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Développement local et population. Quelles participations? Cas du département de grand-Bassam.

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par Topra Guy Venance GNAKO
Université Félix Houphouet Boigny - Abidjan- Cocody - Maîtrise de recherche 2012
  

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1-2- IDENTIFICATION ET FORMULATION DU

PROBLEME DE RECHERCHE

1-2-1- Le problème de recherche

François PARTANT10 conçoit le développement comme « La réalisation progressive d'un double potentiel : D'une part, le potentiel que représente toute collectivité humaine et tous les individus qui la composent, d'autre part, celui que constitue le milieu physique dans lequel se trouve cette collectivité, un milieu qu'elle utilise pour assurer son existence et celle des générations à venir. » Quelle politique imaginer qui puisse incarner cette vision de François PARTANT sinon la politique de la décentralisation et du développement local. En effet, le développement local se caractérise par l'approche participative. C'est-à-dire associer les populations rurales à l'identification des problèmes liés au développement, à l'élaboration des projets et enfin à leurs mises en oeuvre. Pour la FOA (1995)11 « l'approche participative est fondée sur l'établissement d'un dialogue permanent entre population et agent technique, sur le respect mutuel et le principe du partenariat, ainsi que sur la reconnaissance du savoir- faire local. A ce titre, elle doit être considérée comme une méthodologie privilégiée d'intervention en milieu rural qui permet la prise en charge progressive et concertée des actions de développement. »

Cela signifie concrètement que les gouvernants locaux ne doivent pas se prendre pour des individus omniscients et omnipotents. Ils doivent plutôt être de véritables animateurs, c'est-à-dire des personnes qui catalysent les énergies et regroupent les populations autour du concept de développement. C'est ici que la communication prend tout son sens.

10 François PARTANT, La fin du développement : naissance d'une alternative, la découverte. 1983. P28

11 FAO, Approche participative, communication et gestion des ressources forestières en Afrique Sahélienne : Bilan et perspective, Rome, 1995

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Lorsque nous lisons la presse et regardons la télévision que constatons-nous ?

Voici quelques morceaux choisit extrait des quotidiens ivoiriens : Le Maire de Koumassi offre un site moderne aux ferrailleurs12 ; Lutte contre la pauvreté à Treichville : le Maire offre le permis de conduire à 500 jeunes13 ; Anyama : le district d'Abidjan à offert une ambulance à l'Hôpital général14.

Et régulièrement nous lisons et entendons que tel président de tel conseil général a offert un centre de santé à tel village, tel maire de telle commune a offert un point d'eau potable ou une école primaire à telle localité. L'impression que tout cela donne, c'est que les projets de développement dont bénéficient les populations sont le fait de la générosité des gouvernants locaux. Que deviennent ces projets quelques années après ? Soit les centres de santés sont laissés à l'abandon, soit l'établissement primaire est peu fréquenté ou le point d'eau potable est délaissé au profit de la rivière du village.

Le second constat, c'est que la politique, non pas dans le sens noble du terme, mais la politique perçue comme outil de domination et de contradiction sociale gangrène nos structures qui ont en charge le développement local (Mairies, Conseils généraux). En effet, pour des problèmes d'appartenance politique, des cadres, des intelligences, des techniciens dans divers domaines qui peuvent bien apporter leur contribution à l'essor socio-économique du département sont royalement ignorés. C'est ce que dénonce Dr KOFFI Ehui Bruno, Enseignant chercheur, dans une libre contribution dans le quotidien ivoirien le Nouveau Réveil en ces termes : « Les conseils généraux actuels sont des prolongements des partis politiques. Conclusion, des hommes et des femmes capables

12 Le Nouveau Réveil N° 2270 du Jeudi 16 Juillet 2009,P.9

13 Fraternité Matin N° 13287 du Mardi 24 Février 2009, P.6

14 Fraternité Matin N° 13267 du 1er Février 2009, P.14

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de contribuer au développement de leur département sont complètement écartés parce qu'ils ne sont pas de même bord politique que le président du conseil général. »15

Les deux constats que nous venons de faire, posent fondamentalement deux problèmes qui en réalité plombent la politique de développement local en Côte d'Ivoire.

Le premier problème, c'est la problématique de la participation des populations au processus de développement. Très souvent, nos gouvernants locaux, confinent les populations dans un rôle de spectateur du développement. Normand LAUZAU et Laurent BOSSARD l'on fait remarquer dans une communication lors de l'atelier régional Afrique de l'ouest organisé par le club du sahel en disant que : « Le scepticisme des populations s'explique par beaucoup de promesses non tenues et trop peu d'actions concrètes susceptibles de changer leur vie. En outre, les collectivités locales n'impliquent pas encore suffisamment les populations dans l'identification de leurs priorités tant en services qu'en infrastructures. Le secteur privé est en général peu écouté et peu valorisé dans la gestion locale. Il joue pourtant un rôle fondamental dans le développement local et pourrait largement contribuer au bien être commun ».16

Guy BESSETTE (2004) fait la même observation en disant que dans plusieurs pays en voie de développement, la participation de certaines catégories sociales aux actions de développement est limitée.

Cette attitude peut s'expliquer par le fait que, dans un premier temps, les animateurs du développement local ne sont pas formés aux principes élémentaires de la gouvernance locale. Lors de la cérémonie d'ouverture du

15 Dr KOFFI, Ehui Bruno :La décentralisation en Côte d'Ivoire :de la préparation à la précipitation in Le Nouveau Réveil du Jeudi 20 Novembre 2008,pp4,5.

16 Normand LAUZAU et Laurent BOSSARD : Processus de décentralisation et de développement local en Afrique de l'ouest. Atelier régional Afrique de l'ouest, Bruxelle, 7 septembre 2005. (Disponible sur le net http://www.ocde.org/dataocde/30/51/38417588.pdf

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FORUM EUROPE-AFRIQUE DES COLLECTIVITES (26,27 novembre 2008), le Directeur Général adjoint de la décentralisation et du développement local en Côte d'Ivoire, a d'abord mis le doigt sur la professionnalisation des agents des collectivités en insistant sur la nécessité des formations initiales et formations continues des animateurs du développement local. En plus il n'a pas caché sont dépit face au manque d'intérêt pour la formation des élus locaux pour leurs

agents.17

Ensuite, les populations elles- mêmes, ne sont pas sensibilisées à leurs rôles dans le processus de développement. Dans un cas comme dans l'autre, il se pose le problème de l'information, de la formation et de la sensibilisation des dirigeants et des masses en ce qui concerne la problématique du développement local. Tant que cette trilogie ne trouvera pas une réponse adéquate, nos Etats dépenseront beaucoup d'énergie et beaucoup d'argent mais obtiendront peu de résultat. En réalité, pour qu'un projet soit viable, il faut un minimum au niveau du degré d'appropriation du projet chez les populations concernées. Car ce sont elles seules qui peuvent assurer sa pérennité. D'où la problématique de la communication dans le concept de développement.

Le deuxième problème, c'est la faible utilisation voire même la non utilisation des compétences locales en vue d'impulser le développement. Pourtant, l'un des principes primordiaux de la décentralisation, est l'utilisation de tout ce que le territoire local a comme compétence au plan humain dans quelque domaine que ce soit. « Ceci est d'autant plus vrai que le développement est un tout. En tant que tel, il doit faire appel à toutes les personnes valides du département, à toutes les connaissances, à tous les sachants et savoirs, en un mot à toutes les mains de tous les habitants du département pour un développement harmonieux et durable. »18

17Franck A. ZAGBAYOU, La professionnalisation des agents gage de performance des collectivités, in Fraternité Matin N° 13214 du Jeudi 27 Novembre 2008. P17

18 Dr KOFFI, Ehui Bruno :La décentralisation en Côte d'Ivoire :de la préparation à la précipitation in Le Nouveau Réveil du Jeudi 20 Novembre 2008,pp4,5.

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Nous pouvons donc conclure notre problématique avec cette réflexion de Guy BESSETTE (1996) : « Grace à la communication, les populations cessent d'être des bénéficiaires d'interventions de développement qui leur sont extérieurs pour prendre en main leur développement. » 19

Les constats susmentionnés et les problèmes qui en découlent nous conduisent légitimement à plusieurs interrogations. Toutes ces questions et les hypothèses qu'elles induisent seront exposées dans les points suivants.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote