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Analyse des déterminants de la sur liquidité bancaire dans l'UEMOA.

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par Souleymane OUONOGO
Université d'Abomey-Calavi - Master/PTCI 2014
  

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SECTION 2 : Revue de la littérature

Elle s'articule autour de la notion de surliquidité ainsi que ses différentes origines.

2.1 Clarification des concepts

2.1.1 Le concept de liquidité bancaire

La littérature économique distingue deux définitions de la liquidité : une définition étroite appelée « liquidité de financement » et une définition plus large qui renvoie beaucoup plus à la « liquidité des marchés ».

Au sens étroit, la notion de liquidité recouvre les espèces ou les actifs susceptibles d'être convertis rapidement en espèces et détenus à cet effet pour satisfaire les demandes de retraits de fonds à court terme émanant des contreparties, ou pour couvrir leurs opérations. Dans cette approche, la liquidité est principalement liée à l'activité de transformation traditionnellement pratiquée par les banques.

Au sens large, la liquidité correspond à la capacité des banques à liquider un actif non monétaire, par exemple un titre d'investissement acquis à l'origine pour être détenu jusqu'à l'échéance, dans le cadre d'une opération de refinancement en monnaie banque centrale. La liquidité des marchés est au coeur des préoccupations de stabilité financière des banques centrales. L'absence de liquidité des marchés peut non seulement engendrer une inefficience des marchés, mais sa disparition soudaine sur un marché peut aussi dégénérer en crise systémique.

Réalisé par OUONOGO Souleymane 8

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

? La liquidité de financement10

La liquidité de financement se réfère à la liquidité nécessaire pour honorer les demandes de retrait à court terme des contreparties, ou pour couvrir leurs opérations (VALLA &al, 2006). Selon cette acception, un établissement bancaire est dit liquide s'il dispose de disponibilités, ou de possibilités de mobilisation rapide, permettant de couvrir ses exigibilités suivant leur échéance durant une période donnée, souvent inférieure à trois mois. Ce papier fait référence à cet aspect de la liquidité au sein des banques de l'UEMOA. Il est lié à la particularité de l'industrie bancaire. Cette particularité s'explique par son exposition au risque de transformation. En fait, les banques procèdent souvent à des financements de long terme par la mobilisation des ressources de court et/ou moyen terme(s). Ce faisant, elles prennent le risque de s'exposer aux demandes de retrait imprévues de leur clientèle. La détention d'une certaine quantité de liquidité par une banque est donc nécessaire pour faire face au risque susmentionné. Le problème est que cette détention peut se révéler, dans certaines circonstances, contradictoire avec l'objectif de rentabilité des banques. Aussi, on parle de « gaspillage de liquidité » quant un établissement bancaire détient une quantité de liquidité au-delà du nécessaire pour couvrir les opérations de sa clientèle et sans motivation stratégique. La gestion de la liquidité est ainsi rendue délicate puisqu'elle conduit à une ambivalence entre nécessité de prudence et objectif de rentabilité. Ce phénomène a très tôt attiré l'attention du législateur car, une panique bancaire, une ruée suite à la faillite ou à l'illiquidité d'une banque, peut avoir des répercussions sur l'ensemble du système financier et remettre en cause la stabilité financière. Ainsi, la mise en place d'une réglementation prudentielle, notamment en ce qui concerne la gestion de la liquidité bancaire, s'est avérée nécessaire afin de sauvegarder le système financier de la prise de risque excessive d'une banque donnée. Néanmoins, les dispositifs prudentiels, aussi nécessaires soient-ils, ne permettent pas de réduire le risque de liquidité bancaire à néant. Cela résulte, d'une part, de l'incertitude qui règne sur les marchés, incertitude qui accentue les liens entre les deux dimensions de la liquidité et qui révèle le caractère relatif de la liquidité d'un actif et, d'autre part, de l'asymétrie d'information entre le législateur et le banquier. La récurrence des crises bancaires et financières ne peut que valider cette assertion. De ce fait, l'existence des Banques centrales, pourvoyeuses de la liquidité ultime, est une nécessité absolue du système. Encore faudrait-il que celles-ci, dans leur fonction de prêteur en dernier ressort, fassent la

10 Doumbia,2009.p.4.

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Réalisé par OUONOGO Souleymane 10

ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE DANS L'UEMOA

différence entre illiquidité et insolvabilité. Par conséquent, le concept de liquidité bancaire peut bien se référer à l'éléphant de Joan Robinson, facile à reconnaître, mais difficile à définir et à appréhender.

? La liquidité des marchés

Le concept de liquidité de marché était au coeur de la crise des subprimes où certains compartiments des marchés financiers ont été brutalement affectés. Avant de l'aborder, il convient d'abord de définir la liquidité d'un actif financier. Celle-ci se réfère à la rapidité avec laquelle cet actif peut être échangé contre la monnaie sans perte de valeur. La liquidité de marché en est un concept proche. Elle désigne la capacité du marché à absorber des transactions sur un volume donné d'actifs ou de titres sans effet significatif sur leurs cours11. Le degré de liquidité d'un marché peut être appréhendé selon trois critères (BERVAS, 2006) : - La largeur de l'écart (ou fourchette) entre cours acheteur et cours vendeur qui mesure les

coûts de transaction liés à la détention de l'actif considéré ;

- La profondeur du marché qui se réfère au volume des transactions pouvant être immédiatement exécuté sans décalage du prix à la meilleure limite ;

- La résilience du marché i.e. la rapidité avec laquelle les cours retrouve leur niveau d'équilibre à la suite d'un choc aléatoire dans le flux des transactions.

Cependant, cette définition de la liquidité de marché n'est pas la seule dans la littérature bancaire. En fait, le concept de liquidité de marché est de plus en plus utilisé pour désigner la capacité d'une banque à négocier rapidement, sans délai et ni perte en capital, un actif non monétaire contre la liquidité ultime par excellence qui est la monnaie Banque centrale. Cette seconde définition met plutôt l'accent sur la capacité du détenteur de l'actif à s'en défaire moyennant un prix décent. L'idée sous-jacente est que la banque peut, à un moment donné, avoir besoin de monnaie centrale pour une raison ou une autre. Or, il se trouve que tous ses actifs n'ont pas le même degré de liquidité et que le marché, sur lequel s'échange ces actifs, peut être plus ou moins liquide selon les circonstances. La liquidité de marché est donc un concept relatif car une banque pourrait être dans l'incapacité de se procurer de la monnaie centrale compte tenu de la nature des actifs qu'elle détient et/ou de l'état de la liquidité du marché. Dans ce papier, le terme « liquidité de marché » sera utilisé dans ce dernier sens. En revanche, la liquidité de marché n'est pas l'objet de cette

11 Revue de la stabilité financière,op.cit.p.I

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étude, mais on ne peut pas non plus se passer de ce concept en raison du lien entre les deux acceptions de la liquidité bancaire12.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld