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Diagnostic organisationnel de l'Union Comité Grande Digue `Tellel' des riziculteurs de Ross-Béthio dans le Delta du fleuve Sénégal


par Alpha Oumar DIALLO
Université Gaston Berger de Saint Louis - Master Développement Rural et Coopération 2017
  

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CONCLUSION :

L'objectif de cette étude était de faire un diagnostic systémique à l'échelle micro (Union de producteurs de riz) pour avoir à la fois une vision en miniature de la situation actuelle de la riziculture dans le bas delta du fleuve Sénégal mais aussi des effets engendrés par le Programme d'Accélération de la Cadence de l'Agriculture Sénégalaise (PRACAS).

Au sortir dudit diagnostic, les résultats obtenus viennent démystifier les dires sur les réalisations, les faits et les statistiques agricoles avancées à propos des résultats du Plan Sénégal Emergent (PSE) en particulier le PRACAS.

Depuis 2014, les médias nous apprennent que dans la Vallée du fleuve la double culture de riz (02 campagnes par an) est effective dans les cuvettes aménagées. Or, après entretien avec les gestionnaires de l'une des plus grandes Unions (Comité Grande Digue Tellel) ; ces derniers nous ont fait savoir que depuis 2013 jusqu'à nos jours leur Union ne fait qu'une campagne (contre saison chaude) dans l'année. Le peu de producteurs qui font la riziculture durant la saison normale (hivernage), ne bénéficient pas de l'accompagnement (entretien des canaux, les digues et l'alimentation en eau) de l'Union. D'ailleurs, le rendement en hivernage est très faible en moyen, il est égal à 2,5 tonnes à l'hectare contre 3,74 tonnes à l'hectare en contre saison. Les riziculteurs qui font la campagne en hivernage ne représentent que 6,7% des membres de l'Union.

L'acquisition des intrants (semences et engrais) constitue un casse-tête pour les producteurs. Le problème majeur rencontré sur les semences est la mauvaise qualité. 92,2% des producteurs enquêtés affirment que les semences ne sont pas productives en plus elles renferment des impuretés qui sont à l'origine de la prolifération d'adventices très rustiques dans la cuvette. Contrairement aux semences, la plus grande difficulté rencontrée sur les engrais est la faible quantité, qui ne couvre pas toutes les demandes. Parmi les enquêtés, 60% ne trouvent pas la quantité sollicitée. En s'intéressant aux causes de cette insuffisance d'engrais, 22,2% des producteurs pensent que cela est liée au détournement des engrais.

L'état des infrastructures hydroagricoles est toujours critique, malgré les efforts fournis par le gouvernement et les partenaires de développement. 84,4% des riziculteurs de l'Union Comité Grande Digue Tellel ont reconnu que les infrastructures sont très vétustes.

Les niveaux d'études et de formations agricoles des producteurs de l'Union sont très faibles et représentent respectivement : 27,8% (avec 14,4% de niveau élémentaire) et 52,2%. Dans ces situations, il est très difficile de vulgariser certaines technologies agricoles ou encore de faire respecter les Bonnes Pratiques Agricoles (BPA). Cela, pourrait être à l'origine du non-respect par 38,9% des producteurs des technologies vulgarisées dans la zone.

Toujours, ces faibles niveaux d'études et de formations agricoles pourraient aussi d'une part être à l'origine de la mauvaise organisation des gestionnaires de l'Union et des groupements ; d'ailleurs 32,2% et 18,9% des enquêtés ont remis en cause la gestion respective de l'Union et des groupements.

L'une contraintes majeures rencontrées par les producteurs est le financement. Etant la principale institution financière engagée par l'Etat, la Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal (CNCAS) n'est pas très appréciée par les riziculteurs du fait de ses modalités. 67,8% des producteurs de l'Union trouvent que les modalités de financement ne les arrangent pas et ne sont pas aussi adaptées au contexte socio-culturel. L'intérêt élevé, la complexité des démarches et le retard d'octroi sont fustigés respectivement par : 52,2% ; 24,4% et 18,9% des producteurs enquêtés.

A côté du problème de financement, s'adjoint la problématique de l'assurance agricole. 31,1% des producteurs enquêtés ne sont pas assurés ; la quasi-totalité de ces derniers jugent l'assurance impertinente. Pour eux, les composantes prises en charge par la Compagnie Nationale d'Assurance Agricole du Sénégal (CNAAS) sont très restreintes ; ils souhaiteraient que l'assurance intègre l'invasion aviaire et les dégâts causés les rongeurs (souris et rats).

La baisse de la productivité agricole est un phénomène qui devient de plus en plus récurrent dans le delta du fleuve Sénégal. Les producteurs sont conscients de cette situation et ne cessent de miser sur les engrais pour pallier à ce fléau. Parmi les riziculteurs de l'Union, 87,8% des producteurs subissent ce phénomène. Ce dernier est lié principalement : à la salinité des sols, aux mauvaises pratiques agricoles et à la vétusté des ouvrages hydroagricoles.

Même si récemment, des efforts sont fournis par l'Etat et les partenaires de développement, les infrastructures de stockage des intrants et de la production (riz paddy) sont insuffisantes. D'ailleurs, l'une des causes de la faible compétitivité du riz local au riz importé est due aux défaillances notées dans les activités post-récoltes (Battage, Décorticage et Mise en sac).

Quelque soit les résultats obtenus (bonne production), la finalité des producteurs c'est de parvenir à vendre le riz paddy à bon prix. Les résultats de notre étude ont montré que : 73,3% des producteurs ne sont pas satisfaits de l'actuel circuit de commercialisation car ils sont toujours marginalisés sur la fixation du prix. C'est dans ces circonstances que 93,3% des riziculteurs sont d'avis pour une restructuration du circuit de commercialisation du riz paddy.

Ayant la lettre de mission de l'Etat pour encadrer les riziculteurs, la SAED doit revoir son approche (d'après 61,1% des producteurs enquêtés). L'avis des producteurs sur l'actuel programme agricole (PRACAS) est objectif : ils savaient depuis le début qu'il serait très difficile (pour ne pas dire impossible) d'atteindre l'autosuffisance en riz à l'horizon 2017. Ces producteurs prient au gouvernement de collaborer davantage avec eux et mettre la politique de côté pour pouvoir relever le défi.

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