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L'impact psychique du stress chez l'infirmier.

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par Faustine Dhaneus
IFsanté - Dipôme dà¢â‚¬â„¢Etat Infirmier 2016
  

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Analyse des résultats

Afin d'analyser mes résultats, j'ai choisi de ressortir trois grands thèmes à partir de mes questions d'entretiens. Ces trois thèmes sont :

- Le soignant face au stress,

- Le stress dans la pratique des soins infirmiers, - Le stress et la souffrance au travail.

Pour chacun des thèmes, j'ai réalisé des tableaux reprenant les propos des soignants pour en faciliter l'analyse.

A la suite des analyses des différents thèmes se trouvera une synthèse de l'ensemble de ces éléments. Lors de cette synthèse je pourrai répondre à ma question de recherche et voir si mon hypothèse est validée ou non.

Enfin, j'approfondirai mon questionnement lors d'une discussion présente à la suite de la synthèse de mes entretiens.

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I. Le soignant face au stress

1. Les sources de stress

Pour faciliter l'analyse des facteurs de stress j'ai choisi de les répartir selon les six indicateurs des risques psychosociaux évoqués dans ma partie « Cadre conceptuel ».

Indicateurs

Facteurs de risque

Propos des infirmiers

Exigences du travail

Quantité

« Quand je sais que j'ai une charge de travail qui est trop importante, enfin, que j'estime moi trop importante pour moi sur un poste il m'arrive d'être stressé. »

Complexité

« Si je suis avec quelqu'un [...] qui me donne beaucoup d'ordres en même temps, là ça me met en stress. »

Pression temporelle

« Si je suis avec quelqu'un qui me presse et qui attend de moi de la rapidité et [...], là ça me met en stress. »

Exigences
émotionnelles

Devoir cacher ses émotions

« Il faut justement montrer au patient qu'on n'est pas stressé. En fait, avec le patient, il faut lui montrer qu'il est en sécurité. »

Peur au travail

« Il m'arrive d'être stressé parce que peur d'oublier quelque chose, de passer à côté de quelque chose. »

Contact avec la souffrance

« Quand il y a un enjeu particulier pour la vie du patient on est forcément stressé »

Manque d'autonomie et
marge de manoeuvre

Autonomie procédurale

Pas de propos de soignants.

Manque de soutien
social et de
reconnaissance au
travail

Conflits

« Quand tu travailles en binôme avec une infirmière et quand tu sens que tu as une mauvaise relation avec ta collègue. »

Reconnaissance

« Au niveau de tes cadres [...] elle ne valorise pas vraiment ton travail et, au contraire, remarque que les points négatifs et te valorise pas spécialement. »

Management

Pas de propos de soignants.

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Conflits de valeurs

 

Conflits éthiques

« [...] je rentre chez moi en me disant que je n'ai pas forcément soigné les gens comme ce que j'imagine soigner les gens, comme ce que mon idéal me dit. »

Qualité empêchée

« On essaie de parler vite avec le résident mais malheureusement on est obligé d'écourter la relation »

Insécurité de l'emploi et
du travail

Sécurité de l'emploi

« Après le fait aussi d'avoir du mal à trouver du boulot ... »

Soutenabilité du travail

Pas de propos de soignants.

Voici les résultats à propos des sources de stress :

- Cinq infirmiers sur cinq évoquent la surcharge de travail.

- Cinq infirmiers sur cinq parlent des exigences émotionnelles du métier d'infirmier.

- Cinq infirmiers sur cinq parlent de la « qualité empêchée ».

- Quatre infirmiers sur cinq évoquent le manque de reconnaissance de la part des supérieurs hiérarchiques.

- Quatre infirmiers sur cinq parlent de l'insécurité de la situation de travail. - Trois infirmiers sur cinq parlent des relations difficiles avec les médecins.

- Un infirmier sur cinq exprime une relation conflictuelle avec sa collègue de travail.

Lorsque je confronte les résultats concernant les sources de stress, je constate que premièrement la surcharge de travail se retrouve dans chacun des lieux de travail. Ce premier résultat est en corrélation avec les recherches menées précédemment. Celles-ci indiquaient que la surcharge de travail constituait l'un des premiers facteurs stressants en milieu de travail.

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Concernant la quantité de travail, un infirmier utilise l'expression « ne pas se sentir capable ». Cette expression correspond parfaitement à la définition même du stress psychologique au travail énoncée ci-dessus qui je le rappelle est « une réponse de l'individu devant les exigences d'une situation pour laquelle il doute de disposer des ressources nécessaires afin d'y faire face. »

D'après les propos des infirmiers, la surcharge de travail semble engendrer le phénomène de « qualité empêchée ». En effet, celle-ci peut amener le soignant à effectuer ses tâches plus rapidement alors qu'il aimerait prendre davantage son temps.

Deuxièmement, les infirmiers ont tous aborder les exigences émotionnelles de leur métier, à commencer par l'agressivité des patients. En cas de mal-être chez le patient, celui peut s'exprimer par de l'agressivité renvoyée sur le soignant, il se doit alors de garder son calme et contrôler ses émotions. Le devoir de cacher ses émotions fait partie des principaux risques psychosociaux du métier. En contact permanent avec le patient, le soignant ne peut libérer les émotions que peuvent parfois provoquer la souffrance du patient ou son agressivité, pourtant il les ressent et il n'est pas toujours évident de les contenir.

Ensuite, le manque de reconnaissance est un thème abordé par quatre infirmiers sur cinq. Alors que pour certains il s'agit du manque de reconnaissance de la part des supérieurs hiérarchiques, pour l'IDE 5, il s`agit du manque de reconnaissance de la part des patients. Par manque de reconnaissance, les infirmiers parlent du manque de valorisation de leur travail ou du peu d'écoute de la part des supérieurs hiérarchiques.

Le manque de reconnaissance est un thème qui est à de nombreuses reprises évoqué dans mon travail à commencer dans ma seconde situation de départ. L'infirmière ressentait en effet un manque de valorisation de son travail tel qu'il l'est évoqué dans mes différents entretiens.

Pour quatre infirmiers sur cinq, on retrouve également comme facteurs stressants, la situation instable de certains patients. Ce facteur semble générer une tension chez les infirmiers, une certaine crainte de ce que peut leur réserver leur poste de travail. Ce facteur est associé aux situations d'urgences qui peuvent générer du stress et qui demande de la rapidité et de la réactivité chez les soignants.

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Pour rappel, ce facteur entre dans la catégorie « Insécurité de l'emploi » selon les six indicateurs des risques psychosociaux. Sur le terrain, j'avais en effet pu constater ce que le stress des situations d'urgences pouvait générer chez le soignant et notamment lors de ma situation de départ où cela l'avait amené à pleurer.

Le thème de l'insécurité de la situation de travail peut également renvoyer au sujet de la précarité de l'emploi. Les propos de l'IDE 4 illustre bien les chiffres qui étaient donnés dans ma partie « Cadre conceptuel ». Pour rappel, il était écrit que « 45% des jeunes diplômés disent avoir eu comme premier contrat un contrat à durée déterminée non renouvelable. » Cette infirmière diplômée depuis trois ans m'expliquait qu'elle avait enchaîné les contrats de courtes durées en service d'urgences, en crèche puis maintenant en EHPAD.

Trois infirmiers sur cinq, évoquent la relation, parfois compliquée, avec les médecins. Ils évoquent surtout les difficultés de communication avec les médecins : trop d'ordres donnés en même temps, un haussement de ton, un caractère autoritaire, ou le fait de ne pas avoir le droit à l'erreur. Ces propos relèvent des conflits internes au service qui correspondent à un des six indicateurs des risques psychosociaux. Les infirmiers m'ont parlé des relations parfois conflictuelles avec les médecins avec leurs supérieurs hiérarchiques et parfois aussi avec leur collègue de travail. En revanche, quand ces relations se passent bien, elles peuvent être d'un véritable appui pour le soignant et peuvent lui permettre de travailler dans un climat plus apaisant.

Lors de mes entretiens le sujet de la fréquence du stress a également été abordé. Je présente ci-dessous le tableau récapitulatif des propos des soignants.

Le soignant face au stress

La fréquence du
stress

IDE 1 : « Peu fréquent » - « une fois par semaine »

IDE 2 : « Continuellement » - « souvent stressé » -

« stress énorme » - « Fort stressé » - « toujours stressé » - « toujours présent »

IDE 3 : « tout le temps »

IDE 4 : « parfois »

IDE 5 : « Week-end » - « Aléatoire » - « Au cas par cas »

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Voici les résultats concernant la fréquence du stress :

- Deux infirmiers sur cinq affirment que le stress est continuellement présent.

- Trois infirmiers sur cinq estiment que le stress n'est présent que parfois.

- Deux infirmiers sur trois en service de cardiologie estiment que le stress est continuellement présent.

Lors de mes entretiens le sujet de la fréquence du stress a également été abordé. Alors que pour trois infirmiers sur cinq, le stress est peu fréquent, pour deux autres infirmiers celui-ci semble être présent continuellement. Je remarque alors qu'au sein d'un même service (service de cardiologie), les sources de stress peuvent être perçues différemment et pas toujours vécues avec la même intensité de stress.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard