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Etude de l'efficience des marchés financiers. Applications au Tunindex 20

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par Firas Baccar
Institut des hautes études commerciales de Carthage - Master finance d'entreprises et des marchés 2012
  

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Conclusion 

L'objectif de ce chapitre étant de déterminer le portefeuille le plus efficient possible, nous avons donc tracé la frontière efficiente à travers les rendements mensuels et les niveaux de risques qui y correspondent. Pour cela nous avons eu recours à l'approche moderne développée par Markowitz, qui définit le processus de sélection des titres qui constituent le portefeuille efficient avec un maximum de rendement et un minimum de risque.

Nous avons tout d'abord commencé par une étude descriptive des séries de données utilisées et ce afin de vérifier l'hypothèse de normalité qui a été rejetée selon les différents tests effectués, et qui a donc affirmé le comportement non gaussien des séries qui oscillent d'une manière aléatoire autour d'une moyenne. Puis nous avons testé l'hypothèse de la stationnarité à travers le test de Dickey-Fuller augmenté (ADF), qui a affirmé le caractère stochastique des séries de rendements.

Notre portefeuille a été choisi sur la base du meilleur rapport entre le rendement et le risque des autres portefeuilles, il est constitué de 7 titres qui sont Amen Bank, BT, BIAT, TL, Monoprix, SFBT, STAR. La plupart de ces titres appartiennent au secteur financier, ce qui explique le degré de corrélation qui existe entre les titres et qui n'a fait qu'augmenter la volatilité des rendements. Le portefeuille efficient dégagé présente un rendement de 20.3% contre un risque de 14.7%, une rentabilité jugée assez élevée grâce à la présence de titres parmi les plus rentables sur le marché tels que Monoprix, Amen Bank, et BT.

Dans une partie ultérieure, nous avons essayé de tester le pouvoir prédictif de Markowitz et ce en faisant comme ci on allait investir le portefeuille déjà déterminé sur tout le premier semestre de 2012 et de comparer son rendement avec celui qu'on a espéré à partir des données historiques. Nous avons constaté que le rendement du portefeuille qui est égal à 15.99% a dépassé le rendement espéré qui est de 9.6% et ce, suite l'importance de la volatilité du portefeuille qui a eu un effet amplificateur. Cet effet aurait pu influencer négativement la rentabilité du portefeuille si la plupart des cours auraient connu une détérioration.

CONCLUSION GENERALE

La théorie de l'efficience des marchés efficients, stipule qu'un marché est efficient si les prix des actifs reflètent correctement toutes les informations disponibles et si aucun investisseur sur le marché ne peut utiliser, de façon systématique, une information nouvelle pour battre le marché.

L'efficience nécessite la validation d'un certain nombre de conditions pour être vérifiée. Or en réalité ces conditions ne sont pas toujours réunies. En effet, depuis la création des marchés boursiers, il a été prouvé que ces derniers suivaient un rythme stochastique appelé marche aléatoire vu qu'ils connaissent une alternance de phases d'euphorie et de dépression, et dans le cas de marché inefficient il est plus profitable d'exploiter les inefficiences pour espérer dégager un profit.

Nous avons donc présenté l'approche théorique de l'efficience appuyée par le test de l'efficience sous sa forme faible, appliqué sur notre échantillon qui est le Tunindex 20 sur la période (2007-2011).

De ce fait nous avons appliqué le test d'autocorrélation sur les séries de rendements mensuels dans différents ordres, qui a révélé l'inefficience du Tunindex 20 suite à la significativité des autocorrélations des séries. Ce résultat a été appuyé par un autre test d'autocorrélation de premier ordre des rentabilités des différents titres de l'indice ainsi qu'un autre test d'autocrrélation de l'indice par fraction d'année. Toutefois, l'inefficience de l'indice que nous avons dégagée suite aux tests, a été remise en cause vu que nous avons obtenu des autocorrélations non significativement différents de 0 ce qui nous laisse conclure que l'inefficience totale de l'indice ne peut être confirmée.

Bien que la théorie moderne de portefeuille développée par Markowitz au cours des années 50 se base essentiellement sur des marchés efficients, et que nous avons conclu suite au test d'autocorrélation que l'indice est partiellement inefficient, nous avons eu recours à cette théorie afin de construire un portefeuille efficient à partir des actifs qui composent le Tunindex 20. Cette théorie trouve son intérêt lorsque les marchés sont partiellement inefficients dans la mesure où il est possible d'exploiter les inefficiences.

Pour ce faire, nous avons commencé par une étude de la normalité des rendements boursiers car l'hypothèse a été rejetée par la plupart des travaux antérieurs, puis nous avons enchainé avec une étude de la stationnarité afin de traiter les caractéristiques stochastiques des séries de rendements. Cette étude a montré que les séries de rendements rejettent l'hypothèse de la normalité. Elles présentent un comportement non gaussien, donc en d'autre terme les séries oscillent d'une manière aléatoire autour d'une moyenne. Quant à l'hypothèse de la stationnarité, elle est vérifiée pour toutes les valeurs grâce au test de Dickey-Fuller augmenté (ADF).

Selon la théorie de Markowitz, le risque d'un portefeuille peut être mesuré par la variance de sa rentabilité. Ce risque peut être réduit par une combinaison appropriée de nombreux actifs.

Les travaux de Markowitz ont modifié la façon de concevoir les problèmes financiers, ils montrent, que l'intérêt d'investir dans un titre ne doit pas être évalué séparément mais dans le cadre d'un portefeuille constitué d'un ensemble d'actifs par l'investisseur.

Nous avons donc construit la frontière efficiente en fixant chaque fois des niveaux de rendements donnés en vue de minimiser la variance. En effet tous les portefeuilles situés sur cette frontière sont optimaux et nous avons pu extraire le portefeuille le plus efficient possible en détectant le meilleur rapport entre le rendement et le risque.

La composition du portefeuille efficient a ensuite été déterminée, en utilisant un module d'optimisation qui est le solveur de Microsoft Excel. Le portefeuille dégagé est composé de 7 titres qui sont : AMEN BANK, BT, SFBT, MONOPRIX, STAR, TL, BIAT. Ces titres qui composent le portefeuille ont des pondérations différentes, dont la majorité est détenue par le titre Monoprix avec plus de 40% du total.

Le portefeuille déterminé a dégagé une rentabilité de 20.3% contre un risque de 14.7%. Cette rentabilité est jugée comme assez élevée en raison de la composition du portefeuille à hauteur de 80% par des titres très rentables à savoir Monoprix, BT et Amen Bank.

Quant au risque du portefeuille, il est considéré comme assez élevé malgré des corrélations qui tendent vers 0, quoique leur positivité augmente la volatilité du portefeuille par rapport à la volatilité individuelle des actifs. Ceci constitue un effet amplificateur de risque. Cette corrélation est sans doute due à la relation sectorielle qui existe entre les titres du portefeuille composé de 3 banques, une société de leasing et une autre d'assurance. Par ailleurs, le portefeuille présente un béta proche de 1 ceci veut dire que le portefeuille évolue dans le même sens que l'indice Tunindex 20.

Après avoir déterminé le portefeuille le plus efficient de notre échantillon, nous avons testé le pouvoir prédictif de l'approche de Markowitz, nous avons donc dégagé les rendements espérés des titres à partir des données historiques sur toute la période de 2000 à 2011. Ensuite nous avons gardé les mêmes pondérations pour les titres du portefeuille, afin de calculer son rendement comme si on l'avait investi sur une période de 6 mois allant du 02/01/2012 jusqu'au 29/06/2012.

Nous avons donc constaté que le rendement dégagé sur la période du 1er semestre de 2012, qui est égal à 15.99%, est largement supérieur à celui que nous avons espéré à partir des données historiques, et qui est de 9.6%. Le rendement réel du portefeuille a dépassé le niveau espéré grâce à la forte volatilité du portefeuille que nous avons déjà déterminée, et qui est égale à 14.7%. Dans notre cas, la volatilité du portefeuille n'a fait qu'amplifier le rendement dans l'intérêt de l'investisseur, alors que dans un autre cas, si la plupart des cours auraient chuté, nous aurions pu dégager un portefeuille avec une faible rentabilité ou même une rentabilité négative.

Nous pouvons donc conclure, selon l'approche moderne de portefeuille de Markowitz, que plusieurs facteurs influent sur le rendement et le risque d'un portefeuille. Comme nous l'avons démontré dans ce travail, même si le portefeuille est constitué des titres les plus rentables et qui ne présentent peut être pas un niveau de risque élevé, il n'est pas exclu le fait que la positivité des corrélations qui existent entre les titres ne fait qu'amplifier leur volatilité. Nous ne pouvons donc pas dégager de règle générale garantissant une constitution d'un portefeuille optimal dont pourrait profiter l'investisseur, vu la multitude de facteurs psychologiques et de phénomènes conjoncturels, qui peuvent faire varier l'évolution des cours d'une manière subite et aléatoire.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon