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Analyse des indicateurs de l'insécurité alimentaire et stratégies paysannes d'adaptation dans la commune rurale de Dogonkiria (département de Dogondoutchi)au Niger.

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par Sanoussi YAGI
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Diplôme d'études approfondies en géographie 2012
  

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1.6 : Définition des concepts et termes de l'étude

Pour toute étude scientifique, la définition des concepts et /ou des termes clés est d'une nécessité absolue. Ainsi pour mieux aider à cerner l'analyse, il est intéressant d'expliciter ces notions fondamentales.

Sécurité alimentaire : Le concept de sécurité alimentaire fait référence à la disponibilité ainsi qu'à l'accès à la nourriture en quantité et en qualité suffisantes. Selon la FAO (1996), « La sécurité alimentaire est assurée quand toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et physiquement accès à une alimentation suffisante, sûre et nutritive qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs préférences alimentaires pour leur permettre de mener une vie active et saine ». Cette définition amplement acceptée est centrée sur les aspects suivants de la sécurité alimentaire :

? Disponibilité alimentaire: La disponibilité d'aliments en quantité suffisante et d'une qualité appropriée, dont l'approvisionnement est assuré par la production nationale ou les importations (y compris l'aide alimentaire).

? Accès à la nourriture: Accès de tous à des ressources adéquates leur permettant d'acquérir une nourriture adéquate et nutritive.

? Utilisation: L'utilisation de la nourriture dans le cadre d'une diète adéquate, d'eau potable, d'assainissement et des soins de santé de façon à obtenir un état de bien-être nutritionnel qui permette de satisfaire tous les besoins physiologiques. Tous ces éléments soulignent le rôle des facteurs non alimentaires dans la sécurité alimentaire.

? Stabilité: Pour parvenir à la sécurité alimentaire, une population, un ménage ou une personne doit avoir un accès permanent à une nourriture adéquate. Cet accès à la nourriture ne doit être menacé ni par l'émergence de chocs soudains (par exemple, une crise économique ou climatique) ou par des événements cycliques (par exemple, une insécurité alimentaire saisonnière). Le concept de stabilité peut donc concerner à la

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fois la disponibilité et l'aspect lié à l'accès à la sécurité alimentaire.

Insécurité alimentaire : Elle découle du concept de sécurité alimentaire. Elle est la traduction d'un accès insuffisant en quantité et en qualité à une nourriture saine et socialement acceptable.

On parle d'insécurité alimentaire, lorsque les personnes n'ont pas accès à une quantité suffisante d'aliments sains et nutritifs et ne consomment donc pas les aliments dont elles ont besoin pour se développer normalement et mener une vie active et saine (INS, SAP, 2008). Cette situation peut être due la pénurie d'aliments, à un pouvoir d'achat insuffisant ou à une répartition ou utilisation inadaptée des besoins alimentaires au niveau des ménages.

On parle également d'insécurité alimentaire, une situation par laquelle les ménages ne disposent pas d'un accès sûr et régulier d'une quantité suffisante à l'alimentation (PAM, 2005). Lorsque l'accès à la nourriture devient un problème constant, elle se traduit par la vente de bétail qui constitue l'épargne sur pied, l'endettement, la pratique des activités inhabituelles, etc.

Enfin, la question de l'insécurité alimentaire, introduit la notion de risque et de vulnérabilité. Ainsi, le risque à l'insécurité alimentaire se définit comme la probabilité de voir un danger (insécurité alimentaire) se concrétiser dans un ménage. C'est donc la probabilité pour un individu ou un groupe de personnes de voir sa sécurité alimentaire menacée par la survenue d'un évènement climatique et/ou économique (sécheresse, hausse des prix agricoles, etc.).

La vulnérabilité à l'insécurité alimentaire : elle se définit par l'exposition au risque et qui peut être atténuée par la capacité à faire face. Cette vulnérabilité peut avoir un caractère structurel (techniques de productions archaïques, faible pouvoir d'achat, moyens techniques et financiers limités, etc.) ou conjoncturel (caprices climatiques, attaques périodiques des cultures par les ennemis, etc.). Ainsi, « est vulnérable, celui qui, se trouvant confronté à un environnement à haut risque est sous-assuré par rapport au risque encouru ». Elle intègre également l'ensemble des mécanismes d'adaptation et de réaction mis en oeuvre à une situation difficile. Lorsque les mécanismes ne sont pas efficaces, le foyer entre dans une situation de vulnérabilité conjoncturelle ou chronique (INS, SAP, 2008).

Indicateurs : un indicateur est un élément ou une donnée qui reflète l'état ou la situation de quelque chose (Encarta, 2007). Il est une information ou un ensemble d'information contribuant à l'appréciation d'une situation par le décideur. Il peut être qualitatif ou quantitatif. C'est également un indice permettant d'évaluer l'état ou la situation d'un phénomène. C'est aussi une information de synthèse qui aide à apprécier une situation dans le système placé sous sa responsabilité. C'est une donnée quantitative qui permet d'expliquer une situation évolutive, une action ou les conséquences d'une action, de façon à les évaluer et à les comparer à leur état à différentes dates.

Un indicateur a pour objectif de présenter une image simple et précise d'une situation donnée. Il doit cependant répondre à trois critères de validité qui sont la pertinence face aux objectifs, la sensibilité face au phénomène étudié et l'observabilité à travers des méthodes appropriées

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(Dubois, 2004 cité par Droy et Rasolofo, 2004). De tous les documents consultés, le constat qui s'est dégagé est qu'il n'existe pas d'indicateurs standards ou génériques.

Un indicateur se décompose en trois (3) phases :

l Analyse : Que dit l'indicateur ? Que lit-on ? Que comprend-on ?

l Interprétation : Qu'elles peuvent être les conséquences ? Quel est leur niveau de gravité ? Quels sont les risques possibles ?

l Réaction : Quelles sont les actions correctives ou d'amélioration à entreprendre ? Sur quels points ou quels éléments ? De combien de temps dispose t-on pour le faire ? Qui doit-on saisir ?

On distingue plusieurs types d'indicateurs. Mais pour le besoin de la présente étude, retenons-en deux (2) :

? Les indicateurs d'alerte qui signalent la présence d'un dysfonctionnement, d'un état anormal impliquant une action corrective. Dans une gestion des produits agricoles, il peut s'agir des produits en rupture de stocks, des déficits pluviométriques, du retard des campagnes agricoles ...

? Les indicateurs d'adaptation (survie) qui fournissent des renseignements sur les stratégies utilisées par un ménage pour faire face à une insécurité alimentaire. Ils permettent de connaitre l'ensemble des mécanismes développés par un ménage pour faire face aux problèmes alimentaires. Les renseignements fournis par ce type d'indicateurs permettront au gestionnaire des crises d'évaluer l'état de la situation et de cibler les actions à entreprendre pour atténuer les effets de la crise.

Dans cette étude, les indicateurs dont il est question correspondent à la fois aux indicateurs d'alerte et aux indicateurs d'adaptation (survie). Ils constituent des indices à travers lesquels, les paysans prévoient et gèrent l'insécurité alimentaire.

Stratégies d'adaptation: Elles désignent l'ensemble des activités auxquelles recourent un ménage ou un groupe de personnes afin de se procurer de la nourriture, des revenus et/ou des services, quand leurs moyens habituels de subsistance ont été perturbés ou sont susceptibles de l'être. Elles sont à la fois préventives et curatives, variables d'un ménage à un autre et selon les zones agro-écologiques. Lorsqu'elles sont développées par un ménage en période de chocs, elles peuvent être qualifiées de stratégies viables ou de détresse. Les stratégies viables sont durables et préservent les futurs moyens de subsistance, la dignité et l'état nutritionnel (PAM, 2005). Quant aux stratégies de détresse, elles sont celles qui minent les moyens de subsistance, la dignité ou l'état nutritionnel et augmentent la vulnérabilité à long terme.

Pour appréhender les capacités d'adaptation des ménages aux chocs, on analyse les différentes stratégies de survie développées par les ménages pour faire face à des difficultés alimentaires. Cette analyse a permis également de calculer l'indice de stratégie de survie (ISS). Ce dernier synthétise le degré d'exposition des ménages aux chocs, plus il est élevé plus le niveau de vulnérabilité augmente.

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Les stratégies d'adaptation des ménages peuvent également être analysées selon le niveau de réversibilité c'est-à-dire la possibilité pour un ménage de retrouver sa situation initiale après avoir fait face à un choc. On distinguera quatre (4) niveaux différents.

? Les stratégies de niveau 1 : ce sont les stratégies les plus couramment utilisées par les ménages à risque ou en insécurité alimentaire. Les stratégies de niveau 1 présentent un risque faible sur l'érosion des moyens de subsistance.

? Les stratégies de niveau 2 : ce sont des stratégies utilisées par les ménages en insécurité alimentaire. Elles présentent un risque moyen à l'érosion et à l'ébranlement des moyens de subsistance.

? Les stratégies de niveau 3 : elles concernent l'ensemble des ménages qui sont confrontés à une insécurité alimentaire. Elles préservent les conditions de vie des actifs et des enfants et dégradent au contraire celles des adultes et des inactifs.

? Les stratégies de niveau 4 : ce sont des stratégies de détresse qui minent les moyens de subsistance, l'état nutritionnel et augmentent la vulnérabilité à long terme.

Ainsi, plus le ménage fait recours aux stratégies dites de niveau 4, plus il est exposé dans une situation où la réversibilité est difficile. A l'inverse, plus le ménage utilise les stratégies de niveau 1 et 2, la probabilité de retrouver sa situation initiale sera forte.

Capabilités : Elles représentent l'ensemble des fonctionnements possibles, ceux qui sont accomplis (et donc plus facilement identifiables) et ceux qui ne sont pas accomplis, mais que l'individu peut mettre en oeuvre pour des raisons de choix personnels ou sous la contrainte, pour faire face à la concrétisation d'un risque et à l'altération de certaines de ces capabilités (Droy et Rasolofo, 2004). Les capabilités constituent l'ensemble des moyens (matériels et immatériels) susceptibles d'être utilisés par un ménage en cas de difficulté.

Les capabilités d'un ménage rural s'analysent à travers ses potentialités sous forme de:

Capital humain : sexe, âge, nombre d'actifs agricoles, personnes à charges, etc.

Capital physique : nombre de champs cultivés, leur statut (location, propriété, ...), équipement agricole, cheptel possédé.

Capital social : transfert en argent ou en nature, participations aux cérémonies,...

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