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Black Lives Matter: l'intersectionnalité, une méthodologie analytique


par Judy Judy Meri
Université Côte d'Azur  - Master 1 Information et communication 2021
  

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INTRODUCTION

Les actions de la police contre les Afro-américains aux États-Unis n'ont pas changé depuis des dizaines d'années. L'oppression a toujours existé dans la société américaine en ce qui concerne les personnes de couleur et en particulier les personnes noires. Commencer par amener les Africains de leur pays en les prenant comme esclaves en raison de leur couleur de peau différente et les utiliser pour des processus de plantation sévères, qui ont conduit de nombreuses femmes africaines à devenir infertile à cause du travail pénible que leur corps ne pouvait pas supporter. Suivis par la guerre contre la drogue qui a commencé avec l'épidémie du crack dans le début des année 1980s et a suivi avec la marijuana et l'héroïne, les Afro-américains ont toujours été la cible principale du gouvernement américain. C'est pour cette raison que de nombreux Afro-américains ont commencé à faire face à la discrimination raciste et à la stigmatisation du « sexe, de l'argent, du meurtre et de la drogue » et aux stéréotypes fortement présentes dans les médias comme hypersexuelle, hyper violente et hyper masculin, cette lutte a commencé avec le mouvement social #BlackLivesMatter qui a été le plus grand mouvement après la morte de Martin Luther King et Malcom X.

Ce racisme systémique qui est visible depuis de nombreuses décennies se traduit par une société white washed, des individus blancs privilégiés et enfin par des individus blancs à voir les personnes de couleur de la société avec un regard blanc supérieur. L'accumulation de ces événements du racisme et violence contre les noirs aux États-Unis a conduit à des assassinats de Noirs à devenir « viraux » grâce aux réseaux sociaux depuis la mort de Trayvon Martin qui est un adolescent tué par le surveillant de voisinage, George Zimmerman.

Chaque année, les Noirs se débattent, se retrouvant séparés et exclus de leur propre pays, les États-Unis, uniquement à cause de la couleur de peau. Le mouvement Black Lives Matter a évolué chaque année, suivi d'un nouveau meurtre d'une personne noire, mais une chose n'a pas été aussi largement évoquée au sein du mouvement BLM, les femmes noires tuées par la police. Partant du concept d'intersectionnalité introduit pour la première fois par Kimberlé Crenshaw (juriste et professeure à la UCLA School of Law et à la Columbia Law School), Crenshaw a développé la théorie de l'intersectionnalité pour inclure les femmes noires dans le mouvement féministe notant qu'il y a trois autres identités fondamentales qui doivent être incluses qui sont les identités sociales et politiques de la personne telles que son sexe, sa classe sociale et sa race. Crenshaw, la directrice du Center for Intersectionality and Social Policy Studies qui avait débuté à la Columbia Law School, avait publié un rapport sur des femmes noires qui ont été tuées et attaquées par la police et pourtant leurs noms restent

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inconnus et ignorés. Crenshaw a commencé le mouvement #SayHerName en publiant ce rapport et en lançant un nouveau mouvement social concernant les femmes noires qui restent ignorées dans le mouvement Black Lives Matter et dans la société américaine.

Le but de ce mémoire est de prouver comment et pourquoi les femmes noires sont encore ignorées dans les mouvements sociaux et d'approfondir l'histoire du féminisme noir tout en appliquant la théorie de l'intersectionnalité et en discutant des changements survenus depuis les années 1990s jusqu'en 2021, la recherche examinera également en profondeur le mouvement #SayHerName et les statistiques des femmes qui ont souffert de la violence policière aux États-Unis, mais qui n'ont pas gagné beaucoup de popularité dans les médias comme les hommes noirs. Cette recherche pose deux problématiques :

1.Est-ce que les actions violentes des policiers se sont accentuées envers les femmes Afro-américaines entre les années 1990s et 2021 ?

2. Est-ce que le mouvement #sayhername a diminué la violence policière et a amélioré les conditions de vie des femmes afro-américaines ?

Qui seront suivies par ces deux hypothèses :

1. Les actions policières violentes n'ont pas changé, elles sont restées les mêmes, mais restent cachées, car elles ne sont pas signalées par les femmes Afro-américaines.

2. Le mouvement #sayhername n'a pas diminué les actions policières contre les femmes Afro-américaines, mais il a augmenté les conditions de vie des femmes afro-américaines.

En analysant les données tirées de nombreux articles de presse, d'universitaires et d'organisations humanitaires, les résultats montrent que les femmes noires souffrent non seulement de la violence policière, mais aussi de la violence domestique, du manque de soins de santé, du manque d'opportunités d'emploi et d'éducation, elles souffrent aussi des stéréotypes qui leur sont imposés par les médias misogynes patriarcaux. Selon la recherche faite dans ce mémoire en basant sur 60 articles de la presse, des rapports et des oeuvres académique, les résultats montrent que depuis l'année 1993, jusqu'à 2021, 88 femmes ont été tuées par la police et seulement deux d'entre eux sont devenues virales sur les réseaux sociaux. Ces femmes sont Sandra Bland, qui a été retrouvée tuée dans sa cellule de prison sans surveillance après avoir été arrêtée pour une infraction mineure de la circulation en 2015, et Breonna Taylor qui s'est fait tirer dessus par des policiers qui sont entrés par erreur dans son appartement sans frapper à la porte en 2020. Ce qui nous conduit à l'autre résultat qui montre que depuis 2015, 56 femmes ont été tuées par la police. La mort de ces femmes a été brutalisée par la police qui criminalise les femmes noires et les stigmatise. Les femmes noires ne sont vues que pour leurs identités noires pourtant, leur intersectionnalité reste ignorée, elles

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sont fortement stigmatisées et sont considérées comme « masculines » ou comme des « super humaines » qui peuvent tolérer une douleur énorme et des balles de fusil. On rapporte que les femmes noires sont plus maltraitées que les femmes blanches, plus souvent violées, moins payées dans leur travail et manquent de soin de santé de base, ce qui les rend 2 à 3 fois plus susceptibles de mourir en accouchant que les femmes blanches. Le biais de la douleur est fortement présent lorsqu'il s'agit de femmes noires, de même que le « biais de la formidabilité » et l'adultification des jeunes filles noires.

Dans ce mémoire, les concepts du racisme systémique aux côtés du misogynoir et le manque de reconnaissance de l'intersectionnalité des femmes noires seront approfondis. La première partie de ce mémoire discutera le racisme et la discrimination contre la communauté afro-américaine en partant du colonialisme au racisme scientifique au l'esclavage à la plantation et l'abolition de l'esclavage suivi par l'idéologie du racisme qui a été toujours fortement présente dans la société. Dans le deuxième chapitre de la première partie, la guerre contre la drogue sera discutée et expliquée en reliant les drogues à la façon dont le gouvernement américain a stigmatisé les Afro-américains et les a marginalisés dans certains stéréotypes et dans certains quartiers que la police appelle « les quartiers de fenêtres brisées ». Le troisième chapitre discutera la façon dont le racisme moderne est formé par une société « whitewashed » contrôlée par des individus blancs privilégiés avec une idéologie au regard blanc « white gaze » qui est soutenu par l'idée de colorisme qui favorise les tons de peau claire par rapport aux tons foncés. La deuxième partie du mémoire aborde l'histoire du mouvement Black Lives Matter, comment il a commencé et comment il a été repris en 2020 lorsqu'il est devenu un grand mouvement universel qui avait été vécu depuis les États-Unis jusqu'à des pays comme la Syrie avec le graffiti représentant la mort de George Floyd sur un mur d'une ville détruit par le régime d'Assad pour montrer le soutien des citoyens avec cette tragédie humaine. Le mouvement en 2020 a ouvert les yeux de millions de personnes pour chasser l'oppression systémique.

La troisième et dernière partie de ce mémoire porte sur les femmes noires, l'intersectionnalité, le féminisme noir et le mouvement #SayHerName initié par la professeure Kimberlé Crenshaw. Cette partie développe sur les deux hypothèses posées.

La méthode utilisée pour ce mémoire est une analyse du contenu qui se concentre sur 60 articles de presse et également des articles académiques et des statistiques par des organisations humanitaires, cette méthode analyse les articles un par un puis résume le résultat final en validant ou infirmant les hypothèses données.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard