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La mondialisation financière et croissance économique au Cameroun.

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par ATIKOU HAOUA ABOUBAKAR
Université de Ngaoundere - Maitrise 2014
  

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II.2. La mondialisation financière : mode de régulation, avantages et inconvénients

Etant donné que la mondialisation financière exacerbe les défaillances et les faiblesses de l'intermédiation financière comme l'ont montré les crises en Thaïlande et en Indonésie, il faut essayer d'attirer l'attention de l'Etat sur la nécessité de mettre en place des structures de régulation, de contrôle et de supervision pour accompagner une telle politique. Nous essayons de donner ici les dispositifs de régulation et les avantages et inconvénients de la mondialisation financière.

II.2.1. La régulation de la mondialisation financière

La régulation du système financier vise à assurer la protection des agents opérant au sein du système, à fixer et à faire respecter les règles de la concurrence. La spécificité des activités financières y ajoute deux motifs supplémentaires : les risques systémiques qu'engendrent le volume des échanges et la place stratégique de ce secteur dans l'économie. Les principales raisons de la régulation financière sont liées d'une part à l'asymétrie d'information dont souffrent les petits déposants et d'autre part, aux externalités négatives. Cette régulation se fait selon trois approches qu'il convient d'analyser.

II.2.1.1. Approche privée de la régulation financière

Les tenants de ce courant prônent la nécessité du laisser-faire et croient aux vertus du marché et aux bienfaits de la « main invisible ». Le gouvernement, selon cette approche, n'a pas un rôle à jouer dans la régulation du système financier et les marchés se substituent à l'Etat pour assurer la supervision et instaurer la discipline aux institutions financières (Demirgüç-Kunt et Levine, 2008). Cette approche était critiquée par rapport au fait que les petits déposants trouvent que le coût du contrôle des institutions dans lesquelles ils ont placé leur épargne est élevé, ce qui les décourage à exercer ce contrôle et incite les banques à adopter une attitude risquée du fait de l'absence de supervision (Jégourel et Teïletche, 2001). Ainsi, le gouvernement peut s'ériger comme superviseur délégué de la part des déposants ou des exploitants dans la réalisation des économies d'échelles pour atténuer les coûts élevés de recherche d'informations. C'est donc l'objet de l'approche interventionniste de la régulation financière.

II.2.1.2. Approche interventionniste de la régulation financière

L'approche interventionniste n'a pas pour origine les critiques faites à Demirgüç-Kunt et Levine (2008) mais, tient ses racines du point de vue de Pigou (1938) qui stipule que l'existence des externalités négatives et d'asymétrie informationnelle légitiment l'intervention gouvernementale pour atténuer ces anomalies liées au fonctionnement des systèmes financiers. Continuant les analyses de Pigou (1938), Gerschenkron (1962) défend l'idée que l'Etat peut intervenir à bout des défaillances des marchés financiers et bancaires en exploitant les externalités positives et en investissant dans les projets socialement profitables et stratégiquement importants. Selon cette optique, les gouvernements disposent d'une information plus fiable que les autres acteurs économiques, ainsi que des incitations à promouvoir des investissements sociaux-économiques bénéfiques. Stigler (1971) est également de cet avis car, pour lui, le gouvernement doit jouer le rôle d'une « main aidante » puisqu'il est plus informé que les marchés et qu'il agit pour le seul intérêt général de l'économie contrairement aux marchés donc, plus efficace pour assurer le contrôle des institutions financières.

Néanmoins, Becker et Stigler (1974) ainsi que Haber et al. (2003) considèrent que ces hypothèses ne sont pas viables puisque les agences étatiques de régulation ne disposent ni des connaissances nécessaires, ni de l'expertise requise pour guider les décisions et les choix des banques par la régulation. C'est ce qui explique l'émergence d'une troisième approche qui est un mélange des deux précédentes : l'approche de l'indépendance des agences de supervisions.

II.2.1.3. Approche de l'indépendance des agences de supervision

L'approche de l'indépendance des agences de supervision reconnaît les défaillances du marché qui légitiment l'intervention de l'Etat. Elle a aussi une connaissance de l'insuffisance de cette intervention du fait qu'elle risque de détourner la régulation bancaire étatique de l'objectif de remédier aux imperfections du marché. Les stratégies de cette approche suggèrent d'inciter et d'améliorer la capacité des agents privés à surmonter les problèmes d'asymétrie d'information et les coûts de transaction pour exercer un contrôle effectif et efficace sur les banques ; de limiter le pouvoir absolu des agences de supervision étatiques lors de la régulation (Plihon et al., 2006). Cette approche, également appelée théorie de l'autonomisation des agences de supervisions (Barth et al., 2007), prône la limitation du pouvoir des agences de supervision et de régulation afin que les politiciens ne soient pas tentés d'utiliser le contrôle bancaire comme instrument à des fins purement politiques, qui n'obéissent pas à la rationalité économique (Hay et Schleifer, 1998). Cependant, malgré les multiples tentatives d'adoption des systèmes de régulation, la mondialisation financière a des incidences négatives qu'il convient d'élucider en faisant également un point sur ses avantages.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus