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Développement local et population. Quelles participations? Cas du département de grand-Bassam.

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par Topra Guy Venance GNAKO
Université Félix Houphouet Boigny - Abidjan- Cocody - Maîtrise de recherche 2012
  

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CHAPITRE 2

APPROCHE THEORIQUE ET CONSIDERATION

METHODOLOGIQUE

2-1- APPROCHE THEORIQUE

2-1-1- Eclairage notionnel

Pour une meilleure compréhension de notre travail de recherche nous trouvons judicieux de donner des éclairages sur certaines notions qui visiblement vont structurer notre recherche. L'éclairage notionnel s'articulera autour des notions suivantes :

- Communication

- Communication pour le développement

- Collectivité territoriale

- Décentralisation

- Développement

- Développement local

Communication

La communication est une notion d'apparition très récente, au moins dans le sens que nous lui connaissons aujourd'hui. Le mot est certes utilisé depuis longtemps, mais il faut attendre le milieu du XXème siècle pour que les territoires couverts par sa signification commencent véritablement à s'agrandir. Les nombreuses littératures dans ce domaine l'attestent formellement. Les territoires couvets par sa signification sont tellement larges que vouloir la définir

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devient une oeuvre harassante. En effet, utilisé dans des milieux différents, le même mot sert à designer des réalités bien distinctes, souvent hétérogènes selon Philippe BRETON20. Pour lui, la communication est tantôt identifiée exclusivement aux médias, tantôt il permet de nommer, tout aussi exclusivement, le secteur des nouvelles technologies de communication, appelées parfois en raccourci les NTIC. Philippe BRETON poursuit sa démonstration pour dire que dans un tout autre domaine, la communication est l'apanage des ingénieurs en télécommunication. Son sens dans ce contexte, est très lié à la théorie de l'information, aux techniques de transmission, à la téléphonie et aux nouveaux moyens de communication à base d'électronique et d'information. Mais au-delà de l'aspect polysémique du concept de communication, nous convenons avec notre auteur que « communiquer veut toujours dire, simplement, s'adresser à son voisin ».

Dans le cadre de notre recherche, nous nous intéresserons à la communication comme un outil d'aide à la participation, c'est-à-dire, la communication comme moyen de mobilisation, d'adhésion et de sensibilisation. Dans ce contexte, Hugues KONE21 définit la communication comme une interaction ou interrelation qui s'établit entre un individu ou un groupe d'individus et un autre sous forme de message par un moyen naturel ou technique.

Pour Dominique WOLTON22 : « la communication est l'un des symboles les plus brillants du XXème siècle. Son idéal, rapprocher les hommes, les valeurs, les cultures... » C'est dans cette logique que la communication se positionne comme un élément important dans tout programme de développement.

20 Philippe BRETON : L'utopie de la communication, la découverte/essais.1993. p11

21 Hugue KONE, les sciences de la communication : objet et place dans l'univers des sciences in KASA BYA KASA, revue ivoirienne d'anthropologie et de sociologie, Abidjan N°5 Janvier-Février-Mars 1985, P138

22 Dominique WOLTON, Penser la communication, Flammarion. Mars 2008. P36

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La communication pour le développement

Communication pour le changement de comportement (CCC), Information éducation communication (IEC) ou Communication pour le développement (comdev) ou encore communication participative pour le changement social sont des notions ou des terminologies qui ramènent à une même réalité c'est-à-dire comment mettre les atouts de la communication au service du développement. La communication pour le développement date des années 50. Elle est une science relativement nouvelle. L'histoire de la communication pour le développement se confond avec l'histoire du développement international. En effet les deux notions sont intimement liées. C'est en cela que John MONYO cité par Sébastien FROGER23 dira: « Aujourd'hui, le développement d'un pays ne se conçoit pas sans la mise en place d'une politique de communication tant au niveau national qu'au niveau local. »

La FAO24 (2002) définit la communication pour le développement comme : « l'utilisation de façon planifiée et organisée des techniques et des moyens de communication (Médiatiques et non médiatique) pour promouvoir le développement, à travers un changement d'attitude et/ou de comportement, en diffusant l'information nécessaire et en suscitant la participation active et consciente de tous les acteurs, y compris des bénéficiaires au processus. »

Dans cette même détermination Guy BESSET25 conçoit la communication pour le développement comme : « une action planifiée, fondée d'une part sur les processus participatifs et d'autre part sur les médias et la communication interpersonnelle, qui facilite le dialogue entre différents intervenants réunis autour d'un problème de développement ou d'un but commun, afin d'identifier et de mettre en oeuvre une initiative concrète visant à solutionner le problème ou atteindre le but fixé, et qui soutient et accompagne cette initiative. »

23 Sébastien FROGER, La communication participative communautaire au sénégal, Université Stendhal Grenoble 3, institut de le communication et des médias, Mémoire Master 2 communication. In www.memoireonline.com

24 Guide méthodologique d'élaboration d'une stratégie de communication multimédia, FAO, Niamey 2002.

25 Guy BESSET, communication et participation communautaire : guide pratique de communication pour le développement. Les presses de l'université Laval, 2004, p10

25

La communication pour le développement est donc un processus dynamique au cours duquel un émetteur et un récepteur échange et partage des informations, des idées, des opinions, des sentiments ou des réactions dans le but de produire un changement favorable au développement.

En conclusion, nous pouvons dire que la communication pour le développement a pour fonction de faire en sorte que dans une approche participative, les populations soient acteur et bénéficiaire des projets et programmes de développement.

Collectivité territoriale

Qu'est ce qu'une collectivité territoriale ? Pour répondre à cette question, nous allons à nouveau solliciter René CHAPUS26 : « Constituant des unités administratives personnalisées et autonomes, elles ont leurs représentant élus, chargés de régler leurs affaires, sous la surveillance (et non l'autorité) des représentants de l'Etat. Elles disposent de personnels, de service et de biens qui leur sont propre. Elles ont leur propre budget. Chacune a un nom, un territoire, une population. »

Le lexique des termes juridiques définit la collectivité locale ou territoriale comme : « une expression générique désignant des entités de droit public correspondant à des groupements humains géographiquement localisés sur une portion déterminée du territoire national, auxquels l'Etat a conféré la personnalité juridique et le pouvoir de s'administrer par des autorités élues [...] »

26 René CHAPUS, Droit administratif général, tome1, 9è édition, 1996, p222

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Selon loi N° 2001-476 du 9 aout 2001 portant orientation sur l'organisation générale de l'administration territoriale, le paysage administratif de la Cote d'Ivoire est réorganisé en cinq (5) échelons de collectivité territoriale qui se présente comme suit selon un ordre décroissant :

- La région

- Le district

- Le département

- La ville

- La commune

La loi N°2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et répartition de compétences de l'Etat aux collectivités territoriales stipule en son article premier, titre premier que les collectivités territoriales concourent avec l'Etat au développement économique, social, sanitaire, éducatif, culturel et scientifique des populations et, de manière générale à l'amélioration constante de leur cadre de vie. A cet effet elles jouissent d'une compétence générale et de compétences spéciales attribuées par les lois et règlements.

De ce qui précède, nous pouvons déduire que les collectivités territoriales sont des outils de développement que l'Etat met à la disposition des populations afin de se prendre en charge en puisant dans leur imagination afin de promouvoir le développement économique et social de leur territoire.

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La décentralisation

La décentralisation est une notion à la fois administrative et politique. Du point de vue administratif, la décentralisation est définie comme : « un système d'administration consistant à permettre à une collectivité humaine de s'administrer elle-même sous le contrôle de l'Etat en les dotant de la personnalité juridique, d'autorité propre et de ressource. »27

Pour Réné CHAPUS28, la décentralisation se traduit par le transfert d'attributions de l'Etat à des institutions (territoriales ou non) juridiquement distinct de lui et bénéficiant, sous la surveillance de l'Etat, d'une certaine autonomie de gestion. A ce niveau, il faut faire la distinction entre décentralisation et déconcentration. En effet, dans la déconcentration, il n'y a pas d'autonomie de gestion. René CHAPUS le souligne si bien en notant ceci : « l'autorité déconcentrée est sous la dépendance d'un supérieur hiérarchique aux instructions duquel elle doit obéissance et qui déteint de plein droit le pouvoir d'annuler ses décisions... »

Au plan politique, la décentralisation s'affirme dans le développement local. Ici les populations sont appelées non seulement à élire leur représentant dans les institutions décentralisées (Conseils municipaux, conseils généraux) mais aussi à être des acteurs importants dans le processus décisionnel pour la mise en oeuvre des projets de développement. La décentralisation permet donc de promouvoir la démocratie à la base. René CHAPUS dira que « Faire des communes, des départements et des régions des collectivités décentralisées, c'est créer autant de démocratie locale »

La décentralisation forme donc les populations à la démocratie. Elles apprennent non seulement à choisir librement leurs représentants mais aussi à se prendre en charge économiquement et socialement. Laurent N'guessan ZOUKOU29 dira :

27 Lexique des termes juridiques, 12è édition, 1999, p169

28 René CHAPUS, Droit administratif général, tome1, 9è édition, 1996, p356

29 Laurent N'guessan ZOUKOU, Région et Régionalisation en Côte d'Ivoire, L'harmattan, Paris, 1990, p8

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« ...plus que jamais, la Région c'est la démocratie vraie, mettant à la disposition des populations les moyens de gérer leurs affaires en toute liberté.

Développement

Dans le cadre de notre recherche, ce qui nous intéresse c'est le développement en tant que concept politique et non la définition telle que énoncée par les dictionnaires. Dans cette perspective Pierre-Jean ROCA30 entrevoit : « le Développement avec grand D, autrement dit le développement sans qualificatif a été, en quelque sorte inventé dans le sillage de la recomposition du monde qui commence à se dessiner quand les nord-américains sortent vainqueurs de la seconde guerre mondiale. Le développement était alors assimilé au progrès scientifique et aux grands aménagements, dans un effort de rattrapage des pays sous-développés, favorisé par les grands pays bailleurs d'aide, ces derniers contrôlant par là même, leur zone géopolitique d'influence. »

Face à cette vision du développement nous nous interrogeons ! Le développement est-il synonyme de croissance économique, de richesse ou d'amélioration des conditions matérielles et sociales des populations ?

La réponse à cette interrogation est donnée par Odile CASTEL31 en ces termes : « Le développement qui peut être défini comme la satisfaction des besoins fondamentaux de l'homme est un processus cumulatif de long terme ayant une finalité. » le développement n'est donc pas un phénomène spontané mais une oeuvre de longue haleine qui se construit patiemment.

Pour Odile CASTEL (2000), le développement à une dimension économique (la croissance) mais aussi une dimension sociale. F. Perroux cité par notre auteur le dit si bien : « Le développement est le fait que les hommes se

30 Pierre-Jean ROCA, Le développement local et les associations : gouvernance et subsidiarité in Les acteurs du développement local durable en Algérie : comparaison méditerranéenne. Acte de colloque. Oran 12, 13, 14 Mai 2003.

31 Odile CASTEL, Journée de formation. Les projets de solidarité internationale : de l'idée à la réalisation, Maison des cytoyens du monde, 20 Mai 2000, Nantes, 5page

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nourrissent mieux, se soignent mieux, s'instruisent mieux, c'est donc l'évolution au cours de laquelle les besoins fondamentaux de l'homme sont progressivement satisfaits. »

En plus des deux dimensions du développement, il faut noter que le concept obéit à des conditions :

- La stabilité politique : les pouvoirs publics doivent être capables de créer et de maintenir un environnement stable pour les entreprises modernes, que celles-ci soient publiques ou privées. Au minimum il faut éviter la guerre civile, une insurrection prolongée ou une invasion hostile.

- L'indépendance politique : ...à elle seule la stabilité de l'environnement ne suffit pas. En général, les nations sous autorité coloniale ont joui d'une grande stabilité, et souvent pendant de très longues périodes... pourtant, pratiquement aucune colonie européenne ou japonaise n'a connu un développement soutenu. Cela s'explique par le fait que l'environnement stable créé ne bénéficiait fréquemment qu'a un petit nombre de négociants et d'investisseurs du pays colonisateurs, alors que les ressortissants des colonies eux-mêmes ne recevaient qu'un soutien minimum...Dès lors dans la majorité des cas, l'indépendance politique a constitué un préalable indispensable à la possibilité d'une croissance économique moderne.

- Les moyens politiques de l'action publique en faveur du développement : l'accès à l'indépendance, la cessation de la guerre civile et des autres menaces à la stabilité gouvernementale ne forment que la première étape sur la voie d'un contexte politique au développement économique. Tous les gouvernements, même stables et indépendants voient leurs actions entravées par de multiples freins politiques. A l'origine, le mot politique signifiait art du gouvernement... une politique économique néfaste peut empêcher le démarrage de la croissance.32

32 Malcoln Gillis, Michael Roemer, Dwight H. Perkins, Donald R. Snodgrass, Economie du développement, 2è Edition, de Boeck, 1998. pp31, 32

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Développement local

Développement local, développement endogène, développement à la base, développement participatif, toutes ces notions, tous ces concepts ramènent à une même réalité, celle d'amener les populations locales à définir leurs propres priorités en termes de développement et de trouver les voies et moyens de leurs mises en oeuvre.

Pour Odile CASTEL (2000), le développement à la base se définit comme étant un processus par lequel une société, à un moment de son histoire, s'organise pour une meilleure mobilisation et une meilleure utilisation des ressources et forces dont elle dispose, en vue d'atteindre un état jugé meilleur par elle-même conformément à ses aspirations et ses normes culturelles. Le développement local peut être perçu comme la voie royale permettant à une société de connaitre l'essor économique et social car c'est un développement centré sur les besoins fondamentaux des populations et sur leur capacité d'organisation.

Alexandre KOUAME et Jean-Marie AKPOUE33 soutiennent : « le développement local est une dynamique local fondée sur la mobilisation locale des ressources et du savoir-faire, il met l'accent sur le développement des initiatives, le renforcement des solidarités intercommunautaires, la prise en compte des aspirations et des besoins des populations dans les domaines économique, social et culturel. Il permet un saut qualitatif par une pleine responsabilisation des acteurs locaux dans l'exercice de leurs rôles politiques, économiques, sociaux et culturels, capacité collective à définir une stratégie cohérente d'actions de développement... »

33 Alexandre Kouamé et Jean-Marie AKPOUE, Politique de gouvernance urbaine en Cote d'Ivoire in développement local et gouvernance territorial : Enjeux et perspectives, Ed Karthala, Dec 2008

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GREFFE X cité par Pierre-Jean ROCA34 estime que le développement local est un processus de diversification et d'enrichissement des activités économiques et sociales sur un territoire à partir de la mobilisation et de la coordination de ses ressources et de ses énergies.

En conclusion nous pouvons dire que le développement local est la capacité d'une population habitant sur un territoire à se donner la main afin de relever tous les défis qui se présentera à elle, que ce soit en terme économique, social mais aussi culturel et environnemental.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery