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Logiques d'aménagement d'un marché urbain ou construction du risque environnemental. L'exemple du marché de Mont-Bouët de Libreville (Gabon).

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par REGIS ARNAUD MOUNDOUNGA NZIGOU
Université Paris VIII Vincennes Saint-Denis - Master de Géographie Première Année 2009
  

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III.3 - Les équipements et installations de ventes

La halle est le premier équipement et souvent le seul, ayant été construit sur la plupart des marchés centraux en Afrique et dont la grande majorité date de la période coloniale. A Libreville, la halle qui a donné suite au marché de Mont-Bouët est constitué un ensemble de galeries et à laquelle se sont ajoutées des annexes et des pavillons. Cette dernière traduit les projets d'urbanisme et politique affirmé par les dirigeants de l'époque.

Dans la ville, le marché est le lieu d'approvisionnement tant en produits vivriers qu'en produits issus de l'artisanat local, en bien et en services. Au marché de Mont-Bouët, la mesure et la qualité du parc bâti sur le marché est relativement homogène, selon que l'on se trouve sur un équipement planifié ou spontané.

- Le parc bâti de type « centre commercial » ou planifié

De type ancien et de taille réduite, il a été implanté avant les grandes extensions qu'a connues par la suite le marché. Il est structuré et plus ou moins bien "organisé", le manufacturé domine en nombre de commerçants, les activités de stockages, de gros et de demi-gros dans le vivrier y sont réduites. Densément bâti, les boutiques et hangars en dur y sont représentés. Aujourd'hui, le bâti d'origine tant à disparaître sous le nombre d'équipements et d'installations mobiles qui occupent les espaces de la voirie et tous les interstices disponibles.

- Le parc bâti de type « zone » ou spontané

Il s'est implanté sur des terrains vagues et dont les limites n'ont jamais été définies à l'origine. Il s'est développé par adjonction des hangars bricolés en matériaux de récupération et d'installations précaires. Très vite rattrapé par l'urbanisation il est au coeur des quartiers d'habitat très peuplés qui entourent le marché de Mont-Bouët (Akébé, Petit-Paris, Mont-Bouët, la Peyrie, la Sorbonne, etc.). De nombreuses activités commerciales ont investi le périmètre adjacent au marché et de nombreux bâtiments à usage d'habitation sont transformés en entrepôts et en magasins.

Cette dualité du bâti sur le marché de Mont-Bouët est le reflet de la division entre commerces « riches » (produits manufacturés) et commerces « pauvres » (alimentaire, vivrier, artisanat, friperie, etc.) qui commande à l'organisation spatiale sur le marché.

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III.3.1 - Typologie des installations

L'hétérogénéité des installations de vente semble à première vue, caractériser les marchés urbains africains. Un examen plus attentif montre qu'en fait, on retrouve toujours les quatre mêmes grandes caractéristiques d'installation de vente, dont le degré d'équipement est directement fonction du niveau de revenu du commerce considéré. Cette typologie, classée par niveau d'équipement, on distingue : les bâtiments clos (boutiques ou magasins), les installations délimitées par quatre poteaux couvertes ou non (hangars), les tables et les étalages au sol33. Mont-Bouët n'y échappe pas.

- Installations fermées : boutiques ou magasins

Les boutiques et/ou les magasins sont des installations à usage commercial ou de service construites presque toujours en dur pour certains et pouvant être hermétiquement fermés, situés dans le bâtiment principal (la halle centrale et ses annexes) ou dans des bâtiments privés. C'est par excellence la boutique du grossiste ou du détaillant de produits manufacturés et de certaines catégories d'artisanat du secteur "moderne" (tailleurs, réparateurs divers, articles de bonneterie, articles de maison, bazar, chaussures, vêtements homme femme et enfant, etc.) qui ont à Mont-Bouët pignon sur rue. On trouve aussi dans les boutiques, des commerces de généralité alimentaire (riz, farine, sucre, etc.) ou d'équipements et d'ameublement ménager ou encore de la grande distribution.

Les surfaces de ces installations peuvent varier de 10 à plus de 40m2 et selon les époques de construction. Les magasins de grossistes de produits importés (télévision, hi-fi, électroménager, etc.) sont presque toujours construites en dur, tandis que celles des grossistes de produits vivriers locaux, des vendeurs de bois et charbon de bois sont bâtis en tôles et en bois ou en matériaux locaux.

A Mont-Bouët, les installations qui produisent le moins de déchets et dont l'aspect architectural est assez présentable ont été disposés à la périphérie du marché, parallèlement à ses principales voies de circulation (le Boulevard des Frères Bruchard et de la Rue Bivouli). Ces bâtiments occupent en bordure de ces artères, une étroite bande large de 20m.

Bien que la Rue Bivouli et le Boulevard des Frères Bruchard ne soient pas les seules limites du marché, (carte n° 2) ils concentrent néanmoins sur leurs bordures la majorité des bâtiments à usage commercial. Tout au long de la petite voie dénommée « un peu de tout » passant devant la pharmacie de La Peyrie.

33 L. Wilhelm, « Les Circuits d'Approvisionnement Alimentaire des Villes et le Fonctionnement des

Marchés en Afrique et Madagascar », FAO, 1997.

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- Installations délimitée par 4 poteaux

Ce type d'installation peut-être éventuellement fermée sur certains côtés, mais n'est pas close et consiste essentiellement en une ouverture. Il s'agit du hangar soit individuel, soit construit en travées de plusieurs unités. D'une manière générale à Mont-Bouët, le hangar est le lieu d'installation des marchands d'articles vestimentaires et de l'artisanat local (vannerie, poterie, maroquinerie, etc.).

Le hangar est sur le marché l'installation la plus évolutive. Il représente la première étape dans la stratégie d'occupation du sol pour affirmer un droit trop menacé à un emplacement sur le marché ; on assiste alors à la transformation par des jeux de "revente" et/ou de "cession" d'emplacements, en hangars et delà en boutique. Il peut s'agir enfin d'une installation provisoire pour un commerçant le temps de trouver les fonds qui lui seront nécessaires pour la construction d'une future boutique.

- Table ou stand

C'est l'installation de tous les petits détaillants et, par excellence celle des vendeurs de produits vivriers frais (bouchers et poissonniers ambulants, vivrier local, etc.), installation sur laquelle sont exposées les diverses marchandises. Installations sommaires construites sur les accotements des rues adjacentes au marché.

Elle peut être fixe (étale maçonnée) ou non, couverte ou non, isolée ou disposée en rangées solidaires (étales couvertes). La table type est individuelle généralement faite de bois et très souvent couverte par un parasol, une natte ou quelques tôles pour les plus sédentaires.

L'emplacement moyen de la table (installation et vendeur compris) varie entre de 2 à 6 m2. Les étales couvertes sont souvent construites par ensemble de 2 ou 4 emplacements.

- Étalage au sol et invasion des trottoirs

La marchandise est présentée à même le sol ou dans divers contenants (cuvettes, brouettes, paniers, nattes, etc.). Le commerçant(e) et sa marchandise sont couverts ou non par un parasol ou tout autre objet pouvant servir de toiture, improvisée et fixée à des supports attenants. A Mont-Bouët comme dans la plupart des marchés en Afrique ce type d'installation est celle privilégié par les ambulants et les vendeurs à la sauvette installés sur les rues et les trottoirs jouxtant les alentours immédiats du marché.

L'étalage au sol est aussi le mode approprié d'exposition pour éventail de produits alimentaires ou non :

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- Produits vivriers vendus ou revendus au détail sont en grande majorité issus du terroir africain : (igname, piment, poisson séché, pâte d'arachide, graine, huile rouge, attiéké, tubercule de manioc, de taro, feuille de manioc, de taro, banane plantain, atangas, oignons, gombos, tomates fraiches, citrons, condiments pour la cuisine (oignons, aubergine, riz, sel, oeuf, farine, etc.)) ;

- Produits de l'artisanat local (nattes, poteries, couteaux, machettes, daba, houes, etc.) ;

- Produits encombrants et salissant du type matériaux de construction, bois de chauffage, de construction, charbon de bois.

Sur le marché, il existe quatre zones de concentration autour du marché de Mont-Bouët : la Rue Sergent Bivouli à l'Ouest, avec plus de 242 vendeurs, Les Jardins de la Peyrie, avec plus de 357 commerçants, de la "Tour"34 aux abords du Carrefour Léon Mba on compte plus de 168, et de la "Tour" à la Gare Routière on en dénombre plus de 32835. C'est dire que se sont développées autour et même au-delà du marché des secteurs d'activités secondaires qui sont sous l'emprise direct de Mont-Bouët.

L'étalage au sol et l'invasion des trottoirs se rencontre en grand nombre et surtout le long des rues Sergent Bivouli, d'"un peu de tout", de l'Évêque Ndong, le Boulevard des frères Bruchard et les axes menant au Carrefour Léon Mba, à la Gare Routière, au Parc d'attraction de la Peyrie, à la Poste d'Akébé et au Stade Omnisports de Libreville.

Les tables individuelles et les étalages au sol ont dans presque tout le marché, envahi progressivement tous les espaces interstitiels. Leur prolifération sur les voies de circulation internes et externes au marché soulève de gros problèmes d'organisation, d'entretien et de nettoyage.

34 Local situé au carrefour du marché, exclusivement occupé par la police nationale et la police

municipale.

35 Inspection Générale des Marchés et Services de Recouvrement.

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Image n°6 et n°7 : échantillon de produit commercialisé

Une vue partielle de certaines denrées alimentaires à dominantes de légumes et d'assaisonnements. Parmi les produits exposés, nous avons des légumes, des oignons, de la tomate, de l'aubergine, de l'ail, des compléments pour la cuisson, du poison fumé etc.

Rue Sergent Bivouli.

Cliche : Régis Arnaud MOUNDOUNGA, novembre 2007.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo