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Les sans-domicile fixe comme acteurs sociaux

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par Frédéric BILLAUX
CNED - DE CESF 2012
  

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Annexe 5

Compte-rendu des entretiens avec les professionnels

Comme pour les usagers, les entretiens ne sont pas retranscrits en intégralité.

Entretien n°4

Question 1 En quoi l'accueil du public est-il important dans votre pratique professionnelle?

Il est primordial. Le professionnel doit savoir faire d'empathie, d'écoute. Il ne faut pas chercher à tout savoir. Il faut laisser sa chance à l'usager. Il y a l'importance de la neutralité. Le professionnel doit rester attentif aux a priori.

Question 2 Durant l'accueil du public, procédez-vous à une classification des personnes selon leurs problématiques?

Le professionnel effectue un diagnostic. Il peut classifier selon ses propres critères, son expérience. Il y a les critères personnels et ceux de l'équipe. Mais il faut recevoir la personne telle qu'elle a envie de se présenter. On prend acte des propos. On décode pas. Encore une fois, c'est l'empathie, l'écoute, le respect qui priment sur le reste.

Question 3 Comment décrire l'accompagnement au quotidien dans votre structure?

Le professionnel est là pour accompagner, ce qui signifie qu'il n'est pas là pour faire à la place de l'usager. Il raisonne pour chaque cas, individuellement, et pas en terme de groupe. Il fait un bout de chemin avec la personne.

Question 4 Que signifie pour vous le travail partenarial?

Là aussi, le partenariat est primordial. Malheureusement le travail de coordination entre les structures se fait de moins en moins bien. On travaille par petit bout et pas l'ensemble. Le SIAO est censé coordonner l'action d'hébergement. Mais l'opérateur en place est également instructeur. Donc il privilégie sa structure. Il est dans une logique de protection. Sur ça se greffe des problèmes structurels et budgétaires.

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Question 5 Quelle importance accordez-vous à la volonté, aux choix personnels, à l'autonomie de l'usager dans la mise en place du projet d'accompagnement?

Cela dépend avant tout à quel niveau se situe la personne. En fonction des situations, le discours change. Je pense que d'une manière générale, la personne pense ce qu'elle dit au moment où elle le dit. Son discours peut évoluer. C'est pour ça qu'il est important de respecter la parole, de ne pas chercher à trier le vrai du faux.

Entretien n°5

Question 1 En quoi l'accueil du public est-il important dans votre pratique professionnelle?

L'accueil est le premier avec la personne. Il s'agit de la prendre en considération, de faire preuve d'ouverture. Il est très important. Il faut s'adapter aux différentes situations. Parfois, la personne est attendue et parfois elle se présente spontanément.

Question 2 Durant l'accueil du public, procédez-vous à une classification des personnes selon leurs problématiques?

La classification est liée à la connaissance qu'on a de la personne. A chaque fois, on tâtonne dans son approche. On a bien sûr nos ressentis. On peut avoir des préjugés. Ils sont liés à nos peurs. On est à l'affût de signes. Il est difficile de rester neutre. Les préjugés dépendent de facteurs personnels mais aussi culturels

Question 3 Comment décrire l'accompagnement au quotidien dans votre structure?

Il s'agit de créer le lien. Il faut sortir la demande de la personne avant de créer un lien de sociabilité. Il faut susciter le besoin, l'envie de faire. L'accompagnement, c'est le lien. Le lien, c'est être dans la relation. Tu intègres la personne dans la continuité chaque jour. L'accompagnement se fait par petits pas. On avance au rythme de la personne comme dans

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le handicap, surtout pour les personnes en mauvaise santé.

Question 4 Que signifie pour vous le travail partenarial?

Le travail partenarial symbolise la cohérence dans l'accompagnement. Il permet d'avoir une connaissance autre de la personne. C'est aussi la richesse des différentes missions. Nous ne devons pas rester figés dans notre pratique, dans notre vision. Celles des partenaires nous aident à évoluer. Le partenariat bouge par les professionnels eux-mêmes. C'est une question de personnes avant tout, de personnes qui ont envie de faire des choses, d'avancer. Mêmes les divergences d'idées sont importantes parce qu'elles permettent de nous rendre compte d'un certain nombre de choses.

Question 5 Quelle importance accordez-vous à la volonté, aux choix personnels, à l'autonomie de l'usager dans la mise en place du projet d'accompagnement?

On agit en fonction de ses capacités, à ses côtés. C'est faire faire et pas faire à sa place. C'est le besoin, la demande qui révèle ses capacités à avancer.

Entretien n°6

Question 1 En quoi l'accueil du public est-il important dans votre pratique professionnelle?

Il est important parce qu'il est le premier contact qui va définir le reste de la prise en charge. L'accueil en fait, c'est toute la journée. Il n'y a pas un seul mais des accueils qui sont différents selon les horaires d'accueil, selon les situations. L'accueil, c'est ce qu'il y a de plus important dans n'importe quelle structure, qu'elle soit dans l'urgence ou non.

Question 2 Durant l'accueil du public, procédez-vous à une classification des personnes selon leurs problématiques?

J'essaie de ne pas faire preuve de classification. Il n'y a pas de différents publics mais seulement différentes prises en charge selon les critères. Il n'y a pas de prises en charges plus faciles que d'autres. Bien sûr, certains cas sont particuliers, notamment les cas psychiatriques car ils posent le problème de la formation des professionnels.

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Question 3 Comment décrire l'accompagnement dans votre structure?

L'accompagnement, c'est quelque chose de global. Chaque professionnel apporte sa contribution. L'accompagnement fait parti de la prise en charge et il commence par l'accueil. On a des critères d'accueil: est-on capable d'accueillir la personne ou non. Il faut apporter une réponse, toujours, qu'elle se concrétise dans une réorientation ou dans une prise en charge. On répond avant tout au critère d'inconditionnalité des structures d'urgence.

Question 4 Que signifie pour vous le travail partenarial?

Le partenariat, c'est la notion de travail. C'est notre pratique professionnelle en tant que telle. Sans partenariat, il n'y aurait pas de prise en charge. Le partenariat est efficace s'il y a de la coordination entre les différents acteurs. Par exemple, nous travaillons avec l'UMAPP avec qui nous échangeons des informations sur les usagers. C'est un partenariat de professionnels. Leur volonté est à la base de tout, la volonté de travailler ensemble.

Question 5 Quelle importance accordez-vous à la volonté, aux choix personnels, à l'autonomie des usagers dans la mise en place du projet d'accompagnement?

Nous essayons d'amener la personne le plus loin possible. La personne doit s'aider. C'est la création du lien social qui donne envie à la personne de s'aider. L'usager est acteur de sa propre vie. Chaque usager est à un différent stade dans l'urgence. Je vois les choses comme un escalier que l'usager emprunte dans son parcours. Il le monte et le descend selon ses capacités à un moment donné de son parcours.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard