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Accès à  l'eau potable dans le quartier Garin Malam de la ville de Zinder au Niger.

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par Aboubacar ADAM ELHADJ SAIDI
Université Abdou Moumouni de Niamey - Maîtrise en geographie 2011
  

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1.3 Problématique

Le Niger est un pays sahélien où l'eau constitue un facteur limitant. Cette situation devient plus complexe dans les régions des socles où les conditions hydrogéologiques sont peu favorables. C'est le cas du sud Maradi, de l'Air, du Liptako et du Damagaram Mounio.

La communauté urbaine de Zinder repose sur le socle granitique du Damagaram Mounio. La géologie dans cette zone composée de matériaux à base granitique constitue un obstacle pour les ressources en eau.

Les nappes souterraines ne sont pas continues mais localisées dans des fractures et autres altérations granitiques. L'absence d'un cours d'eau important expose cette cité prestigieuse, à la pénurie d'eau. Depuis la période coloniale, les problèmes d'eau se sont posés. Selon Keita Lalo (1987), depuis que le poste militaire de Zinder existait, la question de l'alimentation en eau avait retenu l'attention des autorités militaires. Malgré les comptes rendus d'études et rapports faits à ce sujet notamment par Reformastsky (1931) et Malavoy (1932), aucune solution définitive n'a été trouvée. En Mai 1935, Lambert prescrivait l'achat des camions citernes destinés au transport d'eau de la source de Mirriah à Zinder, sur une distance de 20 km. Cette eau était en fait surtout destinée à alimenter la minorité européenne résidente à Zinder. En 1926, la contrainte a poussé l'autorité coloniale à déplacer la capitale de Zinder à

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Niamey, situé au bord du fleuve Niger. Dans les années 1940, les camions citernes et des camions transportant des fûts métalliques acheminaient l'eau de Kagna et Mirriah à Zinder.

La pénurie d'eau persistante a poussé les autorités coloniales à mener des études, c'est ainsi que Greigert a proposé en 1953, suite aux forages de reconnaissance de Gogo, la réalisation de 19 forages pour alimenter la ville en eau potable. Un réseau d'adduction d'eau a ainsi pu être mis en service. Dans les années 1970, le champ de captage de Machaya est à son tour devenu fonctionnel, permettant ainsi une meilleure alimentation de la ville jusqu'à dans les années 1980. A partir de cette période, le problème d'eau s'est de nouveau posé avec acuité. La raison souvent évoquée est la péjoration de climat avec son influence sur les nappes. On assiste dans ce cas de figure à une inadéquation entre la capacité de production en eau et les besoins de la ville.

En 1993, la population de la ville de Zinder est estimée à 161 800 (Sahel dimanche N°394, Septembre, 1992). Les besoins moyens en eau de cette population sont de 8 358 m3/jour. La capacité de production en année normale de Gogo et Machaya est de 7 000 m3/jour d'où un déficit théorique de 1 353m3. Pendant cette période, en analysant les problèmes de production, la société nationale des eaux (SNE) section de Zinder a préconisé des mesures d'économie pour faire face à la pénurie d'eau qui sévit dans la ville. On peut citer, entre autres, la réduction de gaspillage observé dans les bâtiments administratifs, l'interdiction des cultures de contre saison avec l'eau de robinet, la réduction ou la suspension de certains arrosages dans la zone industrielle, la sensibilisation de la population à l'économie de l'eau et la possibilité de réhabilitation du forage de Garin Malam pour servir d'abreuvoir aux animaux. Elle établit en même temps un programme de distribution d'eau par zone. Des camions citernes sont aussi utilisés pendant les périodes des grandes canicules où les besoins en eau sont plus importants. Dans cette situation, la nécessité de trouver une solution s'est imposée. Ce qui fut fait en 2005 avec l'exploitation de la nappe d'Aroungouza qui a permis l'augmentation de la capacité d'alimentation de la ville.

A partir de la mise en service de ce champ du captage, la disponibilité s'est améliorée à la satisfaction de la population pendant quelques années. Mais la croissance démographique de la ville dont les effectifs sont passés de 213 000 habitants (RGP/H, 2001), 265 628 habitants en 2010 (INS, 2010) consécutivement à l'exode rural et à la fécondité élevée de la ville engendre une demande élevée en eau pour la ville mais aussi pour les 32 villages raccordés aux conduites provenant des stations de Gogo-Machaya et Aroungouza. Ces villages de la

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périphérie de Zinder s'approvisionnent à partir du réseau d'adduction d'eau potable destinée pour la population de la ville. Le raccordement de ces villages diminue la capacité d'alimentation de la ville en eau potable reposant à nouveau le problème de l'eau. C'est pourquoi la relative accalmie observée se trouve compromise. Le déséquilibre entre les besoins en eau et l'offre en eau se crée. La croissance de la ville pose aussi un autre problème qui est celui de l'extension du réseau d'eau potable. En effet, plusieurs quartiers périphériques se trouvent privés de connexion au réseau d'eau potable. Dans certains quartiers anciens, c'est plutôt la trame irrégulière qui constitue un obstacle important à son développement. Là où il existe(le réseau), le coût à supporter par un ménage pour se raccorder est trop important pour que la majorité puisse y avoir accès.

Les ménages ne possédant pas un branchement particuliers s'approvisionnent auprès des bornes fontaines ou auprès de revendeurs avec tout ce que cela comporte comme difficulté : distance, le coût élevé, mauvaise qualité de l'eau, la longue file d'attente.

Dans ce contexte où la disponibilité en eau potable pour la ville est problématique et l'accès au réseau d'eau potable n'est pas à la portée des ménages à faible revenu, le quartier Garin Malam n'est-il pas un cas privilégié pour comprendre le problème d'accès à l'eau potable dans la ville de Zinder ? En effet, Garin Malam est un quartier péricentral, situé en grande partie sur la pente du plateau qui fait plus de 450 m d'altitude, ce quartier fait partie de la zone haute de la ville de Zinder.

Dans les années 1980, ce quartier possédait un système d'alimentation autonome. Ceci a été mis en place pour permettre une bonne alimentation du quartier en eau potable mais aussi pour augmenter la capacité de la production en eau de la ville de Zinder. En 1989, suite à une analyse physicochimique, il a été constaté une concentration élevée en nitrate. Ce qui est un danger pour la santé de la population. C'est pourquoi, le système a été mis en arrêt. Depuis lors, le quartier est alimenté par le réseau qui alimente l'ensemble de la ville. Cette liaison du quartier au système général d`alimentation de la ville n'est pas sans conséquence, car le problème de disponibilité se pose avec acuité surtout pendant les mois de Mars, Avril, Mai.

Dans ce quartier aussi la majorité des chefs de ménage exerce dans les activités informelles précaires ; petit commerce, cordonniers,... Ce qui fait que l'accès aux services de base devient difficile pour les ménages. Avec plus de 20 000 habitants, le quartier ne compte que

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127 branchements particuliers ; 14 bornes fontaines actives. Au vu de tout, ce qui précède, un certain nombre de questions se pose :

Qu'est ce qui explique le problème d'eau potable dans le quartier Garin Malam?

Quels peuvent être les impacts spatio-démographiques sur la disponibilité en eau potable dans la ville de Zinder en général et dans le quartier Garin Malam en particulier ?

Quel est impact de la pauvreté de ménages sur l'accès à l'eau potable dans le quartier Garin Malam?

1.3.1 Hypothèses

y' La croissance démographique et spatiale de la ville de Zinder accentue le problème de

disponibilité en eau potable dans la ville en général et le quartier Garin Malam en particulier.

y' Le faible équipement en infrastructures hydrauliques et la précarité des conditions de vie des ménages limitent leur accès à l'eau potable.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon