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Conduites socioéconomiques des acteurs locaux en temps de crise en RCA. Cas de la commune de Pissa.


par Octave MOLAMBO GBESSOUA MBOUTOUMA
Université de Douala (Cameroun) - Master en sociologie économique  2017
  

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3.3.2. Organisation politique

Le président de la délégation spéciale24(*) de la commune de Pissa est l'autorité administrative et politique de sa circonscription. Ce dernier fut nommé par le ministre de l'administration du territoire. Cette nomination lui confère le pouvoir d'exercer dans sa commune comme le premier magistrat local. Il est le garant de la sécurité et de la prospérité économique de la commune en mettant en application la politique de gestion et de développement de collectivités locales. Dans sa mission il est assisté par les conseillers qui l'aident dans la gestion des collectivités se trouvant dans sa circonscription. Ce collège de conseillers municipaux l'assiste dans la gestion politique et administrative de la commune de pissa à travers la politique du développement local et la mise en valeur des potentiels socioéconomiques des villages pouvant faire de sa commune un modèle de développement local et une commune riche. La commune de Pissa est dotée des administrateurs tels que : les adjoints au maire, un secrétaire général, les conseillers municipaux, un receveur payeur municipal et une brigade de la police. Cette dernière est dotée de quelques éléments qui veillent au maintien d'hygiène dans le marché de la commune et assiste les percepteurs de taxes au marché. Le clivage politique importe peu dans la gestion de la commune de pissa, car les élus locaux ne sont pas élus, mais nommés par l'administration centrale. Les quartiers et villages sont sous l'autorité des quartiers et villages qui officient en tant qu'auxiliaire de l'administration locale. Cette classe d'administrateur est sous tutelle des chefs de groupements qui coordonnent les activités des chefs de quartiers et villages. Pour le choix des chefs de villages ou de quartiers se fait par succession ; c'est-à-dire l'appartenance au village ou le fait d'être le notable le plus expérimenté. C'est dans ce type de gouvernance qu'évolue la commune de Pissa.

3.3.3. Organisation économique

La commune de Pissa présente un environnement propice à la chasse, la pêche et à la riziculture. Par ailleurs, étant proche de la capitale l'échange marchand est régulier entre les acteurs locaux et les commerçants (es) venant de Bangui pour des achats : poissons, viandes boucanées (fraîche), riz, etc. Les activités socioéconomiques de la commune de pissa sont de deux ordres. La première est traditionnelle et la seconde est moderne.

3.3.3.1. Les activités économiques traditionnelles

Les activités économiques traditionnelles sont basées sur les activités agricoles traditionnelles qu'effectuent les habitants de la commune de pissa. Cette activité est pratiquée par plus de 90% de la population locale avec un rendement faible, dont la plupart servent à l'autoconsommation. Il s'agit de la culture de manioc (Manihotesculenta), du taro (colocasiaesculenta) ; des légumes tels que les amarantes douces et amères, etc. Il y a aussi l'élevage des caprins, porcins qui constituent une source de revenus à l'approche des fêtes de fin d'années et autres. L'élevage de ce bétail se fait d'une manière informelle. L'économie de la commune de pissa est purement agricole par la vente des produits agricoles et dérivés. La pêche faisant partie intégrante de ces activités porteuses de revenues, la commune de pissa est réputée pour son poisson frais extrait de la rivière Lèssè qui traverse la commune. Située dans la partie sud de la RCA la commune de Pissa est couverte par la forêt équatoriale qui couvre le sud du pays. Cette situation climatique offre un terreau favorable pour la chasse pouvant servir à la consommation locale une partie et l'autre à la vente sur le marché local situé à l'intersection de la RN6 et l'axe menant à la commune de Moungoumba et Mbata. Ce marché local constitue une véritable plateforme pour l'échange dans la région du sud.

· Les cultures vivrières

Elles concernent le manioc (Manihotesculenta), le taro (Colocasiaesculenta), le bananier, l'igname, l'arachide, le maïs et les légumes. A côté des plantes, il y a des légumes tels que : l'amarante douce ou amer, le gombo et l'aubergine qui est disponible toute l'année. On peut aussi trouver des fruits tels que : le citron jaune, la mandarine, le citron vert, la goyave, le haricot, l'orange, le pamplemousse et la tomate. Les techniques culturales pratiquées reposent sur une agriculture sur brûlis qui consiste à débrousser les herbes et à y mettre du feu avant le labour. La technique de fertilisation du sol est la mise en jachère pendant trois à cinq ans après les récoltes. L'outillage utilisé dans les pratiques culturales est très rudimentaire et se résume aux machettes, houes et haches. Après la semence, l'entretien des champs revient aux femmes et aux enfants, parfois ce sont les pygmées qui le font. Pendant la récolte, une partie des produits est destinée à l'autoconsommation et l'autre est destinée à la vente sur les marchés locaux intérieurs et dans les régions environnantes de Mbaïki, Bouchia ou Kapou.

· La culture d'exploitation

Cette culture touche particulièrement le café. Elle a été introduite pendant la colonisation. C'est la principale culture d'exportation. A partir de 1992, la production du café connaît une décroissance à cause de la chute des prix sur le plan international ; c'est pourquoi les planteurs s'en sont désintéressés au profit du manioc et du maïs.

· L'élevage

C'est une activité pratiquée par la minorité de la population. Il se fait d'une manière traditionnelle ; c'est un élevage du petit bétail (lapins, caprin, porcin) et de la volaille. Le milieu forestier se prête mal pour l'élevage des bovins tandis que la volaille et le petit bétail s'adaptent assez bien à ce milieu.

· La chasse

C'est l'une des activités propices pratiquées par la population rurale de cette localité. Elle est complémentaire, c'est-à-dire alternative de l'agriculture. La chasse est pratiquée au moyen d'armes, de filets, de sagaies, d'arbalètes et de pièges. Les trophées de chasse sont consommés ou vendus sur place dans le village, ou encore au bord de la route. D'après les habitants de cette petite communauté rurale, les revenus de la chasse permettent de se ravitailler en produit tels que savon, sucre, sel et parfois d'acheter des médicaments pour se soigner.

· La pêche

Elle est pratiquée par la population riveraine, les Yakoma, les Gbanziri, et les Gbaka. Elle se fait à la nasse « bongo », à la ligne ou au filet, certains utilisent le « lomba » (Tephrosia vogelii) pour anesthésier les poissons, d'autres font le drainage des marigots en saison sèche. Ces mauvaises pratiques de pêche entraînent à long terme l'appauvrissement de la faune aquatique. Elle vient en troisième position après l'agriculture et la chasse. Parfois les femmes mettent en place des systèmes d'assèchement artificiel de certains endroits de la rivière afin de capturer les poissons qui y vivent. Ces produits de pêche sont vendus sur place, ou à Mbaïki centre ; le revenu permet au propriétaire de se procurer les denrées diverses (sucre, sel, savon). Les poissons sont vendus frais ou fumés. Les types de poissons qu'on peut rencontrer dans la Lobaye sont le tilapia, le silure, la carpe, le mâchoiran et l'anguille.

· La cueillette

Dans cette zone, la population pratique la cueillette. En saison de pluies, au mois d'août, elle procède aux activités de cueillette des feuilles comestibles telles que le « koko » ou « Gnetum africanum ». En octobre, c'est la période de ramassage des chenilles et des champignons comestibles. Ces produits sont vendus, soit aux femmes commerçantes qui viennent de Bangui, soit aux passants. Le poivre sauvage est l'un des produits de cueillette dont la récolte se fait en saison sèche. C'est un produit d'une grande valeur économique, mais la cueillette et la vente sont pratiquées par une minorité de personnes.

· La vente du bois de chauffe et du sable

C'est aussi une activité effectuée par une minorité d'individus. Les bois secs sont sélectionnés, coupés et vendus le long de la route. Parallèlement à cela, il existe aussi des gens qui s'adonnent à l'exploitation de sable dans le cours d'eau Lobaye.

· L'artisanat

Il est pratiqué par une minorité de la population. La fabrication des produits d'art se fait en bois local (l'ébène, l'acajou, etc.), coupés dans la forêt environnante conserve encore quelques espèces de haute valeur économique.

* 24 Appellation d'un maire nommé par l'administration centrale (Ministère de l'administration du territoire)

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery