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Impacts des activités anthropiques sur l'habitat biocénotique du domaine de chasse et réserve naturelle de Bombo-Lumene.

( Télécharger le fichier original )
par Don King LUBUTA MPIA
Institut Supérieur de Techniques Appliquées(ISTA-NDOLO) - Ingénieur Technicien en Environnement (Licence) 2015
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

INSTITUT SUPERIEUR DE TECHNIQUES APPLIQUEES

I.S.T.A / KINSHASA

SECTION : METEOROLOGIE

ORIENTATION : ENVIRONNEMENT

B.P 6593 KIN 31

«IMPACTS DES ACTIVITES ANTHROPIQUES SUR L'HABITAT BIOCENOTIQUE DU DOMAINE DE CHASSE ET RESERVE NATURELLE DE BOMBO -LUMENE »

Don King LUBUTA MPIA

Ingénieur Technicien en Environnement

Mémoire de fin d'études présenté et défendu en vue de

l'obtention du Grade d'ingénieur en Génie Météorologie

Orientation  : Environnement.

Directeur  : Honoré MATEZO BAKUNDA

Professeur Ordinaire

Co-directeur : Léonard IPOBA MENAKUNTIMA

Chef de Travaux

Année académique 2014-2015

I

EPIGRAPHIE

Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s'adaptent mieux aux changements climatiques.

Charles DARWIN

II

DEDICACE

A toi ma précieuse Mère, Henriette Lusambulu Lubondo, qui avait tant rêvée vivre ce moment combien crucial de notre existence, mais dont le destin a jugé autrement, paix à ton âme !

A toi mon précieux Père, Nestor Lubuta Mbokoso, qui s'est dépassé pour faire de moi un de ces fruits rares et utiles à la société.

A vous mes frères et soeurs Lubuta Beyou, Christelle, Ontharine, Djodjo, Beni Konga et Jeananie, pour votre amour ; 

III

REMERCIEMENTS

Au seuil de ce travail couronnant la fin de notre cycle de Génie Météorologie, Orientation Environnement, il est de notre devoir aussi bien moral que scientifique, d'exprimer notre reconnaissance envers tous ceux qui ont bien voulu nous aider pour sa réalisation, qu'ils trouvent ici l'expression de notre gratitude.

Nos remerciements s'adressent d'abord au corps académique et scientifique de notre Institution, à savoir l'Institut Supérieur de Techniques Appliquées, ISTA en sigle, qui se sont dévoués pour notre encadrement et formation, en nous dotant des connaissances rigides pour l'exercice de notre métier d'environnementaliste.

Nos remerciements vont singulièrement au Professeur Ordinaire Honoré MATEZO BAKUNDA, pour avoir accepté d'assurer la direction de ce travail en dépit de ses multiples occupation et tâches .Sa rigueur scientifique et ses pertinentes remarques et conseils nous ont orienté dans l'élaboration de ce travail.

Nous tenons également à remercier notre co-directeur, le Chef de Travaux Léonard IPOBA MENAKUNTIMA, sans lequel, la réalisation de ce travail ne serait qu'utopique.

Nos remerciements s'orientent également aux enseignants de la section météorologie en l'occurrence le Chef de Travaux CIZUNGU MUSOLE, MAKUBIKWA MASONGE, Michel DUKU EDJI - AYE, Patrice TSHITALA, Boniface LUMPUNGU; les Assistants, DJENGO ainsi que la Soeur Marie Madeleine AKONGA.

A vous mes neveux et nièces, couple MUNTUWANE LAC, Stéphanie Bekwa, Sylvain OKONGO, La joie TALANI, Nadine OKONGO, pour vos encouragements et amour que vous ne cessez de nous témoigner.

A vous, cadres et agents de la Direction Générale de l'ICCN, ainsi que du Domaine de Chasse de Bombo-Lumene, pour vos appuis, données et encadrements ;

A vous tous, amis, connaissances et membres de la famille, nous vous remercions pour vos encouragements et conseils.

Que le Dr Phd, Jo THOMPSON, Directeur Exécutif de Lukuru Foundation trouve ici l'expression de notre gratitude et reconnaissance pour tout son soutien.

Nous remercions également tous les membres de l'église locale « la Mission Arche » ainsi que le Révérend Docteur Dieudonné JEKAMIA, pour leur multiples conseils combien encourageants.

Nous tenons aussi à remercier nos amis et camarades étudiants en l'occurrence Alexis NZANZU, FALANKA MUKONUNA, Glody LEMBESA, Gracia Nimy, Gomer KAMBUNDI, Joseph MABILA, Didier WEMBONDO, Emmanuel BAKUMBANE, Joseph kongo, LEA Kafulu, Jonathan BISENGO, pour qui, nous garderons un souvenir inoubliable pour les beaux moments passés ensemble à l'Institut Supérieur de Techniques Appliquées.

Que tous ceux qui, de loin ou de près ont contribué à la réalisation matérielle de ce travail trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.

Don King LUBUTA MPIA

SIGLES ET ABREVIATIONS

AP  : Aire Protégée

ICCN  : Institut Congolais pour la Conservation de la nature

BM  : Banque Mondiale

GIZ : Coopération Internationale Allemande

DCRBL  : Domaine de Chasse et Réserve de Bombo Lumene

PP  : Poste de Patrouille

MECNT  : Ministère de l'Environnement, Conservation de la

Nature et Tourisme

RDC  : République Démocratique du Congo

DG  : Direction Générale

PN  : Parc National

LAB : Lutte Anti Braconnage

COCOCONGO : Coalition pour la Conservation au Congo

COCOSI  : Comité de Coordination de Site

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature

WWF  : Fond Mondial pour la Nature

PDR  : Plan Directeur de la Recherche

PNUE  : Programme de Nations Unies pour l'Environnement

OMD  : Objectif du Millénaire pour le Développement

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et

L'Agriculture

O. INTRODUCTION GENERALE

La République Démocratique du Congo ,située de part et d'autres de l'équateur et s'étageant au niveau moyen de la mer à l'ouest, constitue le coeur biologique de l'Afrique humide et abritant une magistrale ressource biocénotique variée, laquelle pullule en permanence la croute terrestre .Il s'avère important à l'ère contemporain où les pressions anthropiques pèsent de plus en plus et érodant quantitativement l'environnement, de promouvoir la promotion optimale des énergies nouvelles. Mais également faciliter la pullulation des couvertures forestières artificielles nécessaires à la régulation climatique. Cet antidote environnemental constitue l'une des solutions alternatives de lutte contre les facteurs perturbateurs lesquels érodent davantage la santé de l'environnement planétaire. Outre ce qui précède, ces pressions anthropiques convertissent des centaines d'étendues forestières en aires savanicoles et cela tout en jouant une fonction phare dans l'inhibition de la croissance des écosystèmes forestiers.

Le Domaine de Chasse et Réserve naturelle de Bombo Lumene contribue efficacement à l'équilibre climatique de la ville province de Kinshasa ; malheureusement, il connait des fortes pressions anthropiques, lesquelles influent négativement sur sa biodiversité.

O.1. ETAT DE LA QUESTION

Bon nombre d'auteurs ont parlé sur la gestion du Domaine et Réserve naturelle de Bombo-Lumene dans leurs études, travaux de recherches et cela d'une façon non exhaustive cadrant ainsi leurs pensées. Nous citons en passant LUCIE MULUMBA, qui dans son travail de mémoire intitulé « la problématique de la conservation de la biodiversité animale dans la Réserve naturelle de Bombo Lumene » avait pour principal attrait, l'évaluation sociale des incidences des facteurs perturbateurs sur l'intégrité du site. Elle souhaitait une augmentation d'effectifs en Eco-gardes, en vue de renforcer et consolider les opérations de lutte anti- braconnage.

MATHIEU KAYUMBA, dans son travail de Diplôme d'Etudes Approfondies portant sur « l'étude écologique et phytosociologique du Domaine de Chasse et Réserve naturelle de Bombo-Lumene » met un accent particulier sur l'inventaire floristique tout en définissant les différentes associations végétales, s'y trouvant dans cette aire protégée et participent fortement à la stabilité du climat local. Pour lui, les couvertures forestières du Domaine de Chasse et Réserve naturelle de Bombo Lumene occupe une place de choix de part la fonction qu'elle assure dans l'épuration de l'air atmosphérique.

A l'ère actuelle, la protection de la biodiversité repose impérativement dans l'instauration des aires protégées lesquelles méritent une attention soutenue de la population locale.

Ainsi, notre étude portant sur les impacts des activités anthropiques sur l'habitat biocénotique du Domaine de Chasse et Réserve naturelle de Bombo-Lumene, prône sur l'éveil de la conscience des parties prenantes, notamment l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, ICCN en sigle, ainsi que la population riveraine face à l'allure inquiétante de l'évolution de l'aire protégée. Mais également situer les incidences des activités humaines sur l'avenir du site ainsi que la santé de l'environnement naturel de cette aire protégée.

O.2. PROBLEMATIQUE

Le Domaine de Chasse et Réserve naturelle de Bombo-Lumene constitue l'une des aires protégées les plus vastes d'Afrique en général et, de la République Démocratique du Congo en particulier, évoluant sous l'égide de l'institut ayant en charge la gestion de la biodiversité et des aires protégées dans ses attributions, notamment l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature. Bien que localisée dans la partie du plateau des Batéké, cette aire protégée jadis regorgeait une importante ressource biocénotique, en l'occurrence floristique, faunique ainsi qu'une variété d'espèces halieutiques, lesquelles regorgent plusieurs écosystèmes aquatiques qu'abrite ce macro écosystème. Bombo-Lumene a été classée autrefois comme l'une des aires protégées les plus giboyeuses de la République Démocratique du Congo.

Cependant, suite à des fortes pressions anthropiques incessantes, en l'occurrence, les activités de carbonisation, du braconnage, de la vente des terres domaniales, qui influent et pèsent sur cette aire protégée, des vastes étendues forestières se convertissent en aire savanicole, conséquence de la carbonisation accrue des espèces floristiques, laquelle entraine la dégradation de cet écosystème forestier. Outre ce qui précède, cette perturbation éco-systémique fonctionnelle, se solde par le chambardement de la chaine alimentaire due à une migration importante des espèces fauniques vers des régions commodes du plateau pour des raisons Selon M. HASSA, toutes les forêts tant des régions tempérées, boréales ou tropicales, souffrent d'un grand nombre de problèmes, dont le plus grave est leur déclin en terme qualitatif. A présent, on dispose rarement d'informations appropriées pour expliquer l'ampleur relative à ce problème. Il y a lieu de savoir que, la population des pays en développement qui subissent le plus grand impact de ce problème et que chaque problème à une dimension environnementale globale ainsi qu'à une pertinence locale et nationale.

Notre problématique repose sur cette question principale à savoir quelles sont les activités humaines qui ont dégradés cet écosystème et leurs incidences ainsi que les mesures environnementales proposées pour une bonne gestion du domaine de chasse et réserve naturelle de BOMBO LUMENE ?

O.3. HYPOTHESE DU TRAVAIL

Afin de répondre à toutes ces préoccupations fondamentales, nous

formulerons certaines hypothèses lesquels peuvent constituer une source de réflexion pour la sauvegarde de l'écosphère en perdition. Dans le cadre de notre étude, nous pensons que la gestion durable de cette aire protégée repose ou exige :

- l'instauration d'un système de bio-monitoring intense, notamment la technologie spatiale indispensable pour la surveillance de ces trois cent cinquante milles hectares, ainsi que pour le renforcement de la conservation de la nature ;

- l'augmentation de l'effectif des éco-gardes et cela dans le but de consolider les opérations de luttes anti-braconnages ;

- La Promotion, la vulgarisation et l'organisation des séances des formations intenses en faveur de tous les acteurs impliqués dans la gestion de cette aire protégée en terme d'incidences positives de cet écosystème forestier aussi bien que sur l'environnement humaine que physique.

- L'implication de la population riveraine dans la gestion de ce Domaine de chasse en vue de les inciter dans la conservation communautaire ;

- La Proposition des solutions alternatives lesquelles entravent l'épanouissement des activités anthropiques locales qui dérèglent la quiétude tant forestière que climatique ;

Nous osons croire qu'avec l'apport de notre contribution à travers cette étude, les autorités de l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature auront de la matière pouvant leur permettre de manager durablement cette aire protégée.

O.4. OBJECTIFS

O.4.1. Objectif global

Cette étude se propose de poser un pronostic sur les effets des activités anthropiques sur l'écosystème de Bombo-Lumene et envisage certains antidotes stratégiques environnementaux lesquels participent à la gestion harmonieuse de la biodiversité de ce site.

O.4.2. Objectifs spécifiques

Ces objectifs consiste à :

- identifier les activités exercées par la population riveraine sur l'aire protégée ;

- évaluer les incidences des activités anthropiques sur le domaine de chasse et réserve naturelle de BOMBO LUMENE ;

- en fin, proposer des mesures environnementales destinées à endiguer les facteurs causant la dégradation de ce site ;

O.5. INTERET ET CHOIX DU SUJET

Le choix de cette étude se justifie de par l'allure inquiétante que prend l'évolution de l'aire conservatrice et l'amplification d'intensité des pressions anthropiques, lesquelles infligent des forte incidences sur ce Domaine protégé et risquent de faire disparaitre cette aire protégée de la carte géographique des sites protégés.

Outre ce qui précède, l'intérêt de cette étude repose sur trois approches magistrales, en l'occurrence :

- Scientifique :Cet approche repose aussi bien sur le plan quantification des pressions lesquelles handicapent l'évolution judicieuse de l'aire protégée ainsi que l'évaluation des impacts qu'entrainent ses pressions ou activités sur la biocénose ainsi qu'à sur l'avenir de cet écosystème forestier.

- Economique : Faciliter la gestion participative de l'aire protégée et cela, tout en luttant contre toutes ces pressions anthropiques qui érodent la santé environnementale de cet écosystème forestier dans le but de faciliter aussi bien la régénération biocénotique, pour enfin, promouvoir la hausse des recettes du Domaine de Chasse et Réserve de Bombo-Lumene par l'écotourisme.

En outre, il faudra renforcer les opérations de lutte anti braconnage

ainsi que la conservation de la biodiversité.

- Didactique, Promouvoir le renforcement en équipement d'ordonnancement, dans le but de faciliter, non pas seulement la conservation de la nature par des patrouilles réguliers, mais également le bio-monitoring afin de jauger la dynamique d'évolution de l'aire protégée de Bombo-Lumene. Préconiser des solutions adéquates pour une sauvegarde efficace de l'étendue de l'aire conservatrice.

0.6. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES

Nous avons utilisé dans notre étude, les méthodes et techniques ci - après :

O.6.1. Méthodes

a) La Méthode historique

Cette méthode nous a permis de situer tout d'abord avec précision, le site de Bombo Lumene dans le temps et cela depuis son origine, afin de circonscrire le contexte de sa création par le législateur et de mieux analyser l'objectif lui assigné.

Elle nous a permis également de mieux retracer tous les maux relatifs à sa conservation et protection durable depuis son origine, afin de tenter de proposer certains antidotes nécessaires pour pallier à ces pressions lesquelles érodent la quiétude de l'aire protégée.

b) La méthode structuro-fonctionnelle

Nous avons utilisé cette méthode, afin de connaitre les statuts et organes qui concernent le site et de savoir comment fonctionnent ses structures pour un bon management efficace et efficiente.

c) La méthode documentaire

Cette méthode nous a été aussi bien cruciale qu'indispensable du fait qu'elle nous a permis de consulter beaucoup d'ouvrages tels que les Mémoires, les Revues, les Travaux de fin d'études ainsi que d'autres Ouvrages ayant trait directement ou indirectement à notre sujet d'étude.

O.6.2. Techniques

En dehors des méthodes utilisées, un travail scientifique se concrétise aussi par l'utilisation de certaines techniques. Pour notre étude, nous avons recouru aux techniques suivantes :

a) L'Interview

Cette technique nous a permis de recueillir, par le dialogue et l'entretien libre, certaines données et témoignages inexistants dans les documents écrits. Grâce à elle, nous avons récolté des données utiles, indispensables et nécessaires au travers le personnel de terrain de notre site d'étude ainsi qu'à l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature.

b) Technique d'observation

Cette technique nous a aidé à orienter notre étude en rapport avec les réalités observées et vécues par nous-mêmes car ayant effectué un stage de plusieurs semaines sur terrain.

c) La photographie

Cette technique nous était utile dans l'illustration des différents aspects physiques et impacts réels constatés dans l'aire protégée.

O.7. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DE L'ETUDE

Tout travail scientifique est limité dans le temps et dans l'espace. Concernant notre secteur, nous avons opté de mener nos démarches sur le Domaine de Chasse et Réserve de Bombo Lumene, site situé à plus de 130 kilomètres de la ville province de Kinshasa.

Sur le plan temporel, vu l'importance, le danger permanent sur la destruction des écosystèmes, la pérennité de l'objet ainsi que ses conséquences, nous avons jugé d'étendre notre étude depuis la création de l'aire protégée jusqu'à nos jours, afin de nous imprégner de la réalité du terrain à partir de la documentation nous fournit et des témoignages recueillis sur terrain à travers nos enquêtes. Par ailleurs, en vue d'analyser les phénomènes pourtant présents, additifs et préoccupants, et d'apporter notre modeste contribution en proposant certaines remèdes pour leurs éradications, nous avons jugé utile de limiter notre étude dans le temps et dans l'espace comme évoqué ci-dessus.

O.8. DIFFICULTES RENCONTREES

Comme dans tout travail de recherche, la présente étude est le fruit d'un sacrifice. En effet, nous avons été aussi buté à des contraintes, telles que :

- L'inaccessibilité de certaines régions suite à des conflits opposants le personnel du Domaine de chasse et Réserve de Bombo-Lumene en l'occurrence les éco-gardes avec la population locale ;

- La carence des moyens aussi bien financiers que matériels pouvant nous faciliter des fréquentes navettes entre le site d'étude et la ville de Kinshasa distant de 135 kilomètres.

- L'insuffisance des outils documentaires et ouvrages lesquels abordent adéquatement la question et ayant trait à l'incidence des activités anthropiques sur l'habitat biocénotique.

O.9. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l'introduction et la conclusion générale, cette étude est subdivisée en quatre chapitres :

Le premier Chapitre est une approche théorique focalisée sur la présentation de notre Site d'étude à savoir, sa définition, son historique, sa mission et son organisation structurale d'une part, sa situation géographique topographique et géologique, climatique, pédologique, hydrographique, faunique et floristique, sa végétation ainsi que sa population d'autre part.

Le deuxième chapitre, subdivisé en deux sections, traite sur les activités qu'exerce la population riveraine sur le Site où nous avons cité les pressions anthropiques à la première section tandis que la deuxième traite sur les causes de ces activités anthropiques.

Le troisième chapitre porte sur les impacts des activités anthropiques sur le Domaine tout en passant par l'identification des impacts environnementaux de l'habitat biocénotique, les ressources fauniques, floristiques, pédosphériques et hydro sphériques tout en épinglant les éléments environnementaux qui sont touchés par ces activités anthropiques.

CHAPITRE PREMIER : PRESENTATION DU DOMAINE DE CHASSE

ET RESERVE DE BOMBO-LUMENE

Ce chapitre décrit notre site d'étude, qu'est le Domaine et Réserve de Bombo-Lumene .Il parle des aspects biophysiques ainsi que des aspects humains qui le caractérisent. Le site est parmi les plus spoliés de la planète.

I.1. Historique, Mission et Organisation structurale

I.1.1. Définition, Historique et Mission

Le Domaine de Chasse de Bombo-Lumene est un sanctuaire naturel voué à la conservation de la biodiversité  ainsi qu'à la chasse réglementée de la faune par l'Administrateur national de la chasse. Cette aire protégée comprend deux grandes parties à savoir, le Domaine de Chasse qui fut créée par l'Arrêté n° 0021 du 10 Avril 1958 du Département de l'Agriculture et l'idée première était de créer un Parc touristique dans l'hinter land de la Ville de Kinshasa .Ainsi, la partie Reserve fut concrétisée par la signature de l'arrêté n°021 du 16 Avril 1976.

Depuis sa création, le Domaine fut géré par la Direction des Eaux et Forêts du Département d'Agriculture. C'est en 1978, par l'Arrêté Ministériel n° 036 du 16 Juillet 1978 que sa gestion fut confiée à l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, I.C.C.N. en sigle.

L'objectif fut la protection de la biodiversité tant animale que végétale, la conservation du biotope et la recherche scientifique.

La mission du DCRBL peut se résumer en trois axes, à savoir :

· assurer la préservation de la biodiversité tant animale que végétale ;

· surveiller l'étendue de l'aire protégée (350.000ha) ;

· favoriser la recherche scientifique ainsi que l'écotourisme dans le respect de principes fondamentaux et écologiques des vies des êtres vivants.

Outre le Domaine de Chasse et Reserve de Bombo-Lumene, la République Démocratique du Congo recèle une cinquantaine d'autres Domaines de Chasse et Réserve repris dans le tableau ci-après :

Tableau 1 : Principaux Domaines et Réserves en RDC

Dénomination

Secteurs/Stations

Création

Superficie

Localisation

Bili Uere

Digba

1974

6.000.000ha

Prov. Orientale

Mondo Missa

Gangala na Bodio

1974

1.000.000ha

Prov. Orientale

Azande

Gangala na Bodio

1974

1.000.000ha

Prov. Orientale

Gangala na Bodio

Gangala na Bodio

1974

1.000.000ha

Prov. Orientale

Maika Penge

Penge

1951

250.000.ha

Prov. Orientale

Rubi Télé

Rubi Télé

1930

100.000 ha

Prov. Orientale

Swa- Kibula

Ngundu Mayala

1952

140.000 ha

Bandundu

Mangai

Mangai

1952

360.000 ha

Bandundu

Bombo Lumene

Bombo Lumene

1968

350.000 ha

Kinshasa

Rutshuru

Rutshuru

1974

100.000 ha

Nord-Kivu

Luama-Kivu

Kimano

1935

340.000 ha

Maniema

Bushimaie

Shetshi

1958

60.000. ha

Kasaï Occidentale

Luama Katanga

Luama Katanga

1954

50.000. Km2

Katanga

Basse Kando

Basse Kando

1957

175.000 Km2

Katanga

Lomako

Lomako

2006

3.625 Km2

Bandundu

Tshangalele

Tshangalele

1955

395,25 Km2

Katanga

Tswapa Lomami -Lualaba

Tswapa- Lomami -Lualaba

En création

20.000 Km2

Prov. Orientale

Lac Tumba

Ledima

2006

7.500 Km2

Bandundu /Equateur

Parc Présidentiel de la N'sele

N'sele

1969

3.550 ha

Kinshasa

Massif d'Itombwe

Massif d'Itombwe

2006

700.000 ha

Sud Kivu

Parc Marin des Mangroves

Muanda

1992

76.000 ha

Bas Congo

Source : Rapport annuel IZCN, 1988, p.10

Ce tableau reprend les principaux Domaines et Réserves Naturelles que regorge la République Démocratique du Congo.

I.1.2. Organisation structurale

Classé parmi les aires protégées les moins peuplées en effectif

de l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, le Domaine de

Chasse et Réserve de Bombo-Lumene regorge vingt quatre agents,

réparties en deux catégories appelées « cadres », à savoir : Technique et de Surveillance ainsi qu'Administratif et Scientifique:

*Le cadre technique et de surveillance :

Il est composé des Conservateurs et des éco-gardes, dont la mission principal est la sauvegarde, la protection et la conservation de la biodiversité de la Réserve. Ils sont dotés d'armes à feu et font des patrouilles au sein de la Réserve conformément à l'Article 4 du Décret n°10/15 du 10 Avril 2010 fixant les statuts d'un établissement public dénommé « I.C.C.N. ».

Les Conservateurs et éco-gardes sont revêtus d'uniformes avec insignes distinctifs et grades déterminés par le statut du personnel. Ils sont pourvus d'armes à feu conformément à l'Article 10 de l'Ordonnance-Loi n°85-035 du 03 Septembre 1985 portant régime des armes et munitions.

Considéré comme étant le plus inondé du Domaine en raison de son effectif (19) et dont le rôle est d'assurer la surveillance de l'étendue de cette aire protégée tout en sauvegardant la vie aussi bien animale que végétale, des convoitises des prédateurs tels que les braconniers ainsi que les populations riveraines, ce cadre comprend :

- un Conservateur en Chef, Régisseur et Chef de site :

Il est chargé de la coordination de toutes les activités se déroulant dans l'aire protégée et rend compte à la Direction Générale (Directeur-Chef du Département Technique et Scientifique) de tous les problèmes managériaux ;

- un Conservateur Assistant :

Il assiste le chef de site dans ses fonctions tout en assumant son intérim en cas d'absence ou d'indisponibilité ;

- l'Officier Principal de Garde :

Il gère le personnel technique et, est chargé des activités touristiques (accueil, logement, visite....) ainsi que des activités sociales ;

- l'Opérateur-radio :

Il est placé sous les ordres du Chef de Site et, est chargé de la transmission et de la réception des messages à partir de la radio phonique ;

- l'officier de Garde et Sous-officier :

L'officier de Garde et Sous-officier sont chargés de tenir la discipline au camp des Eco-gardes, tout en dirigeant les opérations paramilitaires.

- le Brigadier en Chef et Sous-brigadier :

Le brigadier en chef et le sous-brigadier sont chargés du maintien de la paix ainsi que l'ordre au niveau du camp.

- les Eco-gardes

Ceux-ci sont chargés d'assurer les opérations des patrouilles d'anti- braconnage et de la prospection touristique sous l'égide du Chef de site ou du Sous-officier de garde.

*Le cadre administratif et scientifique :

Ce cadre est composé essentiellement des agents de l'administration et des Chercheurs, où l'on rencontre le Secrétaire comptable qui s'occupe de la tenue du secrétariat et de la caisse de la Station, c'est-à-dire, la perception des recettes et les sorties de fonds, du social, de la conservation communautaire, du tourisme......

Le cadre scientifique, est un cadre phare pour dire cardinal, dans l'étude de l'évolution de la biocénose. Composé ainsi par un personnel appelé chercheur, lequel est chargé de la conservation communautaire et de la bio-monitoring au niveau du Domaine.

Commandant Eco-gardes

Chargé Tourisme

Chargé Recherche Scientifique

Chef de Site Adjoint

Gardes Patrouilleurs

Chefs des PP/Position

Inspecteur Eco-gardes

Percepteur

Caissier

Comptable

Chargé COCO

Chargé Social et PSE

Chef de Site

Chargé d'Administration

ORGANIGRAMME DU SITE DE BOMBO-LUMENE

I.2. Les aspects physiques

I.2. 1. Situation géographique

Le Domaine et Réserve de Bombo-Lumene est compris entre les coordonnées 4°20'et 5°80' latitude Sud et 15°50'et 16°20' longitude Est, avec une altitude moyenne de 600m. La distance par rapport au centre ville de Kinshasa est de 120 Kilomètres sur le plateau des Batéké dans la Ville Province de Kinshasa. On y accède par la Nationale n°2 ou la Route Kinshasa-Bandundu. L'entrée au Domaine se fait à mi-chemin entre les Villages Dumi et Mbankana. Le Domaine est situé à l'extrême-Nord de la Commune de Maluku, Ville de Kinshasa et occupe une superficie d'environ 350.000 hectares.

Ainsi, l'Arrêté Ministériel n° 07 du 10 Février 1968 portant création du Domaine fixe ses limites d'après les Coordonnées suivantes :

- au Nord : la Route Kinshasa-Kenge, à partir de l'endroit où elle est traversée par la Rivière Bombo jusqu'à celui où elle est de nouveau traversée par la Rivière Lufimi ;

- à l'Est : de la Rivière Lufimi jusqu'à l'endroit où elle traverse la Route Kinshasa-Kenge en amont jusqu'à son affluent avec la Rivière Idiondo, limite Sud du Territoire de Kasangulu ;

- à l'Ouest : la Rivière Bombo, de la Route Kinshasa-Kenge jusqu'à son confluent avec la Rivière Muti-Mutiene et Mpili jusqu'à sa source méri-dionale ;

- au Sud : la limite sud du Territoire de Kasangulu .

Carte Descriptive de la ville de KINSHASA

Carte du domaine de chasse de BOMBO LUMENE

I.2.2. Topographie et Géologie

Le Domaine de Bombo-Lumene se situe dans la partie plateau des Batéké avec une altitude équivalente en moyenne à 637 m, dont ses formations géologiques du type Kalaharien ont été soumises aux différents dépôts entre autres illuvions, colluvions, éluvions dans le bas fond des vallées. Ainsi, la succession collinaire a contribué à la formation de la chaîne du sol, appelée « catena des sols », sols des sommets collinaires des pentes et des vallées où l'on y retrouve les sols des pentes ou complexe colluvial ainsi que ceux de fonds ou complexes illuviaux.

I.2.3. Situation climatique

Le Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene étant situé dans la Ville de Kinshasa , il appartient de ce fait, au climat tropical chaud et humide AW4 selon la classification de KÖPPEN  avec 8 mois de saison de pluies de mi-Septembre à mi-Mai et 4 mois de saison sèche, de mi-Mai à mi-Septembre.

La température et les précipitations lui sont donc particulières.

I.2.3.1. Température

La température moyenne oscille autour de 25 et 26°C et peut descendre à 22 voire 19°C .La température du mois le plus froid est supérieure à 18°C alors que, la température nocturne du mois le plus chaud se situe généralement autour de 23°C (voit Tableau 3)

La moyenne des températures les plus élevées a été observée au mois d'Octobre 2009 avec 30,2°C tandis que la moyenne des températures les plus basses a été enregistrée au mois de Juillet 2009 avec 22,8°.

Tableau 2. Données des Températures moyennes mensuelles de 2003 à

2011 à Mbankana .

Année

Mois

Janv.

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juill.

Aout

Sept.

Octob.

Novem.

Déce.

Moy./an

2003

25,1

25,9

25,5

26,0

25,5

23,9

23,5

23,9

25 ,0

24,5

24,7

25,0

24,9

2004

25,1

25,7

25,8

25,8

25,7

24,0

23,8

24,0

24,8

24,9

25,2

25,0

25,0

2005

24,9

24,1

24,0

24,8

26,1

24,6

22,7

23,9

24,7

25,1

25,1

24,9

24,6

2006

25,1

23,4

25,1

24,2

24,7

23,5

23,2

24,2

24,8

24,3

24,7

25,5

24,4

2007

24,2

25,0

25,0

25,2

24,9

24,4

23,3

22,6

21,9

22,5

24,0

22,6

23,8

2008

23,1

22,9

23,4

24,8

24,6

23,9

24,0

24,9

25,9

26,1

27,2

26,6

24,8

2009

24,6

25,3

25,5

26,7

25,7

23,6

22,8

22,9

24,6

30,2

24,9

24,7

25,1

2010

24,9

26,1

25,9

26,6

26,1

24,6

24,0

24,0

25,1

25,8

25,3

25,6

25,3

2011

25,0

25,3

25,8

26,0

26,2

24,2

22,9

23,3

24,8

24,8

24,5

24,5

24,8

TOTAL

222,0

223,7

226,0

230,1

229,5

216,7

210,2

213,7

221,6

228,2

225,6

224,4

222,6

Moy.Mens

24,7

24,9

25,1

25,6

25,5

24,1

23,4

23,7

24,6

25,4

25,1

24,9

24,7

Source : Station Agro-Météorologique de Mbankana, 2014

Il se dégage du Tableau 1, que la température la plus basse a été enregistrée au mois de Septembre 2OO7 avec 21,9°C tandis, que celle la plus élevée a été observée au mois d'Octobre 2009 avec 30,2°C. La moyenne la plus élevée a été enregistrée en 2010 avec 25,3°C et la moyenne la plus basse a été enregistrée en 2007 avec 23,8°C. Ces chiffres nous permettent d'affirmer que le Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene jouit d'un climat favorable pour l'évolution de ces ressources biologiques, autrement dit, les espèces végétales et animales y trouvent de bonnes conditions d'existence.

I.2.3.2. Pluviométrie

Le calendrier de la pluviométrie est bimodal car la première s'étend de Septembre à Décembre avec une inflexion de pluviosité entre le mois de Décembre et de Mai, alors que la seconde s'étend de Mars à mi-mai, suivie d'une grande saison sèche entre Juin et Septembre.

La pluviométrie moyenne annuelle a été de 1.577 mm. (PNUD, 1998).

Tableau 3. Le relevé pluviométrique (2003 à 2011) à Mbankana

Année

/Mois

Janv.

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil.

Aou

Sept.

Octob

Nove.

Déce.

M/an

2003

171.5

146.1

206.0

346.8

150.3

56.0

0.5

13.5

988.0

271.8

349.3

305.5

176.3

2004

190.0

163.8

176.4

97.0

135.7

9.4

5.2

0.1

44.5

128.8

220.7

199.3

114.2

2005

15.6

169.8

109.5

141.0

24.5

11.8

28.8

6.0

6.3

431.5

304.5

266.6

126.3

2006

206.0

93.6

226.3

152.3

65.7

0.8

7.1

6.3

182.6

72.4

275.1

231.5

126.6

2007

170.6

139.0

175.0

268.1

76.5

24.7

293.1

11.5

150.5

303.7

286.5

272.0

180.9

2008

78.0

85.0

180.0

79.5

45.7

4.0

-

17.7

70.3

235.5

262.5

205.5

-

2009

264.9

164.2

105.6

203.1

165.6

31.7

-

-

26.1

44.5

125.1

144.0

-

2010

232.4

82.5

194.8

268.2

80.6

8.7

-

-

45.4

84.1

170.5

193.7

-

2011

371.4

175.8

147.1

153.6

174.8

12.2

-

-

81.3

165.4

298.4

134.4

-

TOTAL

1,700.4

1,219.8

1,520.7

1,709.6

919.4

159.3

-

-

1,595.0

1,737.7

2,292.6

1,952.5

936.0

Moy.Men

188.9

135.5

169.0

190.0

102.2

17.7

-

-

177.2

193.1

254.7

216.9

140.07

Source : Station Agro-Météorologique de Mbankana, 2014

Le Tableau n° 3 nous renseigne qu'il a plu abondamment au mois de Novembre pour la période étudiée avec une moyenne mensuelle de 254,7 mm.

Il y a lieu de noter que, la hauteur des précipitations la plus élevée a été enregistrée en Octobre 2005 avec 431,50 mm d'eau. Les pluviométries basses ont été observées pendant les mois de Juin, Juillet et Août ; ce qui caractérise la saison sèche.

La pluviosité moyenne annuelle varie entre 1.302 et 1.858mm et la température moyenne annuelle a oscillée autour de 24,6°C avec un minimum de 22,3°C (Mettelstat ; 2010).

I.2.3.4. L'Humidité

L'humidité au Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene est semblable à celle observée au village MBANKANA. Les études faites ont montrées que cette humidité est favorable à l'épanouissement judicieux des ressources biocénotiques. Le tableau ci-dessous en démontre la périodicité.

Tableau 4. Données d' humidité moyenne mensuelle 2004-2011

Année/

Mois

Janv.

Févri.

Mars

Avril

Mai

Juin

Juill.

Aout

Sept.

Octob

Nove.

Déce

Moy./an

2004

97

97

97

97

97

93

90

91

95

97

96.6

97

95

2005

98

97

100

 

97

95

95

86

89

96

96

127

98

2006

97

96

94

96

96

94

98

91

90

96

95

95

95

2007

95

94

94

94

96

95

83

89

94

95

92

94

93

2008

70.8

85.0

180.0

79.5

45.7

4.0

-

17.7

70.3

235.5

262.5

205.5

105.3

2009

84

83

87

85

86

88

83

79

81

85

87

92

85

2010

91

90

85

85

81

83

81

80

80

83

85

85

84

2011

88

87

81

83

84

84

83

78

79

84

87

89

84

TOTAL

650

644

638

540

637

632

696

678

608

723

725.6

770

662

Moy.Mens

81.25

80.5

79.75

67.5

79.63

79

87

84.75

76

90.38

90.7

96.25

82.725

Source : Mettelstat Mbankana, 2011

L'humidité relative annuelle moyenne de l'aire atteint ou se situe dans le 82 à 83 %, laquelle facilite l'évolution judicieuse des couvertures forestières qui parsèment la surface conservatrice du Domaine de Chasse et Reserve de Bombo-Lumene.

I.2.4. Situation pédologique

Le sol du plateau des Batéké est principalement sablonneux, de couleur ocre et issu du sable de type Kalahari (VERMEULEN et LANATA, 2006).Le sol du Domaine et Réserve de Bombo Lumene est acidiphile. Selon la classification du sol du Congo, il s'agit des sols à profil de type AC constitués par des sables fins avec une teneur en argile généralement inférieure à 20 %. De plus, ces sols sont mélangés de part et d'autre et sont à tendance kaolinitique et ferralitique.

I.2.5. Végétation

Dans le Domaine et Réserve de Bombo-Lumene, en dehors d'autres types de formations végétales rares, telles que celles forestières, à caractère savanicole et steppique, on y rencontre deux types de végétation phare, à savoir : les forêts galeries et les formations herbeuses.

a)Les forêts de galeries :

Ces forêts de galeries sont très discontinues et s'étendent sur quelques dizaines de mètres de largeur. Elles sont constituées des arbustes, telles que le naprounea membranacea, ulpa heudeloti,l 'Harungana madagascarien... qui sont mêlés à certains arbres et longent les rivières Bombo et Lumene ainsi que leurs affluents.

Photo 1 : La forêt des galeries au plateau des Batéké à Bombo

b) les formations herbeuses :

Les forêts du type guinéo-congolais sont dominées par des nombreuses espèces de graminées. Elles constituent la formation herbeuse la plus répandue du Domaine et s'étend jusqu'aux sommets des collines environnantes, tandis que la végétation rupicole se retrouve dans les zones marécageuses.

Parmi les rares espèces de graminées, figurent l'Hyparrhenia, laudetia simplex et l'Anisophyllia quangensis diplandros etc...

Il y a lieu de signaler aussi qu'il se développe près des cours d'eau d'autres espèces hydrophiles comme le Pandamus et le Cardellobum ainsi que les grandes herbes, telles que le Chrotosperum, le Spet ainsi que le Ptemsurvolés.

I.2.6. Hydrographie

Le Domaine et Réserve de Bombo-Lumene tire son nom de deux

rivières majeurs qui le baignent en l'occurrence Bombo et Lumene lesquelles participent considérablement non pas seulement à l'harmonisation de l'équilibre climatique du plateau des Batéké, mais également à l'épanouissement judicieux des organismes vivants qui parsèment en permanence cette aire giboyeuse.

Le Domaine et Réserve de Bombo Lumene possède ainsi, plusieurs potentialités aquatiques (poissons, pierres, escargots etc.), environnées de part et d'autres par une forêt de galerie qui offre à ces deux écosystèmes aquatiques une impressionnante beauté. Il est parcouru respectivement par les rivières LUFIMI et MUTI MUTIENE.

Photo 2 : Le confluent des Rivières Bombo et Lumene

Considérées comme étant des rivières-mères de la grande rivière Mai-ndombe qui est caractérisée par des profondeurs exagérées et un fond garnie de grosses pierres, notons ici que la rivière Bombo prend sa source dans le territoire de KIMVULA dans la province de Bas-Congo. Dans le cadre de la faune Ichtyologique, on y trouve les espèces repris dans le tableau ci-après :

Tableau 5 : Faune Ichtyologique de Bombo-Lumene

Nom scientifique

Nom vernaculaire

Clarias sp

Ngolo

Marmyrus macrodon

Mbongo

Hepsetus odae

Mbenga

Sphyraena cogrammus sp

Mpaka

Phenacogrammus sp

Mungusu

Tilapia sp

Mabundu

Compylomormyrus sp

Linyongu liboso

Babuo fouireaui

Eyala

Ce tableau détermine les noms des poissons les plus connus et rencontrés en 2011, lesquels émaillent l'écosystème aquatique du Domaine et Réserve de Bombo-Lumene.

Concernant la faune reptilienne observée et rencontrée dans cet écosystème forestier, qui émaille ce Domaine et Réserve Naturelle, elle se compose notamment de varanus niloticus, bites anetos ainsi que des tortues marine.

I.2.7. Faune

En matière de faune, le Domaine et Réserve de Bombo-Lumene possède une faune variée qui est propre aux savanes, telles que les Buffles, les hippopotames, les cobbes Défassa, les Guibs harnachés, les Sitatungas, les Céphalophes de Grim......

On y rencontre aussi une avifaune très alléchante composée des Outardes, Francolins communs, Pintades communes, Touracos géants, milans noirs dont le tableau synoptique des principaux mammifères ci-dessous y donne de plus amples détails :

Tableau 6 : Les Principaux mammifères

Nom français

Nom scientifique

Nom vernaculaire

Potamochères à pinceau

Potamochoerus parcus

Ngulu

Hippotame

Hipopotamus amphobuis

Ngubu

Céphalophe à dos jaune

Cephalophus sylviculter

Mukundi

Guib harnaché

Tragélaphus scriptus

Nkoy

Sitatunga

Tragélaphus spokei

Mbuli

Buffles de savane

Syncerus caffer

Mpakasa

Rat de Gambie

Cricetomys eminie

Nkumi

Ecureuil fouisseur pale

Xerus rutruis

Nsini

Chacal à flancs rayés

Canis adustus

Mbulu

Aula code

Trionomys sp

Nsimbiliki

Genette tigrine

Genelta trigina

Limboue

Civette d'Afrique

Viverre civette

Libobi

Mangouste rayées

Mungos mungo

Nkana

Galogo du Sénégal

Galago senegalensis

Linfuru

Cercopithèque ascogne

Cercopithècus ascegnus

 

Céphalophe de frimm

Cephalophus grimmia

 

Céphalophe bleu

Cephalophus montilaticola

Mboloko

Ce tableau reprend les noms des espèces mammifères enregistrées en 2011 à Bombo

Source : Rapport Annuel Bombo-Lumene 2013

I.3. Les aspects humains

I.3.1. Population

La situation économique défavorable et une certaine insécurité de la Ville Province de Kinshasa ont drainé la catégorie des populations désoeuvrées et sans ressources financières dans ses quartiers périphériques aux conditions de vie précaire.

Doté d'une biodiversité considérable auréolant sa couverture forestière, le Domaine et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene, est entouré de nombreux villages majeurs riverains dont la survie des populations y dépende directement et, est intimement liée à son écosystème forestier.

Le Domaine et Réserve de Bombo-Lumene est habité essentiellement par le peuple Teke, répartie dans les villages suivants  : Balimo, Bu, Bakumi I et II ;Buantaba, Kie, Kikimi, Kingunu, Kinta, Kinta Kikintshui, Kiseki, Kisia, KimwaKa, Kivunda, Mbankana, Mbere,Mbiene, Mbui, Muti-Mutiene, Ngam, Ngabimi, Nsuni, Yosso et Yuo.

Le tableau statistique de la population riveraine du Domaine de Bombo-Lumene se présente comme suit : ù

Tableau 7 : Population des villages environnants le Site

QUARTIER Ou VILLAGE

LA POPULATION DES VILLAGES RIVERAINS

H

F

G

F

TOTAL

BU

5.186

5.425

6.207

6.195

23.013

YUO

4.947

5.247

5.316

5.035

20.545

YOSSO

4.233

4.398

4.508

4.744

17.883

KINGUNU

4.115

4.135

4.296

4.351

16.897

KIKIMI

4.710

4.627

5.201

4.854

1.9392

KINTA I et II

204

117

99

138

558

MUTI-MUTIENE

150

160

120

130

560

BUANTABA

97

70

69

109

345

NGAN

23

24

45

75

167

Source : Service Population (Commune de Maluku/Kinshasa 2014)

Ce tableau décrivant les statistiques de la population villageoise, non exhaustive selon notre source, quantifie la population riveraine qui ne cesse de perturber les différents stades de la stratégie de conservation et protection de l'écosystème du Domaine de Chasse de Bombo-Lumene.

En conclusion de ce premier chapitre, disons que notre étude s'est penchée tout d'abord, sur la présentation du Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene en présentant son historique, sa mission ainsi que son organisation structurale .Outre cela, nous avons été amené à décrire sa situation géographique, climatologique, topographique, géologique, pédologique et hydrographique.

Il y a lieu de souligner aussi que, la situation sur la faune et flore ont été évoquée tandis que celle sur sa population riveraine, source essentielle des pressions, a été décrite à travers les statistiques récoltées auprès des services officiels des populations de la Commune de Maluku ainsi que sur sa composition.

Il va sans dire que, le Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene regorge une biodiversité riche en espèce, tant animale que végétale.

Il regorge aussi bien dans ses environs, des potentialités humaines non négligeables qui, malheureusement, avec ses pressions, dégradent et détruisent cet écosystème.

CHAPITRE DEUXIEME : LES ACTIVITES EXERCEES PAR LA

POPULATION RIVERAINE

Dans ce deuxième chapitre, notre étude sera focalisée sur les activités permanentes qu'exercent aussi bien la population aborigène qu'autochtone et ayant une certaine incidence sur l'écosystème forestier du Domaine de Chasse et Réserve de Bombo Lumene.

De tout ce qui précède, il consistera à l'identification des pressions anthropiques qui handicapent l'évolution judicieuse de Bombo-Lumene et cela, dans le but de mieux situer les causalités de la dégradation de l'aire protégée afin d'émettre des propositions relatives aux mesures d'atténuation destinées à la sauvegarde de la biodiversité et au bio-monitoring du site.

Section 1 : Les activités anthropiques

II. 1.1. Historique des activités anthropiques

Depuis plus de cinq ans, le Domaine de Chasse et Réserve de Bombo-Lumene est buté à plusieurs types de pressions notamment, celle de la prolifération des fermes agricoles qui augmentent aussi bien dans la partie DWALE que dans le village où ces activités s'opèrent, des fermes engendrant des bruits qui perturbent la niche écologique des espèces savanicoles en l'occurrence, les antilopes, les phacochères etc. , dans la zone de MUTI MUTIENE. . C'est ainsi que, cette aire protégée est souvent victime du braconnage et d'autres abus tel que la carbonisation qui découle de ces pressions.

La prolifération des terres agricoles dans l'aire protégée de Bombo-Lumene ravage des étendues savanicoles que recèle l'aire protégée voir l'intersection du village MUTI MUTIENE et DWALE dont laquelle pression, expose le sol du Domaine aux facteurs climatiques. Cette activité constitue une pression importante qui gangrène la santé environnementale de ce Domaine de chasse, se soldant souvent au dérèglement des conditions d'existence des espèces fauniques et floristiques qui parsèment la superficie totale du site à savoir, trois cent cinquante mille hectares .

De tout ce qui précède, il s'avère crucial d'épingler que, ces pressions se constatent dans plus ou moins trente mille hectares de cette aire protégée et occupent près de 9 % de l'étendue de l'aire conservatrice. Il y a lieu de signaler aussi que ces pressions sont consommatrices des vastes étendues de terres à savoir, trente mille hectares, non pas seulement savanicoles mais également forestières, allant du village MUTI MUTIENE jusqu'à MBANKANA.

Afin de satisfaire ses besoins, la population riveraine pratique une agriculture sur brûlis ainsi qu'un élevage dans et en dehors de cette aire.

Ces activités anthropiques qui s'exercent dans cette aire protégée sont entre autre, l'agriculture sur brulis, travaux agropastoraux,le braconnage, la carbonisation, ventes des terres domaniales et l' occupation illicites des terres domaniales.

II.1.1.1. L'Agriculture sur brulis

L'agriculture est très importante pour le développement d'un pays, à l'exemple des pays riches et émergeants aujourd'hui, car elle est considérée comme priorité des priorités parce qu'elle est la mère des richesses. Cependant, elle exige des vastes étendues des terres cultivables, riches en protéines et requiert certaines conditions pour la pratiquer.

En ce qui concerne le Domaine de Chasse de Bombo-Lumene, la popula-tion environnante s'adonne à l'agriculture non durable, c'est-à- dire, celle qui consiste à brûler des grandes étendues aussi bien savanicoles que forestières au bénéfice des cultures vivrières en l'occurrence, la culture de manioc ainsi que des amarantes. Cette sorte d'agriculture se cristalli-se aussi bien au coeur de notre Site qui d'ailleurs fait l'objet de l'atténua-tion par des éco-gardes, qui élaguent des couvertures savanicole, près de leur camp, que dans certains villages environnants comme NGAN, MUTIENE, DWALE où la population s'adonne encore à cette activité.

Photo 3 :Pratique de feux de brousse

Cette philosophie agriculturale pratiquée par certains éco-gardes et des villageois de BUANTABA ,NGAN,MUTIENE etc. , entraine fortement des conséquences graves sur la productivité de l'écosystème de BOMBO LUMENE , en l'occurrence, la destruction de la microfaune édaphique à savoirs des décomposeurs destinés à fournir aux sols des éléments fertilisants et contribuer à la micro-structure de sol, la disparition des espèces végétales médicinales et endémiques comme les hymenocardia ulmoides, milettia laurentii, pycnatus angolensis ; bref, la destruction de l'habitat biocénotique .

Ainsi, il sied de signaler que, près de 45 % de l'étendue de cette aire protégée est occupée par une agriculture non durable. Cette agriculture non soutenable prédomine dans la partie du quartier MBANKANA à savoir, dans les villages, NGAN, BUANTABA etc . Cette activité progresse dans le village MUTI MUTIENE et occasionne d'énormes perturbations écologiques au niveau du Domaine de Chasse notamment, l'altération des réseaux trophiques qui pourrait entrainer un dérèglement dans le bio-fonctionnement de l'aire protégée ainsi que dans la péripétie du méso-climat du plateau des Batéké.

II.1.1.2. travaux agropastoraux

La prolifération des fermes dans l'aire protégée de Bombo-Lumene, fait partie des problèmes majeurs qui préoccupent l'autorité de cette aire protégée. Cette prolifération prédomine dans le quartier MBANKANA où certains privés à savoir, SAM BILANGA, s'adonnent non pas seulement à l'élevage des animaux mais également à l'agriculture. Cette activité constitue une pression permanente importante qui au fil du temps, détériore la biodiversité de ce Site.

Ainsi, près de 20 fermiers provenant de SAM BILANGA ou du Centre de Maintenance des Engins Agricoles avec plus de 500 travailleurs, utilisent des tracteurs destinés à labourer des grandes étendues de sols du Domaine appelées à la sauvegarde de la diversité biologique .ces tracteurs compactes le sol ce qui réduit son pouvoir tampon capable de résister à une modification brusques de ces derniers et occasionne parfois, l'altération de la qualité de l'eau de la nappe phréatique, la modification de la niche écologique des espèces savanicoles suite à cette nuisance sonore et enfin, la disparition des espèces fauniques savanicole à savoir les hippopotames, antilopes de suite de leur non adaptabilité dans les habitats de refuges.

De tout ce qui précède, les superficies savanicoles du Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene souffre des grandes dégradations édaphiques ainsi que biocénotiques qui pèsent régulièrement sur son avenir, provoqué par la pullulation des fermes, en l'occurrence celle dénommée SAM BILANGA, d'une Société(SARL) Coréenne, ainsi que d'autres concessions savanicoles de certains particuliers tant autochtones que provenant de la Ville-province de Kinshasa.

Ces concessions savanicoles ainsi que ces fermes installées dans le Domaine de Bombo-Lumene à savoir, dans les quartiers MUTIENE et MBANKANA, utilisent parfois des engins à forte détonation, qui constituent une source de nuisance importante influant négativement sur la reproduction ainsi que sur l'alimentation des espèces fauniques avec une pollution très sensible sur les espèces telles que les antilopes, les hippopotames. Ces pressions qui émanent des fermes engendrent des bruits qui poussent les animaux à migrer vers les villages lointains à savoir, YUO et YOSSO ainsi que dans la partie du Domaine de chasse de KASANGULU, ce qui altère la reproduction éco-systémique et ramène cette aire protégée à la phase de rhexistasie.

II.1.2. Le Braconnage

Le braconnage constitue une pression cruciale qui convertisse le Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene en aire appauvrie en faune. Cette activité de chasse illicite se cristallise considérablement dans le quartier MBANKANA où les braconniers s'organisent individuellement et utilisent des armes à feu ainsi que des pièges généralement non durables qui leur permet de capturer même des animaux à l'âge mineur pour abattre les espèces fauniques.

Le problème le plus sérieux qui affecte les ressources en faune sauvage du Congo est surtout la chasse illégale souvent, pour des fins commerciales autrement dit, le braconnage. Le phénomène est géographiquement si étendue et si profondément ancré dans la culture que l'on ne peut guère être optimiste quant à son contrôle dans un futur proche.

Ainsi, le Domaine de Chasse et la Réserve naturelle de BOMBO -LUMENE, qui possédait jadis un potentiel faunique important à travers lequel, l'observation de certaines espèces, telles que le lion, le léopard, l'éléphant, déclara en 2013 l'éco-garde BAYO du Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene, était aisée. Malheureusement, suite aux pressions anthropiques intenses auxquelles elle a été soumise, la diversité biologique s'est amenuisée et causant ainsi leur rareté.

Le braconnage perpétré dans cette aire protégée se situe à près de 30 % de l'étendue du Domaine, se cristallise sur la chasse des espèces, telles que les céphalophes à dos jaune, les guib harnachés, la sitatunga, le céphalophe bleu, le clarias, le marmyrus ainsi que le macrodon et peut être classé en trois catégories fondamentales à savoir, celui ayant différentes formes de motivations, visant des cibles spécifiques et des mesures de contrôle distinctes. Il s'agit notamment de :

II.1.2.1. La chasse de subsistance

La chasse de subsistance est une forme de chasse perpétrée par la population autochtone de l'aire protégée. Cette chasse se cristallise plus dans la partie MUTIENE tout en s'orientant sur les espèces sauvages notamment, les antilopes, les phacochères etc. L'utilisation des gibiers comme source de protéine de base est une tradition bien établie parmi de nombreux groupes culturels au Congo.

Il sied de noter que, cette sorte de chasse, vise surtout une survivance de la population, victime de la carence de besoins de première nécessité et cela pouvant atteindre plus de 25% de l'étendue de l'aire.

Cette chasse de subsistance est perpétrée par la population locale de BOMBO LUMENE ainsi que par les autorités coutumières pour leur alimentation.

Pour cette forme d'activité cynégétique, la population locale s'organise individuellement dans les villages et emploie souvent des outils rudimentaires pour la capture de la faune sauvage à partir des pièges durables dans le but de capturer les gibiers ainsi faciliter leur pullulation.

Ainsi, pour cette forme de chasse de subsistance, pratiquée plus dans le quartier MUTI MUTIENE depuis plus de trente ans, la population utilise des outils purement rudimentaires tels que les pièges, les colliers...et semblables à la période biocénotique, c'est-à-dire que, le matériel utilisé ne présente pas d'incidences substantielles sur la faune et facilite la pullulation des espèces animales.

II.1.2.2. La chasse pour le commerce de la viande

La chasse commerciale est une catégorie de chasses

lucratives, qui prédomine plus dans le quartier MBANKANA à proximité

du Bureau de quartier où les individus descendent au marché pour s'adonner au commerce de la viande. Cette chasse perpétrée dans le quartier MBANKANA est la cause majeure de la disparition de la faune sauvage de cette aire protégée dans le sens qu'une importante partie de cette viande est vendue dans les grandes villes comme Kinshasa, Kikwit.. et que les chasseurs et commerçants bien organisés, jouissent parfois du soutien et de la protection des autorités tant politiques, administratives que coutumières en l'occurrence, le chef coutumier MUTIENE. Ce genre de chasse est pratiqué souvent par des hommes organisés et parfois pourvus d'armes de guerre dont le but est de revendre le produit du butin.

La chasse pour le commerce de la viande pratiquée dans le Domaine de Chasse de Bombo-Lumene est une de formes de chasses non durable qui consiste à la capture régulière de la faune sauvage et cela au moyen des outils perfectionnés, notamment des armes à feu, qui réduit sensiblement la quantité de la faune sauvage se trouvant dans cette aire protégée.

Il y a lieu de noter aussi que, le produit ou butin de ce braconnage est vendu essentiellement dans différents marchés de la Ville de Kinshasa.

Photo 4 :L'abattage illicite de la faune à Bombo

II.1.2.3. La chasse spécialisée

Cette manière de chasser est orientée vers les espèces des buffles des savanes ainsi que les hippopotames du Domaine de chasse Bombo-Lumene surtout dans la partie MBANKANA où les troupeaux des hippopotames migrent. Il s'agit pour ce genre de chasse, la recherche de produits rares de l'abattage des animaux sauvages en vue de la recherche, la vente ou la fabrication des bijoux ainsi que d'autres produits et objets rares. Pour ce type de chasse, les braconniers qui entrent dans le quartier MBANKANA utilisent des armes à feu dans le but d'abattre les espèces fauniques détenteurs des trophées que recèle le Domaine de Chasse, telles que les buffles de savane, l'hippopotame, la guib harnaché, les potamochères. Par ailleurs, il est utile de signaler que, toutes ces catégories d'activités cynégétiques se pratiquent généralement pendant la nuit.

II.1.3. La Carbonisation

Cette pression envahissante se cristallise plus dans le village

NGAN ainsi que BUANTABA où des grandes quantités des essences végétales notamment le Milettia laurentii, le Pycnatus angolensis, l'Xylopia aethiopica sont réduits en charbon de bois dans des fours naturellement en terre garnie des ouvertures pour la pénétration de l'air ainsi que la sortie des fumées. Ces unités de productions de charbon de bois sont en grande quantité, enfouies et occultées par la population des villages DWALE, IMPINI et MUTI MUTIENE dans la Réserve, lesquels les unités de production de charbon poussent illicitement.

Ainsi, les charbons de bois pyrolysé dans la Réserve Naturelle de Bombo-Lumene sont produit à partir du bois, de la paille et de la noix de coco.

Le processus de la production de charbon de bois, commence bien évidemment par la collecte du bois qui est alors haché en pièces après la

construction d'un four de carbonisation en terre dans lequel, on remplit 1 à 5 tonnes de bois coupés qui est allumée pour commencer le processus de carbonisation tout en prévoyant des ouvertures pour l'évacuation de la vapeur et fumée produites. Si ces émissions changent des couleurs, de plus en plus, les ouvertures sont fermées pour assurer une pyrolyse de bonne qualité. A la fin, quand le four est éteint, on l'ouvre et ramasse les charbons de bois pour les mettre dans des sacs. Notons que ce processus peut durer deux à trois semaines.

Pour réaliser ces opérations, deux types de matériels peuvent intervenir à savoir, le manuel et la mécanique, dont le premier est très lent, mais couteux car consistant à utiliser la machette pour découper les branches, la houe pour arranger la surface de la carbonisation, la bèche pour dégager la terre ainsi que la hache pour abattre les arbustes tandis que pour le deuxième type, l'homme utilise la mécanisation pour arriver au produit fini économisant ainsi toutes les péripéties. Ainsi, la carbonisation qui se produit dans la partie de la réserve naturelle de BOMBO LUMENE entraine des pertes floristiques importantes sur le plan éco systémique en l'occurrence, la destruction de la galerie forestière, qui pourrait influer considérablement aussi bien sur les régimes pluviométriques du plateau de Batéké mais également, sur les débits moyens de la rivière Bombo, Lumene ainsi que Mai-Ndombe, susceptibles d'impacter négativement et directement les ressources halieutiques pollue-sensibles. Cette pression modifie la configuration biologique de l'aire protégée tout en convertissant la surface forestière en aire savanicole, ce qui réduirait sensiblement le pouvoir photosynthétique de cette aire protégée.

Photo 5 : La Carbonisation à outrance à Bombo-Lumene

II.1.4. vente des terres domaniales

La vente des terres domaniales est une activité qui se vit dans le

Domaine de Chasse de Bombo-Lumene, particulièrement dans le village

DWALE en 2013, situé à 10km du site où les chefs coutumiers de MUTIENE et d'autres autorités locales vendent des terres domaniales aux privés. Ce qui favorise la dégradation progressive de l'aire protégée.

Cette opération des ventes illicites des terres domaniales de Bombo-

Lumene, vouée à la préservation de la diversité biologique, s'oriente en

2013, également dans la partie BUANTABA dans laquelle, les autorités

octroient des superficies importantes des terres de l'aire protégée aux privés moyennant une somme d'argent et autres libéralités en nature bien que la quasi totalité de l'aire protégée est sous le management des autorités du Domaine. Malgré cela, des parties importantes aussi bien du Domaine que de la Réserve sont vendues sans l'aval de l'autorité, gestionnaire du Domaine ni le consentement des villageois par leurs Chefs, créant parfois un mécontentement des autochtones (Cas du Village DWALE).

D'après la population locale (Conférence CADIM MBANKANA, 2012), les Chefs coutumiers vendent des terres sans le consentement du gestionnaire de l'aire protégée de suite de la légèreté parfois des autorités du Domaine, du manque de matériel d'ordonnancement et autres équipement de surveillance ainsi que la non maitrise d'une surveillance régulière de l'aire protégée.

II.1.5.l'occupation illicite des terres domaniales

La violation de limites du Domaine de chasse et de la Réserve Naturelle de Bombo-Lumene se cristallise diamétralement dans la tranche de la Réserve où une partie de la population du village KINTA KINTSUI s'est installée illicitement depuis plus de six ans, dans le but d'instituer un nouveau village KINTA KISANKURU.

Cette occupation illégale de la superficie de l'aire protégée qui, très souvent, est opérée par la population locale suite à l'ignorance ou non des limites de l'aire protégée ainsi qu'à la mauvaise foi, laquelle conduit à la destruction de l'habitat faunique. A cet effet, de suite de l'augmentation démographique, la population aborigène revendique son droit foncier perdu lors de la création de cette aire protégée tout en s'installant illicitement dans la Réserve Naturelle.

Selon nos enquêtes, les éco-gardes de Bombo-Lumene n'ont pas encore le contrôle de ce nouveau village et son chef coutumier ne reconnait

nullement l'existence du Domaine de Chasse et Réserve Naturelle pourtant officiel.

Outre ce qui précède, la violation des limites est l'une des causes

dangereuses pour l'avenir de la biodiversité de ce site entrainant ainsi, la dégradation de la flore, la carbonisation ainsi que le braconnage accru.

Section 2 : Les causes des pressions anthropiques

Les causes des pressions anthropiques qui dégradent le Domaine de Chasse et Réserve naturelle de Bombo-Lumene sont nombreuses parmi lesquelles nous avons citées la recherche des terres fertiles, la carence d'emploi ainsi que la pauvreté. Ces causalités renforcent la dégradation de cette aire protégée qui la convertie en aire appauvrie en biodiversité.

Il y a lieu de noter aussi que, l'augmentation inquiétante de la

population occupant la partie du plateau des Batéké par rapport à la quantité et la qualité des subsidences qu'elle dispose, constitue un acteur prépondérant à sa paupérisation, laquelle est due à la fois, par la recherche des terres fertiles ainsi qu'à l'absence d'emploi. Bien que les Nations Unies incèrent la pauvreté comme un objectif du millénaire à atteindre pour le développement, les conditions dans lesquelles vit la population autochtone intriguent aussi bien les environnementalistes que des passionnés de la nature. 

Outre ce qui précède, suite aux mauvaises conditions de vie de la

Population, la population autochtone viole les limites et spolie les terres dans le but de résoudre les besoins les plus basiques de la vie à savoir l'alimentation, le logement, la santé, la sécurité ainsi qu'améliorer leurs conditions de vie.

Cette expansion démographique exerce une pression sur les terres forestières qui sont converties à l'agriculture itinérante ou autre. Selon le témoignage d'un éco-garde, le Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene souffre des grands problèmes de surveillance due à la carence en nombre suffisant des éco-gardes sur les 350.000 hectares, insuffisance des terres fertiles, ce qui entraine la destruction des espèces fauniques et floristiques, ainsi que les habitats d'animaux.

Selon un autre éco-garde du Domaine, près de 90% de la superficie de cette aire protégée est exposée à la destruction méchante nécessitant ainsi, une urgente protection de l'autorité de l'ICCN, Organe officiel pour sa sauvegarde.

II.2.1. La recherche des terres fertiles

La recherche des terres fertiles du Domaine pour l'agriculture ainsi que pour l'élevage du bétail constitue, une causalité majeure, qui handicape la capacité de gestion du Domaine et Réserve de Bombo-Lumene de par la conversion des centaines d'hectares des forêts en cultures mécanisées, braises etc. de suite de la mauvaise gestion des terres accordées lors de la création de cet écosystème forestier. Ainsi, la population locale exerce illicitement certaines activités agricoles aussi bien dans le Domaine que dans la partie Réserve notamment, l'agriculture de business (à grande étendue), réalisée à l'aide des tracteurs, lesquels occasionnent la dégradation du sol et la perte importante de la macrofaune (voir 0,1mm à 4mm) opérant dans l'aire protégée.

Par suite notamment de la pression démographique, les forêts sont de plus en plus convoitées, tant pour leurs matières premières que pour des multiples produits ainsi que l'énergie qu'elles procurent, parce qu'elles sont des réserves de terres fertiles.

Les causes immédiates de la dégradation de ce Domaine de chasse et Réserve Naturelle résident dans la transformation des terres forestières en terres agricoles à travers le prélèvement des matières ligneuses comme sources d'énergie (Dendro-énergie), d'exploitation industrielle insuffisamment planifiée.

II.2.2. L'Absence d'emploi

Outre la recherche des terres fertiles dans le Domaine, l'absence

d'emploi fait également partie des agents causaux de la dégradation et

de la pollution édaphique de l'environnement du Domaine et de la

Réserve de Bombo-Lumene. Ainsi, l'absence d'emploi caractérise

quasiment la vie des habitants du plateau des BATEKE de par la carence

d'emploi décent.

A cet effet, de suite du manque d'emploi, les habitants de la partie rurale

de la Ville de Kinshasa se livrent aux activités de braconnage, de

carbonisation, d'agropastorale ainsi que de l'agriculture de business

dans le but de se déployer.

II.2.3. La Pauvreté

Ici ,il y a lieu d'épingler la précarité des conditions de vie de la population tant autochtone que Kinoise qui, faute d'avoir les moyens de se procurer les denrées pour se nourrir, sont obligées de se ruer vers les périphéries de la Ville Province de Kinshasa, afin de trouver de quoi se nourrir et s'adonner à quelques métiers pour leur survivance .

Ainsi, cette pauvreté de la population constitue aussi une menace pour la sauvegarde de l'écosystème du Domaine de BOMBO-LUMENE.

En guise de conclusion partielle pour ce deuxième chapitre, les pressions

Anthropiques sont si intenses, occasionnant ainsi la dégradation de ce

patrimoine et la disparition de certaines espèces. C'est pourquoi, les

solutions urgentes doivent être trouvées, afin de conserver ce Domaine

en intervenant efficacement en vue d'élaguer les phénomènes tels que la

pauvreté, l'absence, le manque d'emploi, vente des terres domaniales, le

braconnage, la carbonisation, l'occupation illicite des terres.

EVOLUTION DU COUVERT FORESTIER DU DOMAINE DE CHASSE ET RESERVE NATURELE DE BOMBO LUMENE DE 2000 ans - 2015

Ces croquis présentent la variation du couvert forestier du domaine de chasse et réserve naturelle de BOMBO LUMENE partant de l'année 2000 à 2015.

Source : service de la cartographie de la direction d'inventaire et d'aménagement forestier (DIAF, 2015) .

CHAPITRE TROISIEME : LES IMPACTS DES ACTIVITES ANTHRO

PIQUES SUR LE DOMAINE DE BOMBO LUMENE

Ce troisième chapitre présente d'abord les résultats des entretiens et en suite les impacts des activités anthropiques sur les composantes de l'environnement du plateau de Batekés en général et sur le Domaine de Chasse et la Réserve naturelle de Bombo-Lumene en particulier tout en proposant des mesures d'atténuation pour éradiquer ces pressions anthropiques, qui du reste, érodent la quiétude environnementale de cette aire protégée.

III.1. Résultats des nos entretiens avec la population riveraine

III.1.1. Problèmes liés à la surexploitation forestière

Effectivement, il y a des problèmes forestiers allant même jusqu'au recul de la forêt , à la baisse de la fertilité des sols exploités .Ceci dénote d'une exploitation irrationnelle de la forêt par des méthodes non écologiques.

L'absence d'une politique d'encadrement de la population locale par apprentissage des techniques culturales et de leurs implications dans la gestion durable de l'environnement , la détérioration du milieu physique de certains sites ,l'ignorance ,le manque d'information sur la rotation des spéculations sur le même sol et des maitrises des questions ayant trait à l'agro système des sites, à l'amendement et à la fertilisation ,à la lutte contre les maladies et nuisances ,sont les principales causes de baisse de rendement et constituent des véritables problèmes des endroits surexploités.

Ainsi, il s'avère crucial de promouvoir aussi bien un encadrement et une information conséquente à la population environnante pour l'appréhension de manière claire, nette et précise sur toutes les conditions liés à l'environnement.

Le changement climatique actuel, induit les perturbations saisonnières  qui ont comme conséquences, la destruction des forêts inhérentes aux activités anthropiques.

Aussi, les ressources biologiques (floristiques, fauniques et halieutiques) subissent une baisse, ce qui porte atteinte à la diversité biologique en causant la destruction de l'habitat faunique et provoque la migration des animaux.

III.1.2. Problèmes liés à l'importance de la forêt :

La population autochtone ne maîtrise pas l'importance de la forêt sur le plan écologique. Pour elle, la forêt sert et servirait pour l'agriculture de subsistance pour toujours.

La déforestation renforce le changement climatique et conduit à la baisse de la production par des catastrophes épidémiologiques ; les érosions, les glissements des terrains ainsi que provoque les éboulements du sol. Il réduit de même le capital forestier et hausse la fréquence des maladies (hydriques, pulmonaires...).

III.1.3. Problèmes lié à l'éducation mésologique :

L'éducation mésologique appliquée à bon escient constitue une dimension phare dans la préservation de l'écosystème forestier par la population.

Elle fournit des connaissances nécessaires permettant de se servir durablement de la forêt. L'éducation mésologique est le socle du développement durable.

III.1.4. Problèmes énergétiques :

L'hydroélectricité inexistante, la population locale ne bénéficie d'aucun apport étatique de l'électricité hormis le groupe électrogène qui alimente momentanément le Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de BOMBO - LUMENE.

Le recours à la dendro-énergie (bois de chauffe et le charbon de bois) entraine des conséquences sur l'environnement notamment, la déforestation, l'appauvrissement de la biodiversité, les émissions des gaz à effets de serres etc...

III.1.5. Problèmes liés à la réglementation de l'exploitation

forestière :

La réglementation de l'exploitation forestière semble être endormie dans le Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de BOMBO LUMENE. Quasiment, aucune mesure n'est d'application de la part de la population pour la conservation de l'écosystème forestier qui, par ignorance, continue à détruire la forêt au détriment du milieu biophysique car aucun plan de reboisement n'est connu jusqu'à ce jour.

III.1.6 En rapport avec l'évaluation :

Dans le cadre de ce point sur l'évaluation, il y a lieu de signaler que :

- Les activités anthropiques en l'occurrence l'agriculture sur brulis, le braconnage, la carbonisation, les travaux agropastoraux ainsi que la vente des terres domaniales occasionnent la destruction de l'habitat biocénotique, la disparition de la faune par migration suite à la pollution sonore. Il en est de même de la pollution de l'air ainsi que de l'eau qui engendrent des maladies pulmonaires et hydriques ;

- Outre cela, la mise sur pied d'un certain nombre d'indicateurs d'impacts pour un contrôle régulier et le respect des mesures environnementales sont nécessaires ;

III.2 Identification des impacts environnementaux

L'identification de ces impacts ou effets sur le Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene, nous permet de dénicher les activités qui présentent des incidences néfastes environnementaux c'est-à-dire, faire un inventaire d'activités qui génèrent les effets d'une part et les impacts occasionnés par celles-ci d'autre part.

A cet effet, une connaissance exacte des composantes du milieu permet d'identifier clairement les activités susceptibles d'atteintes à l'environnement.

III.2.1. Les impacts des activités anthropiques sur l'habitat

biocénotique, faunique et floristique du DCRBL

Le Domaine de Chasse et la Réserve Naturelle de Bombo-Lumene regorge une flore et faune abritant des espèces menacées d'extinction telles que les hippopotames, les buffles de savanes etc., qui peuvent être une perte pour la diversité biologique et le développement durable.

III.2.1.1. Impacts des activités anthropiques sur l'habitat

biocénotique

L'habitat biocénotique constitue l'environnement dans lequel habitent les espèces aussi bien faunique que floristique. Ces habitats sont très diversifiés et répondent aux principaux besoins de la faune qui le fréquente, caractérisé par des conditions écologiques requises en l'occurrence le climat, l'eau, la nourriture en vue de favoriser l'évolution judicieuse de la biocénose.

Les activités anthropiques des villages IMPINI en l'occurrence la carbonisation, l'agriculture de substance et autres, situé près du village DWALE, non loin de la voie amenant vers la confluence BIBALE, affectent négativement l'habitat faunique que floristique du Domaine de Chasse de BOMBO LUMENE dans ce sens qu'il construise des maisons et exercent leurs activités. C'est ce qui constitue une nuisance et entraine la migration importante des espèces fauniques vers des régions commodes, la modification des conditions d'existence des espèces qui peuvent se solder par la disparition des espèces critiques pourtant protégées par la Loi.

Ainsi, la détérioration des habitats biocénotiques du Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene aussi bien celle d'IMPINI que celle de KINTA KISANKURU représente un frein pour la régénération de cet écosystème forestier. Cette fragmentation de l'habitat biocénotique de BOMBO LUMENE entraine des incidences non négligeables sur l'avenir de ce Domaine de Chasse et Réserve notamment, la perte de la biodiversité, le dérèglement du micro climat du plateau des Batéké, la péripétie de la niche écologique de la faune ainsi que le déséquilibre écologique de l'aire protégée due à la perturbation du réseau trophique.

De plus, le couvert forestier du Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de BOMBO LUMENE est menacé de dégradation non seulement par la pullulation des fermes aussi bien à MBANKANA qu'à MUTI MUTIENE, des sanctuaires illicites de carbonisation situés dans la réserve non loin du Rond point FRANCISCA, des coupes de bois non contrôlées ,mais surtout, par la mise en culture itinérante pour la production vivrière, qui convertirait des étendues importantes des forêts en champs agricoles, entraînant ainsi, des pertes colossales en matière de la biodiversité.

III.2.1.2. Impacts des activités anthropiques sur les ressources

fauniques

La faune du Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de

Bombo-Lume contribue efficacement à l'alimentation des nombreux villages du plateau de Batéké notamment, MBANKANA, MUTIENE, YOSSO, YUO etc.

Bien que jouant un rôle nutritionnel crucial dans la consommation ménagère du plateau des Batéké en général et de village environnants en particulier en l'occurrence MBANKANA, les espèces fauniques subissent des nombreuses pressions anthropiques qui infligent sur leur survie ainsi que sur leur habitat faunique.

La dégradation d'habitat faunique du village IMPINI ainsi que de KINTA KISANKURU pouvant atteindre environ 13% de l'habitat, provoque la diminution de la diversité spécifique et un changement dans la composition des communautés en l'occurrence, le déclin des antilopes, des phacochères. Ces espèces sensibles notamment les clarias, les antilopes, les hippopotames, les buffles sont les premiers qui sont affectées par cette perturbation.

Doté jadis d'une immense biodiversité qui auréolait sa superficie, le

Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene connait un déclin sans précédent en termes fauniques. Ces pressions anthropiques altèrent année après année, la qualité de cet écosystème forestier et cela, en diminuant progressivement la quantité des ressources fauniques qu'il regorge et entraine la disparition de certaines espèces à savoir les lions et les éléphants.

Cette accélération des pressions anthropiques convertisse cette aire protégée jadis, qualifié de giboyeuse de la République Démocratique du Congo en aire appauvrie en terme faunique.

Bien des spécialistes prévoient que, 30% des espèces pourraient disparaitre en 2050, ce qui entrainerait également une diminution diamétrale de la faune du Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene.

III.2.1.3. Impacts des activités anthropiques sur les Ressources

floristiques

Le couvert forestier du Domaine de Chasse et Réserve naturelle de Bombo-Lumene contribue considérablement au maintien de l'équilibre écologique du plateau des Batéké, à la stabilité de sol ainsi qu'à la fertilisation de son sol. Ces forêts, situées en grande partie dans la Réserve Naturelle, revêtent une importance particulière comme puits de carbone nécessaire pour la régulation climatique.

Bien que rendant de précieuses opportunités et offrant des biens aux populations villageoises de MBANKANA, MUTIENE et YOSSO par la conservation et la stabilité du sol, la lutte contre les avalanches et les glissements de terrains, ces forêts sont à la merci des activités humaines à travers la carbonisation qui ne cesse d'amorcer le dégringolement en qualité des couverts végétaux.

Ainsi, la carbonisation constitue l'une des pressions qui dégradent la qualité de vie et ravage des étendues forestières colossales pour la production de charbon de bois dans le Domaine de Chasse et Réserve de Bombo-Lumene.

III.2.1.4. Impacts des activités anthropiques sur la pédosphère

Le sol constitue un support sûr de la vie et nécessaire pour la reproduction des organismes vivants édaphiques qui, parsèment l'aire du Domaine de Chasse et Réserve naturelle de Bombo-Lumene. Ce milieu destiné à la croissance et au maintien de l'équilibre éco-systémique est indispensable à la vie phytocénotique ainsi que zoocénotique car il assure la survie de nombreuses souches animales et végétales habitant dans le Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene tout en participant fortement à la régulation du système environnemental.

Les activités anthropiques, particulièrement, la carbonisation et l'agriculture sur brulis, dégradent la santé édaphique de la partie de BUANTABA et MUTI MUTIENE en favorisant ainsi, la modification de la structure et la texture du sol du Domaine et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene et cela tout en causant la destruction diamétrale de ce potentiel édaphique. Ces activités exposent le potentiel édaphique aux incidences des paramètres climatiques fâcheuses, susceptibles d'hausser le niveau de l'érosion des sols domaniaux et de dérégler l'équilibre écologique qui règne dans cette aire protégée qui auréole la République Démocratique du Congo.

La pollution du sol du village BUANTABA et de DWALE par des pesticides, présente des incidences négatives et des problèmes de santé publique majeurs notamment, de cancer et du désordre du système nerveux. La plupart des pesticides sont retenus par les particules des sols (colloïdes minéraux organiques), ce qui ralentie leurs percolations vers les eaux souterraines.

La fertilité du sol de cette aire protégée en souffre jusqu'à ce qu'il en résulte un sol pratiquement stérile qui peut avoir des conséquences de plusieurs façons :

- Effets directs : la destruction des proies d'un insecte prédateur, vivant dans le sol ;

- Accumulation des substances phytosanitaires notamment, le cuivre ;

Il s'avère utile si pas indispensable, de sécuriser la santé édaphique du Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene en général, et du village de BUANTABA en particulier, cela tout en l'encadrant par des techniques agricoles durables notamment, le reboisement, la jachère, la rotation des cultures etc. Outre ces techniques agricoles, il y a lieu de supprimer les pressions anthropiques qui altèrent la qualité des ressources biologiques que renferme l'aire protégée.

III.2.1.5. Impacts des activités anthropiques sur l'hydrosphère

Les ressources hydriques que recèlent le Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene subviennent aux besoins physiologiques de la population des villages évoluant dans les quartiers MBANKANA ainsi que MUTI MUTIENE sur le plan alimentaire.

Cette ressource constitue une source des protéines animale pour la population aborigène de KINTA KISANKURU qui s'alimente de la rivière LUMENE et contribue considérablement à l'équilibre climatique du plateau de BATEKE et cela, en enrichissant l'air de l'atmosphère en vapeurs d'eau destinée à la formation des nuages.

Outre ce qui précède, les ressources hydriques de BOMBO et de LUMENE servent actuellement aussi bien, des dépotoirs publics pour la population aborigène du village KINTA KISANKURU que des points d'aboutissements des déchets organiques.

La qualité des eaux au Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene, connait depuis plus de cinq ans, une dégradation causée certainement par des pollutions d'origine fécale ainsi qu'organique due à la putréfaction des débris végétaux dans les lits des cours d'eau. Ce dérèglement de l'équilibre chimique de l'eau, se traduit par une hausse de la vitesse d'intoxication des ressources halieutiques susceptibles de provoquer l'anoxie.

Il y a lieu de noter aussi que, ces activités anthropiques, polluent l'eau aux alentours du Domaine et dégradent la qualité et ne répondant plus aux normes de l'OMS qui remplissaient jadis ces écosystèmes aquatiques de Bombo et de Lumene sources de la grande rivière Mai-ndombe.

III.2.1.6. Impacts des activités anthropiques sur l'atmosphère

Il y a lieu de signaler aussi que, les pressions anthropiques occasionnées par le feux de brousse ainsi que la carbonisation qui se cristallise dans le village MUTI MUTIENE et NGAN, influent fortement sur la qualité de l'air atmosphérique en modifiant sa composition chimique.

Il va sans dire que, ces activités humaines émettent des grandes quantités des gaz à effets de serre dans l'atmosphère qui hausse l'effet de serre.

Cette modification de la composition de l'air du Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo-Lumene contribue activement au réchauffement climatique et engendre des conséquences cruciales à la santé humaine en l'occurrence, des risques des affections pulmonaires ainsi que des maladies cancérigènes suite à l'inhalation accrue des gaz toxiques provoquée par les dioxines, furanes émis pendant la pyrolyse de charbon de bois et le monoxyde de carbone susceptible de se combiner avec l'hémoglobine susceptible de former la carboxyhémoglobine, substance incapable de transporter l'oxygène dans le sang .La non oxygénation des cellules amène à l'asphyxie et finalement à la mort des individus .

Les gaz polluants qui sont présents dans l'atmosphère, affectent l'homme et les animaux par le canal d'abord, de l'appareil respiratoire (bronchite et poumon), qui a comme corolaire, l'apparition de la bronchite chronique, d'asthme, de l'emphysème, etc.

Tableau 8: Activités et impacts occasionnés

Activités

Effets

Impacts

*Agriculture sur brulis

-Fumée

-Dispersion de la faune édaphique

-Disparition de la micro faune édaphique

-Pollution de l'air ;

-Destruction de la flore(Secteur de Buantaba)

*Carbonisation

-Fumée ;

-Bruits ;

-Emission des gaz toxiques notamment Co, POP,etc.

-Pollution de l'air (Confluence) ;

-Nuisance olfactive ;

-Destruction de la végétation(aux villages NGAN ,BUANTABA et MUTIENE) ;

-Maladies pulmonaires, risques des cancers à la confluence

*Braconnage

-Bruits ;

-Vibration ;

-Fuite de la faune

-Modification de la niche écol.

-Disparition de la faune vers MBANKANA;

-Nuisance sonore (Centre d'entretien agricole de DWALE) ;

*Prolifération des fermes agricole

-Bruits ;

-Vibration ;

-Rareté des opérations de lutte anti-braconnage ;

-Pollution (Sam Bilanga);

-Disparition du couvert forestier (Mbankana);

-Dérèglement de l'équilibre éco- systémique(Secteur Est)

*Spoliation des terres

-Bruits ;

-Vibration ;

-Péripétie de la niche écologique

-Pollution sonore (Sect. Ouest) ;

-Disparitions des ressources biocénotiquesr(DWALE) ;

-Destruction de l'habitat biocénotique(IMPINI) ;

III.1.2. Eléments environnementaux touchés par les activités anthropiques

1. Sur le plan physique

- Le climat :

Les activités anthropiques influent directement sur le climat du Domaine de Chasse et occasionne à cet effet, le renforcement du réchauffement de la ville de Kinshasa.

- La pédologie :

L'infiltration de l'eau dans la partie de Buantaba entraine les éléments minéraux (lessivage), la destruction de la structure et texture du sol.

- L'Hydrologie :

La pollution fécales émanant des activités humaines à partir de la Station de Bombo-Lumene a comme corolaire l'augmentation des MES.

2. Sur le plan biologique

- La flore :

La destruction de l'habitat faunique et de la biodiversité perpétrée dans le Village IMPINI ,sont les causes premières de la disparition des espèces campagnards de l'aire protégée.

- La faune :

Sur ce plan de la faune, l'on constate la destruction de la diversité biologique par la chasse ainsi qu'une migration de la faune constaté au Secteur Mbankana.

3. Sur le plan humain

- L'activité économique :

La pratique de la chasse occasionne la disparition des espèces animales, ce qui influe défavorablement sur les activités éco touristiques, susceptibles d'entraver l'économie de l'Aire Protégée.

- La population villageoise :

Sur ce plan humain, il va sans dire que l'on constate l'installation des villages dans l'aire protégée.

Tableau 9. Matrice d'interaction potentielle

Activités

Composantes

Les activités Anthropiques

Agriculture sur brulis

Carboni-sation

braconnage

Travaux agropastoraux

vente des terres

Environnement physique

X

x

X

X

X

X

X

X

X

X

X

x

X

X

X

X

X

X

X

X

X

x

x

X

X

X

X

X

X

X

x

x

x

X

X

X

X

X

X

X

x

x

x

X

X

X

X

X

x

x

x

Air

Qualité de l'air

Sol

Erosion

Stabilité et Fertilité édaphique

Eau

Altération de la qualité de l'eau

 

Environnement biologique

 

Ressource Faunique

Ressource floristique

Habitat biocénotique

Equilibre éco systémique

Environnement socio-économique

 

Ecotourisme

Sécurité biocénotique

Développement du site

Revenus

III.1.3. Impacts potentiels et Indicateurs d'impacts

Tableau 10. : Indicateurs d'impacts

Eléments touchés

Impacts potentiels

Indicateurs

*Atmosphère

-Qualité de l'air

-Bruit /vibration

- Pollution de l'air ;

- Nuisance olfactive ;

- Variation du taux de Co2, Co ,No ;

- Degré de perception olfactive ;

- Variation de la fréquence sonore (en décibels)

*Pédologie

- Structure du sol ;

- Humus ;

- altération de sol ;

- Perte de la fertilité ;

- Erosion ;

- Ravinement du sol ;

- Variation de la compaction du sol ;

- Variation capacité d'échange cationique (CEC) ;

*Biodiversité

- Fau

- ne ;

- Flore ;

- Habitat biocénotique

- Equilibre éco systémique

- Destruction de l'habitat biocénotique ;

- Migration de la faune ;

- Destruction de la végétation ;

- Disparitions des espèces caractéristiques

- Variation de la composition des populations animales ;

- Oscillation des peuplements végétaux ;

*Hydrosphère

- Eaux de surface ;

- Eaux souterraines ;

- Eaux de ruissellement

- Altération de la qualité d'eau ;

- Contamination de la nappe phréatique ;

- Erosion pluviale ;

- Variation de DBo, DCo, température, MES ;

- Variation de la qualité des alluvions dans les cours d'eaux ;

- Variation de la concentration des éléments nutritifs ;

*Paysage

- Panorama ;

- Qualité du paysage ;

- Destruction de la végétation (paysage) ;

- Dégradation des forêts ;

- Variation du paysage forestier ;

*Cadre socio économique

-Emploi /Revenu ;

-Développement ;

-Démographie

- Chômage

- Pauvreté

- Mode de vie ;

- Variation des ménages vivants dans les taudis ;

- Variations des foyers dont les personnes vivent avec moins d'1 dollars  par jour ;

Ce tableau indique les impacts potentiels et leurs indicateurs. En fait, ces indicateurs nous permettent d'avoir une idée sur les impacts occasionnés.

III.1.4. Evaluation et Analyse d'Impacts

Fiche n°1

Activité : Agriculture sur brulis

Elément : sol

Description de l'impact

Destruction de la faune édaphique et la fertilité édaphique du Site

Cette agriculture qui consiste à bruler des centaines d'étendues savanicoles et forestières occasionne d'énorme perturbation écologique notamment l'altération du réseau trophique qui pourrait entrainer un dérèglement éco systémique.

Evaluation de l'impact

X

X

X

Forte moyenne faible

 
 

X

Importance de l'impact

 

Objectif :

Préserver la faune édaphique ainsi que la fertilité édaphique

Mesures d'atténuation

- Promouvoir un sarclage durable dans cette aire protégée capable de protéger le sol ainsi que la biodiversité ;

- Privilégier une agriculture durable dans la production des cultures vivrières ;

Fiche n°2

Activité : Carbonisation

Elément : flore

Description de l'impact

Destruction de la végétation

Celle - ci est traduite par la perte de la biodiversité (espèces animales et végétales) sur l'aire protégée. Certaines de ces espèces sont menacées d'extinction en l'occurrence, le milettia laurentii et le pycnatus angolensis .

Il y a également une perte d'habitat floristique.

Evaluation de l'impact

X

X

X

Forte moyenne faible

 
 

X

Importance de l'impact

 

Objectif :

Préserver l'habitat floristique et le réseau trophique

Mesures d'atténuation :

- Renforcer l'effectif des éco gardes pour la sauvegarde de l'aire protégée ;

- Reboisement ;

Fiche n° 3

Activité : Braconnage

Elément : faune terrestre

Description de l'impact

Modification de la niche écologique

Elle se traduit par la migration des animaux vers des zones non contrôlées de l'aire protégée. Il se produit également la destruction de l'habitat naturel des animaux dans le Secteur IMPINI et cela, est aggravé par la péripétie de la chaine alimentaire.

Evaluation de l'impact

X

X

X

Forte moyenne faible

 
 

X

importance e de l'impacte

 

Objectif :

Préserver les ressources fauniques

Mesures d'atténuation

- Inventorier les ressources fauniques de l'aire protégée ;

- Dresser une stratégie ainsi qu'un plan de gestion de la faune du Domaine de Chasse et Réserve de BOMBO LUMENE ;

- Renforcer la conservation communautaire ;

Fiche n°4

Activité : travaux agropastoraux

Elément : sol

Description de l'impact

Destruction de l'habitat biocénotique

La pullulation des fermes agricoles constitue une pression importante qui dégrade la qualité de vie de cette aire protégée, se soldant au dérèglement des conditions d'existence des espèces biocénotiques.

Evaluation de l'impact

x

x

x

forte moyenne faible

 
 

x

Importance de l'impact

Objectif :

Préserver l'habitat biocénotique

Mesures d'atténuation :

- Renforcer les opérations de lutte anti-braconnage ainsi que de bio-monitoring ;

- Sanctionner tous les acteurs oeuvrant à l'altération diamétrale de cette aire protégée ;

Fiche n°5

Activité : vente des terres domaniales

Elément : sol

Description de l'impact

Altération de sol

Cette activité des ventes illicites des terres domaniales aux privés surtout aux environs du village DWALE , occasionne la dégradation de la texture du sol ainsi que la modification des paysages caractérisant la région.

Evaluation de l'impact

x

x

x

forte moyenne faible

 
 

x

Importance de l'impact

 

Objectif :

Préserver la structure et la texture du sol

Mesures d'atténuation :

- Déloger les villages qui se sont installés dans cette aire protégée ;

- Application de la gestion policière dans le management du Domaine et Réserve de BOMBO-LUMENE ;

III.1.5. Mesures environnementales à prendre

Il s'avère crucial de prendre des mesures afin d'amenuiser les effets environnementaux et par conséquent les impacts environnementaux qui en découlent.

Dans le cadre de cette étude, ces mesures sont indispensables et reposent notamment sur les points suivants :

- La sensibilisation de la population villageoise relative à l'importance de l'aire protégée ;

- L'utilisation des technologies spatiales très avancées en l'occurrence les drones ;

- La création des micros projets relatifs à la sylviculture ainsi qu'à la pisciculture ;

- La dotation de chacune des espèces animales ciblées de l'aire protégée en méthodes modernes soit des émetteurs ou bracelets électroniques afin de suivre leur évolution ;

- La promotion de la conservation communautaire ;

- La promotion d'une agriculture durable de subsistance afin de protégée la faune édaphique ;

- L'inventaire et l'élaboration d'une stratégie de gestion des ressources biocénotiques de l'aire protégée ;

- L'application de l'agrosylviculture en vue d'assurer la sauvegarde de l'écosystème forestier ;

- L'observation d'une longue jachère, dont le minimum serait de trente ans ;

- Prévoir des sanctions pour tous les acteurs oeuvrant pour la dégradation de cette aire protégée ;

- La vulgarisation et la sensibilisation de la population locale sur l'utilisation des foyers améliorés ;

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

En guise de conclusion, notre étude a consisté à l'analyse des impacts des activités anthropiques sur l'habitat biocénotique, la faune et flore du Domaine de Chasse et Réserve de BOMBO LUMENE, l'un de différents Sites, sous la gestion de l'Institut congolais pour la Conservation de la Nature.

Dans cette étude ,nous avons cherché à connaitre la situation réelle des maux qui gangrènent une bonne conservation et protection du Domaine de Chasse de BOMBO LUMENE par l'étude des pressions qu'exercent la population riveraine sur ce Domaine, cela en vue de dénicher les raisons profondes d'une part, et d'en dégager les conséquences afin de proposer des recommandations éventuelles pour sa survie durable d'autre part.

Par ailleurs, nous avons pu mettre en relief au cours de nos enquêtes les différents problèmes et leurs aspects relatives aux différentes modifications et importantes, en pleine effectivité. Ces modifications anthropiques des dynamiques des constituants, des structures, des propriétés de l'écosystème forestier sont très rapides et perceptibles.

De ce fait, les enjeux sont multiples et s'expliquent par une inquiétude presque générale sur le devenir du Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de BOMBO LUMENE dont l'habitat est devenu source d'alimentation pour la population autochtone.

Ainsi, d'autres enjeux peuvent être relevés, notamment ceux écologiques dont la diversité constitue une modalité indispensable à la survie de l'écosystème de BOMBO LUMENE car la disparition d'une espèce peut entrainer la modification dans l'ensemble de l'écosystème ; les enjeux économiques dont la présence de la population autochtone dans la forêt influent sur les ressources biocénotiques, causant la destruction de la faune et flore du Domaine alors qu'ils constituent encore une base de l'alimentation et de pharmacopée.

Enjeux culturel et éthique : la biodiversité peut être considérée sous l'angle du développement durable comme un patrimoine légué ; sa conservation parai indispensable car fruit d'une évolution très longue (dizaine des millions d'années).Le principe écologique en l'occurrence celui de la précaution imposerait en toute logique de ne pas porter atteinte à ce potentiel considérable et de protéger une nature dotée d'un droit à l'existence propre.

RECOMMANDATIONS

La survie du domaine de chasse et réserve naturelle de BOMBO LUMENE repose sur l'application de ces suggestions dont la charge incombe aux autorités à tous les niveaux notamment international, régional, national, provincial ainsi que local.

Nous recommandons ce qui suit :

- Assurer l'utilisation durable des ressources biologiques par combinaison des objectifs de conservation de la biodiversité et des objectifs socio économique ;

- La production de l'énergie hydroélectrique à partir des rivières Bombo et Lumene en vue d'amenuiser les impacts des villages environnants sur l'aire protégée en termes de l'énergie ;

- La promotion, la vulgarisation ainsi que la sensibilisation de la population autochtone relative à l'importance de l'aire protégée ;

- Le renforcement des capacités en différentes formations du personnel de l'ICCN/Bombo-Lumene ;

- L'intervention efficace et corrective dans les zones menacées ;

- La mise sur pied de l'agriculture durable ainsi que de l'éducation mésologique intégrée ;

- La dotation du Domaine de Chasse et Réserve Naturelle de Bombo- Lumene d'un plan de reboisement destiné à l'instauration d'un écosystème forestier artificiel en vue de pallier aux pertes de la biodiversité ou d'utilisation non durable de la biodiversité ;

- L'installation dans cette aire protégée d'un système de bio monitoring très avancée en l'occurrence, les observations satellitaires, SIG.... ;

- La restauration dans le Domaine de la station météorologique afin de connaitre en profondeur la situation climatique de cette aire protégée et de situer aisément l'incidence du dérèglement climatique sur les ressources biologiques que regorge ce site.

- L'installation des limites réelles et officielles du Domaine et Réserve de Bombo-Lumene avec l'implication des autorités coutumières des villages environnants.

BIBLIOGRAPHIE

A. Ouvrages

1. ARNOOUD,P et SIMON,L  : géographie de l'environnement, France, éd. Berlin,2007,P.303 

2. BOWN,L : Eco - économie : une autre croissance est possible ,écologique et durable, France, éd. Du seuil,2003,P437.

3. BEGUIN,M et PUMAIN,D : la représentation des données géographique : statistique et cartographie, Paris,éd.Armand colin,2ème éd.2009,P.192.

4. COUDRAY, J et BOUGUERRA,M.L : environnement en milieu tropical :actualité scientifique ;Paris ,éd .ESTEM,1994,P.195.

5. CORVOL,A et Al: la forêt :perception et représentation, Paris, éd. L'Harmattan, 1997, P.401

6. DEMANGEOT,J : les milieux naturels du globe, Paris, éd. Armand colin,6ème édition,1996,P.187.

7. DI CASTRI et AL : the ecosystem function of biological diversity, biology international, specia issue n° 28,Paris,1990.

8. FIEDER,P ;JAIN :Conservation, biology, theory and practice of nature conservation, preservation and management, chapman and hall, New York,1992,P.320

9. GUILLAIN, J., Zootechnie Générale, organisation et exploitation des élevages au Congo Belge, Tome 1, 273 pages, 1953

10. HASSAN,M :sustainable forest management an utilization of timber for domestic industry,AC test du 10è Congrès forestier mondial, Paris -France,17-26 September 1991,vol 6,P.336.

11. LACOSTE,A et SACANON,R : Eléments de biogéographie et d'écologie ,France, éd. 1995,P.336.

12. LANIER,L et AL : précis de sylviculture, Nancy cedex ,ENGREFP,1994,P.300.

13. THIOMBO, T., Economie de l'environnement et des ressources naturelles, France, éd. L'harmattan, 347 pages, 2005

B. REVUES ET PUBLICATIONS

1. BINZANGI, K., La pauvreté et son impact sur la population, 1998.

2. FAO, Déclaration sur le développement durable formulé à la

conférence, FAO, Pays-Bas sur l'agriculture et l'environnement,

S-Hertogenbosol, 1991,P.15-19

3. ICCN. : Magazine d'information générale sur l'Institut Congolais pour

la Conservation de la Nature, Léopard, 2008.

4. Ministère de l'Environnement, Conservation de la Nature et

Tourisme : document du programme national environnement,

forêts, Eaux et biodiversité, « PNEFEB ».

C. COURS ET MEMOIRES

1. KAYUMBA, L, Etude écologique et phytosociologique de BOMBO

LUMENE. DEA. Faculté des Sciences, Département de Biologie.

UNIKIN, 2005.

2. MULUMBA, M., La Problématique de la conservation de la Biodiversité

animale dans la Reserve Naturelle de BOMBO LUMENE. Mémoire,

Faculté des Sciences ; UPN, 2003.

3. MUFWANKOLO, Projet de gestion durable des écosystèmes

savanicoles Avec production agricole intégrée dans le plateau des

BATEKE (Cas de MENKAO 4). Mémoire, ISTA/KINSHASA, 2012.

4. MOTENGO, Z, impact des activités anthropiques sur l'écosystème

forestier du territoire de LISALA/Equateur. Mémoire, ISTA/KINSHASA,

2011.

5. NTAMBWE, K, Essai comparatif de la dynamique végétale des

légumineuses Pérennes. (Cas de l'ISTA/NDOLO), Mémoire,

ISTA/KINSHASA, 2003.

D. WEBBOGRAPHIE

1. WWW.acfroc.cci.fr: 12-2-2015 12:40'.

2. WWW.afroc.org: 18-5-2015 20:30'.

3. WWW.Wikipedia.org: 3-7-2015 15:45.

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHIE................................................................................................2

DEDICACE...................................................................................................3

REMERCIEMENTS........................................................................................4

SIGLES ET ABREVIATIONS.........................................................................6

O. INTRODUCTION GENERALE................................................................7

O.1. ETAT DE LA QUESTION....................................................................7

O.2. PROBLEMATIQUE..............................................................................8

O.3. HYPOTHESE DU TRAVAIL................................................................9

O.4. OBJECTIFS......................................................................................10

O.4.1. Objectif global............................................................................10

O.4.2. Objectifs spécifiques...................................................................11

O.5. INTERET ET CHOIX DU SUJET.......................................................11

O.6. METHODES ET TECHNIQUES UTILISEES.........................................12

O.6.1. Méthodes .......................................................................................12

O.6.2. Techniques...................................................................................13

O.7. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE DE L'ETUDE......................13

O.8. DIFFICULTES RENCONTREES.........................................................14

O.9. SUBDIVISION DU TRAVAIL...............................................................14

CHAPITRE PREMIER : PRESENTATION DU DOMAINE DE CHASSE ET

RESERVE DE BOMBO-LUMENE..........................16

I.1. Historique, Missions et Organisation structurale...............................16

I.1.1. Définition, Historique et Mission.....................................................16

I.1.2. Organisation structurale.................................................................18

I.2. Les aspects physiques....................................................................22

I.2.1. Situation géographique ..................................................................22

I.2.2. Topographie et Géologie.................................................................24

I.2.3. Situation climatique........................................................................24

I.2.3.1. Température................................................................................24

I.2.3.2. Pluviométrie...............................................................................25

I.2.3.3. L'Humidité..................................................................................26

I.2.4. Situation pédologique...................................................................27

I.2.5. Végétation.....................................................................................28

I.2.6. Hydrographie.................................................................................29

I.2.7. Faune............................................................................................30

I.3. Les aspects humains.......................................................................31

1.3.1. Population..................................................................................... 31

Conclusion Partielle..................................................................................33

CHAPITRE DEUXIEME : LES ACTIVITES EXERCEES PAR LA POPULA-

TION RIVERAINE ............................................34

Section 1 : Activités anthropiques anthropiques..................................34

II.1.1. La prolifération des terres agricoles..............................................34

II.1.1.1. L'agriculture sur brulis...............................................................35

II.1.1.2. travaux agropastoraux............................................................37

II.1.2. Le Braconnage...............................................................................38

II.1.2.1. La chasse de subsistance..........................................................39

II.1.2.2. La chasse pour le commerce.....................................................39

II.1.2.3. La chasse spécialisée................................................................41

II.1.3. La Carbonisation..........................................................................41

II.1.4. La vente des terres....................................................................43

II.1.5.l'occupation illicite des terres.......................................................43

Section 2 : Causes des pressions anthropiques.......................................44

II.2.1. La Recherche des terres fertiles..................................................45

II.2.2. L'Absences d'emploi.....................................................................46

II.2.3. La Pauvreté....................................................................................46

Conclusion Partielle................................................................................47

CHAPITRE TROISIEME : LES IMPACTS DES ACTIVITES ANTHROPIQUES .

SUR LE DOMAINE..................................................49

III.1.Resultats de nos entretiens avec la population riveraine..............49

IV.1.1. Problèmes liés à la surexploitation forestière...............................49

IV.1.2. Problèmes liés à l'importance de la forêt ....................................50

IV.1.3. Problèmes lié à l'éducation mésologique ....................................50

IV.1.4. Problèmes énergétiques ..............................................................51

IV.1.5. Problèmes liés à la réglementation de l'exploitation forestière ..51

IV.2. En rapport avec l'évaluation .......................................................51

III.2 Identification des impacts environnementaux...............................52

III.1.1. Les impacts des activités anthropiques.....................................52

III.1.1.1. Sur l'habitat biocénotique........................................................52

2. Sur les ressources fauniques............................................................53

3. Sur les ressources floristiques.............................................................54

4. Sur la pédosphère..............................................................................55

5. Sur l'hydrosphère..............................................................................56

6. Sur l'atmosphère...............................................................................57

III.1.2. Eléments environnementaux touchés par les activités anthrop.59

III.1.2.1. Sur le plan physique.................................................................59

III.1.2.2. Sur le plan biologique.............................................................60

III.1.2.3. Sur le plan humain..................................................................60

III.1.3. Impacts potentiels et indicateurs d'impacts................................62

III.1.4. Evaluation et analyses d'impacts................................................63

III.1.5. Mesures environnementales à prendre.....................................68

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS................................69

RECOMMANDATIONS............................................................................70

BIBLIOGRAPHIE....................................................................................72

TABLE DES MATIERES...........................................................................75

LES ANNEXES........................................................................................78

ANNEXES

(Annexe 1)

Photo Le Merveilleux Pont des lianes à Bombo-Lumene

Photo Le Plateau des Batéké vers Bombo-Lumene






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo