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Attutide et pratique de la population locale face aux dégats causés par les animaux protégés de la reserve de faune a Okapi (RFO)


par Jacques MIDUANDULE MAMU
Université de KISANGANI - Licence 2020
  

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CHAPITRE IV : DISCUSSION

La RFO s'étend sur trois territoires : Wamba, Mambasa, Watsa elle est une A.P. inscrite sur la liste des sites du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1996. Elle couvre une superficie de 13.726 Km2. Différemment à d'autres A.P. classées, la RFO est habitée, et compte plus de 56.000 habitants dont 20.000 à l'intérieur et 36.000 dans le rayon périphérique autour de 15 km (DRAFT, 2010).

Au total 110 personnes étaient interviewées : 75 au sein de la population locale dans le village Epulu ; et 35 agents de l'ICCN et ses partenaires dans la station administrative d'Epulu.

L'enquête s'est articulée autour de la question principale suivante « Quelle est l'attitude que doit utiliser la population locale devant les menaces causées à leurs activités agricoles par les animaux protégés de la RFO ? ».

4.1. Mammifères impliqués dans les dégâts aux champs et dans l'élevage

La destruction des champs par les animaux sauvages constitue une perte de nourriture aussi bien que de revenu pour les villageois d'Epulu. Il s'agit du singe (30,8% de dégâts), l'éléphant (27,2%), l'okapi (23,9%) et le léopard (17,8%).

Ce résultat converge en partie avec celui de Mubalama, (2000) qui est une évaluation des dégâts causés aux cultures par les grands mammifères dans la réserve de faune a okapis (Epulu) où il a trouvé que les animaux les plus ravageurs, sont les éléphants parmi les grands Mammifères. Ceci cadre bien avec l'observation générale selon laquelle les grands mammifères reçoivent beaucoup plus d'attention aussi bien en matière de gestion que des revendications des paysans (Mubalama, 2000).

Mais une différence est au point de classification des animaux ravageurs, les éléphants dans la réserve se placent derrière les primates et le potamochère dans la destruction des cultures (Mubalama, 2000).

Selon Eyebe et al. (2012), dans la savane camerounaise, des conflits homme-faune sont régulièrement constatés à l'intérieur et à proximité des A.P. et, notamment, dans les villes de Moulvoudaye, dans la Région de l'Extrême-Nord.

Les espèces impliquées sont les grands mammifères, en particulier les éléphants qui détruisent les champs de mil, les greniers des paysans et parfois même leurs embarcations. On rapporte aussi que des hippopotames ont attaqué des barques. L'étendue du problème est

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considérable 65%. Ces observations concordent en partie aux nôtres surtout la destruction des cultures par les grands Mammifères.

Selon, ces mêmes auteurs, l'endommagement des cultures est l'une des formes les plus fréquentes de conflit homme-faune au Cameroun et il se révèle particulièrement grave autour des A.P. Cette étude révèle que les espèces les plus responsables de la destruction des cultures aux alentours du Parc National de Bénoué dans le nord du Cameroun sont les singes (44 %), les oiseaux (44 %) et les éléphants (13 %). Les blessures d'homme bien qu'elles ne soient pas aussi fréquentes que la destruction des cultures et attaques sur le bétail, il arrive que des blessures et morts d'homme soient signalés au Cameroun.

Ces informations ne s'écartent trop de nos observations

Par contre, pour Kouao et al.(2018) à Kotouagnoan en Côte d'ivoire, les animaux les plus incriminés en ce qui concerne les cultures, sont : les aulacodes, 93%, primates 75% des potamochères 73%. Kouao et al., (2018), poursuit en affirmant que le guib harnaché, les écureuils, les singes, l'athérure africain et le rat géant interviennent également dans les dégâts des cultures. Ceci se justifie par le fait que la région de la Côte d'Ivoire est essentiellement savanicole.

Quelques soient les pourcentages des dégâts, les grands mammifères particulièrement les éléphants et les singes causent des graves dégâts aux cultures dans la zone étudiée bien que d'autres animaux sauvages tels que les okapis, etc s'y joignent également. Les éléphants sont les plus redoutés d'une part parce qu'ils sont capables de manger et de piétiner d'énormes quantités de cultures en une seule invasion, et d'autre part parce qu'il est difficile de les en empêcher une fois qu'ils commencent à détruire. Tandis que les singes causent des dégâts dans les différentes étapes phénologiques de cultures.

Ceci confirme ainsi, notre première hypothèse qui stipule que les grands Mammifères seraient à la base des dégâts causés aux activités de la population locale.

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4.2. Types de dégâts causés par les animaux protégés de la RFO

Les dégâts subis par la population locale : la destruction des champs (35%), 89 personnes parlent des morts d'hommes (32, 4%) et 89 personnes parlent de la consommation d'animaux domestiques (32, 4%).

la destruction des champs (87, 2%), mort d'homme (80, 9%) et enfin consommation d'animaux domestique (80, 9%).

Une corrélation inverse entre la classification des cultures quant à leur vulnérabilité au pillage et le pourcentage de paysans prétendant avoir été victimes de pillage. Les dégâts perçus et réels étaient souvent attribués au fait que les paysans espèrent recevoir des indemnités considérables (Bell, 1984). Ce qui converge avec l'idée de la FAO qui classe le ravage des cultures à la première position avec 98% de destruction de la culture (FAO, 2000).

Pour Kouao et al., (2018), la nature des dégâts provoqués par les animaux sauvages sur les cultures et autres biens privés selon 52% des personnes interrogées, les cultures sont plus exposées aux incursions des animaux, selon 33% autres enquêtés, ce sont plutôt les produits et matériels de pêches qui sont exposés. Mis à part les avis par ces deux catégories de personnes, 3% des 103 de l'échantillon pensent que les animaux d'élevage sont plus menacés par la présence de certains animaux sauvages dans les environs, 1% pensent que les animaux s'attaquent plus au grenier et les 11% restants ont refusé de se prononcer sur le sujet. Ces observations convergent en partie à nos résultats pour ce qui est des attaques des cultures par les grands Mammifères mais aussi pour ce qui est de la prédation des animaux d'élevage par le léopard.

4.3 Indemnisation des dommages causés

Sur un total de 110 personnes interviewées, 50 personnes parlent de dédommagement (45,5%) et 60 parlent du rien du tout (54,5%).

La majorité des personnes qui appuient le dédommagement sont les éco-gardes et une partie de la population. D'après certains éco-gardes lorsque les animaux causent les dégâts à la population cela fait leur fierté car ils s'en rendent compte de l'existence d'une faune encore abondante.

Selon, Kumu (2018) les stratégies fréquemment utilisées par l'ICCN et ses partenaires pour limiter les dégâts des animaux sauvages sur les intérêts de la population locale sont catégorisé à trois types :

Il s'agit de refoulement (39,7%), installer des projets de développement durable (32,8%) et honorer les dommages intérêts (27,6%) (Kumu 2018).

D'après la chambre d'agriculture de la France 2014 dès qu'un agriculteur constate des dégâts de sanglier ou de grand gibier sur une parcelle qu'il exploite, il doit adresser sans délai à la Fédération Départementale ou interdépartemental des Chasseurs (du département de la parcelle endommagée), par courrier (ou télé-déclaration) une déclaration de dégâts.

Pour ce qu'est des actions de prévention utilisées, selon Kouao et al, (2018), les enquêtes ont révélé que parmi les planteurs et les pêcheurs victimes de déprédations sur leurs cultures et autres, 3% tolèrent les animaux, 33% parlent d'utilisation de méthodes de protection sans danger pour les animaux. Ces méthodes répertoriées sont : l'entretien des champs (Selon les enquêtés, entretenir le champ, c'est débarrasser régulièrement le champ des mauvaises herbes), la surveillance des champs par la seule présence humaine par les cris et jets de pierres, l'utilisation d'épouvantails, la construction de barrières. 32% des personnes interrogées utilisent des méthodes dangereuses pour les animaux. Ces méthodes impliquent l'utilisation d'armes à feux, de produits toxiques ainsi que la pose de pièges. Par ailleurs, 32% restants des enquêtés sont restés sans donner d'avis sur la question.

Par les observations directes sur les parcelles de cultures, l'auteur a identifié comme moyens utilisés pour les protéger :la pratique de l'entretien des champs ; la surveillance, la pose de clôtures, de grillages, de pièges ; l'utilisation de produits toxiques et de fusils justifié par la présence de douilles dans les grilles d'observations. Cet auteur donne certaines choses qui convergent vers notre étude tandis que d'autres diffèrent totalement. Cela s'expliquerait par la durée sur terrain qui n'a fait qu'un mois pour notre travail et plusieurs mois pour lui.

Pour l'indemnisation pour les cultures endommagées par des animaux sauvages, Eyebe et al., 2012 donne les dispositions suivantes au Cameroun :

Les autorités chargées de l'agriculture ont toujours publié des mesures d'indemnisation en Cas de destruction de cultures du fait de projets de développement comme les infrastructures. On appelle cette situation une « destruction pour cause d'utilité publique

».

Deux instruments réglementaires visant à fixer les indemnités à verser en cas de destruction d'arbres et de cultures sont actuellement en vigueur. Il s'agit de l'Arrêté N° 58 du 13 août 1981 portant modification des tarifs des indemnités à verser au propriétaire pour toute destruction d'arbres cultivés et cultures vivrières et le Décret N° 2003/418/PM du 25 février 2003 fixant les tarifs des indemnités à allouer au propriétaire victime de destruction pour cause d'utilité publique de cultures et d'arbres cultivés. Ces observations ne se retrouvent pas en RD Congo où il n'y a aucun texte règlementaire fixant l'indemnisation.

En France par exemple, il existe la loi sur l'indemnisation des dégâts de grands gibiers qui est coulée dans chasse- guide d'indemnisation (2014) comme texte règlementaire et donne d'abord les informations générales ainsi que les conditions d'indemnisation. Dans ce document officiel que le chasse- guide d'indemnisation (2014), on peut trouver les informations sur la présentation générale de la procédure d'indemnisation, les conditions de l'indemnisation non contentieuse, le dossier d'indemnisation, la procédure d'indemnisation, le calcul de l'indemnisation, les commissions d'indemnisation, le financement des indemnisations et l'indemnisation judiciaire. Les textes législatifs et réglementaires en France ne sont pas les mêmes en RD Congo et les conditions de leurs applications ne sont pas les mêmes. En RD Congo, nous avons la loi sur la chasse mais à mon humble avis la loi sur l'indemnisation des dégâts causés par les grands gibiers n'existe pas.

Ces observations confirment partiellement notre deuxième hypothèse qui déclare que « Les gestionnaires des A.P. corrigeraient les dommages causés aux activités agricoles de la population par les animaux protégés ».

4.4 Comportement ou pratique de la population face aux dégâts

Les méthodes locales utilisées pour éloigner ou chasser les mammifères sauvages de leurs champs : 40,7% de la population locale protège leurs activités par des cries ou battage d'écorces d'arbres ; suivi de 33,8% de ceux qui allument le feu autour du champ et ceux qui lancent des bois, viennent au bas de l'échelle avec 25,3%.

Dans son étude sur la gestion de conflit homme faune (Kumu 2018) trouve que les agriculteurs recourent à 6 stratégies ou techniques pour débarrasser les champs des animaux ravageurs des cultures vivrières. La surveillance des champs (48,7%) prime sur les 5 autres techniques : allumer le feu (14,5%), installer des épouvantails (14,5%), lancement des objets divers (7,9%), surveillance collective (1,3%). Environ 13,2% d'agriculteurs sont des attentistes ou n'engagent aucune action.

Pour (Kouao et al. 2018) ses enquêtes ont révélé que parmi les planteurs et les pêcheurs victimes de déprédations sur leurs cultures et autres, 3% tolèrent les animaux, 33% parlent d'utilisation de méthodes de protection sans danger pour les animaux. Ces méthodes répertoriées sont : l'entretien des champs (Selon les enquêtés, entretenir le champ, c'est débarrasser régulièrement le champ des mauvaises herbes), la surveillance des champs par la seule présence humaine par les cris et jets de pierres, l'utilisation d'épouvantails, la construction de barrières. 32% Pour la FAO (2008), il y a plusieurs techniques traditionnelles pour la protection des plantes entre autres : la dissuasifs acoustiques, les systèmes de barrières physiques, la barrière végétale, les clôtures et les dissuasifs chimiques. Ces résultats concordent en partie aux nôtres. Au Cameroun, il y a des dispositions règlementaires qui régissent la protection des personnes et des biens contre les animaux. Il s'agit de deux instruments principaux constituent le fondement de la législation en matière de CHF au Cameroun. Il s'agit de la Loi N° 94-01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche et son instrument d'application - le Décret N° 466-PM du 20 juillet 1995 fixant les modalités d'application du régime de la faune. Les dispositions pertinentes pour la protection des personnes et des biens contre les animaux se rapportent au moins à six questions :

- Situations où les animaux constituent un danger ou causent un dommage aux personnes et/ou à des biens ;

- Légitime défense. Il est légal d'abattre un animal protégé si cet acte est dicté par le besoin urgent de défendre une personne, du bétail ou des cultures, à condition que la preuve de légitime défense soit fournie dans un délai de 72 heures au responsable de l'administration chargé de la faune le plus proche (voir l'Article 83 (1-2) de la Loi et l'Article 13 (1) du Décret) ;

- Animaux blessés. Le Décret prévoit deux dispositions si jamais la légitime défense conduit à des blessures. Il enjoint toute personne ayant blessé un animal de « tout mettre en oeuvre pour l'achever » (Article 13 (2) ;

- Organisation des battues. Il est prévu des dispositions réglementaires pour organiser des battues, afin de poursuivre, de refouler ou d'abattre les animaux. La procédure qui permet d'organiser des battues par l'administration chargée de la faune peut se résumer en trois points (voir l'Article 12 (1-4)) :

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- Les trophées découlant de cas de légitime défense ou de battues. La loi prévoit aussi que « les trophées seront remis à l'administration chargée de la faune qui procède à leur vente aux enchères publiques ou de gré à gré en l'absence d'adjudicataire et reverse le produit au Trésor Public ». Certes, il s'agit là d'une approche qui incite à ne pas tuer d'animaux à des fins commerciales. Ces observations s'écartent totalement de ce qui se passe en RC Congo.

Ce qui confirme notre troisième hypothèse qui dit que « La population locale refoulerait les animaux qui menacent leurs activités ».

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984