WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Diversité floristique de la forêt classée du haut-sassandra (centre-ouest de la côte d'ivoire) en période post-conflits armés

( Télécharger le fichier original )
par Kouassi Apollinaire Kouakou
Université Jean Lorougnon Guédé  - Master 2014
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

République de Côte d'Ivoire Union-Discipline-Travail

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

U 7I-

UNIVERSITE

JEAN LOROUGNON GUEDE

UFR Agroforesterie

N° du candidat : 0204024348

Nom : KOUAKOU

Prénoms : Kouassi Apollinaire

N°d'ordre:

MÉMOIRE PRÉSENTÉ POUR L'OBTENTION DE

MASTER EN :

SCIENCES DE LA VIE ET DE LA

TERRE

Thème :

DIVERSITÉ FLORISTIQUE

DE LA FORÊT CLASSÉE DU HAUT-

SASSANDRA (CENTRE-OUEST DE LA CÔTE D'IVOIRE) EN PERIODE POST-CONFLITS ARMÉS

Sous la direction scientifique de : Professeur KOUADIO Yatty Justin

Soutenu publiquement, le 05 Février 2015 devant le jury composé de :

M. KOUADIO Yatty Justin

M. BARIMA Yao Sadaiou Sabas M. KOUAMÉ Djaha M. WORY Mathieu

Professeur Titulaire, Université Jean Lorougnon Guédé Maître Assistant, Université Jean Lorougnon Guédé Maître Assistant, Université Jean Lorougnon Guédé Ingénieur des Eaux et Forêts

Président

Encadreur Rapporteur Examinateur

I

TABLE DES MATIÈRES

Pages

AVANT PROPOS III

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES V

LISTE DES FIGURES VII

LISTE DES TABLEAUX VIII

ANNEXE IX

DEFINITIONS DE QUELQUES TERMES TECHNIQUES X

RESUME XI

ABSTRACT XII

INTRODUCTION 1

CHAPITRE I : GÉNÉRALITES SUR LE MILIEU D'ÉTUDE 3

I-1- Situation géographique 3

I-2- Climat 4

I-3- Sol et sous-sol 4

I-4- Végétation et flore 5

I-5- Population riveraine et activités économiques 7

I-6- Inventaires floristiques en Côte d'Ivoire 8

CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES D'ETUDE 9

II-1- Matériels 9

II-1-1- Matériels techniques 9

II-1-2- Matériels biologiques 9

II-2- Méthodes 9

II-2-1- Choix des sites 9

II-2-2- Plan d'échantillonnage 10

II-2-3- Collecte des données 10

II-2-3-1- Relevés de surface 10

II-2-3-2- Relevés floristiques itinérants 10

II-3- Méthodes d'analyses 12

II-3-1- Analyses des données floristiques 12

II-3-1-1- Diversité floristiques 12

II

II-3-1-2- caractérisation des types biologiques 13

II-3-1-3- Similitude entre les sites de relevés 13

II-3-1-4- Indice de diversité 13

II-3-2- Analyses des données structurales 14

II-3-2-1- Distribution des tiges par classes de diamètre 14

II-3-2-2- Aire basale et densité des tiges 14

II-3-2-3- Distribution des classes de hauteur 15

CHAPITRE III : RÉSULTATS ET DISCUSSION 16

III-1- Résultats 16

III-1-1- Composition floristique 16

III-1-1-1- Richesse floristique 16

III-1-1-2- Espèces à statut particulier 17

III-1-1-3- Essences forestières commerciales 20

III-1-1-4- Répartition des types biologiques 21

III-1-2- Diversité floristique 22

III-1-2-1- Similitude entre les sites de relevés 22

III-1-2-2- Diversité de la flore selon Shannon &Weaver et équitabilité de Piélou 23

III-1-3- Structure de la végétation 23

III-1-3-1- Distribution des tiges par classes de diamètres 23

III-1-3-2- Aire basale et densité des tiges 24

III-1-3-3- Distribution des classes de hauteur 25

III-2- Discussion 26

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 30

REFERENCE BIBLIOGRAPHIE 31

ANNEXES 35

III

AVANT PROPOS

La présente étude a été réalisée dans le cadre du projet GEOFORAFRI, financé par le Fonds Français pour l'Environnement Mondial (FFEM) avec l'appui technique de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD, France). Elle a aussi bénéficié du soutien du Programme d'Appui Stratégique à la Recherche Scientifique en Côte d'Ivoire (PASRES), de l'Académie des sciences, des arts, des cultures d'Afrique et des diasporas africaines (ASCAD, Côte d'Ivoire) et de « The World Academy of Sciences ». L'étude a été possible grâce à la Société de Développement des Forêts (SODEFOR) en Côte-d'Ivoire qui a autorisé l'accès à la Forêt Classée du Haut-Sassandra (FCHS).

Nous dédions ce mémoire à feu le Professeur Aké-Assi Laurent (1931-2014), membre de l'équipe de recherche et auteur des identifications floristiques.

Au cours de ces travaux de recherche, plusieurs personnes nous ont apporté leur aide, tant pour la logistique que pour les conseils et les discussions. Nous ne saurions donc terminer ce mémoire sans leur témoigner notre profonde gratitude. Nous pensons particulièrement:

- à Monsieur GNAKRI Dago, ex Président de l'Université Jean Lorougnon Guédé, qui a toujours oeuvré pour le bien-être de ses étudiants. Professeur, plus qu'un père pour nous étudiants de Master 2 « promo 2013-2014 », vous êtes à la base de la création de la filière SVT destinée au départ à la formation d'enseignants de lycée et collèges. Cependant, vous avez cru en nous en nous donnant le privilège d'embrasser la recherche. Cher Maître, merci pour toutes vos entreprises au sein de notre Université ;

- aux responsables administratifs de l'Université Jean Lorougnon Guédé : Madame TIDOU Abiba Sanogo (Présidente de l'Université Jean Lorougnon Guédé), nous vous adressons notre profonde reconnaissance pour avoir autorisé la soutenance de ce mémoire ; Monsieur KOUADIO Yatty Justin (Vice-président chargé de la pédagogie), DONGUI Bini Kouamé (Vice-président chargé de la planification et des relations extérieures) et AKAFFOU Doffou Sélastique (Directeur de L'UFR Agroforesterie) pour leurs enseignements qui nous ont été utiles pour la continuité de ce travail de recherche ;

- au Professeur KOFFI Bene Jean Claude, Directeur de l'UFR environnement, qui n'a lésiné sur les efforts et les moyens pour le renouvellement de notre inscription au sein de l'Université Jean Lorougnon Guédé.

- au Docteur BARIMA Yao Sadaiou Sabas, maître de stage, qui a émis un avis favorable pour notre participation au projet GEOFORAFRI. Votre disponibilité et votre rigueur scientifique nous ont été

IV

d'une aide inestimable pour nos premiers pas dans la recherche. Nous vous remercions d'avoir eu confiance en moi ;

- aux Docteurs SANGNE Yao Charles et BAMBA Issouf et à Mlle KOUAKOU Akoua Tamia, membres de l'équipe de recherche, nous vous remercions pour tous vos conseils et critiques qui ont permis d'améliorer ce mémoire ;

- au Docteur MALAN Djah François pour sa contribution à l'identification des échantillons des végétaux ;

- aux Docteurs KOUASSI Kouadio Henri, KOUAME Djaha et à tous les enseignants de Biologie Végétale de l'Université Jean Lorougnon Guédé qui ont été toujours disponibles pour nous, étudiants de Master II SVT. Sachez que votre disponibilité et votre esprit d'ouverture ont permis à beaucoup d'entre nous de vous emboîter le pas sur le chemin de la recherche ;

- à nos amis, Messieurs ANOH Adou Jean, KOFFI Ahoutou Mathias, KOUADIO Roch Affely, KOUAKOU Claude Victorien, KOUAKOU Yao Richard, KOUASSI Kouakou, N'GORAN Alexandre, etc pour leur soutien moral et encouragements ;

- à nos parents, pour leur soutien moral et financier ;

- aux personnes que nous avons certainement oubliées et qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail ;

- aux membres du jury, pour l'honneur qu'ils nous accordent en acceptant d'apprécier ce travail.

V

LISTE DES ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES

Types biologiques

(Ep) : semi-épiphyte

(par) : semi-parasite

Ch : chaméphytes (plante vivace de 0 m hauteur ~ 0,25 m)

Ep : épiphyte

G : géophyte à tubercules

Gr : géophyte à rhizome

H : hémicryptophytes

MP : mégaphanérophytes (arbre ou liane de plus de 32 m de hauteur)

mP : mésophanérophytes (arbre ou liane de 8 à 32 m de hauteur)

mp : microphanérophytes (arbuste de 2 à 8 m de hauteur)

np : nanophanérophytes (arbuste de 0,25 à 2 m de hauteur)

Th : thérophytes % : pourcentage

Affinités chorologique

A

: taxon de l'Afrique Intertropicale

AM : taxon commun à l'Afrique et à Madagascar

AN : taxon d'Asie ou quelquefois commun à l'Afrique et à l'Asie

Cosm : taxon cosmopolite

GC : taxon de la région guinéo-congolaise (forêt dense humide)

GCi : taxon endémique de Côte d'Ivoire

GCW : taxon endémique du bloc forestier à l'Ouest du Togo, comprenant le Ghana, la

Côte d'Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée Bissau, la Gambie et le Sénégal

I : taxon introduit ou cultivé

Mc : taxon commun à l'Afrique et aux îles mascareignes

N

: taxon de l'Amérique Tropicale (néotropical)

PT : taxon commun à l'ancien monde tropical

Pt : taxon commun à tous les pays tropicaux

SZ : taxon de la région soudano-zambézienne (savanes, forêts claires ou steppes de cette
région)

Sigles et abréviations

ASCAD

: Académie des sciences, des arts, des cultures d'Afrique et des

diasporas africaines

CNF

DBH

FAO

FCHS

FFEM

GEOFORAFRI

: Centre National de Floristique

: Diameter at Breast Heigh

: Food and Agriculture Organization

: Forêt Classée du Haut-Sassandra

: Fonds Français pour l'Environnement Mondial

: Renforcement des capacités des pays d'Afrique centrale et de l'Ouest

GPS IRD

dans l'acquisition des données satellitaires d'observation de la terre.

: Global Positioning System

: Institut de Recherche pour le Développement

Paléo T : Taxon paléotropical ; commun à l'ancien monde tropical (Afrique,

Asie, Australie, îles du pacifique)

Pan T : Taxon pantropical ; commun à tous les pays tropicaux du monde

PASRES

: Programme d'Appui Stratégique à la Recherche Scientifique en Côte

d'Ivoire

p.c : pour cent

SODEFOR Spot

SVT

UFR

UICN

: Société de Développement des Forêts

VI

: Satellite pour l'observation de la terre

: Sciences de la Vie et de la Terre

: Unité de Formation et de Recherche

: Union Internationale pour la Conservation de la Nature

VII

LISTE DES FIGURES

FIGURES INTITULÉS PAGES

Figure 1 : Localisation de la Forêt Classée du Haut-Sassandra en Côte d'Ivoire 3

Figure 2 : Diagramme ombrothermique de la région du Haut-Sassandra de 1983 à 2013 4

Figure 3 : Forêt dense humide semi- décidue 6

Figure 4 : Forêt dégradée dans la FCHS 6

Figure 5 : Jachères dans la FCHS 6

Figure 6 : Champs de cacaoyers dans la FCHS 6

Figure 7 : Forêt à dominance Tectona grandis à la lisière de la FCHS 7

Figure 8 : Carte de la partie Nord de la Forêt Classée du Haut-Sassandra et répartition spatiale des

sites d'échantillonnage 11

Figure 9 : Schéma du dispositif des placettes de relevés de surface et de relevés itinérants 12

Figure 10 : Spectre des espèces recensées dans les différents milieux 17

Figure 11 : Rameau fleuri de Baphia bancoensis, espèce endémique à la Côte d'Ivoire, récoltée

dans la FCHS 19
Figure 12 : Spectre des types biologiques rencontrés à l'intérieur du Nord de la FCHS

22

Figure 13 : Diagrammes comparatif du nombre de tiges par classe de diamètre dans les différents

milieux 24
Figure 14 : Diagramme de distribution des classes de hauteur dans les différents biotopes

25

Figure 15 : Jeune champ de cacaoyers observé dans la FCHS 29

VIII

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAUX INTITULÉS PAGES

Tableau I : Listes des Familles les plus importantes, en nombre d'espèces, relevés dans

le Nord de la Forêt Classée du Haut-Sassandra 16

Tableau II : Liste des espèces à statut particulier rencontrées dans les différents biotopes

18

Tableau III : Liste des essences forestières commerciales rencontrée dans le Nord de la Forêt

Classée du Haut-Sassandra 20
Tableau IV : Coefficients de similitude de Sørensen (%) calculés entre les différents milieux

22

Tableau V : Valeurs des indices de diversité dans les différents biotopes 23

Tableau VI : Densité de tiges et aires basales dans les différents de biotopes 25

ANNEXE

IX

Annexe : Liste des espèces inventoriées dans le Nord de la FCHS

X

DÉFINITIONS DE QUELQUES TERMES TECHNIQUES

Biodiversité : Diversité de toutes les formes du vivant ou diversité du monde vivant.

Déforestation : Diminution des surfaces couvertes de forêts sous l'action des activités

humaines (agriculture, urbanisation, feux de brousse, exploitation forestière, etc.)

Espèces endémiques : Espèces vivantes dont la présence à l'état naturel est limité à une région donnée.

Essences forestières : Espèces végétales forestières.

Forêt classée : Forêt constituée en vue de sa conservation, de son enrichissement et de la

régénération des sols, par tout moyen approprié de gestion ou de protection.

Flore : Liste de toutes les espèces végétales vivant dans une contrée, territoire

donné; ouvrage dans lequel sont énumérées toutes les espèces végétales d'une région.

Pression anthropique : Impact ou action de l'homme sur un milieu naturel ou un écosystème.

Similarité : Expression de la ressemblance écologique entre des espèces ou des sites

d'étude, pris 2 à 2.

Végétation : Ensemble des individus des espèces végétales groupées en quantité et

proportions diverses, constituant la couverture végétale d'une région.

XI

RÉSUMÉ

Depuis 2000, la Côte d'Ivoire a connu de nombreuses crises politico-militaires successives. Cette situation a empêché l'Etat ivoirien d'avoir une autorité réelle sur les aires protégées, favorisant ainsi une infiltration massive de la population dans ces aires. C'est le cas de la Forêt Classée du Haut-Sassandra (FCHS), située dans le Centre-Ouest de la Côte d'Ivoire, dont la partie Nord était contigüe à une zone contrôlée par la rébellion et donc sans autorité légale, pendant environ une décennie. L'objectif de cette étude est d'évaluer l'état de la diversité végétale de la zone Nord de la Forêt Classée du Haut-Sassandra à la fin de la rébellion armée en Côte d'Ivoire. Pour y parvenir, un échantillonnage a été réalisé le long de transects traversant trois différents biotopes : l'intérieur et la lisière de la forêt ainsi que la zone rurale contigüe à la FCHS. Une placette carrée de 20 x 20 m était installée dans chacun des sites, séparé l'une de l'autre de 200 m, le long du transect et 8 placettes témoins de 20 x 20 m installées à l'intérieur de la forêt, dans les zones conservées. A l'issue de ces inventaires, il ressort que la diversité floristique dans la FCHS est sous pression anthropique du fait de l'absence des autorités dans cette forêt lors des conflits armés, occasionnant ainsi la raréfaction voire la disparition de plusieurs espèces végétales. Cette étude a mis en évidence l'impact négatif des activités anthropiques sur la diversité des espèces floristiques de la Forêt Classée du Haut-Sassandra. Cette forêt mérite donc, une attention particulière de la part des autorités au risque de voir ce patrimoine de conservation de biodiversité s'éroder.

Mots clés : diversité floristique, conflits en Côte d'Ivoire, végétation, endémisme.

XII

ABSTRACT

Since 2000, Côte d'Ivoire has gone through several crises. The lack of government authority due to this situation has increased massive infiltration of population in the protected areas. This is the case in the Center-West of Côte d'Ivoire of the classified forest of High-Sassandra (FCHS), whose northern part, close to the area controlled by a rebellion has remained longtime without legal authority. This study aims to assess the status of plant diversity in the northern part of the classified forest of High-Sassandra at the end of conflict in Côte d'Ivoire. For so, a sampling was conducted along transects across three different habitats: the interior area, the edge of forest and rural areas. After these inventories, it is clear that the floristic diversity in the protected forests of FCHS region is under the anthropogenic pression due to the absence authorities in these forests during the armed conflicts, thus, causing the scarcity or disappearing of several vegetable species. This study highlights the negative impact of human activities during the crises in the classified forest of High-Sassandra. This forest deserves special attention from the authorities at the risk of lost this wealth.

Key Words: floristic diversity, conflict of Côte d'Ivoire, vegetation, endémism.

1

INTRODUCTION

La déforestation est un phénomène qui touche toutes les forêts tropicales, en particulier en Amazonie, en Afrique équatoriale et en Asie du Sud-Est. Les surfaces des forêts mondiales qui étaient estimées à 4,077 milliards d'hectares en 1990 sont passées à 3,952 milliards d'hectares en 2005 (FAO, 2009), soit une disparition de plus de 10 millions d'hectares chaque année. Selon le World Ressources Institute (2006), 80 % de la couverture forestière mondiale originelle a été détruite ou dégradée, essentiellement au cours des 30 dernières années. Les forêts ivoiriennes, bien connues pour leur richesse floristique n'échappent pas à ce phénomène de déforestation (Aké-Assi, 1984 ; Chatelain, 1996; N'guessan, 2004; N'guessan et al., 2006). En effet, depuis son accession à l'indépendance la Côte d'Ivoire a axé son développement sur les cultures d'exportations (café, cacao, palmier à huile, hévéa, etc.) et l'exploitation de grumes. Ces cultures se pratiquant en zone forestière, ont conduit à une dégradation de plus de 83% des forêts (N'Da et al., 2008). Ainsi, la superficie forestière ivoirienne qui était estimée à 16 millions d'hectares en 1900 (Chatelain et al., 2004) ne représentait que 2,802 millions d'hectares en 2007 (FAO, 2007). Cette diminution drastique du couvert forestier ivoirien, ces dernières années, est aussi due au contexte particulier (instabilité politique, crise alimentaire et économique, faiblesse des institutions, etc.) que connait la Côte d'Ivoire depuis les années 1990 et qui s'est accentuée depuis le déclenchement des crises politico-militaires en 1999 et 2002. En effet, depuis près de dix ans, la Côte d'Ivoire a été soumise à des crises mettant en péril sa politique de conservation des ressources naturelles. Ainsi, les aires protégées connaissent une occupation illégale et anarchique qui a pour conséquence la dégradation de leur couvert forestier. L'une des conséquences directes de ce phénomène est la disparition ou la raréfaction de certaines espèces végétales, parmi lesquelles figurent les plantes à statut particulier, soit par leur rareté, soit par leur endémisme (Aké-Assi, 2001, 2002). A l'instar des autres forêts classées de la Côte d'Ivoire, la Forêt Classée du Haut-Sassandra (FCHS) renferme des essences rares et variées (Kouamé et al., 1998). Elle a été fortement dégradée du fait de l'infiltration massive de clandestins, particulièrement dans sa partie Nord qui était une zone de contact entre les deux belligérants. Cette région était aussi sujette à de nombreux mouvements de populations, en quête de terres propices à l'agriculture ou de refuge pendant les conflits armés.

2

De nombreuses études ont déjà été effectuées en Côte d'Ivoire pour montrer l'impact des activités anthropiques (exploitations forestières, agriculture, feux de végétation, etc.) sur la flore des aires protégées (Kouamé et al., 2004; Kassi et al., 2010; Adou Yao et al., 2011, etc). Mais celles traitant de l'état de la flore des aires protégées, après les conflits en Côte d'Ivoire sont rares, voire inexistantes.

Pour pallier cette insuffisance, la présente étude a été initiée avec pour objectif d'évaluer l'impact des conflits armés des années 2000 sur le couvert forestier de la partie Nord de la Forêt Classée du Haut-Sassandra.

De manière précise, il a s'agit : (1) d'évaluer l'état de la richesse floristique, (2) d'analyser la structure de la végétation du Nord de la Forêt Classée du Haut-Sassandra après la décennie de crises.

Outre l'introduction et les conclusions et recommandations, ce manuscrit est subdivisé en 3 parties :

- les généralités sur le milieu d'étude ;

- le matériel et les méthodes d'étude ;

- les résultats et discussion.

3

CHAPITRE I :

GÉNÉRALITES SUR LE MILIEU D'ETUDE

I-1- Situation géographique

La Forêt Classée du Haut-Sassandra est située à environ 60 km à l'ouest de la ville de Daloa, entre 6°51' et 7°24' de latitude Nord, et 6°59' et 7°10' de longitude Ouest. Elle est à cheval sur la région du Haut-Sassandra à l'Est, et la région du Tonkpi, à l'Ouest (Figure 1). Les départements qui se partagent cette forêt classée sont : Vavoua au Nord-est, Daloa au Sud-Est, Man au Nord-Ouest, Bangolo au Centre-Ouest et Duékoué au Sud-Ouest. Elle est sous influence directe du fleuve Sassandra et de ses affluents. Ses limites conventionnelles ont été définies le 23 novembre 1974 et couvrent une superficie de 102 400 hectares (SODEFOR, 1994).

Figure 1 : Localisation de la Forêt Classée du Haut-Sassandra en Côte d'Ivoire (Ozwald, 200

I-2- 4

Climat

La Forêt Classée du Haut-Sassandra est marquée par un climat humide, à une saison de pluie et une saison sèche, caractérisé par des températures de faibles amplitudes de 24,7°C à 27,9°C et des précipitations abondantes qui atteignent 373,62 mm en Juillet 2008 (Source www. Tutiempo.net). La pluviométrie totale annuelle était de 1547,32 mm en 2013 (Source www.Tutiempo.net).

Le diagramme ombrothermique (Figure 2) réalisé à partir de moyennes pluviométriques et thermiques sur les 30 dernières années présente deux saisons : une saison sèche et une saison pluvieuse. La saison sèche s'étend de Novembre à Février et la saison des pluies qui s'échelonne de Mars à Octobre, dont le pic de précipitation est atteint en juin avec 114,5 mm de pluie.

Figure 2 : Diagramme ombrothermique de la région du Haut-Sassandra de 1983 à 2013

I-3- Sol et sous-sol

La Forêt Classée du Haut-Sassandra appartient à la région des glacis de l'ouest ivoirien (Avenard, 1971). Des glacis aplanis indifféremment établis sur schistes ou sur

5

granites s'abaissent de 300 vers 200 m d'altitude et s'étend sur la majeure partie de cette forêt. Le sol appartient au groupe des sols ferrallitiques remaniés, c'est-à-dire qu'ils comportent un horizon enrichi en éléments grossiers (débris de cuirasse, gravillons ferrugineux, etc.). En effet, le Nord-Est et le Centre-Est de la FCHS sont occupés par des granites fortement désaturés, appartenant au sous-groupe modal à faciès induré. Des schistes, moyennement désaturés, du sous-groupe induré, occupent le Nord-Ouest tandis que toute la partie centrale est le domaine des granites moyennement désaturés, du sous-groupe des sols faiblement rajeunis. Le Sud-Est s'étend sur des granites moyennement désaturés du sous-groupe modal-faciès, avec recouvrement, alors que le Sud-Est est occupé par des granites moyennement désaturés du sous-groupe modal (Kouamé, 1998).

I-4- Végétation et flore

Selon Guillaumet et Adjanohoun (1968, 1969), la Forêt Classée du Haut-Sassandra appartient à la zone de forêt dense semi-décidue à Celtis spp. et Triplochiton scleroxylon K.Schum, du secteur mésophile au sein du domaine guinéen. Sa partie Nord, zone de la présente étude est une transition entre la forêt dense humide semi-décidue à Aubrevillea kerstingii (Harms) pellegr. et Khaya grandifolia C.DC. , avec cinq îlots de savane arbustive et arborée à Panicum phragmitoides jacq. au Nord-Ouest. Sa partie centrale est parsemée, d'Est en Ouest, de nombreux groupements sur cuirasses latéritiques dénudées, tandis que sa partie Sud appartient à la zone de forêt dense humide semi-décidue à Celtis spp. et Triplochiton scleroxylon K.Schum.

Aujourd'hui, cette forêt dense humide semi-décidue (Figure 3) a presque disparu laissant place à d'autres types de végétation tels que des forêts dégradées, des jachères et des champs (Figure 4, 5 et 6) du fait des actions anthropiques. La lisière de la forêt a été reboisée de Tectona grandis (Figure 7), il y a une vingtaine d'année par la SODEFOR.

Photo (kouassi, 2013) Photo (kouassi, 2013)

Figure 3 : Forêt dense semi- décidue Figure 4 : Forêt dégradée dans la FCHS

dans la FCHS

Photo (kouassi, 2013)

Photo (kouassi, 2013)

6

Figure 5 : Jachères dans la FCHS Figure 6 : Forêt à Tectona grandis

à la lisière de la FCHS

photo (Kouassi,2013)

7

Figure 7 : Forêt à dominance Tectona grandis à la lisière de la FCHS

I-5- Population riveraine et activités économiques

La population environnante de la Forêt Classée du Haut-Sassandra comprend plusieurs groupes ethniques autochtones et les allogènes appartenant, aussi à plusieurs groupes ethniques. Le Nord et le Nord-Est de la forêt sont habités par les Gouro, les Kouya, et les Niédéboua. Au Sud, on rencontre les Niaboua. Le Sud-Ouest est peuplé par les Guéré. Les Wobé se retrouvent au Nord-Ouest de la forêt. La population allogène comprend des Ivoiriens ( Baoulé, Agni, Sénoufo et Malinké), des ressortissants des pays voisins ( Guinée, Burkina-faso, Mali et Ghana) et d'autres pays d'Afrique de l'Ouest ( Bénin, Togo, Nigéria), mais aussi une population déplacée constituée de paysans ivoiriens et non ivoiriens qui, ayant perdu leurs plantations recouvertes par les eaux du barrage hydroélectrique, a été installée au village 12 (V12) dans le Sud-Ouest de la forêt classée par décret gouvernemental ainsi que le campement baoulé, Amani Kouadiokro. Le village Niédéboua, Gbeubli est une enclave située à proximité de la FCHS.

Ces populations riveraines de la forêt classée s'adonnent à l'agriculture de subsistance et depuis quelques décennies à la plantation de cacaoyer (Theobroma cacao) et de caféier (Coffea canephora).

8

I-6- Inventaires floristiques en Côte d'Ivoire

Les connaissances fondamentales accumulées sur le milieu végétal en Côte d' Ivoire sont nombreuses et détaillées. Depuis le milieu du 20ème siècle beaucoup de chercheurs ont contribué à sa connaissance tant au niveau cartographiques que botaniques (Chevalier, 1920 ; Aubréville, 1936 ; Aké-Assi, 1961, 1963,1984 ; Guillaumet J.L et Adjanohoun, 1968, 1969,1971 ; etc).

Ces auteurs ont notamment contribué à l'étude, la compréhension et le suivi de la répartition des espèces végétales en Côte d'Ivoire. Ainsi la flore ivoirienne est estimée 3853 espèces au total avec 196 familles et 1270 genres (Aké-Assi, 1984). Elle se caractérise par un endémisme relativement important dont :

- 6 familles endémiques. Il s'agit : Dioncophyllaceae, Hoplestigmataceae, Medusandraceae, Melianthaceae, Octoknemaceae, Scytopetalaceae ;

- 10 genres propres au domaine Eburnéo-Libérien. Il s'agit : Aubregina (Sapotaceae),

Chidlowia (Cesalpiniaceae), Djaloniellia (Gentianaceae), Gymnostenon (Simaroubaceae), Hutchinsonia (Rubiaceae), Maschalocephallus(Rapateaceae), Monosalpinx (Rubiaceae), Polystemonathus (Cesalpiniaceae), Schizocolea (Rubiaceae), Triphyophyllum (Dioncophyllaceae ;

- 470 espèces endémiques ouest-Africaines dont 62 n'ont pas, jusqu'à ce jour, été décrits hors de la Côte d'Ivoire. On note aussi 160 espèces ultra "sassandriennes" endémiques du sud-ouest Ivoirien.

En ce qui concerne notre zone d'étude, la Forêt Classée du Haut-Sassandra, plusieurs recherches scientifiques floristiques ont été réalisées. On peut citer entre autres (Tra bi, 1997 ; Kouamé, 1998 ; Ozwald, 2005). Kouamé, 1998 a recensé 1047 espèces végétales reparties en 538 genres et 114 familles dans la FCHS. Cette flore se caractérise par une prédominance de Légumineuses (Caesalpiniaceae, Fabaceae, Mimosaceae) et des Rubiaceae.

9

CHAPITRE II :

MATÉRIEL ET MÉTHODES D'ETUDE

II-1- Matériel

II-1-1- Matériel technique

La collecte des données de terrain a nécessité l'utilisation du matériel suivant :

- un GPS « Global Positioning System » pour la géolocalisation des différents sites et la

détermination des altitudes ;

- un sécateur pour le prélèvement des spécimens botaniques ;

- un ruban mètre pour la délimitation des parcelles et la mesure des circonférences des

arbres ;

- un jalon pour la mesure de la hauteur des arbres ;

- un appareil photo numérique pour photographier les spécimens botaniques et les

différents milieux ;

- une paire de jumelles pour observer le feuillage des grands arbres en vue de leur

identification ;

- un papier journal pour la constitution d'herbier ;

- un outil informatique pour le traitement des données recueillies.

II-1-2- Matériel biologique

Le matériel biologique utilisé comporte :

- les échantillons d'espèces végétales récoltées ;

- l'herbier du Centre National de Floristique (CNF) de l'Université Félix Houphouët-

Boigny d'Abidjan pour l'identification des plantes non déterminées sur le terrain.

II-2- Méthodes

II-2-1- Choix des sites

Le choix des sites pour l'inventaire et l'étude de la végétation a été effectué sur la base d'une carte de végétation obtenue suite à la classification d'une image satellitaire de type Spot datant de 2013. Cette carte a permis de constater que plusieurs types de végétation sont présents dans la Forêt Classée du Haut-Sassandra. Il s'agit entre autres des forêts denses, des forêts dégradées, des jachères et des champs.

10

Les inventaires botaniques ont été réalisés dans des habitats qui partent des alentours de la FCHS (zone rurale) à l'intérieur de la FCHS en passant par la lisière. Le choix des sites a été fait avec l'aide des autorités forestières en charge de la zone d'étude (SODEFOR).

II-2-2- Plan d'échantillonnage

Dans la pratique, cinq transects, chacun partant de l'intérieur de la FCHS à la zone non domaniale en passant par la lisière de la FCHS, ont été installés sur les côtés Est et Nord de la FCHS (Figure 8). Une placette carrée de 20 x 20 m a été installée dans chacun des sites le long du transect et séparé l'une de l'autre de 200 m (Figure 9). Huit placettes témoins de 20 x 20 m ont été installées dans des zones les plus conservées de la FCHS. Ces milieux (témoin) sont des vestiges de la végétation présente dans la région il y'a au moins 20 ans. Il s'agit donc de la végétation qui était présente avant la période de conflits en Côte d'Ivoire.

Au total, le plan d'échantillonnage était composé de 5 transects de 460 m chacun, comportant 15 placettes de 400 m2 chacune et de 8 placettes témoins de 400 m2 l'unité.

II-2-3- Collecte des données

II-2-3-1- Relevés de surface

La méthode de relevé de surface est couramment utilisée pour les inventaires forestiers en zone tropicale (Hall & Swaine, 1981; Mori et al., 1983 ; Cheek & Cable, 1997; Adou Yao et al., 2007). Elle consiste à recenser tous les taxons rencontrés sur des superficies carrées, rectangulaires ou circulaires, dans l'objectif d'identifier un maximum d'espèces (Kouamé, 2009). Dans la présente étude, une placette carrée de côté 20 m a été installée dans chaque milieu, le long d'un transect et séparé l'une de l'autre de 200 m. Dans le but d'établir la liste floristique dans chaque placette, toutes les espèces d'arbres, d'arbustes, d'arbrisseaux, de lianes et d'herbes rencontrées ont été recensées. Les espèces non identifiées sur place ont été récoltées et déterminées par comparaison avec les échantillons en herbier du Centre National de Floristique de l'Université Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan.

II-2-3-2- Relevés floristiques itinérants

Cette méthode de relevé botanique a été utilisée dans plusieurs études botaniques (Aubreville, 1936, 1950, 1959; Chevalier, 1948 ; et Aké-Assi, 1984, 2001, 2002). Elle consiste à parcourir le milieu dans toutes les directions en notant toutes les espèces de plantes

11

rencontrées (Aké-Assi, 1984). Elle a permis de noter toutes les espèces rencontrées dans les formations végétales et qui n'ont pas encore été recensées dans les placettes dans le but de compléter les listes floristiques obtenues à l'issue du relevé de surface. Ainsi, toutes les distances (200m) séparant deux placettes ont été parcourues pour noter et récolter le maximum d'espèces végétales.

Figure 8: Carte de la partie Nord de la Forêt Classée du Haut-Sassandra et répartition spatiale

des sites d'échantillonnage.

20 m

200 200 m

Relevé itinérant Relevé itinerant

Intérieur Lisière Zone rurale

Limite FCHS

Placette de 20 m x 20 m

20 m

12

Figure 9 : Schéma du dispositif des placettes de relevés de surface et de relevés itinérants

II-3- Méthodes d'analyses

II-3-1- Analyses des données floristiques

II-3-1-1- Diversité floristique

La diversité floristique ou richesse floristique est définie comme le nombre d'espèces recensées à l'intérieur des limites d'un territoire en tenant compte de sa surface. Elle désigne donc le nombre de taxons qui se trouvent dans ce milieu, sans juger de leur fréquence, ni de leur abondance, ni même de la taille et de la productivité des espèces rencontrées (Kouamé, 1998).

La méthodologie adoptée pour étudier la diversité floristique ou la richesse floristique combine les avantages de la méthode classique de relevés de surface et ceux de la méthode des relevés itinérants. Ces deux méthodes ont permis de dénombrer le nombre d'espèces végétales total recensé lors de cette étude. En outre, la méthode de relevés de surface a permis de déterminer le nombre d'espèce à statut particulier et essences forestières commerciales en se référant à la liste des espèces à statut particulier de l'UICN et celle des essences forestières commerciales en Côte d'Ivoire.

13

II-3-1-2- Caractérisation des types biologiques

Les types biologiques sont un système de classification des végétaux initié par Raunkiaer (1934), afin d'organiser tous les végétaux selon le positionnement des organes de survie de la plante durant la période défavorable. Cette classification a permis de caractériser la flore intérieure de la FCHS.

II-3-1-3- Similitude entre les sites de relevés

Le coefficient de similitude ou coefficient de communauté permet de caractériser, objectivement et quantitativement, le degré de ressemblance de deux listes d'espèces. À cet effet, différentes formules de coefficient de similitude ont été proposées (Clifford & Stephensen, 1975 ; Romesburg, 1984). Les coefficients Cj de jaccard (1901), Ck de Kulczinski (1928) et Cs de Sørensen (1948) sont les plus couramment utilisés. Celui de Sørensen (1948), qui est un coefficient asymétrique sera utilisé dans la présente étude du fait que les comparaisons à effectuer se feront sur la base de la présence-absence des espèces. Il se calcul comme suit :

Cs = 100 X

2c

a + b

avec Cs-coefficient de similitude, a-nombre d'espèces du milieu A, b-nombre d'espèces du milieu B et c-nombre d'espèces communes aux milieux A et B.

Dans la présente étude A et B représente soit le milieu intérieur, soit la zone témoin, la lisière ou la zone rurale.

Les valeurs de Cs varient entre 0 et 100 p.c. Plus les listes ont des espèces en commun, plus Cs tend vers 100 p.c. Plus les deux listes floristiques sont différentes, plus la valeur de Cs tend vers 0.

II-3-1-4- Indice de diversité spécifique

L'indice de diversité spécifique considéré dans cette étude est celui qui est le plus couramment utilisé dans les études de la végétation, il s'agit de celui de Shannon & Weaver (1948). Il combine le nombre d'espèces et leur abondance relative et permet de quantifier la diversité floristique d'un peuplement. Cet indice noté (H) est donné par l'expression mathématique suivante :

14

H = --~ (n??) × ln (n??)

avec N-effectif des S espèces considérées, ni-effectif des individus d'une espèce i.

Cet indice de diversité a été utilisé dans cette étude pour quantifier et comparer la diversité floristique dans les différents milieux (témoin, intérieur, lisière et rural) dans lesquels les relevés floristiques ont été effectués.

Le calcul de l'indice de Shannon et Weaver (H) a été accompagné par l'indice d'équitabilité de Piélou (E) qui représente le rapport de l'H à la diversité maximale théorique dans le peuplement. Cet indice varie de 0 à 1. Plus la valeur de E est voisine de 1, plus les espèces du milieu considéré se répartissent équitablement entre les individus qui les composent par contre les valeurs faibles correspondent à la présence d'un nombre d'espèces rares ou d'un petit nombre d'espèces dominantes (Piélou, 1966). Il se calcule selon l'équation suivante :

E =

I

Log2S

avec S-nombre total de toutes les espèces du milieu considéré.

E a permis de se renseigner sur la répartition des effectifs entre les différentes espèces dans les milieux.

II-3-2- Analyses des données structurales

II-3-2-1- Distribution des tiges par classes de diamètre

Le diamètre à hauteur de poitrine (DHP ou DBH) est une mesure standard du diamètre du tronc des arbres. La distribution de tiges par placette a été estimée en mesurant les circonférences de tous les arbres et arbustes de diamètre à hauteur de poitrine supérieur ou égal à 10 cm à l'aide d'un ruban mètre. Les mesures ont été prises à 30 cm au-dessus des contreforts pour des espèces à contreforts.

Les valeurs de circonférences ont été converties en diamètre suivant la formule :

d =

C Tt

avec (Tt = 3,14 ; C = Circonférence et d = diamètre)

La distribution des tiges a permis d'apprécier l'état de la formation végétale à pouvoir se développer, naturellement dans les différents milieux.

II-3-2-2- Aire basale et densité de tiges

L'aire basale « A » (surface basale ou recouvrement basal ou encore, surface terrière) d'une formation végétale est la somme des sections transversales de tous les arbres, les

15

arbustes et les lianes ligneuses de cette formation. Elle se calcule, à partir de la formule suivante :

?

A = d2 X 4

avec d-diamètre de l'arbre, A exprimé en m2/ha et t = 3,14.

La densité de tiges (D) est le rapport du nombre de tiges (n) dans les placettes du milieu considéré sur la surface totale des placettes (s) en hectares :

n

D =

s

L'aire basale et la densité de tiges ont permis de déterminer respectivement la somme des sections transversales de tous les ligneux et le nombre de tiges dans chaque milieu.

II-3-2-3- Distribution des classes de hauteur

La hauteur totale des arbres est un paramètre important à mesurer ou à estimer en vue de déterminer le degré de perturbation indiqué par une strate inférieure dense ou de protection avec une strate supérieure dense des formations. Dans le but de comparer les strates des fragments de forêt observés à l'intérieur de la forêt à celles des autres milieux (témoin, lisière et rural), nous avons estimé la hauteur des strates au sein de ces milieux. Les données ont été regroupées dans 5 classes de hauteur : h1 < 4 m; 4 m < h2 < 8 m; 8 m < h3 < 16 m; 16 m < h4 < 32 m et h5 ? 32 m (Kouamé, 1998).

16

CHAPITRE III :

RÉSULTATS ET DISCUSSION

III-1- Résultats

III-1-1- Composition floristique

III-1-1-1- Richesse floristique

Les inventaires issus des relevés de surface et des relevés itinérants ont permis d'obtenir 322 espèces végétales qui se répartissent entre 239 genres et 77 familles. Le tableau I, présente les dix (10) plus importantes familles. Il indique que les Rubiaceae et les Euphorbiaceae avec respectivement 19 et 16 espèces sont les mieux représentées en nombre d'espèces. Du fait que certaines espèces ont été trouvées à la fois dans deux sites différents, la comparaison de la richesse spécifique suivant les sites montre que l'intérieur de la forêt présente la flore la plus riche avec au total 224 espèces (34 % de l'ensemble des espèces) contre 167 (16 %) pour la zone rurale. Avec 25 % de l'ensemble des espèces recensées, les sites témoins et lisières occupent les positions intermédiaires (Figure 10).

Tableau I : Listes des Familles les plus importantes, en nombre d'espèces, relevés dans le Nord de la Forêt Classée du Haut-Sassandra.

Famille Nombre d'espèces

Rubiaceae 19

Euphorbiaceae 16

Fabaceae 14

Apocynaceae 12

Poaceae 12

Caesalpiniaceae 11

Sterculiaceae 11

Annonaceae 10

Hippocrateaceae 8

Sapindaceae 8

Autres 211

Zone rurale

16 %

Témoin

25 %

Lisière

25 %

Intérieur

34 %

17

Figure 10: Spectre des espèces recensées dans les différents milieux

III-1-1-2- Espèces à statut particulier

Parmi les espèces qui ont été inventoriées, on dénombre trente-sept (37) espèces à statut particulier (Tableau II) soit 11,49 % de l'ensemble des espèces. Elles ont été rencontrées dans tous les milieux. Parmi ces espèces, on distingue deux endémiques à la Côte d'Ivoire: Baphia bancoensis Aubrév. (Fabaceae; Figure 11) qui a été recensée à la fois à l'intérieur et à la lisière de la forêt classée et Chrysophyllum taiense Aubrév &Pellegr (Sapotaceae) qui a été recensée à l'intérieur de la forêt. Vingt-trois (23) espèces endémiques du bloc forestier ouest africain (GCW) ont été recensées dont 21 espèces se trouvent aussi bien à l'intérieur qu'à la lisière de la forêt classée et seulement deux (2) se rencontrent uniquement dans la zone rurale : Cynanchum adalinae subssp mannii (Scott-Elliot) Bullock (Asclepiadaceae) et Spilanthes costata Benth. (Asteraceae) . Les 12 autres espèces sont inscrites sur la liste rouge de l'UICN (2012). Deux parmi elles sont dans la catégorie « risque faible », il s'agit de Milicia excelsa (Welw.) C.C.Berg (Moraceae) et de Triplochiton scleroxylon K.Schum (Sterculiaceae).et les 10 autres dans la catégorie « vulnérable ». Deux (2) parmi les espèces vulnérables se rencontrent dans les trois différents biotopes, il s'agit de Nesogordonia papaverifera (A.Chev.) Capuron (Sterculiaceae) et de Triplochiton scleroxylon K.Schum (Sterculiaceae).

18

Tableau II : Liste des espèces à statut particulier rencontrées dans les différents biotopes.

0 = absence ; 1 = présence ; GCi : Espèces endémiques à la flore ivoirienne ; GCW : Espèces endémiques au Bloc forestier ouest africain ; HG : Haute Guinée ; LR : Espèces à risque faible ; dR : Espèces devenues rares ; VU = Espèces vulnérables; UICN = Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

Espèces

Chorologie

Statut
UICN

(2012)

Intérieur de
la FCHS

Lisière

Zone
rurale

Baphia bancoensis

GCi

-

1

1

0

Chrysophyllum taiense

GCi

-

1

0

0

Cola caricaefolia

GCW

-

1

0

0

Copaifera salikounda

GCW

-

1

0

0

Culcasia parviflora

GCW

-

1

0

0

Cynanchum adalinae

GCW

-

0

0

1

Dalbergia oblongifolia

GCW

-

1

1

0

Diospyros cooperi

GCW

-

1

0

0

Diospyros heudelotti

GCW, HG

-

1

0

0

Drypetes afzelli

GCW

-

1

0

0

Ehretia trachyphylla

GCW

-

1

0

0

Entandrophragma cylindricum

-

VU

1

0

0

Entandrophragma utile

-

VU

1

0

0

Eriobroma oblonga

-

VU

1

0

0

Euadenia eminens

GCW

dR

1

0

1

Guaduella oblonga

GCW

-

1

0

0

Guarea leonensis

GCW

-

1

0

0

Guibourtia ehie

-

VU

1

1

0

Khaya grandifolia

-

VU

1

0

0

Leptoderris cyclocarpa

GCW

-

0

1

0

Milicia excelsa

-

LR

1

0

1

Nesogordonia papaverifera

-

VU

1

1

1

Placodiscus attenuatus

GCW

-

1

1

0

Pterygota macrocarpa

-

VU

1

0

0

Rinorea oblongifolia

-

VU

1

0

0

Scotellia klaineana Pierre

GCW

-

1

0

0

19

Spilanthes costata

 

GCW

-

0

0

1

Terminalia ivorensis

-

VU

0

1

0

Tiliacora dinklagei

GCW

-

1

1

0

Tiliacora leonensis

GCW

 

1

0

0

Triclisia patens

GCW, HG

-

0

1

0

Triplochiton scleroxylon

-

LR

1

1

1

Turrea heterophylla

-

VU

1

0

0

Urera obovata

GCW

-

0

1

0

Xylia evansii

GCW, HG

-

1

0

0

Uvariopsis guineensis

GCW

-

1

1

0

Whitfieldia laterita

GCW

-

1

0

0

Photo (Kouassi,2013)

Figure 11 : Rameau fleuri de Baphia bancoensis, espèce endémique à la Côte d'Ivoire, récoltée dans la FCHS

III-1-1-3- Essences forestières commerciales

Il a été recensé lors de cette étude 37 espèces qualifiées d'essences forestières commerciales (Tableau III). Ces essences forestières ont été subdivisées en trois catégories sur la base du critère de commercialisation en Côte d'Ivoire (Kouamé, 1998). Ainsi, 21 essences (catégorie 1) principales sont couramment commercialisées, 10 (catégorie 2) sont sporadiquement commercialisées et 6 (catégorie 3) sont à promouvoir en Côte d'Ivoire.

20

Tableau III : Liste des essences forestières commerciales rencontrée dans le Nord de la Forêt

Classée du Haut-Sassandra

 
 

Espèces

Familles

Noms

vernaculaires

Catégorie

Antiaris toxicaria

Moraceae

 

1

Ceiba pentandra

Bombacaceae

FROMAGER

1

Chrysophyllum africanum

Sapotaceae

 

1

Entandrophragma angolense

Meliaceae

TIAMA

1

Entandrophragma cylindricum

Meliaceae

ABOUDIKRO

1

Entandrophragma utile

Meliaceae

SIPO

1

Erythrophleum ivorense

Caesalpiniaceae

TALI

1

Guibourtia ehie

Caesalpiniaceae

AMAZAKOUE

1

Khaya grandifoliola

Meliaceae

 

1

Mansonia altissima

Sterculiaceae

BETE

1

Milicia excelsa

Moraceae

 

1

Morus mesozygia

Moraceae

DIFOU

1

Nesogordonia papaverifera

Sterculiaceae

KOTIBE

1

Pouteria altissima

Sapotaceae

 

1

Pouteria aningeri

Sapotaceae

 

1

Pterygota macrocarpa

Sterculiaceae

 

1

Pycnanthus angolensis

Myristicaceae

 

1

Scotellia klaineana var. mimfiensis

Flacourtiaceae

 

1

Terminalia ivorensis

Combretaceae

FRAMIRE

1

Terminalia superba

Combretaceae

FRAKE

1

Triplochiton scleroxylon

Sterculiaceae

SAMBA

1

Bombax buonopozense

Bomabaceae

OBA

2

Celtis aldolfi-frederici

Ulmaceae

LOHONFE

2

Celtis mildbraedii

Ulmaceae

 

2

Alstonia boonei

Apocynaceae

EMIEN

2

Copaifera salikounda

Caesalpiniaceae

 

2

Eriobroma oblongum

Sterculiaceae

 

2

21

Funtumia africana

 

Apocynaceae

POUO

2

Klainedoxa gabonensis

Irvingiaceae

KROMA

2

Ricinodendron heudelotii

Euphorbiaceae

 

2

Sterculia rhinopetala

Sterculiaceae

LOTOFA

2

Celtis zenkeri

Ulmaceae

ASAN

3

Holoptelea grandis

Ulmaceae

KEKELE

3

Lannea welwitschii

Anacardiaceae

LOLOTI

3

Parkia bicolor

Mimosaceae

LO

3

Sterculia tragantha

Sterculiaceae

PORE-PORE

3

Xylia evansii

Mimosaceae

TCHEBUESSAIN

3

III-1-1-4- Répartition des types biologiques

Les différents types retenus dans le cadre de cette étude sont: les mégaphanérophytes (MP), les mésophanérophytes (mP), les microphanérophytes (mp), les nanophanérophytes (np) et les autres (les thérophytes, les chaméphytes, les géophytes à tubercule, les géophytes à rhizome, les géophytes à bulbe et les hémicryptophytes). La flore intérieure de la FCHS se répartit en 10 types biologiques appartenant en majorité aux phanérophytes. Le spectre de la figure 12 indique que les microphanérophytes représentent 46 % des espèces récoltées. Ils sont suivis des mésophanérophytes (18 %), des mégaphanérophytes et nanophanérophytes avec 11 % et finalement les autres types (les géophytes, les hémicryptophytes, etc.) avec 14 %.

Autres

14%

MP

11%

np

11%

Mp

18%

mp

46%

22

Figure 12 : Spectre des types biologiques rencontrés à l'intérieur du Nord de la FCHS

III-1-2- Diversité floristique

III-1-2-1- Similarité entre les zones de relevés

Le tableau IV, présente le degré de ressemblance entre les différents milieux. Les coefficients de similitude calculés entre les différents milieux indiquent des valeurs inférieures à 50 %. Le plus grand coefficient (45,05 %) est obtenu entre l'intérieur et la lisière de la forêt et le plus faible (8,51 %) est obtenu entre la zone témoin et la zone rurale. Toutefois, la flore intérieure de la forêt est plus proche de la zone témoin (44,6 %) que la lisière (35,25 %), elle-même différente de la zone rurale (27,00 %).

Tableau IV: Coefficients de similitude de Sørensen (%) calculés entre les différents milieux.

Zone témoin Lisière FCHS Zone rurale

Intérieur FCHS

44,6

45,05

18,60

Lisière FCHS

35,25

-

27,00

Zone rurale

8,51

-

-

23

III-1-2-2- Diversité de la flore selon Shannon & Weaver et équitabilité de Piélou

Les valeurs des indices de diversité sont variables d'un type de milieu à un autre (Tableau V). Les indices de diversité de Shannon et d'équitabilité de Piélou sont plus importants dans les zones témoins et à l'intérieur de la FCHS. Leurs valeurs oscillent respectivement entre 6,69 et 6,96 pour l'indice de Shannon et 0,91 et 0,89 pour l'indice d'équitabilité de Piélou. Par contre les valeurs de ces indices sont faibles à la lisière et dans la zone rurale par rapport aux premiers milieux cités ci-dessus et sont respectivement 6,55 à 5,87 pour l'indice de Shannon et 0,87 à 0,88 pour l'indice d'équitabilité de Piélou.

Tableau V: Valeurs des indices de diversité dans les différents biotopes

Zone témoin Intérieur FCHS Lisière FCHS Zone rurale

Indice de Shannon

6,69

6,96

6,55

5,87

Equitabilité

0,91

0,89

0,88

0,87

III-1-3- Structure de la végétation

III-1-3-1- Distribution des tiges par classes de diamètres

Sur le diagramme comparatif du nombre de tiges par classe de diamètre dans les différents milieux (Figure 13), huit (8) classes de diamètre sont représentées par les histogrammes. Les tiges semblent très inégalement distribuées dans les différents milieux suivant les classes de diamètres. Les tiges de diamètre moyen appartenant aux classes [30cm à 40cm[ et [40cm à 50cm[ enregistrent respectivement 42 et 26 tiges dans la zone témoin, sont plus nombreuses que celles de l'intérieur de la forêt qui enregistrent 15 et 11 tiges, suivi de l'intérieur et la zone rurale. Les arbres de plus de 100 cm de diamètre sont nombreux à la lisière et à l'intérieur de la FCHS que les autres milieux avec respectivement 28 et 26 tiges. La zone témoin renferme plus d'arbres que la lisière de la forêt, elle-même regorgeant respectivement plus d'arbres que l'intérieur de la forêt et la zone rurale.

Nombre de tiges

Témoin

Nombre de tiges

45

Intérieur

45

40

40

35

35

30

30

25

25

20

20

15

15

10

10

5

5

0

Classe de diamètre (cm)

0

Classe de diamètre (cm)

Nombre de tiges

Lisière

Nombre de tiges

Rurale

45

45

40

40

35

35

30

30

25

20

15

10

5

0

Classe de diamètre (cm)

Classe de diamètre (cm)

25

20

15

10

5

0

24

Figure 13 : Diagrammes comparatif du nombre de tiges par classe de diamètre dans les différents milieux

III-1-3-2- Aire basale et densité des tiges

La zone témoin, avec une densité de 832 tiges.ha-1 pour une aire basale de 50,88 m2.ha-1 est le milieu le plus boisé des différents sites étudiés (Tableau VII). La lisière de la forêt a une densité plus élevée (515 tiges.ha-1) que l'intérieur de la forêt (380 tiges.ha-1). On remarque une diminution des aires basales des milieux conservés vers les milieux anthropisés. Ainsi, les aires basales diminuent progressivement de la zone témoin (50,88 m2.ha-1) à

25

l'intérieur (35,88 m2.ha-1), suivi de la lisière (27,27 m2.ha-1) et de la zone rurale (7,29 m2.ha-1) (Tableau VI).

Tableau VI : Densité de tiges et aires basales dans les différents biotopes

Zone témoin Lisière FCHS Zone rurale Intérieur FCHS

Densité de tige/ha

832

515

110

380

Aire basale (m2/ha)

50,88

27,27

7,29

35,88

III-1-3-3- Distribution des classes de hauteur

La distribution des classes de hauteur (Figure14) montre que les arbustes inférieurs à 4 m ne sont pas nombreux dans les différents milieux. Les arbres de hauteur comprise entre 4 m et 8 m sont les plus nombreux dans le milieu témoin tandis que la lisière est dominée par un nombre élevé de ligneux de hauteur comprise entre 16 m et 32 m que les autres milieux. En outre, les arbres de grandes tailles (supérieur à 32 m) sont en faible proportion et se trouve uniquement dans les milieux témoin et intérieur de la forêt.

Figure 14 : Diagramme de distribution des classes de hauteur dans les différents biotopes

(MIL TEM : milieu témoin; MIL INT : milieu intérieur; MIL LIS : milieu lisière; MIL RUR : milieu rural)

26

III-2- Discussion

Les investigations effectuées au cours des relevés de cette étude, qui s'est déroulée uniquement dans la partie Nord de la forêt, ont permis d'obtenir 322 espèces. Sur toute la superficie de la FCHS, Kouamé en 1998 a recensé 1047 espèces. Cet écart peut s'expliquer par le fait que notre étude s'est déroulée uniquement dans la partie Nord de la FCHS. Les familles dominantes sont les Rubiaceae (19), les Euphorbiaceae (16) et les Fabaceae (14). L'abondance des Rubiaceae s'expliquerait par le fait que la FCHS se situe en zone de forêt dense humide (région Guinéo-Congolaise) qui est le domaine de prédilection des Rubiaceae (Aké-Assi, 2002). Ce milieu n'aurait donc pas encore atteint le stade climacique (Guillaumet et Adjanohoun, 1971). En ce qui concerne les espèces à statut particulier, leur présence, leur nombre et leur variété soutiennent l'idée du rôle de la conservation de la biodiversité que jouent les aires protégées en général et la FCHS en particulier. En effet, 25 des espèces dénombrés sont endémiques à l'Afrique de l'Ouest dont deux (Baphia bancoensis et Chrysophyllum taiense) sont endémiques à la Côte d'Ivoire. Cependant, Kouamé (1998) avait obtenu 77 espèces endémiques à l'Afrique de l'Ouest dont 7 espèces endémiques à la Côte d'Ivoire. Il s'agit de Chrysophyllum taiense, Eugenia tabouensis, Gymnostemon zaizou, Hibiscus tabouensis, Piptostigma fugax, Psychotria abouabouensis, Sapium aubrevillei. Bien que nos travaux n'aient concerné que la partie Nord de la FCHS, nous pensons que de nombreuses espèces endémiques ont disparues de cette zone entre 2000 et 2013 du fait des activités anthropiques. Les espèces à statut particulier ont été signalées dans les différents milieux mais leur présence diminue de l'intérieur de la forêt vers la zone rural. Selon Tchouto (2004) et Van Gemerden (2004), les espèces à statut particulier sont les plus sensibles aux perturbations causées par l'homme. Il est donc probable que les activités anthropiques dont la résultante est la destruction de la forêt, ne favorisent pas la survie de ces espèces qui ont besoin d'un microclimat particulier (Sangne, 2008). Cependant, la présence de certaines espèces particulières dans la zone rurale peut s'expliquer par le fait que certains paysans laissent quelques arbres ou arbustes en vue d'une protection des jeunes plants (cacaoyers, caféiers, etc.) des rayonnements solaires (Koulibaly, 2008). Ainsi, des espèces à statut particulier peuvent se retrouver dans les champs. C'est le cas d'Euadenia eminens qui est une espèce devenue rare, laissée dans les exploitations agricoles de la zone d'étude pour ses vertus médicinales (Dickson et al., 2012). En outre la FCHS regorge un nombre important d'espèces exploitables. Dans cette étude nous avons recensé 37 espèces exploitables avec un taux de

27

56,75 % d'essences de catégorie 1 (P1), 27,25 % de catégories 2 (P2) et 16,25 % d'essences de catégories 3 (P3). Cela confirme les travaux de Kouamé, 1998 qui a dénombré 80 essences principales commercialisées pour la qualité du bois dont 43 soit 53,75% d'essences de P1, 17 soit 21,25% d'essences de P2 et 20 soit 25% d'essences de P3. Le nombre élevé de bois commerciaux dans cette forêt fait qu'elle est sous l'influence de l'exploitation forestière. Bien que ne datant pas de la dernière décennie, l'exploitation dans cette forêt s'est toutefois accentuée et est devenue anarchique en faveur de la crise. L'exploitation forestière a donc contribué à la dégradation du couvert végétal voire la disparition des espèces végétales du fait principalement des dégâts engendrés par l'abattage de l'arbre et le transport des grumes (Bertault et Sist, 1999 ; Durrieu de Madron et al., 2000). Cette activité crée des écosystèmes artificiels tels que les zones d'abattages, les pistes d'exploitation, les parcs de chargements, les zones brulées, etc. (Kouamé, 1998) désorganisant ainsi l'écosystème naturels. La richesse de la flore en essences forestières commerciales surtout de catégorie 1 nécessite une surveillance particulière de la FCHS afin de limiter les exploitations forestières clandestines. La forte proportion de phanérophytes observée dans la FCHS est la caractéristique des forêts tropicales (Le Coeur et al., 2008). Cette forte proportion pourrait permettre la reconstitution de la FCHS si elle est à l'abri des pressions anthropiques. L'analyse du spectre biologique a montré une abondance de microphanérophytes et une faible proportion des mégaphanérophytes. Cette situation est imputable à l'exploitation forestière qui se déroule dans la forêt. En effet, lors de cette activité, les grands arbres (plus de 32 m de hauteur) sont abattus au profit des plus petits (arbustes de 2 à 8 m de hauteur).

L'analyse des coefficients de similitude entre les différents milieux montre une différence au niveau de la flore dans les types de biotopes. Cette différence pourrait s'expliquer par les activités qui se déroulent dans la forêt. Activités anthropiques, qui selon les gestionnaires de la FCHS se seraient accentuées pendant les dix dernières années à la faveur des crises en Côte d'Ivoire. En effet, l'afflux de clandestins s'est matérialisé par la présence de nombreuses pistes menant à la FCHS et à la présence de nombreuses plantations de cacaoyers (Figure 15) principalement à l'intérieur de la forêt. Les âges de ces plantations étant, en général, inférieure à 10 ans, nous permettent de conclure que ces dernières ont été installées pendant la période de crises. Cette situation est attestée par la différence de la flore intérieure et la zone témoin, installée à l'intérieur de la forêt. En effet une fois à l'intérieur de la forêt, le clandestin commence à défricher à partir de l'intérieur vers la limite de la forêt ce qui permet de dire que

28

dans cette forêt le front d'anthropisation est centrifuge. L'indice de Shannon montre aussi que la flore intérieure de la forêt est plus diversifiée que la zone témoin. Cependant, l'indice d'équitabilité de la zone témoin est plus important que celui de l'intérieur de la forêt et les autres milieux, suggérant ainsi que les individus sont mieux repartis entre les espèces recensées dans les sites témoins par rapport aux autres milieux. Les milieux perturbés sont susceptibles d'être spécifiquement plus riches que ceux qui ne présentent aucun signe d'agression (Adou Yao, 2005). L'intérieur de la forêt étant sous pressions, les processus de régénération, recolonisation et de succession des espèces végétales y sont plus importants que dans les autres parties de la forêt. La faible diversité (valeur de l'indice de Shannon) dans la lisière comparativement aux autres parties de la FCHS est due au fait que cette lisière a été reboisée exclusivement par une espèce exotique le Teck (Tectona grandis).

Les mesures de dbh dans la zone témoin présentent une répartition inégale de tiges par classes de diamètre avec dominance de tiges de la classe [30cm-40cm [. Ce résultat suggère que cette zone est relativement moins exposée aux exploitations agricoles. Néanmoins, il existe quelques traces d'exploitations forestières dans ce milieu; ce qui justifierait la rareté des arbres de grands diamètres (> 80 cm).

La lisière de la forêt, reboisée de tecks, il y'a environ 20 ans, compte une densité en tiges plus importante que l'intérieur de la FCHS. Les pieds de teck n'intéressent pas principalement les exploitants forestiers et les paysans. Ces derniers préfèrent aller à l'intérieur pour faire leurs champs. En plus, exploiter la lisière exposerait les clandestins aux contrôles sporadiques des agents de surveillance de la FCHS.

Les zones témoins ont une forte densité de tiges et d'aires basales élevées par rapport aux autres milieux. Ce constat laisse deviner que lorsque la forêt n'est pas sous influence des activités humaines, elle peut conserver un grand nombre de tiges et un nombre important d'arbres de grands diamètres. La forte densité de tige observée à la lisière est la conséquence de la délimitation de la FCHS à partir du teck, il y a une vingtaine d'année. Les clandestins préfèrent éviter cette partie de la FCHS afin d'être moins visibles par les gestionnaires de la forêt. Aussi les differentes strates de fragments de forêt observées dans la FCHS montrent que la zone conservée comporte plus de ligneux de grandes tailles que les autres milieux. Ceci s'expliquerait par les activités humaines qui sont moins intenses dans les milieux témoin. Néanmoins, les arbres de hauteur supérieure à 32 m (mégaphanérophytes) ne sont pas nombreux dans tous les milieux voire absent à cause de l'exploitation forestière qui privilégie

29

les arbres de gros diamètres et de grande taille. Toutefois cette activité profite aux arbustes qui peuvent se développer. En outre la lisière est dominée par une strate d'arbres pratiquement de même taille (20 m à 25 m) qui serait due au reboisement des tecks ayant tous le même âge.

Photo (Kouassi,2013)

Figure 15 : Jeune champ de cacaoyers observé dans la FCHS

30

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

La présente étude a permis de comprendre l'impact négatif des crises en Côte d'Ivoire sur la diversité floristique de la partie Nord de la Forêt Classée du Haut-Sassandra. Il ressort que ces crises successives ont occasionnés une infiltration massive de clandestins dans cette partie de la FCHS pour la culture du cacaoyer qui a ainsi contribué à la raréfaction de certaines espèces végétales. Malgré cette situation, cette zone regorge un nombre important d'espèces végétales à statut particulier (37 espèces) dont 2 endémiques à la Côte d'Ivoire (Baphia bancoensis Aubrév. et Chrysophyllum taiense Aubrév &Pellegr) et 37 essences forestières commerciales. Ce nombre élevé d'essences forestières commerciales dans cette forêt l'expose à une exploitation clandestine intense. En outre, l'intérieur de la FCHS est fortement soumis à des pressions anthropiques que la lisière qui a été reboisé par la SODEFOR, il y a une vingtaine d'année. Néanmoins il existe quelques îlots de forêts à l'intérieur. L'action humaine dans cette forêt qui se résume essentiellement à l'exploitation forestière, à la culture du cacaoyer devrait interpeller les autorités compétentes en vue d'une prise de décision efficace pour le suivi du couvert forestier ivoirien en général et en particulier celui de la FCHS. C'est pourquoi la présente étude devrait s'étendre sur toute la superficie de la forêt classée.

En vue de la protection de ce patrimoine de biodiversité, les décideurs devraient faire un suivi permanent de la FCHS à partir des outils de télédétection. Procédant ainsi, à des cartographies successives et actualisées qui permettront de déterminer les différents fronts d'anthropisation, cela accéléra les mesures d'aménagement et de restauration des zones dégradées. Enfin, les décideurs devraient également veiller au respect du code forestier en impliquant les populations vivant aux alentours de la FCHS dans une gestion participative de cette importante aire protégée.

31

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Adou Yao C.Y. (2005). Pratiques paysannes et dynamiques de la biodiversité dans la forêt classée de Monogaga, Côte d'Ivoire, Thèse de Doctorat, Département Hommes Natures Sociétés, MNHN, Paris, 238 p.

Adou Yao C.Y., Denguéadhé K.T.S., Kouamé D. & N'guessan K.E. (2007). Diversité et

distribution des ligneux dans le Sud du Parc National de Taï (PNT) Côte d'Ivoire. Agron. Afr., 19 (2) : 113-122.

Adou Yao C.Y., Bakayoko A., Akpatou K.B., N'Guessan K. (2011). Impacts de pressions anthropiques sur la flore et la composition floristique et la structure de la végétation dans la forêt classée de Monogaga, Côte d'Ivoire. Journal of Animal and Plant Sciences 12 (2) : 1560-1572.

Aké-Assi L. (1961). Contribution à l'étude floristique de la Côte d'Ivoire et des territoires limitrophes. Thèse de Doctorat d'Université, Faculté des Sciences de l'Université de Paris. 289 pages.

Aké-Assi L. (1963). Etude floristique de la Côte d'Ivoire. Encyclopédie Biologique 5. Le chevalier, Paris, 321pages.

Aké-Assi L. (1984). Flore de la Côte d'Ivoire : Etude descriptive et biogéographique avec quelques notes ethnobotaniques. Tome I.II.III. Thèse de doctorat ès Sciences Naturelles, F.A.S.T. Université Abidjan, 1205p.

Aké-Assi L. (2001). Flore de la Côte d'Ivoire 1, catalogue, systématique, biogéographie et écologie. Genève, Suisse : Conservatoire et jardin Botanique de Genève ; Boissiera 57, 396 p.

Aké-Assi L. (2002). Flore de la Côte d'Ivoire 2, catalogue, systématique, biogéographie et écologie. Genève, Suisse : Conservatoire et Jardin Botanique de Genève, Boisseria 58, 441 p.

Aubréville A. (1936). Flore forestière de la Côte d'Ivoire. Éds Larose, Paris, 1 086 p.

Aubréville A. (1950). Flore Soudano-Guinénne : A.O.F.-Cameroun-A.E.F. Paris VI, France, O.R.S.T.O.M., 523 p.

Aubréville A. (1959). Flore forestière de la Côte d'Ivoire. Nogent-Sur-Marne, France : 2è éd. rev., C.T.F.T., tome I : 372 p. ; tome II : 343 p. ; tome III : 335 p.

Avenard J.M. (1971). `Carte réalisée à partir de photographies aériennes'. In Le milieu naturel de Côte d'Ivoire. Edition ORSTOM, 391 pages.

Bertault J.G et Sist P. (1999). Impact de l'exploitation en forêt naturelle. Bois et Forêts des Tropiques 245 : 5-20.

Chatelain C. (1996). Possibiltés d'application de l'imagerie à haute résolution pour l'étude de la transformation de la végétation en Côte d'Ivoire. Thèse ès Sciences, Université Génève, 206p.

32

Chatelain C., Dao H., Gautier L and Spichiger R. (2004). Forest cover changes in Côte d'Ivoire and Upper Guinea. In Poorter L, Bongers F, Kouamé NF and Hawthorne WD (eds),

Biodiversity of West Africa Forests, an Ecological Atlas of Woody plants Species, Cabi publishing, Cambridge (UK), pp.15-32.

Cheek M. & Cable S. (1997). Plant inventory for conservation management : the Kew Earth match Programme in western Cameroon, 1993-1996. In Soolan (ed.), African rain forests and the conservation of biodiversity, Earthwatch Europe, Oxford, pp. 29-38.

Chevalier A. (1930). `Projet de création d'une Union Nationale pour la protection de la nature'. In Bulletin de la Société Botanique de France, Tome 77, 12 pages

Chevalier A. (1948). Biogéographie de la forêt dense ombrophile de la Côte d'Ivoire .Rev. Bot. Appl. Agr. Trop., tome 28, numéros 305-306 : 101-115.

Clifford H.T. & Stephensen W. (1975). An introduction to numerical classification. Academic press, New York, USA, 229p.

Dickson R.A., Fleischer T.C., Ekuadzi E and Komlaga G. (2012). Anti-inflammatory, antioxidant, and selective antibacterial effects of Euadenia eminens root bark. African Journal of

Traditional, Complementary, and Alternative Medicines 9:271-276.

Durrieu de Madron L., Fontez B. et Dipapoundji B.(2000). Dégâts d'exploitation et de débardage en fonction de l'intensité d'exploitation en forêt dense humide d'Afrique Centrale. Bois et Forêts des tropiques 264 : 57-60.

FAO (2007). Situation des forêts en 2002, Rome, 143p. http : www.fao.org/docrep/009/a0773f/a0773f/a0773f/a0773f/a0773f00.htm.

FAO (2009). Situation des forêts du monde 2009. Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture, Rome, Italie, 152 p.

Guillaumet J.L et Adjanohoun. (1968). Carte de la végétation de la Côte d'Ivoire. 1 :500000e, feuille Sud-Ouest, O.R.S.T.O.M., Adiopodoumé, 1p.

Guillaumet J.L et Adjanohoun. (1969). Carte de la végétation de la Côte d'Ivoire. 1: 500000e, feuille Sud-Ouest, O.R.S.T.O.M., Adiopodoumé, 1p.

Guillaumet J.L et Adjanohoun. (1971). La végétation de la Côte d'Ivoire. In Le milieu naturel de la Côte d'Ivoire. Avenard JM, Eldin M, Girard G, Sircoulon J, Touchebeuf P, Guilaumet J-L, Adjanohoun E et Pernaud A (eds). Mémoires ORSTOM n°50, Paris, France, pp 161-263.

Hall J.B. & Swaine, M.D. (1981). Distribution of vascular plants in tropical rain forest : Forest vegetation in Ghana. Dr W. Junk Publishers, The Hague, Netherlands, 72 p.

Jaccard P. (1901). Etude comparative de la distribution florale dans une portion des Alpes et du Jura. Bulletin Soc. Vaud. Sc.Nat., 37 : 547-579.

Kassi N.J., Aké-Assi E., Tiébré M.S. (2010). Biodiversité végétale et vitesse de la régénération de la forêt classée de Sanaimbo. Sciences et Natures.7 (2) : 195-206.

33

Kouamé D. (2009). Rôle des animaux frugivores dans la régénération et la conservation des forêts : cas de l'éléphant, Loxodonta africana cyclotis matschie, 1900 (Elephantidae), dans le Parc National d'Azagny au sud de la Côte d'Ivoire. Thèse de doctorat. Université de Cocody- Abidjan, 233p.

Kouamé N.F. (1998). Influence de l'exploitation forestière sur la végétation et la flore de la forêt classée du Haut-Sassandra (Centre-Ouest de la Côte d'Ivoire). Thèse 3è cycle. Université d'Abidjan, 227 p.

Kouamé N.F., Tra Bi H.F., Etien T.D., Traoré D. (1998). Végétation et flore de la forêt classée du Haut-Sassandra en Côte d'Ivoire. Revue CAMES 00 : 28-35.

Kouamé N.F., Bongers F., Poorter L. and Traoré D. 2004. Climbers and logging in the Forêt Classée du Haut-Sassandra, Côte-d'Ivoire. Forest Ecology and Management 194 : 259-268.

Koulibaly A. ( 2008). Caractéristiques de la végétation et dynamique de la régénération, sous l'influence de l'utilisation des terres, dans des mosaïques forêts-savanes, des régions de la réserve de Lamto et du parc national de la Comoé, en Côte d'Ivoire. Thèse de l'Université de Cocody. 151p.

Kulczinski R.R. (1928). The Balance of Birds and Deaths by Robert R. Kulczynski. The Macmillan Company, New York, 309 p.

Le Coeur C., Amat J.P., Dorize, L et Gautier, E. (2008). Elémént de Géographie physique 2ième édition, Collection Grand Amphi, 463p.

N'Da D.H, Adou Y.C.Y., N'guessan K.E., Moussa Koné M. and Sangne YS. (2008). Analyse de la diversité floristique du parc national de la Marahoué, Centre-Ouest de Côte d'Ivoire. Afrique Science 4 : 552-579.

N'Guessan K. E. (2004) . Utilisation des données satellitaires à haute résolution pour l'étude des ressources végétales en Côte d'Ivoire : Cas des forêts classées de Badenou et du Haut Sassandra. Thèse de Doctorat . Université Paul Sabatier, Toulouse France. 219p.

N'Guessan K. E. et N'da, D. H., Bellan, M. F., Blasco, F. (2006). Pression anthropique sur une réserve forestière en Côte d'Ivoire : Apport de la télédétection. Télédétection, 2006, Vol. 5, n° 4, pp. 307-323.

Mori S.A., Boom B.M., De Carvalino A.M. & Dos Santos T.S.(1983). Southern Bahia moist forest. Bot. Rev., 49 (2) : 155-232.

Ozwald J. (2005). Dynamique des formations agroforestières en Côte d'Ivoire (des années 1980 aux années 2000). Thèse de Doctorat. Université des Sciences et Technologies de Lille. 304p.

Piélou E.C. (1966) : The measurement of diversity in different types of biological collections.

Journal of theoritical biology vol 13 : 131-144.

Raunkier C. (1934). The life form of plants and statistical plant geography. Clarendon press, Oxford. 632 p.

Romesburg H.C. (1984). Cluster analysis for researchers Lifetime Learning Publications. Belmont,

34

CA., 334 p.

Sangne Y.C. (2008). Dynamique du couvert forestier d'une aire protégée soumise aux pressions anthropiques : cas de la Forêt Classée de Téné (département d'Oumé, centre-ouest de la Côte d'Ivoire). Thèse de Doctorat. Université de Cocody Abidjan, 237p.

Shannon C.E and Weaver, W. (1948). The mathematical theory of communication.univ.Illinois Press, Urbana, 117p.

SODEFOR (1994). Aménagement de la forêt classée du Haut Sassandra, 1994-2014. Rapport SODEFOR, 81 pages.

Sørensen T. (1948). A method of establishing groups of equal amplitude in plant sociology based on similitary of species content. Det Kongelige Danske Videnskabernes Selskab. Biologiske Skrifter,5,4: 1-34.

Tchouto G.P.M. (2004). Plant diversity in Central African rain forest: implication for Biodiversity conservation in Cameroon. PhD.Thesis, Department of plant sciences, Biosystematic Group, Wageningen University, 208 p.

Tra Bi F.H. (1997). Utilisation des plantes par l'Homme dans les forêts classées du Haut Sassandra et de Scio. Thèse de doctorat d'Etat de 3ème cycle. Université d'Abidjan Cocody. 215 pp.

UICN (2012). International Union for Conservation of Nature Red List of Threatened Species. Version 2012.1. www.iucnredlist.org. Date de consultation : Mars 2014.

Van Gemerden B.S. (2004). Disturbance, diversity and distributions in Central Africain rain forest. Ph-D. thesis, Wageningen University, 199 p.

World Ressources Institute. (2006). www.notre-planète.info/environnement/déforestation.php.

www.tutiempo.net , tutiempo.net. "" style="border: 0px; vertical-align: bottom; visibility: hidden; display:

none;" s1071042758527613800="true" replaoed="true"

35

Annexe : Liste des espèces inventoriée dans le Nord de la FCHS

N.B : Sont marquées en gras, les noms des espèces endémiques de la flore ivoirienne et de l'Afrique de l'Ouest

d'ordre

Famille

Noms d'espèce

Types biologiques

Affinité chronologique

Nom commun

 
 
 
 

Mondiale

Côte d'Ivoire

 

1

Acanthaceae

Dyschoriste perrottetii (Nees) O.Ktze.

Ch

A

GC

 

2

 

Lankesteria elegans (P.Beauv.) T.Anderson

np

A

GC

 

3

 

Phaulopsis ciliata (Willd.) Hepper

np

A

GC-SZ

 

4

 

Phaulopsis silvestris (Lindau) Lindau

np

A

GC

 

5

 

Whitfieldia lateritia Hook.

np

A

GCW

 

6

Agavaceae

Dracaena mannii Baker

mP

A

GC

Viviro

7

 

Dracaena ovata Ker Gawler

np

A

GC

 

8

 

Dracaena surculosa Lindl.

np

A

GC

 

9

Amaranthaceae

Aerva lanata (L.) Juss. ex Schult.

Ch

paléoT

GC

 

10

 

Cyathula prostrata (L.) Blume

np (Th)

panT

GC-SZ

 

11

Amaryllidaceae

Haemanthus multiflorus Martyn

G

A

GC-SZ

 

12

Anacardiaceae

Anacardium occidentale L.

mp

N

i

Anacardier

13

 

Lannea nigritana var. nigritana (Scott-Elliot) Keay

mp

A

GC-SZ

 

14

 

Lannea welwitschii (Hiern) Engl.

MP

A

GC

Loloti

15

 

Mangifera indica L.

mp

N

i

 

36

16

 

Annonaceae

Hexalobus crispiflorus A.Rich.

mP

A

GC-SZ

 

17

 

Isolona campanulata Engl. & Diels

mp

A

GC

 

18

 

Monanthotaxis laurentii (De Wild.) Verdc.

Lmp

A

GC

 

19

 

Monanthotaxis schweinfurthii (Le Thomas) Verdc.

Lmp

A

GC

 

20

 

Monodora brevipes Benth.

mp

A

GC

 

21

 

Monodora tenuifolia Benth.

mp

A

GC

Petit Moué

22

 

Uvaria afzelii Scott-Elliot

Lmp

A

GC

 

23

 

Uvariopsis congensis Robyns & Ghesq.

mp

A

GC

 

24

 

Uvariopsis guineensis Keay

mp

A

GCW

 

25

 

Xylopia quintasii Engl. & Diels

mP

A

GC

 

26

Apocynaceae

Alafia barteri Oliv.

LmP

A

GC

 

27

 

Alstonia boonei (DC.) Willd.

MP

A

GC

Emien

28

 

Baissea baillonei Hua

Lmp

A

GC

 

29

 

Baissea zygodioides (K.Schum.) Stapf

Lmp

A

GC

 

30

 

Farquharia elliptica Stapf

LmP

A

GC

 

31

 

Funtumia africana (Benth.) Stapf

mP

A

GC

 

32

 

Holarrhena floribunda (G.Don) Dur & Schinz

mP

A

GC-SZ

Sèbè

33

 

Motandra guineensis (Thonn.) A.DC.

Lmp

A

GC-SZ

 

34

 

Saba comorensis (Boj.) Pichon

Lmp

AM

GC-SZ

Saba

35

 

Strophanthus gratus (Hook.) Baill.

LmP

A

GC

 

36

 

Strophanthus hispidus DC.

Lmp

A

GC-SZ

 

37

 

Strophanthus sarmentosus DC.

LmP

A

GC-SZ

 

38

Araceae

Anchomanes difformis (Blume) Engl.

G

A

GC

 

39

 

Culcasia parviflora N.E. Br.

Lmp

A

GCW

 

40

Araceae

Xanthosoma mafaffa Schott

H

N

i

Taro

41

Arecaceae

Elaeis guineensis Jacq.

mP

A

GC

Palmier à huile

42

Asclepiadaceae

Cynanchum adalinae subssp mannii (Scott-Elliot) Bullock

Lmp

A

GCW

 

37

43

 
 

Exolobus patens (Decne.) Fourn.

Lmp

N

GC

 

44

 

Gongronema angolense (N.E.Br.) Bull.

Lmp

A

GC

 

45

 

Mangenotia eburnea Pichon

Lmp

A

GC

 

46

 

Pergularia daemia (Forsk.) Chiov.

Lmp

A

GC

 

47

 

Secamone afzelii (Schultes) K.Schum.

Lmp

A

GC

 

48

 

Tylophora glauca Bull.

Lmp

A

GC

 

49

Asteraceae

Ageratum conyzoides L.

Th

panT

GC-SZ

 

50

 

Bidens pilosa L.

Th

panT

GC-SZ

 

51

 

Chromolaena odorata (L.) R.M. King & H. Rob.

np (Lmp)

panT

GC

 

52

 

Crassocephalum crepidioides (Benth.) S.Moore

Th

Mc

GC

 

53

 

Crassocephalum sp.

 
 
 
 

54

 

Launea taraxacifolia (Willd.) ex C. Jeffrey

np (H)

A

GC

 

55

 

Spilanthes costata Benth.

Ch

A

GCW

 

56

 

Synedrella nodiflora L.

Ch

panT

GC-SZ

 

57

Balanophoraceae

Thonningia sanguinea Vahl

G Par

A

GC

 

58

Bignoniaceae

Crescentia cujete L.

np

N

i

Calébassier

59

 

Kigelia africana (Lam.) Benth.

mp

A

GC-SZ

Saucissonier

60

 

Newbouldia laevis (P. Beauv.) Seem. ex Bureau

mp

A

GC

 

61

Bombacaceae

Bombax buonopozense P.Beauv.

MP

A

GC

Kapokier

62

 

Ceiba pentandra (L.) Gaertn.

MP

panT

GC-SZ

Fromager

63

Boraginaceae

Cordia guineensis Schumach. & Thonn.

mp

A

GC

 

64

 

Cordia platythyrsa Baker

mP

A

GC

 

65

 

Ehretia trachyphylla C.H.Wright

mp

A

GCW

 

66

Bromeliaceae

Ananas comosus L.

H

N

i

Ananas

67

Buxaceae

Buxus acutata Friis

np

A

GC

 

68

Caesalpiniaceae

Afzelia bipendensis Harms

mP

A

GC

 

69

 

Amphimas pterocarpoides Harms

MP

A

GC

 

38

70

 

Cassia hirsuta L.

np

AN

GC-SZ

 

71

Copaifera salikounda Heckel

mP

A

GCW

 

72

Cynometra megalophylla Harms

mP

A

GC

 

73

Erythrophleum ivorense A.Chev.

mP

A

GC

Tali

74

Erythrophleum suaveolens A.Chev.

mP

A

GC

Tali

75

Griffonia simplicifolia (DC.) Baill.

Lmp

A

GC

 

76

Guibourtia ehie (A.Chev.) J.Léonard

MP

A

GC

Amazakoué

77

Mezoneuron benthamianum Baill.

Lmp

A

GC

 

78

Tamarindus indica L.

mp

panT

GC-SZ

Tamarin

79

Capparidaceae Buchholzia coriacea Engl.

mp

A

GC

 

80

Capparis erythrocarpos Isert

mp

A

GC

 

81

Euadenia eminens Hook.f.

np

A

GCW

 

82

Maerua duchesnei (De Wild.) F.White

mp

A

GC

 

83

Caricaceae Carica papaya L.

mp

N

I

Papayer

84

Cecropiaceae Musanga cecropioides R.Br.

mP

A

GC

Parasolier

85

Myrianthus arboreus P.Beauv.

mp

A

GC

Grand wounian

86

Chrysobalanaceae Maranthes glabra (Oliv.) Prance

mP

A

GC

 

87

Combretaceae Combretum mucronatum Thonn. ex Schumach.

Lmp

A

GC

 

88

Combretum paniculatum Vent.

Lmp

A

GC-SZ

 

89

Combretum zenkeri Engl. & Diels

Lmp

A

GC

 

90

Terminalia ivorensis A.Chev.

MP

A

GC

 

91

Terminalia superba Engl. & Diels

MP

A

GC

 

92

Commelinaceae Aneilema beniniense (P.Beauv.) Kunth

np

A

GC

 

93

Commelina erecta L.

np

panT

GC-SZ

 

94

Floscopa africana (P.Beauv.) C.B.Clarke

np

A

GC

 

95

Connaraceae Agelaea pentagyna (Lam.) Baill.

Lmp

A

GC

 

96

Byrsocarpus coccineus Thonn. ex Schumach.

Lmp

A

GC

 

39

97

 
 

Cnestis corniculata Lam.

Lmp

A

GC

 

98

 

Cnestis ferruginea Vahl ex DC.

Lmp

A

GC

 

99

Convolvulaceae

Calycobolus africanus (G.Don) Heine

LmP

A

GC

 

100

 

Calycobolus heudelotii (Baker ex Oliv.) Heine

LmP

A

GC

 

101

 

Ipomoea mauritiana Jacq.

Lmp (G)

panT

GC-SZ

 

102

 

Ipomoeia batatas L. (Lam)

G

N

i

 

103

 

Neuropeltis velutina Hallier f.

LmP

A

GC

 

104

Cucurbitaceae

Momordica cabrae (Cogn.) Jeffrey

Lmp

A

GC

 

105

 

Momordica charantia L.

Th

panT

GC

 

106

 

Ruthalicia eglandulosa (Hook.f.) Jeffrey

Lmp

A

GC

 

107

 

Zehneria scabra (L. f.) Sond.

Lnp

A

GC

 

108

Davalliaceae

Nephrolepis biserrata (Sw.) Schott

H Ep

pant

GC

 

109

Dioscoreaceae

Dioscorea alata L.

G

Ind

i

Igname ailée

110

 

Dioscorea mangenotiana Miège

G

A

GC

Igname

111

 

Dioscorea minutiflora Engl.

G

A

GC

Igname

112

 

Dioscorea odoratissima Pax

G

A

GC

igname

113

 

Dioscorea smilacifolia De Wild.

G

A

GC

Igname

114

 

Dioscorea sp.

 
 
 

Kokoassiè

115

Ebenaceae

Diospyros abyssinica (Hiern) F.White

mp

A

GC-SZ

 

116

 

Diospyros canaliculata De Wild.

mp

A

GC

 

117

 

Diospyros cooperi (Hutch. & Dalziel) F.White

mp

A

GCW

 

118

 

Diospyros heudelotii Hiern

mP

A

GCW

 

119

 

Diospyros mespiliformis Hochst. ex A.DC.

mp

A

GC-SZ

 

120

 

Diospyros monbuttensis Gürke

mp

A

GC

 

121

 

Diospyros soubreana F.White

np

A

GC

 

122

Euphorbiaceae

Argomulleria macrophylla Pax

np

A

GC

 

123

 

Bridelia grandis Pierre ex Hutch.

mP

A

GC

 

40

124

 
 

Croton hirtus LHérit.

np (Th)

COAm

GC

125

 

Discoclaexylon hexandrum (Müll.Arg.) Pax & Hoffm.

mp

A

GC

126

 

Drypetes afzelii (Fax) Hutch.

mp

A

GCW

127

 

Drypetes gilgiana (Pax) Pax & K.Hoffm.

mp

A

GC

128

 

Elaeophorbia grandifolia (Haw.) Croizat

mP

A

GC

129

 

Euphorbia heterophylla L.

Th

COAm

GC

130

 

Mallotus oppositifolius (Geisel.) Müll.Arg.

mp

AM

GC-SZ

131

 

Manihot esculenta Crantz

np

N

i

132

 

Mildbraedia paniculata Pax

mp

A

GC

133

 

Phyllanthus muellerianus (O.Ktze.) Exell

np

A

GC

134

 

Ricinodendron heudelottii (Baill.) Pierre ex Heckel

mP

A

GC

135

 

Spondianthus preussii Engl.

mP

A

GC

136

 

Tragia benthamii Baker

Lnp

AMC

GC

137

 

Tragia volubilis L.

Lnp

AM

GC

138

Fabaceae

Aganope lucida (Baker) Polhill

LmP

A

GC

139

 

Arachys hypogea L.

Th

N

i

140

 

Baphia bancoensis Aubrév.

mp

A

GCi

141

 

Baphia nitida Lodd.

mp

A

GC

142

 

Calopogonium mucunoides Desv.

Lmp

AN

GC

143

 

Centrosema pubescens Benth.

Lmp

AN

GC

144

 

Dalbergia afzeliana G.Don

LmP

A

GC

145

 

Dalbergia oblongifolia G.Don

Lmp

A

GCW

146

 

Dalbergia saxatilis Hook.f.

Lmp

A

GC

147

 

Desmodium velutinum (Willd.) DC.

np

paléoT

GC-SZ

148

 

Leptoderris cyclocarpa Dunn

Lmp

A

GCW

149

 

Leptoderris fasciculata (Benth.) Dunn

Lmp

A

GC

150

 

Leptoderris sp.

 
 
 

41

151

 
 

Vigna unguiculata (L.) Walp.

Th (Lmp)

panT

GC-SZ

152

Flacourtiaceae

Casearia calodendron Gilg

mp

A

GC-SZ

153

 

Scottellia klaineana Pierre

MP

A

GCW

154

 

Scottellia klaineana var. mimfiensis (Gilg) Pellegr.

MP

A

GC

155

 

Scottellia sp.

 
 
 

156

Hippocrateaceae

Bequaertia mucronata (Exell) Wilczek

LMP

A

GC

157

 

Campylostemon angolense Welw. ex Oliv.

LmP

A

GC

158

 

Helictonema velutinum (Afzel.) Pierre ex N.Hallé

Lmp

A

GC

159

 

Loeseneriella africana (Willd.) R.Wilczek ex N.Hallé

Lmp

A

GC

160

 

Loeseneriella sp.

 
 
 

161

 

Salacia baumannii Loes.

Lmp

A

GC

162

 

Salacia letestui Pellegr.

Lmp

A

GC

163

 

Salacia owabiensis Hoyle

Lmp

A

GC

164

Icacinaceae

Pyrenacantha vogeliana Baill.

Lmp

A

GC

165

Irvingiaceae

Irvingia gabonensis (Aubry Lecomte ex O Rorke) Baill.

MP

A

GC

166

 

Klainodoxa gabonensis Pierre

MP

A

GC

167

Ixonanthaceae

Ochthocosmus africanus Hook.f.

mP

A

GC

168

Lamiaceae

Hoslundia opposita Vahl

np

AM

GC-SZ

169

Loganiaceae

Spigelia anthelmia L.

Th

AN

GC

170

 

Strychnos afzelii Gilg

LMP

A

GC

171

Malphigiaceae

Fleischmannia microstemon (Cass.) R.M.King & H.Rob.

Th

N

GC

172

 

Heteropteris leona (Cav.) Exell

Lmp

A

GC

173

 

Triaspis odorata (Willd.) A. Juss.

Lmp

A

GC-SZ

174

Malvaceae

Christiana africana DC.

mp

AN

GC-SZ

175

 

Hibiscus esculentum L.

np

paléoT

GC-SZ

176

 

Hibiscus sterculiifolius (Guill. & Perr.) Steud.

np

A

GC-SZ

177

 

Sida acuta (L. f.) Borss.

np

panT

GC

42

178

 

Marantaceae

Maranthochloa leucantha (K.Schum.) Milne-Redh.

np

A

GC

179

 

Thaumatococcus danniellii (Bennet) Benth.

Gr

A

GC

180

 

Trachyphrynium braunianum (K.Schum.) Baker

Lmp

A

GC

181

Melastomataceae

Warneckea fascicularis (Planch. ex Benth.) Jacq.-Fél.

mp

A

GC

182

Meliaceae

Entandrophragma cylindricum (Sprague) Srague

MP

A

GC

183

 

Entandrophragma utile (Dawe & Sprague) Sprague

MP

A

GC

184

 

Guarea leonensis Hutch. & Dalz.

mp

A

GCW

185

 

Khaya grandifoliola C. DC.

mP

A

GC

186

 

Trichilia megalantha Harms

mP

A

GC

187

 

Trichilia monadelpha (Thonn.) De Wilde

mp

A

GC

188

 

Turraea heterophylla Sm.

np

A

GC

189

Menispermaceae

Cissampelos owariensis DC.

Lnp

A

GC

190

 

Tiliacora dinklagei Engl.

Lmp

A

GCW

191

 

Tiliacora leonensis (Scott-Elliot) Diels

Lmp

A

GCW

192

 

Triclisia patens Oliv.

Lmp

A

GCW

193

Mimosaceae

Acacia kamerunensis Gand.

LmP

A

GC

194

 

Adenopodia scelerata (A.Chev.) Brenan

LmP

A

GC

195

 

Albizia adianthifolia (Schumach.) W.F.Wight

mP

A

GC

196

 

Albizia zygia (DC.) J.F.Macbr.

mP

A

GC-SZ

197

 

Entada sp.

 
 
 

198

 

Parkia bicolor A.Chev.

MP

A

GC

199

 

Xylia evansii Hutch.

mP

A

GCW

200

Moraceae

Antiaris toxicaria (Engl.) C.C. Berg

mP

A

GC-SZ

201

 

Ficus bubu Warb.

mP (Ep)

A

GC

202

 

Ficus exasperata Vahl

mp

A

GC-SZ

203

 

Ficus lyrata Warb.

(mp) Ep

A

GC

204

 

Ficus mucuso Ficalho

mP

A

GC

43

205

 
 

Ficus recurvata De Wild.

MP Ep

A

GC

206

 

Ficus sur Forssk.

mp

A

GC-SZ

207

 

Ficus umbellata Vahl

mp

A

GC-SZ

208

 

Ficus vallis-choudae Del.

mp

A

SZ

209

 

Ficus variifolia Warb.

mP

A

GC

210

 

Milicia excelsa (Welw.) C.C.Berg

MP

A

GC-SZ

211

 

Morus mesozygia Stapf ex A.Chev.

mP

A

GC

212

 

Streblus usambarensis (Engl.) C.C.Berg

np

A

GC

213

 

Trilepisium madagascariense DC.

mP

AM

GC

214

Musaceae

Musa paradisiaca L.

H

Ind

j

215

Myristicaceae

Pycnanthus angolensis (Welw.) Warb.

mP

A

GC

216

Myrtaceae

Psidium guajava L.

 
 
 

217

Napoleonaeaceae

Napolaeonea vogelii Hook. & Planch.

mp

A

GC

218

Olacaceae

Aptandra zenkeri Engl.

mp

A

GC

219

 

Olax gambecola Baill.

np

A

GC

220

 

Strombosia pustulata var. lucida (Léonard) Villiers

mP

A

GC

221

Oleaceae

Jasminum pauciflorum Benth.

np

A

GC

222

Orchidaceae

Calyptrochilum cristyanum (Reichb. f.) Summerh.

Ep

A

GC-SZ

223

 

Polystachya sp.

 
 
 

224

Pandaceae

Microdesmis keayana Léonard

mp

A

GC

225

Passifloraceae

Adenia cissampeloides (Planch. ex Hook) Harms

 
 
 

226

 

Adenia lobata (Jacq.) Engl.

Lmp

A

GC

227

Periplocaceae

Parquetina nigrescens (Afzel.) Bullock

Lmp

A

GC

228

Piperaceae

Pothomorphe umbellata (L.) Miq.

np

panT

GC

229

Poaceae

Acroceras gabunense (Hack.) Clayton

Ch

A

GC

230

 

Andropogon gayanus Kunth

H

A

GC-SZ

231

 

Guaduella oblonga Hutch. ex Clayton

Gr

A

GCW

44

232

 
 

Megastachya mucronata (Poir.) P.Beauv.

Th

AM

GC

233

 

Olyra latifolia L.

np

AN

GC

234

 

Oplismenus hirtellus (L.) P.Beauv.

Ch

panT

GC-SZ

235

 

Panicum laxum Sw.

Th

AN

GC-SZ

236

 

Panicum maximum Jacq.

H

panT

GC

237

 

Pennisetum purpureum Schumach.

Th

panT

GC-SZ

238

 

Rotboellia cochinchinensis (Lour.) Clayton

Th

paléoT

GC-SZ

239

 

Streptogyna crinita P.Beauv.

Gr

paléoT

GC

240

 

Zea mays L.

Th

Cosm

GC-SZ

241

Rubiaceae

Chassalia kolly (Schumach.) Hepper

np

A

GC

242

 

Coffea canephora Froehn.

mp

A

GC

243

 

Coffea ebracteolata (Hiern) Brenan

np

A

GC

244

 

Corynanthe pachyceras K.Schum.

mP

A

GC

245

 

Euclinia longiflora Salisb.

mp

A

GC

246

 

Geophila repens (L.) I. M. Johnston

Ch

A

GC-SZ

247

 

Mitracarpus scaber Zucc.

Th

A

GC-SZ

248

 

Morinda morindoides (Baker) Milne-Redh.

Lmp

A

GC

249

 

Oxyanthus formosus Hook.f.

mp

A

GC

250

 

Pavetta corymbosa (DC.) F.N.Williams

mp

A

GC-SZ

251

 

Pavetta sp.

 
 
 

252

 

Psychotria schweinfurthii Hiern

np

A

GC-SZ

253

 

Psydrax parviflora (Afzel.) Bridson

mp

A

GC

254

 

Psydrax subcordata (DC.) Bridson

mp

A

GC

255

 

Rothmannia urcelliformis (Hiern) Robyns

mp

A

GC

256

 

Rutidea parviflora DC.

Lmp

A

GC-SZ

257

 

Rytiginia canthioides (Benth.) Robyns

mp

A

GC

258

 

Tricalysia okelensis Hiern

mp

A

GC-SZ

45

259

 
 

Tricalysia sp.

 
 
 

260

Rutaceae

Aeglopsis chevalieri Swingle

mp

A

GC

261

 

Citropsis articulata (Spreng.) Swingle & Kell.

np

A

GC

262

 

Citrus sinensis (L.) Osbeck

mp

As

j

263

 

Zanthoxylum parvifoliolum (A.Chev. ex Keay) Hawthorne

mp

A

GC

264

Sapindaceae

Blighia unijugata Baker

mP

A

GC

265

 

Blighia welwitschii (Hiern) Radlk.

mP

A

GC

266

 

Chytranthus macrobotrys (Gilg) Exell & Mendonça

mp

A

GC

267

 

Deinbollia pinnata (Poir.) Schumach. & Thonn.

np

A

GC

268

 

Deinbollia sp.

 
 
 

269

 

Majidea forsteri (Sprague) Radlk.

mP

A

GC

270

 

Paullinia pinnata L.

Lmp

AN

GC-SZ

271

 

Placodiscus attenuatus J.B.Hall

mp

A

GCW

272

Sapotaceae

Chrysophyllum africanum A.DC.

mp

A

GC

273

 

Chrysophyllum giganteum A.Chev.

MP

A

GC

274

 

Chrysophyllum subnudum Baker ex Oliver

mP

A

GC

275

 

Chrysophyllum taiense Aubrév &Pellegr

mP

A

GCi

276

 

Chrysophyllum welwitschii Engl.

Lmp

A

GC

277

 

Pouteria altissima (A.Chev..) Baehni

MP

A

GC

278

 

Pouteria aningeri Baehni

MP

A

GC

279

Simaroubaceae

Balanites wilsoniana (L.) Del.

mp

panT

SZ

280

Solanaceae

Capsicum frutescens L.

np

panT

GC-SZ

281

 

Solanum distichum var. distichum Schumach. & Thonn.

np (Th)

A

GC-SZ

282

 

Solanum erianthum D. Don.

mp

panT

GC

283

 

Solanum nigrum L.

np

Cosm

GC-SZ

284

 

Solanum torvum Sw.

np

panT

GC

285

Sterculiaceae

Cola caricaefolia (G.Don) K.Schum.

mp

A

GCW

46

286

 
 

Cola gigantea var. glabrescens Brenan & Keay

mP

A

GC-SZ

287

 

Eriobroma oblongum (Mast.) Pierre ex Germain

MP

A

GC

288

 

Leptonychia pubescens Keay

mp

A

GC

289

 

Mansonia altissima (A.Chev.) A.Chev.

mP

A

GC

290

 

Nesogordonia papaverifera (A.Chev.) Capuron

MP

A

GC

291

 

Pterygota macrocarpa K.Schum.

MP

A

GC

292

 

Sterculia rhinopetala K.Schum.

MP

A

GC

293

 

Sterculia tragachanta Lindl.

mp

A

GC-SZ

294

 

Theobroma cacao L.

mp

N

i

295

 

Triplochiton scleroxylon K.Schum.

MP

A

GC

296

Tiliaceae

Desplatsia dewevrei (De Wild. & T.Durand) Burret

mp

A

GC

297

 

Desplatsia sp.

 
 
 

298

 

Duboscia viridiflora (K.Schum.) Mildbr.

mP

A

GC

299

 

Glyphaea brevis (Spreng.) Monachino

mp

A

GC

300

 

Grewia carpinifolia Juss.

Lmp

A

GC

301

Ulmaceae

Celtis aldofi-friderici Engl.

MP

A

GC

302

 

Celtis mildbraedi Engl.

mP

A

GC

303

 

Celtis philippensis Blanco

mp

A

GC

304

 

Celtis zenkeri Engl.

mp

A

GC

305

 

Holoptelea grandis (Hutch.) Mildbr.

mP

A

GC

306

 

Trema guineensis Schumach. & Thonn.

mp

panT

GC-SZ

307

Urticaceae

Laportea aestuans (L.) Chew

Th

panT

GC

308

 

Urera obovata Benth.

Ep

A

GCW

309

Verbenaceae

Clerodendrum umbellatum Poir.

Lmp

A

GC

310

 

Clerodendrum volubile P.Beauv.

np

A

GC

311

 

Tectona grandis L.

mP

paléoT

i

312

Violaceae

Rinorea elliotii Engl.

np

A

GC

47

313

 
 

Rinorea kibbiensis Chipp

np

A

GC

314

 

Rinorea oblongifolia (C.H.Wright) C.Marquand ex Chipp

mp

A

GC

315

 

Rinorea sp.

 
 
 

316

 

Rinorea welwitschii (Oliv.) Kuntze

mp

A

GC

317

Vitaceae

Cissus aralioides (Welw. ex Baker) Planch.

Lmp

A

GC-SZ

318

 

Cissus petiolata Hook.f.

LmP

A

GC-SZ

319

 

Cyphostemma cymosum (Schumach. & Thonn.) Descoings

Lmp

A

GC

320

Zingiberaceae

Aframomum sceptrum (Oliv. & Hand.) K.Schum.

Gr

A

GC

321

 

Aframomum sp.

 
 
 

322

 

Costur afer Ker-Gawl.

np

A

GC-SZ






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand