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Le processus démocratique du benin 1990-2006


par Marius Bly
Université Felix Houphouët Boigny - Master 2 Histoire 2019
  

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Conclusion générale

Ecrire sur l'Afrique indépendante démocratique à partir de celle du Benin, impose une compréhension de ce concept et une bonne connaissance de ce pays. Depuis la conférence des forces vives de la nation le 28 février 1990, jusqu'à l'arrivée de BONI Yayi au pouvoir en 2006, le pays s'est montré bon élève des principes qui fondent un Etat de Droit. D'où le besoin de comprendre cette métamorphose. Le renouveau démocratique au Benin tire ses origines dans la vie politique, économique et sociale mondiale et africaine au lendemain de la chute du mur de Berlin. Plusieurs pays à l'instar des Etats d'Europe centrale et orientale ont mis fin au régime communiste. C'est le cas de la Hongrie, la Pologne et de la Roumanie. Ces changements ont été sanglant pour la plus part comme il est remarqué avec l'assassinat de Thomas Sankara. Alors que dans le reste des pays africains, les dictatures démantelées offraient le multipartisme comme le Gabon. Cette fin du parti unique suscite de profond changement.

Au Benin, toutes ces situations environnantes s'ajoutent à un contexte explosif qui est la banqueroute étatique. Celle-ci conduit à plusieurs réformes sans grand changement chez les populations. L'appui international ne suffit pas à calmer les mobilisations sociales grandissantes notamment chez les étudiants et dans l'Eglise.

C'est dans ce contexte que du 19 au 28 février 1990, les forces vives de la nation sont convoquées, pour trouver une solution à la situation délétère du pays. L'initiative de Kérékou rassemble 500 délégués sous le regard africain et l'approbation internationale. Elle est organisée en commission de réflexion. Les béninois décident de la fin de la révolution à l'issu de cette conférence nationale. Cela se traduit par la dissolution du PRPB et la souveraineté de l'Etat à travers celle de la conférence.

La mise en place de la transition politique est fait en vue de réorganiser le pays. Le chef de l'Etat est maintenu au pouvoir. Sous son autorité, un gouvernement est installé, ayant à sa tête un premier ministre du nom de Nicéphore Soglo.133 Pour réguler les opérations nationales qui s'imposeront, il est institué un Haut Conseil de la République, dont le mandat est de contrôler le suivi des décisions de la Conférence Nationale ; exercer la fonction législative notamment en matière budgétaire et contrôler l'exécutif. L'éducation est renforcée à travers la gratuité de l'école et l'encouragement à la recherche scientifique. Les décisions vont à l'endroit d'un renforcement de l'Etat de Droit. C'est dans cette optique que l'armée révolutionnaire se transforme en « armée républicaine ».

133 Rapport général de la conférence idem

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En outre, le peuple adopte le multipartisme. Le pluralisme politique existait avant l'arrivée des militaires. Seul le PRPB est autorisé avant la conférence nationale. Les béninois pendant longtemps réduits au silence et adhèrent à la divergence d'opinion. Plusieurs partis font surface à la faveur de la loi du 11 décembre 1990. Pour freiner la prolifération des organisations politiques, l'Etat règlemente leur création en février 2003. Pour ce faire, il s'appuie sur l'action informelle des élites traditionnelles et religieuses pour encadrer les différences. Enfin, plusieurs institutions sont mises en place pour construire un Etat démocratique. Il s'agit des institutions de contre-pouvoir à savoir l'assemblée nationale en remplacement du HCR, de la cour constitutionnelle et de l'installation du pouvoir judiciaire. Tous ces organes en vue de réaliser une vraie séparation de pouvoir entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire conformément aux règles de la démocratie.

« La Conférence Nationale des Forces Vives du Bénin de Février 1990 est comme la prise de la Bastille par le peuple de France le 14 Juillet 1789. Et elle est bien plus que cette Révolution Française. Car dans le cas béninois, géniteurs, gardiens et bénéficiaires de la Bastille ont uni leurs efforts à ceux des victimes de cette bastille et tous, dans un sursaut patriotique et national soutenu par les prières d'un prélat, ont détruit la bastille et posé les fondements d'une nouvelle société de démocratie, de libertés et d'État de Droit : pas de goulag, pas d'échafaud, pas d'exil. »134

Cet élan béninois conduit à la régularité des élections et de l'alternance politique. De 1991 à 2006, les présidents béninois se sont succédés au palais avec une poignée de main chaude comme symbole de passation de service. Les populations et hommes politiques ont toujours placé leur confiance en la CENA. Cet organe spécialisé dans l'organisation des élections garde le nom des membres inconnu jusqu'à la veille des élections. Ce qui réduit le risque de corruption. Et les contentieux sont sagement résolus avec un caractère responsable.

Les conditions d'une alternance pacifique sont réunies. En effet la presse est démocratiquement régulée et les bases ont été mise à la conférence avec la naissance de la HAAC. L'objectif est de permettre une libre expression dans le principe démocratique. Un tribunal d'honneur des journalistes est installé pour rendre professionnel les journalistes. En 1996 l'ODEM se différencie de la régulation étatique tout en la complétant pour l'effectivité de la démocratie.

134 Robert Dossou, Idem

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L'étude comporte beaucoup des limites comme toute oeuvre humaine. La question du processus démocratique du Benin est au-delà des bornes chronologiques fixées par ce travail. Jusqu'à nos jours le pays considère être dans la marche de la démocratie. Ce qui explique les violences enregistrées aux élections d'après. Puis le modèle béninois connait quelques ombres. Il s'agit par exemple des problèmes de corruption que vit le pays. Elle a été, de tout temps, une préoccupation tant des gouvernants que des gouvernés. Le mal qu'est la corruption, loin de s'étioler, de s'estomper, s'est développé avec une ampleur effroyable. La corruption a pris des proportions endémiques effarantes. Aussi les fréquentes manifestations de rues aboutissant à des actes de vandalismes présentent le limites de la démocratie au Benin. Ces aspects loin d'être négligés sont inéluctablement minime face à croissance démocratique de l'ex Dahomey. Enfin, l'implication des chefs traditionnels et des rois béninois dans la stabilité et la paisible alternance est su de tous les résidents du pays. Celle-ci était informel d'où la difficulté à percevoir leur noble rôle de neutre au sein de la classe dirigeante, des acteurs politiques et des populations. Cette neutralité des têtes couronnées donne l'allure d'une instrumentalisation. En 1991, les rois ont, en majorité, apporté leur soutien au président Nicéphore Soglo. Entre 1996 et 2006, ils ont retourné leur pagne au profit du général Kérékou, qui les avait pourtant combattus pendant la période révolutionnaire. Depuis 2006, ils font la politique du chef de l'État actuel, Boni Yayi.

L'étude de la démocratie en Afrique en générale et dans la sous-région ouest africaine en particulier nécessite un accompagnement de l'Etat au niveau de l'accès à l'information. Il s'agit pour nos autorités de conserver en ligne toutes les documentations. Cette démarche demande que les services africains soient équipés d'outils informatique. Aussi s'offrir un réseau de communication pouvant rapprocher les capitales les unes des autres. Dans la dynamique de mondialisation les populations sont connectés mais reste toujours distancées par les voies de communication.

En Afrique de l'ouest peu de pays pratique la démocratie. Le Sénégal, le Ghana et le Benin135 font office de pays démocratique dans cette partie du monde. La particularité de celle des béninois est le résultat de plusieurs expériences. Les hommes ont écarté leur ego pour se donner des lois et institutions qu'ils respectent sans pressions externes. Ceci justifie la pensée du président américain Barack Obama sur l'Afrique. Pour lui « l'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts mais d'institutions fortes ». Et les structures dont se dotent un pays ne valent que par le respect qui leurs sont accordées. Ce respect commence avec les hommes qui les

135 La région compte seize pays.

mettent en place. Et lorsque ceux-ci se soumettent aux décisions prononcées par elles, ils donnent une leçon aux jeunes générations. Ils deviennent des ainés qui rentrent dans l'histoire en tant que « hommes forts ». C'est le lieu de mentionner que, pour des peuples qui ont passés des siècles voir toutes leurs vies à obéir à l'ainé et copier son exemple, la démocratie doit être adapter à leurs réalités. Il faut pour des institutions fortes et des hommes forts qui lui obéissent. N'est-ce pas tout le sens de la célèbre phrase nul n'est au-dessus de la loi. Au Sénégal Léopold Senghor136 père de l'indépendance à su transmettre les valeurs de l'alternance et du respect des institutions aux générations futurs. Tout comme Kérékou, il a été un recours pour les aspirants au pouvoir. Alors la démocratie en Afrique n'existe que par des élections. Ce que fait le Benin n'est donc pas extraordinaire. Il convient aux dirigeants de savoir partir pour mieux revenir comme Kérékou l'a réussi. La paix du pays en dépend.

En perspectives, nous pouvons évoqués les difficultés de la CENA à organiser une élection de qualité. Si le long du processus, les acteurs adhèrent de façon consensuelle, les observateurs notent des irrégularités aux élections 1991, 1996, 2001 et 2006. Aussi le repli identitaire connait beaucoup d'enthousiasme au Benin. Et l'écart se creuse par l'inégale aménagement du territoire entre les régions Nord et Sud. Ajoutons que les demandes adressées n'ont pas toutes connues avis favorable. Cette situation a pour conséquence le silence de certains partis politiques. Ce fut le cas avec Renaissance du Benin. La peur de discuter politique avec autrui pour certains béninois aussi bien à Abidjan qu'au Benin a rendu difficile voire impossible la rencontre avec plus de témoin. Il aurait été possible d'évoquer le caractère ordinaire ou extraordinaire de la marche vers la démocratie du Benin.

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136Élu le 5 septembre 1960, Léopold Sédar Senghor préside la toute nouvelle République du Sénégal. Il est l'auteur de l'hymne national sénégalais, le Lion rouge. Il démissionne de la présidence, avant le terme de son cinquième mandat, en décembre 1980. Abdou Diouf, Premier ministre, le remplace à la tête du pouvoir, en vertu de l'article 35 de la Constitution. Sous la présidence de Léopold Sédar Senghor, le Sénégal a instauré le multipartisme ainsi qu'un système éducatif performant.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand