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Production et ravitaillement en produits vivriers du district d'Abidjan.

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par Mungagbeu PHILIPPE
Félix Houphouët-BOIGNY-COCODY - DEA 2010
  

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    SOMMAIRE

    AVANT-PROPOS II

    SIGLES ET ABREVIATIONS III

    INTRODUCTION 2

    CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET 4

    I-PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 4

    II- REVUE DE LA LITTERATURE 10

    III-PROBLEMATIQUE 29

    IV-OBJECTIFS DE L'ETUDE 31

    V-APPROCHE METHODOLOGIQUE 31

    VI-TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES 34

    VII-RESULTATS ATTENDUS ET BENEFICIAIRES 41

    AVANT-PROPOS

    Le présent mémoire est réalisé en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies (D.E.A) de l'U.F.R S.H.S de l'Université de Cocody.

    A travers l'étude dont le thème est : « Production et Ravitaillement en Produits Vivriers du District d'Abidjan », nous essayerons de nous appesantir sur la problématique de l'autosuffisance alimentaire du District et la capacité de cette agglomération à nourrir sa population par ses propres productions vivrières et ses rapports avec les autres régions du pays.

    A travers ce travail, nous tenterons de déterminer les espaces de production des cultures vivrières. Nous tenterons également de maîtriser les systèmes de commercialisation utilisés pour ravitailler les marchés de la ville d'Abidjan.

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    ADRAO : Association pour le Développement de la Riziculture en Afrique de l'Ouest

    AIPU : Agriculture Intra et Périurbaines

    ANADER : Agence Nationale d'Appui au Développement Rural

    AUA  : Atelier de l'Urbanisme d'Abidjan

    BEPC  : Brevet d'Etudes du Premier Cycle

    CFA  : Communauté Financière Africaine

    CNRA : Centre National pour la Recherche Agronomique

    DEA  : Diplôme d'Etudes Approfondies

    DGD : Direction Générale des Douanes

    DSDI : Direction de la Statistique et de la Documentation Informatique

    FAO  : Fonds des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

    IGT : Institut de Géographie Tropicale

    INS  : Institut National de la Statistique

    MINAGRI : Ministère de l'Agriculture

    OCPV  : Office d'aide de la Commercialisation des Produits Vivriers

    PAM : Programme Alimentaire Mondial

    PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

    PIB : Produit Intérieur Brut

    RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

    RNA : Recensement National Agricole

    SHS  : Science de l'Homme et de la Société

    UFR : Unité de Formation et de Recherche

    Le Géographe rapporte toujours l'objet étudié à l'espace, au paysage parce que les faits concrets qu'il observe sont toujours « inscrits à la surface de la terre ».

    Théophile KOBY ASSA (IGT, 1979)

    INTRODUCTION

    L'Afrique occidentale connaît depuis plusieurs décennies, une croissance urbaine accélérée qui a entraîné de profonds bouleversements dans les campagnes. La transformation des cultures commerciales est l'un des effets les plus importants de cette évolution, par son ampleur et par ses conséquences, tant sur les sociétés rurales que sur les systèmes agraires.

    Et l'on a fini par croire que les campagnes étaient incapables de réagir au choc d'une urbanisation, en particulier d'assurer l'approvisionnement régulier des grandes métropoles. Avec l'explosion urbaine, la demande alimentaire des grandes agglomérations s'accentue. Cela crée une dépendance alimentaire des pays africains qui sont approvisionnés souvent par le surplus de production des pays riches. Puisque l'agriculture des pays africains est davantage tournée vers les cultures d'exportation. La réussite de l'agriculture de plantation serait donc incompatible avec le maintien ou la naissance des cultures vivrières.

    Longtemps peu urbanisée, la Côte d'Ivoire, qui ne comptait que 3% des citadins en 1940, est un des pays d'Afrique subsaharienne dont la proportion d'habitants vivant dans les villes est la plus forte aujourd'hui : au recensement démographique de 1988, près de 5 millions de personnes résidaient dans des agglomérations de plus de 5 000 individus, soit près de 45% de la population totale. Le Département d'Abidjan enregistrait au dernier recensement, une population estimée à 3 125 890 habitants avec une densité de 1475 habitants/km2 et un taux d'urbanisation estimé à 95,8% contre 42,5% au plan national (RGPH, 1998). Le taux de croissance est de 3,7% contre 3,3% au plan national avec un taux d'immigration de 40% environ, en majorité des ressortissants de la sous-région (Burkina Faso, Ghana, Libéria, Mali, Sénégal, etc.).

    Selon CHALEARD J.L, (1996), les cités sont correctement ravitaillées en 1989 et la situation alimentaire est meilleure que dans biens des pays voisins moins urbanisés. Depuis de nombreuses années, les secours des Nations Unies dans le cadre du Programme Alimentaire Mondial (PAM) sont quasi nuls ou limités à quelques opérations ponctuelles. Ce résultat est dû pour l'essentiel, en dépit d'un recours non négligeable aux importations (cas du riz et de l'oignon, notamment), à l'extraordinaire dynamisme dont font preuve les populations rurales, en produisant d'autres cultures vivrières afin de répondre à l'appel des marchés urbains.

    Cette situation peut paraître paradoxale d'autant plus que le pays a fondé son développement sur les cultures d'exportation. Pourtant, la Côte d'Ivoire, principal exportateur africain de produits agricoles, produit également des vivres en quantités pour nourrir ses villes. Même si en 1981-1985 et 1990-1991, les taux de croissance agricole vivrière, respectivement de (-1,2%) et (-1,5%) sont inférieurs aux taux de croissance démographique qui sont de (+3,5%) et de (+3,3%) (Coalition Mondiale pour l'Afrique, 1992).

    Les cultures vivrières sont nombreuses en Côte d'Ivoire. On les classe en trois (3) grands groupes, à savoir les céréales (riz, maïs), les tubercules, racines et féculents (banane plantain, igname, taro et manioc) et les légumes. Toutes ces denrées font l'objet d'un infime commerce international et les producteurs locaux disposent d'un monopole de fait dans le ravitaillement des villes à partir d'Abidjan. D'après une étude menée par Chaléard J.L. (1996), Abidjan constitue un marché unique par sa taille, puisque la métropole concentre environ le tiers de la demande marchande de denrées vivrières du pays.

    CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET

    A la fin des années 1970, l'agriculture ivoirienne se présente de façon diversifiée. Elle contribuait à hauteur de 40% au PIB et représentait 80% des exportations totales (BNETD, 1998). Aujourd'hui, avec la crise économique, elle est confrontée à d'importantes difficultés. Elle reste cependant l'une des principales activités économiques sur laquelle misent les populations et l'Etat. Dans la plupart des villes ivoiriennes, la rapide évolution démographique urbaine est un processus souvent mal maîtrisé par le fait du nombre croissant et non maîtrisé des migrations internes d'une part, et du développement plus ou mois ordonné des infrastructures d'autre part. Cela entraîne d'insolubles problèmes de tous ordres (économiques, sociaux, politiques), notamment dans les infrastructures de base (sanitaire, habitat, transport) et de l'approvisionnement en produits de première nécessité. Or, comme le souligne Schilter C. (1987), les sociétés africaines n'ont pas été préparées à ce phénomène de concentration humaine, c'est une des raisons pour lesquelles elles n'ont pas vraiment intégré ce processus dans leur politique de développement. Il souligne que l'Afrique noire connaît des difficultés de productions vivrières et certains pays qui pouvaient compter sur leur propre paysannerie, se voient obligés d'importer des produits de base, tels le maïs, le riz, ou d'autres denrées.

    L'agriculture urbaine et périurbaine prend de l'ampleur. D'ailleurs, plusieurs chercheurs s'y intéressent. C'est pourquoi, à travers ce thème, nous voudrions apporter une réponse à la bonne compréhension de la pratique de cette agriculture périurbaine par le biais des espaces de productions et l'analyse des circuits de ravitaillement.

    I-PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE

    La zone d'étude couvre la capitale économique de la Côte d'Ivoire et les trois sous-préfectures d'Anyama, de Bingerville et de Songon. Elle est cernée par la lagune Ebrié d'une superficie de 566 km2 (Kouadio Affian et al. 2002) (voir figure 1)

    Figure 1 : carte de la zone d'étude

    1-1-la situation géographique

    Cette zone couvre un espace d'environ 50 km sur 40 km autour de la ville d'Abidjan pour une superficie d'environ 2119 km2, soit 0.6% du territoire national :

    - 422 km2, Abidjan ville ;

    - 1697 km2, superficie de la partie hors Abidjan ville.

    Il est limité :

    - Au Sud par l'océan Atlantique ;

    - A l'Est par le département de Grand-Bassam ;

    - Au Nord par les Départements d'Agboville, d'Adzopé et d'Alépé ;

    - A l'Ouest par les départements de Jacqueville et de Grand-Lahou.

    1-2-le climat

    Son climat est caractérisé par :

    - deux (2) saisons sèches : de décembre à mars et de mi-juillet à mi-septembre ;

    - deux (2) saisons pluvieuses : d'avril à mi-juillet et de mi-septembre à novembre.

    La pluviométrie varie entre 22 mm (février) et 340 mm en juin. La pluviométrie annuelle est supérieure à 1 500 mm.

    Situé en bordure de l'océan Atlantique et en zone forestière, la zone d'étude subit plus longuement les effets de la mousson (alizé austral) qui se manifeste sur environ les trois quarts de l'année.

    Son climat est chaud et particulièrement humide. La température oscille entre 27° et 32°C toute l'année et l'hygrométrie y est supérieure à 85% (SODEXAM/DMN, 2007).

    1-3-Les sols

    A l'instar de tous les sols d'Afrique tropicale humide, ceux de notre zone d'étude se subdivisent en deux (2) types :

    - Au Sud, vers le littoral, les sols sont de type sablonneux et hydro morphe (Port-Bouet, Vridi...) ;

    - Et plus on s'éloigne des côtes, ce sont des sols sablo argileux ferralitiques fortement désaturés sous forte pluviométrie qui commencent.

    1-4-Le relief

    Cette zone fait partie des zones de plaines de la Côte d'Ivoire. Il s'étend entre les altitudes 0 et 200 m. le paysage confus est une juxtaposition de petites collines de faible hauteur (20 à 30 m) principalement dans les secteurs d'Anyama, de Bingerville et de Songon qui se raccordent avec les bas-fonds. On y remarque le cordon littoral plat et sablonneux, les plateaux faits de vallons et de promontoires, et le système lagunaire.

    1-5-La végétation

    Les conditions écologiques observées placent la zone d'étude dans le secteur ombrophile du domaine guinéen caractérisé par une végétation de type forestier.

    Cependant, cette végétation est de plus en agressée par des plantations extensives, des exploitations abusives et l'urbanisation galopante. Ce qui fait de cette zone actuellement des forêts défrichées (Anyama et Songon), des jachères (Bingerville) et des forêts marécageuses faites de mangroves.

    Le Département d'Abidjan comporte par ailleurs 12 850 ha d'aires protégées :

    -3750 ha de parc national (Parc national du Banco) ;

    -9100 ha de forêts classées (Forêt classée d'Anguédédou).

    2-Les aspects humains

    2-1-le peuplement

    A l'origine, la zone d'étude était peuplée par :

    - les Akans lagunaires : Alladian, Avikam, Ahizi, Akouré, Abouré, Adjoukrou et Ebrié ;

    - les Akans de l'intérieur : Abbey, Abidji, Attié.

    Pour des raisons économiques dues à la présence de la forêt dense exploitable, des cultures industrielles (palmier à huile, hévéa, café, cacao,...) et de la position de la ville d'Abidjan comme capitale, zone portuaire et grand pôle économique, il en est résulté deux (2) flux :

    - d'abord les peuples des autres régions du pays,

    - enfin celui des pays étrangers, notamment des pays de la CEDEAO.

    2-2-la population

    La population du Département d'Abidjan évolue de façon fulgurante. Du petit village de pêcheurs qu'il était en 1934 avec 16 429 habitants (KOUASSI E., 1999), son évolution démographique a été spectaculaire et en 1998, il comptait 3 125 890 habitants (RGPH, 1998):

    -2 993 440 urbains ;

    -132 450 ruraux.

    Le taux de croissance est de 3,7% contre 3,3% au plan national. La densité est de 1475 habitants au km2 pour une densité nationale au km2 de 48 habitants. Le taux d'immigration est d'environ 40% en majorité des ressortissants de la sous région.

    Tableau n°1 : Répartition de la population selon les communes et sous-préfectures du District

    Circonscription administrative

    Superficies (ha)

    Population résidente

    Abobo

    82

    638 237

    Adjamé

    9

    254 290

    Attécoubé

    33

    207 586

    Cocody

    64

    251 741

    Koumassi

    15

    317562

    Marcory

    14

    177 748

    Plateau

    5

    10 365

    Port-Bouet

    69

    211 658

    Treichville

    12

    120 526

    Yopougon

    119

    688 235

    Anyama

    868

    138 296

    Bingerville

    245

    56 357

    Songon

    584

    53 289

    TOTAL

    2 119

    3 125 890

    Source : http:/www.abidjan-da.ci

    II- REVUE DE LA LITTERATURE

    Les structures de recherche agronomique ont enregistré des résultats scientifiques significatifs ces dernières années par les mises au point de variétés à très haut rendement.

    Au niveau des productions vivrières, des résultats très significatifs ont été obtenus par l'ADRAO et le CNRA.

    Ces centres de recherche ont fait passer la précocité du riz de 160 à 110 jours et les rendements de 800 kg à 3 tonnes par hectare pour le riz pluvial, 2 à 8 tonnes par hectare pour le riz irrigué. La Côte d'Ivoire a pu ainsi atteindre en 1975-1976 son autosuffisance en riz. Les autres produits tels que l'igname, le plantain, le manioc et le maïs ont également connu une amélioration de leur rendement.

    A partir de 1985, avec la politique de l'autosuffisance alimentaire, les cultures vivrières ont gagné en intérêt. En effet, elles sont passées du stade de cultures destinées à l'autoconsommation à celui de cultures de spéculation pouvant apporter des revenus monétaires au même titre que les cultures d'exportation.

    Plusieurs phénomènes expliquent ce changement, mais nous en citerons trois majeurs :

    -l'accroissement de la population urbaine ;

    -les migrations des populations vers les villes ;

    -la crise économique qui a accentué le chômage.

    2-1-Historique de l'agriculture urbaine dans le monde et dans le District d'Abidjan

    La pratique de l'agriculture urbaine et périurbaine est ancienne. Certaines catégories de la population immigrée à fort pouvoir d'achat ont introduit de nouveaux comportements alimentaires (Moustier P., 1997). Des ceintures vertes destinées à fournir des produits frais ont alors été créées pour répondre à ces nouveaux besoins. Cette forme d'agriculture est souvent moderne ; elle a été favorisée par des investisseurs locaux (commerçants, fonctionnaires, hommes d'affaires, etc.) (Centrès, 1995) et est particulièrement adaptée à certains produits (légumes et produits maraîchers).

    Depuis les années 1970, l'agriculture urbaine et périurbaine fait en outre l'objet d'un nombre croissant d'interventions de la part des organisations d'aide au développement. Ainsi, au cours de cette décennie, l'agriculture urbaine a été considérée sous l'angle de son apport à la sécurité alimentaire des populations des pays moins développés. Aussi, au cours des années 1980, le potentiel de l'agriculture urbaine pour la création d'emplois a-t-elle davantage retenu l'attention.

    Le paradigme dominant au sein des agences de développement était d'ailleurs celui de la création d'activités génératrices de revenus (Labrecque, 1997) cité par NGUEGANG A.P. 2008). Aujourd'hui, c'est à la lutte contre la pauvreté, à l'amélioration du bien-être des populations et de leurs conditions de vie que l'agriculture urbaine et périurbaine doit, en plus, son essor.

    Etant donné ses apports diversifiés, l'agriculture urbaine est aujourd'hui considérée par un nombre croissant d'individus, d'organisations de la société civile et de gouvernements comme une solution viable et durable pour contrer l'insécurité alimentaire, le chômage, le sous-emploi et la dégradation de l'environnement dans les villes des pays moins développés (PNUD, 1996 cité par NGUEGANG, 2008).

    L'agriculture urbaine et périurbaine n'est toutefois pas circonscrite aux seules régions du Sud. Les habitants des pays du Nord s'y adonnent aussi. Pour ceux ou celles qui cultivent un lopin à la maison ou dans un jardin communautaire, il ne s'agit pas selon Henning (1997) cité par Nguegang (2008), d'assurer leur survie et celle de leur famille, mais plutôt de satisfaire les besoins que l'agriculture industrialisée ne peut combler.

    Chez d'autres, produire des aliments sains et sans intrants chimiques ou réutiliser les intrants organiques compostés, contribuant ainsi à la récupération de l'énergie et à la protection de l'environnement, prendrait une importance particulière (Nguegang et al, 2005).

    L'autoproduction des denrées comestibles peut également contribuer à abaisser les dépenses alimentaires des ménages. Au Québec par exemple, c'est ce que font valoir depuis quelques années certaines organisations impliquées dans la lutte contre l'insécurité alimentaire (Gauvin, 1997 cité par Nguegang, 2008). Elles estiment que le jardinage collectif représente une alternative à l'aide alimentaire pour les personnes en difficulté.

    Certains chercheurs comme Henning (1997), Rees (1997) et Smit (1994) cités par Nguegang (2008) affirment que l'agriculture urbaine et périurbaine constitue une activité qui favorise l'émergence de nouvelles solidarités socio-économiques et une participation civique accrue, surtout lorsqu'elle est pratiquée dans un cadre collectif.

    Pour Ratta (1993) comme pour Cérézuelle (1996) cités par Nguegang (2008), l'agriculture urbaine réalisée au sein de collectifs de production peut être un moyen de faciliter l'incorporation de groupes marginalisés à une activité économique et à une vie sociale et démocratique plus actives.

    D'un autre côté, l'agriculture a pendant longtemps été inséparable de la ville car toute concentration démographique implique d'en assurer l'approvisionnement. Celui-ci reste tributaire des environs immédiats tant qu'il n'existe pas un système de transport associé à un système de conservation des produits alimentaires (Fleury et Moustier, 1999). Pour Donadieu et Fleury (1997) l'agriculture urbaine et périurbaine est encore souvent considérée comme nécessairement tournée vers l'approvisionnement en produits frais.

    2-2-place et contexte de l'agriculture urbaine et périurbaine dans le Département d'Abidjan

    La métropole est apparue et s'est développée dans un univers autochtone essentiellement rural. C'est pourquoi elle a pris forme dans une dynamique sous-tendue par la question agricole.

    Après l'élan du binôme café-cacao, suivra l'expérience de la ceinture maraîchère et vivrière. Cependant, au-delà de cette implication directe dans l'activité agricole, l'univers rural du Département d'Abidjan lègue à la ville ses parcelles qui, convertis en « terrains », sont muées d'endroit en endroit en titre foncier et autres parcelles en indivis. L'Etat et les collectivités y opèrent des expropriations qui permettent la mise en place des lotissements urbains modernes. Puis, c'est à l'activité qu'il revient de marquer les parcelles urbaines non bâtis des fronts d'urbanisation. Enfin, c'est elle qui entretient les espaces interstitiels devenus des marécages intra-urbains. Ensuite, même les espaces verts sont cultivés par des populations désoeuvrées, démunies ou déstabilisées par la crise.

    2-2-1-Les pratiques agricoles à Abidjan et à la périphérie

    Les pratiques agricoles à Abidjan sont-elles des pratiques rurales importées en ville ? Au regard de ce qui a été dit précédemment dans l'historique de l'agriculture urbaine à Abidjan, nous constatons que celle-ci existe depuis suffisamment longtemps pour pouvoir parler de pratiques urbaines et rurales et de pratiques rurales, qui ont chacune leurs caractéristiques propres. Ces pratiques dépendent de plusieurs facteurs : le milieu naturel (le relief en particulier, l'utilisation des terrains (l'aspect foncier), l'appartenance des producteurs à un groupe social et le savoir-faire des exploitants.

    2-2-2-L'espace de la production vivrière abidjanaise

    La première caractéristique de l'espace d'approvisionnement urbain en Afrique est sa constitution en aires disjointes et souvent autonomes quant à leurs relations avec le marché (Franqueville, 1997). Il s'agit moins d'un espace ou d'une aire d'approvisionnement, que d'îlots, ou parfois de zones relativement étendues, mais sans connexions, dont une partie de la production agricole est acheminée pour les besoins de la consommation urbaine.

    Par rapport aux travaux de HAUHOUOT A. (1974), l'aire de ravitaillement de la métropole s'est considérablement étendue car d'une part, le bassin vivrier proche s'est élargi aux départements limitrophes qui fournissent des apports de plus en plus élevés et d'autre part, certains départements marginaux de l'approvisionnement urbain en 1972, y contribuent pour une forte part en 1986 (Soubré, Issia, Guiglo, Bouna), CHALEARD J.L (1996)

    2-2-2-1-L'agriculture urbaine et périurbaine

    Activité majoritairement féminine, l'agriculture se retrouve partout dans le paysage urbain de la zone d'étude. Selon CHALEARD J.L (1996), il existe des producteurs locaux qui ravitaillent les marchés d'Abidjan. Ils occupent les vallons, les lots non bâtis, les espaces interstitiels et les bas-fonds. Cependant, leur apport global reste limité compte tenu de l'ampleur des besoins. Ainsi, en 1989, toujours en nous référant à CHALEARD J.L (1996), les agriculteurs locaux contribuaient pour environ un cinquième à l'approvisionnement de la métropole et des autres cités du département en maïs et un peu moins du tiers en banane plantain. La production du manioc paraissait suffisante.

    La première couronne autour de la ville fournit une faible part du ravitaillement urbain, non seulement en raison des besoins, mais aussi parce que les plantations (palmier à huile, cocotiers, hévéa) occupent de vastes espaces et rejettent la zone d'approvisionnement urbain à plus de 40 km. La deuxième ceinture entre autres, Dabou et les départements proches (entre 50 et 150 km), fournissaient en 1986, environ le tiers du trafic routier de ces zones sur Abidjan.

    2-2-2-2-Les régions plus lointaines

    Ces régions fournissent l'essentiel des flux pour la majorité des produits vivriers. L'on note ici une diversité des origines au niveau des produits. Tout le pays expédie peu ou beaucoup de denrées vivrières sur Abidjan. Cependant, il noter avec CHALEARD J.L (1996) qu'il existe une inégalité au niveau des zones de ravitaillement. Le Centre-Ouest constitue le principal pôle d'expédition sur la métropole en 1989 (Bouaflé, Daloa, Gagnoa, Issia, Vavoua, etc.) devant Bouaké dont la contribution est également forte (en raison de la production locale et de la réexpédition des denrées venues du Nord). En revanche, les zones périphériques et éloignées comme le Nord-Ouest ont une importance négligeable (voir tableau N°2).

    Tableau n°2: les principaux produits vendus sur les marchés d'Abidjan et leurs zones de provenance

    Produits Vivriers

    Principales zones de provenance

    Igname tardive

    Bouaké, Yamoussoukro, Béoumi, Sakassou, Dikodougou

    Igname précoce

    Bondoukou, Bouna, Korogho, Kong, Dabakala, Bouaké

    Banane plantain

    Agnibilékrou, Daloa, Buyo, Oumé, Bouaflé, Sinfra, Vavoua, Man, Zuénoula, Duékoué, Abengourou, Bonoua

    Manioc

    Bonoua, Anyama, Adzopé, Bingerville, Duékoué, Toumodi,Songon, Bouaflé, Dabou, Agboville

    Maïs

    Tanda, N'douci, Gagnoa, Dimbokro, Bongouanou, Daloa, Bouaké, Burkina, Mali, Bonoua, Divo, Oumé

    Riz local

    Daloa, Yamoussoukro, Sinfra, Bouaké, Bongouanou, Divo, N'Douci, Toumodi, Gagnoa

    Arachide décortiquée

    Burkina, Bouna, Korhogo, Bonoua, Dabakala, Mali, Ouangolodougou, Niger

    Mangue

    Korhogo, Sinématiali, Ferkessédougou, Boundiali

    Tomates locales

    Agboville, Bongouanou, Burkina, Kotobi, Soubré, Rubino, Aboisso, Divo, Azaguié, Dabou, Tiassalé, Sikensi

    Tomates SODEFEL

    Agnibilékrou, Burkina, Ferké, Tiassalé, Bingerville, Bonoua, Kotobi

    Aubergine N'DROWA

    Soubré, N'Douci, Kotobi, Azaguié, Dabou, Rubino, Songon, Arrah

    Gombo frais

    Kotobi, Divo, Korhogo, N'Douci, Tiassalé, Songon, Dabou

    Piment frais

    Kotobi, Issia, Korhogo, Azaguié, Dabou, Taabo, Songon, Sikensi, Bassam, Agboville

    Haricot blanc

    Burkina, Bouna, Niger, Bouaké, Korhogo, N'douci, Mali, Boundiali

    Haricot vert

    Burkina, Rubino, Bassam, Bingerville, Mali, Niger, Sikensi, Dabou,Divo, Korhogo

    Oignon

    Niger, Hollande, Korhogo, Ferké, Sinématiali

    Source : Rapport d'activités, Antenne OCPV d'Abidjan, 2007

    2-2-2-3-La dimension internationale du ravitaillement

    Le ravitaillement de notre zone d'étude présente également une dimension internationale (cf. tableau N°3). Ces importations concernent le maïs destiné aux élevages industriels, l'approvisionnement en produits maraîchers et surtout en riz proviennent en grande partie d'autres pays (Chine, Thaïlande, Vietnam, Indonésie).

    A cet effet, la part des légumes importés est variable : les pommes de terre sont d'origine étrangère et plus de 10% des tomates. Les parts importées de gombo et d'aubergine N'drowa sont quasi-nulles.

    Tableau n°3: Importations de la Côte d'Ivoire de 2003 à 2005 (en tonnes)

    Produits

    2003

    2004

    2005

    Fruits et légumes frais

    76 936

    67 420

    99 641

    Riz semi blanchi

    735 759

    715 379

    808 205

    Blé tendre

    265 993

    249 249

    251 688

    Autres céréales

    6 771

    2 226

    33 378

    Source : DGD, 2006

    Ainsi, nous retiendrons avec CHALEARD J.L (1996) que l'aire de ravitaillement de la métropole d'Abidjan se caractérise par trois traits principaux qui la différencient de celles des petites cités:

    -l'étendue du bassin d'approvisionnement proche dont le rayon dépasse 100 km ;

    -l'ampleur des apports lointains, la ville met à contribution le pays tout entier pour des produits variés ;

    -la part élevée des importations qui contribuent largement au ravitaillement en riz.

    2-3-Choix des spéculations produites

    Cette étude n'a pas pour ambition de couvrir une spéculation précise, mais plutôt de montrer la diversité des produits cultivés par le plus grand nombre de producteurs qui sont identifiés par les services du Ministère en charge de l'Agriculture et de l'ANADER.

    L'agriculture vivrière est assez bien répartie sur l'ensemble du territoire. A part le duo mil-sorgho qui établit une certaine exclusivité du nord, l'ensemble des denrées se trouve un peu partout.

    · Les céréales 

    Le rôle de la région d'Abidjan dans la production des céréales est très limité (voir tableau N°4) ; il concerne surtout le riz et le maïs qui sont produits dans les bas-fonds et les espaces lotis, et particulièrement dans les sous-préfectures d'Anyama, de Bingerville et Songon.

    Plus que les autres, la région d'Abidjan reste dominée par les cultures industrielles. Selon HAUHOUOT A. (1974), 70% des surfaces se consacrent aux plantations industrielles, alors que les céréales n'occupent que 5% des surfaces de la région d'Abidjan. Elles sont généralement l'affaire d'allogènes venus des aires culturelles du nord.

    · Les tubercules

    Elles sont beaucoup plus uniformément réparties que les céréales. Le manioc joue un rôle important dans le sud lagunaire. Le succès urbain du manioc est impressionnant. On remarque la constitution autour des villes de véritables ceintures de manioc sur les sols sableux (culture peu exigeante) et qui lui sont favorables. Il y a également le rôle actif des femmes dans la culture et la commercialisation de cette denrée et surtout la pluralité des formes culinaires qui en découlent.

    · La banane plantain

    Il est difficile d'associer la production de la banane plantain à la zone d'étude même si nous remarquons çà et là des pieds de bananiers dans les espaces lotis de cette zone et de quelques sous préfectures. Le ravitaillement des marchés du département d'Abidjan semble être l'apanage des villes de l'intérieur du pays.

    · Les fruits et légumes

    En général, la production de ces denrées est assez également répartie sur le territoire national avec deux (2) nuances spatiales.

    -Au sud forestier, les populations autochtones les considéraient à l'époque comme des produits secondaires dont la culture était confiée aux femmes, mais aujourd'hui, il semble que beaucoup d'hommes s'adonnent à ces cultures ;

    -Au nord, il n'ya pas de préjugés liés à cette culture, à part l'oignon dont on dit que l'odeur chasse les génies protecteurs.

    A Abidjan, les bas-fonds sont utilisés pour la production des maraîchers. Ainsi, les productions vivrières se développent dans le moindre espace disponible de l'agglomération pour l'autoconsommation ou plus souvent, la vente.

    Tableau n°4 : Productions produits vivriers dans la Région des Lagunes (2001) en tonnes

    PRODUITS

    PRODUCTION (T)

    Riz pluvial

    9 469

    Riz irrigué

    48 911

    Maïs

    14 655

    Igname précoce

    225 531

    Igname tardive

    58 054

    Manioc

    201 914

    Source : RNA, MINAGRI, 2001

    2-4-Les marchés urbains

    Les marchés urbains, au sens économique d'un groupe de consommateurs, correspondent à des marchés géographiques (Nguegang P.A, 2008). Ils se cristallisent sous forme de lieux physiques équipés pour servir des échanges entre consommateurs, producteurs et vendeurs de tout bord. Ces marchés géographiques, qui occupent une place de choix dans la stratégie des autorités locales, méritent une attention particulière. En effet, par leurs multifonctionnalités, ils imposent aux concepteurs de plan d'urbanisme et aux décideurs qui gèrent la cité une prise en compte d'intérêts parfois divergents et contradictoires où les besoins en espaces de stationnement, de stockage, de jeux, de circulation ou de loisirs s'imbriquent.

    A la création, certains marchés de la ville apparaissent d'abord comme des marchés des denrées agricoles. On les appelle alors « marchés de vivres ». C'est là que les producteurs, tant de l'agglomération urbaine que de contrées environnantes, viennent écouler leurs produits. C'est ainsi qu'à Abidjan, plus les marchés sont récents, plus ils sont consacrés au commerce de vivres. Plus ils sont périphériques, plus l'achat et la vente de denrées alimentaires y est l'activité dominante. Ils évoluent dans le temps et dans l'espace.

    KOUASSI E. (1999) observe quatre marchés planifiés qui sont prévus dans le plan d'urbanisme d'Abidjan : le marché central d'Attécoubé, le grand marché de Cocody, le marché de Belleville et le petit marché de Selmer. Les autres sont qualifiés de spontanés et s'établissent sur des espaces vacants destinés à d'autres vocations.

    A Abidjan, il existe plusieurs sites de gros. Les sites de gros sont des structures collectives du commerce de gros. Elles sont gérées de façon informelle pour les opérateurs regroupés soit en coopérative, soit en syndicat :

    -Les plateformes permanentes, équipées et gérées par une coopérative de commerçants, qui sont les structures les plus achevées, du point de vue de la gestion et de l'équipement. Il s'agit des marchés de Cocody, Yopougon, d'Adjamé, Marcory et Treichville (belle-ville). Elles assurent la réception des produits venant des zones de production, leur éclatement auprès des détaillants, ainsi qu'un stockage de courte durée ;

    -Les plateformes précaires. Ces sites ne sont pas installés de façon durable dans le paysage urbain. Ils sont bien souvent situés dans les espaces que les opérateurs ont pu occuper ou négocier avec les mairies, sans garantie de stabilité (Abobo, Port-Bouet, Treichville, Yopougon).

    Suite à une étude menée par A. HAUHOUOT A. (1973), on note dix huit (18) points de stockage et de commercialisation des produits vivriers à Abidjan, disséminés sur un axe Nord-Sud qui va d'Abobo à Port-Bouet avec une concentration dans les quartiers d'Adjamé et de Treichville.

    Avec les enquêtes effectuées par l'OCPV en 2005, l'on constate une forte poussée des points de stockage et de commercialisation des vivriers dans les divers quartiers d'Abidjan sur près d'une trentaine de coopératives de commercialisation de vivriers répertoriées à Abidjan, toutes disposent d'une plateforme dont dix (10) sont leurs propriétés (voir tableau N°5).

    Au niveau des matchés l'on constate une spécialisation par produit leader : banane plantain, igname, manioc, céréales et légumes. Il y a également d'autres spécialisations ethniques et sexuelles ces dernières années. Les céréales et les ignames sont l'affaire des hommes (essentiellement malinké) tandis que le commerce des légumes, du manioc et surtout de la banane plantain est l'apanage des femmes, notamment des femmes Gouro qui contrôlent les grandes places du commerce de gros.

    Tableau n°5 : répartition des marchés par commune à Abidjan

    COMMUNES

    NOMBRE DE MARCHES

    MARCHES DE GROS

    NOMBRES DE COOPERATIVES

    ABOBO

    21

    10

    11

    ADJAME

    13

    2

    1

    ATTECOUBE

    8

    1

    0

    COCODY

    13

    2

    3

    MARCORY

    6

    1

    0

    PLATEAU

    3

    1

    0

    PORT-BOUET

    9

    2

    0

    KOUMASSI

    11

    1

    0

    TREICHVILLE

    8

    2

    2

    YOPOUGON

    52

    33

    13

    TOTAL

    144

    55

    30

    Source : OCPV, 2007

    Dans le souci de disposer d'une banque de données sur les opérateurs du secteur vivrier, l'OCPV procède tous les dix (10) ans au recensement général des commerçants grossistes. Le dernier recensement effectué date de 1997. En 2007, normalement, on devait disposer des chiffres faisant cas d'un nouveau recensement, mais du fait de la crise militaro politique, celui-ci n'a pu être effectué.

    Pour la région d'Abidjan, nous disposons des données suivantes par filière de produit et par sexe (tableau n°6).

    Tableau n°6 : répartition des opérateurs à Abidjan par filière de produits selon le sexe

    FILIERES DE PRODUITS

    TOTAL

    HOMMES

    FEMMES

    BANANE PLANTAIN

    433

    211

    222

    IGNAME

    112

    88

    24

    MANIOC FRAIS

    177

    54

    123

    CEREALES

    170

    148

    22

    FRUITS

    135

    67

    68

    LEGUMES DE TYPE AFRICAIN

    76

    5

    71

    LEGUMES DE TYPE EUROPEEN

    56

    23

    33

    TOTAL

    1159

    596

    565

    Source : OCPV, 1997

    2-4-1-Les infrastructures de stockage et de commercialisation des produits vivriers

    Les problèmes posés par le ravitaillement des centres de consommation ne se situent pas seulement au stade de la production et du transport ; ils se prolongent aussi dans le domaine du stockage et de l'aménagement des aires de vente.

    A partir du lieu de production, les vivres empruntent deux (2) circuits : l'un dit traditionnel et l'autre moderne. C'est le premier qui concerne la majorité des consommateurs. Du producteur au détaillant, il y a quatre (4) ou cinq (5) étapes.

    a) Le dépôt en gare

    Des plantations, les vivres arrivent dans les gares routières par le soin des transporteurs (camions ou cars de transport en commun). Aucune infrastructure n'est prévue pour l'entrepôt des denrées, même les plus fragiles. Tout s'accumule sur le sol nu, sous d'énormes bâches. Bien souvent, pour échapper aux méfaits des maraudeurs, les marchands veillent des nuits entières à côté de leurs produits ou font appel à des veilleurs de nuit.

    L'incapacité des gares à recevoir correctement les denrées alimentaires est l'une des grandes défaillances de l'organisation commerciale à Abidjan.

    b) Les magasins de vivriers

    Ils se concentrent autour des marchés et particulièrement à la périphérie des marchés de Treichville, d'Adjamé, d'Abobo, de Yopougon. En général, les produits hautement périssables comme la banane et le manioc disposent peu ou pas du tout de magasins de stockage car les pertes en magasins sont très importantes.

    c) Les marchés centraux et secondaires

    L'équipement moderne et fonctionnel des marchés centraux est particulièrement envié par les autres quartiers. Il a nécessité souvent de lourds investissements à la municipalité ou aux coopératives. Cependant, tous les problèmes n'ont pas été résolus pour l'équipement :

    - L'étroitesse des passages destinés à la circulation des clients ;

    - L'absence d'installations destinées à stocker les produits.

    Les marchés secondaires n'offrent pas un visage plus reluisant que les premiers. Ils sont relégués au second plan à cause de la précarité de leurs équipements. Appelés également petits marchés par les citadins, ces marchés ne sont autre chose qu'une accumulation de constructions sommaires en bois.

    d) Les bordures des rues

    A Abidjan, comme bien d'autres villes africaines, les bordures de rue jouent un rôle important dans l'accueil et la commercialisation des produits vivriers. Les principaux axes de circulation attirent un nombre considérable de détaillants. L'accumulation des marchands le long des rues est impressionnante à Treichville, Adjamé, Yopougon, Abobo. Hormis le Plateau qui se veut l'exemple de l'ordre et de la beauté.

    L'examen du ravitaillement des différents quartiers d'Abidjan prouve que la force des habitudes aidant, il s'est créé une certaine disparité de l'espace urbain. Elle se fonde sur la nature des denrées, leurs volumes et les équipements destinés à les accueillir et à les commercialiser.

    2-5-Les types de filières et circuits de commercialisation

    Dans l'activité agricole urbaine et périurbaine d'Abidjan, nous remarquons que le poids déterminant la production reste la commercialisation. Le flux des produits est de l'amont (chez les producteurs) vers l'aval (le marché de la ville d'Abidjan). En effet, la production vivrière, dans et autour des ceintures périurbaines est une activité marchande qui oblige le producteur à entrer dans le circuit d'échanges marchands et à assumer la relation production/vente avec son milieu.

    Dans la plupart des cas, la commercialisation est effectuée en majeure partie par des femmes pour une certaine catégorie des produits alimentaires locaux.

    2-5-1-l'approvisionnement en produits alimentaires dans la ville d'Abidjan

    Les espaces périurbains ne sont pas uniques dans l'approvisionnement en produits agricoles de la ville. La demande alimentaire en constante augmentation suppose une réadaptation permanente des modalités d'approvisionnement des populations, depuis la production jusqu'à la distribution des denrées alimentaires. A Abidjan, les zones d'approvisionnement vont de l'intérieur de la ville aux régions les plus lointaines, en passant par sa périphérie immédiate.

    Les zones situées à proximité des marchés de la ville fournissent des produits pour lesquels la demande auprès des ménages est élevée.

    Cependant, à cause des habitudes alimentaires, certaines denrées, bien que produites dans les autres régions de Côte d'Ivoire, se retrouvent dans les marchés urbains de la ville. Ils ne sont pas cultivés par les producteurs urbains et 100% de leur approvisionnement viennent des zones lointaines de la ville. Par contre, les légumes produits dans et autour de la ville viennent approvisionner les marchés.

    2-5-2-La typologie des commerçants

    En ce qui concerne le commerce des produits maraîchers et vivriers, les commerçants se spécialisent dans la vente de telle ou telle variété. En général, ils vendent une, deux ou trois sortes de produits. La plupart des commerçants sont des intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs, à moins que certains consommateurs ne viennent directement dans le jardin. En fait, il existe plusieurs catégories de commerçants: les grossistes, les demi-grossistes et les détaillants. Cependant, il n'est pas rare de voir qu'un seul commerçant peut combiner les trois systèmes de distribution ou deux d'entre eux.

    Les contrats qui lient les producteurs aux commerçants sont des accords verbaux de confiance. Mais souvent, ce rapport de confiance est imposé au producteur car celui-ci n'a vraiment pas de choix quant aux méthodes de commercialisation de ses produits.

    Quant aux dernières enquêtes réalisées en août 2005 par l'Antenne OCPV d'Abidjan, elles n'enregistrent que soixante seize (76) grossistes alors que dans le même temps, le nombre de coopératives évolue de façon exponentielle. Elle n'a concerné que le District d'Abidjan.

    La ville d'Abidjan représente le premier centre ivoirien de consommation. La métropole se caractérise non seulement par l'importance numérique de ses consommateurs, mais également par le très faible taux d'auto consommation, l'autoconsommation abidjanaise est inférieure à 1% en 1979 et moins de 2% en 2006 (OCPV, décembre 2006). Peu de citadins produisent des vivres en ville : c'est ainsi que parmi les 250 salariés enquêtés par l'OCPV en 2005, dans la métropole ivoirienne, aucun ne dispose d'un champ vivrier. Ainsi, la croissance de la demande alimentaire marchande a eu le plus de répercussions sur le fonctionnement des circuits commerciaux. Le secteur vivrier a dû répondre à deux (2) « défis » : l'augmentation quantitative de la demande due à l'accroissement démographique de la ville et sa dispersion démographique.

    2-5-3-les circuits locaux de commercialisation des produits vivriers à Abidjan

    L'analyse des circuits de commercialisation dans la ville met en exergue trois types de circuits à travers lesquels les produits transitent des producteurs aux consommateurs :

    -les circuits directs pour les légumes locaux pour lesquels il n'existe presque pas d'intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs ;

    -les circuits courts pour les légumes de type européen. Dans ce cas, il existe peu d'intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs. Ces circuits concernent le producteur, les détaillants et les consommateurs.

    -les circuits longs liés à la durée de conservation, à la périssabilité, aux volumes et aux zones de production. Ils vont des producteurs aux consommateurs en passant par des intermédiaires, des grossistes et des détaillants. C'est un circuit relatif aux produits peu cultivés dans les espaces urbains de la ville et qui viennent d'autres régions du pays afin d'alimenter la ville.

    2-6-Le transport des produits vivriers

    De part leur nature périssable, le transport est un support important dans la distribution des produits vers les centres de consommation. Pour preuve, plus de 50% des vivres vendus à Abidjan viennent des départements éloignés de celui d'Abidjan.

    Dans le cas particulier du manioc ou des cultures maraîchères où la périphérie de la capitale joue un rôle important, il est à noter que la ceinture culturale s'éloigne de plus en plus des secteurs occupés au profit des réalisations industrielles et de l'habitat. Les terrains occupés par les vivriers sont lotis et distribués pour la construction des logements. La conséquence en matière de transport est que la femme Ebrié ou Attié qui, en 1950 pouvait faire la navette à pied entre les marchés urbains et les lieux de production est désormais obligée de recourir au service d'un transport.

    La répartition des lieux de production par rapport aux grands axes de circulation s'est posée face à l'intensification de la demande urbaine, car devenues des spéculations, ces denrées obéissent aux impératifs du transport et surtout de l'acheminement vers les principaux centres de consommation. On voit donc apparaitre de la part des planteurs, une recherche plus ou moins systématique de positions géographiques en rapport avec les routes et la voie ferrée.

    C'est pourquoi Aloko N.J. (1989) affirme que la création des voies de communication organise mieux le transport et structure l'espace.

    L'exemple le plus frappant reste incontestablement celui de la banane douce qui dont les plantations ont prospéré grâce à la proximité de la voie ferrée et de la route. Les cultures maraîchères ont adopté la même tendance avec en prime l'influence directe de la ville d'Abidjan.

    Pour autant, quand on considère l'ensemble des produits vivriers, le déterminisme des coordonnées de circulation reste faible. En général, les producteurs vont au gré de la progression des fronts culturaux et au rythme de l'attribution des parcelles à mettre en valeur. En basse-Côte d'Ivoire, les cultures ont généralement évolué en cercles concentriques à partir des villages. Quant à la banane plantain, elle a constamment recherché les sols vierges.

    Dans ces conditions, le transport des vivres a bénéficié de l'ouverture des pistes par les exploitants forestiers.

    2-6-1-Le transport des lieux de production à la ville

    Des véhicules de diverses marques et capacités sont engagés. En général pour le transport du champ jusqu'au bord de la route, les commerçants ont recours aux véhicules KIA MOTORS plus robustes et adaptés aux pistes rurales.

    Pour le transport longue distance, l'on a recours à des véhicules gros porteurs dont les capacités vont de 2 à 10 tonnes, voire 20 tonnes, les mêmes utilisés par les producteurs de café-cacao.

    Aujourd'hui, rares sont les commerçants qui sont propriétaires d'un véhicule. Les grossistes comme les détaillants préfèrent avoir recours à la location.

    Les transporteurs pratiquent des prix variables selon la période de l'année et surtout selon la nature des denrées. Plus fréquemment, les prix sont en hausse lorsque le transport des vivres coïncide avec celui des produits tels que le café et le cacao. En dehors de cette période, ils sont en baisse.

    En ce qui concerne la variation des prix par rapport aux distances parcourues, il n'existe aucune norme précise. Les frais de transports varient selon la position des lieux de production par rapport à la capitale, mais aussi selon la demande urbaine. Cette instabilité des prix est défavorable aux commerçants et surtout aux consommateurs. On pourrait dire que toute politique d'assainissement des prix des vivres devrait comporter une réglementation du transport.

    2-6-2-les transports urbains

    La distribution des produits à travers la capitale est le fait des camionnettes appelées communément GBAKA. Les produits sont stockés aux portes de la ville ou dans les principaux marchés centraux. Le ravitaillement des marchés secondaires se fait surtout à partir de Treichville, d'Adjamé, d'Abobo gare, de Yopougon. Ces véhicules se mettent en mouvement très tôt le matin. Ils jouent un double rôle. Ils permettent d'une part, aux marchands de prendre place très tôt sur les marchés centraux, et d'autre part, de ravitailler les marchés secondaires. Pour le transport de petites quantités, on utilise des fourgonnettes.

    Sur les courtes distances, l'acheminement final est effectué par les charrettes à bras appelées communément « pousse-pousse », petits moyens de transport qui livrent le produit des lieux de déchargement sur les marchés de détail, pour le compte des commerçantes.

    2-7-L'impact des activités de production et de commercialisation sur l'espace

    Nul ne peut nier aujourd'hui que ces activités ont une influence sur la structuration de l'espace.

    2-7-1- L'impact de la production sur l'espace

    Il suffit à tout observateur de se rendre dans les quartiers périphériques comme Abobo, Yopougon ou dans les bas-fonds qui séparent Cocody et la Riviera pour se rendre compte que la production vivrière fait partie de l'espace urbain. Tous les petits espaces sont occupés par des cultures et cela donne l'image d'une concurrence entre ces cultures et l'urbanisation.

    Pour Chaléard J.L (1996), l'émergence d'un vivrier marchand provoque une double mutation de l'espace géographique ivoirien.

    A l'échelle régionale, il existe autour de chaque agglomération, une zone profondément transformée par l'influence urbaine, au point que les cultures vivrières y exercent une souveraineté parfois sans partage sur la vie agricole : limitée à quelques kilomètres autour des villes moyennes, celle-ci prend de l'ampleur dans le cas des plus grosses agglomérations comme Bouaké et surtout Abidjan.

    A l'échelle nationale, les cultures vivrières marchandes permettent un rééquilibrage du territoire, apportant au nord un palliatif, au moins partiel à son retard économique, et le rend plus solidaire des régions forestières.

    CHALEARD J.L (2002) montre que l'emprise spatiale des cultures vivrières dans le tissu urbain était un phénomène urbain structurel (et non lié à l'urbanisation). Pour lui, Abidjan n'en a pas beaucoup : on les rencontre surtout dans les no man's land entre les quartiers ou dans les bas-fonds. Cela occupe 3 à 4% de la population active d'Abidjan. Cet état de fait répond à une diversification horizontale (des produits cultivés) et verticale (c'est-à-dire sociale, aussi bien pour les plus pauvres qui cherchent à subvenir à leurs besoins, que pour les fonctionnaires qui cherchent à diversifier leurs revenus).

    Souvent semblable à des cultures de case, la production de vivriers donne à la zone d'étude, une vue pittoresque faite de successions de lots et de champs.

    Selon HAUHOUOT A. (1974), les céréales occupent 5% des superficies de la ville d'Abidjan.

    Les cultures maraîchères occupent plus généralement les bas-fonds et autres espaces marécageux où l'accès à l'eau est facile.

    Cependant, l'avancée de la ville se fait au détriment des espaces agricoles, repoussant ainsi les limites de ceux-ci au delà des espaces naturels à la périphérie.

    2-7-2- L'impact de la commercialisation sur l'espace

    Les espaces de production vivrière se situaient pour l'essentiel à la périphérie de la ville. Aujourd'hui, compte tenu de la rareté des terres due à l'extension de la ville, ces espaces s'éloignent de plus en plus. Les marchés censés accueillir les produits vivriers se localisent surtout au centre ville. Cependant, l'on trouve certains à la périphérie. Ce sont donc les lieux de ralliement des nombreuses coopératives spécialisées dans la commercialisation des produits indiqués. Avec l'augmentation de la taille des villes, les marchés grandissent et se multiplient (CHALEARD J.L., 1996).

    A Abidjan, une enquête réalisée en 1987-1988 par l'Atelier d'Urbanisme d'Abidjan (AUA), recense 78 marchés de plus de cinquante étals et 120 marchés en 2000 (POYAU Aurélie, 2000). En général, on compte un marché central par quartier, construit en dur et dont le plan est identique, et des petits marchés secondaires, établis sur des terrains délaissés ou à des carrefours. Selon les études de Chaléard (1996), le tiers à la moitié des étals est composé de produits vivriers.

    Cet essor transforme profondément les relations villes-campagnes. Il favorise la mobilité des hommes et des biens, la réponse des agriculteurs à la demande citadine et la constitution des réseaux marchands qui transcendent les clivages spatiaux. Pour Eliane KOUASSI (1999), ces marchés participent à l'organisation générale de l'espace urbain.

    III-PROBLEMATIQUE

    Aucun pays n'échappe aux phénomènes de concentration des populations dans les métropoles (Broutin C et al, 2005). La Côte d'Ivoire n'est pas en marge de ce problème. Les villes ivoiriennes se développent et grignotent les espaces naturels et agricoles, engendrant des conflits d'usage de la terre. Or, ces zones où apparaissent des signes d'intensification des systèmes de production, jouent un rôle déterminant dans l'approvisionnement des villes et sont sources de revenus et d'emplois. Les grandes villes ivoiriennes connaissent un fort taux de croissance, d'environ 4,2% en moyenne par an.

    Cette croissance est en partie due au phénomène de migration des jeunes des zones rurales vers les grands centres urbains. Ce flux migratoire a eu, outre les implications démographiques, des répercussions négatives sur l'emploi et la gestion des ressources disponibles (Snrech S., 1997). Au niveau socioculturel, beaucoup de mouvements (exode rural) induisent des pratiques agricoles différentes et des regroupements régionaux par affinité. Aujourd'hui, le chômage menace de plus en plus les grandes villes ivoiriennes, de nombreux retraités disposant de maigres pensions, créent de nouvelles activités génératrices de revenu.

    En réponse à cette croissance, on voit se développer une production agricole autoconsommée et commercialisée, à l'intérieur des villes (agriculture urbaine), et à leur proche périphérie (agriculture périurbaine) (Moustier, 2001 cité par Nguegang, 2008). L'intérêt accordé à cette forme d'agriculture est grand.

    Ainsi, des acteurs d'origines diverses, sont impliqués dans les activités de production et de commercialisation de ce système de production urbaine : jeunes déscolarisés, femmes avec ou sans autres sources de revenus, fonctionnaires « déflatés » (Richter et al, 1995 ; Gura 1996 cités par Nguegang, 2008). Cette forme d'exploitation du milieu représente un enjeu majeur en termes d'occupation et de gestion des espaces de production d'une part, et de commercialisation d'autre part.

    Cette situation complexe interpelle sérieusement les urbanistes, les décideurs, les chercheurs, les écologistes et autres responsables techniques.

    Il est donc nécessaire d'approfondir les études relatives à ces pratiques. C'est pourquoi, cette étude se propose d'analyser les enjeux et les dynamiques observés dans les espaces agricoles concernés, et d'étudier les acteurs qui s'attellent au ravitaillement du Département d'Abidjan.

    Cette initiative soulève les interrogations suivantes :

    ü Quelles sont les zones qui ravitaillent le Département d'Abidjan en produits vivriers?

    ü Cette agriculture périurbaine dispose-t-elle d'espaces suffisants pour sa pratique?

    ü Quels sont les principaux produits issus de cette activité ?

    ü Quels sont les acteurs impliqués dans ce système de production dans la ville et à sa périphérie ?

    ü La production vivrière de la zone d'étude peut-elle satisfaire les besoins de la population de la métropole abidjanaise?

    IV-OBJECTIFS DE L'ETUDE

    4-1-Objectif général

    L'objectif général de cette étude est de mieux analyser les relations entre ville, production et commercialisation des produits vivriers dans la zone d'étude.

    4-2-Objectifs spécifiques

    Les différents objectifs ci-dessous énumérés permettront d'atteindre l'objectif général. Il s'agira de :

    -Définir les espaces utilisés pour la pratique de l'agriculture urbaine et étudier l'influence de cette agriculture sur la structuration de l'espace de notre zone d'étude;

    -Faire ressortir les facteurs naturels et humains qui favorisent la production et la commercialisation des produits vivriers dans le District d'Abidjan;

    -Connaître avec précision la nature et le volume et l'origine des produits vivriers commercialisés dans l'organisation des marchés.

    V-APPROCHE METHODOLOGIQUE

    5-1-Hypothèses de recherche

    Nous avons identifié une hypothèse générale :

    Il existe des liens étroits entre la production et la commercialisation des produits vivriers dans notre zone d'étude car la facilité d'écoulement des produits incitent les agriculteurs à produire plus

    D'autres hypothèses feront l'objet de notre étude

    H1 : la pratique de l'agriculture urbaine et périurbaine se fait principalement dans les bas-fonds marécageux et sur les versants des collines. L'inexistence et la rareté d'espaces appropriés obligent les agriculteurs à utiliser les bas-fonds et les versants des collines;

    H2 : la majeure partie des acteurs impliqués proviennent de la couche de la population la plus défavorisée et surtout des femmes. Ces activités créatrices de revenus sont menées par des femmes chefs de ménage et par des hommes frappés par le chômage et le manque d'emploi ;

    H3 : la forte production et le ravitaillement en produits vivriers ont une influence sur la structuration de l'espace de la ville d'Abidjan car plus la production est forte, on assiste à la création de nouveaux marchés servant de lieux d'écoulement de ces produits.

    5-2-Variables d'étude

    Le choix des variables d'analyse est primordial pour aborder cette étude relative à la production et à la commercialisation des produits vivriers. Dans le cadre de cette étude, nous regrouperons ces variables sous l'angle de l'espace de la production vivrière, du système de ravitaillement urbain et sous l'angle de la distribution urbaine:

    5-5-1-Les variables relatives à l'espace de la production vivrière :

    Les indicateurs qui permettent de percevoir ces variables sont les suivantes :

    -les potentialités naturelles du milieu ;

    -les régimes fonciers ;

    -la taille des exploitations ;

    -l'importance de la production vivrière : autoconsommée/commercialisée ;

    -les systèmes de cultures vivrières, rendements et volumes produits ;

    -la place du vivrier dans le système de production global des agriculteurs (temps, superficie, rotation des cultures, calendrier agricole, investissements réalisés, revenus obtenus) ; sens des évolutions dans le temps, relation avec les caractéristiques des exploitations ;

    -l'occupation de l'espace urbain et périurbain par l'agriculture ;

    -l'identité des producteurs vivriers (nombre, sexe, âge, situation matrimoniale, activités non agricoles et leur importance relative) ;

    -les prix à la vente pratiquée aux différents points de l'espace de collecte ;

    -l'utilisation des revenus de la production vivrière commercialisée

    5-2-2-Les variables relatives au système de ravitaillement urbain

    -le réseau de transport utilisé pour les échanges, potentialités non utilisées, raisons ;

    -les flux de produits depuis le producteur jusqu'à la ville : entrepôts et marchés, volumes, étapes, ruptures de charges et variations dans le temps ;

    -l'identité des acteurs du transfert vers la ville et leur importance respective dans le système ;

    -la formation des prix et des marges obtenues par les différents acteurs le long des flux observés

    5-2-3-Les variables relatives à la distribution urbaine

    -la croissance démographique et spatiale de la ville ;

    -la consommation alimentaire et son évolution, estimation des besoins ;

    -les acteurs de la distribution ;

    -les points de vente et des produits vendus : les différents types de commerce de denrées alimentaires, les marchés formels, informels, l'importance relative de chaque type de commerce : densité commerciale et taille des établissements ;

    -les prix des produits vivriers selon les points de vente et les prix des produits importés ; suivi dans le temps ;

    -le budget alimentaire du consommateur ;

    -l'évaluation de la réponse apportée par le système d'approvisionnement et de distribution alimentaire aux besoins alimentaires de la population, lacunes dans le réseau de distribution et évaluation de la qualité de desserte, suffisance en qualité et en qualité de l'approvisionnement.

    VI-TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES

    6-1-Collecte des données secondaires

    Cette étape consistera à collecter et à analyser toutes les informations, déjà disponibles sur les différents produits vivriers: les statistiques, les études déjà réalisées, les organisations de producteurs, de commerçants, de consommateurs, de transporteurs, d'exportateurs déjà recensées et décrites, les infrastructures exploitées par les différents acteurs.

    Ces données sont à collecter dans les articles de journaux, les revues scientifiques, les thèses, les comptes rendus d'ateliers et auprès de toutes les structures impliquées dans le domaine.

    Nous aurons également à notre disposition les documents des bibliothèques de l'IGT, de l'IRD, de la FAO, du CIRES, de l'INADES, du PAM et les bases de données du BNETD, du Ministère de l'Agriculture, de la Direction Générale des Douanes, de l'ANADER, de l'OCPV, du District d'Abidjan, de l'INS et des différents Ministères et services qui produisent des données statistiques. Nous utiliserons également la Webographie ou Sitographie grâce aux recherches sur les sites INTERNET.

    Concernant la recherche documentaire, il faut dire que, comparée aux autres pays, la Côte d'Ivoire peut être fière d'être un véritable paradis statistique (CHALEARD J.L., 1996). En effet, divers organismes gouvernementaux et des bureaux d'études fournissent des données chiffrées à l'échelle nationale.

    Nous entreprendrons également une pré-enquête des actions d'identification des lieux de production ou des zones de collecte des produits, des marchés ruraux ou urbains, ainsi que des grandes zones de destination des produits aussi bien au niveau national que sous- régional.

    6-2-Collecte des données primaires

    Il s'agira d'obtenir des informations sûres, objectives et vérifiables sur le terrain au moyen de plusieurs techniques ou démarches. Ces informations seront obtenues grâce aux interviews, aux observations directes, aux visites et aux enquêtes qui seront menées sur le terrain à l'aide des différents questionnaires établis. Elles seront précédées d'une revue de la littérature qui visera à rassembler tous les éléments nécessaires pour l'étude de la production et du ravitaillement en produits vivriers. Outre ces informations utiles, cette revue de la littérature nous rapportera une méthode pratique pour la recherche.

    Dans cette étape de collecte des données primaires, nous mettrons un accent particulier sur les enquêtes de terrain car celles-ci nous permettront de confirmer ou d'infirmer certaines données déjà recueillies grâce à la revue de la littérature.

    Cette collecte de données primaires comprendra trois étapes :

    6-2-1-entretiens et interviews

    En vue de mieux maîtriser les différents paramètres avec l'occupation des espaces, la production vivrière, les marchés et le ravitaillement, il est opportun d'échanger avec les responsables locaux ou centraux des services qui ont un rapport avec notre thème, à savoir :

    -les autorités administratives et coutumières;

    -les autorités municipales;

    -les autorités du District d'Abidjan;

    -les autorités forestières

    6-2-2-observation directe

    Cette observation nous permettra de nous familiariser avec notre zone d'étude, car c'est l'une des bases de la géographie rurale. Au cours de cette démarche, nous allons inventorier les différentes cultures vivrières et industrielles, les marchés, les espaces de production, les circuits et les réseaux de communication

    L'observation directe se fera lors des visites de terrain. Elle permettra de préciser la nature de la production vivrière et de sélectionner les principaux produits à étudier.

    6-2-3-enquêtes de terrain

    Elle se déroule à l'aide d'un questionnaire préétabli par le chercheur. Ce type d'enquête nécessite le choix d'un échantillon. Le choix de cet échantillon se fera selon la méthode aléatoire pare quotas.

    6-2-3-1-Enquêtes auprès des producteurs

    Les déplacements réalisés pour la perception du périurbain seront mis à profit pour identifier les différents types de producteurs. Des entretiens seront réalisés par type de producteur.

    Un guide d'entretien sera construit autour des points suivants :

    -Histoire de l'exploitation : accès à la terre et expérience ;

    -Place du vivrier dans le système d'activités : identification des autres activités du producteur et place de l'activité du vivrier ;

    -Techniques de production : données sur les systèmes de culture vivrière (économiques, techniques, relations, apprentissage) ;

    -Production et commercialisation : pratiques de vente et relations entretenues avec le secteur de la production ;

    -Relations ville/campagne : stratégies des producteurs face à l'avancée de la ville ;

    -Renseignements sur le producteur : caractéristiques des ménages (âge, sexe, religion, nombre de personnes, niveau d'éducation, etc.) et répartition des producteurs dans le territoire.

    6-2-3-2-Enquêtes auprès des consommateurs

    Ces enquêtes auprès des consommateurs comprendront une phase qualitative et une phase quantitative.

    *Phase qualitative

    Les réunions de groupe seront réalisées dans des quartiers qui seront sélectionnés à cet effet. L'intérêt de cette phase est d'avoir une idée générale sur la consommation des produits vivriers (notamment les critères de qualité, les principaux avantages alimentaires, géographiques), nécessaire pour construire le questionnaire de l'enquête quantitative.

    *Phase quantitative (questionnaire fermé auprès d'un échantillon représentatif)

    Ce questionnaire pourra comprendre les parties suivantes :

    -Consommation de produits vivriers : habitudes alimentaires, produits les plus consommés, abandon de consommation ;

    -Transformation de produits : pratiques de transformation, choix des produits ;

    -Lieux d'achat et fidélisation ;

    -Relation ville/campagne : connaissance des produits et avis sur la proximité des champs ;

    -Connaissance des produits sélectionnés : pratiques de consommation de ces produits période de rupture et substitution ;

    -Renseignements sur le ménage : renseignements sur la structure du ménage

    6-2-3-3-Etude des circuits de commercialisation et de distribution

    Un guide d'entretien sera élaboré pour chaque type d'acteurs :

    -Producteur : vend bord champ ou au marché rural

    -Grossiste : achète en gros dans les champs ;

    -Détaillante : s'approvisionne auprès des coxer, semi-grossistes ou au champ pour revendre aux ménagères

    6-2-4-Méthodologie d'échantillonnage

    6-2-4-1-Choix de la zone d'étude

    Le Sud du pays dont fait partie notre zone d'étude est si réputé pour ses vastes plantations industrielles (café, cacao, palmier à huile, hévéa, etc.) que l'on a fini par croire que la production alimentaire est le fait exclusif de l'hinterland. Ce qui a fait dire à HAUHOUOT A. (1974) que : « Abidjan peut être comparée à un gigantesque estomac continuellement entretenu par un hinterland agricole riche que les citadins appellent d'un nom dédaigneux : la brousse ».

    En effet, nul ne peut ignorer le rayonnement sur l'ensemble du territoire Le marché abidjanais fort de plus de trois (3) millions de personnes exerce un rayonnement incontestable sur l'ensemble du. Le choix tient compte des productions vivrières et de l'importance des ventes.

    6-2-4-2-choix de l'échantillon

    En matière d'échantillonnage, nous utiliserons la méthode aléatoire par quotas. Ainsi, à partir de la population exhaustive, nous allons nous fixer un quota d'individus à enquêter. Le choix des personnes à enquêter se fera au hasard.

    6-2-4-3-unités d'observation

    Dans cette étude, nous nous intéresserons à quatre espaces :

    -La ville d'Abidjan, avec ses (10) communes, ses nombreux marchés, ses quartiers périphériques où se pratique l'agriculture périurbaine (sur les terrains lotis, les bas-fonds, les vallons, les réserves administratives). C'est un espace urbanisé ;

    -Les sous-préfectures de Bingerville et d'Anyama que nous considérons comme semi-urbanisées

    -La sous-préfecture de Songon qui est une zone rurale où l'activité principale est l'agriculture.

    Nous mettrons en relief les rapports entre la métropole d'Abidjan et les trois sous-préfectures en termes de ravitaillement en produits vivriers, d'occupation de l'espace par l'agriculture et par les marchés, ainsi que l'importance de la culture vivrière dans le système de production agricole.

    6-3-Techniques de traitement des données

    6-3-1-traitement manuel et analytique

    Il est possible de procéder à un dépouillement manuel des supports d'enquêtes utilisés pendant l'enquête de terrain. Ce qui peut faciliter le traitement à l'informatique. Nous pouvons faire un dépouillement informatique avec les logiciels appropriés en ayant recours à des spécialistes. Notre questionnaire sera codifié ; ce qui nous permettra de croiser certaines variables nécessaires à notre analyse. Des tableaux statistiques à une ou double entrée seront établis selon les variables recherchées.

    6-3-2-Traitement cartographique

    Différentes cartes ressortiront des résultats de notre travail. Les données cartographiques seront traitées avec des logiciels indiqués (Photosnap pour la scanérisation) et (Adobe Illustrator 9.0 ou Arc View 4.0 pour numérisation et la mise à jour).

    6-3-3-Traitement graphique et schématique

    Nous sortirons des données alphanumériques issues du dépouillement des questionnaires, un ensemble de graphiques en diagrammes circulaires, en histogrammes, etc.

    A la suite de ces différents traitements, nous passerons à la phase de l'analyse et de la rédaction. Les données recueillies seront confrontées avec d'autres données et observations de terrain afin d'infirmer ou de confirmer les hypothèses émises.

    années

    Etapes

    J

    F

    M

    A

    M

    J

    J

    A

    S

    O

    N

    D

    2010

    Détermination avec l'encadreur des produits à analyser

     
     
     

    X

     
     
     
     
     
     
     
     

    Proposition d'un calendrier de travail

     
     
     
     

    X

    X

     
     
     
     
     
     

    Inventaire des données à collecter nécessaires pour atteindre l'objectif visé

     
     
     
     
     

    X

    X

     
     
     
     
     

    2011

    Visite de terrain

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Inventaire et descriptif des banques de données existantes ou des personnes, sociétés et organismes ressources

    X

    X

    X

    X

    X

     
     
     
     
     
     
     

    Validation des indicateurs

     
     
     
     
     

    X

    X

     
     
     
     
     

    Elaboration du dispositif de collecte des données et de leur actualisation

     
     
     
     
     
     
     

    X

    X

     
     
     

    Collecte des données générales

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    X

    X

     

    Collecte des données spécifiques

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    X

    X

    2012

    Traitement des données

    X

    X

    X

    X

    X

    X

     
     
     
     
     
     

    Rédaction de la thèse

     
     
     
     
     
     

    X

    X

    X

    X

     
     

    Présentation du projet de thèse

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    X

    X

    2013

    Rédaction définitive de la thèse

    X

    X

    X

    X

    X

    X

     
     
     
     
     
     

    Remise du document définitif

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    X

    X

     

    Tableau n°7 : Chronogramme de la durée de la recherche (2013-2016)

    VII-RESULTATS ATTENDUS ET BENEFICIAIRES

    La prise en compte par les autorités des préoccupations des producteurs et des commerçants en milieu rural permettra de renforcer l'appui à l'agriculture en planifiant les espaces de production et en mettant en oeuvre un urbanisme commercial afin de réglementer l'activité et l'implantation des marchés. Les stratégies alimentaires à préconiser doivent contribuer à régulariser la distribution du vivrier et réduire la dépendance alimentaire de la grande métropole. Elles doivent avoir un statut plus enviable pour les principaux producteurs et commerçants de vivriers par l'augmentation de revenu liée à la commercialisation de ces produits. L'identification des principaux facteurs qui expliquent la dégradation de la situation sociale et économique du producteur et du commerçant d'une part et d'autre part la prise en compte de l'importance primordiale de cette catégorie pour la réussite des politiques et projet de développement rural et agricole permettra une bonne orientation des politiques agricoles.

    Par ailleurs, notre travail considère les systèmes de productions périurbaines dans la globalité des spéculations qui les composent et des zones intra et périurbaines dans lesquelles on les trouve. Or la connaissance disponible sur les systèmes agricoles urbains et périurbains est parcellaire, elle se limite typiquement au quartier d'une ville ou à une filière particulière.

    Les principaux bénéficiaires de l'étude sont :

    - Les commerçants de vivriers en général, et les coopératives de vivriers en particulier ;

    - Le District d'Abidjan ;

    - L'Office d'aide à la Commercialisation des Produits Vivriers (OCPV) ;

    - Les décideurs politiques ;

    - Le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA) ;

    - L'Agence Nationale d'Appui au Développement Rural (ANADER) ;

    - Les producteurs de vivriers en général ;

    - Le Ministère du Commerce ;

    - Le Ministère de l'Agriculture ;

    - Le Ministère de la Recherche Scientifique ;

    - L'Institut de Géographie Tropicale (IGT)

    TABLE DES MATIERES

    AVANT-PROPOS II

    SIGLES ET ABREVIATIONS III

    INTRODUCTION 2

    CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU SUJET 4

    I-PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 4

    1-1-la situation géographique 6

    1-2-le climat 6

    1-3-Les sols 7

    1-4-Le relief 7

    1-5-La végétation 7

    2-les aspects humains 8

    2-1-le peuplement 8

    2-2-la population 8

    II- REVUE DE LA LITTERATURE 10

    2-1-Historique de l'agriculture urbaine dans le monde et dans le District d'Abidjan 10

    2-2-place et contexte de l'agriculture urbaine et périurbaine dans le Département d'Abidjan 12

    2-2-1-Les pratiques agricoles à Abidjan et à la périphérie 13

    2-2-2-L'espace de la production vivrière abidjanaise 13

    2-3-Choix des spéculations produites 16

    2-4-Les marchés urbains 18

    2-4-1-Les infrastructures de stockage et de commercialisation des produits vivriers 21

    2-5-Les types de filières et circuits de commercialisation 23

    2-5-1-l'approvisionnement en produits alimentaires dans la ville d'Abidjan 23

    2-5-2-La typologie des commerçants 24

    2-5-3-les circuits locaux de commercialisation des produits vivriers à Abidjan 24

    2-6-Le transport des produits vivriers 25

    2-6-1-Le transport des lieux de production à la ville 26

    2-6-2-les transports urbains 26

    2-7-L'impact des activités de production et de commercialisation sur l'espace 27

    2-7-1- L'impact de la production sur l'espace 27

    2-7-2- L'impact de la commercialisation sur l'espace 28

    III-PROBLEMATIQUE 29

    IV-OBJECTIFS DE L'ETUDE 31

    4-1-Objectif général 31

    4-2-Objectifs spécifiques 31

    V-APPROCHE METHODOLOGIQUE 31

    5-1-Hypothèses de recherche 31

    5-2-Variables d'étude 32

    5-5-1-Les variables relatives à l'espace de la production vivrière : 32

    5-2-2-Les variables relatives au système de ravitaillement urbain 33

    5-2-3-Les variables relatives à la distribution urbaine 33

    VI-TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES 34

    6-1-Collecte des données secondaires 34

    6-2-Collecte des données primaires 34

    6-2-1-entretiens et interviews 35

    6-2-2-observation directe 35

    6-2-3-enquêtes de terrain 36

    6-2-4-Méthodologie d'échantillonnage 38

    6-3-Techniques de traitement des données 39

    6-3-1-traitement manuel et analytique 39

    6-3-2-Traitement cartographique 39

    6-3-3-Traitement graphique et schématique 39

    VII-RESULTATS ATTENDUS ET BENEFICIAIRES 41

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