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Analyse des déterminants de la sur liquidité bancaire dans l'UEMOA.

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par Souleymane OUONOGO
Université d'Abomey-Calavi - Master/PTCI 2014
  

Disponible en mode multipage

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ANNEE ACADEMIQUE : 2013-2014 JUIN 2014

 

REPUBLIQUE DU BENIN

**********

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE (MESRS)

 

Président de jury Membres de jury

Prof. Fulbert AMOUSSOUGA GERO Prof. Charlemagne B.IGUE

Professeur Titulaire de Science Economique Prof. Denis ACCLASSATO
Dr. Gilles SOSSOU Dr. Yves SOGLO Dr. Alastaire ALINSATO Dr. Gilles TOBOSSI

Rapporteurs

Dr. Augustin TCHABOSSOU Dr. Venant QUENUM

Réalisé et soutenu par: Directeur du Mémoire:

OUONOGO Souleymane Prof. Denis ACCLASSATO

Maître de Conférences Agrégé de

SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

MEMOIRE DE MASTER-PTCI

OPTION : ECONOMIE APPLIQUEE

1ère Promotion : 2012-2014

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA

Thème :

Science Economique

Co-directeur du Mémoire:

Dr. TOBOSSI Cossi Gilles

UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (UAC)

**********

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (FASEG)

**********

ECOLE DOCTORALE DE SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

**********

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

AVERTISSEMENT

La Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'Université d'Abomey-Calavi, n'entend donner ni approbation, ni improbation aux opinions émises dans les mémoires. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.

Réalisé par OUONOGO Souleymane I

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

DEDICACE

Je dédie ce travail â mes parents, et â tous ceux qui, â un moment, ou â un autre de ma vie, m'ont apporté leur soutien.

Réalisé par OUONOGO Souleymane II

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

REMERCIEMENTS

Je ne peux entamer ce mémoire sans m'arrêter pour exprimer mes vifs remerciements au Professeur Fulbert AMOUSSOUGA GERO, Directeur de l'Ecole Doctorale, et le

Professeur Charlemagne IGUE, coordonateur du PTCI/Phase II (campus de Cotonou) et Doyen de la FASEG. Ils ont contribué à ma formation, tout au long de ce parcours universitaire ; que cet essai les comble de satisfaction.

Je remercie mes directeurs de mémoire : le Professeur Denis ACCLASSATO et le Docteur Gilles TOBOSSI, qui ont assuré le suivi de ce travail.

Un collège de Professeurs, m'ont faits bénéficier de riches expériences de la pratique et de l'enseignement des sciences économiques. Leurs observations et recommandations ont

contribué davantage à l'amélioration de l'aspect théorique et empirique de l'étude. Voici ici l'expression de ma profonde gratitude. J'ai pu toujours compter sur leur disponibilité, leurs encouragements et surtout, sur leur maîtrise des sujets abordés. Je leurs en remercie vivement. Je remercie également tous les enseignants de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'université d'Abomey-Calavi, ainsi que l'administration du Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire (P.T.C.I).

Les Docteurs Barthélemy M.SENOU, Laurent OLOUKOI, Avoce VIAGANOU ont contribué substantiellement, notamment à l'amélioration qualitative aussi bien du protocole de recherche que de la recherche elle même; à tous, un témoignage de sincère gratitude.

Mes remerciements vont également à l'endroit des Docteurs Alain BABATOUNDE, Moussa NJOUPOUOGNIGNI, Mathieu AVOUTOU pour leurs conseils et suggestions pendant la réalisation de ce travail.

Aussi, que tous mes amis promotionnaires, en particulier celui que je considère comme un frère Paul CECE veuille bien croire en mes sincères reconnaissances.

A Monsieur Emile K.HOUEDJISSIN, Chef Service Infrastructure de l'Université Africaine de Développement Coopérative (UADC), veuillez recevoir mes remerciements.

Enfin, aux honorables membres du jury, qui ont accepté discuter des résultats de cette recherche, pour la pertinence de leurs observations, je témoigne mon entière satisfaction et gratitude.

Réalisé par OUONOGO Souleymane III

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

SIGLES ET ACRONYMES

SIGLES

DEFINITIONS

BCE

Banque Centrale Européenne

BCEAO

Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

CEMAC

Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

COBAC

Commission Bancaire de l'Afrique Centrale

ETA

Emplois Théoriques Autorisés

FASEG

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

FCFA

Franc de la Communauté Financière d'Africaine

FMI

Fond Monétaire International

GMM

Méthode des Moments Généralisés

M2

Masse monétaire

PME

Petite et Moyenne Entreprise

RE

Réserves Excédentaires

TEN

Taux d'Escompte Normal

TEP

Taux d'Escompte Préférentiel

TPE

Taux de Prise de Pension

UMOA

Union Monétaire Ouest Africaine

UEMOA

Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

Réalisé par OUONOGO Souleymane IV

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

LISTE DES FIGURES

Figure 1:Evolution des Réserves Excédentaires (RE) dans l'UEMOA de 1985 à 2012 25

Figure 2: Evolution comparée des crédits et dépôts bancaires dans l'UEMOA 26

Figure 2. a: Evolution comparée des crédits et dépôts bancaires (hors Etats) dans l'UEMOA 26

Figure 2. b: Evolution comparée des crédits et dépôts bancaires (avec Etats) dans l'UEMOA 26

Figure 3: Evolution du taux de transformation dans l'UEMOA de 1985 à 2012 27

Figure 4: Evolution comparée des emplois théoriques et effectifs du système bancaire de

l'UEMOA de 1985 à 2012 32

Figure 5: Structure par termes des dépôts dans l'UEMOA 33

Figure 5.a: Structure par termes des dépôts (avec publics) dans l'UEMOA 33

Figure 5.b: Structure par terme des dépôts(hors publics) dans l'UEMOA 33

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Définition des variables et signes attendus 39

Tableau 2: Résultat de l'estimation par les Moindres Carrés Généralisés 47

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1: Tests économétriques 58

Annexe 2: Base de données statistiques 66

Réalisé par OUONOGO Souleymane V

Réalisé par OUONOGO Souleymane VI

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE Erreur ! Signet non défini.

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE D'ANALYSE

DE LA SURLIQUIDITE DANS L'UEMOA Erreur ! Signet non défini.

SECTION 1 : Problématique-Objectifs-Hypothèses et méthodologie Erreur !

Signet non défini.

SECTION 2 : Revue de la littérature Erreur ! Signet non défini.

CHAPITRE II : ANALYSE DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS

L'UEMOA Erreur ! Signet non défini.

SECTION 1 : Dynamique du système bancaire de l'UEMOA Erreur ! Signet

non défini.

SECTION 2 : La surliquidité dans la zone UEMOA . Erreur ! Signet non défini.

CHAPITRE III : ANALYSE EMPIRIQUE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA ... Erreur ! Signet non défini.

SECTION 1 : Spécification du modèle-Choix et définition des variables-sources

de données Erreur ! Signet non défini.

SECTION 2 : Estimation du modèle et analyse des résultats Erreur ! Signet non défini.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS Erreur ! Signet non défini.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Erreur ! Signet non défini.

ANNEXES Erreur ! Signet non défini.

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

TABLE DES MATIERES Erreur ! Signet non défini.

RESUME

Cette étude identifie les déterminants de la surliquidité pour les sept(7)1 des huit(8) pays membres de l'UEMOA entre 1985 et 2012.Bien avant elle a apprécié le phénomène en confrontant les emplois théoriques autorisés aux emplois effectifs compte tenu des normes prudentielles établies par les autorités monétaires2. A l'instar de Doumbia (2009) Il en ressort une surliquidité bancaire dans la zone. Une analyse sur données de panel a permis de montrer que la surliquidité dans l'UEMOA dérive à la fois du comportement des agents économiques à travers leur préférence pour l'un ou l'autre des dépôts, de la faible activité de transformation des banques dans l'Union et du changement de structure en 1994.Bien que significatif notre étude montre que la surliquidité dans la zone est moins liée aux dépôts à vue dans la mesure où ces derniers agissent négativement sur l'excès de liquidité.

MOTS CLÉS : surliquidité, UEMOA, Panel, préférence, emplois théoriques autorisés, emplois effectifs.

ABSTRACT

This study seeks to identify the determinants of excess liquidity for seven (7) of the WAEMU members countries between 1985 and 2012.Before addressing the phenomenon we compar the theoretical and the effective amount of deposits transformed into lending. Like Doumbia (2009) It shows an excess liquidity in the area. An analysis of panel data shown that the excess liquidity in the WAEMU derives both the behavior of economic agents through their preference for one or the other deposits, low processing activity of banks in the Union and the structural change in 1994. Although our study shows that significant excess liquidity in the area is less tied to deposits since it negatively affect the excess liquidity.

KEYWORDS: excess liquidity, WAEMU, Panel, preference, authorized theoretical jobs, efficient theoretical jobs

1Bénin, Burkina Faso, Côte-d'Ivoire, Mali, Niger, Sénégal et Togo 2 L'Etat et la banque centrale

Réalisé par OUONOGO Souleymane VII

Réalisé par OUONOGO Souleymane VIII

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

INTRODUCTION GENERALE

L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) créée en janvier 1994 comprend huit (8)3 pays de l'Afrique subsaharienne. Ce groupe de pays a pour vocation de compléter la coopération monétaire existante par la constitution d'un espace économique unifié, fondé sur l'harmonisation graduelle des politiques économiques et de l'environnement juridique. Elle se présente comme une zone monétaire dans laquelle l'unicité de la monnaie a devancé toutes les autres étapes de la mise en place d'un marché commun. Ainsi l'intégration monétaire n'est pas encore effective pour compenser des handicaps structurels majeurs : une structure d'exportation centrée sur les matières premières, des infrastructures insuffisamment développées, des marchés étroits et de nombreux obstacles aux échanges. Cette Union Monétaire appartient à la zone franc qui est caractérisée par un modèle de coopération monétaire assez singulier4. La zone franc a été formellement créée en 1939 dans le cadre des mesures liées à la déclaration de guerre par un décret instituant une législation des changes pour tous les territoires de l'empire colonial français ( Guillaumont et Guillaumont, 2002). Le contour géographique de cette zone s'est modifié au fil du temps, car on a assisté à des sorties et des entrées de certains pays. La zone franc comprenait à ses débuts, la France et la plupart de ses colonies. De nos jours, elle comprend en plus de l'UEMOA en Afrique de l'Ouest, les pays membres de la CEMAC en Afrique Centrale et les Comores. Au lendemain de la dévaluation des francs CFA en janvier 1994, les pays africains de cette zone se sont engagés dans des processus d'intégration économiques au delà de l'intégration monétaire déjà établie. C'est ainsi que l'UEMOA s'est substituée à l'Union Monétaire Ouest Africaine.

Dans cet espace communautaire, les banques sont les principaux intermédiaires financiers qui sont chargés de collecter les dépôts des agents à capacité de financement pour les prêter aux agents à besoin de financement. Dès la création de l'UMOA, la politique monétaire a visé à favoriser des secteurs dits moteurs de l'économie, par des taux d'intérêts préférentiels. Mais cette politique n'a pas toujours eu les effets escomptés et aura comme conséquence la crise bancaire des années 80. Au cours de cette période, ce sont environ 27 établissements bancaires qui ont déclaré faillite. Face à ces problèmes d'insolvabilité et de rentabilité des banques, des mesures de restructuration et des réformes ont été prises par

3 Bénin, Burkina-Faso, côte d'ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo.

4 Relation de coopération monétaire Nord-Sud unique au monde.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 1

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

l'autorité monétaire en 1989. En effet ces réformes qui ont conduit à la libéralisation du secteur, avaient pour but d'une part de remédier au problème d'insolvabilité5 qui a miné les banques commerciales et d'autre part de passer d'un contrôle direct à un contrôle indirect6 de la liquidité monétaire.

Avec une marge de 70% d'appartenance des banques à des groupes étrangers notamment français, l'une des principales caractéristiques de cet espace communautaire est la forte liquidité de son système bancaire dont les concours à l'économie à long terme ne dépassent pourtant pas 10% du PIB de l'Union (Cissé, 2009).Mesuré par le solde des comptes courants et de règlement des banques ouverts dans les livres de la Banque Centrale, la liquidité bancaire est passée d'environ 240 milliards au début des années 1990 à plus de 750 milliards de 2007 à2011, faisant ressortir des excédents de constitution des réserves obligatoires de 270 milliards sur la même période (Perspectives économiques-UEMOA, 2012). Evalués à près de 49 447,157 milliards de FCFA pour les emplois théoriquement autorisés contre 34 467,399 milliards de FCFA en ce qui concerne les emplois effectifs, les réserves excédentaires dans la zone s'élèvent à 14 979,758 milliards de FCFA sur la période 1985-20127. Cela contraste avec la contribution des banques au financement des économies de l'Union. Cette contribution, appréciée à travers le rapport entre les crédits à l'économie et le PIB, est passée de 23% en 1993 à 15,8% en 2010, contre un ratio de 34% au Nigeria, 77% au Maroc et 145% en Afrique du Sud (Perspectives économiques-UEMOA, 2012). Ainsi ces réserves excédentaires demeurent malheureusement dans la totale oisiveté. En termes relatifs, cela traduit une accentuation des difficultés d'accès aux concours bancaires dans l'Union (Perspectives Economiques-UEMOA, 2012).

Malgré la mise en place de la Bourse régionale des valeurs mobilières et le recours des gouvernements à l'endettement interne, les banques de la zone sont toujours caractérisées par un excès de liquidité.

Une alternative pour gérer ce problème d'excès de liquidité des banques a consisté à l'introduction des réserves obligatoires. Cependant Nissanke et Aryeetey (1998) montrent qu'en situation de surliquidité, il devient d'ailleurs difficile de réguler l'offre de monnaie par le mécanisme des réserves obligatoires. Cette étude reflète le cas de l'UEMOA car la

5 L'insolvabilité et le manque de liquidité sont liés, l'insolvabilité étant la conséquence finale.

6 Le passage du contrôle direct au contrôle indirect se traduit par l'avènement des adjudications hebdomadaires qui permettent à la Banque Centrale de déterminer le taux d'intérêt qui permet de minimiser cet écart grâce à la confrontation des offres et les demandes de monnaie centrale.

7 Nos calculs

Réalisé par OUONOGO Souleymane 2

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

surliquidité n'a pas été résorbée par le mécanisme des réserves obligatoires et ne cesse de poser des difficultés à la BCEAO.

Au-delà de ces aspects, la problématique de la surliquidité demeure au coeur des débats dans la zone à travers son appréciation. D'où la nécessité d'analyser le phénomène ainsi que ses principaux déterminants.

Cette étude s'inscrivant dans le cadre de l'obtention du diplôme de Master PTCI en économie appliquée porte sur « les déterminants de la surliquidité bancaire dans l'UEMOA ».

Son ossature est composée de 3 chapitres.

Le premier chapitre est consacré dans un premier temps à la problématique, les objectifs, les hypothèses et la méthodologie de l'étude. Ensuite, nous exposons le cadre théorique de l'étude des causes de la surliquidité. Il s'agit de faire un tour d'horizon sur la littérature existante sur le thème.

Le deuxième chapitre est axé sur l'analyse de la surliquidité dans les traits caractéristiques de l'UEMOA. Il s'agit d'aborder la dynamique du système bancaire de l'UEMOA, avant de confirmer l'intuition d'une probable surliquidité des banques dans la zone.

Le troisième chapitre est consacré à la vérification de notre seconde hypothèse. Il s'agit pour nous d'une part de spécifier le modèle à estimer. Et d'autre par de valider l'estimation du modèle à travers différents tests et de ressortir les résultats de l'investigation.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 3

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE D'ANALYSE DE LA SURLIQUIDITE DANS L'UEMOA

Ce chapitre présente d'une part la problématique, les objectifs, les hypothèses et la méthodologie de l'étude (section1). D'autre part une clarification des concepts, une revue empirique sur la surliquidité ainsi que ses origines, en d'autres termes il s'agit de la revue de littérature (section2).

SECTION 1 : Problématique-Objectifs-Hypothèses et méthodologie

Dans cette section, nous abordons la problématique ainsi que les objectifs visés par ce mémoire sans oublier les hypothèses et la méthodologie de l'étude.

1.1 Problématique

L'environnement économique des années 80 des pays Africains et ceux de l'UEMOA en particulier est marqué par la récession économique. Cette récession découle de la chute des cours des matières premières sur le marché mondial et de la crise qui a affecté tout le système bancaire. Cette crise qui s'est manifesté par la fermeture des banques est due au non remboursement des prêts à certain secteurs aux taux d'intérêts préférentiels. En 1985 on avait un nombre de dépôt de 1 445,326 milliards de FCFA et de crédit de 1 971,320 milliards de FCFA. D'après nos calculs on a constaté que les crédits sont supérieurs aux dépôts.

En réaction a cette situation des reformes ont été entreprises en 1989.C'est ainsi qu'en 1994 la situation s'est rétablie et le système bancaire est devenue liquides. A partir de cette période jusqu'à nos jours le système bancaire a enregistré une augmentation des dépôts au détriment des crédits. Ce qui a conduit à l'intuition d'une surliquidité de ce dernier. En 2012 pour un nombre de 11 526,221 milliards de FCFA, les dépôts sont restés supérieurs aux crédits estimés à 8 745,089 milliards de FCFA. Pire sur la période 1985-2012, les réserves excédentaires dans l'Union s'élèvent à 14 979,758 milliards de FCFA pendant que la contribution des banques au financement de l'économie ne cesse de baisser. Cette contribution, appréciée à travers le rapport entre les crédits à l'économie et le PIB, est passée de 23% en 1993 à 15,8% en 2010, contre un ratio de 34% au Nigeria, 77% au Maroc et 145% en Afrique du Sud (Perspectives économiques-UEMOA, 2012). Or Selon les travaux de

Réalisé par OUONOGO Souleymane 4

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

(Saxegaard, 2006), cette situation de surliquidité que connait la zone a des répercussions sur l'efficacité de la politique monétaire de la BCEAO. Ce qui explique la nécessité de trouver en dehors des facteurs existants des justifications à cette surliquidité des banques de l'Union au vue de la maîtriser et de soutenir la croissance économique.

1.2 Objectifs et hypothèses

1.2.1 Objectif général

L'objectif principal de ce mémoire est d'analyser les déterminants de la surliquidité bancaire dans l'UEMOA.

1.2.2 Objectifs spécifiques

Pour atteindre cet objectif général, nous lui associons les objectifs spécifiques suivants :

? Déterminer le niveau de surliquidité dans l'UEMOA.

? identifier au niveau de l'Union les facteurs susceptibles d'expliquer ce phénomène.

1.3 Hypothèses

Eu égard aux objectifs ci-dessus énoncés, les hypothèses ci-après sont formulées :

? Le système bancaire de l'UEMOA est surliquide.

? La nature des dépôts explique la surliquidité des banques commerciales dans l'UEMOA.

1.4 Méthodologie et sources de données

1.4.1 Méthodologie

Pour résoudre notre problème nous sommes partis d'un cadre théorique, ensuite nous nous sommes interrogés sur l'existence de la surliquidité dans la zone avant d'aboutir à l'analyse empirique des déterminants de cette surliquidité.

Pour tester l'existence d'une surliquidité bancaire dans la zone nous avons confronté les emplois théoriques autorisés aux emplois effectifs en tenant compte des normes prudentielles.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 5

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Dans le cadre du dispositif prudentiel, le coefficient de couverture des emplois à moyen et long termes par les ressources stables des banques est fixé à 75% ; par ailleurs les banques ne sont autorisées à transformer que 25% des ressources de court terme en emplois longs. Dans ce qui suit, nous calculons d'une part le niveau des emplois à moyen et long terme autorisés (Emplois Théoriques Autorisés, ETA) puis d'autre part, nous le comparons au niveau des emplois à moyen et long termes effectifs8 pour déduire les réserves excédentaires9.

Emplois Théoriques Autorisés=75%Dépôt à terme+25%Dépôt à vue

Réserves Excédentaires=Emplois Théoriques Autorisés-Emplois effectifs

Pour l'analyse empirique des déterminants de la surliquidité nous nous sommes inspirés du modèle théorique de Wanda(2007). Pour cela nous avons utilisé un panel simple, où la variable Réserves Excédentaires sur la masse monétaire (M2) est la variable dépendante. Les variables explicatives retenues sont : les dépôts à vue, les dépôts à terme, le taux de transformation des banques, les recettes d'exportation et une variable pour capter le changement de structure en 1994 (dummy).

Les travaux liés aux traitements économétriques ont été effectués grâce au logiciel « Stata 12 ».

Pour estimer notre modèle, nous avons adopté donc une démarche méthodologique qui se décompose en deux phases :

Les tests de spécification en données de Panel

Il s'agit de vérifier si le processus générateur des données est homogène ou hétérogène. Sur le plan économétrique, cela revient à tester l'égalité des coefficients du modèle étudié dans la dimension individuelle. Sur le plan économique, les tests de spécification reviennent à déterminer si l'on est en droit de supposer que le modèle théorique étudié est parfaitement

8 Le niveau d'emplois effectifs n'est que le volume de crédits à moyen et long terme effectivement consenti, incluant les crédits à l'économie de moyen et long terme d'une part puis des créances sur l'Etat, les dernières étant supposées représenter des emplois longs en l'absence d'information sur leur écheance, ce qui pourrait avoir un effet réducteur des réserves excédentaires.

9 Une autre approche des réserves excédentaires pourrait consister à calculer le niveau de réserves théoriques autorisées et en faire une comparaison avec le niveau effectif des réserves de liquidité bancaire. Les deux approches doivent aboutir aux mêmes résultats. Par ailleurs, la BCEAO publie le montant des ressources excédentaires que les banques déposent auprès d'elle ; rapporté à la masse monétaire(M2), le ratio permet d'apprécier l'importance de la surliquidité des banques. Cette mesure pourrait sous-évaluer le phénomène étant donné qu'une partie de la liquidité des banques pourrait garder la forme d'encaisse.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 6

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

identique pour tous les pays ou au contraire, s'il existe des spécifications propres à chaque pays. Selon la littérature, il existe trois types de test de spécification à savoir :

· Le Test de Fisher ou Likelihood Ratio Test pour les modèles à effets fixes

· Le Test de Breusch et Pagan (LM-test) pour les le modèles à effets aléatoires

· Et le Test de Hausman (1978)

Ces tests permettent de retenir ou non une méthodologie d'estimation des données en panel.

La validation des modèles

Elle comporte deux sous étapes. La première, relative à l'aspect économique permet de voir si les signes des paramètres estimés sont conformes à la théorie économique. La seconde est celle relative à la qualité statistique et économétrique de l'estimation. Dans ce cas plusieurs tests sont effectués notamment :

- le test de normalité des erreurs. A cet effet on fera recours au test de Jarque-Bera.

- le test d'homoscédasticité des erreurs - le test d'autocorrélation des erreurs.

- le test de Ramsey pour apprécier la qualité de la spécification ;

- le test de Student pour apprécier la qualité individuelle des coefficients.

Si | t calculé > tThéorique | alors le coefficient t est significativement différent de 0

- le test de Fischer pour apprécier la qualité globale du modèle.

Si | Fcalculé >FThéori e| alors le modèle est globalement bon. Le coefficient de qu

détermination ajusté R2adj est également utilisé.

Au total, l'analyse des déterminants de la surliquidité est basée sur un modèle empirique qui inclut essentiellement des variables explicatives internes aux économies des différents pays de l'UEMOA. On peut donc écrire que la surliquidité est une fonction des variables suivantes :

rem2=f (dépôts à vue, dépôts à terme, taux de transformation, les recettes issues des exportations, changement de structure en 1994)

Réalisé par OUONOGO Souleymane 7

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

1.4.2 Champ et sources des données

L'analyse est faite à partir d'une base de données en panel sur la période 1985-2012 couvrant 7 des 8 pays de l'UEMOA. Afin d'obtenir un panel cylindré, la Guinée Bissau dont les données ne sont disponibles sur certaines variables a été exclue. Plusieurs raisons militent pour ce choix. D'abord la disponibilité des données ne nous permet pas de faire davantage. Ensuite cette période permet d'englober l'avènement de la crise du système bancaire, la libéralisation financière qui l'a suivie, et qui a occasionné certains faits (introduction du marché monétaire, libéralisation des taux d'intérêt, etc.) susceptibles de marquer la liquidité bancaire de la zone, la dévaluation du franc CFA.

Les données proviennent des notes d'information et de statistiques de la BCEAO.

SECTION 2 : Revue de la littérature

Elle s'articule autour de la notion de surliquidité ainsi que ses différentes origines.

2.1 Clarification des concepts

2.1.1 Le concept de liquidité bancaire

La littérature économique distingue deux définitions de la liquidité : une définition étroite appelée « liquidité de financement » et une définition plus large qui renvoie beaucoup plus à la « liquidité des marchés ».

Au sens étroit, la notion de liquidité recouvre les espèces ou les actifs susceptibles d'être convertis rapidement en espèces et détenus à cet effet pour satisfaire les demandes de retraits de fonds à court terme émanant des contreparties, ou pour couvrir leurs opérations. Dans cette approche, la liquidité est principalement liée à l'activité de transformation traditionnellement pratiquée par les banques.

Au sens large, la liquidité correspond à la capacité des banques à liquider un actif non monétaire, par exemple un titre d'investissement acquis à l'origine pour être détenu jusqu'à l'échéance, dans le cadre d'une opération de refinancement en monnaie banque centrale. La liquidité des marchés est au coeur des préoccupations de stabilité financière des banques centrales. L'absence de liquidité des marchés peut non seulement engendrer une inefficience des marchés, mais sa disparition soudaine sur un marché peut aussi dégénérer en crise systémique.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 8

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

? La liquidité de financement10

La liquidité de financement se réfère à la liquidité nécessaire pour honorer les demandes de retrait à court terme des contreparties, ou pour couvrir leurs opérations (VALLA &al, 2006). Selon cette acception, un établissement bancaire est dit liquide s'il dispose de disponibilités, ou de possibilités de mobilisation rapide, permettant de couvrir ses exigibilités suivant leur échéance durant une période donnée, souvent inférieure à trois mois. Ce papier fait référence à cet aspect de la liquidité au sein des banques de l'UEMOA. Il est lié à la particularité de l'industrie bancaire. Cette particularité s'explique par son exposition au risque de transformation. En fait, les banques procèdent souvent à des financements de long terme par la mobilisation des ressources de court et/ou moyen terme(s). Ce faisant, elles prennent le risque de s'exposer aux demandes de retrait imprévues de leur clientèle. La détention d'une certaine quantité de liquidité par une banque est donc nécessaire pour faire face au risque susmentionné. Le problème est que cette détention peut se révéler, dans certaines circonstances, contradictoire avec l'objectif de rentabilité des banques. Aussi, on parle de « gaspillage de liquidité » quant un établissement bancaire détient une quantité de liquidité au-delà du nécessaire pour couvrir les opérations de sa clientèle et sans motivation stratégique. La gestion de la liquidité est ainsi rendue délicate puisqu'elle conduit à une ambivalence entre nécessité de prudence et objectif de rentabilité. Ce phénomène a très tôt attiré l'attention du législateur car, une panique bancaire, une ruée suite à la faillite ou à l'illiquidité d'une banque, peut avoir des répercussions sur l'ensemble du système financier et remettre en cause la stabilité financière. Ainsi, la mise en place d'une réglementation prudentielle, notamment en ce qui concerne la gestion de la liquidité bancaire, s'est avérée nécessaire afin de sauvegarder le système financier de la prise de risque excessive d'une banque donnée. Néanmoins, les dispositifs prudentiels, aussi nécessaires soient-ils, ne permettent pas de réduire le risque de liquidité bancaire à néant. Cela résulte, d'une part, de l'incertitude qui règne sur les marchés, incertitude qui accentue les liens entre les deux dimensions de la liquidité et qui révèle le caractère relatif de la liquidité d'un actif et, d'autre part, de l'asymétrie d'information entre le législateur et le banquier. La récurrence des crises bancaires et financières ne peut que valider cette assertion. De ce fait, l'existence des Banques centrales, pourvoyeuses de la liquidité ultime, est une nécessité absolue du système. Encore faudrait-il que celles-ci, dans leur fonction de prêteur en dernier ressort, fassent la

10 Doumbia,2009.p.4.

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différence entre illiquidité et insolvabilité. Par conséquent, le concept de liquidité bancaire peut bien se référer à l'éléphant de Joan Robinson, facile à reconnaître, mais difficile à définir et à appréhender.

? La liquidité des marchés

Le concept de liquidité de marché était au coeur de la crise des subprimes où certains compartiments des marchés financiers ont été brutalement affectés. Avant de l'aborder, il convient d'abord de définir la liquidité d'un actif financier. Celle-ci se réfère à la rapidité avec laquelle cet actif peut être échangé contre la monnaie sans perte de valeur. La liquidité de marché en est un concept proche. Elle désigne la capacité du marché à absorber des transactions sur un volume donné d'actifs ou de titres sans effet significatif sur leurs cours11. Le degré de liquidité d'un marché peut être appréhendé selon trois critères (BERVAS, 2006) : - La largeur de l'écart (ou fourchette) entre cours acheteur et cours vendeur qui mesure les

coûts de transaction liés à la détention de l'actif considéré ;

- La profondeur du marché qui se réfère au volume des transactions pouvant être immédiatement exécuté sans décalage du prix à la meilleure limite ;

- La résilience du marché i.e. la rapidité avec laquelle les cours retrouve leur niveau d'équilibre à la suite d'un choc aléatoire dans le flux des transactions.

Cependant, cette définition de la liquidité de marché n'est pas la seule dans la littérature bancaire. En fait, le concept de liquidité de marché est de plus en plus utilisé pour désigner la capacité d'une banque à négocier rapidement, sans délai et ni perte en capital, un actif non monétaire contre la liquidité ultime par excellence qui est la monnaie Banque centrale. Cette seconde définition met plutôt l'accent sur la capacité du détenteur de l'actif à s'en défaire moyennant un prix décent. L'idée sous-jacente est que la banque peut, à un moment donné, avoir besoin de monnaie centrale pour une raison ou une autre. Or, il se trouve que tous ses actifs n'ont pas le même degré de liquidité et que le marché, sur lequel s'échange ces actifs, peut être plus ou moins liquide selon les circonstances. La liquidité de marché est donc un concept relatif car une banque pourrait être dans l'incapacité de se procurer de la monnaie centrale compte tenu de la nature des actifs qu'elle détient et/ou de l'état de la liquidité du marché. Dans ce papier, le terme « liquidité de marché » sera utilisé dans ce dernier sens. En revanche, la liquidité de marché n'est pas l'objet de cette

11 Revue de la stabilité financière,op.cit.p.I

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étude, mais on ne peut pas non plus se passer de ce concept en raison du lien entre les deux acceptions de la liquidité bancaire12.

2.1.2 La surliquidité bancaire

La surliquidité ou excès de liquidité que certains auteurs qualifient d'excès de réserves est définie comme la détention d'actifs liquides au-delà du niveau règlementaire (Saxegaard, 2006). Le niveau règlementaire dont il est question ici est loin de faire l'unanimité entre les différents auteurs, car les objectifs assignés à la politique monétaire sont multiples, le plus important étant la stabilité des prix. Une situation de surliquidité est alors de nature à alimenter l'inflation. Pour mieux caractériser les facteurs à l'origine de cet excès de liquidité, nous passerons en revue les définitions théoriques de cette notion.

2.2 Fondements théoriques de la question de surliquidité

La surliquidité n'est pas l'apanage des seuls Etats de l'UEMOA. Il est reconnu dans la littérature que c'est l'une des caractéristiques de toutes les régions du monde (Wyplosz, 2005). L'auteur avance comme raisons la faible distribution des crédits et une prospérité économique relativement faible. La distinction qu'il fait entre liquidité abondante et liquidité excessive montre la complexité de la notion de surliquidité. Afin de mieux cerner le contour de cette notion, nous examinerons les débats théoriques autour de celle-ci.

2.2.1 Surliquidité : une approche par les indicateurs de la liquidité bancaire

La liquidité d'une banque s'apprécie d'une manière générale par des actifs aisément mobilisables.

Il s'agit des actifs facilement transformables sans perte de valeur, ni coûts de transaction. L'actif le plus liquide étant reconnu être la monnaie, peut-on lier la surliquidité à une abondance du stock de monnaie dans l'économie ?

Cette question ne gênerait en rien les économistes classiques, du fait de la neutralité de la monnaie sur l'activité réelle. Mais du côté des monétaristes, la question serait d'une grande importance, car la monnaie est au centre des fluctuations économiques. Outre cette

12 Revue de la Stabilité Financière de la Banque de France,No11,2008.

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appréhension de la liquidité par les agrégats monétaires, la liquidité d'une économie s'apprécie également au moyen des éléments de l'actif du bilan d'une banque.

La prise en compte de la stabilité macroéconomique et financière dans les situations d'excès de liquidité induit nécessairement une interdépendance entre la liquidité du marché et celle

des banques (Valla et al, 2006). Cette interdépendance dans les économies en développement ne s'explique que par l'interconnexion des marchés financiers et l'intense mouvement des capitaux.

Par définition, la liquidité d'une banque est sa capacité à faire face à ses obligations de trésorerie suivant leur échéance (Valla et al, 2006). La littérature bancaire propose deux

façons de définir la liquidité bancaire. Au sens strict, la liquidité bancaire est la liquidité nécessaire pour satisfaire les demandes de retraits de fonds à court terme émanant des contreparties ou pour couvrir leurs opérations. Au sens large, la liquidité bancaire est beaucoup plus proche de la liquidité de marché.

C'est la capacité d'une banque à liquider un actif non monétaire dans le cadre d'une action en

dernier ressort afin de lever des fonds en monnaie banque centrale (VALLA et al, 2006). Ces auteurs proposent les indicateurs de liquidité bancaire basée sur les actifs des bilans bancaires.

Comme principaux indicateurs, on note : la gestion de la trésorerie et opérations interbancaires, titres acquis dans le cadre des opérations de prise de pension, titres de transaction, titre d'investissement auxquels on ajoute les engagements de refinancement hors bilan. A cette définition de la liquidité bancaire basée sur les actifs des bilans bancaires, l'on peut ajouter celle donnée par Poole (1968) et Baltensperger (1980).

Le modèle de gestion des réserves bancaires de Poole (1968) et Baltensperger (1980), qui a fait l'objet de nombreuses applications aussi bien dans les économies développées qu'en

développement, est fondé sur une définition de la liquidité basée sur les réserves et les dépôts

des banques. En effet, dans le cadre de leur activité d'intermédiation, les banques sont tenues de procéder à des ajustements de leurs portefeuilles aussi bien sur le marché monétaire

qu'auprès de la banque centrale. Ces ajustements s'expliquent aussi bien par d'éventuels

retraits inopinés des agents que par le respect des normes réglementaires. La liquidité bancaire est donc une composante des actifs des banques. Pour simplifier, certains auteurs apprécient

cette liquidité à travers le comportement des réserves libres des banques (réserves - réserves obligatoires). Ces derniers sont constitués des encaisses, des dépôts des banques en comptes courants ainsi que des placements à la banque centrale.

Outre ces définitions purement comptables de la liquidité bancaire, certaines études ont proposé une définition de la liquidité fondée sur les agrégats monétaires (Gouteron et Szpiro,

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2005 ;Bruggeman, 2007). Gouteron et Szpiro (2005) définissent la liquidité bancaire à partir de trois indicateurs. Comme premier indicateur, ils proposent le ratio monnaie sur P11B nominal qui s'explique à partir de l'équation quantitative de la monnaie. Le deuxième indicateur est le ratio crédit sur P11B nominal et le troisième indicateur étant l'évolution du taux d'intérêt.

Cette dernière définition de la liquidité basée sur les agrégats monétaires est d'une portée beaucoup plus générale, car elle ne permet pas directement de mesurer la capacité d'une banque ou de tout le système bancaire à faire face à ses engagements à très court terme. Une mesure beaucoup plus explicite permet de mettre en évidence les indicateurs de la liquidité bancaire.

Afin de mieux cerner les éléments qui rentrent dans la définition de la liquidité bancaire, Valla et al. (2006) proposent un indicateur de la liquidité basé sur les flux nominaux et idiosyncratiques.

Ces flux bruts de liquidité sont élaborés par agrégation des variations positives et négatives des encours des éléments d'actifs (gestion de la trésorerie et opérations interbancaires, titres acquis dans le cadre d'opérations de pension, titres de transaction, titres d'investissement et les engagements de refinancement hors bilan) du bilan de chaque banque. Les flux nominaux de la liquidité bancaire sont la somme des taux de croissance de la liquidité de chaque banque par rapport à zéro, pondérés par les parts de marché. Les flux idiosyncratiques sont la somme des taux de croissance de la liquidité de chaque banque par rapport à la tendance du secteur (Valla et al., 2006). L'indicateur privilégié dans ce calcul est le taux de croissance de la liquidité bancaire qui est le rapport de la variation de la liquidité sur la moyenne entre deux périodes.

Cette mesure de la liquidité bancaire qui porte exclusivement sur les éléments d'actifs du bilan de la banque est critiquable en ce sens qu'elle ne prend pas en compte les éléments du passif de la banque. En effet, malgré l'intensification des mouvements de capitaux, la gestion de liquidité au sein d'une banque ne se limite pas seulement aux seules opérations d'acquisitions et de cessions d'actifs en vue de satisfaire les exigences de rentabilité et de financement de l'économie, mais elle consiste également à assurer l'exigibilité des dépôts collectés. Dans un contexte d'économie à marchés financiers embryonnaires, comme celle de l'UEMOA, la mesure de la liquidité bancaire basée sur les actifs des bilans bancaires ne permettrait pas de mieux apprécier la liquidité du système bancaire.

Pour pallier aux exigences de rentabilité et de contraintes réglementaires, certains auteurs ont proposé une mesure de la liquidité fondée sur la gestion des réserves bancaires (Poole,

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1968 ;Baltensperger, 1980). La liquidité de la banque est appréciée par rapport au niveau des réserves obligatoires. Les réserves bancaires sont donc la somme des réserves non empruntées, c'est-à-dire les réserves officielles des banques auxquelles on ajoute les dépôts nets et les flux de placement et de refinancement sur le marché monétaire (Poole, 1968). Pour satisfaire les exigences réglementaires de constitution des réserves obligatoires, les réserves de la banque devraient au moins être égales aux réserves obligatoires. Cette mesure de la liquidité n'établissant pas une liaison directe avec les instruments de la politique monétaire, certains auteurs ont proposé une mesure de la liquidité fondée sur les agrégats monétaires.

L'équation quantitative de la monnaie met en évidence une liaison entre la quantité de monnaie en circulation dans l'économie et le niveau générale des prix. Cette liaison théorique fait penser à une forte corrélation entre liquidité et inflation. Les ratios monnaie (masse monétaire au sens large) et crédit sur PIB (Produit Intérieur Brut) sont donc les indicateurs de la liquidité. Cette mesure de la liquidité est vue sous l'angle macroéconomie avec prise en compte des instruments de la politique monétaire. La question de la liquidité n'est véritablement préoccupante que si l'économie ou le système bancaire est en situation d'excès de liquidité ou de déficit de liquidité. La situation d'excès de liquidité est beaucoup plus préoccupante pour les autorités monétaires, car elle est incompatible à long terme avec l'objectif de stabilité des prix (Gouteron et Szpiro, 2005). Mais la principale difficulté est la mesure de l'excès de liquidité qui ne fait pas l'unanimité entre les auteurs qui se sont penchés sur la question.

2.2.2 Surliquidité : excès de liquidité systémique

La situation d'excès de liquidité dans l'économie a longtemps préoccupé les autorités monétaires qui s'investissent davantage dans le contrôle de la liquidité bancaire pour garantir la stabilité des prix. Cette situation rend difficile la mise en oeuvre de la politique monétaire et conduit le plus souvent à une réforme de celle-ci, c'est le cas des pays de l'Europe juste après la seconde guerre mondiale (Gurley, 1953). Plus généralement, une situation d'excès de liquidité, que l'on appelle communément surliquidité, est vue sous deux angles : excès de liquidité systémique ou excès de réserves bancaires.

L'excès de liquidité est généralement perçu dans la littérature bancaire comme l'écart entre le total des actifs liquides et le total des actifs liquides réglementaires. La principale interrogation qui est faite de cette définition concerne la distinction entre actifs liquides et

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actifs liquides réglementaires. Mais cette interrogation est levée dès lors qu'on dispose d'une norme réglementaire sur la liquidité des banques. La commission bancaire établie généralement une norme de liquidité qui est le ratio éléments d'actifs liquides sur éléments de passif exigibles (Valla et al., 2006). Ce ratio devant au moins être égal à 100%, il est donc difficile de dire à partir de quel seuil cette liquidité devient excédentaire13.

Pour pallier à cette difficulté, certains auteurs ont proposé comme seuil de surliquidité, le niveau minimal de la norme de liquidité. Wanda (2007) considère qu'il y a surliquidité lorsque le ratio dépôts sur crédits est supérieur à un. Outre le fait que le seuil minimal de liquidité ne garantisse pas nécessairement l'objectif de maximisation du profit de la banque et la satisfaction d'autres exigences réglementaires, les éléments d'actifs liquides et de passifs exigibles qui rentrent dans la définition de la surliquidité ne sont pas suffisants.

D'autres indicateurs d'appréhension de l'excès de liquidité proposés dans la littérature ne donnent pas nécessairement le seuil à partir duquel une détention de liquidité peut être caractérisée d'excessif, c'est le cas par exemple des ratios monnaie (masse monétaire au sens large) et crédit sur PIB. Cette approche nous conduit donc à une définition de la notion d'excès de liquidité systémique. L'excès de liquidité est dit systémique s'il est relatif à un système, en l'occurrence le système bancaire. Les mécanismes de fonctionnement du système bancaire sont donc sources de liquidité excessive.

Cette dernière approche de la surliquidité comme excès de liquidité, malgré le fait qu'elle tienne compte de la norme réglementaire de liquidité, ne prend pas en compte le niveau de réserves des banques à la banque centrale. Cette prise en compte du niveau des réserves bancaires permettra donc d'établir une relation directe entre surliquidité et la mise en oeuvre de la politique monétaire.

2.2.3 Surliquidité : excès de réserve bancaires

On appelle réserves bancaires, la partie des dépôts constitués auprès des banques que celles-ci ne prêtent pas. Une fraction de ces réserves se trouve dans les coffres-forts de chaque banque, mais la majeure partie en est détenue par la banque centrale (Mankiw, 2001). Cette définition fait apparaître implicitement les notions de réserves libres et de réserves obligatoires.

Les réserves libres sont considérées comme l'écart entre l'excès de réserves statutaires (réserves obligatoires) et les emprunts de la banque à la banque centrale (Poole, 1968). Les

13 Nous notons que la norme de ce ratio est fixée à 75% dans l'UEMOA

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réserves obligatoires désignent les réglementations par lesquelles les banques centrales obligent les banques commerciales à respecter un coefficient de réserves minimal (Mankiw, 2001). Les réserves obligatoires sont donc comparables à une taxe sur une activité particulière qui est la production des comptes de dépôts (Baltensperger, 1980).

La constitution des réserves obligatoires pour le contrôle de la liquidité bancaire induit une distinction entre système bancaire avec réserves intégrales et système bancaire avec réserves fractionnaires. En effet, dans un système bancaire avec réserves intégrales, tous les dépôts que reçoit la banque sont constitués en réserves obligatoires. On parle dans ce cas d'un système bancaire avec 100% de réserves obligatoires (Baltensperger, 1980). En revanche, dans un système bancaire avec réserves fractionnaires, la banque ne peut conserver en réserves qu'une partie de la totalité des dépôts (Mankiw, 2001). On note en outre qu'un système bancaire avec réserves intégrales n'affecte pas l'offre de monnaie, alors qu'un système avec réserves fractionnaires crée de la monnaie.

Comme instrument de contrôle de la liquidité bancaire, les réserves obligatoires jouent un rôle important dans l'analyse de la surliquidité des banques. Par rapport à cette approche, la surliquidité est donc une situation de réserves excédentaires qui est l'écart entre les réserves bancaires et les réserves obligatoires.

De même, Agénor et al (2004), en s'inspirant des travaux de Baltensperger (1980) sur le modèle de gestion des réserves bancaires, montrent que l'excès de liquidité, qui est l'écart entre les réserves non rémunérées des banques et les réserves obligatoires, est une fonction croissante du taux de pénalité des banques, décroissante du coefficient des réserves obligatoires et décroissante de la volatilité du PIB. Ce modèle de gestion des réserves bancaires de Baltensperger (1980), s'inspire des travaux de Poole (1968), qui propose un modèle stochastique de gestion des réserves bancaires. Poole justifie la prise en compte du modèle stochastique par le caractère aléatoire du montant des réserves de la banque à la banque centrale et des dépôts des banques.

Vue ces définitions il est nécessaire de se pencher sur les méthodes d'estimation de la surliquidité.

Une mesure couramment utilisée pour appréhender l'ampleur de ce phénomène consiste à rapporter les réserves excédentaires des banques commerciales du pays considéré à la masse monétaire en circulation ou au total des dépôts bancaires, les réserves excédentaires correspondant à la différence entre les réserves constituées auprès de la banque centrale et les réserves obligatoires (les réserves réglementaires imposées par l'autorité monétaire).

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2.3 Revue de littérature sur l'origine de la surliquidité bancaire

Dans la littérature économique, des controverses subsistent aussi bien sur le plan théorique qu'empirique sur le caractère involontaire ou non de l'accumulation de la liquidité par les Banques Commerciales.

Sur le plan théorique en s'inspirant du modèle de Baltensperger (1974) Agénor et al (2004) postulent théoriquement qu'un accroissement du taux de pénalité augmente le niveau de réserves détenues par les Banques Commerciales. Selon leur analyse le phénomène de surliquidité dérive plutôt de la contraction de l'offre de crédit par les banques commerciales. Le débat se situe finalement sur la volonté des banques commerciales à accorder du crédit ou à détenir des réserves peu ou pas rémunérés. Dans cette même logique Berger et al(2005) montre qu'une forte tarification est de nature à limiter les crédits et à conduire à une surliquidité bancaire. En effet la forte tarification des services bancaires est liée à une forte asymétrie de l'information et à une réticence des banques à octroyer des crédits.

Pour sa part, Vo Thi (2005) montre que le coût du crédit est positivement lié à la probabilité de défaut de l'emprunteur, au taux de perte en cas de défaut de paiement et au taux de rémunération des ressources. Par contre, l'espérance de rendement de crédit est négativement liée à ces facteurs. Contrairement aux études précédentes, Dollar et Hallward-Driemeier (2000) affirment que la surliquidité, en Asie de l'Est, résulte de la baisse de la demande de crédit qui est due à la contraction de la demande agrégée engendrée par la crise. En effet l'instabilité affecte le climat des affaires et crée l'incertitude sur les projets d'investissements futurs. Il en résulte une baisse de demande de crédit et favorise ainsi la surliquidité des banques. Pour ces derniers c'est plutôt la faible demande de crédit en raison de l'instabilité qui est la source de la surliquidité des banques dans cette région.

La relation de causalité qui existe entre la crise économique et l'inflation montre que cette dernière peut également représenter une cause cyclique de la surliquidité car son l'importance est accompagnée par une volatilité élevé des prix relatifs (et donc une augmentation dans les risques des projets d'investissement caractérisé par un degré élevé d'irréversibilité). Un excès dans l'inflation peut augmenter l'incertitude sur la valeur de la garantie des emprunteurs. En effet les grandes banques, lorsqu'elles sont confrontées aux problèmes de sélection adverse, soit elles fixent une prime de risque élevée ou augmentent l'incidence du rationnement de crédit. Ceci parce que, dans le cas formel, un taux débiteur élevé va conduire non seulement à la sélection adverse (Stiglitz et Weiss, 1981), mais également à une contraction dans la

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demande de crédit. Ce qui traduit une accumulation involontaire d'excès de réserves (Alpha, 2010).

En Afrique Sub-saharienne la plupart des arguments avancés sur ce thème portent sur le caractère involontaire de l'accumulation de la liquidité par les banques commerciales.

J.Calvin.A(2008), affirme que la principale raison de la surliquidité dans la zone CEMAC est donc la flambée des prix des hydrocarbures sur le marché international. Ce qui a entraîné une entrée importante de devise, un rapatriement régulier des recettes d'exportation via le canal bancaire par les Etats, une accumulation des réserves de change. Cette affirmation est reprise par Mopa(2010).A la différence du premier il introduit les variables risque, le manque de concurrence entre les banques, la faiblesse de la demande de crédit d'un certain nombre d'emprunteurs habituels, comme facteurs permissifs de la surliquidité bancaire dans cette zone. Ces affirmations ont des limites dans la mesure où elles ne sont pas formalisées. Gilmour(2005) trouve qu'en Ethiopie, la constitution de la surliquidité est associée à un accroissement des dépôts du secteur privé et du gouvernement. Cette observation reflète le cas de l'UEMOA en général et du Bénin en particulier car le comportement des agents économiques dont la préférence pour les dépôts à vue en lien avec une préférence pour le présent permet d'expliquer le phénomène (Amoussouga et Eggoh, 2010).

Doumbia(2009) par contre trouve que la surliquidité dans l'UEMOA provient des facteurs externes aux banques commerciales de la zone. Il donne trois principales causes, notamment les contraintes liées à la défense de la parité du franc CFA, l'entrée des capitaux et le niveau élevé des taux d'intérêt. Dans son article il met l'accent sur la surliquidité des banques dans l'UEMOA dans un contexte de sous-financement du secteur productif et des PME. Selon lui, les banques ont tendance à surestimer le risque associé au financement d'une grande partie des entreprises, ce qui se traduit par l'insuffisance des prêts vis-à-vis des dépôts et, donc, par l'augmentation de leur liquidité au-delà du seuil nécessaire. L'auteur souligne par ailleurs que la surliquidité des banques a d'abord donné lieu à des dépôts oisifs auprès de la Banque Centrale avant d'être recyclée en partie pour financer les dettes souveraines. Ce phénomène contribuant à réduire l'importance des réserves excédentaires sans les absorber intégralement. Enfin, l'auteur souligne que le problème de surliquidité n'est pas totalement résolu et que la problématique de financement de l'économie a simplement changé de nature. Cependant, l'auteur se limite dans ses analyses à décrire le problème. Il ne cherche pas à résoudre où du moins à donner des pistes de réflexion pour résoudre le problème du financement de l'économie à travers l'accès au crédit. Il faut dire que théoriquement ces

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arguments avancés semble expliqués le phénomène de la surliquidité dans la zone mais il reste à se poser des questions sur l'évidence empirique.

Sur le plan empirique il faut dire que très peu d'études se sont penché sur la volonté ou non des banques à conservé des réserves au-delà de la norme obligatoire.

Alberto Giovannini(1994), explore de façon empirique les fluctuations de la demande de monnaie résultantes des marchés financiers. En étudiant les effets des chocs de liquidité dans les marchés financiers et des devises étrangères en Suisse avant 1988, Il finit par trouver que les chocs de liquidité ont été un déterminant important des retours de dépôts de devises étrangères ex ante, aux dépôts de franc Suisse. Donc il en résulte une surliquidité bancaire. Cette étude est soutenue par les travaux de Wai-Ming Ho(2004).En effet ce dernier examine l'efficacité de l'intervention des devises étrangères dans deux pays et deux monnaies différentes dans un modèle d'équilibre général qui admet des effets de liquidité. Il trouve que quelque soit le mode d'intervention (stériliser ou non stériliser), les devises étrangères ont un impact significatif sur l'allocation de la liquidité dans les marchés financiers internationaux. A la différence du premier, son modèle montre qu'il existe des circonstances où la réponse du taux de change à une intervention est paradoxale comme l'indique la littérature empirique.

Le cadre juridique est un élément du risque bancaire. Transparent, ce cadre peut inciter les banques à un octroi important de crédit, c'est-à-dire à une faible surliquidité des banques. Opaque ou inapproprié, ce cadre constitue un frein aux crédits et un incitateur à la surliquidité.

Jappelli et al (2005), à l'aide des données de panel, ont étudié l'impact de l'efficience judiciaire sur la politique d'octroi des crédits des banques italiennes.

Selon leurs résultats, les provinces italiennes où les sentences sont plus pendantes ou à durée de sentence longue sont celles dans lesquelles les crédits bancaires sont rares. Par contre, en cas d'efficience judiciaire, même les petits emprunteurs, jadis considérés comme de véritables facteurs de risque, ont accès aux crédits.

A l'instar des analyses théoriques les travaux empirique sur le sujet en Afrique-Subsaharienne et particulièrement dans l'UEMOA ne sont pas nombreux.

C'est dans ce contexte que, Wanda(2007) met en exergue les facteurs réels qui ont engendrés la surliquidité au Cameroun. Il s'appuie sur une enquête auprès de 10 banques au Cameroun pour démontrer ; à travers une régression des données de panel sur la période 2002 à 2005 ; que la surliquidité bancaire dans ce pays s'explique par 4 facteurs que : l'importance du risque

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de crédit, le caractère disciplinaire de la réglementation COBAC14, la surfacturation des prestations servies aux entreprises et l'absence de recours à l'arbitrage comme mode alternatif de résolution des différends entre la banque et ses débiteurs. Cette étude ne concerne qu'un seul pays de la zone et ne permet pas d'en savoir plus sur le phénomène en ce qui concerne les autres pays.

FOUDA(2009) aborde le problème d'une autre manière en étendant son étude sur l'ensemble des pays de la zone. Il procède à une vérification empirique avec les données de panel des bilans et des comptes de résultat bancaires agrégés portant sur la période 1993 à 2006.Les tests confirment globalement les hypothèses sur le rôle entre plusieurs facteurs à savoir :l'incertitude liée à la forte dégradation du climat des affaires, l'effet de mémoire des crises bancaires antérieures et le renforcement de la frilosité des banques ainsi que les innovations financières engendrées par la libéralisation financières.

Beguy(2012) en utilisant la méthode des moments généralisés(GMM) trouve que dans la zone CEMAC sur la période 1985 à 2002, la surliquidité provient non seulement de la volonté des banques commerciales à travers leurs mécanismes très rigoureux de protection contre une éventuelle crise de liquidité mais également du renchérissement du cours du pétrole.

Diop(1998) par une régression simple portant sur une période de 30ans aboutit au résultat selon lequel la surliquidité des banques au Sénégal est déterminée par l'évolution des fuites en billets vers le public et par l'importance des dépôts bancaires. Cette analyse n'explique pas bien le phénomène de surliquidité car elle prend les réserves comme la variable d'appréciation de la surliquidité.

Alors qu'une abondante littérature empirique s'est penchée sur l'analyse approfondie des déterminants de la surliquidité dans la plupart des régions du monde, à notre connaissance, peu de travaux empiriques ont traité spécifiquement des causes de ce phénomène dans la zone UEMOA. La présente étude s'intéresse à ces différents aspects.

Ce chapitre nous a permis de parcourir la problématique ainsi que les objectifs, les hypothèses et la méthodologie utilisée dans le cadre de notre étude de façon brève. La littérature économique sur la surliquidité ainsi que ses déterminants par le biais d'une revue de littérature non moins exhaustive.

14 Commission Bancaire de l'Afrique Centrale.

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CHAPITRE II : ANALYSE DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Ainsi qu'il ressort du chapitre précédent d'une part la problématique, les objectifs, les hypothèses et la méthodologie de notre étude. Et d'autre part, la revue de littérature mettant en exergue une bonne appréhension de la surliquidité. Traitant de ces différents aspects, nous nous proposons d'analyser la surliquidité dans les traits caractéristiques de l'UEMOA.

SECTION 1 : Dynamique du système bancaire de l'UEMOA

Regroupant les anciennes colonies de l'Afrique de l'Ouest, l'UEMOA représente une partie de la zone CFA. Zone dont la deuxième partie est constituée des pays de l'Afrique Centrale regroupés au sein de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale). Ces deux zones monétaires figurant parmi les anciennes zones monétaires du continent Africain, disposent chacune d'une Banque Centrale d'émission du franc CFA dont à convertibilité à change fixe en euro est assurée par le Trésor Français. Notons que le système bancaire de l'UEMOA a été caractérisé par une dynamique non régulière dans le temps avec des caractéristiques qui varient peu d'un pays à un autre. En effet, le système bancaire dans les pays de l'UEMOA dans les années 70 et 80 était en situation de quasi-monopole étatique, où l'Etat était le principal actionnaire et bénéficiaire des crédits à l'économie. Aussi, la répression financière est-elle mise en oeuvre à travers un système d'administration des taux d'intérêt et d'orientation des crédits. La dynamique du système bancaire de l'UEMOA est décrite à travers la politique monétaire de la BCEAO et le réseau bancaire de l'UEMOA.

1.1 La politique monétaire de la BCEAO

La politique monétaire de la BCEAO a pour principal objectif de faire en sorte que l'économie dispose des liquidités nécessaires à son fonctionnement et à sa croissance tout en contrôlant l'inflation. Elle s'était fixée essentiellement trois objectifs principaux, d'abord d'augmenter la croissance économique, ensuite de maîtriser l'inflation et enfin de défendre la valeur interne et externe de la monnaie. Conformément à l'article 12 du Traité de l'UEMOA, le Comité de Politique Monétaire « définit la politique monétaire et de crédit afin d'assurer la sauvegarde de la monnaie commune et de pourvoir au financement de l'activité et du

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développement économique des États de l'Union ». Cependant depuis les réformes de 1989 on a assisté à un recentrage de la politique monétaire sur le seul objectif de stabilité des prix. La stabilité des prix doit être maintenue sur le moyen terme, ce qui permet à la BCEAO de tenir compte d'une possible forte volatilité des prix à court terme.

Pour atteindre cet objectif final, la politique monétaire de la BCEAO utilise principalement deux types d'instruments : les taux d'intérêt directeurs et les réserves obligatoires.

1.1.1 Les taux d'intérêt directeurs

De nombreux taux ont été souvent appliqués dans le cadre de la politique monétaire menée par la BCEAO. Par exemple, le taux d'escompte préférentiel (TEP) instauré en 1956 aux côtés du taux d'escompte normal (TEN), s'appliquait aux effets documentaires relatifs aux exportations. Ces deux taux sont fixés respectivement à 3 et 3,5% jusqu'en 1973, où un taux unique est appliqué pour le TEP et le TEN ; après 1973, ce taux est fixé à 5,5%. A partir de 1975, jusqu'aux réformes de 1989, deux taux (préférentiel et normal) de réescompte seront à nouveau appliqués. Au cours de cette période, le TEP va varier entre 5,5% et 9%, alors que le TEN est compris entre 5,5% et 10%. Ce mécanisme de réescompte s'est transformé en un recours systématique au refinancement de la Banque Centrale. Entre 1989 et 1993, un taux d'escompte unique compris entre 10,5% et 12,5% a été institué. Avant 1993, les avances consenties selon la procédure de pension étaient facturées au taux d'escompte. Mais à partir de 1993, un taux de prise de pension (TPE) a été instauré et il a varié entre 11% et 4,25% (Amoussouga et Eggoh, 2010). On peut noter que, les taux directeurs de la BCEAO sont relativement élevés durant la période d'avant les réformes financières, tandis qu'ils ont connu une tendance à la baisse après les réformes financières des années 90. Les taux ont augmenté jusqu'à 14,5% en 1994, et ont connu une tendance baissière pour atteindre 4,25% en 2011. Compte tenu de la baisse des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) au cours des dernières années, l'écart positif entre les taux de la BCEAO et ceux de la zone euro s'était très significativement élargi à partir de la fin de 2008, pour atteindre 250 points de base fin 2009 pour le taux des pensions. Cet écart, qui s'était stabilisé au cours de l'année 2010, s'est légèrement resserré avec la remontée progressive des taux directeurs de la BCE à partir d'avril 2011.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 23

Réalisé par OUONOGO Souleymane 24

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

1.1.2 Les réserves obligatoires

En ce qui concerne les réserves obligatoires15, elles ont été instituées par la BCEAO en 1993. Le coefficient de 5% s'appliquant aux établissements financiers depuis octobre 1993 est resté inchangé jusqu'en 1998, année au cours de laquelle il a été modifié à plusieurs reprises. A partir de décembre 2010, le coefficient obligatoire applicable aux banques dans les Etats membres de l'UEMOA a été harmonisé, pour s'établir à 5%. L'examen de la mise en oeuvre du dispositif des réserves obligatoires au cours de ces dernières années met en évidence une situation de liquidité excédentaire pour les banques de l'UEMOA. Par exemple, en décembre 2010, pour un niveau de réserves requises de 555 milliards de francs CFA, les réserves des banques effectivement constituées ont atteint 1 092,3 milliards de francs CFA.

1.2 Le réseau bancaire de l'UEMOA

Le réseau bancaire de l'UEMOA est constitué de banques et établissements financiers avec des structures différentes (tant au niveau des bilans que de l'intermédiation financière) à l'échelle de toute l'Union et à l'intérieur d'un même pays. Au 31 décembre 1999, treize banques présentaient chacune un bilan individuel de plus de 100 milliards de F CFA, alors que le bilan moyen des 88 établissements de crédit en exercice était de 51,8 milliards de F CFA. Les dix plus grandes banques de l'UEMOA assurent en moyenne plus de la moitié de l'intermédiation financière (53% des crédits octroyés et 54% des dépôts mobilisés en 1997) et un peu plus du quart pour les petites et moyennes banques. Aussi, en 1999, le nombre de banques en activité en Côte d'Ivoire représentait le quart de toutes les banques de l'Union soit autant que ceux du Sénégal et du Bénin (respectivement 16,7 et 8,3%), alors que le réseau bancaire du Burkina, du Niger ou celui du Togo, représentait chacun un peu plus de 11,5% et 15% pour celui du Mali. Les établissements de crédit en activité en Côte d'Ivoire ont contrôlé en moyenne plus de 50% des ressources financières intermédiées (distribution de crédit et mobilisation de l'épargne) dans toute l'UEMOA sur la période1993-1997. Le système bancaire sénégalais vient en seconde position (18,2%) contre 2% au Niger, 6% au Bénin, 7% au Togo et 9% au Mali en 1997. Par ailleurs, l'UEMOA présente un faible niveau de couverture bancaire. L'ouverture de guichets bancaires est très inégale d'un pays à un autre, avec des différences allant du simple au dixième : 1 guichet pour 54.000 habitants au Togo

15Il faut noter que la constitution de réserves obligatoires était prévue depuis 1975, mais elle n'avait pas été appliquée.

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contre 572.000 habitants au Niger en 1999. En moyenne, en 1999, il y a avait un guichet pour plus de 116.000 habitants, soit rapporté à la densité de la population, un guichet bancaire pour la couverture d.une superficie moyenne de 5.917 km2.

Dans une étude empirique récente, Gelbard & Leite (1999) trouvent que de 1987 à 1997, les différents indicateurs de développement financier se sont améliorés à l'exception de l'environnement institutionnel au Togo et de la fourniture des services financiers au Bénin. Cette amélioration s'explique par la mise en oeuvre des différents programmes d'assainissement des établissements bancaires car vers la fin des années 80 tous les systèmes financiers dans l'Union étaient en crise (Caprio & Klingebiel, 1996).

SECTION 2 : La surliquidité dans la zone UEMOA

Dans cette section nous allons définir la surliquidité avant de confirmer l'intuition de son existence au sein de l'Union.

2.1 Définition

Plusieurs définitions théoriques16 ont été données certes au thème mais nous allons retenir celle de Saxegaard(2006).Selon ce dernier, la surliquidité peut être définie comme étant la quantité de réserves détenues par les banques commerciales à la Banque Centrale en plus du niveau statutaire ou requis de réserves. Ainsi il y a surliquidité lorsque la banque accumule des réserves au-delà du ratio obligatoire.

16 Voire la revue de la littérature, p.8.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 25

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2.2 Les manifestations de la surliquidité dans l'UEMOA

Le système bancaire de l'UEMOA a connu une évolution significative des réserves excédentaires depuis un certain nombre d'année. La figure ci-dessous montre cette évolution sur la période de l'étude.

Figure 1:Evolution des Réserves Excédentaires (RE) dans l'UEMOA de 1985 à 2012

 

2000 1500 1000 500 0 -500

 

Chiffres en milliazrds de FCFA

 
 
 
 

Source : Réalisée par l'auteur à partir des données de la BCEAO

Sur la période sous revue, deux régimes peuvent être distingués : une situation d'absence de réserves et une situation de réserves en excès. De 1985 à 1993,le système bancaire de l'UEMOA est marqué par une absence de réserve même si on assiste à des tentatives de constitution de réserves en 1987 et 1988(5,276 et 25,242 milliards de FCFA).Cette première situation s'explique par le comportement opportuniste de certain emprunteurs non crédibles et au financement des projets d'investissements non productifs. Lesquels ont exposés le système bancaire aux crises et faillites des années 80.A partir de 1994, l'année qui est marquée par la dévaluation du FCFA, on assiste à une constitution des réserves excédentaires par les banques de l'Union. Ces réserves ont connues un pic en 2004 avec un montant de 908,213 milliards de FCFA avant de connaitre une tendance à la baisse jusqu'en 2006(873,767 milliards de FCFA).A partir de 2007, on note une progression constante de ces réserves excédentaires qui ont atteint les 1595,951 et 1683,077 milliards de FCFA en 2011 et en 2012.

Il y a surliquidité lorsque la banque accumule des réserves au-delà du ratio obligatoire, lesquelles elle peut exploiter sous forme de prêts à la clientèle, sous forme de dépôts auprès de

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

la banque centrale ou sous forme d'encaisse. Alors que dans les deux dernières options, la banque est véritablement en position de surliquidité, elle ne l'est dans la première option que lorsque la totalité des réserves excédentaires n'est pas recyclée en crédit. Dans la pratique, la stratégie des banques en quête de rentabilité est de combiner les différentes options et il peut se dégager une surliquidité ou non. C'est pourquoi, l'analyse comparée des dynamiques des dépôts et des crédits constitue une approche d'appréciation de cette problématique afin d'identifier les causes et les implications sur la politique monétaire.

Figure 2: Evolution comparée des crédits et dépôts bancaires dans l'UEMOA

12000

Chiffres en milliazrds de FCFA

10000

8000

6000

4000

2000

0

Chiffres en milliazrds de FCFA

14000

12000

10000

8000

6000

4000

2000

0

Figure 2. a: Evolution comparée des
crédits et dépôts bancaires (hors Etats)
dans l'UEMOA

Crédits Dépôts

1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012

Figure 2. b: Evolution comparée des
crédits et dépôts bancaires (avec Etats)
dans l'UEMOA

Crédits totaux Dépôts totaux

1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012

Source : Réalisées par l'auteur à partir des données de la BCEAO

Deux régimes de transformation des dépôts bancaires peuvent être distingués dans les deux cas de figures : produits bancaires hors Etats (figure 2a) et produits bancaires avec Etats (figure 2b). De 1985 à 1993, les crédits ont été plus massifs que les dépôts collectés avec en 1993, un ratio Crédits/Dépôts de 131, 7% pour les produits hors Etats et 104,3% lorsque les dépôts et crédits gouvernementaux sont considérés. Le faible degré de réglementation bancaire et le financement bancaire des projets gouvernementaux expliqueraient cette situation, laquelle a exposé le système bancaire de la zone aux crises et faillites des années 80. A partir de 1994, c'est-à-dire l'année de la dévaluation du FCFA et cinq ans après les réformes de politique monétaire et financière de la BCEAO, la tendance est inversée avec des dépôts supérieurs aux crédits ; les crédits rapportés aux dépôts donnent alors 88,4% sans les Etats et 70,4%, lorsque les opérations avec les Etats sont prises en compte.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 26

Réalisé par OUONOGO Souleymane 27

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Figure 3: Evolution du taux de transformation dans l'UEMOA de 1985 à 2012

1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Taux de transformation (%)

160 140 120 100

80

60

40

20

0

Source : Réalisée par l'auteur à partir des données de la BCEAO

La figure 3 montre l'évolution du taux de transformation des dépôts dans l'UEMOA. Demeuré inférieur à 100%, le taux de transformation des banques a progressé très lentement depuis 1993, induisant un excès de liquidité en augmentation dans le temps (Figure 1). Cet excès de liquidité du système bancaire de la zone justifie-t-elle une surliquidité bancaire ? La réponse doit être recherchée dans l'évolution des réserves excédentaires en rapport avec le taux de couverture réglementaire fixé par l'autorité monétaire, la surliquidité étant l'excès de liquidité au-delà du seuil obligatoire.

2.3 Mesure de la surliquidité

2.3.1 Modèle théorique de la surliquidité

De nombreux travaux sur la surliquidité des banques considèrent les réserves obligatoires comme une norme à partir de laquelle on peut juger le niveau de réserves excédentaires ou pas.

Comme instrument de contrôle de la liquidité bancaire, ce raisonnement qui porte sur le niveau de réserves obligatoires pour apprécier la situation d'excès de liquidité des banques est tout à fait logique. Mais le principal handicap à ce raisonnement est de considérer un coefficient de réserves obligatoires qui ne respecte pas les exigences de rentabilité et de

Réalisé par OUONOGO Souleymane 28

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

liquidité de la banque. C'est pour pallier à ces exigences que plusieurs travaux ont été menés dans le but de déterminer un niveau optimal des réserves obligatoires.

On peut citer les travaux de Poole (1968), Baltensperger (1980), Baltensperger (1982), Agénor et al (2004), Saxegaard (2006), Farhi et al (2007), qui proposent une analyse de l'excès de liquidité des banques à partir du niveau optimal des réserves de la banque. En prenant en compte le fonctionnement du système bancaire de l'UEMOA, la méthodologie du niveau optimal de réserves obligatoires serait la suivante : considérons pour simplifier une économie où les banques collectent un montant de dépôt D, elles utilisent une partie pour les opérations de réserves obligatoires et le reste est utilisé pour satisfaire les opérations de crédit et de placement auprès du marché interbancaire. Les banques doivent également faire face aux retraits inopinés des agents et lorsqu'elles courent un risque d'illiquidité, elles font recourt à la banque centrale pour lever les fonds à un taux de pénalité qui est supposé être supérieur au taux du marché interbancaire.

L'économie dispose également de n déposants, chaque déposant fait un dépôt di. La somme totale des dépôts de l'économie est D. Il est établit un niveau de coefficient de réserves obligatoire r tel que 0< r < 1. Pour les dépôts collectés, D, la banque dépose rD sous forme de réserves obligatoires au niveau de la banque centrale et utilise (1-r)D pour ses opérations de crédits et de placement sur le marché interbancaire. Soit á la part des dépôts allouée aux crédits et 1-á la part des dépôts réservés aux opérations de placement. Les déposants sont rémunérés à hauteur rD. La banque facture ses opérations de crédit à un taux

C', qui

r est assimilé au taux débiteur maximum de la banque centrale, et ses opérations de

placement à un taux rI, qui est assimilé au taux du marché interbancaire. Nous supposons que le système est sous surveillance de la banque centrale qui apporte de la liquidité aux banques, lorsque celles-ci deviennent illiquides. Cette liquidité est offerte aux banques à un taux de pénalité rP, qui est fixé par la banque centrale.

Soit x, le taux de retrait des agents qui est une variable aléatoire dont la fonction de distribution est connue par la banque. Le programme de maximisation sous contrainte du profit de la banque est le suivant :

n

i = a( 1 -- r) Drc + ( 1 -- a)( 1-- r) Drr -- rPmax( 0,X -- r) -- rDD ( 1)

Avec R, le total des réserves des banques. Ces réserves sont constituées du compte courant des banques à la banque centrale, des placements des banques auprès de la banque centrale, et la rémunération des réserves obligatoires et des encours des réserves obligatoires ou

Réalisé par OUONOGO Souleymane 29

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

statutaires17.

Le premier terme traduit le revenu tiré sur les opérations de crédit, le deuxième terme traduit le revenu tiré des opérations de placement sur le marché interbancaire, le troisième, le coût des ressources lorsque la banque est en situation d'illiquidité et le dernier terme traduit le coût total des ressources de la banque. Pour ce qui est du coût des ressources bancaires en situation de risque d'illiquidité, nous supposons que lorsque le taux de retrait (rapport entre le montant des retraits sur le total des dépôts) est supérieur au coefficient des réserves obligatoires, la banque est contrainte de lever les fonds à un taux de pénalité auprès de la banque centrale. En réarrangeant les termes, on a :

[ ( ) ]( ) ( ) ( )

L'espérance de profit est le suivant :

( ) [ ( ) ]( ) [ ( )] ( )

Le programme de maximisation du programme final est:

( ) [ ( ) ]( ) ? ( ) ( )

( )

F est la fonction de distribution des retraits des dépôts bancaires, c'est une fonction de densité absolument continue et connue par la banque. L'équation de Lagrange de ce programme de maximisation est le suivant :

( ) ( ) [ ( ) ]( )

? ( ) ( ) ( ) ( )

ë ? 0, est le multiplicateur de Lagrange. Les conditions de résolution de ce programme de
maximisation impose que pour ë = 0, on a R = rD, c'est dire que la banque détient un niveau
de réserves strictement supérieur aux réserves obligatoires et pour ë > 0, on a R= rD, c'est-à-

17Pour améliorer cette formule, nous pouvons y intégrer le profit générer par les réserves obligatoires ? En le faisant, ce qui serait un apport intéressant par rapport à la théorie (qui garde le principe universel que les réserves obligatoires ne sont pas rémunérées), tous les calculs qui suivent devraient être adaptés dans ce sens. Une autre voie d'approfondissement de ce modèle, en l'inscrivant au contexte de l'UEMOA, est de diviser les dépôts en trois composante (privé court terme, privé long terme et public), en faisant l'hypothèse que les taux d'intérêt sur ces types de dépôts sont uniformes.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 30

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

dire que la banque détient un niveau de réserve égale aux réserves obligatoires. La condition de premier ordre de ce programme de maximisation est le suivant :

( ) [ ( ) ] ( ( )) ( )

F est la fonction de répartition de x ou la probabilité du risque d'illiquidité Pr(x = r) de la banque. On a alors :

( ) [( ( ) ) ] ( )

La résolution de ce problème d'optimisation suppose la connaissance de la loi de distribution du taux de retrait des dépôts dans la sous-région. Soit :

( )

-< X -< o0 8

0 ( )

Où è et y0 sont les paramètres de la fonction ; è > 0, y0> 0 on a alors :

( ) ( ) ( ) ( )

En remplaçant (9) dans (7) on obtient :

( ) [( ( ) ) ] (10)

Une transformation logarithmique de l'équation (10) nous donne :

[ (( ( ) ) )] ( )

· Pour ë > 0, la banque ne détient pas de réserves excédentaires par rapport aux réserves obligatoires, le niveau du coefficient des réserves obligatoires optimal est donné comme suit :

( )

(13)

(14)

· Pour ë=0, la banque détient des réserves excédentaires par rapport aux réserves obligatoires, le niveau du coefficient des réserves obligatoires est donné comme suit :

Réalisé par OUONOGO Souleymane 31

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[ ( ( ) )] (15)

L'hypothèse qui est posée sur le paramètre y0est que la banque anticipe des éventuels retraits inopinés des déposants lorsque son bilan se détériore. La condition de détérioration du bilan de la banque repose sur le niveau de ses créances douteuses. Nous supposons donc y0comme une fonction du ratio des créances douteuses au total de crédits.

Soit ( ) ( )

En posant ( ) ( )

En remplaçant (17) dans (15) et après un arrangement des termes, on obtient :

( ( ) ( )

Le niveau du coefficient des réserves obligatoires dans ce cas sera obtenu par simple régression de l'équation (18).

L'excès de réserves, pris comme indicateur de surliquidité, est ensuite calculé : pour le premier cas (ë?0) lorsque la banque détient un niveau de réserves égal aux réserves obligatoires, soit :

.

Pour le deuxième cas (ë=0), c'est-à-dire que la banque détient un niveau de réserves supérieur aux réserves obligatoires, l'indicateur d'excès de liquidité ou surliquidité

Rro est le niveau actuel des réserves obligatoires, c'est-à-dire le niveau de

réserves au taux en vigueur.

2.3.2 Détermination de la surliquidité dans le contexte de l'UEMOA

Le défaut de données ne nous permet pas de calculer l'indicateur de surliquidité à partir du modèle de Poole (1968).

Par conséquent pour confirmer l'intuition d'une surliquidité bancaire dans la zone, nous allons confrontés les emplois longs théoriquement autorisés aux emplois effectifs.

En effet dans le cadre du dispositif prudentiel, le coefficient de couverture des emplois à moyen et long termes par les ressources stables des banques est fixé à 75% ; par ailleurs les banques ne sont autorisées à transformer que 25% des ressources de court terme en emplois

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

longs. Dans ce qui suit, nous calculons d'une part le niveau des emplois à moyen et long terme autorisés (Emplois Théoriques Autorisés, ETA) puis d'autre part, nous le comparons au niveau des emplois à moyen et long termes effectifs18 pour déduire les réserves excédentaires19.

Emplois Théoriques Autorisés=75%Dépôt à terme+25%Dépôt à vue Réserves Excédentaires=Emplois Théoriques Autorisés-Emplois effectifs

Figure 4: Evolution comparée des emplois théoriques et effectifs du système bancaire de l'UEMOA de 1985 à 2012

1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Emplois Effectifs Emplois Théoriquement Authorisés

Chiffres en milliards de FCFA

4 000

6 000

5 000

3 000

2 000

1 000

-

Source : Réalisée par l'auteur à partir des données de la BCEAO

Cette analyse comparative des niveaux théoriques et effectifs des emplois stables bancaires de la zone confirme l'intuition d'une liquidité excessive que la dynamique des crédits et dépôts bancaires indique (confère figures 2a et 2b). En effet, le chevauchement des deux courbes de 1985 à 1993 correspond à une quasi-égalité entre emplois théoriques et emplois effectifs : il n'y a donc pas sur cette sous période, de larges réserves excédentaires et en conséquence, il n'y a pas de surliquidité du système bancaire de l'UEMOA. C'est à partir de 1994 que le gap entre les emplois théoriques et effectifs commence par se creuser,

18 Le niveau d'emplois effectifs n'est que le volume de crédits à moyen et long terme effectivement consenti, incluant les crédits à l'économie de moyen et long terme d'une part puis des créances sur l'Etat, les dernières étant supposées représenter des emplois longs en l'absence d'information sur leur écheance,ce qui pourrait avoir un effet réducteur des réserves excédentaires.

19 Une autre approche des réserves excédentaires pourrait consister à calculer le niveau de réserves théoriques autorisées et en faire une comparaison avec le niveau effectif des réserves de liquidité bancaire. Les deux approches doivent aboutir aux mêmes résultats. Par ailleurs, la BCEAO publie le montant des ressources excédentaires que les banques déposent auprès d'elle ; rapporté à la masse monétaire(M2),le ratio permet d'apprécier l'importance de la surliquidité des banques. Cette mesure pourrait sous-évaluer le phénomène étant donné qu'une partie de la liquidité des banques pourrait garder la forme d'encaisse.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 32

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

indiquant un tassement des réserves excédentaires du système bancaire dans le temps comme l'indique la figure 1, page 26.Sur la période de l'étude les réserves excédentaires dans l'Union s'élèvent à 14 979,758 milliards de FCFA. Rapporté aux emplois théoriques autorisés, cela donne un ratio de 30,29%.

Ainsi donc, à l'instar de Doumbia (2009) pour l'ensemble des pays de l'UEMOA puis de Amoussouga et Eggoh (2010) pour le Bénin, l'approche d'analyse conduit à la conclusion d'une surliquidité bancaire dans l'UEMOA, laquelle est devenue structurelle depuis 1994, consécutivement à la dévaluation du FCFA et aux réformes du système financier de la zone.

2.4 Les causes de la surliquidité dans l'UEMOA

Les facteurs permissifs de cette surliquidité bancaire sont à rechercher d'une part dans les comportements des agents(les ménages d'une part à travers les préférences pour l'une ou l'autre des échéances de dépôts, puis les banques à travers l'effectivité de la fonction de transformation des échéances). D'autre part le changement de structure en 1994 pourrait déterminer la préférence des ménages pour les l'un ou l'autre des dépôts. Les figures 5.a et 5.b renseigne sur le comportement des agents en termes de dépôts bancaires dans l'UEMOA. Même si les dépôts bancaires ont cru à un rythme soutenu dans le temps ; la tendance quasi-supérieure des dépôts à vue qui sou tend cette évolution globale confirme bien l'hypothèse d'une préférence des agents pour les dépôts courts. Pire, depuis 1994, les dépôts à vue totaux y compris les dépôts de l'Etat (figure5.a) et hors Etat (figure 5.b) ont atteint un niveau supérieur à celui des dépôts à terme dans l'économie.

Figure 5: Structure par termes des dépôts dans l'UEMOA

Figure 5.a: Structure par termes des dépôts (avec publics) dans l'UEMOA

A vue A terme Total

chiffres en milliards de FCFA

12000 10000 8000 6000 4000 2000

0

 

1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012

Figure 5.b: Structure par terme des dépôts(hors publics) dans l'UEMOA

12000

10000

8000

6000

4000

2000

0

chiffres en milliards de de FCFA

A vue A terme Total

1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003 2006 2009 2012

Réalisé par OUONOGO Souleymane 33

Source : Réalisées par l'auteur à partir des données de la BCEAO

Réalisé par OUONOGO Souleymane 34

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Ces différentes observations permettent de conclure que la surliquidité bancaire est imputable à la structure des dépôts avec des agents à forte préférence pour des dépôts à vue et forte aversion pour des dépôts longs. Compte tenu de l'importante part des dépôts à vue dans la structure des ressources, l'instabilité des dépôts pourrait être un facteur explicatif de la surliquidité bancaire. Les causes doivent être aussi recherchées dans le comportement des banques dans la mise en oeuvre de la fonction de transformation malgré la nature des ressources dont elles disposent. Le gap structurel entre les emplois longs théoriquement autorisés et les emplois longs effectifs constitue une preuve irréfutable de la faible activité de transformation des banques dans la zone. Le changement de structure en 1994 peut également en être une cause car la dévaluation à non seulement contribuer à l'afflux de capitaux mais a également changé le comportement des agents économiques à travers le choix pour les dépôts.

Les causes indirectes de la surliquidité bancaire et du sous financement de l'économie sont alors plus liées à une plus grande asymétrie d'information (sélection adverse et aléa moral) entre les banques et les entreprises emprunteuses, à une incertitude d'appréciation du risque de défaut des demandeurs, à l'absence de normes comptables dans les entreprises généralement informelles ou familiales, au manque de projets d'investissement bancables puis au dysfonctionnement du système judiciaire quant à la réalisation des hypothèques20.

Les mesures correctives du paradoxe de la surliquidité et du sous-financement de l'économie doivent viser alors ces différentes causes indirectes pour améliorer sensiblement le taux de transformation des dépôts bancaires.

Tout au long de ce chapitre, nous avons analysé le problème de surliquidité dans un contexte de l'UEMOA. En filigrane, ce présent chapitre a examiné dans un premier temps, la dynamique du système bancaire de l'Union à travers sa politique monétaire et son réseau bancaire. La deuxième partie nous a permis de confirmer l'intuition d'une surliquidité bancaire dans la zone ainsi que ses origines.

20Il faut cependant relativiser le sous financement de l'économie qui découle d'une intervention différenciée des banques suivant l'origine des capitaux. Lefilleur (2007) montre qu'en Afrique subsaharienne, les banques à capitaux locaux (avec moins de 30% du marché) contribuent davantage au financement des entreprises que les banques à capitaux étrangers (avec plus de 70% du marché dans l'UEMOA en 2004). Il y a donc une surévaluation du risque de défaut de la part des dernières.

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CHAPITRE III : ANALYSE EMPIRIQUE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Le chapitre précédent a permis de confirmer l'intuition d'une surliquidité bancaire ainsi que ses principaux facteurs dans susceptibles dans l'espace UEMOA. Ces facteurs existent tant au niveau du comportement des agents économiques qu'au changement de structure en 1994. Mais quelle est leur contribution réelle a l'édification de la surliquidité bancaire? Quelle est la contribution particulière de la nature se dépôts ? Ce sont la des préoccupations auxquelles cette étude tente de répondre.

Ce chapitre est constitué de deux points. Le premier point sert a spécifier le modèle et à définir les variables. Le deuxième point permet de valider l'estimation du modèle à travers différents tests et de ressortir les résultats de l'investigation.

SECTION 1 : Spécification du modèle-Choix et définition des variables-sources de données

Nous avons jugé opportun d'utiliser la régression des données de panel dans le cadre de notre étude. Notre choix est relatif à l'objectif principal de l'étude qui est de déterminer les facteurs qui contribuent a la surliquidité. Il s'agit d'une problématique nationale ou sous-régionale. La surliquidité bancaire peut s'expliquer a priori par des comportements permanents et propres à chaque pays ou comportements atemporels (On parle d'effets fixes qui traduisent l'hétérogénéité des pays).

1.1 Spécification du modèle

La modélisation consiste a choisir un modèle adapte aux données à traiter sur la base d'un ou de plusieurs modèles théoriques et des variables explicatives retenues.

1.1.1 Modèle théorique des déterminants de la surliquidité

Wanda(2007) a étudié les déterminants de la surliquidité au Cameroun. Il a pour cela constitué un échantillon de dix 10 banques sur une période de 4 ans. La surliquidité bancaire pouvant s'expliquer a priori à la fois par des comportements permanents et propres à chaque banque.

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Le modèle de régression suivant a été spécifié :

i = 1, 2..., 10 et t = 1, 2, 3, 4 (2002, 2003, 2004et 2005).

est la variable endogène qui mesure la surliquidité de la banque i à la période t,

est un vecteur de variable explicative liée au temps de la banque i,

est un vecteur de variable caractérisant la banque i à la date t,

représente le résidu d'explication de la banque i à la période t,

est le coefficient permettant de mesurer la contribution du facteur temps,

est le coefficient permettant de mesurer la contribution des variables explicatives de la banque i à la date t.

L'objectif de cette étude menée par Wanda(2007) est de déterminer les principaux facteurs qui sont à l'origine de la surliquidité des banques au Cameroun. En utilisation des techniques variées d'estimation suivant la nature des variables, l'auteur a pu tester ce modèle et en a déduit que :la surliquidité bancaire dans ce pays s'explique par 4 facteurs dont l'importance du risque de crédit, le caractère disciplinaire de la réglementation COBAC21, la surfacturation des prestations servies aux entreprises et l'absence de recours à l'arbitrage comme mode alternatif de résolution des différends entre la banque et ses débiteurs. Cette étude est limitée car elle ne concerne qu'un seul pays de la zone et ne permet pas d'en savoir plus sur le phénomène en ce qui concerne les autres pays.

Bien que s'inscrivant dans la dynamique de facteurs permissifs de la surliquidité, notre étude diffère de celle précédemment décrite dans la mesure où notre objectif est de déterminer les facteurs qui contribuent à la surliquidité bancaire dans l'UEMOA. Il s'agit d'une problématique sous-régionale. Il n'est donc pas possible de construire des variables sur la base des informations propres à une banque. Les variables doivent être définies pour le secteur bancaire national pris dans son ensemble.

21 Commission Bancaire de l'Afrique Centrale.

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1.1.2 Modèle retenu

En nous inspirant du modèle théorique et tenant compte de la particularité des données à traiter, nous avons fait le choix d'un modèle de panel formulé comme suit:

i ... et t ... ( 85 ... 0 )

Où i caractérise le pays considéré et t le o ent d ns le te ps où l'observ tion t

réalisée.

Xit la matrice des variables explicatives du pays i au temps t, b coefficients de contribution uniformes des variables explicatives,

erreur ou residu d'explication pour le pays i au temps t,

est une perturbation aléatoire et centrée, ( ) 0 .
Les variables Xit sont indépendant de .

Les variables explicatives sont non corrélées.

1.2 Choix et définition des variables

1.2.1 La variable endogène

La variable endogène est la surliquidité. Le défaut de données ne nous a pas permis de calculer cette variable sur la base du modèle de gestion de réserves bancaires de Poole.

Ainsi elle est approximée aux réserves excédentaire rapportés à la masse monétaire (M2).Ces réserves excédentaires sont obtenu à partir de la différence entre les emplois théoriques autorisés et les emplois effectifs.

1.2.2 Les variables exogènes

Selon la littérature, quatre catégories de variables peuvent expliquer la surliquidité à savoir : les dépôts à vue, les dépôts à terme, le taux de transformation, les recettes issues des exportations, le changement de structure en 1994.

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Les dépôts à vue

Cette variable constitue un indicateur du comportement des agents économiques. Ces derniers ayant une préférence pour les dépôts à vue et une aversion pour les dépôts à terme.

Les dépôts à terme

A l'instar des dépôts à vue, cette variable rend compte de la préférence des agents

économiques pour les dépôts.

Le taux de transformation

C'est le rapport des crédits à l'économie aux dépôts totaux. Cette variable rend compte du

comportement des banquiers à travers leur activité de transformation.

Les recettes d'exportation

Cette variable est un indicateur de l'entrée de devise dans un pays. Ces recettes sont généralement rapatriées via le canal bancaire.

Le changement de structure en 1994

Cette variable rend compte du rôle de la dévaluation du franc CFA dans la surliquidité des banques. Car selon la littérature, la dévaluation du franc CFA a contribué au rapatriement des capitaux.

Plus que l'optimisation des résultats significatifs du modèle, le choix des variables explicatives répond prioritairement à une préoccupation économique. Chaque variable doit apporter une contribution positive ou négative au phénomène observé. Le tableau ci-dessous retrace les signes prévus.

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Tableau 1: Définition des variables et signes attendus

Type de variable

Variables

Libellé

Signe attendu

Explication

Variable expliquée

rem2

Réserves Excédentaires rapportés à la masse monétaire M2

 
 

Variables explicatives

dav

Volume de dépôt à vue

+

Plus il ya des dépôts à vue plus les réserves excédentaires augmentent

dat

Volume des dépôts à terme

-

Plus les dépôts sont à terme plus il ya octroie de

Crédit

Txt

Taux de

transformation des banques

-

Plus le degré de transformation des dépôts en crédit longs au profit des entreprises est élevé moins seront les réserves excédentaires

exp

Les recettes d'exportation

+

Un rapatriement régulier des recettes d'exportation via le canal bancaire par les Etats augmente le volume des réserves excédentaires

dummy

Changement de structure en 1994

+

Cette variable capte l'ampleur du changement de structure en 1994.On suppose qu'elle prend la valeur 0 avant l'évènement et 1 après l'évènement

Eu égard à ce qui précède, le modèle à estimer est le suivant :

( ) ( ) ( ) ( ) ( )

( )

Avec i=1,...,7 ; t=1,...,27 et åi,t=terme d'erreurs

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1.3 Sources de données

L'étude est faite à partir d'une base de données en panel sur la période 1985-2012 couvrant 7 des 8 pays. Afin d'obtenir un panel cylindré, la Guinée Bissau dont les données ne sont disponibles sur certaines variables a été exclue. Plusieurs raisons militent pour ce choix. D'abord la disponibilité des données ne nous permet pas de faire davantage. Ensuite cette période permet d'englober l'avènement de la crise du système bancaire, la dévaluation du franc CFA et la libéralisation financière qui l'a suivie, et qui a occasionné certains faits (introduction du marché monétaire, libéralisation des taux d'intérêt, etc.) susceptibles de marquer la liquidité bancaire de la zone.

Les données proviennent des notes d'informations et de statistiques de la BCEAO.

SECTION 2 : Estimation du modèle et analyse des résultats

Cette section se propose d'estimer notre modèle afin d'interpréter les résultats obtenus

2.1 Estimation du modèle

Dans cette partie nous allons définir le modèle approprié à notre étude.

(rem2) ti,t = bo + b1( dav) ti,t + b2 ( dat) ti,t + b3 ( txt) ti,t + b4( exp) + b5 ( dummy) ti,t+ ti,t

Avec i=1,...,7 ; t=1,...,27 et åi,t=terme d'erreurs

2.1.1 Tests de spécification sur données de panel

Test 1 : Likelihood Ratio Test (Test de Fisher) : le modèle à effets fixes

Soient les deux (2) modèles suivants :

> Modèle 1 : Absence d'effets fixes

(rem2) ti,t = bo + b1( dav) ti,t + b2 ( dat) ti,t + b3 ( txt) ti,t + b4( exp) + b5 ( dummy) ti,t+ ti,t

Avec i=1,...,7 ; t=1,...,27 et åi,t=terme d'erreurs > Modèle 2 : Présence d'effets fixes

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(rem2) ti,t = b0ti + bi( dav) ti,t + b2( dat) ti,t + b3( txt) ti,t + b4( exp) + b5 ( dummy) ti,t+ ti,t

Avec i=1,...,7 ; t=1,...,27 et åi,t=terme d'erreurs

L'on teste l'hypothèse H0 : b0i = b0 pour i = 1, 2, ...7 Le test d'hypothèse s'écrit :

H0 : Absence d'effets (Modèle 1)

H1 : Présence d'effets fixes (Modèle 2)

n = 7 = nombre de pays ; T = 27 = taille de l'échantillon ; k = 5 (nombre des variables explicatives).

D'après les résultats du test de spécification du modèle à effets fixes (annexe 1), le R2 within est de 58,80% et le R2 between est de 7,77%. Cela signifie que les parts des variabilités intra-individuelles des variables explicatives dav, dat, txt, exp, dummy expliquent à 58,80% la part de la variabilité intra-individuelle de la variable dépendante rem2.

La significativité conjointe des variables explicatives est vérifiée à l'aide de la F statistique (en haut du tableau). Elle est de F*(5,184)= 52,52.

La significativité conjointe des effets fixes introduits est donnée par la F statistique (en bas du tableau) qui s'établit à de F* (6,184) = 17,09> Flue = 2,10.

L'hypothèse H0 d'absence d'effets fixes (Modèle 1) n'est pas acceptée ; par conséquent, c'est l'hypothèse H1 de présence d'effets fixes (Modèle 2) qui est retenue. Et ceci est confirmé par la Pvalue associée au test (en bas du tableau) qui vaut zéro c'est-à-dire (Prob> F = 0.0000).

Testons à présent l'hypothèse d'absence d'effets aléatoires contre l'hypothèse de présence d'effets aléatoires (Test de Breusch-Pagan).

Test 2 : Test de Breusch et Pagan (LM-test) : le modèle à effets aléatoires

Les modèles suivants seront testés :

? Modèle 1 : Absence d'effets aléatoires :

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(rem2) ti,t = bo + bi ( dav) ti,t + b2 ( dat) ti,t + b3 ( txt) ti,t + b4( exp) + b5 ( dummy) ti,t+Eti,t

Avec i = 1, . . ., 7 ; t = 1, . . ., 27 et ?i,t= terme d'erreurs

? Modèle 3 : Présence d'effets aléatoires :

(rem2) ti,t = bo + bi ( dav) ti,t + b2 ( dat) ti,t + b3 ( txt) ti,t + b4( exp) +b5( dummy) ti,t+boti+Eti,t

Avec i = 1, . . ., 7 ; t = 1, . . ., 27 et ?i,t= terme d'erreurs Le test d'hypothèse s'écrit :

H0 : Absence d'effets aléatoires (Modèle 1) H1 : Présence d'effets aléatoires (Modèle 3)

Pour ce type de test, le R2 le plus pertinent est le R2 between, qui mesure la part de la variabilité inter-individuelle de la variable dépendante expliquée par celles des variables explicatives. Le R2 within, quant à lui, donne une idée de la contribution des effets aléatoires au modèle.

Après l'estimation du modèle à effets aléatoires nous donne la statistique du test de Breusch-Pagan qui teste la significativité des effets aléatoires. Les résultats sont synthétisés dans le deuxième tableau de l'annexe1 de la page 59.

La P-value associée au test vaut zéro (Prob> Chi2 = 0,0000). Par conséquent, l'hypothèse H1 de présence d'effets aléatoires n'est pas rejetée (Modèle 3) et l'hypothèse H0 d'absence d'effets aléatoires (Modèle 1), quant à elle, est rejetée. Cette conclusion peut être tirée par lecture et comparaison du Chi2(1), lu sur la table de la loi de CHI-DEUX et associé au test (calculé). Ainsi, le Chi2lu(1) = 3,84 à 5% est inférieur au Chi2*(1) = 250,82.

Le test du multiplicateur de Lagrange suggère que l'estimateur des Moindres Carrés Généralisés (MCG) est plus performant que celui des MCO et rejette logiquement l'estimation par les MCO dans la dimension totale.

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La prochaine étape de la spécification consiste à effectuer le test de la présence d'effets aléatoires contre la présence d'effets fixes (Test de Hausman).

Test 3 : Test de Hausman (1978)

Les deux modèles à tester sont :

> Modèle 2 : Présence d'effets fixes :

(rem2) ti,t = b0ti + bi( dav) ti,t + b2( dat) ti,t + b3( txt) ti,t + b4( exp) + b5

( dummy) ti,t+Eti,t

Avec i = 1, . . ., 7 ; t=1,...,27 et 8i,t= terme d'erreurs > Modèle 3 : Présence d'effets aléatoires :

(rem2) ti,t = b0 + bi ( dav) ti,t + b2 ( dat) ti,t + b3 ( txt) ti,t + b4( exp) +b5( dummy) ti,t+b0ti+Eti,t

Avec i = 1, . . ., 7 ; t=1,...,27 et 8i,t= terme d'erreurs Les hypothèses à tester sont :

H0 : Présence d'effets aléatoires (modèle 3) H1 : Présence d'effets fixes (modèle 2)

Les modèles à effets fixes et à effets aléatoires permettent de prendre en compte l'hétérogénéité des données. Le test de spécification de Hausman permet de tester laquelle de ces deux hypothèses est appropriée aux données.

S'agissant de la règle de décision, selon KPODAR (2007), lorsque la probabilité du test est inférieure à 10% alors cela implique que le modèle à effets fixes est préférable au modèle à effets aléatoires. Lorsque la probabilité du test est supérieure au seuil de 10% alors le test de Hausman ne permet de différencier le modèle à effets fixes du modèle à effets aléatoires. Dans ce cas, le choix de l'un ou de l'autre modèle doit être justifié rigoureusement, et il

Réalisé par OUONOGO Souleymane 44

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dépend de la conviction de chaque auteur sur la pertinence d'un modèle par rapport à un autre. Le logiciel donne : Chi2*(3) = 2,20 et Prob> Chi2 =0,5324.

La p-value?10%, donc le test de Hausman ne permet pas de différencier le modèle à effets fixes du modèle à effets aléatoires

On peut néanmoins se référer à quelques arguments d'ordre général qui facilitent le choix du modèle :

-Lorsque la variation intra individuelle des variables est plus forte que la variation inter individuelle, le modèle à effet fixe est plus approprié que le modèle à effet aléatoire et vis versa.

-Lorsque la dimension temporelle est très réduite, par exemple à deux périodes, le modèle à effet fixe donne de moins bons résultats que le modèle à effet aléatoire.

-Lorsqu'il existe dans le modèle une variable explicative invariante dans le temps dont on veut estimer l'impact marginal, on utilisera le modèle à effet aléatoire, mais sous l'hypothèse assez forte d'exogénéité des effets spécifiques.

Dans notre modèle nous voulons estimer l'impact marginal de la variable « changement de structure en 1994 », invariante dans le temps. Donc le modèle à effets aléatoires semble être le plus adéquat pour expliquer la surliquidité (rem2) par les variables exogènes ci-dessus sous l'hypothèse forte d'exogénéité des effets spécifiques.

2.1.2 Test de validation du modèle estimé Test de normalité des résidus

L'hypothèse de normalité peut être testée sur les variables du modèle ou sur le terme d'erreur du modèle. Pour la présente étude c'est le terme d'erreur qui est retenu. Le test d'hypothèse est le suivant :

H0 : le terme d'erreur suit une loi normale N(m, ó) ;

H1 : le terme d'erreur ne suit pas une loi normale N(m, ó).

Réalisé par OUONOGO Souleymane 45

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On accepte l'hypothèse de normalité, si la statistique JB est inférieure à 5,99, et on rejette l'hypothèse de normalité, si la statistique JB est supérieure ou égale à 5,99 (DOUKOURE, 2005).

Tests de Skewness/Kurtosis pour Normalité

Variable

Residu

Observation

196

Pr(Skewness)

0,0000

Pr(Kurtosis)

0,0788

Adj chi2(2)

19,96

Prob>chi2

0,0000

La statistique de Jarque-Bera est définie par : JB = n[S2/6 + (K - 3)2/24].

La probabilité du test étant inférieur à 5%, on rejette donc l'hypothèse H0 de normalité des erreurs.

Test de Ramsey-Reset

Le test de Ramsey-Reset permet de tester l'omission de variable explicative pertinente ou une mauvaise spécification du modèle. Le test d'hypothèse est le suivant :

H0 : Non omission de variable explicative pertinente ou bonne spécification du modèle ; H1 : Omission de variable explicative pertinente ou mauvaise spécification du modèle.

Si la probabilité du F test supérieure à 10%, on ne peut donc pas rejeter l'hypothèse H0 d'une bonne spécification du modèle. Le test de Ramsey-Reset effectué sur le logiciel STATA donne le résultat suivant :

La probabilité associée au test Prob> F = 0,08% (< 10%); l'hypothèse H0 de non omission de variable pertinente ou bonne spécification du modèle est rejetée.

Test d'hétéroscédasticité

Le test d'hypothèse est le suivant :

H0 : Présence d'homoscédasticité ; H1 : Présence d'hétéroscédasticité.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 46

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Pour les modèles à effets fixes, le test se fait en trois étapes à savoir : régression du modèle à effets fixes, récupération du résidu et enfin régression du carré du résidu sur l'ensemble des variables explicatives. La statistique du test est nR2, qui sous l'hypothèse d'homoscédasticité suit une loi de chi2 à K-1 degré de liberté.

Au seuil de 5%, Chi2*(5) =172,77> Chi2lu = 11,07 alors l'on rejette l'hypothèse H0 de présence d'homoscédasticité . Par conséquent, les erreurs sont hétéroscédastiques. Cette hétéroscédasticité peut se corriger avec la méthode des Moindres Carrés Généralisés (MCG ou GLS).

Test d'autocorrélation des erreurs

Le test d'autocorrélation des erreurs permet de détecter une autocorrélation des erreurs d'ordre un (1), selon la forme suivante : åit = Påit-1 + pt ,åt suit un AR(1).

Le test d'hypothèse est le suivant : H0 : Erreurs non corrélées (ñ = 0) ; H1 : Erreurs corrélées (ñ ?0).

Deux statistiques de test proposées sont :

Bhargava et Durbin-Watson = 0,52853967 et Baltagi-Wu LBI =0,64533895

La statistique de Bhargava et Durbin-Watson permet de ne pas rejeter l'hypothèse HO d'erreurs non corrélées

Test d'endogénéité

Selon le manuel économétrique Kpodar(2007), le test d'Hausman programmé sur Stata peut être utilisé comme test d'endogénéité.

Le test d'hypothèses est le suivant :

H0 : exogénéité des variables explicatives H1 : endogénéité des variables explicatives

Réalisé par OUONOGO Souleymane 47

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Si la probabilité du test est inférieur à 10%, on rejeté l'hypothèse H0 d'exogénéité des variables explicatives instrumentées. Le test d'endogénéité effectué sur le logiciel STATA donne le résultat suivant :

La probabilité associée au test Prob> chi2 = 100% (?10%); l'hypothèse H0 d'exogénéité des variables explicatives est accepté.

2.2 Interprétation des résultats

A l'issue des tests de spécification de Fischer et de Hausman, le modèle à effets fixes a été retenu comme le plus adapté pour expliquer le niveau des réserves excédentaires par les variables exogènes citées ci-dessus. Cette situation confirme l'existence d'une certaine spécificité des pays notamment en ce qui concerne la structure du secteur financier, en dépit des traits caractéristiques généraux qu'elles présentent.

Les résultats des estimations par la méthode des moindres carrés généralisés se présentent comme suit :

Tableau 2: Résultat de l'estimation par les Moindres Carrés Généralisés

Variables

Coefficients

z-statistiques

Prob> |z|

Prob> Chi2

dav

-2,0000044***

-2,82

0,005

 

dat

2,0000048***

2,78

0,005

 

txt

-0,2030084***

-8,08

0,000

 

exp

6,000038***

0,97

0,331

 

dummy

0,0473158***

2,88

0,004

 

cons

0,2159936***

7,52

0,000

 
 
 
 
 

0,0000

Source : Traitement économétrique (Stata)

En remplaçant les paramètres estimés par leurs valeurs, on obtient le modèle suivant :

(rem2) i,t = 0, 2159936 - 2, 0000044( dav) i,t

+ 2, 0000048( dat) i,t-0, 2030084( txt) i,t + 6, 000038( exp) + 0, 0473158( dummy) i,t+ 0i+ i,t

2.2.1 Significativité statistique

Au regard des résultats de l'estimation corrigée de l'hétéroscédasticité, seuls les dépôts à vue,

les dépôts à termes et le changement de structure en 1994 contribuent statistiquement à expliquer le niveau des réserves excédentaires dans les pays de l'UEMOA.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 48

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

La non-significativité de la variable recettes d'exportation amène à conclure que cette variable ne détermine pas le niveau actuel des réserves excédentaires conformément à la théorie économique.

2.2.2 Significativité économique

Globalement, les résultats du modèle estimé montrent que la surliquidité dépend : - négativement des dépôts à vue et du taux de transformation bancaire.

- positivement des dépôts à terme, des recettes d'exportation et du changement de structure en 1994.

Dans l'ensemble, toutes les variables de mesure de la surliquidité sont statistiquement significatives outre la variable recette d'exportation. La situation pour chaque variable se résume comme suit :

Les dépôts à vue dont le signe négatif(-) est contraire à celui attendu, est statistiquement significative. Sur le plan économique son signe négatif(-) laisse croire qu'une hausse des dépôts à vue entraine une diminution des réserves excédentaires. Cela s'explique par le faite que la duré entre le dépôt et le retrait est tellement courte qu'elle ne permet pas de traiter les dépôts à vue comme stock pouvant alimenter la surliquidité. Au cours d'une période (année), les retraits sur les dépôts à vue sont plus importants que les dépôts effectués (flux).Ce qui réduit l'excès de liquidité.

Les dépôts à terme dont le paramètre est de signe positif(+) évolue dans le même sens que les réserves excédentaires alors que théoriquement l'on devrait s'attendre à l'inverse. La significativité du paramètre amène à conclure à la sensibilité de la surliquidité aux dépôts à termes. Cela veut dire que les dépôts à terme qui sont censés être transformés en emplois longs ne le sont pas.

Au vue de ces deux résultats, nous disons que le problème de la surliquidité dans l'UEMOA n'est pas la nature des dépôts mais plutôt la transformation de ces dépôts en emplois.

Le taux de transformation qui est le rapport des crédits aux dépôts est statistiquement significatif. Le signe négatif(-) obtenu signifie que le taux de transformation évolue en sens inverse des réserves excédentaires. Ce signe est compatible avec la théorie. En effet plus le taux de transformation des dépôts est important moins seront surliquides les banques.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 49

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Les recettes d'exportation dont le paramètre est de signe positif (+) évolue dans le même sens que le niveau des réserve excédentaires. Cette variable est donc économiquement significative mais statistiquement non significative au regard des données disponibles. Les recettes d'exportation n'expliquent donc pas la surliquidité dans les pays de l'UEMOA.

Le changement de structure en 1994 dont le signe est positif(+) a accru le niveau des réserves excédentaires. Cette situation vient confirmer le faite que la dévaluation du franc CFA de 1994 a entrainé un rapatriement des capitaux via le canal bancaire. Contribuant ainsi à la surliquidité des banques dans l'Union.

Cette situation corrobore avec les travaux de Doumbia(2009).En explorant la surliquidité des banques de l'UEMOA dans un contexte de sous-financement du secteur productif et des PME, ce dernier trouve que la surliquidité bancaire a commencé après la dévaluation du franc CFA en 1994.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 50

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Au terme de cette étude, nous avons confirmé l'intuition d'une surliquidité bancaire dans l'UEMOA ; outre les analyses statistiques, un modèle économétrique simpliste a permis d'expliquer le phénomène. Au regard des normes prudentielles définies par l'autorité monétaire, les emplois longs théoriquement autorisés ont été confrontés aux emplois effectifs. Dans l'UEMOA, la surliquidité est moins imputable au comportement d'épargne des agents, car contrairement à la théorie les dépôts à vue contribuent plutôt à l'absorption de l'excès de liquidité. Ainsi ressort de nos investigations que c'est le faible taux de transformation des dépôts en emplois long qui est la véritable cause. Si le développement récent des placements financiers et des achats de titres publics permet de réduit la liquidité, il s'opère au détriment du secteur privé avec un sous-financement de l'économie nationale. En dehors de ce facteur, le changement de structure en 1994 explique la surliquidité dans la sous-région. En effet la dévaluation du franc CFA de 1994, en entrainant l'amélioration des recettes d'exportations (ce qui induit l'entrée des devises) et le rapatriement des capitaux, a contribué, elle aussi, à la surliquidité du système bancaire de la zone. Au nombre des causes indirectes du phénomène, il y a l'asymétrie informationnelle, l'incertitude d'appréciation de risque, l'environnement économique et judiciaire pour lesquelles des mesures correctives doivent être mises en oeuvre.

La surliquidité est économiquement couteuse pour les économies de la zone, car elle empêche à la banque centrale de lutter efficacement contre les tensions inflationnistes.

Il serait alors judicieux de mettre en oeuvre des mécanismes permettant aux banques de se couvrir contre le risque, afin qu'elles puissent financer davantage le développement et détenir moins de réserves excédentaires.

Au niveau de la banque centrale, on sait que dans une situation de surliquidité, le mécanisme des réserves obligatoires et le taux directeur ne permettent pas de peser sur la création monétaire. Cependant, un effort doit être fait pour l'introduction effective des opérations d'open-market, en présence de titres publics dans la région. Les banques préféreront détenir des actifs rémunérateurs plutôt que des réserves excédentaires au rendement nul. L'idée est de développer l'émission de titres publics négociables, de diminuer puis de supprimer les avances de la banque centrale aux trésors nationaux et de les substituer par l'émission des bons et d'obligations du trésor, dès que la crédibilité des Etats sera rétablie.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 51

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Le développement des marchés financiers est fondamental pour le financement de la dette publique, et surtout pour la transmission de la politique monétaire.

Les Etats peuvent encourager les banques à octroyer les crédits par la mise en oeuvre d'un bonus fiscal bénéficiant à celles qui s'engageront le plus dans le financement du secteur privé. Les Etats peuvent également renforcer la stabilité de l'environnement macroéconomique, en mettant en oeuvre des politiques visant à maîtriser le niveau des prix, afin de motiver les ménages à constituer non pas des épargnes de précaution ou de spéculation, mais plutôt à privilégier les investissements de portefeuilles. Les gouvernements peuvent contribuer à la recapitalisation des banques afin d'augmenter leurs fonds propres, où procéder à des dépôts de long terme pour une sécurisation contre le risque de liquidité. Les Etat peuvent envisager aussi la mise en place d'un fonds de garantie pour que les banques puissent récupérer une part des créances en cas de défaut de paiement. Selon A. Joseph (1998), l'asymétrie d'information peut être réduite par la production de documents comptables fiables et le développement de la relation de clientèle. Car la proximité et la confiance sont les deux aspects qui expliquent l'essor des marchés financiers informels. Par conséquent il serait important de chercher des solutions innovantes afin d'organiser une complémentarité entre les secteurs financiers informels et formels.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 52

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

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Réalisé par OUONOGO Souleymane 56

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Réalisé par OUONOGO Souleymane 57

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

ANNEXES

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Annexe 1: Tests économétriques

Test de Fischer

. xtreg rem2 dav dat txt exp dummy,fe

Fixed-effects (within) regression Number of obs = 196

Group variable: code Number of groups = 7

R-sq: within = 0.5880 Obs per group: min = 28

between = 0.0777 avg = 28.0

overall = 0.4223 max = 28

F(5,184) = 52.52

corr(u_i, Xb) = -0.2447 Prob > F = 0.0000

Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

rem2

dav dat txt exp

.0425635 .0146717 2.90 0.004 .013617 .07151

.2799292 .0305356 9.17 0.000 .2196843 .3401742

dummy

_cons

.06672601

.06841039

.48753764 (fraction of variance due to u_i)

sigma_u

sigma_e

rho

F test that all u_i=0: F(6, 184) = 17.09 Prob > F = 0.0000

Réalisé par OUONOGO Souleymane 58

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Test de Breusch et Pagan (LM-test) : le modèle à effets aléatoires

. xtreg rem2 dav dat txt exp dummy,re

Random-effects GLS regression Number of obs = 196

Group variable: code Number of groups = 7

R-sq: within = 0.5868 Obs per group: min = 28

between = 0.1098 avg = 28.0

overall = 0.4639 max = 28

Wald chi2(5) = 262.74

corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000

Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

-1.23e-07 9.59e-08 -1.28 0.199 -3.11e-07 6.48e-08

1.63e-07 9.94e-08 1.64 0.101 -3.17e-08 3.58e-07

-.2410555 .0229031 -10.52 0.000 -.2859448 -.1961662

-.0000162 .000013 -1.25 0.211 -.0000417 9.21e-06

.0412391 .014601 2.82 0.005 .0126218 .0698565

.2678552 .0371942 7.20 0.000 .1949559 .3407545

dav

sigma_u

dat

sigma_e

.06292411

.06841039

.45829941 (fraction of variance due to u_i)

txt

exp

dummy

rem2

_cons

Breusch and Pagan Lagrangianmultiplier test for randomeffects

rem2[code,t] = Xb + u[code] + e[code,t]

rho

Estimated results:

| Varsd = sqrt(Var)

+
rem2 | 0, 0138854 0, 1178363

e | 0,00468 0,0684104

u | 0,0039594 0,0629241

Test: Var(u) = 0 chibar2(01) = 250,82 Prob> chibar2 = 0,0000

Réalisé par OUONOGO Souleymane 59

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Test d'Hausman

Coefficients

(b) (B) (b-B) sqrt(diag(V_b-V_B))

eq1 .

Difference S.E.

dav

dat

txt

exp

dummy

-1.07e-07 -1.23e-07 1.67e-08 1.51e-08

1.57e-07 1.63e-07 -6.41e-09 1.30e-08

-.2455846 -.2410555 -.004529 .0047355

-.0000271 -.0000162 -.0000108 8.54e-06

.0425635 .0412391 .0013244 .0014394

b = consistent under Ho and Ha; obtained from xtreg B = inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from xtreg

Test: Ho: difference in coefficients not systematic

chi2(3) = (b-B)'[(V_b-V_B)A(-1)](b-B)

= 2.20

Prob>chi2 = 0.5324

Réalisé par OUONOGO Souleymane 60

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Test d'hétéroscédasticité

. xtgls rem2 dav dat txt exp dummy,panel (hetero)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares

Panels: heteroskedastic

Correlation: no autocorrelation

Estimated covariances =

Estimated autocorrelations =

7

0

6

Number of obs

Number of groups

Wald chi2(5)

Prob > chi2

=

=

 
 
 
 

z

 

=

 

-2.44e-07

8.63e-08

-2.82

0.005

-4.13e-07

 

rem2

Coef.

2.48e-07

Std. Err.

8.94e-08

2.78

P>|z|

0.005

7.31e-08

 
 

-.2030084

.0251287

-8.08

0.000

-.2522596

 

dav

6.38e-06

6.56e-06

0.97

0.331

-6.48e-06

 

dat

.0473158

.0164051

2.88

0.004

.0151623

 

txt

exp

.2159936

.0287288

7.52

0.000

.1596863

 

172.77

0.0000

[95% Conf. Interval]

-7.46e-08

4.23e-07

-.1537571

.0000192

.0794693

.272301

Réalisé par OUONOGO Souleymane 61

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Test de RAMSEY des erreurs

. quietly reg rem2 dav dat txt exp dummy,robust

. ovtest

Ramsey RESET test using powers of the fitted values of rem2

Ho: model has no omitted variables

F(3, 187) = 5.84

Prob > F = 0.0008

Réalisé par OUONOGO Souleymane 62

Réalisé par OUONOGO Souleymane 63

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Test d'autocorrélation des erreurs

. xtregar rem2 dav dat txt exp dummy,fe lbi

FE (within) regression with AR(1) disturbances Number of obs = 189

Group variable: code Number of groups = 7

 
 

R-sq: within = 0.3153

between = 0.3498

 

overall = 0.4269

 

corr(u_i, Xb) = 0.0554

 
 
 

-9.98e-08

 

rem2

Coef.

1.32e-07

 
 

-.1511343

 

dav

3.65e-07

 

dat

.0825436

 

txt

.1467485

 

exp

dummy

 
 

_cons

 
 
 
 
 

rho_ar

.62140122

 

Obs per group: min = 27

avg = 27.0

max = 27

F(5,177) = 16.30

Prob > F = 0.0000

Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

7.20e-08 -1.39 0.168 -2.42e-07 4.24e-08

8.07e-08 1.64 0.103 -2.68e-08 2.92e-07

.0272805 -5.54 0.000 -.2049712 -.0972973

.0000246 0.01 0.988 -.0000483 .000049

.0189599 4.35 0.000 .0451271 .1199601

.0093105 15.76 0.000 .1283745 .1651224

.77584666

sigma_u

.05690094

sigma_e

.04441432

(fraction of variance because of u_i)

F test that all u_i=0: F(6,177) = 2.65 Prob > F = 0.0174

rho_fov

modified Bhargava et al. Durbin-Watson = .52853967

.

Baltagi-Wu LBI = .64533895

Réalisé par OUONOGO Souleymane 64

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Test d'endogénéité :

 

(b)

eq1

(B)

(b-B)

Difference

 
 

-2.41e-07

-2.41e-07

-5.88e-21

 
 

2.32e-07

2.32e-07

6.75e-21

 
 

-.2541704

-.2541704

1.11e-16

 
 

7.21e-06

7.21e-06

 
 
 

.0382232

Coefficients

.0382232

2.29e-16

 

.

sqrt(diag(V_b-V_B))

S.E.

1.45e-14

1.40e-14

6.59e-10

.

0

b = consistent under Ho and Ha; obtained from ivreg

dav

dat

txt

exp

dummy

B = inconsistent under Ha, efficient under Ho; obtained from regress

Test: Ho: difference in coefficients not systematic

-1.56e-19

chi2(3) = (b-B)'[(V_b-V_B)A(-1)](b-B)

0.00

Prob>chi2 = 1.0000

(V_b-V_B is not positive definite)

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Estimation du Modèle par les Moindre Carrés Généralisés

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares

Panels: heteroskedastic

Correlation: no autocorrelation

Estimated covariances = 7

Estimated autocorrelations = 0

Estimated coefficients = 6

Number of obs

 

Number of groups

 
 

=

Wald chi2(5)

=

Time periods

Prob > chi2

=

196

7

28

172.77

0.0000

=

rem2 Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

dav

dat

txt

exp

-2.44e-07 8.63e-08 -2.82 0.005 -4.13e-07 -7.46e-08

2.48e-07 8.94e-08 2.78 0.005 7.31e-08 4.23e-07

-.2030084 .0251287 -8.08 0.000 -.2522596 -.1537571

6.38e-06 6.56e-06 0.97 0.331 -6.48e-06 .0000192

dummy

_cons

.0473158 .0164051 2.88 0.004 .0151623 .0794693

.2159936 .0287288 7.52 0.000 .1596863 .272301

Réalisé par OUONOGO Souleymane 65

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Annexe 2: Base de données statistiques

Code

Années

rem2

dav

dat

txt

exp

dummy

1

1985

-0,188808188

63922,4

24532,8

1,47748451

244,73

0

1

1986

-0,102942066

50021,3

30216,2

1,45702027

202,51

0

1

1987

-0,040414043

39239,4

34969,3

1,46288996

201,26

0

1

1988

-0,106366395

44856,6

25907,1

1,52379478

146,05

0

1

1989

-0,078279537

44505,7

19821,1

1,13269187

136,99

0

1

1990

0,048409878

61882,4

29473,6

0,88795602

160,13

0

1

1991

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1992

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1993

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1998

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1991

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1994

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41005,3

37219,6

0,46245654

176,56

1

5

1995

0,09338696

38778,6

33605,9

0,45992535

181,33

1

5

1996

0,10895059

30396,4

34332,7

0,5089671

187,31

1

5

1997

0,183456939

29729,2

25261

8,8536E-05

196,3

1

5

1998

0,123572114

32417,9

20593

0,79111916

215,54

1

5

1999

0,148737548

34512,6

23763

0,71710022

212,09

1

5

2000

0,178547574

42413,3

27030

0,84900595

223,33

1

5

2001

0,182572376

52795,1

32733

0,67963594

240,98

1

5

2002

0,227433526

54886,1

40532

0,69820114

254,18

1

5

2003

0,154549434

62257,7

44430

0,69749233

272,33

1

5

2004

0,120925796

82139,9

50328

0,69145661

282,83

1

5

2005

0,097770207

81730,4

56205

0,7721914

304,37

1

5

2006

0,065146306

94358,4

59998

0,87940723

400

1

Réalisé par OUONOGO Souleymane 68

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Code

Années

rem2

dav

dat

txt

exp

dummy

5

2008

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143088,4

106894

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467,12

1

5

2009

-0,043516516

167343,6

116182

0,95802621

476,71

1

5

2010

-0,053243868

215558,4

124196

0,86389393

517,06

1

5

2011

-0,063818749

207224

132630

0,97396044

560,34

1

5

2012

-0,064384496

292082

161964

0,91602894

676,01

1

6

1985

-0,260683702

103437,5

106622,4

1,74959459

970,526

0

6

1986

-0,189488739

117045,8

106679,1

1,59079384

1117,679

0

6

1987

-0,157459522

109953,4

118409

1,558574

1134,029

0

6

1988

-0,14997414

117231

119584,7

1,59007938

1176,955

0

6

1989

-0,137746066

124673,5

138110,6

1,37095907

1241,005

0

6

1990

-0,187552342

105016,5

146977,5

1,29513366

1291,407

0

6

1991

-0,165577018

112671,8

158392,9

1,12477904

1304,019

0

6

1992

-0,170564421

106808,7

167563,2

1,11897825

1308,095

0

6

1993

-0,285232035

101751,8

138776,7

1,18878728

1516,709

0

6

1994

-0,007556245

154530,9

159579,5

0,77441977

1682,239

1

6

1995

-0,002162019

160378,9

184610,9

0,73956886

1844,279

1

6

1996

0,017941557

198879,8

216371,9

0,71279735

1707,936

1

6

1997

0,090056776

196955,2

237684

0,72231481

1543,554

1

6

1998

0,090104655

234393,5

233193

0,7684796

1314,717

1

6

1999

0,108141281

256505,1

273697

0,77015017

1235,915

1

6

2000

0,10721469

288481,4

325522

0,82631667

1310,07

1

6

2001

0,090951105

316880,5

363947

0,79167517

1329,78

1

6

2002

0,123318818

367344,6

408883

0,74207255

1377,45

1

6

2003

0,147274336

486962,7

447681

0,69859274

1465,88

1

6

2004

0,162990773

550328,6

538316

0,68122448

1558,89

1

6

2005

0,114031445

586762,2

582362

0,78216328

1580,45

1

6

2006

0,077038735

635372,6

645660

0,75150231

1547,29

1

6

2007

0,066180773

761194,3

704530

0,72996289

1546,01

1

6

2008

0,046645053

764991,8

753459

0,84460902

1566,25

1

6

2009

0,053568906

857682,6

867491,7

0,74397925

1655,69

1

6

2010

0,067347313

981754,7

991160,5

0,7244504

1697,94

1

6

2011

0,038518408

1052740

1062657

0,81974213

1624,93

1

6

2012

0,031197913

1183789

1118402

0,84067134

1670,3

1

7

1985

0,219687077

42259

60464

0,70793298

303,49

0

7

1986

0,251573095

42834,2

75815

0,78513129

333,839

0

7

1987

0,198170361

41777,1

72772

0,86111021

394,161

0

7

1988

0,238056143

40287,7

79929,2

0,84527467

397,919

0

7

1989

0,198091072

40828,3

82769,9

0,80962587

414,29

0

7

1990

0,188471956

42157,8

84582,1

0,8170513

439,147

0

7

1991

0,165686967

41192

86373,9

0,89925286

447,93

0

7

1992

0,123161667

34142,9

78063,7

1,01960402

356,08

0

7

1993

0,112678729

32520,5

70597,8

1,00806355

261,15

0

7

1994

0,113326239

50244,3

68836,5

0,86701299

384,51

1

7

1995

0,005484816

56450,3

68685,9

1,05078626

371,9

1

7

1996

0,027848489

53386,8

67818

1,13558869

460,04

1

Réalisé par OUONOGO Souleymane 69

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

Code

Années

rem2

dav

dat

txt

exp

dummy

7

1998

-0,034365792

64234,5

66490

1,24642435

389,38

1

7

1999

-0,025490127

62343,2

70004

1,11261137

370,49

1

7

2000

-0,03024052

79704,3

69382

0,99369761

426,44

1

7

2001

0,039847898

74703,8

78263

0,90148974

380,08

1

7

2002

0,104335284

83385,9

86146

0,75668178

409,59

1

7

2003

0,158139745

105005,5

105259

0,79432715

526,34

1

7

2004

0,155331964

118863,4

114134

0,74851222

502,06

1

7

2005

0,184419999

122331,7

127217

0,78270614

624,48

1

7

2006

0,153362869

148426,5

134770

0,69321761

636,87

1

7

2007

0,133287942

160145

163578,2

0,7879114

521

1

7

2008

0,202034897

196698,3

200463,1

0,61250464

508,63

1

7

2009

0,174227387

230052,4

239322,8

0,6285168

540,37

1

7

2010

0,172596955

228269,4

297660

0,68213928

582,09

1

7

2011

0,137892145

295137

333472

0,80499532

625,38

1

7

2012

0,12757555

353535,8

379952

0,82046382

694,76

1

Source : BCEAO

Réalisé par OUONOGO Souleymane 70

Réalisé par OUONOGO Souleymane 71

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

TABLE DES MATIERES

AVERTISSEMENT I

DEDICACE II

REMERCIEMENTS III

SIGLES ET ACRONYMES IV

LISTE DES FIGURES V

LISTE DES TABLEAUX V

LISTE DES ANNEXES V

SOMMAIRE VI

RESUME VII

ABSTRACT VII

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE D'ANALYSE

DE LA SURLIQUIDITE DANS L'UEMOA 4

SECTION 1 : Problématique-Objectifs-Hypothèses et méthodologie 4

1.1 Problématique 4

1.2 Objectifs et hypothèses 5

1.2.1 Objectif général 5

1.2.2 Objectifs spécifiques 5

1.3 Hypothèses 5

1.4 Méthodologie et sources de données 5

1.4.1 Méthodologie 5

1.4.2 Champ et sources des données 8

SECTION 2 : Revue de la littérature 8

2.1 Clarification des concepts 8

2.1.1 Le concept de liquidité bancaire 8

2.1.2 La surliquidité bancaire 11

2.2 Fondements théoriques de la question de surliquidité 11

2.2.1 Surliquidité : une approche par les indicateurs de la liquidité bancaire 11

2.2.2 Surliquidité : excès de liquidité systémique 14

Réalisé par OUONOGO Souleymane 72

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

2.2.3 Surliquidité : excès de réserve bancaires 15

2.3 Revue de littérature sur l'origine de la surliquidité bancaire 17

CHAPITRE II : ANALYSE DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS

L?UEMOA 21

SECTION 1 : Dynamique du système bancaire de l?UEMOA 21

1.1 La politique monétaire de la BCEAO 21

1.1.1 Les taux d'intérêt directeurs 22

1.1.2 Les réserves obligatoires 23

1.2 Le réseau bancaire de l'UEMOA 23

SECTION 2 : La surliquidité dans la zone UEMOA 24

2.1 Définition 24

2.2 Les manifestations de la surliquidité dans l'UEMOA 25

2.3 Mesure de la surliquidité 27

2.3.1 Modèle théorique de la surliquidité 27

2.3.2 Détermination de la surliquidité dans le contexte de l'UEMOA 31

2.4 Les causes de la surliquidité dans l'UEMOA 33

CHAPITRE III : ANALYSE EMPIRIQUE DES DETERMINANTS DE LA

SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L?UEMOA 35

SECTION 1 : Spécification du modèle-Choix et définition des variables-sources

de données 35

1.1 Spécification du modèle 35

1.1.1 Modèle théorique des déterminants de la surliquidité 35

1.1.2 Modèle retenu 37

1.2 Choix et définition des variables 37

1.2.1 La variable endogène 37

1.2.2 Les variables exogènes 37

1.3 Sources de données 40

SECTION 2 : Estimation du modèle et analyse des résultats 40

2.1 Estimation du modèle 40

2.1.1 Tests de spécification sur données de panel 40

2.1.2 Test de validation du modèle estimé 44

2.2 Interprétation des résultats 47

Réalisé par OUONOGO Souleymane 73

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

2.2.1 Significativité statistique 47

2.2.2 Significativité économique 48

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 50

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 52

ANNEXES 57

TABLE DES MATIERES 71






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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon