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L'odorologie

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par François BECARIE
Université Paris Descartes - DU 2014
  

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CONCLUSION

L'animal seconde l'homme

Le chien se révèle donc ne pas être qu'un simple animal de compagnie. Il est aussi un animal qui seconde l'homme dans de nombreuses tâches.

Ce sont les rapports symbiotiques entre l'homme et l'animal qui ont permis le développement des caractères canins indispensable au chien de travail. L'homme a su utiliser les extraordinaires facultés olfactives de l'animal en en faisant des « outils » inégalés encore aujourd'hui par la technologie.

Les limites de la technique

La possibilité de prélever et d'identifier une trace odorante décroît avec le vieillissement de cette trace notamment au-delà de 72 heures. La probabilité d'une identification sera d'autant plus faible qu'elle aura été précédée par des examens techniques, et notamment après l'utilisation de Cyanoacrylate, Ninhydrine en bain, Poudre, Iode, Ruban adhésif sur des surfaces lisses. A ce jour, il semble impossible de créer une base de données olfactives des délinquants. La décision d'effectuer les prélèvements nécessaires à une comparaison d'odeurs doit donc être prise très rapidement, ne serait-ce qu'à titre conservatoire.

En raison des conditions de la méthode, elle n'est possible que par rapport à un nombre limité d'individus, la procédure de comparaison d'odeurs étant liée à la découverte d'un suspect.

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Il est donc inimaginable d'opérer une parade d'identification en repassant sur toutes les odeurs de la base.

Il s'agit de la principale limite de la technique : l'odorologie ne se conçoit que par l'existence de suspects.

Preuve unique ?

Cette preuve par l'odeur procure au magistrat un élément supplémentaire pour asseoir sa conviction.

Cependant, il est essentiel qu'elle ne puisse, à elle seule, faire basculer l'issue du procès. En effet, il paraît délicat de statuer sur l'innocence ou la culpabilité d'un individu en ne se fondant que sur une preuve aussi volatile que... l'odeur.

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ANNEXES

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ARTICLE DE PRESSE JUIN 2013

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ARTICLE DE PRESSE (extrait) AVRIL 2012

Vingt ans de réclusion pour avoir écrasé un policier devenu tétraplégique

AIX-EN-PROVENCE (AP) -- Aziz R. un homme de 27 ans jugé depuis lundi par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône pour avoir tenté de tuer, le 3 mars 2010 à Tarascon, un policier lors d'une course-poursuite, a été condamné mardi soir à vingt années de réclusion criminelle.

Au terme de plus de deux heures de délibéré, les jurés ont retenu l'intention homicide de l'accusé. La famille du mis en cause a quitté la salle d'audience en criant.

L'avocat général Roland Mahy avait requis un peu plus tôt mardi la même peine de 20 ans de réclusion criminelle, en évoquant un acte parfaitement conscient de l'accusé. "Quand on envoie même à 8 km/h un engin d'une tonne rouler sur le corps d'un homme, c'est bien que l'on est animé d'une intention maligne et on prend le risque délibéré de tuer", avait-il martelé.

La défense a annoncé dès mardi soir qu'elle allait faire appel du verdict.

Aziz R. s'est toujours défendu d'avoir voulu écraser le policier. "Je suis encore désolé pour cet accident, mais je n'ai rien commis", a-t-il déclaré au terme des débats.

Le 3 mars 2010, peu après minuit, sur la commune de Tarascon (Bouches-du-Rhône), un équipage de police, dont faisait partie Christophe C., avait décidé de contrôler un véhicule Renault Clio qui zigzaguait, n'obtempérait pas et prenait la fuite. Une course-poursuite avait commencé qui s'était achevée sur un petit chemin de terre pentu, à l'entrée d'une passerelle trop étroite pour que les véhicules puissent s'y engager.

A l'arrivée des renforts, l'un des policiers était retrouvé au sol, coincé sous la Clio. Il était en arrêt cardio-respiratoire, souffrait de deux traumatismes crânien et thoracique, ainsi que de diverses contusions. Il sombrait alors dans le coma. Il n'a plus retrouvé l'usage de ses membres.

Une expertise en odorologie avait identifié l'odeur du mis en cause sur le siège conducteur, attestant d'un passage de l'accusé de l'autre côté du véhicule, alors que ses traces ADN étaient relevées côté passager. Il serait donc passé du siège passager au siège conducteur.

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DIRECTION DES AFFAIRES CRIMINELLES ET DES GRACES

Extrait du rapport du groupe de travail sur le traitement des crimes en série (octobre 2006) Préconisation n°8 concernant entre autre l'Odorologie

L'odorologie consiste en l'identification, par des chiens spécialement dressés, de l'odeur relevée sur une scène de crime, appelée trace odorante, avec d'autres traces odorantes ou les odeurs corporelles prélevées sur des suspects.

L'odeur, en tant que phénomène chimique individualisé - comme une empreinte génétique ou digitale - est un élément de l'enquête de police.

Cette technique peut permettre d'identifier l'auteur d'un crime et d'effectuer des rapprochements entre affaires.

Par comparaison, en effet, une odeur prélevée sur la scène de crime peut correspondre à l'odeur corporelle d'un suspect. De même, en faisant correspondre des odeurs provenant de différentes scènes de crime, il est possible de déterminer un même auteur pour plusieurs infractions (un criminel sériel).

Les prélèvements de traces odorantes s'effectuent en premier acte avant tous autres types de recherches (papillaires et ADN).

Le prélèvement est effectué par un technicien spécialement formé et habilité, qui respecte un protocole. Chaque tissu est placé dans un bocal en verre, qui est saisi et scellé.

Le technicien remplit une notice de renseignements selon le type de prélèvements effectués (traces odorantes et/ou odeurs corporelles). Cette notice est jointe à la procédure.

L'identification s'effectue au laboratoire d'odorologie à la sous-direction de la Police Technique et Scientifique (ECULLY) en respectant un strict protocole. Deux chiens sont successivement utilisés et travaillent chacun sur quatre passages.

Pour conclure à une identification ou à une corrélation, il doit y avoir trois passages positifs et un passage négatif (test à vide). L'ensemble des opérations est filmé et inscrit sur un CD-Rom non réinscriptible joint au rapport.

Les services compétents en matière d'odorologie sont :

~ pour les prélèvements : le SCIJ, tous les SRIJ, les SLIJ ;

~ pour l'identification : le laboratoire d'odorologie situé dans les locaux du service central de l'identité judiciaire saisi par réquisition ou par une ordonnance de commission d'expert

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L'ODOROLOGIE PROPOSEE PAR LE S.R.I.J. PARIS

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Une des activités spécifiques de la DACTYLOTECHNIE

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L'ODOROLOGIE POLICIERE CORROBOREE PAR LA

SCIENCE

COMMUNIQUÉ DE PRESSE NATIONAL PARIS le 09 FEVRIER 2016
(Reproduction intégrale)

L'odorologie est une technique d'identification des odeurs humaines par des chiens spécialement entraînés. Elle est utilisée dans les enquêtes policières pour démontrer la présence d'un individu sur une scène d'infraction. Cependant, il n'existe à l'heure actuelle aucun standard international concernant l'entraînement des chiens. Au Centre de recherche en neurosciences de Lyon (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1/Inserm), des chercheurs spécialisés dans les odeurs et leur mémorisation ont analysé les données, consignées depuis 2003 par la Sous-direction de la police technique et scientifique d'Ecully, sur les performances des chiens face à une tâche d'identification d'odeurs. Leurs résultats montrent qu'au terme d'un programme d'entrainement de 24 mois, les chiens parviennent à reconnaître l'odeur d'une même personne dans 80 à 90 % des cas, et ne commettent jamais d'erreur en la confondant avec des odeurs de personnes différentes.

Ces résultats valident les procédures appliquées et devraient convaincre la communauté internationale de la fiabilité de cette méthode. Ils sont publiés le 10 février 2016 dans la revue PLOS ONE.

L'odorologie est une méthode d'identification des odeurs humaines, utilisée depuis 2003 en France par les services de la police judiciaire pour démontrer la présence d'un individu sur une scène de crime. Cette méthode repose sur le fait que l'odeur humaine est propre à chaque individu, et sur l'incroyable odorat des chiens (dont la sensibilité peut être de 200 à 10 000 fois plus grande que celle de l'homme selon le type d'odeur considérée1), associé à un long entraînement.

1 Marshall and Moulton, Chem Senses,1981 ; Krestel et al., Neurosci Biobehav Rev, 1984.

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Concrètement, elle consiste à faire comparer, à des chiens spécialement entraînés, une odeur humaine prélevée sur un objet de la scène d'infraction à celle de plusieurs individus parmi lesquelles se trouve l'odeur d'un suspect ou d'une victime. Les résultats de ces tests étant déterminants pour les enquêteurs, ils doivent résulter d'études fiables et reproductibles. Or, jusqu'à maintenant, il n'existait aucun standard international concernant l'entraînement des chiens ou leur inclusion dans les enquêtes. Par conséquent, il y a parfois des réticences à considérer cet indice comme élément de preuve. En analysant les résultats obtenus depuis 2003 à la Sous-direction de la police technique et scientifique (SDPTS) d'Ecully, des chercheurs du Centre de recherche en neurosciences de Lyon viennent de démontrer la fiabilité de la méthode employée.

Durant leur formation initiale, les bergers allemands et belges malinois utilisés par la police scientifique doivent apprendre à faire l'association entre deux odeurs provenant d'un même individu, au cours de tâches de plus en plus complexes.

Au terme de cette formation, les chiens sont aptes à effectuer des tâches d'identification. Au cours de cette tâche, les animaux flairent une odeur humaine de référence puis doivent la comparer à une série de cinq odeurs humaines différentes parmi lesquelles se trouve l'odeur de référence. Lorsque le chien exprime la reconnaissance entre les deux odeurs (en se couchant devant le bocal qui contient l'odeur de référence), il est récompensé par une friandise ou par un jeu. Les odeurs humaines peuvent correspondre à des traces odorantes prélevées sur un objet ayant été préalablement manipulé ou à une odeur corporelle directement prélevée sur un individu.

L'analyse des données obtenues avec les 13 chiens de la SDPTS depuis 2003 montre qu'à l'issue de l'acquisition des principes de la tâche, un entraînement régulier de 24 mois est nécessaire pour obtenir des performances stables et optimales. A l'issue des 12 premiers mois, les chiens ne commettent plus aucune erreur de reconnaissance (c'est-à-dire qu'ils ne confondent pas les odeurs de deux personnes différentes). Et leur sensibilité olfactive augmente significativement au cours de l'entraînement : en moyenne, au bout de deux ans, ils parviennent à reconnaître deux odeurs provenant de la même personne dans 85 % des cas, les 15% d'absences d'association résultant majoritairement de la qualité du prélèvement ou de l'odeur elle-même et non d'un déficit de reconnaissance.

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Les chercheurs ont aussi mis en évidence que les bergers allemands étaient plus performants que les bergers belges malinois, sans doute parce qu'ils sont plus disciplinés et plus attentifs.

Au terme de leur formation initiale, les chiens peuvent donc participer aux procédures judiciaires et continuent à bénéficier, tout au long de leur vie, d'un entraînement continu entre les procédures. En pratique, chaque test d'identification est réalisé par au moins deux chiens. Et chaque chien réalise au moins deux tests avec le même assortiment d'odeurs : l'odeur prélevée est présentée soit dans l'échantillon flairé au début de la tâche, soit dans l'un des bocaux qu'il flaire successivement. Entre 2003 et 2016, l'odorologie a été utilisée dans 522 cas à la SDPTS, et a permis de résoudre 162 affaires judiciaires.

Dans ces procédures judiciaires, les odeurs prélevées dataient de quelques heures ou quelques jours. Les chercheurs aimeraient maintenant étudier les performances des chiens sur des odeurs plus anciennes.

Les prélèvements d'odeurs sont en effet stockés dans des odorothèques, pendant plusieurs années.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon