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Croissance démographique et développement en république démocratique du Congo. Cas de la ville de Lubumbashi.

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par Youri LUSAWULU KIMBEMBI
Université de Lubumbashi - Licence en Economie de Développement 2014
  

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CHAPITRE I : PROBLEMATISATION DE L'ETUDE

I.1. Revue de littérature

La revue de littérature consiste à présenter l'évolution du débat d'auteurs sur un point donné.

Depuis belle lurette, la juxtaposition de ces deux concepts que sont le développement et la croissance démographique, dans les analyses ayant trait au bien-être des populations a toujours soulevé de vifs débats controversés.

Ces débats portent sur la dépendance entre croissance démographique et le développement d'une part, et sur les effets que l'un entrainerait sur l'autre d'autre part. De ce fait nous avons deux tendances : les malthusiens et néomalthusiens ainsi que les anti-malthusiens.

Ainsi pour l'économiste Suédois Goran OHLIN (1926-1996) : « l'argument simple et irréfutable qui condamne l'expansion démographique des pays défavorisés est qu'elle absorbe une quantité très importante de ressources qui pourrait être employés à faire progresser la consommation et, surtout, le développement »1(*).

L'économiste Anglais Malthus (1776-1834), connu pour son ouvrage intitulé «  Essai sur le principe de la population », affirme que le taux de croissance de la production qui lui, suit une loi arithmétique est inférieur à celui de la population qui suit une loi géométrique.2(*)

Il présente la population comme un danger. Si rien ne gêne son accroissement, elle augmente exponentiellement. Donc, elle va en doublant tous les 25ans. Il faut l'arrêter par «  la contrainte morale » comme l'obligation du mariage tardif ou «  des obstacles destructifs » comme les famines et les maladies.

L'avortement est toute pratique contraceptive étant criminels aux yeux de ce pasteur, la seule solution admissible est la contrainte morale et l'abstinence au mariage jointe à la chasteté. Il en conclut en disant « qu'il ne faut donc pas mettre au monde des enfants si l'on n'est pas en mesure de les nourrir »3(*).

Les néomalthusiens eux, à la différence de leur maitre, rejettent la contrainte morale comme solution aux problèmes de la surpopulation et admettent les moyens artificielles pour limiter les naissances. Et ajoutent qu'une population trop importante dégrade l'environnement et les moyens de sa production agricole comme les sols et lorsque la menace, elle se déplace en déplaçant des problèmes dans d'autres régions.

De son coté, Marx critique Malthus en refusant l'idée d'une loi entre population et subsistances qui ne prennent pas en compte les conditions de production. On voit bien l'approche très moderne de Marx : le niveau de reproduction humaine n'est pas une donnée mais une conséquence du niveau de développement, lequel est fonction du système économique. Il dit que Malthus a choisi explicitement d'ignorer les changements technologiques, l'invention et considère que la productivité des ressources est fixe, on peut l'expliquer par le fait qu'il écrivit avant la révolution agricole. A son époque, un agriculteur français nourrissait 4 personnes, aujourd'hui il en nourrit 70.

Cependant, même si les progrès technologiques étaient pris en compte dans la théorie de Malthus, les conclusions seraient similaires : l'accroissement des subsistances ne serait tout de même pas aussi rapide que l'augmentation de la population.

Malthus raisonne sur la planète entière sans faire différence entre les régions du Globe. Pour lui, les individus sont dans un espace clos et limité, il n'y a pas de possibilité de migration. De plus, les réserves de terres arables sont supposées faibles ou nulles. Il établit le rapport entre population et subsistances

De l'autre côté les détracteurs des théories néo-malthusiennes et de la notion de capacité des charges planétaires avancent qu'il y a deux grands facteurs de dégradation de l'environnement : d'une part la croissance démographique et la pauvreté des pays du Sud, d'autre part le modèle de la croissance économique des pays du Nord. (On a d'un côté sacrifié la durabilité ou le long terme pour un profit et un plaisir maxima et immédiat, de l'autre on a surexploité pour survivre, les naturelles disponibles).

La Sociologue et économiste Danoise, Esther BOSERUP (1910-1990) affirme quant à elle : « la population, plus précisément la densité de la population, est un facteur de progrès économique ; la population n'est pas déterminée par la richesse mais elle la détermine grâce à la pression créatrice qu'elle génère » (Esther Boserup citée dans le livre)4(*).

Esther BOSERUP dit que la pression démographique est un stimulant ou même une condition préalable au progrès de l'agriculture. Nous remarquons que dans son livre publié en 1965 intitulé  « the condition of agricultural growth » traduit en français sous le titre «  évolution agraire et pression créatrice » dans lequel elle défend une thèse réfutant le courant néo-malthusien.5(*)

Selon cette thèse, elle démontre que la pression démographique est un stimulant ou même une condition préalable au progrès de l'agriculture.

L'accroissement des densités rurales, la raréfaction progressive de la terre par rapport à la population conduisent à une utilisation plus intensive des terres, exigeant davantage le travail, aboutissant à des accroissements de productivité et à une évolution générale de structure de production agricole par la suppression de la jachère par exemple.

Julian SIMON, professeur d'Université de Maryland qui, en 1981 a publié un ouvrage intitulé «  The ultimate ressource » dit : le principal facteur de l'accroissement des richesses c'est l'accroissement démographique. Plus de personnes signifie des marchés grands, des communications plus faciles, des économies d'échelles possibles, des gains de productivité.6(*)

Pour lui, par-dessus tout, la taille de la population est un facteur d'innovation. L'hypothèse principale de Simon est que l'innovation et l'invention, entant que produits de l'intelligence humaine, augmente avec la taille de la population.

Plus une population est nombreuse, plus il lui est facile d'inventer une solution à son problème. « Population will grow, knowledge will increase, economies will develop, liberty will flourish » (Simon, 1990).

Entre les thesespopulationnistes et malthusiennes, Alfred SAUVY(1898-1990) préconise un examencas par cas des situations.7(*)

Sesrecherchesontmontréque, pour l'ensemble des pays industrialisés, la correlation entre la croissance de la population et la croissance du revenue par têted'habitantestfaible et peusignificative. Il en conclutqu'ilexiste des circonstances où une insuffisance de la population nuit au dynamisméconomique et d'autresoù au contraire, une population nombreusesempêche le développement des investissements et le bienêtre de la population elle-même (c'est le cas de bon nombre des pays du tiers monde).

Il existerait donc pour chaque situation, un optimum de population. L'optimumdepend tout d'abord des ressourcesnaturelles et techniques de chaque pays. Les pays du tiers monde qui doivent pour se développer, beaucoup investirproductivement, ontintérêt à limiter leurfécondité. En effet, l'expansionrapide de la population absorbe à des fins non directementproductives, une fraction trop importante du maigre capital dontdisposentces pays. Les pays industrialisésdoivent par contre, ne pas laisserleurféconditédecliner trop vite, sous peine de vieillissement.

Au regard de ces discussions d'auteurs, nous constatons qu'il y a deux positions diamétralement opposées qui sont un héritage de deux courants de pensées dont les oppositions se sont cristallisées à la fin du 18è Siècle. Nous avons de ce fait un courant Malthusien et un courant anti-malthusien.

De ce fait les avis sont partagés sur la relation population-développement ou croissance démographique - développement car il n'y a pas une théorie faisant l'unanimité.

Nous constatons qu'il y a un clivage net qui s'est opéré entre les tenants d'une thèse qui voit en l'accroissement de la population une source de développement et ceux qui pensent que les conditions nécessaires au développement ne peuvent être créées sans une régulation démographique.

* 1 OHLIN G., Régulation démographique et développement économique, Centre de développement de l'organisation de coopération de développement économique, Paris, 1967, Pg 57.

* 2 MUHEME G., les pistes d'enrichissement de la nation, Publication du CASER, Lubumbashi, juillet 2012, P110.

* 3 MUHEME G., Op cit, Pp 112-113.

* 4 VERON J., Population et développement, Ed Presse universitaire de France, 1994,Pg 14.

* 5 BOSERUP E., The condition of agricultural growth, The economics of agrarian change under population pressure, London, Allen & Unwind Ltd, 1965 et BOSERUP E., Population and technology, Blackwell, 1981.

* 6 SIMON J., The ultimate resource, Princeton University Press, 1981, 415p, cite par KILONDO D.

* 7 www.Ac-vesailles.fr/ses/reserve/ter.intro3htm

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille