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Mutations et devenir des paysanneries de l'opération Yabassi Bafang.

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par Basile TENE
Université de Yaoundé - Maîtrise 1 2016
  

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B- LA CLASSIFICATION PROPREMENT DITE.

Nous pouvons classer les villages de L'opération Yabassi-Bafang en deux principaux groupes : d'un côté les villages ayant à la fois une bonne structure dermographique et une position géographique favorable, Ce qui leur permet de mieux aborder l'avenir.

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Cliché auteur 05/04/91 9H

Photo 9 : Vue partielle d'un quartier de Mâle.
Un village situé à 2 du centre de Nkondjock. Les avantages de cette proximité ont indéniables
notamment avec l'évolution du bâti où les maisons plus spacieuses ou en parpaings ne sont
pas, rares, ainsi gué J'électrification, comme le présente la photo.

De l'autre côté les villages gui ont un avenir hypothéqué ou en voie de l'être.

B-l Les villages a perspectives favorables

Rentrent dans ce groupe, les villages de N'dock-Samba Mâle et Matoubé. Ils ont des bases économiques solides tant sur le plan physique que sur le plan humain. Pour mieux comprendre la situation de ces villages, nous reprendrons les principaux éléments caractéristiques de ceux-ci.

N'dock-Samba, est situé au nord de Nkondjock, sur la route qui mène à Bafang. Une société privée de commercialisation de café s'y est installée, de nouveaux emplois sont ainsi créés, et il est parmi les villages les plus peuplés de la zone avec 107 concessions. Leur dynamisme est remarquable avec la construction du plus grand foyer culturel de tous les villages. C ' est 1 e point clé mire des autres.

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Le village Mâle est à 2 km à l'ouest de Nkondjock. Cette situation permet aux habitants d'exercer beaucoup d'autres activités. La population est mieux informée sur les décisions reçues ou prises au centre administratif. Elle a plus de facilités de service, notamment sur le plan sanitaire avec la proximité de 1'hôpital et dans le domaine scolaire, ce qui permet aux enfants de se rendre dans les deux établissements secondaires de 1'arrondissement : ce village reçoit les enfants des villages éloignés du C.E.S, ce qui augmente sa population.13 paysans ont un branchement SONEL depuis Nkondjock.

Quant à Matoubé, les atouts géographiques et humains sont similaires à ceux des 2 précédents. Leur avenir peut être envisagé avec un optimisme certain.

B-2 Les villages à avenir hypothétique

Ces villages sont ceux qui suscitent plus d'inquiétude, quant à leur avenir. Leur situation géographique, et leur structure démographique contrastent avec celles du groupe précédent. Le prototype de ces villages est N'jingang. Situé à 21 km de Nkondjock, c'est I' un des villages à structure démographique compromettante ; avec une population totale numériquement faible (318 personnes) et un taux élevé de vieux de plus de 50 ans (44,7%). Chaque année, les enfants à la fin du cycle primaire doivent émigrer vers Nkondjock ou ses environs, afin de poursuivre leurs études.

La conséquence cette situation est que le village perd régulièrement sa population jeune, le dynamisme des paysans est insignifiant, ce qui se traduit par une absence chronique des infrastructures de loisir et une rareté des équipements collectifs viables. Ce groupe de villages voit leur situation socio-économique se détériorer au fil des années au point que l'écart entre celui-ci et le précédent groupe est incontestable et se confirme davantage.

Didipé ne rentre dans l'un ni dans l'autre groupe. Cette variance dans la typologie vient du fait que, ce village créé récemment n'a pas encore fini d1asseoir ses bases socio-économiques pouvant nous permettre de mieux 1'évaluer. Le village est sous-équipé certes, mais nous osons croire que l'avenir peut être envisagé avec optimisme, en ce sens que depuis la dissolution de la SODENKAM, 1'essentiel des immigrants est installé dans ce village (soit 14% de paysans interrogés), par la sous-préfecture. Ces derniers, qui n'ont subi aucune influence étatique, n'éprouvent pas de nostalgie, quant à la période faste qu'a connue la région.

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Cette typologie présente des villages aux antipodes sur le chemin du développement. C'est la conséquence des clivages socio-économiques accentués et des disparités géographiques aiguës. Dès lors, le devenir global des villages est difficile à envisager, chaque groupe suscité présentant des situations spécifiques. Néanmoins, on peut se permettre de faire une perspective générale de la région à partir d'un certain nombre de faits.

Tableau 9 : Perspectives de désertion par village. Avez-vous pensé partir de Nkondjock?

Villages

Réponses

N'jingang

N'dock-Samba

Didipé

Mâle

Pourcentage moyen

NON

25%

35%

26,8%

34%

30,6%

OUI

50%

58%

67,1%

56%

57,9%

TOTA

22%

5,6%

5,9%

8,6%

10,5

s.o*

100%

100%

100%

100%

100%

*S.O= Sans Opinion. Source : Enquête directe.

La dissolution de l'organisme d'encadrement des paysans, ne va pas entraîner la fin de l'Opération Yabassi-Bafang. La zone connaît des désertions certes, mais l'implantation des immigrants dans les lots abandonnés se poursuit, notamment à Didipé.

Pour de nombreuses personnes installées dans la zone depuis au moins deux décennies, et aujourd'hui épuisées par les travaux des champs, déserter la zone leur paraît plus que problématique. Ainsi notre enquête révèle que 57% de paysans interrogés, estiment encore demeurer dans la région. C'est un indice qui prouve s'il en est besoin, que ^'Opération prend racine et est maintenue. Ce taux est largement au-dessus de 50% dans les villages enquêtes et atteint même 67,1% à Didipé.

En dépit de cet enracinement, plus de 1/3 de paysans préfèrent la désertion. En attendant, ils sont encore dans la zone et peuvent être joints aux 10,5% de paysans qui n'ont aucune opinion sur la question, mais dans 1'espoir que la situation va s'améliorer et ils demeurent sur place.

L'Opération Yabassi-Bafang a déjà pris racine et va continuer d'exister. Dans quelles conditions vont vivre les paysans abandonnés à eux-mêmes, alors que la région connaît une insuffisance croissante des infrastructures diverses.

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Figure 9 : Évolution des pionniers installés à Didipé

Source : Enquête directe

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams