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Déterminants des comportements sexuels à  risque chez les adolescents àgés de 18 -19 ans fréquentant les institutions d’enseignement supérieur de la ville de Kinshasa.


par Gilles Dr MANZONZO
Ecole de santé publique de l'université de Kinshasa - Master en santé publique 2017
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DE MEDECINE

ECOLE DE SANTE PUBLIQUE

PROGRAMME DE SPECIALISATION EN SANTE PUBLIQUE

DETERMINANTS DES COMPORTEMENTS SEXUELS A RISQUE CHEZ LES ADOLESCENTS AGES DE 18 -19 ANS FREQUENTANT LES INSTITUTIONS D'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DE LA VILLE DE KINSHASA / RDC

Présenté par :

MANZONZO NGANGO Gilles

Docteur en Médecine Chirurgie et Accouchement

Mémoire défendu en vue de l'obtention du Diplôme de Spécialiste en Santé Publique

Directeur : Professeur Dr MUTOMBO BEYA Paulin

Année académique 2016 -2017

TABLE DES MATIERES

DEDICACE iii

REMERCIEMENTS v

LISTE DES ABREVIATIONS vi

RESUME vii

LISTE DES TABLEAUX viii

LISTE DES FIGURES ix

CHAPITRE I : INTRODUCTION 1

1.1. ENONCE DU PROBLEME 1

CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE 3

2.1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE 3

2.2. LES DETERMINANTS DU COMPORTEMENT SEXUEL A RISQUE 4

CADRE CONCEPTUEL 8

2.3. QUESTION DE RECHERCHE 10

2.4. BUT DE L'ETUDE 10

2.5. OBJECTIFS 10

2.5.1. Objectif général 10

2.5.2. Objectifs spécifiques 10

2.6. HYPOTHESES DE RECHERCHE 10

CHAPITRE III : METHODOLOGIE 11

3.1. CADRE DE L'ETUDE 11

3.2. TYPE D'ETUDE 11

3.3. POPULATION D'ETUDE 11

3.4. SELECTION DES CIBLES 11

3.4.1. Calcul de la taille minimale de l'échantillon 11

3.4.2. Echantillonnage 12

3.5. LISTE DES VARIABLES 12

3.6. TECHNIQUE DE COLLECTE DES DONNEES 13

3.7. COLLECTE DES DONNEES 14

3.8. ANALYSE DES DONNEES 15

3.9. CONSIDERATIONS ETHIQUES 15

CHAPITRE IV : RESULTATS 16

4.1. CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES 17

4.2. ACTIVITES ET PRATIQUES SEXUELLES DES ADOLESCENTS SCOLARISES 20

4.3. EXPOSITION AUX MESSAGE LIES A LA SEXUALITE 22

4.4. NIVEAU DE CONNAISSANCE SUR LES RISQUES LIES AUX COMPORTEMENTS SEXUELS 24

4.5. PERCEPTION ET VULNERABILITE 27

4.6. HISTOIRE DE LA VIOLENCE SEXUELLE 29

4.7. DETERMINANTS DE COMPORTEMENT SEXUEL A RISQUE 31

CHAPITRE V : DISCUSSION 32

5.1. ACTIVITES ET PRATIQUES SEXUELLES DES ADOLESCENTS SCOLARISES 33

5.2. NIVEAU DE CONNAISSANCE SUR LES RISQUES LIES AUX COMPORTEMENTS SEXUELS, PERCEPTION ET VULNERABILITE 34

5.3. HISTOIRE DE LA VIOLENCE SEXUELLE 36

5.4. DETERMINANTS DES COMPORTEMENTS SEXUELS 36

LIMITES DE L'ETUDE 38

CONCLUSION 39

RECOMMANDATIONS 40

REFERENCES 41

ANNEXES 45

DEDICACE

A mes parents Hilaire NKASA NOA MANZONZO et Clémentine MIMBEYI LOSAU, pour tant de sacrifices et d'amour sans fin, pour avoir fait de notre éducation et instruction une priorité ;

A mon épouse Flore NSONA KINSALA,mes filles Clémentine MANZONZO KINSALA etAurore MANZONZO MWEKApour votre amour, soutien indéfectible et tant de privations consenties ;

A mes frères et soeurs MANZONZO : Roly, Viviane, Fiston, Nana, Patience, Pathy, Fabrice, Laetitia, Bobette, Fathy, Arsel, Joël et Edgard, en témoignage de l'amour qui nous unit. Que ce travail, fruit du dur labeur, devienne pour nous et nos enfants un exemple de courage et d'espérance ;

A mes beaux-parents Simon KINSALA et Arlette LUYEYE, pour votre soutien ;

Je pense également à tous mes compagnons de lutte, mes amis, frères et soeurs de B.Y.M, que ce travail puisse être le témoignage de l'amour que je porte en vous.

REMERCIEMENTS

A l'instant où sonne le dernier carillon de notre troisième cycle de spécialisation en Santé Publique, couronné par le présent travail, nous ne voudrions nous dérober à la règle universelle de reconnaissance envers le Dieu Tout Puissant, créateur du ciel et de la terre pour son Amour infini.

Nos remerciements à l'endroit du comité directeur de l'Ecole de Santé Publique de Kinshasa et à tout le corps professoral, pour des efforts consentis en faveur de notre formation.

Nos vifs et sincères remerciements sont adressés particulièrement au Professeur Docteur Paulin MUTOMBO BEYA qui a bien voulu assurer la direction de ce travail malgré ses multiples occupations. Qu'il trouve ici notre profonde gratitude.

Notre gratitude à tous les chefs des travaux et assistants de l'Ecole de Santé Publique pour leur encadrement.

Nous disons aussi merci à Dr Gabrielle MPOKFURI, Dr Blanchard TANGU respectivement médecin directeur et chef de staff du Centre Mère et Enfant Barumbu et Dr Nono MVUAMA pour nous avoir encouragé et recommandé à l'Ecole de Santé Publique de Kinshasa.

Nous remercions également Dr Fabrice MAMBU, Dr Jean Baptiste MOMBO, Dr Valery MPOYI, Michel LIOHO et mon oncle Denis MAMBOTA de m'avoir stimulé à parfairemes études.

Enfin, que tous ceux dont les noms sont tus à travers ces quelques lignes retrouvent néanmoins notre reconnaissance dans le silence imposé souvent par les contraintes habituelles dans ce genre des travaux.

LISTE DES ABREVIATIONS

AGR : Activité Génératrice des Recettes

BYM  : Communauté initiatique Bilengé Ya Mwinda

CCC : Communication pour le Changement des Comportements

CPN : Consultation Prénatale

EDS : Enquête Démographique et de Santé

IC : Intervalle de Confiance

ISAM : Institut Supérieur des Arts et Métiers

ISIPA : Institut supérieur d'Informatique, Programmation et Analyse

ISP-GOMBE : Institut Supérieur Pédagogique de la Gombe

ISPT-KIN : Institut Supérieur Pédagogique et Technique de Kinshasa

IST : Infections Sexuellement Transmissibles

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONUDC : Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime

ONUSIDA : Programme conjoint des Nations Unies contre le SIDA

OR : Odds Ratio

PFNI  : Partenaire sexuel Fidèle Non Infecté

PNLS : Programme National de Lutte contre le SIDA

RS  : Rapport Sexuel

RCA  : République Centre Africaine

RDC  : République Démocratique du Congo

SIDA  : Syndrome de l'Immunodéficience Acquise

SPA  : Substances Psychoactives

SPSS : Statistical Package for Social Sciences

UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la Population

UPC : Université Protestante du Congo

USK : Université Simon Kimbangu

VIH : Virus de l'Immunodéficience Humaine

RESUME

Introduction

En République Démocratique du Congo comme dans plusieurs pays d'Afrique sub-Saharienne, la santé sexuelle des jeunes en général et des adolescents en particulier représente un sérieux problème de santé publique. D'après plusieurs enquêtes réalisées en la matière, les comportements sexuels à risque caractérisé par trois composantes : le rapport sexuel précoce, la non utilisation du préservatif pendant le rapport sexuel et le multi partenariat représentent une proportion inquiétante chez les adolescents.

L'objectif poursuivi dans cette étude est de déterminer les comportements sexuels et les facteurs qui les déterminent chez les adolescents scolarisés de la ville de Kinshasa, en vue de contribuer à l'amélioration de la santé des adolescents en matière de la sexualité.

Méthode

Une étude transversale analytique a été réaliséesur un échantillon de 649 adolescents fréquentant les institutions d'enseignement supérieure de la ville de Kinshasa.Sur base de la liste des institutions du ministère de l'enseignement supérieur et universitaire de la RDC, nous avons constitué notre échantillon par un échantillonnage probabiliste à deux degrés etun questionnaire auto administrable a servi de collecter les données. Les mesures de fréquences ont été effectuées ; le test de khi carré et le rapport de côtes (OR)ont été utilisés pour déterminer d'éventuelles associations entre variables au seuil de5%.

Résultats

Il ressort de cette étude un comportement sexuel à risque chez 56,2% des adolescents scolarisés. Sur l'ensemble des rapports sexuels 21% étaient précoces ou réalisé avant le seizième anniversaire de naissance. La majorité des adolescents n'a pas utilisé le préservatif au dernier rapport, soit un taux de non utilisation de préservatif de 65,2% ; le multi partenariat avec une proportion de 66%. Malgré leurs comportements à risque, la majorité des adolescents avait une bonne connaissance du VIH-SIDAmais une mauvaise connaissance des infections qu'on pouvait attraper par le rapport sexuel avec une disparité de sexe. La vulnérabilité aux IST-VIH et la violence sexuelle étaient observés à des proportions inquiétantes (14,3% des violences aux premiers R.S et 30% des adolescents ont été victimes des violences sexuelles dans l'ensemble en moyenne). La consommation du chanvre et du tabac, le faible niveau de connaissance des IST, l'auto-prise en charge des besoins de base et la possession d'activité génératrice des recettes ont été observés comme facteurs associés aux comportements sexuels à risque. 

Conclusion

La prévalence des comportements sexuels à risque demeure élevée chez les adolescents dans le milieu scolaire kinois. Une bonne communication pour le changement de comportement par la sensibilisation, l'éducation sexuelle à l'école et l'implication des parents demeurent les armes fortes pour acquérir à l'adolescent des connaissances nécessaires pour la prévention des comportements à risque.

MOTS CLES : Adolescents, Comportement sexuel à risque : non utilisation de préservatif, rapport sexuel précoce, multi partenariat sexuel.

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Répartition des adolescents scolarisés par sexe selon l'âge, la religion, la possession d'une activité génératrice des recettes, l'occupation du tuteur. 3

Tableau 2 : Répartition des adolescents selon la consommation des substances psychoactives 18

Tableau 3 : Répartition des adolescents scolarisés par sexe selon les rapports sexuels, l'âge du 1er rapport sexuel, l'utilisation du préservatif et le nombre de partenaire sexuel connu 19

Tableau 4 : Répartition des adolescents scolarisés par sexe selon le dépistage au VIH et circonstance ou occasion de dépistage 20

Tableau 5 : Répartition des adolescents scolarisés par sexe selon la réception d'un message d'éducation sexuelle dans le 3 dernier mois 21

Tableau 6 : Répartition des adolescents scolarisés selon les personnes à qui ils se confie en priorité pour leurs problèmes de sexualité 22

Tableau 7 : Répartition des adolescents scolarisés par rapport à leur niveau de connaissance des IST et des modes de transmission du SIDA 25

Tableau 8 : Répartition des adolescents par sexe selon leur perception aux IST/SIDA et aux rapports sexuels 26

Tableau 9 : Répartition des adolescents par rapport à la Vulnérabilité à la grossesse, aux IST et/ou VIH 27

Tableau 10 : Analyse de déterminant en rapport avec le multi partenariat 30

Tableau 11 : Analyse de déterminants en rapport avec la non utilisation du préservatif 30

LISTE DESFIGURES

Figure 1 : Modélisation de la problématique des comportements sexuels a risque chez les adolescents 3

Figure 2 : Répartition des adolescents scolarisés selon la cohabitation des parents 18

Figure 3: Répartition des adolescents scolarisés selon les canaux par lesquels le message d'éducation sexuelle est véhiculé 23

Figure 4: Répartition des adolescents scolarisés par rapport à la connaissance du VIH 24

Figure 5: Répartition des adolescents selon leur connaissance des voies de transmission du VIH-SIDA 24

Figure 6: Répartition des adolescents scolarisés selon leur connaissance sur la réduction de risque de transmission du VIH 25

Figure 7: Répartition des adolescents scolarisés par rapport à leur connaissance des IST 26

Figure 8: Répartition des adolescents selon les raisons de 1er rapport sexuel 29

Figure 9: Répartition par rapport aux types de violence chez les adolescentes (Filles) 30

Figure 10: Répartition par rapport aux types de violence chez les adolescents (Garçons) 31

CHAPITRE I : INTRODUCTION

1.1. ENONCE DU PROBLEME

L'adolescence est une période de l'évolution de l'individu, conduisant de l'enfance à l'âge adulte. Elle s'accompagne d'importantes transformations biologiques, psychologiques et sociales. La sexualité comme l'ensemble des phénomènes rattachés à la vie sexuelle ; la manière dont nous interagissons avec nos partenaires sexuels dépend grandement des discours et des normes sociales. L'agentivité, concept relativement récent et de plus en plus utilisé dans les études sur le genre et sur les jeunes fait référence à la capacité des hommes et des femmes de prendre en charge leur propre sexualité et de l'exprimer de façon positive. S'il apparaît relativement aisé pour un hommede faire preuve d'agentivité sexuelle, le développement de cette agentivité semble beaucoup plus problématique chez les femmes, en particulier chez les adolescentes[1].

Les comportements et attitudes sexuels des jeunes diffèrent sensiblement en fonction de l'âge. En Afrique sub-Saharienne les données disponibles révèlent une situation caractérisée par une population extrêmement jeune où plus de la moitié de la population a moins de 20 ans, avec l'entrée en vie sexuelle précoce (18,9% des filles dont l'âge varie entre 15 - 19 ans ont leurs premiers rapports avant 15 ans),Le développement du multi-partenariat et l'augmentation du nombre de grossesses qui surviennent avant le mariage du fait de la non utilisation systématique des méthodes contraceptives[2,3]rendent vulnérable la santé sexuelle des adolescents. La promotion de comportements sexuels sans risque fait partie des mesures destinées à contrôler l'épidémie de VIH[2]. De plus, étant donné que les femmes sont plus vulnérables que les hommes ;il est aussi important de savoir si elles sont en mesure de combattre les attitudes et comportements sexuels à risques avec leurpartenaire. La santé sexuelle et reproductive des jeunes est au centre des préoccupations actuelles visant à répondre aux besoins de la jeunessecar, suite à la dépravation comportementale et au relâchement des moeurs en matière de sexualité les risques pour la santé des mères adolescentes ainsi que celle de leurs enfants deviennent par conséquent incalculables.L'adolescence offre une occasion de rectifier les problèmes survenus au cours des dix premières années de vie. Ainsi, des interventions menées durant l'adolescence peuvent réduire les effets indésirables à long terme de la violence et des abus infligés dans l'enfance ou de la malnutrition et éviter qu'ils se répercutent sur la santé dans les années à venir[4,5].

Dans plusieurs pays en développement, comme en RDC un trop petit nombre d'études rendent difficile l'estimation réelle des problèmes liées à la santé sexuelle des jeunes. Selon une étude réalisée à Botswana l'insécurité alimentaire augmente la prise de risque sexuel, en particulier chez les femmes vivant dans la pauvreté qui dépendent souvent d'autres personnes pour la nourriture et d'autres ressource[6].La malnutrition affaiblit le système immunitaire et peut compromettre l'intégrité de la muqueuse génitale augmentant ainsi la vulnérabilité aux infections opportunistes et au VIH une fois exposé[7,8].

En Afrique sub-Saharienne en générale comme en RDC la connaissance correcte des IST et du VIH/SIDA reste un sérieux problème ; le niveau de connaissances acceptables est de moins de 30% chez les adolescents alors que, déjà en 2010 l'ONUSIDA a fixé l'objectif à 95% [9]. La majorité des adolescents atteignent la nubilité avec un déficit de connaissance en matière de la santé reproductive et des IST-SIDA, ce qui fait que38% des nouvelles infections au VIH sont enregistrées chez jeunes femmes en âge de procréeret 83,2 % n'ont jamais effectué de test VIH selon le rapport de l'ONUSIDARDC 2016[10].

La prévalence élevée des IST-VIH chez les jeunes et les grossesses non désirées font de la sexualité des adolescents un réel problème de santé publique dans le monde, la République démocratique du Congo, comme de nombreux pays du monde, est confronté à ce problème auquel il faut faire face pour améliorer la santé des adolescents qui sont la ressource essentielle et fondamentale pour le développement humain, social et économique. L'adoption des comportements sexuels responsables chez ceux-ci va certainement aider de quelque manière que ce soit à éviter des grossesses précoces et non désirées, à limiter le recours à l'avortement, à réduire les décès maternels, à prévenir la diffusion des infections sexuellement transmissibles mais aussi freiner la propagation du VIH/SIDA. Ainsi, nous voulons qu'il puisse sortir à travers cette étude sur les comportements des adolescents fréquentantles institutions d'enseignement supérieur de Kinshasa, les éléments permettant la mise sur pieds des interventions pouvant améliorer tant soit peu le niveau et comportements des adolescents congolais en particulier et du monde en général.

CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE

2.1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE

a) L'adolescence

L'adolescence est une période de l'évolution d'un individu, conduisant de l'enfance à l'âge adulte ; c'est-à-dire période pendant laquelle l'être humain passe du stade de la première apparition des caractères sexuels secondaires à celui de la maturité sexuelle.Il acquiert des structures psychologiques et les méthodes d'identification qui transforment l'enfant en adulte ; une transition se réalise entre le stade de dépendance sociale et économique totale à celui de l'indépendance relative.

Le concept d'adolescence recouvre plusieurs dimensions : biologique, démographique, sociale, psychologique, juridique, économique ; il n'est par conséquent pas étonnant que les définitions utilisées diffèrent selon les chercheurs. L'absence d'une définition univoque de ce concept rend ainsi difficile la détermination d'une période stable de la vie à laquelle s'appliquerait l'adolescence. Cependant, dans cette étude nous allons tenir compte rien que de la définition proposée par l'OMS et UNFPA ; ceux-ci définissent l'adolescence comme étant la période allant de dix à dix-neuf ans, qualifiée de « âge de tous les possibles »[11]. Elle englobe ainsi deux parties : la première partie s'étend de 10 à 14 ans correspond à la période pré et péri pubertaire dominée par les changements corporels et des transformations émotionnelle, sexuelle et psychologique et la deuxième partie correspond à la tranche d'âge de 15-19 ans où l'essentiel des changements physiques est accompli même si le développement corporel se poursuit[12].

b) Le comportement sexuel

Pour certains auteurs, « le comportement sexuel désigne pour chaque individu, une configuration qui comprend un répertoire de pratiques sexuelles, un répertoire de scénarios et un répertoire de significations »[13].Cependant, le début précoce d'une sexualité chez les adolescents comporte certains risques ; elle peut ainsi avoir des conséquences négatives d'où l'expression comportement sexuel à risque.

Le comportement sexuel à risque se définit par ses trois composantes ;1) le rapport sexuel précoce, c'est-à-dire avant l'âge de 16 ans, 2) le multi partenariat : le fait d'avoir le rapport sexuel avec plus d'un partenaire sexuel et 3) la non utilisation de préservatif.

2.2. LES DETERMINANTS DU COMPORTEMENT SEXUEL A RISQUE

EnAfrique sub-Saharienne les données révèlent une situation, caractérisée par une population extrêmement jeune dont plus de la moitié de la population a moins de 20 ans. Plusieursétudes ont constaté des comportements sexuels à risque au chef des adolescents[14 - 16]. En RDC, l'éducation à la sexualité en famille est souvent déficiente[17]. La communication en matière de la sexualité avec les parents se révèle comme un facteur important d'adoption de comportement responsable.Malheureusement cette communication est faible comme l'a démontré un chercheur lors d'une étude réalisée à Brazzaville où seulement moins d'un tiers d'adolescents abordait le sujet relatif à la sexualité avec leurs parents[18].

La sensibilisation, l'éducation sexuelle à l'école et l'implication des parents demeurent les armes fortes pour acquérir à l'adolescent des connaissances nécessaires pour la prévention des comportements à risque[13,19].L'absence de dialogue sur des questions ayant trait à la sexualité tels que la prévention des IST/SIDA et de grossesse non désirée, de l'utilisation des préservatifs et des relations intersexuelles chez les adolescents entretiennent les comportements à risque.

Plusieurs facteurs sociodémographiques sont à la base de cette déficience de communication en matière de la sexualité qu'un bon nombre de nos traditions africaines considère comme étant Tabou.La combinaison de multiples facteurs généralement interdépendants (âge, sexe, niveau d'instruction, milieu de vie, situation familiale, initiation sexuelle, ...) influence le comportement sexuel en favorisant les IST/SIDA et les grossesses précoces chez les adolescents, comme l'affirme Gabriel NSAKALA[20].

Les comportements à risque dépendent notamment d'un déficit d'informations et d'un faible accès aux soins et services de santé de reproduction. Par ailleurs, les éducateurs potentiels des adolescents dans leurs différents milieux de vie, participent au déficit d'éducation sexuelle des adolescents. En effet, les parents assurent une éducation sexuelle superficielle (voilée) et sélective à leurs enfants ; les enseignements ne disposent pas d'outils pédagogiques répondant aux besoins de l'éducation sexuelle des adolescents ; les leaders religieux adoptent des positions controversées par rapport au message de la prévention ; les médias, sont peu intéressés à promouvoir la santé sexuelle des adolescents et diffusent des imagent irréelles de la sexualité.

Donc les besoins en informations et éducation des adolescents et jeunes ne sont pas correctement satisfait, à tel point que les jeunes et adolescents vont finalement les rechercher ou compléter auprès des pairs, des tiers et autres sources communautaires avec les risque de partager les informations erronées.

2.1.1. Activités et pratiques sexuelles des adolescents

L'activité sexuelle des jeunes et les comportements qui la régissent sont aussi le résultat d'un calcul rationnel de leurs auteurs. Ainsi donc, les jeunes qui s'engagent dans l'activité sexuelle et adoptent certains comportements ne le font qu'à la suite d'une décision bien réfléchie, en vue d'atteindre des objectifs bien précis d'ordre économique et social[14]. Cherlin et Riley cités par Meekers en 1994 ont distingué deux catégories d'objectifs poursuivis par les jeunes, comme l'affirme aussi une étude réalisée à Kinshasa en 2007: l'objectif économique et l'objectif social. Certains adolescents ont des rapports sexuels contre une gratification financière ou des cadeaux qui leur permettent de satisfaire leurs besoins matériels et financiers[17]. L'activité sexuelle devient alors une stratégie de survie, un moyen de se mettre à l'abri du besoin matériel et financier. Ils'agit le plus souvent des filles qui dans l'incapacité de satisfaire leurs besoins financierssont obligées de commercialiser leur sexe aux hommes de situationfinancière aisée. « Si l'argent neconstitue pas une motivation importante pour la première expériencesexuelle, il constitue toutefois par la suite une composante majeure de leurvie affective[13]. D'où la recherche d'autonomie par la création des activités génératrices des recettes reste un moyen efficace qu'il faudrait encourager chez les jeunes.

Dans le monde, plusieurs études réalisées nous donnent une vision globale et de statistique pouvant permettre d'apprécier la problématique de comportement des adolescents.

Du point de vue de l'activité sexuelle, un bon nombre d'auteurs parle dans leurs enquêtes du commencement de plus en plus tôt des activités sexuelles chez les adolescents [2,21].Une étude réalisée à Lubumbashi en 2013[22]auprès des adolescents a montré une proportion de 76,9% des rapports sexuels avant l'âge de 16 ans chez les adolescents scolarisés et le rapport de la direction de santé publique 2017 de Québec a montré 43% de rapport sexuel avant 16 ans[23].

En ce qui concerne l'utilisation des préservatifs chez les adolescents, les données de l'EDS-RDC 2013-2014 a montré que 26,8% des filles et 31,1% des garçons utilisent les préservatifs, alors que le taux d'utilisation des préservatifs aux derniers rapports sexuels au Canada selon une enquête québécoise sur la santé des adolescents 2011, 65% en Astrie et 68% au Québec.En ce qui concerne le multi partenariat, il a été observé en Mauritanie une prévalence de 41% en milieu scolaire [15], mais aussi une plus forte susceptibilité des adolescents de 18-19 ans d'avoir plusieurs partenaires sexuels dans quatre pays d'Afrique Sub-Saharienne : Burkina Faso, du Ghana, du Malawi et de l'Ouganda en 2012[12].

2.1.2. Niveau de connaissance, perception et vulnérabilité liées aux comportements sexuels

L'exposition aux messages liés à la sexualité renforce les aptitudes afin d'avoir une sexualité responsable.Une enquête menée à Kinshasa en 2007[14] a trouvé que le cours d'éducation à la vie est le plus grand vecteur du message chez les adolescents. Une autre étude menée en 2014 sur l'éducation sexuelle des jeunes dans les médias audiovisuels [24] et trois autres études antérieures [14,25,26]donnent une place prépondérante aux médias audiovisuels sur l'éducation sexuelle, mais aussi deux autres[27,28] réalisés ailleurs reconnaissant les médias comme des puissants vecteurs pour l'éducation du public.

L'amélioration de niveau de connaissance sur les IST-VIH/SIDA, les risques liés aux comportements sexuels ainsi que la perception et vulnérabilité des adolescents reste le cheval de bataille de plusieurs acteurs oeuvrant dans le secteur de l'éducation des adolescents ; les enquêtes menées en RDC comme ailleurs, présentent la situation dans le monde. Lors de l'enquête menée en 2007 à Kinshasa auprès des adolescents scolarisés ; la principale voie de contamination du VIH qui est la voie sexuelle a été reconnu à 86,8% et à Bamako plus de 95% [16] prouvant un bon niveau de connaissance du mode de transmission du VIH-SIDA.L'abstinence au rapport sexuel,l'utilisation de préservatif à chaque rapport sexuel et le rapport sexuel avec un seul partenaire fidèle non infecté comme moyen de réduction des risques de contracter le VIH-SIDAn'ont pas encore atteint le niveau souhaiter malgré des avancées significatives comme témoigne les résultats trouvés à Bamako.

2.1.3. Consommation des drogues

Aujourd'hui, l'image de la jeunesse africaine est celle d'une population à très fort risque par rapport à leurs pairs dans d'autres parties du monde, quel que soit l'angle sous lequel on aborde le problème : l'alphabétisation, l'emploi, l'espérance de vie, l'exposition aux conflits sociaux, la possibilité d'exploiter son potentiel au maximum. La consommation de la drogue ne fait que s'ajouter aux nombreux problèmes auxquels les jeunes et leurs familles sont déjà confrontés au quotidien. Elle attise le comportement à risque chez les adolescents. Les discussions et programmes visant à lutter contre le comportement sexuel à risque doit aller de pair avec la lutte contre la consommation des substances psychoactives ;carles donnéesde plusieurs études donnent des prévalences d'allure inquiétante. Les enquêtes réalisées par rapport à la consommation des boissons alcooliques nous ont montré une prévalence de 36,1%en milieu scolaire ivoirien en 2014 [29], mais aussi plusieurs autres études ont également montré une prévalence élevée de la consommation d'alcool[30 - 33].

L'Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) note que la plus forte prévalence de l'usage récréatif du cannabis dans le monde est en Afrique occidentale et centrale, et le taux d'utilisation chez les jeunes dans des pays tels que le Ghana et la Sierra Leone est plus élevé, soit plus de 20%[34]. D'où la CCC devrait intégrer plusieurs aspects environnementaux (physique, social, ...) afin d'améliorer les connaissances, attitudes, pratiques mais aussi les compétences pour une sexualité responsable.

Caractéristique du ménage d'appartenance (Tuteurs)

· Sociodémographique :

Ø Faible niveau d'instruction

Ø Profession/Occupation (chômage et Faible temps de dialogue parents-adolescents)

· Economique :

Ø Faible niveau économique (pauvreté)

· Culturelle et religieux :

Ø Inaccessibilité culturelle / tabou

Ø Croyances (religion à position controversée)

Caractéristique de l'enquêté (Adolescents)

· Sociodémographique :

Ø Age (âge de l'enquêté et du début de rapport sexuel)

Ø Sexe (vulnérabilité du sexe féminin)

Ø Niveau d'étude (bas niveau)

Ø Résidence (Dans un milieu pauvre)

Ø Situation familiale (Relation avec le tuteur)

· Economique

Ø Manque d'autonomie financière

· Culturelle

Ø Croyances (religion à position controversée)

Ø Manque d'initiation sexuelle ;

· Hygiène de vie (Consommation des substances psychoactives) :

Ø Alcoolisme (Bière, vin, whisky, ...)

Ø Tabagisme (Cigarette, chanvre, ...)

Pratiques et comportements sexuels à risque :

Précocité de rapport sexuel, Multi partenariat, Rapports sexuels non protégés.

Mauvaise connaissance et perception sur les IST & VIH-SIDA et/ou méthodes de prévention des risques associés à la sexualité chez l'adolescent ainsi que de sa propre vulnérabilité.

Environnement physique, social et culturelle de l'adolescent

Ø Mauvaise influence des autres adolescents et ainés ;

Ø Mauvaise influence des médias ;

Ø Mauvaise qualité d'enseignement (Programme sans contenu de l'éducation sexuelle) ;

Ø Quasi-inexistence et la non fréquentation des centres d'encadrement de la jeunesse ;

Ø Pesanteur culturelle négative et croyance ;

Ø Inégalité du genre.

0Figure 1 : Modélisation de la problématique des comportements sexuels a risque chez les adolescents

CADRE CONCEPTUEL

2.2. QUESTION DE RECHERCHE

Le déficit d'informations dans ce domaine en milieu scolaire à Kinshasa en particulier et en RDC en général, nous pousse à mener cette recherche dont les questions principales sont :

- Quel est le niveau de connaissance en matière de la sexualité des adolescents fréquentant les classes de recrutement des institutions d'enseignement supérieur de Kinshasa ?

- Quelles sont leurs pratiques et habitudes sexuelles ?

- Quels sont les facteurs qui déterminent leurs comportements sexuels à risque ?

2.3. BUT DE L'ETUDE

Contribuer à l'amélioration de la santé sexuelle des adolescents en ressortant les facteurs pouvant nécessiter des interventions correctrices.

2.4. OBJECTIFS

2.4.1. Objectif général

Déterminer les comportements sexuels des adolescents fréquentant les classes de recrutement des institutions d'enseignement supérieur de Kinshasa et les facteurs qui les déterminent,en vue de contribuer à l'amélioration de la santé des adolescents en matière de la sexualité.

2.4.2. Objectifs spécifiques

§ Décrire les caractéristiques sociodémographiques des participants à l'étude ;

§ Déterminer le niveau de connaissance, les attitudes et les pratiques des adolescents en matière de la sexualité ;

§ Déterminer leur niveau de perception et vulnérabilité sur les risques liés aux comportements sexuels des adolescentes ;

§ Formuler les recommandations.

2.5. HYPOTHESES DE RECHERCHE

§ L'éducation sexuelle chez les adolescents kinois et leur niveau de connaissance en matière de la sexualité sont associés au comportement sexuel à risque.

§ La possession d'une activité génératrice des recettes par l'adolescentinfluence les comportements sexuels des adolescents.

CHAPITRE III : METHODOLOGIE

3.1. CADRE DE L'ETUDE

L'étude s'est déroulée dans six institutions d'enseignement supérieur de la capitale de la RDC,deux universités et quatre instituts supérieurs de la ville de Kinshasa chez les adolescents âgés de 18-19 ans.

3.2. TYPE D'ETUDE

Notre avons mené une étudetransversale analytique chez les adolescents âgés de 18-19 ans, fréquentant les classes de recrutement desinstitutions d'enseignement supérieur de la ville de Kinshasapendant la période allant d'octobre à 30 décembre 2017.

3.3. POPULATION D'ETUDE

Notre population d'étude étaitconstituée des adolescents fréquentant les classes de recrutement des universités et instituts supérieurs de la capitale« ville de Kinshasa ».

Les unités statistiques étaient des adolescents scolarisés âgés de 18-19 ans.

Critères d'inclusion et d'exclusion

Ont participé à cette étude, tout adolescent âgé de 18 ou 19 ans ayant consenti,se retrouvant dans un des auditoires de classe de recrutement des universités choisi aléatoirement.

Etait exclu pour cette étude au premier degré, toute institution universitaire ayant une capacité d'accueil faible(moins d'un millier d'étudiants) et au deuxième degré, tout adolescent ayant un statut de marié ou religieux.

3.4. SELECTION DES CIBLES

3.4.1. Calcul de la taille minimale de l'échantillon

La taille de l'échantillon a été calculée en utilisant la formule ci-dessous :

n =

En considérant la prévalence estimée à 50 %, nous obtenons :

p = 0,50 ; q = 1-0,50 = 0,50 ; d = 0,05 (à 95%) ; z = 1,96

Ce qui donne :

n =

La taille de l'échantillon était multipliée par « design factor». D'où le n= 384x1,5 = 576

3.4.2. Echantillonnage

Sur base de la liste des institutions d'enseignement supérieur de Kinshasa du ministère de l'enseignement supérieur et universitaire de la RDC, nous avons procédé à unéchantillonnage probabiliste à deux degrés ; étant donné la répartition des institutions supérieures en université ou institut supérieur; notre étude est constituée de deux strates qui représentent l'une les universités et l'autre les instituts supérieurs :

Au 1er degré d'échantillonnage stratifié :Partant des listes des institutions d'enseignement supérieur ;d'un côté les universités et de l'autre les instituts supérieurs, une sélection aléatoire de six (6) institutions a été opérée : USK, UPC, ISPT-KIN, ISAM, ISP-GOMBE, ISIPA.

Au 2ème degré : Un des auditoires de classe de recrutement était choisi aléatoirement dans chacun des institutions.Après exposé du motif, les adolescents âgés de 18 ou 19 ans qui ont manifesté leur intérêt à l'étude ont été recrutés.

3.5. LISTE DES VARIABLES

VARIABLES

DEFINITION OPERATIONNELLE

VALEURS

ECHELLE DE MESURE

1) Les caractéristiques sociodémographiques des participants à l'étude 

Age

Age de l'adolescente en année révolue

18-19 ans

Intervalle

Lieu de résidence

Provenance de l'enquêté

Communes (24)

Nominale

Activité économique

Activité à but lucratif (Occupation de l'élève hormis les études)

Aucun

Petit commerce

Autre(à spécifier)

Nominale

Cohabitation des parents

Résidence de l'adolescent

Vis seul

Avec les 2 parents

Avec un seul parent

Avec autre tuteur

Nominale

Religion de l'élève

Croyances des élèves

Catholique

Protestant

Kimbanguiste

Musulmane

Eglise de réveil

Autre (à spécifier)

Nominale

Consommation des drogues

Utilisation des substances psychoactives

Alcool

Chanvre

Cocaïne

Nominale

Niveau d'instruction du tuteur

Niveau d'études atteint

Primaire ou moins

Secondaire

Universitaire

Ordinale

Profession du tuteur

Occupations du chef de ménage

Commerçant

Salarié

Sans emploi

Nominale

2) Les comportements sexuels à risque des adolescents scolarisés

Multi partenariat sexuel

Rapports sexuels avec plusieurs partenaires au cours des 12derniers mois.

=1 partenaire

=2 partenaires

Intervalle

Non utilisation de préservatif

Rapports sexuels non protégés

A utilisé

N'a pas utilisé

Nominale

Précocité de rapport sexuel

Rapports sexuels avant l'âge de 16 ans

= 15 ans

>15 ans

Ordinale

3) Le niveau de connaissance sur les risques liés aux comportements sexuels chez les adolescents 

Connaissance des risques liés à la sexualité

Pathologies liées aux comportements sexuels à risque mode de transmission

VIH

IST

Autres (spécifiés)

Nominale

Exposition aux messages d'éducation sexuelle

Contact avec les informations ayant trait à l'éducation sexuelle

Message reçu

Message non reçu

Nominale

Vulnérabilité aux IST/VIH-SIDA et à la grossesse non désirée/d'engrosser

Faiblesse de résister aux IST/VIH ou à la grossesse non désirée

En risque

Non en risque

Nominale

3.6. TECHNIQUE DE COLLECTE DES DONNEES

La collecte des données s'est fait par quatre enquêteurs dont un apprenant de l'école de santé publique de Kinshasa qui a assuré la supervision et la coordination de la collecte des données.Les informations étaient recueillisur base d'un questionnaire auto-administrable semi ouvert, pré-testé dans les classes de sixième année des humanités d'une école de la capitale (collège Saint François de sales de Kingabwa).Concernant les préoccupations ou difficultés, les enquêtés étaientaccompagnés par l'enquêteur principal (chercheur).

Le pré-test nous a permis de mesurer la durée et la compréhension des questions ainsi que d'amender quelques questions.

3.7. COLLECTE DES DONNEES

Avant d'initier le début de la collecte des données, nous avons reçu l'autorisation de la direction de l'Ecole de Santé Publiqueet des autorités locales de l'enseignement (institutions concernées). Un consentement éclairé écrit était élaboré pour l'approbation des enquêtés.La collecte des données proprement dite s'est fait pendant 8 semaines et cela après avoir déterminé l'échantillonnage et pris connaissance de notre échantillon.

La répartition des taches ci-dessous a facilité la collecte des données :

Taches

Responsables

Sélection des enquêteurs et superviseurs

Chercheur principal

Formation des enquêteurs

Chercheur principal

Identification des cibles

Enquêteurs sous la supervision du chercheur principal

Pré-test des instruments de collecte des données et de toute la méthodologie

Equipe de recherche

Administration du questionnaire aux cibles

Equipe de recherche

Supervision et contrôle

Chercheur principal

Contrôle de qualité des données collectées

Chercheur principal

Numérotage des questionnaires en indiquant l'identité de l'enquêteur

Chercheur principal

Centralisation des données et leurs stockages

Equipe de recherche

Saisie des données

Chercheur principal

Analyse des données sur SPSS

Chercheur principal sous la direction du Promoteur (Directeur)

Diffusion des résultats

Chercheur principal sous la direction du Promoteur (Directeur)

3.8. ANALYSE DES DONNEES

Après la collecte des données, une première vérification de questionnaire d'enquête s'est effectuée sur terrain par le superviseur (chercheur) de façon à assurer la meilleure qualité des données.

Un deuxième contrôle de qualité était effectué par les codificateurs et l'ultime contrôle est intervenu pendant le nettoyage de la base des données.

Les données ont été saisies à l'aide de logiciel EPIDATA 3.1.Ces dernières ont été exportées sur SPSS version 23 et analysées avec le même logiciel.

Les mesures de fréquence ont été effectuées. Le test de khi carré a été utilisé pour déterminer les associations entre les variables catégorielles au seuil de 5%.Les associations entre le comportement sexuel à risque, le niveau de connaissanceavec d'autres variables dichotomisées ont été recherchée parle calcul de rapport des cotes (Odds ratio) en analyse multi variée avec intervalle de confiance (IC) à 95%.

Du point de vue niveau de connaissance des modes de transmission du VIH et des IST, un score a été créé.Lesadolescents qui connaissaient plus de la moitié de modes de transmission étaient considéré comme ayant une bonne connaissance, tandis que ceux qui connaissaient moins étaient considéré comme ayant une mauvaise connaissance du VIH/SIDA. Une cote zéro était attribuée à tout celui qui avait choisi la piqure du moustique comme mode de transmission du SIDA. Cela était ainsi pour le niveau de connaissance des IST qui lui était coté sur six ; plus de la moitié comme ayant une bonne connaissance et moins comme une mauvaise connaissance.

Par rapport au comportement sexuel à risque, un score a été créé comportant l'utilisation des préservatifs au dernier rapport sexuel et le multi partenariat. Tout adolescent présentant au moins un de ces deux caractéristiques, était considéré comme ayant un comportement sexuel à risque.

3.9. CONSIDERATIONS ETHIQUES

Après avoir expliqué et répondu aux questions sur la nature, les objectifs de notre étude et l'impact que celle-ci pourrait avoir sur la vie des adolescents,un formulaire de consentement éclairé était soumis et approuvé par les enquêtés.La liberté de participer était de rigueur, nous avons rassuré toute personne qui a participé à cette étude qu'elle étaitlibre et autonome mais aussi considéré comme collaboratrice. De plus, la confidentialité et le caractère privé des informations fournies étaient garantis par l'anonymat des questionnaires ;ni le nom, ni l'adresse, ni une autre coordonnée de l'enquêté pouvant facilement l'identifier était mentionnée sur la fiche de collecte.

CHAPITRE IV : RESULTATS

Nous avons présenté les résultats de notre enquête suivant sixaxes ci-dessous :

Ø Les informations sur les caractéristiques sociodémographiques ;

Ø Les informations sur les pratiques sexuelles des adolescents scolarisés ;

Ø Les informations sur l'exposition aux message liés à la sexualité ;

Ø Le niveau de connaissance sur les risques liés aux comportements sexuels, perception et vulnérabilité ;

Ø Histoire de la violence sexuelle ;

Ø Les déterminants de comportements sexuels.

Nous avons eu à interroger au total 649 adolescents dans 6 institutions universitaires de la capitale dont deux appartenaient au réseau d'éducation confessionnelle, une ) institution privée et trois du réseau public. Il s'agit des institutions suivantes : UPC, USK, ISIPA, ISPT-GOMBE, ISP-GOMBE et ISAM.

4.1. CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES

Tableau 1 : Répartition des adolescents scolarisés par sexe selon l'âge, la religion, la possession d'une activité génératrice des recettes, l'occupation du tuteur.

 

Sexe

Total

Masculin

Féminin

 

n

%

n

%

n

%

Age (Ans)

 
 
 
 
 
 

18

99

43,2

206

49,0

305

47,0

19

130

56,8

214

51,0

344

53,0

Total

229

100,0

420

100,0

649

100,0

Religion

 
 
 
 
 
 

Musulmane

5

2,2

2

0,5

7

1,1

Kimbanguiste

6

2,6

7

1,7

13

2,0

Aucune

18

7,9

7

1,7

25

3,8

Protestante

58

25,3

93

22,1

151

23,3

Catholique

52

22,7

109

25,9

161

24,8

Réveil/indépendante

88

38,4

197

46,9

285

43,9

Sans réponse

2

0,9

5

1,2

7

1,1

Total

229

100,0

420

100,0

649

100,0

Possession AGR

 
 
 
 
 
 

Possède

81

35,4

127

30,2

208

32,0

Ne possède pas

148

64,6

293

69,8

441

68,0

Total

229

100,0

420

100,0

649

100,0

Occupation du tuteur

 
 
 
 
 
 

Commerçant

47

20,5

94

22,4

141

21,7

Salarié

155

67,7

284

67,6

439

67,6

Sans emploi/Débrouillard

27

11,8

42

10,0

69

10,6

Total

229

100,0

420

100,0

649

100,0

Niveau d'étude du tuteur

 
 
 
 
 
 

Primaire ou moins

14

6,1

46

11,0

60

9,2

Secondaire

40

17,5

50

11,9

90

13,9

Supérieur

148

64,6

268

63,8

416

64,1

Ne sais pas

16

7,0

39

9,3

55

8,5

Sans réponse

11

4,8

17

4,0

28

4,3

Total

229

100,0

420

100,0

649

100,0

Les filles étaient majoritaires dans notre étude, les garçons représentaient presque le un tiers de notre échantillon soit 35,3%. La majorité des adolescents avait 19 ans d'âge soit 53%.

La majorité des étudiants appartenait à des églises de réveil(43,9%). Presque un tiers des étudiants (32%) ont une activité génératrice des recettes malgré leur statut d'étudiant.

Ce tableau montre que la majorité de parents des adolescents (64,1%) qui ont participé à cette étude avaient un niveau d'étude supérieur suivi de niveau secondaire à 13,9% et 9,2% avaient un niveau primaire ou moins. Cependant 8,5% des adolescents ignorent le niveau d'étude de leurs parents.

La majorité des parents des enquêtés sont des salariés soit 67,6%, suivi des commerçants 22% et 10,6% des parents sont dans l'informel ou ne travaille pas.

Figure 2 : Répartition des adolescents scolarisés selon la cohabitation des parents

Cette figure montre que la majorité des adolescents interrogés dans notre étude habite chez les deux parents biologiques (59,8%), suivi de ceux qui habitent chez les autres parents (oncle, tante, grand parent, ...) et en troisième position viennent ceux qui habitent chez l'un des parents enfin, nous avons observé au moins 2% des adolescents vivent sans la présence d'un tuteur.

Tableau 2 : Répartition des adolescents selon la consommation des substances psychoactives

 

Sexe

Total

Masculin

Féminin

 

n

%

n

%

n

%

Boissons alcoolique

 
 
 
 
 
 

Chaque jour

6

2,7

6

1,4

12

1,9

Au moins 1 fois par semaine

36

16,2

22

5,3

58

9,0

Seulement pendant les fêtes

29

13,1

39

9,4

68

10,7

Ne sais pas la fréquence

15

6,7

27

6,5

42

6,6

Ne prends pas

136

61,3

322

77,4

458

71,8

Total

222

100,0

416

100,0

638

100,0

Fumer du tabac

 
 
 
 
 
 

Oui, je suis fumeur

5

2,2

3

0,7

8

1,3

Oui, au moins une fois

69

30,3

41

9,9

110

17,1

Jamais

154

67,5

370

89,4

524

81,6

Total

228

100,0

414

100,0

642

100,0

Fumer du Chanvre

 
 
 
 
 
 

Oui

21

9,2

5

1,2

26

4,1

Non

208

90,8

403

98,8

611

95,9

Total

229

100,0

408

100,0

637

100,0

Cocaïne

 
 
 
 
 
 

Oui

6

2,6

0

0,0

6

0,9

Non

223

97,4

408

100,0

631

99,1

Total

229

100,0

408

100,0

637

100,0

Cette étude nous montre que plus d'un quart (28,2%) des adolescents consomment les boissons alcooliques parmi les consommateurs,37,8% le consomment seulement pendant les fêtes suivies de 32,2% qui le consomment au moins une fois par semaine, une proportion de 23,3% le consomme mais ne sait pas préciser la fréquence. Seulement 6,7% qui consomment quotidiennement.La consommation des boissons alcooliques est liée au sexe, 38,7% des garçons et 22,6% des filles ; p=0,000.

La proportion des adolescents qui fument de la cigarette est évaluée à 18,4%, dont majoritairement les garçons ; la consommation de cigarette est liée au sexe, p=0,000.

Parmi les adolescents scolarisés 4,1% consomment du chanvre (cannabis), 9,2% des garçons et 1,2% des filles ; p=0,000. La proportion des adolescents qui consomment du cannabis est largement supérieure à celle des adolescentes (les garçons consomment plus).

La totalité des adolescents qui ont déjà consommé la cocaïne sont du sexe masculin.Presque 3% des garçons ont consommé de la cocaïne, ce qui représente 1% des adolescents scolarisés de notre échantillon.

4.2. ACTIVITES ET PRATIQUES SEXUELLES DES ADOLESCENTS SCOLARISES

Tableau 3 : Répartition des adolescents scolarisés par sexe selon les rapports sexuels, l'âge du 1er rapport sexuel, l'utilisation du préservatif et le nombre de partenaire sexuel connu

 

Sexe

Ensemble

Masculin

Féminin

 

n

%

n

%

n

%

Rapport Sexuel

 
 
 
 
 
 

Ont déjà eu des rapports S.

118

51,5

161

38,4

279

43,1

N'ont pas eu le R. S

111

48,5

258

61,6

369

56,9

Total

229

100,0

419

100,0

648

100,0

Age de 1er Rapport Sexuel

 
 
 
 
 
 

= 12 ans

7

5,9

2

1,2

9

3,2

13 à 15 ans

23

19,5

26

16,1

49

17,6

16 à 17 ans

74

62,7

85

52,8

159

57,0

18 à 19 ans

14

11,9

48

29,8

62

22,2

Total

118

100,0

161

100,0

279

100,0

Age du partenaire au 1er RS

 
 
 
 
 
 

= 17 ans

72

61,0

8

5,0

80

28,7

18 à 25 ans

46

39,0

129

80,1

175

62,7

> 25 ans

0

0,0

24

14,9

24

8,6

Total

118

100,0

161

100,0

279

100,0

Utilisation de préservatif au 1er R. Sexuel

 
 
 
 
 
 

Ont utilisé

40

35,1

51

32,9

91

33,8

N'ont pas utilisé

70

61,4

96

61,9

166

61,7

Ne savent plus

4

3,5

8

5,2

12

4,5

Total

114

100,0

155

100,0

269

100,0

Utilisation de préservatif au dernier R. Sexuel (3 mois)

 
 
 
 
 
 

Ont utilisé

20

44,4

20

32,8

40

37,7

N'ont pas utilisé

25

55,6

41

67,2

66

62,3

Total

45

100,0

61

100,0

106

100,0

Nbre de partenaire sexuel connu

 
 
 
 
 
 

Un seul

24

21,2

67

43,2

91

34,0

Deux ou trois

44

38,9

66

42,6

110

41

Plus de trois

45

39,8

22

14,2

67

25,0

Total

113

100,0

155

100,0

268

100,0

Quatre-dixième des enquêtés ont déjà connu leur premier rapport sexuel. Parmi les garçons plus de la moitié (51,5%) et chez les filles la minorité soit 38,4%.

La majorité des adolescents soit 57% ont eu leurs premiers rapports sexuels entre l'âge de 16 - 17 ans ; 20,8% en ont eu avant l'âge de 16 ans et 22,2% à l'âge de la majorité. L'âge moyen de premier rapport sexuel était de 16,4 ans avec un écart type de 1,7. 

Lors des premiers rapports sexuels, seulement une minorité des adolescents (33,8%) a utilisé le préservatif. La proportion des adolescentes (filles) qui ont utilisées le préservatif n'est pas significativement supérieure à la proportion des adolescents (garçons) respectivement 61,9% et 61,4%. L'utilisation du préservatif n'est pas liée au sexe (p=0,78).

Lors des derniers rapports sexuels, il y a eu une légère augmentation à 37,7% des adolescents ont utilisés le préservatif contre 62,3% qui n'en ont pas utilisés. L'utilisation du préservatif n'est pas liée au sexe (p=0,221). Les adolescents qui n'ont connu qu'un seul partenaire sexuel représentaient 34% (mono partenariat) tandis que ceux qui en ont connu plus d'un, avaient une proportion de 66% (multi partenariat) ; donc le multi partenariat était observé en majorité de cas.

Tableau 4 : Répartition des adolescents scolarisés par sexe selon le dépistage au VIH et circonstance ou occasion de dépistage

 

Sexe

Total

Masculin

Féminin

 

N

%

n

%

n

%

Dépistage au VIH-SIDA

 
 
 
 
 
 

Ont déjà fait le dépistage

55

24,0

95

22,8

150

23,2

N'ont pas encore fait

174

76,0

322

77,2

496

76,8

Total

229

100,0

417

100,0

646

100,0

Circonstance de dépistage

 
 
 
 
 
 

Dépistage volontaire

37

67,3

67

72,0

104

70,3

Lors du don de sang

17

30,9

24

25,8

41

27,7

Autres

1

1,8

2

2,2

3

2,0

Total

55

100,0

93

100,0

148

100,0

Plus de trois-quarts des adolescents scolarisés (76,8%) n'ont jamais fait le test de dépistage du VIH.La majoritéde cas de dépistage était volontaire (70,3%) ; 27,7% était réalisé lors des dons du sang, cependant 2,0% des dépistages était réalisé lors des consultations médicales (intervention chirurgicale ou la CPN).

4.3. EXPOSITION AUX MESSAGE LIES A LA SEXUALITE

Tableau 5 : Répartition des adolescents scolarisés par sexe selon la réception d'un message d'éducation sexuelle dans le 3 dernier mois

Message d'éducation Sexuel dans le 3 mois

Sexe

Total

Masculin

Féminin

 

N

%

N

%

N

%

Ont reçu le message

99

43,2

195

46,5

294

45,4

N'ont pas reçu

110

48,0

191

45,6

301

46,5

Ne se souviens plus

20

8,7

33

7,9

53

8,2

Total

229

100,0

419

100,0

648

100,0

Par rapport à l'exposition aux messages liés à l'éducation sexuelle, nous constatons que la proportion des adolescents qui ont reçu un message lié à l'éducation sexuelle est presque égale à celle qui ne l'ont pas reçu ; respectivement 45,4% et 46,5%. 8,2% des adolescents ont avoué qu'ils ne se souvenaient plus d'en avoir reçu dans les 3 derniers mois.

Figure 3 : Répartition des adolescents scolarisés selon les canaux par lesquels le message d'éducation sexuelle est véhiculé

Cette figure nous montre que la majorité des adolescents (42,5%) a suivi le message par la télévision parmi les adolescents ayant suivi le message 54,5%étaient des garçons et 36,4% de filles ; le panneau publicitaire était le canal qui a servi le moins à véhiculer le message de l'éducation sexuelle soit 5,1% (10,1% de garçons et 2,6% de filles).

Tableau 6: Répartition des adolescents scolarisés selon les personnes à qui ils se confie en priorité pour leurs problèmes de sexualité

 

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Confident

N

%

N

%

N

%

Encadreurs de jeunes

8

3,8

18

4,5

26

4,2

Personnel de sante

14

6,6

23

5,7

37

6,0

Quelqu'un de famille

24

11,4

52

12,9

76

12,4

Amis

59

28,0

75

18,7

134

21,9

Parent

36

17,1

107

26,6

143

23,3

Aucune personne

70

33,2

127

31,6

197

32,1

Total

211

100,0

402

100,0

613

100,0

Notre étude montre que la plupart des adolescents ne se confient à personne quand ils ont un problème lié à la sexualité (32,1%) ; suivi de ceux qui se confient à leurs parents avec 23,3%et aux amis avec 21,9%. En dernière position viennent ceux qui se confient aux encadreurs de jeunes. Les filles se confient beaucoup aux parents tandis que les garçons se confient aux amis (p=0,040).

4.4. NIVEAU DE CONNAISSANCE SUR LES RISQUES LIES AUX COMPORTEMENTS SEXUELS 

Figure 4: Répartition des adolescents scolarisés par rapport à la connaissance du VIH

La quasi-totalité des adolescents scolarisés de notre étude a répondu qu'elle connaissait le VIH-SIDA (99%).

Figure 5: Répartition des adolescents selon leur connaissance des voies de transmission du VIH-SIDA

La figure nous révèle que la voie sexuelle qui est la principale voie de contamination du VIH-SIDA est majoritairement reconnu par les adolescents à près de 90% suivi des objets tranchants infectés et la voie sanguin (transfusion du sang infecté) ; en dernière position vient la transmission de mère. Cependant au moins 6% des adolescents pense encore que le VIH-SIDA peut se transmettre par la piqure de moustique.

Figure 6: Répartition des adolescents scolarisés selon leur connaissance sur la réduction de risque de transmission du VIH

La majorité des adolescents reconnait que l'abstinence au rapport peut réduire le risque de contracter le VIH-SIDA.

Par rapport à l'utilisation de préservatif à chaque rapport sexuel, presque la moitié des participants reconnait que le préservatif réduit la transmission du VIH.

En ce qui concerne le rapport sexuel avec un seul partenaire fidèle non infecté. Il a été reconnu à plus de la moyenne comme moyen permettant de réduire la transmission du VIH-SIDA.

Figure 7: Répartition des adolescents scolarisés par rapport à leur connaissance des IST

Parmi les infections qu'on peut attraper par le rapport sexuel, le VIH-SIDA a été le plus cité à 83,3% suivi de la syphilis par la moitié des adolescents 51,1% enfin, l'hépatite B & C et les condylomes en dernier avec respectivement 6 %et 5,2%.

Tableau 7: Répartition des adolescents scolarisés par rapport à leur niveau de connaissance des IST et des modes de transmission du SIDA

 

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Niveau de connaissance

N

%

N

%

N

%

Connaissance des IST

 
 
 
 
 
 

Bonne connaissance

87

38,0

91

21,7

178

27,5

Mauvaise connaissance

142

62,0

328

78,3

470

72,5

Total

229

100,0

419

100,0

648

100,0

Connaissance des modes de transmission du SIDA

 
 
 
 
 
 

Bonne connaissance

174

77,0

291

70,1

465

72,5

Mauvaise connaissance

52

23,0

124

29,9

176

27,5

Total

226

100,0

415

100,0

641

100,0

Du point de vue niveau de connaissance, l'étude nous révèle que la majorité d'adolescents scolarisés (72,5%) n'a pas une bonne connaissance des infections qui se transmettent par le rapport sexuel ; la connaissance des IST est lié au sexe, p=0,000

La majorité d'adolescents a une bonne connaissance des modes de transmissions du SIDA (72,5%) ; la connaissance des modes de transmission n'est pas liée au sexe, p=0,063.

4.5. PERCEPTION ET VULNERABILITE

Tableau 8 : Répartition des adolescents par sexe selon leur perception aux IST/SIDA et aux rapports sexuels

 

Sexe

Total

Masculin

Féminin

 

N

%

N

%

N

%

Perception aux IST / VIH

 
 
 
 
 
 

Maladie grave

186

83

327

79,0

513

80,4

Maladies moins grave

4

1,8

6

1,4

10

1,6

Maladies banales

5

2,2

11

2,7

16

2,5

Je ne sais pas

29

12,9

70

16,9

99

15,5

Total

224

100,0

414

100,0

638

100,0

Perception de l'acte sexuel

 
 
 
 
 
 

Procure la joie

88

41,0

111

29,2

199

33,5

Procure l'argent

0

0,0

6

1,6

6

1,0

La considération des amis

14

6,5

12

3,2

26

4,4

La distraction

24

11,2

42

11,1

66

11,1

Rien

86

40,0

207

54,5

293

49,2

Les enfants

3

1,4

2

0,5

5

0,8

Total

215

100,0

380

100,0

595

100,0

La majorité des adolescents scolarisés considère que les IST et VIH sont des maladies très graves (74,9%) parmi lesquels 75,4% de garçons et 74,6% de filles ; la minorité les considère comme maladies moins grave (1,6%) parmi lesquels 1,8% de garçons et 1,4% des filles, p=0,345.

Par rapport à la perception aux rapports sexuels, 33,5% des adolescents pensent que le rapport sexuel procure la joie ; 11,1% des adolescents pensent que ça procure la distraction ; 4,4% des adolescents pensent à la considération des amis et 1% pensent que le rapport sexuel procure de l'argent. Par contre 49,2% des adolescents, 40,0% des garçons et 54,5% des filles pensent le rapport sexuel ne procure rien, p=0,780.

Tableau 9: Répartition des adolescents par rapport à la Vulnérabilité à la grossesse, aux IST et/ou VIH

 

Sexe

Total

Masculin

Féminin

 

N

%

N

%

N

%

Risque d'attraper grossesse non désirée ou d'engrosser

 
 
 
 
 
 

Oui

35

31,5

47

30,7

82

31,1

Non

60

54,1

86

56,2

146

55,3

Je ne sais pas

16

14,4

20

13,1

36

13,6

Total

111

100,0

153

100,0

264

100,0

Risque d'attraper les IST/VIH

 
 
 
 
 
 

Oui

43

20,4

63

15,9

106

17,5

Non

152

72,0

278

70,2

430

70,8

Je ne sais pas

16

7,6

55

13,9

71

11,7

Total

211

100,0

396

100,0

607

100,0

La majorité des adolescents (55,3%) sexuellement actifs pensent qu'ils ne sont pas vulnérables à la grossesse non désirée ; 54,1% des garçons pensent qu'ils ne peuvent pas engrosser malgré leur comportement sexuel et 56,2% des filles pensent qu'elles ne peuvent pas attraper une grosse non désirée, par contre 13,6% ne savent pas apprécier leur vulnérabilité à la grossesse non désirée ; p=0,926.

En ce qui concerne le risque d'attraper les IST et/ou VIH la majorité d'adolescents (70,8%) ignorent leur vulnérabilité à être contaminé par les IST ou SIDA parmi lesquels 72% des garçons et 70% des filles ; p=0,042.

4.6. HISTOIRE DE LA VIOLENCE SEXUELLE

Figure 8: Répartition des adolescents selon les raisons de 1er rapport sexuel

Cette étude nous montre que la majorité d'adolescents (63,9%) ont connu leur premier rapport sexuel pour leur propre satisfaction ou expérience de la vie.(69,1% des garçons et 60,3% des filles, p=0,140) ; suivi de ceux qui ont été influencépar des amis à18% (26,4% des garçons et 12,2% des filles, p=0,003). La violence vient en troisième position ;14,3% des adolescents ont été forcé physiquement à avoir leur premier rapport sexuel et 11,3% des adolescents ont été forcé verbalement.Presque3% des adolescents ont eu leurs premiers rapports sexuels pour des raisons lucratives.

Figure 9 : Répartition par rapport aux types de violence chez les adolescentes (Filles)

L'analyse révèle que 26% des adolescentes reconnaissent avoir été au moins une fois forcé physiquement par leur petit ami pour avoir le rapport sexuel ; presque 19% des adolescentes reconnaissent être victime d'une agression physique de quelqu'un autre que son petit ami pour avoir le rapport sexuel, enfin 29% des adolescentes reconnaissent avoir subi des pressions verbales ou autres pour avoir le rapport sexuel.

Figure 10: Répartition par rapport aux types de violence chez les adolescents (Garçons)

La figure nous montre que 32% des adolescents reconnaissent avoir au moins une fois forcé physiquement leur petite amie d'avoir le rapport sexuel ; presque 12% des adolescents reconnaissent être auteur d'une agression physique de quelqu'une autre que sa petite amie pour avoir le rapport sexuel, enfin 24% des adolescents reconnaissent avoir subi des pressions verbales ou autres pour avoir le rapport sexuel.

4.7. DETERMINANTS DE COMPORTEMENT SEXUEL A RISQUE

Dans cette étude, les comportements sexuels à risque a été observé à une proportion de 56,2% (53,0% chez les garçons et 58,5% chez les filles).Etant donné qu'il a été évoqué dans plusieurs études sur la matière que les comportements sexuels avaient une disparité liée aux sexes, nous nous sommes résolu de rechercher les déterminants des comportements à risque par sexe.

Tableau 10 : Analyse de déterminant en rapport avec le multi partenariat

 

Sexe Masculin

Sexe Féminin

 

N

OR

IC

p

N

OR

IC

p

Consommation Tabac

222

0,218

0,099-0,477

0,000

402

0,583

0,209-1,626

0,299

Boisson alcoolique

216

0,510

0,243-1,070

0,070

405

0,504

0,228-1,114

0,087

Consommation Chanvre

223

3,544

1,689-7,435

0,001

396

4,261

0,746-24,35

0,222

Niveau connaissance VIH

220

1,430

0,683-2,997

0,343

403

0,715

0,316-1,617

0,416

Niveau connaissance IST

223

1,141

0,533-2,444

0,733

407

0,454

0,214-0,966

0,038

PEC Besoin de base

222

3,537

1,571-7,963

0,014

407

1,212

0,178-8,277

0,582

Possession AGR

223

2,127

1,035-4,371

0,037

407

0,685

0,282-1,663

0,397

Message d'E.S à la maison

223

0,988

0,476-2,053

0,974

407

1,142

0,543-2,403

0,726

Cohabitation avec parent

219

0,854

0,402-1,816

0,681

405

0,872

0,399-1,907

0,731

Le tableau nous montre que cinq (5) variables sont significativement liées au multi partenariat chez les adolescents. Il s'agit chez les garçons,de la consommation du tabac et du chanvre, l'auto-prise en charge de ses besoins de base et la possession d'activité génératrice des recettes. Chez les filles, le faible niveau de connaissance des IST était lié au multi partenariat.

Tableau 11 : Analyse de déterminants en rapport avec la non utilisation du préservatif

 

Sexe Masculin

Sexe Féminin

 

N

OR

IC

p

N

OR

IC

p

Consommation Tabac

103

0,782

0,350-1,746

0,548

145

0,765

0,619-0,944

0,036

Boisson alcoolique

98

1,069

0,783-1,461

0,673

145

,868

0,695-1,084

0,231

Consommation Chanvre

103

0,843

0,523-1,358

0,446

143

1,484

1,323-1,665

1,000

Niveau connaissance VIH

100

1,083

0,470-2,493

0,852

146

0,701

0,349-1,408

0,317

Niveau connaissance IST

103

2,045

0,893-4,685

0,088

146

1,045

0,447-2,445

0,919

PEC Besoin de base

102

0,713

0,338-1,505

0,309

147

1,528

1,352-1,727

0,017

Possession AGR

103

0,726

0,514-1,027

0,054

147

1,115

0,895-1,390

0,345

Message d'E.S à la maison

103

1,210

0,894-1,637

0,227

147

0,938

0,749-1,175

0,575

Cohabitation avec parents

100

0,961

0,707-1,306

0,798

145

1,082

0,867-1,349

0,487

Le tableau nous montre que deux (2) variables sont significativement liées à la non utilisation du préservatif chez les adolescents. Il s'agit de la consommation du tabac chez les filles et la prise en charge des besoins de base par l'adolescente elle-même ou son copain.

CHAPITRE V : DISCUSSION

Ce travail de recherche a été mis sur pieds pour décrire les caractéristiques sociodémographiques des participants à l'étude, déterminer le niveau de connaissance, les attitudes et les pratiques des adolescents scolarisés ainsi que leur niveau de perception et vulnérabilité sur les risques liés aux comportements sexuels. Il ressort essentiellement de cette étude que les adolescents scolarisés ont en général un niveau de connaissance acceptable avec une petite disparité entre les hommes et les femmes ; ils ont une vulnérabilité aux IST-VIH ; ils ont un accès au dépistage faible avec une proportion importante de comportement à risque mais aussi une bonne proportion de cas de violence a été observée dans l'étude. Ces points seront discutés dans les lignes qui suivent.

5.1. ACTIVITES ET PRATIQUES SEXUELLES DES ADOLESCENTS SCOLARISES 

Les données à notre possession nous montrent qu'une proportion importante (43,1%) des adolescents scolarisés âgés de 18-19 ont déjà connu leur premier rapport sexuel (51,5% de garçons et 38,4% de filles). Ceci contraste de l'EDS-RDC 2013-2014 où la proportion des adolescents de la même tranche d'âge qui ont déjà connu leur premier rapport sexuel est supérieure de celle de notre étude(51% pour les filles et 66% pour les garçons). Ceci s'explique par le fait que notrepopulation était faite d'étudiants qui dans l'ensemble avaient un niveau d'éducationélevée que le reste de la population de leur âge.Une autre étude menée à l'université de Bangui a montré que 69% des adolescents avaient eu leur premier rapport sexuel entre 15-19 ans[35]. Ceci peut trouver une justification par le fait de l'implication des autorités Congolaisesdans les campagnes de sensibilisation contre la violence faite aux mineures qui a probablement réduit le taux des rapports sexuels avant l'âge d'adulte.

La majorité des adolescents soit 57% ont eu leurs premiers rapports sexuels entre l'âge de 16 - 17 ans ; 20,8% en ont eu avant l'âge de 16 ans (Rapport sexuel précoce) et 22,2% à l'âge de la majorité ; comparé à une étude réalisée à Lubumbashi en 2013[22] qui a donné une proportion de 76,9% des rapports sexuels avant l'âge de 16 ans chez les adolescents scolarisés et le rapport de la direction de santé publique 2017 de Québec qui a donnée 43% de rapport sexuel avant 16 ans[23].Le taux de rapport sexuel précoce de notre étude parait très faible par rapport aux autres études.

L'âge moyen de premier rapport sexuel chez les filles scolarisés est de 16,7 ans et chez les garçons scolarisés est de 16,01 ans ; les moyennes d'âge aux premiers rapports sexuels sont significativement différentes par rapport au sexe (p=0,002).Superposé à l'étude réalisé à l'université de Bangui où il a été observé que l'âge du premier rapport sexuel chez les garçons était de 16,9 ans et 17,9 ans chez les filles, nous pouvons dire que les adolescents Congolais commencent l'activité sexuelle avant leurs voisins de la R.C.A.

Lors des derniers rapports sexuels, il a été observé une légère amélioration de taux d'utilisation de préservatif par rapport aux premiers rapports sexuels ; 37,7% des adolescents ont utilisés le préservatif(44,4% des garçons et 32,8% des filles) ; comparé aux proportions données par l'EDS-RDC 2013-2014 pour la même classe d'âge (31,1% pour les garçons et 26,8% pour les filles), nous osons dire que nos proportions sont plus élevées ; donc il y a amélioration du point de vue utilisation des préservatifs. Ce qui se justifie par le niveau de connaissance de nos enquêtés par rapport au reste des adolescents du pays, mais le taux d'utilisation des préservatifs reste de loin inférieure au taux d'utilisation des préservatifs aux derniers rapports sexuels au Canada selon une enquête québécoise sur la santé des adolescents 2011, 65% en Astrie et 68% au Québec.

Chez les adolescents sexuellement actifs, le multi partenariat a été observé chez 66% des adolescents tandis qu'à Mauritanie un auteur avait trouvé 41% en milieu scolaire[15] ; les adolescents congolais sont plus exposés aux pratiques et comportements à risque.

5.2. NIVEAU DE CONNAISSANCE SUR LES RISQUES LIES AUX COMPORTEMENTS SEXUELS, PERCEPTION ET VULNERABILITE 

La quasi-totalité des adolescents scolarisés de notre étude pense connaitre le VIH-SIDA (99%), résultat trouvé aussi lors de l'enquête menée en 2007 à Kinshasa auprès des adolescents scolarisés ; la principale voie de contamination qui est la voie sexuelle a été reconnu chez la majorité des enquêtés (86,8%) ; proportion légèrement inférieure à la proportion trouvée par l'enquête précitée (91,8%) mais largement inférieur à la proportion trouvée à Bamako plus de 95%[16]. Cela se justifie par le niveau d'étude de nos enquêtés qui est élevé.

Nous constatons un faible taux de dépistage au VIH ; 76,8% des adolescents (76,0% de garçons et 77,2% de filles)n'ont pas encore fait le test de dépistage du VIH ;proportion inférieure à celle de l'EDS-RDC et du Mali[36] pour la même classe d'âge. Mais cette proportion ne corrobore pas aux objectifs 90-90-90 fixés par le PNLS d'ici 2020. Ceci peut s'expliquer par une panoplie de problèmes d'ordre organisationnel du secteur sanitaire R.D. Congolais ; entre autres la proximité de centre de dépistage, sensibilisation, disponibilité des intrants, ...

La majorité des adolescents a un bon niveau de connaissance à ce qui concerne le mode de transmission du VIH-SIDA (72,5%), ceci corrobore aux autres études réalisées chez les adolescents scolarisés[37].Parmi les infections qu'on peut attraper par le rapport sexuel, le VIH-SIDA a été cité à 83,3% suivi de la syphilis à 51,1% et la blennorragie à 29,8% mais les autres IST étaient faiblement cité avec des proportions inferieures à 10%. Ces proportions corroborent à celles del'étude menée à Bamako[16] et au Gabon[21] où les trois IST précitées étaient parmi les plus cités; ceci peut s'expliquer par la faible fréquence des autres IST mais aussi de l'ignorance des adolescents aux autres IST telle que l'hépatite B& C et autres. Du point de vue niveau de connaissance aux IST dans l'ensemble, l'étude nous révèle que seulement 27,5% des adolescents scolarisés ont une bonne connaissance des infections qui peuvent se transmettre par le rapport sexuel (38,0% des garçons et 21,7% des filles) ; la connaissance des IST est lié au sexe : des garçons ont plus de connaissance des IST que les filles.

Par rapport à la perception au rapport sexuel, 33,5% des adolescents pensent que le rapport sexuel procure la joie ; 11,1% des adolescents pensent que ça procure la distraction ; 4,4% des adolescents pensent à la considération des amis et 1% pensent que le rapport sexuel procure de l'argent ; ce qui nous pousse à dire que les adolescents ont une perception erronée de rapport sexuel. Ceci nécessite une bonne sensibilisation enfin d'améliorer leurs caractères plus pulsionnels.

La majorité des adolescents sexuellement actifs ignore leur vulnérabilité à être contaminé par les IST ou SIDA mais aussi pense qu'il n'est pas vulnérable à la grossesse non désirée ; 54,1% des garçons pensent qu'ils ne peuvent pas engrosser et 56,2% des filles pensent qu'elles ne peuvent pas attraper une grosse non désirée malgré leur comportement sexuel à risque comme le démontre le faible taux d'utilisation des préservatifs ci-haut.

5.3. HISTOIRE DE LA VIOLENCE SEXUELLE

Cette étude nous montre que 63,9% des adolescents connaissent leur premier rapport sexuel pour leur propre expérience de la vie, suivi de 18% par influence des amis. Cela se justifie par le fait que plusieurs recherchent à confirmer leur génitalité, mais aussi du fait de boutade, de moqueries, de railleries pour un adolescent qui a été maladroit dans la séduction qui leur poussent à connaitre la première aventure plus tôt que prévu. Le chiffre à notre possession sur cette enquête nous révèle qu'au moins une proportionde 25% des adolescents ont été victimes des violences sexuelles(forcé physiquement ou verbalement) proportion largement supérieure à celle trouvée dans une étude sur les pressions sexuelles en milieu scolaire sénégalais en 2010 (15%)[38] ; les filles demeurent les plus victimisés dans les deux études. Ainsi nous avons cherché parmi les adolescents violentés les relations possibles existant entre le bourreau et sa victime, ce qui nous a amené à constater que 26% des adolescentes (filles) reconnaissent avoir été forcé physiquement au moins une fois, par leur petit ami d'avoir le rapport sexuel ; presque 19% des adolescentes reconnaissent être victime d'une agression physique de quelqu'un autre que son petit ami pour avoir le rapport sexuel, enfin 29% des adolescentes reconnaissent avoir subi des pressions verbales ou autres pour avoir le rapport sexuel. Chez les garçons, nous constatons que 32% des adolescents reconnaissent avoir forcé physiquement leur petite amie d'avoir le rapport sexuel au moins une fois ; presque 12% des adolescents reconnaissent être auteur d'une agression physique à quelqu'une d'autre que sa petite amie pour avoir le rapport sexuel, enfin 24% des adolescents reconnaissent avoir subi des pressions verbales ou autres pour avoir le rapport sexuel. En comparant les proportions par rapport au sexe, nous constatons que les filles demeurent les plus violentogènes que les garçons, ceci corrobore à l'étude réalisé au Dakar sur les pressions sexuelles.

5.4. DETERMINANTS DES COMPORTEMENTS SEXUELS

Comme plusieurs études en ont démonté, cette étude nous montre que plusieurs variables sont significativement liées au multi partenariat chez les adolescents avec des différences par rapport aux sexes. Il s'agit chez les garçons, de la consommation du chanvre et du tabac, ceci corrobore à une étude réalisée au Québec où la consommation de SPA était également associée au fait d'avoir plusieurs partenaires et de faire une utilisation moindre de préservatifs lors de relations sexuelles[39].L'auto-prise en charge de ses besoins de base et la possession d'activité génératrice des recettes étaient aussi liées au multi partenariat chez les adolescents, cela se justifie par le fait que les garçons qui possède une AGR se considère socio-économique stable ont tendance à attirer et séduire les filles. Et celles-ci par naïveté, difficultés socio-économiques et la recherche de lucre ont tendance à cautionner[17]. Chez les filles, le faible niveau de connaissance des IST était lié au multi partenariat, cela s'explique par l'ignorance de leurs vulnérabilités aux IST ne sachant pas que le fait d'avoir plusieurs partenaires sexuels accroit la probabilité de contracter les IST et/ou VIH.

Par rapport à la non utilisation de préservatifs, nous avons observé que deux (2) variables sont significativement liées à la non utilisation du préservatif chez les adolescents. Il s'agit de la consommation du tabac chez les filles et la prise en charge des besoins de base par l'adolescente elle-même ou son copain,cela corrobore à un rapport sur la jeunesse en Afrique subsaharienne où il a été démontrer que dans certains cas, les filles sont également plus vulnérables sur le plan social et ont plus de mal à négocier des rapports sexuels protégés avec leur partenaire[40]. Elles sont susceptibles d'être en situation désavantagée lorsqu'elles négocient l'usage du préservatif à cause de différences d'âge, de disparités économiques et de l'argument de manque de confiance souvent évoqué par les garçons[17].

LIMITES DE L'ETUDE

Nous pouvons énumérer quelques limites de cette étude.

· Etant donnée la sensibilité de l'enquête qui a porté sur la sexualité (sujet intime), les répondants peuvent se limiter à donner des réponses socialement acceptables ; nous craignons le manque de la sincérité des adolescents (biais d'information), malgré les dispositions prises pour éviter le biais.

· Nous avons enquêté sur les adolescents scolarisés, c'est-à-dire qui ont un niveau d'étude le plus élevé par rapport aux autres, ce qui restreint nos conclusions rien que chez les adolescents scolarisés ; donc nous ne pouvons pas généraliser le résultat de cette étude sur tous les adolescents y compris les non scolarisés.

· La violence est un fait très courant dans le milieu des jeunes ; si on considère le fait que culturellement les femmes ne parlent pas beaucoup des violences qui leurs sont infligées ; très certainement ces violences sont sous estimées dans le travail ; mais le fait qu'elle se présente dans des proportions aussi importantes, il faut aussi la peine qu'on s'y intéresse. Il est à noter que les violences qui ont fait l'objet de notre étude sont des violences ressenties donc ne regroupant pas tous le cas des violences ; car il y en a ceux qui sont habitués aux violences. Cela sous-entend que le problème est plus important que nous le pensions.

Néanmoins cette étude a le mérite d'attirer l'attention des concernés sur l'ampleur des problèmes liés à la sexualité chez les jeunes ; ce qui va certainement ouvrir la voie aux autres chercheurs dans d'autres études dans le même domaine.

CONCLUSION

Notre étude s'est déroulé dans six (6) institutions d'enseignement supérieur de la ville de Kinshasa « capitale de la R.D.C ». Elle consistait à déterminer les comportements sexuels des adolescents scolarisés de la ville de Kinshasa et les facteurs qui les déterminent, en vue de contribuer à l'amélioration de la santé des adolescents en matière de la sexualité.

Il ressort de cette étude un comportement sexuel à risque chez 56,2% des adolescents scolarisés. Sur l'ensemble des rapports sexuels 21% étaient précoces ou réalisé avant le seizième anniversaire de naissance. La majorité des adolescents n'a pas utilisé le préservatif au dernier rapport, soit un taux de non utilisation de préservatif de 65,2%. Le multi partenariat était estimé à 66%. Malgré leurs comportements à risque, la majorité des adolescents avait une bonne connaissance du VIH-SIDA mais une mauvaise connaissance des infections qu'on pouvait attraper par le rapport sexuel avec une disparité de sexe. La vulnérabilité aux IST-VIH et la violence sexuelle étaient observés à des proportions inquiétantes. La consommation du chanvre et le tabac, le faible niveau de connaissance des IST, l'auto-prise en charge des besoins de base et la possession d'activité génératrice des recettes ont été observés comme facteurs qui déterminaient les comportements sexuels à risque. 

En raison des différents contextes dans lesquels se produisent les activités sexuelles, pour les garçons comme pour les filles, il est nécessaire d'élaborer des approches d'interventions culturellement appropriées. Les axes de prévention devraient viser la réduction des facteurs de risque, la vulnérabilité individuelle et la promotion des compétences favorables à une sexualité responsable[17] par l'amélioration de niveau de connaissance des adolescents et l'implication de ceux-ci.

RECOMMANDATIONS

La communication en matière de la sexualité se révèle comme un facteur important d'adoption des comportements responsables, ainsi nous recommandons : 

AUX AUTORITES POLITICO-ADMINISTRATIVES

Le Gouvernement congolais à travers les ministères de la santé, de l'Enseignement Primaire et Secondaire, de l'Enseignement Supérieur et Universitaire, Affaires sociales et humanitaire de :

- Renforcer les capacités techniques et financières des institutions d'accompagnement de la jeunesse en matière de la santé (Programme National de Santé des Adolescents, Programme National de Santé Scolaire, Carrefour des jeunes, ...).

- Réaménager le programme d'éducation à la vie dans les écoles, en insistant sur le voletpréventif des IST/VIH, les grossesses précoces et non désirées.

- Rendre accessibles les informations sur la sexualité à toute couche sociale.

- Réglementer la consommation des SPA dans la communauté en général et particulièrement chez les adolescents

AUX AUTORITES ACADEMIQUES

- Organiser des conférences ou séminaires sur la santé sexuelle des jeunes.

- Sensibiliser les jeunes sur la prévention des infections sexuellement transmissibles et SIDA et les autres fléaux qui rongent la jeunesse.

- Collaborer avec les organisations gouvernementales et non gouvernementales de lutte contre les IST/SIDA et autres antivaleurs.

AUX TUTEURS/PARENTS

- De multiplier des cadres de dialogue avec leurs enfants surtout en matière de la santé sexuelle en brisant toute barrière socioculturelle possible (Tabou).

- Encourager les jeunes de consulter des centres ou structures d'éducation à la vie.

AUX ADOLESCENTS

- De ne se confier qu'aux parents et éducateurs pour leurs problèmes de la sexualité.

- De participer aux conférences, formations et autres activités culturelles sur la sexualité.

- D'éviter les comportements à risque pouvant compromettre leurs avenirs.

REFERENCES

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ANNEXES






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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore