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Le DSCRP ( Document stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté ) et le développement durable au Sud- Kivu: obstacles et conséquences

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par Douk Kalume Kanigu
Université officielle de Bukavu - Licence 2012
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

01.Problématique

Le problème de la dette du tiers monde, qui donna lieu à des grands débats au cours du 20è siècle, est devenu moins pressant au 21è siècles, en particulier avec la hausse de cours des matières premières et la transformation de certains pays en développement en pays émergents.

Au cours des premières décennies suivant la décolonisation, les organisations internationales faisant office de créanciers multilatéraux, telles que la banque mondiale et le fonds monétaire international (FMI), prêtent massivement aux Etats du sud.

L'octroi massif des prêts entraîna donc des risques majeurs de défaillance comme avec le Mexique, qui fut le premier pays à annoncer, en 1982, qu'il n'était plus en mesure de rembourser. C'est la crise de la dette. Face à l'éventualité de perdre les fonds investis, les créanciers proposèrent de nombreux plans d'ajustement structurel (PAS) pour réorienter fondamentalement les économies des pays en difficulté.

Etant donné le caractère obligatoire de ces plans pour l'accès au crédit et à l'aide au développement en provenance des grands créanciers multilatéraux, les PAS devinrent un schéma économique prépondérant sur une grande partie du globe. Accablés par le dette, et incapables d'agir collectivement sur des marchés qui leur étaient favorables, des nombreux pays en développement se trouvèrent contraints de négocier leur politique économique plutôt que de la définir eux même1(*).

Suite à l'échec des PAS, il a été conçue au cours des années 1990 l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) en vue d'alléger la dette des pays du tiers monde. Pour bénéficier d'un quelconque allégement de dette dans le cadre de l'initiative, les étapes sont nombreuses et nécessitent un temps relativement long. Ainsi, les pays susceptibles d'y prétendre doivent d'après le FMI avoir « un niveau d'endettement intolérable » et « établir des antécédents dans la mise en oeuvre des reformes et des bonnes politiques économiques au moyen des programmes appuyés par la banque mondiale et le FMI ».

Les politiques en soit s'appuient sur la rédaction d'un document des stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté (DSCRP). Ce document précise dans les détails les réformes politiques à mener permettant de générer des ressources pour rembourser la dette d'une part, et comment d'autres part les fonds résultant de l'allégement sont utilisés notamment pour lutter contre la pauvreté.

A l'issu d'une période de trois ans, le FMI et la banque mondiale cherchent à savoir si la politique suivie par ce pays est suffisante pour lui permettre de rembourser sa dette. Le critère retenu pour déterminer une éventuelle insoutenabilité de la dette est le rapport entre la valeur actuelle de la dette du pays et le montant annuel de ses exportations. Si le rapport dépasse 150%, la dette est estimée insoutenable et le pays atteint le point de décision et est admissible à l'initiative PPTE2(*)

Le pays ayant atteint favorablement le point de décision doit alors poursuivre les politiques agrées par le FMI et élaborer un DSRP final. La durée de cette période varie entre un et trois ans, et est déterminé par la rédaction du DSRP et la mise en oeuvre des reformes clés convenues avec le FMI. Ces reformes correspondent au renforcement de l'ajustement structurel des années 1980-1990, rebaptisées document des stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté.

C'est dans cette optique que depuis 2003, la République Démocratique du Congo a lancé le processus DSCRP définitif dont la production a été effective en juillet 2006. La nouvelle stratégie de lutte contre la pauvreté ainsi prônée, se veut un processus participatif et décentralisé qu'il a été nécessaire de doter chaque province de son propre DSCRP en vue d'orienter le développement au niveau local.

Entant que tel, le DSCRP/Sud Kivu articule son contour conceptuel et ses perspectives temporelles dans le cheminement de la vision définie par le DSCRP national qui repose sur la mobilisation de la société pour :

§ Atteindre dans la mesure du possible, les objectifs du millénaire pour le développement d'ici 2025 ;

§ Recouvrer la place de la RDC en Afrique par le rattrapage des pays se trouvant en bonne position dans le continent pour la réduction de la pauvreté ;

§ Amorcer la convergence vers les pays de tête de peloton dont le revenu par habitant se situe à plus de 10.000 USD3(*)

La matérialisation de cette vision dans le DSCRP provincial consistera ainsi à opérer un exercice de réhabilitation des ménages pauvres sur base de l'acquisition des actifs jugés indispensables à la réussite de la lutte contre la pauvreté. Face à cela, le gouvernement provincial s'est engagé depuis 2006 à travers son plan quinquennal de développement à élaborer une stratégie cohérente d'interventions qui soit la conséquence de l'appropriation et l'adhésion de tous les partenaires au développement et en particulier qui soit capable de permettre aux fils et filles du Sud Kivu de sortir de cette situation d'extrême pauvreté.

Le DSCRP/Sud Kivu se donne donc comme objectif de renforcer le processus de consolidation de la paix et de la sécurité, de réconciliation nationale, de réhabilitation des personnes sinistrées, de reconstruction et de relance des activités économiques provinciales.

Ainsi, malgré le lancement du DSCRP au Sud Kivu en 2006 et l'atteinte du point d'achèvement en 2010, la pauvreté reste généralisée dans toute la province et la croissance reste de faible taux. Cela étant, nous pouvons nous demander ce qui suit :

§ Quels pourraient être les obstacles et les conséquences à la mise en oeuvre du DSCRP au sud Kivu ?

§ Comment l'action publique pourrait contribuer à la promotion du développement durable ?

02.Hypothèse

Selon R. PINTO, l'hypothèse est une proposition des réponses aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de recherche formulé en termes d'observations et d'analyses pouvant fournir une réponse4(*). Les hypothèses ainsi formulées feront l'objet de vérification tout au long de cette étude et se présentent comme suit :

§ Le DSCRP pourrait avoir une conséquence positive sur l'économie du Sud Kivu dans la mesure où le point d'achèvement récemment atteint, a permis une réduction de la dette de la RD Congo et une conséquence négative qui rend le pays dépendant des pays occidentaux dans la mesure où la politique économique se voit négociée au lieu d'être définie. Le DSRCP pourrait aussi avoir comme obstacle lié au financement des politiques qu'il définit.

§ Pour soutenir le développement durable, l'Etat devrait soutenir la production et l'investissement.

03. Choix et intérêt du sujet

L'approche globale de la réduction de la pauvreté adoptée conjointement par le FMI et la banque mondiale au cours de la décennie 1990 a été conçue en vue de pouvoir s'assurer qu'aucun pays n'est confronté à une charge d'endettement qu'il ne peut gérer. Depuis lors, la communauté internationale financière, y compris les institutions multilatérales et les autorités nationales a oeuvré en vue de ramener à un niveau soutenable la charge d'endettement extérieur des pays pauvres les plus lourdement endettés.

La RDC a été admise à l'initiative PPTE depuis 2003 à travers le DSRP intérimaire (DSRP I) et a poursuivi l'application des politiques issues des recommandations du FMI jusqu'en 2006, année au cours de laquelle est établi le DSCRP définitif. C'est seulement en 2010 que la RDC a atteint le point d'achèvement, permettant une réduction de sa dette d'un montant de 12,3 milliards de dollars5(*)

L'allègement de dette au titre de l'initiative PPTE étant conditionné par l'établissement d'un DSCRP, la présente étude privilégie les grandes orientations de l'initiative à travers le DSCRP/Sud Kivu, qui devrait logiquement être une stratégie provinciale de croissance et de réduction de la pauvreté.

Analyser les obstacles et conséquences de la mise en oeuvre du DSCRP au Sud Kivu s'impose tant vrai comme l'élément essentiel ayant motivé notre choix vers le sujet intitulé  « le DSCRP et le développement durable au Sud Kivu : obstacles et conséquences ».

Pour ce qui est de l'intérêt de ce travail, nous l'avons identifié sur trois plans :

§ Sur le plan personnel : ce travail nous a permis de bien appréhender les notions relatives au DSCRP, à l'initiative PPTE et à la problématique de la dette publique des PVD ;

§ Sur le plan scientifique, cette étude est d'une grande importance dans la mesure où elle fait appel à l'interaction entre développement et les sciences économiques. Ce travail a été également d'une grande importance car il permet la mise en place des politiques pour accélérer la croissance et réduire la pauvreté ;

§ Sur le plan social, ce travail pourra servir de banque de données pour ceux qui souhaiteront orienter leurs études vers ce thème.

C'est que l'environnement économique dans lequel la RDC se trouve actuellement et face à la pression de la mondialisation qui s'impose, notre travail s'est donné comme objectif global de relever les obstacles et les conséquences auxquels fait face la mise en oeuvre du DSCRP au Sud Kivu. Il s'est en outre fixé comme objectifs spécifiques de :

§ Faire une critique du DSCRP au Sud Kivu ;

§ Proposer des mesures pour soutenir la réduction de la pauvreté et la croissance.

04. Etat de la question

Nombreuses études ont été déjà faites par ceux qui nous ont précédé sur la problématique de l'initiative PPTE/DSCRP et la réduction de la pauvreté ; citons à titre d'exemple :

1) POLEPOLE BYAMUNGU, dans son mémoire de licence en économie intitulé « impact de l'initiative PPTE sur la croissance à travers la mise en oeuvre du DSCRP en RDC », montre que seule la croissance dans les pays pauvres peut contribuer à sauver la situation et à mener efficacement une lutte contre la pauvreté6(*). Nous abordons en commun le DSCRP mais son travail axe l'analyse sur la croissance. Pour lui, il faut accroître la participation des pauvres dans la réalisation de la croissance.

2) L. HEREDJA et C. MATHILDA, dans leur mémoire de maîtrise intitulé « la problématique de la mise en oeuvre du DSRP par les collectivités locales au Bénin », montrent que les collectivités locales au même titre que les autres acteurs devraient être étroitement impliqués dans l'élaboration et la mise en oeuvre du DSRP afin de garantir l'adéquation des politiques avec les réalités sociales locales. Ils abordent leur analyse dans la stratégie de lutte contre la pauvreté comme notre travail, mais insistent sur l'élaboration du DSRP. Pour eux, il est important que les pouvoirs publics inscrivent leurs actions dans la stratégie générale de lutte contre la pauvreté avec comme objectif d'atteindre au niveau des communes des résultats souhaités par le DSRP.

Pour harmoniser donc leurs actions avec les stratégies de lutte contre la pauvreté, ils proposent que les collectivités locales s'approprient le contenu du DSRP pour mener un bonne politique de lutte contre la pauvreté7(*).

3) Michel DISOMANA, dans son doctorat d'économie agricole intitulé « reforme macroéconomique et réduction de la pauvreté en République Démocratique du Congo : une analyse de l'équilibre général calculable », montre que l'expansion rapide de la pauvreté est le phénomène qui a sans doute le plus marqué la société et l'économie congolaise ces deux dernières décennies. Il aborde la même problématique (en l'occurrence la réduction de la pauvreté) que nous mais se penche beaucoup plus dans le domaine agricole. Selon lui, pour remédier au problème de la pauvreté et des inégalités socio-économiques, il faut améliorer la production agricole dans nombreux milieux ruraux grâce à un flux de financement extérieur comme préconise le DSCRP, d'améliorer la sécurité alimentaire et le bien être des ménages ruraux en RDC et de mettre en place la politique commerciale que préconise le DSCRP8(*).

4) MUGANGU MURHULA, dans son travail de fin de cycle intitulé « la prolifération des ONG et la persistance de la pauvreté au Sud Kivu », estime que la multiplicité des ONG dans les secteurs prioritaires de la vie socio-économique présume la démission de l'Etat suivie d'une instabilité socio-économique.

Il aborde le problème de la pauvreté comme nous et se distingue de nous en se basant sur les actions des ONG. Pour lui, les réalisations des ONG restent insignifiantes pour la plus part de la population et la participation au développement reste éphémère.

Il affirme par ailleurs que bien que ces ONG aient une influence minime, leur participation au développement et dans la lutte contre la pauvreté pourrait prendre un place considérable si on arrivait à améliorer les stratégies d'octroi des dons en stimulant le caractère entrepreneurial chez les bénéficiaires9(*).

5) Guillaume BIDUBULA, dans son travail de fin de fin de cycle intitulé « la mobilisation agricole, stratégie de lutte contre la pauvreté en milieu rural : cas de la Communauté d'Appui au Développement rural (CADR) », pense que la forte mobilisation des associations agricoles, des ONG locales dont la CADR qui disposent d'un centre d'actions dans la communauté, constitue une stratégie potentielle pour éradiquer la pauvreté en milieu rural10(*)

Pour ce qui nous concerne à travers notre sujet intitulé « le DSCRP et le développement durable au sud Kivu : obstacles et conséquences », nous pensons que la mise en oeuvre du DSCRP a une conséquence positive sur l'économie de la province du Sud Kivu et constitue un obstacle dans la mesure où il renforce la dépendance vis-à-vis des puissances occidentales. Pour résoudre cette dysfonction, il est nécessaire que chaque pays définisse seul sa propre politique économique plutôt que de la négocier.

05. Méthodologie

L'analyse de la méthodologie nous conduit à deux concepts ; d'une part la méthode et d'autre part les techniques. La méthodologie se présente comme un ensemble des voies et moyens suivis par le chercheur pour appréhender la réalité de la recherche.

5.1 La méthode

Selon P KAPHAN, le propre de la méthode est d'aider à comprendre au sens large, non seulement les résultats de la recherche scientifique, mais aussi le processus de recherche lui-même11(*). Ainsi, nous avons recourus aux méthodes ci-après :

1) La méthode descriptive

Elle consiste à formuler une théorie d'une certaine portée qui permet de décrire les phénomènes observables qui conduisent à des prédictions vérifiables12(*). Cette méthode nous a aidé à observer le déroulement du processus DSCRP au Sud Kivu et nous l'avons appliqué de la manière suivante :

- la définition du système qui est la RDC structuré organiquement en onze provinces compte tenu du principe de décentralisation ;

- l'observation : nous avons observé que la RDC a été admise à l'initiative PPTE depuis 2003 et a fini l'élaboration de son DSCRP final depuis 2006 en province du sud Kivu ;

- la durée : de 2006 à 210 ;

- classer et analyser : après description de toutes les données, nous avons procédé à leur analyse synthétique, ceci nous a conduit à dégager le lien entre le DSCRP et le développement durable au Sud Kivu ;

- formuler les théories à grande échelle : par ce protocole, nous avons proposés une série de mesures pouvant être mise en oeuvre pou soutenir le développement en RDC.

- Prédire et vérifier : nous avons prédit qu'avec des politiques économiques structurées, la RD peut réduire la pauvreté sur toute l'étendue du territoire national sans passer par le DSCRP.

2) La méthode statistique

Elle consiste à récolter des données, de les grouper dans des tableaux, de les analyser et des les interpréter. Cette méthode nous a permis de dégager les conclusions suivant les observations faites. Nous l'avons utilisée de la manière suivante :

- l'identification du problème fondamental : le problème fondamental étant l'incidence du DSCRP sur le développement durable au Sud Kivu ;

- rassembler les données pertinentes : il s'agit de la collecte de toutes les données sur terrain ;

- recueillir les données nouvelles : collecte des données suivant l'évolution de la conjoncture économique ;

- classer et synthétiser les données : nous avons procédé à une analyse synthétique des données récoltées ;

- présenter les données : nous avons présenté les résultats de l'analyse des données récoltées ;

- analyser et interpréter correctement les résultats obtenus : nous avons présenté l'interprétation faites de nos résultats.

3) la méthode analytique

Pour Mathieu GUIDERE, dans « méthodes d'analyses », ma méthode analytique est le processus par lequel le chercheur décompose le sujet. On décompose un ensemble en ses éléments constitutifs, ses éléments essentiels afin d'ne saisir les rapports et donner le schéma général de l'ensemble. D'où il faut trois étapes :

· l'observation des faits ;

· l'élaboration des hypothèses ;

· vérification des hypothèses.

5.2 Les techniques

Pour le professeur MULUMBATI NGASHA, les techniques de recherche sont des outils dont se servent les chercheurs pour appréhender ou atteindre ses objectifs. Elles ne sont au fond que des moyens pour collecter les données13(*). Ainsi, notre étude nous a conduits à faire recours aux techniques suivantes :

1) la documentation

Elle nous a permis de faire référence et consulter certains ouvrages et documents ayant trait à notre sujet.

La littérature sur ce sujet est riche et abondante. La consultation des travaux de ceux qui nous ont précédés nous a permis de nous imprégner de leurs pensées, de cerner les difficultés auxquelles ils ont fait face et les moyens mis en oeuvre pour les contourner ; de saisir l'originalité en abordant l'étude sur le DSCRP et le développement durable et apprécier les atouts de ce travail qui apporterait un plus dans la définition des stratégies de développement en République Démocratique du Congo.

2) L'observation

Cette technique nous a permis d'observer le déroulement du processus de DSCRP dans la province du Sud Kivu depuis son lancement en province en 2006 jusqu'à l'atteinte du point d'achèvement en 2010.

3) L'entretien

Cette consiste à un échange organisé du chercheur en vu de recueillir les données dont il a besoin pour sa recherche.

Celle-ci nous a permis de procéder à des discussions avec les agents responsables du DSCRP au niveau de la province notamment les agents de la division provinciale du plan

06. Délimitation du sujet

La réalité scientifique est grande et diversifiée qu'on ne peut pas l'appréhender dans son ensemble. C'est ainsi que notre travail a été délimité suivant deux critères :

§ le temps

§ et l'espace

6.1 Délimitation spatiale

Dans l'espace, notre travail prend comme champs d'étude la province du Sud Kivu

6.2 Délimitation temporelle 

Dans le temps, notre travail prend en compte la période allant du lancement du DSCRP en province du Sud Kivu (2006) jusqu'à l'atteinte du point d'achèvement en 2010

07. Subdivision du travail

A part l'introduction et la conclusion, notre travail comporte trois chapitres. Dans le premier chapitre intitulé CADRE CONCEPTUEL ET GENERALITES, nous définissons les concepts clés et présentons le milieu d'étude.

Dans le deuxième chapitre intitulé LE PROCESSUS DSCRP AU SUD KIVU : PERSPECTIVES et OBSTACLES, nous présentons le déroulement du DSCRP au Sud Kivu depuis son lancement jusqu'au jour de l'atteinte du point d'achèvement. Dans le troisième chapitre intitulé MECANISMES DE DEVELOPPEMENT DURABLE EN RDC, nous présentons un ensemble d'axes à manipuler par les pouvoirs publics en vue de soutenir le développement en RDC.

08. Difficultés rencontrées

La réalisation de ce travail s'est butée à plusieurs difficultés durant l'activité de recherche ; nous songeons exactement au comportement dont nous avons été victime de la part des agents de la division provinciale du plan et de l'économie.

Nous avons été obligés d'effectuer plus de 20 tours pour être reçu, ce qui n'a pas été sans conséquence majeur sur notre emploi du temps.

Chapitre I CADRE CONCEPTUEL ET GENERALITES SUR L'ETUDE

Une recherche consciente de ses besoins ne peut passer outre la nécessité de clarifier ses concepts car une exigence essentielle de la recherche est que les concepts soient clarifiés pour permettre de progresser14(*). Ainsi, nous tenterons dans ce chapitre d'expliquer quelques notions des mots considérés comme clés dans ce travail.

I.1 Cadre conceptuel

I.1.1 Le développement

D'après P. de SENAERCLENS, le développement est défini comme une transformation des conditions de vie de la population, des modes d'organisation économique, du système politique, de la culture, dans le but de rattraper les pays industrialisés15(*).

Pour A. SEN, le développement est un processus par lequel le plus grand nombre, si pas la totalité d'hommes, de femmes, d'adultes, de vieillards et d'enfants, accèdent au bien être matériel, moral et spirituel, librement consenti dans la paix et la sécurité16(*).

Le développement est donc un ensemble des transformations des modes de production, de consommation, de distribution et d'échange permettant un accroissement du produit national d'un pays, ainsi que sa répartition équitable entre différentes couches de la société dans lequel cet accroissement s'est observé.

I.1.2 la pauvreté

La pauvreté est un phénomène complexe dont les définitions varient selon les auteurs et les organismes. Certains auteurs définissent la pauvreté par rapport au revenu par habitant d'un pays, tandis que d'autres la définissent dans une approche humaine.

Selon la commission européenne, la pauvreté est un phénomène couvrant dans son acception, non seulement l'absence de revenus monétaires et des ressources financières, mais aussi la notion de vulnérabilité ainsi que les facteurs tels que l'absence de l'accès à une alimentation adéquate, à l'éduction, à la santé, aux ressources naturelles et à l'eau potable, à la terre, à l'emploi et au crédit ; à l'information et à la participation politique, aux services et aux infrastructures17(*).

I.1.3 Le développement durable

C'est un concept introduit par le rapport Brundtland (notre avenir à tous, 1987) et désigne une possibilité de développement qui permet aux générations actuelles de satisfaire leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs.

Il est en effet, d'un point de vue économique, un ensemble des transformations structurelles des modes de production, de consommation, de distribution et d'échange, qui rendent possible, dans un horizon temporel relativement long, la croissance économique et sa répartition.

I.1.4 le DSCRP

Le DSCRP, Document des Stratégies de croissance et de Réduction de la Pauvreté est une politique suivie par un pays ayant été admis à l'initiative PPTE dont les principaux objectifs sont la croissance et la réduction de la pauvreté pour alléger la dette publique dont il n'assurait plus le service.

I.1.5 la croissance

La croissance économique est définie comme toute élévation de la production par quelque moyen que ce soit. Pour Simon KUZNETS, la croissance est une augmentation du volume de production sur une période.

Pour F. PERROUX, la croissance est une augmentation soutenue durant une ou plusieurs périodes longues (...) d'un indicateur de dimension pour la nation : le produit global net18(*).

La croissance est donc une augmentation des quantités produites dans une économie au cours d'une période donnée.

I.2 Généralités sur l'étude

I.2.1 Notions sur le développement

Le développement implique, en plus de la croissance, une satisfaction des besoins fondamentaux (éducation, santé, alimentation). C'est un processus cumulatif puisqu'il met en jeu une amélioration des capacités humaines et donc une hausse de la productivité favorable à la croissance. Il met donc en jeu des éléments qualitatifs et quantitatifs.

La croissance est donc une condition nécessaire mais pas suffisante du développement puisqu'elle seule ne permettra pas d'améliorer le niveau de vie, d'augmenter l'étendue des choix humains, de dégager des ressources en faveur de la santé et de l'éducation, d'accroître l'indépendance économique nationale en rendant moins nécessaire l'aide étrangère. Cependant, la croissance n'est pas une condition suffisante à court terme du développement si elle n'est pas accompagnée des politiques visant une réduction directe de la pauvreté19(*).

I.2.1.1 Théories de la croissance économique

Entant que telle, la croissance économique est un aspect essentiel du développement qui se limite aux quantités produites au cours d'une période donnée ; qu'il ne faut pas confondre avec le développement. Elles se limitent à mesurer les quantités de bien qui transitent par le marché pendant que le développement lui s'intéresse aux quantités comme aux qualités marchandes ou non marchandes.

1) Caractéristiques de la croissance

La croissance se caractérise principalement par trois éléments20(*) :

§ La vigueur de la croissance : c'est un phénomène récent et ce serait une erreur de le considérer comme un simple prolongement des processus antérieurs. La croissance économique avec accroissement de la population et augmentation du produit physique n'apparaît guère qu'avec la révolution industrielle ; et encore les taux de croissance sont inférieurs ;

§ La régularité plus grande : la deuxième caractéristique de la croissance contemporaine c'est la régularité plus ou moins relative. Les crises et les cycles qui avaient retenu l'attention des économistes dans la moitié du 19è siècle était marquée par des mouvements brutaux des prix et de l'activité.

§ La transformation structurelle : la croissance économique n'est pas homothétique, bien loin de se traduire par une augmentation proportionnelle des différents secteurs et un accroissement régulier des différents types d'emplois, elle est une déformation du système produit, un changement dans l'allocation des ressources et des hommes et une diffusion inégale des innovations et des gains de productivité.

2) Mesure de la croissance

Pour mesurer la croissance économique, on retient comme indicateur le produit intérieur brut (PIB). Cela veut dire que la croissance correspond au taux de croissance du PIB. Cependant, quelques difficultés apparaissent dans la mesure de la croissance notamment :

§ Une croissance économique élevée n'est pas synonyme d'augmentation du niveau de vie suite à l'inégalité dans la répartition des richesses produites et l'augmentation de la population ;

§ La croissance ne se limite qu'aux quantités échangées sur le marché ;

§ Les aberrations de la croissance qui mesure des augmentations quantitatives qu'il conviendrait mieux de soustraire comme la production de l'alcool, du tabac, l'exploitation rationnelle des ressources naturelles,...21(*)

3) Les modèles de croissance économique

Nous allons analyser dans cette section trois modèles notamment : le modèle de Keynes, le modèle de Domar et le modèle de Harrod22(*).

§ Keynes et la possibilité d'équilibre de sous emploi

L'oeuvre de Keynes constitue une étape fondamentale dans l'élaboration d'une théorie explicative du fondement des économies capitalistes développées. Keynes rejette l'explication de type néo-classique cruellement démentie par les faits, selon laquelle un équilibre de plein emploi tendrait à s'établir spontanément et montre qu'il y a plutôt possibilité d'équilibre de sous emploi.

Les plans de production sont dressés par les entrepreneurs, à partir de leurs coûts de productions (connus) et en fonction des prévisions qu'ils font de l'évolution de leurs marchés ; ces plans dépendent donc de ce que les entrepreneurs supposent pouvoir écouler sur le marché de façon rentable, de ce que Keynes appelle la demande effective ; ils n'ont donc guère de chances de coïncider avec les capacités productives du système. Le modèle keynésien est donc un modèle de demande ; c'est en effet celle-ci, et précisément la demande d'investissement qui joue un rôle fondamental.

En effet, tout le revenu distribué par les entrepreneurs dans l'opération de production n'est pas dépensé et transformé en demande qu'il s'est commandé ou investi. La partie consommée ne pose pas de problème car pour Keynes, elle est fondamentalement déterminée par le revenu. Quant à la partie non consommée, il n'est pas forcé que les agents économiques désirent l'investir (oppositions aux néo-classiques) ; la distinction entre agents qui épargnent

et ceux qui investissent est la raison fondamentale de l'équilibre de sous emploi, de l'apparition du chômage ; chaque fois que dans une économie libérale, l'incitation à investir est suffisamment forte et ne peut absorber toute l'épargne qui apparaît au niveau de plein-emploi, il y a diminution de l'activité économique et donc du chômage

Keynes a ainsi montré le caractère moteur de la décision d'investissement ; l'incitation à investir constitue la cause fondamentale des déséquilibres de courte période, de la même façon, la variation de l'investissement constitue la variable explicative des fluctuations de l'activité économique.

Certes, l'analyse de Keynes reste limitée à la courte période, à la problématique de l'équilibre et du déséquilibre, ignorant les phénomènes de la croissance démographique, de l'accumulation du capital et du progrès technique. Mais c'est bien une inspiration keynésienne qui a caractérisé les premières analyses des théories de la croissance économique d'abord parce qu'elles mettent en évidence le caractère moteur de l'investissement, en suite parce qu'elles sont très pessimistes quant aux possibilités de croissance équilibrée de plein-emploi.

§ Domar et la condition de croissance équilibrée

Dès 1947, Domar montrait le caractère limité de l'analyse de Keynes qui ne considérait l'investissement que comme un créateur de revenu par l'intermédiaire de l'effet multiplicateur. Or, tout investissement net entraîne, par définition même une augmentation de la capacité de production. Aussi, si l'on veut définir les conditions d'équilibre, on ne peut admettre que les capacités de production soient invariables ; il faut analyser l'investissement à la fois comme générateur de demande et comme créateur de capacité de production. Du même coup, on est amené à une conception dynamique de l'équilibre, le niveau de demande et la capacité de production devant croître simultanément.

Le modèle s'écrit très simplement à partir de la prise en compte de deux effets de l'investissement :

- l'effet de demande ou effet keynésien est fonction inverse de la propension marginale à épargner et fonction directe de l'accroissement de l'investissement ÄI et il est d'autant plus important que la propension marginale à épargner est faible.

- L'effet de capacité áI, égal au produit de ó, productivité moyenne du capital nouveau par le montant de l'investissement réalisé, mesure l'accroissement de capacité productive entraîné par l'investissement considéré.

Il est dès lors évident que pour qu'il y ait croissance économique équilibrée, il faut que la masse de revenu créée par l'accroissement d'investissement permette d'écouler la masse des biens supplémentaires produits par l'accroissement de capacités. Ce qui signifie qu'il faut que l'investissement croisse au taux òá, conclusion importante mais limitée, le modèle donnant une condition d'équilibre mais pas une explication de la croissance.

§ Harrod et l'improbabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi

C'est à Harrod que revient le mérite d'avoir tenté une explication de la croissance économique à partir d'un modèle qui sera d'ailleurs assez semblable au modèle de Domar, mais beaucoup plus complet et retrouvant dans la perspective de longue période un certain nombre de problèmes posés par Keynes dans l'optique de courte période.

Le modèle met explicitement l'accent sur l'égalisation des décisions de l'épargne et d'investissement comme condition d'équilibre d'un modèle de croissance. En outre, sur base du principe d'accélération, il incorpore une théorie de la fonction d'investissent. L'égalité épargne et investissement doit, chez Harrod, être traitée dans une optique de croissance parce que l'épargne est fonction du niveau de revenu, alors l'investissement est, au moins, en partie fonction de la croissance du revenu.

Le système sera en situation d'équilibre dynamique stable si le revenu croit régulièrement au taux gw=s/v. ce taux de croissance est dit nécessaire car il est le seul à permettre une expansion équilibrée de la demande globale et de la capacité productive et donc à satisfaire les espérances normales de profit des entrepreneurs ; mais, de même que Keynes avait que l'équilibre de courte période pouvait être un équilibre de sous emploi, de même la croissance au taux nécessaire peut parfaitement être une croissance en situation de chômage.

Pour faire apparaître cela, Harrod introduit à coté du taux nécessaire, le taux naturel de croissance, que l'on peut définir comme le taux de croissance du produit, permis à la fois par le taux de croissance de la population et le progrès technique ; c'est donc le taux maximal que l'économie ne peut dépasser en longue période. Bien entendu, il n'y a aucune raison pour que le taux de croissance nécessaire (du point de vue des entrepreneurs) soit égal au taux de croissance naturel qui permet le plein-emploi des hommes : l'égalité entre s/v et ? ne pourrait être que pure coïncidence.

I.2.1.2 le développement

1) Objectif du développement

L'objectif classique du développement est la possibilité réelle et/ou large que possible pour la population adulte de participer aux prises de décision qui déterminent les directions dans les quelles la société se développe23(*).

Le développement ne peut être que la démarche par laquelle le groupe lui-même arrive à maîtriser par des décisions qui lui sont propres, le processus dans lequel il s'est engagé ou dans lequel on l'a engagé, arrive à contrôler le fonctionnement de son système, ce qu'il ne faisait pas ou ne fait plus. Mais ce parallélisme n'est qu'apparent car la polysémie du mot résiste au contexte immédiat, superficiel qui l'entoure.

2) Critères du développement

Les critères du développement ont été élaborés par Amartia SEN pour le compte du Programme des Nations Unies pour le Développement. Ce sont l'indice de développement humain (IDH) et l'indicateur de pauvreté humaine (IPH) qui sont :

a. l'espérance de vie à la naissance ;

b. le taux de scolarisation des enfants ;

c. le PIB réel ajusté par habitant ;

d. la moyenne d'années passées par les jeunes aux études ;

e. l'accès aux soins médicaux ;

f. l'accès à l'eau potable et à l'électricité ;

g. la part des enfants de moins de cinq ans souffrant de la malnutrition.

3) Acteurs du développement

Il existe aussi bien en sciences sociales qu'en sciences économiques une unanimité selon laquelle pour aboutir au développement il faut l'interaction de trois acteurs : le secteur public (l'Etat), le secteur privé marchand (entreprises) et le secteur privé associatif (société civile).

Le secteur public est composé des institutions républicaines et son rôle est d'exercer les fonctions régaliennes : la défense, la justice, la sécurité, ...

Le secteur privé marchand est composé des entreprises qui ont pour fonction principale d'élaborer des biens et services pour les vendre moyennant un bénéfice.

Le secteur associatif est composé d'une multitude d'associations, des confessions religieuses, des corporations professionnelles, des syndicats, etc.

4) Le développement humain

Selon le rapport du PNUD publié en 1990, le développement humain est un processus qui conduit à, l'élargissement de la gamme des possibilités qui s'offrent à chacun. Quelque soit le stade du développement, elles impliquent que soient réalisées trois conditions essentielles :

- vivre longtemps et en bonne santé ;

- acquérir un savoir ;

- avoir accès aux ressources nécessaires pour jouir d'un niveau de vie convenable.

I.2.1.3 le développement durable

Le développement durable est concept qui repose sur l'idée d'un bien être environnemental, économique et social aujourd'hui et demain. Il existe cependant plusieurs définitions reconnues à celui-ci et la plus fréquente est celle tirée du rapport Brundtland, connu sous le nom de « notre avenir à tous ». Le développement durable est défini comme un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.

1) les concepts du développement durable

Le développement comporte deux concepts fondamentaux :

- le concept des besoins, en particulier les besoins essentiels des personnes démunies qui devraient avoir une priorité absolue ;

- l'idée de limites, imposées par l'état de la technologie et de l'organisation sociale à la capacité de l'environnement de répondre aux besoins présents et à venir.

2) Les trois sphères du développement durable

Le développement durable se veut un processus participatif de développement qui concilie l'environnement, l'économie et le social et établi le caractère vertueux entre ces trois sphères24(*). C'est un développement respectueux des ressources naturelles et des écosystèmes, support de la vie sur terre, qui garantit l'efficacité économique mais sans perdre de vue les finalités sociales que sont la lutte contre la pauvreté, contre les inégalités, contre l'exclusion et la recherche de l'équité. Une stratégie de développement durable donc être une stratégie gagnante de ce triple point de vue économique, social et environnemental.

I.2.2 Notion sur la pauvreté

Le concept pauvreté est une notion qui s'étend sur plusieurs acceptions que nous allons essayer de circonscrire dans cette section pour mieux l'approfondir. Nous tenterons de montrer comment la pauvreté a été retenue comme champs d'étude de la science économique, en passant par ses causes et finir par ses différentes approches.

I.2.2.1 la pauvreté dans l'histoire de la pensée économique

Le concept pauvreté a évolué considérablement dans la pensée économique depuis le 18è siècle. On peut identifier deux période qui ont marqué la théorie économique en matière de l'analyse de la pauvreté et des conditions de vie. La première coïncide avec la période de l'industrialisation en Europe en 1750-1850 au cours de laquelle les effets du progrès technique ont dominé la pensée économique. La deuxième débute à la fin des années 1940 dans les pays en voie de développement d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine25(*).

1) Le concept pauvreté avant 1750

Avant 1750, la croissance de la production mondiale par personne est relativement faible. A cette époque la théorie économique était dominée par la théorie de Malthus. Celle-ci soutenait que la production était limitée par une croissance arithmétique par des contraintes de ressources entre autres de terres, alors que la population croissait à un rythme géométrique.

A long terme, cette situation aurait comme conséquence un appauvrissement de la population car plus de bouches à nourrir face à une production insuffisante. Dans un tel contexte, la réduction de la pauvreté était difficilement réalisable puisqu'elle reposait sur la redistribution des ressources de plus en plus limitées.

2) Le concept pauvreté entre 1750-1850

Les économistes classiques ont rejeté cette vision normative qui ne semblait pas tenir compte des changements qu'allait apporter le progrès technique surtout au niveau de la fertilité des sols et de la productivité du travail.

Entre 1740 et 1840, le progrès technique s'accélère en Angleterre et dans beaucoup de pays européens. C'est à cette époque que Smith fait une contribution importante pour expliquer la relation entre croissance économique et pauvreté ; suite à la spécialisation du travail et à l'essor des échanges, les gains de productivité et la croissance permettraient d'augmenter la demande de main d'oeuvre dans les industries et les salaires, et ainsi la demande agrégée.

Une part importante du débat sur les effets de la croissance et du progrès technique dans la lutte contre la pauvreté concerne le capital physique et humain. Smith considérait, par exemple que des meilleurs soins de santé permettraient d'accroître la capacité à travailler et le salaire des travailleurs contribuant directement à l'amélioration des conditions de vie des travailleurs.

Les subventions à l'éducation de base ont été recommandées par les économistes classiques en partie parce qu'elles permettraient de réduire le taux de fertilité, mais le développement du capital humain étaient leur argument principal. Des ressources humaines mieux formées augmentent la productivité et favorisent l'émergence des initiatives individuelles.

3) Le concept pauvreté après 1940

Malgré tous les efforts déployés par l'église et les Etats avant 1750, la pauvreté n'a pas été résorbée dans le monde mais elle a quand même reculé dans les pays qui ont eu part au progrès technique que le monde a connu depuis 1960. Dans certains cas, les progrès ont été spectaculaires ; par exemple, il n'a pas fallu à l'Indonésien une génération dans les années 1970-1980 pour ramener de près de 60% à moins de 20% l'indice de la pauvreté.

Cependant, dans beaucoup de pays, les résultats de l'économie ont été moins bons et le nombre de pauvre y a diminué plus lentement. Lorsqu'un accroissement rapide de la population constituait un autre facteur important, comme dans la partie subsaharienne d'Afrique, la consommation par habitant a stagné et le nombre de pauvres s'est accru.

Au début des années 1960, la plupart des plans de développement prévoyaient que la croissance devrait se réaliser à travers l'accumulation du capital et l'industrialisation. Les actions de lutte contre la pauvreté portaient l'accent sur l'éducation de base, l'amélioration des soins de santé, l'accès au crédit rural ; on accordait peu d'attention à la croissance comme moyen de lutte contre la pauvreté. 

Jusqu'au milieu des années 1970, les objectifs des programmes de lutte contre la pauvreté tournaient autour du concept de redistribution avec croissance. Cette vision encore parfois véhiculée ne tient pas compte des limites des possibilités de redistribution de richesses face aux intérêts des groupes.

Les années 1980 dont on a souvent dit qu'elles ont été une décennie perdue pour les pauvres, n'ont pas été en mesure de démentir la tendance globale au progrès. Le revenu de la plupart des pauvres au monde a continué à diminuer et la mortalité de moins de cinq ans, le taux de non scolarisation ont continué à progresser.

Pour lutter contre la pauvreté, la décennie 1990 prévoyait pour sa part certaines mesures notamment :

§ Une utilisation de ce que les pauvres ont en abondance à savoir sa force de travail ;

§ Une assurance aux pauvres d'un minimum de services sociaux de base parmi les quels les soins de santé primaires, le planning familial, la nutrition et l'enseignement primaire.

I.2.2.2 les causes de la pauvreté en RDC

Dans une approche trop globale, la principale cause de la pauvreté reste la primauté des intérêts individuels sur les intérêts collectifs. Il existe cependant trois principales causes de la pauvreté en RDC26(*).

1) La mauvaise gouvernance

Elle est souvent citée comme principale cause de la pauvreté en RDC depuis l'indépendance jusqu'à nos jours. Elle est dans la plupart des cas responsables de l'incapacité du gouvernement congolais à organiser, gérer divers secteurs de la vie nationale : santé, éducation, alimentation, infrastructures. La bonne gouvernance réfère par contre à la capacité des dirigeants de faire correspondre la conduite des affaires de l'Etat aux besoins de la population.

2) Les guerres et instabilités politiques

Depuis 1960, la RDC fait face aux guerres et diverses formes de troubles. La sécession

Katangaise, la guerre de MULELE, la guerre de Jean SCHRAM à Bukavu, la guerre de 80 jours au Katanga, etc. a ces multiples guerres il faut ajouter l'absence de la démocratie, des pillages agencés qui avaient émaillé ici et là la vie socioéconomique et politique en RDC

3) Le délabrement des infrastructures

Dans la plupart de nos provinces, les conséquences de toute forme de désordre n'ont pas manqué d'affecter durement le tissus économique et les infrastructures socioéconomiques : routes, ponts, chemin de fer, usines, fabriques, hôpitaux, écoles, centrales hydroélectriques ; des ressources d'emploi ont été détruites, provoquant un manque de ressources monétaires et donc créant la pauvreté.

I.2.2.3 les approches de la pauvreté

Des nombreuses recherches ont prouvé que le critère revenu n'est pas suffisant pour cerner le concept pauvreté, même s'il s'agit de l'aspect matériel visible. Cependant, on note l'approche monétaire, l'approche des conditions d'existence et l'approche humaine.

1) La pauvreté monétaire

Le PNUD a beaucoup contribué dans la mise sur pied des mesures et des évaluations du concept pauvreté. La pauvreté définie par le manque de revenus monétaires a été critiquée car même la dignité humaine ne doit plus être ignorée à moins de ne voir la pauvreté comme un concept statique et non plus comme un processus multidimensionnel.

L'implication du pauvre, la prise en compte de leur point de vue et surtout leur autonomie doit être considéré comme critère essentiel pour éliminer la pauvreté. La pauvreté monétaire est l'approche la plus fréquente. Pour cette approche, est considérée comme pauvre, la personne dont les ressources sont inférieures au seuil de la pauvreté.

2) La pauvreté des conditions d'existence

Dans cette approche, la, pauvreté est perçue comme la privation des différents domaines de ménages : le logement, l'alimentation, considérés comme critères fondamentaux de l'existence humaine même.

3) La pauvreté humaine

Le concept pauvreté humaine qui été introduit par le programme des nations unies pour le développement (PNUD) dans son rapport sur le développement humain , 1997, est fondé sur l'approche des capacités différentes de la pauvreté monétaire. La pauvreté humaine fait référence à la dénégation des opportunités et des choix pour accéder à une vie acceptable. Le concept de pauvreté humaine permet de cerner les causes la pauvreté par ses expressions. A cette fin, le PNUD a inventé un autre concept, celui de mesure de la privation de développement. C'est l'indicateur de pauvreté humaine (IPH) entendu à travers :

§ L'espérance de vie à la naissance ;

§ Le manque d'accès à l'eau potable et l'électricité et aux soins de santé ;

§ L'absence de l'accès aux ressources publiques et privées ;

§ Le manque d'éducation de base.27(*)

I.2.3 Présentation de la province du Sud Kivu

I.2.3. 1 situation géographique

1. superficie, population et localisation 

La province du sud Kivu a une superficie de 69 130 km2 et sa population s'élève à 3.028.000 habitants plus de en 1997, elle est estimée actuellement à 3.500.000 habitants, soit 50,6 hab. /km2 de densité moyenne.

Le sud Kivu est situé à l'Est de la RDC, approximativement entre 1° 36' de latitude sud et 5° de latitude nord d'une part et 26° 47' de longitude et 29° 20' de longitude ouest d'autre part. La province est limitée à l'Est par la république du Rwanda dont elle est séparée par la rivière Ruzizi et le lac Kivu, le Burundi et la Tanzanie, séparés du sud Kivu par le lac Tanganyika. Au sud on a la province du Katanga, au sud, à l'ouest et au nord ouest la province du Maniema, au nord la province du nord Kivu.

2. Relief

La frontière orientale du sud Kivu correspond au rift valley occidental, dans ce fossé d'effondrement logeant le lac Tanganyika et le lac Kivu. Quant aux terrains qu'on y trouve peuvent être groupés en deux ensembles provinciaux : les terrains du socle et volcaniques, auxquels il faut ajouter un troisième ensemble : les terrains qu'on trouve au fond des lacs Kivu et Tanganyika ainsi que dans la plaine de la Ruzizi.

Le socle réunit tous les terrains antérieurs au carbonifère moyen et couvre pratiquement tout l'ouest et le centre de la province, plus 70% de l'étendue de la province. Ces terrains anciens sont riches en minerais : de cassitérite, d'or, de colombo tantalite, de wolframite etc. ; minerais exploités depuis la période coloniale jusqu'à nos jours.

Les environs de la ville de Bukavu sont des régions volcaniques où l'on rencontre des roches basaltiques, voire les laves anciennes vers INERA MULUNGU, d'ailleurs le mont Kahuzi est un volcan éteint.

Quant au relief, il est très varié. L'est très montagneux s'oppose au centre et à l'ouest de la province où l'on rencontre respectivement des hauts plateaux et des bas plateaux. Cette diversité physique est à, l'origine de l'appellation du Kivu montagneux à l'est et qui diffère des contrées occidentales moins élevées. Le haut relief de l'est est sans doute la prolongation de la chaîne des MITUMBA excédent parfois 3000m d'altitude. Toutefois, un bas relief s'observe dans la plaine de la Ruzizi depuis Uvira jusqu'à Kamanyola.

3. climat et végétation

Les facteurs principaux qui déterminent les climats au sud Kivu sont la latitude et l'altitude. Le Kivu montagneux jouit d'un climat de montagne aux températures douces où la saison sèche dure 3 à 4 mois de juin à septembre. A ce titre d'exemple, Bukavu et Goma connaissent une température moyenne de 19° C, quant aux hauts plateaux de Minembwe, Mulenge, Kalonge et les montagnes de Kahuzi sont encore plus fraîches. Dans ces contrées pousse une végétation montagnarde étagée et à prédominance herbeuse.

Par contre, le centre et surtout l'ouest du sud Kivu en particulier les territoires de Shabunda et celui de Mwenga connaissent un climat équatorial, domaine de la foret équatoriale, car il pleut abondamment et presque toute l'année.

Cependant, la plaine de la Ruzizi connait un micro climat, un climat tropical à tendance sèche et où les pluies sont quelques peu faibles (#177; 1000m/an), la végétation étant la savane herbeuse à épines parsemée des cactus cierges. C'est ainsi que la riche flore du sud Kivu héberge l'un de meilleurs parcs du monde, celui de Kahuzi Bièga où l'on rencontre les gorilles des montagnes et une luxuriante foret des bambous.

4. hydrographie

Elle est abondante. On y retrouve deux lacs : le lac Kivu et le lac Tanganyika. Les cours d'eau du sud Kivu appartiennent au bassin hydrographique du fleuve Congo. La plupart de ces cours d'eau prennent leur source dans les montagnes de l'est et coulent pour la plupart vers l'ouest où ils débouchent dans le Lualaba, d'autres se jettent dans les lacs.

5. Sol

A Kabare, Idjwi et Walungu, le sol est argileux et de plus en plus pauvre à cause des érosions et de la surpopulation. C'est ainsi qu'il y a beaucoup de conflits de terre dans ces territoires et l'élevage diminue sensiblement par manque de pâturages. A Idjwi le sol est encore riche pour l'agriculture mais le problème de surpopulation rend de plus en plus les espaces cultivables rares.

A Kalehe, il y a aussi un sol argileux et riche à cause surtout de sa proximité avec la foret. On y retrouve quelques gisements d'or. Les territoires de Shabunda, Mwenga et Fizi ont un sol sablonneux très riche pour l'agriculture et comportent d'importantes richesses minières. Le territoire d'Uvira a aussi un sol sablonneux favorable à la culture du riz et du coton. Ses hauts plateaux avec son climat doux sont favorables à l'élevage.

I.2.3.2 Situation administrative et politique

1) situation administrative

La ville de Bukavu est le chef lieu de la province. A part sa fonction politique et administrative, elle est également une ville commerciale, industrielle et touristique la plus importante de la province. Sa population qui avoisine un million d'habitants, connait un fort exode rural accentué surtout par les troubles politiques dues aux rébellions dans le pays en 1996.

Le sud Kivu est l'une des provinces issues de l'ancien Kivu, elle est divisée en huit territoires, chaque territoire en collectivités, chaque collectivité en groupements, et ce dernier en localités ou villages.

Tableau N°1 : subdivision administrative, communes et territoires

Communes et territoires

Superficie en Km2

Secteurs/collectivités

1. BAGIRA

2. IBANDA

3. KADUTU

37,6 km2

12,3 km2

10,1 km2

 

1. FIZI

2. IDJWI

3. KABARE

4. KALEHE

5. MWENGA

6. SHABUNDA

7. UVIRA

8. WALUNGU

15 786 km2

1. LULENGE

2. MUTAMBALA

3. NGANDJA

4. TANGANYIKA

281 km2

1. NTAMBUKA

2. RUBENGA

1 960 km2

1. NINDJA

2. KABARE

5 707 km2

1. BUHAVU

2. BULOHO

11 172 km2

1. BASILE

2. BURHINYI

3. ITOMBWE

4. LWINDI

5. LUHWINJA

6. WAMUZIMU

25 216 km2

1. BAKISI

2. WAKABONGO

3 146 km2

1. BAFULERO

2. BAVIRA

3. PLAINE DE RUZIZI

1 800 km2

1. KAZIBA

2. NGWESHE

Source : division provinciale de l'intérieur

2) Organisation administrative

Le gouverneur de province est assisté d'un vice gouverneur. La mairie de Bukavu pour la seule ville de la province est gérée par un maire assisté de deux vices maires. A la tête de chaque territoire il y a un administrateur de territoire et deux administrateurs assistants. Compte tenu de l'immensité des territoires, le gouvernement central a créé des postes d'encadrement administratif dirigés par des administrateurs de territoire assistant s résidants ou par des chefs de poste d'encadrement administratif.

A coté de l'autorité administrative il y a les autorités coutumières. Ainsi, à la tête de chaque collectivité, il y a un chef de localité communément appelé MWAMI. Celui-ci est le garant de la coutume et la succession à tête de la collectivité se fait de pères à fils. Bien que travaillant avec l'autorité administrative, les chefs coutumiers ont une certaine indépendance vis-à-vis d'elle.

A la tête de chaque groupement il y a un chef de groupement issu de la famille royale directement ou indirectement. Chaque groupement est formé de plusieurs villages avec à sa tête un chef du village nommé et révoqué par le chef du groupement après avis du chef de collectivité.

Le directeur de province chapote toute l'administration publique et spécialement les 31 divisions provinciales fonctionnelles présentes dans le sud kivu ; il s'agit de des divisons de l'intérieure et affaires coutumières, du plan, des finances, du budget, d'économie, de la fonction publique personnel actif, de la fonction publique personnel passif, de la santé, de l'EPSP, de la justice et garde des sceaux, de la femme et famille, des affaires sociales, de l'agriculture, pêche et élevage, du développement rural, des affaires foncières, du cadastre, d'anciens combattants, de la culture et arts, du commerce extérieur, de l'énergie, mines et géologie, des sports et loisirs, de la jeunesse, des transports et communications, du travail et de la prévoyance sociale, des travaux publics et aménagement du territoire, de l'urbanisme et habitat, de l'environnement, du tourisme, de l'information et presse et des PME et artisanat.

3) Organisation judiciaire

La cour d'appel et le parquet général de la RDC fonctionnent à Bukavu, chef lieu de la province du sud Kivu. Deux tribunaux de grande instance et deux parquets existent à Bukavu et à Uvira. Le tribunal de grande instance d'Uvira a deux tribunaux secondaires à Kavumu dans le territoire de Kabare, Kalehe, Walungu et Idjwi ; et celui de Kamituga en territoire de Mwenga pour les territoires de Mwenga et Shabunda. Ces deux tribunaux secondaires fonctionnent avec deux parquets secondaires à Kavumu et à Kamituga. Ils sont été créés pour réduire la distance avec les justiciables.

Aucun tribunal de paix n'est implanté dans la province du sud Kivu alors qu'il devrait fonctionner dans chaque territoire. Dans la ville de Bukavu, il existe un tribunal de ville siégeant dans la commune de Kadutu. A Uvira il existe un tribunal de cité pour cette agglomération urbano-rurale.

I.2.3.3 Caractéristiques socioculturelles

La monographie présente dans cette section donne les caractéristiques importantes de la population du sud Kivu notamment les données démographiques, la structure de la société, les groupes ethniques, les caractéristiques des groupes vulnérables, le régime foncier ainsi que le régime alimentaire.

1) Statistiques démographiques

Tableau n° : statistiques démographiques sexe et par territoire

Subdivision

Hommes

Femmes

Garçons

filles

Total

BAGIRA N

E

10 868

-

10 721

-

10 835

-

11 390

-

43 814

-

IBANDA N

E

29 006

136

40 360

183

41 607

38

50 955

48

161 928

405

KADUTU N

E

29 007

150

28 869

262

37 779

120

40 032

136

135 687

668

KASHA N

E

11 516

14

13 973

42

24 340

47

23 927

60

72 856

163

Total ville

80 697

93 510

114 766

126 548

415 521

FIZI

58 504

65 757

84 339

86 665

294 865

IDJWI

27 189

30 233

48 397

48 812

154 631

KABARE

92 463

105 584

143 624

154498

496 169

KALEHE

71 005

79 429

96 948

95 578

342 960

MWENGA

63 531

73 733

91 602

88 557

317 423

SHABUNDA

140 364

154 477

147 087

146 663

588 591

UVIRA

72 791

85 330

116 570

122 571

397 262

WALUNGU

103 959

120 998

107 074

124 629

456 660

Total

710 103

809 051

950 407

994 521

3 464 082

Source : division provinciale de l'intérieur.

N : nationaux

E : étrangers

2) Structure de la société

La société du sud Kivu se structure au tour de la tribu liée chacune à sa terre. A l'intérieur de la province, l'organisation économique est centrée au tour de la terre. Ainsi, le chef est le propriétaire, les notables ont leurs terres où ils logent des sujets ; les intellectuels et les paysans qui exploitent cette terre. En ville nous avons 4 classes sociales :

§ Les riches considérés comme notables de la ville : commerçants, travailleurs des grandes sociétés et des ONG ;

§ Les politiciens ;

§ Les agents de l'Etat ;

§ Les pauvres

Les principaux groupes ethniques sont :

§ Les Bashi : à Walungu, Kabare, Kalehe, Mwenga ;

§ Les Barega : à Mwenga, Shabunda, Fizi ;

§ Les Bahavu : à Kalehe et Idjwi ;

§ Les Bavira et les Barundi à Uvira ;

§ Les Babembe : à Fizi ;

§ Les Banyindu : à Walungu et Mwenga ;

§ Les Batwa : à Kalehe, Idjwi et Kabare.

Chapitre II  LE PROCESSUS DSCRP AU SUD KIVU : OBSTACLES ET PERSPECTIVES

II.1 Perspectives de la mise en oeuvre du DSCRP I

Le DSCRP I au sud Kivu couvrait une période allant de 2006 à 2010 mais n'a connu qu'une année de mise en oeuvre du fait du retard observé dans l'élaboration de la stratégie. Le gouvernement, sur base des éléments de diagnostic économique et de pauvreté, a défini une stratégie globale de réduction de la pauvreté basée sur cinq axes stratégiques constituant son ossature. Ces axes s'articulent autour de plusieurs domaines et thématiques synthétisés dans le tableau suivant.

Tableau n°3 : principaux piliers du DSCRP

Pilier1 : consolider la paix, renforcer les institutions et améliorer la gouvernance

§ Promotion de la bonne gouvernance administrative, économique et politique 

§ Consolidation de la paix et de la sécurité

Pilier2 : consolider la stabilité

macroéconomique et la croissance

§ Diversification des filières agricoles d'exportation après avoir assurer la relance de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage ;

§ Promotion du développement du micro crédit et de la micro entreprise ;

§ Réhabilitation et reconstruction des infrastructures de base ;

§ Relance des activités du secteur minier et début de la restructuration des entreprises publiques du secteur ;

§ Réalisation des études sur l'électrification rurale et communautaire.

Pilier3 : améliorer l'accès aux services sociaux et réduire la vulnérabilité

§ Réhabilitation et construction des

écoles et promotion d'une éducation de développement ;

§ Renforcement de l'éducation non

formelle ;

§ Réhabilitation et construction des

Infrastructures de santé et amélioration de l'accès et de la qualité des services de santé ;

§ Amélioration du taux de desserte en eau potable et assainissement du milieu ;

§ la gestion des immondices et

l'utilisation de l'eau de qualité en vue d'éviter les maladies d'origine hydriques qui causent beaucoup de décès des enfants.

Pilier4 : combattre le VIH/SIDA

§ la stabilité de l'évolution de l'épidémie ;

§ amélioration des conditions de vie des personnes vivant avec le SIDA ;

§ atténuation de son impact sur le développement.

Pilier5 : appuyer la dynamique communautaire

§ l'implication des associations de développement de base à la planification et à la prise de décisions ;

§ la vulgarisation auprès des associations des textes légaux dont la loi n°004/2001 du 21 janvier 2001 portant dispositions générales applicables aux associations sans buts lucratifs et aux établissements d'utilité publique ainsi celle n°07/0189 du 16 mai 2007 fixant les attributions des ministères ;

§ la création d'un cadre de concertation et de promotion en faveur des associations communautaires de développement de base ;

§ le renforcement des capacités d'intervention et d'appui en termes de financement des associations locales de développement ;

§ l'opérationnalisation du principe de parité et la prise en compte des aspects du genre à tous les niveaux ;

§ l'encouragement de l'émergence des associations de développement dans les quartiers et dans les villages.

Source : division provinciale du plan sud Kivu

II.1.1 Situation économique de la province du sud Kivu

1. L'agriculture

La structure de l'économie de la province du sud Kivu n'a pas changé durant la période de 2006 à 2010. Le secteur primaire dominé par l'agriculture représente 70% du PIB provincial, avec une contribution moyenne annuelle à la croissance estimée à 2,9% pour la période 2006 à 201028(*). L'agriculture est caractérisée par une production essentiellement pluviale fondée sur des cultures vivrières (mais, riz, manioc) et des cultures industrielles (quinquina, palmier, café). Elle est surtout pratiquée par des ménages agricoles faiblement encadrés sur des petites superficies, avec des outils de travail rudimentaires, des semences non améliorées et des techniques culturales obsolètes.

Durant ces dernières années, du fait des interventions des ONGD, certains petits exploitants agricoles bénéficient d'intrants sélectionnés, de crédit et d'encadrement approprié. On peut parallèlement noter que les exploitations de type moderne sont très rares et sont essentiellement tournées vers la culture industrielle notamment pour le, café, le thé et le quinquina. Les principaux facteurs justifiant cette situation sont :

§ Les pillages perpétrés ;

§ L'insécurité ;

§ La baisse des cours des produits agricoles ;

§ Le vieillissement des plantations par manque d'entretien ;

§ Le mauvais état des routes de desserte agricole ;

§ L'insuffisance d'engrais.

Outre ces difficultés, il est à noter la diminution des effectifs de l'Etat dans le secteur agricole et le vieillissement du personnel technique d'encadrement. 107 agents techniciens pour 426 369 ménages agricoles, soit un technicien pour 3 984 ménages agricoles au lieu de 400 initialement prévus29(*).

Malgré les différents atouts agro pédologiques et les conditions climatiques favorables dont bénéfice la province, la production alimentaire accuse un déficit pour toutes les constituant l'alimentation de base des sud-kivutiens. Les besoins alimentaires non satisfaits par la production locale sont partiellement comblés par les produits venant du nord Kivu et du nord Katanga. Le tableau ci-dessous donne les indications sur les besoins alimentaires dans la province du sud Kivu.

Tableau2 besoins alimentaire dans la province

Cultures

Besoins

Production en tonnes

Ecart

Mais

258 696

89 967

- 168 729

Manioc

233 513

209 243

- 25 269

Riz

130 493

1 119

- 129 374

Haricot

155 676

65 338

- 50 338

Arachide

107 599

15 681

- 91 918

Total

885 977

380 348

- 505 629

Source : inspection provinciale de l'agriculture, pêche et élevage

Selon ce tableau, les déficits alimentaires sont plus prononcés pour les céréales (mais et riz) que les légumineuses (arachide et haricot), tandis que l'écart des besoins par rapport à la production est moins important pour le manioc qui est perçu comme une des premières denrées de base.

2. La pêche et l'élevage

S'agissant de l'élevage, on distingue trois types d'élevage qui sont pratiqués au sud kivu :

§ L'élevage extensif individuel ;

§ L'élevage extensif collectif ;

§ L'élevage semi intensif.

Les élevages de gros et de petits bétails ainsi que ceux de volailles sont toujours pratiqués de façon traditionnelle. Ils représentent à moyenne chaque année moins de 1% du PIB et leur production ne suffit pas pour satisfaire le besoin total de la province en viande. Pour la pêche, celle-ci est pratiquée sur les lacs Kivu et Tanganyika. Les faunes fréquentes sont le ndakala et le lumbu. Cette dernière espèce constitue plus de 90% de la faune rependue dans le lac Kivu. Deux types de pêches30(*) :

§ La pêche traditionnelle par un équipement très rudimentaire (pirogue, filets) et au rendement faible ;

§ La pêche artisanale qui résulte de l'amélioration des engins utilisés dans la pêche traditionnelle.

La pisciculture se développe également grâce aux ONG de développement mais les problèmes identifiés dans ce domaine font énormément défaut.

3. La production minière

Les mines n'ont pas subi également d'avancement. Leur contribution au PIB reste faible, 3% et leur exploitation se fait de façon artisanale. Cet outil ne contribue donc pas au développement socio économique de la RDC pour trois motifs :

§ La faible valeur ajoutée ;

§ La fraude ;

§ Et la mauvaise utilisation des revenus gagnés par les creuseurs.

4. Parts sectorielles en % du PIB

Selon le tableau suivant, la part du secteur primaire demeure la plus élevée dans le PIB de la province du sud Kivu, soit 71,3%. Il est cependant dominé par une agriculture faiblement mécanisé et relativement peu industrialisée et où la recherche agronomique connait peu d'investissement.

Le secteur secondaire, du fait de la destruction du peu d'industrie par la guerre, reste encore très embryonnaire et ne représente que 6,7% du PIB avec une contribution moyenne annuelle à la croissance de 3,2%. Il est dominé par l'informel, caractérisé par des petites unités artisanales de transformation. La faible industrialisation n'est pas sans effet sur la productivité globale des facteurs et les performances économiques.

Le secteur tertiaire quant à lui représente 19,2% du PIB avec une contribution moyenne annuelle à la croissance de 6,8%. Ce secteur repose sur le commerce, les transports, les communications, le tourisme et l'intermédiation financière. L'intermédiation financière est opérationnelle à travers la présence significative d'institutions financières de micro finance très rependues dans la province et octroyant des crédits aux opérateurs économiques et à la population.

Le tourisme est important à signaler au sud Kivu dispose d'un riche potentiel touristique avec le parc national de Kahuzi Bièga et 13 aires protégées qui regorgent des montagnes, une flore et une faune très rare, notamment les gorilles de montagne pouvant attirer beaucoup de touristes. Cependant, l'insécurité due à l'existence de quelques poches de résistance du fait de la guerre et la mauvaise gouvernance rend ces sites non opérationnels.

Tableau n°3 parts sectorielles en %du PIB

Secteur économique

2007

2008

2009

2010

moyenne

Primaire

67,7

72,1

72,7

72,5

71,3

Secondaire

7,7

6,5

6,3

6,2

6,7

Tertiaire

21,4

18,1

18,4

18,3

19,2

Service non marchand

0,9

1,0

0,7

0,7

0,8

Droits et taxes à l'importation

2,3

2,4

1,9

1,7

2,1

Total

100

100

100

100

100

Source : travaux de la banque mondiale sur le cadre des dépenses à moyen terme dans les provinces de la RDC, août 2010.

La part du PIB des droits et taxes à l'importation demeure faible. Ces droits et taxes représentent respectivement 0,8% et 2,1% du PIB. Elle a connu une légère augmentation en 2007, et une baisse de 79% en 2008 et 70% en 2010.

II.1.2 Evolution du taux d'inflation et de croissance

Entre 2006 et 2010, les prix à la consommation ont connu une évolution erratique en liaison avec la conjoncture économique. Le taux d'inflation est passé de 13,2% en 2006 à 24,7% en 2010, après avoir atteint son pic 46,1% en 2009 ; soit une augmentation annuelle de 23,7%. Ce niveau d'inflation est largement supérieur au seuil de 3% acceptable dans la zone CEMAC. L'accélération des prix observée à partir de 2008 pourrait être principalement imputée à la flambée du cours des produits pétroliers et à la crise alimentaire.

Malgré l'amélioration de la croissance économique obtenue de 2007 à 2010, le niveau d'inflation a contribué à une érosion du revenu réel des ménages entraînant du coup leur appauvrissement et une dégradation des indicateurs OMD.

Le taux d'inflation a été élevé en 2006 de l'ordre de 14%. Il a baissé de 8% en 2007, pour se situer à 40% en 2009 pour en suite se stabiliser en 2010, du fait de la crise financière économique mondiale qui a sévi en 2008, ayant ainsi un effet négatif sur la vie de la population.

II.1.3 L'emploi

La situation économique, malgré les potentialités ne stimule l'emploi. En effet, le marché de l'emploi au sud Kivu accuse un taux d'activité de 52,4% qui est nettement en dessous de la moyenne nationale (60,2%). Le travail des enfants reste une réalité dans la province avec un taux d'activité pour la tranche d'âge de 10 à 14 ans de 7,9%. Le chômage reste plus important dans la province du sud Kivu avec une augmentation moyenne annuelle de 9,9% qu'au niveau national 3,7%.

Une analyse du revenu des actifs occupés révèle que environ 34% de la population gagnent moins du SMIG (1 USD par jour) donc extrêmement pauvres et près de 60% travaillent involontairement moins de 35h par semaine. Le phénomène de sous emploi est rependu dans la province et touche 80,2% de la population active occupée.

II.1.4 Profil actuel de la pauvreté

L'analyse de la pauvreté faite est basée sur les données du document intitulé « province du sud Kivu, pauvreté et conditions de vie des ménages », élaboré par l'unité de lutte contre la pauvreté du PNUD en mars 2009.

Selon le document, la province du sud Kivu fait partie des trois provinces les plus pauvres de la RDC. Elle a une incidence de la pauvreté de 84,7% et compte 8,3% des pauvres de la RDC. Une analyse selon le secteur institutionnel du chef de ménage de la province révèle que la pauvreté sévit les plus dans la catégorie de ménage où le chef est inactif, chômeur ou retraité (89,1%), suivi de ceux dont le chef travail dans l'informel (86,6%). L'incidence est un peu moins élevée pour les ménages dont le chef est employé dans l'administration publique (70,6%) et encore moins chez ceux dont le chef est employé du secteur privé (48,72%).

De même, au sud Kivu, la taille des ménages pauvres est plus grande que celle de mieux nantis et le nombre de personnes qu'ils ont à charge est souvent élevé. La composition moyenne des ménages pauvres est de 7 personnes, tandis que celle des ménages les plus riches n'est que d'environ 4 personnes.

Le niveau d'instruction est également un facteur discriminant du niveau de vie au sud kivu mais la disparité selon ce déterminant est moins forte que sur l'ensemble de la RDC. En effet, plus le chef du ménage est instruit, plus la consommation du ménage est élevée, et par conséquent moindre sont les chances que le ménage soit dans une situation de pauvreté. Une scolarité plus élevée se traduit par une amélioration de l'alimentation, de la santé, de l'accès aux services essentiels et de la capacité à faire face aux épreuves qu'elles soient dues à l'économie, à la santé ou à des causes naturelles.

Tableau n°4 profil de la pauvreté au sud Kivu

Indicateurs

Sud Kivu

RDC

Sexe du chef du ménage

Masculin

Féminin

86,7%

65,6%

71,6%

69,9%

Milieu de résidence

Urbain

Rural

84,6%

84,7%

61,5%

75,7%

Niveau d'instruction du chef du ménage

Sans instruction

Avec

Dont :

Primaire

Secondaire

Universitaire

86,5%

13,5%

84,9%

83,6%

77,5%

61,5%

38,5%

76,3%

71,9%

34,1%

Secteur institutionnel du chef de ménage

Administration publique

Entreprises publiques

Privés formels

Informel agricole

Informel non agricole

Association

Inactifs, chômeurs et retraités

70,6%

86,0%

48,8%

86,6%

83,6%

85,3%

89,1%

65,0%

59,1%

49,6%

77,1%

64,5%

60,1%

67,1%

Ensemble

84,7%

71,3%

Source : province du sud Kivu, pauvreté et condition de vie des ménages, mars 2009

En somme, l'analyse du phénomène a fait ressortir que la pauvreté des ménages augment du jour le jour et proportionnellement à leur taille : les ménages de plus de 6 personnes affichent les indices de pauvreté les plus élevés que ce soit en milieu rural ou urbain. Le niveau d'instruction du chef du ménage influence la vulnérabilité à la pauvreté. De même le secteur institutionnel joue un rôle très important dans la variation de l'indice de la pauvreté en province du sud Kivu.

La principale conséquence de la mise en oeuvre du DSCRP a été donc été l'adoption du plan quinquennal (DSCRP II), qui prend le quinquennat 2011 - 2015 articulé autour de quatre piliers essentiels dont notamment :

- Le renforcement de la bonne gouvernance, de la paix et de l'autorité de l'Etat ;

- La croissance pro pauvre ;

- Amélioration de l'accès aux services sociaux et renforcement du capital humain

- Protéger l'environnement et lutter contre le changement climatique

II.2 Principaux obstacles

II.2.1 La contrainte de temps

En matière d'insuffisances, le principal obstacle a été le retard observé dans la mise en oeuvre du processus au sud Kivu ; processus qui devrait théoriquement commencé en 2006, n'a été effectif qu'à partir de 2009, soit une année de mise en oeuvre. Cela a été du au retard qui a résulté dans l'élaboration de la stratégie.

On peut également signaler les contre-performances observées dans certains secteurs dans le cadre de la mise en oeuvre du DSCRP I qui peuvent être imputées à la quasi inexistence de l'instrument de programmation qui est le programme d'actions prioritaires (PAP) et d'un dispositif de suivi évaluation opérationnel pour la période 2006 à 2010.

Par ailleurs, cette situation corrobore avec le fait que les leçons tirées du DSCRP antérieur n'ont pas été capitalisées au profit du DSCRP I, à laquelle s'ajoutent le manque de rapport annuel d'avancement de mise en oeuvre et des difficultés enregistrées lors de la revue des actions du PAP du même DSCRP I,

II.2.2 le problème d'adaptabilité

Un des grands obstacles à la mise en oeuvre du DSCRP au sud Kivu a été le fait que sa réalisation doit être faite dans l'esprit et la lettre des prescrits de la banque mondiale et du FMI, ce qui fait que la politique économique devient négociable au lieu d'être définie au niveau local. Cela a été même à la base de l'échec des plans d'ajustement structurel qui ont précédé le DSCRP dans les années 1980.

Si le plan Marshall a été une parfaite réussite en Europe c'est parce que cette difficulté avait réussie à être surmontée. Ce nom usuel donné au plan par lequel les Etats unis avaient voulu améliorer la santé économique du monde, la stabilité politique et la paix après la seconde guerre mondiale pour relever l'Europe.

L'Europe manquait à l'époque des produits de première nécessité, des devises pour importer, des capitaux pour investir et financer la reconstruction. A l'issu de la conférence euro-américaine qui s'était tenue à Paris en juin 1947, les besoins économiques de l'Europe sont estimées à 22 milliards de dollars, des prétentions que le congrès américain va réduire à 13 milliards de dollars en 1948. L'économie européenne n'avait besoin que d'être relancée. Malgré le rejet de l'offre américaine par l'union soviétique, le plan Marshall a été un excellent et parfait succès pour l'Europe.

Ainsi, une exigence essentielle pouvant permettre de lutter de façon efficace contre la pauvreté et améliorer la croissance économique au sud Kivu est que la politique économique doit cesser d'être dictée par le FMI et la banque mondiale mais qu'elle définie localement.

II.2.3 le problème de priorité

Le DSCRP connait un autre véritable problème : celui de manque de priorisation. En effet, pour rappel, le DSCRP national comme provincial est assis sur cinq principaux piliers constituant son ossature. Ce sont :

· La promotion de la bonne gouvernance par le renforcement des institutions,

· La stabilité macroéconomique,

· Les infrastructures,

· La lutte contre le VIH/SIDA ;

· Et l'appui à la dynamique communautaire.

Le problème étant économique, il est possible de ramener tous les cinq piliers au deuxième pilier qui est l'appui à la stabilité macroéconomique. Une économie en bon état permettra de générer des ressources supplémentaires en faveur des institutions politiques, de l'éducation et de la santé ; elle pourra aussi permettre de générer des ressources en faveur des ménages, des ressources pour assurer le service de la dette publique grâce à l'effet du multiplicateur.

II.2.4 une politique moins efficace

Le rapport de mise en oeuvre du DSCRP montre clairement que les indicateurs macroéconomiques n'ont pas subi de changement positif. La province du sud Kivu reste parmi les provinces les plus pauvres du pays avec une incidence moyenne de la pauvreté de plus de 80%. On peut logiquement se demander pourquoi ce phénomène

Grâce au test de khi carré, analysons l'efficacité de la politique du DSCRP dans la province du sud kivu. Pour cela, nous allons supposer que les améliorations induites par le DSCRP sont contenues dans le PIB provincial.

Les écarts sont entre les fréquences observées (Oj) et les fréquences théoriques (prévisions quantitatives du comité permanent du cadrage macroéconomique dans le cadre du DSCRP) (ej) de taux de croissance du PIB sont données par la formule :

K2= )2

Sous l'hypothèse nulle on a : H0 : le DSCRP n'est pas efficace

Sous l'hypothèse affirmative on a H: le DSCRP est efficace.

Si au cours des quatre dernières années il s'est observé des variations du taux de croissance du PIB provincial (Oj), ce qui suppose une réussite.

fréquences

2007

2008

2009

2010

Oj

7,5

8,2

8,9

9,6

ej

7

7,5

7,7

8,4

Ddl : (L-1)(C-1) = (2-1)(4-1) = 3

= 5%

Règle de décision : si K2 calculé est inférieur à K2 lu, on accepte H0 et on rejette H

K2 = ( ) 2 + ()2 + ()/2 + () 2 = 1,032

Qui est inférieur au K2 lu (7,82). On accepte H0. Ce qui suppose que le DSCRP est inefficace

Il est donc prouvé que le DSCRP est inefficace à réduire la pauvreté. Cela était déjà prouvé dans le passé par le Programme des Nations unies pour le Développement et la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement.

« Les espoirs que l'on fonde actuellement sur la mise en oeuvre de l'initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) ne sont pas réalistes. L'allègement de la dette envisagé ne suffira pas rendre celle-ci supportable à moyen terme (...) ; par ailleurs, l'ampleur de la dette et la manière dont il interviendra n'auront pas d'effet directs majeurs sur la réduction de la pauvreté » (CNUCED, 2000, p31).

« La dette continue d'être un frein au développement humain et à la réalisation des droits de l'homme. (...). L'initiative d'annuler le service de la dette en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) n'a jusqu'ici eu qu'un impact limité (...). Des nouvelles mesures, introduites en 1999, cherchent à fournir un allègement plus rapide et plus important en visant la réduction de la pauvreté. L'allègement de la dette reste toujours loin derrière les intentions et les promesses. Il est urgent que la mise en place des programmes s'accélère dans tous les pays et que des nouvelles initiatives soient mise en oeuvre pour que la réduction de la dette ait une incidence sur le développement humain ». (PNUD 2000, p120).

II.3 Conséquences de la mise en oeuvre du DSCRP

II.3.1 acquis du DSCRP I

Le principal acquis du DSCRP I est qu'il avait permis à tous les secteurs de développement de la province du sud Kivu d'avoir une vision pragmatique sur la réduction de la pauvreté dans leurs diverses interventions. Ceci avait amené le gouvernement provincial à adopter la stratégie de passage de l'urgence (humanitaire) à la stabilisation (STAREC) au développement (DSCRP II). Cette volonté politique s'est traduite par l'adoption de l'édit n° 02/2010 du 07 octobre 2010 relative à la coordination des actions humanitaires et de développement.

Au cours de cette période, on a assisté à une adaptation du DSCRP comme une stratégie de croissance à travers le plan d'action prioritaire (PAP). Ce PAP contient des projets concrets prioritaires pour la province (sécurité, agriculture, pêche, infrastructures routières, commerce frontalier, infrastructures sociales) dont l'objectif est la réduction de la pauvreté à travers une stratégie de croissance et de développement social. Ce PAP devra permettre aux autorités politiques provinciales concernées d'exécuter de manière sectorielle tous les projets retenus et d'orienter tous les partenaires du développement et investisseurs dans la relance de l'économie et la lutte contre la pauvreté.

Le PAP est donc un cadre unique de planification stratégique qui tire ses origines dans le DSCRP et s'inscrit dans les OMD. Il permet également une mise en place des politiques sectorielles appropriées qui cadrent avec les objectifs des programmes définis par la population et le renforcement des capacités en vue de contribuer à la réduction de la dette de la RDC envers les institutions de Brettonwoods. A cet effet, le PAP insiste sur la mission fondamentale du gouvernement provincial de faire sortir la province du Sud Kivu des diverses crises et de l'amener sur le chemin d'un développement durable et intégral.

II.3.2 Le plan quinquennal 2011-2015

Face à ces obstacles, le gouvernement provincial a élaboré une seconde phase du DSCRP qui prend le quinquennat 2011-2015 et articulé autour de quatre piliers :

- Le renforcement de la bonne gouvernance, de la paix et de l'autorité de l'Etat ;

- La croissance pro pauvre ;

- L'amélioration de l'accès aux services sociaux et renforcement du capital humain ;

- Protéger l'environnement et lutter contre le changement climatique.

Tableau n°5 : programmation annuelle en USD du DSCRP II au sud Kivu

Piliers

Programmation annuelle en USD

Total 2011-2015

2011

2012

2013

2014

2015

Pilier1

21 463 850

25 297 350

26 766 350

24 037 350

25 598 350

123 163 750

Pilier2

208 965 892

452 551 058

398 081 037

345 390 037

294 022 037

1 698 110 060

Pilier3

99 194 771

129 588 177

137 361 925

137B 494 190

130 536 240

634 175 303

Pilier4

7 775 000

5 400 000

5 300 000

5 300 000

2 300 000

21 700 000

Total

336 499 513

612 837 085

567 509 312

512 221 577

452 456 627

2 477 149 113

 
 
 
 
 
 
 

Source : division provinciale du plan sud Kivu

Tableau n°8 : synthèse des résultats

Problèmes

résultats

I Conséquences et obstacles à la mise en oeuvre du DSCRP au Sud Kivu

1. Conséquences

- Acquis

- Situation économique de la province

Vision pragmatique sur la réduction de la pauvreté de la part de tous les secteurs du développement

- L'agriculture représente 70% du PIB de la province, ce qui suppose une économie faible économiquement ;

- Les besoins alimentaires de la province représentent un déficit, soit 505 629 ;

- Le taux d'inflation 24,7% en 2010, ce qui est une bonne situation par rapport aux années précédentes ;

- Le taux de croissance du PIB est de 4,4% en 2010 ;

- Le taux de sous emploi représente un coefficient élevé, soit 80,2% ;

- L'incidence générale de la pauvreté reste parmi les plus élevées du pays, 84,7%

2. Obstacles

- La contrainte de temps dans l'élaboration et la mise en oeuvre ;

- Le problème d'adaptabilité ;

- Le problème de priorité ;

- L'inefficacité de la politique.

II POLITIQUES PROPOSEES

- Promotion d'un

Investissement productif pour le développement durable ;

- La reforme du secteur financier ;

- Le rôle nouveau de la banque centrale

Chapitre III MECANISMES DE PROMOTION DU DEVELOPPEMENT DURABLE EN RDC

La conception actuelle de la pauvreté prend racine dans le concept « sous développement élaboré par le président américain Harry Truman au quatrième point de son discours inaugural du 20 janvier 1949. Truman y décrivait un monde bipolaire divisé entre « pays industrialisés » ; caractérisés par un certain taux de richesse et de croissance, et « pays sous développés » perçus comme « arriérés » parce qu'ils n'avaient pas atteint des niveaux de vie « convenables ».

Plutôt de voir la pauvreté comme le résultat des dynamiques historiques inhérentes à des relations de pouvoir très biaisées, largement fondées sur des intérêts économiques particuliers, Truman l'attribuait au fait de ne pas avoir de revenu et de capacité de consommation et de production suffisants. Cette conception unidimensionnelle de la pauvreté implique qu'il n'existe qu'une solution : pour l'éradiquer, il faut augmenter la production, la consommation et la croissance économique en transférant la science et la technologie occidentales et en créant le besoin de biens de consommation occidentaux. Grâce au développement donc, le « Sud » allait rattraper le « Nord » en s'intégrant au marché31(*).

En outre, comme les peuples sous développés étaient considérés comme incapables de définir leurs propres intérêts, besoins et solutions, on croyait et on continue à croire que le meilleur moyen d'assurer leur progrès économique et social était de recourir à des « experts » de développement dotés d'une expérience et de connaissances qui les aident à cerner leurs besoins. Il est donc important pour les pays sous développés d'accroître le rôle des ressources intérieures pour atteindre leur développement à long terme.

Cette analyse de Truman du sous-développement nous conduit à revenir au rôle de l'Etat pour qui revient la tache d'accroître la production, la consommation et la croissance économique (évaluée en PIB) tout en portant une grande attention aux ressources intérieures pour promouvoir le développement économique durable.

Le rôle de l'Etat est donc déterminant dans la promotion du développement durable et la réduction de la pauvreté. Pour cela, trois principales politiques peuvent être mises en oeuvre par le gouvernement en vue de réduire l'extrême pauvreté ;

- La promotion d'un investissement productif pour un développement durable ;

- La réforme du secteur financier en vue de mobiliser des ressources nécessaires en faveur de l'investissement et la croissance ;

- Et la réforme du rôle de la banque centrale dans la définition de la politique monétaire.

III.1 promouvoir un investissement productif pour le développement durable

Cette problématique peut être réduite à deux circonstances. D'abord, il faut noter que le secteur privé ne produit pas assez d'opportunités d'investissements rentables. Une deuxième circonstance à laquelle peut être ramené le problème de promotion des investissements productifs est le financement des infrastructures. La mauvaise qualité de ces dernières est coûteuse pour l'économie pour beaucoup de pays en Afrique. Pour cela, il faut accroître l'intervention de l'Etat dans la prestation des services publics, créer un fonds d'investissement à long terme et créer les banques de développent.32(*).

III.1.1 accroître l'intervention de l'Etat dans la prestation des services publics

Afin de renforcer le secteur privé, l'Etat devrait accorder la priorité à l'investissement public dans les projets d'infrastructures physiques de services publics comme les routes, l'eau ainsi que la génération et la distribution de l'électricité.

C'est particulièrement important à la lumière des résultats mitigés des expériences de privatisation, spécialement celles de l'appauvrissement en eau. La RDC doit également chercher à agir ensemble avec d'autres pays en matière d'infrastructures régionales essentielles notamment dans le transport, l'énergie et la communication.

Les pays de l'Afrique de l'Est, par exemple, ont mis des ressources en commun pour construire un barrage régional qui produira de l'électricité en faveur du Burundi, du Rwanda et de la Tanzanie.

A cet égard, le nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), a lancé une initiative régionale d'infrastructure qui vise à coordonner, faciliter et aider à financer les projets d'infrastructures à une échelle régionale. Certains de ces projets comportent des partenariats privés-publics. Cependant, le secteur public demeure la source principale du financement de l'infrastructure dans les pays en voie de développement.

III.1.2 Créer un fonds d'investissement à long terme

L'Etat pourra mettre sur pied un fonds d'investissement à long terme similaire aux fonds souverains, qui serait dédié aux investissements de grande taille et de long terme qui ne sont pas des services publics et ne peuvent pas être assurés par des organismes financiers du secteur privé. Un tel fonds pourra combiner les ressources de nombreux organismes financiers qui détiennent de larges réserves tels que les fonds de pension, les assurances et les banques privées.

Dans les pays qui profitent du boom des prix des matières premières, une partie de ces revenus exceptionnels pourrait être déposée dans ce fonds d'investissement. Les dépôts dans le fonds pourraient être garantis par l'Etat pour autant que le fonds soit géré professionnellement, sans ingérence politique, et est en mesure d'assurer la qualité des projets d'investissement. Les gouvernements pourraient encourager le fonds à fournir de capitaux aux projets d'infrastructure importants ayant un grand impact social et économique en accordant des incitations fiscales au financement des projets prioritaires.

III.1.3 Créer des banques de développement

L'Etat doit assurer le financement des activités économiques qui jouent un rôle important dans le processus du développement et de réduction de la pauvreté mais éprouve des difficultés à attirer le financement privé. Il peut s'agir des activités agricoles ou de l'économie rurale non agricole qui sont importantes en termes d'effet sur la création d'emploi et la réduction de la pauvreté. Un tel financement peut être également bénéfique à certaines activités industrielles nécessaires pour lancer un secteur industriel prioritaire ou éliminer les contraintes spécifiques à la production.

Ces activités peuvent malgré leur importance, avoir des difficultés à attirer le financement privé à cause de la longue maturité des investissements, de la difficulté des institutions financières urbaines à assurer le suivi dans les zones rurales, ou à l'importance des montants nécessaires. Certaines de ces activités sont commercialement viables mais manquent de financement privé, alors que d'autres ont des taux de rendement sociaux élevés et/ou des effets multiplicateurs énormes sur l'économie rurale.

Des banques de développement ont été créées dans des nombreux pays pour répondre à ces besoins. Leur performance a néanmoins été souvent décevante pour de raisons de mauvaise gestion, de mauvaise sélection des projets et d'insuffisance de suivi des projets financés. En conséquence, nombre de ces banques ont été soit démantelées, soit soustraites de leur mission de développement lors des reformes opérées ces dernières décennies afin de renforcer l'économie de marché.

En Afrique, on peut identifier plusieurs exemples de banques de développement qui jouent un rôle positif important dans le processus du développement dans leurs pays. A l'île Maurice par exemple, la banque de développement demeure très active et offre de nombreux services financiers notamment la micro finance. De même, la banque de développement du Burundi contribue énormément à la mobilisation des ressources en faveur des secteurs prioritaires du développement.

Les banques de développement ont donc clairement un rôle à jouer pour le développement de l'Afrique. Les erreurs de gestion passées ne peuvent en aucun cas justifier la remise en cause de ce type de financement pour le processus du développement ; les mêmes erreurs devant cependant servir à souligner l'importance de la bonne gestion ainsi que le besoin de s'assurer que le développement reste au coeur de leur action.

Un besoin s'exprime donc pour le gouvernement de réhabiliter les banques de développement avec une mission réellement développementiste ; leur création ou leur réinstauration pouvant offrir à l'Etat un outil puissant pour la mise en oeuvre de sa politique de développement. Les banques de développement devraient donc agir comme canal de transmission de la politique gouvernementale en faveur de l'économie rurale et d'autres secteurs prioritaires. Ceci ne peut être une stratégie viable que si la RDC s'inspire des expériences passées et s'assurer que ces institutions sont gérées avec professionnalisme et qu'elles possèdent la capacité de choisir et d'assurer le suivi des projets qu'elles financent de manière rigoureuse.

Il existe plusieurs options que les pays pouvant être prises par les pays pour financer les opérations des banques de développement. Par le passé, une partie de l'aide publique au développement était canalisée à travers ces dernières ; elles doivent pour cela prouver leur efficacité si elles doivent encore à l'avenir servir de canal à ces fonds. De même, les banques de développement nationales peuvent servir d'intermédiaires aux banques de développement régionales et internationales pour les projets de ces dernières dans le pays.

Un tel arrangement allierait le financement et l'expertise des grandes banques de développement nationales. Une telle coopération est particulièrement intéressante dans le cas où mes crédits des institutions financières de développement régionales et internationales ne sont pas assez grands pour réunir les capitaux destinés aux projets des banques de développement pourvu que ces projets puissent offrir un retour sur l'investissement dans les délais imposés par la maturité des obligations.

III.2 la reforme du secteur financier

La RDC devrait encourager la création d'un système financier à base élargie et intégrée et le doter d'une vision partagée par tous les secteurs afin d'accentuer son rôle dans le processus de développement. Pour cela il faut une vision cohérente et partagée du système financier, un fonds de micro finance, un fonds de pension, développer les marchés boursiers et élargir la couverture financière par la technologie33(*).

III.2.1 Une vision cohérente et partagée pour le secteur financier

L'Etat congolais devrait s'efforcer d'élaborer un modèle partagé du rôle que le secteur financier est appelé à jouer dans le développement du pays. Ce rôle serait basé sur la stratégie de développement propre au pays ainsi que les aspirations et les capacités du secteur financier. Une vision commune du rôle du secteur financier dans le processus du développement pourrait ainsi prendre forme et être concrétisée, par exemple dans une charte financière qui spécifierait les objectifs du secteur et l'attribution des rôles spécifiques entre les différents acteurs du secteur ; entre l'Etat et le secteur financier.

La charte devrait tenter de remédier aux principales déficiences actuelles du secteur financier. En particulier, elle devrait essayer de résoudre le problème de fragmentation en encourageant une communication et une coopération accrue entre les secteurs formels et semi formels tout en préservant les spécialisations respectives. Entre autre, combler la lacune des services financiers afin de faciliter l'accès des PME au financement doit être une priorité étant donnée leur ampleur dans la création de l'emploi et la croissance.

Une charte financière ne devrait pas être considérée comme un moyen pour l'Etat d'imposer ses priorités et ses stratégies au secteur financier. En effet, même si elle peut faire recours à des instruments tels que des cibles et des plafonds indicatifs pour les crédits, son rôle principal devrait être de fournir une vision partagée qui peut favoriser la cohérence et accroître les impacts économiques et sociaux positifs des activités du secteur privé à travers le dialogue et la recherche du consensus.

La charte servirait effectivement de symbole d'une compréhension commune du rôle devant être joué par divers acteurs du secteur financier dans le processus du développement. Une charte financière rédigée en association avec les institutions du secteur financier, peut servir à faire de ce secteur un moteur du développement.

III.2.2 Créer un fonds de micro finance

Les banques de développement ne constituent pas en effet la seule voie d'améliorer l'accès au crédit pour les secteurs prioritaires de l'économie. Le renforcement des organismes de micro crédit peut également servir à aider au financement des activités agricoles ou des petites entreprises. En Sierra Leone par exemple, deux de plus grands obstacles pour le secteur de la micro finance sont le manque de fonds à sa disposition et l'absence d'un point focal pour coordonner ses différentes activités. Un fonds de micro finance pourrait aider à résoudre ces problèmes.

Un fonds de micro finance pourrait aider à améliorer l'accès au crédit par les petits emprunteurs ruraux ou urbains en augmentant les ressources disponibles aux organismes de micro finance. Un tel fonds pourrait être constitué à partir des contributions des banques privées ainsi que de l'aide publique au développement. La banque centrale pourrait également autoriser les banques à détenir des avoirs dans ce fonds qui contribueraient à leur ratio de solvabilité imposé par les règles prudentielles.

Cependant, il faudrait la mise en place des gardes fous à fin de s'assurer que les objectifs de la banque centrale quand elle impose des conditions de liquidité ne soient pas compromis par sa participation au fonds.

Les avoirs non réclamés qu'enregistre le système financier (banques, compagnies d'assurances, et fonds de pension) pourraient également être versés dans ce fonds étant donné que ces avoirs représentent un montant significatif. L'utilisation de ces avoirs à des fins de micro finance exigerait cependant une législation appropriée en ce qui concerne leur définition et l'utilisation autorisée.

Si le fonds est efficacement géré, il peut permettre la fourniture des prêts à des taux moins élevés que ceux pratiqués actuellement par la plus grande partie des institutions de micro finance. En plus de l'apport d'un fonds de roulement à la micro finance, un tel fonds peut également promouvoir une plus grande communication et des synergies plus étroites entre ces institutions et celle du secteur financier formel. Il peut aussi favoriser dans ce sens la formation sur le tas et d'autres mesures de renforcement de capacités en vue de consolider les compétences des institutions de micro finance.

III.2.3 Créer un fonds de pension et renforcer les secteurs des assurances

La création ou le renforcement des institutions financières non bancaires (IFNB) telles que les compagnies d'assurances et les fonds de pension peut avoir un impact bénéfique sur le montant des ressources disponibles pour l'investissement et la capacité de faire face aux risques. En effet, dans les pays où ces institutions affichent une large couverture, leurs avoirs constituent une grande part de l'épargne intérieure.

Par ailleurs, les ressources mobilisées par les IFNB sont souvent mieux indiquées pour l'intermédiation en faveur des investissements productifs que les dépôts bancaires. Cela est du par le fait qu'elles sont constituées par une épargne contractuelle qui bénéficie d'un horizon beaucoup plus à long terme que la plupart des dépôts bancaires.

Les avantages de la création de telles institutions ne se limitent pas à l'augmentation de l'épargne qu'elles génèrent ; l'établissement de ces entreprises contribue à diversifier et à consolider le secteur financier. En outre, les fonds de pension et les régimes d'assurance aident à limiter l'incertitude à laquelle les gens font face, en garantissant quelques revenus dans leur vieillesse ou en cas d'infortune. Par conséquent, ces institutions contribuent à limiter et à désamorcer les risques de l'économie.

III.2.4 Les marchés boursiers

Le développement des marchés boursiers devrait être considéré comme une stratégie à moyen ou à long terme pour densifier et diversifier le secteur financier et offrir à des entreprises une source supplémentaire de fonds pour l'investissement. De plus, les marchés boursiers jouent un rôle important dans la réduction des risques par la diversification des sources de financement.

Cependant, les marchés boursiers ont tendance à présenter des capitalisations boursières et des valeurs de transactions très basses. Des études ont en fait démontré que les marchés boursiers ne se développent généralement que lorsque l'économie atteint une certaine taille et que les niveaux d'accumulation du capital sont élevés. Ainsi, la création des marchés boursiers régionaux pourrait aider à surmonter ces obstacles. Toutefois, l'exemple du marché régional d'Afrique de l'ouest prouve que la régionalisation ne constitue pas une panacée. En effet, tel qu'indiqué dans une récente étude du FMI ; le succès des marchés boursiers régionaux dépend de certaines conditions préalables. Ce sont notamment :

§ l'harmonisation des législations nationales, en particulier les lois sur la faillite et la compétitivité ;

§ la mise en place des systèmes fiables de commerce électronique, des systèmes centraux de dépôt de titres ainsi qu'un organe solide du secteur public chargé de la supervision réglementaire34(*).

III.2.5 Elargir la couverture du secteur financier par la technologie et l'innovation

Aujourd'hui les innovations dans les technologies de l'information et de la communication (TIC) ont ru un impact croissant sur la prestation des services financiers dans beaucoup de pays africains comme dans d'autres régions en développement. Ces nouvelles technologies ont contribué à accroître la couverture du secteur financier grâce à la réduction des coûts des infrastructures requises pour mener des transactions financières.

L'expérience la plus citée dans ce domaine en Afrique est celle de l'établissement Equity Bank du Kenya, qui a par exemple développé un moyen d'accroître sa prestation des services financiers en zones rurales sans subir des coûts élevés que l'implantation d'un réseau d'agences implique. En lieu de quoi la banque a investi dans des fourgonnettes qui servent d'agences mobiles. Ces dernières visitent des zones rurales à intervalles fréquents ; et chaque fourgonnette est équipée de matériels informatiques et de communication nécessaire pour fournir un large éventail de services financiers.

La banque a également combiné cet élargissement de la couverture avec des nouveaux produits d'épargne plus adaptés aux besoins des pauvres et des ménages ruraux afin d'attirer cette clientèle. En conséquence, la banque est passée de 100 000 déposants en 2001 à 375 000 en 2004. A la mi 2003, 2/3 de son portefeuille de prêts était constitué par des clients servis par les opérations bancaires mobiles35(*).

En Afrique du sud également, certaines banques ont amélioré leur service d'envoi de fonds en espèces dans les zones éloignées grâce à l'installation des guichets automatiques bancaires (GAB), ou même des petites agences bancaires fonctionnant à l'énergie solaire et utilisant la communication par satellite. Dans de nombreux autres pays africains comme le Kenya et la Zambie ; et même la RDC, les services financiers sont maintenant offerts à partir des téléphones portables. C.à.d. que les clients ayant un compte de dépôts auprès de la, banque peuvent effectuer des paiements et des transferts ainsi que vérifier leur solde via téléphone portables.

III.3 Le rôle de la banque centrale

La banque centrale devrait également avoir un rôle à jouer vis-à-vis de la promotion du développement durable dans la République Démocratique du Congo. Elle peut jouer un rôle plus important dans la promotion de la croissance et du développement que celui qu'elle joue aujourd'hui.

Les banques centrales des pays développés et des pays en développement en forte croissance recourent aux allocations directes de crédits et à la gestion active des flux des capitaux externes pour assurer un maximum d'effets bénéfiques sur l'économie. Cependant, les banques centrales africaines se focalisent sur la stabilisation de l'économie et utilisent le taux d'intérêt à court terme pratiquement comme leur seul outil d'intervention. Leur préoccupation majeure aujourd'hui est le maintien d'un taux d'inflation bas. Ces banques agissent selon l'idée que des taux d'inflation peu élevés sont essentiels pour la promotion de l'épargne et de l'investissement car cela représente une garantie que le capital financier ne perdra pas sa valeur au cours du temps à cause des hausses des prix. Ce type de politique ainsi que la doctrine de séparation des banques centrales du pouvoir politique, a été promu de manière active par les bailleurs de fonds et les institutions financières internationales et appliqué en Afrique à travers des politiques de marché.

Il n'y a point de doute qu'une inflation élevée est nuisible à la stabilité macroéconomique, un objectif majeur qui doit être sauvegardé. Le problème se pose lorsque les banques appliquent des politiques visant des taux d'inflation peu élevés et négligent l'impact potentiellement négatif de ces politiques sur les indicateurs de l'économie réelle tels que le chômage, la pauvreté et la croissance. En pratique, cette recherche d'une inflation basse mène souvent à des politiques fortement conservatrices en matière de disponibilité du crédit et restreint des opportunités de compromis entre ces indicateurs et le niveau d'inflation. De nombreux pays, en particulier d'Afrique centrale et occidentale, ont des niveaux d'inflation très bas mais ne figurent pas pour autant parmi les économies à la croissance la plus rapide.

Ceci ne signifie pas que l'inflation ne devrait pas figurer parmi les préoccupations de la banque centrale. En effet, beaucoup de pays africains ont éprouvé de première main les effets dévastateurs d'une inflation élevée. On suggère plutôt que les avantages du maintien des taux d'inflation bas devraient être mesuré à l'aune des coûts qu'une stratégie impose à l'économie.

C'est en particulier le cas où l'inflation n'est pas provoquée par des dépenses excessives de l'Etat, mais due à la montée des prix internationaux des produits importés tel que constatés ces dernières décennies dans beaucoup de pays d'Afrique.

L'application des mesures strictes de contrôle de l'inflation dans un cas pareil peut avoir comme conséquence un ralentissement de l'activité économique en des moments déjà difficiles, et sans effets sur les causes même de l'inflation. Essentiellement, la banque centrale devrait déterminer un niveau optimum de l'inflation ne compromettant pas les objectifs de développement national. Pour cela il faut une politique monétaire basée sur les objectifs réels et l'utilisation des politiques sectorielles de promotion du développement.

III.3.1 Une politique monétaire basée sur les objectifs réels

Au lieu de limiter son action au maintien du faible tau d'inflation, la, banque centrale devrait également se préoccuper du mouvement d'indicateurs de l'économie réelle tels que le taux de chômage, la croissance économique et la pauvreté. Une telle approche présente des nombreux avantages. Elle met en avant des variables qui ont une incidence claire et directe sur le bien être de la population.

Ainsi, la poursuite de l'inflation comme politique ne devrait pas être un acte isolé, mais une démarche s'inscrivant dans un contexte beaucoup plus large de gestion macroéconomique, où il serait possible de recourir à une sélection beaucoup plus grande d'outils de politique économique. Dans des situations où croissance économique est anémique et le taux de chômage en hausse, par exemple, la banque centrale devrait recourir à des politiques fiscales de relance pour stimuler l'économie. De plus, cette approche de politique monétaire est beaucoup plus flexible ; le choix des objectifs d'inflation peut être adapté aux besoins spécifiques du pays et suivi quant à son influence sur les autres indicateurs.

Cela représente une différence considérable par rapport à la politique biaisée de basse inflation selon laquelle le taux d'inflation est perçu comme l'indicateur le plus important et les faibles taux toujours souhaitables, sans considérer les effets de cette politique sur l'économie globale.

III.3.2 Des politiques sectorielles de promotion du développement

Plusieurs pays ont utilisé leurs banques centrales avec succès pour promouvoir le développement sectoriel et industriel. En effet, même si cette idée est actuellement souvent décriée dans le monde de la politique monétaire, les banques centrales ont souvent joué un important rôle développementiste et continuent à l'assumer dans certains pays émergents tels que la Chine et l'Inde36(*).

Cette approche inclut l'élaboration de la politique monétaire entant qu'une part entière de la politique économique et non comme séparées sacro-saintes. Ainsi, les gouvernements acceptent que l'objectif clé des banques centrales devrait être le maintien de l'inflation à des taux bas, le niveau visé devrait tenir en compte le mouvement d'autres acteurs afin d'atteindre l'objectif de forte croissance durable et de création d'emplois. Elle devrait essayer d'identifier et de combler les principales lacunes du secteur financier. Elle peut créé des institutions spécifiques afin de servir les secteurs défavorisés. En Inde par exemple, la banque centrale a créé des banques coopératives agricoles afin d'accroître les ressources financières et l'assistance technique dans les zones rurales. Elle a également créé une société de finance industrielle afin de disponibiliser des capitaux à long terme en faveur du secteur industriel.

La banque centrale devrait également utiliser ses pouvoirs de régulation pour atteindre les objectifs fixés dans le secteur financier. En Namibie, la banque centrale a imposé une règle sur les avoirs intérieurs qui exige des investisseurs institutionnels qu'ils détiennent 35% de leur portefeuille de placements en avoirs nationaux. Cette mesure a pour objectif de limiter les flux importants des capitaux vers l'Afrique du sud, pays avec lequel la Namibie entretien d'étroits liens car les deux appartiennent à la même union monétaire.

La banque centrale doit être un agent actif du développement en jouant un rôle catalyseur dans la mobilisation des ressources intérieures. Si par exemple le renforcement du secteur de micro finance est une priorité du développement, la banque centrale peut encourager les banques à détenir une part de leurs avoirs dans un fonds de micro finance ou allouer un pourcentage de leur crédit total aux PME.

Naturellement, si la banque centrale doit jouer un rôle plus étendu, elle aura besoin d'une capacité additionnelle. A cet égard il est crucial qu'elle développe ses capacités administratives et techniques afin qu'elle puisse remplir toute nouvelle mission qu'elle s'assigne. De plus, elle doit impérativement avoir les outils règlementaires et l'indépendance requise afin de s'acquitter de son devoir de façon optimale.

CONCLUSION

Notre travail intitulé « le DSCRP sud Kivu et le développement durable : obstacles et conséquences », a porté sur les obstacles et les conséquences de la mise en oeuvre du Document des Stratégies de Croissance et de Réduction de la Pauvreté au sud Kivu au cours du quinquennat 2007-2010.

Il s'est fixé comme objectif de chercher à faire une critique du DSCRP au sud Kivu et proposer des voies de sortie de l'extrême pauvreté et du sous développement qui envahissent la province actuellement.

Notre problématique est partie de deux questions :

- quelle seraient les obstacles et les conséquences de la mise en oeuvre du DSCRP au sud Kivu ?

- comment l'action publique pourrait contribuer à la promotion du développement durable ?

Nous avons estimé que le DSCRP pourrait avoir une conséquence positive sur l'économie sud kivutienne dans la mesure le point d'achèvement récemment atteint a permis une réduction de la dette de la RDC et une conséquence négative qui maintien le pays dépendant des pays occidentaux puisque la politique économique se trouve négociée plutôt que d'être définie. Le DSCRP aurait aussi comme obstacles lié au financement des politiques qu'il définit.

Nous avons également estimé que pour soutenir le développement durable, il conviendrait que l'Etat soutienne la production et l'investissement.

Pour vérifier nos hypothèses tout au long de notre recherche, nous avons recourus à la méthode descriptive, la méthode statistique et la méthode analytique ; et à des techniques telles que la documentation, l'interview et l'observation.

Cette vérification des hypothèses nous a conduits alors à subdiviser notre travail en trois chapitres. Dans le premier intitulé CADRE CONCEPTUEL ET GENERALITES SUR L'ETUDE, nous avons clarifié les concepts clés de notre travail et présenté le milieu d'étude. Dans le deuxième intitulé PROCESSUS DSCRP AU SUD KIVU : OBSTACLES ET PERSPECTIVES, nous présentons le processus DSCRP au sud Kivu en montrant ses obstacles et ses conséquences. Dans le troisième intitulé MECANISMES DE PROMOTION DU DEVELOPPEMENT DURABLE, nous proposons aux pouvoirs publics des voies pour soutenir la croissance et promouvoir le développement durable.

Nous sommes arrivés ainsi aux résultats que la mise en oeuvre du DSCRP a permis aux différents secteurs d'avoir une vision pragmatique du développement dans leurs diverses interventions.

Malgré cela, la province du sud Kivu reste pauvre, à faible croissance après cinq années de mise en oeuvre d'une politique qui devrait infléchir des résultats satisfaisants sur le plan économique. Cela s'est expliqué par quatre obstacles principaux notamment :

- la contrainte de temps qui s'est manifesté dans le processus d'élaboration ;

- le problème d'adaptabilité ;

- le problème de prioritaire ;

- et le manque d'efficacité.

SUGGESTIONS

Face à ces obstacles qui entravent l'efficacité du DSCRP, nous suggérons trois politiques essentielles aux pouvoirs publics en vue de sortir de l'extrême pauvreté ; ce sont entre autres :

- la promotion de l'investissement productif où l'Etat devra jouer un rôle prépondérant ;

- la reforme du secteur financier afin de mobiliser des ressources nécessaires en faveur de l'investissement et de la production ;

- la reforme du rôle de la banque centrale.

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

1. RDC, Document des Stratégies de Croissance et de Réduction de la pauvreté

2. KING MERTON. R., éléments de théories et des méthodes sociologiques, Ed. PLON, Paris, 1965,

3. MULUMBATI, manuel de sociologie générale, Ed. Afrique, LUBUMBASHI, 1980

4. NGWEJ. A.et BOYAMBA A, regard sur la République Démocratique du Congo, Ed. Michel Lafon, Paris, 2010

5. GILLIS. M, économie du développement, Deboeck Wesmael, Bruxelles, 1990

6. VANDI. A. et all, dictionnaires du savoir moderne : les sciences économiques, Ed. CAL, Paris, 1973

7. COMMISSION EUROPENNE, politique de développement de la communauté européenne, Luxembourg, office de publication de la communauté européenne, 2000,

8. COMELIOW L.et all, approche territoriale du développement durable, Ed. 4D, Paris, 2000

9. F. MILIKAN, stratégies du développement, CIES/ONU, New York, 1971

10. DESMARAIS A., la via campesina, Ecosociété, Montréal, 2008,

11. PNUD, rapport sur le développement, Paris, PNUD, 1997

12. BANQUE MPONDIALE, cadre des dépenses à moyen terme, Kinshasa, 2010

13. AHO G, manuel d'analyse de la pauvreté, application au Bénin, Ed. Communication sciences-impact, Québec, 1997

14. UN, increasing the role of local ressourses in the development of Africa, UN, 2009

II. MEMOUIRES, TFC ET COURS

1. MASCOTCH, cours de méthodes de recherche en sciences sociales, G2 ECO-UOB, 2008-2009

2. POLEPOLE B., impact de l'initiative PPTE sur la croissance à travers la mise en oeuvre du DSCRP en République Démocratique du Congo, UCB, 2009, mémoire inédit

3. HEREDJA L et. MATHILDA C, la problématique de la mise en oeuvre du DSRP par les collectivités locales au bénin, Université d'Anvers, master en gouvernance et développement, 2004

4. DISOMANA M., reforme macroéconomique et réduction de la pauvreté en République Démocratique du Congo : une analyse en équilibre général calculable, thèse d'économie agricole, IFSA-YANGAMBI, 2008

5. MURHULA. M, la prolifération des ONG et la persistance de la pauvreté au Sud Kivu, UCB, 2002, TFC, inédit

6. BIDUBULA G, la mobilisation agricole, stratégie de lutte contre la pauvreté en milieu rural : cas de la CADR, UCB, 2002, TFC, inédit

7. WABULA, impact du secteur informel dans la mobilisation des recettes de l'Etat : cas des meuniers de KADUTU, TFC, UOB, 2007, inédit

8.. BAGALWA G, cours d'économie de développement et planification du développement économique, UOB, L1 Economie, 2011, inédit

9. RUGUSHA V, cours de population, environnement et développement, UOB, L1 Economie, 2011, inédit

10. SONGA D, cours de fluctuations et croissances économiques, L2 Economie, UOB, Avril, 2012

11. SHEMLWANGO F., le rôle des activités informelles dans la réduction de la pauvreté, UO, 2008, mémoire, inédit

III. AUTRES

1. www.wikipedia.com/dette-tiers-monde

2. www.cadmt.org/initiative-ppte

3. Ministère provincial de l'agriculture sud Kivu, états de lieu, 2011,

4. www.imf.org/

5. www.google.com/

Sommaire

INTRODUCTION 1

01. Problématique 1

02. Hypothèse 4

03. Choix et intérêt du sujet 4

04. Etat de la question 6

05. Méthodologie 8

5.1 La méthode 8

3) la méthode analytique 10

5.2 Les techniques 10

06. Délimitation du sujet 11

6.1 Délimitation spatiale 11

6.2 Délimitation temporelle 11

07. Subdivision du travail 11

08. Difficultés rencontrées 12

Chapitre I CADRE CONCEPTUEL ET GENERALITES SUR L'ETUDE 13

I.1 Cadre conceptuel 13

I.1.1 Le développement 13

I.1.2 la pauvreté 14

I.1.3 Le développement durable 14

I.1.4 le DSCRP 14

I.1.5 la croissance 15

I.2 Généralités sur l'étude 15

I.2.1 Notions sur le développement 15

I.2.1.1 Théories de la croissance économique 16

1) Caractéristiques de la croissance 16

2) Mesure de la croissance 17

3) Les modèles de croissance économique 17

I.2.1.2 le développement 20

1) Objectif du développement 20

2) Critères du développement 21

3) Acteurs du développement 21

4) Le développement humain 21

I.2.1.3 le développement durable 22

I.2.2 Notion sur la pauvreté 23

I.2.2.1 la pauvreté dans l'histoire de la pensée économique 23

1) Le concept pauvreté avant 1750 23

2) Le concept pauvreté entre 1750-1850 24

3) Le concept pauvreté après 1940 24

I.2.2.2 les causes de la pauvreté en RDC 26

1) La mauvaise gouvernance 26

2) Les guerres et instabilités politiques 26

3) Le délabrement des infrastructures 26

I.2.2.3 les approches de la pauvreté 27

1) La pauvreté monétaire 27

2) La pauvreté des conditions d'existence 27

3) La pauvreté humaine 27

I.2.3 Présentation de la province du Sud Kivu 28

I.2.3. 1 situation géographique 28

I.2.3.2 Situation administrative et politique 30

I.2.3.3 Caractéristiques socioculturelles 33

Chapitre II  LE PROCESSUS DSCRP AU SUD KIVU : OBSTACLES ET PERSPECTIVES 36

II.1 Perspectives de la mise en oeuvre du DSCRP I 36

II.1.1 Situation économique de la province du sud Kivu 38

1. L'agriculture 38

2. La pêche et l'élevage 39

3. La production minière 40

4. Parts sectorielles en % du PIB 40

II.1.2 Evolution du taux d'inflation et de croissance 42

II.1.3 L'emploi 42

II.1.4 Profil actuel de la pauvreté 43

II.2 Principaux obstacles 45

II.2.1 La contrainte de temps 45

II.2.2 le problème d'adaptabilité 46

II.2.3 le problème de priorité 46

II.2.4 une politique moins efficace 47

II.3 Conséquences de la mise en oeuvre du DSCRP 49

II.3.1 acquis du DSCRP I 49

II.3.2 Le plan quinquennal 2011-2015 50

Chapitre III MECANISMES DE PROMOTION DU DEVELOPPEMENT DURABLE EN RDC 53

III.1 promouvoir un investissement productif pour le développement durable 54

III.1.1 accroître l'intervention de l'Etat dans la prestation des services publics 54

III.1.2 Créer un fonds d'investissement à long terme 55

III.1.3 Créer des banques de développement 55

III.2 la reforme du secteur financier 57

III.2.1 Une vision cohérente et partagée pour le secteur financier 57

III.2.2 Créer un fonds de micro finance 58

III.2.3 Créer un fonds de pension et renforcer les secteurs des assurances 59

III.2.4 Les marchés boursiers 60

III.2.5 Elargir la couverture du secteur financier par la technologie et l'innovation 61

III.3 Le rôle de la banque centrale 62

III.3.1 Une politique monétaire basée sur les objectifs réels 63

III.3.2 Des politiques sectorielles de promotion du développement 64

CONCLUSION 66

BIBLIOGRAPHIE 68

* 1 www.wikipedia.com/dette-tiers-monde

* 2 www.cadmt.org/initiative-ppte

* 3 RDC, Document des Stratégies de Croissance et de Réduction de la pauvreté

* 4 MASCOTCH, cours de méthodes de recherche en sciences sociales, G2 ECO-UOB, 2008-2009.

* 5 A. NGWEJ et A. BOYAMBA, regard sur la République Démocratique du Congo, Ed. Michel Lafon, Paris, 2010, p36.

* 6 B. POLEPOLE, impact de l'initiative PPTE sur la croissance à travers la mise en oeuvre du DSCRP en République Démocratique du Congo, UCB, 2009, mémoire inédit.

* 7 L. HEREDJA et C. MATHILDA, la problématique de la mise en oeuvre du DSRP par les collectivités locales au bénin, master en gouvernance et développement, Université d'Anvers, 2004.

* 8 M. DISOMANA, reforme macroéconomique et réduction de la pauvreté en République Démocratique du Congo : une analyse en équilibre général calculable, thèse d'économie agricole, IFSA-YANGAMBI, 2008.

* 9 M. MURHULA, la prolifération des ONG et la persistance de la pauvreté au Sud Kivu, UCB, 2002, TFC, inédit.

* 10 G. BIDUBULA, la mobilisation agricole, stratégie de lutte contre la pauvreté en milieu rural : cas de la CADR, UCB, 2002, TFC, inédit.

* 11 WABULA, impact du secteur informel dans la mobilisation des recettes de l'Etat : cas des meuniers de KADUTU, TFC, UOB, 2007, inédit.

* 12 MASCOTCH, op.cit P3.

* 13 MULUMBATI, manuel de sociologie générale, Ed. Afrique, LUBUMBASHI, 1980, p20.

* 14 R. KING MERTON, éléments de théories et des méthodes sociologiques, Ed. PLON, Paris, 1965, p6.

* 15 G. BAGALWA, cours d'économie de développement et planification du développement économique, UOB, L1 Economie, 2011, inédit.

* 16 V. RUGUSHA, cours de population, environnement et développement, UOB, L1 Economie, 2011, inédit.

* 17 COMMISSION EUROPEENNE, politique de développement de la communauté européenne, Luxembourg, office de publication de la communauté européenne, 2000, p5.

* 18 D. SONGA, cours de fluctuations et croissances économiques, L2 Economie, UOB, Avril, 2012.

* 19 M. GILLIS, économie du développement, Deboeck Wesmael, Bruxelles, 1990, p119.

* 20 A. VANDI et all, dictionnaires du savoir moderne : les sciences économiques, Ed. CAL, Paris, 1973, p167.

* 21 V. RUGUSHA, cours de politique économique, L2 Economie, UOB, 2012, inédit.

* 22 A. VANDI et all, op. cit p166.

* 23 F. MILIKAN, stratégies du développement, CIES/ONU, New York, 1971, p5

* 24 L. COMELIOW et all, approche territoriale du développement durable, Ed. 4D, Paris, 2000, p16.

* 25 G. AHO, manuel d'analyse de la pauvreté, application au Bénin, Ed. Communication sciences-impact, Québec, 1997, p10.

* 26 F. SHEMLWANGO, le rôle des activités informelles dans la réduction de la pauvreté, UO, 2008, mémoire, inédit.

* 27 PNUD, rapport sur le développement, Paris, PNUD, 1997, p32.

* 28 Banque mondiale, cadre des dépenses à moyen terme, Kinshasa, 2010, p20.

* 29 Ministère provincial de l'agriculture sud Kivu, états de lieu, 2011, p3.

* 30 Banque mondiale, op.cit, p26.

* 31 A. DESMARAIS, la via campesina, Ecosociété, Montréal, 2008, p63-64.

* 32 UN, increasing the role of local ressourses in the development of Africa, UN, 2009, p8

* 33 Idem

* 34 www.revue-banque/ Kenya laboratoire des services financiers

* 35 www.lesaffaires.com/ les larchés boursiers

* 36 UN, op.cit, P123






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984