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Analyse des déterminants de la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma

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par René MUSHAMUKA CHIZA
ISIG-Goma - Licence 2013
  

Disponible en mode multipage

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    ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET RECHERCHE SCIENTIFIQUE

    INSTITUT SUPERIEUR D'INFORMATIQUE ET DE GESTION

    ISIG

    BP 841 GOMA

    ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA DIVERSIFICATION DES PRODUITS DANS LES IMF

    DE LA VILLE DE GOMA

    Par  MUSHAMUKA CHIZA René

    Mémoire présenté et défendu en vue de

    l'obtention du grade de Licencié en

    Gestion des Institutions de Microfinance.

    Directeur : CT. Jean-Claude KASAVUBU

    Encadreur : CT. Etienne KALOGE

    Année Académique 2013-2014

    « Qui a un bananier à domicile peut en cueillir les fruits même sous la pluie »

    Mikanza MOBYEM, Pas de feu pour les Antilopes, Extrait tiré de l'anthologie textes choisis d'auteurs Zaïrois.

    Sagesse des anciens

    Ce Mémoire est dédié à nos parents LWANGO BAZIGA Christophe et FURAHA KAMBURUTA Elizabeth pour l'amour qu'ils ont manifesté à notre égard depuis notre enfance et les efforts qu'ils ont conjugués pour que nous arrivions à la fin de notre cycle de licence ; nous n'avons pas des mots pour vous gratifier.

    A tous ceux qui nous sont chers --en particulier nos frères et soeurs.

    MUSHAMUKA CHIZA René

    REMERCIEMENTS

    Nos remerciements s'adressent à premier abord à l'Eternel notre Dieu qui, par sa pitié a accepté que nous arrivions à la fin de notre cycle de licence.

    C'est pour nous une occasion de remercier tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation du présent travail. Tant d'hommes et des femmes nous ont apporté leur assistance d'une manière ou d'une autre dont nous ne pouvons les citer tous.

    En particulier, nous remercions le CT Jean Claude KASAVUBU notre directeur de recherche et le CT Etienne KALOGE notre encadreur qui, malgré leurs multiples occupations ont accepté de nous guider. Leurs remarques pertinentes et conseils nous ont été indispensables pour la réalisation de ce travail.

    Nos vifs remerciements au Professeur Déo BUGANDWA MUNGUAKONKWA, Directeur Général de l'ISIG qui a suscité en nous le goût de la recherche. Nos remerciements aussi à tous les enseignants qui nous ont donné cours dès le niveau primaire jusqu'aujourd'hui et plus particulièrement ceux de l'ISIG pour la formation qu'ils nous ont faite et qui fait de nous ce que nous sommes.

    Nous aimerions remercier l'oncle FARANGA MOKONZI et son épouse FAIDA MAOMBI, le grand Frère CHIBALONZA CHIZA Janvier et son épouse DUSHIME DUKUZE Charlotte, l'Abbé Jean Baptiste BAHATI CHIZA, la grande soeur REHEMA LWANGO pour leurs soutiens financiers tout au long de notre formation, qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.

    Nos sincères remerciements à Jean de Dieu MUKANIRWA DUNIA et son épouse Jovial MWAMINI BIRONGO pour leur encouragement et assistance.

    Nous réitérons notre reconnaissance à nos petits frères et nos grandes soeurs MUGENI LWANGO, ZAWADI LWANGO sans oublier LUNYERE CHIZA et son épouse Elysée qui ne cessent de se mobiliser pour nous assister moralement. Nous adressons notre gratitude à la Famille Evariste KAMBURUTA en général et notre grand-mère MARARISHA M'RUSIZI, notre oncle BONANE KAMBURUTA pour leur assistance.

    Nous remercions également la famille MBURANUMWE KABARE tout particulièrement Julienne NGARUYE, IRANZI MBURANUMWE Justin, AJUWAMUNGU MBURANUMWE Solange et les amis DUNIA RUTAMO Patrick, CHIDORHO NYUMBA, MURHULA KAYEYE Willy, BASHIMBE NYEGEMO Domitien, Espoir KALIGIYA, Emmanuel KANIKI, DJUMA FARANGA , SELEMANI SHABANI, Audace NGARUKIYE, BAHATI Archias, Brown HABAMUNGU, MALI BIRAMUKA pour leurs encouragements et assistance.

    Nous tenons à remercier aussi notre cousin KUBUYA MUNGIRIMA avec qui nous avons mené la vie lors de notre parcours en L2 mais aussi les familles qui nous ont accompagnées lors de notre soutenance dont : la famille Jean FRANCOIS, Athanase KASOLE, Fréderic MUTABAZI et Mama DESTIN.

    Nous n'oublions pas nos camarades compagnons de lutte : CILANDA CIAMALA CLAUDINE, NGONGO KASONGO Adèle, CHIRIMWAMI MWENGEYO Charles, NABINTU NDABIKUNZE Christine, BAKULIKIRA MATERANYA Pascal, MULUMEODERWHA NYAMUSI Claude, MUHINDO TSONGO Philémon, MIHIYO CHOKOLA Pierre, BIKUBA RWIZIBUKA Paguy, YUCHINA CHIGOLO Glorieuse, MWAMINI MAHESHE, NYIRAKANEZA UMUTONI Edith, NZIAVAKE VALINANDE Princesse, HABAMUNGU RUKIRA Jean-Lambert... qui ont gouté au même miel et au même fiel.

    Il nous serait ingrat de clore cette page sans remercier Sylvie KABULA APOLINE pour ses sages conseils, ses encouragements et son accompagnement pour le moment que nous avons passé ensemble.

    Nous saluons majestueusement la participation de l'Assistant Youri BUHAKANE, Félicien FIKIRI CIZA, le CT Eddy BALEMBA, le CT Guillaume BIDUBULA qui n'hésitaient pas de partager avec nous les idées en rapport avec notre travail quand nous leur sollicitions de nous venir en aide.

    Nos sincères remerciements aussi à BASEME KANIKI Sommeil et son épouse pour leur soutien, qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.

    Que tous ceux dont les noms ne sont pas cités, ayant favorisé l'aboutissement à cette réalisation, sachent que nous les portons à coeur.

    MUSHAMUKA CHIZA René

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    & : Et

    ACDI : Agence Canadienne de Développement Intérnational

    Al : Alliés

    BCC : Banque Centrale du Congo

    BIT : Bureau International de Travail

    BRI : Bank Rakyat Indonesia

    CECM : Caisse Coopérative d'Epargne et de Crédit Mutuel

    CGAP : Consultating Group to Assist the Poors

    DDC : Direction de Développement et de la Coopération

    ECRA : Epargne et Crédit Rotatif par Association

    F.R. : Friedrich Raiffesen

    FENACOBU : Fédération Nationale des Coopératives d'Epargne et de Crédit du

    Burundi

    IMF : Institution de Microfinance.

    ISFD : Institutions Spécialisés Financières Décentralisées.

    ISIG : Institut Supérieur d'Informatique et de Gestion

    MFB : Ministère de Finance et du Budget du Madagascar

    MPME : Micro, Petite et Moyenne Entreprise

    N.D : Non Daté

    ONG : Organisation Non Gouvernementale

    PME : Petites et Moyennes Entreprises

    RDC : République Démocratique du Congo

    RFM : Réseau Français de Microfinance

    SIG : Système d'Information et de Gestion

    SPSS : Statiscal Package for the Social Sciences

    USD : United States Dollars

    INTRODUCTION

    1. Problématique

    Le mal qui a rongé notre société se caractérise généralement par le manque d'accès aux services financiers fournis par le système bancaire classique. Ceci cause à ce que le peuple reste dans des difficultés à subvenir aux besoins absolument essentiels, ce qui conduit à la pauvreté en terme monétaire.

    Depuis quelques années, la microfinance est devenue un axe stratégique prioritaire pour de nombreuses organisations. En tant qu'outil permettant de faire reculer la pauvreté, elle joue un rôle important dans le développement, tant au niveau local, national qu'international (Gisèle Yitamben M, 2004).

    En 1849, un bourgmestre prussien F.W. Raiffeisen, fonde en Rhénanie la première société coopérative d'épargne et de crédit, une institution qui offre des services d'épargne aux populations ouvrières pauvres et exclues des banques classiques. Progressivement, en s'appuyant sur l'épargne collectée, elle octroie des crédits à ses clients. Ces organisations sont dites « mutualistes » car elles mutualisent l'épargne de leurs membres pour la prêter à d'autres membres. De nombreuses institutions se développent sur cette base en Europe et en Amérique du Nord, puis, à partir de 1950, dans les pays du Sud, notamment en en Afrique. Mais elles restent à cette époque essentiellement focalisées sur l'épargne, avec des produits de crédit souvent limités (Sébastien BOYE, 2007).

    Dans le but de lutter contre la pauvrété dans son pays, le Professeur Mohamad YUNUS fonde en 1976 au Bangladesh la GrammenBank qui permettait aux personnes pauvres de son pays d'acceder à des petits montants de prêt principalement via la méthodologie communement appelée crédit solidaire ou crédit de groupe. L'expérience de la GrameenBank va alors montrer que non seulement les pauvres peuvent rembourser le montant de prêt mais qu'ils peuvent aussi payer de petits montants d'intérêt afin de couvrir les charges de l'IMF. (www.lamicrofinance.org).

    L'objectif visé dans la mise en place des IMF est de proposer des services financiers et non financiers de proximité à des personnes du secteur informel et à des personnes exclues du secteur bancaire, en raison de la faiblesse de leurs revenus et de l'absence de garanties de paiement. Ainsi, la microfinance dépasse la simple attribution de microcrédits, elle ne sert pas uniquement à octroyer des prêts à des entrepreneurs ou à des artisans qui ne peuvent accéder aux prêts bancaires classiques, elle doit aussi consister à offrir des services adaptés aux spécificités des populations pauvres et très pauvres qui constituent sa principale cible. Ces services doivent pouvoir être utilisés, en dehors de la création de richesse, pour la consommation, pour faire face à la maladie ou pour l'éducation des enfants (Mansour FAYE, 2012).

    Selon le CGAP, même lorsque les pauvres semblent avoir accès aux établissements financiers formels, les prestations offertes ne correspondent pas forcément à leurs besoins. Parce qu'il reste des besoins importants à couvrir (on estime à 600 millions le marché potentiel de la microfinance...) et parce que la demande de la clientèle actuelle des EMF évolue, la diversification des produits financiers offerts par les IMF est aujourd'hui au premier plan. De fait, en réponse à des besoins non encore couverts identifiées et aux limites perçues dans leur offre, des exemples d'institutions spécialisées se développent (plusieurs exemples en Europe de l'Est pour les crédits à des microentreprises) et les EMF existantes continuent d'innover : des expérimentations de produits novateurs et intéressants sont en cours (crédit-stockage, crédit-bail...) au même titre que des outils de sécurisation du crédit (sociétés de caution mutuelle, centrales de risque...).

    Toujours dans cette mouvance et en sus du microcrédit classiquement offert dans tous les EMF, l'on retrouve ainsi dans certains de ces établissements d'autres produits (financiers et non financiers) qui lui sont associés et proposés à la clientèle. Il s'agit par exemple des services de transferts de fonds, des produits de micro-assurance, des actions en formation et d'éducation, de la location de coffres forts, de l'achat des biens pour les besoins de la clientèle,...etc (ENO CASTEL NJIKE, 2010). Dans une première phase de développement de la microfinance, le savoir-faire des IMF est resté focalisé sur des produits faciles à gérer (souvent, le micro-crédit solidaire), permettant une certaine «standardisation», donc une croissance rapide permettant l'atteinte de l'équilibre financier. Une hypothèse implicite était que le client serait satisfait de tels services - puisque ce client était par ailleurs exclu des systèmes financiers formels, et était prêt à payer un taux d'intérêt élevé contre un accès à ces services (Sebastien BOYE, 2007).

    La diversification des activités assignées aux institutions est devenue une évidence au fur et à mesure qu'on admettait la diversité des besoins des exclus. Comme l'écrivait Guérin (2000), la microfinance permet aux plus pauvres de diversifier leurs sources de revenus pour faire face aux risques. Les services des institutions vont ainsi actuellement du microcrédit qui est sans doute l'activité phare, aux produits d'épargne de plus en plus proposés, jusqu'aux services d'assurance qui se développent de plus en plus. Un grand problème se pose, d'une part les IMF proposant une gamme diversifiée des produits à leurs membres généreront des bénéfices et, d'autre part elles supporteront des coûts dans le développement des produits.

    La diversification de produits est efficace lorsqu'elle génère des bénéfices supérieurs aux coûts, tant pour l'institution qui choisit d'opérer ainsi, que pour ses clients. L'enjeu réside bien entendu dans les divergences qui caractérisent généralement les bénéfices recherchés par es clients, et ceux recherchés par l'institution. Les clients souhaitent que tous leurs besoins en services financiers soient satisfaits à un degré de qualité élevé, tandis que les institutions doivent imputer des prix suffisamment élevés pour couvrir le coût des services fournis et elles ne jouissent pas des ressources suffisantes pour répondre aux besoins de chacun en tout lieu. Il convient de choisir quels services fournir à quels marchés et à quel prix. La réussite est conditionnée par la détermination d'une zone de recoupement entre les souhaits des clients et ce qu'une institution est capable et désireuse d'offrir (Moïse MUSOLE, 2014).

    Au vu de ce qui précède, il convient d'apporter des réponses aux questions qui suivent :

    1. Qu'est ce qui explique la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma, en outre, quels sont les variables explicatives qui peuvent influencer les IMF de la ville de Goma à proposer une gamme diversifiée des produits à leurs membres ?

    2. Comment les IMF devront-elles agir sur ces variables afin de bien réussir cette diversification ?

    Nous ne pouvons pas tout de suite proposer des hypothèses à ces questions, étant donné que notre travail s'inscrit dans le cadre d'une démarche déductive ; les hypothèses seront formulées au fur et à mesure que nous avancerons dans la revue de la littérature empirique mais aussi à partir des informations que nous aurons via l'interview et l'observation que nous auront à faire (en tant que chercheur dans le domaine de microfinance).

    2. Objectif du travail

    Ce travail poursuit deux grands objectifs, il vise à déterminer et mesurer les facteurs (variables) exogènes qui poussent les IMF de la ville de Goma à procéder à la diversification des produits, en vue d'accroitre leurs revenus et répondre aux besoins variés de leurs membres. Il poursuit également comme objectif de déterminer la manière dont ces IMF devront agir sur ces variables afin de bien réussir la diversification.

    3. Intérêt du travail

    Notre travail a un intérêt qui s'étend sur deux dimensions comme décrit ci-dessous :

    3.1. Intérêt personnel

    Ce travail est un outil mis à notre disposition pour pouvoir marier les différentes théories apprises dans les auditoires à la réalité sur le terrain. Ainsi, il pourra nous accompagner tout au long de notre vie professionnelle surtout en apportant des conseils aux dirigeants des IMF, dans la prise des décisions de diversification.

    3.2. Intérêt d'ordre scientifique

    La diversification des produits dans les IMF étant perçue aujourd'hui comme une stratégie récente, ce travail permettra non seulement aux futurs chercheurs mais aussi à toute personne qui voudra bien évoluer dans le secteur de microfinance à se ressourcer et bien analyser les facteurs déterminant la diversification avant de prendre des décisions.

    4. Délimitation spatio-temporelle

    Notre travail étant intitulé « Analyse des déterminants de la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma », nous avons souhaité mener cette étude dans la ville de Goma. Les données qui nous intéressent sont celles des IMF et cela pour la période allant de 2010 jusqu'en février 2014.

    5. Difficultés rencontrées

    - le manque des moyens ;

    - le manque de la connexion internet quand nous recherchions des ouvrages et articles; nous avons pu contourner cette difficulté en visitant les amis et enseignants susceptible de détenir certains documents que nous recherchions.

    - D'autres difficultés s'observaient toujours lors de notre descente sur le terrain lorsque les agents des IMF n'étaient pas disposés à nous recevoir, il fallait reporter la descente.

    6. Subdivision du travail

    En dehors de l'introduction qui constitue le début de notre travail et la conclusion qui y met fin, notre travail est subdivisé en 3 chapitres.

    · Le premier chapitre portera sur : « La revue de la littérature » ; ce chapitre nous permettra de comprendre la littérature dans notre domaine. Pour mieux aborder cette revue de la littérature, nous allons la subdiviser en revue de la littérature théorique et en revue de la littérature empirique.

    · Le deuxième chapitre de ce travail portera sur « la présentation du milieu d'étude et approche méthodologique du travail».

    · Le troisième et dernier chapitre portera sur « l'analyse et interprétation des résultats »

    CHAPITRE I. REVUE DE LITTERATURE

    Toute recherche, même la plus inductive, implique une certaine revue de la littérature. La revue de la littérature présente les théories, arguments, et controverses nécessaires dans le domaine d'étude et éclaire la manière dont la recherche a été conduite par d'autres chercheurs du domaine. Le chercheur ne peut pas conduire sa recherche sans essayer de comprendre la littérature dans son domaine. Une bonne revue de littérature donne au chercheur la capacité de fonder sa recherche sur le savoir des autres. Elle lui garantit également l'intégrité nécessaire à la conduite de la recherche. La revue de la littérature permet au chercheur de prendre du recul par rapport à ce que d'autres ont écrit (BUGANDWA Déo, 2014).

    En ce qui nous concerne, dans le cadre de revue théorique, nous allons faire la présentation des concepts mobilisés, développer les différentes théories dans le domaine de microfinance, ensuite la revue de littérature empirique nous permettra de comprendre les théories existantes en les appliquant aux IMF de la ville de Goma.

    I.1. Revue de littérature théorique

    I.1.1. La Microfinance

    I.1.1.1. Définition

    Le concept microfinance peut être compris selon plusieurs définitions partant d'un auteur à un autre, partant de différents domaines, de différentes organisations mais aussi de différents marchés cibles.

    Selon la réglementation sur l'activité et le contrôle des institutions de microfinance en RDC, l'article 1 de l'instruction n°1 relative aux institutions de microfinance définie la microfinance comme étant la prestation de services de crédit et/ou d'épargne aux agents économiques vulnérables, exclus du système bancaire classique, en vue de leur permettre de réaliser des activités génératrices de revenus, de créer des emplois et ainsi de lutter contre la pauvreté.

    Selon l'ouvrage The Handbook of microfinance, on définie la microfinance comme étant l'offre des services financiers aux personnes qui manquent l'accès aux services financiers issus des banques traditionnelles. Le terme microfinance est souvent compris comme l'octroie de petits montants de prêt aux clients à faibles revenus en vue de les rendre autonomes à travers la collecte simultanée de petits montants d'épargne (Beatriz Armendariz & Marc Labie, 2011). Aujourd'hui encore, pour beaucoup de personnes et pour le grand public en particulier, la microfinance se confond avec le microcrédit. Elle désigne les dispositifs permettant d'offrir des crédits de faible montant (« microcrédits ») à des familles pauvres pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises.

    Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la microfinance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert d'argent etc.) et une clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la microfinance ne se limite plus aujourd'hui à l'octroi de microcrédit aux pauvres mais bien à la fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel (http://www.lamicrofinance.org).

    I.1.1.2. Historique de la microfinance

    La micro-finance a connu un essor considérable dans les années 70 sous l'impulsion de Muhammad YUNUS, économiste bangladeshi fondateur de l'organisation Grameen et prix Nobel de la paix en 2006. Mais la micro-finance est en réalité une pratique très ancienne déjà utilisée du temps des babyloniens.

    · A l'origine : l'épargne et le crédit rotatif par association

    En Inde, le micro-crédit est apparu il y a 3000 ans, sous trois formes principales : les traditionnels usuriers, les guildes de marchands, et les ECRA (Epargne et Crédit Rotatif par Association)

    Ces derniers désignent des groupes d'individus volontaires qui construisent un cycle d'épargne et de prêt. Régulièrement, les membres se rencontrent et chacun contribue de façon égale à un fond, qui finance le crédit rotatif dont chaque membre bénéficiera au cours du cycle, chacun son tour. L'ECRA existe depuis des siècles et dans différentes régions du monde ; Il est appelé ''tontines'' dans l'Ouest africain, "tandas" au Mexique, "pasanaku" en Bolivie, "arisan" en Indonésie, "cheetu" au Sri Lanka, ''esusu'' au Nigeria... Ces formes d'épargne sont toujours très utilisées aujourd'hui.

    · Au 19ème siècle : Des programmes de microprêt et d'épargne collective pour faire face aux situations de crise

    En Irlande, près les grandes famines du XVIIème et XVIIIème siècles, le penseur Jonathan Swift prône le principe du micro-prêt, qui permet de rompre le cycle de la pauvreté. Il met en place le Système Irlandais de Fonds pour Prêt, qui soutiendra jusqu'à 20% des familles irlandaises chaque année.

    En Allemagne, en 1848, le maire Friedrich Raiffeisen cherche à court-circuiter les usuriers. Ayant réalisé que l'épargne coopérative est plus efficace que la charité pour permettre aux pauvres de sortir de leur dépendance vis-à-vis des usuriers, il crée le premier Syndicat du Crédit, qui finira par toucher 2 millions de paysans. L'idée se réplique rapidement en Europe et en Amérique du Nord, puis en Indonésie et en Amérique Latine.

    · Les années 1970 :

    Des programmes expérimentaux sont lancés au Bangladesh et au Brésil, où il s'agit d'accorder des micro-prêts solidaires à des groupes de femmes qui les investissent dans des micro-entreprises...

    Le microcrédit prend un essor considérable grâce au Professeur Muhammad Yunus qui obtiendra le Prix Nobel de la paix en 2006. En observant le modèle économique inefficace et improductif des femmes artisanes pauvres, il décide de créer une réponse institutionnelle pour aider ces personnes : la Grameen Bank, la première banque de microfinance moderne.

    Il a renversé la logique financière et les a priori des banques traditionnelles en apportant la preuve que les personnes pauvres sont très fiables, qu'elles remboursent majoritairement leurs prêts et qu'elles sont en mesure de payer les taux d'intérêt couvrant les frais du prêt.

    A la fin des années 1980, les initiatives se multiplient. En Amérique latine, des institutions accordant des crédits en milieu urbain commencent à couvrir leur frais sans subvention. L'ONG bolivienne PRODEM créée en 1986 décide de « filialiser » ses activités de microfinance sous forme de banque en créant la Banco Solario SA, plus connue sous le nom de BancoSol. C'est l'émergence d'une « industrie de la microfinance »

    · Vers le XXIème siècle...

    A la fin des années 1990, le succès du micro-crédit à permis le développement de la micro-finance, qui englobe toute une gamme de services financiers à destination des pauvres : crédit, épargne, assurance, accompagnement...

    L'on peut constater une financiarisation croissante de la microfinance qu'il s'agit de surveiller et de réguler pour faire en sorte que la microfinance reste un outil social au service du développement des populations pauvres.

    I.1.1.3. Une Institution de Microfinance

    En des termes simples, une institution de microfinance peut être comprise comme un prestataire des services financiers, une organisation qui offre des services financiers à des personnes à faibles revenus qui n'ont pas accès ou qui ont difficilement accès au secteur financier formel.

    I.1.1.3.1. Propriété et forme juridique des IMF

    Les IMF peuvent avoir différentes propriétés, les plus connues sont les suivantes :

    · La propriété publique : A l'acception notable de la de la Bank Rakyat Indonesia (BRI) proprié de l'Etat, la propriété publique d'institutions de Microfinance destinées à servir les populations à faibles revenus s'avère un échec historique dans le monde entier. Dans le meilleur des cas, des politiques de développement bien intentionnées mais mal conduites ont entraîné de graves distorsions sur le marché en octroyant du crédit aux microentrepreneurs à des taux subventionnés. En conséquence, les retards de remboursement des emprunteurs ont atteint un seuil inacceptable, et la confiance publique envers les initiatives du gouvernement pour le développement s'est trouvée fortement entamée. En outre, la corruption et les interférences politiques ont encore aggravé la dégradation des normes de performance et la perte de confiance

    · Une organisation non gouvernementale à but non lucratif : Dans le cas des organisations à but non lucratif, il n'existe aucun propriétaire du capital. Les ressources financières des IMF à but non lucratif sont octroyées par des bailleurs de fonds, sous forme de subventions ou de prêts concessionnels. Il peut s'agir de fondations privées, d'agences nationales d'aide au développement, d'institutions multilatérales, ou encore d'individus.

    · Une institution à but lucratif : Il existe actuellement deux types d'IMF à but lucratif. Le premier comprend les banques commerciales et les sociétés financières - désignées comme « institutions financières classiques » - ayant choisi de servir le secteur des microentreprises. Des unités spécialisées ou des filiales sont créées à l'intérieur de ces institutions pour mener des activités de Microfinance, et le portefeuille de Microfinance constitue une part relativement faible du total des actifs de l'institution. La plupart des exemples existants se situent en Amérique Latine, notamment Banco de Desarollo au Chili, Banco Solidario en Equateur, Multi Credit Bank au Panama, et Financiera Familiar au Paraguay, pour ne citer qu'elles. Ces institutions investissent ce segment de marché car elles savent pouvoir exploiter la méthodologie de Microfinance existante, et elles estiment qu'elles seront en mesure de faire des bénéfices en opérant dans ce secteur. Les investisseurs apportent des capitaux à ces institutions en espérant un rendement compétitif par rapport à d'autres utilisations de leur capital. Tant que la Microfinance génèrera un rendement compétitif et adapté aux risques, il est probable que ces institutions continueront à servir ce marché, et en nombre croissant (Moïse MUSOLE, 2013)

    · Le statut de mutuelle ou coopérative : Une institution mutualiste ou coopérative d'épargne et de crédit est « un groupement de personnes, doté de la personnalité morale, sans but lucratif et à capital variable, fondé sur des principes d'union, de solidarité et d'entraide mutuelle et ayant principalement pour objet de collecter l'épargne de ses membres et de leur consentir des crédits ».Contrairement aux clients des IMF d'autres statuts légaux, les clients d'une coopérative sont des «membres » ou sociétaires, puisqu'ils détiennent au moins une part du capital (une action) de l'IMF. Le prix de la part sociale est en général ?xé à un niveau très faible pour ne pas freiner l'adhésion. Le nombre de parts sociales est illimité, permettant la croissance du nombre de membres. Les membres sont généralement invités à se réunir une fois par an en assemblée générale (AG), qui vote sur une base démocratique : un homme, une voix - indépendamment du nombre de parts détenues. L'AG prend certaines décisions d'orientation et élit en son sein un conseil d'administration (CA). Ce dernier, qui est donc composé de représentants des clients, est en charge de la stratégie et nomme le directeur général. Souvent, les membres constituent des caisses mutuelles au niveau d'un quartier ou d'un village. Ces caisses se regroupent ensuite en caisses régionales, parfois elles-mêmes fédérées par une caisse nationale. Celle-ci sert souvent de caisse de compensation (en prêtant l'argent des caisses excédentaires à celles qui ont des besoins de ?nancement). Elle peut aussi s'endetter auprès d'institutions externes et prêter aux caisses régionales. À chaque niveau, les membres élisent leurs représentants parmi les élus de l'échelon inférieur (Sebastien BOYE, Jérémy HAJDENBERG & Christine POURSSAT, 2007).

    I.1.1.3.2. Catégories d'institutions de microfinance en RDC

    Selon l'article 4 de l'instruction n°1 aux institutions de microfinance mise à jour du 18 décembre 2005, suivant modification N°1 du 18 décembre 2005, les institutions de microfinance sont reparties en trois catégories à savoir (BCC, 2003) :

    · Les entreprises de microcrédit de première catégorie : Sont celles qui accordent à un client des microcrédits ne dépassant pas l'équivalent de USD 250 par cycle, sans nécessairement poursuivre un objectif lucratif, mais dans les conditions garantissant leur rentabilité et leur pérennité. Elles ont vocation à se transformer en Entreprise de microcrédit de deuxième catégorie ou en société de microfinance.

    · Les entreprises de microcrédit de deuxième catégorie : Sont celles qui accordent des microcrédits à leurs clients dans un but lucratif. Elles ne peuvent collecter l'épargne que si elles y sont autorisées, à titre accessoire, par la Banque Centrale.

    · Les sociétés de microfinance : Sont celles qui collectent l'épargne du public et lui octroient des microcrédits.

    Selon la nouvelle loi n° 11/020 du 15 septembre 2011 fixant les règles relatives à l'activité de la microfinance en RDC, on a regroupé les entreprises de microcrédit de l'ancienne 1ère et celles de la deuxième catégorie en une seule _ les entreprises de microcrédit de la 1ère catégorie, elles peuvent collecter de l'épargne du public avec l'autorisation de la BCC et ont un capital minimum de 100.000 USD et sera porté à 250.000USD en 2017, par contre, la deuxième catégorie comprend les sociétés de microfinance qui ont maintenant un capital minimum de 350.000USD et sera porté à 700.000USD d'ici 2017.

    I.1.2. La diversification des produits en microfinance

    I.1.2.1. Définition de la diversification

    Avant de définir la diversification des produits, il convient dans un premier temps de définir ce qu'est un produit. Pour les institutions de microfinance, un produit est un service financier, que les clients achètent pour répondre à un besoin donné. On peut citer parmi les types de produits les plus connus le crédit, l'épargne, l'assurance, ainsi que les services de transfert de fonds. Certains produits combinent une multitude de services financiers en un seul paquet de prestations tandis que d'autres intègrent des services financiers à des services non financiers tels que l'éducation, la formation ou les liaisons de marchés. (Moïse MUSOLE, 2014)

    Nous pouvons donc comprendre que la diversification des produits se rapporte au développement et à la délivrance d'un ou plusieurs services financiers (et éventuellement non financiers) permettant d'étendre la gamme de produits déjà offerte par une institution. Les institutions peuvent diversifier leurs offres de différentes manières :

    · en introduisant un produit totalement nouveau, inexistant sur le marché (par exemple, le lancement par FINCA Ouganda et Microcare d'un produit de micro-assurance santé en 1999) ;

    · en introduisant une ligne de produits nouvelle pour l'institution, mais non pour le marché (par exemple, TSKI, une IMF travaillant exclusivement dans le secteur du crédit aux Philippines, qui a introduit un produit d'épargne volontaire en 2007) ;

    · en ajoutant un nouveau produit à une ligne de produits existante (par exemple, l'introduction par El Comercio d'un crédit à l'habitation au Paraguay, afin de compléter son produit de crédits actuel pour les micro-entreprises) ;

    · en lançant une version « nouvelle et améliorée » d'un produit existant (par exemple, l'introduction par la Grameen Bank d'un « prêt basique » plus flexible pour finalement remplacer son « prêt général »

    Selon (Brand, 1998) cité par Moïse Musole 2014, un produit peut être analysé selon trois niveaux différents :

    1. Produit principal : L'avantage majeur apporté par le produit ou le besoin auquel il répond. Un produit d'épargne pourra par exemple générer des gains financiers, des garanties ou des liquidités.

    2. Produit réel : Les caractéristiques et le conditionnement propres à ce que le client achète. Pour un produit d'épargne sur livret, cela comprendra le taux d'intérêt, les exigences en termes de solde minimum, les frais d'écriture, le formulaire d'ouverture de compte et la conception du livret

    3. Produit augmenté : La façon dont les clients reçoivent ce qu'ils achètent. Comprend la manière dont le produit est fourni et servi, par exemple les heures de service durant lesquelles les clients peuvent accéder à leur épargne, le temps nécessaire pour ouvrir un compte, la manière dont sont traités les clients avant et après l'ouverture de leur compte, etc.

    I.1.2.2. Le développement des produits en Microfinance

    I.1.2.2. 1. Caractéristiques des produits

    Les caractéristiques des produits en microfinance constituent l'ensemble d'attributs des produits, bref ce que le client achète, le produit total comprend tout ce qui est fourni aux clients, nous pouvons les illustrer de la manière suivante:

    Caractéristiques des produits (CGAP, 2003):

    v Crédit

    ü Terme--fréquence, durée

    ü Taux d'intérêt

    ü Méthode de taux d'intérêt

    ü Montant du crédit

    ü Type de garantie

    ü Montant de la garantie

    ü Commissions

    v Epargne

    ü Commissions

    ü Fréquence de dépôt

    ü Fréquence de retrait

    ü Solde minimum

    ü Taux d'intérêt

    v Assurance

    ü Commissions

    ü Primes

    ü Utilisation (santé, vie, biens)

    ü Déduction minimale

    ü Etendue de couverture

    I.1.2.2. 2. Le processus de développement des nouveaux produits

    Le processus de développement des produits est une approche méthodique du développement des nouveaux produits ou d'amélioration des produits existants. Cette approche est systématisée, itérative et procède étape par étape. Le processus doit être dicté par le marché, ce qui implique que les institutions doivent s'assurer continuellement que le produit répond aux besoins des clients en tenant compte des forces de l'institution et de ses avantages compétitifs. Que le produit soit techniquement nouveau ou amélioré, le même processus devra être suivi pour son développement ou amélioration.

    Le processus de développement de nouveaux produits suit donc 5 étapes comme décrit ci-dessous :

    · Étape 1 : Évaluation et préparation : Les idées associées au développement de produits sont identifiées et l'institution évalue non seulement les idées qui lui seront les plus utiles pour atteindre ses objectifs, mais aussi celles qu'elle est le plus en mesure de suivre.

    · Étape 2 : Étude de marché : Il s'agit d'analyser les besoins et préférences des clients, le potentiel du marché et l'environnement opérationnel pour orienter la conception du produit.

    · Étape 3 : Conception du prototype : L'étude de marché permet de définir un concept initial pour le nouveau produit ou le produit amélioré. Les procédures opérationnelles sont établies, les risques identifiés et contrôlés et l'analyse des coûts ainsi que les projections de revenus permettent à l'IMF d'estimer un seuil de rentabilité. Enfin, le concept du produit est affiné pour devenir un prototype prêt à être testé sur le marché.

    · Étape 4 : Test pilote : Le prototype, ou la conception finale, est introduit(e) sur le marché à échelle limitée. Le produit est généralement proposé à un ou deux endroits uniquement pendant une durée donnée et les résultats sont suivis de près afin d'évaluer tant la demande de la clientèle que le niveau de préparation de l'institution.

    · Étape 5 : Lancement : Si le test pilote conclut que le produit doit être proposé, la conception est modifiée conformément aux recommandations établies par le test pilote et l'institution se prépare à intégrer le produit nouveau ou amélioré à ses opérations en cours. Les membres du personnel sont formés, des fonds sont alloués, une stratégie marketing est développée et l'infrastructure nécessaire est mise en place.

    Schéma : Processus de développement des nouveaux produits (Formation Turin du 21 au 25 juillet 2014)

    I.1.2.3. Les principaux produits en microfinance

    I.1.2.3.1. Le microcrédit

    Le microcrédit fait référence à un petit prêt ayant pour bénéficiaires des non-salariés offrant peu, ou pas de garanties. Il est fourni par des institutions officiellement enregistrées. Les bénéficiaires n'offrant pas de garanties, n'ayant ni emploi stable ni historique bancaire, ne remplissent pas les conditions minimales pour avoir accès aux services bancaires traditionnels. Le microcrédit est une partie de la microfinance, qui est une prestation offerte par une large variété de services financiers aux personnes avec peu de ressources économiques.

    Les bénéficiaires du prêt peuvent être pauvres mais ils sont également fiers, honnêtes, et très travailleurs. Un grand nombre de bénéficiaires d'un premier prêt voudraient revenir pour bénéficier d'un second, par conséquent il est primordial pour eux de construire leur propre historique bancaire (lamicrofinance.org).

    Le coeur des services fnanciers offerts par les IMF est en général le microcrédit à court terme (durée inférieure à douze mois). Ces micro-crédits sont octroyés avec des méthodologies diverses (Jean-Luc Perron & Dominique Weiss, 2011) :

    a) Le crédit solidaire

    Cette approche du crédit aux microentreprises, popularisée par ACCION International, a été lancée sur les vastes marchés urbains et les bidonvilles d'Amérique latine qui regorgeaient d'activités économiques informelles. Selon cette approche, un chargé de crédit ou promoteur se rend sur les marchés pour encourager les microentrepreneurs à former des groupes d'emprunteurs de trois à dix personnes qui se connaissent déjà, ont confiance les unes en les autres et souhaitent se porter garantes par rapport aux crédits de chacun. En prêtant à un petit groupe d'amis ou d'associés, les prêteurs des groupes de solidarité contournent les problèmes d'asymétrie de l'information - les membres du groupe supportent de façon implicite une partie des coûts de délivrance, puisqu'ils évaluent diligemment la santé des entreprises des autres membres.

    Le premier crédit solidaire de la Grameenbank a un principe à la base très simple : Pour compenser l'absence de garantie matérielle, les emprunteurs se constituent en groupe de 5 personnes et se portent « caution solidaire » : si un des membres du groupe ne rembourse pas son crédit, les autres devront rembourser à sa place. La méthodologie de crédit solidaire mise au point à la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingts est restée en vigueur dans la Grameebank jusqu'en 2001 (Sébastien BOYE, Jérémy HAJDENBERG & Christine POURSAT, 2007).

    Grace aux succès opérationnels et médiatiques de la Grameen Bank, le crédit solidaire a servi de matrice à beaucoup de microcrédits dans le monde. Le produit a été bien évidemment adapté et transformé mais quelques principes de base restent généralement appliqués :

    · Les montants de crédits octroyés restent limités ;

    · Les prêts sont renouvelés avec des montants croissants ;

    · La durée de crédit est courte, en général inférieure à 1 an. Cette durée est souvent adaptée à des prêts de montants faibles, destinés à de très petites activités ; c'est aussi une condition pour que le principe précédant de renouvellement croissant des prêts soit réellement efficace ;

    · Les taux d'intérêt sont élevés, fréquemment supérieurs à 3% par mois ;

    · Les remboursements sont fréquents et suivis avec rigueur ;

    · La connaissance de l'emprunteur et de sa moralité compte plus que l'étude du dossier de prêt ;

    · L'usage de crédit est généralement assez libre, en général, il sert à financer une activité productive et dans beaucoup de cas, le choix de l'usage du crédit est laissé à l'emprunteur ;

    · L'institution de microfinance va vers ses clients (et non l'inverse) : La microfinance propose des services de proximité, marquant là aussi une vraie rupture avec les pratiques des banques. Les agents de crédit sont sillonnent les villages ou quartiers pour rencontrer les clients, les connaître, les suivre, parfois aussi pour débourser les crédits ou récupérer les échéances dues.

    v Les avantages du crédit solidaire

    Le crédit solidaire présente les avantages ci après :

    · Des taux de remboursement proche de 100% à cause de la caution solidaire qui peut jouer à deux niveaux : à priori, sur la sélection des groupes, les membres d'une même communauté savent, mieux que n'importe quel agent de crédit, lesquels d'entre eux risquent de ne pas rembourser. A posteriori, en cas de difficulté d'un des membres, la pression sociale fait que chaque client rembourse bien car aucun des membres ne veut être celui qui pénalise les autres sans raison valide ;

    · Le crédit solidaire permet de réduire les coûts de transaction, d'une part par la sélection des emprunteurs et d'autre part par la gestion et le suivi du prêt : gérer un groupe comme étant un seul « client » peut être plus simple et moins coûteux que de suivre des crédits individuels de chacun des membres de ce groupe ;

    · La constitution de groupes de caution solidaire peut avoir enfin un rôle social positif, la solidarité face aux obligations de crédit peut permettre de créer des liens qui dépassent le cas du simple crédit

    v Les limites et les risques du crédit solidaire

    Opter à la méthodologie du crédit solidaire présente aussi des limites et risques comme décrit ci-dessous :

    · L'instrumentalisation de la caution solidaire : Si la constitution de groupe est présentée comme une condition pour obtention du crédit et non la garantie du prêt sollicité, le risque est réel de voir des groupes se former par pure nécessité. Si la solidarité est fictive, les taux de remboursement risquent de s'effondrer aux premières difficultés ;

    · L'éloignement du client par le fait que le crédit solidaire permet de gérer des groupes d'individus que des individus ;

    · L'augmentation des coûts de transaction pour le client, la réduction des coûts de transaction pour l'IMF se fait en réalité au détriment des clients ;

    · Le risque d'exclusion des plus vulnérables ;

    · La difficulté d'accompagner le développement des clients, les clients bénéficient généralement du crédit dans un groupe solidaire, ceci pénalise les clients entrepreneurs en cas de dissolution du groupe.

    b) Le crédit individuel

    Par cette méthodologie individuelle, en général, les clients se déplacent dans des agences pour recevoir et rembourser leur crédit. Les montants en jeu sont plus importants, et nécessitent une analyse plus poussée des « cash-flows » des projets financés. Le plus souvent, des garanties sont demandées sur les actifs du client : bijoux, titre de propriété (sans forcément de valeur juridique), électroménager. Le microcrédit est en général bien adapté au financement de petites activités commerciales ou artisanales : achat d'un stock de marchandises, acquisition d'un petit équipement, financement du fonds de roulement. Le taux d'intérêt élevé du microcrédit est facilement absorbé par la marge commerciale dégagée (Jean-Luc Perron & Dominique Weiss, 2011).

    Comme le font traditionnellement les banques, le microcrédit individuel décide d'accorder un prêt en évaluant la réputation de l'emprunteur, la garantie et la capacité de remboursement, mais il met l'accent sur des aspects distincts. Le premier facteur est la réputation de l'individu, suivi par la capacité de l'entreprise et du ménage à rembourser le prêt. La réputation d'un emprunteur potentiel est évaluée en interrogeant le voisinage, les clients de l'entreprise, ses fournisseurs et des personnes de premier plan au sein de la communauté. Les évaluations de prêt déterminent les flux de trésorerie de l'ensemble de l'unité économique familiale en partant du principe que les ménages à bas revenu disposent souvent de plusieurs sources de revenus pour assurer leur survie et réduire le risque. L'analyse des flux de trésorerie ne tient généralement pas compte de l'impact des capitaux empruntés sur les perspectives de rémunération du ménage (Moïse MUSOLE, 2014).

    c) L'approche de la Grameen

    La méthodologie Grameen est née au Bangladesh et a depuis lors a été reproduite, ou adaptée, dans de nombreux pays à travers le monde, à différents niveaux de réussite. Il s'agit en général d'un groupe de cinq femmes sélectionnées entre elles la quasi-totalité des emprunteurs de Grameen sont des femmes , associé à quatre ou cinq autres groupes du même village pour former un centre . Toutes les réunions ont lieu dans le village, dans la cour d'un des membres ou dans un centre communautaire. La structure du centre permet une efficacité accrue de l'agent de terrain, puisqu'elle lui permet de collecter l'épargne et les remboursements auprès de 25 à 30 personnes lors d'une réunion d'une heure ; l'IMF n'a aucun besoin de disposer d'une infrastructure physique dans la communauté.

    d) Le groupe d'entraide

    Les membres disposent d'un compte auprès d'une institution financière à part entière et non de la banque ; celle-ci ne traite pas directement avec eux. Pour pouvoir solliciter un prêt, un groupe d'entraide composé d'une vingtaine de membres. L'institution intermédiaire accomplit les mêmes fonctions que le système Grameen, mais en son nom propre, puisqu'il joue effectivement le rôle d'une microbanque menant l'ensemble des fonctions d'intermédiation associées à la mobilisation de l'épargne et au crédit. Les banques peuvent exiger de connaître les membres et imposer certaines conditions quant à l'utilisation qui sera faite des prêts accordés à l'institution intermédiaire, mais ce dernier est une institution financière autonome à part entière.

    e) Les banques villageoises

    La méthodologie de crédit couramment désignée par l'expression « banque villageoise» a été développée de manière indépendante au milieu des années 80 par la FINCA en Amérique latine, elle fonctionnait avec des groupes de 30 à 50 femmes qui assumaient des responsabilités d'intermédiation financière identiques à celles des groupes d'entraide en Inde à savoir la collecte de l'épargne régulière auprès des membres du groupe et l'octroi de prêts à ces derniers (où l'investissement des fonds via un autre mécanisme). Les banques villageoises pouvaient alors emprunter de l'argent auprès d'un organisme externe (généralement une ONG internationale), et re-prêter ces fonds aux membres du groupe. Dans ce modèle, il n'y a as de self-selection des membres, les membres ne se connaissent pas entre eux, les membrex eux-mêmes décident de l'affectation du crédit selon leur choix, les membres sont conjointement responsables du remboursement.

    I.1.2.3.2. L'épargne

    Pour les clients de la microfinance, même très pauvres, l'accès à des services d'épargne est aussi essentiel. Les familles ont en effet besoin de mettre de l'argent de côté pour se sécuriser face à des risques tels que les mauvaises récoltes, les problèmes de santé, les décès ou les catastrophes naturelles, et pour anticiper des dépenses importantes comme les mariages. Toutefois le développement de la fonction épargne est inégal parmi les IMF. La réglementation, comme en Inde ou au Maroc, leur interdit souvent de collecter l'épargne. Lorsque des produits d'épargne sont proposés, ils sont généralement peu diversifiés : dépôts à vue, c'est-à-dire disponibles et à court terme, dépôts à terme, mieux rémunérés, avec blocage de l'épargne pendant plus de 6 mois. Là encore, certaines IMF ont innové et créé des produits d'épargne pour mieux s'adapter à des segments de clientèles distincts (jeunes, personnes âgées, associations) et à des besoins spécifiques : éducation, pèlerinage, logement (Jean-Luc Perron & Dominique Weiss, 2011).

    v Les principaux produits d'épargne

    Les IMF peuvent proposer à leurs membres une gamme diversifiée du produit d'épargne, nous pouvons citer :

    · L'épargne obligatoire : L'épargne obligatoire désigne les dépôts que les emprunteurs doivent verser pour pouvoir bénéficier d'un crédit. Elle est généralement calculée en proportion du montant de crédit octroyé et doit être versée au moment de l'octroi du crédit ou même avant. Elle est en général accessible pour le client quand il a complètement remboursé son crédit. Cette liquidité reste néanmoins souvent théorique car les prêts sont généralement renouvelés. Dans la plupart des cas, l'épargne obligatoire peut être considérée comme partie prenante du produit de crédit, et non comme un produit d'épargne véritable puisqu'elle est liée à l'octroi et au remboursement du prêt.

    · L'épargne volontaire bloquée : C'est un dépôt à terme, c'est-à-dire un compte sur lequel l'épargne versée est bloquée pendant une durée déterminée (de quelques semaines à plusieurs années). Ce compte est souvent rémunéré, en général en fonction de la durée du dépôt. Ce type de produit est apprécié par les IMF car il permet de planifier la gestion de la liquidité des dépôts. Cette épargne peut donc être « reprêtée » assez facilement aux clients de l'IMF souhaitant obtenir un crédit.

    · Dépôts à vues et comptes semi-liquides : Sur lesquels le client dépose et retire de l'argent sans contrainte, sont les comptes d'épargne les plus liquides. Des mouvements trop fréquents sur des montants faibles génèrent pour l'IMF des coûts de gestion importants. Par conséquent, les IMF imposent souvent des limites au nombre de retraits par mois et un montant minimum des dépôts et retraits. En général, les comptes à vue ne sont pas rémunérés et peuvent même être payants pour le client (Sébastien BOYE & Al, 2007).

    I.1.2.3.3. La micro-assurance

    Le secteur de l'assurance formel est relativement inexistant dans les pays en développement et surtout en Afrique, où l'offre formelle d'assurance couvre à peine 10 à 15 % de la population. L'assurance peut être considérée comme un service social qui vise à réduire les incertitudes de perte et les risques en combinant un grand nombre d'incertitudes similaires et en faisant porter le poids sur la plus large base possible (RFM, N.D).

    v Les produits de micro-assurance

    Il existe trois principaux types de produits d'assurance : l'assurance-vie, l'assurance de biens et l'assurance maladie.

    a) L'assurance vie : L'assurance-vie est peut être la plus simple et la plus Couramment proposée par les institutions de microfinance parmi les trois produits. L'événement assuré - le décès - est facile à vérifier, difficile à simuler, et il ne se produit qu'une seule fois par personne et le risque d'alea moral est faible.

    b) L'assurance des biens : L'assurance des biens peut couvrir le coût des dommages ou de la perte de presque tous les types d'actifs. Parmi les biens que les ménages à faibles revenus peuvent avoir besoin d'assurer, on peut citer le bétail, les habitations, les stands, les stocks, le matériel, les moyens de transport (par exemple, les pousse-pousse ou les bateaux dans les communautés de pêcheurs), les outils et les objets personnels de valeur.

    c) L'assurance maladie : Elle aide les ménages à couvrir les dépenses d'hospitalisation et de chirurgie, les médicaments et les honoraires des médecins. Les polices d'assurance maladie paient en général une partie ou la totalité des frais encourus à la suite d'accidents ou de maladies déterminées. Ces coûts sont généralement remboursés au ménage après vérification de la demande de remboursement ou sont réglés directement au prestataire de soins.

    I.1.2.3.4. Le crédit habitat

    Le logement est, avec la nourriture et le vêtement, un des besoins les plus élémentaires de l'homme. Soixante-quinze pour cent des pays du monde accordent tellement d'importance à l'accès à un logement convenable qu'ils l'ont garanti dans leurs constitutions ou législations nationales (Hokans, 2008).

    Le crédit habitat diffère des crédits aux microentreprises, car il finance les besoins des clients en matière d'habitat plutôt qu'en termes d'activité économique. Ces besoins peuvent inclure :

    · la réparation des murs, toiture ou fondations ;

    · l'agrandissement (ajout de pièces, d'étages, etc.) ;

    · l'achat de terrain ;

    · la formalisation de la propriété officielle ;

    · les infrastructures de base, telles que les égouts, les raccordements d'eau ou d'électricité ;

    · la construction d'une maison neuve ; ou

    · l'achat d'un logement entièrement neuf.

    I.1.2.3.5. Le crédit bail

    Le crédit-bail ou leasing est un contrat au terme duquel quelqu'un utilise un équipement appartenant à quelqu'un d'autre. L'utilisateur, appelé le preneur, verse régulièrement des sommes déterminées au propriétaire de l'équipement, appelé le bailleur. Le schéma ci-dessous montre une opération de crédit-bail standard.

    Schema n°2 : Opération de crédit-bail standard (MUSOLE, 2014).

    Fournisseur d'équipement

    Bailleur

    (Propriétaire de l'équipement)

    Preneur

    (Utilisateur de l'équipement)

    Vente

    Paiement

    Commande

    Livraison

    Remboursement

    Crédit bail

    I.1.2.3.6. Les services de transfert des fonds des immigrants

    Aujourd'hui beaucoup d'IMF s'intéressent au marché des transferts d'argent, car il leur donne la possibilité d'atteindre leurs objectifs financiers et sociaux. D'un point de vue financier, le transfert d'argent peut être une activité lucrative. La position dominante de Western Union sur ce marché a rapporté à cette société des marges bénéficiaires considérables, supérieures, d'après les estimations, de 150 pour cent à celles des banques commerciales américaines de taille moyenne (Bezard 2003 Cité par MUSOLE 2014).

    Les transferts de fonds jouent un rôle croissant dans le financement de l'économie des pays en développement. Ainsi, en 2003, les transferts des migrants des pays du Sud vers leur pays d'origine représentaient plus de 93 milliards de dollars US, chiffre qui pourrait atteindre, en incluant les transferts informels, 150 à 200 milliards de dollars US (Sébastien BOYE et Al, 2007).

    I.1.2.3.7. Les services non financiers

    Un certain nombre d'institutions de microfinance (IMF) se positionnant résolument aux côtés des plus pauvres ont d'ailleurs promu l'idée de services de microfinance «complets» (Hickson , 1999). Selon cette approche, les IMF doivent fournir à leurs bénéficiaires à la fois des services financiers (crédit, épargne, assurance) et des services non financiers, principalement dans le domaine de l'éducation mais aussi dans le domaine de la santé, de la formation pratique et de l'assistance technique. Ces services visent à renforcer la capacité des emprunteurs à développer des activités génératrices de revenus pérennes. D'autres professionnels ont remis en cause cette approche. Plusieurs arguments ont été avancés, comme le manque de compétence ou l'absence de mandat des IMF concernant la prestation de services non financiers. De tels services peuvent les détourner de leur objet principal - la fourniture de services financiers et envoyer des messages contradictoires aux clients, en particulier s'ils sont gratuits (Iris Lanao Flores & Philippe Serre, 2009) .

    Par services non financiers, on désigne toutes les prestations pouvant être apportées par l'IMF pour accompagner son client et renforcer sa capacité à tirer profit des services financiers : service d'appui au développement de son entreprise (formation technique, marketing ou en gestion) ou services sociaux : éducation, santé, nutrition ou alphabétisation (Sébastien BOYE et Al, 2007).

    Combiner les services non financiers: (Formation aux micro-entreprises, Sensibilisation sur la santé, hygiène, émancipation, éducation, etc.) permet de comprendre la microfinance dans une approche maximum (Javoy, N.D)

    I.1.2.3.7. Les subventions 

    On entend par subvention une somme d'argent ou un avantage en nature, nourriture ou équipement professionnel par ex., procuré(e) aux membres d'un groupe cible donné afin de les aider dans des circonstances particulières. La subvention accordée peut être soumise à conditions, mais aucun remboursement n'est exigé

    Si l'octroi de subventions n'est pas une composante centrale de la microfinance, et ne représente pas un produit en tant que tel, il peut néanmoins offrir des opportunités aux IMF. Les subventions peuvent être accordées en numéraire, en nature ou sous la forme de bons échangeables contre des biens ou des services. Une subvention en numéraire est celle qui offre la plus grande souplesse au bénéficiaire des fonds, mais elle s'accompagne également d'un risque accru d'utilisation abusive des capitaux (Musole 2014, cité dans le cours de Technologie de produits en Microfinance).

    I.1.2.4. Aperçu général sur la microfinance et la finance islamique

    I.1.2.4.1. Finance islamique

    L'appellation « finance islamique » fait référence à un système financier basé sur la loi islamique (communément appelée « charia »). Elle interdit les pratiques considérées comme inéquitables ou fondées sur l'exploitation. La caractéristique la plus largement connue de la finance islamique est l'interdiction stricte de donner ou de recevoir un taux de rendement fixé et prédéterminé sur les transactions financières.

    I.1.2.4.2. Les principes de base du système financier islamique (Mansour FAYE & Mansour NDIAYE, 2012)

    v Le principe de l'interdiction de l'intérêt (riba)

    Il est admis par les jurisconsultes des religions que l'intérêt ou « riba » prohibé en Islam ne se limite pas à l'usure mais qu'il inclut les intérêts payés sur les prêts de toutes sortes quel qu'en soit l'ordre de grandeur et l'usage auquel ils sont destinés: prêts à la production ou prêts à la consommation. La Charia proscrit, en effet, toute prime contractuelle sur le montant d'un prêt de biens fongibles (dont la monnaie). Elle interdit également le retrait par le prêteur d'un quelconque avantage de son prêt, sauf si cet avantage est librement accordé par l'emprunteur après remboursement du prêt et sans en constituer une condition tacite ou explicite. La recherche des raisons de la prohibition de l'intérêt a donné lieu à certaines interprétations, dont on peut citer:

    ï L'intérêt est interdit parce qu'il constitue une rémunération contractuelle fixe et connue d'avance ;

    ï L'intérêt représente la rémunération du temps qui ne devrait pas faire l'objet d'échange ;

    ï L'intérêt est injuste parce qu'il correspond à une rémunération garantie du prêteur, alors que les risques sont totalement assumés par l'emprunteur.

    Par ailleurs, l'interdiction de l'intérêt se fonde sur des textes coraniques et prophétiques d'une part, mais aussi d'autres textes des livres sacrés des autres religions révélées à savoir le Christianisme et le Judaïsme.

    v Le principe des trois (P) partage des pertes et des profits

    Les différentes parties-prenantes d'une transaction financière doivent partager à la fois les pertes et les profits dans le cadre du projet financé. Le financier et l'emprunteur s'entendent sur une clé de répartition des gains comme des pertes.

    v Le principe d'interdiction de l'incertitude (GHAHAR) et la spéculation (MAYSIR)

    L'incertitude quant aux termes d'un contrat financier est bannie, mais pas le risque en tant que tel. En islam, l'incertitude signifie tout échange à caractère aléatoire ou possédant un élément vague, Imprécis, ambigu, incertain, caché ou dépendant d'autre événement. Par exemple, le prophète a Interdit l'achat d'un animal non né (dans la matrice de sa mère), la vente du lait dans la mamelle sans mesure, l'achat de ce qu'a pêché un pêcheur avant sa pêche. La spéculation est aussi interdite. Il s'agit du fait de parier sur la réalisation d'un événement en se basant sur des appréciations subjectives du futur. Par exemple les jeux de hasard, les contrats dérivés qui sont donc difficilement envisageables.

    v Les secteurs illicites

    Aucune transaction financière ne doit être dirigée vers des secteurs non conformes à la Charia. Par exemple : les boissons alcoolisées, le tabac, les jeux d'argent, l'industrie porcine, la pornographie, etc. Pour l'ensemble de ces secteurs, les activités intermédiaires sont également illicites (commercialisation, distribution, empaquetage).

    v Le principe d'existence d'un actif sous-jacent

    Toute transaction commerciale doit être obligatoirement sous-tendue par un actif tangible identifiable. Ce principe projette la microfinance islamique dans « l'économie réelle ». Cela corrobore les grandes théories classiques et néoclassiques qui veulent que la contrepartie dans l'économie de la masse monétaire/flux financiers soit les biens et services.

    I.1.2.4.3. Les produits de la microfinance islamique

    Les produits et services de microfinance islamique revêtent la forme de contrats. Dans cette section, nous décrirons brièvement sept types de contrats de base, qui peuvent être utilisés de différentes manières, et même combinés, pour créer une diversité de produits, ces contrats sont les suivants : Murabaha, Ijara, Mudaraba, Musharaka, Takaful, Qard hasan, Wadiah

    1. Murabaha (financement à prix majoré)

    Le contrat conforme à la charia le plus largement proposé est la murabaha, une transaction en forme de vente basée sur des actifs qui est utilisée pour financer les besoins en fonds de roulement. Généralement, le client demande à acquérir une marchandise spécifique, qu'une institution financière achète directement sur le marché et revend ensuite au client, en ajoutant une majoration pour le service fourni. Le paiement est différé à une date ultérieure. Pour qu'une vente par murabaha soit conforme à la charia, trois conditions principales doivent être remplies :

    v L'institution financière doit être en possession de la marchandise avant de la vendre ;

    v La marchandise doit être tangible ; et

    v Le client doit accepter les prix d'achat et de revente, ainsi que la fréquence et le nombre des remboursements.

    2. L'Ijara (crédit-bail)

    L'ijara est un contrat de crédit-bail qui peut être utilisé pour financer des équipements générateurs de revenus, comme les petites machines, les outils, les charrettes ou les rickshaws. Le client reçoit les avantages associés à la propriété de l'actif en échange de versements de location prédéterminés. La durée du crédit-bail et les versements qu'il implique doivent être déterminés au préalable pour éviter toute espèce de spéculation. Le bailleur (dans ce cas l'institution financière) demeure propriétaire pendant toute la période de l'ijara, si bien que les risques associés à la propriété de l'actif incombent à l'institution. Les flux de trésorerie sont structurés de manière à couvrir le coût de l'actif et à assurer un rapport équitable à l'institution financière. Au terme du crédit-bail, l'institution peut faire don de l'actif ou en transférer la propriété au client par un contrat de vente au prix nominal.

    3. La Musharaka et mudaraba (partage des profits et des pertes)

    Les systèmes de partage des profits et des pertes sont les contrats financiers islamiques les plus fortement encouragés par les spécialistes de la charia. La musharaka est une participation au capital dans un projet d'entreprise, dans lequel les parties partagent les profits ou les pertes selon un ratio prédéterminé. La musharaka est souvent considérée comme la forme de finance la plus pure, car toutes les parties partagent le risque sous-jacent. Elle peut être utilisée pour des actifs ou pour le fonds de roulement. La mudaraba est un financement fiduciaire dans lequel une partie agit en financier en apportant les fonds, alors que l'autre apporte les compétences en gestion pour l'exécution du projet. La mudaraba peut être de deux types : restreinte ou non restreinte. Dans une mudaraba restreinte, l'IMF spécifie une entreprise particulière dans laquelle des investissements peuvent être entrepris. Dans une mudaraba non restreinte, le capital peut être investi dans toute entreprise que le client estime appropriée. Bien qu'ils soient résolument promus par la charia, les contrats de musharaka et de mudaraba n'ont la faveur ni des IMF ni des clients. Cela est dû à plusieurs facteurs. Premièrement, si le ratio de partage des profits est prédéterminé, le profit ne l'est pas : les systèmes de musharaka comme de mudaraba exigent de la vigilance dans l'établissement des rapports et un niveau de transparence élevé pour que les profits et les pertes soient répartis équitablement.

    4. Le Takaful (assurance mutuelle)

    Equivalent de l'assurance islamique, le takaful est un système d'assurance mutuelle. Le terme provient du mot arabe « kafala », qui signifie « garantie mutuelle » ou « garantie solidaire». Chaque participant cotise à un fonds qui est utilisé pour appuyer le groupe dans les périodes de besoin, comme les deuils, les pertes de récolte ou les accidents, et les primes versées sont investies de manière conforme à la charia. Les compagnies d'assurance classique peuvent travailler avec les IMF en tant qu'agents pour proposer l'assurance takaful à leurs clients, comme le démontre le cas de l'Indonésie.

    5. La Qard hasan

    La qard hasan est un prêt accordé sans attendre de rendement du capital. Ces prêts à 0 pour cent d'intérêt sont ceux que le Coran exhorte les musulmans à accorder à « ceux qui en ont besoin ». Les emprunteurs sont autorisés et même encouragés à restituer davantage que la somme empruntée, mais l'excédent est considéré comme un cadeau et n'est autorisé que s'il n'est pas exigé par le prêteur. Du point de vue d'une institution de microfinance, un contrat de qard hasan peut être utilisé à la fois comme instrument de mobilisation de l'épargne et comme instrument de financement. En effet, le qard hasan peut comporter ou non une date de remboursement. L'absence de date de remboursement spécifique donne au prêteur le droit d'exiger le remboursement à tout moment. Quand un contrat de dépôt est établi sur un modèle de contrat de qard hasan, les déposants (comme les prêteurs) peuvent à tout moment retirer leurs dépôts auprès de l'institution de microfinance. En tant que mécanisme de financement, le contrat de qard hasan présente aussi quelques avantages. Contrairement à d'autres contrats de finance islamique, il peut mettre entre les mains d'un emprunteur des liquidités qui peuvent être utilisées pour la consommation comme à des fins productives, ce qui le rend plus utile pour servir les plus pauvres.

    6. La Wadia

    La wadia est un contrat par lequel une personne confie des objets de valeur à un dépositaire. Ce dernier peut demander une rétribution, bien que la culture islamique encourage à fournir ce service gratuitement ou à recouvrer le coût de la garde sans en tirer de profit. Selon ce mécanisme, les dépôts peuvent être détenus en fiducie et utilisés par une IMF à ses propres risques. Tout profit ou perte résultant de l'investissement des fonds correspondants revient intégralement à l'institution de microfinance.

    I.1.2.5. Les nouveaux marchés en microfinance

    L'éventail des clients qui utilisent actuellement les services de microfinance est limité, constitué des populations dont les revenus s'étalent de 40 pour cent en dessous du seuil de pauvreté à légèrement au dessus de ce seuil. Ainsi, une grande partie de la population, au dessus et en dessous de cette fourchette de revenus, est largement laissée pour compte. D'autre part, au sein même des populations concernées, beaucoup n'ont pas accès aux services financiers. Parmi ces personnes, on trouve celles qui s'auto-excluent, notamment les personnes qui ont autrefois utilisé les services d'une IMF mais qui choisissent dorénavant de ne plus y recourir, et celles qui ont été rejetées par les prestataires de services financiers. Les `non bancarisés' offrent d'importantes possibilités aux IMF qui parviennent à découvrir comment vendre leurs services à cette population à l'écart des services financiers (Matul, et al, 2006 cité par Musole 2014).

    I.1.2.5.1. La segmentation des marchés

    La segmentation de marché est le processus qui consiste à diviser les clients actuels ou potentiels en groupes, appelés segments de marché, dont les membres ont au moins une caractéristique importante en commun qui les distingue du reste des clients. Par exemple, des clients à la tête de nouvelles entreprises constituent un segment de marché différent de ceux ayant des entreprises établies, les éleveurs de bétail et les vendeurs sur les marchés sont des segments différents, les clients qui ont besoin de financer des dépenses imprévues peuvent former un groupe à part de ceux qui cherchent à financer des dépenses prévues, et ainsi de suite. La segmentation des marchés peut se faire selon plusieurs catégories : démographiques, géographiques, psychographiques, comportementales, avantages recherchées, etc.

    I.1.2.5.2. Choisir un marché cible

    Si une IMF segmente son marché en n'utilisant que deux variables, elle pourra aisément identifier entre quatre et neuf segments de marché. Cela ne veut pas nécessairement dire qu'elle doit cibler chacun de ces segments avec une stratégie marketing spécifique. Dans le cas du développement de nouveaux marchés, en particulier, qui est une opération risquée et parfois coûteuse, les IMF doivent concentrer leurs ressources sur un ou deux segments qui, selon elles, peuvent créer le plus de valeur.

    I.1.2.5.3. Stratégie produit

    La stratégie produits consiste en une approche stratégique de développement et d'amélioration des produits pour répondre aux besoins du marché, et en des activités destinées à optimiser les ventes d'un produit, en termes de stabilité et de rentabilité. Le développement et la différenciation de produits sont des processus continuels et permanents d'évaluation des besoins du marché et de ses différents segments, afin d'appuyer le développement des produits et l'innovation, dans le but de répondre à ces besoins de la façon la plus faisable et rentable possible. Les IMF chercheront en particulier des opportunités là où la demande n'est pas comblée par la concurrence (Wright & al, 2003).

    Kotler (1999) identifie neuf façons de créer de la demande, en fonction de la nature du marché et du produit vendu par l'organisation. Les IMF peuvent utiliser cette matrice pour déterminer la façon d'aborder le développement et la différenciation de produits.

    Tableau n°1 : Neuf façons de créer la demande (Kotler, 1999).

     

    produit

     

    Existant

    Modifié

    Nouveau

    Marché

    Existant

    Vendre davantage de nos produits existants à nos clients existants (pénétration du marché)

    Modifier nos produits actuels pour en vendre davantage à nos clients existants (modification de produits)

    Concevoir de nouveaux produits intéressants pour nos clients existants (développement de nouveaux produits)

    Déplacement géographique

    Pénétrer d'autres zones géographiques pour y vendre nos produits (expansion géographique)

    Offrir et vendre des produits modifiés à de nouveaux marchés géographiques.

    Concevoir de nouveaux produits pour les vendre dans de nouvelles zones géographiques.

    Nouveau

    Vendre nos produits existants à de nouveaux types de clients (invasion de segment).

    Offrir et vendre des produits modifiés à de nouveaux types de clients.

    Concevoir de nouveaux produits pour les vendre aux clients (diversification).

    I.2. Revue empirique

    Cette partie va essayer de faire passer en revue la littérature existante au sujet de la diversification des produits dans les IMF à travers le monde, en vue déduire les différents facteurs qui poussent les instituions à la diversification des produits.

    I.2.2. Les déterminants de la diversification des produits dans les IMF

    I.2.2.1. La capacité de l'institution

    Dans une stratégie de diversification, l'institution gère des marchés et des produits dont elle n'a pas ou peu l'expérience ; la poursuite de cette stratégie a toutes les chances d'exiger des efforts managériaux très importants, des ressources humaines et financières considérables, ainsi que des changements dans les systèmes et dans la structure institutionnelle (CGAP, 2007).

    Selon (Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, 1992), c'est à la direction générale que revient la responsabilité finale du lancement des nouveaux produits. Elle ne peut en effet se contenter de faire appel à des spécialistes et les laisser développer leurs idées. L'élaboration de nouveaux produits suppose une identification de la stratégie globale de l'entreprise, notamment sous l'angle des couples produits marché qu'il convient de priviligier. Une telle identification est necessaire si l'on veut éviter aux chefs de produits d'élaborer des projets qui ne correspondent pas au domaine d'activité souhaité par la hierarchie.

    I.2.2.2. La diversité des besoins des exclus

    Les produits et services financiers offerts ne suffisent pas pour résoudre tous les problèmes de financement de la micro-entreprise (Souleiman Soulama,2010).

    La microfinance a marqué ses débuts par la pratique du microcrédit. Cependant la diversification des activités assignées aux institutions est devenue une évidence au fur et à mesure qu'on admettait la diversité des besoins des exclus. Comme l'écrivait Guérin (2000), la microfinance permet aux plus pauvres de diversifier leurs sources de revenus pour faire face aux risques. Les services des institutions vont ainsi actuellement du microcrédit qui est sans doute l'activité phare, aux produits d'épargne de plus en plus proposés, jusqu'aux services d'assurance qui se développent de plus en plus. (Mariam Sangare, N.D)

    Dans les pays en développement, l'exclusion n'est pas seulement bancaire ou financière, les pauvres sont également exclus des services de base tels que l'éducation, la santé. C'est pourquoi la diversification des activités des IMF est plus marquée dans ces zones, avec des activités de formation, d'alphabétisation ou d'éducation à l'hygiène domestique se combinant aux services financiers. La microfinance s'est ancrée dans ces sociétés (Servet 2006), et la mesure des impacts ne peut ignorer ce fait. L'effet revenu des microcrédits n'est qu'une partie minime de l'effet que la présence d'un programme de microfinance peut avoir sur la vie des villageois. Cet argument est moins valable pour la microfinance dans les pays les plus aisés, où l'exclusion prend essentiellement trois formes : l'emploi, le logement et le crédit. La microfinance agit ici dans des domaines bien identifiés, ce qui rendra la mesure d'impact moins complexe à élaborer. (JEANNIN & Mariam SANGARE, N.D)

    la commercialisation de la microfinance trouve ses fondements dans les préoccupations de pérennité financière et de stabilité institutionnelle des IMF d'une part, et dans le constat de besoins encore non couverts par les IMF d'autre part. L'analyse de ces éléments montre la commercialisation, comme un processus de pérennisation financière des IMF et de couverture des besoins à travers la stratégie de diversification des produits financiers et non financiers par les IMF et le développement de la mésofinance (Louise Tchamanbé Djiné, 2009).

    De plus en plus les IMF proposent des produits financiers diversifiés afin de répondre au mieux à la demande, mais à cause de leur statut institutionnel, les IMF marocaines n'ont pas encore le droit de collecter de l'épargne (Clara ATALLAH & Omar EL HYANI, 2009). La microfinance n'est pas seulement le microcrédit. Lespopulations non bancarisées ont aussi besoin de produits d'épargne et d'assurance leur ouvrant la possibilité de planifier leurs dépenses et de faire face aux aléas de la vie. Elles ont aussi besoin d'instruments de transfert, notamment pour les travailleurs migrants, et de crédit pour l'habitat.De leur côté, les IMF elles-mêmes peuvent trouver les ressources nécessaires au financement des crédits en empruntant à des banques ou en collectant l'épargne de leurs clients. La construction du secteur doit prendre en compte cette complémentarité, en encourageant l'intégration des IMF dans le secteur financier global (AFD, 2008). Une diversification des produits est nécessaire pour répondre aux besoins d'une clientèle et que la clientèle nécessite une gamme plus large de produits financiers que le crédit (Xavier Reille, N.D).

    Selon l'optique marketing, les besoins et les desirs des consommateurs constituent le point de départ logique de la recherche de nouveaux produits. Ces entreprises peuevent déterminer ces besoins par des enquêtes, des tests projectifs, des entretiens de groupe, ou bien à travers les lettres de reclamation ou de suggestion. La meilleure façon de recueiliir les idées des clients est probablement de leur demander de parler des problèmes qu'ils rencontrent avec les produits actuels plutôt que de les inciter à reflechir en terme d'améliorations (Philip KOTLER et Bernard DUBOIS, 1992).

    D'autres auteurs se sont beaucoup focalisés sur les besoins des femmes et la reduction de la vulnérabilité qui sont des facteurs pouvant influencer la diversité de produits proposés par les IMF.

    Les produits de la microfinance génèrent des résultats différents pour les hommes et pour les femmes. Les IMF devraient donc adapter les spécifications de leurs produits, comme les montants et les échéanciers des prêts, aux divers besoins des clients. Les différents prêts spécifiquement conçus pour les femmes sont aussi importants pour faciliter la croissance des entreprises. Les produits en matière d'épargne conçus pour les femmes sont un élément fondamental de la gestion des risques. Une offre de produits diversifiée de la part des IMF devrait aussi inclure d'autres services financiers qui aident à réduire la vulnérabilité, comme la microassurance. L'adaptation des garanties matérielles et l'encouragement de l'enregistrement des biens immobiliers au nom des femmes sont d'autres éléments essentiels de la microfinance axée sur les femmes. Les services autres que financiers assortis de conditionnalités pour l'accès au crédit, comme les programmes d'alphabétisation et de formation des compétences commerciales pour les adultes, peuvent permettre aux femmes d'obtenir plus facilement des emplois de meilleure qualité et des possibilités de gains et constituent peut-être le moyen le plus efficace de promouvoir l'égalité entre les sexes (BIT, 2007).

    Selon (Claudia Benedetto, 2011), le microcrédit a pour objectif de lutter contre la pauvreté et de participer à l'émancipation des femmes par l'empowerment ou l'autonomisation c'est-à-dire rendre l'individu autonome et capable de se prendre en charge, de prendre en charge sa destinée économique, professionnelle, familiale et sociale. Des groupes de pression féministes ont démontré le rôle économique important exercé par les femmes. Dans la majorité des cas, elles gèrent correctement leur argent. Elles l'utilisent pour l'éducation des enfants et la collectivité. Les IMF ont donc ciblé les femmes par souci d'efficacité et pour maximiser les retombées sociales issues du microcrédit et d'autres services financiers. Les femmes ont pu en tirer des avantages : elles ont développé une identité propre, on a reconnu leurs capacités et cela a développé l'estime qu'elles avaient d'elles-mêmes. Enfin, elles ont acquis une autonomie économique qui leur a permis de mieux exercer leurs droits économiques et sociaux. Aujourd'hui, les IMF diversifient de plus en plus leurs activités pour répondre aux besoins des femmes.

    I.2.2.3. La concurrence

    Historiquement, par «microfinance» on entend des crédits de fonds de roulement pour les micro-entreprises. Sur chaque continent, les principaux praticiens ont mis au point des méthodologies de crédit efficaces: prêts de solidarité, crédits de groupe façon Grameen, banques villageoises et prêts individuels sont les plus connues. Un grand nombre de projets financés par des bailleurs de fonds ont essayé de copier ces méthodologies avec plus ou moins de succès. Ces projets n'ont toutefois pas réussi à répondre aux besoins financiers des centaines de millions de clients qui n'ont toujours pas accès à des services financiers appropriés, qu'ils aient ou non une entreprise performante. Ayant pris conscience qu'un grand nombre d'IMF ne satisfont pas à la demande élargie de services financiers, et font face à des taux de rétention de leur clientèle faibles ainsi qu'à une concurrence grandissante dans certains marché, les bailleurs de

    fonds et les praticiens s'efforcent dorénavant de mettre au point de nouveaux produits qui répondent à la demande de leurs clients plutôt que de l'offre (CGAP, 2002).

    La concurrence se développe entre les prestataires de services, et les IMF doivent avant tout améliorer leur réactivité aux besoins des clients et la diversification de leurs produits (Nhu-An Tran, 2000). Selon les études menées par le Ministère des finances et du budget du Madagascar (MFB, 2012), l'offre pour la finance inclusive n'est pas statique, la concurrence est de plus vive sur les marchés. Depuis les dernières années, le secteur de microfinance a assisté à la venue de plusieurs nouvelles institutions qui ont l'intention d'offrir une gamme diversifiée de produits microfinanciers, quoique les premiers marchés couverts par celles-ci aient été celui des MPME en milieu urbain. Cette concurrence obligera les institutions existantes à adapter leur offre, leur approche et dans certains cas à se restructurer.

    Comme l'écrivait (Bernd Balkenhol, 2012), l'âge, la concurrence entre les IMFs, répondre à une mission sociale peuvent conduire les IMF à diversifier leurs produits.

    I.2.2.4. Les risques des IMF et des clients

    Il y a plusieurs façons de satisfaire les besoins en gestion des risques des clients sans exposer une IMF à des risques d'assurance significatifs. En plus des polices d'assurance-vie, les IMF peuvent offrir des produits d'épargne et de prêts d'urgence qui parviennent à atténuer certains des risques auxquels leurs clients doivent faire face. Ces produits s'avèrent relativement faciles à proposer et cadrent avec les activités de base et avec les capacités de la plupart des IMF. Une option ultérieure pourrait être la délivrance d'autres produits d'assurance en partenariat avec un assureur formel (Michael J. MCCORD, 2004). Selon l'étude menée par (Philippe M Beker, 2010), la diversification est un effet important qui réduit le risque dans l'optimisation du portefeuille de l'IMF. Une gamme de produits agricoles diversifiée et une gestion des risques maîtrisée (Daouda SAWADOGO, N.D).

    Au Bangladesh, le microcrédit a été associé à l'épargne dès le tout début mais, durant les années de forte croissance (2003-2007), les produits d'épargne se sont multipliés, et ont été de plus en plus utilisés, sous forme de livrets d'épargne libre à court terme et de plans d'épargne bloqués, réglementés, à plus long terme. Ils ont joué un rôle crucial d'instrument de gestion du risque de crédit pour les clients comme pour les IMF (Greg Chen & Rutherford Stuart, 2013). Selon (l'Agence canadienne de Développement International,1999) un portefeuille de microfinance peut passer très rapidement d'une situation saine à une situation problématique. On a vu, dans le cas d'institutions financées par l'ACDI, des taux de défaillance bondir de 3 % à 25 % dans une très brève période. La raison réside souvent dans la non-diversification du portefeuille comparativement à une banque commerciale. Un trop grand nombre d'emprunteurs sont frappés par les mêmes problèmes en même temps.

    Les pauvres ayant besoins des produits adaptés à leur flux de revenu, la multitude de produits proposés par les IMF, leur permet de financer leur microprojet, de lisser leur consommation dans le temps et se protéger contre d'éventuels risques financiers en diversifiant leur source de revenus (Cull et al, 2007) cité par (Gregory MVOGO & al, ND). Les IMF et leurs membres sont exposés à des risques dont la gestion permet de lutter contre la vulnérabilité des membres, de diversifier les moyen de protection contre les risques, rendre accessible aux populations à faibles revenus d'autres produits financiers, augmenter la gamme des produits de l'IMF (Oumar SAVADOGO).

    I.2.2.5. La fidélisation de la clientèle et l'attrait de nouveaux clients.

    Dans une première phase de développement de la microfinance, le savoir-faire des IMF est resté focalisé sur des produits faciles à gérer (souvent, le microcrédit solidaire), permettant une certaine « standardisation », donc une croissance rapide permettant l'atteinte de l'équilibre financier. Une hypothèse implicite était que le client serait satisfait de tels services - puisque ce client était par ailleurs exclu des systèmes financiers formels, et était prêt à payer un taux d'intérêt élevé contre un accès à ces services.

    L'arrivée à maturité du secteur de la microfinance change cette donne : d'une part, les IMF matures ont une meilleure capacité à gérer des produits financiers diversifiés ; d'autre part, la concurrence naissante entre institutions pousse les IMF à vouloir davantage fidéliser leurs clients, et mieux analyser leurs besoins pour adapter leurs produits. L'abandon de certaines IMF par leur clientèle insatisfaite, phénomène observé récemment, met en valeur la nécessité d'élargir la gamme des produits, pour répondre à des besoins en évolution (Anne Claude CREUSOT, 2006) et (Louise Tchamanbé Djiné, 2009). Pour une institution de Microfinance(IMF), la diversification des produits est sûrement le moyen le plus efficace pour garder ses clients actuels et attirer de nouveaux clients. Dans le cas de l'association Ismailia, l'introduction de nouveaux produits, l'individuel en particulier, est primordial, sachant que ses concurrents vont bientôt l'appliquer dans la région (ASMA, 2004).

    Bien qu'une IMF puisse commencer par offrir un produit d'épargne particulier pour une phase pilote, une offre diversifiée lui permettra par la suite de faire entrer un volume plus important de dépôts. La palette de services devrait inclure, d'une part, des produits très liquides avec un taux d'intérêt bas et, de l'autre part, des Dépôts à terme avec des taux d'intérêt plus élevés. Le solde minimum requis pour ouvrir un compte doit être modéré afin d'attirer les clients à bas revenu. L'IMF devrait prendre en considération la diversité de sa clientèle quant aux besoins en services d'épargne (Isabel DaunerGardio, 2004).

    Il est donc indispensable que les institutions de microfinance fassent des efforts pour attirer le maximum d'épargnants possibles en leur proposant des services et produits attractifs (NIYONGABO Ephrem, 2006-2007)

    I.2.2.6. La segmentation des marchés.

    Une organisation dans tous les secteurs - les entreprises commerciales, les organisations non gouvernementales à but non lucratif - travaillent avec une diversité des personnes. Ceci signifie que les clients pourraient avoir des besoins variés. En segmentant le marché, en identifiant les différents groupes des personnes dans les segments, les organisations peuvent adapter leurs services aux besoins des différents groupes (Karen Adams & Ian Brace, 2006).

    De nombreux facteurs limitent l'accès aux services financiers formels, nous pouvons citer par exemple : l'identité, les normes culturelles, le sexe, l'âge, le niveau d'éducation, le type d'activité, le niveau de revenu, etc (Nations Unies, 2012).

    Il est important de faire une étude/analyse de marché. Cette étude/analyse étape fournit à l'institution un « panorama » du marché global des services financiers, existants ou potentiels. L'étude de marché permet à l'IMF (1) de définir le profil de ses clients existants en fonction de la taille des crédits et de critères démographiques (par exemple secteur et sexe), et (2) d'évaluer les caractéristiques du marché cible potentiel en terme de répartition géographique et de besoins en services financiers. L'analyse permet également à l'institution de segmenter davantage le marché cible pour déterminer les types de services demandés par chaque segment, et les segments de clients les plus rentables (Nhu-An Tran, 2000).

    I.2.2.7. Le jugement personnel sur les déterminants de la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma.

    Les études ont démontré à travers le monde que six facteurs passés en revue ci haut étaient à la base de la diversification des produits dans les IMF. Le résultat de notre pré-enquête, interview et focus groupe auprès des dirigeants de IMF de la ville de Goma nous a fait voire que d'autres variables pouvaient avoir aussi de l'influence sur la diversification des produits offerts par ces institutions. Dans cette étude, en dehors des variables retenues issu de la revue empirique, les autres variables qui ont été retenues à Goma sont les suivantes :

    a. Le statut de l'Institution : C'est une variable qualitative ; elle peut influencer la diversification des produits par le fait que selon le cadre réglementaire des IMF de la RDC, certaines institutions ne peuvent livrer tel ou tel autre produit que par l'autorisation de la BCC (Bobos MUTOGA, 2013-2014).

    b. La diversification des sources des revenus : Les IMF préfèrent gagner des revenus issus de plusieurs activités au lieu d'en gagner dans une seule. Cela procure de nombreux avantages par le fait qu'en diversifiant, si cela réussi, elle générera des bénéfices pour les IMF mêmes si elles sont confrontées à des couts élevés. De nombreux chercheurs ont déjà démontré d'ailleurs qu'il vaut mieux d'investir dans plusieurs activités que dans une seule car si l'une des activités ne marche pas, l'IMF pourra gagner dans les autres activités.

    c. Le nombre d'années d'existence: C'est une variable quantitative, nous la mesurons par le temps depuis que l'IMF a commencé à exercer ses activités. Une IMF qui se lance au sitôt sur le marché ne peut pas directement se lancer dans le processus de diversification des produits comme celle ayant déjà maitrisé le marché. Des nombreuses IMF commencent d'emblée par le service de crédit et d'épargne et se diversifient au fur et à mesure qu'elles maitrisent le marché.

    I.2.3. Hypothèses et variables explicatives retenues pour notre modèle de diversification des produits.

    Partant de la revue empirique, nous nous rendons compte que plusieurs publications ont déjà eu lieu en rapport avec la diversification des produits dans les IMF à travers le monde. Les différentes publications des auteurs à travers le monde nous ont conduit à déterminer les variables explicatives et de formuler nos hypothèses de la manière suivante :

    Hypothèse 1 : La capacité de l'institution influencerait soit positivement, soit négativement la diversification des produits ou la probabilité de diversifier les produits.

    Hypothèse 2 : La diversité des besoins des exclus influencerait soit positivement, soit négativement la diversification des produits ou la probabilité de diversifier les produits.

    Hypothèse 3: La concurrence entre les IMF influencerait soit positivement, soit négativement la diversification des produits ou la probabilité de diversifier les produits.

    Hypothèse 4 : Les risques des IMF et des Clients influenceraient soit positivement, soit négativement la diversification des produits ou la probabilité de diversifier les produits.

    Hypothèse 5 : La fidélisation des clients et l'attrait de nouveaux clients influenceraient soit positivement, soit négativement la diversification des produits ou la probabilité de diversifier les produits.

    Hypothèse 6 : La segmentation des marchés influencerait soit positivement, soit négativement la diversification des produits ou la probabilité de diversifier les produits.

    Hypothèse 7 : Le statut de l'institution influencerait soit positivement, soit négativement la diversification des produits ou la probabilité de diversifier les produits.

    Hypothèse 8 : La diversification des sources des revenus influencerait soit positivement, soit négativement la diversification des produits ou la probabilité de diversifier les produits.

    Hypothèse 9 : Le nombre d'années d'existence d'une IMF influencerait soit positivement, soit négativement la diversification des produits ou la probabilité de diversifier les produits.

    Hypothèse10 : Les IMF devraient bien analyser les variables retenues en vue de mieux réussir la diversification de leurs produits.

    La variable endogène ou dépendante que nous cherchons à expliquer est « la diversification des produits ». Elle aura une valeur « + » si l'IMF a diversifié ses produits et « - » si non.

    I.2.4. Conclusion partielle

    L'analyse minutieuse des revues théoriques et empiriques présentées dans ce travail nous fait voire que de nombreux chercheurs à travers le monde ont proposé les différents éléments ou les différentes variables, qui doivent être pris en compte par les institutions de microfinance dans la décision de diversification de leurs produits. L'aboutissement de notre revue est donc les variables exogènes (explicatives, indépendantes) présentées ci-haut mais aussi le lien pouvant exister entre ces variables avec la variables expliquée (endogène, dépendante) qui est la diversification des produits.

    En vue de mieux vérifier les hypothèses émises pour notre étude, nous allons présenter la méthodologie utilisée dans le chapitre qui suit.

    CHAPITRE II. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE DU TRAVAIL

    Cette étude a pour but de déterminer les facteurs poussant les IMF de la ville de Goma à diversifier leurs produits. Ce chapitre va essayer de faire une présentation sommaire du secteur de microfinance dans la ville de Goma, décrire sa brève histoire, présenter les différents produits des IMF. Il présente la population d'étude et démontre les méthodes et techniques de la récolte de données et leur traitement en vue de présenter les résultats ; en fin, il présente le modèle économétrique à utiliser vu la nécessité d'une régression pour les données récoltées.

    II.1. Présentation du milieu d'étude (ville de Goma)

    II.1.1. Historique  

    La ville de Goma a été créée au terme du 19ème congrès ordinaire du mouvement populaire de la révolution (MPR) tenu à Kinshasa en mai 1988 par l'ordonnance-loi n°88/720 du 15 novembre1988. Cette ordonnance porte détermination des chefs-lieux de trois nouvelles régions (dites « provinces » aujourd'hui (nées du découpage territorial appliqué à l'ancienne région du Kivu en 1988. A l'heure actuelle, la ville de Goma est constituée de deux principales entités territoriales : la commune de Goma et celle de Karisimbi.

    La ville de Goma est bâtie sur des pierres de lave issues du volcan Nyiragongo, elle est en importance la première ville de la province avant les villes de Butembo et de Beni. Elle est située au bord du lac Kivu sur un site méridional de celui-ci, elle a une superficie de 75.720 Km2 (Aline KAJABIKA, 2010-2011).

    Reconnue comme chef lieu de la province du Nord Kivi, la ville de Goma est l'une des villes de la RDC qui connaît une croissance démographique assez accélérée. D'environs 7000 habitants en 1954, elle est passée à 619 815 habitants en 2008 ; à la fin du quatrième trimestre de 2013 sa population dépasse légèrement un million d'habitants (Mairie de Goma, Janvier 2014).

    II.1.2. Délimitation 

    La ville de Goma est délimitée ; au nord par la zone rurale de Nyiragongo, au sud par le lac Kivu qui la sépare de la ville de Bukavu, à l'est par le Rwanda et l'ouest par le parc national de Virunga qui la sépare d'avec le territoire de Masisi (PNUD, 2008).

    II.1.3. Aspect économique de la ville de Goma 

    Goma est reconnue avant tout comme étant une ville touristique, elle fait des échanges commerciaux aussi bien qu'avec les pays voisins que d'autres provinces de la RDC. La ville de Goma possède quelques infrastructures économiques favorisant d'entreprendre des activités économiques. Il s'agit principalement des infrastructures de transport avec les voies de circulation terrestre en état de délabrement. La voie lacustre avec le port de la société de chemin de fer du Congo et plusieurs quais ménagés par des armateurs privés propriétaires de bateaux. La voie aérienne avec l'aéroport international de Goma. Les réseaux de communication avec les réseaux étrangers ; Air tel, Orange, vodacom et Tigo et MTN. S'agissant des transactions financières, la ville de Goma connait une multiplicité des Coopératives d'Epargne et de Crédit, des institutions de microfinance, des banques classiques etc (BUHAKANE, 2012-2013).

    L'économie de la ville de Goma repose bien évidemment sur l'informel que sur le formel. La ville jouit des atouts naturels notamment les potentielles touristiques, industriels et les échanges commerciaux qui sont plus influencés par sa position stratégique, elle se trouve au carrefour de plusieurs zones d'approvisionnement et l'aéroport de Goma lui permet d'être un lieu de transit des marchandises provenant de grands centres de productions vers les centres de consommations.

    II.1.4. Présentation du secteur de microfinance dans la ville de Goma.

    Dans la ville de Goma en particulier et en République Démocratique du Congo en général, le secteur de la microfinance tend à se consolider et à s'affermir avec le temps et l'entrée des grandes institutions nationales et internationales. La ville reste néanmoins caractérisée par la prédominance des institutions mutualistes sur les institutions de microfinance.

    De façon générale, le secteur fait face à plusieurs défis qui, grâce à la concurrence et à l'appui technique, tendent à se corriger d'année en année, Il s'agit notamment de l'absence de visions stratégiques des promoteurs attestées par une mauvaise gouvernance dans bon nombres de structures financières de proximité, une gestion défaillante liée à l'absence d'une main d'oeuvre qualifiée et une mauvaise qualité de l'information financière.

    Cependant, le secteur de la microfinance demeure l'une des grandes pistes pour l'amélioration de l'inclusion financière indispensable et le relèvement du bien être social des populations exclues du système bancaire classique non seulement dans la ville mais aussi au niveau du pays tout entier (BCC, 2013).

    II.1.4.1. Les institutions spécialisées financières décentralisées de la ville de Goma

    Selon le service de supervision des ISFD du NK à la BCC, en 2013, la ville compte 29 ISFD dans l'ensemble dont 4 du type institutions de microfinance proprement dites et 25 du type coopératif ou mutualiste. Ces institutions sont reprises dans le tableau qui suit:

    Tableau n° 2 : les institutions spécialisées financières décentralisées de la ville de Goma.

    DENOMINATION

    SIGLE OU ABREVIATION

    01

    IMF Société de Microfinance du Congo

    SMICO

    02

    IMF Hekima

    IMF HEKIMA

    03

    IMF Mwangaza

    IMF MWANGAZA

    04

    IMF Programme d'Appui aux Initiatives de Développement Economique du Kivu

    PAIDEK

    05

    COOPEC Imara

    COOPEC IMARA

    06

    COOPEC Action pour le Développement d'Epargne et de Crédit

    COOPEC ADEC

    07

    Coopérative d'Epargne et de Crédit Agriculture

    COOPEC AGRI

    08

    Coopérative d'Epargne et de Crédit Le Grenier

    COOPEC LE GRENIER

    09

    Coopérative d'Epargne et de Crédit La Bonne Moisson

    COOOPEC LA BONNE MOISSON

    10

    Coopérative d'Epargne et de Crédit Kesheni

    COOPEC KESHENI

    11

    Coopérative d'Epargne et de Crédit Tujenge Pamoja

    COOPEC TUJENGE PAMOJA

    12

    Coopérative d'Epargne et de Crédit Umoja ni Nguvu

    COOPEC UMOJA NI NGUVU

    13

    Coopérative d'Epargne et de Crédit Unité

    COOPEC UNITE

    14

    Mutuelle d'Epargne et de Crédit Birere/COOPEC

    MECRE BIRERE

    15

    Mutuelle d'Epargne et de Crédit de Goma /COOPEC

    MECREGO

    16

    Mutuelle d'Epargne et de Crédit Katindo/COOPEC

    MECRE KATINDO

    17

    Mutuelle d'Epargne et de Crédit Mabanga/COOPEC

    MECRE MABANGA

    18

    Coopérative d'Epargne et de Crédit Amkeni

    COOPEC AMKENI

    19

    Coopérative d'Epargne et de Crédit Virunga

    COOPEC VIRUNGA

    20

    Coopérative d'Epargne et de Crédit siloe

    COOPEC SILOE

    21

    Coopérative d'Epargne et de Crédit EDE/GOMA

    COOPEC EDE/GOMA

    22

    Coopérative d'Epargne et de Crédit EAD

    COOPEC EAD

    23

    Coopérative d'Epargne et de Crédit du Congo- Goma

    COOPECCO/GOMA

    24

    Coopérative d'Epargne et de Crédit Akiba Yetu

    COOPEC AKIBA YETU

    25

    Coopérative d'Epargne et de Crédit Le Batisseur

    COOPEC LE BATISSEUR

    26

    Coopérative d'Epargne et de Crédit Nord Kivu

    COOPEC NORD KIVU

    27

    Coopérative d'Epargne et de Crédit Umoja Wetu

    COOPEC UMOJA WETU

    28

    Mutuelle d'Epargne et de Crédit BetsaÏde

    MEC BETSAIDE

    29

    Coopérative Financière et de Développement Socio Economique

    COODEFI

    Source : BCC, 2013

    En dehors de ces institutions spécialisées financières décentralisées, l'étude menée par (BUHAKANE Youri, 2012-2013) a demontré que la ville de Goma compte aussi actuellement une dizaine des banques qui collectent l'épargne et peuvent octroyer le crédit à ses habitants.

    Ces banques sont reprises dans le tableau qui suit :

    Tableau n° 3 : Liste des banques de la ville de Goma

    DENOMINATION

    SIGLE OU ABREVIATION

    01

    Banque Commerciale du Congo

    BCDC

    02

    Banque Internationale pour l'Afrique au Congo

    BIAC

    03

    Banque Internationale de Crédit

    BIC

    04

    Bank Of Africa

    BOA

    05

    Standard Bank

    -

    06

    First International Bank

    FIbank

    07

    Trust Merchant Bank

    TMB

    08

    Raw Bank

    -

    09

    Afriland First bank Congo Democratic

    First Bank CD

    10

    Acces Bank

    -

    11

    Eco Bank

    EcoBank

    12

    Caisse Générale d'Epargne du Congo

    CADECO

    13

    Fonds de Promotion pour l'Industrie

    FPI

    Source : BCC- SAESSIF janvier 2013.

    II.1.4.2. Les produits des IMF de la ville de Goma

    Les IMF de la ville de Goma proposent à leurs membres généralement deux principaux produits notamment l'épargne et le crédit. La plupart d'entre elles mutualisent l'épargne des leurs membres et leurs consacrent du crédit. Depuis un certains temps, ces IMF ont commencé à innover et ont développé des gammes diversifiées des produits autour de l'épargne et du crédit. Certains de ces produits développés sont présentés dans l'encadré ci-dessous.

    Encadré n°1 : Liste des produits proposés par les IMF de la ville de Goma

    Les IMF de la ville de Goma ont développé toute une gamme des produits diversifiée autour du crédit et de l'épargne, nous présentons ci-dessous certains de ces produits:

    Crédit culture

    Crédit pêche

    Crédit villageois avec éducation

    Crédit élevage

    Crédit express

    Crédits immobiliers

    Crédit ordinaire aux AGR

    Crédit aux salariés

    Crédit aux caisses villageoises

    Crédit aux enseignants

    Crédit ordinaire individuel

    Crédit aux PME

    Le produit academia : Lancé par l'IMF HEKIMA pour financer l'éducation

    Compte liberté

    Epargne à vue pour les gagnes petit en franc congolais

    Epargne à vue pour les personnes morales

    Dépôt à terme

    Epargne caution

    Compte jeunesse

    Epargne pour enfant

    Part sociale

    Le compte junior plus : un produit d'épargne lancé par l'IMF SMICO pour permettre aux parents d'épargner pour leurs enfant jusqu'à l'âge de 18 ans

    II.2. Approche méthodologique du travail

    II.2.1. Population et échantillon

    La population de notre étude est constituée des IMF de la ville de Goma. Comme indiqué dans le tableau n°2, il s'agit des 29 institutions selon le rapport de la BCC. Etant donné que, entre ces 29 institutions il y a 5 qui appartiennent à la même structure faitière dont la MECREGO, la MECRE MABANGA, la MECRE BIRERE, la MECRE VIRUNGA et la MECRE KATINDO et que la politique de diversification est faite au niveau de la faitière elle-même, nous allons considérer l'une d'elles dont la MECREGO ; Cela nous conduit à considérer une taille de la population de 25 IMF au lieu d'utiliser les 29.

    Selon Déo BUGANDWA (2012-2013), un échantillon est compris comme étant un sous-ensemble de la population désigné soit par hasard (de manière aléatoire), soit en fonction des caractéristiques particulières.

    Notre taille de la population étant faible, nous n'avons pas tiré un échantillon, nous avons souhaité prendre toutes les unités d'observation, cela nous pousse donc à prendre les 25 IMF et pour chacune d'elles, le responsable du service de développement et de gestion des produits désigné sera le répondant à notre questionnaire étant donné que, la politique de diversification des produits est la même au sein de toute l'institution.

    II.2.2. Déroulement de la collecte des données

    Cette étude se centre sur les données récoltées auprès des IMF de la ville de Goma pour la période allant de 2010 jusqu'à février 2014. Nous nous sommes intéressé aux différents facteurs qui poussent les IMF à diversifier leurs produits, cela étant, une attention particulière a été portée aux IMF ayant diversifié leurs produits et celles qui ne l'ont pas fait et identifier les différents facteurs qui conduisent à la diversification des produits. Ceci a été rendu possible grâce aux différentes méthodes et techniques

    II.2.2.1. Partie qualitative de l'enquête

      L'interview avec les dirigeants des IMF, le focus group, etc, nous ont permis de nous rendre compte de la manière dont les IMF de la ville de Goma diversifient leurs produits et avoir une idée sur les facteurs qui conduisent à cette diversification. Ceci nous a permis de faire la pré-enquête auprès de certains dirigeants des IMF ; leurs avis nous ont poussé à faire notre revue empirique d'une part et d'autre part la technique documentaire nous a permis de consulter certains documents des IMF, les dépliants, les notes des cours mais aussi les documents des autres chercheurs au sujet de la diversification à travers le monde dont les journaux, les ouvrages, les articles, les rapports, etc ; A partir des informations obtenues nous avons eu une appréciation sur les facteurs qui devraient être mesurés en vue de bien mener notre étude.

    II.3.2.Partie quantitative de l'enquête

    Le questionnaire élaboré au préalable sur base des informations tirées de diverses littératures a été amélioré grâce aux interviews semi-structurées. Par l'approche du questionnaire, les différentes informations obtenues auprès des dirigeants des IMF ont pu améliorer et adapter le questionnaire préalablement établi à notre étude. Le questionnaire soumis aux IMF comporte 10 questions et les données récoltées sont traitées à travers un modèle économétrique et cela par le logiciel SPSS.

    II.2.3. Le modèle économétrique

    II.2.3.1. Présentation

    Les chercheurs en sciences sociales rencontrent souvent des situations où la variable dépendante est une variable catégorielle, plus précisément binaire (ou dichotomique), c'est-à-dire une variable pour laquelle on associe la valeur « 1 » à une caractéristique donnée (par exemple un succès) et la valeur « 0 » à l'absence de la caractéristique (un échec). Le modèle de régression linéaire n'est pas approprié pour étudier ce genre de situations. Les chercheurs doivent faire appel à d'autres méthodes que la régression linéaire. Parmi ces méthodes alternatives, la régression logistique est, de loin, la plus populaire. La méthode de régression logistique s'applique aussi aux situations où la variable dépendante est une variable catégorielle comportant plus de deux attributs (François PETRY, 2003).

    Dans le modèle de régression choisi pour notre étude, la variable expliquée est qualitative. Les variables qualitatives appelées également variables dichotomiques, binaires, artificielles, muettes (dummy) ne prennent que deux valeurs à savoir :

    1 pour signifier la présence de l'attribut ;

    0 pour signifier son absence

    Dans le cas où on a une variable binaire sur des variables quantitatives et ou des variables qualitatives, on distingue quatre sortes de modèles à savoir : le modèle linéaire de probabilité, le modèle logit, le modèle probit et le modèle tobit (Ricco RACOTOMALALA, N.D). Pour notre cas, comme la variable expliquée est binaire ou dichotomiques, une telle dichotomie nous conduit au modèle logit ou logistique.

    II.2.3.2. La régression logistique

    La régression logistique se définie comme étant une technique permettant d'ajuster une surface de régression à des données lorsque la variable dépendante est dichotomique. Cette technique est utilisée pour des études ayant pour but de vérifier si des variables indépendantes peuvent prédire une variable dépendante dichotomique (Julie Desjardins, N.D).

    Selon (NEJI & Anne-Helène JIGOREL, ND), la régression logistique est un modèle statistique permettant d'tudier les relations entre un ensemble de variables qualitatives Xi et une variable qualitative Y.

    Quant à (Ricco Racotomalala, N.D), il s'agit d'une technique de modélisation qui, dans sa version plus rependue, vise à prédire et expliquer les valeurs d'une variable catégorielle binaire Y (variable à prédire, variable expliquée, variable dépendante, attribut classe, variable endogène) à partir d'une collection des variables X continues ou bien binaires (variables prédictives, variables explicatives, variables indépendantes, descripteurs, variables exogènes).

    Spécification du modèle de diversification des produits

    Avec le codage disjonctif complet, notre variable expliquée dont la diversification des produits prendra la valeur « 1 » lorsque les IMF ont diversifié leurs produits et la valeur « 0 » si non.

    Le modèle se présentera alors comme suite :

    représente la fonction de répartition et, représente un vecteur des éléments explicatifs associés au vecteur x.

    Nous pouvons donc calculer la probabilité pour qu'un événement ne puisse pas se réaliser, cette probabilité sera de la forme :

    Pour notre modèle, nous aurons la forme suivante :

    CHAPITRE III. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

    Cette partie va essayer de faire une présentation des variables démographiques de l'échantillon, quelques statiques avec le test de chi-deux, elle présentera aussi les résultats des analyses économétriques mais aussi la discussion des résultats.

    III.1. Variables démographiques de l'échantillon

    Tableau n°4 : Répartition de l'échantillon selon le statut de l'institution

    Statut de l'institution

     

    Effectifs

    Pourcentage

    Pourcentage valide

    Pourcentage cumulé

    Valide

    Société de microfinance

    4

    16,0

    16,0

    16,0

    Coopérative

    21

    84,0

    84,0

    100,0

    Total

    25

    100,0

    100,0

     

    Source : Elaboré par nous sur base de notre enquête

    Ce tableau nous montre que 4 institutions enquêtées sur les déterminants de la diversification des produits dans la ville de Goma soit 16% ont comme statut « Société de microfinance » et 21 institutions soit 84.0% ont comme statut « coopérative ».

    Tableau n°5 : Répartition de l'échantillon selon les postes occupés par les enquêtés.

    Poste occupé

     

    Effectifs

    Pourcentage

    Pourcentage valide

    Pourcentage cumulé

    Valide

    Agent de crédit

    1

    4,0

    4,0

    4,0

    Chargé de clientèle

    2

    8,0

    8,0

    12,0

    Autre

    4

    16,0

    16,0

    28,0

    Chargé de développement et gestion de nouveaux produits

    8

    32,0

    32,0

    60,0

    Gérant

    10

    40,0

    40,0

    100,0

    Total

    25

    100,0

    100,0

     

    Source : Nos calculs sur base de notre enquête.

    Il ressort de ce tableau que sur 25 personnes enquêtés dans les IMF, 1 personne soit 4.0% est un agent de crédit, 2 personnes soit 8% sont des chargé de la clientèle, 4 personnes soit 16% sont des chargés de développement et gestion de nouveaux produits et 10 personnes soit 40% sont des gérants.

    III.2. Quelques statistiques avec le test de Chi-deux

    Tableau n°6 : Diversification et capacité de l'instituions ?

    Tableau croisé

    Capacité

    Diversification

    Capacité de l'institution

    Total

    Nous avons fait recours aux spécialistes externes

    Par nos agents eux-mêmes sur base de leur capacité

    Diversification

    non

    Effectif

    3

    1

    4

    % compris dans Diversification

    75,0%

    25,0%

    100,0%

    oui

    Effectif

    4

    17

    21

    % compris dans Diversification

    19,0%

    81,0%

    100,0%

    Total

    Effectif

    7

    18

    25

    % compris dans Diversification

    28,0%

    72,0%

    100,0%

    Source : Nos calculs sur base de notre enquête

    Il ressort de ce tableau que sur 4 institutions n'ayant pas diversifié leurs produits, 3 d'entre elles soit 75.0% ont fait recours aux spécialistes externes pour les produits qu'ils ont, 1 institution soit 25.0% a développé le produit qu'elle a sur base de la capacité de ses agents. Pour les 21 IMF ayant diversifié leurs produits, 4 d'entre elles soit 19.0% affirment avoir fait recours aux spécialistes externes pendant que 17 IMF soit 81.0% affirment avoir développés leurs produits eux-mêmes sur base de la capacité de leurs agents.

    Sur base de ces calculs, nous avons calculé les ratios de vraisemblance de la manière suivante :

    · La probabilité pour qu'une IMF diversifie ses produits par ses agents sur base de leur capacité est de p1==0,81

    On comprend par ici que les IMF ont 4,26 fois la chance de diversifier leurs produits sur base de la capacité de leurs de leurs agents eux-mêmes que de faire recours aux spécialistes externes.

    · La probabilité pour qu'une IMF diversifie ses produits en faisant recours aux spécialistes externes est de p0==0,19

    Le rapport de chance (rapport de cote) est de

    Comme le Odds-ratio est supérieur à 1, nous pouvons alors dire que les IMF qui diversifient leurs produits par leurs agents sur base de leur capacité ont plus de chances de diversifier leurs produits que celles qui le font en faisant recours aux spécialistes externes.

    Tableau n°7 : Test de Chi-deux sur la diversification des produits et la capacité de l'institution.

     

    Valeur

    ddl

    Signification asymptotique (bilatérale)

    Khi-deux de Pearson

    5,218a

    1

    ,022

    Rapport de vraisemblance

    4,699

    1

    ,030

    Association linéaire par linéaire

    5,009

    1

    ,025

    Ce tableau issu du croisement des variables « capacité de l'institution » et « ont diversifié leurs produits ou non » nous montre que la valeur de la signification du Khi-deux est de 0,022 à 1ddl, laquelle est inférieure à 0,05 notre seuil de signification. Ceci nous permet de rejeter l'hypothèse d'indépendance des sous-échantillons et par là, nous pouvons affirmer qu'il y a un lien d'association entre ces deux variables croisées au tableau précédent. La capacité de l'institution peut donc influer sur la décision de diversifier les produits.

    Tableau n° 8 : Diversification et besoins des clients

    Tableau croisé

    Besoins des clients

    Diversification

    Besoins des exclus

    Total

    Besoins en services non financiers

    Les besoins de développer les AGR et de consommation

    Autres besoins

    Diversification

    non

    Effectif

    1

    3

    0

    4

    % compris dans Diversification

    25,0%

    75,0%

    0,0%

    100,0%

    oui

    Effectif

    0

    15

    6

    21

    % compris dans Diversification

    0,0%

    71,4%

    28,6%

    100,0%

    Total

    Effectif

    1

    18

    6

    25

    % compris dans Diversification

    4,0%

    72,0%

    24,0%

    100,0%

    Source : nos calculs sur base de notre enquête

    Il ressort de ce tableau que sur 4 institutions n'ayant pas diversifié leurs produits, 1 d'entre elles analyse les besoins en services non financiers et 3 ont analysé les besoins de développer les AGR et de consommation. Pour les 21 institutions ayant diversifié leurs produits, aucune d'entre elles n'a analysé les besoins des clients en services non financiers, 15 d'entre elles soit 71,4% ont analysé les besoins de développer les AGR et de consommation alors que 6 d'entre elles soit 28,6% ont analysé les autres besoins.

    De ces calculs :

    · La probabilité pour qu'une IMF ayant analysé les besoins de développer les AGR et de consommation diversifient ses produit est de : de p1=

    · La probabilité pour qu'une institution ayant analysé les autres besoins des clients diversifie ses produits est de p2=

    · Le rapport de chance entre les groupes d'IMF est donné par :

    L'Odds ratio étant supérieur à 1, ce ceci nous permet de dire que les institutions qui analysent les besoins de développer les AGR et de consommation ont plus de chance de diversifier leurs produits que celles qui analysent les autres besoins. Ceci s'explique par le fait même que la microfinance permet aux pauvres de développer leurs activités génératrices des revenus. Les clients de la microfinance comprennent de petits agriculteurs du monde rural, des taximen, des coiffeurs, des artisans et dont le revenu, bien que faible est relativement stable. Comme le dit LEDGERWOOD(1999) cité par BUGANDWA (2014), ces clients certes pauvres, ne sont pas « les plus pauvres des pauvres ».

    Tableau n°9 : Test de chi-deux sur la diversification et les besoins des clients

    Tests du Khi-deux

     

    Valeur

    ddl

    Signification asymptotique (bilatérale)

    Khi-deux de Pearson

    6,399a

    2

    ,041

    Rapport de vraisemblance

    5,763

    2

    ,056

    Association linéaire par linéaire

    3,857

    1

    ,050

    Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables « besoins des clients » et « ont diversifié leurs produits ou non » que la valeur de la signification du Khi-deux est de 0,041 à 2ddl, laquelle est inférieure à 0,05 notre seuil de signification. Ceci nous pousse à rejeter l'hypothèse d'indépendance des sous-échantillons et par là, nous pouvons affirmer qu'il y a un lien d'association entre ces deux variables croisées.

    Tableau n°10 : Diversification et concurrence

    Tableau croisé

    Concurrence

    Diversification

    Concurrence

    Total

    Non

    Oui

    Diversification

    non

    Effectif

    4

    0

    4

    % compris dans Diversification

    100,0%

    0,0%

    100,0%

    oui

    Effectif

    6

    15

    21

    % compris dans Diversification

    28,6%

    71,4%

    100,0%

    Total

    Effectif

    10

    15

    25

    % compris dans Diversification

    40,0%

    60,0%

    100,0%

    Source : Nos calculs sur base de notre enquête

    Ce tableau nous permet de constater que pour les 4 institutions n'ayant pas diversifié leurs produits, les toutes n'ont pas tenues compte de leurs concurrents. Pour les 21 institutions ayant diversifié leurs produits, 15 d'entre elles soit 71,4% ont tenu compte d la connaissance des produits de leurs concurrents alors que 6 d'entre elles soit 28,6% n'ont pas tenue compte de la connaissance des produits de leurs concurrents.

    De ces calculs :

    · La probabilité pour qu'une IMF ayant analysé fait connaissance des produits de ses concurrent diversifie ses produits est de : p1=

    · La probabilité pour qu'une institution n'ayant pas fait connaissance des produits de ses concurrents diversifie ses produits est de : p0=

    · Le rapport de chance entre les deux groupes d'IMF est donné par :

    L'Odds ratio étant supérieur à 1, nous pouvons par là dire que les IMF qui font connaissance des produits de leurs concurrents ont beaucoup plus de chance de diversifier leurs produits que celles qui n'ont pas fait connaissance des produits de leurs concurrents. Ceci peut s'expliquer par l'idée de Nhu-An Tran (2000) issue de la revue empirique qui stipule que, la concurrence qui se développe entre les prestataires de services, et les IMF doivent avant tout améliorer leur réactivité aux besoins des clients et la diversification de leurs produits.

    Tableau n°11 : Test de chi-deux sur la diversification et la concurrence

     

    Valeur

    Ddl

    Signification asymptotique (bilatérale)

    Khi-deux de Pearson

    7,143a

    1

    ,008

    Rapport de vraisemblance

    8,523

    1

    ,004

    Association linéaire par linéaire

    6,857

    1

    ,009

    Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables « concurrence » et « ont diversifié leurs produits ou non » que la valeur de la signification du Khi-deux est de 0,008 à 1ddl, laquelle est inférieure à 0,05 notre seuil de signification. Ceci nous pousse à rejeter l'hypothèse d'indépendance des sous-échantillons et par là, nous pouvons affirmer qu'il y a un lien d'association entre ces deux variables croisées.

    Tableau n°12 : Diversification & risques des clients et des IMF

    Tableau croisé

    Risques des clients et des IMF

    Diversification

    Risques des clients et des IMF

    Total

    Non

    Oui

    Diversification

    non

    Effectif

    4

    0

    4

    % compris dans Diversification

    100,0%

    0,0%

    100,0%

    oui

    Effectif

    11

    10

    21

    % compris dans Diversification

    52,4%

    47,6%

    100,0%

    Total

    Effectif

    15

    10

    25

    % compris dans Diversification

    60,0%

    40,0%

    100,0%

    Source : Nos calculs sur base de notre enquête

    Il ressort de ce tableau que les 4 IMF n'ayant pas diversifié leurs produits n'ont pas tenu compte de leurs risques et des risques de leurs membres, par contre, sur les 21 IMF ayant diversifié leurs produits, 11 d'entre elles soit 52,4% n'ont tenu compte des risques auxquelles elles font face et leurs clients, alors que 10 d'entre elles soit 47,6% affirment avoir tenu compte des risques auxquelles elles font face et leurs clients. A notre avis, ceci est possible du fait que les IMF qui sont tombées sont accusées parfois de n'avoir pas bien pesé les risques auxquelles elles faisaient face et leurs clients, elles ont développé des produits qui n'ont pas réussi.

    Tableau n°13 : Test de chi-deux sur la diversification et les risques des clients et des IMF

     

    Valeur

    ddl

    Signification asymptotique (bilatérale)

    Khi-deux de Pearson

    3,175a

    1

    ,075

    Rapport de vraisemblance

    4,586

    1

    ,032

    Test exact de Fisher

     
     
     

    Association linéaire par linéaire

    3,048

    1

    ,081

    Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables « risques des clients et des IMF» et « ont diversifié leurs produits ou non » que la valeur de la signification du Khi-deux est de 0,075 à 2ddl, laquelle est supérieure à 0,05 notre seuil de signification. Ceci nous permet de ne pas rejeter l'hypothèse d'indépendance des sous-échantillons. Cela étant, nous rejetons notre hypothèse nulle qui préconisait que les risques des clients et des IMF pouvaient influer la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma.

    Tableau n°14 : Diversification et Fidélisation et Attrait de nouveaux clients

    Tableau croisé

    Fidélisation et attrait de nouveaux clients

    Diversification

    Fidélisation et Attrait de nouveaux clients

    Total

    La fidélisation

    L'attrait de nouveaux clients

    les autres raisons

    Diversification

    non

    Effectif

    1

    2

    1

    4

    % compris dans Diversification

    25,0%

    50,0%

    25,0%

    100,0%

    oui

    Effectif

    6

    7

    8

    21

    % compris dans Diversification

    28,6%

    33,3%

    38,1%

    100,0%

    Total

    Effectif

    7

    9

    9

    25

    % compris dans Diversification

    28,0%

    36,0%

    36,0%

    100,0%

    Source : élaboré par nous sur base de notre enquête

    Ce tableau nous fait voire que sur les 4 IMF n'ayant pas diversifié leurs produits, 1 recherche la fidélisation de ses client, 2 cherchent à attirer de nouveaux clients et 1 avance les autres raisons. Pour les 21 IMF ayant diversifié leurs produits, 6 d'entre elles soit 28,6%% cherchent à fidéliser leurs clients, 7 soit 33,3% l'ont fait à cause de l'attrait de nouveaux clients alors que 8 d'entre elles soit 38,1% évoquent les autres raisons.

    Tableau n°15 : Test de chi-deux sur la diversification & la fidélisation et attrait de nouveaux clients

    Tests du Khi-deux

     

    Valeur

    ddl

    Signification asymptotique (bilatérale)

    Khi-deux de Pearson

    ,435a

    2

    ,805

    Rapport de vraisemblance

    ,428

    2

    ,807

    Association linéaire par linéaire

    ,046

    1

    ,830

    Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables « fidélisation et attrait de nouveaux clients» et « ont diversifié les produits ou non » que la valeur de la signification du Khi-deux est de 0,805 à 2ddl, laquelle est supérieure à 0,05 notre seuil de signification. Ceci nous permet de ne pas rejeter l'hypothèse d'indépendance des sous-échantillons. Cela étant, nous rejetons notre hypothèse nulle qui préconisait que la fidélisation des clients et l'attrait de nouveaux clients pouvaient influer la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma.

    Tableau n° 16 : diversification et segmentation des marchés?

    Tableau croisé

    Segmentation des marchés

    Diversification

    Segmentation des marchés

    Total

    Age

    Niveau d'étude

    Type d'activités

    Diversification

    non

    Effectif

    1

    0

    3

    4

    % compris dans Diversification

    25,0%

    0,0%

    75,0%

    100,0%

    oui

    Effectif

    5

    1

    15

    21

    % compris dans Diversification

    23,8%

    4,8%

    71,4%

    100,0%

    Total

    Effectif

    6

    1

    18

    25

    % compris dans Diversification

    24,0%

    4,0%

    72,0%

    100,0%

    De ce tableau, nous constatons que pour les 4 IMF n'ayant pas diversifié leurs produits, 1 d'entre elles a segmenté ses marché sur base de l'âge alors que 3 ont segmenté leurs marchés sur base du type d'activités. De 21 IMF qui ont diversifié leurs produits, 5 d'entre elles soit 23,8% ont segmenté leurs produits par le critère d'âge, 1 soit 4,8% a segmenté ses marché par le critère du niveau d'études et 15 soit 71,4% ont segmenté leurs marchés par le critère type d'activités. A notre avis, ce résultat est cohérent car les IMF ciblent les pauvres économiquement actifs, c'est-à-dire ceux qui ont des activités génératrices des revenus.

    Tableau n°17 : Test du chi-deux sur la diversification et segmentation des marchés.

    Tests du Khi-deux

     

    Valeur

    ddl

    Signification asymptotique (bilatérale)

    Khi-deux de Pearson

    ,198a

    2

    ,906

    Rapport de vraisemblance

    ,357

    2

    ,837

    Association linéaire par linéaire

    ,000

    1

    ,987

    Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables « segmentations des marchés» et « ont diversifié les produits ou non » que la valeur de la signification du Khi-deux est de 0,906 à 2ddl, laquelle est supérieure à 0,05 notre seuil de signification. Ceci nous permet de ne pas rejeter l'hypothèse d'indépendance des sous-échantillons. Cela étant, nous rejetons notre hypothèse nulle qui préconisait que la segmentation des marchés pouvait influer la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma.

    Tableau n°18 : diversification des produits et statut de l'institution

    Tableau croisé Diversification * Statut de l'institution

     

    Statut de l'institution

    Total

    Société de microfinance

    Coopérative

    Diversification

    non

    Effectif

    0

    4

    4

    % compris dans Diversification

    0,0%

    100,0%

    100,0%

    oui

    Effectif

    4

    17

    21

    % compris dans Diversification

    19,0%

    81,0%

    100,0%

    Total

    Effectif

    4

    21

    25

    % compris dans Diversification

    16,0%

    84,0%

    100,0%

    Source : Nos calculs sur base de notre enquête

    Nous comprenons par ce tableau que les 4 IMF qui n'ont pas diversifié leurs produits ont comme statut « coopérative ». Sur les 21 IMF ayant diversifié leurs produits, 4 soit 19,0% ont comme statut « société de microfinance » et 17 d'entre elles soit 81,0% ont comme statut « coopérative ».

    Tableau n°19 : Test de chi-deux sur la diversification et le statut de l'institution.

     

    Valeur

    ddl

    Signification asymptotique (bilatérale)

    Khi-deux de Pearson

    ,649a

    1

    ,420

    Rapport de vraisemblance

    1,121

    1

    ,290

    Association linéaire par linéaire

    ,623

    1

    ,430

    Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables « statut de l'institution» et « ont diversifié les produits ou non » que la valeur de la signification du Khi-deux est de 0,420 à 1ddl, laquelle est supérieure à 0,05 notre seuil de signification. Ceci nous permet de ne pas rejeter l'hypothèse d'indépendance des sous-échantillons. Cela étant, nous rejetons notre hypothèse nulle qui préconisait que le statut de l'institution pouvait influer la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma.

    Tableau n°20 : Diversification et diversifier les sources des revenus

    Tableau croisé

    Diversifier les sources des revenus

    Diversification

    Diversifier les sources des revenus

    Total

    Non

    Oui

    Diversification

    non

    Effectif

    2

    2

    4

    % compris dans Diversification

    50,0%

    50,0%

    100,0%

    oui

    Effectif

    2

    19

    21

    % compris dans Diversification

    9,5%

    90,5%

    100,0%

    Total

    Effectif

    4

    21

    25

    % compris dans Diversification

    16,0%

    84,0%

    100,0%

    Source : Nos calculs sur base de notre enquête

    Ce tableau nous montre que sur les 4 IMF n'ayant pas diversifié leurs produits, 2 d'entre elles ne cherchent pas à diversifier leurs sources des revenus et deux cherchent à diversifier leurs sources des revenus. Pour les 21 ayant diversifié leurs produits, 2 d'entre elles soit 9,5% ne cherchent pas à diversifier leurs sources des revenus et 19 soit 90,5% cherchent à diversifier leurs sources des revenus. A notre avis, ceci est cohérent par le fait que les IMF poursuivent la rentabilité en vue d'atteindre la pérennité.

    Tableau n°21 : Test de chi-deux sur diversification et diversifier les sources des revenus.

     

    Valeur

    ddl

    Signification asymptotique (bilatérale)

    Khi-deux de Pearson

    4,096a

    1

    ,043

    Rapport de vraisemblance

    3,230

    1

    ,072

    Association linéaire par linéaire

    3,932

    1

    ,047

    Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables « diversifier les sources des revenu » et « ont diversifié les produits ou non » que la valeur de la signification du Khi-deux est de 0,043 à 1ddl, laquelle est inférieure à 0,05 notre seuil de signification. Ceci nous permet rejeter l'hypothèse d'indépendance des sous-échantillons. Cela étant, nous pouvons dire qu'il y a un lien d'association entre les variables croisées au tableau précédent.

    Tableau n°22 : Diversification des produits et le nombre d'années

    Tableau croisé

    Nombre d'années

    Diversification

    Nombre d'années

    Total

    3 à 6 ans

    Plus de 6 ans

    Diversification

    non

    Effectif

    4

    0

    4

    % compris dans Diversification

    100,0%

    0,0%

    100,0%

    oui

    Effectif

    4

    17

    21

    % compris dans Diversification

    19,0%

    81,0%

    100,0%

    Total

    Effectif

    8

    17

    25

    % compris dans Diversification

    32,0%

    68,0%

    100,0%

    Source : Nos calculs sur base de notre enquête

    Ce tableau nous permet d'affirmer que pour les 4 IMF n'ayant pas diversifié leurs produits existent il y a 3 à 6 ans. Pour les IMF ayant diversifié leurs produits, 4 d'entre elles soit 19,0% existent il y a 3 à 6 ans alors que 17 d'entre elles soit 81,0% existent il y a plus de 6 ans.

    Sur base de ces calculs, nous avons calculé les ratios de vraisemblance de la manière suivante :

    · La probabilité pour qu'une IMF ayant 3 à 6 ans diversifie ses produits est : p1==0,19

    · La probabilité pour qu'une IMF ayant plus de 6 ans diversifie ses produits p2==0,81

    Le rapport de chance est de

    Comme le Odds ratio est inférieur à 1, nous pouvons dire alors que les IMF ayant plus de 6 ans ont beaucoup plus de chance des diversifier leurs produits que celles ayant 3 à 6 ans. A notre avis, ce résultat est cohérent par le fait qu'une IMF qui se lance au sitôt sur le marché ne peut pas se lancer dans le processus de diversification des produits comme celle qui a déjà maitrisé le marché.

    Tableau n°23 : Test de chi-deux sur diversification et nombre d'années.

     

    Valeur

    Ddl

    Signification asymptotique (bilatérale)

    Khi-deux de Pearson

    10,119a

    1

    ,001

    Rapport de vraisemblance

    10,893

    1

    ,001

    Association linéaire par linéaire

    9,714

    1

    ,002

    Il ressort de ce tableau issu du croisement des variables « nombre d'années » et « diversification » que la valeur de la signification du Khi-deux est de 0,008 à 1ddl, laquelle est inférieure à 0,05 notre seuil de signification. Ceci nous pousse à rejeter l'hypothèse d'indépendance des sous-échantillons et par là, nous pouvons affirmer qu'il y a un lien d'association entre ces deux variables croisées au tableau ci-haut.

    Le test de chi-deux sur base de croisement entre les différentes variables indépendantes et la variable dépendante nous montre que les variables dont : les risques des clients et des IMF, fidélisation et l'attrait de nouveaux clients et la segmentation des marchés n'ont pas de lien avec la variable dépendante du fait que leurs significations sont supérieures à 0,05 notre seuil de signification.

    Il importe aussi que le modèle mis à l'épreuve soit correctement spécifié, c'est à dire que les variables vraiment importantes pour prédire une variable dépendante doivent être présentes dans l'équation, alors que les variables non pertinentes ne doivent pas en faire partie (ww.ctqn.ca).  Ceci nous pousse donc à ne pas introduire ces variables dans notre modèle de régression.

    L'équation fonctionelle de notre modèle de regression s'ecrira alors :

    Avec Y la variable dépendante ;

    un vecteur des éléments explicatifs associés au vecteur x ;

    Cap, Besoin, Concur, DivSouR, NbrAn un vecteur des variables explicatives ;

    Ui bruits ou perturbations.

    Comme Y ne peut prendre que deux valeurs (0 et 1), il en est de même de la perturbation ui .

    ui prendra la valeur 1-xi.b(si yi=1) ou la valeur -xi.b (si yi=0).

    On ne peut donc pas faire l'ypothèse d'une loi continue sur les résidus, à fortiori celle d'une loi normale. Si E(ui)=0, le parametre b doit vérifier les contraintes 0=xi.b=1 pour tout i=1 ....n (Alain JACQUOT, 2000).

    III.3. Résultats des analyses économétriques

    Tableau n°  24 : Variables dans l'équation de notre modèle de diversification des produits.

    Variables dans l'équation

     

    A

    E.S.

    Wald

    Ddl

    Sig.

    Exp(B)

    Etape 0

    Constante

    1,658

    ,546

    9,239

    1

    ,002

    5,250

    Source : nos calculs sur base du logiciel spss.

    Test de Wald

    Le test de Wald est un test paramétrique économétrique dont l'appellation vient du mathématicien hongrois Abraham Wald (31 octobre 1902-13 décembre 1950) avec une grande variété d'utilisations. Chaque fois que nous avons une relation au sein des ou entre les éléments de données qui peuvent être exprimées comme un modèle statistique avec des paramètres à estimer, et tout cela à partir d'un échantillon, le test de Wald peut être utilisé pour « tester la vraie valeur du paramètre » basé sur l'estimation de l'échantillon.

    Sur base de nos calculs sous Spss, le test de wald nous permet d'affirmer que la constante est significative avec une signification de 0,02 inférieure à 0,05 notre seuil de signification. On obtient la statistique de Wald en divisant le coefficient A par son erreur standard et en mettant la valeur obtenue au carré. (1,658/0,546)2. La valeur EXP(B) correspond à l'augmentation des chances de diversifier les produits pour chaque changement d'une unité sur les variables explicatives.

    Tableau n°25 : Variables du modèle de diversification des produits

    Variables hors de l'équation

     

    Score

    ddl

    Sig.

    Etape 0

    Variables

    Cap

    5,218

    1

    ,022

    besoin

    4,018

    1

    ,045

    Concur

    7,143

    1

    ,008

    DivSouR

    4,096

    1

    ,043

    NbrAnn

    10,119

    1

    ,001

    Statistiques globales

    17,985

    5

    ,003

    Source : Nos calculs sur base du logiciel spss

    L'observation de ce tableau nous conduit à dire que toutes les variables présentées sont significatives si Y=1. Il convient de dire que les facteurs qui sont à la base de la diversification des produits dans les IMF d la ville de Goma sont significatives, il s'agit de : Cap (capacité de l'institution avec une signification de 0,022), besoin (besoins des clients) avec une signification de 0,045, Concur (concurrence) avec une signification de 0,008, DivSourR (diversifier les sources des revenus) avec une signification de 0,043 et NbrAnn (nombre d'années) avec une signification de 0,001, toutes ces significations inférieures à 0,05 notre seuil de signification.

    Tableau n°26 : Test de Hosmer-Lemeshow

    Etape

    Khi-Chi-deux

    Ddl

    Sig.

    1

    ,000

    4

    1,000

    Source : Nos calculs sur base du logiciel spss

    Le test de Hosmer-Lemeshow est un test d'adéquation du modèle qui consiste à faire des regroupements des probabilités prédites y par le modèle en dix groupes (déciles). Pour chaque groupe, on observe l'écart entre les valeurs prédites et observées. L'importance de la distance entre ces valeurs est évaluée grâce à une statistique de Khi-deux à 8 dll qui teste :

    H0 : Distance faible

    H1 : Distance élevée

    Si l'ajustement est correct, les valeurs prédites seront proches des valeurs observées (NEJI & Anne-Helène JIGOREL, ND).

    Selon (Fred NTOUTOUME OBIANG-NDONG, 2006) cité par (Fikiri CHIZA, 2012-2013), le test de Hosmer-Lemeshow permet de savoir si le modèle spécifié est bon ou mauvais. Il s'appuie sur le test d'hypothèse suivant : H0 : ajustement bon (Goodness of fit) et H1 : ajustement mauvais. La règle de décision est : On accepte l'hypothèse H0 si la valeur de la probabilité (Significativité) est supérieure à 5%, on refuse l'hypothèse dans le cas contraire.

    Pour notre modèle de diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma, nous trouvons une signification de 1,000 laquelle est supérieur à 0,05 notre seuil de signification. Nous pouvons donc dire qu'au risque de 5%, le modèle est adéquat et que les variables retenues influencent la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma.

    Tableau n°27 : Tableau de contingence pour le test de Hosmer-Lemeshow

     

    Diversification = non

    Diversification = oui

    Total

    Observations

    Attendu

    Observations

    Attendu

    Etape 1

    1

    3

    3,000

    0

    ,000

    3

    2

    1

    1,000

    2

    2,000

    3

    3

    0

    ,000

    4

    4,000

    4

    4

    0

    ,000

    3

    3,000

    3

    5

    0

    ,000

    1

    1,000

    1

    6

    0

    ,000

    11

    11,000

    11

    Source : Nos calculs sur base du logiciel spss.

    Le test de Hosmer-Lemeshow présenté dans le tableau précédent nous a déjà montré que notre modèle est adéquat, ce tableau de contingence nous montre aussi que l'ajustement est bon ; on se rend compte que les valeurs observées sont celles attendues.

    Tableau n°28 : Récapitulatif des modèles

    Etape

    -2log-vraisemblance

    R-deux de Cox & Snell

    R-deux de Nagelkerke

    1

    ,000a

    ,585

    1,000

    Source : Nos calculs sur base du logiciel Spss

    Une question cruciale est de pouvoir déterminer si le modèle obtenu est intéressant ou non. Le premier à pouvoir trancher est l'expert. En se basant sur les contraintes du domaine, il peut dire si le modèle est suffisamment concluant. Le R2 de Mac Fadden et de Nagelkerke sont les plus simples à appréhender. Lorsque la régression ne sert à rien, les variables explicatives n'expliquent rien, l'indicateur vaut 0 ; lorsque la régression est parfaite, l'indicateur vaut 1 (Ricco Racotomalala, N.D). Pour notre modèle le R2 de Nagelkerke nous donne la valeur 1,000, le R2 de Cox & Snell nous donne 0,585 ; nous pouvons donc dire qu'il est significatif.

    Tableau n°29: Tableau de classement (Matrice de confusion)

     

    Observations

    Prévisions

     

    Diversification

    Pourcentage correct

     

    non

    oui

    Etape 0

    Diversification

    Non

    0

    4

    ,0

    oui

    0

    21

    100,0

    Pourcentage global

     
     

    84,0

    Source : Nos calculs sur base du logiciel spss

    Il est plus judicieux de construire ce que l'on appelle une matrice de confusion (en anglais classification table). Elle confronte toujours les valeurs observées de la variable dépendante avec celles qui sont prédites, puis comptabilise les bonnes et les mauvaises prédictions. Il apparait que dans le modèle prévisionnel, 21 IMF de la ville de Goma soit 84% pourraient diversifier leurs produits contre 4 IMf soit 16%. Ce résultat est cohérent du fait que la diversification est devenue une stratégie récentes et que les IMF sont appelées à innover pour satisfaire au mieux leurs clients et être pérennes.

    Tableau n°30 : Variables dans l'équation

     

    A

    E.S.

    Wald

    ddl

    Sig.

    Etape 1a

    Cap

    3,244

    22707,488

    ,000

    1

    1,000

    besoin

    2,993

    22408,626

    ,000

    1

    1,000

    Concur

    36,561

    12847,769

    ,000

    1

    ,998

    DivSouR

    2,130

    19317,573

    ,000

    1

    1,000

    NbrAnn

    35,832

    21531,833

    ,000

    1

    ,999

    Constante

    -60,390

    31225,178

    ,000

    1

    ,998

    Source : Nos calculs sur base du logiciel Spss

    Ce tableau nous montre que les variables entrées dans l'équation prises dans leur globalité ne sont pas statistiquement significatives vu que leurs significations sont supérieures à 0,05 notre seuil de signification. A notre avis, cette non significativité est possible par le fait que la condition la plus difficile à rencontrer en régression logistique concerne la grande taille de l'échantillon sur lequel doit porter ce type d'analyse comparativement à la régression standard.

    III.3. Discussion et interprétation des résultats

    III.3.1. Interprétation des résultats du test de Chi-deux.

    A travers le test d Chi-deux, nous nous sommes rendu compte qu'au risque de 5%, sur les variables retenues issu de la revue empirique et notre jugement personnel, 5 d'entre elles avaient des liens avec la variable dépendante dont la diversification des produits. Les variables qui pouvaient influencer la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma sont celles dont leurs significations sont inférieures à 0,05 notre seuil de signification ; il s'agit entre autre de :

    · La capacité de l'institution : Comme le disent Philip KOTLER et Bernard DUBOIS (1992) dans notre revue empirique, la décision finale de lancer de nouveaux produits revient à la direction. Les IMF ne peuvent pas se conteter de faire appel aux spécialistes et de les laisser développer leurs idées.

    Si une IMF découvre que sa capacité est faible dans un de ces domaines, elle devra alors renforcer celle-ci dans le domaine en question avant de passer à la diversification.

    Pour s'assurer de l'opportunité de développer de nouveaux produits ou marchés, il est important que les IMF déterminent si elles remplissent certaines conditions préalables, par ex :

    - Les ressources disponibles ;

    - La viabilité financière ;

    - La capacité marketing

    - La culture d'innovation ;

    - Un SIG efficace ;

    - Le suivi de la rentabilité des produits.

    On comprend alors qu'une IMF qui augmente ses capacités peut s'enger dans le processus de diversifications des produits que celle qui n'a pas encore développé ses capacités.

    · Les besoins des exlus : Une institution ayant analysé la diversité des besoins des exlus se trouve obligée de diversifier ses produits pour répondere à ces besoins. Les pauvres n'ont pas seulement besoins des services d'épargnes et des crédits, ils ont besoin des autres produits comme l'assurrance, le transfert des fonds mais aussi des services non financier. Nous pouvons dire qu'on fur et à mesure que les besoins des clients augmentent, les IMF diversifient leurs produits pour répondre à leurs besoins.

    · La concurrence : Le lien qui existe entre cette variable et la divirsification est que l'IMF qui connait mieux ses concurents diversifie ses produits en vue de maintenir ses clients et mieux les satisfaire que les concurrents.

    · La diversification des sources des revenus : cette variable est liée avec la variable diversification en ce sens que les IMF qui cherchent à diversifier leurs sources des revenus diversifient aussi leurs produits. Cela les permet d'augmenter leurs rentabilités du fait que leurs revenus proviendront des plusieurs activités.

    · Le nombre d'années : Il existe un lien avec cette variable et la diversification. Une IMF qui se lance au sitôt sur le marché ne peut pas directement diversifier ses produits car elle ne maitrise pas encore le marché. La diversification dépend du nombre d'années ; à Goma, nous avons remarqué que les IMF qui datent de long temps ont diversifié leurs produits que celles qui se sont installées récemment sur le marché.

    Les autres variables dont leurs significations étaient supérieures à 0,05 notre seuil de signification n'avaient pas de lien avec la variable expliquée, nous pouvons donc affirmer que ces variables n'influencent pas la décision de diversifier les produits dans les IMF de la ville de Goma.

    III.3.2. Interprétation des résultats des analyses économétriques

    Ici, nous cherchons à déterminer les variables qui poussent les IMF de la ville de Goma à diversifier leurs produits. Le tableau n°25 nous a montré que les variables non encore intégrées dans l'équation de la régression étaient significatives vu que leurs significativités étaient toutes inférieures à 0,05 notre seuil de signification.

    Ces variables intégrés dans l'équation ont une influence positive par le fait qu'elles étaient toutes précédées par le signe « + ». Nous pouvons alors dire qu'au risque de 5%, les variables dont : la capacité de l'institution, les besoins des clients, la concurrence, diversifier les sources des revenus et le nombre d'années influencent positivement la décision de diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma ; ce qui affirme nos hypothèses qui préconisaient que ces variables pourraient influencer soit positivement, soit négativement la diversification des produits ou la probabilité de diversifier les produits.

    Les IMF devront bien analyser ces variables afin de réussir la diversification, ce qui confirme notre hypothèse n°10. Cela leur permettra de savoir les produits les plus sollicités, d'observer la stabilité de leurs portefeuilles et augmenter le nombre des membres.

    Cependant, le test de significativité des coefficients nous montre que ces coefficients trouvés ne sont pas statistiquement significatifs pour la période allant de 2011 jusqu'en février 2014 car leurs significations sont supérieures à 0,05 notre seuil de signification.

    Nous avons déjà démontré plus haut au tableau n°30 que, cette non significativité est possible par le fait que la condition la plus difficile à rencontrer en régression logistique concerne la grande taille de l'échantillon sur lequel doit porter ce type d'analyse comparativement à la régression standard. Aldrich et Nelson (1984) vont même jusqu'à recommander qu'un ratio de 50 participants par variable prévisionnelle soit atteint pour garantir la validité des tests de signification portant sur les coefficients de régression logistique (ww.ctqn.ca). Ceci n'a pas été possible pour notre cas par le fait que notre population d'étude elle-même (les IMF de la ville de Goma) était inférieure à 50.

    Notre modèle économétrique s'écrit alors :

    III.3.3. valeur théorique de la recherche

    Du point de vue théorique, nous pensons que les résultats de notre recherche s'avèrent d'une importance capitale du fait qu'ils nous permettent de comprendre les différents facteurs qui peuvent pousser les IMF en général à diversifier leur produits et en particulier celles de la ville de Goma. Ces résultats sont un aboutissement de la combinaison des idées de différents auteurs à travers le monde qui ne cessent de mener leurs recherches en matière de la microfinance.

    Nous pensons que cette étude constitue un outil de référence pour nous en tant que chercheur en microfinance et futur dirigent des institutions de microfinance mais aussi, pour les décideurs qui désireraient se la lancer dans le processus de diversification réussie de leurs produits.

    Cette étude vaut son importance du fait qu'elle présente les différents facteurs auxquels on doit tenir compte avant de se lancer dans la diversification de produits qui est considérée aujourd'hui comme une stratégie récente pour les IMF.

    III.4. Recommandations (implications managériales de la recherche).

    Les résultats de notre étude qui a porté sur l'analyse des déterminants de la diversification des produits nous font voire que bon nombre d'auteurs avaient déjà proposé les différents facteurs auxquels il faut tenir compte avant de se lancer dans la diversification. Etant donné l'importance apportée à cette étude, nous recommandons ce qui suit :

    III.4.1. Aux IMF de la ville de Goma

    - Que les IMF de la ville de Goma comprennent et analysent les différents facteurs auxquels il faut tenir compte avant de diversifier leurs produits (les besoins des clients, la concurrence, la capacité institutionnelle, etc;

    - Que les IMF de la ville de Goma suivent toutes les étapes du processus de développement d'un nouveau produits en vue de voire leurs produits réussir ;

    - Que les IMF de la ville de Goma comprennent que la diversification est dite réussie lorsqu'elle correspond à une zone de recoupement entre leurs besoins et les besoins des clients ;

    - La microfinance n'est pas seulement le microcrédit et l'épargne comme on le croyait, que les IMF développent aussi des produits non financiers pour l'accomplissement de leur mission sociale qui semble être dérivée ;

    - Que les IMF expliquent bien à leurs membres les caractéristiques des produits qu'elles les accordent ;

    - Nous nous sommes rendu compte qu'aucune d'entre les IMF de la ville de Goma n'a développé les produits musulmans, nous aurions voulu que les IMF de la ville de Goma pensent à la conception des ces produits qui bâtent record dans les pays musulmans comme le Bangladesh, l'Afghanistan et l'Indonésie étant donnée la présence de la religion islamique dans la ville de Goma ;

    - Que les IMF pensent aux autres produits non encore disponibles dans la ville de Goma comme : la micro-assurance, le crédit bail, le micro-transfert, le micro-change et les subventions.

    III.4.2. A l'Etat

    Il sied de signaler que Jonathan Morduch, président du Groupe d'experts des Nations Unies sur les statistiques relatives à la pauvreté mondiale, affirme que la microfinance s'illustre comme étant l'outil le plus prometteur et le moins coûteux de la lutte contre la pauvreté mondiale (Nicolas BLONDEAU, N.D). C'est pour quoi nous recommandons ce qui suit :

    - Appuyer les IMF en général et celles de la ville de Goma en particulier avec des dons et subventions car elles s'engagent dans la lutte contre la pauvreté qui est même l'un des objectifs du millénaire pour le développement ;

    - Que l'Etat libéralise certains secteurs qui restent privatisés au sein de certaines institutions ; nous pouvons citer le service d'assurance qui reste toujours au monopole de la SONAS pourtant dans d'autres pays, les IMF s'y investissent pour assurer les dommages de leurs clients ;

    - Que l'Etat s'investisse dans le secteur de microfinance, en vue de permettre aux IMF d'octroyer à leurs membres les produits qui demandent beaucoup de fonds comme le crédit habitat (achat terrain, réhabilitation maison, ...) car la réussite d'un produit comme celui-ci est conditionnée par l'appui de l'Etat dans d'autres pays. En Inde par exemple, près de la moitié du total des prêts octroyés par SEWA Bank sont des crédits habitat et des crédits infrastructure (Biswas, 2003). Au Mexique, des entretiens réalisés auprès de 1 000 ménages dans trois villes du pays ont permis de constater que la demande effective de microfinancement de l'habitat (122 millions de dollars des États-Unis) est six fois supérieure à celle du financement des micro-entreprises (20 millions de dollars) (Ferguson, 2004).

    CONCLUSION GENERALE

    Notre étude avait pour but d'analyser les déterminants de la diversification des produits dans les IMF, cas des IMF de la ville de Goma.

    Pour sa réalisation, nous sommes partis de la problématique en nous posant les questions ci-dessous :

    3. Qu'est ce qui explique la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma, en outre, quels sont les variables explicatives qui peuvent influencer les IMF à proposer une gamme diversifiée des produits à leurs membres ?

    4. Comment les IMF devront-elles agir sur ces variables afin de bien réussir cette diversification ?

    Notre étude s'inscrivant dans le cadre recherche déductive, nous n'avons pas directement émis les hypothèses ; celles-ci étaient formulées au fur et à mesure que nous avancions dans la revue théorique, empirique et notre jugement personnel.

    En vue de mieux aborder cette étude, nous l'avons subdivisé en trois chapitres hormis l'introduction générale et la conclusion.

    · Le premier chapitre a porté sur : « La revue de la littérature » ; ce chapitre nous a permis de comprendre la littérature dans notre domaine. Pour mieux aborder cette revue de littérature, nous l'avons subdivisée en revue de littérature théorique et en revue de littérature empirique ;

    · Le deuxième chapitre de ce travail a porté sur « la présentation du milieu d'étude et approche méthodologique du travail» ;

    · Le troisième et dernier chapitre a porté sur « l'analyse et interprétation des résultats »

    Les variables retenues issu de la revue de littérature et notre jugement personnel ont été croisées avec notre variable dépendante dont la diversification. A l'issu de ces croisements, le test de chi-deux nous a montré que pour les 9 variables retenues, 5 d'entre elles avaient des liens avec la variable dépendante du fait que leurs significations étaient inférieures à 0,05 notre seuil de signification. Il s'agissait notamment de : la capacité de l'institution, les besoins des clients, la concurrence, fidéliser et attirer de nouveaux clients mais aussi le nombre d'années. Les autres variables qui n'avaient pas des liens avec la variable dépendante ont été tirées de notre modèle de régression.

    Comme notre variable dépendante (diversification) était dichotomique c'est-à-dire qu'elle ne pouvait prendre que deux valeurs (0 ou 1), nous avons fait recours à la régression logistique pour voir de quelle manière les variables indépendantes pouvaient influer sur la diversification.

    En vue de tester l'adéquation de notre modèle de régression, nous avons fait recours au test de Hosmer-Lemeshow qui nous a montré que notre modèle de régression était adéquat du fait sa signification était supérieure à 0,05. Le R2 de Nagelkerke nous a montré que ces variables indépendantes avaient une influence sur la variable dépendante du fait qu'il valait 1.

    Avec la statistique de Abraham Wald, nous avons constaté que les variables indépendantes retenues non encore entrées dans l'équation de la régression étaient significatives car leurs significations étaient inférieures à 0,05 notre seuil de signification. Ces variables, entrées dans l'équation, nous nous sommes rendu compte qu'elles influençaient positivement car leurs coefficients étaient tous positifs. Cependant, le test de significativité des coefficients (test de wald pour notre cas) a démontré que cette influence n'était pas statistiquement significative. Nous avons expliqué cela par le fait que notre taille de l'échantillon était faible, et plus haut nous avons démontré que Aldrich et Nelson (1984) vont même jusqu'à recommander qu'un ratio de 50 participants par variable prévisionnelle soit atteint pour garantir la validité des tests de signification portant sur les coefficients de régression logistique (ww.ctqn.ca).

    Nous ne pouvons prétendre de dire que cette étude est parfaite par le fait qu'il existerait bien d'autres facteurs qui pouvaient influencer la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma, c'est pourquoi, nous prions aux autres chercheur de bien vouloir aller plus loin que nous, en vue d'améliorer cette étude.

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    32. Xavier Reille. (N.D). Table Ronde autour des différents métiers financés par le secteur de la Micro finance Marocaine et son potentiel de développement. IFC woldbank group.

    III.3. Cours

    1. O.Renaud & G. Pini. (N.D). Introduction à l'analyse exploratoire de données avec SPSS, Université de Genève.

    2. Ricco RACOTOMALALA. (N.D). Pratique de la Régression Linéaire Multiple, Diagnostic et sélection des variables, Université Lumière de Lyon2.

    3. Ricco RACOTOMALALA. (N.D). Pratique de regression logistique, regression logistique binaire et polytomique. Université Lumière Lyon 2.

    4. BUGANDWA Déo. (2013). Etude de marché en microfinance. Goma: ISIG,L2.

    5. BUGANDWA Déo. (2013). Théorie et Pratique de Sondage. Goma: ISIG,L1.

    6. KINTAMBU MAFUKU Emmanuel. (2007). Cours d'Introduction à l'Econometrie.

    7. Moïse MUSOLE (2013). Cours de Gouvernance et Management des IMF,ISIG, L1.

    8. Moïse MUSOLE (2014). Cours de Technologie des produits en Microfinance, ISIG, L2.

    III.4. Mémoires

    1. ATALLAH, C., & Omar EL HYANI. (2009, mai). Microfinance : Quelles perspectives de développement pour les IMF, cas du Maroc . Paris, 79 Avenue de la République, Midi, amphithéâtre Gélis.: ESCP Europe.

    2. NIYONGABO Ephrem. (2006-2007). La recherche de pérennité par les institutions de microfinance au Burundi:Trois études de cas : Fédération Nationale des Coopératives d'Epargne et de Crédit du Burundi (FENACOBU), Caisse Coopérative d'Epargne et de Crédit Mutuel (CECM) et (COSPEC). Université de Liège.

    3. Aline KAJABIKA. (2010-2011). Etude comparée de la perception de la qualité de vie dans les villes de Goma et de Bukavu. Goma: ISIG.

    4. BUHAKANE. (2012-2013). Les facteurs discriminants du choix entre banques et institutions de microfinance par la population de Goma et de Bukavu. Goma: ISIG.

    5. FIKIRI CHIZA. (2012-2013). Les déterminants de la demande du crédit et le rationnement du crédit dans les institutions de microfinance de la ville de Goma. Goma, RDC/NORD-KIVU: ISIG.

    III.5. Webographie

    1. ww.ctqn.ca. Consulté le 10 octobre 2014, sur www.cqtn.ca: www.cqtn.ca/cours/srp-6018/periode12

    2. http://www.lamicrofinance.org. Consulté le 25 Mai 2014, sur lamicrofinance.org.

    3. http://www.google.com

    4. http://www.bookfi.org

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    III.6. Autres

    1. BCC. (2003, Septembre ). Réglementation sur l'activité et le contrôle des institutions de Microfinance en RDC. Kinshasa.

    2. BCC. (2011). Rapport annuel des institutions de microfinance, Kinshasa.

    3. BCC. (2011). Loi n° 11/ 020 du 15 septembre 2011 fixant les règles relatives a l'activité de la microfinance en République Démocratique du Congo, Kinshasa.

    4. MFB. (2012). Stratégie Nationale de la Finance Inclusive (SNFI) 2013-2017. Madagascar.

    5. Evaluation du Taux d'intérêt, formation Turin du 21 au 25 juillet 2014, Italie.

    TABLE DE MATIERE

    REMERCIEMENTS iii

    SIGLES ET ABREVIATIONS v

    INTRODUCTION - 1 -

    1. Problématique - 1 -

    2. Objectif du travail - 4 -

    3. Intérêt du travail - 4 -

    3.1. Intérêt personnel - 4 -

    3.2. Intérêt d'ordre scientifique - 4 -

    4. Délimitation spatio-temporelle - 5 -

    5. Difficultés rencontrées - 5 -

    6. Subdivision du travail - 5 -

    CHAPITRE I. REVUE DE LITTERATURE - 6 -

    I.1. Revue de littérature théorique - 6 -

    I.1.1. La Microfinance - 6 -

    I.1.1.1. Définition - 6 -

    I.1.1.2. Historique de la microfinance - 7 -

    I.1.1.3. Une Institution de Microfinance - 9 -

    I.1.2. La diversification des produits en microfinance - 12 -

    I.1.2.1. Définition de la diversification - 12 -

    I.1.2.2. Le développement des produits en Microfinance - 13 -

    I.1.2.2. 1. Caractéristiques des produits - 13 -

    I.1.2.2. 2. Le processus de développement des nouveaux produits - 14 -

    I.1.2.3. Les principaux produits en microfinance - 16 -

    I.1.2.3.1. Le microcrédit - 16 -

    I.1.2.3.2. L'épargne - 21 -

    I.1.2.3.3. La micro-assurance - 22 -

    I.1.2.3.4. Le crédit habitat - 23 -

    I.1.2.3.5. Le crédit bail - 23 -

    I.1.2.3.6. Les services de transfert des fonds des immigrants - 24 -

    I.1.2.3.7. Les services non financiers - 24 -

    I.1.2.3.7. Les subventions - 25 -

    I.1.2.4. Aperçu général sur la microfinance et la finance islamique - 26 -

    I.1.2.4.1. Finance islamique - 26 -

    I.1.2.4.3. Les produits de la microfinance islamique - 27 -

    I.1.2.5. Les nouveaux marchés en microfinance - 31 -

    I.1.2.5.1. La segmentation des marchés - 31 -

    I.1.2.5.2. Choisir un marché cible - 31 -

    I.1.2.5.3. Stratégie produit - 32 -

    I.2. Revue empirique - 33 -

    I.2.2. Les déterminants de la diversification des produits dans les IMF - 33 -

    I.2.2.1. La capacité de l'institution - 33 -

    I.2.2.2. La diversité des besoins des exclus - 33 -

    I.2.2.3. La concurrence - 36 -

    I.2.2.4. Les risques des IMF et des clients - 37 -

    I.2.2.5. La fidélisation de la clientèle et l'attrait de nouveaux clients. - 38 -

    I.2.2.6. La segmentation des marchés. - 39 -

    I.2.2.7. Le jugement personnel sur les déterminants de la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma. - 40 -

    I.2.3. Hypothèses et variables explicatives retenues pour notre modèle de diversification des produits. - 41 -

    I.2.4. Conclusion partielle - 42 -

    CHAPITRE II. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE DU TRAVAIL - 43 -

    II.1. Présentation du milieu d'étude (ville de Goma) - 43 -

    II.1.1. Historique - 43 -

    II.1.2. Délimitation - 44 -

    II.1.3. Aspect économique de la ville de Goma - 44 -

    II.1.4. Présentation du secteur de microfinance dans la ville de Goma. - 44 -

    II.1.4.1. Les institutions spécialisées financières décentralisées de la ville de Goma - 45 -

    II.1.4.2. Les produits des IMF de la ville de Goma - 47 -

    II.2. Approche méthodologique du travail - 49 -

    II.2.1. Population et échantillon - 49 -

    II.2.2. Déroulement de la collecte des données - 49 -

    II.2.2.1. Partie qualitative de l'enquête - 50 -

    II.3.2.Partie quantitative de l'enquête - 50 -

    II.2.3. Le modèle économétrique - 50 -

    II.2.3.1. Présentation - 50 -

    II.2.3.2. La régression logistique - 51 -

    CHAPITRE III. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS - 53 -

    III.1. Variables démographiques de l'échantillon - 53 -

    III.2. Quelques statistiques avec le test de Chi-deux - 54 -

    III.3. Résultats des analyses économétriques - 66 -

    III.3. Discussion et interprétation des résultats - 70 -

    III.3.1. Interprétation des résultats du test de Chi-deux - 70 -

    III.3.2. Interprétation des résultats des analyses économétriques - 72 -

    III.3.3. valeur théorique de la recherche - 73 -

    III.4. Recommandations (implications managériales de la recherche). - 73 -

    III.4.1. Aux IMF de la ville de Goma - 73 -

    III.4.2. A l'Etat - 74 -

    CONCLUSION GENERALE - 76 -

    BIBLIOGRAPHIE - 78 -

    I. Ouvrages - 78 -

    II. Articles - 79 -

    III.3. Cours - 81 -

    III.4. Mémoires - 81 -

    III.5. Webographie - 82 -

    III.6. Autres - 82 -


    QUESTIONNAIRE D'ENQUETE

    Je suis MUSHAMUKA CHIZA René, étudiant en Gestion des Institutions de Microfinance à l'ISIG pour l'année académique 2013-2014. Je suis entrain de mener une étude pour mon mémoire qui porte sur « l'analyse des déterminants de la diversification des produits dans les IMF de la ville de Goma ».

    Cette étude ne pourra être possible que grâce à vous, c'est pourquoi je vous supplie en tant que dirigeants des Institutions de Microfinance, de bien vouloir répondre à ce questionnaire.

    Je vous promets également que les données que je recherche ne sont que pour cette cause.

    Merci de bien vouloir répondre.

    I) Identification de l'enquêté

    1. Quel poste occupez-vous au sein de votre institution ?

    1= Gérant

    2= Agent de crédit

    3= chargé de clientèle

    4. Chargé de développement et gestion de nouveaux produits

    5. Autre

    II. Questions relatives à la diversification des produits

    1. Avez-vous diversifié vos produits ?

    1= Oui

    0= Non

    2. Par qui les différents produits que vous avez ont été développés ?

    1= Par nos agents eux-mêmes sur base de notre capacité

    0= Nous avons fait recours aux spécialistes externes

    3. Avez-vous analysé les différents besoins de vos clients en vue de mieux les servir ?

    0= Besoins en services non financiers

    1. Les besoins de développer les AGR et de consommation

    2= Autres

    4. La connaissance des produits de vos concurrents vous a-t-elle poussé à diversifier vos produits ?

    1= Oui

    0= Non

    5. Les risques auxquelles vous faites face et vos clients vous poussent-ils à diversifier vos produits ?

    1= Oui

    0= Non

    6. La recherche de la fidélisation de vos clients et attirer les nouveaux vous a-t-elle poussé à diversifier vos produits ?

    0= la fidélisation

    1= l'attrait de nouveaux clients

    2= les autres raisons

    7. Quels sont les critères de segmentations de votre marché ?

    0= l'âge

    1= le sexe

    2= le niveau d'études

    3= le type d'activité

    4= les normes culturelles

    8. Quel est le statut de votre institution?

    1= Société de microfinance

    2= Coopérative

    3= Autre

    9. Le fait que vous cherchez à diversifier vos sources des revenus vous a-t-il conduit à diversifier vos produits ?

    1= oui

    0= Non

    10. Depuis quand votre institution offre des produits et services à la population de la ville de Goma ?

    0= moins de 3 ans

    1= 3 à 6 ans

    2= plus de 6 ans






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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand