WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Connaissances locales et modes d'utilisation des plantes médicinales dans le traitement du paludisme et de la fièvre jaune dans la région des cascades. Cas du village de Diarrabakoko.

( Télécharger le fichier original )
par Saliou SANOGO
Université de Ouagadougou - Mîtrise 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III- Stratégies de conservation des plantes médicinales

La conservation des plantes médicinales entrant dans la pharmacopée traditionnelle en générale constitue une préoccupation majeure pour cette population rurale de Diarrabakôkô, vu la synergie de ces qualités curatives, magiques et alimentaires. En effet, compte tenu de son importance, la préservation des drogues végétales entrant dans la cure du paludisme et de la fièvre jaune est une nécessité vitale non seulement pour les générations à venir mais aussi pour supporter le coût direct du paludisme que subissent les ménages. Ainsi, les données empiriques ont permis de relever certaines actions menées par les enquêtés allant dans le sens de la préservation des plantes médicinales, voire de la nature. Elles varient en fonction des individus et de la nature des plantes devant lesquelles l'homme a développé une économie du surnaturel. Parmi ces actions, il y a l'abandon des pratiques anthropiques (coupe abusive du bois et des organes, pratique des feux de brousses) évoqués à 62,38%. A cela s'ajoute d'autres actions comme le reboisement, la régénération naturelle assistée à 24,75% comme le souligne cet enquêté : « Si tu as acheté un champ où "i macogna yrii bar a" (tu retrouves des plantesdont tu as besoin) tu les entretiens. Couper les arbres et mettre les feux dans la brousse on lutte contre ça aussi ». (Entretien avec B.Z, le 10/04/2012, Diarrabakôkô)

De plus, certain enquêtés parlent de savoir prélever à 12,87% les organes. A ce niveau, il faut dire que la manière de prélever est assortis d'une stratégie traditionnelle de préservation des plantes que nous pouvons observer à travers ces propos d'un thérapeute :

Si tu coupes une racine, il faut mouiller la terre, mélangé à du sel avant de mettre sur la partie coupée. Ce qui permet à la racine de repousser. C'est la même chose il faut faire si tu enlèves les écorces. Il faut respecter l'arbre. Si tu enlèves les racines, il faut arranger le sol parce que c'est ton "macogna yrii lo" s'il y-a quatre racines, j'enlève deux et je laisse deux (entretien avec S.M., le 09/04/2012, Diarrabakôkô).

Du reste, ces actions sont suivies par les agents de l'environnement qui interdisent souvent le prélèvement abusif des produits médicaux à juste raison car ils sont commercialisés dans les centres urbains et cela peut entrainer une exploitation anarchique des ressources forestières, même si l'impact est limité. A ce sujet une herboriste de la ville de Banfora s'exprime :

En tout cas les plantes sont bénéfiques. Notre maison a été construite avec l'argent des plantes. Le marché ça va, on ne vit que de ça. Avant avec ma belle-mère nous pouvions gagner un dimanche (jour de marché) souvent 15000 Francs CFA. Maintenant il y a beaucoup de gens qui vendent les plantes alors qu'ils n'en connaissent pas... Il n'y a pas trop de difficultés. La seule difficulté est que les eaux et forêts nous interdisent souvent de couper les feuilles et même les écorces, ils sortent souvent parler (entretien avec C.A., le 22/04/2012, Banfora).

De ce qui précède, il reste que la préservation des plantes ressort des stratégies éducatives et par la sensibilisation de la pensée magique et de la croyance populaire qui s'inscrivent dans une vision de conservation même de la nature. Ce qui permet d'appréhender le rapport de l'homme à la nature ou mieux au milieu physique comme un espace de pratique sociale. En ce sens, nous pouvons conclure que non organisée dans l'avenir, le prélèvement massif des matériaux botaniques (racines, écorces, feuilles, tiges...) pour la commercialisation peut contribuer à tuer les plantes. Mais, si les prélèvements étaient limités aux seuls soins familiaux, leur exploitation n'aurait pas d'impact sur les ressources forestières.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire