en denrées alimentaires et contribuer ainsi à assurer la sécurité alimentaire de la population de la ville.

1.11.1.1.1.- EVOLUTION DU PROJET MARAICHAGE DANS LA VALLEE DE LA RIVIERE N'DJILI ET SES DEPENDANCES

Le Projet Maraîchage et Pisciculture de Kinshasa a commencé en 1954. A cette époque, l'Administration coloniale créa un périmètre horticole dans la vallée de la rivière N'Djili en rive droite de la rivière. En 1956, le périmètre de Kimbanseke va prolonger ce dernier portant les superficies maraîchères exploitées à une centaine d'hectares. Malheureusement au lendemain de l'indépendance, l'action entreprise est abandonnée.

En 1967, la République Démocratique du Congo, conscient du problème d'approvisionnement en produits vivriers posé par l'accroissement démographique exceptionnellement important de la ville de Kinshasa et se référant aux accords de coopération culturelle et technique de 1963, demande de l'aide au Gouvernement français pour la relance des activités maraîchères dans ce secteur. Le Bureau pour le Développement des Productions Agricoles en sigle « BDPA » sera alors chargé par le Gouvernement français d'étudier, d'intensifier, et de développer les cultures maraîchères dans les périmètres environnant de la ville de Kinshasa. Ce sera la naissance du projet « Ceinture verte de la ville de Kinshasa ».

En 1972, par arrêté ministériel, la structure de l'opération devient le « Centre de Commercialisation des Produits Maraîchers et Fruitiers de la ville » en sigle CECOMAF.

Aujourd'hui, dans le bassin versant de la rivière N'Djili, on trouve beaucoup d'organisations maraîchères : Masina, Lemba Imbu, Kisenso, AFMAD/N'Djili regroupées en 14 vallées, l'Union des Coopératives Maraîchères en sigle UCOMA...

1.11.1.1.2.- CULTURES REALISEES DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI

La vallée de la rivière N'Djili et ses dépendances présentent un intérêt particulier en raison de son importance économique et démographique. Le tableau 17 note quelques cultures et arbres fruitiers cultivés dans cette vallée :

Tableau 18 : Principales cultures réalisées dans le bassin versant de la rivière N'Djili

Cultures prédominantes

Nom scientifique

Nom commun

Nom vernaculaire

(en langue lingala)

Cultures maraîchères

Hibiscus sabdarifa

Oseille

Ngaingai

Hibiscus esculentus

Gombo

Dongodongo

Amaranthus hybridus

Amarante

Bitekuteku

Daricus carota

Carotte

-

Apium graveolus

Céleri

-

Brassica campestri

Chou de chine

-

Brassica oleracea

Chou pommé

-

Allium tuberosum

Ciboule chinoise

-

Allium fistolosum

Cive

Ndembi

Cucomis sativa

Concombre

-

Petroselinum sativum

Persil

-

Psiphocarpus scandens

Pois carré africain

Kikalakasa

Capsicum annum

Poivron

-

Lactuca sativa

Laitue

-

Solanum esculentum

morelle

Bilolo

Hibiscus asper

Oseille de Guinée

Ngaingai

Allium schoenoprusum

Ciboulette

Ndembi

Amaranthus amer

 

Bilolo

Ipomoea batatas

Patate douce

Mbala ya sukali

Piper nigrum L .

Poivrier

Pilipili

Capsicum fructescens

Piment

Plilipili

Solanum melongena

Aubergine

Solo

Manihot glaziovii ou M. utilissima

Manioc

Pondu

Phaseolus vulgaris

Haricot

Madesu

Rosella alba

Epinard-

-

Lycopersicum esculentum

Tomates

-

Colocasia esculenta

Tarot

Langa

Allium porrum

Poireau

-

Zea mays

Maïs

Masangu

Oryza sativa ou O.glaberrina

Riz

Loso

Arboricultures

(arbres fruitiers)

Cocos nucifera

Cocotier

-

Garcinia mangostana

Mangoustanier

-

Mangifera indica

Manguier

Manga

Elaeis guineensis

Palmier à huile

Libila

Carica papaya L.

Papayer

Payipayi

Musa sp.

Bananier

Makemba, Bitabe

Dacryodes edulis

Safoutier

-

Citrus sinensis (L.) osb.

Oranger

-

Citrus limon (L.) Burm

Citronnier

-

Citrus reticulatus

Mandarinier

-

Opuntia sp.

Figuier de barbarie

-

Anona reticulata

Coeur de Boeuf

-

Persea americana

Avocatier

-

Psidium guajava

Goyavier

Mapela

Eugenia jambos

Pomme rose

-

Coffea arabica et C. canephora

Caféier

-

 

Saccharum officinarum

Canne à sucre

Coco


Photo 5: Espace maraîcher le long de la rivière N'Djili: on voit à l'arrière-plan un abri temporaire.

Photo 6: Espace maraîcher le long de la rivière N'Djili: on voit dans le fond une maison érigée en matériaux durables ce qui est un indice d'occupation permanente d'un site qui était à l'origine réservé uniquement à l'agriculture urbaine.

Parmi les cultures maraîchères, quelques cultures ont pris une importance certaine : Amarantes, Oseilles, les feuilles de patates douces, le Gombo...Ce sont des plantes autochtones qui sont prisées par la population ; elles ont l'avantage d'avoir un cycle de développement court (plus ou moins un mois) et peuvent être cultivées en toute saison à condition de disposer de l'eau en permanence. L'eau constitue un facteur limitant.

L'eau d'arrosage des légumes est puisée directement dans les cours d'eau voisins à l'aide des récipients tels que seaux, arrosoirs, bassins...(Photo 7).Les légumes récoltées sont lavées directement plongées dans les eaux de la rivière à proximité des berges pour leur lavage (Photo 8). Ces pratiques exposent les produits maraîchers à la contamination étant donné que les eaux des rivières sont polluées ce qui présente un risque certain pour la santé des consommateurs.

Depuis de nombreuses années, les cultures sont réalisées sur les mêmes espaces. Les sols sont appauvris et dans certains endroits, les plantes sont rabougries visiblement mal nourries et présentent des feuilles jaunies. C'est pourquoi, les maraîchers font recours aux engrais naturels (lisiers de porcs, fientes de poule, feuilles mortes, déchets d'arachides, résidus résultant de la torréfaction de café...) et, à l'occasion quand cela est possible par suite du coût exorbitant, aux engrais chimiques.

Luboya (1997) a réalisé une enquête auprès de 150 maraîchers pris au hasard dans la vallée de la rivière N'Djili. Cette dernière a permis d'obtenir des renseignements suivants :

a) En ce qui concerne le lieu de résidence :

§ 59 soit 39,3 % habitent la Commune de N'Djili

§ 47 soit31 % habitent Matete ;

§ 34 soit 22,6 % habitent la Commune de Kimbanseke ;

§ 10 soit 6,6 % résident dans d'autres communes de la capitale.

b) En ce qui concerne l'impact des activités maraîchères

§ 110 personnes soit 73,3 % se livrent à cette activité à titre principal.

Le maraîchage est donc pour eux une profession. Ils y passent tout leur temps. La plupart d'entre eux ont même construit des abris leur permettant de se protéger des intempéries et de se nourrir pendant la journée.

L'arboriculture semble une activité moins importante que le maraîchage voire même marginale dans le bassin versant de la rivière N'Djili. En effet, les arbres demandent beaucoup de temps pour atteindre la maturité et leur production est saisonnière. En outre, la population n'a pas l'habitude de consommer des fruits.

Photo 7: Arrosage des Légumes avec de l'eau puisée dans la rivière N'Djili

Photo 8: Les légumes récoltées sont plongées directement dans les eaux de la rivière N'Djili pour leur lavage

1.11.1.1.3.- IMPACT DE L'AGRICULTURE SUR L'ENVIRONNEMENT DANS LE BASSIN HYDROGRAPHIQUE DE LA RIVIERE N'DJILI

Le développement des activités agricoles urbaines et plus spécialement dans le bassin de la rivière N'Djili est très importante sur le plan socio - économique. Toutefois, sur le plan environnemental, il convient de relever un certain nombre des problèmes :

Perte de fertilité des sols : les cultures sont répétées d'années en années sur

1.11.1.1.3.- IMPACT DE L'AGRICULTURE SUR L'ENVIRONNEMENT DANS LE BASSIN HYDROGRAPHIQUE DE LA RIVIERE N'DJILI

Le développement des activités agricoles urbaines et plus spécialement dans le bassin de la rivière N'Djili est très importante sur le plan socio - économique. Toutefois, sur le plan environnemental, il convient de relever un certain nombre des problèmes :

- Perte de fertilité des sols : les cultures sont répétées d'années en années sur les mêmes espaces sans discontinuer. Les sols sont devenus pauvres. Dans la plupart des cas, les plantes sont chétives et à certains endroits, les feuilles sont jaunes, signes indubitables d'une malnutrition végétale. Il se pose donc le problème de la protection des sols et de leur fertilisation. Face aux multiples difficultés d'approvisionnement en engrais chimiques, les maraîchers se sont orientés vers l'utilisation des engrais naturels : fientes de poules, lisiers de Porcs, déchets organiques divers, compost... Cependant un danger subsiste, celui de l'utilisation des déchets d'origine inconnue pouvant contenir des déchets infectieux provenant de certains centres médicaux. En effet, pendant nos recherches, nous avons trouvé des seringues dans un tas d'immondices utilisé par des maraîchers.

- L'eau utilisée pour l'arrosage et le lavage des légumes provient carrément des cours d'eau ou des collecteurs des eaux usées ou pluviales voisins comme au niveau de la pépinière située à Bandalungwa (Photos 3 et 4). Cela va sans dire que cette pratique est préjudiciable à la santé des consommateurs. En rapport avec cette pratique, Wilches - Chaux et al. (1995) signalent la situation dramatique de la ville de Lima au Pérou où de nombreux pauvres utilisent les eaux usées non traitées pour faire pousser des légumes destinées à la consommation humaine. Selon ces auteurs, cette pratique a provoqué à plusieurs reprises le déclenchement des épidémies de fièvre typhoïde et d'hépatites. Le Pérou a, en outre, l'un des taux les plus élevés des maladies diarrhéiques au monde.

- L'agriculteur se livre à des pratiques nocives à l'environnement : culture forcée des terres sans méthodes appropriées d'amendement et d'enrichissement des sols ainsi que partage continu par morcellement des parcelles déjà petites entre les membres d'une famille qui ne cesse de s'accroître.

1.11.1.2.- ELEVAGE

L'élevage concerne surtout la volaille (Pigeons, Poules, Canards, oies, Pintades, Cailles...) et du petit bétail (Lapin, Porcs, Cobaye...). Les Moutons et Chèvres proviennent de l'intérieur du Pays et en particulier des provinces voisines de Bandundu et Bas - Congo. Kinshasa est simplement un centre de consommation pour les Petits Ruminants. Le tableau 18 montre les fermes qui ont été recensées :

Tableau 19 : Fermes recensées dans la partie urbaine de la vallée de la rivière N'Djili

Dénomination de la ferme

Espèces animales

Effectifs

Milandu

Porcin

1

Ngundululu

Porcin

6

Ngoma

Porcin :

Adultes

Gorets

16

18

Bakimina

Porcins

17

Mabanzila

Porcins

80

Bazongisa

Porcin

1

Ngualu

Porcin

14

Mukuba

Porcin

9

Nzeza Landu

 
 

Boly

Porcin

Poules pondeuses

Cailles

50

132

60

Tuendi

Porcins

45

DAP

Poules pondeuses

Porcin

420

3

Mbuku - Mbumba

Porcin

Ovin

Colombiformes (Pigeons)

1000

20

1000

Certaines fermes associent l'élevage et l'agriculture. C'est le cas de la ferme Mbuku-Mbumba qui produit également des Mangoustans plantés sur 250 hectares divisé en 10 blocs de 1000 plantes chacun. Selon le propriétaire, la ferme Mbuku - Mbumba est le premier producteur de mangoustans en République Démocratique du Congo, deuxième en Afrique et cinquième producteur mondial. Il ne s'agit pas d'un élevage rationnel intégré à l'agriculture. C'est simplement une juxtaposition de deux activités.

Les eaux usées, les divers effluents et les excrétas provenant des élevages sont déversés soit directement soit indirectement dans la rivière N'Djili. Dans la ferme Mbuku - Mbumba par exemple, une grande partie d'excrétas est déversée directement dans la rivière tandis que l'autre est utilisée pour la fertilisation du sol dans la plantation des mangoustans.

De nombreuses fermes sont en veilleuse ; d'autres ont réduit sensiblement leurs activités en raison de la crise économique qui secoue notre pays et surtout de la difficulté d'obtenir des intrants et du matériel d'élevage. Le coût des aliments et des produits vétérinaires est exorbitant et ne permet pas de réaliser des bénéfices suffisants. Les produits d'origine animale (viande, oeufs, lait...) importée font une concurrence déloyale aux produits locaux. En cas de la reprise des activités économiques dans le pays, on pourrait penser que les exploitations agro - pastorales vont renforcer leurs activités permettant ainsi à la vallée de la rivière N'Djili d'occuper la place qui lui revient à Kinshasa.

1.11.1.3.- PECHE ET PISCICULTURE

La pêche est une activité marginale bien que réelle dans la rivière N'Djili. De temps en temps, on voit des gens se livrer à cette activité soit à l'aide des filets (Photo 9) soit à l'hameçon. La production des poissons est très faible, le stock des poissons étant insuffisant.

Photo 9: Pêche au filet dans la rivière N'Djili

Malgré d'énormes potentialités qu'offre la vallée de la N'Djili et ses dépendances, la pisciculture demeure une activité très peu développée. C'est essentiellement dans la vallée de Lemba Imbu que l'on observe un essai de systématisation matérialisé par le Centre d'Alevinage de Lemba Imbu en sigle CALI1(*). Le CALI a été créé en 1974. Le Tilapia zilii était alors l'espèce de poisson élevée par les pisciculteurs de Kinshasa. C'est un poisson herbivore à croissance lente, naturellement présent dans les cours d'eau. En vue de l'intensification de la pisciculture, on importa de Bangui en République Centrafricaine des alevins de Oreochromis niloticus, une espèce omnivore à croissance rapide.

Le CALI a pour rôles : d'assurer l'approvisionnement des pisciculteurs en alevins de Oreochromis niloticus,  de mettre au point de nouvelles techniques et d'assurer un appui technique surtout au moment du vidange.

CALI dispose d'une superficie totale utile de 57,86 ares répartie en 11 étangs piscicoles :

Tableau 20 : Superficie des étangs de CALI à Lemba Imbu

N° DE l'ETANG

SUPERFICIE ( en ares)

1

7,28

2

7

3

3

4

3,50

5

3,50

6

5,72

7

6,36

8

3,50

9

3,50

10

3,50

11

11

Source : CALI (2000)

Cependant, on trouve des étangs artisanaux dans d'autres vallées notamment dans la vallée de la rivière Kwambila où ils sont à tout moment menacé de rupture pendant les inondations en saison de pluie.

1.11.2.- TRANSPORT

De nombreux points de passage situés sur la rivière N'Djili sont exploités par les passeurs - piroguiers qui, grâce à leur pirogue font traverser les personnes et leurs biens d'une rive à l'autre de la rivière. Ce trafic est très intense au niveau de certains tronçons et en particulier entre le quartier Ndanu et Masina d'une part et d'autre part à la hauteur du quartier 8 et CECOMAF à N'Djili permettant le passage facile entre N'djili et Matete et entre N'Djili et Kimbanseke d'une part et Lemba Imbu et Kisenso d'autre part. Suivre la grande route en empruntant les véhicules prend du temps et coûte plus cher. En effet, la traversée par pirogue ne dure que 3 à 5 minutes et coûte à peine 30 francs congolais contre 50 Francs sans compter la grande perte de temps occasionnée par la durée de l'attente et la longueur du trajet lorsque l'on emprunte le véhicule. Au quartier Ndanu où le trafic est très important, on dénombre près de 7 quais de pirogues tandis que nous en avons dénombré plus de 30 dans l'espace compris entre le pont situé sur le Boulevard Lumumba et l'embouchure de la rivière Kwambila sur la N'Djili (Photos 6).

Photo 10: Transport des biens et des personnes par pirogue sur la rivière N'Djili

1.11.3.- INDUSTRIES

Dans le bassin versant de la rivière N'Djili, on trouve des industries dans la commune de Limete et plus précisément dans le quartier industriel entre le boulevard Lumumba et la route des Poids lourds. Cette zone industrielle s'est étendue au - delà de la Route des Poids lourds dans le quartier Kingabwa qui jouxte la rivière N'Djili. Dès le début, il avait été prévu une autre zone industrielle de l'autre côté de la rivière N'Djili dans la commune de Masina. On y trouve des industries chimiques, pétrochimiques, agroalimentaires et des usines diverses notamment des usines de traitement des métaux, de peintures, de tanneries, des imprimeries...

L'activité industrielle crée des problèmes aigus et complexes. Tous ces effluents industriels sont déversés directement dans les eaux des rivières sans traitement préalable. C'est le cas des effluents provenant de la savonnerie SULFO située au quartier Ndanu à Limete qui contiennent de la soude caustique utilisée dans la fabrication des savons.

CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES

2.1.- MATERIEL

Les analyses des échantillons d'eau au laboratoire ont été effectués avec les appareils usuels suivants : spectrophotomètre, turbidimètre et pH - mètre isis 2000 ainsi qu'une centrifugeuse. Les milieux de culture suivants ont été utilisés pour les analyses bactériologiques:

1. Lauryl tryptose : milieu liquide pour le test de présomption et la numération des coliformes ;

2. Azide dextrose broth : milieu spécifique servant à la détermination et au dénombrement des coliformes fécaux ;

3. Vert brillant bilié : milieu pour la confirmation et la détermination du nombre le plus probable ;

4. Eau peptonée : milieu spécifique pour Escherichia coli et sert à déterminer l'indole ;

5. SIM : Il sert à déterminer le H2S et la mobilité ou l'immobilité des germes. On le coule sans pente ;

6. Citrate Simmons : c'est un milieu solide. Il sert à l'identification des coliformes et permet de déterminer le citrate + et le citrate- et est coulé en pente ;

7. Milieu Kligler : c'est un milieu solide également ; il est coulé en pente et permet de rechercher les indications suivantes : fermentation ou non du glucose, fermentation ou non du lactose ; production du H2S et production du gaz.

Pour les analyses physico-chimiques, nous avons utilisé un certain nombre des réactifs. Il s'agit du nitriver, nitraver et phosphaver.

Sur le terrain, le recours au double décamètre, au mètre ruban et au cyclomètre nous a permis d'effectuer différentes mesures en rapport avec les distances (longueur, largeur et profondeur des érosions) tandis que le GPS de marque "ETREX" a été utilisé pour prélever les coordonnées géographiques. La longueur de différents cours d'eau et le périmètre du bassin versant ont été obtenus grâce au curvimètre.

2.2.- METHODES

2.2.1.- ANALYSE DOCUMENTAIRE

Par la documentation, nous souhaitons obtenir des informations sous forme d'ouvrages, des rapports de différents services publics notamment l'inspection urbaine de la santé publique, le Ministère de la santé publique, de l'Environnement, de l'agriculture et celui des Affaires sociales ainsi que des articles originaux publiés sur la vie aquatique et l'état des cours d'eau, sur l'évolution de la population urbaine et sur l'environnement global à Kinshasa. Des cartes géographiques thématiques de la ville de Kinshasa ont été d'un apport indispensable.

2.2.2.- APPROCHE SYSTEMIQUE

Le bassin versant est une réalité complexe étant donné le grand nombre d'éléments dont il est composé (facteurs écoclimatologiques, le sol, les cours d'eau, l'homme et ses diverses activités...) et les interactions multiples qui existent entre eux. Pour comprendre l'extrême complexité des problèmes et la situation globale de la rivière N'Djili, nous avons eu recours à l'analyse systémique. La figure 1 donne le schéma général de la méthodologie appliquée dans l'étude systémique du bassin versant de la rivière N'djili.

2.2.3.- METHODES SPECIFIQUES

2.2.3.1.- ANALYSE DES ECHANTILLONS D'EAU AU LABORATOIRE

2.2.3.1.1.- PRÉLEVEMENT DES ECHANTILLONS D'EAU

1. CHOIX ET DESCRIPTION DES SITES

Les sites ont été choisis en amont du point de captage d'eau de la REGIDESO. En effet, l'étude de la qualité de l'eau au - delà de ce point était indispensable en vue de déterminer la qualité de la matière première utilisée par cette entreprise publique pour la production de l'eau potable. Pendant les travaux nous avons étendu les différents points de prélèvement du pont du boulevard Lumumba jusqu'à l'embouchure de la rivière Kwambila à Kisenso. Le tableau 17 donne la localisation et la description des lieux de prélèvement.

ANALYSE SYSTÉMIQUE

MÉTHODES CLASSIQUES SPÉCIFIQUES

ANALYSE DOCUMENTAIRE

ANALYSE DES ÉCHANTILLONS D'EAUX DE LA RIVIÈRE N'DJILI

TRAVAUX DE TERRAIN

CARTOGRAPHIE NUMÉRIQUE ET SIG

ANALYSE PHYSICO-CHIMIQUE : pH, nitrites, nitrates, phosphates, ms, turbidité conductivité électrique

ANALYSE MICROBIOLOGIQUE coliformes totaux coliformes fécaux et  Escherichia coli

OBSERVATIONS ENVIRONNEMENTALES

ANALYSE PARASITOLOGIQUE recherche des parasites a dissémination fécale

PROSPECTION SUR LE TERRAIN

- observation directe

- prélèvement des échantillons d'eux et de coordonnées géographiques

INVENTAIRE DES ACTIVITÉS DANS LE BASSIN VERSANT

ENQUETES SANITAIRES rapports des zones de santé :Matete Kisenso, Kngabwa Masina

TRAITEMENT DES DONNÉES

TRAITEMENT DES RÉSULTATS DES ANALYSES D'EAU : LOGICIEL EPI/ INFO

TRAITEMENT DES DONNES DE TERRAIN POUR LA CARTOGRAPHIE NUMÉRIQUES : LOGICIEL ARS/ INFO ET VIEW.

IMPACTS SUR LE TERRAIN DES ÉROSIONS ET DE L'ENSABLEMENT : calcul de volume (m3)) et la masse (tonnes ) de sol emportes. v= l x i h ; m = v x d densité apparente : 1 ,45 à 1,80

densité réelle ( fraction solide  du sol) : 2,65.

Figure 4: Schéma général de la méthodologie appliquée dans l'étude systémique du bassin versant de la rivière N'djili.Tableau 21 : Description des sites de prélèvement

Sites

Localisation

(en Km)

Description

S1

Quartier Malemba

(pont Boulevard Lumumba)

Situé au niveau de l'auberge Silo à quelques mètres du pont N'Djili sur le boulevard Lumumba juste en amont du point de captage de l'eau de la REGIDESO

S2

N'Djili CECOMAF

Intenses activités des passeurs -piroguiers et importantes activités maraîchères

S3

Embouchure : Kwambila sur la N'Djili

Intenses activités des passeurs - piroguiers et importantes activités maraîchères

Quatre prélèvements par site par mois ont été réalisés soit 12 échantillons par mois et 72 en six mois de recherche.

2. ECHANTILLONNAGE

Le prélèvement d'un échantillon d'eau est une opération délicate. Rodier (1985) recommande d'y apporter le plus grand soin car il conditionne les résultats analytiques et l'interprétation qui en sera donnée. L'échantillon doit être homogène, représentatif et obtenu sans modification des caractéristiques biologiques (microbiologiques et parasitologiques) et physico - chimiques de l'eau (gaz dissous, matières en suspension...).

Trois types d'échantillons ont été prélevés au niveau de chaque site en vue des analyses microbiologique, parasitologiques et physico - chimique. Les premiers ont été recueillis dans des flacons en verre à col rodé d'une capacité de 300 ml et les seconds dans des flacons en plastiques. Tous les flacons étaient préalablement nettoyés à l'eau savonneuse puis rincés à l'eau claire. Une fois secs, les flacons étaient ensuite stérilisés à l'autoclave à la température de 120 ° C pendant une heure.

Au total, 12 types d'échantillons prélevés à différents niveaux ont été analysés. Il s'agit des sites et des types d'échantillons tels qu'indiqués dans le tableau 18.

Tableau 22 : Nombre d'échantillons par site de prélèvement par mois

Sites

Fév.

Mars

Avril

Mai

Août

Sept.

Total

Taux en %

S1

4

7

7

7

6

7

31

33,33

S2

4

7

7

7

6

7

31

33,33

S3

4

7

7

7

6

7

31

33,33

Total

11

21

21

21

18

21

93

100

3. TECHNIQUE DE PRÉLÈVEMENT

Pour l'OMS (1986), les échantillons d'eau prélevés dans un cours d'eau en vue d'analyse ne doivent pas être ni trop près des berges ou des sédiments du fond, ni trop loin du point de captage et éviter les eaux stagnantes. Les flacons étaient plongés verticalement, col en bas jusqu'à une profondeur de 15 à 30 cm pour éviter les débris flottant puis basculer à l'horizontale, le goulot dirigé à contre - courant. Rodier (1982) conseille de procéder au prélèvement en dehors des zones mortes ou des remous en évitant la mise en suspension des dépôts. Toutes ces dispositions ont été respectées afin d'obtenir des échantillons d'eau conformes aux prescriptions de l'OMS et aux recommandations de divers spécialistes de l'eau notamment Rodier (1982), Bontoux (1984) et HACH (1982).

Les flacons utilisés pour le prélèvement, munis des bouchons filetés et stérilisés, étaient protégés de toute contamination par une feuille en aluminium bien ajustée (OMS, 1986).

A chaque séance, il fallait louer une pirogue pour effectuer les opérations de prélèvement dans de bonnes conditions.

En moyenne 3 échantillons d'eau de différents types étaient prélevés par jour. En raison de grandes distances à parcourir, il s'écoulait généralement 4 à 6 heures avant l'arrivée au laboratoire ; d'où la nécessité d'une bonne conservation des échantillons pour en préserver les qualités.

4. CONSERVATION DES ECHANTILLONS

Les échantillons recueillis étaient conservés dans une boîte isotherme munie d'accumulateurs de froid maintenant la température à 4° C. Au laboratoire, certains échantillons étaient examinés directement tandis que d'autres devraient être conservés au réfrigérateur à 4° C jusqu'au lendemain. Le froid arrête les processus biologiques et permet de conserver l'échantillon sans l'altérer. Au moment de l'analyse, les échantillons ainsi conservés étaient préalablement ramenés à la température ambiante de la salle de laboratoire par une simple exposition à l'air libre.

5. PARAMÈTRES ÉTUDIÉS

L'objectif est de déterminer les profils biologique et physico - chimique des eaux de la rivière N'Djili. Les paramètres suivants ont été recherchés et analysés :

a) Paramètres chimiques : pH, nitrites, nitrates, phosphates, matières en suspension ;

b) Paramètres physiques : conductivité électrique, turbidité;

c) Paramètres biologiques : germes - test de contamination fécale ( coliformes totaux, fécaux, Escherichia coli) dont la recherche dans l'eau a été effectuée conformément aux recommandations de Bontoux (1984 ), Rodier (1984 ) et HACH (1982) ;

d) Recherches des parasites à dissémination fécale et urinaire : Schistosoma, Giardia, Ascaris, Ankylostoma etc.

2.2.3.1.2.- ANALYSE BACTERIOLOGIQUE

A raison de quatre prélèvements par site par mois, nous aurons 12 échantillons d'eau à analyser par mois soit 72 échantillons à examiner pour les six mois de recherches. Beaucoup de germes peuvent être utilisés comme indicateurs de la qualité microbiologique des eaux. L'OMS (1994) définit les critères des choix des germes à rechercher :

- Ils doivent être présents en grand nombre dans les excréments de l'homme et des animaux à sang chaud ;

- Etre facilement détectables par des méthodes simples ;

- Ne doivent pas se multiplier dans l'eau et leur sensibilité aux méthodes d'épuration doivent être comparable à celles des organismes pathogènes transportés par l'eau.

Conformément à ces critères, l'OMS (1994) recommande la recherche des germes suivants comme indicateurs de pollution fécale : Escherichia coli, les bactéries coliformes thermotolérantes tels que les coliformes fécaux, les streptocoques fécaux. Toutefois, l'OMS recommande de choisir Escherichia coli comme indicateur préférentiel lorsque l'on dispose des ressources limitées pour l'analyse microbiologique.

Les travaux d'analyse bactériologique des eaux ont porté sur le dénombrement des coliformes totaux et la recherche des coliformes fécaux et d'Escherichia coli dans les échantillons d'eau analysés. La recherche de ces germes a été faites selon les recommandations de Rodier (1982), de Bontoux (1984) et HACH (1982) et conformément aux techniques employées au laboratoire de l'Ecole de Santé publique (Kiyombo et al, 1996).

Nous avons utilisés la technique de dilution en série avec des milieux de culture appropriée pour la numération des coliformes ( Lauryl tryptose) avec identification d'Escherichia coli. Pour la numération des coliformes fécaux, le milieu de Mac Conkey Broth (MCB) et Azide dextrose Broth (ADB) ont été placés dans quatre tubes numérotés avec des dilutions s'étalant de 10 à 1000 et étaient incubés à 37° C pendant 4 heures. Le milieu solide de Mac Conkey Agar (MCA) , étalé en boîtes de Pétri et incubés à 37° C pendant 4 heures, a servi à l'isolement des coliformes. La technique utilisée pour leur identification est celle de la « Galerie Leminoir » avec trois tubes contenant les milieux solides de Kligler, de citrate Simmons et de SIM medium et incubés à 37° C pendant 24 heures (Anonymes, 1985).

Lors des analyses tant biologiques que bactériologiques, un échantillon de contrôle constitué d'eau déionisée et stérile était utilisé. Toutes les analyses ont été réalisées en double.

2.2.3.1.3.- ANALYSES PARASITOLOGIQUES

Les examens parasitologiques ont porté sur l'eau brute provenant de différents points de prélèvement. Cinquante ml d'eau brute par prélèvement étaient centrifugés pendant 10 minutes à la vitesse de 4 000 tours par minute. Après avoir éliminé le surnageant, une goutte du culot de centrifugation était étalée sur lame pour observation au microscope sans coloration.

2.2.3.1.4.- ANALYSES PHYSIQUES ET CHIMIQUES

Toutes les analyses ont été réalisées selon les méthodes standards antérieurement décrites (APHA, 1985) et telles qu'elles sont utilisées au Laboratoire de l'Ecole de Santé Publique à Kinshasa (Kiyombo et al, 1996).

2.2.3.2.- ENQUETES DU MILIEU, OBSERVATIONS ENVIRONNEMENTALES ET RECENSEMENT DES ACTIVITES DANS LE BASSIN VERSANT DE LA N'DJILI

Cette partie du travail a consisté essentiellement à l'observation directe des sites étudiés en vue d'inventorier et de relever tous les problèmes d'environnement, d'en déterminer les causes, de cerner les conséquences de ceux -ci sur la population et de proposer des solutions adéquates.

Le recensement des activités dans le bassin versant de la rivière N'Djili a permis de déterminer l'importance sociale et économique de ce site.

2.2.3.3.- ENQUETES SANITAIRES

Ces enquêtes ont été réalisées en vue de déterminer la nature et le niveau de gravité des problèmes de santé publique liés à la détérioration de l'environnement et en particulier à l'usage des eaux brutes des rivières. L'objectif est l'obtention des statistiques médicales en relation avec la situation sanitaire dans le secteur de la ville que nous avons étudié. Pour la récolte des informations sanitaires dans le bassin versant de la rivière N'Djili, nous avons eu recours aux rapports mensuels et annuels des zones de santé et de l'inspection provinciale de la santé de Kinshasa. Pour ce faire, les zones de santé suivantes ont pu nous remettre les informations qui ont été utilisées dans ce travail : zones de santé de Matete, de Kisenso, de Kingabwa et de Masina. Cependant, il faut reconnaître que les archives sont très mal gardées au point où il nous a été impossible d'obtenir les statistiques des années passées. C'est pourquoi, nous nous sommes contentés des statistiques de l'année 2001 qui étaient disponibles dans presque toutes les zones de santé.

2.2.3.4.- PROSPECTION ET OBSERVATION DIRECTE SUR LE TERRAIN

Cette méthode a consisté à parcourir à pied l'ensemble du bassin versant en vue d'étudier l'environnement global. De nombreuses descentes sur le terrain ont ét?0 indispensables. A ce sujet, il convient d'en distinguer deux types:

1. Des descentes sélectives sites par sites et communes par communes faisant partie du bassin versant de la rivière N'Djili;

2. La prospection de l'ensemble du sous-syst?8me "partie urbaine du bassin versant". Cette dernière opération a été réalisé quatre fois en selon le trajet suivant: Université de Kinshasa - Matete - Limete/Kingabwa - Masina/ PETROCONGO - N'Djili Eucalyptus - N'Djili CECOMAF - Rivière N'Djili - N'Djili Hydraulienne - Kisenso/Gare - Kisenso /cimetière UNIKIN et enfin UNIKIN

2.2.3.5.- SYSTEME D'INFORMATION GEOGRAPHIQUE ET CARTOGRAPHIE NUMERIQUE

Cette méthode nous a permis de dresser une série des cartes géographiques2(*) indiquant l'état actuel du bassin versant de la rivière N'Djili .

- Carte hydrographique du bassin versant complétée par des courbes des Niveaux avec indication du bassin versant principal et de différents bassins versants élémentaires;

- Carte écologique et environnementale du bassin versant de la rivière N'djili avec courbes de niveaux : indiquant un zonage précis ainsi que des zones à risques (inondations, érosions et autres risques naturels ), les sources permanentes de pollution, les zones humides ainsi que les différentes activités réalisées au sein du bassin versant ;

- carte administrative du bassin versant de la rivière

N'Djili indiquant les Limites du bassin versant, les limites des communes, les limites des quartiers éventuellement ;

- Carte indiquant les zones déjà frappées ou susceptibles d'être frappées par des catastrophes naturelles.

Cependant, la carte numérique participative a concerné uniquement la carte de la partie urbaine du bassin versant. Ce travail a été réalisé au laboratoire informatique de l'ERAIFT et a nécessité l'utilisation des logiciels spécialisés : ARC INFO et ARC VIEW. La réalisation de la cartographie numérique a connu la participation de nombreuses personnes, en amont et en aval: membres de certaines ONG (OSEAHC et APE) qui nous ont apporté leur appui, des organisations des jeunes et des femmes, des cartographes professionnels et le laboratoire de télédétection et cartographie numérique de l'ERAIFT. La cartographie numérique a été réalisée en plusieurs étapes:

1. Réalisation des cartes de base du bassin versant de la rivière N'Djili dans son ensemble à l'échelle de 1:200 000 et une carte de la partie urbaine à l'échelle de 1: 10 000 grâce au concours des cartographes professionnels de l'IGC;

2. Travaux de terrains pour la recherche des "vérités de terrain";

3. Numérisation et production de la carte numérique au Laboratoire de Télédetection et cartographie numérique de l'ERAIFT.

2.2.3.6.- PRESENTATION DES RESULTATS

Les résultats sont présentés dans des tableaux en vue de faciliter l'interprétation et leur utilisation.

2.2.4.- TRAITEMENT ET ANALYSE STATISTIQUE DES DONNEES

Les données résultant des analyses des échantillons d'eau ont été saisies au laboratoire en utilisant le logiciel EPIINFO. Celui - ci a permis de réaliser la description des données (mesures de tendance centrale). Pour chaque site et type d'échantillon, la moyenne et l'écart - type des mesures ont été calculés et consignés dans différents tableaux avec les écarts - types mis entre parenthèses.

En ce qui concerne les érosions et l'ensablement, le calcul du volume (en mètre cube) et de la masse ( en tonnes) des matériaux du sol arrachés aux collines de Kisenso a permis d'apprécier la gravité de l'impact négatif occasionné par les érosions. Pour ce faire, le volume a été multiplié par la densité du sol. Le Mémento de l'Agronome (1993) distingue la densité apparente de la densité réelle. La densité apparente du sol est de 1,45 g/cm3 pouvant atteindre 1,80 g/cm3 pour des sols très compacts. La densité réelle, par contre, correspond à la densité de la fraction solide du sol. Elle est voisine de 2,65 g/cm3 et varie généralement peu. C'est pourquoi, dans le présent travail, nous avons utilisé la densité réelle pour les divers calculs.

2.2.5.- EXPLOITATION DES DONNEES

2.2.5.1.- AUX DECIDEURS POLITIQUES

Cette étude permettra aux décideurs politiques d'obtenir de données fiables, vérifiables afin de leur permettre de procéder à des aménagements rationnels de la ville de Kinshasa et surtout aidera à les convaincre de l'urgence des interventions sur le terrain pour freiner ou atténuer l'impact des catastrophes naturelles qui sont devenues monnaie courante dans notre pays.

2.2.5.2.- LA POPULATION GLOBALE ET LES ONG

Les résultats de ces recherches leur permettront de continuer à mener à bien leurs interventions en faveur de l'environnement de qualité et les aideront à comprendre que le travail de protection de l'environnement, les actions de développement et la lutte contre les catastrophes exigent la participation de tous pour obtenir des résultats durables.

DEUXIEME PARTIE : RESULTATS OBTENUS

CHAPITRE III : IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX

Les résultats des travaux présentés dans ce chapitre constituent en fait les impacts des activités humaines réalisées au sein du bassin versant de la rivière N'djili. dans ce cadre, un certain nombre des concepts ont été utilisés. Il s'agit des concepts suivants (Munn, 1975 et UICN, 1980) :

- L'expression « actions humaines » englobe les projets de loi, les politiques, les programmes et les techniques opérationnelles. Dans ce travail, actions humaines signifient également tout comportement de l'homme programmé ou pas mais susceptibles ou portant réellement atteinte à l'environnement, au bien-être et à la santé de l'homme et des écosystèmes naturels ou pas ;

- Effet sur l'environnement se définit au sens que lui donne Munn (1975) c'est-à-dire processus (érosion du sol, dissémination des polluants, déplacement des populations) mis en branle ou accéléré par le fait de l'homme ;

- « Impact sur l'environnement » est une modification appréciable (bonne ou mauvaise) de la santé ou du bien-être de l'homme (y compris du bien-être des écosystèmes dont dépend la survie humaine), qui résulte d'un effet sur l'environnement et qui est lié à la différence entre la qualité de l'environnement tel qu'il existerait « avec » ou « sans » la même intervention.

Les résultats sont présentés dans des tableaux en ce qui concerne ceux provenant des analyses de laboratoire des échantillons d'eau de la rivière N'djili ainsi que ceux de l'étude systématique des érosions. Les résultats des observations du milieu notamment l'étude de l'habitat et de l'environnement global sont présentés sous forme des descriptions.

-

3.1.- RÉSULTATS DES ANALYSES DE LABORATOIRE

3.1.1.RESULTATS DES ANALYSES BIOLOGIQUES ET PHYSICO - CHIMIQUES DES ECHANTILLONS D'EAU DE LA RIVIERE N'DJILI

Tableau 23 : Moyennes mensuelles des résultats des analyses physico - chimiques réalisées sur des échantillons d'eau de la rivière N'Djili (Quartier Malemba)

Paramètre

Février

Mars

Avril

Mai

Août

PH (s)

6,658 (0,470)

6,359 (0,666)

6,883 (0,362)

7,156 (0,207)

7,146 (0,380)

Turbidité (NTU)

15,000 (8,718)

43,461 (46,534)

39,143 (40,037)

28,000 (32,576)

8,327 (0,733)

Conductivité (ohm/cm)

....

8,600 (2,191)

8,429 (4,995)

9,250 (0,957)

16,500 (12,227)

MES (mg/l)

...

1185 (930,000)

105,000 (41,747)

870,000 (551,543)

237,000 (199,632)

Dioxyde de carbone

15,000 (4,258)

14,500 (5,686)

14,000 (3,559)

...

...

Alcalinité

15,000 (2,828)

14,429 3,259)

30, 750 (11,747)

...

...

Acidité

124,000 (0,000)

...

...

...

...

Fer (mg/l)

0,305 (0,071)

0,455 (0,064)

0,617 (0,376)

0,475 (0,133)

0,309 (0,081)

Calcium (mg/l)

16,500 (3,317)

25,000 (0,000)

24,000 (7,925)

...

...

Nitrites (mg/l)

0,010 (0,007)

...

0,033 (0,028 )

0,030 (0,026)

0,027 (0,011)

Nitrates (mg/l)

2,450 (2,333)

...

1,617 (1,096)

...

...

Phosphates (mg/l)

...

...

1,405 (0,559)

0,857 (0,435)

0,481 (0,090)

Tableau 24 : Moyennes mensuelles des résultats des analyses physico - chimiques réalisées sur des échantillons d'eau de la rivière N'Djili (N'Djili - CECOMAF)

Paramètre

Février

Mars

Avril

Mai

Août

PH (s)

6,933 (0,060)

6,458 (0,513)

6,863 (0,400)

7,034 (0,239)

7,193 (0,379)

Turbidité (NTU)

15,000 (10,000)

25,886 (19,969)

35,049 (36,482)

24,200 (30,983)

8,813 (0,988)

Conductivité (ohm/cm)

...

2,800 (1,789)

35,667 (37,216)

77,000 (127,943)

5,500 (3,332)

MES (mg/l)

...

557,500 (200, 229)

116,667 (115,505)

575,000 (502,046)

446,400 (472,903)

Dioxyde de carbone

12,833 (4,481)

14,071 (4,015)

11,125 (2,016)

...

......

Alcalinité

20,000 (2,828)

24,286 (16,173)

21,500 (3,51)

...

...

Acidité

123,000 (0,000)

...

...

...

...

Fer (mg/l)

0,330 (0,260)

0,470 (0,099)

0,486 (0,153)

0,410 (0,119)

0,327 (0,082)

Calcium (mg/l)

18,333 (8,083)

21,000 (0,000)

34,333 (12,517)

...

...

Nitrites (mg/l)

0,010 (0,000)

...

0,025 (0,019)

0,018 (0,008)

0,024 (0,009)

Nitrates (mg/l)

0,500 (0,000)

...

1,838 (0,962)

...

...

Phosphates (mg/l)

...

...

1,125 (0,318)

0,527 (0,142)

0,413 (0,064)

Tableau 25 : Moyennes mensuelles des résultats des analyses physico - chimiques réalisées sur des échantillons d'eau de la rivière N'Djili (N'Djili - Kwambila)

Paramètre

Février

Mars

Avril

Mai

Août

PH (s)

6,817 (0,294)

6,587 (0,579)

6,950 (0,293)

7,248 (0,247)

7,037 (0,390)

Turbidité (NTU)

18,750 (11,871)

32,164 (28,062)

32,757 (24,411)

25,450 (33,220)

8,209 (3,670)

Conductivité (ohm/cm)

...

0,400 (0,548)

1,714 (3,684)

0,250 (0,500)

441,000 (357,000)

MES (mg/l)

...

795,000 (355,012)

92,833 (38,876)

685,000 (558,614)

...

Dioxyde de carbone

10,125 (2,780)

12,357 (3,300)

15,625 (3,092)

...

...

Alcalinité

25,125 (2,780)

19,714 (8,321)

22,250 (3,403)

...

...

Acidité

131,000 (0,000)

...

...

...

0,348 (0,121)

Fer (mg/l)

0,355 (0,052)

0,445 (0,045)

0,626 (0,415)

0,480 (0,134)

...

Calcium (mg/l)

15,520 (7,500)

22,000 (0,000)

21,200 (7,981)

...

0,023 (0,008)

Nitrites (mg/l)

0,010 (0,003)

...

0,026 (0,010)

0,130 (0,269)

...

Nitrates (mg/l)

2,250 (2,333)

...

1,236 (1,109)

...

0,523 (0,147)

Phosphates (mg/l)

...

...

1,625 (0,247)

0,563 (0,159)

...

Tableau 26 : Moyennes générales des résultats des analyses physico - chimiques par mois réalisées sur des échantillons d'eau de la rivière N'Djili au niveau de tous les sites

Paramètre

Février

Mars

Avril

Mai

Août

PH (s)

6,803

6,468

6,898

7,148

7,125

Turbidité (NTU)

16,25

33,847

35,649

25,883

8,443

Conductivité (ohm/cm)

...

3,933

15,270

28,833

154,333

MES (mg/l)

...

845,833

104,833

710,000

391,700

Dioxyde de carbone

12,6528

13,942

13,850

...

...

Alcalinité

20,041

19,476

24,833

...

...

Acidité

126,000

...

...

...

...

Fer (mg/l)

0,330

0,456

0,509

0,455

0,318

Calcium (mg/l)

16,784

22,666

26,511

...

0,023

Nitrites (mg/l)

0,010

...

0,024

0,059

0,025

Nitrates (mg/l)

1,733

...

0,726

...

0,523

Phosphates (mg/l)

...

...

1,385

0,649

0,447

Tableau 27 : Comparaison des moyennes générales des résultats des analyses physico - chimiques réalisées sur des échantillons d'eau de la rivière N'Djili prélevés sur les différents sites)

Paramètre

S3

S2

S1

Moyenne générale

PH (s)

6,918 (0,435)

6,880 (0,435)

6,837 (0,527)

6,878

Turbidité (NTU)

23,858 (23,897)

22,614 (24,958)

27,890 (33,702)

24,787

Conductivité (ohm/cm)

1,560 (1,770)

25,087 (57,693)

10,417 (7,312)

12,354

MES (mg/l)

430,118 (399,6)

371,294 (351,12)

487, 94 (637,24)

429,804

Dioxyde de carbone

12,633 (3,573)

12,964 (3,629)

14,500 (4 ,594)

13,368

Alcalinité

21,308 (6,499)

22,769 (12,029)

19,538 (9,879)

21,203

Acidité

131,00 (0,000)

123,000 (0,000)

124,000 (0,000)

129,000

Fer (mg/l)

0,466 (0,252)

0,406 (0,126)

0,441 (0,238)

0,437

Calcium (mg/l)

18,900 (7,549)

28,200 (12,839)

21,364 (7,047)

22,822

Nitrites (mg/l)

0,052 (0,141)

0,022 (0 ,013)

0,028 (0,021)

0,034

Nitrates (mg/l)

1,526 (1,404)

1,647 (1,013)

1,825 (1,336)

1,732

Phosphates (mg/l)

0,698 (0,421)

0,564 (0,277)

0,743 (0,439)

0,668

Tableau 28 : Paramètres physico - chimique en fonction des saisons : saison de pluies

Echantillon

PH (s)

Turbidité (NTU)

Conductivité (ohm/cm

MES (mg/l)

Dioxyde de carbone

Alcalinité

Acidité

Fer (mg/l)

Calcium (mg/l)

Nitrites (mg/l)

Nitrates (mg/l)

Phosphate (mg/l)

S3

6,870 (0,469)

30,907 (26,314)

1,278 (2,492)

425,583 (430,909)

12,633 (3,573)

21,308 (6,499)

131,000 (0,000)

0,514 (0,295)

18,900 (7,549)

0,077 (0,190)

1,526 (1,404)

1,036 (0,555)

S2

6,766 (0,453)

29,012 (28,574)

33,375 (68,090)

340,000 (307,183)

12,964 (3,629)

22,769 (12,029)

123,000 (0,000)

0,438 (0,139)

28,200 (12,829)

0,023 (0,016)

1,647 (1,013)

0,816 (0,331)

S1

6,722 (0,557)

36,335 (38,266)

8,412 (3,411)

592,500 (731,859)

14,500 (4,594)

19,538 (9,879)

124,000 (0,000)

0,500 (7,047)

21,364 (7,047)

0,027 (0,023)

1,825 (1,336)

1,216 (0,410)

Tableau 29 : Paramètres physico - chimique en fonction des saisons : saison sèche

Echantillon

PH (s)

Turbidité (NTU)

Conductivité (ohm/cm

MES (mg/l)

Dioxyde de carbone

Alcalinité

Acidité

Fer

(mg/l)

Calcium (mg/l)

Nitrites (mg/l)

Nitrates (mg/l)

Phosphate (mg/l)

S3

7,030 (0,340)

9,056 (2,325)

2,286 (3,498)

441,63 (357,638)

...

...

...

0,381 (0,118)

...

0,022 (0,008)

...

0,510 (50,151)

S2

7,134 (0,351)

9,819 (3,240)

6,143 (3,485)

446,400 (472,903)

...

...

...

0,353 (0,080)

...

0,021 (0,009)

...

0,423 (0,0898)

S1

7,106 (0,340)

10,149 (4,009)

15,286 (11,615)

237,000 (199,63)

...

...

...

0,346 (0,094)

...

0,029 (0,021)

...

0,056 (0,197)

Au niveau de tous les points de prélèvement, la turbidité est très élevée en mars et avril avec le taux le plus élevé au niveau du site S1 (27,89 UNT). Cette turbidité excessive s'explique par la grande quantité des matières en suspension provenant essentiellement des eaux usées, des déchets de toute nature et des excréta qui sont rejetés dans les eaux par la population. L'importance des matériaux arrachés au sol par les processus érosifs qui se produisent le long des berges et sur les pentes collinaires situés en amont se traduit en plus par un taux très élevé des matières en suspension qui atteint des valeurs de l'ordre de 845,6 et 710 mg / l respectivement en mars et mai. La conductivité électrique est très élevée en saison de pluie avec le maximum au niveau du site S2 ( 33,375).

Les résultats obtenus montrent que le pH moyen tourne autour de 6,600 en février mais dépasse le pH 7 au mois d'août. Pour le site 3, le niveau le plus bas a été observé en mars (6,59) et le plus élevé en mai (7,25). Le pH moyen de la plupart des eaux brutes se situe entre 6,5 et 8,5 et la chloration tend à le baisser (OMS, 1986).

Les analyses chimiques indiquent une teneur en nitrate de 1,526 mg /l en moyenne. Le taux de nitrite varie, cependant de 0,22 mg / l à 1,30 mg / l. Les taux les plus élevés des nitrite et nitrate ont été observés respectivement en mai et en février. Tous les échantillons d'eau examinés ont révélé la présence du phosphate. Son taux décroît au mois d'août. La rivière N'Djili présente un taux moyen de 0,668 mg / l. Le fer est présent au taux de 0,436 mg / l en moyenne pour la rivière N'Djili. L'acidité est très élevée au niveau de tous les sites de prélèvement.

3.1.2. RESULTATS DES ANALYSES MICROBIOLOGIQUES DES EAUX DE LA RIVIERE N'DJILI

Tableau 30 : Résultats des analyses microbiologiques : N'Djili Malemba (S1)

Germes -test de contamination fécale

Février

Mars

Avril

Mai

Août

Total

Nombre d'échantillons positifs sur 4

Nombre d'échantillons positifs sur 7

Nombre d'échantillons positifs sur 7

Nombre d'échantillons positifs sur 6

Nombre d'échantillons positifs sur 7

Nombre d'échantillons positifs sur 31

Coliformes totaux

0

0

0

0

0

0

Coliformes fécaux

0

0

0

0

0

0

Escherichia coli

0

0

6

0

2

9

Total échantillons positifs

0

0

6

0

2

9

Tableau 31 : Résultats des analyses microbiologiques : N'Djili CECOMAF (S2)

Germes -test de contamination fécale

Février

Mars

Avril

Mai

Août

Total

Nombre d'échantillons positifs sur 3

Nombre d'échantillons positifs sur 7

Nombre d'échantillons positifs sur 7

Nombre d'échantillons positifs sur 7

Nombre d'échantillons positifs sur 7

Nombre d'échantillons positifs sur 32

Coliformes totaux

0

0

0

0

0

0

Coliformes fécaux

0

0

0

0

1

1

Escherichia coli

0

0

6

1

3

13

Total échantillons positifs

0

0

6

0

4

14

Tableau 32 : Résultats des analyses microbiologiques : N'Djili Kwambila (S3)

Germes -test de contamination fécale

Février

Mars

Avril

Mai

Août

Total

Nombre d'échantillons positifs sur 5

Nombre d'échantillons positifs sur 7

Nombre d'échantillons positifs sur 7

Nombre d'échantillons positifs sur 6

Nombre d'échantillons positifs sur 6

Nombre d'échantillons positifs sur 31

Coliformes totaux

0

0

0

6

0

6

Coliformes fécaux

1

0

0

6

0

6

Escherichia coli

3

0

6

6

2

15

Total échantillons positifs

4

0

6

18

2

27

Tableau 33 : Moyennes géométriques mensuelles et générales des échantillons positifs en germes de contamination fécale (en nombre le plus probable pour 100 ml)

Mois

Indicateur

S1

S2

S3

Février

Coliformes totaux

4

4

3,8

Coliformes fécaux

1,9

2

1,9

Escherichia coli

1,20

1,20

1,20

Mars

Coliformes totaux

4

4

4

Coliformes fécaux

1,06

1,13

1,14

Escherichia coli

1,13

1,17

1,13

Avril

Coliformes totaux

4

3,86

3,6

Coliformes fécaux

1,20

1,20

1,20

Escherichia coli

1,20

1,20

1,20

Mai

Coliformes totaux

4

3,83

3,83

Coliformes fécaux

1,12

1,12

1,16

Escherichia coli

-

-

-

Août

Coliformes totaux

4

3,43

3,43

Coliformes fécaux

1,20

1,20

1,20

Escherichia coli

1,20

1,14

1,20

Total

Coliformes totaux

3,94

3,8

3,74

Coliformes fécaux

1,25

 

1,27

Escherichia coli

 

1,17

1,17

Les résultats de ces travaux montrent que 100 % des échantillons d'eau examinés présentent des germes - test de contamination fécale. Ils corroborent les résultats antérieurement observés (Luboya, 1997 et 1999) sur les rivières Yolo, Makelele et N'Djili.

3.1.3. RESULTATS DES ANALYSES PARASITOLOGIQUES DES EAUX DE LA RIVIERE N'DJILI

Tableau 34 : Parasites à dissémination fécale identifiés dans les échantillons d'eau prélevés dans la rivière N'Djili (Quartier Malemba)

Parasites identifiés

Mars

Avril

Mai

Août

Total

Echantillons positifs sur 7

Echantillons positifs sur 7

Echantillons positifs sur 6

Echantillons positifs sur 7

Echantillons positifs sur 27

Anguillules (larves)

2

0

0

0

2

Ancylostoma (oeufs)

0

0

1

0

1

Ascaris (oeufs)

0

0

0

0

0

Balantidium coli

0

0

0

0

0

Entamoeba histolytica

1

0

0

0

1

Giardia

6

7

6

7

26

Schistosoma (Cercaires)

0

1

2

0

3

Trichirus trichiura (Trichocéphale)

1

0

0

0

1

Trichomonas

3

2

2

0

7

Tableau 35 : Parasites à dissémination fécale identifiés dans les échantillons d'eau prélevés dans la rivière N'Djili (N'Djili - CECOMAF)

Parasites identifiés

Mars

Avril

Mai

Août

Total

Nombre d'échantillons positifs sur 7

Nombre d'échantillons positifs sur 7

Nombre d'échantillons positifs sur 6

Nombre d'échantillons positifs sur 7

Nombre d'échantillons positifs sur 27

Anguillules (larves)

2

2

0

0

4

Ancylostoma (oeufs)

0

0

0

0

0

Ascaris (oeufs)

0

0

0

0

0

Balantidium coli

2

0

0

0

2

Entamoeba histolytica

0

0

0

0

0

Giardia

6

7

6

6

25

Schistosoma (Cercaires)

1

1

0

0

2

Trichirus trichiura (Trichocéphale)

0

0

0

0

0

Trichomonas

4

2

2

0

8

Tableau 36 : Parasites à dissémination fécale identifiés dans les échantillons d'eau prélevés dans la rivière N'Djili (N'Djili - Kwambila)

Parasites identifiés

Mars

Avril

Mai

Août

Total

Nombre d'échantillons positifs sur 7

Nombre d'échantillons positifs sur 7

Nombre d'échantillons positifs sur 6

Nombre d'échantillons positifs sur 7

Nombre d'échantillons positifs sur 27

Anguillules (larves)

1

0

0

1

2

Ancylostoma (oeufs)

0

0

0

0

0

Ascaris (oeufs)

0

0

0

0

0

Balantidium coli

0

0

0

0

0

Entamoeba histolytica

0

0

0

0

0

Giardia

6

7

6

5

24

Schistosoma (Cercaires)

0

2

0

1

3

Trichirus trichiura (Trichocéphale)

1

0

0

0

1

Trichomonas

2

2

1

0

5

Tableau 37 : Fréquence des parasites à dissémination fécale observés dans les échantillons d'eau de la rivière N'Djili

Sites

Nombre échant.

Anguillula intestinalis

Ancylostoma

Ascaris (oeufs)

Balantidium coli

Entamoeba histolytica

Giardia

Schistosoma (Cercaires)

Trichirus trichiura

Trichomonas

S1

27

2

1

-

-

1

26

3

1

7

S2

27

4

-

-

3

-

24

2

-

8

S3

27

3

-

-

-

-

23

3

1

5

Total

81

9

1

0

3

1

73

8

2

20

%

100

11,11

1,23

0

3,70

1,23

90,12

9,87

2,46

24,69

Soixante - douze échantillons d'eau ont fait l'objet d'examens parasitologiques. Ces examens ont révélé la présence des parasites à dissémination fécale et urinaire : Anguillula intestinalis (11,11 %), Ancylostoma (1,23), Balantidium (3,70), Entamoeba (1,23), Giardia (90,12) Cercaires de Schistosoma (9,48 %), Trichiuris trichura (2,46 %) et Trichomonas (25,82 %). Cela confirme la pollution fécale des eaux de la rivière N'Djili.

3.1.4.- CLASSIFICATION DE LA RIVIERE N'DJILI PAR RAPPORT A CERTAINS PARAMETRES

Conformément aux critères établis, on distingue 5 classes de qualité d'eau (IA, IB, 2, 3 et Hors Classe) regroupant chacune plusieurs paramètres.

On trouvera les détails des critères et de principes de classification en annexe ( Agence de l'eau Loire - Bretagne, 1990).

Tableau 38: Classification de la rivière N'Djili par rapport aux différents paramètres examinés

Caractéristiques

Paramètre

Saison de Pluie

Saison Sèche

Physique

Turbidité (UNT)

32,134 (31,164)

9,675 (3,184)

Conductivité (ohm/s)

13,785 (39,820)

7,905 (8,888)

MES (mg/l)

452,694 (517,357)

374,8 (349,292)

Chimique

pH

6,786 (0,492)

7,090 (0,333)

Nitrite (mg/l)

0,043 (0,112)

0,024 (0,014)

Nitrate (mg/l)

1,673 (1,212)

-

Phosphate (mg/l)

1 ,023 (0,443)

0,481 (0,154)

Calcium (mg/l)

22,774 (9,932)

-

Fer (mg/l)

0,485 (0,248)

0,36 (0,096)

Bactériologique

Coliformes totaux (NPP)

101,13 à 101,20

Coliformes fécaux (NPP)

101,13 à 101,20

Escherichia coli (NPP)

101,13 à 101,20

Parasitologique

Anguillula intestinalis, Ankylostoma, Ascaris, Balantidium coli, Entamoeba histolytica, Giardia, Schistosoma, Trichocéphale, Trichomonas

Etant donné l'absence des normes de qualité desv eaux dans notre pays, nous estimons utiles de nous référer à des normes mises en place par les institutions des Nations Unies et d'autres pays en vue de pouvoir apprécier la qualité des eaux en République Démocratique du Congo. Conformément à la description de la qualité des eaux et cours d'eau et aux classes de qualité proposées par l'Agence Loire - Bretagne (1990), la rivière N'djili, en raison des caractéristiques analysées est de classe 2 (Tableau 35). Dans ces conditions, l'usage des eaux brutes provenant de cette rivière n'est autorisé que pour le refroidissement. Elles permettent la vie aquatique. On ne peut les utiliser pour les usages domestiques et comme eau de boisson qu'après un traitement énergique sinon elles peuvent constituer une menace pour la santé publique et l'environnement.

3.2.- EVACUATION DES EXCRÉTAS ET GESTION DES DECHETS A KINSHASA

Il est très difficile sinon impossible d'obtenir des données en cette matière de manière sectorielle c'est-à-dire commune par commune ou même quartier par quartier. Cependant, les données globales concernant l'ensemble de la ville de Kinshasa peuvent permettre d'apprécier la gravité de la situation surtout dans les zones d'extension qui sont dépourvues d'infrastructures de base essentielles.

3.2.1.- EVACUATION DES EXCRÉTAS

Les chiffres ci-dessous peuvent nous aider à comprendre et estimer à sa juste mesure l'ampleur du problème posé par la pollution des cours d'eau en milieu urbain en Afrique. Selon Bontoux ( 1984 ), la quantité d'excrétas produits s'élève à 100 à 150 grammes de fèces et 1,2 litres d'urines par habitant par jour soit 36,5 à 54,75 Kg de matières fécales et 438 litres d'urines par an.

Avec une population estimée à 5 107 000 habitants, Kinshasa produit 510,7 à 766,05 tonnes de matières fécales et 6 128 400 litres d'urines par jour soit respectivement 186 405,5 à 279 608,25 tonnes et 2 236 866 000 litres d'urines par an. Rien n'a été prévu pour le traitement de ces matières si bien que même le PNA, une direction du Ministère de l'Environnement chargée de l'assainissement dans la ville de Kinshasa déverse les produits du vidange des fosses septiques dans les rivières de Kinshasa en l'occurrence dans la rivière Funa. Pour les communes qui font partie de la rivière N'Djili, la situation est présentée dans le tableau 39.

Tableau 39: Quantité estimée des excrétas produits par jour dans les communes du bassin versant de la rivière N'Djili

Communes

Superficie en Km2

Quartiers du bassin versant

Population

Quantité des matières fécales produites en Tonnes

Quantité d'urine produite en litres

Limete

67,60

Ndanu, Kingabwa, Nzadi, Madrandele, Salongo

288518

28,852 à 43,278

346 221,1

Masina

237,78

Abattoir

355736

35,574 à 53,360

426 883,2

Lemba

23,70

Camp riche, Mbanza-Lemba, Livulu, Salongo

359573

35,957 à 53,936

431 487,6

Matete

5,60

Toute la commune

236071

23,607 à 35,411

283 285,2

N'Djili

69,73

Q. 1, 6, 7, 8, 9 et 13

255333

25,533 à 38,300

305 399,6

Kimbanseke

76,9

 

794831

79,483 à 119,225

953 797,2

Mont Ngafula

358,92

Tchad et Kimwenza

118724

11,872 à 17,809

142 468,8

Kisenso

16,60

Toute la commune

251938

25,194 à 37,791

302 325,6

Total général

835,83

81

2660724

266,072 à 399,109

3 192 865,2

Etant donné que le système d'égouts ne couvre pas la totalité de la ville et que dans certaines communes pourtant urbanisées conformément aux normes, ceux - ci sont bouchés ou détruits, la population a trouvé des mécanismes permettant de se débarrasser des matières fécales dans les nombreux cours d'eau qui sillonnent la capitale transformant ceux - ci en égouts et poubelles publiques (Luboya, 1999). Les matières fécales et les urines humaines et animales contiennent des bactéries et des virus susceptibles de transmettre des maladies.

On estime en moyenne à 18,1 % la proportion des ménages ne disposant pas de latrines en RDC; cette proportion est de 5,3% pour les milieux urbains et de 22,5 % pour les milieux ruraux tandis que 63,6 % disposent des latrines non hygiéniques soit respectivement 41,2 % pour les villes et 71,1 % dans les milieux ruraux ( Photo n° 15, 16, 17 et 18).

Photo 11: Latrine érigée en tôles de réemploi communiquant avec la rivière pour le rejet automatique des eaux vannes et des excrétas à l'état brut dans la rivière Matete

Photo 12: Une autre latrine construites en tôles des fûts montrant les matières fécales qui s'écoulent simplement dans la rivière N'Djili.

Photo 13: latrine non hygiénique dans le bassin versant de la rivière N'Djili dont l'abri est constitué de vieux sacs ne garantissant même pas la pudeur à Kisenso.

3.2.2.- GESTION DES DECHETS A KINSHASA ET DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI

A Kinshasa, la production journalière des déchets est d'environ 5000 m3 soit 1 825 000 m3 de déchets par an. La capacité d'évacuation des déchets par le PNA est de 600 m3 par jour ou 219 000 m3 par an ( PNA, 1998 ). Ainsi, 4400 m3 n'étant pas évacués s'accumulent dans des lieux non appropriés. La quantité des déchets qui s'accumulent ainsi dans la ville est énorme et s'élève chaque année à 1 606 000 m3. L'essentiel de ces déchets et des excrétas aboutit dans les rivières et dans les caniveaux ( Photos n° 13 et 14 ).

On peut constater qu'à Kinshasa, il n'existe pas de mécanisme permettant l'assainissement régulier de la Ville. La population se débarrasse des déchets de toute nature, des immondices et des ordures ménagères dans des lieux publiques : écoles, marchés, rues, cours d'eau sont ainsi devenus autant des lieux pour l'entreposage des déchets ( Photos n° 19 et 20). Pendant très longtemps, les déchets étaient constitués essentiellement des matières biodégradables. Mais depuis quelques années, on a vu apparaître une catégorie des déchets non biodégradables, les objets en matière plastique utilisés surtout comme emballage sous forme des sachets. Les plastiques ont envahi l'espace et se trouvent partout. Ces produits ne peuvent pas se décomposer et s'ils sont trop nombreux ils rendent le sol imperméable. Dans ces conditions, l'eau ne peut plus s'infiltrer et ruisselle dans sa totalité; ce qui est un facteur qui aggrave l'écoulement de l'eau à la surface du sol.

L'accumulation des montagnes des déchets dans des lieux publics à Kinshasa n'est pas un fait nouveau. En effet, en 1976, Pain (1984 ) a recensé à Kinshasa 245 dépôts d'ordures sur la voirie ou en bordure de la voirie. On peut seulement constater avec regret le fait qu'il n'y a pas de continuité dans les travaux d'assainissement. Il n'existe donc pas de véritable politique d'assainissement. L'enlèvement de déchets s'effectue sporadiquement alors qu'ils devraient être réguliers pour entretenir la propreté et la salubrité de la ville.

Photo 14: Dépôt d'immondices dans l'enceinte d'une école dans le bassin versant de la rivière Yolo voisin du bassin versant de la rivière N'Djili.

Photo 15: Dépotoir sauvege d'immondices et déchets divers dans un marché

Photo 16: Une avenue de Matete transformée en dépotoir public.

3.3.- CATASTROPHES NATURELLES ET ENVIRONNEMENT DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI

3.3.1.- DEFINITION DES CONCEPTS

3.3.1.1.- ALEA

Un aléa signifie un événement rare ou extrême, qui survient dans l'environnement naturel ou l'environnement créé par l'Homme, et affecte négativement la vie humaine, les biens ou les activités, au point de créer une catastrophe.

3.3.1.2.- DISTINCTION ENTRE PHENOMENE NATUREL ET CATASTROPHE

Les phénomènes naturels sont des processus climatiques, hydrologiques ou géologiques extrêmes qui ne présentent pas par eux - même des menaces pour les personnes ou les biens. Un tremblement de terre massif, par exemple survenant dans une région non peuplée, est un phénomène naturel et non un aléa.

La résolution 42 /169 des nations - Unies définit la catastrophe comme la conséquence désastreuse d'un phénomène naturel ou d'une combinaison des phénomènes qui cause des dommages aux personnes et aux biens et perturbe fortement les activités humaines à une assez grande échelle. C'est donc une grave perturbation d'une société, causant des pertes étendues en vies humaines, en biens et dans l'environnement, au point de dépasser les possibilités de la société frappée d'y faire face en recourant à ses seules ressources. Une catastrophe naturelle a donc pour cause un aléa naturel. Les catastrophes soudaines ou à développement lent. Les figures et donnent les différentes de la gestion des catastrophes dans les deux cas. Les actions à mener normalement au cours de ces différentes phases peuvent être trouvées dans les tableau 68.

Figure 5 : Processus continu de la gestion d'une catastrophe soudaine (DHA - UNDRO, 1992)

Figure 6:Processus continu de la gestion des catastrophes à développement lent (DHA - UNDRO, 1992)

3.3.1.3.- RISQUES - ELEMENTS MENACES

Le risque est défini comme les pertes attendues (pertes de vies, dommages à la propriété, graves perturbations des activités économiques) causées par un phénomène particulier. Il est fonction de la probabilité d'occurrence particulière des aléas et des pertes que chacun d'eux va causer. Certains analystes utilisent ce terme pour exprimer la probabilité d'une catastrophe ayant pour conséquence des pertes d'un niveau particulier. Un élément de la société est dit «menacé », en «état de risque » ou « vulnérable » quand il est exposé à des aléas des catastrophes connues et va probablement souffrir de l'impact de ces aléas si, ou quand ils se réaliseront. La communauté, les structures, les services ou les activités sont désignés par l'expression «éléments menacés » (Coburn et al, 1991).

3.3.1.4. - TYPES D'ALEA NATUREL

Les aléas  naturels comprennent les catégories suivantes :

1.- Aléas géologiques : séismes, tsunamis, éruptions volcaniques, érosions et glissements de terrains ;

2.- Aléas climatiques : cyclones tropicaux, inondations et sécheresse ;

3.- Aléas environnementaux : pollution de l'environnement, déforestation, diversification et infestation parasitaire ;

4.- Epidémies

5.- Accidents industriels

3.3.2.- PROFIL DES CATASTROPHES NATURELLES DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI

3.3.2.1.-CRUES ET INONDATIONS

La crue est l'élévation du niveau des eaux d'un cours d'eau. On tend à réserver le nom de crues aux montées puissantes et rapides accompagnées de débordements et d'inondations dévastateurs ( Mérennes, 1981). Selon le même auteur, l'inondation est un débordement d'eau qui submerge un terrain et entraîne des dégâts plus ou moins importants. Le glossaire international OMS/UNESCO définit crues et inondation comme un phénomène de montée, nettement au - dessus des valeurs habituelles et généralement de courte durée, du niveau de l'eau d'une rivière jusqu'à une certaine hauteur à partir de laquelle il redescend plus lentement alors que l'inondation est comprise comme un débordement des eaux au - dessus des berges normales d'un cours ou d'un plan d'eau.

Les manifestations des inondations peuvent être violentes et déferlantes ou lentes et progressives. Dans le premier cas, des flots immenses et puissants débordent très rapidement le talus, emportent les digues et font irruption avec impétuosité dans les rues et parcelles occasionnant des dommages et des dégâts importants accompagnés parfois par des pertes en vies humaines. Généralement, dans ce cas, les populations menacées n'ont pas le temps de prendre des dispositions utiles en vue de se protéger en raison de la soudaineté et de la puissance de l'aléa.

1.- TYPES D'INONDATION

1. Inondations dues aux crues du fleuve Congo

Ces inondations affectent les quartiers se situant sur la plaine d'inondation du fleuve Congo et la basse terrasse de la ville de Kinshasa : Quartiers Ndanu, Goodyear, Ndolo, Malemba, Maziba, Barumbu, Gombe, Lingwala...Les hauteurs suivantes ont été observées :

1908 : 5,25 m

1961 : 6,26 m ( durée 63 jours en 1961 - 1962)

1998 : 4,97 m

1999 : 5,40 m ( vitesse du courant en 1999 - 2000 : 6 m / sec)

2. Les crues du Fleuve Congo refoulent les eaux fluviales vers l'amont de la rivière N'Djili entraînant l'inondation des parties basses de Kingabwa (Limete) et de Masina Petrocongo. Ce type d'inondation est très courant et provoque des conséquences les plus graves. Il fera l'objet d'une étude des cas basée sur les inondations de Novembre et Décembre 1999 à Janvier 2000.

3. Inondations dues aux remous provoqués par la montée des eaux du fleuve Congo dans les rivières locales. Il se produit à partir de 3,80 m à l'échelle limnimétrique: sites touchés sont notamment Bitshaku - tshaku, Funa, Yolo, Lubudi, Makelele, Mampeza, Basoko et N'Djili;

4. Inondations provoquées par les crues éclaires des rivières locales, la surcharge du réseau d'égouts existants et ouvrages de franchissement : cette situation atteint tout Kinshasa avec une fréquence annuelle;

5. Inondation dues à l'affleurement de la nappe phréatique : Ngaba, Makala, Bumbu, Selembao, Mombele, Socopao, Debonhomme, Ndanu,et Lemba sont notamment des sites touchés par ce type d'inondation avec une fréquence annuelle ;

6. Inondations provoquées par les retenues collinaires : les sites touchés sont représentés principalement par la Vallée de Bandalungwa, Kintambo, Binza...

2.- CAUSES DES INONDATIONS

1. Circulation atmosphérique : par exemple phénomène El nîno ( inondations de

décembre 1961 à janvier 1962, décembre 1999 à janvier 2000);

2. Une pluviométrie importante: les pluies sont particulièrement dangereuses lorsqu'elles surviennent pendant la nuit au moment où les gens sont en profond sommeil. Ce facteur intervient essentiellement par le grand nombre des jours de pluies et par leur intensité ainsi que par l'apport pluviométrique de l'amont qui se fait alternativement de l'hémisphère nord (Equateur, Province orientale) à l'hémisphère sud (Kasaï, Bandundu) ; à ce sujet, Bultot (1957) écrit « La pluviosité déjà plus élevée en mars devient excédentaire sur la presque totalité du pays en avril. Dans le cas du mois de novembre, on observe une forte pluviosité dans l'hémisphère sud en pleine saison pluvieuse. Ces crues drainées par le fleuve Congo arrivent dans la région du Pool Malebo3(*) en avril, novembre et même décembre. Celles - ci entraînent les eaux dans les rivières qui débouchent dans le Pool Malebo y compris au niveau de la rivière N'Djili en provoquant des inondations ;

3. L'urbanisation : L'urbanisation, c'est le processus de développement des villes et de concentration des populations dans les villes (Mérennes, 1981). L'urbanisation se caractérise notamment par la croissance démographique sur un petit espace entraînant la destruction du couvert végétal, l'imperméabilisation du sol et par conséquent l'augmentation du ruissellement ;

4. Le dysfonctionnement, l'insuffisance ou l'absence des réseaux de drainage ;

5. L'occupation incontrôlée et parfois illicite des plaines d'inondation des rivières urbaines comme cela se remarque dans la vallée de la rivière N'Djili;

6. L'occupation anarchique des zones collinaires qui entraîne les conséquences suivantes :

a. L'augmentation des sédiments dans le rivières par suite des érosions importantes en amont : la présence d'une grande quantité de sédiments a pour effet d'augmenter le niveau des lits des rivières et leur étalement et de diminuer la compétence des cours d'eau c'est - à - dire la taille maximum des particules que peut transporter un cours d'eau ou courant par roulement sur le fond;

b. Le déboisement des pentes très fortes entraînant la diminution de l'absorption d'eau par le sol, l'augmentation du ruissellement et les érosions;

7. L'abondance des déchets solides produits à Kinshasa ( environ 5000 m3 par jour) qui ne sont pas enlevés et dont la majeure partie aboutie dans les cours d'eau .

8. Le sous - dimensionnement des retenues collinaires et l'ensablement des collecteurs d'eau et des parties basses. Les drains naturels ne sont plus suffisants pour l'évacuation des eaux usées et pluviales en particulier des charges énormes d'eau provenant des pluies torrentielles.

9. La destruction du couvert végétal est une des causes importantes des inondations et de dégradation du site. En effet, la végétation retient une quantité importante d'eau de pluies soit par interception soit par percolation. En outre, la présence de la végétation joue un rôle régulateur important au point de vue hydrologique : la masse d'eau stockée dans le sol au niveau des nappes phréatiques grâce à la l'infiltration est restituée progressivement aux rivières par les sources ce qui est un facteur important pour la régularisation du régime des cours d'eau et permet d'éviter à la fois l'assèchement complet pendant la saison sèche et des crues brutales en saison des pluies. Dans le cas contraire c'est - à - dire en absence de couvert végétal, toute l'eau de ruissellement est entraînée vers les cours d'eau qui se remplissent de manière brutale entraînant des crues très graves et des inondations catastrophiques.

3.- CONSEQUENCES DES INONDATIONS

Les inondations entraînent des graves conséquences sur tous les plans : l'environnement, sur le plan social, pertes en vies humaines, dégâts matériels, et au point de vue de la santé.

a) Conséquences sur l'environnement

Certaines zones inondables de la rivière N'Djili font partie du lit même de la rivière notamment toutes les parties basses situées à Kingabwa (quartiers Ndanu, Madrandele...). Ces zones sont toujours humides même en saison sèche parce que la nappe phréatique est à moins d'un mètre de la surface du sol. En conséquence, toute pluie d'une certaine importance provoque une stagnation importante des eaux et la création des marais rendant le milieu insalubre et même dangereux par suite de la pénétration des eaux dans les habitations. Ces marais ou marécages occasionnés par la stagnation des eaux durent de 2 jours à plusieurs semaines selon l'intensité et la fréquence des pluies.

b) Conséquences sociales

Les inondations perturbent la vie socio - économique et désorganisent la vie sociale, professionnelle et familiale. Le tissu social est complètement détruit : instabilité manifeste par suite du déménagement et du changement brutal des modes de vie qui imposent aux victimes des inondations la vie dans des sites mal aménagés et non préparés à recevoir des familles entières. Cette situation provoque des perturbations psychologiques intenses et bouleverse totalement la vie des victimes de façon parfois irrémédiables. Elles entraînent également la famine par la perte des réserves alimentaires, la destruction des cultures maraîchères qui fleurissent dans tout le bassin versant de la rivière N'Djili le long des cours d'eau.

L'approvisionnement en eau potable devient également un des problèmes majeurs qui s'étend au - delà du site atteint par les inondations. En effet, la station de captage et de traitement d'eau potable de la N'Djili est le plus grand producteur d'eau potable de Kinshasa. Dans la plupart des cas, les inondations provoquent l'envasement de cette station et déterminent parfois l'arrêt des activités avec toutes les conséquences que cela comporte. L'importance de cette station de captage et de traitement de l'eau potable n'est plus à démontrer. En effet, elle dessert une très grande population répartie sur 12 communes (Kimbanseke, Matete, Lemba, N'Djili, Masina, Limete, Barumbu, Kisenso, Ngiri-Ngiri (une partie jusqu'au niveau de l'avenue Assossa), Kasa - Vubu, Selembao et Kalamu. Cette usine de production de l'eau potable revêt un caractère stratégique. L'arrêt de production de l'eau potable par cette usine entraîne donc des problèmes complexes et provoque une pénurie aiguë qui se fait sentir dans toute la ville de Kinshasa.

c) Conséquences sanitaires

L'augmentation de la morbidité et de la mortalité constitue l'une des conséquences les plus importantes des inondations. On observe en effet, la résurgence ou l'exacerbation des maladies d'origine hydrique : choléra, fièvre typhoïde, paludisme, maladies diarrhéiques, parasitoses gastro-intestinales et par suite du froid et des conditions malsaines générées par la stagnation des eaux, on constate l'apparition et la recrudescence des maladies respiratoires (IRA) chez les personnes vulnérables en particulier les enfants, les vieillards et les femmes enceintes et allaitantes.

Photo 17 et 18: Innondations dans les parties basses du bassin versant de la rivière N'Djili au niveau du pool Kingabwa: la population utilise des pirogues pour se déplacer d'une rue à l'autre et d'une maison à l'autre.

Au point de vue sanitaire, la situation est d'autant plus dramatique que les latrines ordinaires que l'on trouve dans la plupart des parcelles de Kinshasa, sont généralement construites sous forme d'un simple puits avec un abri précaire en sac de jute ou en tôles. Lors des inondations, les latrines sont inondées, les matières fécales refluent et surnagent à l'air libre dans les parcelles et les rues occasionnant la pollution fécale et aggravant les risques d'éclosion des épidémies (Photos 17 et 18). Ces milieux malsains ainsi créés constituent des lieux par excellence de multiplication des parasites et de pullulation des hôtes intermédiaires des diverses maladies notamment les moustiques, les mollusques de genres Bulinus et Planorbis qui transmettent la schistosomiase. C'est ainsi que les périodes d'inondation correspondent à des pics de diverses maladies d'origine hydrique.

d) Pertes en vies humaines

Les inondations provoquent des pertes directes et indirectes en vies humaines. Les décès sont occasionnés par les noyades ou par la chute des murs ou l'écroulement des maisons surtout lorsque les inondations sont brutales et se produisent pendant la nuit de façon inattendue. Cependant, la plupart des décès sont provoqués par des effets collatéraux : la famine, les maladies d'origine hydrique et d'autres causes dues aux inondations et crues. Mais on peut reconnaître que la plupart des inondations sont prévisibles. Malheureusement, les gens croient, jusqu'en dernière minute, que les phénomènes sont lointains et qu'ils ne les concerneront pas et ce, jusqu'au moment où le pire se produit.

e) Dégâts matériels

Les inondations sont responsables de la dégradation et même de la destruction des infrastructures et surtout des maisons. Dans nos pays où la très grande majorité des maisons sont construites par auto - construction sans l'assistance des personnes compétentes (architectes, ingénieurs civils en construction...) en ce domaine, les maisons sont fragiles et très vulnérables vis - à vis de cet aléa. Elles s'écroulent très facilement surtout dans les zones de squatting où elles sont généralement construites en matériaux précaires (Photos 28 à 31). A cette occasion, les biens meubles sont emportés par les flots. C'est ainsi qu'à Kinshasa, à chaque inondation, on déplore de nombreux sans abri, la rupture des voies de communication qui rendent difficiles l'accès aux endroits sinistrés...

Le tableau 43 indique quelques inondations majeures survenues en République Démocratique du Congo et leurs conséquences:

d) Perturbation du trafic

Les inondations entraînent la coupure et parfois la destruction totale des voies de communication provoquant l'interruption complète du trafic. En effet, à chaque inondation, la population est contrainte d'utiliser des pirogues pour les déplacements et le transport des biens et des personnes non seulement pour sortir ou entrer dans les zones sinistrées mais également pour se déplacer entre les rues et aller des maisons en maisons(Photos 21 et 22) Le tableau 35 indique l'impact de quelques inondations majeures survenues en République Démocratique du Congo.

Photo 18 et 19: Les inondations constituent un grand problème social dans la mesure où elles perturbent la vie familliale: la photo 20 montre une femme et la photo 21 une maison en matériaux précaires abandonnée momentanément.

Tableau 40 : Quelques inondations majeures survenues en République Démocratique du Congo

Distribution géographique

Période d'occurrence

Impact

Uvira / Kivu

1987

12 morts ; plusieurs familles sans abri ; des cultures décimées

Makelele/Kinshasa

1990

35 morts ; 500 familles sans abri

Manono/Katanga

1990

Plusieurs hectares des cultures décimées

Kindu/Maniema

1991

Maisons détruites ; 80 familles sans abri

Lukula/Bas - Congo

1993

506 familles sans abri ; 406 maisons sous eau ; 41 maisons écroulées

Uvira/Kivu

1994

100 décès ; de milliers d'hectares des cultures décimées ; maisons détruites

Kisangani

1997

De nombreux morts ; 800 familles sans abri ; dégâts matériels importants ; cultures détruites à 70%

Janvier 1998

10 000 sinistrés avec de nombreux sans abris

Kinshasa

Nuit du 20 au 21 mai 1990

Une trentaine des morts ; une centaine des maisons détruites ; dégâts matériels importants avec pertes des biens meubles ; 2000 personnes sans abri ; destruction des cultures maraîchères

13 janvier 1998

5 morts ; dégâts matériels importants

Nuit du 26 au 27 mars 1998

Une vingtaine des morts ; des centaines des personnes sans abri ; destruction de nombreuses maisons, routes et ponts à Kinsuka ( Commune de Ngaliema) ; ensablement de nombreux quartiers (Commune de Matete : Q. Kinsako, Ngufu...) ; accompagnées d'érosions importantes dans les communes de Kisenso, Mont - Ngafula, Selembao à Ngafani...

Nombre des sinistrés :

Matete : 1524 familles

Bandalungwa : 1000 familles

Mont - Ngafula : 38 familles

 

Inondation de novembre 1999 à février 2000

65 000 sinistrés répartis dans 32 sites ;

Nombreuses communes touchées par la catastrophe :Ngaliema, Barumbu, Matete, N'Djili, Limete, Kisenso, Masina, Kinkole (Nsele), Maluku, Ngaba, Makala, Bumbu, Lemba.

 

20 février 2001

Matete 2 morts

 

27 au 28 mars 2001

120 sinistrés sans abri

30 maisons détruites ou hors d'usage

20 rues transformées en canal d'écoulement des eaux

de nombreuses fosses septiques et latrines artisanales détruites répandant leur contenu sur plus de 300 m

 

18 mai 2001

53 morts dont 11 à Kisenso dans les quartiers Bikanga (9 morts) et Kitomesa (2 morts)

Destruction des maisons faisant de nombreux sans abri

Sites sinistrés : Camp Luka (Kitambo), Matete, IPN, Kisenso, Kitokimosi

Sources principales : Journal l'Avenir éditions n° 1142, 1212 et 1214

4.- ETUDE DES CAS : INONDATION DE NOVEMBRE 1999 A JANVIER 2000 A KINSHASA

1.- Phénomène cause :

Cette crue était provoquée par la montée des eaux des rivières du bassin nord - ouest ayant comme exutoire la rivière Ubangui et la montée des eaux des rivières du bassin sud - ouest avec comme émissaire la rivière N'Djili.

Une partie de la ville de Kinshasa se trouvait sous eau depuis la fin du mois de novembre 1999.

Alors que la hauteur normale des eaux est de 3,70 m ne dépassant pas un maximum de 4,70 m au mois de novembre, les crues du fleuve avaient atteint et même dépassé le seuil d'alerte de 5,20 m. Ces crues, consécutives aux fortes pluies observées à partir du mois d'octobre 1999 concernaient simultanément les versants nord et sud du bassin du fleuve. Elles provenaient de tous les affluents importants du fleuve Congo notamment les rivières Kasaï, Kwango, Kwilu, Inkisi et Ubangui.

Le phénomène s'est caractérisé par le renvoi des eaux du fleuve dans ses affluents sur une distance d'environ 1,5 Km provoquant des inondations. Dans ces conditions, les eaux semblaient ne plus couler et se comportaient comme une véritable mare qui s'élargit sans cesse engloutissant progressivement toutes les zones inondables.

La rivière N'Djili s'est trouvée sous la double emprise des crues du fleuve Congo et des rivières du Bas - Congo : rivières Inkisi et Dingi - Dingi. C'est ce qui explique la gravité des problèmes observés au niveau du bassin versant de la rivière N'Djili par rapport aux autres bassins versants de la ville de Kinshasa.

2.- Situation hydrométrique :

Située à l'altitude de 272,12 m, la station hydrométrique de Kinshasa, implantée au niveau du Port public se trouve être l'exutoire d'un bassin versant de 3 747 320 Km2 sur l'ensemble de la superficie du bassin congolais. Elle donne la situation hydrologique du fleuve Congo et de ses affluents à hauteur de Kinshasa.

Tableau 41 : Côtes hydrométriques (en mètre) dépassées une fois en moyenne en 5 ans, 10 ans, 25 ans et 50 ans à Kinshasa 

Années

5 ans

10 ans

25 ans

50 ans

Côte hydrométrique (en mètre)

4,71

4,91

5,08

5,25

Maximum connu : 6,26 m atteint le 17 décembre 1961

Plus hautes eaux connues : 5,25 m atteint le 18 décembre 1908

3.- Conséquences :

- La population à risque était estimée à 1 500 000 personnes dont un tiers c'est - à dire 500 000 devrait être prise en charge comprenant 150 000 sinistrés sans abri et 350 000 sinistrés reçus en familles d'accueil. Mais le nombre des personnes touchées par les inondations de 1999 - 2000 et effectivement sans abri s'est élevé à 65 000 sinistrés qui ont été répartis dans 30 sites. Le tableau 38 donne la répartition des sinistrés par sites et le tableau 39 donne la répartition des sinistrés par quartier et commune :

Tableau 42: Répartition des sinistrés des inondations de janvier 1999 à février 2000 par commune et par quartier

Commune

Quartier

Nombre des sites

Populations sinistrées

%

Limete

Ndanu

17

11 332

36,1

Résidentiel

1

3 000

9,6

Madrandele

3

3 090

9,8

Kingabwa

1

1 160

3,7

Total

22

18 582

59,2

Masina

Abattoir

1

1 000

3,2

Kisenso

-

1

4 800

15,3

Matete

Maziba

4

6 500

20,7

Total Bassin versant de la N'Djili

28

30 882

98,4

Ngaliema

Kinsuka -pêcheurs

2

510

1,6

Total général

 

30

31 392

100

Tableau 43:Nombre des sinistrés des inondations de novembre 1999 à février 2000 réparti par site d'hébergement

Nom du site

Nombre des sites

Adresse

(Avenue)

Quartier

Commune

Population

1

IMPEXKIN

1

Mwepu

Ndanu

Limete

1847

2

Couvent des Soeurs

1

Mbaku

Ndanu

Limete

100

3

Maison Charlotte

1

Mwepu

Ndanu

Limete

249

4

Efablo

1

Goodyear

Ndanu

Limete

664

5

Ecole St Bernard

1

Goodyear

Ndanu

Limete

106

6

FANAIR

1

Mbaku

Ndanu

Limete

1318

7

SBK

1

Muzu

Ndanu

Limete

995

8

Basilua

1

Mbaku

Ndanu

Limete

105

9

IREZA

1

Goodyear

Ndanu

Limete

2888

10

Kansebu

1

Goodyear / REGIDESO

Ndanu

Limete

237

11

Tshanga - Tshanga

1

Goodyear

Ndanu

Limete

269

12

Témoins de Jéhovah

1

De l'usine

Ndanu

Limete

104

13

REGIDESO Ferme

1

Mbaku

Ndanu

Limete

127

14

FALIZA

1

REGIDESO

Ndanu

Limete

2000

15

SIKINEX

1

REGIDESO

Ndanu

Limete

155

16

CHANIMETAL

1

17 ème Rue

Limete/Industriel

Limete

3000

17

I.T.I/ kitomesa

1

-

 

Kisenso

4800

18

SITRACO 1

1

Rond - point Madrandele

Madrandele

Limete

2245

19

SITRACO 2

1

Rond - point Madrandele

Madrandele

Limete

500

20

SHAAN

1

Kingabwa n° 6229

Madrandele

Limete

345

21

DELOGNE

1

Brasseries

n° 1

Kingabwa

Limete

1160

22

Kinsuka

2

-

Kinsuka/ pêcheurs

Ngaliema

510

23

ALIVIA

1

 

Abattoirs

Masina

1000

24

MAZIBA

4

 

Maziba

Matete

6500

25

Papa Kasongo

1

Goodyear

Ndanu

Limete

84

26

Papa Sapa

1

De la Digue

Ndanu

Limete

84

 

Total

30

 

31 442

Source : Rapport de l'atelier provincial de formation à la prévention et à la gestion des catastrophes (2000)

A Kinshasa, il existe trois stations de captage et d'épuration des eaux : sur la rivière Lukunga, dans la baie de Ngaliema sur le fleuve Congo et sur la rivière N'Djili qui produisent respectivement 45 000, 50 000 et 110 000 m3 d'eau potable par jour (Pain, 1984). L'usine de la rivière Lukaya, en construction et dont les travaux sont arrêtés, n'est pas encore opérationnelle. Elle aura une capacité nominative de 36 000 m3 d'eau traitée par jour (Konde, 1993). Comme on peut le constater, l'usine de production de l'eau potable de la REGIDESO installée sur la rivière N'Djili est la plus importante de Kinshasa. En effet, elle dessert plus de 70 % de la quantité d'eau traitée pour l'approvisionnement du réseau urbain de Kinshasa. L'importance de cette station de captage, de traitement et d'épuration d'eau se traduit également par le nombre des communes et l'importance de la population qui est servie. En effet, il s'agit des communes suivantes : Kimbanseke, N'Djili, Masina, Limete, Lemba, Matete, Kisenso, Barumbu, Ngiri - Ngiri (en partie jusqu'au niveau de l'avenue Assossa), Kasa - Vubu, Selembao et Kalamu.

Une interruption de l'activité de cette usine entraîne des problèmes complexes et une pénurie aiguë d'eau potable qui perturbe la vie de toute la ville en allant bien au - delà des limites du bassin versant de la rivière N'Djili. Lors des inondations de novembre 1999 à février 2000 l'activité de cette station de la REGIDESO s'est retrouvée réduite et même menacé de blocage par suite de l'arrêt des trois des six moteurs de l'usine et de la rupture de la digue construite en amont de l'usine pour la protection de celle -ci. L'usine ne tournait qu'à la moitié de sa capacité ce qui exigea la mise en place d'un système de rationnement pour éviter le pire en gérant rationnellement la quantité d'eau potable produite.

4.- Etendues du désastre :

Neuf communes ont été touchées de novembre 1999 à décembre 2000 : Ngaliema, Barumbu, Limete, Matete, N'Djili, Kisenso, Masina, N'Sele (Kinkole) et Maluku. 4 communes supplémentaires se sont ajoutées en janvier 2000 : Ngaba, Makala, Bumbu et Lemba. Comme on peut le constater, cette grave catastrophe hydrologique a frappé essentiellement les communes appartenant au bassin versant de la rivière N'Djili : Limete, Matete, N'Djili, Kisenso, Masina et Lemba. La gravité de la calamité se traduit notamment par le nombre des sites d'hébergement et l'importance de la population frappés de plein fouet par ces événements : 26 sites d'hébergement sur 30 ont été implantés dans l'aire du bassin versant de la rivière N'Djili soit 86,7 % ; la fraction de la population sinistrée résidant dans le bassin versant de la rivière N'Djili s'élevait à 23080 sur un total de 31442 personnes installées dans les sites d'hébergement pour l'ensemble de la ville ce qui représentait 73,40 % dont 11 332 étaient installés dans 17 sites localisés dans le quartier Ndanu soit 49,09 %. Ce quartier apparaît donc comme le lieu le plus vulnérable par excellence vis - à - vis des inondations dans toute la ville de Kinshasa. A lui seul, il a connu l'installation de près de 56,67 % des sites d'hébergement des sinistrés ce qui correspond à 65,38 % de l'ensemble des sites installés dans le bassin versant de la rivière N'Djili.

Comme on peut le constater, les inondations constituent une situation d'extrême urgence par la gravité des dégâts matériels, l'étendue des pertes en vies humaines et par le nombre des agglomérations qui sont frappées au même moment par cette calamité. Elles se sont produites avec une rare violence en 1903, de décembre 1961 à janvier 1962. Cette dernière dont il est question qui s'est étendue de novembre 1999 à janvier 2000 s'est révélé être plus grave par sa durée et son ampleur. Les deux premières crues n'avait duré que deux mois. En effet, non seulement elle avait commencé beaucoup plus tôt que d'ordinaire mais aussi s'est poursuivie jusqu'en février de l'an 2000. Le nombre d'agglomération atteintes a été très important: toutes les villes riveraines du fleuve et de ses principaux affluents notamment Matadi, Mbandaka, Bandundu, Boma, Kimpese, Inkisi et même des villes ou des régions entières des Pays voisins drainés par le bassin du Fleuve Congo ont été frappées par cette grave calamité naturelle. C'est le cas de la ville de Bangui en République Centre - africaine et la partie Nord de la République du Congo. A Brazzaville, le quartier Yoro où résident de 10 000 à 20 000 habitants a été complètement inondé et les habitants se déplaçaient en pirogue pour aller d'un lieu à un autre. Cependant, Kinshasa semble être la ville la plus atteinte par cette calamité. La crue a atteint et même dépassé la côte d'alerte qui est de 4 m 40 à Kinshasa. Au 29 novembre 1999, la côte hydrométrique était déjà à 5 m 43. Et à Kinshasa, la partie basse du bassin versant de la rivière N'Djili se révèle être le lieu le plus vulnérable.

3.3.2.2.- LES EROSIONS

L'érosion, c'est le déplacement des matériaux du sol: argile, sable, matières organiques (feuilles mortes, déchets de bois, excréments des animaux, sels minéraux...) sous l'action du vent ou de l'eau. Il s'agit respectivement de l'érosion éolienne et de l'érosion hydrique provoquée par le ruissellement de l'eau à la surface du sol. L'érosion peut entraîner de graves conséquences: déracinement des arbres, remplissage des bas-fonds par l'ensablement, destruction des infrastructures et des habitations, effondrement des routes... L'érosion par le vent est souvent moins spectaculaire mais peut avoir des effets tout aussi graves que l'érosion hydrique. Comme le dit Duchaufour (1995), le sol est le point le plus sensible de l'environnement terrestre et l'érosion en est une des formes les plus graves de dégradation.

Toutes les villes congolaises sont affectées par des érosions catastrophiques et très souvent spectaculaires. On peut citer notamment : Bagata, Bandundu, Bulungu, Gungu, Kasongo - Lunda, Kenge, Kikwit, Popokabaka, Moanda, Mbandaka, Ilebo, Kananga, Kabinda, Tshikapa, Mbuji - Mayi, Kinshasa, Dilolo, Kalemie, Kasenga, Likasi, Lubumbashi, Sandoa, Bukavu...Dans certaines d'entre elles, le phénomène a pris une allure catastrophique. Tel est le cas de Kananga et Kinshasa. Celui - ci demeure néanmoins le cas le plus spectaculaire et le plus dramatique surtout qu'il s'agit de l'une de plus grandes Villes d'Afrique. On y recense à ce jour près de 400 érosions dont 48 ont atteint des dimensions spectaculaires affectant environ 4500 ha (Atelier Provincial de formation à la gestion des catastrophes, novembre 2000).

1.- CAUSES DES EROSIONS

L'action humaine joue un rôle prédominant dans l'apparition des érosions en particulier en milieu urbain. Globalement, on peut reconnaître les causes suivantes en ce qui concerne les érosions à Kinshasa :

- Existence d'un sol non consistant de nature sablo - argileux, très fragile, instable et facilement transportable par l'eau ;

- Relief collinaire à forte pente pouvant atteindre 12 à 20 % voire 30 à 40 % sur certains sites ;

- Occupation anarchique des terres et construction des maisons par auto - construction sans l'assistance des personnes qualifiées sur des sites à risques non viabilisés préalablement en violation des normes urbanistiques et architecturales;

- Absence d'ouvrages de drainage et d'assainissement pour l'évacuation des eaux usées et pluviales ;

- Tracés des rues et avenues perpendiculaires aux courbes de niveau transformant celles - ci en canaux où s'engouffrent avec impétuosité les eaux sauvages de pluies ;

- Une pluviosité importante caractérisée par des pluies intenses, fréquentes et abondantes pendant 8 mois de l'année et dont la grande majorité se produisent sous forme d'orages (70%).

2.- CONSEQUENCES DES EROSIONS

Les érosions constituent un grave problème pour l'environnement dans les zones collinaires à Kinshasa :

- Destruction de l'habitat et des infrastructures : des écoles, des maisons, des infrastructures d'utilité publique telles que des ponts et des routes, des églises et autres lieux de cultes religieux et des hôpitaux disparaissent chaque année dans de profonds ravins ( Photos n° 32, 33, 36, 37, 38 et 39 ). A chaque saison de pluies, la population se trouve plongée dans une inquiétude sans nom. D'autres sites sont également affectés dans les différentes zones d'extension telles qu'indiquées dans le tableau 3 notamment les sites Nguma, Mateba et Mont - Ngafula. Même le cimetière de l'Université  de Kinshasa est complètement ravagé par les érosions (photos 34 et 35);

- Ensablement des zones basses entraînant l'engloutissement des quartiers entiers comme les quartiers Kinsako, Ngufu, Vitamines à Matete ainsi que toutes les parties basses situées entre Matete, Lemba et Kisenso ;

- Ensablement important des rivières qui drainent la ville de Kinshasa et notamment les rivières N'Djili et Matete qui sont devenues en plusieurs endroits de leur parcours des carrières de sable ;

- Pertes de biens et nombreuses pertes en vies humaines ;

- Impact très grave : 7350 personnes sinistrées, 5000 autres menacés, 2000 maisons emportées, des quartiers entiers menacés par des érosions notamment la cité d'habitation de Maluku...

Malheureusement, il n'existe à ce jour aucune politique de gestion globale de l'Environnement. Les actions sont menées de manière ponctuelle et les solutions sont très souvent provisoires sans impact réel sur le terrain. Le plus souvent, les populations sont abandonnées à elles mêmes et assistent impuissantes à la dégradation progressive de leur environnement et à la destruction de leurs habitations. L'ampleur et la progression des érosions dans les villes congolaises sont telles qu'elles rendent urgentes la mise en place d'une véritable politique de gestion de l'Environnement et surtout l'application des mesures efficaces susceptibles d'éradiquer les érosions.

Le tableau 39 indique quelques cas des catastrophes majeures survenues en République Démocratique du Congo par suite des érosions:

Tableau 44 : Quelques catastrophes majeures dues à des érosions importantes en Républiques Démocratique du Congo

Distribution géographique

Période d'occurrence

Impact

Masikita à Kinshasa

1991

Maisons endommagées

Bolikango à Kinshasa

1991

Maisons endommagées

Kindele à Kinshasa

1991

Maisons endommagées

Okapi à Kinshasa

1991

- des centaines de morts

- Quartiers entiers détruits

CECOMAF

1991

- Maisons détruites

Ndjoko à Kinshasa

1992

- Maisons détruites

Livulu à Kinshasa

1991

- 46 maisons détruites

- Routes entrecoupées

DUMEZ à Kinshasa

1991

- Route Matadi entrecoupée

Ngaliema à Kinshasa

1993

- Quartier détruit

Kimbanseke à Kinshasa

1992

- Rue entrecoupée

Bukavu au Sud-Kivu

1992

- Quartier détruit

Mbuji-Mayi au Kasaï Oriental

1993

- Quartier détruit

Kikwit au Bandundu

1992

- Quartier détruit

Mont-Ngafula à Kinshasa

1997

- 50 maisons détruites

- de nombreux sans abri

3.4.- ETAT DE L'ENVIRONNEMENT ET SITUATION DES CALAMITES NATURELLES DANS LES MUNICIPALITES SITUEES DANS L'AIRE DU BASSIN VERSANT DE LA N'DJILI

3.4.1.- COMMUNE DE KISENSO

3.4.1.1.- Présentation de la commune de Kisenso

Pendant toute la période coloniale, ce site était classé « non aedificandi » en raison de son relief collinaire très accidenté. Selon Pain (1978), Kisenso faisait partie de la zone boisée avant 1960. Vers les années 50, elle n'était qu'un petit village Humbu attaché au territoire de Kimwenza. La véritable implantation humaine commença en 1958. Le mouvement d'occupation du site va s'accélérer au moment de l'indépendance : Kisenso sera littéralement envahi sans viabilisation préalable. Les textes légaux et réglementaires créant et organisant cette entité n'ont fait que confirmer et régulariser une situation de fait sans que rien ne soit fait pour aménager le site. Il s'agit des textes suivants :

- Ordonnance présidentielle n° 68 - 024 du 20 décembre 1968 portant création de la commune de Kisenso ;

- Arrêté départemental n° 69 / 0042 du 23 janvier 1969 fixant les limites de la commune de Kisenso.

Cette commune est érigée sur une colline dont la pente varie de 4 à 22 % avec 350 m d'altitude moyenne. Au point de vue géographique, la commune de Kisenso est comprise entre les méridiens 15 ° et 16° de longitude Est et les parallèles 4° et 5 ° de latitude Sud. Elle est limitée :

- Au nord, par les localités Lokele II, Kinsimbo II, Batende II, Kunda II, Nsinga II, Vitamine II et Bahumbu II de la commune de Matete ;

- A l'Est, par la rivière N'Djili qui la sépare des communes de N'Djili et de Kimbanseke ;

- A l'Ouest, par la commune de Lemba dont elle est séparée par la rivière Matete ;

- Au Sud, par la rivière Kwambila qui la sépare de la commune de mont - Ngafula.

Kisenso est divisée en 17 quartiers d'importance variable comprenant 11 à 52 rues.  Le tableau 45 indique les différents quartiers et les populations correspondantes.

Tableau 45 : Répartition de la population de Kisenso par quartier

Quartier

Population

Limites

Nord

Sud

Est

Ouest

Amba

9377

Q. Mission (Rue Amba)

Sud-Est : Q. Mbuku, Libération et Mujinga (Rue Kivunda) et au Sud Rivière Kwambila

Q. Kumbu (Rue Buense)

 

Bikanga

18343

Q. Kitomesa

(Rivière Ntomamba)

-

-

Q. Nsola (Avenue Mulele)

Dingi - Dingi

16621

Avenue Mbamba Kilenda

Q. Nsola (Ruisseau Mwelanzio appelé aussi Mandona)

Rivière N'Djili

Q. de la Paix et Kitomesa

Voie ferrée Matadi - Kinshasa

Kabila

18109

Q. Kisenso- gare (Rivière Nkoto-Bolingo)

Rivière Kwambila (en face du Q. Lemba Imbu)

Rivière N'Djili

Q. Kumbu (Avenue de la Source)

Kisenso - Gare

18135

Q. Kabila (Rivière Ndosi)

Q. N'sola, Bikanga et rivière Ntomamba

Rivière N'Djili

Q. Mission (Avenue Mulele)

Kumbu

11059

Kisenso-Gare (Avenue Mvunzu)

C/Mont-Ngafula

Rivière Kwambila

Q. Kisenso-gare

Rivière Nkoto-Bolingo

Avenue Buense

17 mai

7658

Rues Kinzola et Dupince

Rues Matota et Yulu

Route bitumée

Q. REGIDESO

Q. Mission

Rivière Matete

C/ de Lemba

Mbuku

12628

Avenue Congo fort

C/ de Lemba

Rue Mafwa

Q. Amba

Q. Libération

Q. Tchad (C/ de Mont - Ngafula)

Rivière Kwambila

N `Sola

9030

Q. Dingi-Dingi

Q.Kisenso Gare

Rivière N'Djili

Voie ferrée Matadi- Kinshasa

Kitomesa

9841

Q. Révolution

Q. Bikanga

Q. Dingi-Dingi

Q. Mission

Mujinga

8456

Q. Amba

Rivière Kwambila

Q. Mission

Q. kumbu

Ngomba

14253

Q. Vitamine

(C/ de Matete)

Q. du 17 mai

Q. REGIDESO

Rivière Matete

Q. Salongo (C/ de Lemba)

De la Paix

 

Av. Mbamba Kilenda

Rivière Mandona

Voie ferrée Matadi-Kinshasa

Avenue Monganga

Regideso

14191

Q. Kindu

Q. Mission

Q. Révolution

Q du 17 mai

Q. Ngomba

Mission

16961

Q. Regideso

Q. Kumbu

Q. Amba

Q. Kitomesa

Q.Bikanga

Q.Kisenso - gare

Q. Mujinga

Q. du 17 mai

Révolution

12930

Commune Matete

Q. Kitomesa

Q. de la Paix

Q. REGIDESO

Libération

9681

Q. Mbuku

Rivière Matete

C/ de Lemba

Q. Mbanza-Lemba (C/ de Lemba)

Q. Amba

Source : Commune de Kisenso (2002)

C'est une colline d'altitude moyenne d'environ 350 m avec le point culminant situé au niveau de la mission Saint Etienne à 418 m au - dessus du niveau de la mer. Un plateau de un Kilomètre de long s'étend au sommet de la colline et le divise en quatre versants : Matete, Rifflaert, Salongo et Cimetière.

3.4.1.2.- Etat de l'environnement à Kisenso

La commune de Kisenso est complètement enclavée et est dépourvue d'infrastructures de base essentielles. L'accès à ce site est très difficile suite à l'absence des routes. On n'y observe aucune activité formelle. Kisenso se présente ainsi comme une cité dortoir. Selon Ntoto (2001), la population active représente 11,30 % seulement. C'est une commune urbano - rurale.

L'état de l'environnement y est essentiellement dominé par le problème des érosions.

A Kinshasa, les érosions sont concentrées dans la ville haute située au sud et sud - ouest. Ces zones, réputées " non aedificandi "4(*), ont été envahies par la population qui les a occupées anarchiquement au mépris de toutes les normes urbanistiques. Il en a résulté la création d'un habitat informel, dépourvu d'infrastructures de base essentielles notamment des voiries adaptées, des réseaux d'égouts et canaux d'évacuation des eaux usées et pluviales et occupé par une population généralement pauvre et en grande partie analphabète, dont le seul souci est d'avoir un logis à soi. La Ville haute constitue la zone des érosions, des éboulements de terre, de glissements et d'effondrement des terrains. Dans ces zones, les érosions pluviales sont devenues la règle. C'est ainsi que pendant chaque saison des pluies, on déplore de nombreuses pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants. Pour l'ensemble de la ville de Kinshasa, 280 érosions majeures dont 38 spectaculaires5(*) ont été dénombrées (Museme, 1998). A Kananga, environ 200 érosions majeures ont été recensées.

La Commune de Kisenso à Kinshasa n'échappe pas à cette règle. Les catastrophes dues à l'érosion pluviale sont devenues banales. A part quelques associations de protection de l'Environnement, personne ne s'en émeut plus. Lors de nos recherches, nous y avons trouvé 39 érosions d'une certaine importance dont la plupart présente une allure spectaculaire et dramatique. Le cimetière de l'Université de Kinshasa, situé dans cette partie de la ville, présente une situation très préoccupante sur le plan humanitaire et du point de vue de la santé publique. Un profond ravin de plus de 15 m de profondeur et d'une longueur de près de 650 m est entrain de ravager ce lieu. Des tombes se décrochent et s'écrasent au fond du ravin entraînant la dislocation des cercueils si bien que de restes humains et des linceuls se trouvent exposés à l'air libre et même emportés vers des zones basses par les torrents générés par les eaux de ruissellement ( Photos n°23 et 24 ).

3.4.1.3.- EVOLUTION DES EROSIONS A KISENSO

Pour étudier l'évolution des érosions à Kisenso, nous avons eu recours à des photographies aériennes du site prises en 1954 et 1969 ainsi qu'à l'étude des cartes de la région datant de 1955 et 1976. L'examen de ces documents permet de distinguer nettement trois périodes dans l'évolution de la situation à Kisenso :

a) Période d'équilibre écologique 

L'examen des photographies prises en 1954 montre une végétation abondante sur les versants et le long des rivières notamment de la rivière Matete, un affluent de la rivière N'Djili. On observe de nombreux sentiers sillonnant la colline de Kisenso dans tous les sens mais sans habitation ;

b) Période d'occupation humaine récente 

Les photographies de 1969 montrent une végétation dégradée gravement attaquée et en partie détruite. On voit des habitations sur l'ensemble de la colline. La présence humaine est donc effective et permanente. Avec l'arrivée et l'installation de l'homme apparaissent les premiers ravins. On situe généralement l'apparition des premières érosions vers 1960.

c) Période des érosions 

Elle est caractérisée par une évolution accélérée du processus érosif sur l'ensemble de la commune de Kisenso. Elle correspond à la période de l'intensification de l'occupation anarchique du site.

Photo 20: L'école primaire CBCO détruite par deux têtes d'érosions à

Kisenso.

3.4.1.4.- DESCRIPTION DES EROSIONS MAJEURES A KISENSO

Tableau 46 : Description des érosions majeures à Kisenso : versant Nord (Matete)

Erosion

Caractéristiques

Dimensions

Impact

Elément menacé

Long. (en m)

Larg. (en m)

Prof. (en m)

Vol (m3)

Masse

(en tonnes)

Mulele Nord

Complexe érosif à plusieurs têtes ; début 1985

581

42

18

439238

1163980,7

.- 650 victimes ;

.- 65 maisons détruites ;

.- Ensablement du tronçon de chemin de fer Matadi - Kinshasa correspondant.

.-250 pers. ;

.-30 maisons

Mwanga

Présente plusieurs têtes ; début 1996

250

11,5

4

11500

30475

.-Victimes : 350 à Kisenso ;

.-Destruction des maisons : 35 (à Kisenso) et 300 maisons à Matete ;

.-Ensablement des quartiers Vitamine, Batende, Ngufu, Kinsako..

.-25 maisons ;

.-230 pers.

Kinzola - Matete

 

510

23

16

14

164220

435185

 
 

Kindayi - Mazimbila

 

480

 

9

69120

183168

 
 

Mayindombe -Kimwese-Mazimbila

 

238

 

8,6

26608,4

70512,26

 
 

Total

 

2059

 
 

710686,44

1883319

 
 

Tableau 47 : Description des érosions majeures à Kisenso : versant Ouest (rivière Matete)

Erosion

Caractéristiques

Dimensions

Impact

Elément menacé

Long.

(en m)

Larg. (en m)

Prof. (en m)

Vol

(en m3)

Masse

(en tonnes)

Mbuku

Existence de deux têtes

1050

55

10

577500

1530375

.-Victimes 320 ;

.-destruction :32 maisons , marché

.-210 personnes.

.-21 maisons

Kibetele-Mayinda-Mayindombe

 

480

17

5,4

44064

116769,6

 
 

Mayindombe-Manu

 

338

15,5

7

36673

97183,5

 
 

Maniema

 

370

16

10,2

60384

160017,6

 
 

Innocent

 

399

46

21

385434

1021400,1

 
 

Total

 

2637

 
 

1104055

2925745,75

 
 

Tableau 48 : Description des érosions majeures à Kisenso : versant Est

Erosion

Caractéristiques

Dimensions

Impact

Elément menacé

Long.

(en m)

Larg. (en m)

Prof.

(en m)

Vol

(en m3)

Masse (en Tonnes)

Iniaki

.-Erosion ravinante avec éboulement et glissement des terres ;

.-naissance en 1979

225

18

13

52650

139522,5

.-Victimes 160 ;

.-16 maisons détruites ;

.-Ensablement de la rivière Bulabemba

.-90 pers. ;

.-9 maisons

Lemfu/ Mulele III ou Mulele Sud

Erosion ravinante et régressive ;

.-naissance 1985.

723

17

14

172074

455996,1

.-Victimes 190 ;

.-19 maisons détruites ;

.-Ensablement de la rivière Nkelo.

.-100 pers. ;

.-10 maisons

Munsonsa

 

332

14

9,5

44158

117018,7

 
 

Kintudi

 

520

21

13

141960

376194

 
 

Total

 
 
 
 

410842

1088731,3

 
 

Tableau 49 : Description des érosions majeures à Kisenso : versant Sud - Ouest

Erosion

Caractéristiques

Dimensions (en m)

Impact

Eléments menacés

Long.

(en m)

Larg.

(en m)

Prof.

(en m)

Vol

(en m3)

Masse (en Tonnes)

Congo fort (cimetière de Kisenso)

.-Erosion en pleine activité ;

.-Située à proximité d'un marché dit  « Bambou likolo moko » ;

.-érosion complexe à la fois latérale et régressive.

825

25

28

577500

1530375

.-Victimes 750 ;

.-destruction : 75 maisons, Ecole primaire E.P. III ECC/ECP/CBCO comprenant 6 classes avec 214 élèves;

.-Engloutissement de 130 maisons dans le sable ;

.-

.-250 pers. ;

.-25 maisons ;

.-Eglises CBCO/ Mbanza-Lemba I 600 places.

Congo fort (cimetière UNIKIN)

.-Erosion ravinante régressive ;

.- Aménagement récent de la route au fond du ravin avec rétablissement de la continuité de l'avenue Congo fort

650

Elargie et réaménagée en route pour rétablir la continuité de l'avenue

12

234000

620100

.-Près de 80 tombes détruites avec des cercueils et des linceuls exposés à l'air libre ;

.-Victimes 530 ;

.-53 maisons détruites sur l'avenue Yumbi et Kwambila.

.-130= pers. ;

.-Ecole Katende (1200 élèves) ;

.- Menace de destruction totale du cimetière de l'UNIKIN

Congo fort (source)

Erosion ravinante et régressive avec de multiples têtes récentes

200

20

11

44000

116600

.- 170 victimes ;

.- destruction : 17 maisons

.- 70 pers. ;

.- 7 maisons ;

.- Avenues Congo fort, Yumbi et Kwambila menacées de rupture ;

.- Boutiques, Paroisse et école catholique menacées de destruction.

Total

 

1675

 
 

855500

2267075

 
 

Tableau 50 : Description des érosions majeures à Kisenso : versant Sud

Erosion

Caractéristiques

Dimensions moyennes

Impact

Eléments menacés

Long.

(en m)

Larg.

(en m)

Prof.(en m)

Vol(en m3)

Masse

(en Tonnes)

Mandungu

.-Elle va de l'avenue Kinzumbi à la rivière Kwambila ;

.- Habitat de type rural avec maisons en pisé comme au village ;

.- Présence des étangs aux alentours de l'exutoire.

163

12

8

15648

41467,2

.-Ensablement de la rivière Kwambila

.-200 pers. ;

.-30 maisons.

Kunzulu

.-Erosion régressive et latérale avec ravin profond et spectaculaire ;

.-Présente deux têtes ;

.- Présence de 9 étangs au niveau de l'exutoire de l'érosion ;

.-Espace maraîcher important ;

Présence de 11 maisons en pisé comme au village aux alentours de l'exutoire dans le bas - fond ;

.- Présence de très nombreuses sources non aménagées cependant utilisées par la population.

596

17

13

131716

349047,4

.-Victimes 55 ;

.-39 maisons détruites ;

.-Ensablement de la rivière Kwambila.

.-80 maisons menacées

Kivunda

.- Présence de 2 têtes ; .-ravinement.

369

18

8

57024

151113,6

.-Destruction du site

.- 150 parcelles

Nsele-Kiloango

Erosion ravinante à plusieurs têtes

520

15

8,6

58136

154060,4

.-Destruction du site et de nombreuses maisons

.-

 

Lukusu

Erosion ravinante

350

17

9,3

55335

146637,75

 
 

Total

 

1998

 
 

317859

842326,35

 
 

Tableau 51 : Description des érosions majeures à Kisenso : versant Ouest

Erosion

Caractéristiques

Dimensions (en m)

Impact

Eléments menacés

Long.

(en m)

Larg.

(en m)

Prof.

(en m)

Vol (en m3)

Masse

(en Tonnes)

Kinsekwa

Erosion ravinante avec 2 têtes

365

11

8,50

34127,5

903987,9

-

.- Beaucoup de parcelles menacées.

3.4.1.5.- EROSIONS DE KISENSO AYANT UN IMPACT SUR MATETE

Tableau 52: Principales érosions du quartier Révolution ayant un impact négatif sur la commune de Matete

Dimension

Mulele

Kinzola

Luvaka

Kibetele

Mayinda

Kinzambi

Total

Long .(en m)

581

98

76

54

41

20

870

Larg. .(en m)

42

44

22

32

18

8

 

Prof .(en m)

18

20

10

14

7

3

 

Vol (en m3)

439236

86240

16720

24192

5166

480

572034

Masse

(en Tonnes)

1163975,4

228536

44308

64108,8

13689,9

1272

1515890,1

Tableau 53: Principales érosions du quartier Regideso ayant un impact négatif sur la commune de Matete

Dim. (en m)

Innocent

Mbuku

Kanza

Ngafani

Bannig

Mbambi Kilenda

Kemba

Muanga

Kindayi

Kimuense

Total

Long.(en m)

399

128

107

86

76

56

46

43

36

18

995

Larg.(en m)

46

22

30

16

15,9

17

14

15

5

6

 

Prof. (en m)

21

10

13

7

6

6

5

5

2

3

 

Vol. (en m3)

385434

28160

41730

9632

7068

5712

3220

3225

360

324

484865

Masse (en Tonnes)

1021400,1

74624

11084,5

25524,8

18730,2

15136,8

8533

8546,3

540

954

1284892,3

Tableau 54: Principales érosions du quartier Ngomba ayant un impact négatif sur la commune de Matete

Dim.

(en m)

Kiawuta

Atankaba

Kutu

Muanga

Maindombe

Kemba

Kindayi

Total

Long.

78

60

45

40

36

32

15

306

Largeur.

29

22

24

14

24

22

10

 

Prof.

12,50

9

10

5

9

9

4

 

Vol. (en m3)

28275

11880

10800

2800

7776

6336

600

68467

Masse (en Tonnes)

74928,8

31482

28620

7420

20606,4

16790,4

1590

181437,6

Tableau 55: Estimation de l'impact global des érosions étudiées sur le site de Kisenso

Versant

Erosion

Volume de sable emporté (en m3)

Quantité de des matériaux du sol (en Tonnes)

Impact

Eléments menacés

Nord (Matete)

Mulele Nord, Mwanga, Kinzola, Kindayi-Mazimbila, Maindombe-Kimwese-Mazimbila

710 686,44

1883319,2

*Env. 1000 victimes ;

*400 maisons détruites ;

*Ensablement des localités Vitamines, Batende, Ngufu, Kinsako, et de la portion du rail correspondant à cette zone

*480 personnes

*55 maisons

Ouest (rivière Matete)

Mbuku, Kibetele-Mayinda-Maindombe, Maniema, Innoncent

1 104 055

2925745,8

*Env. 320 victimes ;

*32 maisons et un marché détruit.

*210 personnes ;

*21 maisons

Est

Iniaki, Lemfu, Mulele sud, Munsonsa, Kintudi

410 842

1088731,3

*Env. 350 victimes ;

*35 maisons détruites ;

*Ensablement des rivières Nkelo et Bulambemba

*190 personnes ;

*19 maisons

Sud - ouest

Congo fort (cimetières de Kisenso et de l'UNIKIN, source)

855 500

2267075

*145 maisons détruites ;

*Une école primaire E.P. III (ECC/CBCO) détruite ;

*130 maisons englouties dans le sable ;

*90 tombes détruites complètement avec exposition des restes humains à l'air libre

*380 personnes ;

*Eglise CBCO/ Mbanza-Lemba ;

*Ecole primaire Katende ;

*cimetière Kisenso et UNIKIN ;

*7 maisons ;

*Autres infrastructures : boutiques, Paroisse catholique...

Sud

Mandungu, Kunzulu, Kivunda, N'Sele-Kiloango, Lukusu

317 859

842326,4

Env. 55 victimes ;

*39 maisons détruites ;

*destruction avancée du site ;

*Ensablement de la rivière Kwambila

*200 personnes ;

*110 maisons ;

*150 parcelles

Ouest

Kinsekwa

34 127,5

90437,9

-

*Beaucoup de parcelles menacées

Synthèse

21 érosions observées

3 433 069,94

9097635,3

*Env.3175 victimes ;

*Plus de 651 maisons détruites ;

*Destruction d'un marché ;

*90 tombes détruites aux cimetières de l'UNIKIN et de Kisenso ;

*130 maisons englouties dans le sable destruction d'une école primaire ;

*Ensablement des rivières : Nkelo, Bulambemba, Matete et Kwambila qui sont devenues de ce fait des carrières de sable.

*1200 personnes ;

*212 maisons ;

*Ecole Katende ;

*Une Eglise  et d'autres infrastructures

*

Photo 21: Maison en matériaux durables partiellement détruite par des érosions: deux chambres à coucher sont encore intactes et habitées mais le salon est complètement détruit .

Photo 22: Cimetière de l'Université de Kinshasa dans la commune de Kisenso complètement ravagé par les érosions de l'avenue Congo Fort à Kisenso.

Photo 23: Dans le cimetière de l'Université de Kinshasa, des tombes se décrochent et s'écrasent au fond du ravin exposant des restes humains à l'air libre.

Les trois quartiers précités (Révolution, Regideso et Ngomba) de Kisenso constituent un gros problème pour la commune de Matete. En effet, ce sont leurs érosions qui déversent chaque année de milliers des tonnes de sable sur les localités suivantes de la commune de Matete :

1. Erosions du quartier « Révolution » de Kisenso déversent les sables

sur les localités Batende I et II, Kinsako, Kinda I et II, Ngufu et Mongo. L'érosion Mulele qui est le plus important du secteur reçoit le sable provenant de tous les ravins secondaires qu'elle achemine vers les localités précitées de la commune de Matete.

2. Les érosions du quartier « Regideso » alimentent en sable  les

localités Singa I et II, Ngufu et Mongo.

3. Par contre, les localités Vitamines I et II et Singa II reçoivent du

sable provenant des érosions localisées dans le quartier Ngomba à Kisenso. Les ravins Mulele et Innocent répandent leur sable sur la grande avenue du Pont Mungul Diaka, sur l'avenue By Pass et dans les localités Mongo et Vitamine I.

Comme on peut s'en rendre compte la situation de Kisenso est dramatique et entraîne des conséquences importantes sur la partie sud de la commune de Matete dont les localités constituent l'interface entre les deux communes. Les faits suivants peuvent être constatés :

1) En face de la commune de Matete, toutes les rues de Kisenso sont

complètement érodées et notamment celles qui prolongent les avenues des localités Kinda, Singa, Ngufu, Vitamine, Kisimbu et Batende ;

2) Les croisements des rues sont ouverts en cirques d'érosion ;

3) L'avenue Mbuku dans le quartier REGIDESO, située dans la partie

Nord du versant Ouest, est le principal lieu de concentration des eaux provenant de toutes les rues qui lui sont perpendiculaires. Au niveau du croisement avec les rues Wungu, Lukengo, et Inkisi, l'avenue Mbuku est transformée en un cirque d'érosion largement ouvert ;

4) Sur le même versant, dans le quartier Amba, les rues Lugemba,

Nzinga et Shaba constituent des collecteurs des eaux qui coulent des rues Matota, Nkundi, Malemba-Nkulu, Ntimanzo, N'sele, Kiloango, Madimba, Kongodieto et Tango. A cet endroit, le site est ouvert en amphithéâtre avec des pentes très raides dépassant 30 % ;

5) L'avenue Mulele joue pratiquement le même rôle de collecteurs que

l'avenue Mbuku sur le versant Ouest. En effet, ses croisements avec les rues Masosa, Kingombe, Kintudi, Kivunda sont ouverts en cirques d'érosion.

En résumé, les avenues Mbuku et Mulele sont des chenaux d'évacuation des eaux provenant des rues qui leur sont perpendiculaires en les déversant ainsi que les matériaux qu'elles charrient sur la commune de Matete et en particulier sur les localités de Matete qui font face au quartier REGIDESO de Kisenso : localités Vitamine, Ngufu, Kinsaku, Singa, Batende et Kinda qui reçoivent toutes les eaux provenant de cette partie de Kisenso et tous les matériaux arrachés aux collines de cette entité.

3.4.1.5.-Pratique de la lutte anti -érosive à Kisenso

Dupriez et Leener (1990) relèvent quelques principes de lutte contre les érosions :

- Protéger le sol contre les agressions de la pluie en protégeant et restaurant le couvert végétal;

- Garder l'eau là où elle tombe ;

- Créer des voies d'infiltration ;

- Combattre l'érosion à son origine ;

- Canaliser et contrôler les eaux ruisselantes ;

- Forcer l'eau ruisselante à déposer sa charge ;

- Connaître le type de ruissellement en cause (ruissellement en nappe, en rigole ou ravine, splash ou battance) ;

- Ralentir la vitesse d'écoulement de l'eau et briser sa violence.

Des associations se créent régulièrement à Kisenso pour lutter contre les érosions. La tâche est vraiment titanesque. L'ampleur des dégâts est telle que la population s'efforce de limiter les dégâts et de réduire l'impact des catastrophes avec des moyens précaires sans résultats réels et durables. L'objectif est de freiner ou de ralentir le cas échéant la progression des érosions en traitant leur tête. Les méthodes suivantes sont utilisées :

1. Construction des puits parcellaires, des puisards et des bassins de

rétention dont le but est de retenir l'eau sur place pour diminuer le ruissellement et favoriser l'infiltration dans le sol. Des regroupements de la population ont ainsi réalisé près de 1183 puits parcellaires et 102 bassins de rétention ;

2. Construction des digues en sac de polypropylène remplis de sables

ou réalisées avec des pneumatiques usées dans le but de briser la vitesse de l'eau en la ralentissant en vue de l'obliger à déposer sa charge sur place ;

3. Recours à des immondices et à des déchets divers pour combler les

ravins là où cela est encore possible ;

4. Reboisement fonctionnel avec des espèces végétales appropriées

disponibles pour améliorer et renforcer la résistance du sol aux érosions (Photos 44 et 45).

Face à ces calamités, on doit reconnaître qu'il s'agit des moyens de lutte vraiment dérisoires. Les érosions ont atteint des proportions catastrophiques et spectaculaires qui exigent des mesures urgentes et draconiennes et des moyens importants pour sauver la population et protéger le site. Ces méthodes artisanales employées par la population ne donnent qu'un court sursis qui n'empêche nullement la progression des érosions. On doit reconnaître qu'en cette matière, la bonne volonté seule ne suffit pas. Il faut des compétences et des moyens conséquents pour obtenir des résultats fiables. Malheureusement, les méthodes employées par la population présentent de nombreuses faiblesses:

- Absence des moyens matériels, techniques et financiers suffisants ;

- Manque de compétence dans un domaine aussi complexe ;

- La présence des digues, des puits parcellaires et des puisards endort la population dans une fausse sécurité jusqu'au moment où la catastrophe se produit ;

- Insuffisance du reboisement.

Le reboisement doit permettre de restaurer le couvert végétal dans des zones menacées par des érosions ou des endroits où des travaux de lutte anti - érosive ont été réalisés en vue de consolider le sol et d'augmenter sa capacité à résister aux érosions. En effet, la végétation retient une quantité importante d'eau de pluies soit par interception soit par percolation. Elle joue, en outre, un rôle régulateur important au point de vue hydrologique : la masse d'eau stockée dans le sol au niveau des nappes phréatiques, grâce à l'infiltration, est restituée progressivement aux rivières par les sources. Cela a pour effet de régulariser les régimes des cours d'eau et d'éviter à la fois le tarissement des sources avec l'assèchement en périodes sèches des cours d'eau et des crues brutales des rivières en saison des pluies. En absence de couvert végétal, toute l'eau de ruissellement est entraînée vers les cours d'eau qui se remplissent de manière brutale en provoquant des crues très importantes et des inondations catastrophiques ainsi que des érosions.

Dans le choix des essences végétales à utiliser pour cet objectif, on doit tenir compte des critères suivants : la rapidité de croissance, la capacité de la plante concernée à s'enraciner profondément dans le sol, sa capacité à contribuer au maintien et ou à la restauration des équilibres écologiques et la possibilité de servir à de nombreux usages à la fois et ses potentialités économiques. Le tableau 57 donne quelques exemples des plantes susceptibles d'être utilisées pour cette fin.

Pour réduire l'impact des érosions, nous proposons la stratégie suivante que tout le monde peut facilement mettre en oeuvre à peu des frais :

1. Créer des aspérités en construisant des digues ou diguettes, renforcées par une bande d'herbes ou une haie d'arbustes serrés;

2. Utiliser des branchages et des pailles pour freiner le ruissellement et l'érosion;

3. Culture sur billons placés parallèlement aux courbes de niveau;

4. Cordons pierreux renforcés éventuellement par la végétation et établis parallèlement aux courbes de niveau. Il s'agit de planter des arbres , arbustes ou herbes le long des cordons ;

5. Dans le bas-fond, construire des micro-barrages en gabions;

6. Technique des fossés anti-érosifs. Pour que les fossés soient efficaces, il faut respecter trois règles: creuser les fossés en suivant les courbes de niveau et les cloisonner pour éviter les déplacements latéraux de l'eau; les fossés doivent être profonds et nombreux; les curer régulièrement en enlevant la terre qui s'y accumule ;

7. Un des moyens les plus efficaces d'arrêter la progression des ravins est de supprimer l'alimentation en eau au niveau de leurs têtes; pour ce faire plusieurs techniques peuvent être utilisés: disposer des sacs de sable au niveau de la tête de l'érosion en cas d'érosion régressive pour empêcher l'élargissement du ravin. Cette méthode permet de freiner les érosions régressives et latérales à peu de frais ;

8. Dans de nombreux cas d'érosions, il faut des moyens importants en recourant notamment aux techniques de génie civil lorsque celles - ci ont déjà atteint des dimensions importantes ;

9.- Dans tous les cas, le couvert végétal doit être protégé, renforcé et/ ou restauré le cas échéant, pour assurer une protection durable des versants des collines et éviter le déclenchement des érosions.

Tableau 56 : Quelques plantes pouvant être utilisées avec succès dans le reboisement dans le cadre de la lutte anti - érosive en milieu tropical.

Tableau 57 : QUELQUES PLANTES UTILISEES DANS LA LUTTE ANTI-EROSIVE

Famille

Genre

Espèce

Caractéristiques

Importance

1

Asclépiadaceae

Calotropis

Calotropis procera

(arbre à soie)

Calotropis gigantea

Plantes herbacées et arbustives de savane dont le fruit contient une beurre soyeuse

- Plantation sur la dune protégée ; végétation particulièrement adaptée, destinée à renforcer la résistance du sol à l'érosion hydrique et éolienne ;

- Espèces ligneuses dont les feuilles, les fruits, les écorces ou les racines fournissent des produits efficaces dans la lutte contre les ennemis des plantes cultivées (action de la plante entière ou des feuilles : poison par ingestion, inhibiteur de croissance)

2

Botulanaceae

Alnus

Alnus cubra

Plante atteignant 40 m de hauteur et 1 m de diamètre

 

3

Caesalpiniaceae

Racosperma

R. auriculoformis (anciennement Acacia auriculoformis)

- 30 m de hauteur et 60 cm de diamètre ;

- Arbres ou arbustes, très rarement des herbes des régions tropicales ;

- Espèces à croissance rapide et très résistantes à la sécheresse

 
 
 

Senna

Senna siamea

- Plante fixatrice d'azote et fertilitaire;

- Espèces longévives ;

- Dans les régions où les pluies sont abondantes, ces arbres jouent le rôle des pompes aspirantes en ramenant en surface des éléments lessivés par la pluie.

- Formation de brise-vent pour la lutte contre l'érosion éolienne ;

- Produit de la biomasse émondable ;

- Arbre fumier.

Tamarix

Tamarix pendendra

(Tamarinier)

Grand arbre à fleurs en grappes, haut de 20 à 25 cm, cultivé dans les régions chaudes pour son magnifique ombrage et ses fruits

- Espèces fixatrices des dunes en régions sahéliennes ;

- Son ombrage fait que le taux d'infiltration soit très largement supérieur au taux de ruissellement ;

- Par les litières qu'il dépose à la surface du sol, cet arbre protège le sol contre l'érosion.

4

Casuarinaceae

Casuarina

Casuarina equisetifolia (filao)

Casuarina montana

- 15 à 25 cm de hauteur et 18 cm de diamètre ;

- Adaptée en régions tropicales, semi-arides et montagneuses même sur le sol pauvre ;

- Fixatrice d'azote et des dunes en régions sahéliennes

- Fixatrice des dunes en régions sahéliennes ;

- Utilisées pour la formation des brises-vents et pour stabiliser les dunes ou intercepter les sables balayés par les vents.

5

Mimosaceae

Acacia

A. ANGUSTISSIMA
A. CULTRIFORMIS

A. nilotica (genakiers)

A.Senegal

A. decurrens var. Mollis Wild et Lindl (Black Wattle)

A. Albida

A. gourmaensis

A. sieberiana

A. lacta

A. seyal

A. raddiana

A. tortilis

A. cyanophylla

A. pennata

- Les conditions climatiques sont de 850 à 1500 mm de pluies, au moins 1500 m d'altitude, une température de 16,5 ° C avec peu de variations et un temps brumeux ;

- Au point de vue édaphique, le Black Wattle préfère les sols plus ou moins légers (sablo-argileux) mais profonds ; Il pousse même sur des sols nettement sableux (Abeele et Vandenput, 1956) ;

- Bonne valeur fourragère ;

- Espèce mellifère des régions sèches ;

- Enracinement profond peut atteindre 7 m de profondeur au bout d'une année de croissance (A. senegal) ;

- A. albida adulte prolonge ses racines jusqu'à 30 m ou 40 m ;

- Espèce fertilitaire, végète durant la saison sèche.

- Boisement ;

- Ces arbres ont un accès à des volumes des sols et sous-sol dont l'humidité ne fluctue que peu ou pas en fonction de la pluviométrie locale et des évènements climatiques (Dupriez et De Leerner, 1992) ;

- Profondément enracinés, ils résistent mieux contre les coups de vent et favorisent l'infiltration en profondeur tout au long des racines.

Albizia

A. LEBBECK
A. LUCIDA

- Légumineuse arbustive des forêts et savanes ;

- Gousses plates et d'aspect léger.

Espèce ligneuse utilisée pour la confection des haies en pays bamiléké ;

Arbre fertilitaire qui développe l'encombrement et le type d'ombrage dont l'activité enrichit lqa couche arable d'une terre, en améliore la texture et en favorise la structuration ( Dupriez et De Leerner, 1992)

 
 

Leucaena

L. leucocephala
L. glauca

- Légumineuse arbustive fixatrice d'azote et à développement rapide sur des terres argileuses ;

- Se nourrit dans le sol jusqu'à 300 m de profondeur et dans l'air ;

- Le feuillage s'élève jusqu'à 5 ou 6 m voir 8 à 10 m ;

- Feuilles de petites dimensions dont la frondaison assez légère laisse passer la lumière ;

- Bonne valeur fourragère ;

- Hauteur 20 m.

Espèce fertilitaire plus souvent utilisée dans le système des haies fertilisantes intercalaires : mode de restitution au sol de la biomasse fertilitaire recyclable ;

Offre aux la protection contre l'érosion hydrique et éolienne par bandes végétalisées ;

Espèce mellifère des régions sahéliennes ;

Plante à multiples usages, riches en protéines ;

Utilisée en alimentation humaine et comme fourrage pour les animaux.

Prosopis

P. africana

P. cineraria

P. juliflora

- Arbres des régions tropicales très répandus en régions sahéliennes ;

- Arbres des endroits humides ;

- Réputé favorisé les nématodes ;

- En régions forestières, les arbres peuvent rendre le milieu plus humide et encourager le développement des maladies cryptogamiques ;

- Augmente dans les 15 premiers cm les quantités d'azote, de phosphore et de potassium dans le sol.

Essence de reboisement ;

Fournit du fourrage ;

Espèce favorisée pour la production du bois ;

Utilisée sporadiquement dans la vie domestique pour leurs vertus curatives, pour leurs fruits comestibles, pour les besoins de la vannerie, de la confection des manches d'outils...

Utilisée en techniques des murettes en reboisement intensif lors des travaux anti-érosifs ;

Bonne valeur fourragère.

6

Myrtaceae

Eucalyptus

E. CITRIODORA HOOK

E. smithii R.T. Baker

E. dives

E. robusta

E. paniculata

E. gonphocephalus

- Beaux arbres, grands et vigoureux ;

- Hauteur : 10 à 100 m ;

- Altitude (Congo) : 1500 à 2000 m ;

- Fournissent des bois relativement peu résistant ;

- Feuilles pestifuges ;

- Contiennent des huiles de constitution chimique différente quoique morphologiquement identique.

Reboisement ;

Ombrage, coupe-vent dans les plantations, bois de charpente, combustible...

Présente de nombreux autres usages : Distillation de leur essence ou récolte d leur exsudation gommeuse employée en tannage, en pharmacie (pour inhalation souvent additionnée de menthol et comme vermifuge), en confiserie, en parfumerie ou comme détachant ;

Espèce mellifère des régions sèches ;

Feuilles aromatiques pour assaisonner les mets (E. citriodora)

7

Papilionaceae

Calopogonium

C. MUCUNOIDES

- Espèce volubile rencontrée dans beaucoup de régions tropicales ;

- Certaines sont fourragères et d'autres des adventices.

Plantes de couverture dans les plantations (caféiers, plantations industrielles) ;

Mucuna

C. PRUPRIENS VAR. UTILIS

- Herbacées rampantes ;

- Espèce fourragère.

- Plante de couverture, améliore la structure du sol ;

- Recommandée dans la lutte anti-érosive ;

- Grande valeur nutritionnelle pour le bétail.

 
 

Pueraria

P. javanica

P.phaseoloides

-Légumineuse volubile symbiotique

Forme dans la plantation un étage bas homogène qui couvre le sol contre la battance et même lez ruissellement ;

Facilite le tassement du sol.

Sesbania

S. grandiflora

Genre de légumineuse des régions tropicales ;

Plante herbacée capable de fixer l'azote du sol.

Cultivée pour amender les terres ;

Grande stabilité des sols.

8

Poaceae

Andropogon

Vetiveria zizanioides Staff autrement appelé

A. muricatus Retz (Vétiver)

- Herbe rhizomateuse, à chaumes robustes et dressées de 1,50 à 2 m de hauteur des régions variées de 400 à 1400 m d'altitude ;

- Feuilles dures et glabres retombant à angle aigu et croissant en longues touffes ;

- L'essence est localisée dans les racines qui sont fines et nombreuses, de couleur jaune, grise ou rougeâtre ;

- Il peut se développer dans tous les types de texture des sols (sables, argiles schisteues et graviers) ;

- Il se développe dans une grande variété des climats : croissance dans les régions ayant des précipitations annuelles comprises entre 200 et 6000 mm et des températures allant de - 15 à 55 ° C ;

- Le système Vétiver est constitué en une haie pérenne et permanente des bouquets de Vétiver massifs, verticaux, rigides, denses et profondément enraciné qui stabilise le sol.

- Etroitement relié, le V. zizanioides formera rapidement une haie dense et permanente ;

- Il possède un système racinaire fibreux qui pénètre et s'enroule au sol jusqu'à une profondeur de 3 m et peut résister aux effets tunnel et aux craquages : ce chevelu racinaire important retient très efficacement les particules du sol ;

- Ses tiges hautes et raides qui forment des haies denses peuvent résister à des écoulements d'eau relativement profonds réduisant leur vélocité tout en piégeant les sédiments ;

- Il est à la fois xérophytes et hydrophytes : une fois établie il résiste à la sécheresse, aux inondations et aux longues périodes de saturation du sol par l'eau ;

- Plante culminante, sa couronne située en dessous de la surface, lui permet de résister aux incendies et au surpâturage ;

- Haute tolérance à l'acidité, à l'alcalinité, à la salinité é, aux états sodiques et au magnésium, à l'Al, Mn, As, Cd, Ni, Pb, Hg, Se et au Zn dans les sol ;

 
 
 
 

- Présente une tolérance élevée aux herbicides et aux pesticides ;

Haute efficacité dans l'absorption de N, P, Hg, Cd et Pb dissous dans les eaux de polluées ;

- Ses feuilles tranchantes ainsi que ses racines aromatiques repoussent les rongeurs, les serpents et les insectes ;

- Résiste à la plupart des maladies ;

- Plante remarquable et idéalement adaptée au système végétatif de conservation du sol et de l'humidité, à la stabilisation de la structure de la terre et à la réhabilitation environnementale

Bambousa

B. viridis glauscens

B. STRIATA

- Graminées arborescente de grande taille (jusqu'à 40 m) des forêts tropicales, à tiges aux noeuds proéminents, avec ou sans striation ;

- Faculté de tallage.

- Lutte anti-érosive : - Emprisonnement des matériaux du sol par chevelu racinaire ;

- Utilisé dans la construction des cases en Afrique, la fabrication des meubles légers, l'artisanat...

- Les pousses et les graines sont comestibles.

 
 

Cynodon

C. dactylon

-Végétation basse à développement horizontal ;

- Couvre entièrement le sol ;

- Résiste à la sécheresse :

- Multiplication par bouture ou par semis ;

- Herbes traçantes et à petites feuilles.

- Graminées convenant pour la réalisation des pelouses sèches dans toutes les régions du Congo ;

- Constitue un tapis très dense.

Panicum

P. maximum
(herbe de Guinée)

P. miliaceum (millet ordinaire)

- Ombre légère ;

- Se développe mieux en périphérie immédiate de la frondaison et de l'assiette racinaire.

- Sa présence modifie la structure et l'humidité du sol ;

- P. maximum pousse abondamment le long des routes sur les tallus développant un tapis graminéen.

Paspalum

P. notatum

P. conjugatum

P.dilatatum

- Tiges grimpantes ou rampantes à protection limitée en début de saison pluvieuse ;

- Sensibilité à la sécheresse ;

- Herbe épaisse et courte couvrant le terrain.

Utilisée pour les pelouses ;

Assure la cohésion du substrat par l'enracinement ou l'amélioration de la structure du sol grâce à l'apport des matières organiques ;

P. dilatatum est une plante fourragère ;

P. conjugatum est utilisée comme pelouse.

 
 

Pennisetum

P. typhoides Burm
P. miliaceum

- Herbacée allogame de 1,50 à 2 m de taille ;

- Tige se termine par une inflorescence en forme d'épi cylindrique de 10 à 40 cm de longueur et d'un diamètre de 1,5 à 3 cm ;

- Durée du cycle végétatif varie de 65 à 140 jours.

- Plus rustique et moins exigeant, s'accommode mieux des terres des régions pauvres et arides et les plateaux steppiques du Congo ;

- Céréales indiqués des terres pauvres quasi épuisées et des pays à longue saison sèche ;

- Engrais vert : production des biomasses fertilitaires influençant la protection des champs contre les érosions.

Setaria

S. sphacelata

S. italica

(millet à grappes)

- Plante herbacée dont la tige a 2,5 à 3 m de long.

- Intéressante dans la pratique d'association des culturs fourragères et lutte anti-érosive car améliore fortement la productivité fourragère des bandes anti-érosives ;

- Forme des mini-brise-vents servant des relais aux brise-vents arborés ;

-Protège le sol contre l'érosion hydrique et éolienne.

9

Proteaceae

Grevillea

G. robusta

(Grévillier)

- Espèce fertilisatrice (mulch végétal) ;

- Productivité ligneuse élevée dans le contexte des champs multi-étagée qu'en plantations monospécifiques.

- Utilisée dans le cadre des systèmes des cultures ;

- Il produit une bonne quantité des litières qui enrichit le sol pour lui reconstituer sa structure ;

- Exploitée pour le bois.

10

Verbenaceae

Comelina

C. arbores Roxb

- Arbres des régions tropicales ayant 20-30 m de hauteur et 60 cm de diamètre ;

- Dicotylédones gamopétales comprenant des arbres (teck) et des plantes herbacées (Verveine).

- Reboisement ;

- Son bois sert à construire des vaisseaux ;

- Bois mi-dur de cet arbre apprécié en ébénisterie pour sa couleur rouge-brun et en construction navale pour son imputrescibilité.

Le Leucaena leucocephala et l'Acacia auriculoformis sont mieux adaptés dans le contexte de la République Démocratique du Congo. Le Leucaena est une légumineuse arborescente, très riche en protéines. Toutes les parties du Leucaena peuvent être utilisées : les feuilles et les graines sont comestibles et le tronc peut servir de bois d'oeuvres, de bois de feu ou même être converti en charbon de bois. En outre, il enrichit le sol en azote et peut ainsi être utilisé soit simultanément soit en alternance avec d'autres plantes. Ces racines s'enfoncent profondément dans le sol et assure le maintien et la stabilité de celui - ci. Sa croissance rapide constitue un atout supplémentaire lorsque l'on désire une reconstitution rapide du couvert végétal en particulier lors des aménagements anti - érosifs. Ces nombreux avantages permettent donc de créer des boisements de Leucaena pour divers usages.

Par l'éducation mésologique, il faut amener la population à s'adonner au reboisement sous toutes ses formes (Photos 46 et 47). Pour ce faire, ce dernier doit être fonctionnel et présenter de l'intérêt pour les gens. La population doit comprendre que seule la végétation peut assurer une protection efficace et durable. Cette protection est totale si le couvert végétal arboré est complété par un sous - couvert végétal (Van Caillie, 1983).

3.4.2.- COMMUNE DE MATETE

3.4.2.1.- PRESENTATION DE LA COMMUNE DE MATETE

La commune de Matete a été créée par le décret - loi du 13 octobre 1959 en même temps que la commune de N'Djili. L'arrêté du Ministère de l'intérieur n° 69 - 0042 du 29 janvier 1969 en fixera les limites. Elle est limitée :

- Au Nord, par la rivière Matete qui la sépare des communes de Lemba et Limete. La rivière Matete se jette dans la rivière N'Djili à une distance d'environ un Kilomètre en aval du point de captage d'eau de la REGIDESO / N'Djili ; 

- Au Sud, par la commune de Kisenso ;

- A l'Est, par la rivière N'Djili qui la sépare de la commune de N'Djili ;

- A l'Ouest, par la rivière Matete qui la sépare de la commune de Lemba.

La commune de Matete se situe dans la partie méridionale de la plaine de Lemba entre 300 et 340 m d'altitude. Le terrain présente une pente de 0 à 4 % en moyenne et se raccorde progressivement au pied de la colline de Kisenso (Fig. 8). Elle s'étend sur 488 ha et comprend 14 quartiers divisés chacun en localités. Au total, il existe 38 localités dont 29 planifiées et construites à l'époque coloniale par l'O.C.A. devenue par la suite O.N.L. et 9 localités d'autoconstruction avec des maisons érigées selon les goûts personnels et les possibilités matérielles et financières des propriétaires. Le tableau 57 donne les différents quartiers de Matete et leurs localités.

Tableau 58 : Quartiers de la commune de Matete

Quartier

Localités

01

Général Basuki

Bateke I, Singa I, Vitamine I

02

Dondo

Bahumbu I, Mpudi, Lokele I

03

Loeka

Bahumbu II, Kinsimbo, Lokele II

04

Lubefu

Anunga, Mongo

05

Lukunga

Mandina, Mboloko, Viaza

06

Lunionzo

Kunda I et II, Ngilima I et II, Bateke II

07

Lumumba

Banunu I et II, Kwenge I et II

08

Malemba

Boboto, Mabanza, Kiboko, Tosalisana, Toyokana

09

Mbom'ipoko

Malandi I et II, Mutoto, De la Gare, Makanza

10

Maziba

Epulu, Mansansay, Mozindo, Kwete, Munzibila, Niangi

11

Sankuru

Bantandu I et II, Lokoro, Mai-Ndombe

12

Sumbuka

Kinzazi, Ntomba, Bamboma, Pululu I et II

13

Totaka

Kinda I et II, Ngufu, Singa II, Vitamine II

14

Vivi

Batende I et II, Kinsako

Source : Administration municipale de la Commune de Matete (2001)

Figure 7: Profil longitudinal de l'axe Nord-Sud Kisenso-Matete

3.4.2.2.-Etat de l'environnement dans la commune de Matete

Dans l'étude de l'état de l'environnement dans la commune de Matete, il faut distinguer deux cas : la situation prévalant dans les quartiers planifiés dotés à l'époque de toutes les infrastructures de base essentielles et celle des quartiers résultant de l'auto - construction.

1° Quartiers planifiés de Matete

Ces quartiers, lotis et construits de 1955 à 1958 par l'O.C.A. selon les règles de l'art ont été effectivement occupés depuis 1955. En un si court laps de temps, 5442 maisons ont été construites par cet organisme de l'Etat. La commune de Matete dans sa partie planifiée est un modèle d'aménagement disposant d'un important réseau des caniveaux et des collecteurs des eaux usées et pluviales, des égouts et d'une voirie très performante comprenant 93 Km des routes dont 91 sont recouvertes de bitume soit 97,8 % (De Saint - Moulin, 1984 cité par Kakesa, 1999).

Cependant, depuis l'occupation anarchique des collines de Kisenso, de nombreuses érosions ont apparu sur ce dernier site avec des répercussions sur la commune de Matete et en particulier sur les localités et quartiers limitrophes situés au Sud et Sud - Ouest du site de Matete dans la zone de contact avec la commune de Kisenso. Des milliers de tonnes des terres et de sable se déferlent sur ce milieu entraînant de graves conséquences notamment : l'ensablement avec comme corollaires l'engloutissement des maisons et l'ensevelissement des ouvrages de drainage des eaux usées et pluviales et le bouchage des égouts ainsi que des inondations (Figure 8).

Techniquement sur le terrain, on peut observer la situation suivante :

a) Kinda I et Kinda II

Sur 5,70 ha de superficie, 1,3 ha est touché par le phénomène d'ensevelissement par le sable. Dans certaines avenues la hauteur de sable a atteint près de 2 m. A titre d'exemple, on peut citer les avenues séparant les localités Kinda et Ngufu, Kinda et Singa, Kinda et Batende. C'est dans cette dernière localité que l'on rencontre les parcelles les plus touchées.

b) Batende I et Batende II

Environ 1,6 ha sont touchés sur 6,66 ha au total. C'est le long de l'artère qui sépare Kinda de Batende que l'on trouve les parcelles les plus touchées. L'école primaire Batende est également atteintes par l'ensablement.

Figure 8: Etat de fonctionnement des collecteurs des eaux usées et pluviales dans la partie planifiée de la commune de Matete : on constate que beaucoup de collecteurs sont bouchés ou même détruits.

c) Singa I et Singa II

Près de 1,4 ha sont touchés sur un ensemble 5,98 ha. Les blocs 1, 2, 3 et 4 sont les plus concerné par ce phénomène. Les maisons en contreplaquées sont particulièrement soumises à rude épreuve par suite du poids du sable et de l'humidité permanente. En ce lieu, le sable atteint pratiquement la hauteur de 1,5 m.

d) Vitamine I et II

5,2 ha sur 13,47 ha au total sont frappés par cette calamité. L'ensablement se remarque dans la partie Sud de ces localités et porte sur les blocs allant de 54 à 61. Le niveau du sable avoisine 1,50 m.

e) Kinsako

1 ha sur 6,98 est touché par cette catastrophe. C'est la partie Sud - Ouest qui est la plus touchée et en particulier les blocs 87 et 88 situés sur l'artère séparant Kinsako de Batende.

f) Ngufu

Sur 4,65 ha, 2,3 sont touchés par les conséquences des érosions de Kisenso. A l'exception des blocs situés sur l'artère séparant Ngufu de Mongo, tous les blocs sont ensablés. Le dépôt de sable y dépasse parfois les 2 m. Le site est difficile d'accès par véhicule en raison de l'encombrement des routes par le sable. De nombreuses personnes ont dû abandonner des biens de grande valeur et quitter leur maison. C'est le cas des blocs 4 A et 6 D de Singa ainsi que le bloc 26 B de Ngufu.

On peut considérer que 12,8 hectares sont gravement touchés par l'ensablement sur un total de 43,5 ha soit 29,46 % ; la superficie restante n'est pas cependant indemne. Elle est non seulement moins touchée par l'ensablement mais présente le phénomène d'inondation.

L'état de l'environnement dans les quartiers limitrophes proches ou voisins de l'avenue frontière est donc critique. Il est caractérisé par l'ensablement accompagné des inondations causés par les érosions de Kisenso. Tous les collecteurs des eaux usées et pluviales sont engloutis par le sable et les égouts sont bouchés provoquant ainsi la stagnation des eaux qui ne peuvent plus être évacuées normalement.

La situation est aggravée par le fait que les immondices et autres déchets, ne pouvant être décemment traités, aboutissent dans les différents caniveaux et collecteurs entraînant ainsi leur dysfonctionnement.

Les faits montrent que trois quartiers sont frappés par l'ensablement. il s'agit des quartiers Vivi, Totaka et Lubefu comptant ensemble près de 10 localités. Le tableau ci - dessous donne l'image de l'ampleur du désastre. Le profil en long de l'axe Kisenso - Matete indique le sens de l'écoulement des eaux et permet de comprendre les phénomènes d'ensablement et des inondations à Matete (Fig. 3).

C'est vers 1980 que l'on a observé les premiers phénomènes d'inondation et d'ensablement à Matete. Depuis lors, ce phénomène est devenu régulier. Cependant, une étude attentive montre qu'il y a eu trois grandes calamités (inondation et ensablement) survenues respectivement aux périodes suivantes :

(a) 1982 : inondation sans ensablement ;

(b) 1990 : une coulée de sable et des boues déferlant des collines de Kisenso s'est abattue sur Camp Ecole, Mulele, Singa I, Vitamine I, Sainte Madeleine, Dwazi...

(c) du 26 au 27 mars 1998 : ensevelissement des quartiers précités.

Les causes de cette situation environnementale complexe sont bien identifiées et connues : pluies diluviennes, érosions à Kisenso, égouts bouchés ou détruits, eaux stagnantes avec effet cumulatif, déchets et ordures ménagères s'accumulant dans le milieu bouchant les caniveaux et collecteurs d'eaux pluviales, recouvrement des superficies non bâties par le pavement en ciment ...Aujourd'hui, l'environnement dans les quartiers sinistrés de Matete présente la situation suivante :

a) Dans les rues, la hauteur de sable atteint souvent et même dépasse 2,50 m voire 3 m par endroit ;

b) La profondeur moyenne d'ensevelissement des murs d'habitation est de 1,50 m et va d'en certains cas jusqu'à l'engloutissement total des maisons ;

c) A l'intérieur des habitations, la boue atteint une hauteur de 1,00 à 1,30 m au - dessus du pavement.

Dans certains endroits, l'ensevelissement est tel que la hauteur des portes d'entrées est réduite à 1,00 m voire un peu moins. Parfois, on voit des gens entrer et sortir par la fenêtre pour éviter de faire entrer la boue dans la maison au moment de l'ouverture de la porte. La situation est donc dramatique et exige des solutions urgentes.

Tableau 59: Ampleur de l'ensablement dans les localités de Matete situées à l'interface Matete - Kisenso

 

Volume de sable emporté ( en m3)

Quantité

(en Tonnes)

Zone - cible dans la commune de Matete

Quartier de Kisenso

Erosions

Quartier

Localité

Impact

Révolution

Mulele, Kinzola, Luvaka, Kibentele, Mayinda et Kinzambi

572 034

858 051

Vivi

Batende I et II, Kinsako

 

Totaka

Kinda I et II, Ngufu

 

Lubefu

Mongo

 

REGIDESO

Innocent, Mbuku, Kimwena, Kanza, Ngafani, Bannig, Mbambi Kilenda, Kemba, maindombe, Mwanga, Kindayi

484 865

727 307,5

Général Basuki

Singa I

 

Totaka

Singa II, Ngufu

 

Lubefu

Mongo

 

Ngomba

Kiawuta, Atankaba, Kutu, Musanga, Maindombe, Kemba et Kindayi

68 467

98 920,5

Général Basuki

Vitamine I

 

Totaka

Vitamine II, Singa II

 

Synthèse

19 érosions observées

1 125 366

1 684 278,5

4 quartiers avec 14 localités profondément touchés par le phénomène d'ensablement

 
 

24 et 25: Les inondations dans les quartiers situés à l'interface Kisenso-Matete est une des conséquences des érosions de Kisenso: ici inondations dans le quartiuer Kinsako (Matete).

Photo 26 : Ensablement dans les quartiers situés à l'interface Kisenso-Matete: la hauteur de sables atteint 2 à 3 m transformant les rues en collines.

Photo 27: Des tracteurs sont entrain d'enlever le sable qui s'est accumulé dans une rue de Matete empêchant ainsi la circulation des véhicules.

Tableau 60 : Impact de la calamité naturelle en l'occurrence la coulée des sables et des boues provenant des érosions de Kisenso sur les quartiers Vivi, Totaka et Lubefu de Matete

Impact de l'ensablement

Quartier

Total

Vivi

Totaka

Lubefu

Morts

1

-

-

1

Maisons détruites complètement

7

26

-

33

Maisons partiellement détruites

23

95

8

118

Ecoles détruites

1

3

-

4

Centres médicaux détruits

-

1

-

1

Routes affectées (en m)

4400

8306

556

13564

Bancs ou terrasses

2

2

-

4

Boulangeries

-

-

1

1

Boutiques

15

-

3

18

Nombre des familles ayant perdu leurs biens

-

-

-

1281

Personnes sans abri

-

-

-

165

 
 
 
 
 

2° Quartiers non planifiés d'auto - construction

Parmi les quartiers non planifiés d'auto - construction, on peut citer Kinda II, Singa II, Vitamine II, Batende II, Maziba et Malemba. Dans cette rubrique, nous traiterons essentiellement des quartiers Malemba et Maziba constituant ensemble ce que la population appelle à tort quartier «De Marais » parfois aussi quartier « De Bonhomme ». Il s'agit de deux quartiers de Matete situés à l'Est de la commune entre la voie ferrée à l'Ouest, la rivière N'Djili à l'Est, le boulevard Lumumba au Nord et la commune de Kisenso au Sud. Les deux quartiers sont séparés par la 5ème Rue.

Le quartier « des Marais » est érigé sur une plaine alluviale dont l'altitude moyenne est de 300 m mais avec de fortes variations. Au niveau de la voie ferrée Matadi - Kinshasa, l'altitude est de 325 m alors qu'elle est de 275 m le long de la rivière N'Djili. La dénivellation la plus importante s'observe entre les avenues Munzibila et Lumière où le phénomène d'érosion est assez actif.

Au point de vue environnemental, ce secteur est caractérisé par une humidité excessive due d'une part à l'existence d'une nappe phréatique superficielle et d'autre part aux inondations fréquentes en particulier le long de la rivière N'Djili dans la bande allant de la

17 ème Rue au boulevard Lumumba. Les eaux des nappes phréatiques ainsi que les mares finissent par s'écouler le long des avenues sous forme des ruisseaux. Il s'agit des ruisseaux suivants :

- Ruisseau A : il rassemble les eaux provenant de la 18 ème Rue dans Kisenso, de la 13 ème Rue et de l'avenue de l'école entre la 13 ème et la 14 ème Rue. Sur l'avenue de l'Ecole, il prend une direction Sud - Ouest, Nord - Est, puis du Sud vers le Nord et va se jeter dans la rivière N'Djili au niveau de la 7 ème Rue ;

- Ruisseau B : le plus important quant aux embranchements ; il part de plusieurs sources disséminées dans la partie Ouest, centrale entre la 11 ème et la 7 ème Rue pour se rassembler

 

au niveau de l'avenue Lumière en prenant une direction du Sud vers le nord. A la hauteur de la 6 ème Rue, il s'écoule vers l'Est puis vers le Nord.

- Ruisseau C : il prend sa source entre la 7 ème Rue et la 6 ème Rue et s'écoule vers le Nord pour enfin suivre la 1ère Rue jusqu'à la 2 ème rue.

Les écoulements paraissent être permanents même en saison sèche. Pendant la saison des pluies, on observe de nombreux filets d'eau le long des avenues dont la plupart sont occupées par des flaques et mares d'eau qui rendent la circulation très difficile. A l'ouest de l'avenue Lumière, on observe la présence de nombreuses sources résurgentes presque dans toutes les rues et même dans des parcelles et des maisons (Carte 2).

Il s'agit donc d'un milieu constamment humide et prédisposé à des inondations en raison de son altitude basse (allant de 285 à 300 m) et de la présence des nappes phréatiques très proches de la surface du sol. Lors des fortes pluies, les parcelles sont envahies par des eaux qui pénètrent même dans les maisons occasionnant d'importants dégâts matériels et parfois des pertes en vies humaines.

3.4.2.3.- Méthodes de lutte contre les inondations et l'ensablement à Matete

Les moyens de lutte sont vraiment rudimentaires. On peut néanmoins observer ce qui suit :

- Le creusement des issues de sortie de l'eau à l'aide des instruments comme des pelles, bêches, houes... ;

- L'évacuation des eaux des parcelles au moyen des ustensiles domestiques (seaux, casseroles, bassins, marmites...) ;

- Construction des petits murs devant les portails et portes d'entrée des parcelles et des maisons et disposition des sacs contenant du sable le long des murs faisant office des digues ;

- Dépôt des immondices et autres déchets dans les rues pour améliorer l'infiltration et réduire la quantité de l'eau qui ruisselle avec toutes les conséquences que cela implique sur la santé publique ;

- Surélévation des murs des parcelles en vue d'empêcher une pénétration excessive de sable dans celles - ci : le sable qui s'engouffre entre les murs des parcelles élèvent le niveau des rues souvent jusqu'à la limite supérieure des murs de clôture;

- Réalisation des puits parcellaires et des bassins d'infiltration dans certaines rues.

En dehors de ces actions initiées et mises en oeuvre par la population elle - même, les organisations humanitaires internationales notamment le C.R.S., le Comité International de la Croix - Rouge, l'USAID, l'OXFAM, les organisations du système des nations - Unies avec le PNUD en tête, les Ambassades installées à Kinshasa notamment l'Ambassade des Etats - Unis d'Amérique, l'Ambassade du Royaume de Belgique participent activement à la lutte contre les fléaux qui frappent cette partie de la capitale. Leur intervention porte essentiellement sur le secours d'urgence porté aux sinistrés en apportant des médicaments, des couvertures et de la nourriture ainsi que par le financement des actions de désensablement (Photo 43). Celles - ci ont malheureusement un impact très limité du fait de leur caractère sectoriel et ponctuel. Ainsi donc, elles ne constituent que des palliatifs qui apportent un soulagement momentané. A la moindre pluie, le sable et les eaux stagnantes reviennent ; il faut répartir à zéro et recommencer les mêmes opérations. On assiste chaque année aux mêmes rituels  selon le schéma suivant : ensablement et inondation - dégâts matériels plus ou moins importants selon les cas et éventuellement mort d'hommes - cri de détresse en direction de la communauté internationale et des hommes de bonne volonté - secours d'urgence et enlèvement du sable et le cycle reprend l'année suivante.

Carte 3 : Plan des quartiers Malemba et Maziba de la commune de Matete

3.4.2.- COMMUNE DE MATETE

3.4.2.1.- PRESENTATION DE LA COMMUNE DE MATETE

La commune de Matete a été créée par le décret - loi du 13 octobre 1959 en même temps que la commune de N'Djili. L'arrêté du Ministère de l'intérieur n° 69 - 0042 du 29 janvier 1969 en fixera les limites. Elle est limitée :

A. Au Nord, par la rivière Matete qui la sépare des communes de Lemba et Limete. La rivière Matete se jette dans la rivière N'Djili à une distance d'environ un Kilomètre en aval du point de captage d'eau de la REGIDESO / N'Djili ; 

B. Au Sud, par la commune de Kisenso ;

C. A l'Est, par la rivière N'Djili qui la sépare de la commune de N'Djili ;

D. A l'Ouest, par la rivière Matete qui la sépare de la commune de Lemba.

La commune de Matete se situe dans la partie méridionale de la plaine de Lemba entre 300 et 340 m d'altitude. Le terrain présente une pente de 0 à 4 % en moyenne et se raccorde progressivement au pied de la colline de Kisenso (Fig. 8). Elle s'étend sur 488 ha et comprend 14 quartiers divisés chacun en localités. Au total, il existe 38 localités dont 29 planifiées et construites à l'époque coloniale par l'O.C.A. devenue par la suite O.N.L. et 9 localités d'autoconstruction avec des maisons érigées selon les goûts personnels et les possibilités matérielles et financières des propriétaires. Le tableau 57 donne les différents quartiers de Matete et leurs localités.

Tableau 61 : Quartiers de la commune de Matete

Quartier

Localités

01

Général Basuki

Bateke I, Singa I, Vitamine I

02

Dondo

Bahumbu I, Mpudi, Lokele I

03

Loeka

Bahumbu II, Kinsimbo, Lokele II

04

Lubefu

Anunga, Mongo

05

Lukunga

Mandina, Mboloko, Viaza

06

Lunionzo

Kunda I et II, Ngilima I et II, Bateke II

07

Lumumba

Banunu I et II, Kwenge I et II

08

Malemba

Boboto, Mabanza, Kiboko, Tosalisana, Toyokana

09

Mbom'ipoko

Malandi I et II, Mutoto, De la Gare, Makanza

10

Maziba

Epulu, Mansansay, Mozindo, Kwete, Munzibila, Niangi

11

Sankuru

Bantandu I et II, Lokoro, Mai-Ndombe

12

Sumbuka

Kinzazi, Ntomba, Bamboma, Pululu I et II

13

Totaka

Kinda I et II, Ngufu, Singa II, Vitamine II

14

Vivi

Batende I et II, Kinsako

Source : Administration municipale de la Commune de Matete (2001)

Figure 9: Profil longitudinal de l'axe Nord-Sud Kisenso-Matete

3.4.2.2.-Etat de l'environnement dans la commune de Matete

Dans l'étude de l'état de l'environnement dans la commune de Matete, il faut distinguer deux cas : la situation prévalant dans les quartiers planifiés dotés à l'époque de toutes les infrastructures de base essentielles et celle des quartiers résultant de l'auto - construction.

1° Quartiers planifiés de Matete

Ces quartiers, lotis et construits de 1955 à 1958 par l'O.C.A. selon les règles de l'art ont été effectivement occupés depuis 1955. En un si court laps de temps, 5442 maisons ont été construites par cet organisme de l'Etat. La commune de Matete dans sa partie planifiée est un modèle d'aménagement disposant d'un important réseau des caniveaux et des collecteurs des eaux usées et pluviales, des égouts et d'une voirie très performante comprenant 93 Km des routes dont 91 sont recouvertes de bitume soit 97,8 % (De Saint - Moulin, 1984 cité par Kakesa, 1999).

Cependant, depuis l'occupation anarchique des collines de Kisenso, de nombreuses érosions ont apparu sur ce dernier site avec des répercussions sur la commune de Matete et en particulier sur les localités et quartiers limitrophes situés au Sud et Sud - Ouest du site de Matete dans la zone de contact avec la commune de Kisenso. Des milliers de tonnes des terres et de sable se déferlent sur ce milieu entraînant de graves conséquences notamment : l'ensablement avec comme corollaires l'engloutissement des maisons et l'ensevelissement des ouvrages de drainage des eaux usées et pluviales et le bouchage des égouts ainsi que des inondations (Figure 8).

Techniquement sur le terrain, on peut observer la situation suivante :

g) Kinda I et Kinda II

Sur 5,70 ha de superficie, 1,3 ha est touché par le phénomène d'ensevelissement par le sable. Dans certaines avenues la hauteur de sable a atteint près de 2 m. A titre d'exemple, on peut citer les avenues séparant les localités Kinda et Ngufu, Kinda et Singa, Kinda et Batende. C'est dans cette dernière localité que l'on rencontre les parcelles les plus touchées.

h) Batende I et Batende II

Environ 1,6 ha sont touchés sur 6,66 ha au total. C'est le long de l'artère qui sépare Kinda de Batende que l'on trouve les parcelles les plus touchées. L'école primaire Batende est également atteintes par l'ensablement.

Figure 10: Etat de fonctionnement des collecteurs des eaux usées et pluviales dans la partie planifiée de la commune de Matete : on constate que beaucoup de collecteurs sont bouchés ou même détruits.

i) Singa I et Singa II

Près de 1,4 ha sont touchés sur un ensemble 5,98 ha. Les blocs 1, 2, 3 et 4 sont les plus concerné par ce phénomène. Les maisons en contreplaquées sont particulièrement soumises à rude épreuve par suite du poids du sable et de l'humidité permanente. En ce lieu, le sable atteint pratiquement la hauteur de 1,5 m.

j) Vitamine I et II

5,2 ha sur 13,47 ha au total sont frappés par cette calamité. L'ensablement se remarque dans la partie Sud de ces localités et porte sur les blocs allant de 54 à 61. Le niveau du sable avoisine 1,50 m.

k) Kinsako

1 ha sur 6,98 est touché par cette catastrophe. C'est la partie Sud - Ouest qui est la plus touchée et en particulier les blocs 87 et 88 situés sur l'artère séparant Kinsako de Batende.

l) Ngufu

Sur 4,65 ha, 2,3 sont touchés par les conséquences des érosions de Kisenso. A l'exception des blocs situés sur l'artère séparant Ngufu de Mongo, tous les blocs sont ensablés. Le dépôt de sable y dépasse parfois les 2 m. Le site est difficile d'accès par véhicule en raison de l'encombrement des routes par le sable. De nombreuses personnes ont dû abandonner des biens de grande valeur et quitter leur maison. C'est le cas des blocs 4 A et 6 D de Singa ainsi que le bloc 26 B de Ngufu.

On peut considérer que 12,8 hectares sont gravement touchés par l'ensablement sur un total de 43,5 ha soit 29,46 % ; la superficie restante n'est pas cependant indemne. Elle est non seulement moins touchée par l'ensablement mais présente le phénomène d'inondation.

L'état de l'environnement dans les quartiers limitrophes proches ou voisins de l'avenue frontière est donc critique. Il est caractérisé par l'ensablement accompagné des inondations causés par les érosions de Kisenso. Tous les collecteurs des eaux usées et pluviales sont engloutis par le sable et les égouts sont bouchés provoquant ainsi la stagnation des eaux qui ne peuvent plus être évacuées normalement.

La situation est aggravée par le fait que les immondices et autres déchets, ne pouvant être décemment traités, aboutissent dans les différents caniveaux et collecteurs entraînant ainsi leur dysfonctionnement.

Les faits montrent que trois quartiers sont frappés par l'ensablement. il s'agit des quartiers Vivi, Totaka et Lubefu comptant ensemble près de 10 localités. Le tableau ci - dessous donne l'image de l'ampleur du désastre. Le profil en long de l'axe Kisenso - Matete indique le sens de l'écoulement des eaux et permet de comprendre les phénomènes d'ensablement et des inondations à Matete (Fig. 3).

C'est vers 1980 que l'on a observé les premiers phénomènes d'inondation et d'ensablement à Matete. Depuis lors, ce phénomène est devenu régulier. Cependant, une étude attentive montre qu'il y a eu trois grandes calamités (inondation et ensablement) survenues respectivement aux périodes suivantes :

(d) 1982 : inondation sans ensablement ;

(e) 1990 : une coulée de sable et des boues déferlant des collines de Kisenso s'est abattue sur Camp Ecole, Mulele, Singa I, Vitamine I, Sainte Madeleine, Dwazi...

(f) du 26 au 27 mars 1998 : ensevelissement des quartiers précités.

Les causes de cette situation environnementale complexe sont bien identifiées et connues : pluies diluviennes, érosions à Kisenso, égouts bouchés ou détruits, eaux stagnantes avec effet cumulatif, déchets et ordures ménagères s'accumulant dans le milieu bouchant les caniveaux et collecteurs d'eaux pluviales, recouvrement des superficies non bâties par le pavement en ciment ...Aujourd'hui, l'environnement dans les quartiers sinistrés de Matete présente la situation suivante :

d) Dans les rues, la hauteur de sable atteint souvent et même dépasse 2,50 m voire 3 m par endroit ;

e) La profondeur moyenne d'ensevelissement des murs d'habitation est de 1,50 m et va d'en certains cas jusqu'à l'engloutissement total des maisons ;

f) A l'intérieur des habitations, la boue atteint une hauteur de 1,00 à 1,30 m au - dessus du pavement.

Dans certains endroits, l'ensevelissement est tel que la hauteur des portes d'entrées est réduite à 1,00 m voire un peu moins. Parfois, on voit des gens entrer et sortir par la fenêtre pour éviter de faire entrer la boue dans la maison au moment de l'ouverture de la porte. La situation est donc dramatique et exige des solutions urgentes.

Tableau 62: Ampleur de l'ensablement dans les localités de Matete situées à l'interface Matete - Kisenso

 

Volume de sable emporté ( en m3)

Quantité

(en Tonnes)

Zone - cible dans la commune de Matete

Quartier de Kisenso

Erosions

Quartier

Localité

Impact

Révolution

Mulele, Kinzola, Luvaka, Kibentele, Mayinda et Kinzambi

572 034

858 051

Vivi

Batende I et II, Kinsako

 

Totaka

Kinda I et II, Ngufu

 

Lubefu

Mongo

 

REGIDESO

Innocent, Mbuku, Kimwena, Kanza, Ngafani, Bannig, Mbambi Kilenda, Kemba, maindombe, Mwanga, Kindayi

484 865

727 307,5

Général Basuki

Singa I

 

Totaka

Singa II, Ngufu

 

Lubefu

Mongo

 

Ngomba

Kiawuta, Atankaba, Kutu, Musanga, Maindombe, Kemba et Kindayi

68 467

98 920,5

Général Basuki

Vitamine I

 

Totaka

Vitamine II, Singa II

 

Synthèse

19 érosions observées

1 125 366

1 684 278,5

4 quartiers avec 14 localités profondément touchés par le phénomène d'ensablement

 
 

Photo 28 et 29: Les inondations dans les quartiers situés à l'interface Kisenso-Matete est une des conséquences des érosions de Kisenso: ici inondations dans le quartiuer Kinsako (Matete).

Photo 30 : Ensablement dans les quartiers situés à l'interface Kisenso-Matete: la hauteur de sables atteint 2 à 3 m transformant les rues en collines.

Photo 31: Des tracteurs sont entrain d'enlever le sable qui s'est accumulé dans une rue de Matete empêchant ainsi la circulation des véhicules.

Tableau 63 : Impact de la calamité naturelle en l'occurrence la coulée des sables et des boues provenant des érosions de Kisenso sur les quartiers Vivi, Totaka et Lubefu de Matete

Impact de l'ensablement

Quartier

Total

Vivi

Totaka

Lubefu

Morts

1

-

-

1

Maisons détruites complètement

7

26

-

33

Maisons partiellement détruites

23

95

8

118

Ecoles détruites

1

3

-

4

Centres médicaux détruits

-

1

-

1

Routes affectées (en m)

4400

8306

556

13564

Bancs ou terrasses

2

2

-

4

Boulangeries

-

-

1

1

Boutiques

15

-

3

18

Nombre des familles ayant perdu leurs biens

-

-

-

1281

Personnes sans abri

-

-

-

165

 
 
 
 
 

2° Quartiers non planifiés d'auto - construction

Parmi les quartiers non planifiés d'auto - construction, on peut citer Kinda II, Singa II, Vitamine II, Batende II, Maziba et Malemba. Dans cette rubrique, nous traiterons essentiellement des quartiers Malemba et Maziba constituant ensemble ce que la population appelle à tort quartier «De Marais » parfois aussi quartier « De Bonhomme ». Il s'agit de deux quartiers de Matete situés à l'Est de la commune entre la voie ferrée à l'Ouest, la rivière N'Djili à l'Est, le boulevard Lumumba au Nord et la commune de Kisenso au Sud. Les deux quartiers sont séparés par la 5ème Rue.

Le quartier « des Marais » est érigé sur une plaine alluviale dont l'altitude moyenne est de 300 m mais avec de fortes variations. Au niveau de la voie ferrée Matadi - Kinshasa, l'altitude est de 325 m alors qu'elle est de 275 m le long de la rivière N'Djili. La dénivellation la plus importante s'observe entre les avenues Munzibila et Lumière où le phénomène d'érosion est assez actif.

Au point de vue environnemental, ce secteur est caractérisé par une humidité excessive due d'une part à l'existence d'une nappe phréatique superficielle et d'autre part aux inondations fréquentes en particulier le long de la rivière N'Djili dans la bande allant de la

17 ème Rue au boulevard Lumumba. Les eaux des nappes phréatiques ainsi que les mares finissent par s'écouler le long des avenues sous forme des ruisseaux. Il s'agit des ruisseaux suivants :

- Ruisseau A : il rassemble les eaux provenant de la 18 ème Rue dans Kisenso, de la 13 ème Rue et de l'avenue de l'école entre la 13 ème et la 14 ème Rue. Sur l'avenue de l'Ecole, il prend une direction Sud - Ouest, Nord - Est, puis du Sud vers le Nord et va se jeter dans la rivière N'Djili au niveau de la 7 ème Rue ;

- Ruisseau B : le plus important quant aux embranchements ; il part de plusieurs sources disséminées dans la partie Ouest, centrale entre la 11 ème et la 7 ème Rue pour se rassembler

 

au niveau de l'avenue Lumière en prenant une direction du Sud vers le nord. A la hauteur de la 6 ème Rue, il s'écoule vers l'Est puis vers le Nord.

- Ruisseau C : il prend sa source entre la 7 ème Rue et la 6 ème Rue et s'écoule vers le Nord pour enfin suivre la 1ère Rue jusqu'à la 2 ème rue.

Les écoulements paraissent être permanents même en saison sèche. Pendant la saison des pluies, on observe de nombreux filets d'eau le long des avenues dont la plupart sont occupées par des flaques et mares d'eau qui rendent la circulation très difficile. A l'ouest de l'avenue Lumière, on observe la présence de nombreuses sources résurgentes presque dans toutes les rues et même dans des parcelles et des maisons (Carte 2).

Il s'agit donc d'un milieu constamment humide et prédisposé à des inondations en raison de son altitude basse (allant de 285 à 300 m) et de la présence des nappes phréatiques très proches de la surface du sol. Lors des fortes pluies, les parcelles sont envahies par des eaux qui pénètrent même dans les maisons occasionnant d'importants dégâts matériels et parfois des pertes en vies humaines.

3.4.2.3.- Méthodes de lutte contre les inondations et l'ensablement à Matete

Les moyens de lutte sont vraiment rudimentaires. On peut néanmoins observer ce qui suit :

- Le creusement des issues de sortie de l'eau à l'aide des instruments comme des pelles, bêches, houes... ;

- L'évacuation des eaux des parcelles au moyen des ustensiles domestiques (seaux, casseroles, bassins, marmites...) ;

- Construction des petits murs devant les portails et portes d'entrée des parcelles et des maisons et disposition des sacs contenant du sable le long des murs faisant office des digues ;

- Dépôt des immondices et autres déchets dans les rues pour améliorer l'infiltration et réduire la quantité de l'eau qui ruisselle avec toutes les conséquences que cela implique sur la santé publique ;

- Surélévation des murs des parcelles en vue d'empêcher une pénétration excessive de sable dans celles - ci : le sable qui s'engouffre entre les murs des parcelles élèvent le niveau des rues souvent jusqu'à la limite supérieure des murs de clôture;

- Réalisation des puits parcellaires et des bassins d'infiltration dans certaines rues.

En dehors de ces actions initiées et mises en oeuvre par la population elle - même, les organisations humanitaires internationales notamment le C.R.S., le Comité International de la Croix - Rouge, l'USAID, l'OXFAM, les organisations du système des nations - Unies avec le PNUD en tête, les Ambassades installées à Kinshasa notamment l'Ambassade des Etats - Unis d'Amérique, l'Ambassade du Royaume de Belgique participent activement à la lutte contre les fléaux qui frappent cette partie de la capitale. Leur intervention porte essentiellement sur le secours d'urgence porté aux sinistrés en apportant des médicaments, des couvertures et de la nourriture ainsi que par le financement des actions de désensablement (Photo 43). Celles - ci ont malheureusement un impact très limité du fait de leur caractère sectoriel et ponctuel. Ainsi donc, elles ne constituent que des palliatifs qui apportent un soulagement momentané. A la moindre pluie, le sable et les eaux stagnantes reviennent ; il faut répartir à zéro et recommencer les mêmes opérations. On assiste chaque année aux mêmes rituels  selon le schéma suivant : ensablement et inondation - dégâts matériels plus ou moins importants selon les cas et éventuellement mort d'hommes - cri de détresse en direction de la communauté internationale et des hommes de bonne volonté - secours d'urgence et enlèvement du sable et le cycle reprend l'année suivante.

Carte 4 : Plan des quartiers Malemba et Maziba de la commune de Matete

3.4.3.- COMMUNE DE LIMETE

3.4.3.1.- PRESENTATION DE LA COMMUNE DE LIMETE

Les limites de la commune de Limete ont été fixée par l'arrêté ministériel n° 69 - 0042 du 23 janvier 1969. Elle est limitée au Sud par les communes de Matete et de Lemba, à l'Est par la rivière N'Djili qui la sépare de la commune de Masina, à l'Ouest par les communes de Kalamu et de Makala et au nord par la commune de Barumbu.

Elle est composée de 14 quartiers : Kingabwa, Mbamu, Nzadi, Ndanu, Salongo, Mfumu Mvula, Mayulu, Mombele, Industriel, Masiala, Résidentiel, Agricole, Mososo et Mateba. Cependant, dans le cadre de ce travail, nous étudierons uniquement le pool Kingabwa qui comprend 5 quartiers : Kingabwa, Mbamu, Nzadi, Ndanu et Salongo. Il s'agit des quartiers qui font partie du bassin versant de la rivière N'Djili et qui, de ce fait, connaissent régulièrement des inondations. Pour des raisons géomorphologiques, le pool Kingabwa est le plus vulnérable et se trouve être celui qui connaît les plus des problèmes liés aux inondations.

Tableau 64: Limites et répartition de la population dans les quartiers faisant partie du pool Kingabwa à Limete

Quartier

Superficie (Km2)

Limites

Entreprises

Habitants

Nord

Sud

Est

Ouest

Salongo

0,98

Rivière Matete

Voie ferrée vers l'aéroport

Rivière N'Djili

Avenue Bobozo

0

7818

Ndanu

3,18

Voie ferrée vers aéroport

Rivière Matete

Rivière N'Djili

Avenue Bobozo

11

15998

Nzadi

1,58

Rue Lumumba

*Voie ferrée vers aéroport

*Avenue Kikunda

Rivière N'Djili

Avenue Bobozo

0

22992

Mbamu

6,96

Avenues *Bobozo, *Lumumba, *Bokele

Rue Kulumba

Rivière N'Djili

Avenue Bobozo

7

30834

Kingabwa

2,56

Fleuve Congo

Rue Bokele

Rivière N'Djili

Avenue Bobozo

49

31137

Pool Kingabwa

15,26

*Fleuve Congo - *Rivière Funa

Voie ferrée vers l'aéroport

Rivière N'Djili

Avenue Bobozo

67

77642

Sources: rapport annuel de la commune de Limete (1999)

Le pool Kingabwa (15,26 Km2) représente 22,57 % de la superficie totale de la commune de Limete (67,60 Km2) et héberge 77 642 sur 208085 habitants que compte la municipalité soit 37,31 % représentant donc une densité de 5088 habitants au Km2 contre 3078 pour l'ensemble de la commune.

La situation est particulièrement grave étant donné que le pool Kingabwa présente une très forte concentration industrielle. On dénombre actuellement 116 entreprises industrielles à Limete dont 67 soit 57,75 % sont localisées dans le pool Kingabwa et le reste soit 42,25 % au quartier industriel.

En plus des inondations qui constituent, comme on l'a déjà vu, la marque du milieu, l'environnement est caractérisé par les érosions et l'insalubrité. Celle-ci se traduit par le fait que la plupart des rues et avenues sont transformées en dépotoirs sauvages. A ce propos, on peut citer les avenues et rues ci-après: avenues Lumumba, Fumu Panzu, Mini Congo, Musoso ainsi que les rues Lukula, Kimbongo, Kahemba, Makula, Kulumba, Bwangongo, Muzengo et Kwela. Les érosions, telles qu'on les rencontre sur les autres parties du bassin versant surtout dans les zones collinaires, sont également présentes. On les observe notamment sur tous les points de traversée de la rivière Kwamataba et à tous les endroits où l'avenue Lumumba croise les différentes rues qui lui sont perpendiculaires. Cependant, l'on doit reconnaître que ces érosions n'ont pas l'ampleur qu'on leur reconnaît à Kisenso.

3.4.3.2.- ETAT DE L'ENVIRONNEMENT DANS LE POOL KINGABWA

1. Présence des parcelles, pourtant habitées, en partie inondées et envahies par des masses herbeuses et par des plantes hydrophytes fixées émergées ;

2. Les installations sanitaires sont inexistantes dans de nombreuses parcelles et là où elles existent, elles sont non hygiéniques. Dans les basses terrasses, où la nappe phréatique est superficielle, celle - ci est constamment contaminé par les excrétas provoquant ainsi de nombreux problèmes de salubrité publique surtout au moment des inondations lorsque les matières fécales refluent la surface surnageant sur les eaux;

3. Présence des Rues sans tracé fixe ou se terminant en impasse à cause des inondations et des marécages. D'autres rues présentent une morphologie changeantes en fonction de saison : transformées en mares, ruisseaux ou ravins, remplies de masses herbeuses et d'immondices en saison de pluies, elles sont couvertes de poussières et de sable en saison sèche ;

4. En raison de sa situation écologique particulière, le pool Kingabwa compte de nombreux ruisseaux permanents: Kwamataba, Bokele, Bwangongo, Mvuzi, Belle vue, Muzu, Moleka et N'Djoku. Comme on peut le constater la plupart de ces ruisseaux portent les noms des avenues ou rues. Ceci s'explique par le fait qu'ils prennent naissance dans les rues concernées. D'autre part, ces petits cours d'eau sont utilisés par les industries et usines installées dans le secteur comme exutoires pour l'évacuation des eaux usées et divers effluents industriels provenant de leurs activités. C'est le cas notamment de la savonnerie SULFO située dans le quartier Ndanu qui rejette ces effluents riches en soude caustique dans la rivière N'Djoku.

5. Dans ce pool, le quartier Ndanu se révèle plus sensibles et plus vulnérable que les autres quartiers en raison de sa situation topographique particulière. Il est limité au Sud par la voie ferrée venue des faubourgs Est de la ville, au Nord par la rivière Matete, à l'Est par la rivière N'Djili et à l'Ouest par la Route des poids lourds appelée actuellement Avenue Bobozo. Il a une superficie 318 ha. Cette vallée, située à 250 m d'altitude, est délimitée par les rivières, N'Djili et Matete. Jusqu'en 1980, cette vallée appartenait en grande partie à la Mission Agricole Chinoise en sigle M.A.C. qui a modifié le tracé de la rivière N'Djili à ce niveau et a installé à cet endroit une rizière et une porcherie ;

6. L'exploitation du kaolin notamment dans la localité maman Anzenze constitue également un problème important d'environnement du fait qu'elle aggrave les inondations par suite de nombreux trous creusés par les divers exploitants .

3.4.3.3.- CONSEQUENCES DES INONDATIONS POOL KINGABWA

Dans cette rubrique, nous parlerons uniquement de deux cas récents. Il s'agit des inondations de novembre 1999 à février 2000 et des inondations occasionnées par les pluies survenues dans la nuit du 27 au 28 mars 2001.

1) Inondation de novembre 1999 en février 2000

Les dégâts suivants ont été observés :

- Destruction complète des diguettes au nombre de 7 ;

- Endommagement de la digue qui a présenté 27 brèches ;

- Destruction des maisons dans un rayon de 250 à 300 m à partir de la rive de la rivière N'Djili du côté de Limete ;

- Sur un total de 67 rues et avenues, la situation suivante a été constatée : 40 rues et avenues totalement sinistrées, 13 rues partiellement atteintes par la catastrophe tandis que 14 sont demeurées intactes ;

- Comblement des caniveaux et collecteurs encore existant par les sables et les débris divers ;

- Arrêt des activités ;

- Pertes en vies humaines par noyade et dommages physiques sous forme des blessures et de manière générale atteinte à l'intégrité physique ;

- Disparition des quais pour pirogues et disparition des carrières de sable ;

- Destruction de tous les espaces maraîchers dont les cultures ont été soit ensevelies sous le sable soit arrachées par la puissance des flots ou simplement brûlées par les effluents toxiques d'origine industrielle contenant de la soude caustique qui proviennent de la savonnerie SULFO et sont charriés par la rivière Ndjoku.

Tableau 65 : Dégâts humains identifiés au cours des années 1994, 1995, 1996, 1999 et 2000

Année

Blessés

Noyés

Disparus

1994

1000

700

70

1995

600

700

20

1996

700

1000

50

1999

200

150

10

2000

50

30

2

Source : Rapport administratif du quartier Ndanu (2001)

Tableau 66: Déplacement massif des populations qui quittent le quartier

Année

Départ définitif

Départ temporaire

1994

600

2000

1995

800

800

1996

1000

700

1999

500

1600

2000

600

1400

Source : Rapport administratif du quartier Ndanu (2001)

2) Inondation du 27 au 28 mars 2001

Les inondations de mars 2001 ont entraîné les conséquences suivantes :

- 120 sinistrés et sans abri ;

- 30 maisons détruites ou hors d'usage ;

- 20 rues transformées en ruisseaux ;

- Une vingtaine des latrines détruites répandant leur contenu à l'extérieur ;

- Arrêt des activités;

- Famines

3.4.3.4.- MOYENS DE LUTTE CONTRE LES INONDATIONS DANS LE POOL KINGABWA

1. Digue et diguettes

C'est l'ouvrage principal anti - inondation qui a été construit par la Mission Agricole Chinoise pour protéger leur rizière et leur porcherie qui se trouvaient à cet endroit. La digue présente les caractéristiques suivantes :

- Longueur 4000 m ;

- Largeur au sommet de 2 à 4 m ;

- Hauteur 2 à 4 m ;

- Présence de 7 diguettes principales ;

- Existence d'une dizaine de bassins de rétention ;

- Couverture végétale clairsemée.

La digue, complétée par sept diguettes réalisées en sacs de polypropylène remplis de sable qui ont été érigées pour colmater les brèches, se présente comme un talus de sable et de terre séparé de la rivière par un cordon de 10 à 15 m. Il est dénudé sur sa plus grande partie et couvert par une végétation herbeuse et des bambous à certains endroits. Cependant, il y a lieu d'affirmer que cette digue n'offre qu'une protection dérisoire en raison de la puissance des flots. C'est pourquoi, le gouvernement se rendant compte de cette réalité, décidera la réalisation des études pour la construction d'une digue moderne capable de résister aux eaux de la rivière N'Djili. Celle - ci aura une longueur de 4000 m et une largeur de 2 m. Il entraînera la suppression de 348 parcelles dont les habitants devront être installés sur d'autres sites. En attendant la réalisation de cet ouvrage moderne, la population ne compte que sur l'ancienne digue pour sa protection contre les crues et inondations.

Malheureusement, cette digue déjà si fragile, est devenue très vulnérable par suite du mauvais comportement de la population. En effet, non seulement elle est devenue une rue mais en plus de nombreuses personnes ont construit des habitations sur elle réduisant ainsi sa capacité de résistance. Ainsi, lors des inondations de novembre 1999 à février 2000, la digue endommagée présentait 27 brèches avec la disparition totale de toutes les diguettes. La réparation de ces dégâts a été réalisée de manière tout - à - fait artisanale à l'aide des sacs en propylène remplis de sable.

2. Bassins de rétention ou d'infiltration

Les bassins de rétention ont été aménagés derrière la digue pour récupérer les eaux.

3.4.3.- COMMUNE DE LIMETE

3.4.3.1.- PRESENTATION DE LA COMMUNE DE LIMETE

Les limites de la commune de Limete ont été fixée par l'arrêté ministériel n° 69 - 0042 du 23 janvier 1969. Elle est limitée au Sud par les communes de Matete et de Lemba, à l'Est par la rivière N'Djili qui la sépare de la commune de Masina, à l'Ouest par les communes de Kalamu et de Makala et au nord par la commune de Barumbu.

Elle est composée de 14 quartiers : Kingabwa, Mbamu, Nzadi, Ndanu, Salongo, Mfumu Mvula, Mayulu, Mombele, Industriel, Masiala, Résidentiel, Agricole, Mososo et Mateba. Cependant, dans le cadre de ce travail, nous étudierons uniquement le pool Kingabwa qui comprend 5 quartiers : Kingabwa, Mbamu, Nzadi, Ndanu et Salongo. Il s'agit des quartiers qui font partie du bassin versant de la rivière N'Djili et qui, de ce fait, connaissent régulièrement des inondations. Pour des raisons géomorphologiques, le pool Kingabwa est le plus vulnérable et se trouve être celui qui connaît les plus des problèmes liés aux inondations.

Tableau 67: Limites et répartition de la population dans les quartiers faisant partie du pool Kingabwa à Limete

Quartier

Superficie (Km2)

Limites

Entreprises

Habitants

Nord

Sud

Est

Ouest

Salongo

0,98

Rivière Matete

Voie ferrée vers l'aéroport

Rivière N'Djili

Avenue Bobozo

0

7818

Ndanu

3,18

Voie ferrée vers aéroport

Rivière Matete

Rivière N'Djili

Avenue Bobozo

11

15998

Nzadi

1,58

Rue Lumumba

*Voie ferrée vers aéroport

*Avenue Kikunda

Rivière N'Djili

Avenue Bobozo

0

22992

Mbamu

6,96

Avenues *Bobozo, *Lumumba, *Bokele

Rue Kulumba

Rivière N'Djili

Avenue Bobozo

7

30834

Kingabwa

2,56

Fleuve Congo

Rue Bokele

Rivière N'Djili

Avenue Bobozo

49

31137

Pool Kingabwa

15,26

*Fleuve Congo - *Rivière Funa

Voie ferrée vers l'aéroport

Rivière N'Djili

Avenue Bobozo

67

77642

Sources: rapport annuel de la commune de Limete (1999)

Le pool Kingabwa (15,26 Km2) représente 22,57 % de la superficie totale de la commune de Limete (67,60 Km2) et héberge 77 642 sur 208085 habitants que compte la municipalité soit 37,31 % représentant donc une densité de 5088 habitants au Km2 contre 3078 pour l'ensemble de la commune.

La situation est particulièrement grave étant donné que le pool Kingabwa présente une très forte concentration industrielle. On dénombre actuellement 116 entreprises industrielles à Limete dont 67 soit 57,75 % sont localisées dans le pool Kingabwa et le reste soit 42,25 % au quartier industriel.

En plus des inondations qui constituent, comme on l'a déjà vu, la marque du milieu, l'environnement est caractérisé par les érosions et l'insalubrité. Celle-ci se traduit par le fait que la plupart des rues et avenues sont transformées en dépotoirs sauvages. A ce propos, on peut citer les avenues et rues ci-après: avenues Lumumba, Fumu Panzu, Mini Congo, Musoso ainsi que les rues Lukula, Kimbongo, Kahemba, Makula, Kulumba, Bwangongo, Muzengo et Kwela. Les érosions, telles qu'on les rencontre sur les autres parties du bassin versant surtout dans les zones collinaires, sont également présentes. On les observe notamment sur tous les points de traversée de la rivière Kwamataba et à tous les endroits où l'avenue Lumumba croise les différentes rues qui lui sont perpendiculaires. Cependant, l'on doit reconnaître que ces érosions n'ont pas l'ampleur qu'on leur reconnaît à Kisenso.

3.4.3.2.- ETAT DE L'ENVIRONNEMENT DANS LE POOL KINGABWA

7. Présence des parcelles, pourtant habitées, en partie inondées et envahies par des masses herbeuses et par des plantes hydrophytes fixées émergées ;

8. Les installations sanitaires sont inexistantes dans de nombreuses parcelles et là où elles existent, elles sont non hygiéniques. Dans les basses terrasses, où la nappe phréatique est superficielle, celle - ci est constamment contaminé par les excrétas provoquant ainsi de nombreux problèmes de salubrité publique surtout au moment des inondations lorsque les matières fécales refluent la surface surnageant sur les eaux;

9. Présence des Rues sans tracé fixe ou se terminant en impasse à cause des inondations et des marécages. D'autres rues présentent une morphologie changeantes en fonction de saison : transformées en mares, ruisseaux ou ravins, remplies de masses herbeuses et d'immondices en saison de pluies, elles sont couvertes de poussières et de sable en saison sèche ;

10. En raison de sa situation écologique particulière, le pool Kingabwa compte de nombreux ruisseaux permanents: Kwamataba, Bokele, Bwangongo, Mvuzi, Belle vue, Muzu, Moleka et N'Djoku. Comme on peut le constater la plupart de ces ruisseaux portent les noms des avenues ou rues. Ceci s'explique par le fait qu'ils prennent naissance dans les rues concernées. D'autre part, ces petits cours d'eau sont utilisés par les industries et usines installées dans le secteur comme exutoires pour l'évacuation des eaux usées et divers effluents industriels provenant de leurs activités. C'est le cas notamment de la savonnerie SULFO située dans le quartier Ndanu qui rejette ces effluents riches en soude caustique dans la rivière N'Djoku.

11. Dans ce pool, le quartier Ndanu se révèle plus sensibles et plus vulnérable que les autres quartiers en raison de sa situation topographique particulière. Il est limité au Sud par la voie ferrée venue des faubourgs Est de la ville, au Nord par la rivière Matete, à l'Est par la rivière N'Djili et à l'Ouest par la Route des poids lourds appelée actuellement Avenue Bobozo. Il a une superficie 318 ha. Cette vallée, située à 250 m d'altitude, est délimitée par les rivières, N'Djili et Matete. Jusqu'en 1980, cette vallée appartenait en grande partie à la Mission Agricole Chinoise en sigle M.A.C. qui a modifié le tracé de la rivière N'Djili à ce niveau et a installé à cet endroit une rizière et une porcherie ;

12. L'exploitation du kaolin notamment dans la localité maman Anzenze constitue également un problème important d'environnement du fait qu'elle aggrave les inondations par suite de nombreux trous creusés par les divers exploitants .

3.4.3.3.- CONSEQUENCES DES INONDATIONS POOL KINGABWA

Dans cette rubrique, nous parlerons uniquement de deux cas récents. Il s'agit des inondations de novembre 1999 à février 2000 et des inondations occasionnées par les pluies survenues dans la nuit du 27 au 28 mars 2001.

3) Inondation de novembre 1999 en février 2000

Les dégâts suivants ont été observés :

- Destruction complète des diguettes au nombre de 7 ;

- Endommagement de la digue qui a présenté 27 brèches ;

- Destruction des maisons dans un rayon de 250 à 300 m à partir de la rive de la rivière N'Djili du côté de Limete ;

- Sur un total de 67 rues et avenues, la situation suivante a été constatée : 40 rues et avenues totalement sinistrées, 13 rues partiellement atteintes par la catastrophe tandis que 14 sont demeurées intactes ;

- Comblement des caniveaux et collecteurs encore existant par les sables et les débris divers ;

- Arrêt des activités ;

- Pertes en vies humaines par noyade et dommages physiques sous forme des blessures et de manière générale atteinte à l'intégrité physique ;

- Disparition des quais pour pirogues et disparition des carrières de sable ;

- Destruction de tous les espaces maraîchers dont les cultures ont été soit ensevelies sous le sable soit arrachées par la puissance des flots ou simplement brûlées par les effluents toxiques d'origine industrielle contenant de la soude caustique qui proviennent de la savonnerie SULFO et sont charriés par la rivière Ndjoku.

Tableau 68 : Dégâts humains identifiés au cours des années 1994, 1995, 1996, 1999 et 2000

Année

Blessés

Noyés

Disparus

1994

1000

700

70

1995

600

700

20

1996

700

1000

50

1999

200

150

10

2000

50

30

2

Source : Rapport administratif du quartier Ndanu (2001)

Tableau 69: Déplacement massif des populations qui quittent le quartier

Année

Départ définitif

Départ temporaire

1994

600

2000

1995

800

800

1996

1000

700

1999

500

1600

2000

600

1400

Source : Rapport administratif du quartier Ndanu (2001)

4) Inondation du 27 au 28 mars 2001

Les inondations de mars 2001 ont entraîné les conséquences suivantes :

- 120 sinistrés et sans abri ;

- 30 maisons détruites ou hors d'usage ;

- 20 rues transformées en ruisseaux ;

- Une vingtaine des latrines détruites répandant leur contenu à l'extérieur ;

- Arrêt des activités;

- Famines

3.4.3.4.- MOYENS DE LUTTE CONTRE LES INONDATIONS DANS LE POOL KINGABWA

3. Digue et diguettes

C'est l'ouvrage principal anti - inondation qui a été construit par la Mission Agricole Chinoise pour protéger leur rizière et leur porcherie qui se trouvaient à cet endroit. La digue présente les caractéristiques suivantes :

- Longueur 4000 m ;

- Largeur au sommet de 2 à 4 m ;

- Hauteur 2 à 4 m ;

- Présence de 7 diguettes principales ;

- Existence d'une dizaine de bassins de rétention ;

- Couverture végétale clairsemée.

La digue, complétée par sept diguettes réalisées en sacs de polypropylène remplis de sable qui ont été érigées pour colmater les brèches, se présente comme un talus de sable et de terre séparé de la rivière par un cordon de 10 à 15 m. Il est dénudé sur sa plus grande partie et couvert par une végétation herbeuse et des bambous à certains endroits. Cependant, il y a lieu d'affirmer que cette digue n'offre qu'une protection dérisoire en raison de la puissance des flots. C'est pourquoi, le gouvernement se rendant compte de cette réalité, décidera la réalisation des études pour la construction d'une digue moderne capable de résister aux eaux de la rivière N'Djili. Celle - ci aura une longueur de 4000 m et une largeur de 2 m. Il entraînera la suppression de 348 parcelles dont les habitants devront être installés sur d'autres sites. En attendant la réalisation de cet ouvrage moderne, la population ne compte que sur l'ancienne digue pour sa protection contre les crues et inondations.

Malheureusement, cette digue déjà si fragile, est devenue très vulnérable par suite du mauvais comportement de la population. En effet, non seulement elle est devenue une rue mais en plus de nombreuses personnes ont construit des habitations sur elle réduisant ainsi sa capacité de résistance. Ainsi, lors des inondations de novembre 1999 à février 2000, la digue endommagée présentait 27 brèches avec la disparition totale de toutes les diguettes. La réparation de ces dégâts a été réalisée de manière tout - à - fait artisanale à l'aide des sacs en propylène remplis de sable.

4. Bassins de rétention ou d'infiltration

Les bassins de rétention ont été aménagés derrière la digue pour récupérer les eaux.

3.4.4.- COMMUNE DE MASINA

3.4.4.1.- Présentation de la commune de Masina

La commune de Masina a été créée le 30 mars 1969 par l'ordonnance - loi n° 68 - 026 portant conversion des zones annexes en communes. Elle est limitée au Nord par le fleuve Congo, au Sud par le boulevard Lumumba qui constitue la frontière avec les communes de N'Djili et de Kimbanseke, à l'Ouest par la rivière N'Djili qui la sépare de la commune de Limete et à l'Est par la rivière Tshuenge qui la sépare de la commune de N'sele.

Elle comprend 20 quartiers regroupés en trois pools I, II et III comme l'indique le tableau 57.

Tableau 70 : Population et quartiers de Masina répartis par pool

Pool

Quartiers

Population par Pool

Masina I

Abattoir, Boba, Imbali, Kimbangu, Mfumu Nsuka, Nzuzi wa Mbombo, Sans fil et Télévision ;

128 675

Masina II

Efoloko, Lubamba, Mapela, Pelende, et Tshangu ;

60 425

Masina III

Quartiers Congo, Kasaï, Kivu, Lokari, Mafuta - ki - Zola, Matadi et Mandiangu

97 182

Total

20 quartiers

286 282

Source : Rapport annuel de la commune de Masina (2000)

3.4.4.2.- Etat de l'Environnement

La commune de Masina a été érigée sur une plaine alluviale et sur un sol sablonneux constitué des limons pauvres en humus. Nous nous intéressons exclusivement à l'état de l'environnement de la zone située dans le bassin versant de la rivière N'Djili. C'est pourquoi, dans le cadre de ce travail, seul le quartier Abattoir fait partie de notre préoccupation. Celui - ci est le seul quartier riverain de la rivière N'Djili. Il est, sur le plan environnemental, caractérisé par:

1) L'absence de système d'évacuation des eaux usées et pluviales ;

2) L'existence des avenues et rues ayant un tracé irrégulier se terminant parfois en cul-de-sac ce qui indique une zone occupée anarchiquement ;

3) Plus qu'on s'éloigne de la route asphaltée (Route PETROCONGO) vers la rivière N'Djili, le quartier devient un véritable bidonville ;

4) La partie inondable se trouve dans la vallée ; elle est inaccessible par les véhicules par suite des marécages et de la présence des eaux stagnantes surtout à proximité de la rivière ;

5) Espaces maraîchers au Nord - Est du quartier : on y rencontre deux espaces maraîchers ( espace maraîchers Abattoir et Masina rail) aménagés par la Mission Agricole Chinoise où l'on cultive du riz et mène des activités maraîchères. L'espace maraîcher Masina rail est situé sur la rive droite de la rivière N'Djili et s'étend sur 480 ha de riziculture et 5 ha des cultures maraîchères ;

6) Inondations fréquentes entraînant des migrations temporaires et parfois des déplacements définitifs en raison des risques importants occasionnés par ces catastrophes.

3.5.- HABITAT DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI

En plus des espaces lotis régulièrement qui sont, du reste, urbanisés, on a constaté depuis 1960, l'occupation anarchique des espaces restants : C'est ainsi qu'ont été occupées les collines de l'Est et les berges Ouest. Le lit majeur de la rivière N'Djili a été aussi occupé dans les mêmes conditions. Les quartiers Malemba, Maziba, Ndanu et Kingabwa entre autres sont situés dans les zones inondables de la rivière N'Djili. Ce qui explique la fréquence très élevée des inondations dans ces quartiers.

La construction des habitations sur les berges entraîne un autre problème lié à la pollution : les eaux usées domestiques, les eaux vannes, les excrétas humains à l'état brut et d'une manière générale tous les déchets solides et liquides sont rejetés directement dans l'eau. Les latrines de la plupart des parcelles riveraines communiquent avec la rivière soit directement soit indirectement à l'aide d'une canalisation. Le cas de la rivière N'Djili n'est pas unique à Kinshasa En effet, les travaux menés par Butshia (1996) sur la rivière Funa dans la Commune de Makala et par Luboya (1997 et 1999) sur les rivières Makelele et Yolo démontrent la réalité de ce phénomène.

Le territoire situé dans les limites du bassin versant de la rivière N'Djili présente des types d'habitat différents selon les communes et le site.

3.5.1. HABITAT FORMEL

Dans l'habitat formel au niveau du bassin versant de la rivière N'Djili, on rencontre différents types des logements selon qu'il s'agit des zones résidentielles  (Commune de Limete dans sa partie industrielle et résidentielle) ou des cités planifiées (quartier Salongo/Lemba, Matete et de N'Djili dans sa partie planifiée).

Dans les cités planifiées les logements se présentent de la manière suivante :

- Logements à deux niveaux de type résidentiel avec salon et cuisine au rez-de-chaussée et 3 petites chambres à l'étage sur une superficie de 52 m;

- Logements à deux niveaux de type commercial avec une boutique au rez-de-chaussée sur une superficie de 60 m;

- Logements individuels à une chambre construits sur une superficie de 32 m2.

3.5.2. HABITAT INFORMEL

L'habitat informel se situe dans les zones d'extension. On distingue :

- Extension Ouest : N'Djili (extension), Commune de Mont Ngafula ;

- Extension Est : Communes de Masina, Kisenso, Kimbanseke ainsi

que les quartiers Livulu et Mbanza-Lemba à Lemba et Kimbondo à Mont-Ngafula. A cette énumération, il convient d'ajouter le quartier Kingabwa à Limete.

Dans les zones d'extension, l'habitat est très diversifié et présente la caractéristique d'être érigé par autoconstruction sans assistance des personnes qualifiées. Cette situation aboutit à la construction des maisons très fragiles qui ne résistent pas aux divers aléas naturels. On rencontre la situation suivante :

1. Des maisons en matériaux durables et modernes, très rares ;

2. Des maisons de niveau modeste ;

3. Des baraques construites en matériaux de récupération : vieilles

tôles de réemploi, morceau de planche de bois de divers types, de vieux tissus...

4. Des taudis des types divers (Photos 28, 29, 30 et 31) ;

5. Des cases construites en pisé comme au village (Photo 12) ;

6. Des abris divers notamment des containers, des kiosques voire des

campements qui abritent parfois des familles nombreuses ;

Dans les zones à risques d'érosions, on rencontre des maisons inachevées et des constructions abandonnées. De nombreuses parcelles présentent une situation particulière comprenant une partie habitée et l'autre inondée et occupée par des plantes aquatiques ou semi - aquatiques.

Comme on peut le constater, les problèmes environnementaux observés dans le bassin versant de la rivière N'Djili en un lieu donné dépendront du type d'habitat, du mode d'occupation des terres, de la morphologie et de la position géographique du site.

En effet, dans l'habitat formel, il s'agit essentiellement des zones planifiées construites avant l'indépendance par l'O.C.A. devenu plus tard O.N.L. Tout y était prévu : voirie, égouts, canalisations pour l'évacuation des eaux usées et pluviales, équipements sociaux...Il s'agira donc essentiellement ici des problèmes liés à l'assainissement par suite de la dégradation ou même de la destruction et du bouchage des égouts et des canalisations d'évacuations d'eaux usées et pluviales.

Dans l'habitat informel deux situations se rencontrent suivant la topographie du lieu : plaine ou colline.  

Au niveau de la plaine dans la terrasse alluviale, la population a érigé des habitations dans les marécages et même dans le lit majeur de la rivière N'Djili qui constitue des zones inondables. C'est le cas des quartiers Ndanu et Madrandele à Kingabwa ainsi que des quartiers Malemba et Maziba dans la commune de Matete. Ces quartiers sont toujours humides même en saison sèche étant donné que la nappe phréatique est très superficielle. En saison de pluies, on y assiste à des phénomènes d'inondation parfois catastrophiques.

Au niveau de la partie collinaire, la population a investi des zones à pentes sensibles à l'érosion. La Commune de Kisenso est un exemple éloquent de ce type de situations. En effet, aujourd'hui, cette Commune se trouve dans une situation dramatique parce qu'elle est profondément disséquée par de graves érosions. Des milliers des tonnes de terres arrachées aux collines de Kisenso par des érosions se déversent sur les quartiers de Matete situés à la limite entre les deux communes : quartiers Kinsako, Ngufu, Vitamine...

La ville évolue actuellement sans plan d'aménagement et la population est pratiquement livrée à elle - même. Dans certains cas, elle a occupé de manière spontanée des sites réputés "non aedificandi" comme à Kisenso. Dans d'autres cas, elle l'a fait avec la complicité des agents ou parfois même des services officiels du Ministère ayant les affaires foncières dans ses attributions. Les lotissements sont décidés sans tenir compte des principes urbanistiques et de la situation environnementale des lieux concernés.

En résumé, on peut dire que l'occupation des terres dans les zones d'extension présente les caractéristiques suivantes :

- Occupation spontanée et anarchique des terrains par la population même sur des zones réputées « non aedificandi » ;

- Régularisation de la situation par les autorités politiques par des textes réglementaires ou légaux ne tenant pas compte de la situation écologique et environnementale des terrain ;

- Absence de viabilisation des sites et par conséquent inexistence des infrastructures de base essentielles ;

- Autoconstruction sans l'assistance des personnes qualifiées d'où l'extrême fragilité et la vulnérabilité des constructions et des sites qui sont ainsi frappés régulièrement par des catastrophes.

Le tableau 58 résume les caractéristiques générales de l'habitat à Kinshasa et dans le bassin versant de la rivière N'Djili.

Tableau 58 : Caractéristiques générales de l'habitat à Kinshasa et dans le bassin versant de la rivière N'Djili

Type

Catégories

Caractéristiques

Communes

Zone

Superficie (ha)

Année

 

Zones résidentielles

1500

-

- Quartiers de ;haut standing avec des routes bitumées et parcelles spacieuses et aérées ;

- Habitat peu dense ;

- Présence des infrastructures communautaires ;

-Existence d'un système fonctionnel de canalisations qui permet l'évacuation des eaux usées et pluviales ;

-Habitat appartenant à une catégorie socio - professionnelle élevée.

Gombe, Limete*, Ngaliema, Lemba*, Ma campagne, Gombele ( ex - Righini) *

Anciennes cités

700

Avant 1930

*Quartiers cadastrés avec parcelles spacieuses et bâties à 80 % ;

*Habitat dense et médiocres ;

*Infrastructures médiocres ;

*Rues parfois bitumées ;

*Canalisations d'eaux usées et pluviales complètement bouchées ;

*Population de niveau moyen ;

*Cités surpeuplées avec des maisons vétustes ;

*Zones à très haut risque au point de vue épidémiologique.

Kitambo, Lingwala, Barumbu, Kinshasa

Nouvelles cités

575

1940 à 1950

*Lotissements créés entre 1945 et 1955 ;

*Habitat supérieur à celui des anciennes cités ;

*On note la présence de quelques infrastructures ;

*Rues parfois bitumées , parcelles spacieuses ;

*Inexistence de système d'évacuation des eaux usées et pluviales ;

*Population de niveau moyen.

Ngiri - Ngiri

Kasa-Vubu

Cités planifiées

1250

1955 à 1960

*Construites à partir de 1955 par l'Office des Cités Africaines « O.C.A. » ;

*Quartiers cadastrés ;

*Rues bitumées bénéficiant d'un éclairage public ;

*Equipements collectifs et planifiés ;

*Canalisations vieilles, sous - dimensionnées et en grande partie bouchées ;

*Population ayant un niveau de vie moyen.

Kalamu, Lemba*, Matete*,

Bandalungwa,

N'Djili (partie planifiée)*

Habitat informel

Extension ouest

2130

A partir de 1960

*Quartiers construits par autoconstruction généralement sans l'assistance des personnes compétentes et qualifiées ;

*Quartiers enclavés non cadastrés ;

*Population généralement pauvres ;

*Pression démographique forte ;

*densité d'habitation élevée ;

*Habitat rudimentaire et médiocre ;

*terrain d'accueil des populations venues des campagnes et des marginaux ;

*Pas de voiries ni d'autres infrastructures collectifs ;

*Inexistence des systèmes des canalisations.

N'Djili (extension)*, Ngaba, Selembao,

Makala, Bumbu, Mont - Ngafula*, Ngaliema (extension)

Extension est

6250

Masina,* Kisenso*, Livulu et Mbanza-Lemba (commune de Lemba),* Kimbondo (Mont-Ngafula)* Malueka

( Ngaliema)

Habitat urbano-rural

Quartiers semi - ruraux

-

 

*Très éloignés du centre de la Ville ;

*Caractère rural ;

*Absence d'infrastructures.

Maluku, N'sele, Mont Ngafula (une partie) *

Source :Pain (1979), Rapport national sur les établissements humains (T.P.A.T- U.H., 1996) revu et complété par des enquêtes personnelles.

Légendes : (*) Communes faisant partie totalement ou partiellement du bassin versant de la rivière N'Djili

Photo 32: Typologie de l'habitat dans le bassin versant de la rivière N'Djili: Maisons construites en pisé et en matériaux divers (terres, tôles de réemploi, sacs...)

Photo 29: Maisons érigées en contreplaqués de récupération à Kingabwa dans la commune de Limete au sein du bassin versant de la rivière N'Djili

Habitat rudimentaire indiquant le profond degré de pauvreté de la population

s

MAISONS ENSABLÉES DONT UNE EST ABANDONNEE SITUEES DANS LE LIT MAJEUR DE LA RIVIERE MATETE

3.6.-  ENVIRONNEMENT ET SANTE PUBLIQUE DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI

Les tableaux 67, 68, 69 et 70 donnent la situation de quelques maladies d'origine hydrique dans des zones de santé situées dans le bassin versant de la rivière N'Djili.

Tableau 71: Situation de quelques maladies d'origine hydrique dans la zone de santé de Kisenso au cours de l'année 2001

Mois

Schistosomiase

Choléra

Diarrhée

sanglante

Paludisme

IRA

Diarrhées simples

Fièvre typhoïde

Amibiase

Hépatite B et C

Janvier

Janvier

0

3

2

751

328

83

14

7

0

Février

Février

0

3

0

342

32

85

5

40

0

Mars

Mars

0

0

1

797

220

95

21

69

0

Avril

Avril

1

0

1

779

246

88

23

99

2

Mai

Mai

0

0

8

1039

148

32

0

3

0

Juin

Juin

0

0

0

940

168

84

0

2

0

Juillet

Juillet

0

0

0

861

55

161

33

96

0

Août

Août

1

0

0

780

125

153

26

37

0

Septembre

Sept

0

0

0

698

135

91

21

55

0

Octobre

Octobre

0

0

0

1068

221

114

14

67

0

Novembre

Nov.

0

0

0

1150

318

87

17

54

0

Décembre

Déc.

0

0

0

1195

345

98

19

63

0

Total

2

6

12

10 400

2341

1171

193

592

2

%

0,01

0,04

0,08

70,65

15,9

8,0

1,3

4,0

0,01

Source : Zone de Santé de Kisenso (2001)

Tableau 72 : Situation des maladies d'origine hydrique dans la zone de santé de Matete au cours de l'année 2001

Mois

Méningite

Choléra

Diarrhée

sanglante

Paludisme

Fièvre typhoïde

Total

Janvier

5

0

18

1825

320

2168

Février

6

0

20

1393

213

1632

Mars

3

0

55

1613

311

1982

Avril

5

1

77

1551

349

1983

Mai

8

0

39

2026

386

2459

Juin

7

0

40

1539

322

1908

Juillet

1

0

55

1355

291

1702

Août

4

0

37

1409

348

1798

Sept

14

0

31

992

257

1294

Octobre

5

0

44

1243

297

1589

Nov

8

0

48

1596

373

2025

Déc.

10

0

25

1123

317

1475

Total

76

1

489

17665

3784

22015

Source : Zone de Santé de Matete (2001)

Tableau 73: Situation des maladies d'origine hydrique dans la zone de santé de Kingabwa au cours de l'année 2001

Mois

Tuberculose

Choléra

Diarrhée

sanglante

Paludisme

IRA

Diarrhées simples

Fièvre typhoïde

Amibiase

Méningite

cérébro-spinale

Janvier

46

11

8

941

54

0

46

0

3

Février

24

7

0

863

63

48

0

0

5

Mars

24

7

0

561

118

44

61

15

0

Avril

0

0

0

138

9

17

2

7

4

Mai

7

3

0

218

45

37

3

7

4

Juin

6

2

0

218

41

18

0

6

3

Juillet

0

0

0

198

17

15

1

7

3

Août

4

0

0

389

25

0

0

5

0

Sept

14

0

0

308

29

12

0

3

3

Octobre

6

0

0

85

18

5

1

1

1

Nov

21

0

0

314

40

11

0

3

2

Déc.

6

0

0

182

15

21

5

12

0

Total

158

30

8

4415

474

228

119

66

30

%

2,9

0,5

0,1

79,9

8,6

4,1

2,2

1,2

0,5

Source : Zone de Santé de Kingabwa (2001)

Tableau 74: Situation de quelques maladies d'origine hydrique dans les communes situées partiellement ou totalement dans le bassin versant de la rivière N'Djili

Commune

Paludisme

Diarrhées diverses

Choléra

Fièvre typhoïde

Bilharziose

Total

%

Kisenso

10 400

1183

6

193

2

11 784

14,68

Matete

17665

489

1

3784

-

21 939

27,33

Kingabwa

4415

236

30

119

0

4800

5,98

Masina

6865

1065

5

458

5

8358

10,41

N'Djili

6220

915

0

220

0

7355

9,16

Kimbanseke

9320

635

0

175

0

10130

12,62

Mont Ngafula

7625

330

0

225

0

8180

10,19

Lemba

6720

725

0

263

4

7712

9,60

Total

69 230

5578

42

5437

11

80 258

100

%

86,25

6,95

0,052

6,77

0,0001

En dehors de la pandémie de SIDA et des maladies émergentes qui apparaissent périodiquement notamment la maladie de Marburg et la fièvre hémorragique d'Ebola, de nombreuses maladies sévissent aujourd'hui à l'état pratiquement endémiques dans différentes parties du Pays . Pour l'UNICEF ( 1991 ), 74 % des cas des maladies observées en Afrique, relèvent d'une cause directement ou indirectement liée à l'eau et à l'absence de systèmes d'assainissement et d'évacuation des déchets.6(*) Tel est le cas à Kinshasa et dans les communes se trouvant dans l'aire du bassin versant de la rivière N'Djili.

Parmi les maladies déclarées à Kinshasa en 1997, on peut citer le choléra ( 404 cas ), la Poliomyélite ( 508 cas ), la Typhoïde ( 16 584 cas ), la Dysenterie ( 28 348 cas ), la Méningite ( 956 cas ), la Pneumonie ( 33 848 cas ) Ces données proviennent de l'Inspection Provinciale de la Santé de Kinshasa (Rapport annuel, 1997). Il faut noter que les chiffres présentés ci-dessus concernent les cas reçus et soignés dans les grandes formations médicales qui tiennent encore des statistiques médicales. De nombreux patients se font soigner dans de petits dispensaires de quartiers qui ne tiennent pas des statistiques; d'autres encore procèdent à l'automédication avec tous les risques que cela comporte. Dans tous les cas, la malaria est la première cause de morbidité dans le bassin versant de la rivière N'Djili (86,26 %) suivi par les diarrhées de diverses origines (6,95 %), la fièvre typhoïde (6,77 %) et le choléra (0,052 %). Malheureusement les statistiques sont très mal tenues : il est difficile d'obtenir des données concernant les années précédentes. En outre, la zone de santé de Matete est la plus touchée (27,33 %) par rapport aux maladies présentées dans le tableau 66 suivie par Kisenso (14,68 %).

Le Choléra sévit pratiquement à l'état endémique; de nombreuses autres maladies d'origine hydrique comme la Bilharziose, l'ascaridiose, le trachome, la malaria, l'amibiase, la filariose, l'onchocercose ou cécité des rivières... sont présentes sur le terrain et font rage dans le groupe des personnes vulnérables. Cependant, la malaria demeure la cause la plus importante de morbidité et de mortalité qui occasionne près de 150 000 décès par an en République Démocratique du Congo. Quant aux maladies diarrhéiques et aux parasitoses, elles sont responsables de près de 30 à 45 % de la mortalité infantile. L'onchocercose ou cécité des rivières se rencontre principalement dans les sites suivants: le long de la rivière Uélé dans la province orientale; le long de la rivière Sankuru et ses affluents dans les deux Kasaï; dans la province de l'Equateur et au site d'Inga dans la province du Bas-Congo.

L'explosion des maladies d'origine hydrique est due à l'effondrement des services d'hygiène publique , à la déficience généralisée de l'hygiène individuelle et collective et à l'état d'abandon quasi total du secteur de l'Environnement par l'Etat . Ceci explique également la résurgence avec une rare violence de certaines maladies infectieuses comme la tuberculose, la maladie du sommeil et la lèpre. En 1996, on avait enregistré 1249 nouveaux cas de lèpre au Katanga soit un quart du nombre total des cas des lèpres en République Démocratique du Congo. Moba, Kalemie, Kansimba, Nyunzu et Kabalo sont les territoires les plus touchés7(*).

3.7.- MESURES A PRENDRE FACE AUX RISQUES DES CATASTROPHES DANS LE BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI

Face aux risques des catastrophes dans les sites sensibles du bassin hydrographique de la rivière N'Djili, une opinion très répandue, même parmi les experts, propose l'évacuation de la population et sa réinstallation dans des lieux plus sûrs. Ceci semble être une solution radicale et un remède miracle. Cependant, une analyse attentive montre qu'elle est, dans les conditions actuelles, techniquement impossible à réaliser au point de vue économique, politique et social. Une telle mesure n'est pas envisageable parce qu'elle peut entraîner de nombreux problèmes difficiles à résoudre.

On doit savoir que les personnes installées sur des sites à risques appartiennent généralement à la catégorie des personnes vulnérables et disposent d'un revenu très faible. Ils sont très souvent implantés à proximité de leurs lieux de travail ou recherche un toit à soi ou un loyer très bas compatible avec leurs faibles ressources. Outre le fait que tous les sites proposés par le gouvernement (Mpasa I, II et III) sont très éloignés du centre ville, on peut noter les inconvénients suivants qui constituent des contraintes majeures :

1. Difficultés quasi insurmontables de transport pour atteindre les lieux de travail ou simplement le centre commercial ;

2. Les sites proposés sont constitués des parcelles de terres non viabilisées dépourvues des maisons et qui exigent, de ce fait, d'importants moyens et de grands efforts de la part des bénéficiaires pour construire. Cela n'est tout simplement pas possible ;

3. L'éloignement des centres de production maraîchère et d'élevage situés dans les vallées du bassin versant de la rivière N'Djili a pour effet de priver les ménages d'une source importante de revenus et de supprimer l'emploi pour de nombreuses personnes qui s'adonnaient à cette activité à titre principal. La production maraîchère joue, en outre, un rôle de premier ordre dans l'alimentation de nombreuses familles ;

4. Les sites fournis aux sinistrés sont généralement dépourvus d'infrastructures communautaires et d'équipements collectifs : absence des formations médicales, d'écoles et d'autres structures importantes pour la communauté et notamment des lieux pour les loisirs ce qui oblige la population à parcourir parfois de très longues distances pour avoir accès à ces services ;

5. Des facteurs d'ordre social divers ont également une grande importance. En effet, l'appartenance à des associations, à des clubs ou à des mutualités quelle que soit leur nature, les liens familiaux et les facteurs émotionnels de divers types renforcent l'attachement des gens à leurs lieux de résidence habituelle. Déplacer les populations est toujours perçu comme un déchirement ou un déracinement et comme une perte d'une partie de soi - même. Il convient donc dans toute décision de ce type de tenir compte de la dimension psychologique et sociale du problème.

Un regard rétrospectif sur un passé récent montre que ce type des solutions a toujours abouti à l'échec. Le cas des habitants de la vallée de la rivière Makelele à Kinshasa est devenu un cas d'école qui peut être épinglé en exemple. Dans ce site, on observe régulièrement des inondations répétitives entraînant de nombreuses pertes en vies humaines et d'importants dégâts matériels. A plusieurs reprises des personnes déplacées et parfois indemnisées reviennent sur le même lieu après avoir vendu les terrains ou les maisons qui leur avaient été attribuées à titre d'indemnisation. Dans d'autres cas, les espaces restés libres sont réoccupés par des nouveaux venus. Les sinistrés d'hier bien qu'indemnisés redeviennent des sinistrés d'aujourd'hui au point où certaines personnes périssent finalement dans des catastrophes contre lesquelles on a voulu les préserver. On peut donc en conclure que les catastrophes ne sont pas gérées comme il se doit (Tableau 71).

Tableau 75 : Pratique de la gestion des catastrophes dans le bassin versant de la rivière N'Djili

Catastrophes

Intervention

Préparation

Secours (a) ou Urgence (b)

Réhabilitation

Reconstruction

Mitigation

- Soudaines : INONDATIONS

- A développement lent : EROSIONS

Classique

Activités permettant de minimiser les pertes en vies humaines et les dommages, d'organiser l'éloignement temporaire des personnes et des biens des zones menacées et de faciliter en temps voulu des sauvetages, des secours et une réhabilitation efficaces

Rechercher les survivants ;

Réponse aux besoins élémentaires (abris, eau, nourriture, soins médicaux...)

Vise la restauration des conditions de vie antérieurs de la société victime

Rétablissement complet de la communauté : construction d'habitation permanentes, restauration complète de tous les services...

Englobe toutes les actions et mesures d'anticipation ainsi que celles visant la réduction des risques à long terme

Actions réalisées sur le terrain

Néant

Peu efficaces et souvent mal organisés

Néant

Néant

Néant

Intervenants

Populations menacées avec des moyens précaires, archaïques et inadaptés face à l'ampleur et à la gravité des problèmes à résoudre, ONG locales, ONG internationales (OXFAM, CICR, CRS...), USAID, CARITAS ; Organismes du système des Nations - Unies (PNUD, OCHA, HCR, PAM, UNICEF, OMS...), coopérations bilatérales (ambassades de France, d'Italie, de Belgique, d'Algérie, des Etats - Unis d'Amérique....), Gouvernement congolais.

Observations

Les actions menées par ces organisations ne se limitent qu'au secours et à la gestion des urgences. Elles sont caractérisées par le manque de coordination et par une perspective à court terme au point où on est réduit à la gestion des urgences humanitaires momentanées en attendant les prochaines catastrophes.

La meilleure solution est l'aménagement rationnel et durable de tous les sites à risques déjà occupés: zones inondables et zones à forte pente sensibles à l'érosion. L'expérience vécue pendant l'époque coloniale montre que cela est possible. En effet, certaines communes de Kinshasa ont été érigées dans des zones marécageuses.

Selon Robert (1952), Lemba, Matete, Bandalungwa et Kalamu furent des zones marécageuses régulièrement frappées par des inondations avant l'élaboration et la mise en oeuvre du plan décennal 1949 - 1959. Il en est de même de la commune de Limete dont le nom en Teke - Humbu est «limere » qui signifie herbes des terres marécageuses. On peut noter, cependant, que ces communes sont aujourd'hui parmi les plus urbanisées et les plus sûres. Plus près de nous l'association momentanée LOGEC - Fondation Maman Mobutu a construit une cité moderne sur un site collinaire à très forte pente dénommée «Cité Maman Mobutu » sans problème. Il y a donc moyen de corriger les erreurs dues à l'occupation spontanée et anarchique des sites sans nécessairement recourir à des déplacements massifs des populations. Cependant, on peut reconnaître que l'urbanisation des sites sensibles menacés entraînera inévitablement l'expropriation de certaines familles pour cause d'utilité publique.

C'est pourquoi, en accord avec Askew (1991), des mesures suivantes doivent être prises et mises en oeuvre face aux risques des catastrophes dans le bassin versant de la rivière N'Djili :

1) Evaluation des risques : établir des cartes de risques indiquant des zones à haut risque et des zones à faible risque ;

2) Réglementation de l'occupation des sols : mettre en place un système judicieux de zonage des sols indiquant nettement des sols à usage résidentiel, à usage non résidentiel, des zones humides notamment des plaines inondables et des zones sensibles à l'érosion ;

3) Maîtrise des crues et protection contre les inondations : prévoir des ouvrages de génie civil (barrage, bassin de rétention, canaux de dérivation, digues...) tout en sachant que ces ouvrages ont une efficacité limitée car ils ne peuvent éliminer les inondations et les crues mais sont utiles dans la mesure où ils permettent de réduire l'impact de ce type des catastrophes ;

4) Promouvoir les techniques de construction anti - inondation pour réduire l'impact des inondations ;

5) Mettre en place un système de prévision des crues et élaborer des plans d'évacuation des personnes en cas de menace des catastrophes ;

6) Viabiliser et urbaniser tous les sites a risques déjà habites tout en contrôlant l'occupation des sites a risques non encore investis par la population.

3.8.-  CARTOGRAPHIE ECOLOGIQUE ET ENVIRONNEMENTALE

Pour mieux comprendre la situation du bassin versant de la rivière N'Djili, des cartes géographiques ont été élaborées. Cette carte indique les zones à risque des catastrophes (zones inondables et marécageuses, zones sensibles aux érosions) et les sources fixes de pollution. En ce qui concerne ces dernières, elle note les types ainsi que les diverses sources permanentes de pollution :

1. Marché qui produisent de grandes quantités des déchets ;

2. Les stations services ;

3. Les fermes dont les effluents et les eaux usées sont rejetés directement dans les milieux récepteurs par les éleveurs ;

4. Les zones de cultures maraîchères qui sont florissantes le long des axes hydrauliques ; en effet, les divers engrais naturels (fientes des poules, lisiers des Porcs...) et industriels (nitrates, urées, phosphates) qu'elles utilisent finissent également leur course dans les différents cours d'eau. On sait qu'en raison des conditions socio - économiques difficiles l'agriculture ne cesse de s'amplifier et de s'étendre même jusqu'aux emprises des routes ;

5. L'habitat est également une source importante de pollution par les eaux usées domestiques, les eaux vannes et même les excrétas à l'état brut qui sont déversés dans les cours d'eau ;

6. Les zones érodables et érodées : le sol à Kinshasa est de nature sablo - argileux et donc fragile et très sensible à l'érosion particulièrement dans les zones collinaires. Les nombreuses érosions pluviales parfois spectaculaires constituent une source permanente de pollution. En effet, les divers matériaux arrachés aux flancs des collines par les érosions à l'occasion des pluies très souvent orageuses à 70 % (Pain, 1984), subissent deux destinées différentes : Une partie reste en suspension dans les eaux des rivières constituant les matières en suspension (MES) et une autre partie, sinon la plus grande se dépose au fond des lits des cours d'eau entraînant la diminution de leur profondeur et l'étalement. En fait, la turbidité élevée et la grande quantité des MES observées dans les eaux des cours d'eau à Kinshasa sont en grande partie liées aux phénomènes érosifs. Du reste, de nombreuses rivières de Kinshasa connaissent une intense activité d'exploitation de sable. Aucune rivière n'est épargnée. Au niveau du bassin versant de la rivière, on observe cette activité dans la rivière N'Djili elle - même et dans la rivière Matete entre le pont Kiyimbi et l'érosion Beya Pumbu. On peut compter près d'une vingtaine des carrières de sable sur la rivière N'Djili. L'ensablement de ces cours d'eau conduit à la diminution progressive de la profondeur et à l'étalement de leurs lits ce qui entraîne comme conséquence l'occurrence des inondations catastrophiques qui font des riverains des réfugiés de l'environnement.

7. L'abattoir public dans le quartier abattoir dans la commune de Masina : les eaux usées ainsi que les déchets provenant de l'abattoir sont déversés directement dans les eaux de la rivière N'Djili sans traitement préalable. Pourtant, on sait que les eaux usées provenant des abattoirs sont excessivement polluées. En effet, le Dr Brévot cité par Furon (1963) a dénombré dans les eaux usées des abattoirs de la villette à Paris, 347 microbes aérobies et 19 millions 400 milles microbes anaérobies dont de nombreuses espèces pathogènes par cm3.

4.1.- GENERALITES

Le bassin versant de la rivière N'Djili est très vaste (2000 Km2 ) et comprend deux parties bien distinctes :

1. Une partie urbaine (675 Km2) dont l'aménagement et le développement doivent être en harmonie avec le plan général d'aménagement de la ville de Kinshasa ;

2. Une partie rurale (1325 Km2 ) située dans la province du Bas - Congo : c'est la zone de production ou zone critique dont la préservation et la gestion rationnelle est indispensable pour la protection de l'ensemble du bassin versant.

Ces deux parties recouvrent des réalités morphologiques et fonctionnelles tout - à - fait différentes : 

1. La partie urbaine a subi et continue à subir une pression humaine très forte due à la grande concentration de la population et aux diverses activités humaines notamment la construction des maisons en violation de toutes les normes urbanistiques et architecturales sur des sites réputés « non aedificandi » (plaine d'inondation, sites sensibles à l'érosion par suite d'une forte pente allant de 8 à 20 % voire même plus) entraînant des catastrophes à répétition ;

2. La partie rurale est encore recouverte de végétation et demeure à ce jour très faiblement occupée. Cependant, au fil des temps, le front forestier recule constamment en s'enfonçant de plus en plus loin dans la province de Bas - Congo par suite de l'exploitation intensive du bois pour la satisfaction des besoins de la population de Kinshasa en dendro - énergie essentiellement.

4.2.- PRINCIPES GENERAUX POUR L'AMENAGEMENT DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI

L'aménagement du bassin versant de N'Djili, en raison de sa complexité, pose de nombreux problèmes qui sont à la fois urbanistiques, sociaux, économiques et écologiques. On peut dire que le bassin versant de la rivière N'Djili tout comme la ville de Kinshasa souffre d'une crise environnementale aiguë qui exige une thérapeutique puissante et une volonté politique ferme servie par des ressources matérielles, financières et intellectuelles importantes. Néanmoins, on peut retenir les principes généraux suivants :

1. Appliquer un zonage rationnel strict : affectation détaillée des zones d'habitations, d'industrialisation, d'agriculture ou d'autres usages notamment jardins publics, parcs et espaces libres, équipements collectifs (terrains de jeux par exemple), zones vertes, établissements publics. Cette affectation des terres doit impliquer des restrictions à l'exercice du droit de propriété y compris l'interdiction de construire sur certains sites et l'expropriation pour cause d'utilité publique conformément à la loi n° 77 / 001 du 22 février 1977 sur l'expropriation pour cause d'utilité publique ;

2. Indiquer clairement sans ambiguïté le réseau existant de la voirie principale et le tracé approximatif des modifications essentielles à apporter à ce réseau et celui des nouvelles voies à créer en conformité avec les normes urbanistiques ;

3. Préserver les zones humides, les marécages et les zones d'inondation étant donné leur importance écologique, économique et hydrologique dans la maîtrise des crues : il est nécessaire de les conserver sans construction en les transformant en parcs et ceintures vertes. Elles seront reliées entre elles en réseaux d'espaces libres aux eaux des crues ce qui va réduire les dommages enregistrés au niveau de la ville ;

4. Créer préalablement des infrastructures de base essentielles avant toute occupation des sites ;

5. Mettre en place des structures de base nécessaires qui font défaut dans les zones d'auto - construction ou ZAC selon l'expression de Pain (1975);

6. Promouvoir la décentralisation de la ville en créant des pôles relais.

4.3.- DISPOSITIONS SPECIALES POUR LES ZONES SENSIBLES OCCUPEES PAR LA POPULATION

1. Urbaniser les zones sensibles déjà occupées en les viabilisant et en améliorant l'habitat ;

2. Résoudre le problème des érosions sur les sites collinaires en recourant à tous les moyens et techniques utiles notamment la stabilisation des sols, l'assainissement, la restauration du couvert végétal... ;

3. Réinstaller la population sur des zones plus sûres en vue de préserver les marécages et d'une manière générale les zones humides du bassin versant ;

4. Optimaliser l'utilisation des zones offrant des possibilités d'aménagement économique ;

5. Augmenter la densité de la population dans toutes les zones à pentes faibles (zones stables) par la rénovation ou la restructuration des zones centrales tout en limitant et en réduisant la densité humaine dans les zones collinaires avec au maximum 125 habitants par hectare pour les terrains avec pente comprise entre 4 et 8 % ;

6. Promouvoir l'extension des zones boisées ;

7. Désenclaver les zones périphériques frappées par des érosions.

4.4. CONTRAINTES A L'AMENAGEMENT DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIERE N'DJILI

A la lumière des observations faites sur le terrain, on peut reconnaître qu'il existe de nombreuses contraintes en ce qui concerne l'aménagement rationnel du bassin versant de la rivière N'Djili. Il s'agit :

1. Des contraintes naturelles

Elles sont d'ordre climatique, hydrologique et topographique. En effet, le bassin versant de la rivière N'Djili bénéficie d'un climat tropical chaud et humide dont 70 % des précipitations se produisent sous forme d'orages. Dans ce contexte, la topographie devient un écueil important surtout dans un milieu déboisé comme c'est le cas dans la partie urbaine du bassin versant de la rivière N'Djili. Les zones basses situées à une altitude inférieure ou égale à 300 m, sont confrontées à des inondations saisonnières alors que les parties hautes sont le siège d'un phénomène érosif intense qui est à la base de la destruction du site initial.

2. Contraintes sociales, politiques et morales

Quelque soient les circonstances, il faut tenir compte du facteur humain , des conditions sociales et du bien - être de la population en vue de préserver la paix sociale.

3. Contraintes matérielles et financières

Le pays traverse une crise économique et financière sans précédent. Il faut donc trouver des stratégies et des solutions qui peuvent être mises en oeuvre avec des moyens réduits.

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION, CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

CHAPITRE V: DISCUSSION, CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

CHAPITRE V: DISCUSSION, CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

5.1.- DISCUSSION

Le bassin versant est un système complexe. Selon Morin cité par Durant (1979), le système est une unité globale organisée d'interrelations entre éléments, actions ou individus. Rosnay (1975), Braillard (1977) et Maldague et al (1997) sont plus explicites. Ils définissent le système comme étant un ensemble d'éléments en interaction dynamique, constituant une totalité et organisés en fonction d'un but. Le bassin versant est très complexe par sa structure et son fonctionnement. Globalement, cette complexité est caractérisée par :

- La présence d'un grand nombre d'éléments ou de composants à interaction plus ou moins forte : Les cours d'eau ou mieux le système hydrographique, la végétation, les animaux, les hommes ainsi que les diverses activités qu'ils mènent au sein du bassin ;

- La multiplicité et l'inconstance des facteurs du milieu : précipitations, température et d'une manière générale les facteurs éco-climatiques ;

- Les impacts des activités humaines sur terrain (occupation de l'espace, aménagement du territoire...) ;

- Divers autres facteurs difficiles à mesurer qui ont pourtant un impact certain mais impossible à quantifier.

Comparé à d'autres bassins versants de la ville de Kinshasa, la complexité du bassin versant de la rivière N'Djili est davantage plus grande. Seule l'approche systémique peut permettre d'appréhender et d'analyser correctement un tel système. Ceci est du à sa spécificité qui, en plus des éléments communs que l'on observe dans d'autres bassins versants de l'écosystème urbain tropical de Kinshasa, repose entre autres sur les éléments suivants :

§ La rivière N'Djili est une rivière allogène, très longue (30 Km) avec un bassin qui comprend deux parties très différentes au point de vue morphologique et fonctionnel constituant deux sous - systèmes nettement différenciés : une partie urbaine située dans le ville de Kinshasa et une partie provinciale dans le Bas-Congo ;

§ La rivière N'Djili draine un territoire très vaste (2000 Km) dont les deux tiers se trouvent sur le territoire de la province du Bas-Congo ;

§ Les deux sous - systèmes présentent des structures et des destinées différentes : la partie appartenant à l'écosystème urbain complètement déboisée, est densément peuplée en particulier dans la ville haute (Kisenso par exemple) et occupée en règle générale par un habitat précaire érigé contrairement aux normes urbanistiques. Elle a subi et continue à subir une très forte influence humaine ;

§ Le sous - système provincial est un écosystème caractérisé par sa ruralité et n'a subi, à ce jour, qu'une pression très faible et possède encore de ce fait une certaine couverture végétale dans sa plus grande partie ;

§ Les fonctions nettement différentes de ces deux parties font que leur aménagement obéit à des logiques parfois opposées ;

§ Le bassin versant étant une unité d'aménagement, la complexité est davantage exacerbée par le fait qu'il faut impérativement maintenir une triple harmonie entre les deux parties si l'on voudrait assurer un aménagement rationnel et une gestion durable et intégrés. Il s'agit de préserver l'harmonie entre la partie urbaine et le plan général d'aménagement de la ville de Kinshasa, de sauvegarder l'harmonie de la partie provinciale du bassin versant de la rivière N'Djili avec le plan général d'aménagement de la province du Bas-Congo, en particulier, celui du District des cataractes et, enfin, de s'efforcer de faire du bassin de la rivière N'Djili un tout cohérent qui fonctionne harmonieusement et qui maintient un équilibre dynamique et harmonieux avec l'ensemble de son environnement qui est à la fois urbain et rural étant donné que le bassin de la rivière N'Djili n'est ni une île ni une structure indépendante du contexte global.

Tous ces facteurs, tangibles et intangibles, contrôlent le système en entraînant des réponses difficiles à prévoir et à analyser qui se traduisent dans le cas d'espèce par des catastrophes répétitives et très souvent dramatiques dans la partie urbaine : érosions, inondations et ensablement.

Cette entropie positive entraîne la dégradation progressive du site, la perte en vies humaines et des dégâts matériels importants selon un cycle annuel : quatre mois de répit en saison sèche où tout est calme et huit mois d'inquiétude profonde pour la population pendant la saison de pluie. L'eau (forte pluviosité et ruissellement important) est donc un facteur déterminant. C'est la conjonction de ce facteur avec des conditions de vulnérabilité (très forte pente, zones inondables, construction dans les zones réputées "non aedificandi" et à risque, la pauvreté...) qui déclenche de graves catastrophes dans la partie urbaine du bassin versant de la rivière N'Djili.

Toutes les études montrent que l'eau ou mieux, le système hydrologique, est l'élément principal d'un bassin versant par rapport auquel il se définit. Nous allons donc en premier lieu examiner ce problème en détail.

Pour Beaujeu - Garnier et Chabot (1963), le problème de l'eau est un des problèmes majeurs de l'urbanisation... Une ville peut transformer le fer ou la laine, mais l'eau est unique à la fois pour la consommation alimentaire et domestique en général et pour l'utilisation industrielle. C'est pourquoi, dans la présente étude systémique sur un bassin versant d'un écosystème urbain tropical, une très grande importance est accordée à l'eau dans tous ces aspects.

On note, en outre, une présence constante des nitrites et nitrates qui sont des indicateurs de pollution organique et bactérienne. Leur présence simultanée est le signe indubitable d'une pollution organique et bactérienne permanente dans les eaux examinées.

Les eaux de la rivière N'Djili sont troubles. Cette turbidité évolue à travers le temps. Elle passe progressivement de 16,25 UNT en moyenne en février à 35,649 UNT au mois d'avril pour descendre à 8,443 UNT en juin. Cette turbidité élevée est due à la présence d'une grande quantité des matières en suspension dans l'eau (510,591 mg / m en moyenne). Elle est très élevée en saison pluvieuse : cela traduit l'importance de la charge solide amenée par les eaux de ruissellement. Comme l'indique Luboya (1997 et 1999), elle demeure néanmoins très basse par rapport à la turbidité observée dans certaines autres rivières de Kinshasa comme la rivière Makelele (1511 UNT). Les matières en suspension proviennent des eaux usées, des déchets de toute nature, même des excrétas rejetés dans le milieu récepteur et d'énormes quantités des matériaux arrachés aux collines et aux berges du réseau hydrographique complexe du bassin versant de la rivière N'Djili par les érosions ; l'excès de turbidité de l'eau est l'indice certain d'une forte érosion en amont (Duchaufour, 1995). Selon l'OMS (1986), les particules provenant des phénomènes érosifs constituent la fraction la plus importante. Les dimensions des particules responsables de la turbidité varient de 10 mm à 0,1 mm.

Selon l'OMS (1986), la turbidité va de pair avec de nombreux indicateurs de la qualité de l'eau de boisson ou exerce une influence sur eux. La turbidité peut mettre les microorganismes à l'abri de la désinfection, stimuler la croissance bactérienne et entraîner une demande élevée en chlore. En effet, il arrive souvent que les désinfections ne détruisent pas les bactéries pathogènes et fécales présentes dans l'eau lorsque la turbidité est supérieure à 5 UNT (OMS, 1994). Ceci est très important pour les eaux de la rivière N'Djili qui servent de matières premières pour la production de l'eau potable.

Le pH évolue de février (6,803) à mai (7,148) avec un léger fléchissement au mois de mars (6,468) et une remontée en août (7,125). On observe des différences en rapport avec les saisons : 6,786 en saison des pluies et 7,090 en saison sèche. Kiyombo et al (1997) que les eaux des rivières à Kinshasa accusent une tendance à l'acidification en saison des pluies. De manière générale, nos recherches indiquent une augmentation progressive de pH jusqu'à atteindre le niveau le plus élevé en août.

La conductivité électrique permet d'évaluer rapidement et très approximativement la minéralisation globale d'une eau. Elle est directement liée à la concentration des particules ionisées (anions et cations). La conductivité moyenne observée varie de 3,933 (mars) à 154,333 min /cm2.s.

Le phosphate est constant. Il décroît du mois d'avril au mois d'août. Le taux moyen est de 0,668 mg/l. Ils proviennent essentiellement des eaux ménagères ou eaux grises et des engrais chimiques. La diminution du taux des phosphates du mois d'avril au mois d'août s'explique par la diminution des apports.

La teneur en fer est de 0,396 mg/l en moyenne. A partir d'une teneur de 0,05 mg/l de fer un goût désagréable peut être perçu. Pour Lobo et al (1995), le fer développe une turbidité rouge - brune à partir de 5 mg/l. Elle est susceptible de tâcher le linge et les accessoires de plomberies et de porter atteinte à la qualité de certains produits de l'industrie alimentaire (bière, boissons gazeuses, eaux embouteillées). La présence de fer dans les eaux naturelles peut être attribuée à la dissolution des mines acides, aux infiltrations provenant des remblais, aux égouts et aux industries pharmaceutiques (OMS, 1986).

Le Calcium est l'élément déterminant dans la dureté des eaux. Sa teneur moyenne dans l'eau de la rivière N'Djili s'élève à 22,821 mg/l.

Le dioxyde de carbone se trouve dans toutes les eaux de surface à des concentrations inférieures à 10 mg/l. La présence de CO2 et de la lumière favorise la photosynthèse des végétaux aquatiques et des algues vertes. Sa teneur varie de 12,6528 (février) à 13,850 mg/l dans la rivière N'Djili.

Au point de vue bactériologique et parasitologique, les résultats de ces travaux montrent que 100 % des échantillons d'eau examinés présentent des germes - test de contamination fécale. Ils corroborent les résultats antérieurement observés (Luboya, 1997 et 1999) sur les rivières Yolo, Makelele et N'Djili. 92 échantillons d'eau ont fait l'objet d'examens parasitologiques. Ces examens ont révélé la présence des parasites à dissémination fécale et urinaire : Anguillula intestinalis (11,11 %), Ancylostoma (1,23), Balantidium (3,70), Entamoeba (1,23), Giardia (90,12) Cercaires de Schistosoma (9,48 %), Trichiuris trichura (2,46 %) et Trichomonas (25,82 %). Cela confirme la pollution fécale des eaux de la rivière N'Djili. Les études menées par Kiabilua et al. (1999) confirment nos conclusions : en effet, ces auteurs ont trouvé le Vibrio cholerae dans les zones inondables et mares d'eau stagnantes dans certains quartiers en particulier à Limete (quartiers Ndanu, Nzadi et Mbamu). Ces parasites constituent un danger pour la santé publique. Pour l'OMS (1994), les protozoaires pathogènes, les helminthes et les organismes libres ne doivent pas être présents dans l'eau de boisson. Car, il suffit de quelques-uns de ces organismes ou même d'un seul pour provoquer une infection chez l'homme.

Ce profil bactériologique et parasitologique des eaux de la rivière N'Djili s'explique par le fait que celle - ci tout comme les autres cours d'eau du bassin versant de la rivière N'Djili et de Kinshasa en général sont devenus des voies habituelles pour l'évacuation des eaux usées, des excrétas et des déchets divers.  Pourtant, les eaux usées ont une concentration moyenne en bactéries totales de 108 (Bontoux, 1984). Saunier (1979) donne des valeurs encore plus importantes pour 100 ml d'échantillon :

§ Coliformes totaux 108

§ Coliformes fécaux 5.107

§ Streptocoques fécaux 106

§ Particules virales 103

§ Salmonelles 102

Cette charge bactériologique est encore plus élevée pour les eaux vannes où le nombre des germes test de contamination fécale peut atteindre 10 milliards par 100 ml (Rouhart, 1986).

Enfin, l'étude des variations saisonnières montre que les eaux sont plus chargées en saison humide qu'en saison sèche. Ce fait a été également constaté par divers auteurs notamment Lobo et al (1997) et Kiyombo et al (1997). La gravité de la pollution observée traduit l'importance des décharges liées elles - mêmes au degré d'urbanisation parfois sauvage dans certains sites (Kisenso, quartier Malemba et Maziba à Matete, quartier Abattoir à Masina, quartier Mbanza-Lemba et Livulu à Lemba...) associée à l'absence ou à l'insuffisance des structures d'assainissement.

La rivière N'Djili est le miroir de la santé et de l'état global du système hydrologique de l'ensemble du bassin versant. C'est pourquoi, eu égard aux résultats obtenus, les eaux de la rivière N'Djili et de ses affluents situés dans la partie urbaine du bassin versant sont excessivement polluées. Elles ne peuvent être utilisées à l'état brut que pour un nombre réduit d'usages : refroidissement et irrigation. Tout autre usage à des fins domestiques impliquant l'utilisation des eaux brutes non traitées ainsi que l'arrosage et le nettoyage des légumes doit être proscrit.

En concordance avec les recherches antérieurement menées au niveau de la rivière N'Djili (Luboya, 1997 et 1999 ; Golama et Lohaka, 1999) et sur la rivière Lukaya, un des principaux affluents de la rivière N'Djili (Konde, 1993) et Kiyombo et al (1997), les eaux de surface dans le bassin hydrologique de la rivière N'Djili sont excessivement polluées. Cette pollution est de nature biologique, organique et fécale. En fait, le bassin versant de la rivière N'Djili ne fait pas exception. A Kinshasa, les cours d'eau sont les points d'aboutissement de tous les déchets produits à travers la ville ce qui a fait dire à Luboya (1999) que les rivières à Kinshasa sont des poubelles publiques et des égouts à ciel ouvert (Photos 13 et 14). Et Golama et al (1999), Kiyombo et al (1997) et Konde (1993) abondent dans le même sens en affirmant que la population de Kinshasa utilise les cours d'eau comme exutoires pour éliminer les déchets et les excrétas humains et animaux.

La présence voisine des cours d'eau est providentielle pour les populations riveraines parce qu'elles constituent les voies habituelles pour l'évacuation de tous les déchets produits dans les parcelles. En outre, les latrines de la plupart des parcelles riveraines communiquent directement ou indirectement à l'aide d'une canalisation avec les cours d'eau où elles déversent les excrétas à l'état brut. En plus, à l'occasion des pluies, les gens débouchent certaines fosses septiques et laissent couler les matières fécales dans les caniveaux voisins ou simplement dans la rue. Le péril fécal est donc une réalité permanente. Cette situation est aggravée par la désarticulation et l'effondrement des services d'hygiène publique qui a entraîné la dégradation du niveau de l'hygiène individuelle et collective.

Malgré cette forte pollution et les risques que cela implique pour la santé publique et la vie humaine, la population utilise ces eaux à l'état brut. C'est un fait constant au niveau de certains cours d'eau du bassin de la rivière N'Djili (rivières N'Djili, Kwambila, Matete, Lukaya) pour divers usages domestiques : arrosage et nettoyage des légumes, baignades, lessive, lavage de la vaisselle, besoins culinaires voire même utilisation comme eau de boisson. En effet, l'approvisionnement en eau potable constitue un grand problème pour la grande majorité de la population urbaine de Kinshasa. Ces faits sont corroborés par les observations de Golama et Lohaka (1999) sur la rivière N'Djili et de Konde (1993) sur la rivière Lukaya.

En effet, les besoins de Kinshasa en eau potable s'élèvent à 527 500 m3 par jour alors que la Regideso ne produit que 381 900 m3 par jour soit un déficit journalier de près de 220 000 m3 (Ministère de la santé publique et al., 2000). Pour les communes raccordées au réseau de distribution de la Regideso, on observe des fournitures irrégulières très souvent tardives à des heures indues (au-delà de 22 heures avec arrêt autour de 4 heures du matin), des interruptions intempestives qui peuvent prendre parfois plusieurs jours voire des semaines...La situation est très grave pour les habitants des sites d'habitats spontanés dépourvus des réseaux de distribution d'eau et d'électricité où la plupart des ménages s'approvisionnent dans les cours d'eau et dans des sources non ou mal aménagées. Parfois, les ménagères parcourent de grandes distances pour puiser de l'eau au robinet allant très souvent au-delà de la distance de 400 m qui est généralement acceptée comme le maximum dans le cadre de la disponibilité en eau potable. Au-delà de cette distance, l'approvisionnement en eau potable devient une corvée épuisante et insupportable. L'accès à l'eau potable est donc un problème préoccupant dans l'ensemble du bassin versant de la rivière N'Djili. L'important déficit en eau potable est comblé par l'utilisation des eaux des rivières et des sources non ou mal aménagées comme l'indiquent les observations sur le terrain (Photos 23, 24 et 25). Ces faits ont été également constaté par Kiyombo et al (1996).

Photo 33: Les enfants se baignent dans la rivière N'Djili malgré la forte pollution de ces eaux.

La situation est donc préoccupante sur le plan de la santé publique surtout si l'on considère que 17,0 % des ménages ne disposent pas des latrines en République Démocratique du Congo soit respectivement 5,3 % en milieu urbain et 22,5 % en milieu rural. En outre, la plupart des ménages (63,5 % dans l'ensemble et 41,3 % dans le milieu urbain) utilisent des latrines non hygiéniques (Ministère de la Santé Publique, 1998). On sait également que 75 % des ruraux et 32 % des citadins n'ont pas accès à l'eau potable en Afrique.

Photo 34: Des femmes adultes se baignent dans les eaux polluées de la rivière N'Djili.

Photo 35: Les eaux de la rivière N'Djili permettent de combler le déficit en eau pour usage domestique: nettoyage de la vaisselle et eau de boisson.

Photo 36: Une bonne partie de la population des zones d'extension est dépourvue de raccordement de la Regideso: la population puise l'eau dans la rivière Kwambila située dans le bassin versant de la rivière N'Djili.

Photo 37: Un puit mal aménagé situé dans la vallée de la rivière N'Djili dans le lit majeur sert à la population pour l'approvisionnement en eau destinée à satisfaire les besoins domestiques.

Photo :Un puit mal aménagé situé dans dans le lit majeur de la rivière Matete utilisé par la population pour l'approvisionnement en eau destinée à satisfaire les besoins domestiques.

Les statistiques sont claires : 75 % des 49 millions des décès observés dans le monde sont dus à des dégradations de l'environnement et du mode de vie (Philogène, 1992) ; et, dans les pays en développement, 14 millions d'enfants de moins de 5 ans meurent chaque année des maladies d'origine hydrique dont 3 millions pour les maladies diarrhéiques qui affectent 900 millions des personnes dont on constate annuellement 3,3 millions des décès. Trois millions et demi des personnes sont affectées par des parasites intestinaux et 40 millions contractent des infections à trématodes (Triay-Kone, 1997). En outre, cet auteur signale qu'en Afrique, 80 millions des personnes sont exposées au choléra et 16 millions des cas de fièvre typhoïdes sont enregistrés chaque année. Entre-temps, 2,5 milliards d'hommes sur la terre souffrent chaque année des maladies liées à l'absence de l'eau ou à sa contamination ou à la mauvaise hygiène publique (OMS citée par Anonyme, 1997). Pour l'UNICEF (1991), 74 % des maladies observées en Afrique relèvent d'une cause liée directement ou indirectement à l'eau et à l'absence des systèmes d'assainissement et d'évacuation des déchets. L'OMS citée par Gunnar Lindh (1983) que 80 % de toutes les maladies connues sont en rapport avec l'eau.

En raison des conditions d'hygiènes défectueuses et dramatiques et de l'effondrement des services d'hygiène publique associés à l'absence des structures opérationnelles et des stratégies efficaces d'assainissement, on observe une recrudescence des maladies d'origine hydrique et des maladies dues à la dégradation de l'environnement. C'est ainsi qu'en 1997, les cas suivants ont été enregistrés :choléra (404 cas), poliomyélite (508 cas), fièvre typhoïde (16 584 cas), dysenterie (28 348), méningite (956 cas) et la pneumonie (33 848 cas). Le choléra sévit pratiquement à l'état endémique dans certains sites (Barumbu) et d'autres maladies sont régulièrement déclarées (Bilharziose, Amibiase, filariose et diverses verminoses. Ces maladies éclosent et fleurissent, en général, dans les milieux pauvres.

La plupart des maladies sont évitables si on sait, si on veut  les éviter (Poucel, 1960). En effet, des études menées par l'OMS (1997) citée par Gopalan et Sumeet (2000) indiquent que 90 % des maladies diarrhéiques peuvent être évitées en effectuant des interventions réalisables sur l'environnement et la contribution de l'environnement à la malaria est estimée à 90 %, aux IRA ( Infections Respiratoires Aiguës) à 60 % et au cancer à 25 %. En outre, Les auteurs précités indiquent que la réduction projetée de la morbidité due aux meilleurs systèmes Environnement et Systèmes Sanitaires en sigle E & S varie de 80 à 100 % dans le cas du choléra et de la fièvre typhoïde, de 60 à 70 % en ce qui concerne le trachome, la conjonctivite et la schistosomiase, et de 40 à 50 % pour les maladies diarrhéiques, l'ascaridiose et les infections de la peau. En améliorant l'environnement domestique de 20 % seulement, il est possible de diminuer le taux des maladies de 30 %.

Comme on le voit, l'assainissement, la mise en oeuvre d'une politique rationnelle et réaliste de protection de l'environnement et la préservation de la qualité de l'eau permettront de combattre efficacement et même, à terme, d'éradiquer beaucoup de maladies. Des milliers de vies humaines pourront être sauvés et des milliards ainsi économisés pourront être affectés à d'autres secteurs : création d'emplois, éducation, culture...

En rapport avec les effets de l'urbanisation sur l'environnement, un colloque organisé ,par l'Organisation des Nations - Unies à New York en 1970 a relevé les faits suivants : l'explosion démographique urbaine, la surcharge des équipements urbains et la pollution excessive de l'environnement, le fait que toute augmentation de la population entraîne une dégradation supplémentaire de l'environnement. Les observations menées sur le terrain confirment ces faits. On peut dire que l'environnement à Kinshasa est soumis à rude épreuve. Dans le bassin versant de la rivière N'Djili, cette situation est caractérisée par :

- Les inondations répétées et dramatiques dans le cours inférieur de la rivière N'Djili ;

- Des graves érosions dans la partie haute avec l'ensablement concomitant des parties basses : c'est le cas de Kisenso qui est profondément labouré par des érosions et de Matete dont les quartiers situés à l'interface Matete - Kisenso sont engloutis par des milliers de tonnes des sables et d'autres matériaux arrachés aux collines de Kisenso ;

- La surcharge de quelques rares équipements collectifs encore opérationnels à Matete et à Lemba ;

- L'obstruction des caniveaux et collecteurs d'eaux usées et pluviales par les sables provenant des sites érodés situés en amont et par des immondices et autres déchets.

La situation est aggravée par le manque d'entretien, la destruction régulière des infrastructures existantes et le manque des ressources pour l'acquisition des équipements modernes, adaptés et proportionnels aux problèmes à résoudre. Pain (1979) a constaté que la superficie occupée augmentait chaque année de 700 hectares à partir de 1957 et que, depuis 1960, la distribution des parcelles se faisait dans l'anarchie la plus totale sans contrôle réel des services d'urbanisme. Le tapis végétal, quant à lui, subit une destruction irrémédiable avec une dégradation progressive du site (érosion, inondation). En 1968, la forêt ne représentait plus que 1 % contre 7 % en 1958. De 1957 à 1975, les zones industrielles sont passées de 17 à 8 % et les équipements collectifs de 31 à 15 %. Pour Flouriot et al (1975), la ville de Kinshasa était bien équipée pour une population de 400 000 habitants en 1960. Quarante ans plus tard, non seulement il y a eu un manque évident d'entretien des équipements existants qui se sont dégradés au fil des ans jusqu'à disparaître complètement au niveau de certains sites, mais en plus rien n'a été fait pour construire de nouveaux équipements alors que la population a dépassé le cap de 6 millions d'habitants. Les nombreuses catastrophes naturelles observées dans le bassin versant de la rivière N'Djili sont dues à la mal gouvernance et à la mauvaise gestion de l'espace et de l'environnement. En saison des pluies, les habitants des zones sensibles et à risques exposées aux catastrophes (érosions, inondations) sont en permanence dans l'inquiétude soit de voir leurs biens et leurs maisons disparaître emportés par les flots des eaux en furie ou engloutis dans des profonds ravins soit tout simplement de perdre leur vie. Dans ces conditions, ce n'est pas seulement la qualité de la vie mais la vie elle-même qui est compromise.

Les catastrophes sont la conjonction de deux éléments, l'aléa et les conditions de vulnérabilité. Dans le bassin versant de la rivière N'Djili et de manière générale à Kinshasa, les catastrophes observées reconnaissent les conditions de vulnérabilité suivantes :

- L'occupation illégale et anarchique des sites avec très souvent la complicité des agents du Ministère ayant les Affaires foncières dans ses attributions et des chefs coutumiers qui vendent les terres en violation flagrante des dispositions légales en la matière et plus particulièrement celles des dispositions pertinentes de la loi n° 80-008 du 18 juillet 1980 modifiant et complétant la loi n° 73-021 du 20 juillet 1973 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés appelée couramment « Loi foncière » ;

- La non viabilisation préalable des sites avant leur occupation effective ;

- L'inexistence, le sous-dimensionnement et/ou la destruction des infrastructures de base essentielles et en particulier, des égouts, des caniveaux et collecteurs destinés à l'évacuation des eaux usées et pluviales ;

- Les tracés des routes (rues et avenues) perpendiculaires aux courbes de niveau dans la partie collinaire ;

- L'occupation illégale et irréfléchie des sites sensibles réputés « non aedificandi » (zones inondables et sites collinaires à forte pente de 8 à 20 % voire plus) au mépris des normes urbanistiques et en violation des textes légaux et réglementaires notamment le décret du 20 juin 1957 sur l'urbanisme et des textes subséquents comme l'arrêté ministériel n° 60 / CAB / 017 / TP du 20 avril 1972 portant interdiction de construire dans les zones non loties et non aménagées de la ville de Kinshasa ;

- Le non-respect de la loi et l'absence d'un plan d'aménagement rationnel et de stricte application.

A la lumière des observations effectuées sur le terrain, on doit admettre que l'observation suivante faite par Pain (1972) demeure d'actualité : « à Kinshasa, on construit sur des collecteurs ou des conduites d'eau et sous les câbles électriques à haute tension, sur des versants abrupts et fragiles des collines ou dans les espaces verts, en bordure des rues, des voies ferrées, des rivières et des cimetières. Des quartiers naissent spontanément partout où l'accès est plus ou moins possible ». Cela traduit très bien la situation qui prévaut actuellement dans le bassin versant de la rivière N'Djili.

Sur le plan institutionnel, on observe sur le terrain une absence de collaboration et, dans certains cas, l'existence d'un antagonisme latent entre les divers services chargés de la gestion des terres en l'occurrence ceux des Affaires foncières et de l'urbanisme qui relèvent de deux ministères différents. Les premiers créent des lotissements et distribuent des terres sans requérir au préalable les avis urbanistiques indispensables tandis que les seconds délivrent parfois des avis favorables sans tenir compte de la nature des terrains et du degré de compatibilité entre ceux - ci et l'affectation. Ce désordre est bien entendu favorisé par l'absence d'un plan d'aménagement opérationnel.

La poursuite de l'urbanisation s'effectue par morceau au hasard des circonstances sans un plan d'aménagement confectionné selon les règles de l'art.

En dehors du plan de 1950, tous les autres plans qui ont suivi ont échoué : Plan régional (1967), Schéma Directeur d'Aménagement Urbain (1975), Projet de Développement Urbain (1985) Dans tous les cas, les causes de cet échec sont les mêmes : impossibilité de maîtriser la croissance de la population et de l'espace construit, l'absence d'une volonté politique nettement affirmée, le manque des ressources appropriées, la pauvreté. A cela, il convient d'ajouter les remous de la démocratisation pour le PDU. En effet, dans les quartiers spontanés, la population vit dans des logements insalubres, sur un site non viabilisé dépourvu des infrastructures de base essentielles, parfois éloigné des lieux habituels de travail et difficile d'accès. La ville poursuit ainsi son développement de manière chaotique comme un cancer. Comme on le constate,  l'urbanisme, entendu comme « une organisation consciente de l'espace d'une ville ou mieux l'exploitation rationnelle et systématique d'un site géographique visant à agencer les ouvrages de toute nature pour organiser et développer de façon commode la vie des habitants » (Aurélie, 1970), n'est pas appliqué à Kinshasa.

Or, la protection et la gestion durable des bassins versants passent impérativement par leur aménagement. Pour un aménagement rationnel du territoire, il convient de retenir que le bassin versant constitue une unité d'aménagement (Maldague et al., 1997). Selon Maldague (2001), les plans d'aménagement des bassins versants doivent s'intégrer dans les programmes généraux de mise en valeur de préférence à long terme. Le haut bassin est une zone de protection (domaine forestier de protection) voire une zone critique. Le bassin versant de la rivière N'Djili a l'avantage de présenter deux parties à destinée différentes : urbaine et rurale. Son aménagement rationnel doit respecter les principes suivants :

1. Maintenir l'équilibre naturel dans le haut bassin en préservant le couvert forestier, en assurant le reboisement et en privilégiant les activités d'agroforesterie par rapport à d'autres types d'activités. Il suffit pour ce faire de respecter le caractère rural de cette partie et d'intensifier le reboisement ;

2. De protéger les zones humides et éviter d'y ériger des habitations tout en encourageant l'organisation des activités écologiquement viables ;

3. La protection des pentes et des talus par une politique de gestion rationnelle des terres, de respect des normes urbanistiques dans l'habitat et de viabilisation préalable des sites avant toute occupation 

5.2. CONCLUSION

Le bassin versant de la rivière N'Djili est un système complexe comprenant deux parties distinctes : la partie rurale ou provinciale située dans la province du Bas-Congo possèdant encore une certaine couverture végétale naturelle et le sous -système urbain à Kinshasa presque totalement déboisé qui continue à subir une pression anthropique très forte due à l'occupation systématique de tous les espaces disponibles. On observe dans cette zone une situation caractérisée par la promiscuité l'enclavement les logements précaires l'absence déquipements collectifs et d'infrastructures de base essentiels et la dégradation contine de lenvironnement que rien ne semble freiner. L'ensemble de ces facteurs associés à la pauvreté extrême et aux contraintes éco-climatiques créent un environnement extrêmement vunérables vis-à-vis des aléas naturels.

L'approche systémique s'est révélée indispensable pour l'étude d un systeme aussi complexe. Pour une meilleure efficacité elle a été enrichie par l'emploi des méthodes spécifiques appropriées notamment l'étude documentaire l'analyse des échantillons d'eau au laboratoire au point de vue physico-chimique bactériologique et parasitologique les observations directes sur le terrain soutenus par de nombreuses visites de prospection sur l'ensemble de la partie urbaine du bassin versant et enfin l'élaboration de la cartographie numérique participative qui est l'expression graphique du zonage et de l'application de la méthode systémique.

L'analyse des échantillons d'eau de la rivière N'Djili a été effectuée conformément aux méthodes utilisées au laboratoire de l'Ecole de Santé Publique de l'Université de Kinshasa (Kiyombo 1996) telles que préconisées par divers auteurs (Rodier 1982; HACH, 1983 et Bontoux, 1984). Les résultats obtenus indiquent une pollution de nature biologique, organique et fécale. Ils confirment les résultats des recherches menées antérieurement par Luboya (1997 et 1999), et Golama et Lohaka (1999). D'autres chercheurs travaillant sur la rivière Lukaya, un affluent important de la rivière N'Djili, ont abouti aux mêmes conclusions (Konde, 1993 et Kiyombo et al., 1996).

Les observations directes réalisées sur le terrain au cours de nombreuses visites de prospection portant sur l'ensemble du bassin versant ont permis de recueillir beaucoup de données de terrain à partir des quelles des cartes géographiques spécifiques ont été réalisées grâce aux méthodes et tecniques de cartographie classique et de cartographie numérique participative. La carte numérique numérique donne les indications suivantes:

1. L'ensemble des éléments appartenant au sous-système urbain du bassin versant de la rivière N'Djili notamment les nombreux cours d'eau et l'habitat (communes et quartiers);

2. Les diverses dégradations de l'environnement et leurs localisations précises;

3. Les zonesq à risques des catastrophes naturelles.

La représentation graphique des données a permis d'établir de façon indubitable les liens existant entre les divers types de dégradations du site, les mauvaises conditions de l'environnement et la pollution des eaux et de mettre en évidence l'extrême complexité de la situation.

A la lumière des résultats obtenus, on peut dire que la partie urbaine du bassin versant de la rivière N'Djili est confrontée à une crise écologique et environnementale d'origine anthropique particulièrement aiguë qui s'est installée de manière permanente. Il en est de même de Kinshasa, citée par Giacoutino (1977) parmi les villes tropicales « champignons ». Le bassin de la N'Djili subit la loi inexorable de l'entropie et se trouve en dégradation préoccupante et constante par suite des actions humaines. Dans les zones d'extension appelées également ZAC ou Zones d'auto construction par Pain (1975), la population, très pauvre, vit dans des conditions humainement inacceptables. Elle est victime d'une violation massive des droits humains fondamentaux dans les domaines social, environnemental et du développement. C'est donc un site à haut risque qui met en péril la santé et la vie et ne permet pas l'épanouissement complet et le bien-être des hommes. Les effets des actions humaines sur le bassin versant de la rivière N'Djili sont extrêmement graves.

Ainsi, l'audit environnemental dans le bassin versant de la rivière N'Djili présente un tableau dramatique et très sombre caractérisé par :

1. Une pollution excessive des eaux de surface de nature biologique, organique et fécale  associée dans la partie terminale de la rivière N'Djili à une pollution industrielle localisée surtout au niveau des quartiers Ndanu et Kingabwa dans la commune de Limete;

2. Un approvisionnement en eau potable très déficient qui conduit la population à s'approvisionner dans les rivières et les sources non ou mal aménagées ;

3. L'absence de gestion rationnelle des déchets : d'où l'émergence de nombreux dépotoirs sauvages dans des lieux non appropriés notamment les rues, les marchés, les écoles, les croisements des rues et avenues et transformation des rivières en poubelles publiques et égouts à ciel ouvert .

4. La recrudescence et exacerbation des maladies vectorielles (malaria et trypanosomiase) et celles d'origine hydrique et réveil des maladies jadis éradiquées ou en sommeil ;

5. La détérioration de la qualité de la vie due à la pauvreté absolue des populations provoque une grave polarisation sociale : concentration des pauvres et des autres couches sociales défavorisées, exclus de la vie de la cité,  dans les zones marginales. La pauvreté extrême dans laquelle vit la grande majorité de la population dans le bassin versant de la rivière N'Djili constitue un facteur important de vulnérabilité. Comme l'indique Wilches - chaux (1985), la vulnérabilité aux catastrophes est liée à la pauvreté et le pauvre est à la fois agent et victime des dégradations de l'environnement (Banque Mondiale, 1992)

6. Une crise aiguë de logement due à de grandes distorsions entre d'une part une croissance démographique explosive, l'extension incontrôlée de l'espace bâti et d'autre part, la pauvreté absolue dans laquelle se débat la majorité de la population, le taux exorbitant du loyer, le coût important de la construction ;

7. L'occupation systématique de tout espace disponible par des constructions pour les logements ;

8. La destruction systématique de la forêt et de toute végétation ;

9. L'Intensification de la consommation de l'espace, sans planification préalable, et de l'utilisation des terres aux fins de construction entraînant l'occupation anarchique des zones marginales et à risque (zones inondables et zones collinaires à forte pente) sur un terrain sablo - argileux  et fragile;

10. Des érosions spectaculaires dans les zones collinaires à forte pente : à cet égard, la commune de Kisenso, siège d'une activité érosive intense, présente près de 39 érosions majeures dont vingt-et-un, spécialement étudiée, ont entraîné la perte d'environ 9 097 635,3 tonnes des matériaux du sol arrachés aux collines et emportées vers le bas-fonds par les eaux de ruissellement. Les érosions  constituent le plus grave problème mésologique de l'Afrique et spécialement pour ce site (Kabala, 1994);

11. De graves inondations observées régulièrement dans les zones basses en saison des pluies. Les quartiers suivants sont chaque année affligés par cette calamité : Nzadi, Kingabwa et Ndanu (commune de Limete), Malemba et Maziba (commune de Matete), Dingi-Dingi, Nsola et Kisenso-Gare (commune de Kisenso), Lemba-Imbu (commune de Mont-Ngafula) et quartier Abattoir (commune de Masina) ;

12. L'ensablement et inondations dans les quartiers situés à l'interface Kisenso-Matete notamment les quartiers Totaka, Lubefu, Vivi, Dondo et Général Basuki dans la commune de Matete : près de 1 684 278,5 tonnes de sables provenant des quartiers Révolution, Gomba et Regideso (commune de Kisenso) s'y sont déjà déversés entraînant d'importants dégâts matériels, l'ensevelissement des maisons et des pertes en vies humaines ;

13. La diminution de débit, envasement, exhaussement et étalement des lits des rivières par suite d'une charge solide importante provenant des matériaux arrachés aux collines par les érosions et des divers déchets déversés dans les cours d'eau ou amenés par le ruissellement entraînant l'augmentation des pointes de crues et l'accroissement des risques d'inondations.

14. Sur le plan juridique, comme l'ont constaté Caponera (1985) et Conac et al (1985) dans le domaine de la gestion des eaux, les lois et règlements sont promulgués pour répondre à des situations de fait sans préoccupation pour les intérêts globaux et les besoins futurs du pays. Il s'agit d'un ensemble des décisions hétérogènes dans divers domaines, agricoles, industriel, domestique, et énergétique prises de manière ponctuelle. Il n'y a pas d'harmonisation entre les projets à finalités différentes ni une bonne coordination entre les autorités différentes chargées de les préparer et les exécuter. Les observations de ces auteurs demeurent valables en matière d'environnement en général et d'aménagement dans notre pays. L'absence d'un plan d'aménagement opérationnel complique davantage la situation et ne permet pas une gestion rationnelle et durable du bassin versant de la rivière N'Djili.

Cette situation trouve son origine dans l'absence de gestion rationnelle de l'espace aggravé par la pauvreté absolue de la population et l'inexistence d'un plan d'aménagement intégré, le non-respect et la violation systématique de la législation et des textes réglementaires en matières foncières et urbanistiques. Dans ces conditions, on peut donc dire que ce n'est pas seulement « la qualité de la vie » mais c'est « la vie » elle - même qui est compromise

En fait, comme le constatent Barre et Theys (1985), ce sont les titulaires des bas revenus qui sont affectés par la mauvaise qualité de l'environnement. En effet, les catégories sociales les plus défavorisées cumulent des conditions pénibles de travail, des logements exigus, bruyants et sans confort, la proximité des voies rapides et des zones industrielles, des distances habitat - travail importantes, un manque total d'équipements collectifs notamment l'absence de terrains de jeux, d'espaces verts...Au niveau du bassin versant de la rivière N'Djili, la demande sociale en environnement de qualité se traduit par la recherche des logements salubres, spacieux, calmes et sûrs ; la sécurisation de l'habitat contre les catastrophes naturelles, la création des espaces verts de proximité, des sites et des plans d'eau de loisirs, l'amélioration des conditions de travail et la création d'emplois rémunérés pour lutter contre le chômage, la sécurité alimentaire pour tous et un approvisionnement suffisant en eau potable ainsi que la lutte contre la pauvreté.

Sur le terrain, de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) nationales et internationales s'efforcent d'atténuer et de combattre les effets néfastes des catastrophes naturelles par des interventions humanitaires sous forme de secours d'urgence chaque fois qu'une catastrophe se produit (assistance en nourriture, médicaments, eau potable et en divers non vivres). Cependant, ces interventions tout en étant utiles et louables demeurent néanmoins inefficaces et sans impacts réels sur le terrain en raison de leur caractère purement sectoriel ne prenant en considération que les dimensions relatives à l'alimentation et à la santé sans tenir compte des questions liées à l'aménagement du territoire et au bien-être complet des populations victimes. Elles se caractérisent, en outre, par la dispersion des efforts, le manque de coordination et de planification et l'absence d'une vision globale à moyen et long terme.

La population prend progressivement conscience de la dangerosité de la situation et se mobilise pour lutter contre ces dégradations de l'environnement et les calamités qui en résultent en créant des associations, des syndicats d'initiatives et parfois des regroupements momentanés. Mais sans moyens conséquents ni expertise éprouvée dans un domaine aussi complexe, leurs actions revêtent un caractère dérisoire. L'Etat doit créer des conditions pour la jouissance pleine et entière de tous les droits humains fondamentaux: seul l'Etat peut mobiliser des ressources matérielles, financières et humaines suffisantes pour assurer l'amélioration des conditions de vie, la réhabilitation et l'amélioration de la qualité de l'environnement global ainsi que l'assainissement du milieu. Des efforts énergiques et planifiés sur le court, moyen et long terme avec la participation consciente et active de la population sont indispensables pour l'édification d'un environnement de qualité pouvant répondre aux besoins essentiels des hommes et capables de favoriser l'épanouissement des individus et des collectivités ainsi que l'harmonie entre les groupes sociaux (Maldague et al, 1997).

Pour assurer à tous une meilleure qualité de la vie, les droits à jouir d'une meilleure prise en charge des catastrophes par la collectivité avec l'aide de la communauté internationale, les droits à un environnement sain et au développement doivent être garantis pour tous sans discrimination. Selon la Commission des droits de l'Homme des Nations - Unies citée par Vichninc (1981), le droit au développement comprend « le droit à la vie, le droit à un niveau minimal d'alimentation, d'habillement, de logement et des soins médicaux, le droit à un minimum de sécurité et à l'inviolabilité de la personne, le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion et le droit à la participation, condition essentielle à la jouissance de tous les autres droits. Il faut un développement qui respecte l'Homme et sa culture et qui vise la satisfaction de ses besoins essentiels. De plus, le droit à un environnement sain est un élément important de la qualité de la vie. En effet, comme le disent Kabala et Maldague (1993), il n'y a pas de développement humain et durable sans environnement de qualité. En République Démocratique du Congo, on croit à tort que les Droits de l'Homme sont liés uniquement aux libertés civiles et politiques ; on ne pense généralement pas aux autres Droits notamment au Droit à un environnement sain et au droit au développement.

En effet, le développement est un processus par lequel les individus et les sociétés se dotent de la capacité de satisfaire leurs propres besoins et d'améliorer leur qualité de vie (Durning, 1989); d'autres estiment que c'est la modification de la biosphère et l'emploi des ressources humaines, financières, vivantes et non vivantes, pour satisfaire aux besoins des hommes et améliorer la qualité de leur vie (UICN, 1980). Pour la Banque mondiale (1992), « qui dit développement, dit forcément amélioration des conditions de vie des populations ». Dans tous les cas, deux éléments principaux doivent être retenus : la satisfaction des besoins essentiels des hommes et l'amélioration de la qualité de la vie. Un tel développement doit être compatible et en équilibre avec les exigences d'un environnement écologiquement sain pour être durable et être réellement bénéfique pour l'homme. La République Démocratique du Congo doit s'orienter vers une société plus humaine où l'homme, jouissant de tous ses droits fondamentaux, trouve toutes les conditions propices à son développement et à son bien - être ainsi qu'à ceux de sa famille. Tels sont les défis à relever pour un aménagement rationnel et l'amélioration de la qualité de vie des populations dans le bassin versant de la rivière N'Djili.

5.3.- RECOMMANDATIONS

La prospective consiste à fonder l'action présente sur une analyse et une évaluation des problèmes à venir (Barre et Thys, 1985). L'environnement et l'aménagement du territoire sont des domaines, par excellence, où la prospective revêt une importance capitale. Lorsqu'il y a une évolution irréversible ou quand la santé publique est en jeu, la rationalité et l'efficacité passent par la prévention et l'anticipation. C'est d'ailleurs suivant la même logique que sont réalisées les études d'impacts environnementaux. C'est pourquoi, pour assurer la préservation de l'environnement et améliorer la qualité de la vie et même préserver la vie humaine dans le bassin versant de la rivière N'Djili, la démarche doit être à la fois préventive, systématique, transsectorielle et basée sur les principes de la systémique. Ainsi, nous recommandons les mesures suivantes pour résoudre de manière globale et durable les problèmes qui s'y posent :

1.- DANS LE DOMAINE DE L'AMÉNAGEMENT 

1. Créer un organisme permanent et interministériel placé sous l'autorité du Parlement ou de la Présidence de la République, doté de la personnalité civile et chargé de la planification et de l'aménagement ainsi que de la coordination, de l'application et du suivi de la mise en oeuvre des plans d'aménagement à tous les niveaux après leur adoption et promulgation par l'autorité compétente conformément à la loi ;

2. Elaborer, planifier et mettre en oeuvre une politique rationnelle d'habitat social au profit du grand nombre ;

3. Elaborer et mettre en oeuvre un plan global d'aménagement de la ville de Kinshasa et de la province du Bas - Congo avec référence particulière au bassin versant de la rivière N'Djili dont l'unité et l'harmonie doivent être sauvegardées en tenant compte de ses caractéristiques spécifiques ;

4. Maîtriser le phénomène d'urbanisation spontanée par l'élaboration et la mise en oeuvre d'une politique rationnelle de l'habitat et de l'emploi, l'application sans faille de la loi dans les domaines fonciers et urbanistiques, le respect strict du plan d'aménagement à élaborer et la lutte contre la pauvreté ;

5. Urbaniser toutes les zones d'extension récente et ancienne avec la mise en place d'infrastructures de base nécessaires ;

6. Réglementer l'occupation des sols en mettant en place un système judicieux des zonages qui indique clairement et sans ambiguïté les zones à usage résidentiel, à usage industriel, les zones humides et les zones à risques interdites à la construction.

2.- DANS LE DOMAINE DE LA GESTION DES CATASTROPHES DU TERRITOIRE

1. Evaluer les risques et établir des cartes de risques indiquant les zones à haut risque et des zones à faible risque ;

2. Maîtriser les crues et assurer la protection contre les inondations : prévoir des ouvrages de génie civil (barrage, bassin de rétention ou d'infiltration, canaux de dérivation, digues...) Cependant, il convient de reconnaître que ces ouvrages ne peuvent éliminer ni les crues ni les inondations mais sont utiles dans la mesure où ils contribuent à réduire l'impact de ces types des catastrophes ;

3. Imposer des techniques de construction anti -inondation (habitat sur pilotis, digues, portails étanches, murs solides...) pour réduire les risques et l'ampleur des dégâts ;

4. Reconvertir, rénover et remodeler les anciennes et nouvelles cités en vue d'améliorer les infrastructures, les adapter à une population plus importante et augmenter leur capacité d'accueil de façon à diminuer la densité de la population résidant dans les zones à risque ;

5. Elaborer et mettre en oeuvre un plan d'action dynamique et des stratégies appropriées pour la gestion des catastrophes survenues ou susceptibles de survenir dans la ville de Kinshasa avec référence particulière au bassin versant de la rivière N'Djili ;

6. Reboiser les sites sensibles et les surfaces à forte pente pour prévenir les érosions avant l'occupation effective des sites ;

7. Pour que la population puisse réellement jouir du droit à un environnement sain et d'une meilleure prise en charge des catastrophes, le gouvernement doit mettre en place le Conseil de Protection Civile pour coordonner tous les efforts en vue de lutter efficacement contre les catastrophes naturelles en application du décret n° 0025 du 11 septembre 1996 portant création du Conseil de Protection Civil pris en exécution de l'une des recommandations de l'Atelier National sur la prévention et la gestion des catastrophes qui s'est tenue à Goma du 20 au 23 mai 1996.

3.- DANS LES DOMAINES DE L'ÉDUCATION, DE LA FORMATION ET DE LA PARTICIPATION

1. Assurer l'éducation mésologique de l'ensemble de la population à tous les niveaux : préscolaires, scolaires, académique et extrascolaire par tous les moyens qu'offrent les sciences de communication moderne (la radiodiffusion, la télévision, la presse écrite...) ;

2. Faire participer largement la population aux actions de protection de l'environnement en encourageant les ONG présentes sur le terrain et en particulier les syndicats d'initiatives qui naissent dans les différents quartiers et qui permettent ainsi à la population de se prendre en charge ;

3. Faire participer les jeunes et les femmes à toutes les actions de développement, de protection de l'environnement et de gestion des catastrophes. En effet, comme le reconnaît le principe 20 de la déclaration de Rio (1992), « les femmes ont un rôle vital à jouer et leur participation est essentielle pour la réalisation d'un développement durable » (Kiss et Shelton ; 1995).

4.- DANS LE DOMAINE ÉCOLOGIQUE ET ENVIRONNEMENTAL

1. Préserver les zones humides en raison de leur importance écologique: régulation des ressources en eau, productions biologiques et autoépuration des eaux (Lévêque,1996) ; en effet, les marais et marécages peuvent épurer les eaux polluées à tous les points de vue chimique, physique et bactériologique (Radoux, 1996) ;

2. Conserver sans construction les zones basses du bassin versant en les transformant en parcs et ceintures vertes ; reliées entre elles, ces zones constitueront un réseau d'espaces libres ouverts aux eaux des crues avec des dommages réduits pour la ville (Gunnar Lindh, 1983).

3. Créer les institutions suivantes prévues par la Conférence Nationale Souveraine pour une meilleure gestion et une surveillance continue de notre environnement national : Conseil National de Surveillance continue de l'Environnement pour le développement, le Fonds National de l'environnement et la Biodiversité (F.N.E.) et le Centre National d'Expertise et de Recherche en Environnement (C.N.R.E.);

4. Introduire la bonne gouvernance comme mode de gestion de la cité et assurer une gestion environnementale responsable qui tient compte de l'ensemble des paramètres dans le cadre des principes systémiques.

5.- DANS LES DOMAINES DE L'EAU POTABLE ET DE L'ASSAINISSEMENT

1. Améliorer la desserte en eau potable, assurer l'adduction de l'eau potable dans tous les quartiers, organiser et renforcer la surveillance continue de la qualité de l'eau potable produite par la Regideso étant donné la variété et la diversité des sources de pollution existant au sein du bassin versant de la rivière N'Djili ;

2. Assurer la gestion rationnelle des déchets solides et liquides en créant des décharges contrôlées et des stations de traitement et d'épuration des eaux usées urbaines ;

3. Rendre obligatoire le traitement préalable des effluents industriels avant leur rejet dans le milieu récepteur ;

4. Assurer le débouchage et la réparation des égouts et caniveaux ainsi que la construction de nouvelles voies d'évacuation des eaux usées et pluviales et le curage des rivières afin d'augmenter leur capacité de drainage de celles - ci.

6.- DANS LE DOMAINE DE LA LÉGISLATION 

1. Elaborer et promulguer des lois qui garantissent la préservation de l'environnement et une gestion rationnelle et globale des catastrophes ;

2. Mettre en place des mécanismes juridiques permettant à la population de jouir effectivement de tous les droits fondamentaux de l'Homme tels que définis par la déclaration universelle des droits de l'homme et en particulier des droits au développement et à l'environnement ;

3. Rendre obligatoire la procédure d'Etude des Impacts Environnementaux (E.I.E.) avant la réalisation de n'importe quel type des projets sur le terrain;

4. Elaborer et mettre en oeuvre un code de l'environnement pouvant permettre une gestion durable des abondantes ressources naturelles dont dispose la République Démocratique du Congo ;

5. A l'instar des autres provinces du pays, impliquer le Gouverneur de la ville de Kinshasa dans la gestion foncière en lui reconnaissant un pouvoir réel dans ce domaine par la modification de l'alinéa 3 de l'article 183 de la loi n° 80-008 du 18 juillet 1980 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés ;

6. Le Ministère des Droits humains doit se préoccuper davantage des Droits dits de la troisième génération en l'occurrence le Droit à un Environnement sain et le droit au développement Il doit cesser d'être uniquement un Ministère des Droits civils et politiques pour devenir un Ministère des Droits humains dans leur intégralité.

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ANNEXES

* 1 Le CALI est actuellement devenu la Coopérative des Maraîchers de Lemba Imbu en sigle COOPMALI

* 2 Les lignes de partage des eaux doivent être nettement déterminées pour bien circonscrire le bassin versant.

* 3 Le Pool Malebo est pratiquement un lac fluvial long de 30 Km, large de 25 Km présentant une profondeur de 5 - 14 m au niveau de l'embouchure de la rivière N'Djili.

* 4 Non aedificandi est une expression latine qui signifie " non constructible".

* 5 MUSEME Clarisse, citant les sources du Ministère des travaux publics et aménagement du territoire dans l'article intitulé " BISHIKWABO a comptabilisé près de 300 érosions pour l'ensemble de la Ville de Kinshasa, Le SOFT, n° 739 du jeudi 9 avril 1998.

* 6 ANONYME, La maîtrise de l'eau en Afrique, Africa, , Paris, n° 168, janvier 1985, pp 81 - 86

* 7 MUSEME Clarisse, Le haut Katanga est sous forte menace de lèpre, Le SOFT, n° 712 du mardi 20 janvier 1998.






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