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Approvisionnement de la ville de N'Djamena en bois-énergie. Ses influences sur le milieu naturel.

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par Man-na Djangrang
Université de Bangui - Maîtrise 2002
  

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Figure 3: Courbe d'évolution de la population de la ville de N'Djamena de 1921 à 2000

D'après les chiffres du tableau n° 2, la population a été multipliée par 9,9 de 1960 à 2000. Pour cette dernière année, les habitants de N'Djaména représentent plus de 10% de la population totale. Deux facteurs expliquent ce phénomène : la baisse de la mortalité due aux meilleurs soins et les mouvements migratoires qui drainent vers la ville des jeunes ruraux. Une telle concentration a entraîné une occupation anarchique de l'espace.

B. b. Une évolution de l'espace bâti liée à la croissance de la population.

C'est surtout durant les années 50 que la ville s'est étendue vers l'Est avec la création des quartiers de Chagoua et Ridina. Proclamée capitale du Tchad, la ville a connut une réelle progression à partir de 1974 comme présenter à la figure 3 et au tableau 3 ci-après.

Tableau 3 : Évolution de l'espace bâti dans la ville de N'Djaména de 1921 à 2000

Années

Superficie (ha)

Population (estimation)

Population moy. Par ha

Extension moy.an. (ha)

1921

38,3

2 100

54,8

-

1930

144,8

9 540

65,9

11,8

1968

1 129,6

117 135

103,7

25,9

2000

7 000

900 000

128,6

183,4

Source : d'après le BCR et le Cadastre, complété par l'auteur.

Figure 4 : Chronogramme d'évolution de l'espace bâti en rapport avec la population à N'Djaména d'après les données de BCR et du Cadastre complétées par l'auteur.

Cette figure montre une nette extension spatiale de la ville après les années qui suivirent l'indépendance, malgré la première et deuxième bataille de N'Djaména de 1979 à 1980 qui ont vidé la ville de ses habitants. Ils ne revinrent que dans les années 1982-19837(*) après la prise de pouvoir par Hissen Habré qui tenta de réorganiser les affaires administratives. On assista dès lors à une extension rapide de la ville qui se développe très fortement vers l'Est (Chagoua, Dembé, Abena) et moins à l'Ouest (Farcha, Milezi). La crainte d'un nouveau conflit civil à N'Djaména est l'une des causes qui explique cette préférence d'une part, et d'autre part, le coût des loyers (3000 à 4000 F.Cfa une pièce) et le prix élevé des matériaux de construction obligèrent alors les nouveaux arrivants à s'installer dans la périphérie pour y ériger des habitats précaires. Près du tiers de la population s'installa donc à l'Est, hors de la voie de contournement dans les terrains particulièrement inondables. La ville se développa de façon spontanée et parfaitement anarchique à l'Est et de manière plus légale et plus ordonnée à l'Ouest et au Nord-Est, sous la forme de grands lotissements mis en oeuvre par la Direction de l'Urbanisme et du cadastre (figure 2).

Aussi, les bas-fonds et les risques d'inondations dues à la pluie font qu'il existe de très fortes contraintes urbanistiques (figure 5). Ainsi, le logement, la santé, l'alimentation en eau, l'enlèvement des ordures, l'électrification et même son approvisionnement en bois-énergie sont autant de problèmes qui se posent, comme le déplorait NABIA B. (1997) : «  Le manque de structures pour évacuer l'eau fait que la plupart des habitations en terre ne résistent pas à la pluie et offrent au milieu des éboulements, des eaux usées et des pistes crevassées, un spectacle pitoyable ».

L'extension de la ville, constitue en elle-même un autre type de difficultés car l'aéroport et les installations militaires qui sont situées à la périphérie, bloquent tout développement vers le Nord-Ouest.

Répartie aujourd'hui en huit arrondissements, la ville de N'Djaména tente donc de s'étendre de façon plus méthodiquement vers l'Ouest où est prévue l'implantation d'un nouveau quartier industriel (figure 5) avec en complément, les installations d'hydrocarbures, les abattoirs de Farcha, le marché de poisson de Milezi, le jardin d'essai, la pépinière et les sous produits de l'élevage.

Rappelons que la ville est située sur une plaine alluviale (294-298m). Les fortes crues du Chari qui peuvent atteindre 9 m par rapport au niveau d'étiage, sont contenues par endiguements artificiels. Aussi, les risques d'inondations en cas de crues décennales, voire centenaires (BILLON et al, 1974) subsistent, d'autant plus que les extensions de la ville se sont orientées vers des zones plus basses et, donc plus vulnérables aux inondations.

Il existe en revanche à N'Djaména des zones réservées telles que le « champ de fils » pour l'équipement de l'Office National de Postes et Télécommunication (ONPT), Télécoms, Agence de Sécurité et de la Navigation Aérienne en Afrique et Madagascar (ASECNA), France Câble, Radio Tchad, ainsi qu'une bande prévue pour les espaces verts où les populations se sont spontanément installées. Cette occupation anarchique fut à l'origine d'un ordre de déguerpissement en Août 1986. Suite à cette mesure, les constructions illégales de ces quartiers ont été rasées et il s'en est ainsi suivi plus de 3000 demandes de parcelles. Celles-ci ont été agrées grâce à l'acquisition depuis la fin de l'année 1994 d'autonomie financière de la Mairie. Depuis cette date, d'importants projets visant à orienter l'extension de la ville à l'Ouest, vers des zones plus saines, en limitant l'extension spontanée vers l'Est ont vu le jour. Parmi ces projets, on peut retenir la percée de la voirie à Chagoua, Abéna (quartiers Est) pour restructurer les communications entre les quartiers, la création des voies primaires au centre ville selon un axe Nord-Sud, pour créer un autre itinéraire, une grande voie structurale ; véritable digue destinée à protéger la ville des inondations du fleuve en même temps qu'une limite stricte au développement de l'urbanisation.

Figure 5: Carte des principaux facteurs de croissance urbaine de N'Djaména (2000)

L'implantation de la population à N'Djaména n'était pas au début guidée par un plan d'occupation. Les quelques tentatives d'organisation d'espace urbain se sont soldées par des échecs du fait d'ordre sociologique8(*). Au moment où l'administration tente de lotir des terrains à l'Ouest, les populations venant du Sud, s'implantent anarchiquement en dehors de la voie de contournement, limite stricte au développement de l'urbanisation à l'Est. Tout ceci se fait aux dépens du paysage naturel qui subit une double pression : l'une relative à l'implantation des nouveaux immigrants qui cherchent à s'abriter (gain d'espaces sur le milieu naturel), l'autre tient au fait de la croissance grandissante de la population urbaine avec son corollaire l'augmentation des besoins en énergie de bois de chauffe et ses dérivés.

La dégradation du paysage naturel n'est pas à mettre à l'actif seulement de la croissance de la population, mais tient aussi en partie des facteurs du milieu qu'il est nécessaire d'étudier.

* 7 Durant ces années, il y a eu la normalisation de la vie politique (prise de pouvoir en juin 1982 par HISSEN HABRE) et des sécheresses

* 8 Problème de cohabitation entre les différents groupes ethniques de la population venant du Nord et celle du Sud.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci