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Analyse critique de la procédure pré-juridictionnelle face aux droit de l'homme en RDC. Cas de la ville de Mwene-Ditu.


par Shadrack MUAMBA
Université de Mwene-Ditu - Licence 2020
  

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CONCLUSION

Après ce long survol, nous voici arriver au terme de notre longue investigation qui a porté sur l'analyse critique de la procédure pré -juridictionnelle face aux droits de l'homme en RDC.

L'objet de cette étude s'est fondé sur la manière dont les acteurs de la phase pré-juridictionnelle exercent les pouvoirs qui leur sont dévolus par les textes nationaux et internationaux face aux droits reconnus aux justiciables.

Pour que nos objectifs soient rigoureusementatteints, nous avons recouru à la méthode exégétique qui a servi à une interprétation téléologique des textes légaux congolais et internationaux en les confrontant aux réalités congolaises dans la société et dans les parquets à travers leurs procédures. Cette approche a été soutenue par la technique documentaire qui nous a été utile pour consulter certains documents, ouvrages juridiques et travaux scientifiques ainsi qu'à la technique d'entretien libre qui nous a permis d'échanger avec quelques praticiens de droit pour la réalisation de cette étude. Cet entretien n'a pas épargné les détenus victimes directs de la violation des droits, objet de cette recherche.

En effet, pour éviter une recherche vague et imprécise et pour bien circonscrire notre domaine d'investigation, quelques questions nous ont paru utiles à savoir :

ü Que faut - il faire pour humaniser les droits du détenu pendant son parcours judiciaire à Mwene Ditu ?

ü Autrement dit, comment peut-on combattre, dans le cadre des droits de l'homme, les abus de certains acteurs de l'instruction pré-juridictionnelle ?

Il convient de dire que les acteurs de la phase pré juridictionnelle abusent de leurs pouvoirs parce qu'ils sont liés au besoin de se procurer des fortunes compte tenu de leur situation sociale et financière précaireet celui de sauver leurs amis, connaissance, camarades ainsi que leurs membres de famille.

Certes, le parquet joue un rôle déterminant dans la politique répressive de notre pays ; raison pour laquelle, compte tenu de la sensibilité de compétences et attributions qui sont siennes, nous avons été particulièrement intéressé à mener une étude là-dessus pour dégager, dans la mesure du possible, des différents enjeux résultant de la mise en oeuvre de sa compétence lors de la phase pré juridictionnelle du procès pénal et le danger que pourrait éventuellement encourir les justiciables dans le respect de leurs droits universels leur reconnus au niveau aussi bien national qu'international face à cette compétence étendue du Parquet.

Il a été objectivement démontré dans ce travail que les acteurs de la phase pré juridictionnelle (Officier de la Police Judiciaire, Officier du Ministère Public) jouissent de prérogatives énormes durant cette phase, lesquelles prérogatives entravent certains droits fondamentaux garantis aux particuliers. Nous avons en plus fait une large démonstration des différents abus de pouvoir pouvant faire naitre de différentes décisions que pourront prendre les Officiers de la Police Judiciaire et du Ministère Public durant cette phase de la procédure pénale. De cette manière, notre première hypothèse est confirmée.

S'agissant de la limite et de la dénonciation des abus de certains acteurs de l'instruction pré juridictionnelle, nous sommes persuadé qu'il faut d'abord une certaine mobilisation des organismes de la société civile, tels que les syndicats et les organisations non gouvernementales bien qu'il s'ajoute une raison très importante au cours de nos enquêtes, celui des structures matériellement pauvres, partiellement dépendantes, mal organisées et diversifiées de certaines ONG congolaises. Ensuite, des campagnes de sensibilisation et d'éducation des acteurs de l'instruction pré juridictionnelle au respect des droits de l'homme face à leur ignorance des notions juridiques. Enfin, un renforcement des appareils judiciaires pour sanctionner certains abus des acteurs de la phase pré juridictionnelle face à leur pouvoir exorbitant.

Le diagnostic de l'état des droits de l'homme pendant l'étape pré-juridictionnelle en droit congolais est plus alarmant.

La situation judiciaire des détenus n'est généralement pas bonne. Il se dégage clairement que les droits reconnus aux personnes arrêtées et placées en détention ne sont pas respectés notamment : - le droit pour toute personne arrêtée d'être informée immédiatement ou au plus tard dans les vingt-quatre heures des motifs de son arrestation et de toute accusation portée contre elle, - le délai de garde à vue qui ne peut excéder quarante-huit heures - le droit à un procès juste et équitable dans les délais légaux.

Les visites de prisons ont permis, entre autres, d'avoir une indication claire quant au problème que pose la détention préventive en montrant qu'il existe une disproportion entre le nombre de personnes placées en détention préventive par rapport à l'ensemble de la population carcérale. Cette part des «préventifs» oscille, dans beaucoup entre 60 et 80 %.

La durée moyenne d'incarcération de chaque détenu est aggravée par le mauvais fonctionnement de la justice et provoque la surpopulation de la population carcérale qui contribue à accentuer les mauvaises conditions matérielles de détention et le non-respect de la plupart des règles édictées dans l'ensemble des règles minima pour le traitement des détenus et dans la législation congolaise en la matière ; détériorer les conditions physiques des détenus et à faciliter la transmission des maladies infectieuses (comme la tuberculose) chez les détenus, la gale, etc. aggraver anormalement les conditions détention de ceux, très nombreux, qui sont en préventive alors que ces personnes doivent bénéficier de la présomption d'innocence et, à ce titre, jouir de conditions de détention différentes des condamnés qui ont été reconnus coupables d'infractions pénales.

Pour tout dire, le traitement des détenus à Mwene Ditu demeure en effet très en - dessous de l'acceptable et de la dignité humaine. Les déficiences graves dans l'alimentation, l'hygiène, les soins de santé placent les détenus dans un environnement très comparable à un véritable mouroir. Il faut à tous égards encourager les efforts visant à humaniser les personnes détenus qui sont nos semblables et des vrais êtres humains à part entière.

Sans avoir la prétention de répondre de manière absolue et définitive à toutes les questions soulevées par cette étude, nous pensons ouvrir toutes les portes à toute critique et observations utiles pour l'édification du Droit en général et du Droit positif congolais en particulier. Ce travail est donc notre humble et modeste contribution à la construction du Droit ; d'où nous demandons l'indulgence de nos lecteurs pour toutes les imperfections, car ce travail comme oeuvre humaine ne sera jamais parfait.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo