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Aide au développement et croissance économique en R.D.C. : une étude critique du modèle économétrique.

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par Junior Assumani Manyota
Universite de Kindu - Licence 2014
  

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II.2. Le modèle Harrod-Domar

Après la seconde guerre mondiale, les Economistes Harrod et Domar, influencés par Keynes, vont chercher à comprendre les conditions dans lesquelles une phase d'expansion peut être durable. Ainsi, s'il ne propose pas à proprement parler une théorie de la croissance (expliquant son origine sur une longue période), le modèle de Harrod-Domar permet, néanmoins, de faire ressortir le caractère fortement instable de tout processus d'expansion. En particulier, il montre que pour qu'une croissance soit équilibrée (c'est-à-dire que l'offre de production augmente ni moins (sous-production) ni plus (surproduction) que la demande), il faut qu'elle respecte un taux précis, fonction de l'épargne et du coefficient de capital (quantité de capital utilisée pour produire une unité) de l'économie69.

Or, il n'y a aucune raison que la croissance, qui dépend de décisions individuelles (en particulier des projets d'investissement des entrepreneurs), respecte ce taux. De plus, si la croissance est inférieure à ce taux, elle va avoir tendance non pas à le rejoindre, mais à s'en éloigner davantage, diminuant progressivement (en raison du multiplicateur d'investissement. La croissance est donc, selon une expression d'Harrod, toujours « sur le fil du rasoir ». Ce modèle, construit après guerre et marqué par le pessimisme engendré par la crise de 1929, a toutefois été fortement critiqué. Il suppose, en effet, que ni le taux d'épargne, ni le coefficient de capital ne sont variables à court terme, ce qui n'est pas prouvé.

Dans cette version simplifiée, les variables per capita sont constantes à l'état stationnaire. Les variables absolues (Y, S, C, K) croissent au même taux que la population. Le modèle génère, à l'état stationnaire (le long terme)

- Une variation entre les PIB/tête entre les pays;

- Un ratio capital-produit (K /Y) constant (car k et Y sont constants);

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- k étant constant, le rendement du capital (la productivité marginale de k est

constant.

Mais il ne peut générer un fait stylisé très important : la croissance soutenue des revenus/tête (y). Dans ce modèle les économies peuvent croître à court terme mais pas à long terme: même si un pays s'écarte à un moment donné de l'état stationnaire, il suivra un sentier de transition et finira par atteindre le nouvel état stationnaire.

II.3. Le modèle de Robert Solow

Robert SOLOW70 a été le premier à proposer un modèle formel de la croissance. D'inspiration néoclassique, ce modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs : le travail et le capital. La production résulte donc exclusivement de la mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (moyens de production) et de travail (main d'oeuvre)71.

Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que les facteurs de production connaissent des rendements décroissants, c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il pose également comme hypothèse que les facteurs de production sont utilisés de manière efficace par tous les pays. En posant que la population connaît un taux de croissance que Solow qualifie de « naturel » (non influencé par l'économie), le modèle déduit trois prédictions :

- Augmenter la quantité de capital (c'est-à-dire investir) augmente la croissance : avec un capital plus important, la main d'oeuvre augmente sa productivité (dite apparente).

70 Robert SOLOW, Née en 1924. C'est dans le domaine de la croissance que Robert Solow a conquis ses galons d'Economiste haut de gamme. En effet, il fut l'un des premiers à proposer une explication quantitative de la croissance, et non plus seulement qualitative comme l'avançaient d'autres Economistes.

71 Robert SOLOW, (1988), Dans les problématiques de la croissance économique, éd. Economica, Paris, p.420

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- Les pays pauvres auront un taux de croissance plus élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins de capital, et connaissent donc des rendements décroissants plus faibles, c'est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une augmentation de la production proportionnellement plus forte que dans les pays riches.

- En raison des rendements décroissants des facteurs de production, les économies vont atteindre un point où toute augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la production. Ce point correspond à l'état stationnaire. Solow note toutefois que cette troisième prédiction est irréaliste : en fait, les économies n'atteignent jamais ce stade, en raison du progrès technique qui accroît la productivité des facteurs. Autrement dit, pour Solow, sur le long terme, la croissance provient du progrès technologique. Toutefois, ce progrès technologique est exogène au modèle, c'est-à-dire qu'il ne l'explique pas mais le considère comme donné (telle une « manne tombée du ciel »).

Le modèle fait un certain nombre d'hypothèses :

- Les pays produisent et consomment un seul bien homogène (le produit

);

- La production se fait en concurrence parfaite;

- La technologie est exogène;

- La technologie peut être représentée par une fonction de production de type

néo-classique basée sur des facteurs substituables: le capital K et le travail L;

- La consommation agrégée est représentée par une fonction keynésienne: C

= c.Y or S = (1-c) Y= s.Y (1)

- Le taux participation à l'emploi de la population est constant. Si la

population croît au taux n, l'offre de travail (L) augmente aussi à ce taux n :

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille