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L'apport de caritas-mali dans l'insertion des enfants de la rue en commune du district de Bamako au Mali.

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par Sababou CISSE
Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines- Bamako -Mali - Maitrise en sciences de l'éducation  2009
  

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2.3 Le contexte historique du thème

Au Mali, l'avènement du phénomène `'enfant de la rue'' est apparu depuis les années 1980. Dans la société traditionnelle l'enfant était considéré comme un don de Dieu, réincarnation des défunts, lien entre l'invisible et le visible, sécurité sociale des parents, etc.

Ainsi l'éducation traditionnelle au Mali est un processus par lequel on initie l'enfant aux bonnes habitudes de la société à savoir les règles de politesse, l'hospitalité et le respect des sociétés secrètes. Il faut noter que l'éducation des enfants au Mali est l'affaire de tous, c'est une éducation populaire, ainsi la formation et la socialisation de l'enfant se faisaient au sein de la famille.

« Tous les groupes ethniques au Mali étant patrilinéaire, des enfants appartiennent à leur père. En cas de divorce, ils restent avec lui et dans leur famille paternelle. Si l'enfant est très petit il peut toute fois rester avec sa propre mère jusqu'au sevrage, au fur et à mesure qu'il grandit il entre dans le monde des adultes. Au Mali l'enfant est éduqué par toute la communauté et chaque membre joue un rôle dans sa formation. L'apprentissage de l'enfant qu'il soit technique ou ethnique dure toute sa jeunesse. »11(*)

Les jeunes d'un même village ayant grandi ensemble circoncis ou excisées la même année font partie d'une même classe d'âge, les classes d'âge restent inchangées toutes leur vie.

La socialisation de l'enfant aurait moins de poids en ville qu'en campagne. Les structures familiales étant plus nucléaires et les difficultés économiques liées à l'extension des rapports marchants capitalistes. L'urbanisation galopante érode ces traditions, dans l'univers déstructuré de la ville, avec le salariat qui n'est pas compatible avec la famille élargie. La famille nucléaire moderne étant une famille isolée, repliée sur elle-même n'est pas insérée dans un large réseau de parenté. Ainsi la situation actuelle des enfants résulte de l'environnement économique et social.

Selon Stéphane Tessier : « sous l'influence de plusieurs facteurs comme l'urbanisation rapide, l'explosion démographique, la crise économiques et la crise familiale en ville (recomposition de la famille, familles monoparentales, etc.) l'enfant est devenu une charge et l'objet de processus d'exclusion de la famille de l'école et de la société dans l'Afrique actuelle. »12(*)

Les causes du phénomène des « enfants de la rue » sont profondes, nombreuses et variées. Chaque cas décèle sa particularité mais on peut dégager un ensemble de causes qui sont presque communes économiques, éducation etc.

Le problème de chômage lié aux avatars des rapports marchants capitalistes dominant le monde actuel crée ainsi la pauvreté des milliers de gens. Il en ressort que ces enfants sont en majorité issu de parents pauvres et souvent analphabètes. La pauvreté des parents est donc la cause principale de leur présence. L'incapacité des parents à subvenir aux besoins vitaux de l'enfant et dans ces conditions l'enfant peut chercher à satisfaire ses besoins dans la rue. Nous constatons que la plupart des enfants de la rue ou du centre vient de l'extérieur de Bamako. Ainsi pour des besoins de survie individuelle et familiale de nombreux jeunes ruraux filles et garçons se déplacent massivement vers Bamako, certains prennent ainsi le chemin de la rue et deviennent enfants de la rue dans la rue, etc.

Par ailleurs des mentalités dans certaines cultures locales maliennes encouragent les enfants à quitter leur village pour l'aventure vers les grandes villes où ils peuvent tomber facilement dans la rue. Par exemple, un peul qui quitte sa famille pour la ville fait preuve de bravoure, chez les Sarakolé plus l'enfant prend son indépendance économique et financière plus il fait la fierté de ses parents. C'est ainsi qu'on rencontre de nombreux enfants dans la rue avec leurs boîtes à cirage au long des rues souvent sans domicile dans les auto-gares, les abords des hôpitaux, les lieux de travail, les carrefours, etc.

Avec la dislocation des structures traditionnelles familiale l'UNICEF dira : « le processus de nucléarisation lié à l'exode rural, l'urbanisation met en crise la capacité traditionnelle de la famille d'assurer l'entretien, la formation et les soins aux enfants. Il semblait que les différents ménages qui partageaient autrefois à la campagne, la même demeure soit physiquement éclatés en ville et surtout à Bamako »13(*), la famille la première et la plus importante structure de socialisation est sérieusement indexée dans l'accroissement du phénomène, l'existence de grande famille est de plus en plus mise à mal au profit des familles nucléaires. Il ressort que cette famille nucléaire dans de nombreux cas n'assure pas toute sa responsabilité d'éducation et n'est pas un cadre sécurisé de référence pour les enfants laissés à eux même, négligés et qui peuvent sombrer dans la mouvance de la rue. Ainsi l'enfant qui était jadis considéré comme un bien commun et aujourd'hui devenu une `'propriété privée'' des seuls parents ayant à eux seuls la responsabilité de son éducation. L'individualisme, l'effritement du mode de vie ancestrale au contact d'une réalité nouvelle déstructurant dominent les rapports sociaux actuels.

L'UNESCO dira que « l'éducation est un droit et pourtant la plupart de ces enfants ont abandonné l'école. »14(*), Nombreux sont les enfants qui abandonnent l'école et la famille parce que les parents n'arrivent pas à s'acquitter des frais de scolarité, la déperdition scolaire résulte de l'abandon ou de l'exclusion d'un élève. Abandon généralement volontaire par suite d'inadaptation involontaire comme peut être le cas d'une maladie grave ou autres. Ainsi Bakary Tangara dira que « les causes externes et internes au système scolaire. Externes qui ne sont pas liées à l'école, les causes externes sont généralement liées aux conditions socioéconomiques des parents. Ainsi l'enfant abandonne l'école pour aider la famille, les causes internes sont liées à l'école telle que l'absentéisme entre autres... »15(*)

Il faut noter qu'en plus du désagrément de la police, du froid, de la pluie, les enfants des rues sont aussi exposés à des maladies contagieuses telles que la tuberculose, le paludisme et sont cibles privilégiés au VIH/SIDA et aux drogues en plus des accidents (passagers, clandestins des trains). Selon le rapport de l'ONU « Les enfants des rues sont sans aucun doute, les vulnérables face au sida et aux drogues. Ils ne connaissent que ces deux fléaux que des fausses rumeurs qui circulent au sein de leur bande, la drogue les aide à surmonter la détresse et les difficultés quotidiennes et la sexualité qui répond souvent à des besoins affectif profond, ne peut s'encombrer des contraintes qu'impose la prévention surtout pour protéger un avenir qui n'existe pas ».16(*)

* 11 Enfants et femme au Mali « analyse de la situation » UNICEF, Paris. Ed. Harmattan 1989. P117

* 12 Tessier Stéphane « langage et cultures des enfants de la rue », Paris. Ed. Karthala 1995. P 220

* 13 Enfants et femmes au Mali « une analyse de situation », UNICEF, Paris, Ed, Harmattan 1989

* 14 UNESCO « secteur de l'éducation », programme d'éducation des enfants en situation difficile

* 15Tangara Bakary « déperdition scolaire dans les quartiers péripheriques de Bamako », section psycho-pédagogie Flash, Bamako 1997-1998

* 16 UNESCO « l'enfant en situation difficile, drogue et VIH/SIDA » atelier sous régional Conakry Guinée 11-21janvier 1999

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand