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La culture de l'anacarde. Une stratégie adaptative des paysans de la commune de Diossong face à  la dynamique de dégradation des conditions climatiques ( département de Foundiougne).

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par Mamadou NDIAYE
Université Gaston Berger de Saint-Louis - Master 2 Géographie 2014
  

Disponible en mode multipage

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    Université Gaston Berger de Saint-Louis UFR de Lettres et Sciences Humaines Section de Géographie / Laboratoire Leïdi Parcours : Ecosystèmes et Environnement

    La culture de l'anacarde : une stratégie adaptative des paysans de la commune de Diossong face à la dynamique de dégradation des conditions climatiques (département de Foundiougne).

    MEMOIRE DE MASTER II

    Présenté par

    M. Mamadou NDIAYE

    Sous la direction du

    Pr. Boubou Aldiouma SY

    Année académique 2014 - 2015

    DEDICACE

    Nous dédions ce travail à :

    - Ma mère AMY NDIAYE pour ses prières, l'éducation que vous m'avez donnée ; cette femme si proche, dévouée, courageuse, ouverte et très aimable. Merci pour votre soutien, vos encouragements ; votre assistance et votre protection.

    - Mon père ADAMA NDIAYE, pour ses prières, ses recommandations, sa rigueur, sa qualité en tant père de famille, son attitude et ses valeurs qu'il nous a inculquées. Merci encore pour votre assistance et soutien.

    Qu'Allah nous les préserve encore et prolonge leur longévité.

    -Mes frères : Babacar NDIAYE, Abibou NDIAYE, Aliou Badara NDIAYE, Ibrahima NDIAYE, Cheikh NDIAYE, Abdou Aziz NDIAYE, Djibril NDIAYE et Omar DIAGNE.

    - Mes soeurs : Khady NDIAYE, Khadidja NDIAYE, Ndéye yandé NDIAYE, Ndam NDIAYE, Nafy Gnilane NDIAYE, Diaynaba NDIAYE et à Ndella DIOUF merci pour tes conseils.

    - Mes amis : Arona BASSE, Papa M. Balla KANTE, Mbaye SARR et à Moustapha WADE, Boucar SENGHOR avec qui j'ai partagé un sentier long et tortueux depuis le CEM Diakhao Sine.

    - Mes tantes: Daba NDIAYE, Roga DIAGNE, Marie DIOUF, Diaynaba FAYE, Khady DIOP GNING, Maimouna SYLLA, Téning FAYE, Yandé NDIAYE.

    - Mes cousins ; cousines et oncles dans leur grande diversité.

    - Tous les villageois de THIACKLEME, dans la Commune de Ndiob.

    - Tous les résidents du village K de L'UGB de même que tous les étudiants membre du CERDSS (Cercle des Etudiants Ressortissants de Diakhao Sine à l'Université de Saint-Louis).

    A toutes les personnes fort aimables, qui m'ont toujours témoigné, assisté, exhorté, solidarité, soutiens cette production est dédiée.

    - A toute la promotion de Master 2 géographie de l'année 2014-2015.

    REMERCIEMENTS

    Avant tout nous tenons à remercier particulièrement et à témoigner notre gratitude à notre encadreur le Pr. Boubou Aldiouma SY qui a accepté d'encadrer ce Travail d'Etude et de Recherche. J'avoue que le vocabulaire me parait pauvre pour exprimer mes sentiments. Nous avons appris avec lui l'univers de la sagesse et la rigueur nécessaire pour réaliser une production scientifique. Il a toujours eu le talent et la disponibilité ; ce qui a constitué pour nous un atout, un stimulant inestimable qui nous a permis de surmonter certaines difficultés qui pouvaient constituer des entraves ou des doutes dans la réalisation de ce TER. Notons au passage que sa vigilance et ses observations pertinentes nous ont permis de se ressaisir et de s'accrocher pour oser affronter et franchir les obstacles. D'ailleurs, ses conseils sont d'une importance capitale, intéressante, irrémédiable voire irremplaçable. Que le tout puissant l'accorde longue vie, accompagné d'une santé de fer afin qu'il reste pour nous un chercheur, un guide éclairé. Merci pour votre amabilité et affection.

    Nous remercions très sincèrement M. Souleymane NIANG et M. Aliou NDAO pour leur disponibilité, dynamisme et rigueur d'avoir bien corrigé ce document. Nous pensons aussi au Dr. Amadou Abou SY et au Dr. Cheikh Tidiane WADE pour leurs explications et leurs orientations. Merci encore pour votre soutien d'avoir apporté une pierre à la construction de l'édifice et d'avoir partagé avec moi vos compétences. Que le tout puissant vous accorde une longue vie accompagné d'une santé de fer.

    Nous associons à nos remerciements tous les enseignants de la section de géographie qui nous ont inculqué une formation rigide à savoir : M. Boubacar BA, M. Ansoumana BODIAN, M. Adrien COLY, M. André d'ALMEIDA , M. Dah DIENG , M. Oumar DIOP, Melle Fatou Maria DRAME , M. Serigne Modou FALL, M. Cheikh SARR, M. Sidy Mohamed SECK, M. Cheikh Samba WADE.

    Nous remercions également la secrétaire Madame NDIAYE pour son soutien de même que Madame WILANE secrétaire à la section de Français pour son affection, et sa gentillesse.

    Nos remerciements vont aussi à l'endroit de laity NDIAYE, de mère Awa NDIAYE depuis Ndiaffé-Ndiaffé pour leur aide et soutien interrompue. J'avoue que cette famille m'a accordée un accueil chaleureux durant tout mon séjour de terrain et m'ont toujours accompagné sans aucune

    4

    gêne. J'avoue que le vocabulaire me parait pauvre pour exprimer toute ma gratitude envers vous de même que tous les villageois de Ndiaffé- Ndiaffé. Nous voudrions remercier également ma famille élargie comme Mbaye SARR depuis Thiaré lôg de Foundiougne à Babou Ndéné SARR ainsi que son épouse Marie DIOUF, de même que Diaynaba FAYE et Khady DIOP GNING pour leur soutien indéfectible et inébranlable, mention spéciale à vous.

    Notre gratitude va aussi à l'endroit de Sophie SENE à M. Césaire SENE et à sa femme Elizabeth NDIAYE depuis Foundiougne pour leur soutien inébranlable de m'avoir bien éduqué et soutenu au lycée.

    En dehors de ceux-ci, nous remercions très sincèrement Babacar NDIAYE, assistante à la Commune de Diossong d'avoir mis les données à ma place. En plus, nos remerciements vas à l'endroit d'Ousmane SIGNATE d'Ibrahima SYLLA de Thierno CISSE et d'Amadou GUEYE pour la réalisation des cartes. Nous remercions également Nafy NDIAYE, Lamine NDIAYE et Houleymatou NDONGO pour leurs soutiens. En marge de cela, nous remercions vivement Mohamed Latyr NDIAYE pour son esprit d'ouverture, sa sagesse, sa gentillesse, sa simplicité, merci encore à vous.

    Nous ne pouvons pas passer sous silence des remerciements à tous les résidents du village K de l'UGB d'avoir eu ma confiance interrompue et ma considération parfaite. Je réitère mon engagement envers toutes les personnes et vous salue de tout coeur.

    Nous ne manquerons pas de remercier aussi le vieux Aliou Seyni SOW qui m'a beaucoup assisté, soutenu et encadré dans les études.

    En un mot, nous remercions tous ceux de près ou de loin m'ont assisté, exhorté, prêté main-forte à la réalisation du mémoire de Master 2.

    5

    Liste des sigles et des acronymes

    Sigles et acronymes

    Signification

    BIMO :

    Business, Innovation, Marketing et Organisation

    CADEL :

    Centre d'Appui au Développement Local

    CILSS :

    Comité Inter-Etat de Lutte Contre la Sécheresse

    CEP :

    La Chaine de l'Enchainement de Projet (Cashew Value Chain Enhancement Projet)

    FA :

    Farmer Association (Association de Femmes)

    IB :

    Livre (Unité de Formation)

    ITA :

    Institut de Technologie Alimentaire

    IRD :

    Institut de Recherche pour le Développement

    ISRA :

    Institut Sénégalais de Recherches Agricoles

    KOR :

    La détermination du rendement en amande (Kernel Outturn Ratio)

    LCF :

    Facilitateur local de cajou (Local Cashew Facilitator)

    ONG :

    Organisation Non Gouvernemental

    PADEC :

    Programme d'Appui au Développement Economique de la Casamance

    PASA :

    Projet Anacarde Sénégalo-Allemande

    PNDA :

    Programme National d'Appui au Développement Local

    PLD :

    Plan Local de Développement

    PNDL :

    Plan National de Développement Local

    POGN :

    Projet d'Organisation et de Gestion Villageoise

    PROMER :

    Projet de Promotion des Micro-Entreprises Rurales

    SDDR :

    Service Départemental du Développement Rural

    SODENAS :

    Société de Décorticage des Noix d'Anacarde au Sénégal

    TER :

    Travail d'Etude et de Recherche

    USDA :

    Département de l'agriculture des états unis (United States Department of Agriculture)

    USAID :

    Agence Américaine pour le Développement International

    Sommaire

    6

    INTRODUCTION GENERALE 8

    I. CADRE THEORIQUE 12

    II. Cadre opératoire 20

    III. Cadre méthodologique 26
    PREMIERE PARTIE : Les causes de la dégradation des conditions climatiques et leurs impacts sur

    les activités économiques. 36

    Chapitre 1 : Les facteurs naturels 38

    Chapitre 2 : Les facteurs anthropiques 59

    Chapitre 3 : Les impacts de la dégradation des conditions climatiques sur les activités économiques

    68

    DEUXIEME PARTIE : LA PRODUCTION DES ANACARDIERS 79

    Chapitre 1. La germination des anacardiers 81

    Chapitre 2 : De la collecte à la commercialisation des noix d'anacarde 94

    Chapitre 3 : les contraintes liées à la culture de l'anacarde 117

    TROISIEME PARTIE : LES AVANTAGES DE LA CULTURE DE L'ANACARDE 130

    Chapitre 1 : La stimulation / Revitalisation du secteur commercial 132

    Chapitre 2 : la relation entre la culture de l'anacarde et embauche bovine 137

    Chapitre 3 : Les signes de l'amélioration des conditions de vie des populations 144

    CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES 152

    BIBLIOGRAPHIE 154

    Tables des matières 158

    Annexes 167

    RESUME 172

    7

    Avant-propos

    La croissance économique des pays d'Afrique et, par conséquent, l'amélioration du standard de vie de leur population passe par le développement de l'agriculture. Celle-ci dépend de l'intensification des techniques de production. Les Etats concernés consacrent depuis des années des sommes très importantes pour restaurer, protéger et valoriser leur capital agricole.

    Dès lors, il faut noter que l'agriculture est le produit de facteurs naturels. Si l'un des facteurs s'approche de zéro, le produit lui-même tend à s'annuler. Dans les régions soudano-sahéliennes, le premier facteur de la production est l'eau. Si les pluies sont insuffisantes, viennent trop tard, s'arrêtent trop tôt, ou s'interrompent trop longtemps, la performance de tous les autres facteurs est dérisoire et la production régresse (Hecq et Dugaupier, 1987).

    Le Sahel et les régions limitrophes ont connu de tous temps de graves situations de sécheresse entrainant de graves pénuries de denrées alimentaires. Toutefois, au cours des dernières décades, la pression démographique a accentué le phénomène de dégradation des sols due aux besoins de l'habitat et de combustible.

    Par ailleurs, l'agriculture traditionnelle se trouvait jusqu'il y'a peu, toujours en équilibre avec le potentiel de reconstruction du milieu. Aujourd'hui encore, elle ne peut plus assurer la sécurité alimentaire ni, et c'est au moins grave, préserver le patrimoine naturel, c'est-à-dire tout simplement garantir l'avenir. A conjecture nouvelle, on adopte une méthode nouvelle (Hecq et Dugaupier ,1987).

    L'agriculture intensive qui permet des rendements élevés sur des superficies minimales, mobilisant un maximum d'intrants est à mettre en place pour lutter contre la pauvreté en milieu rural.

    C'est ainsi que, notre TER s'inscrit dans cette même perspective d'autant plus que c'est la baisse de la pluviométrie et de la baisse de la fertilité qui a conduit à la chute des rendements de sorte que, les paysans ne peuvent plus atteindre l'autosuffisance alimentaire.

    Dès lors, nous avons remarqué une innovation avec l'introduction de nouvelles cultures comme celle de l'anacarde qui permet aux paysans de la commune de Diossong de résister à ce fléau.

    INTRODUCTION GENERALE

    1. Contexte général

    L'agriculture constitue le moteur du développement socioéconomique du Sénégal. Elle occupe plus de 70 % de la population. Malgré, les efforts consentis par l'Etat depuis plusieurs décennies, l'agriculture n'a pas encore atteint les objectifs de l'autosuffisance, encore moins la souveraineté alimentaire, au moment où sur le plan international, on enregistre un accroissement de la demande en produits alimentaires et la rareté des ressources agricoles. En effet, le secteur agricole souffre d'un certain nombre de contraintes parmi lesquelles, l'archaïsme ou la vétusté des systèmes de production, de conservation et de transformation des produits agricoles, de manière générale. Il est donc important de repenser les systèmes de production pour une augmentation durable et une amélioration de la production. Ceci permettrait de faire de l'agriculture un métier décent et viable pour les producteurs au travers d'une meilleure compétitivité des produits sur le marché international. Pour cela, il est nécessaire de former un agriculteur d'un genre nouveau, susceptible de participer à la professionnalisation progressive du secteur et soucieux, en même temps, de développer une agriculture de qualité, respectueuse de l'environnement.1

    Situé entre 12 30' et 16 30' Nord, le Sénégal est compris dans la zone intertropicale à longue saison sèche qui ceinture le continent africain depuis les lisières méridionales du Sahara jusqu'aux approches de la forêt ombrophile. La conséquence fondamentale de sa situation en latitude est que l'activité agricole y est exclusivement conditionnée par les précipitations et que ces dernières sont bloquées sur une unique saison des pluies. Sans doute, son climat doit-il à la position littorale du Sénégal des caractères originaux et à une variété régionale dont ne bénéficient pas les pays de l'intérieur (Pélissier ,1966).

    Par ailleurs, le secteur agricole présente une caractéristique double : celle d'être un secteur de rentre destinée à soutenir le financement de l'économie industrielle, mais également celui d'être un secteur social appeler à accomplir un rôle vivrier, de subsistance, d'autosuffisance ou de sécurité alimentaire selon les possibilités. Pour avoir fonctionnée de la sorte durant plus d'un siècle sous cette double vocation, avec une tendance à l'expansion de l'agriculture de rentre et

    8

    1 Pélissier P. 1966 les paysans du Sénégal.

    9

    de l'agriculture vivrière traditionnelle, l'agriculture sénégalaise n'en est pas pour autant perdu totalement sa fonction vivrière première. Elle demeure encore une véritable agriculture de subsistance dans certains endroits du pays, même si pour d'aucuns cette forme d'agriculture n'a plus lieu d'être citée au Sénégal. Et pourtant, le besoin vivrier apparait comme une préoccupation fondamentale au regard du nombre de paysans qui s'adonnent aux cultures vivrières (BA, 2006).

    Mais ces nuances sont indifférentes au déroulement de la vie rurale traditionnelle. Que l'on se représente cependant par le climat du Sénégal comme réductible à un schéma simple, opposant une saison sèche de neuf mois et une saison des pluies de trois mois.

    Cette agriculture est bien entretenue dans la commune de Diossong (située dans la partie Sud de l'arrondissement de Djilor Saloum, à proximité de la route reliant Kaolack à la Gambie, et du delta du Saloum). Elle est située entre les coordonnées 13 53' 0»Nord et 16 22' 0» Ouest avec une altitude de 20m. D'une superficie de 376 km2, la commune de Diossong est majoritairement peuplée de Wolofs avec 49% de la population, suivi des sérères (43%) et des peulhs (5%). Les autres ethnies sont minoritaires avec seulement 3% de la population.

    Figure 1 : Composition ethnique dans la Commune de Diossong

    43%

    5%

    3%

    49%

    Wolofs Seereer Peuls Autres

    Source : PLD Diossong, 2015

    Ainsi, la position géographique de la commune de Diossong fait qu'elle est limitée de part et d'autres par d'autres localités. Elle est limitée au nord par la commune de Djilor, au sud par la commune de Sokone et de Nioro Alassane Tall, à l'est par Diédieng et la commune de Passy, à l'ouest par les Bolongs (mer). (PLD Diossong 2015).2

    Carte 1 : Localisation de la Commune de Diossong

    L'agriculture de la Commune de Diossong constitue la principale activité économique et elle mobilise plus de 85% de la population active. Elle est semi-moderne fortement tributaire d'une pluviométrie qui est irrégulière. Elle occupe une place et continue d'occuper une place déterminante dans l'économie de la commune. Dès lors, il est important d'investir davantage dans le développement de l'agriculture en l'intensifiant. En plus, elle est accompagnée par beaucoup de projets qui s'appuient sur les techniques modernes d'innovation pour lutter contre la faim dans les milieux ruraux.

    10

    2 PLD Diossong ; 2015

    11

    Une croissance économique pour les populations vivant dans les zones rurales, où l'agriculture constitue la principale activité, pourrait aboutir à une réduction considérable de la pauvreté. L'agriculture intensive qui permet des rendements élevés sur des superficies plus ou moins importantes serait en mesure de se développer dans cette zone. Cependant l'essor de la culture de l'anacarde reste fortement corrélé à la maitrise des facteurs de production et des capacités d'écoulement de la production.

    Toutefois, il faut signaler que l'introduction de cette spéculation constitue une bonne initiative d'innovation qui remplace les autres cultures. Elle est préférée par les paysans du fait de sa rentabilité économique, de sa capacité d'écoulement et d'une culture qui permet de s'adapter aux mauvaises conditions climatiques.

    12

    I. CADRE THEORIQUE

    1. Problématique

    Dans le monde 70% des terres arides sont touchées par la désertification et chaque année ce sont dix (10) millions d'hectares de terres arables qui se dégradent. Ce phénomène touche aujourd'hui gravement cent trente (130) millions de personnes dont soixante (70) millions en Afrique. En ce qui concerne les terres émergées, le tiers soit quatre (04) milliards d'hectares est menacé par la désertification (PIERSOTTE, 2005). Quant au continent africain, il concentre 45 % des surfaces désertiques du globe et 50 % des surfaces Sony occupés, soit par les déserts les plus chauds, soit voués à la désertification et d'autres facteurs (CODESRIA ,1992). Aussi le taux de déboisement est de l'ordre de 0.22% dans le monde alors qu'en Afrique ce taux est de 0.78 % (FAO, 2000). Encore environ 37 % des terres en Afrique sont affectées par la sécheresse et la désertification.

    En effet, selon Sue WILLIAMS, les deux tiers des terres arides de la planète, qui abritent ses plus grands «greniers », sont sérieusement dégradées. Ce dernier appréhende la désertification non pas comme l'extension des déserts existants, mais comme la dégradation des terres dans des zones arides, semi-arides et subhumides sèches, essentiellement à cause des variations climatiques (comme la sécheresse) et des activités humaines non raisonnées (FAYE, 2011).

    En outre, Brabant P. (2009) soutient que la dégradation des terres a considérablement augmenté depuis une soixantaine d'années, au Nord comme au Sud.

    Dans la même lancée Lester Brown, (2001) révèle qu'un tiers de toutes les terres cultivées perdent aujourd'hui leurs couches arables plus vite qu'elles n'en gagnent, ce qui amoindrit leur productivité.

    Notons aussi qu'au début des années 1970, la succession d'années sèches a eu comme conséquence principale, du fait de la prédominance des cultures sous pluies, une évolution chaotique des productions agricole.

    Par ailleurs, La dégradation actuelle de l'environnement ou encore des ressources naturelles constitue un problème préoccupant. L'impact des modifications de l'environnement sur les

    populations, sur le fonctionnement des écosystèmes et sur le développement économique et social est devenu une préoccupation majeure (Guéye, 2010).

    Ainsi, La dégradation des terres est un grave problème, qui dépasse les frontières nationales, les zones écologiques et les groupes socio-économiques. Elle peut avoir des conséquences catastrophiques pour les habitants des zones arides.

    En effet, les zones arides regroupent les populations les plus pauvres de la planète et celles-ci sont particulièrement vulnérables aux effets de la détérioration des sols. Cette dernière en revêt un caractère complexe où se mêlent l'action de la nature et notamment la sécheresse et celle des hommes.

    Depuis plus de quatre (4) décennies, les pays du Sahel et le Sénégal en particulier sont confrontés à une dégradation accélérée de leurs ressources naturelles et de leur couverture végétale (Gaye et al. 2000 ; Diagne, 2001 ; Batterbury et al. 2001 ; Hulme, 2001). En plus ,les effets néfastes de la dégradation des terres agricoles dépassent aujourd'hui largement le monde rural et affectent toute l'économie nationale, essentiellement tributaire du secteur rural.

    Par ailleurs, la dynamique de la dégradation des conditions climatiques dans la commune de Diossong a eu des effets néfastes sur l'environnement.

    Ainsi, les ressources naturelles subissent de plus en plus de fortes pressions liées aux activités humaines qui sont le principal facteur de dégradation de l'Environnement. Les causes les plus cités sont l'agriculture industrielle, les feux de brousse et la pression démographique qui est souvent dénoncée par des experts qui soutiennent que « les populations humaines en essor rapide dégradent l'environnement à un rythme accéléré, notamment dans les pays tropicaux » (Wilson, 1988).

    Ces phénomènes qui sont d'ordre climatiques et anthropique sont dûs à la baisse de la formation des milieux secs, arides, semi-arides et désertiques (Mainguet, 1995). Face à cette situation, les populations, les animaux et les végétaux qui y vivent, développent des stratégies d'adaptation.3

    Pendant les dernières décennies, dans les régions des savanes il y'avait une grande croissance démographique résultant d'un taux de fécondité élevé (7.6 enfant par femme) et d'une forte baisse

    13

    3 Mainguet M. 1995. L'homme et la sécheresse.

    de la mortalité due à l'augmentation des activités sanitaires depuis les années 1980. L'effet immédiat a été l'augmentation des surfaces cultivées et la disparition des jachères, élément clé dans l'équilibre du système agricole traditionnel. Les sols dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, ont une faible fertilité intrinsèque et les éléments nutritifs exportés ne sont pas remplacés de manière adéquate. Cette dynamique a entrainé une dégradation rapide de la fertilité des sols, entrainant une baisse de la productivité agricole (Pourtier, 2001).

    D'autres effets s'ajoutent à cela comme la déforestation, qui est due à l'augmentation du besoin du combustible (bois de chauffe, pharmacopée, artisanat...) et le surpâturage dû à l'augmentation croissant du bétail consécutif au progrès de la santé vétérinaire. Une autre cause de la dégradation a été également l'affaiblissement des règles et pratique d'exploitations traditionnelles. Les structures traditionnelles villageoises, qui organisaient autrefois l'utilisation équilibré du terroir se désagrègent aujourd'hui, car cette autorité, n'a pas intégré la nouvelle situation : la croissance démographique, l'introduction de nouvelles techniques et la généralisation de l'économie marchande. Quelques pratiques traditionnelles, comme la culture itinérante et le paillage des champs, ont été également abandonnées car elles entrent en contradiction avec le besoin de l'espace.4

    D'autre part, on a conservé quelques pratiques culturales qui appauvrissent le sol, principalement le recours systématique au feu. Au niveau du couvert végétal, on conserve une simplification de l'écosystème (avec la disparition de beaucoup de types d'arbres), la biomasse diminue ainsi que l'enracinement, souvent gêné par les techniques culturales (croûtes de battance et fond de labour).

    La couverture du sol est réduite dans le temps (cycle de 4 à 6 mois) et protège mal la surface du sol contre les rayons du soleil (les températures extrêmes augmentent) et contre la battance des pluies (formation de croûtes de battance et d'un fort ruissellement (Pourtier, 2001).

    Au niveau du sol, le climat est plus chaud et plus sec sous culture et l'énergie est moins bien amortie que sous forêt :

    - La litière est très réduite, sauf en cas de plantes de couvertures ;

    - le taux de matière organique, l'activité de la microflore et de méso faune dimunie ;

    14

    4 Pourtier R. 2001. Afrique noire

    15

    - la macroporosité s'effondre au bout de quelques années, la capacité d'infiltration dimunie ; - le sol devient plus compact et accuse les discontinuités spatiales : pellicule de battance et fond de labour.

    Dès lors, on comprend que les fuites d'éléments nutritifs s'accélèrent. De ce fait, les apports compensatoires diminuent la fertilité physique et chimique de la terre après des années de cultures intensives.

    Avec la dégradation accélérée des sols et des conditions climatiques, les paysans sont confrontés à des problèmes majeurs parmi lesquels :

    - la baisse de la pluviométrie pendant des décennies qui ne cesse d'avoir des répercussions

    sur le milieu ;

    - la baisse des rendements qui conduit à la non satisfaction des besoins alimentaires ;

    - la récurrence du problème d'autosuffisance alimentaire ;

    - la disparition de certains types de cultures qui ne peuvent germer qu'en milieu humide ;

    - l'érosion accélérée due à la faible couverture du sol, qui devient nu et soumis aux forts

    vents qui emportent la bonne terre et laisse le sol nu qui devient inapte à la culture.

    Bref, le déclin de l'agriculture dans la commune de Diossong résulte de cette situation de découragement des producteurs, à laquelle s'ajoute une pluviométrie irrégulière et déficiente. A cela s'additionne une crise des secteurs, le manque de diversification de la production, la salinisation et le déboisement qui provoquent une dégradation des sols. Face à cette situation, il faut chercher des stratégies pour amoindrir les risques. Ceci exige une innovation ou un changement de stratégie vers d'autres types de cultures. C'est dans ce contexte de crise agricole que naisse la culture de l'anacarde.

    Ce mémoire permet de contribuer à une meilleure connaissance de la culture de l'anacarde comme une stratégie adaptative des paysans de la commune de Diossong, face à la dynamique de la dégradation des conditions climatiques puisqu'elle reste jusqu'à présent méconnue. Autrement dit, elle reste encore inconnue et mal maîtrisée par les populations. C'est dans ce cadre que s'inscrit notre thématique de recherche.

    16

    Une étude de ce genre suscite des réflexions autour de plusieurs questions afin de mieux cerner le problème de recherche.

    Questions de recherche

    Pour mener à bien ce travail nous posons les questions suivantes :

    Quels sont les facteurs de la dégradation des sols dans la Commune de Diossong ?

    La culture de l'anacarde est-elle une réponse pertinente face aux contraintes liées à la dégradation du milieu ?

    Quelles sont les méthodes d'entretiens et de protection qui sont mises en place pour protéger les anacardiers ?

    Comment se déroule le système de production des anacardiers ? Comment s'effectue la commercialisation des noix d'anacarde ?

    Quelles sont les contraintes et avantages liés à la culture de l'anacarde ?

    Quelles sont les perspectives qui s'offrent aux producteurs des noix d'anacarde pour un développement harmonieux ?

    1.1. Intérêt, justification du thème et finalité de la recherche

    Inscrite dans le cadre de la recherche sur la culture de l'anacarde en tant que réponse des paysans, cette étude trouve son intérêt et justification dans plusieurs raisons.

    Face à la vitesse de dégradation des conditions climatiques, il est important de faire une étude pour contribuer à la compréhension de cette destruction des terres dans cette zone. Saisir les facteurs de détérioration des sols serait important dans le but de réduire considérablement ses effets mais aussi pour éviter une situation irréversible et essayer d'analyser les stratégies d'adaptations.

    En plus, le choix de ce thème se justifie par le poids économique que pèse cette culture dans l'économie de la commune de Diossong. Le souci est donc de mettre en relief, la dynamique de dégradation des conditions climatiques du milieu et les stratégies d'adaptation des populations, à travers la culture de l'anacarde. En dehors de cela, il est intéressant d'analyser la manière dont les paysans l'entretiennent si nous référons bien sûr aux autres cultures.

    17

    La finalité est de montrer que la dégradation des conditions climatiques dans cette partie du delta du Saloum ne concerne pas seulement les sols mais elle affecte aussi le couvert végétal. Pour ce faire, il faut des mesures ardues en cherchant des stratégies adaptatives pour permettre aux populations de résister à ce phénomène de détérioration.

    L'anacardier permet de restaurer la forêt mais aussi de procurer des fruits à la population. Cette double fonction qu'elle joue nous a poussés à mettre l'accent sur cette spéculation pour analyser son avenir sur la zone.

    1.3 La dimension géographique du thème

    L'étude de l'anacarde en tant que stratégie adaptative face à la dynamique de dégradation des conditions climatiques fait appel à une réflexion géographique. La position du géographe dans cette problématique est dictée par le fait que toute action de dégradation nécessite une bonne connaissance des stratégies à adopter pour diminuer les risques. C'est une étude à la fois importante et complexe car intégrant divers paramètres qui interagissent, évoluent et changent d'un milieu à un autre, affectent les milieux et les hommes. Elle nécessite l'utilisation d'une approche intégrant quelques notions géographiques fondamentales: Espace, Temps, Société.

    - Dynamique de dégradation et espace

    Les analyses font intervenir des pertes de terres arables du côté des tannes qui sont devenus inaptes à l'agriculture à cause du degré d'avancement de la salinité.

    - Dynamique de la dégradation et temps

    Le phénomène étudié s'inscrit dans le contexte de la dégradation des conditions climatiques actuelles marquées par une recrudescence des activités éoliennes, de variation de la température, d'irrégularité de la pluviométrie, etc.

    - Dynamique de dégradation et société

    Ici on note l'intégration du facteur social car l'espace géographique est aussi social. Cette approche met en exergue les différents usages que l'homme fait des ressources (sols et

    18

    végétations). Elle traduit les différentes formes de pressions qu'il exerce sur la nature pour des besoins d'habitats, de champs pour cultiver, de bois de chauffe, etc.

    1.2. Délimitation du champ d'étude.

    Le champ d'étude peut-être délimité dans le temps et mais aussi de l'espace. Il intègre les différents paramètres qui régissent le fonctionnement de l'espace étudiée.

    Notre zone d'étude est la commune de Diossong située dans le delta du Saloum à proximité de la route reliant Kaolack à la Gambie. Cette localité enregistre en moyenne une pluviométrie annuelle comprise entre 700 à 1000mm/an. Le thème de la dégradation des conditions climatiques interpelle une analyse des facteurs physiques et humains dans une dynamique spatio-temporelle des territoires.

    Cette étude à des objectifs qui se recoupent en objectif général et spécifiques.

    1.5. Objectifs

    Dans l'étude que nous menons dans cette zone, des objectifs précis sont fixés.

    - Objectif général

    Notre objectif général est de montrer comment la culture de l'anacarde a permis aux paysans de faire face à la dégradation du milieu.

    - Objectifs spécifiques

    Dans ces objectifs, il est question de cerner le système de production des anacardiers. En plus, nous voulons connaitre le mode d'entretien de cette culture, la transformation des noix d'anacarde, le circuit d'écoulement des fruits et de savoir les contraintes et les avantages liés à cette culture.

    L'étude est guidée par trois hypothèses pour atteindre ces objectifs.

    1.6. Hypothèses de recherches

    Dans la conduite de ce travail d'étude et de recherche nous posons les hypothèses suivantes :

    Hypothèse 1 : La dégradation des conditions climatiques découle de la conjugaison des facteurs naturels et anthropiques.

    19

    Hypothèse 2 : La Commune de Diossong dispose des potentialités naturelles favorables à la production des anacardiers.

    Hypothèse 3 : Les avantages liés à la culture de l'anacarde permettent une amélioration des conditions de vie des populations.

    En somme, le cadre théorique a permis de cerner, d'identifier clairement le problème de notre recherche, de dégager son intérêt de même que les objectifs et de poser clairement les hypothèses.

    En plus, du cadre théorique, le cadre opératoire permet de donner des informations plus amples et précises à travers les définitions et l'analyse des concepts opératoires.

    20

    21

    II. Cadre opératoire

    Le cadre opératoire est structuré autour de la définition et de l'opérationnalisation des concepts.

    1. Définition conceptuelle

    Pour assurer une meilleure compréhension des concepts qui sont avancés, il demeure tout aussi nécessaire de les définir. Parmi ces concepts, il faut noter :

    1.1. Stratégie adaptative

    Le concept stratégie comporte des définitions variées. Elle peut signifier un ensemble d'actions coordonnées en vue d'un but (Lacoste, 2003).

    Dans la même dynamique, elle peut signifier une action ou une technique mise en place pour pallier un problème ou des phénomènes contraignant le développement de quelque chose.

    L'adaptation est un processus d'ajustement des systèmes naturels et humains à des similitudes constatés ou par anticipation, à leurs effets et leurs impacts (Fall et Niang- Diop .2005)

    La stratégie adaptative est l'ensemble des moyens mis en oeuvre par une personne ou un groupe socio-économique pour faire face à des situations de risques.

    Les stratégies de gestion de l'espace reposent sur les formes d'organisation et les techniques de mise en valeurs. Le contrôle de ces méthodes requiert des méthodes de conservation de ces ressources.

    La stratégie des paysans de la commune de Diossong consiste à cultiver l'anacarde qui est une plante moins exigeante en eau et elle résiste aux conditions climatiques du milieu.

    1.2. Dégradation.

    La dégradation des sols est définie comme un changement dans l'état de santé du sol qui entraine une diminution de la capacité de l'écosystème à fournir des biens et services pour ses bénéficiaires. Les sols dégradés sont dans un état de santé tel qu'ils ne fournissent pas les biens et services habituels du sol dans un écosystème.

    Selon le petit Larousse illustré de 2007 une dégradation c'est : « un passage progressif vers un état plus mauvais », l'accent est mis ici sur les terres dégradées.

    En plus de cela, c'est un processus qui décrit les phénomènes dus à l'homme et/ou à l'agressivité climatique qui abaisse la capacité actuelle et /ou future à supporter la vie humaine. C'est en quelque sorte une situation où l'équilibre entre l'agressivité climatique et le potentiel de résistance du sol a été rompue par l'action de l'homme.

    Il existe de nombreuses définitions de la dégradation des terres, mais la plupart ne font essentiellement référence qu'à une perte de productivité de la terre (Blaikie et Brookfield, 1987). La dégradation d'un sol est considérée souvent comme l'ultime phase de son évolution négative. Elle intervient lorsque celui-ci est dépourvu de sa protection végétale.

    La notion de dynamisme est également soulevée.

    1.3. Dynamique

    Le dictionnaire Petit Larousse illustré (1992), défini le terme dynamique comme l'évolution des phénomènes.

    En géographie, le mot dynamique est associé à plusieurs expressions, ainsi on parle de : Analyse dynamique : il s'agit d'une analyse qui introduit le temps dans une analyse géographique ;

    Système dynamique, qui désigne un ensemble de réalités géographiques en évolution et liées les unes aux autres par de fortes interactions. Un système dynamique est implicitement considéré comme animé de mouvements internes.

    En plus, une dynamique renvoie très souvent à l'idée de mouvement. C'est le contraire de statique. Elle « envisage un phénomène dans son évolution. » (Dictionnaire HACHETTE, 2002 : 503). Cette définition est très simple. Elle cache beaucoup de différences. Selon LEVY et LOUSSAULT, la dynamique peut être de diverses formes. Elle peut impliquer un changement brutal (discontinuité temporelle), graduel (transition d'un système à un autre), d'interactions spatiales (modification des flux dans les réseaux), de qualité des lieux, ou une diffusion spatiale. Cependant, elle peut être positive ou négative (LEVY et LOUSSAULT, 2003).

    D'autres auteurs préconisent une lecture historique de ces changements (DEVIENNE et WYBRECHT, 2002).

    Appliqué à notre thème de recherche « dynamique de la dégradation des conditions climatiques », nous envisageons la dynamique dans le sens d'une évolution temporelle et spatiale, pouvant impliquer un changement de stratégie d'adaptation des populations.

    Le concept d'innovation est aussi introduit.

    1.4. Innovation

    L'innovation est une « apparition d'une nouveauté, en un temps et un lieu donnés ». L'innovation est une « rupture dans le cours des choses. » (BRUNET, FERRAS, THERY,

    2005 : 279). C'est une assertion qui ne fait pas l'objet de controverse ; elle est partagée (Dictionnaire HACHETTE, 2002). Mais, il faut aller plus loin pour dire que cette innovation n'a lieu d'être nommée tel que quand elle apporte un réel changement. Ce sont des « habitudes à bouleverser et des traditions à faire évoluer » (TREILLON, 1992 : 15).

    Par ailleurs, l'innovation est un processus qui nécessite une adoption et un développement. C'est dire qu'il faut une acceptation et une véritable diffusion et appropriation par les populations. Pour cela, dans les systèmes agricoles, d'aucuns pensent qu'il faudrait qu'elle soit avantageuse pour les paysans (BAL, CASTELLANET, PILLOT, 2002). Au contraire, pour d'autres, ce n'est pas toujours le cas. Dans les « sociétés savanales », elle peut être obstruée par le système de valeurs local (UNESCO, PNUE et FAO, 1981). Sur ce point, le consensus porte sur le fait que la nouveauté doit être conforme aux objectifs des exploitations agricoles.

    L'innovation est donc une nouveauté que l'on adopte et que l'on s'approprie tout en tenant compte de ses objectifs. Elle est porteuse de changements. C'est dans ce sens qu'il faut saisir le développement de la culture de l'anacarde dans la commune de Diossong car l'innovation était méconnue dans les techniques de transformation des noix d'anacarde. Pour un développement agricole harmonieux, les paysans ont besoin de maîtriser cette nouveauté qui rime avec la modernité.

    23

    La question de condition climatique est donc soulevée.

    1.5. Conditions climatiques

    Relatif au climat qui désigne l'ensemble des phénomènes météorologiques (température, pression atmosphérique, vent, précipitation) qui caractérisent l'état moyen de l'atmosphère d'un état initial à l'autre.

    Autrement dit, c'est la distribution statistique des conditions de l'atmosphère terrestre dans une région donnée pendant une période déterminée.

    Elle peut signifier aussi l'ensemble des conditions de vie, des circonstances qui agissent sur quelqu'un ou sur le milieu.

    2. Opérationnalisation des concepts

    Il s'agit d'opérationnaliser les concepts-clés de nos hypothèses. Autrement dit, d'isoler des dimensions et des pistes sur lesquelles on doit emprunter pour aboutir aux résultats attendus.

    Tableau 1 : Tableau récapitulatif des concepts, variables et leurs indicateurs sur le milieu

    Concepts

    Variables

    Indicateurs

    Dégradation des

    - Baisse de la pluviométrie ;

    - Baisse de la fertilité des

    conditions

    - Erosion éolienne ;

    sols ;

    climatiques

    - Accroissement démographique

    - Appauvrissement des

     

    - Feu de brousse ;

    sols ;

     

    - Faible implication dans les

    - Diminution des

     

    campagnes de reboisement ;

    jachères ;

     

    - La non utilisation des éléments

    - Baisse des activités

     

    fertilisants.

    microbiennes ;

     
     

    - Chute des rendements ;

    Stratégie

    - Protéger les plantes contre les

    - Diminuer les dégâts ;

    adaptative

    insectes ravageurs ;

    - Faciliter la

     

    - Essayer de multiplier les champs

    de culture ;

    commercialisation ;

     

    - Chercher les clients pour la commercialisation.

    - Augmenter les

    bénéfices.

    Figure 2: modèle d'analyse conceptuel

    Facteurs de dégradation des
    conditions climatiques

    Facteurs naturels

    Facteurs anthropiques

    Dégradation des sols

    Baisse de la productivité

    Stratégie adaptative

    Culture de l'anacarde
    comme réponse

    24

    st due aux facteurs naturels. Ils résultent de la baisse de la pluviométrie qui entraîne considérablement une diminution du couvert végétal et ceci accélère l'érosion qui emporte la bonne terre. Avec la diminution des jachères de longues durées on note la réduction de capacité

    25

    de régénération des activités microbiennes. Celle-ci conduit inéluctablement à une pauvreté accrue des sols.

    En outre, ce phénomène de dégradation est dû aux facteurs anthropiques qui résultent de l'accroissement rapide de la population, qui poussent ces dernières à faire recours à la coupe abusive de bois pour des besoins d'habitations, de bois de chauffe, de pharmacopée. Comme résultat on note une disparition de certaines espèces d'arbres qui n'est pas suivi d'une régénération. La conséquence qui en découle est la raréfaction des arbres et baisse de la fertilité qui se traduit par une pauvreté avancée des sols.

    La partie qui concerne le cadre opératoire est achevée par la méthodologie. Comme toute recherche en science sociale il faut au préalable une méthodologie qui pourra guider le chercheur pour le permettre d'arriver à sa destination. Elle permet de traduire les réalités propres à un milieu où se posent des problématiques claires et définies.

    26

    III. Cadre méthodologique

    Notre méthodologie s'articule autour de six parties : l'histoire de la collecte, les outils de la collecte des données de terrain, l'échantillonnage, l'organisation du travail, les techniques de traitement des données et l'analyse des résultats.

    1. Histoire de la collecte

    L'analyse documentaire, les entretiens et les enquêtes sont les principales parties qui constituent l'histoire de la collecte.

    1.1. La revue documentaire

    Beaucoup d'ouvrages sont consultés dans le cadre de ce thème. Cependant, la synthèse bibliographique met principalement l'accent sur ceux traitants les phénomènes de dégradation des sols, les stratégies d'adaptions et les systèmes de cultures.

    Les documents ciblés constituent ainsi nos références de base. En fonction des réponses qu'ils amènent à la problématique, certains sont considérés comme généraux et d'autres spécifiques.

    Ouvrages généraux

    Pour ce faire nous nous sommes bien mobilisés pour recueillir le maximum d'information possible en visitant plusieurs centres et bibliothèques.

    Cette première phase marquée par des opérations successives de lecture a constitué un moment décisif dans ce travail, d'autant plus que la documentation n'est pas suffisante. Nous avons consulté les ouvrages suivant :

    - BONFILS M. (1987). Halte à la désertification. Il mentionne l'irrégularité de la pluviométrie qui conduit à un épuisement des sols et à la rareté du couvert végétal. Pour réduire ces contraintes il propose des stratégies d'adaptations comme le reboisement pour faire revenir les conditions qui sont favorables au développement de l'écosystème et de certains animaux.

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    - LEBEAU R. (1995). Les grands types structures agraires dans le monde. Il explique les méthodes de cultures en milieu soudanien comme sahélien ou forestier. En plus, il souligne comment peut-on faire pour améliorer d'avantage les rendements.

    - -LERICOLLAIS A. (1999). Les paysans Seereer : dynamique agraire et mobilité au Sénégal, (IRD). Il souligne le déclin de l'agriculture en milieu Seereer suite à la dégradation des conditions climatiques.

    - MAINGUET M. (1995). L'homme et la sécheresse. Il aborde les causes de la sécheresse ; les principales manifestations mais aussi les stratégies d'adaptation à ce fléau qui entrave le développement de certaines plantes.

    - MERCIER J. P. (1991). La déforestation en Afrique. Il souligne comment s'effectue le processus de déforestation en Afrique mais aussi quels sont les facteurs qui perturbent le processus de régénération des forêts.

    - NDIAYE A. (2013). L'agriculture Sénégalaise de 1958 à 2012. Il explique les différentes phases qu'a subit l'agriculture au Sénégal mais aussi les différentes politiques qui sont mises en place pour l'accompagner. Il ne manque pas d'expliquer les contraintes auxquelles sont confrontés les paysans sénégalais.

    - PELISSIER P. (1966). Les paysans du Sénégal : les civilisations agraire du Cayor à la Casamance ,939p. Il nous renseigne sur l'origine du peuplement du pays Seereer, leurs techniques de production. Elles reposent sur la rotation triennale des cultures, mais surtout la surcharge démographique, conduisant à la surexploitation des terroirs, véritable facteur d'appauvrissement des sols.

    - POURTIER R. (2001). Afrique noire. Il explique les causes de la dégradation des sols en Afrique et les stratégies à adopter pour stopper ce fléau.

    - ROOSE E. (1985). Dégradation des terres et développement en Afrique. Traite les causes de la dégradation des sols et leurs conséquences sur les activités agricoles.

    - WERNER J. Développement participatif d'innovations agricoles. Il souligne les efforts que doivent mobiliser la population en apportant des innovations agricoles pour minimiser les conséquences de la crise de l'agriculture.

    28

    Travaux d'études et de recherches

    - BA M. D. (2011). Sécheresse climatique, processus de désertification et stratégies. Mémoire de Master I Géographie, UGB ,101p. Il souligne les causes de la désertification et les stratégies à mètres en place pour stopper ce fléau.

    - BADJI S. (2009).Culture irriguée de banane et mutations des systèmes de production agricole à Diannah Malary (Moyenne Casamance) : quelle perspective pour une durabilité ? Mémoire de Master II, Géographie UGB, 126p. Il explique le système de production des bananiers, leurs circuits de commercialisation mais aussi le rôle socio-économique que joue la banane dans le développement de cette localité.

    - DIEME M. (2011). Déforestation, Dégradation des terres rizicoles et stratégies de gestion dans la Communauté Rurale de Thenghory en Basse Casamance Mémoire de Master 2 Géographie, UGB, 180p. Il explique les facteurs de la déforestation et la dégradation des terres rizicoles mais aussi les stratégies à mette en place pour stopper ce fléau et augmenter la production en riz.

    - FAYE C.A.T. (2011). Dégradation des terres agricoles et recomposition socio-spatiales en milieu aride. Etude du village de Palado dans la Communauté Rurale de Mbadakhoune région de Kaolack, Mémoire de Master 2 Géographie, UGB, 209p. Il souligne les facteurs de dégradation des terres et les formes de recompositions socio-spatiales que les populations mettent en place pour résister à cette épreuve.

    - FOUMIER F. (1960). Climat et érosion. Thèse de Doctorat en Géographie ; Université de France, Paris ; 201p. Il met en relation les facteurs du climat qui interviennent dans le processus de l'érosion, notamment hydrique dans les différentes parties du globe et à différentes échelles. L'influence du climat, exprimée par celle de l'intensité, de l'abondance des précipitations, l'influence de la pente, de la nature du sol et de la végétation ont été successivement étudiées.

    -NDAO A. (2009). Cultures maraichères et dynamiques socio-économiques et spatiales dans la Communauté rurale de Ndiob (Département de Fatick). Mémoire de Master II Géographie, UGB ,147p. Il mentionne le rôle que jouent les cultures maraichères dans développement économique, social et spatial de la zone. En dehors de cela il souligne les perspectives que s'ouvrent les paysans et les projets qui interviennent dans cette zone pour accompagner les producteurs qui sont en difficultés.

    29

    - NDIAYE M. (2011).La culture de la pastèque : une stratégie adaptative des paysans de la communauté rurale de Ndiob face à la dégradation des conditions climatiques (Département de Fatick). Mémoire de Maitrise en Géographie, UGB, 125p. Il explique les causes de la dégradation des sols dans cette zone. En plus, il explique le système de production des pastèques, leurs circuits de commercialisation mais aussi comment la culture de la pastèque est-elle devenue une stratégie adaptive des paysans.

    - SARR A. (2010).La dégradation des sols dans la Communauté Rurale de Palmarin (Département de Fatick) : origines, impacts sur les activités économiques et stratégies de gestion. Mémoire de Master I en Géographie, UGB, 58p. Il souligne les facteurs de la dégradation des sols et les stratégies qu'il faut mettre en place pour amoindrir les risques. - SY A.F. (2008). Enjeux socio-économique de la culture irriguée : l'exemple de l'exploitation de banane dans la Communauté rurale de Missirah (Tambacounda). Mémoire de Maitrise en Géographie à l'UGB, 105p. Il aborde le rôle socio - économique que joue la banane pour les producteurs de cette zone. L'intérêt de son mémoire est qu'il démontre les relations qui existent entre la culture de la banane et le développement local de cette zone.

    - TAMBA A. (2009). Etude de la dégradation des paysages végétaux et perspectives de leur gestion durable dans la Communauté Rurale de Bona en Moyenne Casamance. Mémoire de Master 2 Géographie, UGB ,140p. Il explique les causes de la dégradation des paysages végétaux mais aussi les perspectives qui s'opèrent dans leur gestion durable. Cette gestion permet de freiner ce phénomène de dégradation.

    - Wade C.T. (2003. Gestion durable des usages littoraux au niveau de la grande côte sénégalaise : Analyse de l'impact de la ressource en eau potentialité horticoles de la région des Niayes. Mémoire de DEA ; FUL, 121p. Il souligne les facteurs de dégradation des sols dans la grande côte Sénégalaise mais aussi le rôle socio- économique que joue l'horticulture au niveau des Niayes.

    - Le Plan Local de Développement de la Commune de Diossong présente le milieu physique et humain ainsi que l'analyse des potentialités et contraintes agronomiques de cette dernière.

    30

    Les apports des documents généraux et spécifiques

    Ces documents nous ont permis d'avoir des connaissances de manière général sur les phénomènes de dégradation des sols suivants les localités qui ont faits l'objet d'étude. En marge de cela, ils expliquent les différentes stratégies d'adaptations qui sont mises en place suivant les localités. Pour aller plus loin, d'autres expliquent les systèmes de cultures qu'il faut mettre en place pour augmenter la production. En plus, ils expliquent le rôle socio-économique que jouent les plantes dans le développement local de nos sociétés.

    Les limites des documents généraux et spécifiques

    Nous notons une certaine ancienneté de certains ouvrages généraux qui ne reviennent pas sur certains détails. Sur l'ensemble, les ouvrages spécifiques sont plus proches de la problématique mais ils ne prennent pas en compte l'étendue de la question.

    Parmi les insuffisances nous pouvons noter l'absence de document qui étudie les phénomènes de dégradation des conditions climatiques et stratégie adaptative de façon particulière et à petite échelle dans notre terrain d'étude.

    Position du problème scientifique

    Une question fondamentale se pose en 2015 : Comment se positionne notre recherche dans un champ scientifique aussi vaste et varié ?

    Chaque auteur selon la question qu'il aborde a essayé d'apporter des éléments de réponses. De ce fait, les critiques ne se fond pas sur le contenu de leur travail mais sur la relation qui existe entre ce qu'ils ont traité et ce que nous voulons traiter.

    A la différence des questions liées à l'interaction de la production agricole et des apports en eau, peu de recherches ont été faites sur la dynamique de la dégradation des sols dans le delta du Saloum et ses conséquences sur les populations. Mais aussi de document qui fait la corrélation entre la dégradation des conditions climatiques et la stratégie d'adaptation des populations.

    Il s'y ajoute que les études sont souvent sectorielles. Les facteurs de la dégradation des conditions climatiques sont souvent analysés sous forme de « listing ». On n'intègre pas

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    souvent ces derniers dans une approche systémique. Or, ces facteurs n'ont pas le même degré de responsabilité suivant les zones.

    Cette recherche part des travaux antérieurs faits sur la question pour aboutir à une compréhension plus globale.

    Ce TER constitue également le premier travail de ce genre dans notre zone d'étude. De ce fait, une attention particulière est portée sur les causes de la dégradation ses effets sur la zone et la culture de l'anacarde en tant que stratégie adaptative des paysans.

    Pour combler un tel gap de la documentation un travail de terrain a été nécessaire. Ceci nous permet de décrypter et ressortir clairement les causes de dégradation des conditions climatiques dans cette localité mais aussi de savoir le rôle socio - économique que joue l'anacarde dans cette zone.

    1.2. Le guide d'entretien

    L'objectif visé est de recueillir un certain nombre d'informations qualitatives auprès d'informations privilégiés afin de confronter le thème de la réalité du terrain et de ressortir sa pertinence. Les entretiens ont eu lieu avec des personnes ressources dont les concernées sont les suivants :

    - Babacar NDIAYE qui est l'Assistant à la Commune de Diossong le 05/04/2015 sur des questions qui touchent la population totale de cette Commune, les ethnies qu'on y retrouve, les principales activités économiques, les types de sols, les limites de la Commune et sur la végétation de cette zone.

    - Le Chef de village de Ndiaffé- Ndiaffé le 01/04/2015 sur des questions qui touchent les activités économiques dans cette zone.

    - Ndiémé SARR qui est la Présidente du GIE de Ndiaffé- Ndiaffé le 05/04/2015 sur des questions qui touchent la gestion de l'unité de transformation des noix d'anacardes basé dans ce village.

    - Awa NDIAYE qui fait partie des femmes qui gère l'unité de transformation des noix d'anacarde de Ndiaffé- Ndiaffé qui a pendant longtemps travaillé sur les noix d'anacarde le 02/04/2015. Nous avons échangé avec elle sur la manière dont elle transforme les noix d'anacardes et le circuit de la commercialisation.

    32

    - Ndéné NDIAYE de Ndiaffé-Ndiaffé le 30/03/2015 qui a subi des formations sur la manière dont on doit entretenir les anacardiers c'est pourquoi nous avons orienté nos échanges sur ces points.

    - Demba NDIAYE et Daouda NDIAYE de Ndiaffé-Ndiaffé le 02/04/2015 lui aussi a subi des formations sur les méthodes d'entretiens des anacardiers cause pour laquelle il nous a fait l'historique de la culture de l'anacarde dans cette zone.

    - Ousmane TALL du village de Tallène le 05/04/2015 grand producteur de noix d'anacarde. Quant à il a revenu sur beaucoup de détails concernant l'introduction de cette culture dans cette zone.

    1.2. Les enquêtes

    Les enquêtes de terrain ont permis de cerner les réalités du milieu, de rencontrer la population pour échanger sur certains points. Notre séjour qui a eu lieu particulièrement durant le mois d'Avril 2015 nous a permis de faire le tour de huit

    villages où l'on retrouve les grands producteurs d'anacarde dans le delta du Saloum.

    Dès lors, grâce à ces enquêtes nous avons pu savoir les véritables facteurs qui ont poussé les paysans à adopter la culture de l'anacarde si nous référons bien sûr aux autres types de plantes. En dehors de cela, nous avons essayé de savoir comment doit-on semer et entretenir les anacardiers mais aussi de savoir le circuit de commercialisation de même que les contraintes et les avantages liés à cette culture.

    2. L'échantillonnage

    Portant les motivations de l'étude, nous avons choisi d'interroger et de nous entretenir avec les grands producteurs. Cela explique sans doute le fait que nous sommes focalisés au niveau des zones où l'anacardier est plus cultivé. Ensuite, pour chaque zone nous avons déterminé le nombre de personnes à enquêter pour obtenir un tel pourcentage. Le but essentiel était de savoir comment les paysans s'organisent pour entretenir les plantes et comment ils commercialisent les fruits.

    L'échantillon retenu a touché 20 personnes répartis dans six villages qui pratiquent la culture de l'anacarde. Ainsi, les résultats de toutes ces informations nous ont permis de comprendre comment la culture de l'anacarde est-elle devenue une stratégie adaptative des paysans.

    3.

    Les outils de la collecte de données

    Grace au guide d'entretien et au questionnaire, nous avons pu collecter des informations et de prendre des images pour l'illustration de nos propos.

    En dehors de cela, les tableaux, les cartes et les diagrammes ont rendu possible la classification et l'organisation des informations recueillies lors de la collecte.

    4. L'organisation du travail

    L'enquête a duré deux semaines. Elle s'est principalement déroulée durant les vacances du mois d'Avril. Pour gagner le maximum de temps, nous avons élaboré un calendrier en vue de procéder à des enquêtes par zone.

    Ce zonage a facilité notre investigation de terrain en permettant un meilleur choix des villages et une collecte du maximum d'information possible.

    L'activité de terrain qui s'est déroulé au mois d'Avril 2015, a été pour nous, l'occasion idoine de prendre des photos en rapport avec les différents aspects étudiés. A partir des données obtenues sur le terrain, nous avons effectué deux traitements (statistique et cartographique), mais aussi une analyse des résultats.

    5. Traitements statistiques et cartographiques

    Les informations recueillies au cours de notre investigation de terrain ont été de deux ordres : des données quantitatives et des données qualitatives.

    Les données quantitatives recueillies à partir du questionnaire ont fait l'objet de dépouillement et de restitution sous formes de graphiques (diagrammes, courbes, etc.), à l'aide du logiciel Excel.

    Aussi nous avons procéder de la même manière pour traiter les données qualitatives. Le dépouillement est fait de façon manuelle sur la base d'informations obtenues.

    6.

    Analyse des résultats

    L'analyse de données recueillies est effectuée en utilisant les techniques d'analyse causale et statistique. Elle nous a permis également de mieux comprendre le sens des propos des personnes interrogées. Pour leur meilleure utilisation, le logiciel Microsoft Word a été utilisé pour la rédaction du document, le logiciel Excel pour faire le calcul et le logiciel Quantum GIS et Arc View pour la réalisation des cartes.

    Dans le cadre de ce travail d'étude et de recherche, il faut souligner que des problèmes ne manquent, aussi bien au niveau de la documentation qu'au niveau de l'enquête de terrain.

    7. Les difficultés rencontrées

    Ce TER n'a pas échappé à des obstacles. Autrement dit, des difficultés ne manquent pas dans la collecte des données et l'accessibilité des documents dont nous noterons quelques :

    - La difficulté d'accéder à certaines données ceci est dû au fait que les autorités ne sont pas toujours disponibles, ce qui nous faisaient perdre beaucoup de temps sans recueillir la moindre information. Au niveau des populations, l'accès à l'information n'a pas été facile à cause de la discrétisation de certaines personnes.

    - En marge de cela, notons la mauvaise qualité des infrastructures qui ne facile pas l'accès dans certaines localités du fait de leur enclavement.

    Malgré ces obstacles nous avons déployé le maximum d'efforts pour la réalisation de cette modeste contribution à ce vaste champ de la recherche scientifique.

    Au total, cette partie qui concerne le cadre théorique, opératoire et méthodologique a permis d'introduire les notions fondamentales pour la compréhension de la démarche développée. En dehors de cela, elle a dressé les techniques, les outils de la collecte et le traitement des données.

    A travers les objectifs visés par la présence recherche, ce mémoire ce veut comme une

    réponse aux paysans de la Commune de Diossong face à la dégradation du milieu.

    Les résultats de la recherche s'articulent autour de trois parties :

    35

    - Première partie qui aborde les causes de la dégradation des conditions climatiques et leurs impacts sur les activités économiques ;

    - Une deuxième partie qui explique la production des anacardiers;

    - Une troisième partie qui traite les avantages de la culture de l'anacarde.

    Première partie : Les causes de la dégradation des conditions climatiques et leurs impacts sur les activités économiques.

    Avant la sécheresse des années 1970, l'espace de la commune de Diossong était essentiellement occupé par des espèces végétales à essence soudanienne avec une couverture assez importante. Mais suite à la dégradation des conditions climatiques avec des moyennes pluviométriques qui varient entre 318 mm à 1000 mm, le couvert végétal a été rudement éprouvé. En effet, les espèces à essence soudaniennes dépérissent au profit des espèces sahéliennes qui résistent mieux aux difficiles conditions climatiques, à l'appauvrissement des sols et à la pression anthropique (CADL de Djilor).

    Parallèlement à l'aridification climatique, le surpâturage, les techniques agricoles modernes (charrues) mal utilisées, les feux de brousse, les besoins divers de l'homme (bois de construction et de chauffe, pharmacopée, artisanat, etc.) sont autant de facteurs inhérents aggravant la dégradation des conditions climatiques dans la Commune de Diossong (CADL de Djilor).

    Ces facteurs naturels et humains, en contribuant activement à la dégradation accrue du couvert végétal, ont ouvert la voie au processus d'érosion pluviale et éolienne sur des sols deck dior fragiles.

    Le ruissellement en nappe a entraîné un décapage pelliculaire avec un départ de la partie « vitale » des sols, ce qui accentue la diminution de fertilité.

    Sur ce climat, les pratiques culturales inappropriées en ont comme corollaire l'appauvrissement continu des sols, amenuisant ainsi les terres cultivables déjà insuffisantes pour une population toujours croissante (Rossi, Delphine et Narbeburu ,1998).

    Chapitre 1 : Les facteurs naturels

    Beaucoup de facteurs naturels agissent sur la dégradation des sols dans la Commune de Diossong parmi lesquels nous pouvons retenir :

    1. Les vents

    1.1. La variation des types de climats.

    Les vents interviennent dans la variation des types de climats qu'on observe dans cette zone. Souvent ils varient d'un moment à l'autre ceci fait qu'ils ont des impacts sur les ressources naturelles. La variation de la position du front intertropical est à l'origine de l'alternance de la circulation des alizés et de la mousson.

    Pendant la saison sèche (novembre à juin), la direction dominante des vents dans le delta du Saloum est celle des flux provenant du nord et de l'est. Ces vents correspondent respectivement à des alizés maritimes et des alizés continentaux qui soufflent. Ces derniers issus de l'anticyclone du Sahara accentuent les conditions de sécheresse et correspondent à l'harmattan qui est un vent chaud et sec qui souffle presque durant toute la période de la saison sèche dans cette zone. D'où durant cette période seules les plantes hélophiles qui résistent bien à la sécheresse sont présentes dans cette localité. Les alizés maritimes sont humides mais sont incapables de générer des précipitations du fait de la position trop basse de l'inversion d'alizé (Leroux, 1974 in Malou, 1992).

    En outre, durant la saison pluvieuse (juillet à octobre), avec l'installation du front intertropical ( FIT) vers le nord, c'est le vent de mousson issu de l'anticyclone de Saint Hélène au sud qui souffle sur l'ensemble du Pays. Sa direction dominante est le sud-ouest. Durant cette période les vents qui soufflent sont souvent accompagnés de fraicheur. Ce sont des vents doux et lourds qui engendrent des pluies et donnent une capacité de régénération des ressources naturelles. Durant cette période beaucoup d'arbres renouvellent leurs feuillages.

    39

    Figure 3 : Vitesse moyenne mensuelle des vents dans la Commune de Diossong de 2000 à 2015.

    Mois

    vitese moyenne /seconde v( m/s) mensuel le des vents

    4

    0

    8

    7

    6

    5

    3

    2

    1

    Source : station météorologique de Kaolack.

    Ce diagramme montre que les vents sont de faibles intensités durant l'hivernage. La réduction des vitesses est souvent liée au fléchissement des vitesses maximales et aux modifications des conditions de surface. Contrairement à la saison sèche où c'est l'harmattan qui souffle en rendant sèche les végétaux. Seules les espèces qui en résistent sont présentes en cette période de sécheresse.

    Par ailleurs, nous analyserons comment l'érosion éolienne agisse-t-elle sur la destruction du couvert végétal.

    1.2. L'érosion éolienne

    L'érosion éolienne peut se produire n'importe où dès lors que les conditions du sol, du climat et de la végétation offrent un terrain favorable. D'après les études menées par la FAO (1960), les régions sujettes à l'érosion ont les caractéristiques suivantes :

    - sol meuble, sec et finement émietté ;

    - couverture végétale absente ou clairsemée ;

    - champ suffisamment étendu ;

    - vents suffisamment compétents pour amorcer un mouvement de particules.

    40

    Le phénomène d'érosion éolienne dans cette zone consiste au transport par le vent des éléments fins du sol, argile, limon et de sable fin partie prenante du complexe absorbant où se trouve une grande partie des éléments nutritifs. Ainsi ce processus aboutit à un appauvrissement des sols qui s'érodent par le vent et a un enrichissement concomitant et proportionnel des endroits de dépôts des matières transportées.

    A la différence de la pluie qui intervient que pendant une courte durée de l'année, le vent est un facteur permanent, dont la vitesse et la nature varient selon la situation longitudinale. Dans tous les cas la réaction des milieux face à la déflation dépend beaucoup plus de la vitesse du vent. Les vents dont la vitesse est supérieure ou égale à 3m/s sont compétents, donc capable de mobiliser les sables.

    A côté du vent des facteurs secondaires comme les cultures pluviales et l'élevage qui facilitent l'ameublissement du sol peuvent faire déclencher le processus (Wade, 2003).

    Cette forme d'érosion emporte la bonne terre et laisse les sols nus, qui deviennent pauvres et inaptes à la culture.

    Figure 4: Climatogramme de la commune de Diossong de 1990 à 2015

    41

    Source : Station météorologique de Kaolack

    Ce Climatogramme montre que la courbe de la pluviométrie est au-dessus de celle de la température dans les années : 1993, 1994, 1999, 2000, 2005, 2006, 2011, 2012 et 2015. Ceci montre que durant ses années la commune de Diossong a enregistrée les pluies abondantes.

    Concernant les années : 1990, 1991, 1992, 1995,1996, 1997, 1998, 2001, 2002, 2003, 2004, 2008, 2009, 2010 et 2014 la courbe de la température est largement au - dessous de celle de la pluviométrie car durant ses années les pluies enregistrées dans la commune étaient déficitaires. Ceci a conduit à une dégradation avancée des conditions climatiques car les espèces lignées et végétales n'avaient plus la possibilité de se régénérer. Du coup, on observe une accélération de l'érosion éolienne car les éléments qui protégés le sol étaient disparus, laissant le sol nu exposé aux vents violents.

    2. L'érosion hydrique

    2-1. Généralités

    L'érosion est un phénomène naturel complexe. Elle débite dès qu'une terre émerge de l'océan « elle tend à raboter toute dénivellation et à réduire le paysage à l'état planétaire » (Tricart et Cailleux, 1960).

    Elle comprend trois phases, arrachement, transport et sédimentation qui peuvent se développer simultanément selon les sites d'un paysage. L'érosion hydrique s'exerce sur toutes les terres dès que la pluviométrie dépasse 300 à 400mm par an.

    2.2. La pluviosité

    L'impact de la hauteur et de la durée de la pluie sur l'érosion hydrique se manifeste dans cette partie du delta du Saloum pendant les premières averses de l'année. Lorsqu'il n y a plus d'écran végétal et que parfois le tapis herbacé est complètement desséché ou brûlé, les pluies importantes et violentes causent des dégâts importantes sur les sols nus fragilisés.

    Une hauteur d'eau importante reçue pendant une courte durée entraine une intensité forte (supérieur ou égal 2mm/mn) qui déclenche l'érosion dès que les autres facteurs du milieu sont déstabilisés. Au niveau du bassin arachidier les fortes pluies de l'année enregistrées sur les sols secs et dépourvus de protection sont de nature à engendrer le phénomène

    2.3. Le ruissellement

    A côté de ce facteur principal qu'est la pluviosité, d'autres facteurs du milieu contribuent à empirer l'agressivité climatique.

    D'abord c'est la nature des sols Diatta (1994) cité par (WADE, 2003) a montré dans sa thèse que le ruissellement dépend fortement de l'état physique du sol superficiel et du sous-sol au moment où intervient, la pluie et de la modification au cours de l'averse, de l'état de surface et de l'humidité du sol. Ainsi, il n'y a érosion que si le refus d'infiltration déclenche au détachement des éléments de la terre et un ruissellement, les endroits les plus exposés à l'érosion hydrique sont les dépressions aux sols argileux.

    Ensuite c'est la pente et que plusieurs auteurs ont montré que généralement, l'inclinaison de la pente diminue le volume ruisselé. Sur une forte pente, on observe un meilleur drainage interne et une formation plus lente des pellicules de battance, lesquelles sont détruites au fur et à mesure par l'énergie de ruissellement. Le facteur longueur de pente intervient également sur le volume ruisselé : « si théoriquement, ce volume exprimé en pourcentage reste constant le long de la pente, il apparait dans de nombreux cas, lorsque les sols sont dénudés, que le coefficient de ruissellement diminue lorsque la pente augmente (Roose, 1973 et Valentin ,1979) ».

    Enfin le couvert végétal et les techniques culturales peuvent augmenter de façon considérable l'infiltration et ceci est plus manifeste dans la zone de Diossong. La comparaison de l'infiltration sur un sol nu non travaillé, sur les mêmes pioches avec résidus de culture ou en billonnage cloisonné aboutit aux résultats suivants : « l'infiltration d'une pluie de 120mm passe de 35mm à plus de 104mm d'infiltration ».Le couvert végétal peut être considéré comme le meilleur protecteur du sol. Les paramètres à prendre en compte ici sont le recouvrement total de la végétation mais aussi et surtout le recouvrement de la végétation herbacée proche de la surface du sol (Wade ,2003).

    2.4. L'effet splash: une résultante de la faiblesse du couvert végétal

    C'est un mécanisme qui rend les sols très sensibles à l'érosion hydrique. La destruction de couvert végétal et le brûlis par les feux de la biomasse sèche réduisent considérablement la protection du substrat. Le caractère ouvert des formations ligneuses et la non abondance de l'appareil foliaire n'atténuent pas la force des eaux en provenance de l'atmosphère. Les

    43

    gouttelettes d'eau précipitées arrivent directement au sol sans aucune réduction de leur force et au contact de ce dernier, elles entraînent un ameublissement de sa couche superficielle. C'est un mécanisme qui se produit généralement lors des toutes premières pluies (mi-juillet) et est plus actif sur les parcelles déjà défrichées pour la mise en culture. L'effet splash favorise la mobilisation du sol dès l'entame des précipitations. D'où le décapage de la couche pédologique superficielle par les eaux de ruissellement. Leur action est aggravée par le type de substrat et le degré de la pente (Tamba, 2009).

    Figure 5 : Mécanisme de l'effet splash qui se traduit par la modification de la surface du sol sous l'action de la pluie

    Source : BEAUCHAMP J. (2006), d'après BUSSIERE M. (1996).

    Cette figure montre que l'effet splash a eu lieu au moment où, les gouttes de pluies frappent le sol et en détruisent la structure par déplacement de grains agglomérés (Wade, 1997). En plus, une goutte de pluie tropicale frappe le sol non protégé avec beaucoup plus de force (FAQ, 1960) et déloge les particules aussitôt prises en charge par le ruissellement.

    Nous pouvons renchérir que ce phénomène d'effet splash est aussi expliqué par le mécanisme de l'érosion pluviale (figure 5).

    Figure 6: Le mécanisme de l'érosion pluvial

    44

    Source : Verniers G. (1995).

    Cette figure montre lorsqu'une goutte d'eau tombe du ciel, elle acquiert une énergie cinétique proportionnelle à son diamètre et à la hauteur de sa chute. Cette énergie est transférée au sol au moment du contact : c'est ce qu'on appelle effet splash, qui constitue la première étape de l'érosion pluviale (hydrique). Les débits arrachés sont entraînés le long de la pente par les eaux de ruissellement.

    Ainsi, la pluviométrie connait depuis quelques décennies une variabilité dans le temps avec une évolution irrégulière.

    3. L'irrégularité de la pluviométrie

    La période des précipitations connait depuis bon nombre de décennies une réduction marquée. Elle se manifeste par un retard au début et une interruption prématurée à la fin. Autrement dit l'hivernage débute maintenant au mois de juillet et dès fois même au mois d'août pour s'arrêter au mois d'octobre. Ceci a fait que beaucoup d'espèces de plantes aquatiques qui ne résistent pas à cette rareté des pluies sont disparues. D'où ils ne restent que les plantes hélophiles qui résistent bien à la sécheresse. C'est ce phénomène qui explique un peu la disparition de

    45

    certaines espèces d'arbres et d'arbustes dans cette zone. En marge de cela, le nombre de mois et particulièrement celui des jours pluvieux diminuent de façon remarquable. Depuis quelques décennies le nombre de mois pluvieux dépassent rarement deux(2) mois et les pluies peuvent parfois être rares pendant trois (3) semaines ou plus sans tomber. Selon l'avis des vieux qui sont interrogés l'hivernage commencé dans cette zone au mois de Mai pour terminer au mois de Novembre. En dehors de cela, ils affirment que presque chaque jour durant l'hivernage il pleuvait cause pour laquelle cette zone était entouré de forêts luxuriante et les sols avaient la capacité de se fertiliser du fait de cette fréquence d'humus. Mais dès l'instant qu'on a commencé à remarquer la durée de la saison pluvieuse en baisse les paysans ont abandonnés beaucoup de spéculations dont leur maturité est assez longue pour les remplacer par d'autres précoces. En plus, ce déficit pluviométrique a fait que la strate herbacée n'a plus suffisamment d'eau pour pouvoir se régénérer pour donner des matières organiques qui participent à la fertilité des sols. Dès lors il faut noter que la végétation qui servait de protection est détruite et l'élément ligneux qui est indispensable à l'équilibre de l'écosystème devient particulièrement fragile et ne résiste pas à l'abaissement à plus forte raison à la baisse des niveaux piézométriques, or leur reconstitution en période de retour des pluies demande plusieurs années.

    46

    Figure 6 : Courbe d'évolution de la pluviométrie dans la commune de Diossong de 1990 à 2015

    Source : station météorologique de Kaolack.

    Cette courbe qui évolue en dent de scie montre que la pluviométrie est irrégulière dans la commune de Diossong dans les dernières années. La conséquence qui en résulte en est que beaucoup d'espèces d'arbres sont disparus accompagné par l'abandon de certain type de culture du fait de cette rareté d'eau. Pour pallier ce fléau les paysans adoptent d'autres types de culture comme l'anacarde qui n'exige pas une très forte pluviométrie.

    En plus de sa grande variabilité interannuelle, la pluviométrie est marquée mensuellement, par une mauvaise répartition dans le temps et dans l'espace, avec l'existence de fréquentes pauses pluviométriques (ou poches de sécheresse).

    47

    Figure 7: Evolution des précipitations moyennes mensuelles de 1990 à 2015 dans la commune de Diossong

    Source : station météorologique de Kaolack.

    En analysant cette courbe nous remarquons que l'hivernage commence dans la zone de Diossong en mi- juin ou bien au mois de juillet pour se terminer au mois d'octobre. Il est à noter que plus de 85% des pluies tombent durant les mois de juillet, août et septembre mais leur irrégularité rende précaire l'élevage et la culture sous pluie. Ceci étant dit nous pouvons déduire que la saison sèche est plus longue que celle de la saison pluvieuse qui connait des dés fois des jours de la rareté des pluies.

    De plus, ce phénomène de l'irrégularité de la pluie est expliqué par l'analyse du nombre de jours pluvieux dans commune de Diossong entre 1990 et 2015.

    48

    Figure 8: Evolution annuelle du nombre total de jours pluvieux dans la commune de Diossong de 1990 à 2015

    Source : station météorologique de Kaolack.

    Cette figure montre que depuis quelques décennies le nombre de jours pluvieux par an dépasse rarement deux mois. L'évolution annuelle des journées pluvieuses montre quelques irrégularités. La lecture des valeurs de l'évolution annuelle des jours pluvieux met en relief les oscillations marquées entre les années. Les années 1998 (34 jours) , 2002 (33 jours), et 2014 (32 jours) sont caractérisées par la très faible fréquence de précipitations pour une zone aux isohyètes comprises entre 700 et 1000mm. Toutefois, nous pouvons constater que la somme annuelle des jours pluvieux de 1980 à 2015 est, dans de nombreux cas, inférieure à 60 jours. La somme annuelle maximale avoisine les 70 jours mais n'atteint pas les 80 jours. Ce qui correspond à une faible durée d'arrosage des ligneux sur l'ensemble de la zone. La conséquence qui en résulte est la disparition de beaucoup d'espèces qui exigent une pluviométrie abondante.

    Par ailleurs, les phénomènes d'années déficitaires et excédentaires qui sont connues dans la zone nous ont permis de tracer la figure ci-dessous pour mieux illustrer l'irrégularité de la pluie.

    49

    Figure 9: Histogramme des années déficitaires et excédentaires par rapport à la moyenne de la normale pluviométrique dans la commune de Diossong de 1990 à 2015

     

    1200 1000 800 600 400 200

    0

     
     

    Hauteur d'eau en millimètre

     

    1990

    1991

    1992

    1993

    1994

    1995

    1996

    1997

    1998

    1999

    2000

    2001

    2002

    2003

    2004

    2005

    2006

    2007

    2008

    2009

    2010

    2011

    2012

    2013

    2014

    2015

    Années

    Années déficitaires / normale Années excédentaires / normale

     

    Source : station météorologique de Kaolack.

    En analysant ce diagramme , nous pouvons noter que la figure 7 traduit les années déficitaires et excédentaires par rapport à la moyenne de la normale pluviométrique étudiée. Nous faisons ressortir en rouge, les années sèches et en bleu, les années de pluviosité supérieure à la moyenne. Il révèle que 55% des années de cette dernière sont déficitaires ce qui accentue la fréquence des pauses pluviométriques ou poches de sécheresses et augmente le risque d'aridité. Ces poches de sécheresses prolongées dans le delta du Saloum ont amorcé la dégradation des sols. La figure 7 révèle aussi que le secteur de la commune de Diossong a été frappé par une baisse notoire de la pluviométrie notamment dans les années 1990, 1991, 1995, 1998, 2002, 2009 et 2014. Ces pauses pluviométriques ont en général pour effet d'accroître la température de l'air au sol tout en réduisant le bilan radiatif en surface et aggravant le déficit du bilan radiatif des systèmes surface-atmosphère locaux. Cela entraîne une augmentation de la subsidence atmosphérique et, partant, une diminution des précipitations (OMM, 2005).

    En plus de cela, la variation de la température agisse sur l'évolution du couvert végétal.

    50

    4. La variation de la température

    La combinaison de hautes températures peut conduire au dessèchement du substrat (DETEMPS, 1970). Les fortes températures accroissent l'utilisation de l'eau par les plantes mais aussi accentuent l'évaporation. Par conséquent, le point de flétrissement des plantes est vite ou prématurément atteint. Ce seuil, lorsqu'il est franchi par les végétaux, engendre des impacts négatifs à la survie ou à la vie des plantes. Certains d'entre elles dépérissent à un certain moment de l'année. C'est le cas pour la majorité des essences à strate herbacée. Les herbes ont une faible capacité à développer des systèmes de résistance ou des conditions d'adaptation au déficit hydrique. Les plantes, généralement dans leur majorité, développent certaines méthodes de défense pendant la saison sèche en réduisant l'appareil chlorophyllien (chute des feuilles des espèces caducifoliées) ou encore par la réduction de la taille des feuilles (micro phyllie) ; (SIMON, 1998).

    Les températures excessives rendent la synthèse des matières organiques nulle par la destruction de cytoplasme cellulaire nécessaire ou développement des plantes.

    Figure 10: variation de la température dans la commune de Diossong de1998 à 2014

    TEMPÉRATURES EN DEGRÉS CELCUCE

    45

    40

    35

    30

    25

    20

    15

    10

    0

    5

    T Minimales T Moyennes T Maximales

    ANNÉES

    Source : station météorologique de Kaolack.

    Cette courbe explique la variation de la température qui n'est pas stable dans cette localité. Ceci a eu des effets sur l'environnement car beaucoup d'espèces ligneuses de même que la

    51

    biomasse sont disparus. D'où c'est ce qui accélère l'érosion éolienne car le sol est devenu nu sans protection contre les vents violents.

    Ainsi, la saisonnalité et la proximité du bras de mer avec la station influent sur les valeurs de l'humidité relative dans cette localité.

    5. L'humidité relative

    C'est un facteur qui intervient directement dans la dégradation des ressources naturelles. L'humidité relative est fortement tributaire de l'activité solaire et de la pluviométrie, elle constitue un des maillons importants du cycle de l'eau dans la Commune de Diossong.

    L'humidité relative connait une évolution unimodale du fait de l'existence d'une seule saison humide dans l'année. Elle est de faible envergure durant la saison sèche entre le mois de novembre et de juin (<50). Ceci s'explique par le fait que durant cette période surtout au mois de Mai et juin c'est l'harmattan qui souffle et c'est un vent chaud et sec qui assèche tout ce qui était mouillé. Elle est de grande envergure durant les mois de juillet à octobre (>50%) ce qui coïncide avec la saison des pluies. C'est humidité est plus remarquable durant le mois d'août où il pleut presque chaque jour dans cette localité avec des quantités assez importantes. L'apparition des pluies est à l'origine de l'atténuation de la température entre juillet et septembre d'où l'augmentation de l'humidité relative.

    L'augmentation de l'humidité relative est liée aux précipitations et à la nébulosité qui tout en abaissant la température, contribue à élever la tension de vapeur de l'air.

    52

    Figure 11: courbe d'évolution de la moyenne mensuelle des minimums et maximums de l'humidité relative de 2000 à 2014

    HUMIDITÉ RELLATIVE EN %

    120

    100

    40

    80

    60

    20

    0

    MOIS

    Minimum Maximum

    Source : station météorologique de Kaolack.

    Cette courbe montre que l'humidité est de grande envergure durant les mois de juillet, août et septembre car durant ces mois il pleut toujours. D'où c'est le moment qui offre aux végétaux la capacité de régénération. Mais pour ce qui est de la saison sèche on a des vents chauds et secs qui soufflent en asséchant tout l'atmosphère qui est souvent poussiéreux.

    En plus, les phénomènes évaporatoires dans la commune de Diossong sont favorisés par la combinaison de vents secs, de températures élevées en moyenne et d'un ensoleillement généralement fort.

    6. De forts régimes d'insolation et d'évapotranspiration

    L'insolation fait partie des paramètres climatiques importants car étant liée aux autres facteurs climatiques par le biais de l'activité solaire moteur de la photosynthèse et du cycle de l'eau. Elle varie en fonction du temps d'ensoleillement mais peut être influencée par la saisonnalité (présence des nuages pendant la saison des pluies) . Il faut noter que l'insolation est très importante durant les mois de mars, d'avril et mai qui coïncide avec la saison sèche qui est une période où l'ensoleillement atteint son maximum (300h/mois). En revanche, elle est faible

    durant les mois d'août et de septembre ceci peut être expliqué par la faiblesse de la nébulosité car durant cette période le ciel est souvent couvert de nuages, il n'y' presque pas de soleil, avec des pluies assez récurrentes. D'où on note les faibles valeurs d'insolation de l'ordre de (207h/mois)

    Figure 12: Courbe des moyennes mensuelles de l'insolation dans la commune de Diossong de 2000 à 2015

    Source : station météorologique de Kaolack.

    Cette courbe explique que durant la saison des pluies on a un faible ensoleillement qui est dû au ciel qui est souvent nuageux. Il y'a des moments où le soleil disparait complétement à cause des fortes pluies qui s'abattent nuit et jour. Tan disque durant la saison sèche le soleil est de grande intensité surtout au mois de mars où l'on a des rayons ultra-violets qui tapent toujours au sol.

    Par ailleurs, signalons que l'évapotranspiration est très forte ; elle est de l'ordre de 2337 mm/an, avec une moyenne mensuelle qui passe de 50 mm (septembre) à 240 mm (mars). Elle est plus importante durant les mois de mars, avril car ce moment c'est l'harmattan qui souffle en dégageant un vent chaud et sec. De ce fait, ceci augmente les quantités d'évaporation du sol et des végétaux.

    Rappelons que l'ensemble des déperditions biologiques et physiques du sol en vapeur d'eau est appelé évapotranspiration (VIERS, 1971).

    54

    Ainsi, elle correspond à la quantité d'eau (lame d'eau) évaporée lorsque la fourniture du substratum est illimitée.

    Figure 13: Courbe de l'évolution moyenne mensuelle de l'évapotranspiration dans la commune de Diossong de 2000 à 2015

    Evapotranspiration en MM

    300

    250

    200

    150

    100

    50

    0

    MOIS

    Source : station météorologique de Kaolack.

    Cette courbe montre que l'évapotranspiration est très importante durant le mois de Mars et Avril qui coïncide avec l'harmattan qui est nuisible à la survie des végétaux. Cependant elle est en baisse durant l'hivernage surtout au mois d'Août et de Septembre où les végétaux sont vivants de même le sol est mouillé car en ce moment il y'a les pluies qui s'abattent sans arrêts.

    55

    Figure 14: courbe de l'évolution moyenne de l'insolation, de l'évapotranspiration et de pluviométrie de la commune de Diossong de 2000 à 2015

    350

    300

    250

    200

    150

    100

    50

    0

    Evapotranspiration Pluiviométries Insolation

    MOIS

    Source : station météorologique de Kaolack.

    En analysant ces courbes nous remarquons que la courbe de la pluviométrie est dessus de celle de l'évapotranspiration et de l'insolation entre le mois de juillet et de septembre qui coïncide avec l'hivernage. C'est dire que durant ces mois l'évapotranspiration et l'insolation sont de faibles envergures. Mais pour ce qui est de la saison des sèche la courbe de la pluie est en dessous des autres courbes car ce moment il n'y a pas de pluies tout devient donc sèche. En ce moment l'à l'évapotranspiration atteint son paroxysme et que les rayons ultra-violets les plus chauds chauffe la terre.

    En d'autres termes, tous ces facteurs climatiques intimement liés et concomitants se retrouvent dans l'indice ombrothermique mensuel avec la formule P= 2T.

    Afin de mieux cerner ces caractéristiques climatiques, un examen de diagramme ombrothermique établis pour une période de 25 ans (1990-2015) a été réalisé (figure 16).

    Figure 15: Diagramme ombrothermique de la commune de Diossong de 1990 à 2015

    Source : station météorologique de Kaolack.

    Ce diagramme ombrothermique indique que l'hivernage commence dans la commune de Diossong à partir de mi- juin pour terminer en octobre. Durant cette période la courbe de la pluviométrie est au-dessus de celle de la température ; avec des fortes précipitations enregistrées dans les mois d'août et de septembre suivirent des précipitations moyennes des mois de juin, juillet et octobre.

    Un mois sec se définit, selon (Bagnouls et Gaussen, 1953, 1957) comme celui ayant un total pluviométrique (moyenne en millimètres) égal ou inférieur au double de la température (P = 2TY). Ainsi, nous constatons que la saison sèche est formée par plusieurs mois secs consécutifs. Le diagramme de Gaussen (figure 14) permet de mettre en évidence une période humide (Juillet à Septembre), et une période sèche qui s'étale du mois de novembre jusqu'au mois de Juin. Il en ressort que 8 à 9 mois sur 12 sont des mois secs pour la commune de Diossong. Pendant cette période la courbe de la température est au-dessus de celle de la pluviométrie. Cette irrégularité de la pluie a conduit à une dégradation très rapide des conditions climatiques qui sont à l'origine de la chute des rendements.

    En d'autres termes, nous pouvons notons que la salinisation est aussi un facteur très répandu dans la commune de Diossong et elle ne cesse de gagner chaque année les terres.

    8. La salinisation des sols.

    D'après Vieillefon et Pataud ; 1975 cité par SARR ,2010 « la salinisation des sols est un processus qui se développement naturellement en saison sèche ». Elle résulte d'un enrichissement du sol en sels solubles provenant de l'altération de la roche et des apports naturels externes. Elle est souvent due à l'évaporation et à la fluctuation des marées. Un sol est considéré comme salé si sa conductivité électrique (CE) est supérieur à 4m/ cm (selon le projet PRECOBA) ou 7m S/cm (d'après l'ORSTOM). Les incursions du bras de mer du Saloum entretiennent l'approvisionnement en sel dans tout l'espace occupé par la salinité.

    Dans la Commune de Diossong on observe la salinisation des sols qui impacte négativement l'agriculture de cette zone. Beaucoup de terres sont devenus inaptes à la culture à cause de cette salinité. Elle ne cesse de se propager pour attaquer petit à petit les terres cultivables du fait de la baisse de la pluviométrie. La conséquence qui en résulte est la perturbation de la croissance et du développement des plantes. Ce phénomène de salinisation est plus représentatif dans les terres de la zone de Ndorong qui progresse dangereusement depuis que la digue de protection située dans la vallée de Yerwago a cédé. Ce phénomène est beaucoup plus pointu dans la zone côtière de Tallène.5

    57

    5 PLD Diossong, 2015

    Photo 1 : Apparition de croûte de terre saline sur la zone.

    58

    Cliché : NDIAYE, avril 2015.

    Cette photo montre que la salinisation à complétement dominée les terres de cette zone et continue de s'élargir davantage. Beaucoup de terres qui étaient arables sont devenus maintenant inaptes à la culture à cause de ce phénomène rapide de salinisation.

    En dehors des facteurs naturels d'autres anthropiques agissent sur la dégradation du milieu.

    59

    Chapitre 2 : Les facteurs anthropiques

    Les causes de la dégradation des conditions climatiques sont dues également à l'homme qui interagisse sur le milieu et le transforme. Parmi lesquelles nous pouvons retenir principalement :

    1. Une forte croissance démographique

    La pression démographique (liée à l'augmentation de la densité), le développement économique en général (induit par une modification du système de production,), sont des modalités importantes d'action de l'homme sur l'environnement (Morou et Rippstein G, 2004). La population de la Commune de Diossong était de 28.812 habitants en 2000, pour atteindre 37.456 habitants en 2006. Pour ce qui est de l'année 2015 elle est de l'ordre de 41.414 habitants.

    En effet, l'évolution des systèmes de production provoquée par la pression démographique, entraînant le passage d'un système intensif à un système extensif. Cette évolution démographique impose de nouvelles conquêtes spatiales pour l'agriculture et pour l'habitat. On assiste alors à une grande sollicitation des terres liée à l'augmentation des besoins. Elle se traduit par un morcellement des espaces cultivés et leur exploitation abusive. Cette situation a engendré la suppression ou la réduction des temps de jachères ce qui influe sur la baisse de la fertilité des sols dans la commune de Diossong.

    1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016

    Années

    Nombre d'habitants

    44000

    42000

    40000

    38000

    36000

    34000

    32000

    30000

    28000

    Figure 16: courbe d'évolution de la population de la commune de Diossong de 2000 à 2015.

    Source : PLD Diossong, 2015.

    Cette courbe montre que la population de la Commune de Diossong évolue sans cesse depuis 1998 jusqu'à 2015. Ceci a eu des effets néfastes sur l'environnement qui est dégradé par ses dernières pour des besoins d'habitats, de champs pour cultiver, de bois de chauffe, de pharmacopée, etc.

    2. La coupe abusive de bois

    La coupe abusive de bois fait partie des facteurs de dégradation de l'environnement. Elle est due principalement à :

    - la surexploitation des ressources forestières est la conséquence d'une dépendance presque totale au bois de chauffe (86,7 % de la consommation de combustibles. En plus, cette forte consommation de bois de chauffe est due en partie à la faible utilisation du gaz butane, de l'introduction des foyers améliorés qui est un facteur d'accentuation du phénomène de désertification ;

    -l'utilisation accrue du bois d'oeuvre et de service au niveau des habitations, l'artisanat et pour la construction des cases ;

    -l'élagage abusif par les éleveurs en quête de fourrage en contre saison ;

    - l'accroissement des quantités de racines et d'écorces récoltées pour la médecine traditionnelle ;

    - l'extension anarchique des terres de cultures liées aux pratiques agricoles peu adaptées au contexte locale (PLD ; Diossong).

    Bref, voilà autant de facteurs qui sont à l'origine de la disparition de beaucoup d'espèces d'arbres dans cette zone. Selon les vieux qui sont interrogés la Commune était entouré de forêt où vivaient une quantité importante d'animaux mais avec l'installation progressive des populations on a noté une diminution progressive du couvert végétal.6

    60

    6 LERICOLAIS A. 1999. Les paysans Seereer. Dynamique agraire et mobilité au Sénégal.

    Photo 2: Les arbres sont abattus et stockés en tas

    Cliché : NDIAYE, avril 2015.

    Cette photo montre que les populations de cette zone coupent souvent les arbres pour se procurer du bois mort, du charbon de bois destinée à la cuisine. D'autres s'en procure pour des besoins d'habitats de pharmacopée, etc. Ces coupes récurrentes sont à l'origine de la disparition de beaucoup d'espèces d'arbres dans cette zone et ceci ne fait qu'aggraver le phénomène de dégradation.

    De surcroit, les feux de brousse sont aussi très néfastes sur le couvert végétal. Nous analyserons ses effets dans la commune de Diossong.

    3. Les feux de brousse

    Les facteurs de dégradation des ressources végétales sont nombreux et les feux de brousse figurent parmi les plus destructifs, agissant sur les terres, les forêts et la faune.

    Considérés parfois comme outil de gestion (feux précoces, désherbage,...), les feux peuvent être criminels, intentionnels ou accidentels.

    7 PLD Diossong ,2015

    La multiplication des feux de brousse est due principalement à l'imprudence et l'irresponsabilité de certaines populations à laquelle s'ajoutent l'inefficacité des campagnes de sensibilisation, la non application de la loi ainsi que les pratiques non appropriées des paysans.7

    Ils détruisent l'humus qui favorise la rétention de l'eau, la richesse en sels minéraux ainsi que la vie microbienne dans l'horizon supérieur du sol et temporairement toute possibilité de régénération en laissant un sol nu sensibilité à l'érosion éolienne.

    Le feu consume la matière ligneuse, il dégage de la chaleur qui blesse et tue les animaux de même que les végétaux vivants. Il peut altérer le sol en produisant des résidus minéraux qui peuvent avoir des effets chimiques surtout en relation avec le sol. Le facteur qui blesse ou tue directement les arbres est la montée jusqu'à un niveau mortel de température à l'intérieur des cellules en des points critiques et attaque généralement la base du tronc.

    C'est un facteur de destruction de la biomasse herbacée qui constitue l'essentiel du pâturage et une composante importante de la couverture du sol. Ils détruisent beaucoup d'espèces rares ou en voie de disparition, hypothéquant leur multiplication et la conservation de la biodiversité ce qui complique ainsi leur préservation.

    Les combustibles constituent l'un des éléments nécessaires à la propagation d'un incendie. On note deux sortes de combustibles : les combustibles critiques et les matières à combustion lente

    3.1. Les combustibles critiques

    Ils désignent les matériaux qui, dans des conditions normales, sont susceptibles de s'enflammer facilement et de brûler rapidement. Ils concernent ici, les feuilles mortes, la biomasse, les espèces herbacés les écorces qui jonchent la surface du sol. Ces matières s'assèchent très vite et forment un milieu idéal pour la naissance d'un feu de brousse. Elles brûlent rapidement et dégagent par conséquent beaucoup de chaleur.

    3.2. Les matières à combustion lente

    Elles regroupent les autres corps ligneux morts, ou abattus, qui ne peuvent pas brûler

    rapidement à cause de leur structure, de leur dimension, de leur disposition et de leur exposition : les branches, les souches, etc. Elles brûlent lentement, avant d'être consommées en entier par le feu et conservent la chaleur.

    Enfin, les matériaux verts désignent ici des jeunes plantes, les arbustes, les souches d'arbres qui régénèrent, et quelques sous - bois. Ces matériaux sont normalement humides et considérés comme non inflammables. Ils retardent souvent l'incendie au lieu de le propager. Mais quand ils sont desséchés par un brasier intense, les combustibles verts brûlent alors rapidement et avec violence.

    En effet, Les aléas atmosphériques influent sur la vulnérabilité ou à la résistance des combustibles face aux effets des feux de brousse (DIEME, 2011).

    La précipitation atmosphérique exerce un effet direct sur le contenu en humidité des combustibles. L'humidité relative indique la quantité de vapeur d'eau effectivement contenue dans l'air et la capacité d'absorption de l'air à une température donnée. Elle exprime le pourcentage en eau dans l'atmosphère et varie avec la température de l'air (Guide pratique pour le combat des feux de brousse, édition 1979).

    La circulation continue de l'air sec au voisinage des combustibles accélère le taux d'évaporation de l'humidité qu'ils contiennent, les rendant ainsi plus aptes à la combustion.

    De plus, le vent alimente les feux de brousse en oxygène et transporte même à des distances des étincelles et des corps enflammés, accélérant ainsi la propagation de l'incendie.

    Photo 3: Déclenchement d'un feu de brousse dans la zone de Diossong

    Cliché : NDIAYE, 2015.

    Ces photos montrent que les feux brousse ont ravagé toute la biomasse et les espèces herbacées qui servaient d'aliments aux animaux. En plus, les arbres sont attaqués par le feu ce qui influence sur leurs modes de survient. Les feux de brousse constituent un facteur très néfaste de dégradation des ressources naturelles de cette localité. Pour ce faire, il faut essayer d'éradiquer ce fléau en vue de régénérer les potentialités de cette zone.

    Par ailleurs, pour des besoins d'alimentation les paysans font des pratiques culturales et ceux-ci à des répercutions sur le milieu.

    4. Les pratiques culturales

    Le développement de l'organisation agricole en Afrique, était pour une grande partie traditionnelle et destiné à l'alimentation. Cette tendance s'est renversée par la colonisation qui a introduit des cultures de rentres comme l'arachide. Avec l'influence de la croissance démographique couplée à la monoculture de l'arachide on note la disparition petit à petit des espèces herbacées qui servaient de balance pour assurer les fertilités des sols. Comme conséquence il y'a une dénudation des sols qui perdent leurs capacités de régénération ce qui conduit à une baisse de la productivité agricole.

    En outre, il faut ajouter que la quasi absence de fumure exige le renouvellement des terres emblavées. 2L'augmentation de la population et la nécessité d'une production accrue obligent à abréger les périodes de jachères dont résulte l'épuisement des sols.

    On a remarqué une disparition totale des jachères de très longue durée car on n'a plus d'espace disponible pour laisser le sol au repos pendant des années. Cette monoculture contribue à la dégradation rapide des sols car le taux de fertilité diminue chaque année ; les populations ne font pas recours à la fertilisation pour conserver le potentiel productif. Notons que « la richesse du sol en produits organiques est liée à l'abondance de la végétation et aux processus de décomposition des débris végétaux et animaux » (DE TEMPS ; 1970).8

    64

    8 DE TEMPS.1970. La végétation de la terre.

    Photo 4: Un champ de mil attaqué par Striga hermontica (Ndohome en Seereer).

    Cliché : NDIAYE, Septembre 2015.

    Cette photo nous montre que la pauvreté accrue des sols est à l'origine de la présence de striga hermontica (ndohome en Seereer) étant de l'herbe sous forme de parasite qui pousse durant l'hivernage et empêche les plantes de se développer : l'herbe attaque les tiges de mil en les donnant une couleur jaune et paralyse leur système productif. Ceci fait que ces derniers ne pourront donné que de petits épis d'autres même les plus affectées finiront par échouer. Selon l'avis des paysans le striga hermontica est très néfaste aux cultures il est susceptible d'avoir des ampleurs sur la productivité des plantes du fait qu'il attaque maintenant même les champs qui sont pâturées par les animaux .

    Carte 2: répartition des principaux systèmes alimentaires à base des céréales au Sénégal

    5. L'ébranchage

    Enfin de saison des pluies, lorsque l'herbe a disparu des pâturages, les pasteurs font recours aux feuillages et aux fruits des arbres. Pour rendre feuilles et fruits plus accessible ; ils ébranlent, étêtent ou même coupent l'arbre. Toutes les mimosées sont ainsi traitées et en particulier Farderbia albida dont le feuillage apparait en saison sèche est l'arbre la plus affecté. Notons que lors des périodes de soudures difficiles les arbres restent le seul recours des pasteurs pour servir de fourrage aux bétails. La conséquence qui en résulte en que beaucoup d'arbres sont abattus alors qu'ils participés à la formation des engrais organiques éléments facteurs du maintien de la fertilité des sols. Ceci a accélérée le taux de dégradation rapide des sols mais aussi une menace sévère sur le bétail qui se servait des feuilles des arbres pour pouvoir se nourrir. D'où on a remarqué une agriculture et un élevage qui souffre de cette rareté des arbres.

    Photo 5: Recherche des fruits de Faidherbia albida par les femmes pour nourrir leurs bétails.

    Cliché : NDIAYE, avril 2015.

    Durant les périodes de soudures difficiles, les éleveurs coupent les branches des arbres pour alimenter leur bétail. Cet excès de coupe est à l'origine de la disparition de certaines espèces d'arbres.

    Même pour chercher encore du fourrage les femmes cueillent les fruits et les feulles de Faidherbia albida pour alimenter leurs bétails. D'autres coupent complétement les branches des arbres et ce phénomène continue jusqu'à la saison pluvieuse. Mais si l'herbe pousse durant l'hivernage ils marquent une pause car en ce moment-là les animaux pourront brouter de l'herbe.

    Par ailleurs, la dégradation des conditions climatiques a eu des effets sur les activités économiques qui sont pratiquées dans la commune de Diossong.

    Chapitre 3 : Les impacts de la dégradation des conditions climatiques sur les activités économiques

    L'agriculture, l'élevage, l'écotourisme et la pêche constituent les principales activités économiques de la Commune de Diossong. Ces activités subissent aujourd'hui des difficultés de plusieurs ordres au regard des manifestations étranges qui s'observent sur les sols. Si ces difficultés sont spectaculaires pour l'agriculture et l'élevage étroitement liés à la terre, ils n'en sont pas moins pour la pêche ou l'écotourisme pourtant moins dépendante de l'état des sols.

    1. L'impact sur l'agriculture

    L'agriculture de Diossong souffre actuellement de la dégradation avancée des terres cultivables. Notons que le processus de salinisation en cours a entrainé d'énormes conséquences en matière de disponibilité des surfaces cultivables. Dans la Commune de Diossong les vieux savent indiquer les limites des terres autrefois cultivées par leurs ancêtres. Aujourd'hui ces limites ont connu un recul sans précédent.

    De nombreux sols sont maintenant impropres aux activités agricoles dans ce milieu où la vie tient pour une grande partie des ressources produites par l'agriculture. Cette réduction des terres cultivables combinées à la baisse de la fertilité des sols sont responsables de la baisse de la productivité.

    La production d'arachide d'huilerie durant la période 1996 à 2014 a connu cinq (5) tendances d'évolutions :

    - une première à la hausse entre 1996 et 1998 où la production est passée de 4 934 T à 13 900 T enregistrant une croissance de 182 % ;

    - une deuxième à la baisse entre 1998 et 2002 où elle a décru régulièrement pour atteindre 3 026 T, soit une chute alarmante de 78%, malgré une moyenne pluviométrique sur cette période qui a permis des productions au moins 03 fois plus importantes sur d'autres périodes ;

    - une troisième où on assiste à une évolution positive de la production qui passe de 3026 T en 2002 à 8 550 T en 2005, soit une croissance de 183 %.

    - une quatrième à la baisse entre 2005 et 2010 où elle chute pour atteindre 7650T, soit une baisse de 10.52%.

    69

    - une cinquième avec une évolution positive de la production qui passe de 7650 T pour atteindre 8710 T en 2014, soit une croissance de 13.85%.

    Ces tendances d'évolution, fortement marquée par la chute drastique de la production arachidière s'expliquent par les effets combinés de plusieurs facteurs :

    - déficit pluviométrique de plus de 50% sur la période 1999 - 2014, la pluviométrie est passée de 946,2 mm en 1999-2000 à 459,9 mm en 2013-2014 ;

    - difficultés d'accès aux facteurs de production (semences, engrais, produits phytosanitaires et matériel agricole) ;

    - baisse relative de près de 50% des superficies emblavées en arachide, elles passent de 11047 ha en 1998-1999 à 552 ha en 2013 -2014 ;

    - et des dysfonctionnements graves dans le système de commercialisation de l'arachide. Ces contraintes qui ont surtout pesé sur l'arachide ont fait que les producteurs se sont un peu détournés de cette culture au profit des céréales, le rapport qui était en 98 -99 de 6 ha d'arachide pour 4 ha de céréales s'est complètement inversé en 2013 -2014 pour devenir 7ha de céréales pour 3 ha d'arachide.

    Concernant les céréales, le mil souna a enregistré, comme l'arachide, cinq (05) tendances d'évolution mais avec des pentes relativement plus douces.

    - La première tendance négative est connue durant la période 1996-2000 où la production est progressivement passée de 5 170 T à 3 277 T, soit une baisse de 36,61 %.

    - La deuxième positive, est survenue et n'a duré que la saison suivante (2001) où elle passée de 3 277 T à 7 200 T, soit une forte progression de 119,90 %. Durant cette année, les superficies emblavées sont passées de 4 782 ha à 7 743 ha.

    - La troisième tendance, sur la période 2001-2005, a connu une baisse relative à la réduction progressive des superficies cultivées ayant porté la production à 3 689 T en 2005, soit à 48,81 %.

    70

    - la quatrième tendance, à une connue une augmentation de 3689 T à 6170 T soit 67.25 % allant de la période de 2005 à 2010.

    - une cinquième à la baisse entre 2010 et 2014 où elle chute pour atteindre 4368 T, soit une baisse de 29.20%.

    Sur la période considérée, le mil souna a connu des rendements variés compris entre 1 140

    kg/ha en 1996 et 685 kg/ha en 2014, avec une moyenne de 800 kg/ha. La production moyenne quinquennale est de 4 602 T/an.

    Par ailleurs, signalons que le maïs a connu entre 1996 et 2000 une progression correcte de sa production qui est partie de 187 T à 709 T. A partir de 2001, celle-ci a fortement évoluée allant jusqu'à 5 560 T en 2003.

    Le programme maïs survenu à cette période et ayant permis d'augmenter les superficies affectées à cette variété (de 690 ha en 2000 à 2 492 ha en 2003) explique cette importante tendance.

    Depuis, on assiste à une baisse progressive de la production qui est de 2 238 T en 2005, soit un recul 59,79 % par rapport à 2004. La tendance positive enregistrée entre 1996 et 2003 a vu la production passée de 187 tonnes à 5 566 T, soit près de 30 fois la production initiale. D'où en 2003, le maïs a enregistré un excellent taux de rendement de 3 016 T/ha.

    Pour ce qui de l'intervalle 2005 à 2010, le maïs a connu une augmentation de 2742T soit une progression de 23.41%. Quant à l'intervalle 2010 et 2014, le maïs a connu une légère baisse pour atteindre 2544 T soit une chute de 07.89%.

    La moyenne pluviométrique durant cette période est de 684,57 mm avec un maxima de 951,7 mm enregistre en 2012 et un minima de 459,9 en 2003.

    Outre l'analyse de l'évolution de la production, le diagnostic de l'agriculture sous pluie a porté sur :

    - les sols ;

    - les intrants ;

    71

    - le matériel et les équipements agricoles ; - la main d'oeuvre ;

    - la commercialisation des récoltes.

    Si on jette un regard sur la qualité des sols, nous remarquons que leur degré de fertilité baisse souvent et ceux-ci est dû à la disparition des jachères de longues durées, à la monoculture, aux feux de brousse, etc.

    Les intrants: concernent les semences, les engrais, les produits phytosanitaires. Pour ce qui est des semences il y'a : une mauvaise qualité, faibles quantités octroyées, retard dans la distribution.

    Concernant les engrais nous pouvons noter : difficulté d'accès, qualité décriée.

    Pour les produits phytosanitaires : difficulté d'accès et prix souvent chères.

    Les matériels agricoles marqué par leur : vétusté, insuffisance et faible renouvellement.

    Ces aspects sus évoqués sont communs à presque toutes les localités et leurs conséquences sur l'agriculture est la baisse constante des rendements.

    72

    Figure 17: Evolution des rendements en tonnes de l'arachide, du mil et du mais dans la commune de Diossong de 1996 à 2014.

    Source PLD : Diossong, 2015.

    En analysant ces courbes nous pouvons dire que l'arachide de même que le mil souna et le maïs ont connu des phases d'évolutions de même que des chutes de leurs rendements. Ceci est dû en quelque sorte à des contraintes financières mais à la dégradation des sols résultant de la baisse de la pluviométrie de l'érosion, de la réduction des jachères de longues durées

    73

    Carte 3: répartition des zones agro-écologique au Sénégal

    2. L'impact sur l'élevage

    La dégradation des sols a eu des effets néfastes sur l'élevage de la zone de Diossong. A l'instar de l'agriculture, l'élevage a subit les effets négatifs de la dégradation des terres. Cette situation se manifeste d'abord par le rétrécissement des aires pastorales. Traditionnellement, l'élevage se pratiquait sur un espace très large. Actuellement, les zones de transhumances deviennent de plus en plus étroites à cause de la spéculation foncière consécutive à la dégradation des terres. Elles se confinent de plus en plus sur les terres halomorphes communément appelées `'tannes» dont certains appelés tannes herbus, servent de pâturage. Etant la deuxième activité économique exercée dans tous les villages de la Commune, l'élevage de type extensif et traditionnel, revêt une importance tant économique que sociale. En plus, de constituer pour les familles des sources financières et alimentaires, il contribue à fertiliser les champs avec la fumure organique et à faciliter l'agriculture avec les animaux de trait. Avec une population bovine très largement supérieure à celle ovine d'au moins 1,50 fois et avec plus de 08 têtes de bovins en moyenne pour chaque concession, on mesure l'importance du potentiel économique que représente l'élevage dans la vie des populations de la Commune.

    74

    Les quantités de lait et de viande que peuvent générer cet important effectif (bovins, ovins et caprins) peuvent atteindre des niveaux qui nécessiteraient des mesures d'accompagnement et d'appui à cette filière afin de maximiser les retombées financières et sociales.

    Au-delà des aspects économiques, l'élevage a été examiné sous des angles touchant : - l'alimentation et l'abreuvement du bétail ;

    - la santé animale ;

    - la sécurité du bétail.

    Les problèmes d'alimentation du bétail sont dus à un déficit fourrager causé en partie par la diminution des zones pastorales. Ce qui a entrainé une baisse de la production laitière constituant ici la principale source de revenus des éleveurs.

    Une autre contrainte, relative à la sous-alimentation du bétail, occasionne d'importantes pertes pondérales surtout en saison sèche pendant les mois de mai, juin et juillet qui sont les moments de soudure difficile qui fragilise le cheptel.

    En marge de cela, il y'a les difficultés d'accès aux aliments de supplément du fait de l'éloignement des points de vente et de l'augmentation des prix d'achats.

    Concernant la santé animale nous assistons à la persistance de certaines pathologies comme la trypanosomiase, les dermatoses, les distomatoses, le parasitisme gastro-intestinale, etc.

    La cherté des produits vétérinaires étant consécutive à l'insuffisance des dépôts, ceci augmente le taux de mortalité du cheptel.

    Ainsi, l'élevage extensif est caractérisé par le non-parcage, la non-immatriculation et les importants mouvements de transhumance qui favorisent l'insécurité noté dans ce secteur. (PLD de Diossong).

    3. L'impact sur la pêche

    Pratiquée dans la partie Ouest (côtière) de la Commune, sur une partie de la zone de Tallène, la pêche constitue l'une des principales activités économiques, à côté de l'agriculture et de l'élevage, exercée par les niominka. Les villages de Bambougar Malick, Bambougar

    75

    Massamba, Bambougar El Hadji et Lérane Coly qui abritent les aires de débarquement sont les principaux bénéficiaires des retombées de cette activité, tant au plan financier direct qu'à celui de la satisfaction des besoins en produits halieutiques, aux meilleurs prix. L'approvisionnement des autres localités est aussi assuré à des conditions financières défiant toute concurrence. Dans un contexte de réduction de la pauvreté, qui privilégie la génération de revenues et la satisfaction des besoins des populations aux meilleurs coûts, la pêche constitue une activité stratégique, mieux si le volume des ressources halieutiques n'atteint pas le niveau qui aurait permis de la considérer comme la première source de revenus dans la Commune.

    Le dynamisme du GTE de pêcheurs appuyé par l'AFDS et Action Aid a permis la motorisation des pirogues, la réalisation de claies de séchage et l'équipement en filets et autre matériel de pêche.

    Traditionnellement, la pêche se faisait au harpon ou avec des filets et ne servait que pour l'alimentation de la population et pour des échanges avec d'autres types de produits. Aujourd'hui face au déclin de l'agriculture et de l'élevage entrainé par la dégradation des terres, les populations de la Commune de Diossong ont décidé de s'investir dans le secteur de la pêche afin d'assurer la pérennité de leurs revenus. C'est ainsi qu'à partir des années 2005 l'exploitation halieutique est devenue une des principales activités génératrices de revenus pour les populations de la zone. On note alors une ruée massive des jeunes vers la pêche ; ce qui a rendu ce secteur dynamique. Cependant ce dynamisme ne va pas sans conséquences fâcheuses sur l'espace maritime et ses ressources. En effet, il s'est traduit par une surpression sur les ressources halieutiques et des techniques de pêche inappropriées relatives à l'utilisation abusive des scènes de plages avec des filets à petites mailles qui détruisent les juvéniles. D'autre part la destruction des zones de mangrove se révèle comme une contrainte non négligeable pour le secteur de la pêche.

    La mangrove véritable zone de refuge et frayère de beaucoup d'espèces halieutiques, constitue sur le bras de mer du Saloum un espace de pêche exploitée par les populations à la recherche de mollusques et d'espèces de poissons dits nobles. Cet espace a connu des dégradations assez avancées du fait de la recherche de bois de chauffe et de mauvaises pratiques de cueillette d'huitres et de pêche.

    76

    Tout ceci affecte lourdement la capacité de régénération des espèces halieutiques et favorise la raréfaction de certaines qui ont aujourd'hui disparu de l'aire maritime communal. A cela s'ajoute la dissolution de la pêche continentale consécutive à la salinisation progressive des bas-fonds . La faible exploitation des ressources halieutiques disponibles étant consécutive à :

    - l'insuffisance de pirogues motorisées ;

    - l'absence d'unité de conservation ;

    -le manque d'appui à l'exploitation des huîtres et crevettes ;

    - le non-respect du repos biologique ;

    - ne pas renforcer les capacités des membres du GIE, pêcheurs, mareyeurs et transformatrices ;

    - le manque d'appui aux femmes mareyeuses et transformatrices en équipement de conservation et transformation (unité de froid et claies de séchage) ;

    - ne pas développer un programme de valorisation des huîtres, crevettes et autres fruits de mer ;

    -ne pas faciliter aux pêcheurs l'accès aux crédits ;

    - ne pas veiller à l'application du code de la pêche ;

    - ne pas promouvoir la pisciculture ;

    - ne pas aménager les aires de débarquement et les zones de production.

    L'activité de pêche, compte tenu du dynamisme de ses principaux acteurs et de la disponibilité des ressources halieutiques, peut enregistrer d'importantes évolutions positives si les stratégies d'appui et d'accompagnement nécessaire sont correctement mise en oeuvre. (PLD Diossong).

    77

    4. L'impact sur l'écotourisme

    Retenue par les autorités ministérielles comme une zone écotouristique, la Commune de Diossong dispose d'un important potentiel pouvant offrir des opportunités de création de richesses. A la différence des autres formes de tourisme qui suscite des préjugés défavorables, l'écotourisme est considéré comme celui sain, qui respecte les valeurs culturelles et les traditions. En dehors de cela, il est profitable aux populations locales en veillant sur l'environnement et les ressources naturelles.

    La zone côtière de Tallène, située à l'Ouest de la Commune, abrite des bolongs des sites touristiques vierges et dispose d'un bon climat favorable au développement de cette activité. A ces potentialités viennent s'ajouter un important patrimoine culturel et socioculturel comme « Bile », des zones amodiées et des ressources humaines de qualité.

    Malgré ces nombreux atouts, la dégradation des conditions climatiques a eu des effets néfastes sur le développement de ce secteur. Dès lors, nous pouvons notons que les changements climatiques observés depuis une décennie ne permet plus à certaines espèces de se régénérer. De plus, le climat n'est pas plus favorable pour accueillir les touristes qui viennent souvent dans cette zone pour changer de mode de vie et de la recherche du bien-être social. En marge de ces problèmes, l'écotourisme est confronté aux contraintes suivantes qui bloquent le circuit normal de son fonctionnement.

    -un faible développement du secteur qui ne dispose que d'un seul campement touristique (Barracudas) ;

    -Le manque de volonté et de vision des autorités ne favorise pas le développement d'une politique de promotion de l'écotourisme ;

    -L'enclavement de la partie Ouest a accentué les difficultés d'accès aux sites ;

    - Le manque d'initiatives des populations en matière touristique s'explique par leur méconnaissance des opportunités de génération de revenus offertes par le secteur.

    - la non identification de même que les sites écotouristiques qui ne sont pas aménagés ;

    78

    - le non renforcement des autorités locales et des populations sur les opportunités de promotion écotouristique ;

    -le non appui aux populations locales à s'investir dans le secteur ; - le désenclavement des sites ;

    - l'absence de forum sur l'écotourisme.

    Bref, voilà autant de points auxquels il faut essayer d'apporter des solutions pour permettre de redynamiser l'écotourisme dans cette zone.

    Conclusion partielle

    En substance, il est à noter que cette première partie nous a permis de comprendre les facteurs de dégradation des conditions climatiques dans la Commune de Diossong . Toutefois, il faut noter que c'est une Commune à vocation agricole où l'agriculture occupe une place de choix et que les paysans font beaucoup d'efforts ou bien ont maintes stratégies d'adaptations à tout obstacle qui pourrait contre carrer le développement de l'agriculture dans cette zone. C'est dans cette perspective qu'on a remarqué un changement de stratégie des cultivateurs vers la culture de l'anacarde afin d'amoindrir les risques que pourrait causer ce fléau. Ceci nous permettra de comprendre la production des anacardiers qui fera l'objet de notre deuxième partie.

    79

    DEUXIEME PARTIE : LA PRODUCTION DES ANACARDIERS

    80

    Du fait de la dégradation des sols et de leur appauvrissement l'autosuffisance alimentaire ne peut être obtenue que par l'intensification des méthodes culturales sur des sols « reconstruites ».

    Les paysans ne restent pas inertes face aux pénuries alimentaires. Ils développent toute une série de stratégies pour anticiper et atténuer les effets de crises alimentaires. Mieux comprendre ces stratégies permettrait d'orienter efficacement les interventions visant à la sécurisation alimentaire. La gamme et la dynamique des plantes cultivées rendent compte de ces stratégies (Rossi, 1998).

    Par contre, les méthodes culturales très intensives peuvent être adoptées sur des cultures d'hivernages à cycle court. Il s'agit de nouvelles cultures comme les anacardiers qui durent au maximum quatre-vingt-dix jours pour mûrir.

    Par ailleurs, les résultats peuvent être très significatifs (bon encadrement) donc très motivants avec de fortes productions sur de petites surfaces non vulnérables aux irrégularités du climat.

    La culture de l'anacarde, conduite de façon très intensive, est susceptible de lutter contre la pauvreté, d'amorcer la rénovation agricole mais aussi susceptible de motiver les jeunes qui sont découragés par les résultats des cultures traditionnelles.

    Chapitre 1 : La germination des anacardiers

    Afin de permettre à la plante de ne pas connaître des difficultés dans la germination et de donner de très bons rendements, il importe de bien respecter certaines exigences du début jusqu'à la fin des récoltes. C'est un processus qui permet de mieux traiter la plante, de préparer la semi, de surveiller la germination et de la protéger contre les attaques plus particulièrement pendant la période qui couvre la floraison et jusqu'au moment où les fruits deviennent mûrs.

    1. Généralité sur les anacardiers

    L'anacardier (Anacardium Occidentale), aussi appelé cajou à pomme (Darcassou au Sénégal), est un arbre originaire du Nord Est du Brésil, probablement importé à partir du milieu XVI siècle en Asie et en Afrique par les Portugais. Cette plante appartient à la même famille que les Anacardiacées au même titre que le pistachier ou le manguier. C'est un arbre toujours vert, couvrant bien le sol, au tronc court, tortueux, aux branches basses, étalées horizontalement. Il s'adapte à une gamme très variée de sols. Mais les meilleurs rendements sont obtenus au niveau des sols légers sablonneux, profonds et bien drainés. Il s'adapte à des régimes pluviométriques divers, toutefois l'optimum de production est obtenu dans les zones où la pluviométrie annuelle est comprise entre 700 et 1.200 mm répartie sur 3 à 7 mois avec une saison sèche bien marquée lors de la floraison.9

    L'anacardier donne un fruit appelé la noix de cajou constituée :

    - d'une amande blanche très commercialisée et utilisée dans l'industrie agro-alimentaire. L'amande est énergétique, riche en lipides et en protéines. Elle renferme aussi des vitamines, des oligo-éléments et procure un mélange raisonnablement équilibré de protéines, corps gras et glucides.

    - d'une coque âcre et toxique qui est souvent utilisée comme combustible au niveau des unités de transformation ;

    81

    9 Rapport PADERCA ,2014

    82

    - du baume de cajou que l'on extrait de la coque entourant l'amande est une sorte d'huile astringente et corrosive très recherchée par les industriels pour ses propriétés uniques dans la fabrication de freins, d'embrayages, de caoutchoucs et d'isolants.

    - Le fruit se forme sous un pédoncule gonflé, charnu et juteux appelé « la pomme de cajou ». Elle est très riche en sucre et en vitamine C. Elle a cinq fois plus de vitamine C que le citron et 9 fois plus que l'orange douce. Sa forte teneur en eau fait qu'elle est très périssable et rend sa conservation très difficile.

    Au Sénégal, l'anacardier est essentiellement cultivé durant toute l'année, dans les principales zones de production du delta du Saloum. Cette plante s'est tellement développée aujourd'hui dans le bassin arachidier, qu'elle a tendance à substituer la monoculture de l'arachide.

    Carte 4: principales zones de production des noix d'anacarde au Sénégal

    Tableau 2: le calendrier de travail des noix d'anacarde durant toute l'année (source enquêtes de terrain).

    Activités des noix d'anacardes

    Mois (de Janvier à Décembre)

    Production des noix d'anacardes

    J

    F

    M

    A

    M

    J

    Jlt

    A

    S

    O

    N

    D

    Sélection des semences

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Préparation de la pépinière

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Semis en directe/ semis par

    pépinière

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Désherbage

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Elagage

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Greffage

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Défrichage/ Nettoyage

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Identification des semences

    potentielles

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Protection contre les feux

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Préparation à la commercialisation des noix

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Collecte des noix

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Séchage des noix

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Commercialisation des noix

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Identification de fournisseurs de

    noix d'anacardes brutes

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Stockage des noix brutes

    d'anacardes

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Décorticage des noix brutes

    d'anacardes

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Séchage des amandes

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Dépelliculage, classification des

    amandes par grade

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Conditionnement des amandes

    Commercialisation des noix

    transformées

    84

    2 .La méthode de semis des anacardiers

    Il existe deux méthodes de semis des anacardiers qui sont expliquées ci-dessous

    2.1. La semi directe au sol

    Elle consiste à mouiller les noix (les semences) pendant trois jours pour les permettre de germer très vite. Après cette étape les paysans sèment trois graines de semences par monticule, le côté sourire face contre terre à une profondeur de cinq cm dans le sol dans une structure triangulaire durant les premières fortes pluies. Après la germination lorsque, les jeunes plantes atteignent une hauteur de près de vingt centimètres, seul les jeunes plantes vigoureux devraient être laissées. Quant aux autres plus faibles elles sont arrachées doucement pour laisser de l'espace aux plantes robustes afin de les permettre de poursuivre leur croissance dans la monticule. En général, les jeunes plants mis directement en terre dans la plantation sont facilement rongés par les petits rongeurs, les termites et d'autres animaux. Ils requièrent également un arrosage qui peut être difficile. Certaines des semences peuvent ne pas germer ou survivre et ceci est dû aux attaques et d'autres contraintes du milieu.

    Photo 6: Planter la semence en mettant le côté sourire face contre la terre.

    85

    Source : enquêtes de terrain.

    Cette photo montre que les paysans creusent des poquets qui ont une profondeur de 05 cm pour faire la méthode de semis- directe. Ils plantent le côté sourire face contre la terre pour permettre aux graines de pousser très rapidement.

    2.2. La semi en pépinière

    Cette méthode consiste à préparer un site de pépinière qui est partiellement ombragé et protégé durant le mois d'avril. Ensuite, il faut se munir des poly pots qui sont des sacs de foresterie, des sachets d'eau, qu'il faut remplir de compost ou de terre végétale. Il faut ajouter que les pépiniéristes répandent des cendres de bois sur le site de la pépinière pour éloigner les termites et les autres attaques nuisibles. En plus, il est recommandé de vérifier la salinité pour garantir la viabilité de la semence. Après cette étape, on y met une poignée de sel à dix litres d'eau potable en ajoutant les noix d'anacardes et secouer vigoureusement. Ils laissent reposer pendant cinq minutes en jetant tous les éléments flottants. Arrivée à cette phase ce sont les noix qui coulent qu'il faut utiliser comme semence en les lavant pour les débarrasser du sel. Ces derniers mouillent les semences retenus pendant trois jours en semant le côté sourire face contre terre à une profondeur de 5 cm dans un poly pot (sac en plastique). Il est conseillé d'arroser périodiquement pendant douze semaines les sachets avant de transférer le jeune plant (âgé de environ de trois

    86

    mois) sur le lieu désiré. Il est facile de protéger, de prendre soin ou de contrôler les jeunes plantes de ce genre. Les pépiniéristes vendent en général les plants pour un prix qui couvre le coût de la culture du plant (Com. Orale 2015).

    Photo 7: un paysan plante un jeune anacardier dans son champ.

    Cliché : NDIAYE, avril 2015.

    Cette photo illustre la méthode de semi en pépinière qu'un paysan est en train d'appliquer dans son champ d'anacardier. C'est la méthode la plus efficace de survie car la plante est un peu solide pour pouvoir résister aux attaques.

    Ainsi, après cette phase de semis les producteurs procèdent à des techniques culturales pour mieux protéger les plantes.

    87

    Tableau 3 : avantages et inconvénients de deux (02) méthodes de semis des anacardiers

    Techniques de semis

    Avantages

    Inconvénients

    Semis directe

    - Moins de ressources requis ;

    - Prend moins de temps ;

    - Requis davantage de

    semences ;

     

    - Moins intensive en main

    - Faible taux de survie ;

     

    d'oeuvre.

    - Difficulté de gestion des

    plants.

    Semis par pépinière

    - Utilise moins de semences ;

    - Prend davantage de temps ;

     

    - Processus d'ensemencement

    - Requiert davantage de

     

    plus sélectif ;

    ressources et de matériels ;

     

    - Taux de survie plus élevé ;

    - Exige une haute intensité de

     

    - Facilité de gestion des

    plants ;

    main-d'oeuvre.

     

    - Opportunité de gains

    économiques à réaliser sur la vente de plants à d'autres producteurs.

     

    3. Techniques culturales

    Selon l'avis des paysans enquêtés les poquets sont distants de dix à quinze (10 à 15) mètres et sont disposés sous forme de carreaux. Ceci permet de faciliter le désherbage, le semis et de diminuer les adventices (mauvaises herbes) qui pourront constituer une contrainte au développement de plante.

    En marge de cela on peut noter que si les poquets sont très rapprochés ceci peut constituer une entrave à leur bonne germination surtout si le sol est très riche. Ceci est dû en contre parti aussi au fait que les paysans associent de manière parallèle la culture de l'anacarde et celle des céréales dans un même champ. Fort de ce constant ils sont obligés d'aérer les plantes pour permettre de

    passer entre elles durant l'hivernage et d'éviter le télescopage entre les différentes spéculations qui sont cultivées (com. orale 2015).10

    En outre, si les poquets ne sont pas trop distants, le champ risque de ne plus pouvoir jouer sa double fonction qui consiste à pouvoir produire des noix d'anacarde et des céréales. D'où pour éviter cette perte les paysans préfèrent aérer les plantes afin qu'elles ne pourront pas entraver le développement d'autres céréales dans le même champ.

    Figure 18: Système de culture des noix d'anacarde

    Poquet

    15 m

    Poquet

    15 m

    Poquet

    Source : enquêtes in situ.

    88

    10 Entretien avec Demba NDIAYE producteur des noix d'anacarde.

    89

    Cette figure explique le système de culture des anacardiers qui sont souvent distants de quinze mètres (15m). Ceci permet d'éviter encombrement des branches en plus les producteurs pourront continuer à cultiver dans le même champ d'anacarde du mil, de l'arachide, du niébé, du maïs. D'où ce système offre aux producteurs la possibilité de gagner doublement : d'une part en produisant des noix d'anacarde et d'autre part en récoltant du mil, du maïs ou de l'arachide.

    En plus, l'anacardier est une plante qui a besoin des exigences biologiques qui la permette de germer et de résister aux aléas climatiques.

    4. Exigences biologiques

    Les sols compactés sont préjudiciables au développement de la plante .L'anacardier, est une plante très résistante à la sécheresse, peu exigeante en soin et cultivée de manière extensive. Cependant, elle préfère des sols sablo- argileux humides et riches en matière organique, avec un pli optimum variant entre 6 et 6.5. Ses besoins nutritionnels sont assez élevés en culture intensive, mais la plante est capable avec le volume de son système racinaire d'utiliser la fertilisation résiduelle du précédent cultural. Son degré de résistance aux forts vents, à une température élevée, aux manque d'eau a fait que les paysans ont porté leurs choix sur cette plante afin de mieux s'adapter à la dégradation des conditions climatiques.

    Par ailleurs, les producteurs n'hésitent pas à élaguer les vergers d'anacardiers du fait de l'importance qu'elle joue.

    5. L'importance de L'élagage

    L'élagage se fait après la saison de récolte et avant les pluies pour permettre le maximum de repousses. Elle stimule les nouvelles pousses et l'émondage des branches inférieures forme les jeunes plants à pousser plus vite. En général, les branches mortes ou mal positionnées sont élaguées pour permettre aux rayons solaires de parvenir aux branches inférieures. Il est recommandé aussi de couper les branches inférieures afin de permettre un accès facile pour la récolte et faciliter l'entretien des anacardiers. Toujours en continuant sur ce même sillage, les paysans élaguent les branches qui touchent un autre arbre pour éviter que la canopée de l'arbre n'interfère pas celle d'une plante voisine. En dehors de cela, les producteurs coupent les bouts de branches qui ont porté des fruits la saison précédente pour permettre à davantage de pousses de se former ; ce qui participe à l'obtention d'une plus grande quantité de noix. Enfin, l'élagage des

    90

    branches inférieures des jeunes plants peut permettre une croissance rapide des arbres tout en décourageant le bétail (Com. Orale 2015).

    Photo 8: Le paysan élague le petit anacardier

    Cliché : NDIAYE M. en avril 2015.

    Cette photo montre un paysan qui est en train d'élaguer les mauvaises feuilles pour permettre à la plante de germer très rapidement. Ceci permet aussi un accès facile durant la récolte surtout si les arbres sont touffus et atteignent l'âge de maturité.

    Après cette phase d'élagage, les producteurs font le greffage des anacardiers pour diversifier et produire des noix de qualité.

    6. Le greffage

    La greffe est le remplacement du haut d'un anacardier ou d'une plante par une pousse d'une variété à haut rendement, pour profiter d'un système de racines bien développées et de force d'un arbre existant. La greffe d'une variété de noix de meilleure qualité et à haut rendement sur un arbre existant va améliorer la productivité d'un arbre à faible rendement dans un bref délai. Les arbres greffés tendent à entrer en production plutôt que les arbres qui poussent à partir des semences. Ils portent en général des fruits dans un délai de deux (2) ans tandis que les arbres qui poussent à partir des semences prennent jusqu'à trois (3) ou quatre (4) voire cinq (5) ans pour arriver à maturité.

    91

    92

    - La greffe peut permettre de produire des noix de grandes tailles uniformes ;

    - La greffe peut accroitre le rendement moyen par arbre ;

    - La greffe permet aux producteurs de noix d'anacardes de sélectionner des variétés à haut

    rendement dans leurs plantations ;

    - La greffe permet aux producteurs de noix de cajou de sélectionner les variétés désirées

    pour leurs plantations ;

    - Les arbres identifiés pour la sélection de greffons devraient être âgés de sept (7) à dix (10)

    ans et être sains (pas de maladies) ;

    - La greffe exige des compétences spécialisées et peut avoir un taux de survie de 80% ;

    - Les noix des arbres greffés ne peuvent être utilisés pour produire des semences parce qu'ils

    ont perdu leurs caractéristiques (Com. Orale 2015).

    Photo 9: Procédure de greffage d'une branche.

    Cliché : NDIAYE, avril 2015.

    Cette photo montre que les producteurs font recours aux greffages pour diversifier les fruits et augmenter la production. Beaucoup de catégories de noix de cajou se retrouvent dans cette zone à cause des systèmes de greffage. Ici on a coupé la branche qui va recevoir le greffage.

    Par ailleurs, les paysans font recours à la clôture des vergers pour diminuer les dégâts causés par les animaux ravageurs.

    7. La protection et l'entretien des anacardiers

    Il est nécessaire de bien entretenir les anacardiers si l'on veut augmenter la production. La plupart des producteurs enquêtés disent qu'ils perdent beaucoup d'anacardes du fait des voleurs et des animaux qui entrent dans les plantations. Pour éviter de tels dégâts ils clôturent les champs. Dès lors, ils vont entourer tout le champ par des pieds qui sont des branches d'arbres sur lesquels on va entourer les barbelés. Cette méthode permettra de mieux protéger les plantes mais aussi d'augmenter la production car les champs seront à l'abri de beaucoup de dégâts. Notons que cette méthode de clôture est une partie importante pour une bonne gestion des plantes à laquelle il faut associer les visites quotidiennes pour mieux garantir la protection des anacardiers. Certains même recrutent des gardiens au moment où les plantes sont mûres pour qu'ils servent de surveillance pour les cas de vols ou de dégâts que peuvent causer les animaux.

    Photo 10: procédure de clôture des anacardiers par des fils de fer barbelés.

    Cliché : NDIAYE M. avril 2015.

    Cette photo montre que les paysans font la clôture des vergers d'anacardiers pour les protéger des dégâts que peuvent causer les animaux comme les boeufs, moutons , chèvres, etc. En plus, ceci peut réduire les cas de vol que les populations font sur les vergers d'autrui.

    En marge de cela, les paysans font des pare-feu de largeur 2 à 5m pour protéger les plantes contre les feux de brousse. En plus, l'élimination des mauvaises herbes dans tout autour d'un verger d'anacardier doit se faire aussi bien en saison sèche qu'en saison des pluvieuse pour aider à minimiser les risques d'incendies et en vue de faciliter l'accès au ramassage des noix et des fruits.

    Photo 11: Les pare-feu servent de protection aux plantes

    Cette photo montre que les producteurs font des pare-feu pour protéger les noix contre les feux de brousse. En plus, ceci permet de protéger les plantes contre les animaux

    Carte 5: principaux villages qui pratiquent la culture de l'anacarde dans la commune de Diossong.

    94

    Chapitre 2 : De la collecte à la commercialisation des noix d'anacarde

    Après avoir récolté les noix d'anacarde, les producteurs vont essayer de les sécher, de les cuire en les décortiquant. Arrivée à ce stade ; ils vont aussi faire le dépicullage des graines en séparant les mauvaises des bonnes pour procéder enfin à la commercialisation des fruits. Notons qu'il existe deux (2) sortes de méthodes que les producteurs utilisent pour écouler leurs denrées. La première consiste à vendre les noix brutes qui ne sont pas décortiqués. Quant à la deuxième elle consiste à décortiquer les noix d'anacardes et revendre les graines.

    1. La production des anacardiers

    L'anacardier est une plante particulière qui produit trois (3) fois par année. Ceci a fait que les producteurs vendent durant toute l'année des noix d'anacardes. Autrement dit douze (12) mois sur douze les fruits sont disponibles sur cette zone et que les paysans en font du business. Chaque branche peut donner une multitude de fruits sans que cela constitue une entrave pour la seconde phase de sa production. L'intervalle entre la floraison et la mûrisson des fruits est de 25 à trente (30) jours. S'il arrive que l'arbre commence à vieillir que sa production commence à chuter dans ce cas il est conseiller d'élaguer les branches pour rajeunir la plante. Cette technique permettra à l'anacardier de reprendre son processus normal de production.

    Figure 19: Evolution des rendements en tonnes de la culture de l'anacarde et de la pluviométrie de 2000 à 2015.

    Source : enquêtes de terrain.

    95

    En analysant cette courbe nous pouvons dire que les rendements des noix d'anacarde ont chuté en 2003, 2005, 2008, 2010 et 2014. Ceci est dû à la baisse notoire des pluies enregistrées durant ces années mais aussi aux vents violents qui font chuter les fleurs des anacardiers. Par contre, les rendements ont augmentés en 2001, 2002, 2004, 2007, 2009, 2011,2012 et 2013 car durant ces années les producteurs n'étaient pas confrontés à beaucoup de contraintes. Signalons que même si les pluies ne sont très déficitaires ça ne peut pas baisser la production car il y'a des années où la pluviométrie a baissée mais n'empêche les rendements ont augmentés.

    Cependant la collecte des noix d'anacarde demande une technicité qu'on doit respecter pour éviter que les noix ne se détériorent.

    2. La technique de collecte des noix d'anacarde

    Les pratiques de collecte jouent un rôle clé dans la détermination de la qualité des noix. Les techniques suivantes sont appliquées :

    - On doit laisser les noix tomber sur le sol : ne pas cueillir la pomme sur l'arbre.

    - On doit ramasser les noix sur le sol quotidiennement. Les noix laissées à même le sol pendant longtemps vont provoquer un jaunissement de l'amande à l'intérieur et entrainer une teneur plus élevée en huile. Le ramassage quotidien réduit également les pertes dues aux animaux et aux vols.

    - Il est recommandé de détacher les noix de la pomme le jour même où ils tombent. Les noix peuvent être enlevées simplement en tortillant ou détacher la noix de la pomme en la tirant. Veiller à mettre les pommes dans un sceau distinct des noix une fois qu'elles sont séparées. Il faut laisser les noix rattachées à la pomme pour accroitre l'humidité dans les noix et réduire la qualité de l'amande.

    - Retirer totalement la pulpe de la noix et la nettoyer avec une étoffe sèche. Aucun résidu de pulpe ne devrait se retrouver sur la noix.

    - Il est déconseillé de laver les noix car l'eau détruit les noix.

    Photo 12: Procédure de ramassage des noix de cajou

    Cliché : NDIAYE, avril 2015.

    Cette photo montre qu'on utilise souvent un seau pour ramasser les noix de cajou qui ont tombés car ils déconseillé d'arracher les feuilles sur l'arbre. Une fois à la maison on enlève sur le coût la noix en le séchant car il est déconseillé de rester des jours sans enlever la noix.

    Figure 20: l'organisation des différents acteurs intervenants dans la filière anacarde.

    97

    98

    Ce modèle d'analyse explique les différents acteurs qui interviennent dans le circuit local ou circuit export des noix d'anacarde. Autrement dit il y'a un travail en atelier où à la chaine que subisse les noix d'anacarde. Chaque acteur à un rôle clef à jouer pour permettre aux noix de suivre les flux normaux de circuit local ou export en vue de permettre une meilleure amélioration de la chaine de valeur. Les différents acteurs intervenant dans la filière anacarde sont :

    · Les producteurs qui gèrent des parcelles d'anacardiers ,

    · Les collecteurs qui achètent les noix produites dans les parcelles des producteurs ,

    · Les transformateurs qui traitent la noix brute de cajou pour en extraire l'amande ;

    · Les transporteurs qui vivent du transport des noix de cajou brutes et/ou transformées,

    · Les vendeurs détaillants ,

    · Les exportateurs.

    De plus, notons que le séchage des noix est une phase importante à ne pas négliger car à défaut de cette étape la transformation devient impossible.

    3. Le séchage des noix d'anacarde

    Le séchage des noix de cajou matures est l'aspect le plus important dans la production de noix de cajou brutes de grande qualité. Le bon séchage requiert une exposition totale d'une durée de trois jours à la lumière du soleil. Pour toute récolte tardive de noix de cajou effectuée pendant la saison pluvieuse, la garantie du bon séchage des noix peut nécessiter une semaine ou plus. Les noix peuvent être séchées sur des planchers de séchage cimentés ou des matières appropriées telles qu'une toile, des nattes, du bambou ou des sacs de riz. Elles devraient être étalées finement à la surface loin de l'ombre et tournées au moins quatre fois par jour.

    Il est recommandé de laisser les noix se refroidir après le séchage avant de les conserver dans des sacs en jute ou en toile de jute (et non des sacs en polypropylène ou des sacs de riz usagés). Les sacs de jute permettent la circulation de l'air, réduisant ainsi la destruction causée par l'humidité excessive.

    Appuyer fermement la noix avec votre pousse. Au cas où il y'a défoncement qui reste dans la noix, elle doit être séchée plus longtemps. Au cas échéant les noix sont complétement sèche. En plus, lorsqu'on secoue la noix séchée cela doit produire un bruit de grelot.

    99

    Notons que la couleur de la noix paraitra marron-léger pour la récolte de la saison sèche et marron-foncé pour celle de la saison pluvieuse.

    Photo 13: Opération de séchage des noix d'anacarde au soleil.

    Cliché : NDIAYE, avril 2015.

    Les femmes sèchent les noix au soleil pour les permettent de sécher carrément. A défaut de ce séchage les noix peuvent être pourries. D'où pour éviter des cas de perte ces dernières prennent leurs temps pour les mieux sécher afin qu'elles résister longtemps sans se détériorées.

    Après cette phase de séchage, les producteurs procèdent par stocker les noix d'anacarde brutes pour préparer la commercialisation.

    4. Le stockage des noix d'anacarde

    Les sacs de jute sont les mieux adaptés pour le stockage de la noix d'anacarde parce qu'ils empêchent l'accumulation excessive d'humidité. Des sacs de riz vides peuvent être utilisés pour stocker les noix de cajou, mais seulement pour quelques temps, lorsque les sacs de jute ne sont pas disponibles. Si on utilise les sacs de riz, on doit les laisser ouverts pendant trois jours après les avoir remplis avant de les coudre pour minimiser la transpiration pendant le stockage. Toute zone d'entreposage doit avoir un plancher sec, un toit fiable et une bonne ventilation. Les sacs doivent être empilés sur une plateforme surélevée telle que des palettes en bois ou des buches pour éviter que l'humidité ne pénètre les noix à partir du sol. Il est conseillé de laisser un espace suffisant

    entre les piles, les murs et également en dessous du toit pour permettre la libre circulation de l'air et de permettre aux individus de se déplacer en vérifiant l'état des piles.11

    Photo 14: stockage des noix d'anacarde dans des sacs de jutes.

    Cliché : NDIAYE, avril 2015.

    Cette photo montre la fin de la récolte en attendant les acheteurs qui viennent de l'extérieur comme les indiens et autres ou les banabanas du Sénégal pour écouler les denrées. Une fois les clients sont venus ces derniers vont vendre en gros les noix brutes des anacardes.

    Dès lors, pour éviter de mélanger toutes les graines les producteurs font des tests afin de partager les mauvaises et les bonnes graines.

    5. Test de dénombrement des noix d'anacarde

    Ce test est le plus facile à effectuer il donne une indication de la taille et du nombre de noix brutes par mesure dans un kilogramme. Les noix sont sélectionnées de manière aléatoire dans les sacs et pesées sur une balance jusqu'à ce que la balance affiche un kilogramme. Avec les noix de petites tailles, il faudra davantage de noix pour parvenir à un kilogramme. Tandis que pour les noix de grosses tailles, il y'a moins d'anacarde dans la balance. Les dénombrements des noix de taille moyenne donnent en général 168 à 199 noix voire 160 au kilogramme. Quant aux noix de

    100

    11Entretien avec Demba NDIAYE au village de Ndiaffé- Ndiaffé

    101

    très petite taille elles peuvent varier de l'ordre de 230 à 240 noix au kilogramme. De telles noix sont difficiles à transporter et sont ainsi considérées comme de qualité inférieure.

    Tableau 4: Test de dénombrement des noix d'anacarde

    Dénombrement des noix / kilogramme

    Observation tirées

    du dénombrement

    des noix

    Rendement (Ibs)

    Observations tirées du

    rendement

    200 ou plus

    Petites noix :

    difficiles à
    transformer

    < 48

    Mauvaises noix : quasiment impossible à transformer

    49-50

    Acceptable, si les noix sont de taille moyenne ou de grande taille

    169-199

    Noix de taille

    moyenne : bonne

    qualité

    51-52

    Bonne qualité : rendement moyen pour certaines zones

    53-54

    Qualité allant à la bonne à excellente : si les noix sont de grande taille

    168 ou moins

    Grandes

    55-56

    Excellente qualité

    Le second test d'amande indique que celle-ci peut être de mauvaise qualité. La procédure du test de rendement requiert que des noix soient ouvertes. L'amande à l'intérieur est analysée pour déterminer sa qualité selon les cinq catégories suivantes.

    102

    Tableau 5 : Test d'identification de la qualité de l'amande

    Nature de l'amande

    Caractéristiques

    Amande de bonne qualité

    Bonne forme, bonne taille et couleur blanche

    Amande tachetée

    Présentant des tâches noires ou sombres

    Amande prématurée

    Peu développée, poids léger et plissée

    Amandes mouillées ou humides

    Pourcentage élevé d'humidité dont on peut se rendre compte à vue d'oeil ou au toucher

    Amande pourries

    Présentant des maladies, des signes de

    destruction par les insectes ou autres facteurs

    Pour disposer des graines des noix d'anacarde il y'a tout un processus que suit les noix brutes lors de la transformation.

    6. La transformation des noix d'anacarde

    Les producteurs utilisent deux méthodes pour transformer les noix d'anacarde.

    6.1. La méthode artisanale ou traditionnelle.

    Dans la Commune de Diossong, les producteurs décortiquent et grillent les noix d'anacardes en utilisant des méthodes traditionnelles ou rudimentaires depuis des décennies. Ils chauffent des noix d'anacarde sur un foyer ouvert jusqu'à ce que les coques deviennent cassantes. Ensuite, ils cassent les coques à l'aide d'une pierre ou d'un bâton. Arrivée à ce stade les amandes sont séchées et grillées à la chaleur pour dorer la noix et la rendre davantage croustillante.

    103

    Photo 15: Transformation des noix d'anacarde par la méthode traditionnelle.

    Cliché : NDIAYE, avril 2015

    Cette photo montre une femme qui utilise la méthode traditionnelle pour transformer les noix d'anacarde. Le processus utilisé est rudimentaire et repose essentiellement sur la fragilisation à la chaleur sèche dans des bols et le décorticage au maillet. Le séchage se fait au soleil pour aérer les graines et éviter qu'elles ne se détériorent.

    6.2. La transformation des noix d'anacarde par la méthode moderne dans l'unité de

    transformation.

    Les noix d'anacardes continuent d'être transformées par les femmes qui ont maintenant l'expérience de ce travail. Du fait, de la coque extérieure dure et de la nature délicate de l'amande intérieure, la noix d'anacarde requiert une manipulation soigneuse Le processus utilisé dans les usines n'est pas si différent bien qu'il se conforme à des normes de qualité et de propreté bien plus rigoureuses et qu'il réalise de plus grandes efficacités de transformation. Ayant constaté le travail rigoureux que font les producteurs l'IRD et USDA, ont décidé d'accompagner les femmes dans la transformation des noix d'anacarde. Pour se faire, ils ont mis en place l'unité de transformation qui est basé dans le village de Ndiaffé-Ndiaffé. Cette unité participe à l'innovation et à la modernisation du travail des noix qui demande suffisamment de temps. Beaucoup de clients achètent des noix brutes dans les villages environnantes de Diossong. Une fois arrivée dans ce village, ils vont payer les femmes qui gèrent cette unité de transformation afin qu'elles décortiquent et grillent ces noix. L'argent tiré de cette unité sert en quelque sorte à entretenir l'unité

    104

    mais aussi l'autre parti entre dans la caisse du GTE des femmes transformatrices des noix d'anacardes (Com. Orale 2015).

    Photo 16: Méthode moderne de transformation des noix d'anacarde par l'unité de transformation basée dans le village de Ndiaffé- Ndiaffé.

    Cliché : NDIAYE, avril 2015.

    Cette unité de transformation des noix d'anacarde permet aux producteurs de se débarrasser de la méthode traditionnelle. A travers cette unité ils gagnent beaucoup de temps car elle est moderne et adaptée au contexte. On note aussi la part des ONG comme IRD et USDA qui accompagnent le monde rural dans beaucoup de domaines. Cette unité a une double fonction :

    105

    d'une part elle permet de transformer les noix et d'autre part elle permet de redynamiser le GIE des femmes transformatrices des noix d'anacarde.

    Figure 21: Modèle de spécialisation par groupe en matière de transformation des noix d'anacarde

    Le niveau 3 fournit
    les noix brutes
    d'anacarde au
    niveau 1

    Le niveau 3
    achète les noix
    d'anacarde

    Le niveau 1 cuit à la
    vapeur les noix
    brutes d'anacarde
    et les décortique

    Le niveau 1 envoie
    les noix d'anacarde
    décortiquées au
    niveau 2

    Le niveau 2
    renvoie les
    amandes triées au
    niveau 3

    Le niveau 2
    sèche et enlève
    les pellicules et
    trie l'amande

    Le niveau 3
    ajoute les valeurs
    et conditionne en

    fonction des
    spécifications du

    marché

    Le niveau 3
    vend l'amande
    conditionné au
    marché

    En explorant ce modèle d'analyse on peut qu'il fonctionne de cette manière :

    ? Niveau 3 : le fournisseur livre les noix brutes de qualité aux transformateurs en indiquant ses attentes en termes de rendements.

    ? Niveau 1 : réceptionne les noix brutes et convient de les transformer (cuisson à vapeur et décorticage). Il livre les amandes brutes au niveau 2.

    ? Niveau 2 : réceptionne les amandes, les sèches au four, les dépellicules et les sélectionne par catégories avec toutes les normes de transformation et d'hygiène. Il livre le produit au niveau 3.

    ? Niveau 3 : réceptionne le produit fini et poursuit le processus sur la base satisfaisant (emballage et commercialisant).

    Après avoir fini de sécher ou de transformer les noix, les producteurs procèdent à la commercialisation des fruits.

    106

    7. La commercialisation des noix d'anacarde

    Les producteurs utilisent deux méthodes pour écouler les noix d'anacardes. La première consiste à vendre les noix brutes qui ne sont pas décortiquées. Quant à la seconde elle consiste à vendre les noix qui sont décortiquées dans les loumas ou marchés hebdomadaires. Mais n'empêchent ils ont la possibilité de vendre en gros ou en détail ces noix qui sont soient décortiquées ou brutes.

    7. 1. Le commerce des noix brutes d'anacarde

    Le commerce des noix brutes d'anacarde se déroule deux façons différentes. Elle est expliquée ci-dessous.

    7. 1.1. Le commerce en détail des noix brutes d'anacarde

    Les producteurs vendent en détail les noix brutes d'anacardes dans les marchés ou loumas hebdomadaires. En se rendant dans ces lieux, ils vendent la bassine de noix à 3500 FCFA si les prix chutent ou bien les prix peuvent fluctuer jusqu'à atteindre 5.000 FCFA. Quant au sac de cent kilogrammes le prix varie entre 30.000 FCFA et 70.000 FCFA. Mais pour ce qui est du prix du kilogramme qui n'est pas décortiqué ça varie entre 300 FCFA et 700 FCFA. C'est dire donc qu'il y `a certains paysans qui viennent acheter les noix d'anacarde lorsque les prix chutent pour les revendre si les fruits sont rares sur le marché et que les prix augmentent.

    Selon l'avis des paysans enquêtés cette méthode n'est pas très rentable. Car s'ils n'ont pas une charrette et un cheval ou un âne ; ils sont obligés de louer ces moyens pour pouvoir transporter ces noix dans les loumas ou marchés hebdomadaires. La conséquence qui résulte de cela en est qu'ils enregistrent souvent des pertes ou bien de maigres bénéfices qui sont dû à la location de ses moyens. Mais ceux qui en possèdent ont la possibilité de vendre dans tous les loumas ou marchés hebdomadaires de la localité et ceci augmente fréquemment leurs bénéfices.

    Tableau 6 : Le rapport entre prix / poids des noix brutes d'anacarde

    107

    Poids des noix brutes d'anacarde

     

    Prix

    1 kg

    500 FCFA

    2kg

    1000 FCFA

    3kg

    1500 FCFA

    4kg

    2000 FCFA

    5 kg

    2500 FCFA

    10kg

    5.000 FCFA

    50 kg

    25.000 FCFA

    100 kg

    50.000 FCFA

    Notons également que le rapport prix / poids est expliqué sous une autre forme dans la figure ci-dessous qui fait ressortir davantage la variation des prix.

    108

    Figure 22: le rapport prix / poids des noix brutes d'anacarde

    0 20 40 60 80 100 120

    Poids (Kg)

    Prix (FCFA)

    40000

    60000

    50000

    30000

    20000

    10000

    0

    En explorant cette figure nous pouvons dire que les prix des noix brutes d'anacarde varient en fonction du poids. Autrement dit, plus les poids augmentent, plus les prix fructifient. D'où la variation des prix est proportionnelle au poids des noix. C'est ainsi que les producteurs veillent toujours sur la qualité des noix d'anacarde qui pourront être lourd en vue d'augmenter les prix.

    7. 1.2. Le commerce en gros des noix d'anacarde aux banabanas

    Cette méthode est souvent utilisée par les producteurs pour écouler les noix d'anacardes. Les banabanas ou bien même les acheteurs qui viennent de l'extérieur achètent des milliers de kilogrammes de noix brutes d'anacardes qu'ils vont donner aux femmes qui gèrent l'unité de transformation afin qu'elles cuisent, décortiquent et dépiculent les noix. C'est dire donc que les producteurs ont beaucoup de clients qui viennent ailleurs pour les trouver sur place en achetant les fruits. Dans ce cas les paysans vendent aux banabanas tous les produits qu'ils ont stockés. Les prix peuvent atteindre 500.000 FCFA ou 800.000 FCFA et ceci leurs permet de redynamiser d'autres secteurs qui sont confrontés à des difficultés. Cette méthode est mieux appréciée par les producteurs car ils affirment qu'ils sont payés comptant ceci leurs permet de réaliser beaucoup de choses. En marge de cela, ces derniers affirment qu'ils gagnent doublement à travers cette méthode en vendant aux banabanas les fruits d'une part et de l'autre part ils sont payés pour décortiquer et transformer les noix d'anacarde dans l'unité de transformation. Les femmes se font

    payer 1000 FCFA pour la bassine de noix brutes d'anacardes afin qu'elles puissent la décortiquer. D'où ils n'ont pas de frais à payer à travers cette méthode et ceci leurs permet de gagner beaucoup de bénéfices.

    Photo 17: stockage des noix brutes d'anacarde destinée à la vente.

    Cliché : NDIAYE, avril 2015.

    Les producteurs stockent les noix brutes pour attendre les banabanas qui viendront pour les acheter. Le stockage se fait dans des sacs de jute pour permettre une meilleure circulation de l'air afin d'éviter que les noix se détériorent.

    8. Le commerce des noix décortiquées

    Les producteurs utilisent deux méthodes distingues pour écouler leurs denrées qui sont décortiquées. Il s'agit de la vente en détail et celle en gros.

    8.1. Le commerce en détail des noix décortiquées

    Les producteurs après avoir cuit et décortiqués les noix d'anacardes se rendent dans les marchés ou loumas hebdomadaires ou les garages pour écouler leurs denrées. Ces derniers mettent les graines dans des sachets plastiques en emballages qu'ils vendent à 100 FCFA. Mais le kilogramme varie entre 2.000 FCFA et 4.000 FCFA si les produits sont un peu rares sur le marché. Dès fois, les producteurs s'organisent par des groupes de trois à cinq personnes après avoir cuit et décortiqué les noix ils envoient quelqu'un dans les loumas qui va se charger de vendre les noix.

    Après avoir écoulé leurs produits ses derniers vont devoir partager les bénéfices qu'ils ont gagnés. Ceci permet d'amoindrir les risques de pertes qui peuvent être dûs aux taxes ou frais qu'ils paient ou à la détérioration des fruits qui sont souvent exposés à la chaleur sans aération. Les producteurs affirment que cette méthode renferme beaucoup d'avantages mais le malheur en est qu'ils reçoivent de l'argent par tranche ou par de maigres sommes et ceci ne leurs permettent pas de subvenir à leurs besoins comme ils l'on voulut. 12

    Photo 18: Emballage et commerce ambulant des noix décortiquées d'anacarde dans des sachets en plastique.

    Cliché : NDIAYE, 2015.

    Ces photos montrent que les graines sont rangées dans des sachets plastiques et que les producteurs vont les écouler dans les loumas ou marchés hebdomadaires et garages. Souvent ils mobilisent les enfants qui vont se charger de faire ce commerce ambulant.

    110

    12 Awa NDIAYE : productrice de noix d'anacarde au village de Ndiaffé-Ndiaffé

    Tableau 7 : le rapport du poids/ prix des noix d'anacarde qui sont décortiquées

    111

    Poids des noix d'anacarde décortiquées

     

    Prix

    1/2 500g

    750 FCFA

    500g

    1.500 FCFA

    1 kg

    3.000 FCFA

    2 kg

    6.000 FCFA

    5 kg

    15. 000 FCFA

    10 kg

    30.000 FCFA

    50 kg

    150.000 FCFA

    100 kg

    300.000 FCFA

    Le rapport du prix / poids des noix d'anacarde décortiquées sont amplement représenté dans une figure qui ressort les variations que subissent les prix.

    112

    Figure 23: Le rapport prix / poids des noix d'anacarde décortiquées.

    300000

    250000

    Prix (FCFA)

    200000

    150000

    100000

    50000

    0

    350000

    1 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

    Poids (Kg)

    Cette figure montre que les prix varient en fonction du poids des noix décortiquées et de la qualité. Plus les poids sont lourds plus ils gagnent davantage de l'argent. Tout producteur qui met sur le marché plus de poids de noix décortiquées va récolter plus d'argent. Dès lors, ses derniers sont obligés de décortiquer beaucoup de noix brutes et de veiller sur la qualité pour gagner plus de revenus.

    C'est ainsi que pour écouler leurs denrées les producteurs se rendent dans les marchés ou loumas hebdomaires qui situés aux alentours de la localité.

    113

    Figure 24: Marchés et loumas hebdomadaires d'écoulement des noix d'anacarde

    30

    25

    20

    15

    10

    5

    0

    Kaolack

    Passy

    Sokone

    Touba Mouride

    Gambie

    Dakar

    40

    35

    Source : enquêtes des producteurs.

    Ce diagramme montre que les producteurs écoulent la plupart des produits dans le louma de Sokone suivit du marché de Kaolack et du louma de Passy. En ce qui concerne les autres localités elles viennent en dernières positions.

    8. 2. Le commerce en gros des noix d'anacarde décortiquées

    Les producteurs après avoir récolté les noix d'anacarde ils les cuits. Après cette phase, ils les décortiquent en les entassant pour les écouler aux clients surtout ceux qui viennent de l'extérieur notamment les indiens, les italiens, les américains, les français, etc. D'autres banabanas viennent de la Gambie et des autres régions du Sénégal pour venir acheter les fruits. Mais il faut retenir ici que le prix varie en fonction de la qualité des noix d'anacarde. Les noix qui sont cuits et décortiquées sans que les graines se cassent c'est-à-dire qu'on a des morceaux complètent le kilogramme se vend à 4. 000 FCFA. Ce qui vent dire que pour les cent kilogrammes ils auront 400.000 FCFA. En ce qui concerne les noix d'anacarde disposées sous forme morceaux le kilogramme se vend à 3.000 FCFA. D'où pour les cent kilogrammes ils auront 300.000 FCFA. Quant à la dernière où il y'a beaucoup de graines qui se cassent le kilogramme se vend à 2.000 FCFA ce qui leurs permet de gagner 200.000 FCFA pour les cent kilogrammes. Selon l'avis des producteurs enquêtés ce type de commerce est mieux car ils ne se déplacent pas jusqu'aux loumas ou marchés hebdomadaires pour écouler les denrées. En dehors de cela, ils sont payés comptant et

    114

    ceci leur permet de réaliser beaucoup de profits. La seule chose à déplorer ici c'est qu'ils fournissent beaucoup d'efforts en décortiquant les noix pour ne pas les casser en vue de gagner beaucoup de bénéfices. En plus, ils perdent énormes de temps pour départager les graines qui sont en morceaux des autres qui ne sont pas cassées (com. Orale, 2015).

    Photo 18: Lieux de commercialisation des noix d'anacarde qui sont décortiquées.

    Cliché : NDIAYE M. avril 2015.

    Les femmes se regroupent pour faire la sélection des graines qui sont cassées de celles qui sont en morceaux. Beaucoup de producteurs viennent dans ces lieux pour écouler leurs denrées. En même temps, les acheteurs quittent leurs localités pour venir rencontrer les clients. Ces places sont des lieux d'échanges entre producteurs et acheteurs pour vendre ou acheter des noix d'anacarde.

    Carte 6 : les flux de commercialisation des noix d'anacarde.

    Figure 25: Elément de succès d'une entreprise commercial des noix d'anacarde

    Planification
    détaillée des activités

    Accès à un financement abordable

    Travailleurs formés
    et compétents

    Entreprise
    rentable des
    noix
    d'anacarde

    Fourniture fiable de matières premières

    Bonne gestion d'entreprise

    115

    Equipement efficient
    et abordable

    116

    En analysant cette figure nous pouvons noter qu'une entreprise rentable des noix d'anacarde ne peut connaitre un succès que si les différents acteurs qui l'entourent soient en mesure de la rendre compétitif. C'est dire donc qu'elle doit former des travailleurs compétents qui vont utiliser des équipements efficients pour assurer sa bonne gestion. D'où l'entreprise ne peut être rentable qui si ses composantes la confère une bonne notoriété. Elle doit aussi en fonction de ses revenus faire une bonne planification pour veiller à la qualité du matériel qu'elle utilise et à la compétence de son personnel. C'est en ce moment seulement qu'elle pourra connaître un succès.

    Figure 26: Objectifs visés par les producteurs dans la culture de l'anacarde.

    30%

    15% Acroissement des

    55%

    Satisfaction des besoins

    Autres

    revenus

    Source : enquêtes de terrain.

    Ce diagramme circulaire montre que les objectifs visés par les producteurs dans la culture de la pastèque sont en majorité dominé par l'accroissement des revenus. Ensuite, vient la satisfaction des besoins et autres nécessités qui sont régler par les revenus venant des anacardiers.

    De surcroit, notons que les producteurs sont confrontés à des contraintes en cultivant les anacardiers. Soient ce sont des contraintes qu'ils rencontrent lors de la germination des plantes ou bien lors de la commercialisation des noix d'anacarde.

    117

    Chapitre 3 : les contraintes liées à la culture de l'anacarde

    La culture de l'anacarde est souvent entravée par des difficultés. D'une part, les paysans sont confrontés à des contraintes pour écouler leur denrée surtout si les plantes mûrissent en même temps. D'autre part, beaucoup d'insectes causent des dégâts durant la phase de germination et de mûrisson des anacardiers. Ceci fait que ces plantes sont souvent affectées de maladies durant la phase de floraison.

    1. Les contraintes liées à la commercialisation des noix d'anacarde

    Les paysans sont confrontés à de nombreux problèmes, au moment de l'écoulement de leur produit ceux-ci est dues aux facteurs ci-dessous.

    - Les routes ne sont pas de bonne qualité ce qui constitue une entrave aux producteurs pour pouvoir accéder aux marchés et aux loumas. D'où ces derniers rencontrent des difficultés pour écouler leurs fruits.

    - Les banabanas ayant payé une avance aux producteurs, refusent de compléter l'autre moitié. Il arrive même que ces derniers ne respectent pas leur promesse. Autrement dit, ils rompent les contrats qu'ils ont signés avec les producteurs après avoir pris en dette les noix d'anacarde. Dans d'autres cas, ils peuvent compléter la somme manquante du prix d'achat mais ils ne vont pas les payer comptant. C'est dire donc qu'ils peuvent donner entre deux ou trois semaines une petite somme jusqu'à ce que la dette soit au complet. Dans ce cas le paysan ne pourra rien réaliser avec ces maigres sommes. Dès fois, on rencontre des cas très grave où les banabanas ne paient pas les producteurs. Ceci est dû au fait que ces derniers qui avaient pris les fruits des producteurs on fait des pertes en vendant les noix. Dans ce cas, il devient difficile pour eux de payer les dettes. La conséquence qui en résulte en est que ces banabanas préfèrent fuir et rompre leur lien de clientélisme avec les producteurs (com. Orale, 2015).

    Pour cette raison, la vente en gros est meilleure mais il y a beaucoup de problèmes qui font que les paysans se méfient maintenant aux banabanas.

    - Il est à noter que lorsque les fruits mûrissent en même temps ces producteurs rencontrent d'énormes problèmes pour écouler les denrées. Dans ce cas les banabanas les proposent des prix très bas et ils sont obligés de les vendre pour pouvoir subvenir à leurs besoins.

    En somme voilà autant de contraintes parmi tant d'autres qui paralysent la commercialisation des noix d'anacardes dans la Commune de Diossong.13

    2. Les contraintes liées aux facteurs naturelles et anthropiques

    En période de sécheresse les fortes températures font assécher les fleurs des anacardiers ce qui influe sur leurs modes de production. En plus, les vents violents qu'on enregistre souvent en milieu de la saison sèche font chuter les fleurs des plantes et ceci est un facteur qui entrave la démultiplication des noix de cajou. Tous ces facteurs réunis font que les rendements chutent souvent dans cette localité.

    De plus, il y'a beaucoup de cas de vols qui font que les producteurs perdent énormément de quantité de noix d'anacardes. Ils affirment même qu'il y' a certaines personnes qui ne font que cueillir les plantes d'autrui. Pour lutter contre cela, ils recrutent des gardiens qui vont surveiller leurs vergers. Ce sont ces sommes d'argent qu'on paie aux vigiles qui font que les bénéfices baissent souvent d'une période à une autre.

    3. Les contraintes liées aux animaux et insectes ravageurs

    Beaucoup d'animaux comme les boeufs, les moutons, les chèvres, les singes et d'autres insectes ravageurs comme aux criquets, les nématodes, les chenilles, etc. causent beaucoup de problèmes aux producteurs en détruisant les anacardiers. C'est ainsi que nous essayerons d'expliquer comment ils ravagent les plantes.

    3.1. Les singes

    Les singes font partie des animaux qui causent beaucoup de ravages aux anacardiers. Une fois que les plantes ont mûris ils viennent très fréquemment dans les vergers pour manger et détruire les noix de cajou. Les producteurs affirment même que les singes préfèrent les champs qui ont mieux réussi et qui ont de très grandes pommes de cajou. Au lieu de manger à leur faim et laisser le reste, ces derniers vont cueillir tous les fruits et les font chuter par terre. Autrement dit, les singes ne font que perturber l'état normal de production des plantes. Ils arrachent et coupent les fruits sans que ces derniers n'arrivent à maturité. Pour lutter contre cela, les paysans mettent dans les vergers des statuts qui ressemblent à des personnes pour faire fuir les singes. Au début cette méthode était efficace mais maintenant ces ravageurs résistent

    118

    13 Demba NDIAYE et Daouda NDIAYE : producteurs de noix d'anacarde

    bien à cette forme de lutte. En dehors de cela, les paysans mobilisent les gardiens qui vont tour à tour surveiller les champs. Mais n'empêchent les singes viennent toujours du côté où il n'y a pas de personne pour détruire ou bien ils préfèrent attendre les heures de pause ou la nuit pour ravager les vergers. Les producteurs affirment même que les singes viennent souvent en masse dans les champs et ceci fait que les dommages sont souvent énormes. Dès lors, il faut essayer de lutter contre les dégâts causés par les singes ravageurs afin d'augmenter les rendements des anacardiers.

    Photo 19: Le singe, un élément ravageur des anacardiers

    Source : APPERT J. et DEUSE J. 2002

    Les singes sont les animaux qui causent plus de dégâts aux anacardiers. Cela s'explique par le fait qu'ils viennent en masse dans les vergers lors des périodes de pause ou la nuit. En plus, ils savent monter et faire la sélection des bonne noix de cajou.

    Quant aux animaux domestiques, ils causent beaucoup de dégâts aux plantes.

    3. 2. Les boeufs, moutons et chèvres (les animaux domestiques).

    En période de saison sèche du fait de la divagation des animaux les producteurs perdent beaucoup de quantités de noix de cajou. Etant donné qu'il est recommandé de ne pas arracher les fruits sur l'arbre mais plutôt de les laisser tomber en les ramassant ceci constitue une contrainte. Selon l'avis des producteurs enquêtés les boeufs ou bien les moutons ou chèvres devancent souvent les personnes et mangent les fruits qui ont déjà tombé. Ce phénomène est à

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    l'origine d'une perte énorme de quantité de noix d'anacardes. Certains éleveurs n'attachent

    plus leurs animaux en saison sèche et ils ne font que détruire les plantations des éleveurs.

    Pour diminuer les risques, les paysans font entourer leurs vergers avec du fils de fer barbelés pour empêcher à ces animaux d'y accéder. D'autres qui sont mieux aisés après avoir entourés les champs avec du barbelés recrute de nouveau des gardiens qui vont charger de surveiller les plantes. Voilà ces contraintes qui font que les paysans perdent des quantités de noix cajou chaque année.

    3.3. Les Acridiens

    Les Acridiens, usuellement appelés criquets, font partie des Orthoptères à antennes courtes, les Caelifères. Ils ont généralement un pronotum et des élytres bien développés .Ils présentent en outre une grande diversité de taille, de forme de couleur. On les reconnaît par les ailes postérieures membraneuses se repliant en éventail selon certaines nervures longitudinales.

    Les ailes antérieures sont généralement transformées en élytres et protègent les ailes postérieures servant au vol. Ces insectes sont souvent doués pour le saut grâce à des pattes postérieures bien développées.

    Les femelles pondent leurs oeufs en grappe dans le sol ou pour certaines espèces, à la base des touffes, parfois dans des tiges. Les Acridoidea sont essentiellement phytophages, c'est-à-dire qu'ils consomment surtout du matériel végétal frais ou sec. Les Acridiens les plus redoutés sont considérés comme des ravageurs intermittents, les autres prélèvent cependant régulièrement, chaque année, une fraction de récolte escomptées. Ils ont un caractère chronique et sont plus ou moins tolérés par les paysans.

    Les oeufs sont généralement déposés dans le sol en zone tropicale sèche. Certaines espèces préfèrent pondre sur la végétation. Les larves vivent à la surface du sol, dans les herbes, les arbustes. Les durées de développement des oeufs, des larves et des ailés varient considérablement selon les espèces et les conditions. Les temps les plus courts sont de l'ordre de 10 jours pour l'incubation embryonnaire, 20jours pour le développement larvaire,10 jours pour la maturation sexuelle, puis les pontes peuvent se succéder tous les 3jours. Les dégâts infligés par les acridiens aux cultures, aux pâturages, sont directs ou indirects :

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    - Prélèvement alimentaire sur les feuilles, les fleurs, les fruits, les semences, les jeunes écorces, les repousses, parfois le collet et la partie supérieure des racines ;

    - Blessure des plantes consécutives aux morsures avec deux conséquences :

    - Ouverture d'une voie d'infection aux maladies et de pénétration des parasites,

    - Création d'une lésion des vaisseaux conduisant la sève brute et la sève élaborée. Ceci entraîne une destruction de cinq à dix fois supérieure à la seule prise de nourriture ;

    - Rupture mécanique des branches sous le poids des ailés posés en grand nombre de dégâts aux fruits.

    Un Acridien consomme 30à 70% de son poids d'aliments frais chaque jour. En phase grégaire, cette proportion peut atteindre 100%. Un acridien grand migrateur pèse environ 2g, or un essaim dense de 1km2 peut renfermer plus de 50 millions d'individus qui auraient la possibilité de consommer 100tonnes de matière végétale fraîche par jour. Or, certains essaims de plusieurs centaines de kilomètres carrés sont susceptibles de prendre d'autres formes.

    Par ailleurs il faut noter qu'il n'existe pas d'acricide au sens strict ne tuant que les acridiens, aussi les produits utilisés en lutte chimique sont-ils simplement choisis parmi ceux sont disponibles : diedrine, fenthion, fénitrothion, malathion, fénitrothion.

    La diedrine à 5 et 20% est actuellement le produit le plus économiquement pour la lutte contre les invasions. Il a une grande rémanence sur la végétation et il est très lentement détruit dans le corps des acridiens, ce qui induit un effet cumulé des petites doses intégrées.

    Les paysans peuvent utiliser aussi ces procédés chimiques qui consistent à faire :

    - l'appatage : mélange d'un poison (HCH Undèner) à du son, de la mélasse humidifiée ou avec de l'huile. Il faut 50 à 200kg par ha pour détruire les acridiens.

    - le poudrage : usage de petits sacs poudreurs fabriqués localement et contenant 1à2kg d'insecticides en poudre. Le sac est secoué ou frappé avec un bâton pendant le parcours. On utilise l'HCR, du propoxur. On utilise aussi des poudreuses à main ou à moteur.

    14 Appert J. et DEUSE J. (2002). Les ravageurs des cultures

    - l'épandage liquide avec des pulvérisateurs à dos mis sous pression par manoeuvre d'un levier ou avec des pulvérisateurs électrique à piles permettant l'aspersion à bas volumes d'insecticides très concentrés. On dilue les produits dans de l'eau.14

    Photo 20: Le criquet, un insecte ravageur des anacardiers.

    Source : APPERT et DEUSE, 2002.

    Les criquets causent des dégâts aux plantes en mangeant les feuilles et fleurs et fruits. Ceci est à l'origine de la baisse de la production mais aussi du ralentissement de la floraison pour certaines plantes.

    3.4. Les Termites

    Ce sont des insectes sociaux, dont les constructions, épigées, enterre, sont un des constituants les plus typiques des paysages de savane.

    Les premières pluies provoquent l'envol de dizaines de milliers d'individus, au cours duquel à lieu l'accouplement. Le couple fonde une colonie de plusieurs milliers de termites, divisés en castes : ouvriers, soldats. La reine, abritée dans une loge spéciale et immobilisée par son énorme abdomen, de la grosseur d'un doigt, passe sa vie à pondre.

    Ce sont des organismes lucifuges, s'alimentant de cellulose qu'ils digèrent grâce à des protozoaires symbiotiques qu'ils hébergent dans leur intestin ou, chez les formes supérieurs, à l'aide de champignons qu'ils cultivent dans la termitière sur un substrat ligneux. Leur apparence les a fait

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    dénommer « fourmis blanches ». Leurs pièces buccales sont conçues pour déchiqueter et broyer ; celles des « soldats », chargés de défendre la colonie, sont particulièrement fortes et puissantes. Certaines espèces de termites s »avèrent nuisibles à l'agriculture de diverses manières.

    - en rendant stériles les emplacements des termitières et en rendant indispensable leur destruction en culture mécanisée : Microtermes subhyalinus, Odonterme sobesus ;

    - en pénétrant dans la tige du végétal, à quelques centimètres sous la surface du sol et en évidant l'intérieur du collet et de la racine principale, entraînant ainsi l'affaiblissement des tiges et la mort de la plante : Microtermes ;

    - en se comportant en phyllophages : Trinervitermes ;

    - en rongeant les organes souterrains : racines des pastèques ;

    - en creusant des galeries souterraines et en édifiant des galeries le long des tiges.

    - Un sol pauvre et une sécheresse prolongée favorisent beaucoup l'action dévastatrice des termites.

    Pour lutter contre ces derniers les paysans font recours aux produits phytosanitaires qu'ils répandent à l'aide d'un pulvérisateur mécanique. Parmi ces produits toxiques il y'a les plus efficaces comme le malathion, le diméthoate le D6 qui empêchent même à ces insectes de se rapprocher de ces plantes surtout si elles commencent à pousser qui correspond à l'étape la plus difficile à entretenir.

    Photo 21: une termite, un élément néfaste aux anacardiers

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    Source : APPERT J. et DEUSE, 2002.

    Les termites empêchent aux graines de germer correctement et paralyse leur système de production. Beaucoup de plantes ont des problèmes de suivi à cause des dégâts que causent ces attaques. Ceci a fait que dès la phase de germination beaucoup de plantes meurent.

    3.5. Les Nématodes

    Les Nématodes sont de minuscules vers filiformes, parfois sphériques ou aplatis, à symétrie bilatérale, inermes, recouverts d'une cuticule, sans tête apparente. Ils peuvent être (terrestres dulçaquicoles ou marins) ou parasites (de vertébrés, d'invertébrés ou de végétaux). Les nématodes phytoparasites sont, en général, filiformes, mais les femelles de certains genres (Heterodera, Meloidogyne) ont ; à maturité, la forme d'utricules. Leur longueur excède rarement 1mm. La perception du milieu environnant se fait par l'intermédiaire de soies et de papilles et de papilles reliées à une fibre nerveuse. La bouche, chez les espèces phytophages, est munie d'un stylet qui leur permet de percer l'épiderme du végétal et d'en aspirer les sucs cellulaires. Le tube digestif est tubulaire.

    Les nématodes phytoparasites attaquent surtout les racines, mais aussi les tiges et les feuilles. Les espèces radicicoles peuvent pénétrer à l'intérieur de la plante et s'y reproduire (endoparasite) en y

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    provoquant des galles, comme les Meloidogyne ou des nécroses aux quelles sont associés des champignons ou des bactéries. D'autres espèces attaquent les couches de cellules en contact avec la terre et demeurant dans le sol (ectoparasite).Les ectoparasites et les males ainsi que certains stades des endoparasites, sont mobiles, les femelles et d'autres stades peuvent être fixés.

    Le végétal est affaibli par le prélèvement de sève et de ses fonctions altérées par l'action mécanique et par la sécrétion d'enzymes des stylets. En outre les nématodes inoculent des virus et peuvent favoriser la contamination et le développement des bactéries et des champignons. Les maladies dues aux nématodes sont d'autant plus graves que, comme toutes les affections telluriques, la même culture revient constamment sur elle-même.

    La lutte contre les nématodes commence par la propreté des surfaces cultivées et le bon état végétatif des plantes (variété adapté, fumure équilibrée).

    La lutte biologique trouve là un champ d'application idéal et plusieurs de ses applications ont été de notables réussites. Les paysans font recours aussi aux produits phytosanitaires tels que parathion-méthyle, le fénitrothion, le diméthoate pour protéger les jeunes plantes contre ses nématodes. Ces produits toxiques évitent le contact direct avec ces vers car ils une fois que le champ est répandu ces derniers n'oserons plus les attaqués pour détruire les fruits ou manger les feuilles.

    Bref, voilà quelques moyens de lutte efficaces qui permettent de diminuer les dégâts causés par les nématodes.

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    Photo 22: l'effet d'un nématode sur la branche d'un anacardier.

    Source : APPERT J. et DEUSE J, 2002.

    Les nématodes sont très néfastes aux plantes ; ils mangent toujours les feuilles et ceci bloque le développement des anacardiers.

    3.6. Les chenilles

    Elles mesurent environ 23 à 30 millimètres. Leur coloration est variable et dépend du type de phase : solitaire ou grégaire, de l'insecte ce qui n'exclut pas plusieurs formes intermédiaires.

    En phase grégaire, la face ventrale est vert clair, la face dorsale brun clair, toutes deux striées de fines bandes brunes. En phase solitaire, le vert remplace le brun dans l'ornement de larve. Jeunes, les larves sont vert pâle et la tête est noire.

    La femelle est apte à pondre un jour après son émergence. Les oeufs sont déposés en amas de plusieurs dizaines sur les feuilles des herbes. En plusieurs strates, recouvertes de poils et d'écailles provenant de l'abdomen de la femelle.

    Dès l'éclosion, les larves rongent le limbe des feuilles en respectant l'épiderme opposé. Au fur et à mesure de leur croissance, les dommages s'aggravent et la feuille entière, à l'exception de la nervure centrale est consommée. Des champs entiers peuvent se trouver défoliés. A l'extrême, les fleurs et les fruits peuvent, aussi, être atteints.

    Ces chenilles, que leur instinct grégaire conduit à se déplacer en bandes à la recherche de nourriture, peuvent être responsables de dommages localement tés importants. Leur action est surtout défoliatrice mais leur importance est surtout fonction du stade végétatif de la plante au

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    moment de l'attaque. Si le végétal est encore très jeune, les chenilles peuvent pénétrer dans le bouquet foliaire et de tuer. Non seulement elles décapent les feuilles, mais elles détruisent également les fructifications, en particuliers les tiges des pastèques.

    La lutte contre les phytophages par les procédés culturaux offre une grande diversité et ne revêt pas un caractère statique : elle peut s'appliquer à des cas bien précis, à la condition d'être pratique et rentable ; le plus souvent il s'agit d'artifices englobant toutes les pratiques culturales du sol ne faisant appel qu'au travail de l'homme.

    Les paysans peuvent utiliser certains produits phytosanitaires comme le malathion, le quinalphos, le trichlorfon qui sont doué d'une excellente action par ingestion et d'une excellente action de contact. Doué d'un large spectre d'activité, ils possèdent une bonne action en profondeur, ce qui les rendent particulièrement activent active contre les chenilles.

    Photo 23: L'effet d'une chenille sur les feuilles des anacardiers.

    Source : APPERT J. et DEUSE J. 2002.

    Cette photo montre que les insectes ravageurs attaquent les anacardiers et les empêchent de grandir. Signalons que la chute des rendements est due en partie à ses attaques qui neutralisent le mode de production des plantes.

    D'autres maladies attaquent les anacardiers et sont nuisibles à leurs croissances.

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    4. Les contraintes liées aux maladies qui attaquent les anacardiers

    Il y'a beaucoup de maladies qui attaquent les anacardiers et paralysent leurs germinations et modes de productions. Certaines attaquent les fleurs et les empêchent de donner des fruits tandis que d'autres font pourrir les fruits. En dehors de cela, il y'a d'autres qui s'attaquent soit aux branches soit aux feuilles et les empêchent de grandir. Selon l'avis des producteurs ce sont ces maladies qui font chuter les rendements des anacardiers. Les principales maladies sont énumérées dans le tableau ci-dessous.

    Tableau 8 : Tableau récapitulatif des principales maladies qui attaquent les anacardiers et leurs manifestations.

    Maladies

    Manifestations

    La rouille pulvérulente (oïdium sp)

    Elle s'attaque aux fleurs de l'anacardier et peut avoir un effet dévastateur sur son rendement.

    La maladie rose (cortcium, salmonicolor)

    Provoque le dépérissement des branches.

    Pytium fusarium et phytophtora spp

    Fonte des semis

    Colletotrichum gloesporiodes et colletotrium spp

    Attaque aux faux fruits et entraine la perte totale de la récolte.

    Le moustique de l'anacardier (helopeltis

    anacardi)

    Cause de graves dommages aux fleurs, asséchement des anacardiers à cause de la perte de sève.

    Foreurs de tiges et de racines

    Pourritures des fruits

    Spodopteralittoralis

    Les feuilles sont rongées voracement du bord vers la nervure principale ou percées.

    Mouche des anacardiers

    La chair des fruits est pourrie : le fruit tombe et devient inconsommable.

    Anthracnose

    Avortement des fleurs et des fruits.

    Lépidoptère du fruit

    Galeries à l'intérieur des fruits

    Phytophthora

    Pourriture du coeur et des racines pouvant entrainer la destruction de la plante.

    Bactériose

    Avortement des fruits et des fleurs

    Mouche des fruits

    Les fruits sont pourris et tombent en devenant inconsommables.

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    Conclusion partielle

    En somme, on peut dire que la deuxième partie nous a permis de savoir le mode d'écoulement des denrées des producteurs mais aussi les contraintes auxquelles sont confrontées les paysans durant la culture de l'anacarde. Pour pallier à ces attaques, les paysans font recours aux gardiennages à la clôture des champs et aux produits phytosanitaires en vue d'augmenter la production des anacardiers.

    Malgré les services considérables rendus par les insecticides et les succès spectaculaires de diverses opérations de lutte biologique, il est certain que ces méthodes ont leurs limites. Aussi, les recherches en matière de protection phytosanitaire se sont-elles orientées vers l'élaboration de substances susceptibles de combattre les ravageurs autrement qu'en les intoxicant purement et simplement en même temps que les autres espèces sont présentes.

    C'est ainsi qu'on a retenu deux catégories de composés chimiques, les uns tendant à interférer sur les processus physiologiques de l'insecte, les autres à perturber leur comportement de telle sorte que leur survie s'en trouve compromise.

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    TROISIEME PARTIE : LES AVANTAGES DE LA CULTURE DE L'ANACARDE

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    Dans cette partie nous allons montrer comment les paysans parviennent-ils, à partir des revenus qui sont tirés de la commercialisation des noix d'anacardes, à revitaliser d'autres secteurs comme celui du commerce. En outre, il sera aussi question d'expliquer les relations entre culture de l'anacarde, l'achat de Jakarta et embauche bovine. C'est-à-dire d'analyser les moteurs du développement de cette embauche bovine qui a comme issu ou point de départ la culture de l'anacarde. En marge de cela, nous allons montrer son rôle dans la formation des jeunes de même que son influence sur l'intensification agricole. En d'autres termes, il est question de noter aussi, dans cette partie, les signes de l'amélioration des conditions de vie des populations qui prouvent qu'effectivement, la culture de l'anacarde demeure déterminante pour les paysans dans la Commune de Diossong. Elle reste une stratégie adaptative face à la dégradation des conditions climatiques.

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    Chapitre 1 : La stimulation / Revitalisation du secteur commercial

    La culture de l'anacarde est capitale dans la revitalisation du commerce. C'est un secteur qui était un peu bloqué. Quand bien même, il s'est très vite redressé pour devenir, aujourd'hui, plus dynamique. Cela se justifie, sans conteste, par les revenus tirés de ces dernières années, de ce secteur. Dès lors, nous allons expliquer tout le processus de décollage de ce secteur.

    I. Passage de la culture de l'anacarde au secteur commercial

    Les revenus tirés des noix d'anacardes jouent un grand rôle pour la bonne marche du commerce. Aussi permettent-ils aux paysans, durant la saison sèche, de réaliser beaucoup de bénéfices qui vont les préparer pour la saison pluvieuse. En tout état de cause, notons au passage que ce commerce permet aux paysans d'acheter des semences et des intrants en vue de préparer la culture de l'anacarde.

    1. La création des revenus

    Après avoir vendu les noix d'anacardes, les paysans se retrouvent avec des bénéfices assez énormes qu'ils vont essayer de gérer, durant toute la saison sèche. Pour ce faire, ils ne manquent pas de changer de boutiques, au niveau de la Commune. Celles-ci auront pour objectif principal d'alimenter les populations en ravitaillement mais aussi et surtout de permettre aux producteurs de garder de l'argent. Ils pourront, à coup sûr, ne pas succomber dans les séries de gaspillages. Toutefois, l'argent issu de cette vente est en quelque sorte échangé sous forme de marchandise qui débute de petites ventes, exposées dans les tables, disposées devant les maisons ou encore dans les loumas ou marchés. L'ultime destination du circuit commercial demeure les boutiques. C'est dire donc qu'on évolue tout doucement jusqu'à pouvoir gérer et alimenter de grosses boutiques (com. orale, 2015)

    2. Revitalisation du secteur commercial

    Ce commerce qui était pendant longtemps au ralenti, dans la Commune, est dû à la faiblesse en équipement des marchés existants et au manque d'infrastructures. Dans ce contexte, la culture de l'anacarde est venue redresser ce secteur. Les boutiques se développent de manière fulgurante. Les marchés et loumas se repositionnent et permettent aux autochtones d'acheter et de revendre sans pour autant être confrontés à de nombreuses difficultés. En d'autres termes, il est question de souligner qu'ayant remarqué que la Commune produit maintenant beaucoup de noix

    d'anacardes jouant, à cet effet, un rôle déterminant dans le commerce, les autorités et les ONG déploient tous les moyens nécessaires pour aider les paysans à évacuer très rapidement leurs denrées alimentaires mais également à pouvoir charger les boutiques.

    Les revenus tirés de ce commerce donnent la possibilité de financer l'achat des semences et des intrants afin d'améliorer la culture de l'anacarde et vice versa. Les recettes tirées des noix d'anacardes pourront, à leur tour, financer le chargement des boutiques. Toutefois, il apparaît essentiel de signaler que les paysans n'avaient pas cette possibilité autant. C'est ce qui expliquait indubitablement la faillite du secteur commercial. Avec l'introduction de la culture de l'anacarde, les paysans auront maintenant l'opportunité de redresser ce domaine. Sa réussite dépend bel et bien de l'engagement des producteurs qui parviennent, chemin faisant, à réaliser des revenus pour l'achat des marchandises. En dehors de cela, pour rendre dynamique le commerce et encourager la culture de l'anacarde, les ONG nommée IRD et USDA ont mis en place, dans la Commune de Diossong plus précisément dans le village de Ndiaffé- Ndiaffé une unité de transformation des noix d'anacardes pour accompagner les producteurs. Tous ces moyens contribuent à créer le lien entre le commerce et la culture de l'anacarde en appuyant d'avantage les producteurs (com. orale, 2015).15

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    15 Communication orale avec Awa NDIAYE au village de Ndiaffé- Ndiaffé.

    Réalisation de bénéfices

    Achat d'intrants

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    Photo 24: L'implantation d'une boutique à Diossong

    Cliché : NDIAYE, avril 2015

    Cette photo montre que les revenus qui sont tirés des noix d'anacardes servent à alimenter les populations en besoin nutritionnel mais aussi en facilitant l'achat d'intrants pour développer la culture de l'anacarde.

    Figure 27: interaction entre la culture de l'anacarde et la revitalisation du secteur commercial

    Culture de la pastèque

     
     
     

    Création de revenus

     
     
     

    Mise en place de boutiques

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

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    En explorant ce modèle d'analyse , nous pouvons retenir que les rétributions servant à approvisionner les boutiques découlent évidemment de la culture de la pastèque.

    Par ailleurs, il convient de noter que les bénéfices participent à l'achat d'intrants, susceptible de promouvoir activement le développement de la culture de l'anacarde.

    II. Une main d'oeuvre bien développée

    Les revenus qui proviennent du commerce des noix d'anacardes ont régénéré une bonne main d'oeuvre qui a connu des succès remarquables dans la Commune de Diossong. Malgré le développement de l'économie locale qu'elle engendre, il est notoire de rappeler que cette situation est en partie responsable du désenclavement de la zone.

    1. Désenclavement de la zone

    Avec la multiplication des points de vente, dans la zone, on a remarqué que les voitures circulent de longe à large, dans la zone. L'objectif étant d'alimenter ces derniers en marchandises. Du coup, les populations ne rencontrent plus de problèmes pour voyager. En effet, la Commune a été désenclavée par ces routes. Mentionnons qu'avec la commercialisation des noix d'anacardes, les « banabanas » viennent très souvent avec leurs véhicules, dans la zone, ce qui facilite aussi les mouvements des personnes, surtout ceux qui veulent aller souvent dans les marchés ou loumas. En outre, il faut renchérir que l'introduction de la culture de l'anacarde est à l'origine du dynamisme de ce commerce qui a permis , à bien des égards, de désenclaver la zone.

    2. Développement de l'économie locale

    Le développement très fulgurant du secteur du commerce est à l'origine de la prolifération exponentielle des tables équipées en marchandises dont les femmes sont les principales prioritaires. Désormais, elles ne resteront plus au foyer mais iront dans les loumas ou marchés pour faire s'affairer autour de la vente des légumes, des poissons entre autres séchés ou fumés ou encore vendre des produits cosmétiques. Dès lors, beaucoup de problèmes sont en train d'être réglés dans la Commune. Avec la mise en place des moulins à mil, les femmes ne perdent plus leur temps dans les maisons pour piler le mil. En effet, elles pourront, grâce aux recettes tirées de ce petit commerce ou « business », se débarrasser de certains travaux traditionnels. En plus de cela, les taxes payées par les commerçants participent au développement de la Commune, notamment dans le paiement des factures pour assurer l'éclairage public de la Commune et permettre une bonne

    136

    gestion des marchés ou loumas. En conséquence, les vendeurs et les acheteurs seront dans de bonnes conditions. Il faut signaler également que les locations de charrettes font que leurs propriétaires disposent maintenant d'énormes moyens pour satisfaire leur besoin et aider les animaux à pouvoir survivre ( com. orale , 2015).

    En somme, voilà autant de facteurs parmi tant d'autres qui font que la culture de l'anacarde reste le levain du secteur commercial, contribuant ainsi à une bonne amélioration des conditions de vie des populations de cette commune de Diossong.

    Chapitre 2 : la relation entre la culture de l'anacarde et embauche bovine

    La culture de l'anacarde ne cesse de jouer un rôle déterminant pour l'embauche bovine. Toujours est-il que les revenus provenant de la commercialisation des noix d'anacardes servent à financer l'embauche bovine dont le rôle prépondérant pour l'intensification agricole et la lutte contre l'exode rurale n'est plus à démontrer.

    I. L'impact de la culture de l'anacarde sur l'embauche bovine et sur la formation

    des jeunes

    Avec la culture de l'anacarde, on bénéficie de beaucoup de revenus servant à financer l'embauche bovine qui pourra elle aussi, à son tour, maintenir les jeunes sur place en diminuant les mouvements de populations vers les villes.

    1. La culture de l'anacarde: un moteur du développement de l'embauche bovine

    En raison des rétributions provenant de la commercialisation des noix d'anacarde, les paysans préfèrent acheter des boeufs qu'ils vont engraisser et revendre, aux meilleurs moments. C'est dire donc que ces revenus servent toujours à financer l'achat des animaux, surtout au moment où les prix ont baissée à les revendre après avoir constaté que les prix ont augmenté que les animaux ont changé de formes. En général, le prix d'achat des boeufs varie entre 100.000FCFA à 200.000FCFA alors que le prix de vente peut aller jusqu'à 300.000FCFA à 500.000FCFA, ce qui revient à un bénéfice qui peut atteindre 200.000fcfa si on calcule/dégage les frais. Cette embauche est bénéfique pour les paysans, car leur donnant l'occasion de bien préserver les revenus en vue de mieux préparer la saison à venir. C'est un moyen de couverture des producteurs contre le gaspillage et les dépenses inutiles qui ne font que retarder ces derniers, car ils ne pourront rien réaliser avec ses petites dépenses. Au cas contraire, si on prend tous les revenus qui découlent des noix d'anacardiers on peut acheter des boeufs que l'on engraisse et, dans ce cas de figure, des bénéfices satisfaisants pourront être réalisés en vue de financer l'achat des semences et intrants pour préparer la culture de l'anacarde. Dès lors, il faut dire que les paysans n'ont plus de temps à perdre parce que, durant l'hivernage, ils sont occupés par les vergers d'anacardiers et de mil et, pendant la saison sèche, ils associent la commercialisation des noix d'anacardes à l'embauche bovine.16

    137

    16 Entretien avec les jeunes producteurs d'anacarde

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    Photo 25: Embauche bovine: une activité liée à la culture de l'anacarde

    Cliché : M. NDIAYE, avril 2015

    Ces boeufs ont été en partie engraissés par les paysans grâce à la culture de l'anacarde. A ajouter que l'embauche bovine permet aussi de générer des bénéfices qui participeront à l'achat de semences et d'intrants pour développer la culture de l'anacarde.

    Ce phénomène d'embauche bovine est un moyen efficace pour freiner l'exode rural des jeunes des villages vers la ville.

    2. La lutte contre l'exode rural

    Avec la pratique de l'embauche bovine, les jeunes ne vont plus en ville. Cet état des faits s'explique par les démarches qu'ils peuvent trouver sur place des moyens pouvant subvenir à leur besoin. Ils achètent deux à trois boeufs qu'ils vont engraisser pendant deux à trois mois pour les revendre ensuite à des prix chers. Ayant vendu ces boeufs ils pourront réaliser beaucoup de bénéfices qui pourront en financer encore l'achat d'autres à des prix moins élevés. Selon l'avis des jeunes interrogés, beaucoup de mariages sont réalisés à l'aide de cette embauche bovine d'où ils tirent les revenus de façon à pouvoir assurer la dote. Ces derniers affirment même encore qu'ils n'ont plus besoin de partir en ville pour gonfler le rang des chômeurs, car ils trouvent maintenant, en milieu rural, les moyens pour subvenir à leur besoin. Ces jeunes font la rotation embauche bovine, durant la saison sèche et la culture de l'anacarde, pendant l'hivernage et ceci permet de freiner l'exode rural. Ces derniers ne partent plus en ville pour laisser dans les villages les vieux qui sont incapables de cultiver la terre pour assurer la sécurité alimentaire. Conscients d'un tel

    139

    phénomène, ils restent dans les villages pour pratiquer l'embauche bovine qui les fournit les moyens de pouvoir pratiquer l'agriculture intensive.

    En marge de cela, les recettes tirées des noix d'anacarde permettent en contre partie aux jeunes de tourner vers d'autres activités comme le transport de Jakarta.

    3. L'achat de Jakarta

    Avec les revenus que les jeunes ont tirés de la culture de l'anacarde certains vont investir en achetant des Jakarta. Ils vont conduire ces motos soit à Diossong ou a Sokone pour gagner quelques recettes. Selon l'avis des jeunes enquêtés ils disent qu'ils peuvent avoir dans la journée une somme qui égale à 15.000 FCFA ou 20.0000 FCFA et ceci leur permet de subvenir à leurs besoins. Certains préfèrent donner leurs Jakarta en location qui va verser chaque soir une somme égale à 15.000 FCFA. Ce qui veut dire que pendant le mois ils auront une somme de 150.000 FCFA tirés des revenus des Jakarta. N'empêche eux ils continuent de s'activer dans le domaine de la culture de l'anacarde. En plus, les recettes tirées des Jakarta leur permet de financer de nouveau l'achat de semences et de matériels pour mieux préparer la saison de culture de l'anacarde. A vrai dire on note une relation très étroite entre la culture de l'anacarde, l'achat de Jakarta et l'emploi des jeunes. D'où la culture de l'anacarde a réduit le taux de chômage dans cette localité car beaucoup de jeunes s'investissent maintenant dans cette activité. L'association culture de l'anacarde et achat de Jakarta peut aider également les paysans à alimenter leurs boutiques en marchandises. Au temps ils se servaient des voitures ou des charrettes pour les charger. Mais maintenant avec l'existence des Jakarta ils s'en servent pour transporter beaucoup de marchandises de Sokone ou Diossong vers les villages environnants.

    En un mot, La culture de l'anacarde a permis l'achat de Jakarta qui à son tour sert de moyen de transport pour permettre aux populations de voyager sans difficulté dans la Commune surtout dans les zones enclavées. En dehors de cela, c'est un moyen pour transporter les marchandises en chargeant les boutiques et à lutter contre le chômage des jeunes.

    Figure 28: Relation entre la culture de l'anacarde et achat de Jakarta

     
     

    Culture de l'anacarde

     
     
     
     
     

    Création de revenus

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Achat d'intrants

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Réalisation de bénéfices

     
     
     
     
     

    Achat de Jakarta

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

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    En analysant ce modèle d'analyse, nous pouvons que la culture de l'anacarde permet de générer des revenus pour servir à acheter des Jakarta. Avec les l'aide des bénéfices tirés des Jakarta les producteurs vont acheter des intrants qui vont servir à financer de nouveau la culture de l'anacarde.

    II. Relation entre embauche bovine et intensification agricole

    L'embauche bovine joue un rôle primordial dans le domaine de l'agriculture. Elle permet aux paysans d'avoir des moyens suffisant pour pouvoir acheter des semences et des intrants mais également de renouveler leur matériel agricole. Cela contribue, à bien des égards, à aider les paysans à assurer la sécurité alimentaire et à réussir à pratiquer l'agriculture intensive.

    1. L'achat d'intrant

    Les revenus tirés de l'embauche bovine aideront dans l'achat d'intrant et de semences afin de préparer de nouveau la culture de l'anacarde. En termes clairs, après avoir vendu les boeufs qui étaient engraissés, les paysans pensent aussitôt à l'achat de semences et des produits phytosanitaires qui protègent les plantes contre les insectes ravageurs. Par ailleurs, il faut retenir que cette embauche permet aux producteurs d'avoir des moyens afin de pouvoir pratiquer l'agriculture intensive qui nécessite souvent des moyens. Avec l'achat d'intrant, de semences,

    141

    d'engrais et de produits phytosanitaires, les paysans peuvent avoir des récoltes très abondantes sur de petites surfaces.

    Dès lors, ces derniers vont penser à l'innovation en renouvelant leurs matériels agricole.

    2. Renouvellement du matériel agricole

    Vu que la vétusté du matériel agricole entrave le développement du secteur de l'agriculture, les paysans sont obligés avec les bénéfices de l'embauche bovine de faire recours au renouvellement de leur matériel agricole. Ceci les permet de ce débarrassé de leur matériel rudimentaire pour utiliser maintenant du matériel très sophistiqué. Cette modernité leur permet de dépenser moins d'énergie en produisant des récoltes très abondantes. En outre, d'autres matériels qui permettent aux paysans d'assurer correctement la culture du mil sont aussi renouvelés et disponibles comme les semoirs, les houssines, etc. Tous ces moyens permettent d'encourager et d'encadrer les paysans afin qu'ils puissent assurer la sécurité alimentaire et l'intensification agricole.

    Photo 26: Renouvellement du matériel agricole par les producteurs

    Cliché : M. NDIAYE, avril 2015.

    Ce nouveau matériel agricole permet aux paysans d'augmenter les rendements, car ils pourront attendre maintenant les moments propices pour semer et défricher sans aucune contrainte ne pèse sur leur système de semis.

    3. Intensification agricole et sécurité alimentaire

    D'emblée, disons que l'embauche bovine a su régler la question d'intrant, de semences et d'améliorer le matériel agricole. Toutes ces combinaisons ont permis d'appuyer les paysans qui puissent cultiver et récolter des rendements abondants sur de petites superficies en vue d'assurer la sécurité alimentaire. Par conséquent, cette embauche bovine est un moyen de pouvoir lutter contre la pauvreté accrue des sols d'autant plus qu'il offre aux paysans la chance de disposer des revenus pour acheter de l'engrais qui sert à apporter de l'humus aux sols qui sont épuisés. Avant, les producteurs n'avaient pas les moyens pour renouveler leur matériel agricole ni d'acheter de l'engrais et ceci constituait une entrave pour assurer la sécurité alimentaire. On peut même dire que certains ne disposaient pas de semoir, ce qui suppose qu'ils attendaient que leurs voisins aient fini de semer pour emprunter leurs semoirs et commencer à semer. En ce temps, les pluies démarraient et que la biomasse avait déjà gagné les champs. Ce faisant certains champs devenaient incultes à cause de ces adventices que les chevaux ne pouvaient plus tirés. Etant donné que le début d'hivernage coïncide souvent avec à une période de soudure difficile ceci cause une famine au sein des animaux qui n'ont plus la force pour tirer les champs où les adventices atteignent leur maturité. Tout ceci paralyse l'agriculture dans la zone. Cependant, avec l'adoption de la culture de l'anacarde et l'embauche bovine, on a pu noter des modifications du fait que les paysans peuvent avoir des moyens pour renforcer la fertilité des sols et renouveler le matériel agricole qui sont les piliers d'une agriculture intensive et de la sécurité alimentaire (com. orale, 2015 ).

    Figure 29: Relation entre la culture de l'anacarde, embauche bovine et intensification agricole

    Culture de l'anacarde

    Création de revenus

    Embauche bovine

    Lutte contre l'exode rural

    Renouvellement du matériel agricole

    Achat d'intrants

    Intensification agricole

    143

    Ce modèle d'analyse explique que la culture de l'anacarde est à l'origine de la création des revenus qui a permis aux paysans de pratiquer l'embauche bovine qui joue une pluralité de fonctions dans la Commune à savoir : une lutte contre l'exode rural, permettre l'achat d'intrant et de renouveler le matériel agricole qui sont les piliers de l'intensification et de la sécurité alimentaire des populations.

    Au total, nous pouvons retenir que la culture de l'anacarde et l'embauche bovine entretiennent des relations très étroites. Les revenus tirés noix d'anacardes optimaux enfin de saison des pluies contribuent à financer l'embauche bovine. Ensuite, les revenus de l'embauche bovine financent du matériel agricole et des intrants pour assurer une agriculture intensive qui permet d'éradiquer la pauvreté hors de la Commune de Diossong.

    144

    Chapitre 3 : Les signes de l'amélioration des conditions de vie des populations

    Les revenus qui sont tirés de la culture de l'anacarde ont permis aux producteurs d'améliorer et de changer leur condition de vie. Dès lors on note maintenant des modifications dans beaucoup de domaines (habitat, éducation, santé, cérémonies familiales, etc.) qui permettent de relever le niveau de vie des populations.

    I. Des revenus permettant une amélioration des conditions de vie des populations

    La vie des paysans a complètement changé à cause de ces revenus. On note beaucoup de changements qui sont opérés dans différentes domaines pour permettre aux populations d'améliorer leur mode de vie comparé à la situation d'avant.

    1. Dans le domaine de l'habitat

    Pendant longtemps, les paysans habitaient dans des cases en paille. Du fait des revenus qui sont tirés des noix d'anacardes et de l'embauche, on note un changement du statut d'habitation des paysans. De grandes maisons aux murs de briques enduits de ciment qui résistent bien aux vents violents et aux pluies diluviennes remplacent ou concurrencent les cases en banco; de nouveaux styles architecturaux apparaissent. Avant les populations perdraient beaucoup de temps chaque année à renouveler le toit des cases ou à réfectionner de nouveau toute la case entière ou les maisons en banco. Par ailleurs, signalons que les producteurs ont achetés des lits, des armoires, des charrettes avec un cheval ou un âne à cause des revenus tirés des anacardiers. D'où avec l'adoption de la culture de l'anacarde on a noté des changements en matière d'habitation et ceci protège les paysans contre beaucoup de dangers comme l'effondrement des cases, les fissures, mais aussi durant l'hivernage l'eau pénétrait dans les toitures des cases qui sont mal faites et empêcher les paysans de dormir.

    Bref, voilà autant d'atouts parmi d'autres qui ont fait que les producteurs ce sont fortement mobilisés pour éradiquer ces maux et essayer d'avoir des formes d'habitations confortables.

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    Photo 27: Changement de statuts d'habitation par les populations

    Cliché : NDIAYE, avril 2015

    Cette photo nous montre que le statut d'habitation des populations a complètement changé du fait des revenus qui sont tirés des anacardiers. Maintenant nous pouvons noter une amélioration du mode de vie, d'habitat, de comportement qui permet à ces derniers de ce débarrassé de certaines pratiques.

    L'éducation ne cesse aussi de jouer un rôle formidable dans la formation des jeunes.

    2. Dans le domaine de l'éducation

    La culture de l'anacarde a joué un grand rôle dans le domaine de l'éducation. Elle a permis en quelque sorte de réduire le taux d'analphabétisme en permettant à la majorité des jeunes d'accéder à l'éducation. Toujours est-il que beaucoup de jeunes ont maintenant leur propre champ d'anacardier qui leur permettent d'avoir de l'argent pour assurer l'achat de fournitures et payer les inscriptions sans l'aide de leur parents. Ceci allège la tâche à leurs parents qui sont occupés par d'autres besoins. En outre, il est à signaler qu'avant cette stratégie de culture de l'anacarde, beaucoup de jeunes abandonnaient les écoles par faute de moyens et que leurs parents étaient incapables d'assurer les frais qu'exigeaient l'éducation de ces enfants. Maintenant la situation a complètement changé, on observe des taux de scolarisation assez élevé du côté des garçons mais pour les filles les taux restent encore faible due à certaines considérations croyant que la femme doit toujours rester au foyer en pilant le mil et s'occuper du ménage au lieu de faire les études

    prolongée. D'où l'illettrisme est en train de reculer dans la Commune de Diossong du fait de l'adoption de la culture de l'anacarde (com. orale ,2015).

    En dehors de l'éducation, la santé a connu un grand succès dans cette zone.

    3. Dans le domaine de la santé

    Durant les dernières décennies on a noté une amélioration de l'état de santé des populations dans la Commune de Diossong. Beaucoup de personnes par faute de moyens ne se rendaient pas dans les postes de santé très tôt pour se consulter mais elles préféraient faire recours à la médecine traditionnelle (écorce, racine d'arbre, feuille...) pour se soigner. C'est ainsi qu'elles attendaient les dernières moments ou la maladie commencer à se compliquer pour se rendre dans les postes de santé et ceci causait souvent la mort. En plus, beaucoup de femmes qui étaient enceintes par faute de moyen de leur mari ou par négligence ne faisaient par la visite pour prendre des soins ce qui veut dire qu'elles rencontraient souvent des problème au moment de l'accouchement ,certaines même perdaient la vie ou bien certains bébés rendaient l'âme quelque mois de leur naissance. La culture de l'anacarde est venue donc pour pallier tous ces maux qui constituaient un blocage à la santé des populations. D'où elle offre maintenant les producteurs l'opportunité d'avoir des revenus pour aller se consulter à temps et au moment propice pour éradiquer rapidement la maladie surtout s'il s'agit du paludisme qui fait beaucoup de ravage. En plus, les producteurs ont aussi les moyens d'acheter les ordonnances qui sont prescrites par les infirmiers pour les femmes enceintes ou les enfants qui sont atteint de paludisme ou bien d'autres types de malades (com. orale ,2015).

    A part la santé, les revenus tirés des noix d'anacarde jouent un rôle prépondérant dans d'autres fêtes qui sont organisées dans la localité.

    4. Dans le cas des cérémonies familiales

    Dans beaucoup de baptêmes, ou mariages, ou deuils, etc. l'argent dépensé est tiré en contre partie de la culture de l'anacarde. C'est dire donc que les paysans célèbrent toujours leurs festivités en ayant recours aux frais qu'il faut le dire, viennent des revenus, tirés des anacardiers. S'il y a baptême ou mariage les boutiques qui sont mises en place par les populations ravitaillent cette cérémonie en riz ou en huile. Ceci les facilitent le travail au lieu de se déplacé vers d'autres localités pour chercher ses aliments. En plus de cela, on peut dire que s'il y a mariage les populations achètent beaucoup d'ustensiles (marmites, cuillères, bols...), des tables, des chaises,

    des lits, des armoires et tous ceci est possible grâce aux revenus qui écoulent en majorité de la culture de l'anacarde.

    Figure 30: l'apport de la culture de l'anacarde dans l'amélioration des conditions de vie des populations.

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    Ce modèle d'analyse explique en quoi la culture de l'anacarde génère-t-elle des fonds contribuant vivement à l'amélioration des conditions de vie des populations, comme dans le domaine de l'habitat, de la sante, de l'éducation et des cérémonies familiales. Tout ceci contribue à motiver les paysans dans ce type de culture pour accroître la production.

    148

    II. Les incidences de la culture de l'anacarde dans le domaine de l'élevage

    La culture de l'anacarde a joué un rôle déterminant dans le domaine de l'élevage. A vrai dire, elle a permis aux populations de développer beaucoup d'espèces, renforçant alors la fertilité des sols.

    1. Développement très rapide des bovins et du petit bétail (ovins, caprins)

    Beaucoup de paysans sont devenus des éleveurs du petit bétail, après l'écoulement des noix d'anacardes. Si les revenus ne sont pas très importantes, ils préfèrent acheter deux à trois béliers qu'ils vont laisser dans la maison, pour une durée d'un an. En les revendant, ils pourront les remplacer par un groupe de moutons ou de chèvres qui, parqués près des maisons, sont conduits par un berger. En général, lorsque ce petit bétail commence à augmenter très suffisamment ,ils préfèrent vendre quelques-uns, les remplaçant par des boeufs qu'on loue à un peul ou un autre berger, chargé de les paître, durant l'hivernage.

    De surcroît, il faut renchérir que la culture de l'anacarde a su redynamiser l'élevage qui était confronté à certains problèmes comme la difficulté d'alimentation du bétail (qui est due à la réduction des zones de pâturage), l'insuffisance des zones de parcours, le cout élevé de l'alimentation du bétail industriel, l'importance du vol du bétail et la fréquence des épizooties.

    Du coup, la culture de l'anacarde a permis de pallier à certaines contraintes étant donné que les profits permettent d'employer un berger, chargé de faire paître les boeufs en les surveillants. En plus, ils auront la possibilité de prendre en charge un vétérinaire qui pourra faire la prophylaxie pour éradiquer certaines maladies et d'avoir l'opportunité d'acheter aussi certains types d'aliments pour le bétail. Voilà donc les atouts qu'offre la culture de l'anacarde aux paysans pour l'amélioration de l'élevage.

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    Photo 29: Achat de bétail lié aux revenus tirés de la culture de l'anacarde

    Cliché : NDIAYE, septembre 2015.

    Les paysans préfèrent acheter des boeufs, des ovins, des caprins, après avoir vendu les noix d'anacardes. Ceci leur permet de conserver leur argent de peur de faire des dépenses inutiles

    2. Renforcer la fertilité des sols

    Avec la redynamisation de l'élevage, on note une réduction de la pauvreté accrue des sols. Tout le bétail est parqué dans les champs où le sol est fortement dégradé et la collecte du fumier est un moyen de maintien de la fertilité, dans les terroirs où les sols sont épuisés dans la Commune. La collecte de fumier est une opération primordiale, nous disait un paysan, si le producteur désire avoir des rendements considérables. Les animaux effectuent des transferts de matières organiques, déposent des quantités assez élevées de fèces et d'urine sur des champs d'exploitation. L'association de l'élevage à la culture de l'anacarde a permis de renforcer la fertilité, le moteur de l'intensification agricole et de la sécurité. Toujours est-il que la gestion de la fertilité des sols n'est possible qu'avec l'association agriculture et élevage qui sont des secteurs qui se complètent. Pour ce faire, il faut essayer d'éradiquer tous les maux dont souffre l'élevage pour le permettre de jouer correctement son rôle.

    Photo 28: Parcage du bétail dans un champ

    Cliché : NDIAYE, septembre 2015.

    Ces animaux servent à entretenir la fertilité des sols et ceci permet aux paysans de faire l'association agriculture et élevage qui est une méthode efficace pour assurer l'intensification agricole.

    Figure 31: interaction entre la culture de l'anacarde et élevage

    Apport de fumier

    Viande et lait

    Culture de l'anacarde

    Traitement sanitaire

    Emploi de berger

    Achat de bêtes

    150

     
     
     

    Elevage amélioré

     
     

    Génération de revenus

     
     

    151

    Ce modèle d'analyse explique que la culture de l'anacarde sert à générer des revenus utiles à l'achat des bêtes, à l'embauchage de bergers et aux traitements sanitaires. Cette vue d'ensemble jette déjà les bases d'un élevage de qualité qui fournit de la viande, du lait et du fumier renforçant, par-là, la fertilité des sols.

    Conclusion partielle

    Au total, nous pouvons retenir que cette troisième partie nous a fait connaître les nombreux avantages que renferme la culture de l'anacarde, dans la Commune de Diossong. De même, elle nous a permis, d'une part, de mieux comprendre que cette activité intervient pour revitaliser le secteur du commerce lui redonner une bonne allure de façon qu'il puisse régénérer des bénéfices qui pourront, à leur tour, financer l'achat de semences ou d'intrants pour cultiver de nouveaux l'anacarde. D'autre part, cette partie offre une réelle perspective d'analyse quant aux interactions entre la culture de l'anacarde et l'embauche bovine qui sont devenues soudées et alliées en raison du fait que les revenus tirés des noix d'anacardes servent à financer l'embauche bovine qui participe à la formation des jeunes en freinant l'exode rural. Enfin, cette partie nous a permis de connaître le rôle que joue la culture de l'anacarde, dans les différentes domaines, à savoir : l'habitat, éducation, santé, cérémonies familiales et de savoir son incidence sur l'élevage.

    CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES

    Les paysans de la Commune de Diossong sont confrontés à de lourds handicaps structurels, dans le contexte d'une croissance démographique très forte. Ils doivent répondre à un double défi : manger et exporter. C'est l'objet central des politiques de développement dont la complexité est particulièrement grande en matière d'agriculture et d'alimentation. La production des vivres ne se réduit pas en effet à une banale rubrique de l'économie. Par le dialogue avec la nature qu'elle implique, les rapports sociaux qu'elle engendre, les systèmes de valeur contenus dans les pratiques alimentaires, les « les manières de tables »et la structuration du goût et du jugement entre bon et mauvais, utile et nuisible, elle est fondatrice, à titre primordial, de la culture d'un peuple.

    Les paysans ont montré, au cours des dernières années, leurs capacités d'adaptation, en adoptant des plantes étrangères dont la plupart, originaires d'Afrique a considérablement modifié les pratiques culturales et alimentaires d'une part dans la Commune de Diossong. Les anacardiers comptent aujourd'hui parmi les plantes phares dans le delta du Saloum. Parmi les facteurs de risque, le surpâturage est souvent mis en avant. La dégradation du couvert végétal et le piétinement des troupeaux concourent à déstructurer le sol, le préparant à la déflation éolienne et au décapage des terres de surface lors des fortes pluies. Plus insidieuse, le ruissellement diffus provoque une perte des éléments nutritifs concentrés dans l'horizon humifère. C'est probablement une des plus grandes menaces pour l'agriculture .Le raccourcissement des temps de jachère et les défrichements sans précautions exposent les sols à une perte de leurs qualités physico-chimiques Il serait néanmoins caricatural de penser que l'exploitation des sols conduit à une dégradation irréversible de leur fertilité. Leur « ruine » prélude à une généralisation des famines .Il ne s'agit là que d'un volet du triptyque des malédictions promises aux paysans : désertification, déforestation, dégradation. La question est en réalité tout aussi controversée que les précédentes. Toutefois, on peut remarquer que l'annonce de la dégradation des sols et la diminution des rendements agricoles est déjà si ancienne et régulièrement réitérée que ceux-ci devraient être négatifs.

    Au total, la Commune de Diossong ne peut pas être considérée comme défavorisée par la nature. Les conditions physiques ne prédisposent pas spécialement à une dégradation de l'environnement. Les maux dont elle souffre proviennent d'un retard dans la mise à niveau des techniques de production que l'accroissement de population rend inéluctable, et les dysfonctionnements

    sociopolitiques inhérents au rythme accéléré de ses mutations. Comme partout au Sénégal, la nature propose, les sociétés disposent. Mais il est vrai qu'elles ont à surmonter des contradictions de taille entre les sociétés immédiates du développement et la question du patrimoine naturel.

    Depuis belle lurette le paysan a perpétué un mode de culture traditionnel (superficies restreintes, semences à faible rendements non bien adaptées aux aléas climatiques et relativement résistantes aux facteurs adverses).L'introduction dans ce système de facteurs de production visant à accroître les rendements en vue de remédier à la malnutrition et à élever le niveau de vie (mise en culture de superficies plus étendues, apport d'engrais minéraux, variétés étrangère) a rendu plus fragile la préservation du supplément de production végétale obtenu contre les insectes ravageurs et les déprédateurs. Les paysans se trouvent désarmer devant certains fléaux comme les invasions d'acridiens, d'oiseaux, de chenilles..., qui relèvent d'interventions au niveau national. Mais, il devrait, par contre, être en mesure de combattre les ennemis de ses cultures qui peuvent se situer au plan local. Toutefois, on voit mal toute autre considération mise à part, comme l'application de pesticides sur les lopins de terres de quelques mètres carrés portant des cultures de faible rapport, pourrait apparaître comme une pratique rentable. C'est pourquoi, l'accent doit être mis sur la méthode de management par la lutte intégrée avec l'assistance de spécialistes et de fonds fournis par la communauté internationale à défaut d'un financement national.

    Beaucoup de perspectives s'offrent aux producteurs de la commune de Diossong qui sont accompagnés par des ONG comme IRD et USDA pour moderniser la culture de l'anacarde. C'est dans cette lancée qu'ils ont mis en place l'unité de transformation installée dans le village de Ndiaffé- Ndiaffé. En dehors de cela, ils offrent des séminaires de formation gratuite aux producteurs en vue de les aider à mieux comprendre l'utilisation de cette unité.

    L'étude de ce thème est loin d'être exhaustive. D'où il serait nécessaire dans notre futurs recherches comme la thèse d'élargir notre zone d'étude en étudiant la culture de l'anacarde : une stratégie adaptative des paysans face à la dynamique de dégradation des conditions climatiques dans tout le département de Foundiougne.

    BIBLIOGRAPHIE Ouvrages généraux

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    Webographie

    - http// www//Google// la culture de l'anacarde au Sénégal. Le 21 Mai 2015 à 18 heures 43 minutes.

    - http// www// Google// filière anacarde au Sénégal. Le 03 août 2015 à 11 heures 51 minutes.

    - http//www// Google// filière anacarde au Sénégal et dans le monde. Le 03 août 2015 à 12 heures 15 minutes.

    158

    Tables des matières

    DEDICACE 2

    REMERCIEMENTS 3

    Liste des sigles et des acronymes 5

    Sommaire 6

    Avant-propos 7

    INTRODUCTION GENERALE 8

    1. Contexte général 8

    Carte 1 : Localisation de la Commune de Diossong 10

    I. CADRE THEORIQUE 12

    1. Problématique 12

    1.1. Intérêt, justification du thème et finalité de la recherche 16

    1.3 La dimension géographique du thème 17

    1.2. Délimitation du champ d'étude. 18

    1.5. Objectifs 18

    1.6. Hypothèses de recherches 18

    II. Cadre opératoire 20

    1. Définition conceptuelle 20

    1.1. Stratégie adaptative 20

    1.2. Dégradation. 20

    1.3. Dynamique 21

    1.4. Innovation 22

    1.5. Conditions climatiques 23

    2. Opérationnalisation des concepts 23

    III. Cadre méthodologique 26

    1. Histoire de la collecte 26

    1.1. La revue documentaire 26

    1.2. Le guide d'entretien 31

    159

    1.2. Les enquêtes 32

    2. L'échantillonnage 32

    3. Les outils de la collecte de données 33

    4. L'organisation du travail 33

    5. Traitements statistiques et cartographiques 33

    6. Analyse des résultats 34

    7. Les difficultés rencontrées 34

    Première partie : Les causes de la dégradation des conditions climatiques et leurs impacts sur les

    activités économiques 36

    Chapitre 1 : Les facteurs naturels 38

    1. Les vents 38

    1.1. La variation des types de climats. 38

    1.2. L'érosion éolienne 39

    2. L'érosion hydrique 41

    2-1. Généralités 41

    2.2. La pluviosité 41

    2.3. Le ruissellement 42

    2.4. L'effet splash: une résultante de la faiblesse du couvert végétal 42

    3. L'irrégularité de la pluviométrie 44

    4. La variation de la température 50

    5. L'humidité relative 51

    6. De forts régimes d'insolation et d'évapotranspiration 52

    8. La salinisation des sols. 57

    Chapitre 2 : Les facteurs anthropiques 59

    1. Une forte croissance démographique 59

    2. La coupe abusive de bois 60

    3. Les feux de brousse 61

    3.1. Les combustibles critiques 62

    3.2. Les matières à combustion lente. 62

    4. Les pratiques culturales 64

    5. L'ébranchage 66

    160

    Chapitre 3 : Les impacts de la dégradation des conditions climatiques sur les activités économiques

    68

    1. L'impact sur l'agriculture 68

    2. L'impact sur l'élevage 73

    3. L'impact sur la pêche 74

    4. L'impact sur l'écotourisme 77

    DEUXIEME PARTIE : LA PRODUCTION DES ANACARDIERS 79

    Chapitre 1 : La germination des anacardiers 81

    1. Généralité sur les anacardiers 81

    2 .La méthode de semis des anacardiers 84

    2.1. La semi directe au sol 84

    2.2. La semi en pépinière 85

    3. Techniques culturales 87

    4. Exigences biologiques 89

    5. L'importance de L'élagage 89

    6. Le greffage 90

    7. La protection et l'entretien des anacardiers 92

    Chapitre 2 : De la collecte à la commercialisation des noix d'anacarde 94

    1. La production des anacardiers 94

    2. La technique de collecte des noix d'anacarde 95

    3. Le séchage des noix d'anacarde 98

    4. Le stockage des noix d'anacarde 99

    5. Test de dénombrement des noix d'anacarde 100

    6. La transformation des noix d'anacarde 102

    6.1. La méthode artisanale ou traditionnelle. 102

    6.2.. La transformation des noix d'anacarde par la méthode moderne dans l'unité de

    transformation. 103

    7. La commercialisation des noix d'anacarde 106

    7. 1. Le commerce des noix brutes d'anacarde 106

    7. 1.1. Le commerce en détail des noix brutes d'anacarde 106

    7. 1.2. Le commerce en gros des noix d'anacarde aux banabanas 108

    161

    162

    8. Le commerce des noix décortiquées 109

    8.1. Le commerce en détail des noix décortiquées 109

    8. 2. Le commerce en gros des noix d'anacarde décortiquées 113

    Chapitre 3 : les contraintes liées à la culture de l'anacarde 117

    1. Les contraintes liées à la commercialisation des noix d'anacarde 117

    2. Les contraintes liées aux facteurs naturelles et anthropiques 118

    3. Les contraintes liées aux animaux et insectes ravageurs 118

    3.1. Les singes 118

    3. 2. Les boeufs, moutons et chèvres (les animaux domestiques). 119

    3.3. Les Acridiens 120

    3.4. Les Termites 122

    3.5. Les Nématodes 124

    3.6. Les chenilles 126

    4. Les contraintes liées aux maladies qui attaquent les anacardiers 128

    TROISIEME PARTIE : LES AVANTAGES DE LA CULTURE DE L'ANACARDE 130

    Chapitre 1 : La stimulation / Revitalisation du secteur commercial 132

    I. Passage de la culture de l'anacarde au secteur commercial 132

    1. La création des revenus 132

    2. Revitalisation du secteur commercial 132

    II. Une main d'oeuvre bien développée 135

    1. Désenclavement de la zone 135

    2. Développement de l'économie locale 135

    Chapitre 2 : la relation entre la culture de l'anacarde et embauche bovine 137

    I. L'impact de la culture de l'anacarde sur l'embauche bovine et sur la formation des jeunes 137

    1. La culture de l'anacarde: un moteur du développement de l'embauche bovine 137

    2. La lutte contre l'exode rural 138

    3. L'achat de Jakarta 139

    II. Relation entre embauche bovine et intensification agricole 140

    1. L'achat d'intrant 140

    2. Renouvellement du matériel agricole 141

    3. Intensification agricole et sécurité alimentaire 142

    Chapitre 3 : Les signes de l'amélioration des conditions de vie des populations 144

    I. Des revenus permettant une amélioration des conditions de vie des populations 144

    1. Dans le domaine de l'habitat 144

    2. Dans le domaine de l'éducation 145

    3. Dans le domaine de la santé 146

    4. Dans le cas des cérémonies familiales 146

    II. Les incidences de la culture de l'anacarde dans le domaine de l'élevage 148

    1. Développement très rapide des bovins et du petit bétail (ovins, caprins) 148

    2. Renforcer la fertilité des sols 149

    CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES 152

    BIBLIOGRAPHIE 154

    Tables des matières 158

    Annexes 167

    RESUME 172

    Table des illustrations

    Listes cartes

    Carte 1 : Localisation de la Commune de Diossong 10

    Carte 2: répartition des principaux systèmes alimentaires à base des céréales au Sénégal 66

    Carte 3: répartition des zones agro-écologique au Sénégal 73

    Carte 4: principales zones de production des noix d'anacarde au Sénégal 82

    Carte 5: les principaux villages qui pratiquent la culture de l'anacarde dans la commune de

    Diossong ..91

    Carte 6 : les flux de commercialisation des noix d'anacarde 111

    Liste des figures

    Figure 1 : Composition ethnique dans la Commune de Diossong 9

    Figure 2: modèle d'analyse conceptuel 24

    Figure 3 : Vitesse moyenne mensuelle des vents dans la Commune de Diossong de 2000 à

    2015. 39

    Figure 4: Climatogramme de la commune de Diossong de 1990 à 2015 40

    Figure 5 : Mécanisme de l'effet splash qui se traduit par la modification de la surface du sol

    sous l'action de la pluie. 43

    Figure 6: Le mécanisme de l'érosion pluviale 44

    Figure 7 : Courbe d'évolution de la pluviométrie dans la commune de Diossong de 1990 à

    2015 46
    Figure 8: Evolution des précipitations moyennes mensuelles de 1990 à 2015 dans la

    commune de Diossong 47
    Figure 9: Evolution annuelle du nombre total de jours pluvieux dans la commune de

    Diossong de 1990 à 2015 48
    Figure 10: Histogramme des années déficitaires et excédentaires par rapport à la moyenne

    de la normale pluviométrique dans la commune de Diossong de 1990 à 2015 49

    Figure 11: variation de la température dans la commune de Diossong de1998 à 2014 50

    Figure 12: courbe d'évolution de la moyenne mensuelle des minimums et maximums de

    l'humidité relative de 2000 à 2014 52
    Figure 13: Courbe des moyennes mensuelles de l'insolation dans la commune de Diossong

    de 2000 à 2015 53
    Figure 14: Courbe de l'évolution moyenne mensuelle de l'évapotranspiration dans la

    commune de Diossong de 2000 à 2015 54
    Figure 15: courbe de l'évolution moyenne de l'insolation, de l'évapotranspiration et de

    pluviométrie de la commune de Diossong de 2000 à 2015 55

    Figure 16: Diagramme ombrothermique de la commune de Diossong de 1990 à 2015 56

    Figure 17: courbe d'évolution de la population de la commune de Diossong de 2000 à 2015.

    59
    Figure 18: Evolution des rendements en tonnes de l'arachide, du mil et du mais dans la

    commune de Diossong de 1996 à 2014. 72

    Figure 19: Système de culture des noix d'anacarde 88

    Figure 20: Evolution des rendements en tonnes de la culture de l'anacarde et de la

    pluviométrie de 2000 à 2014. 94

    Figure 21: l'organisation des différents acteurs intervenants dans la filière anacarde. 97

    Figure 22: Modèle de spécialisation par groupe en matière de transformation des noix

    d'anacarde 105

    Figure 23: le rapport prix / poids des noix brutes d'anacarde 108

    Figure 24: Le rapport prix / poids des noix d'anacarde décortiquées. 112

    Figure 25: Marchés et loumas hebdomadaires d'écoulement des noix d'anacarde 113

    Figure 26: Elément de succès d'une entreprise commercial des noix d'anacarde 115

    Figure 27: Objectifs visés par les producteurs dans la culture de l'anacarde. 116

    Figure 28: interaction entre la culture de l'anacarde et la revitalisation du secteur

    commercial 134

    Figure 29: Relation entre la culture de l'anacarde et achat de Jakarta 140

    Figure 30: Relation entre la culture de l'anacarde, embauche bovine et intensification

    agricole 142

    165

    Figure 31: l'apport de la culture de l'anacarde dans l'amélioration des conditions de vie des

    populations. 147

    Figure 32: interaction entre la culture de l'anacarde et élevage 150

    Liste des tableaux

    Tableau 1 : Tableau récapitulatif des concepts, variables et leurs indicateurs sur le milieu 23

    Tableau 2 : Le calendrier de travail des noix d'anacarde durant toute l'année 83

    Tableau 3 : Avantages et inconvénients des deux méthodes de semis des anacardiers ..87

    Tableau 4 : Test de dénombrement des noix d'anacarde .101

    Tableau 5 : Test d'identification de la qualité de l'amande 102

    Tableau 6 : Le rapport entre prix / poids des noix brutes d'anacarde .107

    Tableau 7 : Le rapport entre prix / poids des noix d'anacarde décortiquées 111

    Tableau 8 : Tableau récapitulatif des principales maladies qui attaquent les anacardiers et leurs

    manifestations .128

    Liste des Photos

    Photo 1 : Apparition de croûte de terre saline sur la zone. 58

    Photo 2: Les arbres sont abattus et stockés en tas 61

    Photo 3: Déclenchement d'un feu de brousse dans la zone de Diossong 63

    Photo 4: Un champ de mil attaqué par Striga hermontica (Ndohome en Seereer). 65

    Photo 5: Recherche des fruits de Faidherbia albida par les femmes pour nourrir leurs bétails. 67

    Photo 6: Planter la semence en mettant le côté sourire face contre la terre 85

    Photo 7: un paysan plante un jeune anacardier dans son champ. 86

    Photo 8: Le paysan élague le petit anacardier 90

    Photo 9: Procédure de greffage d'une branche. 91

    Photo 10: procédure de clôture des anacardiers par des fils de fer barbelés. 92

    Photo 11: Les pare-feu servent de protection aux plantes 93

    Photo 12: Procédure de ramassage des noix de cajou 96

    Photo 13: Opération de séchage des noix d'anacarde au soleil. 99

    Photo 14: stockage des noix d'anacarde dans des sacs de jutes. 100

    Photo 15: Transformation des noix d'anacarde par la méthode traditionnelle. 103

    Photo 16: Méthode moderne de transformation des noix d'anacarde par l'unité de transformation

    basée dans le village de Ndiaffé- Ndiaffé.

    104

    Photo 17: stockage des noix brutes d'anacarde destinée à la vente.

    109

    Photo 18: Emballage des noix décortiquées d'anacarde dans des sachets en plastique

    ..110

    Photo 19: Lieux de commercialisation des noix d'anacarde qui sont décortiquées.

    114

    Photo 20: Le singe, un élément ravageur des anacardiers

    119

    Photo 21: Le criquet, un insecte ravageur des anacardiers.

    122

    Photo 22: une termite, un élément néfaste aux anacardiers

    124

    Photo 23: l'effet d'un nématode sur la branche d'un anacardier.

    126

    Photo 24: L'effet d'une chenille sur les feuilles des anacardiers

    127

    Photo 25: L'implantation d'une boutique à Diossong

    134

    Photo 26: Embauche bovine: une activité liée à la culture de l'anacarde

    138

    Photo 27: Renouvellement du matériel agricole par les producteurs

    .141

    Photo 28: Changement de statuts d'habitation par les populations

    145

    Photo 30: Parcage du bétail dans un champ

    150

    Annexes

    167

    Section 1 : Identification

    Prénom (s) .

    Nom .

    Sexe

    Age

    Ethnie

    Situation matrimoniale

    Section 2 : questionnaires sur la dégradation des sols

    Est-ce que les sols étaient productifs dans le passé ?

    Est-ce qu'ils sont jusqu'à présent productif ?

    Est-ce que vous avez noté un changement entre la production d'avant et d'aujourd'hui ?

    La production a-t-elle- augmentée ? 1. Très faiblement 2. Faiblement 3. Moyennement 4.

    Fortement 5. Très fortement.

    La production a-t-elle- chutée ? 1. Très faiblement 2. Faiblement 3. Moyennement 4.

    Fortement 5. Très fortement.

    Selon vous pourquoi les sols ne sont plus fertiles ?

    Quels sont les moyens que vous utilisez pour rendre les sols fertiles ?

    1. jachère 2. engrais 3. Fumier 4. Autres

    Comment vous avez fait pour savoir que les rendements ont chutés ?

    1. Rendement par ha 2. Production par tonne 3. Autres

    Quels sont les facteurs de la dégradation des sols dans cette localité ?

    1. Facteurs naturels

    a. Erosion éolienne b. érosion hydrique c. rareté de la pluie d. température élevé

    2. Facteurs anthropiques

    a. Coupe abusive de bois b. feux de brousse c. habitat c. autres

    Le phénomène de dégradation des sols a-t- elle connut des avancées ou des reculs ?

    1. Oui pourquoi ? . 2. Non pourquoi ? .

    Section 3 : questionnaires sur la culture de l'anacarde

    Depuis quand vous avez commencez à adopter la culture de l'anacarde ?

    1. Depuis 40 ans 2. Depuis 30 ans 3. Depuis 20 ans 4. Depuis 10ans 5. Depuis 5ans

    Quels sont les types de sols qui sont aptes à la culture de l'anacarde ?

    1. Sols joors 2. Sols argileux 3. Sols deck joors 4. Sols halomorphes

    Comment trouvez-vous les semences pour semer les noix d'anacardes ?

    1. Achat de semence 2. Identifier les bonnes graines 3. Autres

    Comment plantez-vous les vergers d'anacardiers?

    1. Par semi directe au sol 2. Semi par pépinière

    Quel est l'intervalle que vous laissez entre les poquets pendant que vous semer ?

    Est-ce que les anacardiers ont besoin de sols fertiles ou une pluviométrie abondante pour qu'ils

    donnent une bonne production ? 1. Oui pourquoi . 2. Non

    pourquoi .

    Comment vous entretenez les plantes pour qu'elles germent bien et puissent donner des récoltes abondantes ?

    169

    170

    1. Greffage 2. Elagage 3. Clôture 3. Gardiennage 4. Autres Comment de fois la plante produit par année ?

    1. 1 fois 2. Deux (2) fois 3. Trois(3) fois.

    Quelle est la durée maximale pour que le jeune anacardier commence à donner des fruits ?

    1. Un (1) an 2. Deux (2) ans 3. Trois(3) ans 4. Quatre (4) ans 5. Cinq (5) ans

    Quelle est la durée maximale pour que les anacardiers commencent à donner des fleurs ?

    1. Un (1) mois 2. Deux (2) mois 3. Trois (3) mois 4. Quatre (4) mois 5. Cinq (5) mois

    Quelle est la durée maximale pour que les anacardiers mûrissent ?

    1. Deux (2) mois 2. Trois (3) mois 3. Quatre (4) mois

    Quelles sont les contraintes liées à la culture de l'anacarde ?

    1. les singes 2. Les criquets 3. Les nématodes 4. Les boeufs 5. Les montons 6. Les chèvres 7.

    Les feux de brousse 8. Les cas de vols 9. Autres

    Combien d'hectares vous cultivez chaque année ?

    1. Un (1) hectare 2. Deux (2) hectares 3. Trois (3) hectares 4. Quatre (4) hectares

    5. cinq (5) hectares

    Combien de tonnes de noix peu donner l'hectare d'anacardiers ?

    1. Une(1) tonne 2. Deux (2) tonnes 3. Trois (3) tonnes 4. Quatre (4) tonnes Est-ce qu'il existe des catégories entre les noix d'anacarde ?

    1. Oui les quels .2. non

    Quels sont les méthodes que vous utilisez pour cuir et décortiquez les noix ?

    1. Méthode traditionnelle 2. Méthode moderne

    Comment se déroule la commercialisation des noix brutes ou des noix décortiquées d'anacarde ?

    1. En détail 2. En gros

    Quels sont les clients qui achètent les noix d'anacarde ?

    1. Les résidents 2. Les banabanas 3. Les acheteurs venus de l'extérieur 4. Autres

    Dans quels marchés ou loumas vous vendez les noix d'anacarde ?

    1. Sokone 2. Passy 3. Touba Mouride 4. Passy 5. Kaolack 6. Dakar 7. Gambie

    Quels moyens vous utilisez pour écouler les denrées ?

    1. Charrettes 2. Voitures 3. Jakarta 4. Autres

    Est-ce que vous avez des clients fidèles qui viennent chaque année pour acheter les noix d'anacarde ?

    1. Oui 2. Non

    Comment jugez-vous la commercialisation des noix d'anacarde ?

    1. Facile 2. Difficile 3. Plus ou moins

    Est-ce que vous tirez profit de la culture de l'anacarde ?

    1. Bénéfices 2. Pertes

    A quoi servent les revenus tirés des noix d'anacarde ?

    1. Charger des boutiques 2. Embauche bovine 3. Construire des maisons 4. Achat de Jakarta 5. Achat de lits 6. Achat de fournitures 7. Achat de médicaments 8. Achat de bétail 9. Cas des cérémonies familiales 10. Autres

    Quel rapport existe-il entre la culture de l'anacarde et le secteur du commerce ?

    Quel rapport existe-il entre la culture de l'anacarde embauche bovine ?

    171

    Quel rapport existe-il entre la culture de l'anacarde et l'élevage ?

    Quel rapport existe-il entre la culture de l'anacarde et emplois des jeunes ?

    Quel rapport existe-il entre la culture de l'anacarde et l'amélioration des conditions de vie des

    producteurs ?

    172

    Résumé

    Les campagnes africaines sont en mutation. Les ruraux essaient, tant bien que mal, de répondre à des contextes démographiques, économiques et environnementaux autant difficiles que favorables. Dans leurs stratégies, une place de choix est accordée aux innovations agricoles pour anticiper et atténuer les effets de crises alimentaires. Le monde rural sénégalais se présente comme une bonne fenêtre pour mieux percevoir ce phénomène.

    A Diossong, les paysans s'activent dans la culture de l'anacarde depuis des décennies pour faire face aux aléas climatiques et économiques, au lieu de rester inertes face aux pénuries alimentaires.

    Dans ce mémoire de Master 2, l'étude s'évertue à rendre compte des perspectives de développement durable de cette culture de l'anacarde. Elle explique, les facteurs de l'essor de cette spéculation dans la commune de Diossong, le système de production des anacardiers mais aussi, le principal moteur de la dynamique organisationnelle d'intensification agricole et d'intégration dans le delta du Saloum.

    Vu les nombreuses contraintes qu'elle rencontre, l'intervention des ONG comme l'IRD et l'USDA permettront la durabilité de cette innovation qui repose sur une amélioration des modes de production, la commercialisation des noix d'anacarde mais également l'insertion harmonieuse de cette culture dans les systèmes de production agricole.

    Abstract

    173

    The African rural areas have been changing positively. The country people have been trying as much as possible to respond to the demographic, economic and environmental issues of the moment no matter how difficult or easy they are. Among the strategies put forward, new farming techniques have been momentous to anticipate and diminish the effects of food crises. The Senegalese rural society constitutes a good window to better perceive the phenomenon.

    In the village of Diossong, the farmers have been devoting themselves to the cultivation of cashew nuts since decades to face the climatic and economic uncertainties to deal with food shortages.

    In this Master 2 paper, the study intends to explain the perspectives of a sustainable development of the cultivation of cashew nuts. It not only makes clear the expansion factors of this crop in the village council of Diossong and the production system of the cashews but it also shows the principal engine of the organizational dynamic of the agricultural intensification and integration in the Saloum delta.

    In view of the several constraints cashew farming encounters, the intervention of NGOs like IRD and USDA will enable the sustainability of this innovation which lies not only in the improvement of the methods of production and commercialization but also in the harmonious introduction of this crop into the systems of farming productions.

    174






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"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe