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Croissance démographique et développement en république démocratique du Congo. Cas de la ville de Lubumbashi.

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par Youri LUSAWULU KIMBEMBI
Université de Lubumbashi - Licence en Economie de Développement 2014
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

« Il est important d'épargner que de donner naissance aux enfants qui pourtant constituent une grande charge »

Jean Baptiste SAY

IN MEMORIUM

Si la mort était une personne, nous mènerions une lutte sans relâche pour l'anéantir et ainsi l'empêcher d'emporter ceux qui nous sont chers.

Mais hélas, elle est une force invisible et irréversible qui atteint et frappe jeunes et vieux, justes et injustes. Elle n'épargne personne, c'est donc une force qui nous dépasse et un passage obligé pour tous ceux qui respirent.

Cher Papa, feu NZUZI KIMBEMBI Ali, en ce jour où nous arrivons à la fin de notre parcours estudiantin, il aurait fallu que tu sois présent pour apprécier l'oeuvre de ta progéniture. Mais le destin a décidé autrement.

Que ton âme repose en paix Papa.

DEDICACE

La simplicité et l'humilité sont deux qualités humaines qui attirent la sympathie car elles sont l'expression de la réalité.

Le fil à lui seul est incapable de coudre un vêtement quelle que soit sa couleur ou son épaisseur, et il ne peut de lui-même traverser un tissu mais plutôt lorsqu'il est rattaché à une aiguille. Le fil n'est pas tranchant, ni solide mais puise toute sa force dans sa connexion avec l'aiguille ; mes parents sont cette aiguille.

A ma mère LENGA MBEMBE Marie et Papa MBO KABEYA Donatien, pour tout ce que vous avez fait de ma personne, pour votre affection, éducation, amour et attention, je vous dédie ce travail et trouvez ici le fruit de vos efforts.

A mes frères et ma soeur : Flavy KABEYA, Steve KABEYA et Clevie MAMUNGABA, je vous remercie pour votre amour que vous n'avez cessé de faire preuve.

A mes oncles et tantes : Jean LENGA, Charli KITAMBALA, Adonis LENGA, Jeanne LENGA, Adrienne LENGA, Ener LENGA, Gradie PANUKA ; je vous remercie pour votre encouragement et votre soutient tant moral qu'intellectuel.

A mes cousins et cousines : Pirins MULUMBU, Serone LENGA, Dmitri LENGA, Sylva, Rabbi, Moise, Gracia, Ulric, Prisca, Marie, Kethia ; trouvez ici l'expression de ma profonde considération.

A PapaBenoit KAMUENE, Tonton Hervé KITABA et Tantine NICLETTE, Gemima NOLE, Gracia NDAYA, Benie MUTETE, Ernest NGONG, Yannick ALIO, Belly BIYA, Hello YOKA, Junior MAKENGO, Gael MANTUIDI, Dread KIAMPUTU, Ephaim NSAKA, Emma PAMATA, Erick BOMBA ; que vos bien faits trouvent ici une réponse.

AVANT-PROPOS

Si l'arbre peut être capable de vivre avec ses seules substances naturelles, il n'en est pas ainsi pour l'homme qui a toujours besoin de son semblable pour son vécu quotidien et sa réussite.

Pour parvenir à notre fin, ce travail a bénéficié des cours de certaines personnes dont nous ne pouvons pas taire les noms. Ceci est donc une opportunité afin d'exprimer à toutes ces personnes nos vifs sentiments de reconnaissance et de remerciement.

Nous tenons à cet effet à rendre un hommage mérité au Professeur KILONDO NGUYA Didier qui a accepté la direction scientifique de ce travail en suggérant des multiples corrections et aménagements après une profonde lecture.

Grace à ses compétences, son expérience et sa disponibilité malgré ses multiples occupations et ses cours, ce travail a bénéficié d'un encadrement scientifique de taille pour ne pas dire sans précédent. Sur ce, nous disons sincèrement merci du fond de notre coeur.

Nos sentiments de gratitudes sont également adressés au Professeur KITSALI KATUNGO Jean Helene, au Professeur MWANIA WAKOSIA José, au Chef des Tavaux LABY, à l'Assistant KITENGE Léon, à l'Assistant MPANYA Theddy, tous de la faculté des sciences économiques, pour la qualité remarquée et remarquable de leurs concours dans notre cursus académiques par la formation à travers divers cours et explications.

Nous sommes aussi redevables aux combattants de lutte tels que NDUMBI Junior, MAMPASI Delance, MBEVO Fiston, TSHIBAMBE Floribert, DIALUNGANA Junior, FAMBA Fabrice, MAPEPE Daniel, ESOKOLA Moise, KAPILA Christian, MUKENDI Christophe, MALUMBA Jack, MALUKA Freddy, KIALA Wilfried, MAVANGU Jeancy, MBUYI Michael, MANSANGA Michaux, LUBUMA Pierret, KALUMPUNIKO Barnes, BENA Dan, OTEMAYOLO Modeste, PUMBULU Josué, LUTUMBA Josué ,CHANSA Jacob, pour les joies et les peines partagées ensemble, je vous dis avec dévotion merci.

L'oublie étant humaine surtout quand on est sous le poids d'une lourde charge morale et pour nous épargner des récriminations justifiées de ceux qui ne se retrouveraient pas dans ces remerciements, nous nous limitons à cet anonymat qui s'adresse néanmoins à chacun pour exprimer nos sentiments de profonde gratitude.

A tous, je dédie ce travail.

INTRODUCTION GENERALE

Ce travail porte sur la croissance démographique et le développement dans la ville de Lubumbashi ; il consiste à expliquer comment la croissance démographique constitue un facteur explicatif du développement ou de sous-développement de la ville ou de la pauvreté de ses habitants.

On ne peut parler du développement sans population. Le développement de la ville de Lubumbashi est, et sera, largement conditionné par son développement humain, qui doit s'entendre à la fois comme le développement de ses ressources humaines et aussi l'amélioration du niveau de vie de la population du point de vue du revenu, de la santé, de l'éducation et du bien-être en général.

Porteuse d'une identité congolaise, ouverte au monde, la population ne doit pas se réfugier dans un passé idéalisé, mais celui d'un Congo émancipé, confiante en ses capacités, à imaginer les chemins de sa renaissance. Mais le problème de la population n'est pas uniquement question de chiffres, c'est aussi une question du bien-être humain et de développement.

Les débats portants sur la relation pouvant exister entre la croissance démographique (voyant par là un accroissement de la population) et le développement, datent de longtemps.

Depuis belle lurette, la juxtaposition de ces deux concepts que sont le développement et la croissance démographique, dans les analyses ayant trait au bien-être des populations a toujours soulevé des vifs débats controversés. Ces débats portent sur le sens de dépendance entre la croissance démographique et le développement d'une part, et sur les effets que l'un entrainerait sur l'autre d'autre part.

Etant donné que plusieurs auteurs en ont déjà fait mention dans leurs ouvrages, nous nous interrogeons sur l'effet des variables démographiques sur les variables économiques, nous cherchons essentiellement à déterminer la nature de l'impact économique de l'accroissement démographique.

Est-ce que cet accroissement peut constituer un facteur d'augmentation du rythme de création de nouvelles richesses comme le soutient une partie d'économistes et penseurs tels qu'Esther Boserup, Julian Simon, Jean Bodin, Alfred Sauvy,... ? pourrait-il être au contraire une cause d'appauvrissement des nations étant donné la pression qu'il exerce sur les ressources limitées, soutenu par les auteurs de la prédominance Malthusienne tels que Malthus, David Ricardo et la plupart des organisations économico-financière internationales ?

En se plaçant du point de vue des doctrines, nous ne pourrons donc pas trancher la question des liens entre variables démographiques et économiques du fait que tout dépend d'un pays à un autre et d'une région à une autre.

Cependant après analyse et observation des données sur la façon dont évolue la population de la ville de Lubumbashi et les variables économiques, les théories à prédominance Malthusienne se vérifient et de ce fait ont la mérite de nous éclairer sur la situation.

En sachant que le 21è Siècle marque une étape inédite dans l'histoire du monde car la croissance de la population est presque exclusivement concentrée dans les pays en développement d'Afrique, d'Asie et d'Amérique Latine ; de ce fait on observe une montée significative de la demande en nourriture, en eau et en énergie dans ces pays. On estime qu'une croissance démographique rapide entrave le développement en particulier dans les pays disposant de peu de ressources financières face à la croissance démographique et à la nécessité d'étendre les services sanitaires, éducatifs et sociaux.

Ainsi ce sujet n'est pas un fait du hasard, il justifie le pourquoi, de nos jours, la population de Lubumbashi reste en majorité plongée dans la misère ou dans la pauvreté, peu de Lushois ont accès à l'eau, à l'électricité, à l'instruction, aux soins de santé, alors que la ville de Lubumbashi est considérée comme capitale économique de la République Démocratique du Congo.

A cet effet ce travail revêt un intérêt capital tant pour chaque congolais que pour tout chercheurs et dirigeant du pays. Ce travail amènera chaque personne à comprendre les problèmes sociaux et économiques qui découlent de la croissance démographique et poussera les gens à raisonner deux fois avant de prendre d'option de procréer. Les chercheurs trouveront ici leur part car il servira d'outils de référence parmi tant d'autre en ce qui concerne la population tout en les fournissant quelques données utiles à leurs investigations.

Quant aux dirigeants de la ville ou du pays, ils seront amenés à adopter des mesures très particulières en matière de la population de façon à atténuer les méfaits que crée la croissance démographique.

Dans le souci de se conformer aux normes et règles d'une recherche scientifique, ce travail couvre une période allant de 2005 à 2010 concernant la ville de Lubumbashi sauf exception faite pour d'autres données ne couvrant que l'année 2010 ; ce travail est subdivisé de la manière suivante : hormis l'introduction et la conclusion, il compte 4chapitres dont le premier est la problématique de l'étude où nous retrouverons la revue de littérature, l'état de la question, la problématique ainsi que l'approche méthodologique ; le second chapitre nous renseignera sur les notions de la croissance démographique et du développement ; le troisième chapitre nous parlera des différentes théories sur le lien entre la croissance démographique et le développement à la fin duquel nous avons placez une grille d'analyse ; le quatrième chapitre nous parlera de la croissance démographique et du développement de la ville de Lubumbashi où nous présenterons les données sur la ville de Lubumbashi et les analyses de ces données.

CHAPITRE I : PROBLEMATISATION DE L'ETUDE

I.1. Revue de littérature

La revue de littérature consiste à présenter l'évolution du débat d'auteurs sur un point donné.

Depuis belle lurette, la juxtaposition de ces deux concepts que sont le développement et la croissance démographique, dans les analyses ayant trait au bien-être des populations a toujours soulevé de vifs débats controversés.

Ces débats portent sur la dépendance entre croissance démographique et le développement d'une part, et sur les effets que l'un entrainerait sur l'autre d'autre part. De ce fait nous avons deux tendances : les malthusiens et néomalthusiens ainsi que les anti-malthusiens.

Ainsi pour l'économiste Suédois Goran OHLIN (1926-1996) : « l'argument simple et irréfutable qui condamne l'expansion démographique des pays défavorisés est qu'elle absorbe une quantité très importante de ressources qui pourrait être employés à faire progresser la consommation et, surtout, le développement »1(*).

L'économiste Anglais Malthus (1776-1834), connu pour son ouvrage intitulé «  Essai sur le principe de la population », affirme que le taux de croissance de la production qui lui, suit une loi arithmétique est inférieur à celui de la population qui suit une loi géométrique.2(*)

Il présente la population comme un danger. Si rien ne gêne son accroissement, elle augmente exponentiellement. Donc, elle va en doublant tous les 25ans. Il faut l'arrêter par «  la contrainte morale » comme l'obligation du mariage tardif ou «  des obstacles destructifs » comme les famines et les maladies.

L'avortement est toute pratique contraceptive étant criminels aux yeux de ce pasteur, la seule solution admissible est la contrainte morale et l'abstinence au mariage jointe à la chasteté. Il en conclut en disant « qu'il ne faut donc pas mettre au monde des enfants si l'on n'est pas en mesure de les nourrir »3(*).

Les néomalthusiens eux, à la différence de leur maitre, rejettent la contrainte morale comme solution aux problèmes de la surpopulation et admettent les moyens artificielles pour limiter les naissances. Et ajoutent qu'une population trop importante dégrade l'environnement et les moyens de sa production agricole comme les sols et lorsque la menace, elle se déplace en déplaçant des problèmes dans d'autres régions.

De son coté, Marx critique Malthus en refusant l'idée d'une loi entre population et subsistances qui ne prennent pas en compte les conditions de production. On voit bien l'approche très moderne de Marx : le niveau de reproduction humaine n'est pas une donnée mais une conséquence du niveau de développement, lequel est fonction du système économique. Il dit que Malthus a choisi explicitement d'ignorer les changements technologiques, l'invention et considère que la productivité des ressources est fixe, on peut l'expliquer par le fait qu'il écrivit avant la révolution agricole. A son époque, un agriculteur français nourrissait 4 personnes, aujourd'hui il en nourrit 70.

Cependant, même si les progrès technologiques étaient pris en compte dans la théorie de Malthus, les conclusions seraient similaires : l'accroissement des subsistances ne serait tout de même pas aussi rapide que l'augmentation de la population.

Malthus raisonne sur la planète entière sans faire différence entre les régions du Globe. Pour lui, les individus sont dans un espace clos et limité, il n'y a pas de possibilité de migration. De plus, les réserves de terres arables sont supposées faibles ou nulles. Il établit le rapport entre population et subsistances

De l'autre côté les détracteurs des théories néo-malthusiennes et de la notion de capacité des charges planétaires avancent qu'il y a deux grands facteurs de dégradation de l'environnement : d'une part la croissance démographique et la pauvreté des pays du Sud, d'autre part le modèle de la croissance économique des pays du Nord. (On a d'un côté sacrifié la durabilité ou le long terme pour un profit et un plaisir maxima et immédiat, de l'autre on a surexploité pour survivre, les naturelles disponibles).

La Sociologue et économiste Danoise, Esther BOSERUP (1910-1990) affirme quant à elle : « la population, plus précisément la densité de la population, est un facteur de progrès économique ; la population n'est pas déterminée par la richesse mais elle la détermine grâce à la pression créatrice qu'elle génère » (Esther Boserup citée dans le livre)4(*).

Esther BOSERUP dit que la pression démographique est un stimulant ou même une condition préalable au progrès de l'agriculture. Nous remarquons que dans son livre publié en 1965 intitulé  « the condition of agricultural growth » traduit en français sous le titre «  évolution agraire et pression créatrice » dans lequel elle défend une thèse réfutant le courant néo-malthusien.5(*)

Selon cette thèse, elle démontre que la pression démographique est un stimulant ou même une condition préalable au progrès de l'agriculture.

L'accroissement des densités rurales, la raréfaction progressive de la terre par rapport à la population conduisent à une utilisation plus intensive des terres, exigeant davantage le travail, aboutissant à des accroissements de productivité et à une évolution générale de structure de production agricole par la suppression de la jachère par exemple.

Julian SIMON, professeur d'Université de Maryland qui, en 1981 a publié un ouvrage intitulé «  The ultimate ressource » dit : le principal facteur de l'accroissement des richesses c'est l'accroissement démographique. Plus de personnes signifie des marchés grands, des communications plus faciles, des économies d'échelles possibles, des gains de productivité.6(*)

Pour lui, par-dessus tout, la taille de la population est un facteur d'innovation. L'hypothèse principale de Simon est que l'innovation et l'invention, entant que produits de l'intelligence humaine, augmente avec la taille de la population.

Plus une population est nombreuse, plus il lui est facile d'inventer une solution à son problème. « Population will grow, knowledge will increase, economies will develop, liberty will flourish » (Simon, 1990).

Entre les thesespopulationnistes et malthusiennes, Alfred SAUVY(1898-1990) préconise un examencas par cas des situations.7(*)

Sesrecherchesontmontréque, pour l'ensemble des pays industrialisés, la correlation entre la croissance de la population et la croissance du revenue par têted'habitantestfaible et peusignificative. Il en conclutqu'ilexiste des circonstances où une insuffisance de la population nuit au dynamisméconomique et d'autresoù au contraire, une population nombreusesempêche le développement des investissements et le bienêtre de la population elle-même (c'est le cas de bon nombre des pays du tiers monde).

Il existerait donc pour chaque situation, un optimum de population. L'optimumdepend tout d'abord des ressourcesnaturelles et techniques de chaque pays. Les pays du tiers monde qui doivent pour se développer, beaucoup investirproductivement, ontintérêt à limiter leurfécondité. En effet, l'expansionrapide de la population absorbe à des fins non directementproductives, une fraction trop importante du maigre capital dontdisposentces pays. Les pays industrialisésdoivent par contre, ne pas laisserleurféconditédecliner trop vite, sous peine de vieillissement.

Au regard de ces discussions d'auteurs, nous constatons qu'il y a deux positions diamétralement opposées qui sont un héritage de deux courants de pensées dont les oppositions se sont cristallisées à la fin du 18è Siècle. Nous avons de ce fait un courant Malthusien et un courant anti-malthusien.

De ce fait les avis sont partagés sur la relation population-développement ou croissance démographique - développement car il n'y a pas une théorie faisant l'unanimité.

Nous constatons qu'il y a un clivage net qui s'est opéré entre les tenants d'une thèse qui voit en l'accroissement de la population une source de développement et ceux qui pensent que les conditions nécessaires au développement ne peuvent être créées sans une régulation démographique.

I. 2. Etat de la question

Dans l'état de la question, nous avons repéré quelques travaux empiriques qui ont déjà été élaborés se rapportant à notre sujet. Ainsi nous avons :

Ø CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE SUBSAHARIEN, mémoire défendu par Yannick ZAMBO ZAMBO à l'Université Paris Dauphine.

Dans son travail il dit que l'Afrique subsaharien est une partie de l'Afrique qui connait les indicateurs de développement les plus berne tandis que sa fécondité qui reste la plus élevée au monde, en fait la zone où l'on observe la plus forte pression démographique. Ce fait a contribué à alimenter une nouvelle fois les échanges entre les deux courants de pensée sus-évoquées, chacun faisant feu de tout bois pour démontrer la pertinence de ses positions. La pression démographique oblige les gouvernements a adopté diverses stratégies sous l'impulsion des organismes de développement, des bailleurs de fonds et autres partenaires.

Conformément au contexte de l'Afrique subsaharienne, ce travail s'est proposé de savoir si la démographie a eu des effets sur le niveau du développement de cette région du monde, s'il est vrai que le sens des relations entre ces deux concepts est plutôt inversé, est-ce que le niveau de développement de l'Afrique subsaharienne a-t-il des conséquences sur son système démographique.

Il dit que le ralentissement de la poussée démographique ainsi accéléré donnera plus de marge aux pays subsahariens pour que ceux-ci puissent dans un premier temps combler leur retard et ensuite assurer durablement le bien-être des générations naissantes. Au regard de l'évolution des OMD, cette partie du continent a fait des progrès considérables en ce qui concerne les objectifs assignés.

Ø POPULATION, FACTEUR DE DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE, mémoire défendu par Blaise AGUIDE AKOINA à l'Institut Supérieur de Philosophie et des Sciences Humaines DON BOSCO, Lomé, 2009.

Il dit qu'en comparant l'évolution de la population des continents, force est de reconnaitre que le problème de la population en Afrique est réel et qu'il représente des inévitables défis. L'impact de tous les indicateurs de la croissance démographique se traduit par des grandes pressions sur les gouvernements africains en matière d'emploi productifs, ce qui accentue les problèmes de chômage, de sans-emplois, de la pauvreté persistante, de multiplication des bidonvilles, des crimes et de l'instabilité politique.

Toutefois ces deux travaux ne nous montrent pas les éléments expliquant la forte croissance démographique évoquée qui obligerait les gouvernements d'adopter diverses stratégies sous l'impulsion des organismes de développement, des bailleurs de fonds et autres partenaires.

Bien que le premier travail ait été bien circonscris et bien expliqué, nous remarquons que l'auteur a conclu en ne faisant que l'étude des deux pays qu'il a pris comme exemple, le Kenya et le Cameroun. Cette étude ne nous renseigne pas exactement sur les indicateurs de tous les pays de l'Afrique subsaharienne du fait que chaque pays dispose d'une politique propre en ce qui concerne sa population et il n'a pas utilisé un échantillon représentatif pour son étude.

Dans le second travail qui est Population, facteur de développement en Afrique, l'auteur nous dit en ce que se traduit l'impact de tous les indicateurs de la croissance démographique sans nous renseigner sur l'évolution de ces indicateurs en question, il n'a fait qu'une étude théorique de la croissance démographique et du développement de l'Afrique.

Ø AMANI KAINGU Espérant dans son travail de mémoire en 2011 soutient la doctrine populationniste en disant que la croissance démographique est à encourager dans notre pays parle faits qu'elle est facteur de la modernisation, d'innovation et du progrès dans le secteur agricole, car elle accroit sa productivité et aussi par le mécanisme d'entrainement qui proviendra du développement agricole.

Sa faiblesse pensons nous est qu'il se penche plus du côté de la thèse d'Esther Boserup sans tenir compte de la réalité de notre pays. Il note que plus il y a augmentation de la population, plus il y a des bouches à nourrir, plus les entreprises vont produire vue l'augmentation de la demande ; mais il oublie qu'en même temps le prix des biens et services va augmenter vue la hausse de la demande en plus les entreprises vont diminuer les salaires vue la disponibilité excessive de la main d'oeuvre. Cette population si elle n'est pas digne en qualité et si elle n'est pas bien formée va aussi constituer une lourde charge.

Ainsi dans la présente étude, nous ne nous limiterons pas seulement à citer ou énumérer ces impacts ou effets mais nous allons donner des données chiffrés sur la croissance démographique et le développement.

De ce fait nous essayerons de trouver les différentes variables et indicateurs explicatifs de la croissance démographique ainsi que ceux du développement que nous placerons dans une grille d'analyse. A partir de ces données nous saurons le lien qui existe entre croissance démographique et développement.

I.3. Problématique

Les liens entre les variables démographiques et économiques ont nourri depuis des temps les débats en sciences économiques. Ces liens tendent à stigmatiser les effets pervers d'une croissance démographique sur les conditions de vie des populations d'une part et d'autre part à déterminer le limites de la croissance démographique compte tenu des ressources disponibles et du niveau de connaissance ou au contraire à démontrer ce qu'un pays peut espérer tirer d'une croissance de sa population ; ce rapport témoigne même la complexité entre la démographie et l'économie.

La préoccupation majeure de notre travail s'articulera autour de deux (2) thèses contradictoires sur l'impact de la croissance démographique sur le développement et précisément sur le développement de la ville de Lubumbashi, les effets de ce développement aussi sur la croissance démographique.

De ce fait nous nous limiterons à la question de savoir si l'accroissement démographique continu constitue un frein ou un atout pour le développement de la province du Katanga en générale et de la ville de Lubumbashi en particulier, savoir si cette situation permet à la population de réaliser les objectifs du développement.

En cas d'impact positif ou négatif, quelles sont les approches de solutions à cette situation en vue de booster le processus du développement de la ville de Lubumbashi.

I.4. Hypothèses

La croissance démographique peut être une source de bonheur lorsque cette population constitue un stock de main d'oeuvre qualitative conduisant à la production. Par contre la croissance démographique est source de misère et de tous les maux de la terre lorsque rien n'est fait pour occuper les gens afin qu'ils participent à la production.

Etant donné que ce fait ne soit pas étayé par des preuves solides, d'autres disent que ce phénomène peut être considéré sous deux angles de vu. Premièrement d'un angle qualitative, à savoir qu'un ralentissement démographique serait bénéfique à la majorité de la population en terme de la qualité de niveau de vie, et dans un autre angle quantitatif disant que les avantages qu'ils en retireraient se prêtent mal à une évaluation rigoureuse et sont fonctions de leur situation.

En dépit de manifestations de scepticisme et d'opposition, retenons que la majorité des spécialistes considère que, dans la situation de pratiquement tous les pays en développement, le ralentissement de la démographie permettrait un essor plus rapide du revenu individuel. Néanmoins presque tous les gouvernements et organismes internationales, les bailleurs de fonds ont révisé leur opinion favorable envers un indice de fécondité et une natalité élevée, considérée à présent comme une entrave majeure à l'amélioration de la santé, du niveau de vie et du revenu.

En ce qui concerne la situation de la ville de Lubumbashi, nous nous plaçons du point de vu qualitative et nous disons que cette croissance démographique continue ne peut qu'empêcher la société de subvenir à ses propres besoins et les résultats de cette croissance sont la misère et la pauvreté.

De ce fait nos idées convergent avec celles de la doctrine Malthusienne. Dans la mesure où la croissance de la population a en général un impact négatif sur le processus de développement dans la ville de Lubumbashi, elle constitue alors un frein sans compter quelque cas où elle constitue un bien, e par conséquent, il est nécessaire de prendre dès lors les mesures préventives telles que : la planification familiale, le prolongement de la structure d'âge au mariage ; consistant à freiner cet accroissement.

I.5. Approche méthodologique

I.5.1. Les méthodes

Le vocable « méthode » est pris ici, dans le sens des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à trouver les vérités, qu'elle poursuit, les démontre, le vérifie. Ainsi, dans notre travail nous avons fait usage des méthodes suivantes :

1. La méthode inductive

Cette méthode consiste à partir du particulier vers le général, c'est-à-dire des faits contingents observés pour tirer conclusion générales pouvant générer les lois.8(*)

Cette méthode nous a permis en la vérification des grands faits sur terrain qui ont fait preuve concrète des théories que nous avons.

2. La méthode comparative

La méthode comparative consiste à confronter les faits pour déceler des ressemblances et différence existants entre eux afin de dégager le(s) facteur(s) générateur(s) de ces ressemblances ou différences.9(*)

Elle nous a aidé à faire une analyse des différentes évolutions démographiques et économique des différentes années, les confronter aux réalités socio-économiques et environnementales de notre ville de Lubumbashi.

I.5.2. Les techniques

Nous définissons la technique comme un moyen que le chercheur utilise pour recueillir les données utiles à la réalisation d'un travail scientifique. Dans ce travail, nous avons utilisé les techniques ci-après :

1. Technique d'observation directe

L'observation directe est celle qui porte directement sur les phénomènes étudiés qu'ils s'agissent des individus, des groupes d'individus, d'institutions.10(*)

Cette étape importante est celle qui nous a offert le sujet même d'étude, nous avons observé une croissance plus que proportionnelle de la population dans notre ville de Lubumbashi alors que les entreprises devant produire les biens de consommations et devant employer cette main d'oeuvre croissante ne suivent pas le même rythme.

2. Technique documentaire

Cette technique nous permis de consulter différents documents sur le net et dans des bibliothèques qui nous ont fournis des informations précises pour notre étude.

CHAPITRE II : NOTIONS SUR LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET LE DEVELOPPEMENT

Dans ce chapitre nous présenterons les différentes notions de la croissance démographique et du développement. Nous établirons les différences qui peut exister être croissance économique et développement, nous donnerons une différence entre divers développement qui puisse exister et nous présenterons les indicateurs caractéristiques du développement et de la croissance démographique.

II.1. La croissance démographique

II.1.1. La population

La population, c'est l'ensemble des individus, répondant à une même définition, c'est l'ensemble des personnes résidant dans un pays, quels qu'en soient le sexe, la nationalité, la religion, la couleur de la peau ou celle des yeux.11(*)

La population est un concept à prendre au sens larges ; dans le cadre d'un espace donné (national, régional ou local), une population peut être définie à la fois par :

Ø Ses caractéristiques démographiques : sexe et âge, distributions spatiale, densité, la croissance (fécondité, mortalité, migration)...

Ø Ses caractéristiques sociales et culturelles : éducation, religion, ethnie, système de genre, stratification sociale ;

Ø Ses caractéristiques économiques : types d'activités et de production, niveau de vie et de pauvreté, milieu d'habitation.12(*)

II.1.2. La croissance démographique

La croissance démographique est l'accroissement global d'une population sous l'effet de 4 facteurs qui sont :

· La natalité ;

· La mortalité ;

· L'immigration ;

· L'émigration.

Le taux de croissance démographique se calcule comme suit :

TC= (TBN-TBM)+(TBI-TBE)

Où:

· TBN: Taux brut de natalité ;

· TBM : Taux brut de mortalité ;

· TBI : Taux brut d'immigration ;

· TBE : Taux brut d'émigration.

L'accroissement d'une population au cours d'une année est égal à la différence entre les flux d'entrées (naissance + immigration) et les flux de sortie (décès + émigration).13(*)

Soit pour une année : Po= population totale en début de période.

P1= La population totale en fin de période ;

N= Le nombre des naissances ;

M= Le nombre des décès ;

I= Le nombre des immigrations ;

E= Le nombre des émigrations.

L'accroissement total de P est égal à la somme des soldes des flux naturels et migrations : P1-P0= (N-M) + (I-E)

II.1.3. Les régimes de la population

A) Le régime primitif

Ce régime est caractérisé par une forte natalité et une forte fécondité. C'est le régime démographique qui caractérisa toutes les sociétés humaines avant les foyers de la médecine et l'augmentation du nombre des calories consommées quotidiennement. Les populations se renouvelaient à l'identique du fait du niveau élevé de la mortalité et de la fécondité. C'est un régime démographique qui est proche de celui du règne animal. Les périodes de fortes augmentations et de diminution des effectifs alternants dans le temps au gré des variations des moyens de subsistance ou de la nourriture.14(*)

B) Le régime transitoire

Ce régime est caractérisé par une baisse de la mortalité avec une légère tendance à la baisse de la fécondité. C'est le régime démographique qui caractérise la plupart des pays en développement actuellement.15(*)

En effet, grâce aux progrès de la médecine, la mortalité a baissé dans ces pays. Cependant, le nombre moyen d'enfants par femme reste toujours assez élevé bien qu'il soit légèrement en recul par rapport aux années d'avant la colonisation européenne, Japonaise, etc.

C) Le régime de maturité

C'est le régime qui se caractérise par une baisse significative de la mortalité et de la fécondité. C'est le régime démographique actuel de l'Europe occidentale et de l'Amérique du Nord.16(*)

Ici les taux de mortalité et de natalité sont constants, la structures par âge de la population est invariable, l'effectif des décès varie comme celui des naissances et comme celui de la population aux taux r.

II.1.4. Les indicateurs de la croissance démographique

Les principaux indicateurs de la croissance démographique sont :

a) Le taux d'accroissement naturel de la population

Ce taux renseigne sur le rythme d'accroissement d'une population non soumise aux mouvements migratoires internationaux. Il est exprimé en pourcentage et est calculé comme suit :

où :

D : Nombre de décès au cours de la période d'une année ;

N : Le nombre des naissances vivantes sur l'ensemble d'un territoire considéré durant la même période ;

P= La population totale au cours d'une période de référence.

b) Le taux d'accroissement migratoire de la population

Ce taux renseigne de son coté sur le rythme d'accroissement d'une population résultant des mouvements migratoires. Il est exprimé en pourcentage et se calcule comme suit :

I : Le nombre des personnes qui ont immigré ;

E : Le nombre des personnes qui ont émigré au cours de la période de référence dans un territoire.

Ainsi, le taux d'accroissement total de la population se calcule comme suit :

Nous distinguons ici deux sortes de migrations à savoir : les migrations interne et internationale.

ü Les migrations internes sont celles qui concernent les nationaux d'un même pays qui quittent une ville ou un coin du pays vers une ou un autre suite aux facteurs répulsifs ou les push : il s'agit ici des conditions de vie difficile à la campagne ou le mal de vivre au village, etc. Ou encore suite aux facteurs d'attraction ou le pulls qui sont notamment les différences de salaires entre la ville et la campagne, l'image que véhicule la ville à la campagne où elle est synonyme de modernité, les conditions de vie meilleures qu'offrent la ville à ses habitants avec les vitrines de ses magasins bien achalandées et les facilités de déplacements, les possibilités de poursuites d'études, d'émancipation de la femme et d'ascension sociale, etc.

ü Les migrations internationales sont constituées des mouvements des populations vers l'étranger à raison des facteurs d'ordre économique, politique et social.

II.2. Le développement

Il y a lieu de distinguer le développement économique de la croissance économique afin d'éviter toutes confusions.

Par croissance économique on entend une élévation du revenu par habitant, ainsi que de la production.17(*)

Le pays qui augmente sa production de biens et services, par quelque moyen que ce soit, en l'accompagnant d'une élévation du revenu moyen, a mis à son actif « une croissance économique ».

De ce fait, outre la croissance économique, le développement économique comporte davantage d'implications, et en particulier des améliorations de la santé, de l'éducation et d'autres aspects du bien être humain.18(*)

Les pays qui élèvent leur revenu, mais sans assurer ainsi une augmentation de l'espérance de vie, une réduction de la mortalité infantile et un accroissement des taux d'alphabétisation échouent dans des aspects importants du développement.

Ainsi, la théorie de développement raisonne à partir d'une hypothèse selon laquelle le développement résulte de la substitution des structures productives capitalistes à un niveau technologique élevé à des structures peu efficaces centrées sur le travail et à faible technologie. De ce fait Il est important de distinguer aussi le développement humain de l'écodéveloppement, du développement durable et du développement participatif.

II.2.1. Le développement humain

Le premier rapport mondial sur le développement, paru en 1990, définissait le développement humain comme le processus qui conduit à l'élargissement de l'éventail des possibilités offertes aux individus.

Mais ce concept du développement humain est récent, et tend à évaluer le progrès du développement en termes de bien-être social et d'accès aux moyens de la liberté politique. Ce concept a été popularisé par les rapports sur le « développement humain » publiés chaque année, depuis 1990, par le programme des nations unies pour le développement (PNUD).19(*)

II.2.2. Ecodéveloppement

Le concept « d'économie de développement » se réfère à une idée de développement tenant compte de façon équilibrée de l'économie et de l'écologie. Elle implique des actions concertées pour, d'une part améliorer la productivité agricole et répondre aux priorités des populations en matière de qualité de la vie, et d'autres parts engager en processus de restauration à long terme des équilibres écologiques.

Ce concept prend donc en compte la dimension écologique et privilégie les expériences des micros développements.

II.2.3. Le développement durable

La commission mondiale pour l'environnement et le développement (CMED) définit le « développement durable » comme un développement qui répond aux besoins actuels sans limiter l'aptitude à répondre aux besoins des générations futures.20(*)

Le développement durable est un processus par lequel les politiques économiques, fiscales, commerciales, énergétiques, agricoles et industrielles sont toutes conçues en vue d'instaurer un développement qui soit économiquement, socialement et écologiquement durable. Par conséquent, la consommation actuelle ne saurait être financée en contractant des dettes économiques que d'autres devront rembourser.

L'investissement dans la santé et l'éducation des populations d'aujourd'hui doit se faire sans pour autant créer des dettes sociales pour les générations de demain. Les ressources naturelles être exploitées de manière à ne pas s'endetter sur le plan écologique en altérant l'équilibre qui existe entre la population et l'environnement.

En général, les conditions minima nécessaires pour instaurer un développement durable sont :

v Une élimination de la pauvreté ;

v Une diminution de la croissance démographique ;

v Une répartition plus équitable des ressources ;

v Une population en meilleure santé, plus instruite et mieux formée ;

v Un gouvernement décentralisé et plus participatif ;

v Un système d'échange plus équitable et plus ouvert au sein des pays et entre pays, comprenant une augmentation de la production pour la consommation totale ;

v Une meilleure compréhension de la diversité de l'écosystème, un besoins de solutions adaptées aux problèmes écologiques locaux.

II.2.4. Le développement participatif

Le développement participatif est défini comme le moyen d'une participation plus large de l'ensemble de la population aux activités de production, avec un partage plus équitable du fruit de ces activités.

En somme, le concept de développement durable englobe à la fois le développement humain, l'écodéveloppement et le développement participatif.

II.2.5. Les indicateurs du développement

La distinction entre pays en développement et les pays développés est basée sur un certain nombre d'indicateurs tant économiques que sociaux.

A. Les indicateurs économiques du développement

Avant tout c'est le produit intérieur brut (PIB) et le produit national brut ou revenu national brut qui sont les indicateurs économiques du développement.

1. Le PIB : Mesure la valeur totale de la production des biens et services finaux dans les économies, peu importe que les propriétaires des biens et services soient des nationaux ou des étrangers. Autrement dit c'est la somme de toutes les valeurs ajoutées produites à l'intérieur des frontières d'un pays au cours d'une année.

Le PIB en monnaie nationale est converti en dollars Américains(USD) sur base du taux de change officiel pour permettre des comparaisons internationales.

2. Le PNB ou RNB : est la somme de toutes les valeurs ajoutées des biens et services produits par l'Etat et les entreprises, quel que soit le lien de la production, dans le pays ou à l'étranger.21(*)

Donc la somme de toutes les valeurs ajoutées produites par les ressortissants d'un pays, qu'ils produisissent dans le pays ou même à l'étranger.

Notons que ces indicateurs posent des problèmes d'évaluation d'abord les statistiques ne sont toujours pas fiables, certains biens et services ne sont pas ou sont mal pris en compte, ...

B. Les indicateurs sociaux du développement

Les principaux indicateurs sociaux sont relatifs à :

§ La santé : l'espérance de vie à la naissance, le taux de mortalité infantile, le taux de mortalité maternelle, le nombre d'habitants par médecin, la taille moyenne des individus, etc.

§ L'instruction : le taux d'alphabétisation, le taux de scolarisation, le pourcentage de filles dans l'enseignement secondaire ou supérieur, etc.

§ Les conditions de logement : le pourcentage de ménages ayant accès à l'eau courante, ayant des installations sanitaires, le pourcentage de logements précaires, etc.

§ L'urbanisation : le pourcentage de la population urbanisée ;

§ La démographie : le taux de croissance annuel de la population, le taux de fertilité totale (nombre de naissance par femme).

D'une façon générale les indicateurs sociaux montrent un retard global des pays en développement mais aussi une amélioration progressive des conditions de vie.

Outre ces indicateurs, le programme des nations unies pour le développement met en place un indicateur composite qui est l'indicateur du développement humain (IDH).

Cet indicateur mesure les résultats moyens d'un pays pour les 3dimensions fondamentales du développement humain à savoir :

· Un niveau décent de vie, mesuré par le produit intérieur brut (PIB) par habitant en termes de pouvoir d'achat en USD ;

· La longévité et la bonne santé, mesurée par l'espérance de vie à la naissance ;

· L'accès à la connaissance, mesurée par le taux d'alphabétisation des adultes (+15ans) et le taux de scolarité brut combiné pour l'enseignement primaire, secondaire et supérieur.

L'IDH se situe entre 0 et 1. Le PNUD a défini trois niveaux de développement humain :

- Développement humain faible :

- Développement humain moyen :

- Développement humain élevé :

L'IPH (indice de pauvreté humaine) : cet indice traduit la non satisfaction des besoins essentiels (alimentation, habillement, logement et services collectifs de base comme : l'éducation, les soins de santé, l'eau potable, ...)

CHAPITRE III : CADRE THEORIQUE DE LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET DU DEVELOPPEMENT

Dans ce chapitre, nous présenterons les arguments ou théories qui fondent les débats entre malthusiens et néomalthusiens, nous parlerons de l'interventionnisme qui a conduit à la transition démographique, et nous établirons une grille d'analyse.

III.1. Les Malthusiens et les néomalthusiens

Pour les malthusiens et les néomalthusiens, une population qui s'accroit à volonté, sans aucune contrainte, expose l'humanité à des crises majeures dans le futur : stagnation du niveau de vie, pénurie des ressources et dysfonctionnements économiques. Cela a amené à mettre sur pied la théorie de la population optimale qui définit un seuil au-delà duquel le nombre d'habitants cesse d'être favorable à l'essor socio-économique.

III.1.1. La stagnation du niveau de vie

Elle est évoquée par Thomas Malthus pour qui la population a une faculté d'accroissement extrêmement plus élevée que celle des ressources devant servir aux besoins humains. Malthus dit : « si une population n'est pas freinée, elle s'accroit selon une progression géométrique, alors que les subsistances augmentent selon une progression arithmétique »22(*). Cela condamnerait donc les Hommes à vivre en permanence du minimum, à ne jamais dépasser durablement  le seuil des subsistances.

En effet, pour cette théorie, même s'il y a une découverte importante de gisements des ressources ou un progrès dans un domaine, la hausse potentielle du bien-être qui pourrait en résulter est absorbée dans le temps par le pouvoir multiplicateur de la population.

Les relations entre ressources et populations, vues sous cet angle, font que l'humanité ne peut durablement améliorer son sort, la conséquence étant la stagnation du niveau de vie. D'où la nécessité selon Malthus de freiner la croissance démographique en utilisant soit des moyens de prévention comme le recul de l'âge de départ en mariage, soit alors des politiques de limitation des naissances dans les familles surtout au sein des plus défavorisées.

Dans le même ordre d'idée, les néomalthusiens ont alerté l'humanité sur le risque d'une pénurie des ressources disponibles.

III.1.2. Risque de pénurie des ressources disponibles

Ce risque est mis en exergue par les néomalthusiens qui font leur apparition à la fin du 19ième siècle, prenant ainsi le contre-pied les thèses natalistes érigées en modèles à l'époque dans plusieurs pays comme la France, suite à des pertes en vies humaines lors des guerres antérieures par exemple la guerre franco -prussienne de 1870.

Des théoriciens suggèrent comme solutions l'utilisation des moyens de contraception, le recours à l'avortement si nécessaire et, plus tard, la sensibilisation des femmes pour que celles-ci soient impliquées dans la prise de décisions sur le nombre d'enfants du couple.

Ce courant de pensée est relancé au cours de la deuxième moitié du 20ième siècle mais avec d'autres motivations : le risque d'insuffisance des ressources indispensables à la vie qui pourrait se réaliser à terme si rien est fait.

Le danger est pris au sérieux par des écologistes tels Paul R. Ehrlich, qui appellent à un ajustement impératif entre les ressources et le niveau numérique de la population si on veut éviter des famines dans un avenir proche et aussi des catastrophes écologiques. Pour eux au vu de la tendance, l'on s'achemine vers une surpopulation par rapport aux disponibilités nutritionnelles existantes. Aussi, la terre ne pourra pas continuer à résister à la surexploitation d'éléments indispensables au maintien de l'équilibre de l'écosystème.

Pour mieux étayer leurs argumentaires à ce sujet, une étude chiffrée est réalisée, plus connue sous le nom de rapports Meadows, du nom de deux de ses coauteurs. Elle se veut résolument rigoureuse, scientifique et se fonde sur l'interprétation des modèles de consommation, de production et surtout l'évaluation des réserves mondiales de ressources non renouvelables. La conclusion est sans appel : l'on s'achemine vers une pénurie des ressources indispensables.

Les néomalthusiens se voient ainsi conforter dans leurs recommandations qui préconisent un ralentissement de l'accroissement de la population car il ne peut avoir « une croissance indéfinie dans un monde fini »23(*). Pour y arriver, ce courant propose de mettre sur pied des politiques de régulation démographique dont le respect des règles peut être volontaire ou forcé afin d'éviter des situations de famine, de tension entre les peuples et de dégradation écologique.

Nous soulevons aussi la question des dysfonctionnements économiques que l'expansion démographique peut causer.

III.1.3. Croissance démographique et dysfonctionnement économique

Pour les néomalthusiens, les dysfonctionnements qu'une croissance élevée de la population peut causer sur l'économie ont pour source la structure par âge.

En effet, une population qui croit rapidement est généralement jeune, ce qui peut favoriser les dépenses de consommation au détriment de l'épargne. Ainsi, les investissements dans le secteur productif, souvent tributaires de l'épargne, se trouveraient donc globalement ralentis. Un cercle vicieux est ainsi autoentretenu car la raréfaction de l'épargne peut aboutir, ceterisparibus, à une sous-capitalisation conséquente du fait que les entreprises sont obligées d'utiliser le matelas de sécurité que représentent les capitaux propres pour financer leurs investissements.

Dans un tel contexte, les Etats pour remplir leurs obligations régaliennes consacrent une part importante de leur budget aux investissements sociaux (construction d'école, d'hôpitaux, etc.). Cela est de nature à renvoyer au second plan les mesures incitatives qui peuvent être prises à l'avantage du secteur productif. En effet, lesdites mesures ont souvent des coûts immédiats pour des retombées escomptées à terme. Ce qui n'est pas toujours en adéquation avec les objectifs des gouvernants qui font souvent face à une pression démographique qui requiert des solutions d'urgence.

III.1.4. La théorie de la population optimale

Une analyse minutieuse de la position des antis malthusiens permet constater que ceux-ci ne sont pas opposés à l'augmentation de la population de manière absolue, mais d'une manière relative. En effet, il est question d'encadrer l'accroissement de la population de manière à ce que celle-ci ne crée pas d'effet pervers.

La théorie de la population optimale stipule à ce sujet qu'il existe un seuil numérique qui devrait être l'objectif en matière de nombre d'habitants pour une zone géographique déterminée.

En effet, ce seuil est tel que si le nombre d'habitants ne l'a pas encore atteint, la population est alors clairsemée. Elle peine à tirer tous les bénéfices lui permettant d'atteindre le niveau de vie optimal que lui offre potentiellement ses différents environnements. Il s'agit par exemple de l'environnement économique (la taille du marché peut entrainer des économies d'échelle, la division du travail, etc.) et naturelle (exploitation optimale des ressources naturelles).

Si par contre ce seuil est dépassé, le surplus de population fait perdre les différents avantages sus-évoqués et les environnements sont menacés.

Dans l'environnement naturel, les ressources sont surexploitées provoquant des phénomènes tels que la déforestation, l'érosion des sols, etc. Quant au secteur économique, le phénomène des rendements d'échelle décroissant peut alors entrer en jeu comme dans le secteur agricole où la surexploitation provoquée par la pression démographique a pour conséquence la baisse des rendements des surfaces cultivables. Cela fera que les coûts de production augmentent si l'on veut avoir le même niveau des récoltes.

Cependant, pour certains économistes comme Goran OHLIN, ce n'est pas le dépassement d'un seuil critique de la population qui ferait problème, mais plutôt les variations brusques des taux de croissance démographique24(*). En effet, le fait qu'il faille mettre les secteurs économique et social en adéquation avec ces variations dans des délais courts, peut être extrêmement couteux : mesures d'incitation à l'embauche, construction des écoles et des hôpitaux, etc.

III.1.5. Autres théories d'auteurs

Il y a d'autres penseurs qui ont émis leur avis en ce qui concerne la croissance démographique. Nous avons :

1. Robert SOLOW

Dans son modèle de croissance économique dit de SOLOW, il conclut qu'un pays caractérisé par un taux de croissance démographique élevé est doté d'un état stationnaire, d'un stock de capital par travailleur relativement faible, et donc, d'un revenu par travailleur faible.25(*)

En d'autres termes, une croissance démographique élevée tend à appauvrir une population dans la mesure où, il est difficile de préserver un capital par travailleur important en présence d'une croissance rapide du nombre des travailleurs.

La croissance démographique est donc pour lui, l'un des facteurs déterminants la différenciation des niveaux de vie dans différents Etats du monde, c'est elle qui explique comment et pourquoi les niveaux de vie varient d'une région du monde à une autre.

2. Ansley COALE et Edgar HOOVER

Dans le modèle dynamique des effets de la population sur le bien-être matériel, le démographe Ansley COALE de l'Université de Princeton et l'économiste Edgar HOOVER de l'Université de Duke ont créé un modèle macroéconomique de la croissance démographique et du développement en Inde.26(*)

Selon eux, la réduction du taux de natalité de ce pays contribuerait à augmenter les revenus individuels de deux manières importantes :

a) Le ralentissement de la croissance démographique réduirait le rapport de dépendance en fonction de l'âge lequel diminuerait la consommation et élèverait l'épargne quel que soit les revenus ;

b) Du faut du ralentissement au bout d'une quinzaine d'années de l'augmentation du nombre d'actifs, les investisseurs indispensables à l'affectation pour un nombre croissant de travailleurs d'un capital constant par travailleur diminueraient, ce qui permettrait d'en consacrer une proportion accrue à l'augmentation du capital par travailleur.

3. W. Arthur LEWIS

Dans son ouvrage « développement économique et planification »(1979), il présente son modèle de chômage selon lequel, la cause principale visible du chômage est l'écart qui se creuse entre les salaires du secteur moderne qui sont trop élevés et les gains du secteur traditionnel qui sont très faibles.27(*)

Dans ce modèle de chômage, LEWIS démontre qu'il faut admettre qu'une fois qu'on entame le processus de développement, la pression démographique rend possible l'existence d'un nombre beaucoup plus considérable de chômeurs et retarde, peut-être de plusieurs décennies, le moment où l'équilibre pourra être atteint.

Si un pays est surpeuplé dit-il, le nombre d'habitants des régions rurales qui peuvent affluer dans les villes sans réduire substantiellement la production des exploitations agricoles peut être important. De même, pour la production de serviteurs, d'employés de bureau et de messagers qui sont rejetés sur le marché du travail à mesure que les salaires augmentent. Dans un pays moins peuplé, les exploitations agricoles ont besoin de toute la main d'oeuvre qu'elles possèdent et le nombre de gens qui cherchent du travail ailleurs est aussi beaucoup plus réduit.

Un taux de croissance démographique élevé a le même effet qu'un état initial de surpopulation, puisque l'expansion du secteur moderne à autant de mal à rattraper l'excède de la main d'oeuvre. Une politique de contrôle de la population est donc souhaitable si l'on veut régler le problème de chômage et d'emploi.28(*) A chaque paire de main en surplus doit correspondre un capital supplémentaire, sous forme de logement, d'écoles, d'hôpitaux, d'usines et d'autres ressources physiques. Le capital peut donc servir, soit à relever le niveau de vie de la population qui existe déjà, soit à faire bénéficier un nombre plus important de personnes du niveau existant.

Ce bref développement montre que le contrôle de la population est économiquement avantageux tant pour les pays surpeuplés que pour les pays peuplés. Tout plan de développement devra donc accorder la priorité aux mesures destinées à faciliter la limitation des naissances.29(*)

Enfin, LEWIS démontre au sujet du taux de salaire que la pression démographique influe négativement sur lui. Si la pression démographique est intense dit-il, il devient presque immoral pour une personne jouissant d'une certaine situation sociale d'effectuer même des travaux dont elle pourrait changer un serviteur ou de se souiller des mains en se livrant à des activités manuelles.

4. Joseph E. STIGLITZ

Dans ses principes d'économie moderne, J. STIGLITZ montre qu'une croissance démographique forte rend difficile l'amélioration des conditions de vie. Un fort taux de croissance de la population explique-t-il, exerce en général des pressions sur toute l'économie, et notamment sur les économies les plus pauvres.30(*)

L'épargne doit être utilisée pour loger une population grandissante et pour fournir des capitaux aux nouveaux entrants dans la population active, ce qui ne laisse pas grand-chose pour accroitre l'intensité du capital et donc la productivité.

La hausse du taux de croissance de la population a un autre effet, elle entraine une augmentation considérable du pourcentage de jeunes qui dépendent du revenu d'autres personnes. Par ailleurs, cela a rendu encore plus difficile l'amélioration du niveau d'enseignement.

Pour augmenter leur niveau de vie ou de leur revenu par tête, les pays en développement doivent adopter une stratégie comportant deux volets : accélérer la croissance du PIB et ralentir la croissance de la population.31(*)

III.2. Les anti-malthusiens

Pour aller à l'encontre des thèses malthusiennes, les anti-malthusiens fondent, quant à eux, leurs argumentaires sur trois aspects : la pression créatrice, la rareté relative et la crédibilité des tendances.

III.2.1. La pression créatrice et le capital humain

Les anti-malthusiens, à l'instar de l'économiste et sociologue Esther Boserup, ont pris le contre-pied des thèses malthusiennes32(*). Leur principal argument était que la pression démographique, notamment une densité de population élevée, met les Hommes dans des conditions où il est nécessaire de faire preuve d'innovation pour s'adapter.

Pour les anti-malthusiens donc, la population est plutôt un facteur de progrès technique et parler d'une perpétuelle stagnation du niveau de vie due à une population qui s'accroit, c'est ne pas tenir compte des facultés d'adaptation de l'Homme. C'est pourquoi certains adeptes de cette thèse vont recommander plus tard de renforcer le capital humain pour avoir une population de qualité. Ainsi en allant dans le même sens et pour répondre aux thèses malthusiennes pour lesquelles une forte poussée démographique entraine l'augmentation des investissements sociaux au détriment des investissements dans le secteur productif, les anti-malthusiens estiment que l'éducation et la santé développent la capacité des hommes à innover, et les rend plus ingénieux. Ils recommandent le renforcement du capital humain, pour faire accroître la productivité du travail. L'exemple de certains pays asiatiques (Japon, Taiwan, Singapour) qui n'ont pas considéré les dépenses sociales comme des gouffres financiers mais comme des investissements économiques, a permis d'étayer cette thèse.33(*)

La conception des anti-malthusiens des relations entre croissance démographique et développement est que de par la pression créatrice qu'il génère, c'est plutôt le niveau de la population en qualité  et en quantité qui détermine la richesse et pas l'inverse.

III.2.2. La rareté relative

En réponse au rapport Meadows qui parlait d'une croissance infinie de la population dans un monde fini de ressources, les anti-malthusiens opposent l'argument de rareté relative. En effet, ils estiment qu'il faut analyser le problème de la disponibilité future des ressources sous l'angle de service rendu et non de stock disponible. Ils font ainsi référence à la possibilité de substitution d'un bien par un autre. Cette possibilité fait que l'utilité que l'on tire d'un bien est pérennisée même si les réserves de celui-ci sont en épuisement. En même temps, les différentes tensions (sociales, inflationnistes) qui peuvent découler de la rareté d'un bien se trouvent ainsi minimisées dans la communauté dès lors qu'on lui trouve un substitut.

III.2.3. La crédibilité des tendances

Les néomalthusiens, notamment dans le rapport Meadows, ont tiré des conclusions sur les stocks disponibles comparativement à la demande future. Les estimations de cette demande future ont été faites par prolongement du trend obtenu à partir des données d'observation du passé et/ou d'autres facteurs pouvant influencer la demande.

Cependant, en tenant compte des paramètres tels que la possibilité de substitution d'un bien avec un autre, les changements qui peuvent subvenir dans les habitudes de consommation des individus, le discours pessimiste tenu sur la base dudit rapport devrait être nuancé.

Jacques Veron (1991) estimait à ce sujet : « Des perspectives à long terme de consommation de matières premières ou d'énergie sont inutiles dès lors que se produisent des substitutions »34(*).

III.3. Interventionnisme ou passivité

Un autre débat à mi-chemin entre le pragmatisme et la théorie, a concerné l'attitude à adopter face à une pression démographique à laquelle il est difficile de faire face dans un contexte où les structures économiques et sociales n'ont pas la capacité de réaction nécessaire. D'aucuns pensent qu'il n'est pas nécessaire d'intervenir car il existe un mécanisme d'autorégulation de la population qui équilibre inéluctablement dans le temps le nombre d'habitants aux ressources disponibles : c'est la transition démographique. Cette théorie a suscité des réactions de la part de ceux qui pensent qu'elle est difficilement applicable pour répondre aux problèmes de déséquilibre entre les capacités d'absorption des structures socio-économiques des Etats et le boom démographique.

III.3.1. La théorie de la transition démographique

Cette théorie, évoquée pour la première fois par le démographe français Adolphe Landry en 1934, a été précisée après la guerre notamment en 1945 par le démographe britannique Franck Notestein.35(*) Les auteurs se sont appuyés sur les observations faites dans le cas des pays développés au cours du processus de passage de leurs populations d'un régime démographique traditionnel à un régime moderne. Ces deux régimes sont rigoureusement opposés, le premier désignant une situation où la natalité et la mortalité sont élevées, tandis que le second est caractérisé par la situation exactement inverse.

L'idée principale est que toutes les populations se caractérisent par un mécanisme automatique de rééquilibrage entre les naissances et les décès.

Cette transition démographique est constituée des phases ci-après :

- La pré-transition désigne la phase traditionnelle, caractérisée par une forte mortalité compensée par des taux de natalité élevés. En effet, l'inexistence ou les difficultés d'accès aux soins de santé combinés à la méconnaissance des règles d'hygiène, maintiennent la mortalité infantile à des niveaux élevés. Dans un tel contexte et par souci de remplacement des enfants qui vont probablement décéder à l'avenir, les ménages anticipent en ayant une progéniture nombreuse. La phase traditionnelle se caractérise ainsi par un accroissement naturel très bas, qui peut devenir négatif lors des pics de mortalité atteints pendant les épidémies ou les famines.

- La phase 1 est l'entame de la transition démographique proprement dite. Avec le développement progressif du pays et l'amélioration des conditions de santé et d'hygiène, l'on assiste à un recul de la mortalité dans son ensemble. Mais du fait que la politique nataliste est solidement ancrée dans les comportements, la natalité ne baisse pas mécaniquement et demeure forte.

Il s'ensuit donc une hausse de l'accroissement naturel qui induit des taux de croissance de la population assez élevés de l'ordre de 2 à 3%.

- La phase 2 est la dernière étape de la transition. Les ménages comprennent qu'ils n'ont plus besoin de faire un nombre élevé d'enfants en prévision à d'éventuels décès futurs, la mortalité ayant chuté. C'est le début de l'utilisation des moyens contraceptifs. L'on observe une baisse plus accélérée de la natalité qui induit une chute de l'accroissement naturel.

- La post-transition est la période du régime moderne. La natalité chute est quasiment au même niveau que la mortalité. Le taux de croissance de la population est très faible. Le nombre d'habitants stagne. Il peut arriver que ce schéma soit prolongé et qu'on arrive à une situation dans laquelle l'accroissement naturel est négatif, les décès étant plus élevés que les naissances.

Cette théorie, qui inciterait à ne rien faire face à une poussée démographique dans l'attente que le déséquilibre transitoire soit résorbé dans le temps, a fait l'objet de controverses. Ses limites ont été soulignées.

III.3.2. Critique de la théorie de la transition démographique et interventionnisme

III.3.2.1. Critique de la théorie de la transition démographique

Les limites relatives à cette théorie concernent entre autres, des doutes quant à l'universalité schématique du processus, l'omission de l'impact des phénomènes migratoires sur la démographie et la durée de la transition

a) L'universalité schématique du processus : elle a été mise en doute lorsqu'on a observé que dans certains cas, la natalité et la mortalité n'ont pas évolué conformément au modèle de transition qu'on tendait à universaliser. Si l'évolution des pays comme l'Angleterre a été conforme à la théorie, le cas patent de la France constitue l'une des exceptions. En effet, au cours de la période considérée comme transitoire, mortalité et natalité ont simultanément évolué d'une manière quasi identique. Cela a empêché ce pays de connaitre un fort accroissement naturel, le taux de croissance de la population n'ayant pas dépassé 1%.36(*)

Ce taux est très en deçà de ce qu'on observe généralement en période de transition, les amplitudes étant souvent de l'ordre de 2 à 3%.

b) Omission de l'impact des phénomènes migratoires

L'une des limites de la théorie de la transition démographique est qu'elle est basée sur l'hypothèse d'une démographie fermée, sans échange migratoire avec le reste du monde. Or, les données démographiques sont aussi impactées directement ou indirectement par les migrations. En effet, les données telles que le nombre d'immigrés et d'émigrés affectent directement les variables démographiques numériques, tandis que les pays de provenance des migrants ont une influence sur la fécondité de ces derniers et indirectement sur le volume de population du pays d'accueil.

Les données de population sont donc la résultante conjointe des variables démographiques naturelles et des variables de migrations, surtout dans les pays où les échanges migratoires sont non négligeables.

c) La durée de la transition démographique

Elle est variable en fonction des pays. Il existe ainsi des transitions rapides et des transitions lentes, même sans éléments perturbateurs tels que les guerres, les épidémies, les catastrophes naturelles, etc. Parmi les transitions lentes, il y a celles qui ont caractérisé les pays européens avec une durée allant de un (1) à un siècle et demi (1,5). Les transitions accélérées se sont quant à elles produites dans des zones insulaires telles que Maurice, les îles pacifiques, les Antilles avec une durée allant de 30 à 40 ans seulement ! Il est vrai que les pays en développement devraient en théorie connaitre des transitions plus rapides que celle qu'a connue l'Europe, car ces pays utilisent des techniques médicales déjà existantes alors que l'Europe les découvrait progressivement dans le temps. Mais si l'on fait la comparaison entre les pays en développement, les différences de rythme subsistent.

III.3.2.2. Interventionnisme et politiques de population

Les néomalthusiens recommandent l'interventionnisme pour freiner la croissance de la population, de manière à avoir un ajustement entre le nombre de personnes et les ressources disponibles. Les mesures doivent être prises à toutes les échelles, depuis l'unité familiale pour s'étendre à tout le pays. Pour y arriver, les néomalthusiens pensent qu'une adhésion volontaire des ménages à cette action est souhaitable, mais n'excluent pas l'utilisation des moyens coercitifs en cas de refus de se conformer à cette régulation démographique. Pour Paul Ehrlich: « Nous ne pouvons pas seulement traiter les symptômes du cancer de la croissance de la population, le cancer lui-même doit être extrait »37(*).

C'est à cet effet que les politiques de population antinatalistes ont été élaborées. Celles-ci sont un ensemble de mesures qui incitent une population à faire moins d'enfants. Les moyens utilisés sont la contraception, les interruptions volontaires de grossesses dans les pays où cette pratique est autorisée, la stérilisation et divers avantages aux familles peu nombreuses tels que le versement d'allocations ou des avantages fiscaux. La planification familiale joue un rôle majeur car c'est dans les bureaux de son réseau que la promotion de ces moyens antinatalistes est effectuée.

Les politiques coercitives ont également été expérimentées, notamment en Chine avec la politique de l'enfant unique. Mais l'efficacité de ces politiques ne fait pas l'unanimité. Il est reproché à leur promoteur de circonscrire le problème du nombre élevé d'enfant à l'offre des méthodes contraceptives exclusivement, sans s'attarder sur la demande de celles-ci. L'offre étant ici l'accès aux moyens de contraception tandis que la demande concerne la volonté des populations cibles à avoir un nombre limité d'enfants. En effet, même si les moyens contraceptifs sont disponibles, l'objectif peut ne pas être atteint si les ménages n'ont aucune motivation à limiter numériquement leur progéniture.

Cela pose implicitement la question des déterminants de la demande d'enfants dans un pays, dont certains théoriciens et praticiens ont affirmé que le niveau de développement est l'un des facteurs les plus importants à prendre en compte. Dans cet ordre d'idée, lors de la Conférence mondiale sur la population de Bucarest en 1974, le slogan suivant lancé lors des débats, devint célèbre : Le développement est le meilleur moyen contraceptif.

Au terme de cette partie du chapitre dans laquelle nous avons présenté les différentes théories de la croissance démographique et du développement, chaque lecteur devra alors chercher, à partir des réalités spécifiques de son pays, de sa région ou de sa ville, à fournir une réponse aux questions suivantes : les théories d'inspiration malthusienne se vérifient-elles dans la ville de Lubumbashi ? Correspondent-elles aux réalités du pays ?

III.4. La grille d'analyse

Pour analyser le problème des liens entre la croissance démographique et le développement à Lubumbashi, nous nous appuierons sur les théories malthusiennes disant que le taux de croissance de la production suivant une loi arithmétique est inférieur à celui de la population qui suit une loi géométrique. Présentant la population comme un danger si rien ne gêne cet accroissement qui favorise son augmentation exponentielle qui fait en sorte que la population va en doublant tous les 25 ans, et sachant que cette augmentation ou croissance très importante dégrade l'environnement et les moyens pour sa reproduction agricole.

Les analyses des Malthusiens nous aiderons à expliquer et à bien analyser les faits que nous constatons dans notre province du Katanga plus particulièrement dans notre ville de Lubumbashi.

De ce fait on fera un état de lieu de la démographie de la ville de Lubumbashi à travers l'évolution de sa population qui nous indiquera le taux de croissance de la population, nous montrerons aussi le niveau du chômage, de la progression du PIB/habitant, le niveau d'éducation, de la santé et nous verrons à travers la natalité et la mortalité d'une année si la ville de Lubumbashi a atteint ce qu'on appelle transition démographique.

Nos analyses s'efforceront de montrer comment les théories malthusiennes tendent à se vérifier à Lubumbashi.

A cet effet nous montrerons dans les lignes qui suivent, les principaux indicateurs à travers lesquels on peut comprendre que la croissance démographique est l'un des facteurs qui aggrave la situation de pauvreté et ne permet pas à la ville de Lubumbashi de réaliser des projets de développement.

Voici la grille reprenant les indicateurs du problème de développement ainsi que les penseurs qui en ont parlés.

Indicateurs du problème de développement

Penseurs

PIB/Habitant

Robert SOLOW, Hoover EDGAR, Joseph STIGLIZ

Chômage

Arthur LEWIS, T.R. Malthus

Inégalités sociales

Joseph STIGLIZ

Niveau d'enseignement

Joseph STIGLIZ

Rapports actifs sur inactifs

T.R. Malthus

Au regard de la grille ci-haut, nous constatons que :

· La croissance démographique entraine une progression lente du PIB/habitant qui rend plus faible le niveau du PIB/tête, elle fait de la population une population à faible revenu ;

· La croissance démographique entraine un accroissement du chômage ;

· Elle entraine aussi un renforcement des inégalités sociales ;

· Elle rend plus difficile l'amélioration du niveau d'enseignement et même de la qualité des soins de santé ;

· Elle entraine un accroissement du taux de dépendance en fonction de l'âge (rapports actifs sur inactifs).

CHAPITRE IV : LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET LE DEVELOPPEMENT DANS LA VILLE DE LUBUMBASHI

IV.1. Présentation de la ville de Lubumbashi

IV.1.1. Historique

La ville de Lubumbashi pris naissance en 1910 lorsqu'on choisit le plateau et le bourg de qui dominait la rivière Lubumbashi au même moment de l'entrée du rail venant du sud.

Ce plateau habité à partir de 1906, caractérisé par une savane enfin, hérissée des termitières, à la terre ocre et à la maigre végétation, savane verte en saison des pluies et rouge en saison sèche que s'érigera au fil des temps la ville d'Elisabethville, nom de l'épouse du Roi Albert devenue 70 ans après Lubumbashi.

C'est à partir de 1907 que le Comité Spéciale du Katanga(CSK), au nom de l'Etat de la Compagnie du Katanga, assurant la mise en valeur de cette Province, rendra compte de l'essor que prendra cette industrie qui nécessitait l'existence d'un Centre Administratif et Commercial à proximité des mines et des usines, chargera son représentant Emile WANGEME de transférer le siège du CSK situé à LUKONZOLWA(Lac Moero) aux environs de la première mine exploitée « Etoile du Congo » à KALUKULUKU Commune de Ruashi.

Par l'ordonnance n°298/AIMO du 25 Juin 1941, cette bourgade s'étendra sur l'avenue Limite Sud (actuellement Likasi) à l'avenue Drogmans(Kimbangu) au Nord, et à l'Est le rail du chemin de fer, et à l'Ouest l'actuelle avenue KAMANYOLA et les usines Gécamines et englobant ainsi une population cosmopolite. C'est ainsi que LUBUMBASHI jouira de statut d'une ville.

IV.1.2. Situation géographique

La ville de Lubumbashi est située au Sud de la République Démocratique du Congo. Elle est comprise dans le degré carré Sud 12127 c'est-à-dire dans le degré carré de deuxième parallèle du Sud de l'Equateur et au vingt septième (27è) méridien. Situé à 11°39'57'' de latitude Sud et à 27°28'25'' de l'extrémité Sud de la sous-région du Haut Katanga quoique se trouvant au coeur de l'Afrique, Lubumbashi n'en est pas moins d'un accès aisé tant par route ou chemin de fer que par avion. Elle est située à 1570 Kilomètres de Kinshasa et 1720 kilomètres de Matadi une ville de Lubumbashi située à 1250 m d'altitude, elle s'étend sur une superficie de 747 km2 au plateau légèrement jalonné. Elle est enclavée dans le district du Haut Katanga, la température est de 13° à l'ombre pendant la saison sèche parfois les températures subissent jusqu'au 30°C certains années.

Les limites sont :

· Au nord : la limite nord du domaine de l'aéroport et les cités de la commune annexe qui forme la ceinture de la ville ;

· Au sud : à partir du confluent Masimba, Kafubu vers l'amont, jusqu'à la limite de l'ancienne route Munama en passant par le confluent de la rivière Kafubu avec la rivière Lubumbashi canalisée ;

· A l'Est : à partir de la limite Nord-Est du domaine de l'aéroport, une ligne droite jusqu'au confluent de la rivière Kafubu en passant par la ville de celle-ci ;

· A l'Ouest : les cités et fermes qui forment la ceinture de la ville vers Kipushi. Son étendue carrée à peu près 747 Km2.

IV.1.3. Divisions et subdivisions administratives

La Ville de Lubumbashi compte sept(7) communes dont : la commune Annexe, la commune Kamalondo, commune Kampemba, commune de Katuba, commune de Kenya, la commune de Lubumbashi et la commune deRuashi.

Ø La commune Annexe compte 8 quartiers dont Kalebuka, Kasapa, Kasungami, Kimbembe, Kisanga, Luwowoshi, Munua, Naviundu ;

Ø La commune Kamalondo compte deux quartiers : Kitumaini et Njanja ;

Ø La commune Kampemba compte sept quartiers dont Bel Air I, Bel Air II, Bongonga, Industriel, Kafubu, Kampemba, Kigoma ;

Ø La commune de Katuba compte neuf(9) quartiers : Bukama, kamponda nord, kamponda sud, kisale, lufira, musumba, mwana, shaba, n'sele, upemba ;

Ø La commune de Kenya compte elle trois(3) quartiers dont lualaba, luapula et luvua ;

Ø La commune de Lubumbashi compte sept quartiers : Gambela, kalubwa, kiwele, lido-golf, lumumba, makutano et mampala ;

Ø La commune de ruashi compte elle aussi sept quartiers : Bendera, Kalukuluku, Matoleo, Shindaika, Kawama, Luwowoshi, Tshiamilemba.

La ville de Lubumbashi est subdivisée ainsi en sept communes et les communes en quarante-trois(43) quartiers, couvrant ainsi une superficie de 747Km2.

Dans le seul but de sécuriser les administrés et leurs biens, deux autres quartiers ont été créées par l'initiative locale. Il s'agit de Salama et Hewa Bora respectivement dans la commune Lubumbashi et la commune Annexe.

IV.1.4. La situation démographique de la ville

A l'origine, localité agricole, la ville de Lubumbashi est une conséquence du développement industriel. Ce développement est à la base de la concentration qui mène dans l'agglomération. C'est le besoin de la main d'oeuvre de l'union minière du Haut Katanga qui favorise une majorité d'immigrants qui peuplèrent la ville.

L'étude de l'évolution de la population est délicate à certain manque des données statistiques, ainsi que pat leur fiabilité lorsqu'elle existe. Une nouvelle difficulté consiste dans le fait jusqu'en 1954 on a distingué la population blanche distincte de la population indigène à Elisabethville.

En 1912 la population blanche comptait un(1) million de personnes, mais le texte reste muet sur l'effectif de la population indigène.

En 1923, date à partir de laquelle, on a obtenu le premier chiffre comptait 16.180 habitants répartis en 13.990 indigènes et 2.190 blancs.

En 1944, on comptait 60.915 habitants à Lubumbashi. Dix ans après, c'est-à-dire en 1954, un dédoublement remarquable de population : 112.011 contre 11.006 environ 9% d'expatriés. Le recensement de 1960 annonce 195.571 habitants soit une augmentation de 50% en 5 ans. De 1960 à 1965, ce fit la période des troubles de la sécession Katangaise, mais ne semble avoir guère évolué par rapport à ceux de 1960 la sécurité étant revenue dans le pays avec l'avènement du nouveau régime, le 24 Novembre 1965 une grande partie de la population ayant quitté la ville y revient. Ce retour s'effectue très souvent accompagné de toute la famille en passant en 1970 à 318.000 habitants dont 30.184 étrangers ;

- En 1971 : 361.198 habitants ;

- En 1972 : 389.012 habitants ;

- En 1973 : 412.291 habitants ;

- En 1974 : 529.529 habitants.

IV.1.5. La situation économique

La ville de Lubumbashi est principalement axée sur l'industrie minière dont l'exploitation de minerai de cuivre et de ses alliés tels que les cobalts, le plomb, l'argent... provenant des roches riches du Katanga.

Les activités commerciales sont basées d'une part par l'exploitation et l'exportation des minerais, et d'autres part par l'importation des biens de premières nécessités, des biens d'équipement et électroménagers ainsi que des véhicules venant de l'Asie, d'Europe et du Japon. L'économie de la ville est donc extravertie. Cette situation la rend très sensible aux fluctuations financières commerciales internationales.

La ville connait un déséquilibre démographique rapide et une croissance économique faible c'est-à-dire une croissance des biens de consommations moins rapide par rapport à la croissance démographique dont les conséquences les plus apportant sont : les chômages, les sous-emploi, la sous-alimentation, la mortalité brusque, la pauvreté, ... face à cette situation la population se voit obligé de recourir à certaines stratégies dites de survie, notamment la prolifération des petites activités commerciales informelles, les marchés ambulants le long des avenues de la ville,...

IV.2. Présentation des données brutes

1. Tableau 1 : Evolution de la population de Lubumbashi (2005 - 2010)

 

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Population en milliers

1230595

1359915

1363445

1413893

1466207

1615282

Taux de croissance

3,7%

3,7%

3,7%

3,7%

3,7%

3,7%

Source : Division provinciale du Plan/ INS/Katanga

2. Tableau 2 : Evolution du PIB en millions de FC (de 2005 à 2010)

 

2005

2006

2007

2008

2009

2010

PIB

1402393

1488921

1887451

1897427

188901

290423

Taux de croissance

 

5,6%

6,3%

6,2%

2,8%

6,2%

Source : Division provinciale du Plan/INS/Katanga

3. Tableau 3 : Evolution de l'emploi à Lubumbashi de 2005 à 2010

 

2005

2006

2007

2008

2008

2010

Emploi

17599

5304

11200

11396

2521

2779

Source : INS, Rapport annuel 2010.

4. Tableau 4 : Evolution de la population active dans la ville de Lubumbashi de 2005 à 2010

 

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Population active

785119

867625

869878

902064

935440

1030551

Source : INS, le taux d'activité est de 63,8%.

5. Tableau 5 : Evolution des hôpitaux et écoles à Lubumbashi de 2005 à 2010

 

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Hôpitaux

-

75

53

89

94

-

Ecoles Primaire

-

-

3398

3398

4059

4059

Ecoles Secondaires

-

2101

2102

1342

-

-

Source : INS/Rapport annuel 2010

6. Tableau 6 : Quelques indicateurs de la pauvreté et inégalité sociale

Indices

Valeurs(%)

Indice de la pauvreté par rapport au seuil national

69,1

Profondeur de la pauvreté par rapport au seuil national

32,5

Sévérité de la pauvreté par rapport au seuil national

18,4

Proportion de la population ayant moins de 1USD/Jour

72,1

Proportion de ménages ayant accès à l'eau potable

58,4

Proportion de ménages ayant accès à l'électricité

21,6

Source : INS, Rapport annuel 2010 page 27.

IV.3. Analyse des liens existants entre la croissance démographique et le développement de la ville de Lubumbashi

IV.3.1. La croissance démographique et le PIB par habitant (Tableau 7)

 

2005

2006

2007

2008

2009

2010

PIB en FC

1402993

1488921

1887451

1897427

188901

290423

Population en milliers

1235950

1359915

1363445

1413898

1466207

1615282

PIB par habitant en FC

1,13

1

1,38

1,34

0,128

0,179

Source : élaboré sur base des tableaux 1 et 2.

Au regard de ce tableau ci-avant présentant le PIB/tête, nous remarquons qu'un Lushois ne dispose que d'un(1) FC comme revenu moyen, un revenu qui ne lui permettra pas de se procurer même une équille. De ce fait nous constatons que la population est pauvre car le seuil de pauvreté étant fixé à 1USD par habitant et par jours.

La situation de Lubumbashi est due par le fait que le dénominateur qui est la taille de la population totale, présente une lourdeur, elle est supérieure au PIB.

Ceci se vérifie même pour le cas de deux pays différents ayant le même niveau du PIB mais ne disposant pas la même taille de la population, l'un aura un revenu par habitant élevé tandis que l'autre un revenu bas. Ainsi nous pouvons dire que la croissance démographique a de l'effet sur le niveau de la population et en ce qui concerne la ville de Lubumbashi cet effet est négative, de ce fait cette croissance est cause de la pauvreté mesurée de manière économique en recourant au PIB/habitant.

Ceci nous pousse à affirmer les analyses de Robert SOLOW et Edgar - Hoover car elles se vérifient dans la ville de Lubumbashi.

Ce phénomène fait à ce que la population Lushoise ait un pouvoir d'achat faible, de cette situation résulte que des épargnes soient faibles ou presque pas. Ceci nous renvoie à un dysfonctionnement économique car un cercle vicieux est entretenu parce que la population ne favorise que les dépenses de consommation au détriment de l'épargne.

IV.3.2. Croissance démographique et niveau de chômage à Lubumbashi

Il est important ici de retenir la différence qu'il y a entre la demande du travail qui est formulée par les entreprises et l'offre du travail qui est formulée par les ménages (population active).

La croissance démographique quant à elle influe sur l'offre du travail. D'après, les analyses d'Arthur LEWIS, la pression démographique rend possible l'existence d'un nombre beaucoup plus considérable de chômeur et retarde de plusieurs décennies, le moment où l'équilibre du marché d'emploi pourra être atteint. Ceci se vérifie dans la ville de Lubumbashi car les analyses des calculs issus du tableau suivant nous le prouvent.

Tableau 8 de l'évolution de la population totale ; active ; employées, des chômeurs et des populations à charges dans la ville de Lubumbashi de 2005 à 2010.

 

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Population en millier

1230595

1359915

1363445

1413893

1466207

1615284

Population active

785119

867625

869878

902064

935440

1030551

Employés

17599

5304

11200

11396

2521

2779

Chômeurs

767520

862321

858678

890668

932919

1027772

Population à charge

1212996

1354611

1352245

1402427

1463686

1612505

Source : Elaboré sur base des tableaux 1, 3, 4.

Ici nous allons d'abord par des théories économiques néo-classique et Keynésienne expliquant le chômage de deux manières différentes.

Pour les néo-classiques, le chômage est volontaire, il résulte d'un dysfonctionnement du marché à la suite de la fixation du taux de salaire à un niveau supérieur ou inférieur à celui de la productivité du travail. En cas de fixation du salaire en dessous de la productivité du travail, certains actifs préfèreront ne pas se présenter sur le marché du travail.

Pour J.M. Keynes, le chômage est involontaire, il trouve ses origines dans l'incompatibilité des plans des agents offreurs et demandeurs du travail. Les derniers ne parvenant pas à réaliser leurs plans de ventes, étant donné les problèmes des débouchés auxquels ils sont confrontés. Ils réduisent alors leurs demande du travail et ce, indépendamment du niveau de salaire ou du prix du travail sur le marché.

Au regard de la réalité des données en étude, l'insuffisance de la demande (le problème des débouchés) ne permet pas de justifier le chômage au sens Keynésien. La demande des biens et services est tellement importante à Lubumbashi, de ce fait les entreprises rencontrent rarement les problèmes de débouchés pour leurs production.

De même la fixation du taux de salaire ne justifie pas l'existence du chômage volontaire à Lubumbashi, du fait qu'il résulte en général d'un arrangement entre les agents demandeurs et offreurs du travail, ni le niveau de vie de la population.

Après nos analyses, nous constatons que c'est l'expansion plus rapide de la population active imputable aux naissances élevées qui explique en grande partie l'accroissement du stock des chômeurs à Lubumbashi.

Nous remarquons que la population de Lubumbashi ne cessant pas d'augmenter implique de sérieuses répercussions sur les possibilités d'emploi. Car le taux ou la proportion de la population active dépasse la création d'emplois. Ce fait se traduit par une augmentation de la population au chômage autrement dit le nombre des demandeurs d'emplois s'accroit plus rapidement que le nombre d'emploi existants. Nous remarquons que deux situations de grandes envergures touchent les travailleurs de Lubumbashi que le secteur moderne n'arrive pas à absorber à cause du nombre sans cesse croissant de la population.

Ils se voient assigner soit des services non productifs, soit des fonctions traditionnelles à faible productivité et à revenu de subsistance très bas.

Cette forte proportion de main d'oeuvre tend à entraver le développement technologique et l'industrialisation se trouve ainsi ralentie par une pauvreté généralisée qui de son côté réduit la demande relative des biens manufacturés.

Dans notre ville, aucune politique de réduction du chômage ne prend en compte l'accroissement de l'offre du travail correspondant à la croissance de la population active.

Les chômeurs et la population inactive constituent des populations à charge, de ce fait tout le revenu que touchent les employés ne contribuent pas au développement de la ville de Lubumbashi par contre ils sont affectés à des besoins et charges divers de cette catégorie de la population.

IV.3.3. Croissance démographique et niveau d'éducation

Le niveau d'éducation est pour un individu, un élément essentiel à la détermination de sa productivité et contribue donc d'une manière non négligeable à démarquer fondamentalement les individus sur le marché du travail. Une personne ayant acquise une bonne instruction dans une bonne école disposera d'un avantage concurrentiel important sur le marché du travail.

Joseph STIGLITZ et Arthur LEWIS ont souligné que la croissance démographique rend plus difficile l'amélioration du niveau d'enseignement.

Certaines réalités de la ville de Lubumbashi confirment cette affirmation. En effet, les fortes naissances à Lubumbashi entrainent une augmentation considérable du nombre d'élèves, d'étudiants tandis que l'offre de bâtiments scolaires, universitaires et autres s'augmentent mais pas dans la même proportion que la population.

Une institution éducative est un dispositif comprenant un certain nombre d'équipement dont les salles de classes, des moyens de locomotion, des infirmiers, etc.

Ainsi dans certains coins de la ville de Lubumbashi, on retrouve des écoles primaires et même secondaires ayant des enseignants d'abord peu qualifiés en ajoutant à ce phénomène une population sans cesse croissante, l'Etat ne pourra pas s'ajuster à temps pour augmenter ne serait-ce que la capacité d'accueil.

Ainsi, les effectifs pléthoriques retrouvés dans les classes de Lubumbashi ont une incidence négative sur la qualité de l'enseignement dispensé. Au demeurant, l'offre insuffisante de formation compromet la généralisation de l'instruction.

Pour plus de clarté voici les tableaux suivants qui étayeront nos dires :

Tableau 9 du Ratio élève par classe au primaire de la ville de Lubumbashi

 

2006-2007

2007-2008

2009-2010

Ville de Lubumbashi

49

46

-

Source : INS/RDC Katanga info, indicateurs clés

En ce qui concerne la qualité de l'enseignement, elle est relatif au respect des normes de l'UNESCO relativement au nombre d'élèves maximum par enseignant et la qualification des enseignants.

S'agissant du nombre d'élèves par enseignant, celui-ci s'élève à au moins 46.

La norme de l'UNESCO prévoit un maximum de 15 à 20 élèves par classe. Le différentiel entre cette norme et le ratio effectif est assez élevé et en s'y référant, l'on peut conclure que beaucoup d'efforts restent à fournir pour assurer une école de qualité optimale.

En comparant ce ratio avec celui des autres pays qui n'ont que 14,5 à 14,8 élèves par classes et par professeurs et pour aller plus loin, d'autres pays tel que la Malte a 9,4 comme ratio et la France 19,7 ; nous sommes à même de dire que ce ratio est trop élevé pour la ville de Lubumbashi.

Il faut ajouter à ces effectifs pléthoriques la qualification des enseignants. Le nombre sans cesse croissant des enfants à l'école provoque une pénurie d'enseignants formés dans des institutions agréées à cet effet. Afin de prendre des mesures conservatoires, les enseignants non formés sont souvent recrutés.

Ce phénomène a pris une telle ampleur dans certaines écoles de notre ville de Lubumbashi.

IV.3.4. Croissance démographique et accès aux soins de santé

En ce qui concerne la santé, retenons qu'une poussée démographique peut déséquilibrer le nombre du personnel soignant par rapport à la population totale. Pour les médecins par exemple, la densité médicale doit être au moins d'un médecin pour 3000 habitants. En dessous de ce seuil fixé par l'OMS, la qualité des soins ne répond plus aux normes et peut se dégrader en termes d'accueil des patients, de leur survie et de la célérité dans les prestations.

A cela, il faut ajouter les difficultés que peuvent avoir certains pays à répondre à la tendance haussière de la demande de soins, celle-ci exigeant que des nouveaux investissements soient réalisés en matière de construction de nouvelles infrastructures sanitaires, des nouveaux hôpitaux.

Nous remarquons que l'augmentation de la population demande d'augmenter les besoins en santé.

Dans la ville de Lubumbashi la situation est grave dans la mesure où la population augmente alors que le nombre d'établissements sanitaires parfois diminue ; par exemple en 2009, la ville de Lubumbashi comptait seulement 871 établissements sanitaires, 9263 lits des malades et 235 médecins tandis que la population était estimée à 1466207 d'habitants.

De ce fait un médecin a à sa charge environs 6239 personnes. Ceci va à l'encontre des normes fixées par l'OMS prévoyant 3000 personnes par médecins.

Retenons qu'au niveau national, la densité de lits en hôpital était de 0,8 lits pour 1000 personnes en 2006 classant ainsi la RDC au 158è rang mondial.

En ce qui concerne l'espérance de vie, elle demeure faible en se situant au seuil national. Voici comment elle se présente au niveau national.

Tableau 10 Sur l'espérance de vie à la naissance de la RDC

 

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Espérance de vie à la naissance

47,82

48,02

48,21

48,44

48,70

48,99

Source : Perspective monde38(*)

Cette faiblesse est due aux facteurs tels que les conflits armés, la stagnation économique expliquant la stagnation du niveau de vie, et la résurgence de maladies infectieuses telles que la tuberculose, le VIH/Sida ainsi que le paludisme.

IV.3.5. Croissance démographique et les inégalités sociales

La croissance démographique est l'un des facteurs majeurs de renforcement des inégalités sociales à Lubumbashi ; cette croissance est plus forte dans les familles pauvres que dans celles possédantes ; pour preuve, il suffit d'observer ce qui se passe dans nos avenues, rues, nos quartiers,...

De ce fait on se demande dans quelles conditions de vie se trouvent ces pauvres, comment se logent-ils ? Comment se nourrissent-ils ? Combien de ces pauvres ont la chance d'aller à l'école, université ou autre institution de formation ? Combien trouvent l'emploi ? Et encore quel sorte d'emploi ?

Si vous observez la réalité de notre ville, vous serez toute suite à même de répondre.

Nos observations dans la ville de Lubumbashi nous renseignent que les familles nombreuses vivent dans des conditions de vie très déplorables. Nombreux des enfants issus de ces familles ne terminent pas leurs études supérieures et universitaires faute des moyens, rares sont ceux qui y parviennent.

Quand bien même ils parviennent, ils ont moins de chance de trouver des bons emplois. En effet, les pauvres évoluent souvent dans des quartiers isolés des riches pour diverses raisons (cout du loyer par exemple) ; pour réduire le cout d'éducation de leurs nombreux enfants, ils leurs inscrivent dans les écoles moins couteuses.

Retenons que le choix du nombre d'enfants est un élément important qui démarque fondamentalement les riches et les pauvres et contribue à rendre plus pauvres certains pendant que d'autres tentent à être plus riches. Il montre que la forte natalité dans les familles pauvres contribue à rendre plus difficiles les conditions de vie présente et futures de ces familles tandis que le contrôle des naissances dans les familles riches leur permettent de bénéficier des conditions de vie plus ou tout au moins plus acceptables dans le futur.

Du fait qu'avoir un enfant constitue une richesse pour certains, cela ne fait qu'accroitre le sentier entre les riches et les pauvres et de ce fait nous constatons qu'il y a aussi une mauvaise redistribution des revenus faisant que d'autres soient riches et d'autres pauvres. Ceux qui sont riches ont de ce fait limités le nombre des naissances en connaissances des moyens de contraception tandis que les pauvres n'en ont pas accès par faute des moyes ou des revenus et ainsi ont une taille de famille très élevée.

IV.3.6. Croissance démographique, transition démographique et dividende démographique dans la ville de Lubumbashi

Tableau 11 : Structure par âge de la ville de Lubumbashi (Année 2010)

Groupe d'âge

Masculin

Féminin

Total

0 - 4 ans

26615

25706

52321

5 - 9 ans

81415

78892

160307

10 - 14 ans

33618

36684

70302

15 - 19 ans

33640

33249

66888

20 - 24 ans

93296

98353

191649

25 - 29 ans

85017

88421

173437

30 - 34 ans

80494

90369

170863

35 - 39 ans

69710

68542

138251

40 - 44 ans

56404

58770

115174

45 - 49 ans

50175

50194

100370

50 - 54 ans

46788

41797

88584

55 - 59 ans

48106

46764

94870

60 - 64 ans

38043

35325

73369

65 - 69 ans

25842

26470

52312

70 - 74 ans

15604

16010

31614

75 - 79 ans

9797

10806

20603

80 - 84 ans

2709

4460

7169

85 - 89 ans

1903

2822

4725

90 - 94 ans

658

1544

2201

95 - 99 ans

68

176

244

100 et plus

18

10

28

TOTAL

799917

815365

1615282

Source : Mairie de la ville de Lubumbashi, Rapport annuel 2010

Au regard de la natalité et de la mortalité de 2010, le constat est amer. Nous constatons qu'il y a une forte natalité de 9,55% tandis que la mortalité n'est que de 0,31%.

De ce fait en regardant la structure par âge de la ville de Lubumbashi, nous remarquons que sa population demeure jeune, le nombre d'enfants et de jeune atteint un pic sans précédent et problématique, la ville étant confrontée à la nécessité d'éduquer et d'employer ces cohortes d'enfants et des jeunes en pleine crise.

Ainsi avec une forte natalité observée, en projection la population de la ville ne fera plus que doubler ou tripler dans un avenir proche dans le moment où la population des pays développés demeurera presque inchangée suite à la transition démographique.

Vue l'état de la natalité de la ville de Lubumbashi, lorsque ce groupe très nombreux de jeunes arrivera à l'âge de travailler, il est en droit de s'attendre à trouver un emploi rémunéré, obtenir des services de santé adéquats et pouvoir élever une famille, s'il le souhaite, avec niveau de vie acceptable.

Pour que ceci puisse se matérialiser, ils doivent avoir accès à une éducation et à une formation suffisante afin de pouvoir contribuer à la construction de la société et de l'économie de la ville et du pays.

Cette croissance du nombre de jeunes est due à la non transition d'une fécondité élevée à une fécondité faible ne serait-ce qu'en se référant au seuil national de fécondité moyenne entre 2005 et 2010 qui est de 7 enfants par femme et faisant de notre pays l'un parmi les neuf pays à fécondité élevée.

De ce fait la ville de Lubumbashi n'a pas encore atteint ce que l'on appelle transition démographique considérée comme la chance donnée aux pays en développement pour réaliser ou mener à bien leurs projets de développement.

La proportion des jeunes est élevée du fait de la fécondité élevée et de l'amélioration de la survie infantile. Avec le déclin de la natalité souhaité et le vieillissement de la population jeune, une augmentation des personnes en âge de travailler avec moins d'enfants à charges devrait être positive pour la ville de Lubumbashi.

Ce dividende démographique(la croissance économique résultant de l'évolution de la pyramide des âges de la population du pays qui survient lorsque la baisse du taux de natalité entraine des changements dans la distribution par âge d'une population)39(*)pourrait bénéficier à la société en permettant de renforcer l'investissement dans l'éducation, les technologies et les compétences en soutien à une économie en plein essor. Il permettrait également de mieux cibler l'investissement dans les soins de santé et de renforcer les bénéfices économiques, avec une main d'oeuvre plus importante. Pour peu que des investissements soient opérés dans la santé, l'éducation, le développement agricole rural, l'esprit d'entreprise et la formation, une population jeune importante peut se révéler positif pour le développement et la croissance économique.

Toutefois, à défaut d'opportunités d'éducation et d'une économie solide dotées des marchés d'emplois sains, l'augmentation de la population jeune s'avère problématique.

Dans la ville de Lubumbashi le manque d'emploi pour les jeunes génère une frustration car certains jeunes sans horizons professionnels et avec peu d'espoir d'une carrière sombrent dans la délinquance ou s'enrôlent dans l'une ou l'autre fraction d'un conflit armé. Ceci se remarque dans les quartiers populaires de notre ville de Lubumbashi où nous constatons qu'il y a une délinquance élevée, des crimes, des meurtres, des vols à mains armées, des viols, etc.

IV.3.7. Les causes de la croissance démographique à Lubumbashi

Ici il est question d'expliquer les causes naturelles et migratoires de cette croissance démographique. Retenons que comme partout en République Démocratique du Congo, dans la ville de Lubumbashi l'enfant reste un don de Dieu. Lorsqu'une femme ne parvient pas à accoucher, la faute n'est jamais attribué à l'époux car la stérilité ne peut être que féminine. De ce fait donner à son époux une descendance nombreuse lui confère une certaine respectabilité et une garantie dans la famille de l'époux. Ainsi la femme n'a qu'une seule alternative qui est de procréer, de faire un maximum d'enfants tant qu'elle peut.

Dans nombreuses cultures africaines, les familles nombreuses sont prisées car elles permettent d'assurer la descendance et revêtent un prestige considérable. Dans ces cultures, faire entrave à une naissance peut empêcher le retour d'un ancêtre. Les familles nombreuses dans cette société sont constituées sans tenir compte du cout économique d'enfant.

Enfin dans cette société souvent patriarcale, les décisions sont rarement prises en couple. Ces sociétés sont de ce fait des sociétés à forte croissance démographique s'expliquant et se distinguant à deux niveaux : la fécondité et la natalité élevées, et sa moyenne d'âge très basse.

Le nombre élevé d'enfant par femme à Lubumbashi s'explique par le manque et ou les couts élevés des moyens de contraception voire par l'altitude d'une catégorie des femmes à l'égard des méthodes contraceptives.

Il s'observe cependant des différences de comportements de procréation entre les femmes dans différents communes et quartiers de la ville de Lubumbashi. Ces différences sont liées aux facteurs démographiques (âge moyen au mariage, durée moyenne du mariage) et socio-économique (fréquence des rapports sexuels au cours des cycles menstruels, durée de l'allaitement de l'enfant au sein maternel, niveau d'instruction de la femme et de l'homme, niveau de revenu du foyer, usage des méthodes de contraception,...).

Pour les causes migratoires, notons qu'au cours des dernières années, le conflit a accéléré un mouvement d'exode rural déjà amorcé depuis des décennies mais s'est développé à un rythme et dans des conditions effroyables. Les populations rurales poussées par la violence et la peur, sont venues s'agglutiner dans la ville déjà surchargées, sans activités économiques ou infrastructure suffisante pour les accueillir. La surpopulation dans la ville de Lubumbashi n'est donc pas un événement passager, mais bien un phénomène durable, qui est appelé à s'aggraver encore avec la poursuite d'exode.

Somme toute, retenons que l'accroissement de la population s'explique par  le fait que :

Ø Beaucoup de personnes continuent à vouloir des enfants, quel que soit le nombre de ceux qu'ils ont déjà ;

Ø La paternité et la maternité sont le symbole de la virilité et de la féminité ;

Ø Cet accroissement est lié à des conditions et niveaux socio-économiques ;

Ø De la méfiance de certains à l'égard des moyens contraceptifs.

Il y a aussi d'autres causes telles que :

a) Les causes culturelles : elles concernent l'organisation familiale en République Démocratique du Congo et dans la ville de Lubumbashi. Celle-ci a longtemps été dominée par le concept de la famille élargie et le statut réservé à ceux ayant déjà procréé.

La famille élargie repose sur le fait que les enfants n'appartiennent pas seulement aux parents, mais à une lignée lointaine qu'il faut pérenniser. Cela fait que les enfants qui en soient issus appartiennent aussi à tous les multiples parents vivants, membres de la lignée.

a) Les causes socio-économiques : elles concernent l'environnement socio-économique qui caractérise la ville de Lubumbashi. Ce dernier est marqué par un taux de chômage élevé surtout chez les jeunes et en milieu urbain.

Parmi les causes, on peut citer la structure des économies qui sont pour la plupart rentières, et l'afflux massif des demandeurs d'emplois compte tenu de la structure par âge de la population qui est constituée en grande partie de potentiels demandeurs d'emplois(plus de 16ans au sens du B.I.T.).

Sachant que notre pays ne dispose pas d'une couverture sociale universelle. Dans la plupart des cas, seuls les travailleurs des sociétés privées d'une certaine envergure disposent d'une couverture sociale avec quelque fois une extension aux membres de leurs familles.

Dans un environnement pareil, les concernés se replient vers des communautés affinitaires auprès desquels ils pourront trouver un réconfort affectif ou matériel en cas de sinistre. La famille étant le regroupement affinitaire de base et celui auquel l'on est naturellement proche, avoir un nombre d'enfants non négligeable est un gage de sécurité affective et plus tard de sécurité matérielle quand ceux-ci commencent à participer aux dépenses de la famille. Pour certains les enfants constituent une certaine assurance vieillesse en l'absence de sécurité sociale.

IV.4. Suggestions

Quelles solutions proposées pour le développement de la ville de Lubumbashi où le problème démographique, sanitaire et alimentaire sont interdépendants ? Au fait les problèmes de la population et de développement sont liés. Néanmoins, on peut envisager un développement si certaines mesures sont prises en considération. Il faut d'abord adopter la planification familiale d'une part ; d'autre part il faut investir dans le secteur agricole.

1. Un programme de planification familiale

Si l'enfant est considéré comme un prestige dans la ville de Lubumbashi, il faut passer par l'éducation pour donner une nouvelle vision ; et il faut donc réduire la croissance démographique pour réaliser le développement durable. Car un fort taux de croissance démographique contrarie généralement les efforts en vue d'une meilleure répartition des ressources parce qu'il est difficile d'améliorer le sort des pauvres tout en essayant de faire face à une augmentation considérable de la population. Il peut y avoir un développement au moment même avec une augmentation de la population.

Les couples peuvent bénéficier d'une aide dans la réalisation de leurs projets de procréation, grâce à la diffusion d'informations et à l'accès aux produits contraceptifs.

Sachant que la fécondité élevée entraine des couts sociaux que les individus ne prennent pas en compte, les autorités doivent compenser au nom de la société en subventionnant la planification familiale, en pénalisant les couples qui ont beaucoup d'enfants.

Les programmes de planification familiale assurera une diffusion plus étendue ou bon marché (ou offrant les deux avantages) d'une forme au moins de contraception ; ils mettent en oeuvre une action d'information et de propagande pour inciter les gens à y recourir.

2. Il faut abandonner les coutumes traditionnelles qui voient en l'abondance d'enfants une source de richesses ;

3. Il faut la prise de conscience de la part de tout un chacun de la situation désastreuse que nous traversons en cherchant non pas à s'intéresser sur le nombre d'enfants mais à leurs qualités, choisir le bon moment de procréer sous contrainte de ressources dont il dispose ou il disposera car il ne sert à rien de mettre au monde des enfants dont on est incapable de nourrir, vêtir, loger, éduquer, soigner ...

4. Que les dirigeants instaurent une loi visant à définir les conditions préalables sur les plans financiers, matériels avant d'avoir un enfant ;

5. Qu'ils instaurent aussi une loi visant à retarder de structure de l'âge au mariage ;

6. Que les ONG ensemble avec les autres agents de développement, multiplient des sensibilisations surtout dans les quartiers considérés comme pauvres en matières de contraceptions ou à l'usage du préservatif.

7. Les dirigeants de la ville de Lubumbashi doivent investir dans le secteur agricole.

CONCLUSION

Nous voici arrivé à terme de notre travail qui, à notre avis, sortira bon nombre de gens dans l'opacité concernant les questions portant sur le thème de ce mémoire.

A cet effet, nous avons eu à présenter les données sur les effets de l'accroissement de la population sur le développement dans la ville de Lubumbashi.

Nous sommes partis de deux thèses contradictoires de l'impact de la croissance démographique sur le développement de la ville de Lubumbashi c'est-à-dire nous avons cherché à savoir si l'accroissement démographique de la ville de Lubumbashi constitue un frein ou un atout au développement d'une part, et d'autre part les mesures à prendre en cas d'impact positif ou négatif au développement dans la ville de Lubumbashi.

Ces questions essentielles ont constitué la boussole ou le socle de notre travail en guise de problématique et elles ont fait l'objet des réponses provisoires ci-après : sans pour autant trancher les débats entre pro et anti-malthusiens, la croissance démographique peut être une source de bonheur lorsque cette population constitue un stock de main d'oeuvre qualitative conduisant à la production ; en outre la croissance démographique est la source de misère et de tous les maux de la terre lorsque rien n'est fait pour occuper les gens afin qu'ils participent à la production pour accroitre leur revenu individuel.

Pour vérifier nos hypothèses, nous avons recouru aux méthodes inductive et comparative. Quant aux techniques, nous avons fait usage de la technique d'observation directe et celle documentaire.

En dépit de manifestations de scepticisme et d'opposition, retenons que la majorité des spécialistes considère que, dans la situation de pratiquement tous les pays en développement, le ralentissement de la démographie permettrait un essor plus rapide du revenu individuel. Néanmoins presque tous les gouvernements et organismes internationales, les bailleurs de fonds ont révisé leur opinion favorable envers un indice de fécondité et une natalité élevée, considérée à présent comme une entrave majeure à l'amélioration de la santé, du niveau de vie et du revenu.

L'histoire de l'humanité plus ou moins récente amène à conclure que la croissance démographique n'a pas un rôle unique, universel ou mécanique sur le développement. En effet des situations Boseruptiennes peuvent se réaliser avec une révolution industrielle, beaucoup de moyens financiers pour les investissements.

Par faute des moyens et par manque de révolution industrielle, nous constatons que dans la ville de Lubumbashi, la situation malthusienne se produit. Il s'ensuit que l'avantage qu'on pouvait trouver dans une situation Boseruptienne se transforme en handicap et induit un cercle vicieux duquel il est plus au moins difficile de ressortir.

De ce fait, nous avons remarqué que dans la ville de Lubumbashi :

· la croissance démographique entraine une progression lente du revenu par tête d'un Lushois, malgré la croissance du PIB. Durant la période sous notre étude, le PIB/habitant ne dépasse pas 2FC ;

· la croissance démographique accroit l'offre du travail (population active) tandis que la demande de travail émanant des entreprises est faible ;

· la croissance démographique renforce les inégalités sociales dans la ville de Lubumbashi, les pauvres ayant beaucoup d'enfants s'appauvrissent davantage en ajoutant d'autres enfants alors que les riches tendent à planifier leurs naissances et par là améliorent leur condition de vie ;

· la croissance démographique augmente le nombre des gens qui dépendent des revenus des autres, population à charge. Ceci fait en sorte que l'épargne et l'investissement soient faibles parce que ceux qui ont beaucoup de gens à leur charge et par conséquent augmentent leurs dépenses sociales ;

· cette croissance démographique rend difficile le niveau d'enseignement étant donné l'accroissement en nombre d'élèves par classe, d'étudiants dans les auditoires et ainsi détériore le niveau de l'enseignement ;

· la croissance démographique rend difficile l'accès à l'eau, à l'énergie électrique et à la santé car plus il y a augmentation de la population, plus il y a aussi augmentation des besoins en eau, électricité, en besoins sanitaires, etc.

Ces résultats nous ont conduit à affirmer nos hypothèses.

Voilà ce qu'a été l'essentiel de notre travail de recherche.

Cependant sans pour autant avoir tranché les débats entre pro et anti-malthusiens, nous trouvons que toutes les thèses dépendent des circonstances et situations particulières à chaque Etat ou région.

Pour notre ville de Lubumbashi en particulier et pour la République Démocratique du Congo, une politique de la population tendant à réguler cette croissance démographique s'avère très nécessaire et est d'une importance capitale.

Etant donné que le domaine abordé dans cette étude soit très vaste, nous ne prétendons pas avoir épuisés tous les aspects. Néanmoins, les aspects abordés et nos suggestions peuvent contribuer de manière non négligeable dans la recherche des solutions aux problèmes de développement dans la ville de Lubumbashi.

Etant une oeuvre humaine, ce travail n'est pas exempté d'imperfections, soulignons par-là la plus grande limite qu'est la période retenue par rapport à l'année où nous présentons le travail. Nous demandons votre indulgence à cet égard, ainsi vos remarques, critiques et suggestions constructives seront les bienvenus et seront prises en considération dans nos recherches postérieures.

BIBLIOGRAPHIE

A. Ouvrages

1. BOSERUP E., The condition of agricultural growth, the economics of agrarian change under population pressure, London, Allen & Unwind Ltd, 1965.

2. BOSERUP E., Population and technologie, Blackwell, 1981.

3. DWIGHT PERKINS et Autres, Economie de développement, 3ième éd Deboeck

4. LEWIS W. A., Développement économique et planification, 1979

5. MANKIW et N. Gregory, Macroéconomie, édDeboeck

6. MPYRI Ben OPINE, La pratique de l'économie de développement, éd ECONOSCOPIE

7. MUHEME G., Les pistes d'enrichissement de la nation, Publication du CASER, Lubumbashi, Juillet 2012.

8. MULUMBATI NGASHA, Manuel de sociologie générale, éd. Saint Paul Africa, 1980.

9. MULUMBATI NGASHA, Introduction à la science politique, éd. Africa, 2006.

10. OHLIN G., Régulation démographique et développement économique, Centre de développement de l'organisation de coopération de développement économique, Paris, 1967.

11. SIMON J., The ultimate ressource, Princeton University Press, 1981.

12. STIGLITZ J. E., Le prix de l'inégalité, 2012

13. Annie TOURQUET et A. VINOKUR, Démographie socioéconomique, 2ième éd Dalloz

14. Jacques VALLIN, Repère « la démographie », éd. La découverte, Paris XIII, 1995.

15. VERON J., Population et développement, éd. Presse Universitaire de France, 1994.

B. Cours

1. KILONDO NGUYA, Cours de Population, environnement et développement L1 économie, UNILU 2011 - 2012.

2. MUTOMBO KYAMAKOSA, Cours d'économie de développement L1 économie, UNILU 2008 - 2009.

3. MWANIA KIBANZA, Cours de démographie G2 économie, UNILU 2010 - 2011.

4. Emile VERLIET, Cours d'économie de développement L1 économie, UNILU 2011 - 2012.

C. Sites WEB

1. http://fr.wikipedia.org/wiki/Transition_d%C3%A9mographique

2. http://www.linternaute.com/science/science-et-nous/dossiers/06/demographie/11.shtml)

3. http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays

4. www.ppdafrica.org

5. www.Ac-versailles.fr

D. Autres sources

1. Katanga info, les indicateurs clés, INS/RDC.

2. Rapport annuel 2010 de la Mairie de la ville de Lubumbashi.

3. Rapport annuel 2010 de l'INS.

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE .............................................................................................I IN MEMORIAM ........................................................................................II DEDICACE ............................................................................................III AVANT PROPOS .....................................................................................IV

INTRODUCTION GENERALE 1

I.1. Revue de littérature 4

I. 2. Etat de la question 8

I.3. Problématique...............................................................................11

I.4. Hypothèses 11

I.5. Approche méthodologique...............................................................13

I.5.1. Les méthodes 13

I.5.2. Les techniques 13

CHAPITRE II : NOTIONS SUR LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET LE DEVELOPPEMENT 15

II.1. La croissance démographique 15

II.1.1. La population 15

II.1.2. La croissance démographique 15

II.1.4. Les indicateurs de la croissance démographique 17

II.2. Le développement 19

II.2.1. Le développement humain 20

II.2.2. Ecodéveloppement 20

II.2.3. Le développement durable 21

II.2.4. Le développement participatif 22

II.2.5. Les indicateurs du développement 22

CHAPITRE III : CADRE THEORIQUE DE LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET DU DEVELOPPEMENT 25

III.1. Les Malthusiens et les néomalthusiens 25

III.1.1. La stagnation du niveau de vie 25

III.1.2. Risque de pénurie des ressources disponibles 26

III.1.3. Croissance démographique et dysfonctionnement économique 27

III.1.4. La théorie de la population optimale 28

III.1.5. Autres théories d'auteurs 29

III.2. Les anti-malthusiens 32

III.2.1. La pression créatrice et le capital humain 32

III.2.2- La rareté relative 33

III.2.3. La crédibilité des tendances 34

III.3. Interventionnisme ou passivité 34

III.3.1. La théorie de la transition démographique 35

III.3.2. Critique de la théorie de la transition démographique et interventionnisme 36

III.4. La grille d'analyse 39

CHAPITRE IV : LA CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET LE DEVELOPPEMENT DANS LA VILLE DE LUBUMBASHI 42

IV.1. Présentation de la ville de Lubumbashi 42

IV.1.1. Historique 42

IV.1.2. Situation géographique 43

IV.1.3. Divisions et subdivisions administratives 43

IV.1.4. La situation démographique de la ville 44

IV.1.5. La situation économique 45

IV.2. Présentation des données brutes 46

IV.3. Analyse des liens existants entre la croissance démographique et le développement de la ville de Lubumbashi 48

IV.3.1. La croissance démographique et le PIB par habitant................. 48

IV.3.2. Croissance démographique et niveau de chômage à Lubumbashi 49

IV.3.3. Croissance démographique et niveau d'éducation...................51

IV.3.4. Croissance démographique et accès aux soins de santé 53

IV.3.5. Croissance démographique et les inégalités sociales 54

IV.3.6. Croissance démographique, transition démographique et dividende démographique dans la ville de Lubumbashi 56

IV.3.7. Les causes de la croissance démographique à Lubumbashi 59

IV.4. Suggestions 62

CONCLUSION 64

BIBLIOGRAPHIE 67

TABLE DES MATIERES 69

* 1 OHLIN G., Régulation démographique et développement économique, Centre de développement de l'organisation de coopération de développement économique, Paris, 1967, Pg 57.

* 2 MUHEME G., les pistes d'enrichissement de la nation, Publication du CASER, Lubumbashi, juillet 2012, P110.

* 3 MUHEME G., Op cit, Pp 112-113.

* 4 VERON J., Population et développement, Ed Presse universitaire de France, 1994,Pg 14.

* 5 BOSERUP E., The condition of agricultural growth, The economics of agrarian change under population pressure, London, Allen & Unwind Ltd, 1965 et BOSERUP E., Population and technology, Blackwell, 1981.

* 6 SIMON J., The ultimate resource, Princeton University Press, 1981, 415p, cite par KILONDO D.

* 7 www.Ac-vesailles.fr/ses/reserve/ter.intro3htm

* 8 MULUMBATI NGASHA, Manuel de sociologie général, éd. Saint Paul Africa 1980, P24

* 9 MULUMBATI NGASHA, Introduction à la Science Politique, éd. Africa 2006, Pg 17.

* 10 MULUMBATI NGASHA, Op cit, Pg 21.

* 11 Jacques VALLIN, Repère « La démographie », éd la découverte, Paris XIII, 1995, pg 7.

* 12 KILONDO NGUYA, Cours de PED, UNILU 2011-2012, pg 40

* 13 Annie FOURQUET et A. VINOKUR, Démographie socioéconomique, 2è éd Dalloz, Pg 40.

* 14 MWANIA KIBANZA, Cours de démographie G2, UNILU 2010-2011, Pg 67.

* 15 Idem

* 16 Idem

* 17 DWIGHTH PERKINS et AUTRES, Economie du développement, 3è éd de Boeck, Pg 28.

* 18 Idem

* 19 MPIRY Ben OPINE, La Pratique de l'économie de développement, éd ECONOSCOPIE, Page 19.

* 20 MPIRY Ben OPINE, Op citPg 20.

* 21 Emile VERLIET, Cours d'économie de développement L1economie, UNILU, 2012-2013.

* 22 VERON J., Op cit, Pg 14

* 23 VERON J., op cit, pg 15.

* 24 OHLIN G., Op cit, Pg 58

* 25 MANKIW et N. Gregory, Macroéconomie, éd DEOECK, 2003, p239

* 26 MUTOMBO KYAMAKOSA, Cours d'économie de développement, L1 économie, UNILU 2008 - 2009, p33.

* 27 LEWIS W. A., Développement économique et planification, 1979, P90.

* 28 LEWIS W. A., Op cit, p91

* 29 LEWIS W. A., Op cit, p11.

* 30 Joseph E. STIGLITZ, le prix de l'inégalité, p858

* 31 Joseph E. STIGLITZ, Op cit, p849.

* 32BOSERUP E., Op cit, Pg 20

* 33 VERON J., Op cit, pg 15

* 34 VERON J., Op cit, Pg 16

* 35 http://fr.wikipedia.org/wiki/Transition_d%C3%A9mographique

* 36(Population : vers un monde à 9 milliards, Céline Deluzarche, dossier paru sur le site http://www.linternaute.com/science/science-et-nous/dossiers/06/demographie/11.shtml)

* 37 VERON J., Op cit, Pg 18

* 38 http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays

* 39 www.ppdafrica.org (Partners in Population and Development Africa Regional Office)






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