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Conduites socioéconomiques des acteurs locaux en temps de crise en RCA. Cas de la commune de Pissa.


par Octave MOLAMBO GBESSOUA MBOUTOUMA
Université de Douala (Cameroun) - Master en sociologie économique  2017
  

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1.2. Revue de la littérature

La question des conduites socioéconomiques des acteurs locaux en RCA et précisément dans les zones rurales n'a pas fait l'objet d'écriture scientifique diversifiée. Dans la sous-région Afrique centrale et précisément au Cameroun nous pouvons remarquer cette abondance de littérature. Celle-ci est beaucoup plus orientée vers les conduites socioéconomiques des acteurs sur les activités rémunératrices, la conduite des acteurs face à la crise des EMF10(*) (YOMB et TEFE 2012). Ce pendant elle essaie de mettre en exergue le sens rationnel et subjectif des conduites socioéconomiques des acteurs locaux en temps de crise. C'est ainsi que notre revue de littérature prend en compte trois dimensions à savoir : l'impact de la crise sur le développement local ; les dynamiques socioéconomiques sur le développement local et enfin la crise du lien social.

1.2.1. L'impact de la crise sur le développement local

Les crises se caractérisent, entre autres, par leur effet de surprise, l'altération du bon fonctionnement du système. L'angoisse, l'incertitude et, souvent, l'absence de préparation peuvent également être associées à ces aspects. De façon générale, une crise présente trois caractéristiques qui la distinguent d'une situation normale, à savoir : sa condition de « processus de déstabilisation », le nombre de conséquences qu'elle peut induire et la façon par laquelle elle peut affecter le milieu social (ROUX-DUFORT, 2000). Pour mieux comprendre les crises, certains auteurs les ont considérées soit comme un événement (HERMAN, 1963), soit comme un processus (FORGUES, 1996). (LAGADEC, 1991) illustre la différence entre événement et processus par la distinction entre accident et crise. Selon l'auteur, l'accident est un événement ponctuel, limité dans le temps et l'espace et qui peut faire partie d'une crise ; tandis que la crise concerne la perte ou une transformation du système de référence, ce qui implique des difficultés majeures sur le plan de réorganisation et d'adaptabilité dans le nouveau système. Ce fut le cas de la commune de Pissa dont les acteurs développent des techniques d'adaptabilité comme réponse à la crise. Dans ce cas, le concept d'accident est utilisé comme un événement ponctuel dont les causes et caractéristiques peuvent être déterminées dans un cadre spécifique de temps et espace. L'approche de PERROW (1984, 1994) n'est pas prise en compte dans ce travail, parce que l'intention n'est que d'illustrer les différences entre les approches processuelles et événementielles, ce que propose (LAGADEC,1991). Ainsi, dans le premier cas, l'approche événementielle se centre sur la nature de l'événement déclencheur de la crise et principalement sur ses conséquences : il y a la tendance de « privilégier les symptômes » (ROUX-DUFORT, 2000), mais aussi les conséquences possibles que cela peut engendrer. Telle approche permet d'analyser la crise par ses manifestations extérieures : son principal avantage est celui d'être directement opérationnelle, de chercher à développer des moyens de réduction des conséquences de l'événement (ROUX-DUFORT, 2005). Ce sont des « événements rares, mais inévitables » qui ne peuvent pas être une surprise, puisqu'ils font déjà partie du système social (PERROW, 1984 ; FORGUES, 1996). Puisque l'analyse de la crise n'est possible qu'après qu'il s'est produit, il ne reste plus aux acteurs locaux (gestionnaires) qu'à adopter un comportement essentiellement réactif (ROUX-DUFORT, 2000). Lorsque la crise survient, il faut la circonscrire dans un périmètre restreint afin qu'elle perturbe le moins possible le reste de l'organisation (FORGUES, 1996) et puisse être vue comme un événement isolé, ce que fournit une prise claire pour l'action (ROUX-DUFORT, 2005)

De l'autre côté, « une approche processuelle conduit à embrasser la crise dans un laps de temps et un espace élargi » (FORGUES, 1996), de façon à l'analyser comme une situation pleine de significations, d'acteurs et de victimes (MARCUS et GOODMAN, 1991). Cette approche processuelle situe la crise dans un contexte plus riche et concerne ses origines, son incubation et sa « dynamique de développement » (TURNER, 1976 ; ROUX-DUFORT, 2000). Dès lors qu'une situation critique est perçue comme le résultat de « dysfonctionnements cumulés et potentiellement repérables » dans le quotidien social ou de l'entreprise (THIETART et FORGUES, 1997), la crise ne doit plus être considérée comme imprévisible (BRYSON, 1981), puisqu'il s'agit d'un processus dont les phases d'installation, d'évolution et de développement sont, dans la plupart des cas, identifiables (TURNER, 1976 ; ROUX-DUFORT, 2003) : la phase de déclenchement : où se retrouvent les origines de la crise, qui peuvent résulter d'erreurs des systèmes sociaux et entrepreneuriaux de marginalisation, de la mauvaise gouvernance, d'erreurs humaines ou de la combinaison de ces éléments. La crise étant perçue sous ces divers angles, dans la dynamique sociale est vu comme un élément déclencheur du changement. Certes, ce changement peut être positif ou négatif à travers ses conséquences sur l'entreprise du point de vue organisationnel ou social.

* 10 EMF :Etablissement de Microfinance

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille