WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les conséquences de la desinformation médiatique sur la population kinoise

( Télécharger le fichier original )
par bahati kasindi
institut facultaire des sciences de l'information et de la communication - Gradué en journalisme 2014
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Epigraphe

« Si nous sommes maitres des mots que nous n'avons pas prononcés, nous devenons esclaves de ceux que nous avons laissé échapper »

Winston CHURCHIL

Dédicace

A mes très chers parents Eloïse WASSO et Jean-Jean BASUBI, Emmanuel MWANGILWA, Blaise MOBUTO. Sans oublier notre unique soeur Lucie ATOSHA.

Remerciements

Mes sincères remerciements s'adressent à toutes les personnes ayant concouru à l'aboutissement heureux de la présente étude. Une attention particulière est accordée au professeur Jean ONAOTSHO, qui n'a ménagé aucun effort dans le processus de fiabilisation dudit travail, ses remarques et commentaires m'ont permis d'élargir mes horizons des connaissances sur le plan scientifique et d'en améliorer le contenu.

Mes remerciements s'adressent également à l'assistant Norbert MPUNGA, lecteur du présent travail, pour sa rigueur d'analyse et son concours si précieux. Il a été une référence pour moi tout au long de ce travail.

Je manifeste aussi gratitude à mes camarades de l'Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de la Communication : TSHIENDA Yannick, KAMBAJA Junny, KALANDJULA Persy, KABAMBA Papy, NKUNDU Rabbi, LIMPEMA Bob, BONGELI Glodie, KUPULA Chela, ABDALAH Nastra, BOKOTSHA Christian, BEYA BEYA Stephan, SUNA Christelle, NGANGAMBELE Ankik. L'amitié avec notre passion commune pour le travail sans relâche, a généré des externalités positives.

Mes remerciements et toute mon affection vont droit à ma famille [Godé USHINDI, Gabriel IKANDO, FADHILI, Grace KISWA, Ken BULELWA, Nono BASUBI, Lucien BASUBI], pour tout l'amour et le soutien que j'ai reçus d'elle.

Une attention particulière est aussi accordée à mes très chers amis [Beaurelle KABEYA, Cédric KABAMBA, Trésor MAYEYE, Solange LAKUTU, Gédéon MUSUNI, Josué KATENDE, Juvreil KASOLA, SULU Gislain, Eurêka LIKENGO, Belbiche MOLEDI, Joseph MUBENGA, Alberto KIMBENGI, Festus KABENGELE, Junior MOTINGEA, Denis ZINGWA] pour leur soutien et leur amitié aux jours de doute et aux heures d'incertitude. Cette réussite est notre.Enfin, que tous ceux qui m'ont aidé, de quelque manière que ce soit, dans la rédaction de ce travail, trouvent également l'expression de ma profonde gratitude.

BAHATI KASINDI

Chapitre 1 INTRODUCTION GENERALE

0.1. PROBLEMATIQUE

« Libéré, Bemba candidat en 2016 ; Jean-Pierre Bemba à la porte de sortie ; Bemba fait ses valises pour Kinshasa ;...»1(*). Tels sont les messages qu'on pouvait lire sur les Unes des journaux de Kinshasa depuis le 22 octobre 2014 jusqu'à présent au sujet du leader du Mouvement de la Libération du Congo (MLC) encore au verrou à La Haye au Pays-Bas. Pour avoir des nouvelles de leur leader incarcéré depuis 2008 par la cour pénale internationale, s'informer sur son éventuelle libération, les partisans de Jean-Pierre Bemba Gombo qui se trouvent à Kinshasa doivent se contenter des informations que leur déversent les médias tant locaux qu'internationaux (journaux, radios, télévisions, internet,...)

De nos jours les médias constituent la principale source d'information pour la population congolaise dans son ensemble et Kinoise en particulier. Pour se mettre en harmonie avec la cours de l'humanité, l'être humain qui est le garant de la création doit nécessairement se mettre à jour quotidiennement, c'est-à-dire qu'il lui est demandé de s'informer sur son entourage, ses centres d'intérêt, ses congénères, et même son propre corps. C'est une tâche exogène qui revient à d'autres personnes, plus particulièrement aux journalistes.

Etant donné que l'homme recourt toujours à l'extérieur pour s'informer, il est fort probable qu'il reçoive de façon intempestive surtout sans garantie sur le fond ce qu'il désire car comme lui, l'informateur est un être humain exposé aux sentiments et pression des plus influents pour qui il travaille et dont il doit servir l'intérêt jusqu'à taire des détails qui entraineraient des complications ou des questions sans réponse seulement pour protéger un régime, un lobby ou un manipulateur. C'est cette détermination de protéger coute que coute un intérêt qui remet en question la crédibilité des médias.

A ce stade, l'information prend la forme mensongère qu'on appelle « Désinformation » qui est un processus de communication qui consiste à utiliser les médias pour transmettre des informations entièrement ou partiellement erronées dans le but de tromper ou d'influencer l'opinion publique et de l'amener à agir dans une certaine direction selon la volonté des manipulateurs.2(*)

La désinformation hostile à la cohérence sociale ne fait que gagner du terrain dans la société congolaise en général et Kinoise en particulier. Etant occultée, elle résulte malheureusement des journalistes dont la profession exige le respect du code déontologique.

Synonyme d'une information trompeuse, la désinformation peut avoir plusieurs connotations notamment : information fausse, erronée, manipulation, propagande, induire en erreur, ou fabrication de consentement mais aussi le silence au moment où les désinformateurs reçoivent des informations susceptibles de contrer l'action des manipulateurs. Pour couper court à cette propagation, les désinformateurs décident parfois de se taire. Bref, garder le silence.3(*)

VladimirVolkoffa révélé une définition restreinte de la désinformation dans le domaine de la politique comme « Une manipulation de l'opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés »4(*).

En parlant de l'information traitée,Volkoffévoquait un « processus » qui consiste à dénaturer l'information initialement collectée. Il s'est intéressé à une facette de la désinformation politique, qu'est la Propagande mise en oeuvre par un Etat, un lobby, une multinationale ou un groupe financier. Il la qualifie de désinformation consciente et « planifiée », celle-ci s'exerce avec plus ou moins de complicité de la part des médias selon le niveau de démocratie ou leur degré d'indépendance5(*).

Ainsi, lorsqu'on parle de processus, il est logique qu'il y soit des méthodes et procédés pour sa mise en oeuvre, entre autres :

· Dénaturer l'information initiale ou la présenter en ne disant qu'une partie de la vérité, celle qui va dans le sens qu'on veut défendre ou qui provoque le plus d'émotions ;

· Donner à certaines informations une importance et un poids bien plus important que leur poids réel (désinformation par exagération ou « sur-médiatisation ») ;

· Opérer des regroupements intempestifs ou illogiques, etc. ;

· Utiliser des faux documents,

La désinformation peut s'appuyer sur tous les types de médias : radio, télévision, journaux, cinéma, internet, etc. l'internet qui est souvent présenté comme un média alternatif, susceptible de contrer la désinformation, est fort malheureusement vecteur de propagande, de rumeurs ou des fausses nouvelles. Etant donné que les médias contribuent plus ou moins volontairement à la désinformation avec :

v L'Autocensure,

v La Course à l'audimat,

v Les Sources non vérifiées,

v L'Informations non basées sur des faits, Etc.

Ces éléments sus évoqués sont souvent à la base de la désinformation médiatique. Cette autre tournure que prend l'information a des graves préjudices sur la quiétude, l'harmonie, l'ordre social parce que, dit-on, « l'information est une infraction à l'ordre de la société ».6(*) Car sans trouble, sans événements socialement significatif, le journaliste ne peut se permettre de transmettre ce qui est mieux connu du grand public. A ce que l'on sache l'habitude tue la surprise. Etant entièrement dépendante des médias comme source par excellence d'information, la population Kinoise est quasiment victime de cette manipulation de l'information au quotidien. C'est pourquoi notre travail se propose de répondre à la question de recherche suivante :

· Quelles sont les conséquences observables de la désinformation au sujet de la libération de J-P Bemba sur la population Kinoise ?

0.2 HYPOTHESE

Nous émettons l'hypothèse selon laquelle la désinformation a des effets néfastes, perturbateurs sur la vie du congolais en générale et du kinois en particulier. Le cas de l'arrestation et de la libération de Jean-Pierre Bemba en fait partie.

0.3 OBJECTIF

Dans un monde où l'information sature tous les supports médiatiques, nous croyons qu'elle peut avoir des conséquences néfastes sur l'harmonie de la société kinoise lorsqu'elle est traitée pour manipuler l'opinion publique. Ainsi convient-il de développer certaines habilités en lien avec la pensée critique.

En choisissant ce sujet, nous voulons aider le kinois à acquérir des connaissances et des compétences en matière de critique et d'analyse des informations qui lui sont déversées quotidiennement.

0.4 DELIMITATION DU SUJET

0.5 METHODOLOGIE

Concernant les techniques de recherche, nous nous sommes référées aux techniques d'investigation en journalisme notamment : la collecte, la découverte, le dépistage et l'analyse documentaire.

0.6 CANEVAS DE TRAVAIL

En plus de l'introduction générale et de la conclusion, ce travail s'articule en trois chapitres. Le premier chapitre est destiné à la définition des concepts ; le deuxième présente la période allant de l'arrestation à l'emprisonnement de 2008 à mai 2015 de Mr. Bemba et le troisième procède à l'analyse des informations délivrées par la presse à propos de la libération de J-Pierre Bemba et leurs conséquences sur la population kinoise.

Chapitre 2 : APPROCHE CONCEPTUELLE

Ce présent chapitre procède à l'élucidation sémantique des concepts autour desquels gravite la compréhension de notre sujet.

Chapitre 3 SECTION 1 : LA DESINFORMATION

1.1. BREF APPERCU HISTORIQUE

Du latin « de », préfixe de cessation, et «informare », façonner, former.

Désinformer signifie communiquer sciemment de l'information fausse destinée à tromper. Synonyme de manipuler.

Dans le dictionnaire de l'Académie Française, le mot « Désinformation » n'a fait son entrée qu'au début des années soixante-dix. Mais d'après un cliché « la désinformation » est peut-être le plus vieux média du monde. En effet le stratège chinois Sun Tzu en a jeté les bases il y a vingt-cinq siècles7(*).

On le sait au moins 2500 ans que « l'art de la désinformation fait partie intégrante de l'art de la guerre. Paraitre toujours plus fort que l'ennemi, plus valeureux, animé d'une meilleure morale, mieux aimé du peuple, dépositaire d'une légitimité supérieure. Ces armes traversent des siècles. Les guerres changent de forme et d'objets mais les parties en guerre restent par essence désinformatrices »8(*).

Ainsi désinformer c'est déformer.

Il s'agit d'information, mais une information dont on a escamoté ou falsifiés certains faits. Tout est le contraire en apparence de ce qui est entendu des journalistes. La guerre si propice aux facettes nouvelles, demi-vérité et d'autres francs mensonges impose théoriquement à la presse un surcroit de rigueur dans le traitement de l'information et de sources notamment militaire dans leur croissance et recoupement.

D'où la frontière entre l'information et la désinformation reste ainsi soumis à des contraintes de négociation aussi à des multiples échecs dans la conscience du journaliste au sein de sa rédaction, dans l'espace élargi de ce rapport entre la presse et la société.9(*)

En d'autres termes la désinformation passe aussi par le « silence pesant» qui accueille certaines informations vraies, importantes mais dont la véracité et l'importance pourraient précisément contrecarrer les objectifs des manipulateurs10(*).

VladimirVolkofffut l'un des pionniers ayant révélés une définition restreinte de la désinformation dans le domaine de la politique en la qualifiant d'« Une manipulation de l'opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés »11(*).

La désinformation, c'est-à-dire le fait de désinformer est un mot qui est apparu dans la langue française au cours du dernier quart du XXe siècle. Contrairement à ce que ce mot suggère de prime à bord, la désinformation n'est pas nécessairement la perte d'une ou plusieurs données (« désinformation » comme pour défaire). Mais le sens de ce mot est encore fluctuant et il connait des variantes importantes selon les auteurs qui les emploient. Il est extrêmement proche du terme « propagande »12(*).

Une désinformation n'implique pas nécessairement un complot ni même une visée consciente. Mais il est possible que des désinformations conscientes soient exercées, par exemple comme technique de propagande. Ce type de désinformation « planifiée » est exercé principalement par influence des autorités étatiques, des groupes financiers ou industriels et des lobbys en collusion ou pas avec les journalistes.

L'internet et les nouvelles technologies de la communication multiplient de manière considérable et exceptionnelle l'échange d'informations plus ou moins importantes. Si certains considèrent que ces nouveaux moyens permettent de construire des médias alternatifs, qui seraient capables de contrer la désinformation institutionnelle, on doit tout de même faire un tri, ce qui peut prendre du temps, puisque pour chaque sujet différentes interprétations sont proposées. Ainsi l'internet véhicule un large éventail de rumeurs, canulars et donne de nouvelles possibilités à différents types de propagande, y compris par des petits groupes politiques.13(*)

En France V. Volkoff a révélé au grand public, les principaux mécanismes de la désinformation. Il raconte des anecdotes qui depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, ces opérations ou mécanismes de la désinformation allant du cheval de Troie à internet, des villages Potemkine à la guerre en Bosnie. Et donne un aperçu des méthodes utilisées par les désinformateurs.

Il sied de noter qu'une partie de ces connaissances est de nos jours utilisés par des acteurs économiques pour déstabiliser leurs adversaires.

1.2. DEFINITION

La désinformation est l'action de désinformer. C'est un processus de communication qui consiste à utiliser les médias pour transmettre des informations partiellement erronée dans le but de tromper ou d'influencer l'opinion publique et de l'amener à agir dans une certaine direction. Synonyme d'information trompeuse, erroné ou fausse, manipulation, propagande, fabrication de consentement.14(*)

La désinformation ne fonctionne toujours que si elle est reprise par quelqu'un qui apparait comme neutre (un journal « réputé de référence » par exemple). Donc elle se camoufle toujours. Toujours par définition, il est difficile à l'observateur de distinguer s'il est en présence d'une véritable opération de désinformation ou d'une erreur de fait, plus au moins encouragée par l'aveuglement idéologique ou la naïveté.

Dans le premier cas, qui stipule que le journaliste est neutre, nous réduisons la croyance aux effets d'un complot destiné à occulter la vérité (si les gens savaient...). Dans le second, il peut s'avérer qu'une erreur aurait été commise parrainé nous ignorons les stratégies dont nous sommes victimes.

Pour analyser la désinformation, procédé apparenté à la ruse, au mensonge et au secret, il faut vérifier la vérité d'énoncés de fait, donc pouvoir trancher entre thèse du désinformateur et déceler ses mensonges. Mais il faut aussi prouver comment il a fait : la désinformation n'est pas qu'une contrevérité, elle requiert un processus de propagation de relais en relais (souvent comme la rumeur qui peut être son relais). Pour désinformer, il ne suffit pas d'affirmer.

La désinformation est une attaque délibérée par l'arme de L'information. Elle traduit des rapports des organisations matérialisées (partis, clans, entreprise, Etats, armées) mais aussi une réalité technique, les modes de matériels de propagation et de transmission propres à une époque. Il n'est donc pas indifférent que nous soyons placés entre deux : celui des « mass media » et celui des Nouvelles Technologies de l'information et de la Communication. Si la désinformation n'est facile ni à établir, ni à prouver dans un cas particulier, c'est pourtant en tant que phénomène stratégique et technique générale qu'il faut la considérer.

Le dictionnaire de l'Académie française, définit la désinformation comme le fait « d'induire un public en erreur en vue d'affaiblir un adversaire ». La désinformation ainsi comprise suppose quatre composants: fausseté de l'énoncé, préméditation de l'initiateur, dommage qui doit en résulter pour un adversaire, méditation d'un public trompé15(*)

Alors que Le Petit Robert lui considère que la « désinformation » consiste à utiliser des techniques de l'information, notamment de l'information de masse, pour induire en erreur, cacher ou travestir les faits. Elle peut aussi signifier l'intoxication.

Le verbe désinformer, signifie informer de manière à cacher certains faits ou les falsifier.

Quant à nous, nous proposerons la définition qui suit : « La désinformation consiste à propager délibérément des informations fausses pour influencer une opinion et la pousser à agir dans une certaine direction ».

Pour une bonne compréhension de cette définition, nous nous proposons d'analyser chaque terme compris dans cette définition.

1.2.1 PROPAGER

Synonyme de rependre, vulgariser, populariser, colporter. Propager sous-entend un caractère public. Plus que le simple Bouche-à-oreille ou l'usage des messages privés, il faut avoir recours à des médias et à des vecteurs.

1.2.2 DELIBEREMENT

Délibérer ici c'est faire un choix libre d'orienter son information vers la désinformation. C'est décider librement, opter pour la désinformation pour répondre à un but précis ou une finalité précise. Cela demande au moins chez l'acteur, sa volonté, la connaissance de sa finalité, même si ceux qui reprennent ou les propagateurs de l'information peuvent être inconscients du processus. Il est important de noter que celui qui se ment à soi-même par erreur ou aveuglement idéologique ne peut en aucun cas désinformer mais seulement répandre la désinformation.

1.2.3 INFORMATIONS

L'information est du ressort de la description ou des reportages de la réalité ou des faits réels. C'est aussi ce qui requiert des relations des faits, de descriptions de la réalité, non des simples jugements moraux ou opinions. La désinformation a pour base la description d'événements fictifs; c'est le contraire de l'information.

1.2.4 FAUSSETE

La fausseté est le contraire de la réalité. Elle implique que l'information comporte des affirmations contraires à la réalité ou recadrées de façon en altéré l'interprétation. Il ne s'agit pas de simple rhétorique, d'exagération, qui ne constitue pas un processus de falsification. Il ne s'agit pas non plus de constructions ou explications de la réalité à l'aide de stéréotypes ou catégorie idéologique. La fausseté c'est le mensonge. Ce dernier dans la désinformation porte sur la réalité qu'il décrit, la personne ou l'appartenance de qui la rapporte et sur le but de son énonciation qui est de provoquer un dommage. Et un jeu à trois : initiateur, public et victime.

La désinformation fait souvent appel à des véritables mises en scène ou la construction d'apparences de réalité. Cela marque la frontière entre la falsification et la simple illusion. Les politiques de « deux poids deux mesures » dans la présentation des faits par les médias, lorsqu'ils donnent le plus de place à ce qui accable un camp plutôt qu'un autre ou les procédés de ceux qui n'appliquent pas les mêmes critères d'indignation en fonction d'un régime ne constituent pas la désinformation.

1.2.5 INFLUENCER UNE OPINION

Cela revient à dire que l'on cherche à imposer une croyance ou des attitudes à un public plutôt qu'une décision à un responsable, même si les deux peuvent se combiner. Ce publique peut être l'opinion adverse, des alliés, des neutres ou l'opinion internationale en générale ; on peut viser le grand public ou des cercles restreints. La désinformation se distingue de ce fait de l'intoxication qui est la fourniture délibérée d'éléments de décision erronée. La désinformation n'est possible que là où existe un public, un lieu de débat et une pluralité d'opinions et de connaissances. Elle n'a de sens que là ou sont en concurrence diverses sources de savoir et diverses interprétations16(*).

Dans la même d'influence d'opinions, un exemple pour illustrer le concept de désinformation se situerait dans les pays à régime totalitaire. Sous ce régime, on trouve la vérité officielle au côté de la quelle il y a aussi la rumeur clandestine. Le dictateur dicte ce qui doit être su et cru, et pour y résister, on ne peut que recourir à la propagation clandestine d'une contre-information. La désinformation n'est donc possible que là où il y a connaissance imparfaite de la réalité, non-fiction absolue, là où règne au moins un pluralisme apparent17(*).

La désinformation, toujours négative et agressive, diffère de la publicité commerciale, de l'endoctrinement, etc. dont la finalité est d'obtenir l'adhésion. C'est pourquoi elle recourt à l'imputation d'actes ou d'intention inavouables. En termes simples, la désinformation accroit la confusion et le désordre. Elle devient sans nul doute, le contraire de l'information au sens étymologique : qui consiste à la mise en forme des connaissances. Ceci se réalise à travers deux dimensions de la croyance qu'elle suscite : d'une part, comme incitation propageant des passions et des sentiments de manière quasi épidémique, telle de la haine, et, d'autre part, comme représentation erroné, confuse, biaisée de la réalité.

1.3.  LIMITE DE LA DESINFORMATION

Le délire idéologique, la faculté d'auto hallucination, la clôture informationnelle, l'hallucination interprétative, et tant d'autres de déni de la réalité dont il existe de multiples exemples ne constituent pas de la désinformation, pour autant qu'elles ne sont pas dirigés contre un public visé.

La désinformation se distingue ainsi du mensonge, de la ruse, de la rumeur, de la publicité, du bobard journalistique, du faux bruit, du trucage, de la rhétorique, et de la propagande mais en fait appel constamment.

1.4. OBJECTIF DE LA DESINFORMATION

Notez que cette doctrine abondamment exploité par les communistes, pendant trois quart de siècle, est en passe d'être reprise par les islamistes, avec, une fois de plus, certains connivences avec les occidentaux. Pour les désinformateurs, le plus important ne réside pas dans les réalités de la vie, mais plutôt dans ce que les gens croient.

Trouver les mots qui portent est plus important que d'analyser les données objectives. L'action subversive vise généralement trois buts :

Ø Démoraliser la nation visée et désintégrer les groupes qui la composent ;

Ø Discréditer l'autorité, ses défenseurs, ses fonctionnaires, ses notables ;

Ø Neutraliser les masses pour empêcher toute intervention spontanée générale en faveur de l'ordre établi, au moment choisi, pour la prise non violente du pouvoir par une petite minorité.

Chapitre 4 : PRESENTATION ET BIOGRAPHIE DE JEAN-PIERRE BEMBA GOMBO

Ce chapitre se propose de présenter la vie de Jean-Pierre Bemba. De sa naissant à son emprisonnement.

Chapitre 5 SECTION 1 : PRESENTATION DE JEAN-PIERRE BEMBA

Jean-Pierre Bemba Gombo, né le 4 novembre 1962 à Bokada dans la province de l'équateur, est un homme politique de la République démocratique du Congo. Il a été vice-président de la République durant la période de transition après avoir été dirigeant d'un mouvement de rébellion. Il est le fils du millionnaire Jeannot Bemba Saolona. Il a installé son quartier général à Gbadolité, ancien fief de Mobutu Sese Seko.

Surnommé le chairman, il est le fondateur et l'actuel homme fort du Mouvement de Libération du Congo (MLC) qu'il représentait, en tant que vice-président, au sein du Gouvernement de transition depuis le 30 juin 2003. Il est sénateur depuis 2007, malgré sa détention à la Haye, aux Pays-Bas, pour crimes contre l'humanité

1.1. BIOGRAPHIE

Bemba est issu de l'entourage de l'ancien président Mobutu Sese Seko, auquel il est apparenté (sa soeur est l'épouse d'un des fils de l'ancien président, Nzanga Mobutu). Père de cinq enfants, cet homme mesurant 1,90 m 18(*) a fait ses études secondaires au collège Boboto à Kinshasa, et ses études supérieures à Bruxelles en Belgique, où il est licencié en sciences commerciales et consulaires de l'ICHEC au côté d'Olivier Kamitatu. Il a travaillé dans leurs entreprises familiales, dont la richesse est de nombreuses spoliations.

En 1997, il s'exile lors de la prise du pouvoir par l'Alliance des Forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) menée par Laurent-Désiré Kabila. En 1998, il crée le Mouvement de Libération du Congo (MLC) et son bras armé, l'Armée de Libération du Congo (ALC) avec le soutien des troupes ougandaises.

En 2002, il est fortement soupçonné de continuer à acquérir des armes. Il aurait permis à ses milices quelques interventions de l'autre côté de la frontière, en république centrafricaine, avec le colonel Kadhafi, dans le but de soutenir le régime d'Ange-Felix Patassé. Lors de ces interventions, ses milices réputées sous-payées se sont livrés à des exactions : vols, viols, pillages19(*).

En 2003, il dément les accusations de cannibalisme de la part de ses milices émises par les Nations-unies. Il démet de leurs fonctions les miliciens qui ont été accusés d'avoir contraint sous la menace d'armes des femmes pygmées à cuisiner puis manger leurs maris.

Un an plus tard, d'autres pygmées qui affirmeront être ceux qui étaient supposés être mangés comparaitront vivant devant la presse, créant un doute sur les patronymes. C'est l'affaire de « Mambasa ».

Il est nommé vice-président du gouvernement de transition dans le cadre du processus de paix le 30 juin 2003.

Candidat à la présidentielle d'octobre 2006, il arrive au premier tour à la deuxième place derrière Joseph Kabila Kabange avec plus de 20 pourcents des suffrages exprimés. Il a réalisé de bons scores dans sa région d'origine l'Equateur, mais aussi à Kinshasa principalement dans les quartiers populaires et dans le Bas-Congo. Selon certaines rumeurs, reportées dans le Potentiel, Bemba aurait utilisé 20 millions dollars US pour sa campagne. Il se présente comme « le fils du pays » par rapport à son opposant Joseph Kabila traité de « Mupaya » (étranger), d'enfant illégitime20(*).

Le 21 aout 2006, alors que Jean-Pierre Bemba est en compagnie d'ambassadeurs des pays membres du Comité international d'Accompagnement de la Transition (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France et Belgique par Johan Swinnen), ainsi que du chef de la Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo et du diplomate américain William Swing, il échappe à un bombardement de sa résidence par la Garde Présidentielle. Deux enquêtes ont été ouvertes par les deux parties en présence (la force de joseph Kabila et de Jean-Pierre Bemba) pour déterminer les raisons du bombardement. Deux hypothèses s'affrontent : un coup monté par les miliciens de Bemba qui auraient kidnappé deux policiers afin de provoquer un accrochage en présence des occidentaux ; ou une attaque délibérée et un dérapage des militaires de Kabila, voir une tentative d'assassinat.

Au deuxième tour, il arrive en tête à Kinshasa, dans l'équateur, dans le Bas-Congo, dans le Bandundu et dans le deux Kassaï. Cependant, au niveau national, il n'obtient que 42 pourcents des suffrages exprimés. Il introduit plusieurs recours auprès de la Cour suprême, mais il n'obtient pas gain de cause.

Jean-Pierre Bemba a été élu sénateur lors des élections sénatoriales du 19 janvier 200721(*).

1.2. VIOLENCE DE MARS 2007 ET EXIL

Après sa défaite face à Joseph Kabila lors de la présidentielle d'octobre 2006, Jean-Pierre Bemba s'était engagé à mener une « opposition républicaine » au gouvernement de celui-ci. Son refus de fondre sa garde personnelle au sein de l'armée gouvernementale, au début 2007, l'a conduit à un affrontement direct avec le pouvoir.

Une altercation avec la garde rapprochée de Bemba a conduit le 22 mars 2007 à des combats aux environs de la résidence de Bemba (promenade de la Raquette à Gombe) et de ses bureaux (milieu du boulevard du 30 juin)22(*).

Les gardes de Bemba n'avaient pas obéi à un ultimatum dont le terme avait été fixé au 15 mars d'accepter leur incorporation à l'armée régulière, craignant pour la sécurité de Jean-Pierre Bemba23(*). Bemba a ensuite appelé au cessez-le-feu, et trouvé refuge en l'ambassade d'Afrique du sud24(*). Avec la poursuite des combats le 23 mars, un mandat d'arrêt a été lancé contre Jean-Pierre Bemba désormais accusé de haute trahison25(*). Ces affrontements ont fait plus de de 200 morts à Kinshasa.

Jean-Pierre Bemba a quitté la République démocratique du Congo le 11 avril 2007 pour se rendre au Portugal, officiellement pour y soigner une vieille blessure à la jambe.

1.3. JUSTICE INTERNATIONALE

Jean-Pierre Bemba est la cible de la justice internationale depuis de nombreuses années. En 2003, une cour belge le condamnait par contumace à un an de prison ferme pour « traite d'êtres humains ». Procès qui s'est conclu par un non-lieu.

Les Nations unies ont aussi accusé les miliciens de J-P Bemba de viols en série, de pillages, de massacres voire même de cannibalisme26(*).

Il est arrêté à Bruxelles le 24 mai 2008 à la suite d'un mandat établi à la veille par la Cour pénale internationale aux Pays-Bas, en raison d'accusations de crimes sexuels, crimes de guerre et crime contre l'humanité commis lors de des incursions de ses troupes en République centrafricaine pendant la période allant du 25 octobre 2002 au 15 mars 200327(*). Il est ensuite transféré à La Haye le 3 juillet 200828(*).

Le 4 juillet 2008 à 15 heures, Bemba comparait pour la première fois devant les juges de la chambre préliminaire présidée par la juge président malienne Fatoumata Dembélé Diarra. Les avocats de J-P Bemba n'ont pas demandé la mise en liberté provisoire de leur client, attendant d'être en possession de toutes les pièces transmises par le procureur avant de se prononcer. L'audience de confirmation de charges initialement prévue pour le 4 novembre 200829(*), a été reportée à la demande du procureur Moreno Ocampo au 8 décembre 2008, pour être une fois reportée à la demande de la CPI, pur empêchement lié à des motifs familiaux de l'un des juges. L'ouverture du procès est prévue le lundi 22 novembre 2010 à la Haye devant la cour Pénale internationale.

Une audience pour confirmer des charges s'est tenue du 12 au 15 janvier 2009.30(*)Le 15 juin 2009, les juges confirment que la preuve est suffisante pour accuser Bemba de deux chefs d'accusation pour crimes contre l'humanité et de trois chefs d'accusation pour crimes de guerre31(*). Le procès de Bemba a débuté à la Haye le 22 novembre 2010.

1.4. VIE PRIVEE

En rapport avec sa vie privée, Jean-Pierre Bemba est marié à Liliane Bemba avec qui il a eu cinq enfants. Il est aussi auteur d'un ouvrage intitulé «  Le choix de la liberté » aux éditions Vénus, à Gbadolite.

Chapitre 6 : ANALYSE DES INFORMATIONS DELIVREES PAR LA PRESSE A PROPOS DE LA LIBERATION DE JP BEMBA ET LEURS CONSEQUENCES SUR LA POPULATION KINOISE

Ce chapitre se proposera d'analyser les informations que la presse locale et internationale a délivrées sur JP Bemba au moment où les engouements de sa libération ont fait la Une de l'actualité.

Chapitre 7 SECTION 1 : LES ELEMENTS QUI CONCOURENT ALA DESINFORMATION

Beaucoup ne font pas confiance à ce qu'ils lisent ou entendent dans les médias. Lors d'un sondage réalisé en 2012 aux Etats-Unis, on a demandé aux gens s'ils pensaient que les informations diffusées par les journaux, la télévision et la radio étaient «  complètes, exactes et objectives ». Résultat : 6 personnes sur 10 ont répondu soit « pas vraiment », soit «  pas du tout ». Une telle méfiance est-elle justifiée ? 32(*) Nous tenterons de répondre à cette question dans le présent chapitre à travers l'analyse des informations.

Des nombreux journalistes et organisme de presse se sont engagés à publier des informations exactes et de qualité. Il faut aussi dire que d'autres journalistes se sont aussi engagé sous conditionnement, à publier des informations erronées C'est parce que la prudence s'impose. Il sied de noter qu'il y a des éléments qui interviennent durant le parcours de l'information notamment :

1.1. LES GRANDES ENTREPRISES

Les principaux organismes de presse ont une forte influence sur le choix des événements à couvrir, la façon de faire et l'importance à leur accorder. Or, ils appartiennent à une poignée d'entreprises très puissantes, qui cherchent bien sûr à faire du chiffre. Les décisions des organismes de presse peuvent donc être motivées par des intérêts économiques. Si une affaire menace les profits d'un grand patron, elle est souvent passée sous silence.33(*) Le danger pour la presse à ce niveau, c'est qu'elle se fasse servante des grandes entreprises et que son action s'oriente vers l'obéissance aux demandes des entreprises.

1.2. LES GOUVERNEMENTS

Beaucoup d'informations concernent les politiciens et les affaires gouvernementales. Les gouvernements veulent convaincre le public à soutenir ses actions, ses idéologies et ses représentants. Ainsi ils constituent une source importante d'information pour les médias. Journalistes et gouvernement sont parfois amenés à collaborer. Mais il se fait que cette collaboration ne soit pas toujours aisée à cause de la différence des finalités.

1.3. LA PUBLICITE

Dans la plupart des pays, les organismes de presse doivent gagner de l'argent pour survivre, et leurs revenus proviennent pour une large part de la publicité. En République Démocratique du Congo, la publicité va est au-delà de 60% pour les revues, de 80% pour les journaux et de 100% pour les chaines de télévision et de radio privées. On le comprend, les marques ne vont pas financer des émissions qui présentent sous un mauvais jour leurs produits ou leur politique d'entreprise. Si elles n'aiment pas ce qu'un organisme de presse publie, elles peuvent en utiliser un autre pour diffuser leurs publicités. Sachant cela, le directeur de la rédaction fera peut-être l'impasse sur des informations «  gênantes » pour ces marques. 34(*)

1.4. L'INTERPRETATION

Les faits ont beau être solides comme du roc, la façon dont un journaliste les présentera dépendra beaucoup de son point de vue. Quels détails devraient être mentionnés et lesquels devraient être laissés de côté ? Par exemple, une équipe de football, a perdu un match 2-0. C'est un fait. Mais pourquoi a-t-elle perdu ? C'est une autre histoire, que le journaliste peut raconter de bien de manières...35(*) les explications qu'il donnera de ce fait ne seront pas des interprétations des faits plutôt son commentaire.

1.5. LA MALHONNETETE

Tous les journalistes ne sont pas honnêtes. Certains fabriquent leurs histoires. Il y a quelques années, par exemple, un journaliste japonais a voulu montrer, preuves à l'appui, que les plongeurs abimaient le corail à Okinawa. N'ayant trouvé aucun corail endommagé, il en a lui-même saccagé et a photographié les dégâts. Par ailleurs, les photos elles-mêmes peuvent être truquées de façon à tromper le public. Les logiciels de retouche sont devenus très performants, et certains trucages sont presque impossibles à déceler. L'être humain est sujet au sentiment et à la subjectivité. 36(*)

1.6. LES OMISSIONS

Lorsqu'ils assemblent des faits pour réaliser un reportage convaincant, les journalistes taisent souvent des détails qui entraineraient des réactions ou des questions sans réponse. Par conséquent, certains faits prennent une importance exagérée tandis que d'autres sont minimisés. Présentateurs et journalistes doivent parfois parler une minute ou deux, d'importants détails peuvent tomber aux oubliettes.37(*) Il y a donc plusieurs facteurs qui peuvent contribuer aux omissions : réactions, temps...

1.7. LA CONCURENCE

Ces dernières décennies, les chaines télévisées s'étant multipliées, le temps qu'un téléspectateur passe devant une seule chaine a beaucoup diminué. Pour capter l'attention, les chaines d'information doivent offrir quelque chose d'inédit ou de divertissant. A ce propos, le livre parti pris médiatique (angl.) constate : « Les journaux (télévisés) sont devenus de véritables films, avec des images sélectionnées pour choquer ou séduire et des textes réduit pour coller au temps de concentration toujours plus réduit du téléspectateur.

1.8. LES IDEES FAUSSES

Rapporter des faits avec exactitudes n'est pas aussi simple qu'on pourrait le croire. Ce qui semble être un fait aujourd'hui n'en sera peut-être pas un demain. La terre, par exemple, était considérée comme le centre de notre système solaire. Nous savons aujourd'hui qu'elle tourne autour du soleil. 37(*)

1.9. LES ERREURS

Comme tout humain, les journalistes sont sujets à l'erreur. Une faute d'orthographe ou de grammaire, une virgule mal placée... tout cela peut changer le sens d'une phrase. Les faits ne sont pas toujours bien vérifiés. Pressé par le temps, un journaliste peut facilement se tromper sur un chiffre et taper par exemple 10000 au lieu de 100000.

Chapitre 8 SECTION 2: ANALYSE APROFONDIE DES INFORMATIONS DELIVREE PAR LA PRESSE ECRITE SUR JP BEMBA

2.1.1. JOURNAL LA REPUBLIQUE (Groupe de presse Nyota)

2.1.1.1. NUMERO 802 DU 14 MAI 2015

Dans son numéro 802 du jeudi 14 mai 2015, le journal «  la République » quotidien d'information générale du groupe de presse Nyota paraissant à Kinshasa a titré à sa Une « Bemba fait sa Valise pour Kinshasa38(*) ». Un titre très incitatif, attractif et très accrocheur. A la lecture de ce titre, le lecteur intéressé sera poussé à se poser mille et une questions du genre : quand est-ce qu'il y a eu procès ? A-t-il été acquitté ? Et si tel est le cas, quand atterrira-t-il à Kinshasa ? Un tas de questionnements surgira suite à la lecture de ce titre. Les effets que produira ce titre seront diverses suivant qu'on se place du côté des partisans de Bemba, du côté de ses opposants et du coté des simples citoyens. Placé du côté des partisans, ce titre aura un effet de soulagement total à ces gens qui sont, si on peut le dire, fatiguer d'attendre un procès qu'ils qualifient d'injuste. Par les opposants de Bemba, ça sera une surprise désagréable. De l'étonnement pour les simples citoyens.

En général, les journaux ou groupes de presses sont des entreprises enquête des bénéfices. Pour ce faire, les journalistes font tout leur possible pour écouler leur produit qu'est l'information. C'est sans nul ombre de doute que s'explique le fait qu'on y trouve trop souvent des titres sur les « Une » qui affirment une information qu'on ne sait pourtant pas vrai ou impossible. De plus ahurissant encore, le corps de l'article vient dire le contraire ou avec un peu plus de chance de ne pas contredire catégoriquement le titre, mais plutôt d'atténuer l'ampleur, la densité évènementielle qu'on pourra de prime à bord comprendre du titre.

Le problème est pour le lecteur du journal qui n'aura pas le temps de lire tout l'article et qui ne se contentera que de contempler l'attrait du titre. Si l'article est intitulé « Bemba fait sa valise pour Kinshasa », cela veut dire que J-P Bemba quitte déjà les geôles de la cour pénale internationale. Pour celui qui ne lira que ce titre accrocheur, sans chercher à lire le contenu; ira sans ambages répandre de la fausse information et des rumeurs qui peuvent être à l'origine d'une désorientation populaire.

Avant de répandre les informations sur un titre donné, il est important de lire d'abord son article ensuite remonter à ses origines dans la personne du journaliste concepteur. Tout comme à l'origine de chaque oeuvre il y a l'artiste, de même à l'origine de chaque article il y a un journaliste. C'est ce dernier qui conçoit un titre à partir des éléments qu'il a collecté et parfois selon son interprétation propre. Il est assez intelligent de savoir que pour tel ou tel évènement, il faut tel ou tel titre pour ses lecteurs. Pour un journaliste, il sait que l'intérêt de son article dépend du titre qu'il lui donne car le titre résume l'article, c'est l'essentiel de l'essentiel. Il incite à la lecture et, à la rigueur, doit pouvoir en dispenser. Le titre donnera donc l'essentiel du texte, ni plus ni moins39(*).

Cela peut être justifié par le caractère subjectif que possède tout être humain qui n'épargne pas non plus le journaliste. Sentiment qui s'accompagne des motivations comme la concurrence, la course à l'audimat, la politique éditoriale et le scoop. Etre le premier à publier sur tel ou tel évènement. Posséder l'exclusivité de l'actualité. Le journaliste le sait très bien que son action peut être vectrice de désinformation et de manipulation.

Alors que le titre visible sur le « ventre » du journal La République de jeudi 14 mai affirme sans détour que «  Bemba fait ses valises pour Kinshasa », information qui sous-entend qu'il y a eu procès à la Haye et qu'il a été acquitté raison pour laquelle il fait sa valise pour regagner Kinshasa et redémarrer ses activités, le corps de l'article comme nous l'avons mentionner plus haut emploie le conditionnel pour atténuer la densité soit le poids de l'information qu'affirme le titre pourtant tous du même article. Ici le corps de l'article utilise un jeu de langage capable de dissiper toute interprétation et toute tentative de la dépréciation du rédacteur.

Dans les notes du cours de la méthodologie de l'information I (Presse Ecrite) publié en 2011 par le professeur NtondaKileuka à l'université pédagogique nationale de Kinshasa, nous pouvons lire ce qui suit : tous les éléments qui sont utilisés dans le titre doivent se trouver explicitement figurer dans le texte. Il ne faut jamais considérer que le titre supplée au texte.

Le titre doit cependant être conçu comme strictement indépendant, du corps même de l'article. Il annonce l'article et en condense les faits essentiels mais n'en constitue ni le début ni même une sorte de préface : le titre est une chose, l'article en est une autre40(*). Dans le titre le journaliste emploie le présent contrairement dans le corps ou il use du conditionnel.

Voici ce qu'on pouvait lire dans le corps du même article : «  A en croire des sources, le sénateur Jean-Pierre Bemba serait plus que jamais proche de la sortie des geôles de la Cour pénale internationale de la Haye où il vit depuis 7 ans. Selon ses proches, une bonne partie de ses effets personnels ont déjà été évacués de sa cellule de la CPI ». Déjà cette formulation détourne l'attention du lecteur de l'affirmation catégorique du titre. Elle s'appuie sur des rumeurs s'il faut dire ainsi, des soupçons qui selon le journaliste aurait été émis par des proches anonymes du détenu.

En employant le conditionnel, le journaliste traite, informe d'une manière incertaine. Il responsabilise les proches du chairman. A contrario avec le titre, l'article se veut les éloges des signes annonciateurs de la libération au lieu de la libération pure et simple évoqué dans le titre. En ce qui concerne le public visé, le journaliste vise une multitude de direction et répond aux préoccupations des uns et des autres: les partisans du chairman par exemple, attendent à ce que les journalistes les informent au sujet de leur intérêt : la libération de Jean-Pierre Bemba qui tarde à venir.

Une façon d'informer qui oriente à son gré l'opinion de son public, en la poussant à agir selon le vouloir de l'informateur qui dit que Bemba fait sa valise alors que ce n'est pas le cas. De la manipulation pure et simple. On peut aussi dire que cette information est une pure désinformation car fausse qu'elle est, elle vise à atteindre des objectifs.

A tout considérer, le moment pendant lequel cette nouvelle est diffusée est aussi un atout pour bien désinformer, manipuler ou orienter l'opinion selon ses intérêt. Nous nous trouvons à une période ou le pays se prépare à organiser les échéances électorales. Période pendant laquelle toutes les classes politiques se mobilisent pour pouvoir espérer un poste au prochain quinquennat du gouvernement.

La plus part des partisans du mouvement de Libération du Congo (MLC) avaient depuis l'incarcération de leur leader, déserté si pas quitter leur parti cher. Une telle nouvelle va sans contrainte alerté toutes ces brebis égarées à regagner et mener ensemble la conquête du pouvoir. Donc pour cette catégorie de public, cette information bien que fausse, a une fonction récupératrice et mobilisatrice pour le Mouvement de libération du Congo.

Cette même nouvelle est une arme que ce parti utilise pour déstabiliser leurs conquérants. Du moins avec cette mobilisation dont la fausse information est responsable, les autres partis bien qu'ayant oeuvrés dans la quiétude absolue pendant l'absence de leur belligérant fragilisé par l'arrestation du Chairman.

Pour bien illustrer cette mobilisation du à cette nouvelle au sein du parti et atténuer le surpoids que le titre donne à cette information, le même article poursuit : « Un autre signe qui annonce l'imminence de la libération du patron du MLC, c'est la forte délégation des cadres de son parti et des proches qui s'apprêtent à effectuer le voyage pour la Haye. Proches parmi lesquels, le député Fidèle Babala, sera du voyage. Son vol est booké pour la semaine prochaine. Un autre proche, Jacques Lungwana, doit lui s'envoler pour la Haye déjà le dimanche prochain. La secrétaire générale Eve Bazaiba, nous apprend-t-on des sources proches du MLC, s'y rendra aussi. Personne ne veut donc rater la sortie de Bemba de taule41(*) ».

Comme nous l'avons signalé un peu plus haut, le fond est destiné aux signes annonciateurs de la sortie de bemba de la prison qu'à ce que le journaliste a voulu faire croire à son public a priori avec son titre. C'est pour autant dire que pour manipuler à son gré l'opinion publique il a préféré oser en évoquant la libération dans le titre pour captiver l'attention de son public parce qu'il connait ses centres d'intérêts et ses attentes. Dans le corps il atténue au lieu d'affirmer sa sortie, il évoque les signes annonciateurs de sa libération qui n'est pas encore effective comme le fait entendre le titre.

Pour bien dévoiler les objectifs visés par le journaliste en livrant cette information sur la libération du chairman, nous examinerons la chute de cette article qui présente en termes claires et prouve à suffisance que l'article vise la mobilisation des partisans et la déstabilisation des partis adverses. « Au MLC c'est déjà presque l'euphorie avec la perspective de la sortie de Jean-Pierre Bemba. Au cours d'un meeting le mois passé, à l'occasion du lancement de la campagne MLC aux provinciales dans la commune de Limete avec le cadre Yves Bapa comme tête de la liste, Babala avait dit qu'au plus tard, le 30 juin 2015, Bemba alias Igwe sera parmi nous. C'était la date butoir qu'avait avancée son ancien directeur de cabinet. Cela avait provoqué la joie des milliers des militants MLC venus soutenir Yves Bapa ». Ici se dévoile le pourquoi de cette information. C'est une perspective de libération plutôt qu'une libération comme l'a fait savoir le journaliste dans son titre.

Cette présentation touche la déontologie journalistique qui se voit négligée. A l'image d'une compagnie d'assurance qui va se rendre sur le lieu d'un accident pour en déterminer les causes et en dégager les responsabilités éventuelles, la mainmise sur la presse se montre au grand jour.

Le mensonge, qu'il soit conditionné ou délibéré, n'est jamais une opération de bonne foi. Plusieurs causes entre en connivence pour expliquer une situation dommageable. Le drame du journalisme est d'être trop souvent un métier aux deux visages : celui que l'on présente au public, idéalisé, presque idyllique, et celui que l'on cache ou que l'on omet par peur de contrer les objectifs des manipulateurs et maintenir leur influence sur le public car l'influence c'est le pouvoir. Pourtant c'est incontestablement ce dernier qui est à l'origine des multiples exemples présentés aux cours de cette analyse.

Manque de formation, manque de culture, conformisme intellectuel, volonté de céder aux modes, autant de raisons qu'il faut avoir à l'esprit lorsque l'on essaie de comprendre le fonctionnement de la presse, pour ne pas dire son dysfonctionnement.

Le pluralisme que l'on s'accorde à souligner dans notre pays depuis le début de la troisième république n'est trop souvent que de façade. Evidemment, la République démocratique du Congo n'est pas un pays à régime totalitaire. Mais la source à ce que l'on sache est toujours unique. Ce sont les sources officielles qui disent la vérité. Le journalisme d'investigation tel qu'il a pu être popularisé aux débuts du journalisme par certains grands noms dont on ne sera pas obligé de citer ici, a pratiquement disparu, ne serait-ce que pour des raisons financière. Avoir un tel traitement d'information en faveur d'une catégorie privilégié des gens, et au détriment d'une autre que le premier manipule, désinforme, nous voyons la mainmise sur la presse fait des ravages.

2.1.1.2 NUMERO 792 DU 04 AVRIL 2015

« Le verdict renvoyé au 1 avril : Jean-Pierre Bemba à la porte de sortie »42(*), titre à sa Une ce numéro de la république à propos de cette affaire de libération de Bemba qui tarde à venir. Déjà à ce que l'on sache pourquoi le journaliste tient à ce titre, c'est parce que c'est un titre qui pour lui, va faire booster ses ventes. A priori celui-ci laisse sous-entendre que l'éventualité de la libération du chairman à contrario avec le premier article dont on a évoqué dans ce travaille. Pour plus de précision ces journalistes qui font tout pour vendre, savent pourquoi ils mettent du poids dans leurs articles. Tout le monde sait que Bemba est prêt à être libéré mais que c'est la cour qui n'est pas prête.

Pour ce journaliste qui est à l'origine de cette nouvelle qu'il édulcore de son gré, il veut nous faire croire qu'avant son information, il y aura eu une nouvelle qui serait répandu dont il s'est proposé de démentir grâce à son article paru dans ce numéro 792. Concernant cet article paru dans le numéro précité, nous pouvons lire ce qui suit : « contrairement à ce qui a été dernièrement, plusieurs sources concordantes annoncent que le verdict de Jean-Pierre Bemba, président du MLC, incarcéré depuis plus de 7 ans à la CPI à la Haye aux Pays-Bas pourrait être prononcé le 16 Avril prochain alors qu'il était programmé à partir du 15 Mars »43(*).

Comme l'on vient de le lire dans cette attaque, nous comprenons que c'est une information destinée à contrer une autre information déjà répandu et enraciné dans l'opinion. Une information qui est devenue mieux connu des Kinois influençant selon le vouloir des manipulateurs ses agissements. A vrai dire, c'est une information destinée à entraver, à couper court à une rumeur dont sont responsables les médias. Au moment où l'opinion public Kinoise y compris ceux dont cette nouvelle concerne le plus, (les partisans du MLC) était saturé des informations au sujet de la libération de J-P Bemba. Il s'agit s'il faut dire ainsi, d'une sorte de désinformation qui n'est autre que Bemba est libre ; Bemba est acquitté et toutes sorte d'informations qui sous-entend qu'il est libéré.

« Mais quelques accrocs seraient signalés à la suite d'une discordance entre l'avocat de Jean-Pierre Bemba qui devrait recouvrer sa liberté et le procureur de la CPI. En effet, Jean-Pierre Bemba refuserait de signer l'accord lui proposer par la CPI à ne pas poursuivre le procureur et renoncer à des avantages ou dommages-intérêts qu'il exigerait auprès du procureur. Ce dont le leader du MLC refuserait. Initialement prévu le 15 mars 2015, la liberté tendue à Jean-Pierre Bemba tarde à se concrétiser au grand dam des membres du MLC »44(*).

En grosso mo do, cet article se propose un objectif noble pour son auteur. Il vise un public bien précis. C'est une sorte de manipulation qui va dans le sens contraire d'une autre qui serait intervenue avant elle. Pour cet auteur, il s'agit de nettoyer s'il faut ainsi dire, dans les têtes des gens que Bemba est déjà libre. Et lui ne veut pas s'écarter de ce que la rédaction entière se veut de défendre. Il passe l'éponge sur une rumeur forte répandue. Chose qui s'était déjà planté dans les têtes, laquelle le journaliste constate que s'il s'en charge, il fera le best-seller. En se faisant passer pour un sauveur et dire la vérité à propos de ce qui aurait été déjà dit.

La santé de la presse dans notre pays n'est pas particulièrement florissante. Et c'est un euphémisme si on peut le qualifier ainsi. Ce qui soutient cet euphémisme c'est aussi les finances, parce qu'envoyer des journalistes couvrir le procès de Bemba a la Haye aussi longtemps que cela pourra durer, enquêter à ce sujet, dire réellement aux gens ce qui se trame là-bas, est un tout autre pion complétant l'échiquier de la désinformation. C'est un luxe que non seulement le quotidien La république mais la quasi-totalité des organes de presse chargés d'informer la population Kinoise ne peuvent pas se permettre. Raison pour laquelle nous nous retrouvons devant une information dont le journaliste nie toute responsabilité et rejette tout sur des sources anonymes.

Dans cet article il fait mention des amis proches de Jean-Pierre Bemba par manque de moyen de déployer ses journalistes à la Haye pour pouvoir collecter la vraie information au lieu de se contenter à interpréter ce que les médias et organes de presse étrangère collectent et traitent selon leur vouloir. Cherchant ainsi à gagner la confiance de son publique qui pense que les seules vraies informations proviendraient des proches du « chairman ».

Ce qui est sure et vrai pour la presse écrite, l'est en grande partie pour l'audiovisuel, en particulier la télévision. De très nombreuses images et informations diffusées chaque jour sur le petit écran congolais et qui paraissent dans les journaux locaux sont en réalité achetées et si je ne m'abuse pas prisent d'autres medias étrangers, sans autorisation. Ces informations sont principalement traitées dans les rédactions des chaines comme RFI, la BBC, OKAPI, etc. Et d'ailleurs ce sont principalement ces organes de presse qui ont été les premiers à diffuser les exactions de Bemba en République Centrafricaine aux yeux du monde ainsi de la presse locale, aidant le public à comprendre l'importance du problème. Même si cette façon de travailler ne correspond pas au stéréotype de la profession, le journaliste congolais attend trop souvent que l'information lui parvienne à la place de se rendre lui au-devant elle.

Chapitre 9 SECTION 3 : PAR LE WEB JOURNALISME ET L'INTERNET

Dans cette section il s'agira d'analyser les informations publié via internet prises comme sujet de désinformation bien que l'internet ici vient faire du balai aux rumeurs et manipulations dont lui-même est responsable, nous comprendrons que l'internet est en grande partie responsable de vulgarisation des faux messages.

3.1. L'AVENIR QUOTIDIEN 23 juillet 2010

Ces numéro intitulé « Selon un de ses avocats, JP Bemba libéré : Aucune confirmation de la rumeur » le titre nous en dit plus sur une rumeur qui confirme une libération, au fait une rumeur qui parle de la libération dont on ne s'entendait pas. Selon le quotidien, le porte-parole de la Cour pénale internationale contacté par leur rédaction, n'est pas au courant de la rumeur. La recherche sur différents site de la CPI, même ceux qui donnent des informations minute par minutes démontre que peut-être le confrère qui a donné cette information a été trompé de bonne fois par sa source. Une télévision de la place, canal Congo TV a annoncé hier une information qui a fait l'effet d'une bombe. Telle décision de la part des juges de la CPI aurait pour conséquence que le leader du Mouvement de libération du Congo devrait être libéré sans autre forme de procès dans la mesure où, le procureur ne pourrait plus s'interposer pour faire appel. C'est pour cette raison que, selon toujours le confrère de Canal Congo tv, les avocats de JP Bemba ont demandé que leur client soit libéré hier même. 45(*)

Dans l'opinion, on n'a pas senti un accueil particulier de cette information. Sans doute parce que jusque-là, une seule chaine de télévision a donné l'information. Les autres un peu plus sérieuse ont fouillé toutes les sources crédibles sans succès. Le fait que les médias internationaux captés à Kinshasa soient restés muets à ce sujet n'a pas crédibilisé l'information qui est apparue aux yeux de beaucoup d'observateurs comme une rumeur de mauvais goût. Déjà la dépendance des médias congolais à leur paire étrangère est quasi-totale. Pour les médias locaux un peu plus sérieux, surtout le public qui n'a plus confiance aux médias parce qu'il estime que les médias nous trompent : « bemba libéré selon un de ses avocats ».46(*)

Le fait que l'étranger puisse rester de marbre, a eu un effet de doute et de méfiance à l'égard des médias locaux bien que ceux-ci soient la principale source d'information pour la population locale et a une influence négative sur la consommation des médias au niveau national. D'autant plus que la CPI a une représentation très active à Kinshasa, on attendait que, comme de coutume, les chevaliers de la plume et de micro aient la primauté de cette information.

Le porte-parole de la CPI, Paul Madidu, étant absent de la capitale, il lui était impossible de réunir la presse pour relayer cette décision des juges de la CPI. Cependant, la rédaction de l'Avenir a réussi à le joindre au téléphone. Il s'avère qu'il n'est pas informé lui qui était censé l'être avant tout le monde. C'est plutôt la rédaction qui selon lui a appris cette nouvelle, mieux cette rumeur. Nous avons alors entrepris la recherche dans différents sites de la CPI, même ceux ou l'information est donnée minute par minute. Nulle part on parle de cette annulation de l'acte d'accusation du procureur de la CPI contre JP Bemba. Apparemment, le confrère Canal Congo tv aurait été trompé de bonne fois par une source. Laquelle et pour quel but ? L'on se souviendra cependant que les avocats de JP Bemba avaient sollicité l'annulation des poursuites contre leur client. La raison qu'ils avaient avancée, c'est qu'une affaire déjà jugée par une justice nationale, ne peut être rejugée par la CPI. C'est une disposition légale de la convention de Rome qui est constitutive de la Cour pénale internationale (CPI).

Pour la défense de JP Bemba, l'affaire des crimes commis par les hommes du MLC à Bangui en République centrafricaine avait fait objet de poursuites par la justice centrafricaine. Le procès contre JP Bemba se serait terminé par un non-lieu. Mais, les juges n'avaient pas suivi les avocats du chairman sur cette voie. C'est pourquoi ils avaient pris la décision qualifiant la CPI pour juger Bemba. Selon les informations en notre possession, le conseil est allé en appel. Est-ce la chambre d'appel qui a pris la décision de confirmer la requête des avocats ? Il faut attendre que cette information soit confirmée par des sources autorisées. Une chose est vraie, in n'est pas impossible que la chambre d'appel prenne telle décision aux nombreuses conséquences sur la population.

3.2. DIGITALCONGO.net

Pour ce journal online, le sort politique du chairman détenu à la CPI poursuivi pour le génocide commis en Centrafrique par les soldats du MLC est loin d'évoluer. L'ancien vice-président de la RDC sera contraint à garder la prison de la Haye et de ce fait ne pourra pas se présenter aux prochaines présidentielles de 2016. Chose grave parce qu'en se confiant à ce qui circulait comme information à Kinshasa, l'espoir ne peut que prendre la poudre d'escampette.47(*) Une information dont on ne peut qualifier que de la « rumeur ». Cette derrière qu'on a qualifié de folle par la rédaction du site ivoirien Connection ivoirienne.net a envahi depuis peu certains milieux africains évoquant la libération de Jean-Pierre Bemba, l'ex vice-président de la République Démocratique du Congo incarcéré par la CPI à la prison de Scheveningen au Pays-Bas aux cotés des Laurent Gbagbo et de Blé Goudé.48(*)

« Bemba est en route pour Kinshasa après avoir bénéficier d'une liberté provisoire ». Une rumeur qui a gagné la capitale congolaise la semaine du 19 janvier et chacun y allait à sa manière. Mais il ne s'est agi que d'une simple rumeur et rien de plus parce qu'elle est sans fondement. Au stade actuel des informations, ni la CPI encore moins les avocats de Jean-Pierre Bemba ne confirment cette information. « Il s'agit d'une rumeur » a encore clamé un membre de la famille depuis la Belgique contacté un certain samedi 24 janvier par la rédaction ivoirienne.

Pour sa consoeur congolaise digitale Congo, la seule raison justifiant la piste de « rumeur » est que Bemba ne peut pas être libre sans qu'il soit acquitté et cette liberté provisoire est liée à une affaire secondaire de subornation des témoins. La principale, opposant le procureur a Jean-Pierre Bemba pour crime de guerre et crime contre l'humanité demeure pendante, en attendant le verdict de la cour dans un délai raisonnable et dont la rumeur précède. Donc fausse alerte, fausse rumeur.

En ce qui concerne l'objectif visé par « La rumeur, celle-ci pourrait avoir pour origine une volonté de certains milieux de mettre la pression sur Kabila qui s'apprête à briguer un 3ème mandat en modifiant la loi électorale en RD Congo 49(*)». Le sénateur Bemba a bénéficié, la semaine dernière, d'une liberté provisoire dans l'affaire de subornation des témoins, affaire dans laquelle il était poursuivi d'ailleurs au même titre que certains de ses proches dont les députés Fidel Babala, Aimé Kilolo et bien d'autres.

La rumeur a pris racine lorsque la CPI a arrêté plusieurs proches du « Chairman » qui avait été acheminé à la Haye pour être relâché par la suite. Grâce à la liberté provisoire qui a été également accordée à Jean-Pierre Bemba par la chambre III de la Haute cour internationale. Voilà qui avait suffi pour que certains interprètent l'événement à leur manière créant ainsi de la confusion dans l'opinion publique Kinoise.

C'est qui est certain est que Jean-Pierre Bemba reste et demeure en détention à la Haye. La liberté provisoire accordée à Bemba Gombo la semaine dernière, ne suffit pas pour lui permettre de regagner son pays alors que les médias locaux ont essayé de nous faire avaler le contraire.

Pour plus de précision, dans le cadre de cette affaire, la liberté provisoire sollicitée par l'ancien vice-président de la RDC avait été purement et simplement rejeté.Ses avocats sont allés en appel en espérant obtenir gain de cause. Il faudra attendre le verdict pour voir s'il sera acquitté ou condamnée. La vérité est que s'il s'est acquitté, le numéro un du MLC bénéficiera de tous ses droits civiques et politiques pour briguer l'élection présidentielle parce que son casier judiciaire demeura vierge. Mais s'il est condamné et même s'il parvient à quitter la CPI dans peu de temps suite à la déduction de sa peine par rapport aux années déjà passées en prison il ne sera pas du tout éligible.50(*)

L'accès ou la portée à l'information est réduit à un niveau tellement bas poussant ainsi la population Kinoise à douter de la crédibilité des médias. Et pire encore, aux nouvelles délivrée par ces derniers. Une situation compromettante pour la population Kinoise qui après s'être laissé amener à croire à une information fausse d'une telle envergure, ne sait plus à quel sort se vouer par ce que toutes les nouvelles que les médias annoncent ne peuvent être perçues que comme de la désinformation. Une information visant un objectif bien précis, un public bien déterminé qui, comme nous l'avons souligné un peu plus haut qu'elle pourrait avoir pour origine une volonté de certains milieux. Ces derniers visaient de mettre la pression sur Kabila qui s'apprête à briguer un 3ème mandat en modifiant la loi électorale en RD Congo. Un exemple bien illustré de la manipulation de masse et surtout dans le domaine de la politique par le biais de l'information.

Pour être claire, cette information est un éloge, une propagande sur le leader du Mouvement de Libération du Congo sous prétexte de faire pression au régime actuel et garder à l'esprit de la population kinoise sa candidature aux élections présidentielles et dont on doit à tout prix préserver l'image et la dignité.

Une longue absence qui pourrait couter cher au parti juge certains. Le MLC mise sur la libération de Bemba avant les élections générales de 2016. Le MLC tente de se mettre en ordre de bataille pour préparer un retour réussi pour son poulain, possible candidat à la prochaine présidentielle. La tâche est lourde.

En 16 ans d'existence, le MLC a été privé de son leader pendant 8 ans déjà. Une absence qui n'a causé que des pertes au parti notamment : plusieurs cadres ont quitté le navire et se sont rapprochés de la majorité présidentielle, comme olivier Kamitatu, aujourd'hui ministre ou François Muamba, actuellement coordonnateur du mécanisme national de suivi de l'accord d'Addis-Abeba. Dernier départ en date : le numéro 2 du parti, Thomas Luhaka, qui rejoint le gouvernement de cohésion nationale, souhaité par le président Joseph Kabila. Pour Le MLC, faire croire en ses partisans à la libération avant 2016 du numéro un, pourrait avoir un impact positif sur la population qui semble perdre tout espoir et sens de combat. Surtout en voyant aussi les dignitaires du parti jeter l'éponge et rejoindre le camp adverse.

L'informateur qui veut orienter la population à agir selon le vouloir des manipulateurs, sait aussi à quel résultat s'attendre. Il sied aussi de noter qu'à l'origine de cette information était un journaliste d'une chaine locale dont le sénateur Jean-Pierre Bemba est propriétaire (cctv). On comprend clairement qu'il a voulu manipuler l'opinion kinoise aux intérêts de son camp. Déjà pour fragiliser les partis adverses, le boom informationnel s'est avéré un atout pour le parti de J-P Bemba qui sait qu'avec telle nouvelle, le parti peu gagner en compétitivité et fera entendre de lui pour ses élections qui avancent à grand pas. Comme tous les partis, ils doivent tout faire pour conquérir et conserver le pouvoir de la gestion de la chose publique.

La population est ce qu'on peut appeler ici, le terrain sur lequel tout se joue, tout se parie. C'est aussi elle seule qui a le droit d'élire et de choisir ses dirigeants. Et pour gagner ce pari, tout se mise sur l'opinion publique. Laver son image devant elle, rendre l'opinion favorable à son égard est un combat auquel se livre les politiciens. L'arme principale demeure l'information. Et comme c'est le cas ici : une informant de mensongère, une désinformation.

C'est dire qu'autant d'enjeux pour son procès dont chaque parti (opposants, partisans et citoyens simples) s'attend à un objectif. En attendant cette échéance, la détention du chairman du mouvement de libération du Congo se poursuit sans ambages à la cour pénale internationale à la Haye.

Chapitre 10 SECTION 4 : LA SOURCE DE TOUS LES MAUX

4.1. LES AGENCES DE PRESSE

Au fil des ans, le poids des agences de presse dans le monde n'a cessé de s'accroitre. Le même mouvement de croissance est aussi observable en République Démocratique du Congo. Il faut savoir que quatre de ces agences mondiales ont tenu le marché, et ont pris sur leurs rivales plusieurs longueurs d'avance il s'agit bien de : United Press international aux Etats-Unis, Reuters en Grande-Bretagne et l'Agence France Presse en France.51(*)

Pour nous en République démocratique du Congo c'est l'Agence Congolaise de Presse qui détient le monopole de la couverture nationale qui est loin d'égaler le quatre géant de la presse mondiale. Contrairement à ses consoeurs régionales, mondiales, l'ACP est la seule à disposer d'un statut hybride en République Démocratique du Congo qui fait d'elle plus une agence d'Etat, du moins soumise au pouvoir politique, qu'un organe de presse privé ou étranger. Le monopole de l'ACP, est depuis un temps été écorné par l'avènement de l'internet et de la prolifération des médias étrangers qui ont acquis auprès de nombreux journaux et groupes de presse locaux une réputation suffisante de fournisseur des informations jusqu'à ne plus se soucier de ce que l'Agence Congolaise de Presse propose comme produit.

Mais jusque-là cette géante de la presse locale est devenue muette, laissant ainsi l'internetfournir toute sorte de rumeurs anonymes et que pas mal des organes de presse locale diffusent à leur gré. L'internet qui pourrait paraitre comme un média alternatif susceptible de contrer la désinformation est malheureusement vecteur des rumeurs et des propagandes.

Pour se faire une idée précise de l'importance de cette agence de l'Etat, il suffit de se remémorer un chiffre : approximativement 70% des informations diffusées en République Démocratique Congo quel que soit le canal utilisé, ont pour source l'internet et les médias étrangers suite à cette fragilisation de l'Agence Congolaise de Presse. Tout le monde est conscient du caractère malsain d'une telle situation. Que l'ACP et les autres sources (internet, administrations, institutions) pour une raison ou une autre décide de donner à une information une importance qu'elle ne mérite pas, et le reste de la presse s'en suivra, victime d'un côté panurge indéniable. A l'inverse, et les exemples ne manquent pas, si l'ACP décide de censurer ou d'occulter, même partiellement, une information importante, celle-ci restera l'apanage de quelques initiés, sans être portée, comme elle aurait dû l'être, à la connaissance du grand public.

Dans des cas de figure de cette nature, les journalistes essaient sempiternellement de trouver la même parade. Ils préfèrent comme nous l'avons bien souligné plus haut, ils mettent en avant des critiques venues de bords opposés pour en conclure que leur objectivité ne peut être niée52(*).

Admirable hypocrisie destinée à camoufler des dérapages quotidiens. En deux mots, les patrons de presse détiennent la majorité au sein du conseil d'administration53(*). Mais l'Etat est le principal investisseur de l'agence qui lui doit plus de 70%de ses rentrées financières. C'est dire que, dans un cadre habituel ou l'on voit une entreprise quelconque travailler pour ses clients, l'ACP a tendance à privilégier l'intérêt du pouvoir publics.

La dérive de cette institution que l'on ne peut nier, à la lumière de nombreux exemples, s'explique sans nul ombre de  doute par la présence d'un contre-pouvoir. De ce fait cela s'explique par le fait que la présence des journalistes qui parlent pour le régime en exercice. A l'évidence, de nombreuses erreurs relevées dans les dépêches de l'ACP ne s'inscrivent pas dans une logique de désinformation. Dans la forme, il était effectivement permis de s'interroger sur les répercussions d'un jugement. L'irresponsabilité qui semble servir de seconde carte de presse à un grand nombre de journalistes s'est révélé au grand jour. Comme l'écrit avec pertinence Jean-François Revel dans son livre la connaissance inutile : «  Lorsqu'un journaliste vient à être critiqué parce qu'il manque à l'exactitude ou l'honnêteté, la profession rugit en feignant de croire qu'on s'en prend au principe même de la liberté d'expression et qu'on veut museler la presse... Que dirait-on d'un restaurateur qui vendant de la nourriture avariée, s'écrierait pour repousser la critique : " ah! Je vous en prie, laissez-moi remplir ma mission nourricière, ce devoir sacré. Etes-vous donc pour la famine ? ". »

Lorsque les informations leur parviennent à l'agence, ils ne mettent pas le temps de tout lire. Ce qui n'est pas normal.

4.2. LE POIDS DE L'ARGENT

La République Démocratique du Congo a la réputation de ne pas lire. Ce qui est vrai pour les livres l'est aussi pour les journaux. En particulier les quotidiens qui n'ont pu ou su résister à la concurrence de la radio et de la télévision. L'écueil supplémentaire représenté dans la puissance de l'imprimerie et les circuits de distribution n'étant sans doute pas étranger à cette absence de compétitivité. Il est paradoxal dans un pays à démocratie nominale que ce soit les journaux de l'opposition qui connaissent le tirage plus important bien avant les journaux dite de la majorité dont la diffusion ne cesse de s'amenuiser.54(*)

Les quotidiens congolais tout titres confondus, dépassent à peine la barre des 3 milles exemplaires, loin des tirages de la presse français et encore moins britannique. Pour faire face aux revers qu'ils subissent, les patrons de presse n'abordent pas nécessairement le problème sur de bonnes bases. « Les journaux paraissant à Kinshasa 80% des recettes proviennent de la publicité ». Le poids des lecteurs dans cette perspective est donc particulièrement faible. Ce qui pourrait explique l'absence apparente à certains changements de ligne rédactionnelle.

La plupart des spécialistes savent qu'un journal figure parmi les rares produits qui ne sont pas proposés à leur prix de revient. Un quotidien devrait en grosso modo être vendu entre 500 et 1000 francs congolais pour être équilibré, sans ressources publicitaires. Prix que le publique n'est pas prêt à accepter. En résulte aussi les difficultés que l'on connait pour la presse dite d'opinion, malgré le soutien limité dont elle bénéficie de la part des pouvoir publics.

L'analyse de Philippe Villin directeur général du Figaro dans une interview accordée par l'Echo de la presse, le 13 janvier 1989 ne s'est pas arrêtée en signalant que les quotidiens étaient financés à 80% par la publicité. A terme, l'objectif poursuivi était le journal « gratuit », la publication intégralement payée en amont grâce aux ressources publicitaires et aux petites annonces. Mais l'essentiel réside sans doute dans une certaine dérive intellectuelle qui condamne peut-être une telle approche. Sans entrer dans les détails, le fait de financer un journal, sans l'aide de ses lecteurs ou de ses abonnés, s'apparente à l'action menée par les chaines de télévision privées qui ne peuvent compter que sur la redevance pour équilibrer leur budget.

La course bien connue à l'audimat risque donc de se transformer, pour les quotidiens qui s'engagent dans cette voie, en une remise en cause de leur spécificité afin de plaire au plus grand nombre. En clair, le rôle de contrepoids qu'ils pouvaient jouer risque de disparaitre très rapidement. Nous touchons là l'un des aspects les moins connus : le financement de la presse. Mais il est évident que le fait de diffuser une publicité dans un journal n'est pas un geste innocent même si tout prouve qu'économiquement, il est rarement rentable. Le fait que des campagnes publicitaires prennent en compte des journaux et d'autres publications politiques, aux tirages pourtant comparables, contribue à une certaine désinformation, du moins sous l'angle le plus inattendu, celui des rentrées financières.55(*)

Tout le monde connait le slogan publicitaire cher à Paris Match : «Le poids des mots, le choc des photos. » Règle de conduite à laquelle se tiennent de nombreux magazine ».56(*) Pour dire vrai, la concurrence est saine lorsqu'elle permet, dans un esprit de compétition, d'améliorer la qualité des informations qui sont fournis au public. Il peut s'avérer aussi qu'elle risque de déboucher sur des excès lorsque, dans le désir forcené d'être les premiers sur un événement, des journalistes perdent à la fois tout sens de la mesure et de la déontologie. La désinformation les guette à chaque pas. Le drame, c'est que les multiples leçons qu'ils peuvent recevoir ou qu'ils ont déjà reçues sont oubliées immédiatement après et ne leur permettent pas d'éviter de manifester le même comportement lorsqu'une affaire similaire se présente.57(*) Ce qui est certain est que le poids de l'argent a une influence non négligeable sur l'information.

Les organes de presse sont confrontés à leur plus gros défis : « leur financement ». Ils doivent assurer leur fonctionnement qui implique notamment  beaucoup de moyen. En la circonstance, un autre domaine essentiel est l'image de marque à laquelle tout journaliste s'est attaché, au point qu'il préfèrera observer le silence sur une opération de désinformation dont il aura été le complice involontaire, plutôt que de reconnaître qu'il a été trompé, au risque, à ses yeux, de perdre ainsi sa crédibilité. Dans le cas d'espèces, le journaliste de la chaine de télévision CCTV, à l'origine de cette information de libération de JP Bemba, a pris ce risque. Il a informé au profit de la marque à laquelle il s'est rattaché, le Mouvement de libération du Congo. Un parti dont il se sent coute que coute obligé de préserver les intérêts et se taire si l'information va en l'encontre des idéaux du parti.

4.3. FAITS ET MEFAITS D'UNE PROFESSION QUI A PERDU TOUT SENS.

Les révélations de la Radio France Internationale (Rfi) des exactions commises par JP Bemba en République Centrafricaine 2002 et 2003 étaient peut-être un modèle du genre, ne serait-ce que dans la mesure où même les publics les plus virulents, Congolais comme Centrafricains sont entrés dans le jeu de la Rfi. Pour eux, il n'y avait évidemment aucune raison de douter de la réalité des atrocités commises par une milice étrangère qui était censé leur venir en aide suite à la demande de leurs autorités qu'ils avaient été les premiers à dénoncer.

Pourtant, la première équipe de reportage occidentale réputée et qui fait montre d'une honnêteté à outrance dans ce métier en Afrique, reste toujours la Rfi. Cette dernière a réussi à gagner la confiance du public local plus que même les chaines locales. Elle a l'habitude de fournir les bonnes informations en ce qu'on se croirait. Son équipe est toujours la première à être sur le terrain. En couvrant les événements dans des contrées les plus reculées dans l'arrière-pays. Interrogeant les témoins les plus sures : les familles des victimes. Le plus important est de noter que c'est suite à ces révélations des médias étrangers que la milice de JP Bemba a commencé à être vue sous un oeil différent. Et être présenter comme responsable de toutes ces exactions jusqu'en étant qualifié de milice meurtrière que de libératrice.

Accusé de cannibalisme par les Nations-Unis, le chairman démettra de leurs fonctions les miliciens qui ont été accusés d'avoir contraint sous la menace d'armes des femmes pygmées à cuisiner puis manger leurs maris. Une situation qui a tant ému les foules, a incité le monde libre, les sympathisants de Jean-Pierre Bemba à accepter malgré lui l'inculpation de leur leader dans cette affaire car selon un dicton militaire, il n'existe pas de mauvais soldat, il n'y a que de mauvais maître.

Un an plus tard, est apparu ce qu'on redoutait le plus. D'autres pygmées ont affirmés être ceux qui étaient supposés avoir été mangés comparaitront vivant de la presse, créant un doute sur les patronymes. C'est ce qui sera appelé l'affaire Mambasa. Une affaire que les manipulateurs ont fabriquée de toute pièce. Ceci fut une double manipulation du fait que Mme Mutandji, la mère d'Amuzati a déclaré n'avoir jamais entendu parler d'actes de cannibalisme à Mambasa ou elle vivait et encore moins de sa propre mort. Moi, j'ai fui dans la forêt lorsque les combats ont éclaté. C'est à Mangina (80 km, plus au sud de Mambasa) que j'ai été mise au courant de la nouvelle de ma mort. J'ai alors décidé de regagner Mambasa ».

La vieille dame semble pourtant dire la vérité mais les journalistes n'ont pas l'air convaincus. BanzaTiefelo, président de « Info Plus , une ONG chargée de la défense et de la liberté de la presse : « Le MLC veut nous faire croire que, la première fois, les pygmées avaient été victimes d'actes d'anthropophagie de la part de ses militaires et maintenant que devons-nous croire quand visiblement, ils sont venus à Kinshasa dans les bagages du MLC, soignés aux petits oignons, logés, nourris et blanchis par Jean-Pierre Bemba ? »58(*).

Si nous nous sommes permis ce récapitulatif, c'est pour illustrer les faits que la manipulation peut avoir à créer pour orienter l'opinion selon son gré et les méfaits que cela a pu occasionner. Changer le quotidien de tout un peuple, transformer le rêve d'un grand mouvement qu'est le MLC en une autre façon de voir les choses et d'agir. La manipulation peut désorienter tout un peuple.

A une époque où toutes les chaines de télévision s'échangent, s'achètent, se vendent les reportages qu'elles réalisent, les chaines de télévisions congolaises et Kinoises en particulier n'avaient évidemment aucun mal à acquérir ces reportages et à remettre ainsi, visuellement, les choses au point. Elles se sont bien gardées de le faire, préférant entretenir le flou sur cette affaire d'importance titanesque aux yeux de congolais. Ce silence complice des médias locaux a permis à Jean-Pierre Bemba d'oeuvrer comme tout congolais innocent dans sa carrière de politicien.

Lorsque l'on connait la popularité dont jouit Jean-Pierre Bemba, les modestes 20 pourcents des suffrages obtenus lors des élections présidentielles de 2006 et dont il se glorifiait d'avoir remporté les élections. Mais ne nous y trompons pas, le silence et les informations complices de la presse occidentale, après l'exploitation des événements post-électoraux de 2006, a permis au nouveau régime de s'installer confortablement et de se maintenir au pouvoir.

Les vertus de la concurrence ne sont plus à démontrer. Mais certains effets pervers sont peut-être en train de se manifester à la télévision dans la perspective de la course à l'audimat. Dans le cadre de reportages qui se veulent de plus en plus attractifs ou de plus en plus racoleurs, les chaines n'hésitent plus à se livrer à des véritables mises en scène, voire à payer des figurants, comédiens professionnels ou non, afin d'attirer le grand public. Phénomène que l'on connait déjà depuis plusieurs années aux États-Unis.

Dans le numéro du 29 septembre 1990 de Télérama, Marc Lecarpentier écrivait avec raison : «  lorsque le journaliste se sert des armes de la fiction sans le dire, lorsqu'il manipule l'espace scénique et invente la dramaturgie pour mieux émouvoir, ce sont les téléspectateur qui sont méprisés. Ce qui vaut bien un vrai débat... faute de quoi, tout en s'accusant mutuellement des pires bidonnages, les reporters réussiront peut-être des coups. Mais ils en prendront peut-être aussi qui seront justifiés ».59(*) L'importance de l'image est qu'elle peut occulter un certain nombre d'informations.

Mais en plus de ça, ce qu'il faut noter est que les bornes de la déontologie sont franchies lorsque le journaliste, abandonnant son rôle de témoin, se veut acteur et qu'à l'occasion, il paie d'autres professionnels dans certains cas, pour bénéficier des images les plus saisissantes et créer, si besoin est, le scoop. Nous ne nous empêcherons pas de garder à l'esprit l'effet boule de neige qu'a eue la révélation de la libération de Jean-Pierre Bemba des geôles de la cour pénale internationale par un journaliste de CCTV.

De même, plusieurs journalistes des grands organes de presse ont pataugés dans cette boue de désinformation. Ces exemples montrent à quel point la télévision peut être partiale. Le phénomène en soi est grave. Il a accentué par la propension des congolais à ne pas lire. Nous l'avons dit, contrairement à un pays comme l'Afrique du sud, le poids de la presse écrite en république démocratique du Congo, pour ne pas dire ridicule, face à ce mastodonte que représente l'audiovisuel. Ce moloch, surtout quand il s'agit des chaines publiques a toujours besoin d'argent.

Lors des Assises Internationales de la Désinformation de Nice, Pierre Médecin, le directeur de l'Opéra de la ville notait à ce propos : « La mainmise idéologique de la gauche (particulièrement en France, parti opposé aux conservateurs) s'est imposée grâce à un esprit de prospective qui lui a fait saisir très vite l'importance capitale des médias dans le monde moderne. Le bouche à l'oreille, la presse écrite, ont été longtemps la seule publicité accordée aux découvreurs et aux créateurs jusqu'à ce que la radio et puis la télévision, deviennent des formidables instruments qui, permettant d'atteindre chez eux 50 millions d'individus en pantoufles, dispensent à leur guise information et, surtout, désinformation. Empruntons à Cavanna cette citation : « les cuistres étaient instruits. Les petits maitres et beaux esprits avaient un vernis sur leurs talons rouges.

Les gens qui causent dans le poste sont trop souvent des ânes boursouflés ou des baratineurs flatte-couillon, l'un n'empêches pas l'autre. Le peuple ingurgite mais il ne digère plus. Il répète mot pour mot ce qu'il entend et avec la mimique. Voilà parfaitement décrite l'arme offensive dont s'est inspirée la pensée de gauche grâce au tacite acquiescement général. »60(*) Voilà d'où est allé la rumeur. S'il s'agissait d'un article de la presse écrite à l'origine de la nouvelle, le temps qu'elle aurait mise à atteindre un maximum de lecteurs serait cent fois insignifiantes que ce qu'elle a réussie à atteindre lorsqu'elle a été balancée à la télévision. Et pas n'importe quelle télévision. La télévision dont lui-même Jean-Pierre Bemba est Propriétaire. Une chaine qui est le canal par lequel l'opposition peut s'exprimer et être sure d'atteindre ses objectifs, d'être écouté et dont le public pense qu'on ne pourrait mentir au sujet de l'une des grandes figures de l'opposition si ce n'est leur dire la vérité.61(*)

Certaines vedettes de la radio ou du petit écran ont beau jeu aujourd'hui de prétendre que les pressions politiques ont disparu. Et pour cause. L'opposition a du mal à faire entendre sa voix. Quant au pouvoir, il a le monopole de la presse ; notamment le malaise provoqué par l'amnistie des scandales politico-financiers, il n'a aucune raison de vouloir morigéner des journalistes qui globalement lui sont acquis et qui, sans aucune intervention extérieure, se placent délibérément dans la ligne qu'il a choisie ; exception faite des querelles internes qui se répercutent partiellement sur le monde médiatique.

Les chaines de radio, de télévision et des journaux qui, dans leur ensemble, avaient superbement ignoré les critiques et se sont brutalement passionnée pour l'affaire libération de Bemba, dès lors que les opposants et une grande partie du public la jugent importante. En d'autres termes, le public qui n'avait pas eu connaissance de la mise en cause du pouvoir en place, est abreuvé des réactions des autorités politiques concernées.

Devant un tel tir de barrage, la personnalité du Chairman du mouvement de libération du Congo ainsi désignée à la vindicte, ne peut se réfugier dans le silence dans un monde où l'information circule comme de l'air en attendant la fin des événements. Chacun de ses gestes sont communiqué au grand public. Et le comble est que chacun s'y prend en sa manière. Quant à ses amis politiques, censé voler à son secours par simple solidarité, ils se gardent bien de le faire de crainte d'attirer la foudre sur eux. De plus, ils n'oublient pas la leçon et se disent, notamment pour ceux qui auraient eu l'idée de se lancé dans une opération similaire, qu'ils ont tout intérêt à ne pas se faire remarquer s'ils ne veulent pas subir le même sort.

Ainsi, assiste-t-on au spectacle d'une opposition totalement anesthésiste et qui préfère, au moins partiellement, se couper de ses électeurs de plus en plus stupéfaits d'une telle attitude plutôt que de prendre le risque de s'opposer à l'actuel pouvoir médiatique. Voilà qui rend sans doute vaine toutes les tentatives faites pour dénicher « l'homme providentiel » susceptible de remédier à la situation que nous connaissons. Un mensonge qui provient des médias. C'est en quelque sorte mettre la charrue avant le boeuf. Dans l'état actuel des contraintes que la classe médiatique fait régner sur les hommes politiques, il ne faut pas espérer en trouver parmi eux qui soient prêt à briser les chaines. Le voudraient-ils qu'ils seraient immédiatement cloué au pilori ou tout simplement ignoré par la presse qui prendrait au malin plaisir à ne plus rendre compte de leurs initiatives. Ce qui équivaudrait, dans le contexte actuel à une mort politique à moyenne échéance.62(*)

Le débat apparait donc dans toute son ampleur, mais aussi dans ses différentes priorités. C'est nécessairement une action sur le monde médiatique qui peut, dans un deuxième temps, favoriser l'émergence d'une véritable opposition. Vouloir recréer cette dernière autour d'une personnalité, quelle qu'elle soit, sans avoir, au préalable, dénoncé la mainmise idéologique sur les médias et sans y avoir remédié, relève purement et simplement de l'utopie. 63(*)

La presse s'est toujours voulu un pouvoir, le quatrième le dit-on. Mais peu importe la place dans une perspective où ordre et désordre peuvent se confondre. Ce qui est sûr, en revanche, c'est que dans une société de liberté, un pouvoir ne peut se concevoir sans contre-pouvoir. C'est ce qui fait, à terme, sa force, sa légitimité. Contrairement à ce que certains croient, la désinformation est par essence l'arme utilisée par des esprits totalitaire pour remettre en cause nos libertés les plus fondamentales, pour déstabiliser les fondements de notre société. Elle est aussi l'expression d'un incommensurable mépris pour le public, ravalé au rang d'un simple pion sur un échiquier. Elle est enfin un véritable poison pour ceux qui ont la tâche d'informer.

Les journalistes devraient être les premiers à en avoir conscience. C'est notre mérite de poser un regard sans complaisance sur notre métier, y compris sur la façon dont nous pouvons nous-même l'exercer lorsque par inattention, par manque de rigueur ou de conviction, par paresse intellectuelle, du faite d'une formation inadaptée, nous nous faisons à notre insu les complices d'une désinformation qui a pu nous échapper.64(*)

Certains en ont publié des ouvrages, pour explique comment ils avaient pu être trompés et pour se refaire ainsi à bon compte une virginité. Mais qu'importent ces accès plus ou moins vrais de sincérité s'ils ne débouchent pas sur une réflexion à long terme et sur une volonté de faire preuve d'un plus grand scepticisme face aux informations qui nous assaillent ?

A quoi bon avoir regretté l'affaire de Mambasa pratiqué en république Centrafricaine par la milice de Jean-Pierre Bemba dans les années 2002-2003, si l'objectif était d'inculper l'ex- rebelle Jean-Pierre Bemba bien que les présumés pygmées contraint à être manger tout cru ont témoignés vivant devant la presse ? Clamer tout que bemba est libre pour venir dire que c'étaitplutôt ses proches collaborateurs et lui devrait encore garder sa geôle de la Haye ?

Chapitre 11 CONCLUSION

Les journalistes sont en permanent contact avec les événements du monde. C'est ainsi qu'ils restent souvent trop sensibles aux effets de mode, à l'air du temps, à un certain conformisme intellectuel qui leur ont fait choisir les sujets sur lesquels ils peuvent exercer leur verve ou manifester leur agressivité. Il fallut qu'un seul journaliste parle de la soi-disant libération de Jean-Pierre Bemba pour qu'il y ait prolifération d'informations à ce sujet. Pour que les journalistes interprètent en leur manière cette information pourtant sans fondement.

La concurrence et le pluralisme figurent sans doute parmi les antidotes à la désinformation. Mais ils ne pourront jouer leur rôle que si le public prend conscience du sien. Pourquoi les actions des mouvements des consommateurs devraient-elles se limiter à l'étanchéité des couches-culottes, à la fraicheur des conserves ou au prix de l'essence ? Lorsque les lecteurs, les auditeurs ou les téléspectateurs s'apercevront qu'ils constituent le dernier maillon de cette véritable chaine que forme le déroulement de l'information, ils ne seront sans doute plus les habituels laissés-pour-compte, ceux que l'on peut informer ou désinformer en toute impunité, à l'image d'un paysan qui nourrit son bétail.

Pour le public, il n'est pas étonnant qu'il se tienne à une rumeur. Car pour lui, le plus important c'est ce qui va en harmonie avec ce qu'il connait déjà. D'où la théorie de filtrage sensoriel qui stipule que l'être humain est toujours exposée à une multitude d'information et à la faculté de trier parmi cette mer d'information ce qui l'intéresse. Les journalistes informent d'une manière ou d'une autre et l'informé retient selon son vouloir et ses penchants.65(*)

Les journalistes, exception faite de quelques agents d'influence, ne sont généralement pas les concepteurs de la désinformation. Mais même s'ils n'en constituent que les vecteurs, leur responsabilité est indéniable. La lutte contre la désinformation, loin de constituer une atteinte à la liberté de la presse, en est finalement la garante. 66(*)

La désinformation comme certains l'appellent, est un crime médiatique. Elle tue des innocents. Aux citoyens de rendre leurs journalistes comptables de celle-ci lorsque cette désinformation est volontaire, à défaut d'en accepter la part d'ombre pour soi-même et de démobiliser sa conscience face à la brutalité du monde. Aux citoyens de s'organiser pour faire tomber les tyrannies médiatiques qui dominent les opinions publiques congolaises. Pour que cessent les crimes des mass media.

Il ne faut pas non plus autant détester les médias au point d'en douter de tout. Mais cela ne veut pas dire qu'on ne peut jamais leur faire confiance. Puisqu'on a besoin d'être informer, il faut trouver le juste milieu, en se montrant prudent avec l'esprit ouvert assaisonné d'esprit critique.

Etant donné que le journaliste n'arrive pas à se défaire de toutes ces contraintes jusqu'à saper sa conscience pour les intérêts autres que ceux du public en se laissant trainer vers la désinformation, la tâche revient au citoyen de s'interroger sur les éléments suivants face à une information pour se garder de la désinformation:

· L'émetteur : l'information provient-elle d'une personne ou d'un organisme fiable ? L'émission ou la publication est-elle sérieuse ? Ou fait-elle dans le sensationnel ? Qui finance l'organisme de presse en question ?

· Les sources : l'information repose-t-elle sur des recherches minutieuses ? Provient-elle d'une seule source, ou de plusieurs ? Les sources sont-elles fiables et objectives ? Sont-elles représentatives ? De chaque point de vue, ou ont-elles été choisies pour n'en transmettre qu'un seul ?

· L'objectif : «  le reportage est-il surtout destiné à informer, ou à divertir ? A-t-il pour but de faire vendre quelque chose ? Défendre une cause ?

· La cohérence : L'article concorde-t-il avec d'autres articles qui parlent du même évènement ? Si vous relevez des contradictions, méfiez-vous.

· Le ton : Lorsqu'une information est donnée sur un ton virulent, méprisant ou très critique, cela laisse entendre qu'il s'agit plus d'une attaque que d'un exposé objectif des faits.

· Le facteur temps : L'information est-elle suffisamment récente pour être digne de foi ? Quelque chose qu'on pensait être vrai il y a 20 ans a peut-être été rectifiée depuis. A l'inverse, s'il s'agit d'une nouvelle de dernière minute, est-elle une information complète ?

Voilà quelques pistes pouvant nous aider à démanteler tout réseau de désinformation au sein de l'univers médiatique.

Références bibliographiques

1. OUVRAGES

· V. VOLKOFF, Petite histoire de la désinformation, Paris, 1997

· D. TRINQUET, Une presse sous influence : comment la presse manipule l'opinion, éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992

2. REVUES ET ARTICLES

· Journal la République, numéro 702 du 04 avril 2015.

· Journal la république, numéro 806 du 25 mai 20130.

· Peut-on croire les médias ?, réveillez-vous, décembre 2013, publié par les témoins de Jéhovah.

3. NOTES DE COURS

· MUNSOKO WA BOMBE, Méthodologie de la radiotélévision G1, notes de cours, Kinshasa, IFASIC, 2011-2012.

· P. NTONDA KILEUKA, Méthodologie de l'information de la presse écrite, notes de cours, Kinshasa, Université pédagogique nationale, 2011-2012.

· J-C, EKAMBO, Théorie de la communication G3, notes de cours, Kinshasa, IFASIC, 2014-2015.

4. MEMOIRES

· P.F. BINTENE, Problématique du rôle controversé des médias dans la résolution des conflits en RD Congo : analyse critique de l'opération concrète des médias dits pour la paix, mémoire, Université de Kinshasa. Inédit.

5. WEBOGRAPHIE

· La désinformation, www.toupie.org

· F. HUYGHE, Information, pouvoir et usage : info stratégie ; stratégie information, www.huyghe.fr

· 10.000 pages pèsent, Bemba paie les pots cassés, sur congoPlanet, 13 janvier 2009

· Les armes de Kadhafi, www.Rfi.fr , 13 décembre 2002

· Pourquoi Joseph Kabila et J-P Bemba au second tour ? www.lepotentiel.org

· Jean-Pierre Bemba élu sénateur, xinhua, 2006, www.radiookapi.net

· Sun stainedgun firereported in Congo's capital, mars 2007, Associatedpress

· Congolesearmies not backing down, mars 2007, Associatedpress

· DR Congo rebel chef seeks refuge, 23 mars 2007, BBC News

· Bemba wanted for high treason, mars 2007, Reuters

· Les cas de cannibalisme secouent la RDC, 21 janvier 2003, www.Afrik.com

· Communiqué de la CPI : Arrestation de J-P Bemba Gombo pour les crimes qu'il est présumé avoir commis en République centrafricaine, Google.com

· L'ex-rebelle Bemba de la vice-présidence de la RD Congo à la CPI, 3 juillet 2008, la Libre Belgique

· Les 50 personnalités qui font la RD Congo : J-P Bemba président du MLC, 12 mai 2010, Jeune Afrique

· Première comparution du congolais Bemba devant les juges de la CPI, juillet 2008, AFP

· Cour pénale internationale : situation en République Centrafricaine, 15 juin 2009, Cpi.int

· www.digitalecongo.net

· www.connectionivoirienne.

· Les pygmées de Mambasa déclarent n'avoir pas été mangés, www.Afrik.com

Table des matières

EPIGRAPHIE..........................................................................................................1

DEDICACE.............................................................................................................2

REMERCIEMENTS................................................................................................3

INTRODUCTION...................................................................................................4

0.1. PROBLEME ............................................................................................4

0.2. HYPOTHESE...........................................................................................7

0.3. OBJECTIF...............................................................................................7

0.4. DELIMITATION.....................................................................................7

0.5. METHODOLOGIE...................................................................................7

0.6. CANNEVAS............................................................................................8

Chapitre I : APPROCHE CONCEPTUELLE 9

SECTION 1 : LA DESINFORMATION 9

1.1. BREF APPERCU HISTORIQUE 9

1.3.  LIMITE DE LA DESINFORMATION 15

1.4. OBJECTIF DE LA DESINFORMATION 16

Chapitre II : PRESENTATION ET BIOGRAPHIE DE JEAN-PIERRE BEMBA GOMBO 17

SECTION 1 : PRESENTATION DE JEAN-PIERRE BEMBA 17

1.1. BIOGRAPHIE 17

1.2. VIOLENCE DE MARS 2007 ET EXIL 19

1.3. JUSTICE INTERNATIONALE 20

1.4. VIE PRIVEE 21

Chapitre III : ANALYSE DES INFORMATIONS DELIVREES PAR LA PRESSE A PROPOS DE LA LIBERATION DE JP BEMBA ET LEURS CONSEQUENCES SUR LA POPULATION KINOISE 22

SECTION 1 : LES ELEMENTS QUI CONCOURENT ALA DESINFORMATION 22

1.1. LES GRANDES ENTREPRISES 22

1.2. LES GOUVERNEMENTS 23

1.3. LA PUBLICITE 23

1.4. L'INTERPRETATION 23

1.5. LA MALHONNETETE 24

1.6. LES OMISSIONS 24

1.7. LA CONCURENCE 24

1.8. LES IDEES FAUSSES 25

1.9. LES ERREURS 25

SECTION 2: ANALYSE APROFONDIE DES INFORMATIONS DELIVREE PAR LA PRESSE ECRITE SUR JP BEMBA 25

2.1.1. JOURNAL LA REPUBLIQUE (Groupe de presse Nyota) 25

SECTION 3 : PAR LE WEB JOURNALISME ET L'INTERNET 33

3.1. L'AVENIR QUOTIDIEN 23 juillet 2010 33

3.2. DIGITALCONGO.net 35

SECTION 4 : LA SOURCE DE TOUS LES MAUX 39

4.1. LES AGENCES DE PRESSE 39

4.2. LE POIDS DE L'ARGENT 41

4.3. FAITS ET MEFAITS D'UNE PROFESSION QUI A PERDU TOUT SENS. 43

Chapitre 12 CONCLUSION.....................................................................................................50

Chapitre 13 BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................53

* 1 Journal la République numéro792 du 04 avril 2015 ; numéro 806 du 25 Mai 2015.

* 2 Www.wikipédia.fr, 31 juillet 2015

* 3 Idem

* 4 V.VOLKOFF, Petite histoire de la désinformation, Paris, 1997

* 5 Idem

* 6 MUNSOKO WA BOMBE, Notes de cours sur la Méthodologie de la radiotélévision G1, Kinshasa, IFASIC, 2012-2014, p.2, Inédits.

* 7D. TRINQUET, « Une presse sous influence, comment la presse manipule l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992

* 8P.F.BINTENE « Problématique du rôle controversé des médias dans la résolution des conflits en RDC : analyse critique de l'opérationnalité concrète des médias dits pour la paix », mémoire, Université de Kinshasa 2010

* 9 Idem

* 10D. TRINQUET, « Une presse sous influence, comment la presse manipule l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992

* 11 V.VOLKOFF, petite histoire de la désinformation, Paris, 1997

* 12 Idem

* 13 Idem

* 14 « La désinformation », www.toupie.org

* 15 F. Bernard HUYGHE «Information, pouvoir et usage : l'info stratégie; stratégie information », sur www.huyghe.fr

* 16 F. Bernard Huyghe «Information, pouvoir et usage : l'info stratégie; stratégie information », sur www.huyghe.fr

* 17 Idem

* 18CongoPlanète, « 10.000 pages pèsent, Bemba paie les pots cassés », 13 janvier 2009

* 19 « Les armes de Kadhafi », sur RFI, 13 décembre 2002

* 20« Pourquoi J. Kabila et JP Bemba au second tour », sur le Potentiel, aout 2006,

* 21 « Jean-Pierre Bemba élu sénateur », Xinhua, 20 janvier 2006 relatant des informations de Radio Okapi (République démocratique du Congo)

* 22 « Sunstainedgunfirereported in Congo's capital », mars 2007, sur AssociatedPress

* 23 « Congolesearmies not backing down », mars 2007, sur AssociatedPress

* 24« DR Congo rebelchiefseeks refuge », BBC News, 23 mars 2007

* 25 « Bemba Wanted for high treason », mars 2007, sur Reuters

* 26 « Les cas de cannibalisme secouent la RDC », sur Afrik.com, 21ja nvier 2003

* 27 « Communiqué de la CPI : Arrestation de Jean-Pierre Bemba Gombo pour des crimes qu'il est présumé avoir commis en République centrafricaine », Google

* 28 «  L'ex-rebelle Bemba de la vice-présidence de la RDC à la CPI », La Libre Belgique, 3juillet 2008

* 29 « Première comparution du congolais Bemba devant les juges de la CPI », juillet 2008 sur AFP

* 30 « Les 50 personnalités qui font la RD Congo : Jean-Pierre Bemba Président du Mouvement de libération du Congo », sur Jeune Afrique, 12 mai 2010

* 31 « Cour pénale internationale : situation en République Centrafricaine », sur Icc-cpi.int, 15juin 2009

* 32 Réveillez-vous, Décembre 2013, www.jw.org

* 33 Idem

* 34 Réveillez-vous, Décembre 2013, www.jw.org

* 35 Idem

* 36 Idem

* 37 Réveillez-vous, Décembre 2013, www.jw.org

* 38 La République, quotidien d'information générale-Série III numéro 802 du 14 mai 2015

* 39 P. NTONDA KILEUKA ; Notes de cours sur la Méthodologie de l'information I (Presse Ecrite), Kinshasa ; Université pédagogique nationale ; 2011-2012, p. 28

* 40 Idem

* 41 La République, quotidien d'information générale-Série III numéro 802 du 14 mai 2015 ; p. 12

* 42 La République, quotidien d'information générale-Série III numéro 792 du 04 avril 2015 ; p. 12

* 43 Idem

* 44 Idem

* 45 CongoTribune.net

* 46 Idem

* 47 Digitalcongo.net ; Kinshasa, 26 janvier 2015, Politique

* 48 ConnectionIvoirienne.net, samedi 24 janvier 2015

* 49 Idem

* 50 Digitalcongo.net ; Kinshasa, 26 janvier 2015, Politique

* 51 D.TRINQUET, « Une presse sous influence, comment la presse manipule l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992

* 52 D. TRINQUET, « Une presse sous influence, comment la presse manipule l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992

* 53 Idem

* 54 D. TRINQUET, « Une presse sous influence, comment la presse manipule l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992

* 55D. TRINQUET « Une presse sous influence, comment la presse manipule l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992

* 56 Idem

* 57 Idem

* 58« RDC : les pygmées de Mambasa déclarent n'avoir pas été mangés » ; Afrik.com, 10 septembre 2015

* 59 D. TRINQUET, « Une presse sous influence, comment la presse manipule l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992

* 60 D. TRINQUET, « Une presse sous influence, comment la presse manipule l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992

* 61 Idem

* 62 D. TRINQUET, « Une presse sous influence, comment la presse manipule l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992

* 63 Idem

* 64 D. TRINQUET, « Une presse sous influence, comment la presse manipule l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992

* 65 J-C. EKAMBO, Note de cours Théorie de la communication G3, IFASIC, 2015

* 66D. TRINQUET, « Une presse sous influence, comment la presse manipule l'opinion », éd. Albin Michel S.A, Paris, 1992






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire