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La mondialisation financière et croissance économique au Cameroun.

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par ATIKOU HAOUA ABOUBAKAR
Université de Ngaoundere - Maitrise 2014
  

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REPUBLIC OF CAMEROUN

Peace-Work-Fatherland

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MINISTRY OF HIGHER

EDUCATION

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THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE

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FACULTY OF ECONOMICS AND MANAGEMENT

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MONETARY AND BANKING ECONOMICS DEPARTMENT

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P.O. BOX: 454 NGAOUNDERE

TEL/FAX: 22 25 27 65

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

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UNIVERSITE DE NGAOUNDERE

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FACULTE DES SCIENCES

ECONOMIQUES ET DE GESTION

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DEPARTEMENT D'ECONOMIE MONETAIRE ET BANCAIRE

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B.P: 454 NGAOUNDERE

TEL/FAX: 22 25 27 65

LA MONDIALISATION FINANCIERE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU CAMEROUN

Mémoire en vue de l'obtention du Master 1 en Sciences Economiques

Rédigé par :

HAOUA ABOUBAKAR ATIKOU

Licenciée ès Economie et finance internationale

Matricule : 11D007EG

Option : Economie et Finance Internationale

Sous la direction de :

Dr. DJAOWE JOSEPH

Chargé de cours

Université de Ngaoundéré

Année académique : 2014 - 2015

SOMMAIRE

Sommaire............................................................................................i

Dédicace..........................................................................................ii

Remerciements..............................................................................................................iii

Liste des acronymes et abréviations..........................................................iv

Résume.............................................................................................v

Abstract...........................................................................................................................v

Introductiongénérale..............................................................................1

Première partie : Cadre conceptuel de la mondialisation financière et de la croissance économique...................................................................................................................15

Introduction première partie....................................................................16

Chapitre I : Conceptualisation de la notion de mondialisation financière...............17

I. Historique, définition et caractéristiques de la mondialisation financière dans un contexte étatique....................................................................17

II. La mondialisation : une nécessité à contrôler......................................23

Chapitre II : Appréhension de la notion de croissance économique........................32

I. Définition, nature et modèles de la croissance économique.....................32

II. Théories, facteurs et critiques de la croissance économique......................37

Conclusion première partie......................................................................48

Deuxième partie : Analyse de l'incidence de la mondialisation financière sur la croissance économique.................................................................................................49

Introduction deuxième partie...................................................................50

Chapitre III : Libéralisation financière/développement du système financier et la croissance économique..........................................................................51

I. Incidence de la libéralisation du compte de capital sur la croissance économique.............................................................................51

II. Incidence du développement du système financier sur la croissance économique.............................................................................59

Chapitre IV : Assouplissement des conditions d'intégration/efficience de l'investissement et croissance économique...................................................68

I. Effet de l'assouplissement des conditions d'intégration financière sur la croissance économique................................................................68

II. Effet de l'efficience de l'investissement sur la croissance économique........75

Conclusion deuxième partie....................................................................84

Conclusion générale.............................................................................85

Références bibliographiques...................................................................88

Table des matières...................................................................................99

A mon papa ALADJI ATIKOU AOUBAKAR pour l'éducation, l'amour et le soutien sans cesse réconfortant qu'il m'a toujours donné. Que ce travail soit ta fierté papa !!!!!!

DEDICACE

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier quelques personnes pour leur contribution à la réalisation de ce modeste travail. Tout d'abord je rends grâce à DIEU tout Puissant qui m'a donné la force, la santé et le courage de vaincre tous les obstacles rencontrés. Je remercie :

Le doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion le Professeur VICTOR TSAPI pour sa disponibilité dans la supervision de ce travail ;

Mon Directeur de mémoire le Docteur DJAOWE JOSEPHpour son encadrement sans failles, ses multiples conseils, et sa disponibilité malgré ses multiples occupations ;

Tout le corps enseignant de la FSEG de l'Université de Ngaoundéré car ce travail n'est que la combinaison de toutes les formations reçues durant tout notre parcours académique ;

Mes soeurs AISSATOU ABOUBAKAR ATIKOU, FADIMATOU ALADJI ATIKOU ABOUBAKAR, FADIMATOU ALADJI ATKOU ABOUBAKAR, pour leur soutient et leurs multiples conseils, gages d'un travail bien accompli ;

Mes frèresAMADOU ABOUBAKAR, MAMOUDOU ABOUBAKAR, OUSMANOU ABOUBAKAR ATIKOU pour la convivialité dans la relation, leur soutient et leurs multiples conseils qui m'ont permis d'évoluerintellectuellement;

Mon défunt frère SOULEYMANOU KABIROU qui, de son vivant, m'a soutenu et m'a donné l'amour dans le travail ;

Ma nièceAMINATOU HASSAN pour son soutien et ses multiples conseils ;

Mon amiGUIDKAYA ZAMBA Françoispour son soutien et ses multiples conseils qui m'ont permis d'être brave et de surmonter les obstacles dans mon parcours ;

Ma camaradeRACHIDAqui m'a soutenu et qui a permis que ce travail s'achève dans de bonnes conditions ;

Mes camarades de promotion et tous les locataires de la mini cité BARINGTON pour des moments de convivialité que nous avons eu à passer ensemble et tous ceux dont les noms ne sont pas mentionnés ici.

LISTE DES ACRONYMES ET ABREVIATIONS

CEMAC ......Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale

MINFI......... Ministère des Finances

PIB............ Produit Intérieur Brut

IDE ............ Investissement Direct Etranger

IMF ............ Institution de Microfinance

CRDE......... Cahiers du Centre de Recherche et Développement enEconomie

NIPE.......... Nouvelle Institution de Partenariat Economique

NPI............ Nouveaux Pays Industrialisés

MINEPAT...Ministère de l'Economie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire

URSS.......... Union des Républiques Socialistes et Soviétiques

FMI............ Fonds Monétaire international

OCDE........ Organisation de Coopération et de Développement Economique

GATT......... General Agreement on Tarifs and Trade

FMN.......... Firmes Multinationales

PED........... Pays en Voies de Développement

OST........... Organisation Scientifique du Travail

RD............. Recherche et Développement

NTIC..........Nouvelle Technologie de l'Information et de la Communication

GRH.......... Gestion des Ressources Humaines

RESUME

L'importance de la mondialisation financière n'est plus à démontrer.L'objet de cette étude est de montrer en quoi et comment le Cameroun peut atteindre un niveau de croissance optimale via la considération des motifs financiers dans sa stratégie. A travers une analyse de la théorie économique et financière existante, l'influence de la mondialisation financière (par la libéralisation du compte de capital, le développement du système financier, l'assouplissement des conditions d'intégration financière et l'efficience de l'investissement) n'est qu'une évidence.Vuqu'une recherche ne s'arrête pas seulement à la théorie, à moins que ce ne soit une revue de la littérature, la nôtren'est qu'uneentrée en matière de la recherche scientifique. Nous signalons que la partie empirique ne se fera que dans le cadre de nos recherches futures.

ABSTRACT

Mots clés : Mondialisation financière, croissance économique, théorie économique, théorie financière.

The importance of financialglobalization isn't to demonstrate.The object of this survey is to show some what and how Cameroon can reach a veritable scol strandard optimal growth by a consideration of financials patterns in their strategy. According to short analysis of existent economic and financials theories, the influence of financial globalization (by capital account liberalization, financial systemdevelopment, financial integration conditions stretching and efficient investment) is an evidence.As we know that research cannot be stop only to a theory, unless a preoccupation wasliterature review, ours is only an entry to a scientific research subject. We point out thatthe empirical party of this surveywill be doing within the framework of our future research.

Keywords : financial globalization, economic growth, economic theory, financial theory.

INTRODUCTION GENERALE

CONTEXTE DE RECHERCHE

Dans un environnement mondial et financier où les ressources deviennent de plus en plus rares et les besoins sans cesse croissants, les Etats en autarcie se retrouvent limités dans la recherche de solutions adéquates pour leur croissance. Ainsi, ces Etats établissent des relations multiformes allant jusqu'à la renonciation de leur souveraineté économique avec l'ouverture de leur marché. Le Cameroun n'en fait pas exception.

En effet, le Cameroun n'a pas été épargné par l'évolution de la structure financière mondiale. L'intérêt porté par les autorités du Cameroun à modifier le cadre institutionnel mis en place au lendemain des indépendances est apparu clairement au début des années 1990, et motivé par la crise économique qui a frappé tous les pays de la CEMAC. Intérêt qui a permis de maintenir la situation économique du Cameroun au niveau sous régional qu'international. Cet argument n'est pas mal perçu car, le constat est que, tant au niveau régional que sous régional, la position du Cameroun est une référence en matière des échanges économiques. Cependant ce constat isolé ne suffit pas pour considérer qu'une économie est en pleine croissance car, du côté de la balance des paiements, l'on a un constat plutôt contradictoire à celui précédemment énoncé. En effet, le solde de cette dernière est déficitaire1(*). Or, l'intégration financière peut compenser ce déficit à travers ses effets sur les mouvements des capitaux entre les pays financièrement intégrés. Toutefois, peu de recherches sont identifiées dans la littérature en rapport à la mondialisation financière et à la croissance économique.

Malgré l'importance grandissante de la finance dans l'économie des pays en développement (Le système financier est le système nerveux central des économies des pays cherchant à se hisser dans la sphère économique et financière mondiale), l'on constate encore une faible préoccupation des chercheurs dans ce domaine qu'est la mondialisation financière. En effet, même si les écrits existent, ils sont concentrés beaucoup plus sur la contribution de la mondialisation financière au développement économique sans prendre en considération le volet croissance économique (d'autant plus que la croissance économique est un élément indispensable au développement économique). De plus, ces études sur le développement économique sont effectuées dans le contexte occidental (contexte des pays développés) qui n'est pas pareil au contexte africain encore moins au Cameroun qui est dans la mouvance de l'émergence en 2035.

La stratégie d'émergence dans laquelle s'est lancé le Cameroun peut tenir compte de plusieurs volets parmi lesquels figure le volet politique, le volet économique et social mais aussi le volet financier. En effet, la libéralisation financière par les mouvements de capitaux, l'efficience des investissements, le développement des marchés financiers, la bonne gouvernance qu'elle engendre est un axe stratégique pour booster la croissance en vue du développement et de l'émergence. C'est sans doute dans le souci d'accompagner le gouvernement camerounais dans cette perspective d'émergence que nous voulons cerner l'effet de la mondialisation financière sur la croissance économique. D'où notre thème de recherche : La mondialisation financière et croissance économique au Cameroun.

PROBLEMATIQUE ET QUESTIONS DE RECHERCHE

La mondialisation financière est un sujet vaste et complexe. Bien que cette question ait été abondamment débattue, les constatations sur lesquelles repose le débat ne sont ni uniformes ni dépourvues d'ambiguïté. Elle suscite des controversesdont les termes sont, le plus souvent, emprunts de confusion. Bénéfique pour certains,maléfique pour d'autres, la mondialisation financière est tantôt parée de toutes les vertus,tantôt affublée de tous les vices. Cette controverse se ressent déjà dès l'appréhension du concept par les auteurs.

Selon Thompson (1999), la mondialisation peut se définir comme « le processus par lequel l'interdépendanceentre les marchés et la production de différents pays s'accroît sous l'effet deséchanges de biens et de services ainsi que des flux financiers et technologiques. Il nes'agit pas là d'un phénomène nouveau mais de la poursuite d'une évolution amorcéedepuis longtemps. ». Intégrant le volet financier du terme, l'on peut l'appréhender comme la constitution d'un marché régional intégrant des financements extérieurs. C'est ce qui ressort des propos de Masson (2001) selon lesquels la mondialisation financière peut être définie comme l'intégration accrue des économies, laquelle se traduisant par une augmentation du commerce, des capitaux, des investissements et des flux migratoires. Bien qu'il existe de forte augmentation du niveau de vie liée à la mondialisation, ces gains ne sont pas également repartis à travers le monde entier. Les mouvements de capitaux, les actifs financiers et les sociétés foncières pour le reste du monde font partis de ce que l'on appelle le processus de globalisation financière. D'autres auteurs l'appréhendent quant à eux comme un processus d'intégration des marchés financiers internationaux sous le double impact de la libéralisation financière internationale et de l'accroissement de la mobilité internationale des capitaux. C'est le cas de (McCauley et al., 2002) qui prennent en considération les mouvements de capitaux dans les services bancaires. Ainsi, ils soulignent que la mondialisation financière s'accompagne d'un mouvement de mondialisation des banques. L'observation presque survolée de la littérature occidentale nous renseigne que ce concept a été largement débattu pour ce qui est de sa contribution à la croissance économique.

En effet, la prise de conscience de l'importance d'un système financier dans l'appui et le soutien aux efforts de croissance économique est présente dans toutes les études menées en ce qui concerne la mondialisation financière. Plusieurs aspects de ce concept sont identifiés dans la littérature en relation avec la croissance économique. Il s'agit notamment de la libéralisation du compte de capital (McKinnon, 1973 ; Shaw, 1973 ; Mishkin, 2006 ; Bailiu, 2000), l'assouplissement des conditions d'intégration financière (Garmaise et Moskowitz ,2003 ; Shan et Qi, 2006), le développement du système financier (King et Levine , 1993a ; Beck et al., 2000 ; Roubini et Sala-i-Martin, 1992) et l'efficience de l'investissement international (Obstfeld, 1994 ; Acemoglu et Zilibotti, 1997 ; Edison et al., 2002). Il s'avère donc important de considérer le concept de croissance économique dans notre recherche.

Le terme « croissance » désigne l'augmentation du volume de la production de biens et de services d'une année sur l'autre. Les chroniqueurs économiques parlent ainsi d'accélération ou de ralentissement de la croissance pour caractériser une année particulière. Toutefois, les économistes préfèrent réserver le terme de croissance à une augmentation tendancielle de la production par tête, qui entraîne sur une longue période une multiplication du volume de biens et de services disponibles en moyenne pour un habitant d'un pays. Vue de cet angle, la croissance économique désignerait donc une interrelation entre des facteurs économiques, sociaux et politiques. Samuelson et Nordhaus (2001) considèrent que la croissance économique est le facteur le plus important, qui détermine le succès économique des nations... « Economic growth is the single most important factor in the economic success of the nation in the long term » selon la définition anglo-Saxonqu'ilsontemployé.Au delà des controverses constatées dans la formulation des définitions des différents auteurs, l'on constate également que les auteurs sont unanimes quant à l'analyse de la contribution de la mondialisation financière à la croissance économique. D'une part, on a les auteurs de la décroissance économique en fonction du degré de l'ouverture financière et d'autres parts, les auteurs partisans de la croissance économique en fonction de degré de l'ouverture financière.

Pour les auteurs de la décroissance économiques (Grilli et Milesi-Ferreti, 1995 ; Edison et al., 2002 ; Kose et al., 2006 ; Neto et Veiga, 2008), la mondialisation financière a une incidence négative sur les flux de croissance économique et assure une instabilité de la balance des opérations économiques et financières. En effet, loin d'assurer un financement sain et équilibré de l'économie mondiale, le marché financier international tantôt distribue l'épargne mondiale avec laxisme, en accumulant les risques, et tantôt concentre le capital brutalement et frileusement dans quelques havres de sécurité. Il n'assure ainsi ni une allocation optimale des ressources financières dans le monde, ni une stabilité financière indispensable à la croissance régulière et équilibrée des mouvements internationaux réels et des économies nationales, ni une baisse tendancielle des taux d'intérêt sous l'effet d'une concurrence accrue, ni enfin une rationalisation souhaitable des politiques économiques. Par contre, les analyses faites par certains chercheurs (Beji, 2010 ; Minea et Villieu, 2010 ; McKinnon, 1973 ; Shaw, 1973) sont contradictoires aux conclusions précédentes. Selon eux, l'intégration financière favorise la croissance économique. En effet, l'ouverture financière peut améliorer l'allocation efficiente des ressources, fournir des opportunités pour la diversification des risques et promouvoir le développement financier. De ces auteurs, McKinnon (1973) et Shaw (1973) ont développé une analyse mettant l'accent sur le rôle du secteur financier dans la mobilisation de l'épargne et donc dans l'amélioration de la croissance.

A partir des lignes précédentes, l'on constate qu'il y a une réelle confusion dans l'analyse de l'effet de la mondialisation financière sur la croissance économique d'un pays. Peut-on alors considérer la mondialisation financière comme source de croissance économique au vue de ces incompréhensions ? Pour conduire le gouvernement camerounais dans l'atteinte de sa politique d'émergence en 2035, nous nous fixons pour objet d'analyser l'influence de la mondialisation financière sur la croissance économique au Cameroun.

Autour de cette question principale gravitent plusieurs autres questions secondaires qu'il serait mieux d'en retenir quelques-unes pour constituer nos questions de recherche :

Qu'entend-t-on par mondialisation financière dans un contexte étatique et quelles sont les réformes y relatives ?

A quoi renvoie la notion de croissance économique et comment juger du degré de croissance économique d'une nation ?

Quelle est l'incidence de la mondialisation financière sur la croissance économique au Cameroun ?

OBJECTIFS DE LA RECHERCHE

Une attention particulière mérite d'être entreprise pour accorder à ce sujet toute sa pertinence. Le problème posé met en évidence l'idée de l'existence d'une corrélation entre la mondialisation financière et la croissance économique au Cameroun. Pour répondre à la problématique principale de cette recherche, nous voulons :

Elucider le concept de mondialisation financière dans un contexte étatique et les réformes y relatives;

Appréhender la notion de croissance économique et déterminer les facteurs indicateurs de la croissance économique d'une nation ;

Mettre en évidence l'incidence de la mondialisation financière sur la croissance économique au Cameroun.

INTERET DE LA RECHERCHE

L'analyse de la mondialisation financière dans le contexte d'un pays en développement est très intéressante pour appréhender une approche efficace de la croissance économique. L'idée de cette recherche est née d'un besoin personnel de vouloir mieux comprendre l'influence de la mondialisation financière sur la croissance économique. Ainsi, notre travail définit un intérêt sur deux plans.

Sur le plan théorique, en sus de nombreux écrits sur la mondialisation financière et la croissance économique faits de manière isolée, notre recherche cumulant les deux concepts dans le contexte camerounais, constituera un apport véritable dans l'enrichissement de la réflexion sur la situation économique d'un pays face au phénomène de la mondialisation financière.

Sur le plan pratique, elle renforcera la situation économique du Cameroun considéré comme pôle des affaires en Afrique Centrale. De plus, dans la mouvance de la stratégie d'émergence horizon 2035, l'étude de l'effet de la mondialisation financière sur la croissance économique sera considérée comme une référence indispensable dans l'accompagnement du Cameroun dans cette stratégie d'émergence par la définition des axes stratégiques de coopération financière internationale.

RESUME DES BASES D'HYPOTHESES ET HYPOTHESES

La libéralisation du compte capital analysée par l'accentuation des effets bénéfiques de bonnes politiques économiques, peut assurer la croissance économique dans les états considérés. Tel est le point de vue des différents auteurs que nous allons énoncer dans les lignes qui suivent.

Mishkin (2006) considère que l'ouverture des marchés financiers nationaux aux capitaux étrangers, ainsi que la possibilité d'appropriation de parts des capitaux des institutions financières domestiques par des institutions financières étrangères sont de nature à promouvoir la croissance économique dans un pays donné, puisque cela aiguise la concurrence sur les marchés bancaires et financiers domestiques. Cette vision est partagée par Bailiu (2000), Honig (2008), Klein et Olivei (2008) pour qui, La libéralisation du compte de capital peut accélérer la croissance économique en développant le système financier international. En effet, la mondialisation financière génère un accroissement des mouvements de capitaux entre les pays considérés, mouvement qui est très favorable et stimule la croissance économique. C'est ce qui ressort de la perception de Mathieson et Rojas-Suarez (1992) qui pense que la libéralisation des mouvements de capitaux accroit l'efficience du secteur financier et améliore l'intermédiation globale par une bonne orientation de l'épargne vers les investissements les plus productifs et qui abaisse les risques financiers. McKinnon (1973) et Shaw (1973) abondent dans la même logique car selon eux, il n'est pas possible d'envisager un impact positif et stimulateur de la croissance par l'appareil financier, sans passer par un relâchement total des contraintes qui pèsent sur le système financier. En effet, la libéralisation du compte de capital est très favorable dans les pays où il ya une discipline en matière économique. C'est le contenu de la pensée de Eichengreen (2001) selon laquelle la libéralisation du compte de capital peut augmenter la croissance économique grâce à l'effet de discipline et ce, en encourageant les gouvernements à adopter des politiques macro-économiques plus disciplinées.

De cette littérature, on retient que la libéralisation du compte de capital est garante à la croissance économique dans un pays et partant, au Cameroun. En effet, dans le contexte de l'économie camerounaise, l'un des objectifs généraux de la stratégie d'émergence en 2035 est d'atteindre le stade des Nouveaux Pays Industrialisés (NPI) en améliorant le poids de l'industrie dans l'économie (notamment dans le PIB et les exportations). Pour accompagner cette politique, le gouvernement s'est fixé pour objectifs spécifiques de Modifier la structure des échanges extérieurs et d'élargir les marchés financiers d'une part, de s'intégrer dans la sphère financière internationale et d'améliorer l'intermédiation bancaire d'autre part2(*) en vue d'atteindre la logique des pays émergents. La libéralisation du compte de capital est donc un aspect important de la mondialisation financière qui va permettre au Cameroun d'avoir accès à d'importants capitaux. Elle constitue un facteur indispensable dans l'analyse de la croissance économique des pays ayant de bonnes institutions et de bonnes politiques. Cette analyse nous conduit donc à formuler l'hypothèse suivante dans le contexte économique camerounais :

: La libéralisation du compte de capital induit positivement la croissance économique au Cameroun.

Le développement financier a une importance notoire sur la croissance économique d'un pays. Il joue un effet significatif sur le PIB par tête d'un pays. C'est le contenu du débat que nous allons énoncer dans les lignes qui suivent.

Beck et al. (2000) se sont intéressés à l'impact causal du développement financier sur la croissance et ses sources. Leur étude a montré un impact causal significativement positif du développement financier sur la croissance réelle par tête, et sur la croissance de la productivité réelle par tête. Les auteurs soutiennent l'idée qu'un meilleur fonctionnement des banques améliore l'allocation des ressources et accélère la croissance de la productivité, avec des répercussions positives sur la croissance économique de long terme. Les travaux de Trabelsi (2002) rejoignent également ceux de Beck et al. (2000), car il a aussi trouvé unerelation significative et positive entre le développement financier et la croissance économique. Dans la même perception, King et Levine (1993b) passent en revue une série d'études empiriques sur les liens entre le développement du secteur financier et la croissance, comprenant aussi bien des tests économétriques, que des études sur les effets microéconomiques et macroéconomiques des réformes des secteurs financiers. Ils ont trouvé que ces études confirment leur idée principale, à savoir qu'un système financier développé stimule une croissance rapide de la productivité et du PIB par tête en canalisant les ressources financières de l'économie pour les tentatives de promotion de la productivité.

De ces observations, on remarque que qu'un système financier intégralement développé accroît la productivité d'un pays et conduit à un gain mesurable indispensable à la croissance économique. En effet, la stratégie d'intégration financière internationale vise d'une part à répondre au défi d'anticipation et d'adaptation face aux évolutions géopolitiques et stratégiques mondiales et d'autre part à tirer le meilleur parti de la mondialisation et sa cohorte de facteurs de risques et d'incertitudes pour l'avenir3(*). L'évolution économique du Cameroun ne pouvant plus être dissociée de celle du reste du monde, il convient d'anticiper le positionnement dans la compétition économique et financière internationale en s'inscrivant dans un système de développement financier international en vue d'atteindre une croissance économique optimale. Ces précisions nous conduisent à formuler l'hypothèse suivante dans le contexte économique camerounais :

: Le développement du système financier induit positivement la croissance économique Cameroun.

La finance a deux modes de financement à savoir le financement direct (qui se traduit par des relations entre les banques sans interventions d'un intermédiaire) et le financement indirect où les courtiers interviennent. Plusieurs études montrent l'assouplissement des conditions de financement (financement qui fait intervenir les courtiers) peut conduire à développer plus rapidement le système financier dans un pays et donc, très favorable à la croissance économique.

Garmaise et Moskowitz (2003) ont montré que la finance informelleest importante dans l'amélioration de l'accès au financement. Ils ont pris comme exemple lemarché immobilier américain et ont montré que les courtiers ont joué un rôle considérabledans la facilitation de l'accès au financement pour leurs clients. Ces auteurs ont aussi trouvéque ces courtiers et les banques, ont pu monter des réseaux informels entre eux, qui ont eu uneffet significatif sur la disponibilité des fonds prêtables et dont, sur la croissance économique. Cubeddu et al. (2014) partagent également cet avis car ils ont cherché à identifier les facteurs sous-jacents à l'accélération de la croissance économique des pays en développement. Ils parviennent à la conclusion qu'elle peut s'expliquer essentiellement par la croissance de la productivité totale des facteurs. Cela dit, l'accumulation des facteurs demeure le principal moteur de la croissance économique. En l'occurrence, l'essor du commerce international et l'assouplissement des conditions de financement semblent avoir directement stimulé l'accumulation du capital. L'analyse faite par Klein et Olivei (2008) rejoint également cette conclusion car selon eux, le bon fonctionnement du système financier intensifie la concurrence et favorise l'importation des services financiers.

De ce qui précède, nous pouvons nous résumer en disant que la facilitation de l'accès à des capitaux conduit à développer le système financier et à favoriser la croissance économique d'un pays et partant, au Cameroun. En effet, dans la définition des axes stratégiques de l'émergence en 2035, le gouvernement camerounais centre ses efforts sur une canalisation rationnelle des flux financiers4(*) pour atteindre une croissance économique durable. Cette canalisation ne sera évidente que s'il existe un minimum de facilitation d'accès aux flux financiers internationaux. On peut donc considérer l'assouplissement des conditions d'intégration financière comme un aspect important lors de l'analyse de la croissance économique. C'est dans ce sens que nous formulons l'hypothèse suivante dans le contexte économique camerounais :

: L'assouplissement des conditions d'intégration financière induit positivement la croissance économique au Cameroun.

Un investissement international efficient est à la base des analyses économiques et économétriques en rapport avec la croissance économique. Des études (dont nous ferons le point) ont montré qu'un investissement efficient conduit efficacement à la croissance économique d'un pays.

Afonso et al. (2005) ont monté que si lesdépenses publiques sont de bonne qualité, alors les services produits suite à ces dépensessont efficients et peuvent générer la croissance économique. C'est également la perception de King et Levine (1993b) qui ont mis en valeur un nouveau mécanisme par le biaisduquel les systèmes financiers stimulent la croissance économique. Dans leur modèle, lessystèmes financiers affectent les activités des entrepreneurs et les amènent à l'amélioration dela productivité de leurs investissements.Obstfeld (1994), Acemoglu et Zilibotti (1997) quant à eux, évoquent l'afflux des Investissements DirectsEtrangers (IDE) comme facteur susceptible d'entraîner un transfert de technologie, la spécialisation dansla production, l'allocation du capital...etc., et par conséquent stimule la croissance économique. En effet, on distingue plusieurs types d'investissements qui peuvent être de nature différente. Les IDE qui sont une forme d'investissements internationaux d'un pays en font partie et constituent un enjeu important à travers unmeilleur partage du risque, une bonne diversification du portefeuille des investisseurs et une meilleureallocation du capital (Edison et al., 2002) et à ce niveau, continuent-ils, l'intégration financière favorise la croissance économique d'un pays.

Les lignes qui précèdent montrent que l'efficience de l'investissement est favorable à la croissance économique d'un pays et partant, au Cameroun. En effet, dans la stratégie d'émergence en 2035 définie par le gouvernement camerounais5(*), l'amélioration de l'attractivité du pays aux investisseurs étrangers en vue d'un investissement efficient est une quête permanente. Elle consiste en l'amélioration des infrastructures, le partenariat efficace Etat / secteur privé, le renforcement de la gouvernance du système économique et financier, gages d'une croissance économique optimale. De plus, les investissements de portefeuilles conduisent à améliorer la productivité des investissements des entrepreneurs favorisant ainsi la croissance économique. De ces analyses, nous pouvons formuler l'hypothèse suivante dans le contexte économique camerounais :

: L'efficience de l'investissement induit positivement la croissance économique au Cameroun.

METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Pour mener à bien cette étude, la méthode hypothético-déductive nous semble la mieux appropriée pour apporter des tentatives de réponses aux questions de recherche posées plus haut. En effet, elle consiste à construire à partir de la littérature existante sur la mondialisation financière et la croissance économique, des réponses théoriques au phénomène étudié (le cas échéant la contribution de la mondialisation financière à la croissance économique), puis à les confronter à la réalité par des tests empiriques. Compte tenu des contraintes d'ordre académique (car cette recherche n'est qu'une initiation au travail scientifique), les hypothèses formulées dans le cadre de cette recherche ne seront pas soumises à l'épreuve des faits.

PLAN DU TRAVAIL

Au-delà de l'architecture du travail décrite à l'énoncé des objectifs de la recherche, cette étude commence par une introduction générale et se structure autour de deux parties dans le respect des normes d'élaboration des travaux de ce genre :

La première partie sera l'occasion de présenter l'approche conceptuelle de la recherche. Il s'agira de traiter de la conception de la mondialisation financière dans un contexte étatique (chapitre 1) et d'appréhender la notion de croissance économique d'une nation (chapitre 2). La deuxième partie traitera quant à elle de l'analyse de l'incidence de la mondialisation financière sur la croissance économique au Cameroun. Nous aurons également deux chapitres : l'un (chapitre 3) précisera l'incidence de la libéralisation financière et du développement financier sur la croissance économique et l'autre (chapitre 4) consistera à mettre en évidence l'effet de l'assouplissement des conditions d'intégration financière et de l'investissement efficient sur la croissance économique.

PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL DE LA MONDIALISATION FINANCIERE ET DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

INTRODUCTION PREMIERE PARTIE

Avec la dynamisation de l'environnement des affaires et la forte demande des Etats de contrer la faible capitalisation de leurs économies en faisant appel à l'ouverture commerciale et financière. Le terme « mondialisation » est aujourd'hui couramment employé pour décrire l'internationalisation croissante des marchés financiers et ceux des biens et des services. La mondialisation renvoie avant tout à un processus dynamique et pluridimensionnel d'intégration économique et financière permettant aux ressources nationales de devenir de plus en plus mobiles à l'échelle internationale en même temps que s'accroît l'interdépendance des économies nationales. Ceci en vue de booster la croissance de l'économie nationale.

Dans cette partie consacrée à l'approche conceptuelle de la recherche, deux chapitres seront à développer. Le premier a pour but de définir le concept de mondialisation financière et d'identifier ses principales forces motrices. Il donne également l'origine du concept et les réformes de régulation adéquates. Le deuxième chapitre traite de la croissance économique. Il examine la définition du concept, sa nature, ses modèles ainsi que les théories y relatives.

CHAPITRE I : CONCEPTUALISATION DE LA MONDIALISATION FINANCIERE

Le décor est, bien entendu, celui de la globalisation financière qui se caractérise par une grande mobilité internationale des capitaux stimulée par la multiplication des innovations financières et par la dérégulation des marchés financiers. Ce processus conduit à une plus forte intégration des marchés financiers internationaux ce qui signifie que l'on tendrait vers un marché financier « global » favorisant une certaine convergence du prix des actifs internationalement mobiles et la synchronisation des cycles. Ce chapitre va s'appesantir d'une part sur la présentation de l'historique, de la définition et de la caractérisation de la mondialisation financière et d'autre part, sur sa nécessité de contrôle.

I. Historique, définition et caractéristiques de la mondialisation financière

Comprendre la mondialisation financière d'un Etat revient à maîtriser le foisonnement de l'économie financière de cette Etat dans la sphère financière internationale, multinationale et globale. Cette section s'appesantira d'une part, sur la présentation de l'historique de la mondialisation financière en précisant son origine et son évolution et d'autre part, sur sa définition et ses caractéristiques en fonction des perceptions de chaque analyste que nous allons utiliser.

I.1. Historique de la mondialisation financière

Afin de mieux cerner le concept de la mondialisation financière dans son ensemble, La prise en compte de son historique est très essentielle puisque c'est là que va découler toutes les interrogations la concernant et toutes les réponses qu'on pourrait s'y attendre. Nous signalons déjà que l'historique que nous allons présenter dans les lignes qui suivent ne va pas s'intéresser à une chronologie de la mise en oeuvre de la mondialisation financière, mais à une distinction des différents point de vues quant à son origine et son évolution dans les économies mondiales.

I.1.1. Origine de la mondialisation financière

Le premier volet de l'historique de la mondialisation financière que nous analysons ici est son origine. Cette origine est perçue selon deux perspectives ayant des visées complémentaires dont chacune seraanalysée en fonction de ses axes d'analyses et de ses principes. On a d'une part, la perception de l'origine de la mondialisation financière selon les économistes et d'autre part, la perception selon les financiers.

I.1.1.1. La mondialisation selon les économistes

Selon les économistes,la globalisation financière prend racine dans les réformes de politique monétaire engagées dès les années de dérégulation financière qui consacrent un retournement de valeur en faveur des détenteurs du capital : « l'effondrement de l'URSS et la crise asiatique de 1997 consacrent la tentative de projection mondiale du capitalisme grâce à l'expansion de la valeur actionnariale » (Aglietta et al., 2007). La mondialisation n'est que le résultat d'un processus nécessaire, d'une dynamique inhérente au capitalisme, entamée bien avant la construction des Etat-nations (Braudel, 1979 et Wallerstein, 1979), dont trois configurations peuvent être dégagées :

L'internationalisation est le stade préliminaire à la mondialisation dont l'ouverture sur l'étranger reste l'exception car limitée à certains types d'activités (exportations de matières premières rares, de produits de luxe) et à certaines zones géographiques. Les échanges de biens et services constituent sa dimension dominante majeure .Les investissements à l'étranger sont donc naturellement tournés vers leur développement.

La mondialisation consacre le pouvoir des entreprises qui, plutôt que de commercer à l'étranger, s'y implantent : les firmes multinationales suivent une logique de compétitivité (non plus de productivité) qui exacerbe la compétition entre les nations mais minimise la pertinence de la nationalité du territoire en tant que tel. La mondialisation et la déréglementation simultanée du paysage financier international ont entraîné une globalisation du marché financier en le décloisonnant pour tendre vers un marché unifié couvrant, fonctionnant à l'échelle mondiale.

La globalisation, régie par les institutions financières privées et décuplée à des nouvelles technologies de l'information et de la communication, se caractérise par la liberté des mouvements de capitaux dont la logique propre échappe parfois à celle de l'économie (Michalet, 2004).

I.1.1.2. La mondialisation selon les financiers

Selon les financiers, l'origine de la mondialisation financière est analysée dans la logique d'innovations. Pour eux, Les innovations financières qui captent la liquidité oisive fragilisent les structures financières vu que le nombre d'engagements s'élève alors que la quantité de monnaie demeure inchangée ; cette situation augmente le risque d'une propagation en chaîne de défauts (Brossard, 1998). Ce qui amplifie l'ampleur des considérations de la mondialisation financière est le recours de la banque aux innovations financières, à la marchéisation de son bilan (Nasica, 1997 ; Brossard, 2001 ; Sinapi, 2004). En effet, le caractère « entrepreneurial » de l'institution financière va l'inciter à créer de nouveaux produits afin de réaliser des profits : « L'idée retenue ici est qu'à mesure que les institutions financières innovent, le système financier évolue, en imaginant de nouvelles façons de financer le comportement maximisateur des autres institutions » (Nasica, 1997).

I.1.2. Evolution de la mondialisation financière

Pareillement à l'analyse précédente, l'évolution de la mondialisation financière a deux perspectives d'analyse toujours complémentaires. D'une part la perception de la mondialisation des économies comme une configuration internationale qui analyse l'intensification des échanges de flux financiers entre les Etats nationaux et d'autre part, la perception de la mondialisation des économies comme une configuration multinationale qui met l'accent sur la compétitivité avec l'exacerbation de la concurrence ainsi que la mobilité internationale des flux financiers. Les lignes qui suivent mettent un accent sur ces deux conceptions.

I.1.2.1. La mondialisation des économies : la configuration internationale

La première phase de l'intégration financière est celle de l'internationalisation correspondant à l'ouverture des économies aux échanges des biens et services financiers. Dans ce sens, l'internationalisation des économies ou l'internationalisation tout simplement désigne « un processus conduisant à l'intensification des échanges de biens et services financiers entre Etats nationaux. L'internationalisation relie des marchés nationaux qui possèdent des caractéristiques différentes, notamment en ce qui concerne la réglementation » (Badie et Devin, 2007). Elle engendre un vaste mouvement de capitaux, grâce notamment au concours du FMI, de la GATT et de l'OCDE. Michalet (2007) dénomme cette phase de « configuration internationale » puisqu'elle se caractérise par la prédominance de la dimension des échanges financiers sur les autres dimensions de la mondialisation.

I.1.2.2. La mondialisation des économies : la configuration multinationale

Le terme mondialisation renvoie ici à la deuxième phase de l'intégration financière, c'est une phase intermédiaire, c'est-à-dire en aval de l'internationalisation et en amont de la globalisation. Pour Michalet (2004), il s'agit de la configuration dont la dimension dominante est la mobilité internationale des flux financiers, le vecteur le plus important étant les IDE des firmes. La logique de cette configuration est la compétitivité avec l'exacerbation de la concurrence entre les firmes qui deviennent les acteurs principaux de la mondialisation financière. Les FMN se substituent au marché avec l'augmentation des flux financiers et c'est la principale raison que cet aspect de la mondialisation financière est taxé d'intégration financière plus avancée que la précédente.

I.2. Définition et caractéristiques de la mondialisation financière

La mondialisation financière n'est pas un aspect simple à cerner surtout quand il s'agit d'une configuration mondiale des économies et donc, sujette à des perceptions diverses. C'est même ces différentes perceptions qui font la complexité de cette configuration tant pour les pays à potentiel de revenus faibles que pour les pays à haut potentiel de revenus. Nous allons donner ici les différentes définitions répertoriées dans la littérature en relation avec ce concept et ses différentes caractéristiques dans l'optique de mieux l'approprier et de la saisir d'avantage.

I.2.1. définition de la mondialisation financière

Deux approches ont tenté d'appréhender la notion de mondialisation financière. La perspective internationale qui considère la mondialisation financière comme une interconnexion des marchés de capitaux et la perspective multinationale pour laquelle la mondialisation financière est une transformation financière.

I.2.1.1. Définition selon la perspective internationale

La globalisation financière peut se définir comme un processus d'interconnexion des marchés de capitaux aux niveaux national et international, conduisant à l'émergence d'un marché unifié de capitaux à l'échelle planétaire ; elle est « l'émergence d'un marché financier mondial, non seulement intégré mais aussi global, caractérisé par un mouvement de décloisonnement, de déréglementation et surtout de désintermédiation, sous l'influence de risques croissants sur les taux de change et les taux d'intérêt, et voué à répondre à des besoins internationaux de financement inédits » (Lalucq, 2006).

I.2.1.2. Définition selon la perspective multinationale

La globalisation financière est le nom donné à des transformations qui ont affecté les principes de fonctionnement de la finance. Ce sont des transformations très profondes qui associent étroitement la libéralisation des systèmes financiers nationaux et l'intégration internationale.La globalisation financière est une transformation des systèmes financiers qui est intimement liée au changement de régime de croissance dans les pays de capitalisme avancé (Thiel, 2001). Elle a fait prévaloir les principes de la finance de marché, une nouvelle logique financière par rapport à celle qui existait lorsque le financement de la croissance était assuré de façon prépondérante par le système bancaire.

I.2.2. Caractéristiques de la mondialisation financière

La mondialisation et la déréglementation simultanée du paysage financier international ont entraîné une globalisation du marché financier, en le décloisonnant pour tendre vers un marché unifié fonctionnant désormais à l'échelle mondiale. En fait, cette globalisation financière a surtout permis aux spéculateurs de profiter de l'ensemble de la sphère financière pour rentabiliser leur capital. On parle, pour illustrer les changements survenus sur les marchés financiers, d'une nouvelle règle ; celle des 3D.

I.2.2.1. Le décloisonnement

Le décloisonnement correspond à la fois à l'ouverture des marchés nationaux et à l'élimination des barrières cloisonnant les différents marchés nationaux de capitaux. Ainsi, alors qu'avant le début des années 80, les circuits de financement de nombreux pays étaient autonomes et répondaient chacun à un besoin particulier, des passerelles entre le marché à long terme (bourse) et celui à court terme (marché monétaire) ont été érigées. L'accès aux divers marchés, qui était limité, est ainsi devenu ouvert.

I.2.2.2. La désintermédiation

La désintermédiation correspond au recul de l'économie d'endettement (par l'intermédiaire des banques créditrices) au profit de l'économie de marché financier ; en clair, les entreprises se financent directement sur les marchés financiers (en émettant des obligations, des actions, etc.) au lieu de s'endetter en empruntant auprès des banques. On parle donc de désintermédiation pour nommer la disparition de l'intermédiaire bancaire et de son activité classique de dépôts et de prêts au profit de l'utilisation des produits du marché.

I.2.2.3. La déréglementation

Cette transformation du système financier signe la disparition du contrôle de l'État qui était la règle depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale jusqu'aux années 70 ou 80 et parfois bien plus longtemps. Les systèmes financiers contrôlés par l'État étaient fortement réglementés et conçus pour canaliser les ressources financières vers les secteurs et les objectifs ayant la faveur des pouvoirs publics. La déréglementation consiste à libérer les marchés des interférences administratives et à supprimer les entraves freinant la concurrence entre les agents économiques.

II. La mondialisation : une nécessité à contrôler

L'intégration financière étant un élément essentiel dans la considération de l'ouverture aux transactions mondiales, puisque dit-on, « c'est un processus par lequel les marchés financiers domestiques s'ouvrent les uns sur les autres via les mouvements de capitaux privés, pour constituer un espace financier international ou global commun » (Ahn, 2006), elle nécessite d'être contrôlée pour qu'elle permette d'atteindre les objectifs escomptés. Cette section va analyser les dimensions et réformes nécessaires à la mondialisation financière d'une part, ainsi que ses modes de régulation, ses avantages et ses inconvénients d'autre part.

II.1. Dimensions et réformes nécessaires à la mondialisation financière

Laglobalisationfinancièreestlaconditiond'unsystème financier plusefficace,plus transparent,permettantunemeilleuregestionetrépartitiondesrisquesfavorisantl'investissement, surtout avec sa conception multidimensionnelle et différentes réformes y afférentes que nous allons présenter ici.

II.1.1. Les dimensions de la mondialisation financière

La mondialisation financière revêt trois dimensions qui sont essentielles pour caractériser le degré d'ouverture financière d'un Etat. Nous avons la dimension internationale, la dimension multinationale et la dimension globale. Il est à noter que ces différentes dimensions ne sont pas isolées entre elles, mais sont analysées dans l'optique d'une complémentarité. Nous allons présenter tour à tour ces différentes dimensions dans les lignes qui suivent en donnant pour chacune la conception des auteurs qui en ont fait une analyse et une interprétation.

II.1.1.1. La dimension internationale

La dimension internationale de la mondialisation financière renvoie à la manifestation des transactions financières dans la sphère internationale des économies (Ferreira et al., 2008). C'est une forme d'organisation financière où chaque Etat intervenant a la possibilité et le libre choix de s'intégrer dans la logique de constitution du portefeuille d'activité des autres Etats afin de s'intéresser aux retombées des politiques de gestions de portefeuilles individuelles sur l'économie financière internationale poursuivent-ils. On voit déjà dès lors en quoi il est important de s'accentuer dans les stratégies visant à s'intégrer de façon individuelle dans la l'organisation financière internationale. C'est là le fondement essentiel de la dimension internationale de la mondialisation financière.

II.1.1.2. La dimension multinationale

Comme son nom l'indique, la dimension multinationale de la mondialisation financière renvoie à la mise en oeuvre par un Etat des structures financières dans un cadre multinationale. Il s'agit selon Harvey et al. (2006) d'une stratégie d'intégration financière qui consiste à implanter ses établissements financiers (analysés ici en termes de filiale financière) au niveau international et de les gérer par les institutions financières domiciliées dans le pays d'origine. On peut comprendre dès lors que la dimension multinationale de la mondialisation financière est très intéressante pour les PED qui cherchent à accroître leurs organisations financières à l'international.

II.1.1.3. La dimension globale

Un système financier sera dit globalisé si les pays y afférents sont dans un cumul de la dimension internationale et de la dimension multinationale dans leur processus d'intégration financière (Iwata et Tanner, 2007). Dans ce cas de figure, la mondialisation financière sera dite mondialisation financière internationale-multinationale et c'est à ce point que toutes les économies des pays cherchent à arriver. La dimension financière globale est elle-même entendue comme une restructuration de l'économie financière étatique en une cible des transactions financières globales dans le cadre d'une économie mondialisée selon l'expression de Law (2008).

II.1.2. Les réformes nécessaires à la mondialisation financière

La réalisation de la mondialisation financière est dépendante de l'existence d'un environnement favorable ainsi que d'un ensemble de conditions préalables sans lesquelles cette dernière peut amener à une instabilité macroéconomique et à la survenance des crises. Il est donc nécessaire d'analyser les réformes y afférentes.

II.1.2.1. L'ouverture séquencée du compte de capital

McKinnon (1973, 1982), Frankel (1982) et Edwards (1984) préconisent, dans leur démarche de libéralisation progressive, une ouverture du compte courant, en même temps qu'une réforme du système financier domestique, c'est-à-dire la libéralisation financière interne, comme première étape. La deuxième étape sera la libéralisation du compte capital puisqu'elle est la plus délicate étant donné qu'elle nécessite plus de précautions et plus de prudence. Selon McKinnon (1982), si cet ordre de libéralisation est inversé, il en résultera un afflux de capitaux massif qui causera l'appréciation du taux de change réel, et gênera l'ouverture du compte courant. Hanson (1994), partageant cette idée, suggère que la stabilité macroéconomique et la libéralisation financière jusqu'à un degré sont des conditions nécessaires à une libéralisation des mouvements de capitaux. Dans le sens opposé à ces idées, des arguments en faveur d'une ouverture simultanée du compte courant et du compte de capital ont été avancés par Little et al. (1970) ; Michaely (1986) et Krueger (1984).

Cependant, comme le précise Schneider (2001), l'importance d'une restructuration financière est à signaler avant l'ouverture financière. C'est ce qu'on appelle la libéralisation ordonnée du compte de capital.

II.1.2.2. La libéralisation ordonnée du compte de capital

Dornbusch (1998) trouve qu'il manque un élément structurel dans le débat soulevé par McKinnon (1982) sur l'ordre de libéralisation du compte courant et du compte de capital. Selon lui, McKinnon n'a pas évoqué le fait que les deux types d'ouvertures nécessitent des restructurations qui les devancent et les accompagnent par la suite une fois qu'elles sont lancées. L'ouverture du compte courant nécessite une restructuration du secteur industriel alors que la convertibilité du compte capital nécessite une restructuration du secteur financier. De son côté, Johnston et al. (1997) notent que le gradualisme de la libéralisation des comptes de la balance des paiements est tellement complexe qu'il existe un risque que les recommandations et les prescriptions à suivre soient trompeuses et ne mènent pas à l'objectif de stabilité affiché. Ils s'accordent avec l'idée qu'il ne s'agit pas d'un problème d'ordre de libéralisation, mais plutôt de toute une série de réformes à mener simultanément à l'ouverture du compte courant et du compte capital, afin de garantir la réussite de la libéralisation financière totale.

Dans le même ordre d'idées, Tarapore (1998) souligne le besoin d'une approche intégrée pour une libéralisation du compte capital et une réforme du secteur financier. Il considère qu'il sera préjudiciable, autant qu'erroné de distinguer l'approche publique de la dérégulation du compte capital d'une part, et l'approche de la régulation et du développement de l'infrastructure financière d'autre part.

II.2. La mondialisation financière : mode de régulation, avantages et inconvénients

Etant donné que la mondialisation financière exacerbe les défaillances et les faiblesses de l'intermédiation financière comme l'ont montré les crises en Thaïlande et en Indonésie, il faut essayer d'attirer l'attention de l'Etat sur la nécessité de mettre en place des structures de régulation, de contrôle et de supervision pour accompagner une telle politique. Nous essayons de donner ici les dispositifs de régulation et les avantages et inconvénients de la mondialisation financière.

II.2.1. La régulation de la mondialisation financière

La régulation du système financier vise à assurer la protection des agents opérant au sein du système, à fixer et à faire respecter les règles de la concurrence. La spécificité des activités financières y ajoute deux motifs supplémentaires : les risques systémiques qu'engendrent le volume des échanges et la place stratégique de ce secteur dans l'économie. Les principales raisons de la régulation financière sont liées d'une part à l'asymétrie d'information dont souffrent les petits déposants et d'autre part, aux externalités négatives. Cette régulation se fait selon trois approches qu'il convient d'analyser.

II.2.1.1. Approche privée de la régulation financière

Les tenants de ce courant prônent la nécessité du laisser-faire et croient aux vertus du marché et aux bienfaits de la « main invisible ». Le gouvernement, selon cette approche, n'a pas un rôle à jouer dans la régulation du système financier et les marchés se substituent à l'Etat pour assurer la supervision et instaurer la discipline aux institutions financières (Demirgüç-Kunt et Levine, 2008). Cette approche était critiquée par rapport au fait que les petits déposants trouvent que le coût du contrôle des institutions dans lesquelles ils ont placé leur épargne est élevé, ce qui les décourage à exercer ce contrôle et incite les banques à adopter une attitude risquée du fait de l'absence de supervision (Jégourel et Teïletche, 2001). Ainsi, le gouvernement peut s'ériger comme superviseur délégué de la part des déposants ou des exploitants dans la réalisation des économies d'échelles pour atténuer les coûts élevés de recherche d'informations. C'est donc l'objet de l'approche interventionniste de la régulation financière.

II.2.1.2. Approche interventionniste de la régulation financière

L'approche interventionniste n'a pas pour origine les critiques faites à Demirgüç-Kunt et Levine (2008) mais, tient ses racines du point de vue de Pigou (1938) qui stipule que l'existence des externalités négatives et d'asymétrie informationnelle légitiment l'intervention gouvernementale pour atténuer ces anomalies liées au fonctionnement des systèmes financiers. Continuant les analyses de Pigou (1938), Gerschenkron (1962) défend l'idée que l'Etat peut intervenir à bout des défaillances des marchés financiers et bancaires en exploitant les externalités positives et en investissant dans les projets socialement profitables et stratégiquement importants. Selon cette optique, les gouvernements disposent d'une information plus fiable que les autres acteurs économiques, ainsi que des incitations à promouvoir des investissements sociaux-économiques bénéfiques. Stigler (1971) est également de cet avis car, pour lui, le gouvernement doit jouer le rôle d'une « main aidante » puisqu'il est plus informé que les marchés et qu'il agit pour le seul intérêt général de l'économie contrairement aux marchés donc, plus efficace pour assurer le contrôle des institutions financières.

Néanmoins, Becker et Stigler (1974) ainsi que Haber et al. (2003) considèrent que ces hypothèses ne sont pas viables puisque les agences étatiques de régulation ne disposent ni des connaissances nécessaires, ni de l'expertise requise pour guider les décisions et les choix des banques par la régulation. C'est ce qui explique l'émergence d'une troisième approche qui est un mélange des deux précédentes : l'approche de l'indépendance des agences de supervisions.

II.2.1.3. Approche de l'indépendance des agences de supervision

L'approche de l'indépendance des agences de supervision reconnaît les défaillances du marché qui légitiment l'intervention de l'Etat. Elle a aussi une connaissance de l'insuffisance de cette intervention du fait qu'elle risque de détourner la régulation bancaire étatique de l'objectif de remédier aux imperfections du marché. Les stratégies de cette approche suggèrent d'inciter et d'améliorer la capacité des agents privés à surmonter les problèmes d'asymétrie d'information et les coûts de transaction pour exercer un contrôle effectif et efficace sur les banques ; de limiter le pouvoir absolu des agences de supervision étatiques lors de la régulation (Plihon et al., 2006). Cette approche, également appelée théorie de l'autonomisation des agences de supervisions (Barth et al., 2007), prône la limitation du pouvoir des agences de supervision et de régulation afin que les politiciens ne soient pas tentés d'utiliser le contrôle bancaire comme instrument à des fins purement politiques, qui n'obéissent pas à la rationalité économique (Hay et Schleifer, 1998). Cependant, malgré les multiples tentatives d'adoption des systèmes de régulation, la mondialisation financière a des incidences négatives qu'il convient d'élucider en faisant également un point sur ses avantages.

II.2.2. Avantages et inconvénients de la mondialisation financière

Comme tous changements dus à la mondialisation, ceux associés à la mondialisation financière comportent également des avantages et des inconvénients. Tout dépend de la région à laquelle cette globalisation se rattache, ses impacts peuvent être très différents et présenter certaines opportunités et menaces pour tous les pays impliqués. Les lignes qui suivent mettent l'accent sur ces avantages et inconvénients en étant plus précis sur les répercussions de ces derniers.

II.2.2.1. Avantages de la mondialisation financière

La progression régulière de l'intégration financière des principales économies au cours des dernières décennies s'appuie, dans une certaine mesure, sur les avantages importants de l'intégration financière, abordés, notamment, dans la littérature économique. Ces avantages sont de deux ordres qu'il convient de les analyser séparément pour mieux les appréhender : il s'agit de la meilleure allocation des capitaux et du partage des risques.

Une meilleure allocation des capitaux : Dans les économies financièrement intégrées, iln'existe pas de restrictions aux mouvements de capitaux, de sorte que les fonds sont libres de se déplacer vers le rendement potentiel le plus élevé. Selon les modèles qui sont à la base de la théorie de la croissance néoclassique (Mankiw et al., 1992), il devrait s'ensuivre un flux de capitaux des économies à fort capital et à faible productivité vers les économies à faible capital et à grande productivité, jusqu'à l'égalisation du rendement marginal avec le capital. Cela crée une croissance plus importante dans les économies bénéficiaires de capitaux jusqu'au moment où elles convergent ;

Le partage des risques financiers:L'intégrationfinancière permet une dissociation entre les dépenses (consommation et investissements) et le revenu, tant sur le plan temporel qu'entre pays. En d'autres termes, les pays peuvent enregistrer un excédent ou un déficit sur leur compte courant, ce qui leur permet de limiter l'impact sur les dépenses des chocs sur le revenu national. Elle offre le choix de plus en plus large en matière d'opportunités d'investissement et offre une diversification accrue des actifs financiers des résidents, ce qui rend leur consommation moins volatile et moins sensible aux chocs sur le revenu national (Jappelli et Pagano, 2008).

II.2.2.2. Inconvénients de la mondialisation financière

Une partie de la littérature théorique confirme que l'intégration financière peut également s'accompagner d'inconvénients significatifs. Ceux-ci résultent généralement de défaillances du marché, comme dans le cas des marchés financiers dits « incomplets » (Stiglitz, 2004), qui se caractérisent par un manque de transparence, par des asymétries d'information et par des coûts de transaction. Les principaux inconvénients possibles figurant dans la littérature sont les suivants : Une allocation des capitaux sous-optimale et la volatilité des flux de capitaux.

Une allocation des capitaux sous-optimale : Dans la pratique, on constate que l'allocation des capitaux n'est pas toujours optimale, en raison des imperfections du marché, et que, contrairement aux prévisions de la théorie, elle est parfois inversée (allant des économies faibles en capitaux vers les économies à forte intensité en capital), comme par exemple dans le cas de la Chine vers les États-Unis (Lucas, 1990). Certains auteurs indiquent que cette inversion est liée à un secteur financier moins développé en Chine qu'aux États-Unis (Caballero et al., 2008) ;

Des flux de capitaux volatils : Les flux de capitaux internationaux ont un comportement souvent pro-cyclique,en particulier ceux s'appuyant sur des instruments à court terme. En cas de déséquilibre extérieur (croissant), cela peut provoquer des mouvements de capitaux très volatils, avec le risque d'un tarissement soudain (Calvo, 1998) causé par un changement abrupt de la perception du risque des fondamentaux économiques, contraignant le pays à résorber son déficit extérieur, éventuellement au détriment de la croissance économique. La composition du flux de capitaux peut, en soi, être un indice du risque de tarissement soudain, par exemple en situation de surabondance de créances à court terme.

L'objet de ce premier chapitre était de mettre en valeur la notion de mondialisation financière. C'est ce qui nous a incité, du reste, à nous intéresser à la mondialisation financière dans le cadre de l'ouverture financière internationale. Après la présentation de l'historique de la mondialisation financière et l'examen de la littérature traitant du sujet, nous appréhender la définition de cette notion avec les différentes perspectives y afférentes. Toutes ces analyses faites, nous avons débouché à la nécessité de contrôle de la mondialisation financière avec en premier plan les dimensions et réformes qui sont nécessaires à sa mise en oeuvre et en deuxième plan, les modes de régulation et de contrôle qui doivent être entretenus pour atténuer les effets négatifs de cette dernière. Au terme de ce chapitre, la définition qui nous intéresse est celle de Lalucq(2006) qui définit la mondialisation par l'interaction de ses différentes caractéristiques. Toujours dans la logique de configuration conceptuelle, le deuxième chapitre de cette recherche va nous entretenir sur l'appréhension de la notion de croissance économique.

CHAPITRE II : APPREHENSION DE LA NOTION DE CROISSANCE ECONOMIQUE

Contrairement aux sociétés animales (de fourmis ou d'abeilles6(*)), les sociétés humaines connaissent depuis approximativement 200 ans la croissance économique, elles s'enrichissent : Non seulement au cours du temps elles produisent de plus en plus, mais la production augmente plus vite que la population7(*). Ce phénomène peut sembler aujourd'hui facile à expliquer pour un économiste, en fait les choses se compliquent vite, et il y a donc là l'exigence d'une théorie de la croissance de plus en plus élaborée. Dans ce deuxième chapitre conceptuel, nous allons présenter dans une première section la définition, la nature et les modèles de croissance économique répertoriés dans la littérature et dans une deuxième section les théories et les facteurs de croissance économique ainsi que les différentes critiques y afférentes.

I. Définition, nature et modèles de la croissance économique

La croissance économique joue un rôleimportant dans l'amélioration du bien-être individuel et du développement desopportunités dont disposent les communautés humaines. C'est notammentla croissance économique qui a permisle développement des politiques sociales de transfert de revenu dont fontpartie les systèmes publics de pension. Nous allons présenter dans cette section la définition et la nature de la croissance économique.

I.1. Définition et nature de la croissance économique

L'objectif principal de l'Etat est la réalisation du bien-être collectif. Pour arriver à cet objectif, les décideurs de la politique économique se doivent de prendre des mesures favorables à la croissance économique. La réalisation de la croissance est ainsi un objectif essentiel de la politique économique qui se définit comme un ensemble des mesures prises par l'Etat dans le propos d'infléchir le comportement de l'économie dans un sens jugé préférable du point de vue de la collectivité. Avant de donner la nature de la croissance économique, faisons d'abord un éclaircissement du concept lui-même.

I.1.1. Notion de croissance économique

La croissance économique est considérée par certains comme l'un des phénomènes les plus passionnants de la macroéconomie parce que tous les pays aspirent au bien-être collectif et que ce dernier n'est pas envisageable sans la croissance. Les pays présentant les meilleurs indicateurs de bien-être et de développement sont ceux qui présentent les meilleures performances en termes de croissance. A cet effet, deux visions sont complémentaires dans la définition de la notion de croissance économique.

I.1.1.1. Définition de la croissance de l'ordre économique

Rioja et Valev (2004)définissent la croissance économique comme un processus continu et soutenu d'élévation du PIB réel d'un pays dans le temps. Ceci revient à dire que la croissance n'est pas le fait du hasard mais plutôt une oeuvre soutenue et qu'elle se traduit par un accroissement continu du produit réel de toute l'économie. Il importe de noter que si d'une année à une autre, le produit de l'économie s'accroît à un taux inférieur à l'accroissement de la population, la croissance ainsi réalisée n'entraînera pas un accroissement du revenu par tête d'habitant. Il serait donc préférable de la définir comme un processus d'élévation continu et soutenu du PIB par habitant du pays selon Christopoulos et Tsionas (2004). La croissance qui est mesurée par taux d'augmentation du PIB, constitue aujourd'hui l'instrument de référence principal pour la gestion tant à court terme qu'à long terme de l'ensemble des économies et aussi pour la politique de développement et de progrès des sociétés humaines. Si telle est la perception des précurseurs de la croissance de l'ordre économique, qu'en est-il de la croissance de nature économique ?

I.1.1.2. Définition de la croissance de nature économique

La croissance de nature économique fait référence, selon la pensée de De Lagranville (2008), à une perception des enjeux relatifs à l'augmentation du PIB en fonction des différents facteurs qui interviennent. Ce qui importe dans l'analyse de ces facteurs pour cet auteur, c'est leur nature économique. La définition qu'il donne est la suivante : une croissance sera dite de nature économique si l'analyse de la croissance prend en compte la nature des différents facteurs qui doivent être dans des plus aptes domaines, des facteurs économiques et non juridiques ou sociaux. On peut dès lors renvoyer la croissance économique à l'ensemble des facteurs économiques qui la génèrent.

I.1.2. Nature de la croissance économique

La croissance économique a deux natures qui sont explicites dans la littérature à savoir : la croissance potentielle qui s'appuie sur le taux de croissance de la productivité et la croissance effective qui se base quant à elle sur la hausse couplée des facteurs de production.

I.1.2.1. La croissance potentielle

La croissance économique potentielle est le taux de croissance de la production potentielle, c'est-à-dire de la croissance maximale de production sans accélération de l'inflation (Bassanini et Scarpetta, 2001). Déterminée par l'évolution de la quantité et de la productivité des facteurs de production disponibles, c'est un indicateur de l'offre globale d'un pays. Cependant, sous l'impulsion de la destruction créatrice, le potentiel de croissance de l'économie peut se développer de manière irrégulière et causer certaines fluctuations indésirables de l'économie.

I.1.2.2. La croissance effective

Selon Agenor (2001), la croissance effective est un volet de la croissance économique qui résulte de la hausse couplée des facteurs d'offre et de la demande globale, c'est-à-dire de l'ensemble des achats de biens et services effectués auprès des producteurs d'un pays, soit de la demande intérieure (consommation et investissement), soit de la demande extérieure (exportations-importations). Pour cet auteur, la croissance économique constatée au cours d'une année (croissance effective) peut ne pas être égale à la croissance potentielle (vue précédemment) s'il y a une exagération des fluctuations économiques.

I.2. Les modèles de la croissance économique

Selon Menegaldo et Moustier (2002),les modèles de croissance économique sont par définition, des schémas à l'aide desquels on essaie de mettre en équation la manière dont l'activité économique d'aujourd'hui peut rejaillir sur l'activité économique de demain afin de pouvoir explorer l'ensemble des voies de développement que les ressources naturelles, économiques, financières et humaines du pays permettent d'atteindre. On peut donc considérer les modèles de croissance économique comme des guides à l'activité normative de l'économie. Deux catégories de modèles de croissance ont été appréhendées dans la littérature : les modèles à croissance optimale et les modèles à générations imbriquées.

I.2.1. Les modèles de la croissance optimale

Ifzal et Juzhong (2007) se posent une question normative : quelle fraction de son revenu une nation doit-elle épargner ? Ils ne cherchent plus à représenter le processus de croissance (approche positive) mais plutôt à savoir ce que les individus devraient faire pour améliorer leur bien-être. En rendant le taux d'épargne endogène, ces modèles prennent en compte les effets de la modification de la fiscalité ou des dépenses gouvernementales sur le taux d'épargne et sur la croissance économique.

I.2.1.1. Le modèle de croissance optimale sans progrès

Ce modèle explicite le comportement du consommateur et de ce fait, rend endogène le taux d'épargne des agents de l'économie. En d'autres termes, il a l'avantage de tenir compte du processus d'optimisation de la fonction d'épargne des agents économiques. Il admet que les marchés des biens et des facteurs sont compétitifs. Le problème central consiste à définir les sentiers du capital et de la consommation afin de réaliser un équilibre Pareto-optimal au sein de l'économie. Il faut noter qu'il existe un lien entre les deux sentiers

I.2.1.2. Modèle de croissance optimale avec progrès

Le progrès technique joue un rôle essentiel dans la croissance de la production et dans l'utilisation des facteurs de production. Il est lié à la connaissance scientifique mais également à l'expérience et à la recherche des entreprises.

Le progrès technique, appréhendé sous l'angle de la connaissance scientifique, peutconcerner aussi bien les produits, que les procédés de fabrication ou les modes d'organisation. Dans le cas de produits, le progrès technique apparaît à travers la mise au point de nouveaux produits. Il peut s'agir de produits ou consommations intermédiaires, ou de produits de consommation finale. Ce progrès technique touche le système de production dans son ensemble (OST, Travail à la chaîne) ou l'entreprise toute entière. Le progrès technique s'appuie également sur les programmes de recherche mis en place par les entreprises et l'expérience acquise au fil des années.On a l'expérience par la pratique illustrée par la « courbe d'expérience » qui met en relation la production cumulée et, l'expérience par les interactions des agents économiques appréhendée par la densité et la qualité des échanges d'informations au sein de l'entreprise. Il reste donc à percevoir les modèles à générations imbriquées.

I.2.2. Les modèles à générations imbriquées

Dans le modèle à générations imbriquées, on suppose une entrée et une sortie continuelle de générations. A chaque période coexistent deux générations : une jeune qui travaille et une vielle à la retraite. A la période suivante une nouvelle génération remplace les jeunes, les jeunes deviennent vieux et les vieux disparaissent. Les agents décident de l'allocation de leur salaire perçu en première période entre consommer étant jeune et consommer pendant la retraite. Deux modèles interviennent ici :

I.2.2.1. Le modèle canonique

Nous présentons ci-dessous la version canonique du modèle qui a été développé par Diamond (1965). Dans ce modèle, la fonction de production des différentes générations est identique et la concurrence est de mise. Il est admis que le revenu est partagé à chaque date entre les travailleurs jeunes sous forme de salaires et les détenteurs de capitaux vieux sous forme de rémunération du capital. Chaque génération améliore sa situation pendant la dynamique transitoire : l'accumulation du capital favorise la productivité marginale des travailleurs qui perçoivent de meilleurs salaires, épargnent un montant supérieur et contribuent à leur tour à la hausse du stock de capital. Cette dynamique ralentit progressivement en raison de la présence de rendements décroissants dans le capital.

I.2.2.2. Le modèle avec fonction spécifique

Le modèle de la croissance avec fonction spécifique est une version nouvelle de la croissance économique qui prend en compte la fonction d'utilité individuelle de l'agent économique et son taux d'épargne qui est fonction du revenu qu'il dispose. Ce modèle, développé par (Von Newman et Morgenstern, 1944) et approfondie par Burda et Wyplosz (2001), considère que la croissance économique est fonction de l'optimum de la fonction d'utilité et de la fonction d'épargne de chaque agent économique. Cette croissance est plus élevée si ces fonctions sont maximales et plus faible dans le cas contraire. L'appellation de fonction spécifique a trait à la manière dont les indicateurs économiques individuels expliquent le comportement économique d'une nation. La section qui va suivre va prendre en compte la configuration théorique de la croissance économique et ses différentes critiques.

II. Théories, facteurs et critiques de la croissance économique

Dans la section précédente, nous avons donné la définition, la nature et les différents modèles de croissance. Toujours dans une visée théorique, la deuxième section va se baser sur la numération des différentes théories de la croissance économique d'une part, ainsi que, l'analyse des différents facteurs et les critiques de la croissance économique proposées par les auteurs, d'autre part.

II.1. Les théories de la croissance économique

Les théories de la croissance économique appréhendées dans la littérature économique sont de deux ordres : les théories l'éxogénéité de la croissance économique qui ne prennent pas en compte les aspects mesurables de l'économie et les théories de l'endogénéité de la croissance économique qui considèrent la croissance économique comme un phénomène parfaitement dépendant de l'activité économique.

II.1.1. Les théories de la croissance économique exogène

Comme nous l'avons signalé précédemment, les théories de la croissance exogène considèrent la croissance économique comme un phénomène indépendant de l'activité économique et des variables mesurables de l'économie. Nous allons développer dans les lignes qui suivent les différentes positions des partisans de ces théories.

II.1.1.1. Weber et les rendements décroissants

Selon Weber (2011), la décroissance est un concept selon lequel l'accroissement permanent de la démographie mondiale et la croissance économique censée en découler ne sont pas des bienfaits pour l'humanité, mais représentent des dangers pour l'environnement, pour la paix, voire, selon les prévisions les plus pessimistes, pour la survie de l'Homo sapiens en tant qu'espèce.

Les partisans de la décroissance affirment que la recherche d'une évaluation de l'évolution des richesses, liée aussi bien à des besoins politiques que scientifiques, a conduit les économistes à créer des indicateurs ne prenant en compte que les aspects mesurables des richesses qui sont unifiées à travers leur équivalence monétaire. Les tenants de la décroissance arguent que la mesure du PIB est une mesure abstraite ne prenant pas en compte le bien-être des populations ni la pérennité des écosystèmes.En effet, de nombreux éléments de la richesse ne sont pas pris en compte dans la mesure du PIB : les ressources naturelles, mais aussi les loisirs non marchands, les activités sociales et politiques qui représentent des déterminants importants de la qualité de vie perçue. Réciproquement, certaines activités sont prises en compte dans la mesure du PIB et sont pourtant généralement perçues comme n'allant pas dans le sens de « l'utilité et la jouissance de l'espèce humaine» (Weber, 2011).

II.1.1.2. Malthus et la loi de la population

Malthus (1820)8(*)fut l'un des premiers à se questionner sur la viabilité d'un accroissement indéfini de la population. Ce dernier chercha les causes du malheur des pauvres et proposa nombre desolutions pour les sortir de la misère. Selon lui, la cause de la pauvreté est le manque de nourriture dû à un accroissement trop grand de la population. Ce dernier a une position ecclésiastique par rapport aux travailleurs improductifs qui permettent de réaliser en tout état de cause une demande effective. Ainsi conclut-il, il faut « dans tout État un corps d'individus voués à différents genres de services personnels [...] des hommes d'État pour gouverner, des soldats pour défendre le territoire, des juges et des avocats [...]»9(*).

Les adeptes de la critique malthusienne ne sont, quant à eux, pas valablement de cette avis. Pour eux, il faut présenter la population selon des catégories bien distinctes. C'est dans ce sens que Reugoat (2004) suggère de séparer la population en catégories active et inactive. Dans la population inactive, on retrouve des impotents, des voleurs et des chômeurs et dans la population active, on trouve des contributeurs à la croissance économique du pays. Dans la même perspective, Levi-Strauss (2008) souligne qu'un dénombrement permettrait d'identifier les personnes oisives de la société afin de les allouer des tâches précises. Il faut donc absolument contrôler la GRH afin d'affecter efficacement les chômeurs à des emplois dans l'industrie. Une meilleure connaissance des caractéristiques de la population s'avère importante.

II.1.1.3. Théorie de la croissance instable de Harrod-Domar

Le modèle Harrod-Domar est le premier modèle économique formalisé de lacroissance. Ce modèle a ouvert la voie aux modèles modernes de la croissance, en particulierau modèle de Solow. Le modèle Harrod-Domar vise à étendre sur la longue période lathéorie générale de Keynes, qui ne portait que sur le court terme. Tout comme la théorie générale, il vise à faire ressortir le caractère instable de la croissance économique, et la nécessité de l'intervention étatique. Ce modèle, même s'il est un peu « rudimentaire »etsoumis à nombreuses critiques, constitue un élément de base essentiel à la compréhension demodèles de croissance plus sophistiqués.

Pour Domar (1957), l'investissement est une dépense considérée comme une variation du stock de capital qui dégage des capacités de production. L'hypothèse de Domar évoque que tout investissement a deux effets. A court terme, il augmente la demande globale puisqu'il implique une demande des biens de production. Au-delà de la courte période, l'investissement a également un effet sur l'offre : il conduit, en effet, à accroître les capacités de production. A ce niveau, Domar admet que l'investissement ne fait pas qu'augmenter le revenu de l'économie mais également augmente les capacités de production. Naturellement, ce sera logique de penser à première vue que, pour ne pas créer déséquilibre entre investissement et production, il faut que l'investissement soit tel que l'effet créateur de revenu et l'effet augmentation des capacités de production doivent être égaux.

Harrod (1960)quant à lui va soutenir l'argument de son prédécesseur d'impossibilité d'une croissance équilibrée. Dès lors, la croissance ne peut qu'être instable et conduire soit à un suremploi des facteurs de production conduisant à l'inflation, soit à un sous-emploi aboutissant à un chômage permanent. Selon Harrod, le capitalisme est donc incapable de maintenir le plein-emploi. Sous l'influence de Keynes, Harrod appuie son raisonnement sur les anticipations de débouchés des entrepreneurs.

II.1.1.4. Le modèle néoclassique de Solow

L'intérêt du modèle de Solow (1957) est de mettre en avant le rôle crucial du progrès technique dans la croissance économique. Selon ce modèle, la croissance économique s'explique par trois paramètres : les deux premiers sont l'accroissement des principaux facteurs de production (le capital et le travail) et le troisième, le progrès technique. C'est surtout la qualité du travail qui détermine la croissance (beaucoup moins que sa quantité). Ainsi, on travaille moins et pourtant pour produire plus, grâce notamment au progrès technique incorporé dans le capital, ce qui exige une qualité de travail plus élevée, ceci du fait de moyens et méthodes de production de plus en plus sophistiqués et fortement exigeant en qualification. Il apparaît certain que travailler plus en nombre d'heures et en qualité effective, si les revenus sont proportionnels à la hausse de la productivité, joue en faveur de la croissance économique.

Si la théorie de la croissance exogène ne prend pas en compte les motifs économiques liés à la croissance, qu'en est-il des théories de la croissance endogène ?

II.1.2. Les Théories de la croissance endogène

La théorie de la croissance endogène suppose que les rendements d'échelle sont croissants. Cette théorie étend la notion de capital. Celui-ci n'est plus seulement le stock matériel de machines et de bâtiments, mais également le stock immatériel de connaissances, de capital humain, de biens publics. Les rendements des facteurs ne sont pas décroissants au niveau global en raison des externalités liées àl'accumulation en même temps de plusieurs facteurs. Dans leslignes qui suivent, nous présentons quatre modèles de croissance endogène. Le premier met en relation le capital humain, le second prend en compte la croissance avec le capital technologique, le troisième utilise le capital public et le quatrième utilise l'apprentissage par la pratique.

II.1.2.1. Lucas et l'importance du capital physique et humain

Le taux d'accumulation du capital physique est l'un des principaux facteursdéterminant le niveau de production réel par habitant (Lucas, 1988) bien que, comme nous l'avons souligné précédemment, ses effets peuvent être plus ou moins permanents selon que le progrès technologique a été plus ou moins intégré dans le nouveau capital. Quel que soit le mécanisme de transition entre l'accumulation du capital et la croissance, les différences notables qui existent entre le taux d'investissement des différents pays et au fil du temps en font l'une des sources possibles des écarts de production par habitant entre les pays. Dans l'analyse empirique, nous considérons l'accumulation du capital physique par des agents économiques privés (représentée par la part de l'investissement des entreprises dans le PIB). L'investissement du secteur public est également pris en compte dans les équations de croissance élargies afin d'évaluer son impact sur la production, comme l'a proposé Aschauer (1989), ainsi que son effet potentiel sur le coefficient estimé du taux d'investissement du secteur des entreprises.

II.1.2.2. Romer et l'accumulation du capital technologique

Selon Romer (1990), les RD peuvent être considérées comme un investissement dans le savoir, qui se traduit par l'élaboration de nouvelles technologies aussi bien que par une utilisation plus efficiente des ressources humaines et physiques existantes. En effet, on s'accorde plutôt à penser que la RD peut avoir un effet persistant sur la croissance, autrement dit, qu'une augmentation des dépenses de RD devrait entraîner, toutes choses égales par ailleurs, uneaugmentation permanente des taux de croissance. Le montant des ressources allouées à la RD peut être influencé par une intervention des pouvoirs publics. Plus particulièrement, les avantages potentiels découlant des nouvelles idées ne peuvent pas bénéficier au seul inventeur en raison des effets de diffusion, ce qui implique que sans intervention politique, le secteur privé se livrerait à moins d'activités de RD que ce qui serait socialement optimal.

II.1.2.3. Le modèle de Ramsey

Les théories de la croissance économique s'interrogent sur les fondements de l'amélioration du niveau de vie, et en mettent en avant l'accroissement du produit par tête qui a lieu avec l'accumulation de capital. Le modèle de Ramsey (1928) tente de définir les choix optima du niveau d'épargne dans une économie.

Le modèle de Ramsey constitue la seconde référence des modèles de croissance économique, dans la mesure où il endogénéise le taux d'épargne. Ce taux devient expliqué par les comportements d'optimisation des agents. Le problème de la croissance est un problème de choix entre consommation présente et consommation future. Comprendre comment se fait ce choix est donc fondamental. Il cherche à déterminer l'épargne qu'une nation doit effectuer dans une perspective dynamique. La connaissance du niveau moyen du taux d'épargne est importante parce que c'est lui qui détermine le niveau des autres variables sur le sentier de croissance d'état régulier. A ce niveau, l'intérêt de l'endongénisation de l'épargne est qu'elle permet de juger la politique d'augmentation du taux d'épargne.

II.1.2.4. La croissance avec apprentissage par la pratique

Selon ce modèle, si plusieurs firmes augmentent en même temps leurs investissements, elles vont connaître unecroissance plus forte que celle qui résulterait pour chacune de leur propre investissement. Chacuneprofite du développement des autres car la productivité du capital d'une firme dépend aussi bien deses investissements que du stock total de capital dans l'économie. En accumulant du capital, chaquefirme acquiert des connaissances qui bénéficient aussi aux autres firmes : l'apprentissage par la pratique et la diffusion du savoir éliminent la décroissance des rendements du capital parce qu'ils ont un effet externe positif. Ce modèle a été développé par Romer (1986) se fonde sur l'idée qu'à mesure que les individus travaillent ou produisent des biens, ils améliorent à coup sûr leurs productivités et découvrent des façons d'améliorer le processus de production. Ainsi, l'accumulation des connaissances est un coproduit involontaire de l'activité économique elle-même.

II.2. Facteurs et critiques de la croissance économique

Dans la littérature économique, la croissance économique a toujours été appréhendée par des théories. Cependant, ces théories ne seront utiles que si elles prennent en compte les facteurs et les critiques liés à la croissance économique.

II.2.1. Les facteurs de la croissance économique

Les facteurs de la croissance économique sont de plusieurs ordres. On a ceux qui prennent en compte les mouvements économiques et ceux qui prennent en compte les institutions et l'accumulation du capital.

II.2.1.1. Le processus de destruction créatrice

Le processus de croissance économique ne se traduit pas seulement par l'augmentation de la quantité de biens et de services disponibles mais aussi par leur transformation qualitative ainsi que par celle du système productif. La croissance économique résulte le plus souvent d'un processus de destruction créatrice (Aghion et al., 2011) : certaines activités se développent rapidement tandis que d'autres stagnent ou déclinent. Au rythme des innovations, les produits, les méthodes mais aussi les entreprises, leurs localisations et les qualifications se renouvellent. La destruction créatrice se traduit par des différentiels de gains de productivité selon les activités, ce qui modifie la répartition sectorielle de l'emploi et nécessite une mobilité géographique et professionnelle des actifs qui ne se fait pas sans difficultés.

II.2.1.2. Le rôle des institutions et des droits de propriété

Certaines institutions contribuent à la croissance économique, celles notamment qui sont « créatrices de marché » (Rodrik et Subramanian, 2003) puisqu'en leur absence, les marchés n'existent pas ou fonctionnent très mal. Elles favorisent alors la croissance économique de long terme en stimulant l'investissement et l'esprit d'entreprise. Un cadre réglementaire et un système judiciaire qui permettent le respect des droits de propriété et offrent un avantage aux inventeurs (par exemple via le brevet) assurent aux entrepreneurs efficaces qu'ils conserveront leur profit et les incitent à innover. A l'opposé, certains environnements institutionnels sont défavorables à la croissance économique (Levy-Yeyati et Sturzenegger, 2003). Dans les pays en guerre, instables politiquement, ou encore fortement gangrénés par la corruption, le cadre institutionnel devient un frein au développement économique. C'est le cas aussi de pays où l'activité économique est monopolisée par une minorité au pouvoir qui détourne les richesses à son profit et qui empêche l'existence d'un marché concurrentiel.

II.2.1.3. Le rôle central de l'accumulation du capital

Si le progrès technique est une des sources essentielles de la croissance économique, l'accumulation du capital, sous toutes ses formes, contribue à long terme au progrès technique et participe à l'entretien de la croissance. Se crée ainsi une dynamique auto-entretenue de croissance : une croissance endogène. L'investissement productif privé, qui permet l'accumulation du capital physique et la mise en oeuvre de l'innovation technologique, modernise le stock de capital, ce qui en élève la productivité. Les dépenses de recherche et développement engagées pour innover, considérées comme de l'investissement immatériel, contribuent aussi à accroître durablement le potentiel productif. Il peut donc y avoir un décalage temporel entre les dépenses d'investissements et leurs effets sur la productivité.

L'accumulation de capital concerne également le capital humain, c'est-à-dire l'ensemble des savoirs, savoir-faire et, au-delà, toutes les dispositions du travailleur qui lui donnent une certaine efficacité dans la production. En accumulant du capital humain, une économie augmente la capacité des travailleurs à créer une valeur ajoutée plus élevée et à innover. Si le rôle de l'éducation est ici fondamental, les effets des dépenses d'éducation sur la croissance dans les pays avancés ne sont pas simples à mesurer, la nature de ces dépenses pouvant avoir un effet sans doute plus important que leur montant.

II.2.2. Les critiques de la croissance économique

Malgré l'importance de la croissance économique dans le développement économique d'un pays, cette dernière n'est pas toujours appréhendée de façon positive. Elle est sujette à des critiques qui sont non pas des critiques négligeables, mais critiques pour une prise de conscience et une vigilance dans l'analyse.

II.2.2.1. La limite de la croissance économique de Denis Meadows et ses partisans

La croissance économique dans son approche littérale est une conception très importante dans la réduction du chômage et dans le perfectionnement de l'Homme. Cependant selon Meadows et al. (2004), cette croissance ne sera pas toujours considérée comme un gain de la part de l'économie en raison du fait qu'à une certaine altitude, la croissance économique peut dégager des surliquidités des comptes et un déphasage de la balance commerciale dû aux fluctuations non contrôlables des dépenses transactions commerciales. Pour approfondir leurs analyses, ces auteurs se concentrent sur l'analyse des transactions des productivités agricoles et constatent que plus le temps passe, plus les dépenses agricoles des pays sont génératrices des revenus faibles du fait d'une grande transaction extérieure. Pour eux, la croissance économique génère des investissements extérieurs au lieu de l'être à l'intérieur du pays.

II.2.2.2. NicholasGeorgescu et la décroissance économique

L'économiste romain Georgescu-Roegen (1979) a fondé sa « théorie bioéconomique » sur une interprétation de la seconde loi de la thermodynamique pour s'opposer à une croissance matérielle et énergétique illimitée, invitant à une décroissance économique. Il s'est beaucoup inspiré de la théorie de l'évolution de Darwin, décrivant le développement de la technologie comme le prolongement de l'évolution biologique de l'espèce humaine. Ceci l'amènera à créer le concept de bioéconomie. La prise en compte de l'entropie dans l'analyse économique implique que l'économie doit être vue comme un système biologique, avec les contraintes qui affectent tout système vivant. Cet auteur démontre avec la rigueur du mathématicien que la recherche d'un état stationnaire pour l'économie actuelle n'est pas soutenable. La seule issue (conclusion qui n'est pas facile à entendre) est la décroissance. Georgescu-Roegen(1979) est donc sans appel : « le système économique du siècle dans lequel nous vivons aujourd'hui et des siècles à venir est une fiction qui est vouée à s'écrouler si on ne prend pas en compte le système économique comme un système vivant doté de différentes caractéristiques comme tout autre espèce ».

II.2.2.3. L'approche de la technicité de Jacques Ellul

Ellul (1990) affirme que notre société est productiviste pour une raison essentielle : elle s'est « technicisée » à outrance, tant et si bien que la technique est devenue un phénomène autonome.Se demandant comment l'homme peut reprendre le contrôle de la technique, il affirme d'abord que « ce n'est pas la technique (en elle-même) qui nous asservit mais le sacré transféré à la technique ». Il convient donc, précise t-il, de ne pas aborder celle-ci en seuls termes rationnels mais aussi en réintégrant une dimension métaphysique que le rationalisme a effacé en même temps qu'il a imposé le travail, l'efficacité, la concurrence et la technicité. Chacun ne peut critiquer la technique qu'en interrogeant son propre rapport à la puissance (qu'il exerce sur le monde et/ou sur autrui) et qu'en des termes qui « transcendent » la raison. La conclusion de sa critique est que la croissance économique a rendu l'économie d'autant plus technicisée qu'on minimise même la contribution de l'Homme en tant que être.

Cette section a été très intéressante puisqu'elle nous a enseigné sur les différentes théories, facteurs et critiques de la croissance économiques des différents auteurs afin de nous mettre en garde sur la méthode d'analyse et d'utilisation de la croissance économique dans les politiques économiques d'un Etat. Il convient donc de faire un point sur le chapitre en général.

Le but de cedeuxième chapitre était de comprendre dans son sens profond le concept de la croissance économique et ses différents indicateurs de mesure. Il ressort que la croissance économique a été largement débattue par des auteurs qui ont même donné des théories et des modèles justifiant de son importance dans l'évolution économique d'un Etat. Il ressort également que malgré ces théories qui magnifient la croissance économique, il faut être vigilant de par les critiques qui ont été mentionnées. La définition de la croissance économique que nous allons retenir dans notre recherche est celle de Rioja et Valev (2004)selon laquelle, la croissance économique renvoie à un processus d'élévation dans le temps du PIB réel d'un pays. Place maintenant à l'appréhension de la problématique de notre recherche.

CONCLUSION PREMIERE PARTIE

Au demeurant de cette première partie, il ressort que la mondialisation financière et la croissance économique sont deux concepts qui mesurent respectivement l'ouverture financière et la situation économique d'un pays. Les définitions et les approches utilisées sont claires et précisent de façon plus simple l'enjeu réel de ces deux concepts même comme ces deux notions sont génératrices de distorsions souvent non prises en compte.Comme dans le cadre générale de toute activité scientifique, le but d'une recherche est de produire des réponses aux formulations des hypothèses de départ. C'est donc le but de la seconde partie de cette recherche. Nous signalons dès à présent que les réponses que nous allons donner dans les lignes qui suivent sont des réponses uniquement théoriques qui se basent de la justification émise par certains chercheurs.

DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE L'INCIDENCE THEORIQUE DE LA MONDIALISATION FINANCIERE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE

INTRODUCTION DEUXIEME PARTIE

La partie précédente de cette recherche avait pour objectif de préciser uniquement la nature théorique des différents concepts de notre travail. Le but de cette seconde partie est de montrer de façon théorique comment la mondialisation financière peut contribuer à modifier la structure de la croissance économique dans un Etat. Il s'agit justement de répondre à la problématique de notre recherche formulée au départ. Nous notons déjà que dans les sciences économiques, les effets de la mondialisation des marchés financiers sur la croissance économique ont toujours été une question importante malgré les différents malentendus sur le sens du lien de causalité. Pour mieux construire cette deuxième partie de la recherche, nous jugeons nécessaire de répartir nos quatre hypothèses de recherche en deux chapitres (chaque chapitre ayant deux hypothèses). Ainsi, le premier chapitre de cette partie sera consacré à l'analyse des effets de la libéralisation du compte de capital et du développement du système financier sur la croissance économique. Le deuxième chapitre mettra quant à lui en évidence les effets de l'assouplissement des conditions d'intégration financière et de l'efficience de l'investissement sur la croissance économique.

CHAPITRE I : CHAPITRE II : CHAPITRE III : LIBERALISATION DU COMPTE DE CAPITAL/DEVELOPPEMENT DU SYSTEME FINANCIER ET CROISSANCE ECONOMIQUE

Il est souvent difficile d'avouer avec considération l'importance de la finance dans la croissance économique d'un pays vue les bouleversements des systèmes économiques enregistrés au cours de ces dernières décennies. Mais malgré ces bouleversements, on peut l'annoncer haut la main qu'aucun Etat ne peut prospérer en mettant une croix à la considération des flux financiers. Deux sections vont meubler ce chapitre. La première a trait à l'analyse de l'incidence théorique de la libéralisation du compte de capital sur la croissance économique. La deuxième section analysera le même effet mais, en prenant en compte le développement du système financier.

I. Incidence de la libéralisation du compte de capital sur la croissance économique

La libéralisation du compte de capital est devenue un choix politique important dans une économie globale de plus en plus intégrée. Les expériences théoriques révèlent que la libéralisation du compte de capital assure la promotion d'une meilleure efficacité dans l'allocation des capitaux en ce sens que les flux des ressources permettent de réduire le coût du capital dans les pays libéralisant. Avant de donner l'incidence de la libéralisation du compte de capital, présentons d'abord un bref aperçu de la notion même de libéralisation du compte de capital.

I.1. La libéralisation du compte de capital : bref aperçu et éléments caractéristiques

La libéralisation du compte de capital, comme toute autre activité économique, n'est pas une configuration facile puisqu'elle est accompagnée d'une restructuration accrue du système économique et financier existant. Analysons-la dans ses détails.

I.1.1. Définition et aperçu de la libéralisation du compte de capital

Définir la libéralisation du compte de capital n'est pas aisée car il s'agit d'une levée des restrictions relatives au fonctionnement des marchés financiers et donc peut être sujette à des analyses diverses. Nous donnerons d'abord quelques définitions de ce concept avant de faire le point sur l'aperçu même de cette notion.

I.1.1.1. Définition de la libéralisation du compte de capital

Par libéralisation du compte de capital, on entend, d'une manière générale, la levée des restrictions appliquées aux flux de capitaux franchissant la frontière d'un pays donné. Il en résulte normalement un plus haut degré d'intégration financière à l'économie mondiale sous forme d'entrées et de sorties de capitaux plus importantes et une déréglementation du système économique.

Au-delà de cette appréciation que nous venons d'effectuer, plusieurs chercheurs ont tenté d'apporter un éclairage sur cette notion de libéralisation du compte de capital. C'est ainsi que pour Henry (2000), la libéralisation du compte de capital est une décision prise par le gouvernement d'un pays pour permettre aux étrangers d'acquérir des actions domestiques. Bekaert et al. (2001) continuent dans la même lancée en disant que c'est le fait de donner la possibilité aux investisseurs étrangers d'investir dans des actions domestiques et aux investisseurs domestiques le droit d'effectuer des transactions sur des marchés étrangers. La définition qui paraît la plus significative est celle de Laurens et Sarr (2004) pour qui, la libéralisation du compte de capital est tout un processus de réformes : la levée des contrôles sur le taux d'intérêt, la diminution de l'intervention gouvernementale dans les activités bancaires, l'admission des opérateurs étrangers dans l'industrie financière et la suppression des barrières à l'investissement international.

I.1.1.2. Aperçu de la libéralisation du compte de capital

La réduction ou l'élimination des restrictions ou du contrôle sur les transactions du compte de capital est entendue comme la libéralisation du compte de capital. Elle signifie la liberté de conversion de monnaie en ce qui concerne les transactions sur les capitaux sous forme d'entrée et de sortie de capitaux. Elle peut survenir suite à une grande intégration dans l'économie mondiale ou d'une position politique délibérée des pays. Le compte en capital est une composante de la balance des paiements qui enregistre les transactions d'acquisition de biens entre les résidents flux financiers tels que l'investissement direct étranger, le portefeuille des investissements (y compris les investissements en fonds propres) et les prêts bancaires.

I.1.2. Caractéristiques de la libéralisation du compte de capital

Plusieurs éléments caractérisent la libéralisation du compte capital. Il s'agit notamment de la présence du taux de change libre, de l'absence des restrictions sur les transactions du compte courant et l'absence des restrictions sur les transactions du compte de capital. Nous soulignons déjà avant de commencer les analyses que ces trois éléments sont complémentaires.

I.1.2.1. La présence du taux de change libre

La gamme des régimes de change comporte deux pôles extrêmes où le taux de change est, soit totalement fixe, soit totalement flexible et un milieu qui regroupe tous les régimes intermédiaires. La libéralisation du compte de capital a pour principale caractéristique le lissage de la volatilité du taux de change. Elle a pour objectif de contrer les mouvements erratiques de court terme du taux de change sans altérer la tendance déterminée par le marché. Les autorités monétaires interviennent simplement pour accompagner cette politique de libéralisation afin que lissage de la volatilité du taux de change soit sans désajustements trop importants.

I.1.2.2. La transformation des institutions

Dans une perspective évolutionniste, le processus de libéralisation financière est considéré comme une étape du développement de l'économie de marché. La question fondamentale ne consiste donc pas à déterminer les conditions requises pour une adoption réussie des mécanismes de marché mais de savoir comment les marchés se développent et évoluent à travers le temps. La dimension institutionnelle joue un rôle critique dans cette question. La raison est que la structure institutionnelle qui prévalait à un certain moment dans l'économie, encourage ou inhibe le processus de libéralisation financière, suivant sa capacité à intégrer des éléments nouveaux. Or, la libéralisation financière constitue une source importante de modification des institutions qui perturbent et modifient les repères des acteurs, leur position. La déréglementation, la globalisation et la sophistication des instruments produisent une rupture qui peut être vue comme innovation majeure des institutions (Boyer et al., 2004).

I.1.2.3. L'absence des restrictions sur les transactions du compte de capital

La libéralisation du compte de capital se caractérise essentiellement par la suppression des restrictions aux flux de capitaux peut être perçue comme un signal positif pour les investisseurs étrangers (Bartolini et Drazen, 1997 ; Michalet, 1999). Elle donne donc la liberté aux investisseurs de tout horizon à pouvoir se lancer dans la mise en oeuvre des projets à hauts. Par la libéralisation du compte de capital, l'Etat peut se garantir contre le risque de pénurie de stock de capitaux puisque à tout instant t, il y aura toujours affluence de capitaux venant soit de l'intérieur, soit de l'extérieur.

I.2. Mise en évidence de l'effet de la libéralisation du compte de capital sur la croissance économique

Dans la pratique, l'impact de la libéralisation du compte de capital sur la croissance économique est étroitement fonction des conditions initiales et des politiques adoptées dans les pays, y compris un cadre macroéconomique favorable et pratique. La libéralisation du compte de capital est un processus complexe dans la mesure où sa réussite nécessite l'adoption de séquences appropriées et une coordination avec les politiques macroéconomiques et structurelles dans le but de renforcer le système financier intérieur. Plusieurs modèles théoriques ont identifié un canal direct aussi bien qu'indirect par lequel l'ouverture financière est susceptible de promouvoir la croissance dans les pays en développement. A s'en tenir aux travaux d'Edison et al. (2002), c'est à travers un meilleur ajustement du déséquilibre entre l'épargne et l'investissement, une bonne diversification du risque et un ajustement de la volatilité du taux de croissance économique que la libéralisation du compte de capital agit sur a croissance économique d'un Etat.

I.2.1. La libéralisation du compte de capital et le réajustement du déséquilibre entre l'épargne et l'investissement

En se référant à la théorie néoclassique, il existe plusieurs canaux par lesquels la libéralisation financière affecte la croissance. D'abord, le libre mouvement des flux de capitaux permet la diversification du risque tout en poussant à la baisse le coût du capital, d'où un effet prix positif et relativement permanent (Bekaert et Harvey, 2000). Il permet aussi d'accroître l'investissement, de lisser la courbe de consommation, d'épargne et d'investissement, d'où l'accélération de la croissance et donc l'amélioration du bien-être en offrant une meilleure allocation des ressources, en l'occurrence des risques et de l'épargne. En effet, la mobilité des capitaux permet au projet d'investissement rentable un financement. D'autre part, un titre financier est un échange de liquidité disponible dans le futur. Autrement dit c'est un échange de risque. La libre circulation des capitaux permet donc une mutualisation des risques. Il existe aujourd'hui une très large littérature sur l'impact du développement des marchés financiers et de l'intermédiation sur la croissance. Obstfeld et al. (2003) montrent qu'en diversifiant son portefeuille sur les marchés mondiaux, l'investisseur peut faire plus d'investissement rentable dans son propre pays, ce qui favorise la croissance nationale. L'idée est que l'accès aux marchés de capitaux internationaux permet un découplage entre l'épargne et l'investissement national.

De plus, en se référant à la théorie économique classique, la mobilité des capitaux permet une allocation optimale de l'épargne mondiale et permet d'attirer des financements pour des projets d'investissement productifs. Il en résulte une meilleure diversification du risque et incontestablement, un remède aux déséquilibres entre épargne et investissement (Eggoh, 2010). Les flux de capitaux représentent les transactions intertemporelles d'actifs financiers entre plusieurs pays. En effet, ils permettent à un pays qui se trouve dans une situation d'épargne excessive sur une période donnée de profiter d'opportunité d'investissement dans un autre (Fuchs-Schundeln et Funke, 2001). Il est évident que le taux de rendement dans le dernier pays soit plus élevé. Ce transfert permet aux deux pays d'atteindre des niveaux de bien être plus élevé et une croissance plus forte. Autrement dit les agents économiques peuvent emprunter lorsque leurs revenus sont faibles et rembourser lorsqu'ils sont élevés, ce qui a pour effet de lisser la courbe de consommation, d'épargne et d'investissement. L'accès au marché de capitaux internationaux permet donc d'assouplir les fluctuations du cycle économique en évitant aux ménages et aux entreprises de limiter radicalement leur consommation, leur épargne et leur investissement. L'intérêt de la libéralisation du compte de capital est donc central pour le réajustement de ce déséquilibre.

I .2.2. La libéralisation du compte de capital et la diversification du risque financier

Le débat sur le lien entre les flux de capitaux et la croissance économique a fait naître une grande tension et de grandes autour des partisans de la diversification du risque financier. Selon ces spécialistes, il faut considérer la libéralisation du compte de capital dans toute action d'amélioration de la croissance économique puisqu'elle permet un meilleur partage du risque.

Allen et Gale (1997) tentent de mettre la lumière sur la façon avec laquelle la structure du système de libéralisation du compte de capital détermine son efficacité en matière de lissage intertemporel du risque. Ces auteurs considèrent un modèle à générations imbriquées au sein duquel les marchés sont imparfaits. A chaque instant t, toute génération qui prend naissance, et qui vit pour seulement deux périodes, dispose d'une dotation initiale en biens de consommation et en capital. Elle a la possibilité d'acquérir deux types d'actifs, à savoir des actifs risqués dont l'offre est fixe et une quantité aléatoire de biens de des actifs sûrs. Les auteurs montrent que, par l'accumulation de larges réserves sous forme d'actifs sûrs (en marché financier ouvert bien sûr), les intermédiaires financiers vivant pour de longues périodes améliorent le lissage intertemporel du risque. Ils offrent aux épargnants des rendements constants sur les dépôts financiers extérieurs qui sont indépendants des véritables rendements déterminés sur le marché. Ils permettent ainsi une complète élimination et une parfaite protection contre les risques en les diversifiant.

Dans la même lancée, Henry (2007) pense que la libéralisation du compte de capital accroît de façon significative la présence des intermédiaires financiers qui peuvent également réduire le risque de liquidité et influer sur la croissance économique de long terme. Il a montré, à partir d'un modèle de croissance endogène à générations imbriquées, qu'en absence d'intermédiation financière, les individus sont incertains quant aux besoins futurs de liquidité. Cette incertitude incite à la constitution d'épargnes liquides et inefficaces (épargnes de précaution non favorables à la croissance). L'existence d'intermédiaires financiers procure, au contraire, une complète assurance contre le risque de liquidité. Ces intermédiaires sont, en effet, capables de satisfaire les demandes de liquidité manifestées par les épargnants et ce, grâce à la détention d'importants montants de réserves liquides. Il conclut ses analyses en disant que l'intermédiation financière encourage les épargnants averses au risque à la constitution de dépôts bancaires plutôt que l'acquisition d'actifs liquides improductifs. Elle favorise ainsi le financement des investissements illiquides particulièrement rentables, et canalise les épargnes domestiques en faveur de l'accumulation du capital et de la croissance économique.

Au vue de ce qui précède, l'on peut conclure que l'accès au marché de capitaux internationaux permet aux agents économiques de diversifier les risques d'illiquidité de leurs actifs et de conquérir des taux de rendement élevé. Qu'en est-il à présent de la volatilité du taux de croissance économique ?

I.2.3. La libéralisation du compte de capital et le réajustement de la volatilité du taux de croissance économique

La volatilité du taux de croissance économique a trait aux fluctuations enregistrées dans l'évolution de l'indicateur central de la croissance économique qu'est le PIB par tête de la population. Dans le domaine financier, de nombreuses études ont montré l'importance de la libéralisation du compte de capital dans le réajustement de la volatilité de ce taux de croissance économique par des axes divers, mais nous n'allons retenir que les plus intéressantes.

Les travaux pionniers et fondateurs de la libéralisation du compte de capital, analysée ici en terme de libéralisation financière, sont ceux de McKinnon (1973) et Shaw (1973) qui ont défendu cette notion et l'ont présenté comme un moyen d'assurer la croissance économique des pays en développement. Ils ont démontré la nécessité de supprimer les restrictions sur les taux d'intérêts officiels et de l'augmentation de leur niveau et/ou d'une réduction du taux d'inflations, de sorte à hausser les taux d'intérêts réels. Cette augmentation des taux d'intérêts réels provoquera selon eux un accroissement de l'épargne, ce qui améliorera en retour le volume des ressources financières disponibles à l'investissement et éventuellement le taux de croissance économique. Au terme de leurs analyses, McKinnon (1973) et Shaw (1973) ont conclu que l'effet de la libéralisation du compte de capital sur la volatilité du taux de croissance économique n'est pas direct, mais il se manifeste à travers un réajustement positif du taux d'intérêt réel des actifs financiers et un réajustement de la volatilité du taux d'inflation monétaire.

Toujours dans la même lignée, Klein (2005) a trouvé que la libéralisation du compte capital, dans des pays dotés d'une meilleure qualité institutionnelle et d'une politique favorable de réduction du taux d'inflation, contribue à l'ajustement du taux d'intérêts réels des actifs distribués et, dans la moindre des choses, stimule la croissance économique. Pour cette auteur, la nécessite de la libéralisation du compte de capital réside dans la prise en compte des effets conditionnels de ce derniers dans l'atteinte des objectifs de régulation des fluctuations des flux monétaire et économiques, favorable à atteindre la croissance de long terme.

Au vue de ces analyses, il est nécessaire de faire une synthèse. La libéralisation du compte de capital a trois effets complémentaires sur les considérations économiques. Le premier effet est sur le réajustement du déséquilibre existant entre l'épargne et l'investissement, le deuxième effet est sur la diversification du risque d'illiquidité dans la détention des actifs financiers et le dernier effet est sur le réajustement de la volatilité du taux de croissance économique et du taux de croissance des taux d'intérêt réels. On peut dire en conclusion que grâce à ses effets sur ces trois aspects de la croissance économique, la libéralisation du compte de capital agit favorablement même sur la croissance économique. D'où notre première hypothèse de recherche :

: La libéralisation du compte de capital induit positivement la croissance économique au Cameroun.

II. Incidence du développement du système financier sur la croissance économique

La relation entre le développement du système financier et la croissance économique a reçu une attention considérable dans la littérature économique. Les fondements théoriques d'une telle relation sont très anciens. Ils remontent aux travaux de Gurley et Shaw (1967) et McKinnon (1973). Avant de donner les différents effets du développement du système financier sur la croissance économique, procédons d'abord à l'analyse même de cette notion de développement du système financier.

II.1. Analyse de la notion de développement du système financier

La notion de développement du système financier n'est pas facile à cerner surtout quand on se base uniquement sur sa configuration économique. Afin d'aborder cette notion dans son ensemble, nous jugeons efficace de présenter d'une part la définition et la prise en compte de la concurrence dans l'analyse du développement financier et d'autre part, de donner les indicateurs du développement du système financier.

II.1.1. Définition et prise en compte de la concurrence dans l'analyse du développement du système financier

La prise en compte de la concurrence dans l'analyse du développement du système financier est particulièrement favorable à l'appréhension des contours de cette notion dans la configuration économique d'un Etat. Cet état des choses se renforce encore si l'on tient compte des différentes définitions données.

II.1.1.1. Définition de la notion de développement du système financier

Le terme « développement du système » n'a pas de définition précise et concrète. Ceci est dû, selon Goldsmith (1969), à la complexité du système financier10(*) qui évolue différemment dans le processus de développement de divers pays. En effet, il considère que le développement du système financier se traduit par un changement de la structure financière d'un pays et peut être étudié, soit en collectant des informations sur les flux de transactions financières sur des périodes de temps continues, soit en réalisant une comparaison de la structure financière à différents points du temps. Il s'agit là, selon cet auteur, d'une approche matérialiste du développement du système financier.

Toujours dans une logique conceptuelle, Mendoza et al. (2009) ainsi que Demirgüç-Kunt et Levine (2008) associent explicitement le développement du système financier au degré de contact de renforcement économique entre système financier et cadre institutionnel. Le développement financier d'un pays est défini selon ces derniers comme la capacité de son cadre institutionnel à rendre aisément vérifiables les actions des intermédiaires financiers résidents, ce qui facilite l'exécution des contrats. A priori, un meilleur cadre légal permet aux agents résidant dans les économies avancées de mieux discipliner les intermédiaires qui gèrent leur épargne. Dans un contexte plutôt opaque, comme celui caractérisant les économies en développement, les agents à capacité de financement sont soumis à un risque moral relativement plus élevé de la part des intermédiaires financiers locaux. Un degré d'incertitude plus fort encourage les résidents des pays en développement à une épargne de précaution supplémentaire.

II.1.1.2. La prise en compte de la concurrence dans l'analyse du développement du système financier

Selon Musacchio (2007), le problème majeur inhérent à la structure concurrentielle des systèmes financiers est la tendance au court-termisme dans le choix des projets par les banques, ce qui n'est pas de nature à favoriser l'apprentissage entrepreneurial. Les banques, dans un environnement concurrentiel et libéralisé, ne sont pas incitées à financer les investissements industriels de long terme. Ce comportement s'explique par la difficulté de fixer la rémunération du risque pris pour financer les projets de long terme. Ce problème est aiguisé par le « braconnage », particulièrement présent dans un environnement de concurrence entre les banques. Les banques privées ont donc plus tendance à concentrer leurs activités de prêt sur des projets rapportant des revenus rapides de court terme, mais ne permette aucun apprentissage industriel aux entrepreneurs. On voit bien que la concurrence entre les banques réduit le niveau de développement du système financier.

II.1.2. Les indicateurs du développement du système financier

Rechercher les facteurs déterminants du développement du système financier relève d'une importance capitale, en ce sens que cela peut aider les décideurs politiques à mettre en place des réformes pour promouvoir un système financier porteur de croissance économique. L'accent sera la théorie du droit et de la finance, sur la part du crédit bancaire accordé au secteur privé et sur la capitalisation boursière de l'Etat.

II.1.2.1. Les règles de droit et l'efficacité de l'application de la loi

Défini de manière sommaire, un contrat financier n'est rien d'autre que l'échange d'une somme d'argent contre la promesse de recevoir dans le futur une somme d'argent plus importante ou au moins égale à la valeur de la mise. Pour que cet échange ait lieu, cette promesse doit être suffisamment crédible aux yeux des créanciers car ses droits sont rattachés à la possession de l'actif financier. Hart (1995) souligne l'importance primordiale des droits que confère la possession des différents actifs financiers. En effet, les droits des investisseurs leurs donnent la possibilité de sécuriser la rentabilité de leurs investissements. Ainsi, les actions d'une entreprise donnent aux actionnaires le droit de révoquer les gérants de l'entreprise si les dividendes ne sont pas à la hauteur de leurs attentes. Il ressort dès lors le besoin de mettre en place un système juridique crédible.

Le facteur principal qui engendre la crédibilité d'une transaction financière est la possibilité en cas de défaillance d'un des contractants de pouvoir porter l'affaire devant une cour de justice afin d'obtenir réparation. Ce sont donc les règles de droits qui déterminent les droits et obligations des créanciers et des emprunteurs. Cependant, l'existence de ces règles de droit est une condition nécessaire mais non suffisante. Il faut que ces règles soient vraiment appliquées, d'où la notion d'effectivité des règles de droit. La loi et la qualité de son application sont des déterminants majeurs des droits des investisseurs et de la façon dont ces droits sont protégés et constituent un facteur déterminant du niveau de développement du système financier d'un pays (La porta et al., 1998).

II.1.2.2. La part du crédit bancaire accordé au secteur privé

Pour Beck et al. (2011), les crédits accordés au secteur privé (par les banques et institutions non bancaires) par rapport au PIB du pays mesurent l'activité des intermédiaires financiers sous l'aspect de l'une de leurs principales fonctions qui celle de canaliser l'épargne vers les investisseurs les plus productifs. Cet indicateur isole les crédits au secteur privé des crédits alloués au gouvernement et aux entreprises publiques, ainsi que des crédits de la Banque Centrale. C'est donc un indicateur central pour pouvoir juger du degré de développement du système financier dans un Etat donné.

II.1.2.3. La capitalisation boursière

A s'en tenir à la pensée de Reenwood et al. (2010), la capitalisation boursière mesure la taille du marché boursier. Elle est égale au rapport entre la valeur des actions des entreprises cotées en bourse et le PIB. L'utilisation de cet indicateur présuppose une corrélation positive entre la taille du marché boursier et sa capacité à mobiliser le capital et à la diversification des risques. Ces deux indicateurs de développement du système financier sont directement obtenus de la base de données des établissements de crédits tels la banque mondiale, le fonds monétaire international (FMI), la banque centrale pour ne citer que ceux-ci.

II.2. Mise en évidence de l'effet du développement du système financier sur la croissance économique

Après avoir analysé le concept de développement du système financier dans son ensemble et préciser ses indicateurs de mesure, nous allons maintenant passer en revue les différents effets de concept sur la croissance économique d'un Etat. Nous notons déjà que ces effets ne sont pas directs par l'intermédiaire d'autres variables clés. L'analyse va se baser premièrement sur la facilitation de l'affectation de l'épargne aux firmes, deuxièmement sur l'amélioration de l'allocation du capital et troisièmement sur l'amélioration de la gestion du risque.

II.2.1. Développement du système financier et facilitation de l'affectation de l'épargne aux firmes

D'après Mendoza et al. (2009), le sous-développement du système financier se traduit donc par une difficulté des résidents à assurer la consommation future contre le risque que les intermédiaires financiers nationaux détournent une partie des revenus d'investissement, à l'insu des bailleurs de fonds. Pour un niveau d'investissement interne donné, les flux de capitaux sortant des pays en développement seraient expliqués par l'excès d'offre d'épargne résultant de l'incomplétude de leurs marchés financiers. L'idée d'une épargne de précaution, expliquant le surplus courant des pays qui ont un développement du système financier plus faible, est également avancée par Hubbard (2006) et Prasad et al. (2006).

Levine (1997) quant à lui, précise l'importance de la présence des intermédiaires financiers dans l'évolution des transactions financières pour, dans un système financier développé, les intermédiaires financiers collectent l'épargne des ménages en leur offrant des possibilités de dépôts, de diversification de leurs portefeuilles et d'investissements rentables tout en assurant la liquidité de leur placement. La mobilisation de l'épargne a donc un impact positif sur le volume de l'accumulation du capital et améliore à cet effet l'allocation des ressources et l'innovation technologique. Cette analyse de Levine (1997) est également partagée par Noland (2005) qui pense, par leur fonction de mobilisation de l'épargne, les intermédiaires financiers favorisent l'accès des épargnants au financement des grands projets dans les systèmes financiers développés. Les épargnants pris individuellement ne peuvent pas acquérir un actif émis par une entreprise, surtout s cet objectif n'est pas visible en petites unités. En mettant en commun les épargnes de chaque individu, les intermédiaires financiers peuvent surmonter l'indivisibilité des actifs émis par l'entreprise et réaliser des économies d'échelle. C'est à ce niveau qu'on peut conclure que les intermédiaires financiers améliorent l'efficacité de l'économie et stimulent la croissance économique en permettant aux individus d'investir dans des projets et en permettant à ces projets de se réaliser.

II.2.2. Développement du système financier et amélioration de l'allocation du capital

L'évaluation des investissements envisageables et des conditions des marchés impliquent de larges coûts pour les épargnants. Cette évaluation leur est néanmoins indispensable pour toute prise de décision d'investissement. Des épargnants peu informés sont en effet peu disposés à financer des projets d'investissements à risque (Chanda, 2001). Des coûts informationnels élevés ne peuvent dans ce cas que nuire à l'accumulation du capital et à la croissance économique.

Les intermédiaires financiers dans un système financier développé sont capables de réduire les coûts d'acquisition et de traitement de l'information (Diamond et al., 1984 ; Boyd et Smith, 1997). La relation de long terme qu'ils établissent avec les firmes réduit en effet les asymétries informationnelles. Elle desserre en retour les contraintes financières externes et améliore l'allocation du capital (Greenwood et Jovanovic, 1990). Ces auteurs concluent leurs analyses en disant que le travail des intermédiaires financiers est particulièrement original puisqu'ils modélisent formellement les interactions dynamiques à double sens entre le développement du système financier et la croissance économique. Les modèles développés par King et Levine (1993), Getlet et Rose (1994), Black et Moersch (1998), Nguyen (2008) et Acemoglu et al. (2001) mettent également en évidence le rôle des intermédiaires financiers dans l'amélioration de l'allocation du capital. Ces modèles soulignent particulièrement l'importance de la contribution des intermédiaires financiers dans la promotion de l'innovation par la mise à la disposition des entrepreneurs des fonds pour leur entreprise. Ils montrent que, par l'identification et le financement des entrepreneurs avec les meilleures chances d'oeuvrer avec succès des produits et des processus de production novateurs, ces intermédiaires favorisent l'innovation technologique et stimulent la croissance de la productivité.

II.2.3. Développement du système financier et amélioration de la gestion des risques

Selon Levine (2005), dans un pays où le système financiers est parfaitement développé, les contrats, les marchés et les intermédiaires financiers émergent afin d'améliorer la gestion des risques financiers, de réduire les risques d'illiquidité des actifs financiers et de procéder à un meilleur partage intertemporel des liquidités des actifs financiers.

En complément à la recherche de Levine (2005), la théorie traditionnelle de la finance met en évidence le rôle des systèmes financiers relativement développés dans la promotion de la croissance économique via leur effet sur la diversification transversale du risque. Celle-ci présente une technique de couverture contre les risques qui consistent en la détention de portefeuilles diversifiés d'actifs, en l'investissement simultané dans différents secteurs imparfaitement corrélés. De leur côté, Acemoglu et Zilibotti (1997) modélisent les liens entre la diversification transversale du risque et la croissance économique. Ils reconnaissent l'importance du rôle des arrangements financiers permettant la diversification transversale du risque dans l'allocation régulière des fonds vers les utilisations les plus productives et la stimulation de la croissance de la productivité. Ils considèrent un modèle de croissance néoclassique à générations imbriquées au sein duquel les agents averses au risque peuvent placer leurs épargnes dans un actif sur peu productif. Ils ont également accès à un large nombre de projets risqués, imparfaitement corrélés et dont la rentabilité anticipée est plus importante. A partir de ces hypothèses, les auteurs montrent que plus les possibilités de diversification des portefeuilles d'actifs sont multiples, plus élevé est le nombre de projets risqués (et rentables) financés et plus accéléré est le rythme de croissance de la productivité.

Dans un langage beaucoup plus adapté, Varghese (2005) pense que le système financier développé peut favoriser la réduction des risques individuels liés aux projets d'investissement grâce à son action sur la diversification et le partage des risques. Pour lui, la réduction des risques stimule l'accumulation du capital et améliore la rentabilité des investissements. En retour, la croissement économique se trouve affectée favorablement. En l'absence des marchés financiers développés, les ménages ne peuvent investir que dans des actifs peu liquides, car les risques idiosyncrasiques les empêchent d'investir dans les actifs rentables.

Les analyses que nous venons d'effectuer montrent clairement que le développement du système financier, à travers ses effets directs sur la facilitation de l'affectation de l'épargne aux firmes, l'amélioration de l'allocation du capital et l'amélioration de la gestion des risques, assure à l'économie des pays en développement une croissance économique de long terme en permettant aux agents économiques d'investir dans des secteurs beaucoup moins risqués et en accompagnant ces investisseurs dans leur politique d'investissement. C'est dans la logique de cette analyse que nous formulons l'hypothèse H2 de notre recherche ainsi qu'il suit :

: Le développement du système financier induit positivement la croissance économique au Cameroun.

Dans ce chapitre, nous avons tenté de passer en revue la littérature théorique sur la relation entre la libéralisation du compte de capital et la croissance économique d'une part et la relation entre le développement du système financier et la croissance économique d'autre part. Dans la théorie, il ressort que les intermédiaires financiers assurent la mobilisation de l'épargne et son affectation aux projets les plus productifs favorisant ainsi la gestion des risques, la diversification des actifs et l'innovation technologique. Les activités des intermédiaires financiers stimulent donc la croissance économique à travers l'accumulation du capital, l'augmentation de la productivité globale des facteurs et l'intensification des échanges financiers. Les analyses qui vont suivre vont monter en quoi l'assouplissement des conditions d'intégration financière et l'efficience de l'investissement étranger contribuent à l'ajustement du degré de croissance économique d'un Etat.

CHAPITRE I : CHAPITRE II : CHAPITRE III : CHAPITRE IV : ASSOUPLISSEMENT DES CONDITIONS D'INTEGRATION FINANCIERE/EFFICIENCE DE L'INVESTISSEMENT ET CROISSANCE ECONOMIQUE

Le chapitre précédent a pu apporter des réponses théoriques partielles à la préoccupation principale de notre recherche qui est de savoir en quoi la mondialisation financière, analysée ici dans la vision de l'intégration financière, influence la croissance économique d'un pays. Pour continuer toujours dans la configuration théorique des effets, le chapitre suivant va nous renseigner sur l'effet de l'assouplissement des conditions d'intégration financière et de l'efficience de l'investissement sur la croissance économique.

I. Effet de l'assouplissement des conditions d'intégration financière sur la croissance économique

L'analyse de la croissance économique par la prise en compte de la réduction des contraintes imposées aux opérateurs financiers dans le cadre de leurs transactions financières est très intéressante et fait même partie des préoccupations fondamentales des agences financières. Avant de faire un point sur la nature de l'effet de ces politiques d'assouplissement, faisons d'abord une brève analyse de ces aménagements financiers.

I.1. Analyse de l'assouplissement des conditions d'intégration financière et des différentes perspectives y afférentes

L'assouplissement des conditions d'intégration financière s'intègre à travers un ensemble de principes et de perspectives qui font de lui un enjeu relativement indispensable dans la constitution des flux de croissance économique. Nous allons donner dans les lignes qui suivent les conditions réelles et les différents indicateurs y relatifs.

I.1.1. Analyse de l'assouplissement des conditions d'intégration financière

Notre analyse va se baser d'une part sur la définition simple de l'assouplissement des conditions d'intégration financière avant de faire un éclaircissement sur la prise en compte des agences financières dans l'assouplissement d'autre part. Nous avons préféré ordonnancer ainsi pour permettre de faire asseoir la vision claire de la notion d'assouplissement des conditions d'intégration financière.

I.1.1.1. Définition de l'assouplissement des conditions d'intégration financière

Par assouplissement des conditions d'intégration financière, l'on peut entendre la facilitation d'accès des ménages et intermédiaires financières aux opérations financières nationales et internationale. Il s'agit d'une mesure de libéralisation qui permet aux ménages et intermédiaires financiers de s'octroyer des actifs financiers tant à l'intérieur du pays d'origine qu'à l'étranger. Selon Bandiera et al. (2000), l'assouplissement des conditions renvoie à la modération des différents dispositifs relatifs à l'accès aux actifs extérieurs et au financement des activités des entrepreneurs résidents. Pour ces derniers, il est relativement important de réduire, voire même de bannir toutes les contraintes qui pèsent sur les ménages et intermédiaires financiers lors de leurs transactions financières.

I.1.1.2. Prise en compte des agences financières dans l'assouplissement des conditions d'intégration financière

L'assouplissement des conditions d'intégration financière est très intéressant et ne s'effectue pas de façon automatique. Il faut considérer les agences financières qui ont pour rôle primordiale de satisfaire aux formalités de modération des paramètres liés au processus d'intégration financière. Selon l'expression de Dolar et Meh (2002), la prise en compte des agences financières dans l'assouplissement des conditions d'intégration facilite la mise en oeuvre des réformes permettant un bon déroulement des opérations financières des agents financiers et des ménages et une réallocation presque optimale des ressources aux agents à besoins de financement. Il apparaît dès lors que la place primordiale des agences de régulation financières dans l'assouplissement des conditions d'intégration financière n'est plus à démontrer et relève même d'une logique beaucoup plus emblématique. Toutefois, dans quelle condition doit-on juger de la pertinence du processus d'assouplissement des conditions d'intégration financière ?

I.1.2. Les indicateurs de l'assouplissement des conditions d'intégration financière

Trois indicateurs sont à la planche dans la mise en oeuvre de l'assouplissement des conditions d'intégration financière, chacune contribuant à éclaircir de façon adéquate le processus d'assouplissement pour qu'elle soit efficace. Il s'agit notamment de la transparence des opérations financières, l'amélioration de la corporate governance et la disposition d'une supervision bancaire adéquate.

I.1.2.1. La transparence des opérations financières

En accroissant l'efficience microéconomique, la libéralisation financière accroît paradoxalement les risques macroéconomiques (Samuelson, 1994). C'est le paradoxe de la liquidité souligné par Orléan (1999). Pour ces raisons, les institutions internationales ont précisé que la libéralisation financière pour qu'elle ne mette pas en cause la stabilité du système économique devait s'accompagner d'un accroissement de la transparence des opérations financières. Mehrez et Kaufmann (2000) expliquaient que la stabilité macroéconomique devait être une condition sine qua none de la libéralisation financière par le contrôle de la transparence dans l'évolution des opérations financières. Pour les partisans de cette approche, l'accent est davantage porté sur le rythme ou le délai de mise en oeuvre « le timing » et l'ordre de priorité « le sequencing » des réformes qui doivent consacrer la libéralisation de l'environnement financier. On voit bien que la transparence dans l'aménagement des conditions d'intégration financière constitue la conduite la plus essentielle des pratiques financières de l'Etat. D'autres auteurs par ailleurs insistent sur les mesures d'amélioration de la corporate governance.

I.1.2.2. L'amélioration de la corporate governance

Certains analystes ont souligné l'importance de la mise en place de la corporate governance et des règles prudentielles de supervision au sein du système bancaire et financier pour juger de la pertinence des actions effectuées dans l'assouplissement des conditions d'intégration financière (Rossi, 1999 et Eichengreen, 2001). McKinnon et pill (1997) quant à eux soulignent l'importance de la réglementation prudentielle peut qui empêcher la concentration des prêts pour un petit nombre de client, surveiller l'accès au secteur bancaire. Elle peut, aussi, exiger aux banques de diversifier leurs portefeuilles et sauver celles qui sont en difficulté. Lorsque les systèmes bancaires sont mal régulés et sous capitalisés, les afflux de capitaux seront utilisés dans des projets peu rentables, inefficaces ou corrompus, ce qui n'est pas favorable au maintien de la stabilité du système économique et financier et aussi au libre accès des agents financiers et des ménages à l'achat d'actifs financiers.

I.1.2.3. La disposition d'une supervision bancaire adéquate

Depuis les travaux de McKinnon et Shaw (1973), la libéralisation par l'assouplissement des conditions d'intégration financière apparaît comme une étape intermédiaire pour quitter le régime de répression financière et un point de départ pour le développement durable de l'économie. A la suite de ces auteurs, plusieurs autres études mettent en évidence l'importance d'une supervision accrue et adéquate pour mieux accompagner la politique de facilitation de l'accès aux opérations financières nationales qu'internationale (Harris et al., 1992 ; Caprico et al., 1994 ; Sancak, 2002 et Butkiewicz et Yanikkaya, 2008). Pour ces auteurs, une politique d'assouplissement des conditions de financement et d'intégration ne va aboutir à une meilleure incitation économique que lorsque les établissements bancaires et financiers assurent un contrôle adéquat des interactions des agents financiers qui interviennent dans le système.

I.2. Mise en évidence de l'effet de l'assouplissement des conditions d'intégration financière sur la croissance économique

Comme dans le chapitre précédent, cette section sera consacrée à la mise en évidence de l'effet théorique de l'assouplissement des conditions d'intégration financière sur la croissance économique à travers différents indicateurs retenus que sont : le doute lié à l'investissement international, le risque lié à l'investissement international et le conditionnement des flux de croissance de l'Etat.

I.2.1. Assouplissement des conditions d'intégration financière et doute lié à l'investissement international

L'examen de la littérature démontre avec véhémence l'intérêt que peut avoir un Etat dans lequel les conditions d'intégration financières sont facilitées. Le principal effet de cette politique d'assouplissement a trait à la réduction du doute lié à l'investissement international. Plusieurs études ont été menées dans ce cadre pour donner une vision essentielle de la contribution du système financier à la croissance économique.

Selon Fuchs-Schundeln et Funke (2001), les systèmes qui reposent sur la facilitation d'accès des intermédiaires financiers à l'intégration financière sont plus favorables à la croissance que les systèmes fondés sur les marchés. La raison principale en serait que les rapports étroits entre les intermédiaires financiers et les entreprises dans un système financier souple contribuent à réduire les coûts d'acquisition de l'information et imposent moins de contraintes financières aux entreprises, ce qui a des retombées bénéfiques sur l'investissement et la croissance économique. Puisque à ce niveau, les risques d'ambigüité et d'incertitude par rapport aux flux monétaire qui découleraient des projets à hauts risques seront bannis. D'autres auteurs ont également cadré leurs analyses dans ce sens à l'instar de Bauer et Rudebusch (2011)pour quila question n'est pas de déterminer lesquels, des marchés ou des intermédiaires financiers, favorisent le plus la croissance, mais plutôt de créer un environnement qui assure un fonctionnement optimal des deux groupes d'agents, ou une prestation efficiente des services financiers en général, et ce, quel que soit l'apport respectif des marchés et des intermédiaires financiers. Ils continuent en disant que le libre accès aux actifs est un signal favorable à la réduction du doute qu'on les agents financiers dans leurs projets d'investissement. Pour eux, les achats d'actifs signalent aux participants de marché que la banque centrale désire maintenir ses taux d'intérêt à un faible niveau pour une période prolongée. Puisqu'en procédant à de tels achats la banque centrale s'expose à d'éventuelles pertes, ils signalent son engagement à ne pas relever ses taux prochainement. En anticipant de faibles taux d'intérêt de court terme à l'avenir, les participants de marché réduisent les taux d'intérêt de long terme qu'ils exigent, ce qui stimule à nouveau l'investissement d'autant plus que l'incertitude est éliminée.

Bien que l'assouplissement des conditions d'intégration financière a des incidences sur le doute lié à l'investissement, d'autres auteurs l'appréhendent plus dans la réduction du risque lé à cet investissement international. Les lignes qui suivent vont faire un point sur cet aspect.

I.2.2. Assouplissement des conditions d'intégration financière et réduction du risque lié à l'investissement international

Nous avons présenté précédemment les effets bénéfiques de l'assouplissement des conditions d'intégration financière sur la réduction du doute lié à l'investissement. Nous notions que c'est l'une des actions indirecte de l'assouplissement des conditions d'intégration sur la croissance économique parmi tant d'autres. La littérature nous fait également ressortir les effets sur la réduction du risque lié à l'investissement.

Selon Gagnon et al. (2011), les effets bénéfiques associés au raffermissement des conditions d'intégration financière les économies avancées, à la diminution du coût du capital et des fonds levés par les emprunteurs souverains, ainsi qu'à la hausse du cours des actions contrebalancent les retombées négatives de l'appréciation des risques liés au financement des projets d'envergure. Cette réduction du risque va engendrer une multitude d'incitations aux projets d'investissement même les plus risqués. Ce qui influence de favorablement la croissance économique. Dans une toute autre vision, Weale et Wieladek (2014) mettent l'accent sur le « canal de rééquilibrage des portefeuilles » (portfolio balance channel). Ces derniers pensent que, dans un système financier non assoupli, il n'y a pas de parfaite substituabilité entre les titres dans les portefeuilles des investisseurs financiers, si bien que les variations dans l'offre d'un actif affecte son rendement et celui des actifs similaires, ce qui amène les investisseurs privés à modifier la composition de leurs portefeuilles. Par exemple, les achats de titres du Trésor de long terme auxquels procèdent la banque centrale réduisent les rendements de ces titres et pousse les investisseurs à détenir d'autres actifs, ce qui réduit également le rendement de ces derniers et accroît leur prix. Pour anéantir ces effets négatifs de la détention de portefeuille d'actifs, ces auteurs proposent réellement de mettre en oeuvre une politique visant à assouplir les conditions d'intégration financière.

Les lignes qui précèdent nous montrent qu'au-delà de la régulation du doute lié à l'investissement, l'assouplissement des conditions d'intégration financière agit sur les risques liés à ces mêmes investissements en les réduisant ou en les anéantissant totalement. Toujours dans la même logique d'analyse, d'autres chercheurs concluent que l'assouplissement des conditions d'intégration financière a un effet direct sur le conditionnement des flux de croissance économique de l'Etat.

I.2.3. Assouplissement des conditions d'intégration financière et conditionnement des flux de croissance de l'Etat

L'assouplissement des conditions d'intégration financière a une incidence sur le conditionnement des flux de croissance économique de l'Etat. Tel est le contenu de la littérature dont nous ferons le point dans les lignes qui suivent. Les auteurs que nous allons mentionnés signalent que, tant dans l'accroissement du PIB que dans l'accroissement de la productivité des investissements, l'assouplissement des conditions d'intégration a un rôle central à jouer.

Selon Obstfeld et Rogoff (2001), une tendance essentielle de l'intervention de la finance dans la croissance économique d'un Etat ne peut se manifester et faire sentir ses effets que si les conditions techniques le permettent, c'est qu'elle n'agira que si l'Etat anéantit les difficultés d'intégration et permet à chaque agent financier d'exercer ses transactions financières de façon moins couteux. Une fois cette contrainte soulevée, l'on constatera un développement des échanges de biens et services, une intensification des mouvements de capitaux et une internationalisation de la production. En outre, pour qu'une transaction financière soit rentable et productive et conduise à une croissance économique de long terme pour ces auteurs, il faut que les coûts de transport et de communication (et plus généralement ce que les économistes regroupent volontiers sous l'appellation de coûts de transaction) soient suffisamment bas, c'est-à-dire pour que les coûts de ces transactions soit inférieur aux gains attendus des divers mécanismes de la mondialisation. Cette vision est partagée par Lim et al. (2014) qui prennent en compte l'importance des flux de capitaux dans l'accroissement du PIB de l'Etat. Bien qu'il est difficile d'établir des liens clairs entre ces flux et la croissance économique, ces auteurs ont portés une attention particulière aux effets de l'assouplissement des conditions d'intégration financière et ont conclu que dans la plupart des pays développés et en développement, les exportations, l'accroissement des mouvements de capitaux, l'accroissement du PIB doivent leur expansion à la politique de facilitation des contions d'intégration financière adoptée par ces Etat.

Toutes ces analyses développées ci-haut ont eu pour but de montrer comment, par l'assouplissement des conditions d'intégration financière, les Etat peuvent parvenir à l'atteinte de l'objectif tant rêvé, celui de la croissance économique. Il ressort que, quel que soit le niveau de formalisation des conditions d'intégration financière, l'assouplissement des conditions d'intégration financière contribue à mieux coordonner la vision des spécialistes financiers, à accroître la productivité du capital, à valoriser l'intensification des transactions financières conditionnant ainsi la croissance économique. D'où l'hypothèse suivante :

: L'assouplissement des conditions d'intégration financière induit positivement la croissance économique au Cameroun.

II. Effet de l'efficience de l'investissement sur la croissance économique

La section précédente a répondu à la troisième hypothèse de notre recherche en donnant les mesures précises de l'assouplissement des conditions d'intégration financière et son influence sur la croissance économique. Pour clôturer sur les apports théoriques relatifs à notre problématique de recherche, la section suivante va montrer comment la prise en compte des enjeux d'efficience, en matière d'investissements étrangers, agit sur la croissance économique. Comme de tradition, nous allons d'abord analyser les contours de la notion même d'efficience de l'investissement.

II.1. Analyse de l'efficience de l'investissement et prise en compte des mesures d'efficience des finances publiques

Dans le cadre de notre investigation sur les enjeux de l'efficience de l'investissement étranger, nous allons présenter d'une part la logique d'appréhension de la notion d'efficience de l'investissement et d'autre part, la prise en compte des mesures d'efficience des finances publiques développées dans la littérature financière pour la prise de conscience du niveau d'efficience d'un investissement.

II.1.1. Analyse de l'efficience de l'investissement

Pour entrer en connaissance de la pertinence de la notion d'efficience de l'investissement international, il faut prendre en considération à la fois les définitions qui lui sont données par les spécialistes de la matière et les différentes caractéristiques qui visent à juger l'appréciation du degré de son degré d'efficience.

II.1.1.1. Définition de l'efficience de l'investissement

Selon Jacquemot (1990), l'investissement international (notion plus large que l'investissement direct) est formellement défini comme l'emploi des ressources financières qu'un pays fait à l'étranger. C'est ainsi qu'en termes de flux, l'investissement sera dit efficient selon cet auteur si ce dernier permet de capitaliser les bénéfices futurs dans les conditions prévues sans écart ni incidence. A partir de là, on peut dire de par notre perception que la définition précise de l'investissement efficient fait appel l'atteinte des objectifs escompté en terme de rentabilité et de réduction de risques. D'autres auteurs ont quant à eux une vision différente. C'est ainsi que dans la synthèse des travaux qu'ils ont effectuée, De Mooij et Ederveen (2006) font état d'estimations de l'élasticité des investissements à l'impôt des sociétés et aux taux effectifs de taxation sur les revenus du capital. Pour ces derniers, l'investissement sera taxé d'efficient s'il est élastique et modifiable au cours de l'évolution du projet d'investissement. De ces définitions découlent déjà les caractéristiques d'un investissement efficient.

II.1.1.2. Les différentes caractéristiques d'un investissement efficient

Tout investisseurs recherche toujours à se lancer dans le financement des projets d'investissement certains, c'est-à-dire remplissant toutes les caractéristiques d'un investissement efficient. A cet effet, un investissement efficient se caractérise par les éléments suivant :

Capitalisation des bénéfices futurs dans les conditions escomptées : La première caractéristique énoncée par les auteurs lors de la proposition des définitions d'un investissement efficient est la capitalisation des bénéfices futurs dans les conditions prévues par l'investisseur. A cet effet, la capitalisation renvoie à la somme des revenus futurs qu'un investissement présent peut permettre d'atteindre à un taux de capitalisation indépendant du temps. Pour un investissement efficient, cette capitalisation doit être au moins égale aux anticipations de l'investisseur ;

L'élasticité de l'investissement : l'élasticité de l'investissement renvoie ici à la capacité de l'investissement à subir des modifications quelconques au cours du temps. A ce niveau, l'on dira qu'un investissement est efficient s'il peut toujours donner un gain prévu compte tenu d'une modification des paramètres au cours du temps. Autrement dit, à la question faut-il s'attendre à un gain certain compte tenu d'une variation imprévue du taux d'intérêt au cours du temps ?, un investissement efficient répondra par l'affirmatif.

II.1.2. Prise en compte des mesures d'efficience des finances publiques

Les mesures d'efficience des finances publiques sont des indicateurs qui permettent de porter un jugement sur la nature dépenses faites par l'Etat dans le cadre de la mondialisation et du partenariat économique et financier (Dolar et Meh, 2002). Ces meures font référence à trois éléments à savoir la politique des dépenses publique, la politique fiscale et le contexte fiscal institutionnel. Ils sont présentés dans les lignes qui suivent.

II.1.2.1. La politique des dépenses publiques

L'analyse de l'efficience de l'investissement sera très intéressante si l'on prend en compte la politique des dépenses publiques de l'Etat. Selon Barro (1974), il n'est pas possible de déterminer un niveau optimal de la dépense publique car celui-ci dépend des préférences existant dans chaque pays pour la fourniture de biens publics. De plus, le niveau des dépenses n'est pas déterminé par leur mode de financement qui, en vertu du théorème d'équivalence ricardienne, peut être assuré par des recettes immédiates (impôt) ou futures (endettement) ; il dépend de la légitimité de celles-ci aux yeux des agents économiques et de l'absence d'effets de distorsion pour l'économie. Les risques pour la croissance viennent, d'abord, de l'augmentation incontrôlée de dépenses improductives plutôt que d'un niveau élevé stable en valeur absolue de ces mêmes dépenses.

II.1.2.2. La politique fiscale

La politique fiscale d'un Etat est également très importante pour juger de l'efficacité de ses politiques d'investissement. Elle renvoie à l'ensemble des systèmes de taxation douanière, à l'imposition des activités, à l'imposition des sociétés et à l'imposition des personnes physiques. Il est bien vrai que la dernière catégorie de taxation ne nous intéresse pas totalement puisqu'il ne s'agit pas d'un impôt lié à l'investissement. Pour Hemming et al. (2002), considérer la politique fiscale de l'Etat dans laquelle on cherche à investir est parfaitement garant de l'adoption d'une stratégie d'investissement rentable sur tous les plans du fait d'une anticipation rationnelle des différents évolution de cette politique fiscale. Elle permet de rassurer sur les possibilités d'investissement dans des secteurs à faibles risques et à rendements élevés. Comme on le sait bien, c'est le souhait de tout investisseur. Cependant, afin de ne pas douter de ses stratégies d'investissement, considérer la politique fiscale de l'Etat d'accueil est une condition nécessaire mais pas suffisante. Elle doit être complétée par la considération du contexte institutionnel.

II.1.2.3. Le contexte institutionnel

Le potentiel d'investissement des entreprises et personnes physiques est déterminé par la nature et le degré de considération de la politique fiscale de l'Etat d'accueil, mais aussi par le contexte institutionnel dans lequel évolue cet Etat. Le contexte institutionnel fait ici allusion à l'environnement géographique, politique et économique dans lequel va s'intégrer les projets d'investissement. Selon Joumard et al. (2004), les facteurs d'incitation des investissements internationaux sont assez ambigus si l'investisseur ne tient pas compte du contexte dans lequel ces investissements vont interagir et surtout le contexte institutionnel puisque c'est la condition essentielle et primordiale de l'implantation. A s'en tenir à ces auteurs, l'efficience d'un investissement sera jugée par la capacité de l'environnement institutionnel à favoriser son implantation et à pouvoir suivre son évolution dans le temps compte tenu des modifications géographiques.

Toutes les analyses précédentes nous ont permis de mieux comprendre ce que l'on entend par investissement efficient, les caractéristiques d'un investissement efficient et la prise en compte des mesures d'efficience des finances publiques. La section qui va suivre va nous enseigner sur la contribution de la mondialisation financière, par l'assurance des investissements efficients, à la croissance économique.

II.2. Mise en évidence de l'effet de l'efficience de l'investissement sur la croissance économique

La mise en évidence de l'effet de l'efficience de l'investissement sur la croissance économique d'un Etat sera présentée tour à tour à travers l'efficience du cadre institutionnel de l'Etat, l'efficience des dépenses publiques de l'Etat et l'efficience du système de taxation existant tout ceci dans le but de nous permettre de concevoir que la mondialisation financière n'agit pas toujours de façon directe sur la croissance économique, mais passe aussi par l'efficience de l'investissement qui elle-même a des voies d'actions indirectes sur cette dernière. Cette mise en évidence sera l'objet des lignes qui suivent.

II.2.1. Efficience du cadre institutionnel de l'Etat et croissance économique

Le cadre institutionnel, comme nous l'avons démontré dans les lignes précédentes est très intéressante pour analyser la configuration de la politique d'investissement pour qu'elle soit efficace et qu'elle conduise à la croissance économique. Dans ce sens, plusieurs analyses ont été effectuées pour à l'investissement efficient une place de choix dans la croissance économique.

Selon l'étude de Levine et Renelt (1992), la relation de causalité entre l'ouverture et la croissance se fait à travers l'investissement efficient. Si l'ouverture au commerce international permet l'accès à des biens d'investissement influents, cela mènera à une croissance économique de long terme. Un pays évoluant dans un contexte institutionnel où les échanges libéralisés attirera des flux d'investissement étranger efficient capable de booster la politique de croissance économique de l'Etat. Cependant, cela risque d'engendrer une baisse de l'investissement domestique due à une plus forte concurrence internationale et l'effet net reste alors ambigu mais la logique générale ne sera pas fichue en l'air. Dans la même perspective, Grossman et Helpman (1992) avancent qu'un pays protégeant son économie peut stimuler sa croissance. Cela est possible dans le cas où l'intervention gouvernementale encourage l'investissement domestique par des mesures d'accompagnement selon les avantages comparatifs du pays. Pour Batra (1992) et Leamer (1995), la libéralisation des échanges, dans un cadre institutionnel efficient, réduit les tarifs, et par conséquent, diminue le prix relatif des biens domestiques manufacturés. Ces biens deviennent moins attirants que les biens étrangers, et l'économie domestique peut alors subir une perte. Néanmoins, même si ces travaux encouragent des politiques protectionnistes sous certaines conditions, aucun n'encourage la protection comme stratégie de développement à long terme. La protection est vue comme une stratégie de court terme afin de préparer adéquatement l'économie à l'ouverture des ses marchés. Enfin, les travaux de Morisset et Neso (2002) ont montré quant à eux que les procédures administratives complexes, nécessaires à l'établissement et au fonctionnement des affaires, découragent l'entrée des flux d'investissement et la croissance économique.

Le contexte institutionnel efficient encourage les investisseurs à mettre en place des projets d'investissement efficients pour booster la croissance économique. Cependant, dans ce cadre institutionnel, il faudra s'assurer que la politique des dépenses publiques est saine puisqu'elle intervient également dans la croissance économique.

II.2.2. Efficience des dépenses publiques et croissance économique

Attirer les investissements étrangers ou les maintenir sur le territoire constitue en effet une préoccupation pour les autorités nationales qu'internationales compte tenu de leur impact sur des variables économiques clés comme l'emploi, l'investissement et par conséquent la croissance. A cet effet, plusieurs études ont été effectuées afin de mettre e évidence l'intérêt d'assurer une efficience des dépenses publiques pour s'assurer des investissements.

La littérature économique a mis en lumière l'intérêt de l'utilisation de règles formelles appuyées par un mécanisme institutionnel crédible pour encadrer l'évolution des politiques budgétaires et éviter l'apparition de déséquilibres à caractère structurel afin de conditionner la croissance économique (Mills et Quinet, 2001). Elle a également identifié (Buti et al., 2003) les principales qualités qu'une règle budgétaire doit posséder pour remplir sa mission dans la croissance économique : bonne définition, transparence, simplicité, flexibilité, adéquation à l'objectif final, cohérence. A l'aune de ces critères, une règle de plafonnement des dépenses peut être jugée favorablement dans l'atteinte de cet objectif de croissance. C'est ce qui ressort de la pensée de Harden et Von Hagen (1996) pour qui l'instauration d'une règle budgétaire type de plafonnement des dépenses est particulièrement pertinente pour éviter de financer dans des projets à faible rendements. Le fait de remplir ces différents critères renforce la crédibilité de l'engagement pris par les pouvoirs publics de se conformer à une règle budgétaire. En revanche, comme pour n'importe quel autre règle budgétaire, l'efficacité d'une norme de plafonnement des dépenses dépend largement de l'existence d'un consensus politique soutenant cette nouvelle contrainte imposée à la politique budgétaire ainsi que d'un système de taxation favorable à l'interaction des investissements productifs et rentables à long terme.

II.2.3. Efficience du système de taxation et croissance économique

Plusieurs études mettent en évidence l'intérêt d'assurer une politique de taxation efficace dans le suivi des projets d'investissement tant en interne qu'en externe afin de promouvoir la croissance économique. C'est l'objet des lignes qui suivent où nous allons montrer, par des études menées, en quoi l'introduction d'un système de taxation efficace favorise des projets d'investissement efficient et la croissance économique.

Les études ont montré que l'existence d'une structure financière stable et d'un système d'imposition efficace joue un rôle important dans l'encouragement de la croissance économique (King et Levine, 1993 ; Nabi et Rajhi, 2002). Pour ces derniers, dans un système financier où la politique gouvernementale est accrue dans la fixité du taux de taxation des investissements, les investisseurs s'affluent en quantité et la croissance économique découle simplement ans effort supplémentaire. Pour compléter les analyses de ces derniers, Arestis et Basu (2003) pensent qu'il ne faut pas s'arrêter là car le contrôle de la politique gouvernementale ne suffit pour assurer une croissance économique de long terme, il faut également vérifier la bonne foi des investisseurs et la qualité de leur projet d'investissement. Il est bien vrai qu'un système de taxation efficace réduit le risque d'investissement neutre, mais l'Etat doit s'assurer de l'efficience même de ces investissements. Cette vision est également celle de Dabán et al. (2003) pour qui, les systèmes de taxation nationaux inefficaces ont tendance à mettre en place des politiques fiscales qui pénalisent les flux de capitaux. A leur tour, ces politiques ont tendance à décourager l'investissement des projets rentables et à réduire la croissance économique. On voit dès lors que le développement inadéquat des systèmes de taxation contribue un obstacle à la croissance économique et sa réforme, consistant à développer les mécanismes de marché, doit être considérée avec plus de vigueur

Les lignes précédentes ont montré la nécessité de tenir compte d'un système de taxation rigoureux et efficace pour favoriser les investissements rentables et contribuer à la croissance économique de l'Etat considéré. En effet, une politique de taxation efficace, une politique des dépenses publiques efficace et un cadre institutionnel efficient rassurent les investisseurs des possibilités d'entreprise des projets à risques faibles et à coûts de financements faibles (puisque la taxation y est aménagée) et ainsi favorise l'affluence des investissements efficients et la croissance économique de long terme. D'où l'hypothèse suivante :

: L'efficience de l'investissement induit positivement la croissance économique au Cameroun.

Au terme de ce chapitre, il était question pour nous de mettre en évidence l'incidence de l'assouplissement des conditions d'intégration financière et de l'efficience de l'investissement sur la croissance économique. C'est ainsi que nous avons procédé à l'appréciation de la notion d'assouplissement des conditions d'intégration financière et à ses effets sur la croissance économique d'une part et la compréhension des aspects de la notion d'investissements efficient et ses effets également sur la croissance économique. Il ressort que théoriquement, ces deux volets de la mondialisation financière ont une incidence positive sur la croissance économique par l'intermédiaire des variables qui leur servent de couverture. Il ne nous reste qu'à faire une synthèse de cette deuxième partie de la recherche.

CONCLUSION DEUXIEME PARTIE

L'idée centrale de cette partie était de montrer l'influence théorique de la mondialisation financière dur la croissance économique. Au terme, nous avons mené une démarche qui nous a permis de faire un contour des différents écrits relatifs à la mondialisation financière et à la croissance économique. Dans le premier chapitre de cette partie, nous avons montrer comment la libéralisation du compte de capital et le développement du système financier agissent de fafçon significative sur la croissance économique par des variables protectrices. Le deuxième chapitre de cette partie a été consacré à la mise en évidence de l'incidence de l'assouplissement des condtions d'intégration financière et de l'efficience de l'investissement sur la croissance économique. La conclusion que l'on peut tirer de cette recherche est que la mondialisation financière agit positivement sur l'allocation du capital, la répartition de l'épargne aux investisseurs, la diversification du risque d'illiquidité des actifs financiers et par ricochet, sur la croissance économique. Nous proposons donc le modèle théorique suivant :

Figure 1 : Modèle théorique de la recherche

Source : Nous-mêmes

Mondialisation financière

Croissance économique

Libéralisation du compte de capital

Développement du système financier

Assouplissement des conditions d'intégration financière

Efficience de l'investissement

0

H1 +

H2

+

H3

+

H4 +

CONCLUSION DEUXIEME PARTIE

CONCLUSION GENERALE

Aujourd'hui, il paraît commun de dire que le monde en général et le Cameroun en particulier doivent faire face à un environnement de plus en plus turbulent car soumis à différentes mouvances technologiques, économiques, sociologiques, culturelle, etc. Face à un tel environnement, s'adapter au coup par coup ne suffit plus. Il faut donc adopter un nouveau mode d'intégration qui accorde une place primordiale aux considérations financières. Ces derniers sont au centre des phénomènes économiques e financiers et constituent un atout pour le succès des politiques de l'Etat et pour la croissance économique. C'est pourquoi nous avons trouvé intéressant de nous lancer dans la recherche portant sur « La mondialisation financière et croissance économique au Cameroun ». Le problème qui était au centre de notre recherche est celui de d'analyser le degré d'influence de la mondialisation financière sur la croissance économique au Cameroun.

Les questions subsidiaires qui ont meublé cette recherche sont les suivantes :

Qu'entend-t-on par mondialisation financière dans un contexte étatique et quelles sont les réformes y relatives ?

A quoi renvoie la notion de croissance économique et comment juger du degré de croissance économique d'une nation ?

Quelle est l'incidence de la mondialisation financière sur la croissance économique au Cameroun ?

Afin d'apporter une lumière à ces interrogations, nous nous sommes fixé les objectifs suivants :

Elucider le concept de mondialisation financière dans un contexte étatique et les réformes y relatives ;

Appréhender la notion de croissance économique et déterminer les facteurs indicateurs de la croissance économique d'une nation ;

Mettre en évidence l'incidence de la mondialisation financière sur la croissance économique au Cameroun.

Dans le souci de mener rigoureusement notre recherche, sans ignorer pour autant l'esprit de découverte et de curiosité qui la caractérise, nous avons formulé à partir d'une revue de littérature les hypothèses suivantes :

: La libéralisation du compte de capital induit positivement la croissance économique au Cameroun.

: Le développement du système financier induit positivement la croissance économique au Cameroun.

: L'assouplissement des conditions d'intégration financière induit positivement la croissance économique au Cameroun.

: L'efficience de l'investissement induit positivement la croissance économique au Cameroun.

Pour atteindre nos objectifs, nous avons trouvé mieux de faire ressortir dans la première partie de notre travail une approche théorique des notions de mondialisation financière et de croissance économique et de montrer dans la deuxième partie la relation entre ces deux notions.

Les limites de la recherche

La principale limite de ce travail est qu'il n'est que théorique. L'étude empirique ne se fera que ultérieurement. Une autre limite est que nous n'avons pas pu épuiser tout le champ théorique disponible pour ces deux notions.

Les perspectives futures de la recherche

Les recherches futures peuvent être centrées d'une part, l'efficacité des pratiques d'intégration financièresur la croissance économique et le développement économique et d'autre part, sur la mise en oeuvre de la relation empirique entre la mondialisation financière et la croissance économique dans le contexte camerounais.

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TABLE DES MATIERES

Sommaire............................................................................................i

Dédicace............................................................................................ii

Remerciements....................................................................................iii

Liste des acronymes et abréviations............................................................iv

Résume...........................................................................................v

Abstract..............................................................................................v

Introduction générale..............................................................................1

Première partie : Cadre conceptuel de la mondialisation financière et de la croissance économique.......................................................................................15

Introduction première partie....................................................................16

Chapitre I : Conceptualisation de la mondialisation financière dans un contexte étatique............................................................................................17

I. Historique, définition et caractéristiques de la mondialisation financière dans un contexte étatique..................................................................17

I.1. Historique de la mondialisation financière..............................17

I.1.1. Origine de la mondialisation financière...........................18

I.1.1.1. La mondialisation financière selon les économistes.......18

I.1.1.2. La mondialisation selon les financiers......................19

I.1.2. Evolution de la mondialisation financière........................19

I.1.2.1. La mondialisation des économies : la configuration internationale...................................................20

I.1.2.2. La mondialisation des économies : la configuration multinationale..................................................20

I.2. Définition et caractéristiques de la mondialisation financière.........20

I.2.1. définition de la mondialisation financière..........................21

I.2.1.1. Définition selon la perspective internationale.............21

I.2.1.2. Définition selon la perspective multinationale............21

I.2.2. Caractéristiques de la mondialisation financière..................22

I.2.2.1. Le décloisonnement...........................................22

I.2.2.2. La désintermédiation..........................................22

I.2.2.3. La déréglementation..........................................22

II. La mondialisation : une nécessité à contrôler......................................23

II.1. Les Dimensions et les réformes nécessaires à la mondialisation financière......................................................................23

II.1.1. Les dimensions de la mondialisation financière..................23

II.1.1.1. La dimension internationale.................................24

II.1.1.2. La dimension multinationale.................................24

II.1.1.3. La dimension globale..........................................24

II.1.2. Réformes nécessaires à la mondialisation financière...........25 

II.1.2.1. L'ouverture séquencée du compte de capital...............25

II.1.2.2. La libéralisation ordonnée du compte de capital..........25

II.2. La mondialisation financière : mode de régulation, avantages et inconvénients...............................................................26

II.2.1. La régulation de la mondialisation financière....................26

II.2.1.1. Approche privée de la régulation financière...............27

II.2.1.2. Approche interventionniste de la régulation du système financier.........................................................27

II.2.1.3. Approche de l'indépendance des agents de supervision financière.......................................................28

II.2.2. Avantages et inconvénients de la mondialisation financière...29

II.2.2.1. Avantages de la mondialisation financière.................29

II.2.2.2. Inconvénients de la mondialisation financière............30

CHAPITRE II : appréhension de la notion de croissance économique...................32

I. Définition, nature et modèles de la croissance économique.....................32

I.1. Définition et nature de la croissance économique........................32

I.1.1. notion de croissance économique....................................33

I.1.1.1. Définition de la croissance de l'ordre économique.......33

I.1.1.2. Définition de la croissance de nature économique........33

I.1.2. Nature de la croissance économique..............................34

I.1.2.1. La croissance potentielle......................................34

I.1.2.2. La croissance effective.......................................34

I.2. Les modèles de la croissance économique................................35

I.2.1. Le modèle de la croissance optimale................................35

I.2.1.1. Modèle de croissance optimale sans progrès...............35

I.2.1.2. Modèle de croissance optimale avec progrès..............36

I.2.2. Le modèle à générations imbriquées................................36

I.2.2.1. Le modèle canonique..........................................36

I.2.2.2. Le modèle avec fonction spécifique........................37

II. Théories, facteurs et critiques de la croissance économique.....................37

II.1. Les théories de la croissance économique.................................37

II.1.1. Les théories de la croissance économique exogène.............38

II.1.1.1. Weber et les rendements décroissants......................38

II.1.1.2. Malthus et la loi de la population...........................39

II.1.1.3. Théorie de la croissance instable de Harrod-Domar......39

II.1.1.4. Le modèle néoclassique de Solow...........................40

II.1.2. Les Théories de la croissance endogène...........................41

II.1.2.1. Lucas et l'importance du capital physique et humain..........................................................41

II.1.2.2. Romer et l'accumulation du capital technologique.......42

II.1.2.3. Le modèle de la croissance économique de Ramsey.........................................................42

II.1.2.4. La croissance avec apprentissage par la pratique.........43

II.2. Facteurs et critiques de la croissance économique.......................43

II.2.1. Les facteurs de la croissance économique........................43 

II.2.1.1. La croissance économique par Le processus de destruction créatrice...........................................43

II.2.1.2. Le rôle des institutions et des droits de propriété.........44

II.2.1.3. Le rôle central de l'accumulation du capital...............44

II.2.2. Les critiques de la croissance économique........................45

II.2.2.1. Les limites de la croissance économique de Denis Meadows........................................................45

II.2.2.2. Nicholas Georgescu et les théoriciens de la décroissance économique.....................................................46

II.2.2.3. L'approche du capitalisme de Jacques Ellul...............46

Conclusion première partie.....................................................................48

Deuxième Partie : Analyse de l'incidence de la mondialisation financière sur la croissance économique au Cameroun.........................................................49

Introduction deuxième partie...................................................................50

Chapitre III : Analyse de l'incidence de la libéralisation financière et du développement financier sur la croissance économique....................................51

I. Incidence de la libéralisation du compte de capital sur la croissance économique.............................................................................51

I.1. La libéralisation du compte de capital : bref aperçu et éléments caractéristiques...............................................................51

I.1.1. Définition et bref aperçu de la notion de libéralisation du compte de capital................................................................52

I.1.1.1. Définition de la notion de libéralisation du compte de capital................................................................52

I.1.1.2. Aperçu de la libéralisation du compte de capital..........52

I.1.2. Les différentes caractéristiquesde la libéralisation du compte de capital..................................................................53

I.1.2.1. La présence du taux de change libre........................53

I.1.2.2. La transformation des institutions...........................53

I.1.2.3. L'absence des restrictions sur les transactions du compte de capital........................................................54

I.2. Mise en évidence de l'effet de la libéralisation du compte de capital sur la croissance économique...............................................54

I.2.1. La libéralisation du compte de capital et le réajustement du déséquilibre entre l'épargne et l'investissement...................55

I.2.2. La libéralisation du compte de capital et la diversification du risque financier.........................................................56

I.2.3. La libéralisation du compte de capital et le réajustement de la volatilité du taux de croissance économique.......................57

II. Incidence du développement du système financier sur la croissance économique.............................................................................59

II.1. Analyse de la notion de développement du système financier.........59

II.1.1. Définition et prise en compte de la concurrence dans l'analyse du développement du système financier..........................59

II.1.1.1. Définition de la notion de développement du système financier.........................................................60

II.1.1.2. La prise en compte de la concurrence dans l'analyse du développement du système financier........................60

II.1.2. Les indicateurs du développement du système financier.......61

II.1.2.1. Les règles de droit et l'efficacité de l'application de la loi................................................................61

II.1.2.2. La part du crédit bancaire accordé au secteur privé......62

II.1.2.3. La capitalisation boursière....................................62

II.2. Mise en évidence de l'effet du développement du système financier sur la croissance économique...............................................63

II.2.1. Développement du système financier et facilitation de l'affectation de l'épargne aux firmes..............................63

II.2.2. Développement du système financier et amélioration de l'allocation du capital................................................64

II.2.3. Développement du système financier et gestion du risque financier...............................................................65

Chapitre IV : Analyse de l'incidence de l'assouplissement des conditions d'intégration et de l'efficience de l'investissement sur la croissance économique au Cameroun.....68

I. Effet de l'assouplissement des conditions d'intégration financière sur la croissance économique................................................................68

I.1. Analyse de l'assouplissement des conditions d'intégration financière et des différentes perspectives y afférentes...............................68

I.1.1. Analyse de l'assouplissement des conditions d'intégration financière...............................................................69

I.1.1.1. Définition de l'assouplissement des conditions d'intégration financière.......................................69

I.1.1.2. Prise en compte des agences financières dans l'assouplissement des conditions d'intégration............69

I.1.2. Les indicateurs de l'assouplissement des conditions d'intégration financière.............................................70

I.1.2.1. La transparence des opérations financières................70

I.1.2.2. L'amélioration de la corporate governance...............71

I.1.2.3. La disposition d'une supervision bancaire adéquate......71

I.2. Mise en évidence de l'effet de l'assouplissement des conditions d'intégration financière sur la croissance économique..................71

I.2.1. Assouplissement des conditions d'intégration financière et doute lié à l'investissement international..................................72

I.2.2. Assouplissement des conditions d'intégration financière et réduction du risque lié à l'investissement international..........73

I.2.3. Assouplissement des conditions d'intégration financière et conditionnement des flux de croissance de l'Etat.................74

II. Effet de l'efficience de l'investissement sur la croissance économique........75

II.1. Analyse de l'efficience de l'investissement et prise en compte des mesures d'efficience des finances publiques.............................76

II.1.1. Analyse de l'efficience de l'investissement......................76

II.1.1.1. Définition de l'efficience de l'investissement.............76

II.1.1.2. Les différentes caractéristiques d'un investissement efficient.........................................................77

II.1.2. Prise en compte des mesures d'efficience des finances publiques..............................................................77

II.1.2.1. La politique des dépenses publiques........................78

II.1.2.2. La politique fiscale............................................78

II.1.2.3. Le contexte fiscal institutionnel..............................79

II.2. Mise en évidence de l'efficience de l'investissement sur la croissance économique...................................................................79

II.2.1. Efficience du cadre institutionnel de l'Etat et croissance économique...........................................................80

II.2.2. Efficience des dépenses publiques de l'Etat et croissance économique...........................................................81

II.2.3. Efficience du système de taxation en vigueur et croissance économique...........................................................82

Conclusion deuxième partie..................................................................84

Conclusion générale...........................................................................85

Références bibliographiques...................................................................88

Table des matières...............................................................................99

* 1 Cette information ressort des données du MINFI

* 2 Cette information ressort du document élaboré par le MINEPAT en février 2009 intitulé : Cameroun vision 2035, document de travail.

* 3Cette information ressort du document élaboré par le MINEPAT en février 2009 intitulé : Cameroun vision 2035, document de travail.

* 4Cette information ressort du document élaboré par le MINEPAT en février 2009 intitulé : Cameroun vision 2035, document de travail.

* 5Cette information ressort du document élaboré par le MINEPAT en février 2009 intitulé : Cameroun vision 2035, document de travail.

* 6Qui sont de sociétés qui accumulent du capital physique, mais qui n'innovent pas.

* 7Donc chaque individu s'enrichi contrairement aux fourmis et abeilles.

* 8 Malthus T. R. 1798. « Essai sur le principe de population », Collection des principaux économistes, 687 p., cite par Brodeur A. (2010), « Etat, économie et population : de Malthus a Keynes et Myrdal », mémoire de maîtrise en Sciences Economiques, Université du Québec, Montréal.

* 9Malthus T. R. (1820), « Principes d'économie politique », Préface de Jean-François Faure-Soulet. Paris : Calmann-Lévy, 366 p., cite par Brodeur A. (2010), « Etat, économie et population : de Malthus a Keynes et Myrdal », mémoire de maîtrise en Sciences Economiques, Université du Québec, Montréal.

* 10Ici, il ne s'agit pas de la structure financière comme la combinaison des dettes et des capitaux propres que l'entreprise utilise pour son financement, mais plutôt de la structure financière comme infrastructure financière.






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