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Impacts des pratiques pédagogiques sur l’acquisition des compétences chez les étudiantes des écoles privées de santé de la ville de Kati (Mali) au cours de l’année académique 2019-2020.


par Abdoul Kader DIARRA
Institut National de Formation des Agents de la Santé - Master en Pédagogie des Sciences de la Santé 2019
  

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3. Savoir-faire des enseignants

Les résultats de cette rubrique nous dévoilent plein de choses sur le savoir-faire des enseignants. Bien que les médecins spécialistes soient plus nombreux que les autres catégories soit 33,33%, ils sont loin de constituer la majorité des enseignants en tout. Sachant que chaque enseignant a au moins ; un diplôme supérieur ou égale au bac plus trois (bac+3), aucun d'entre eux n'a jamais reçu une formation en enseignement ou en pédagogie ni avant leur admission dans les EPS ni après. Les enseignants ne sont pas suffisamment formés en pédagogie pour affronter les difficultés du métier dixit MAAMRI (2017). Alors que cette formation professionnelle d'enseignement est une condition sine quanon à la perfection du produit finit. Dans cette optique, Mme Monique L. Aubin et M. Jean Proulx, 1989 laissent entendre quela mission d'enseignement supérieur impose aux éducateurs concernés une compétence à quatre volets, qu'il semble de plus en plus impossible de disjoindre : il s'agit des compétences culturelle, disciplinaire, didactique et pédagogique. Si l'une d'entre elles est absente, c'est évidemment la formation visée chez l'étudiant qui risque d'en souffrir, il va sans dire.Cette formation en lien avec l'enseignement qui permet de maitriser non seulement le contenu disciplinaire (la didactique), mais aussi la façon de transmettre, la maitrise de la relation enseignant-enseigné (la pédagogie) demeure méconnue à l'ensemble des directeurs d'études et leurs enseignants. Cela justifie aisément beaucoup de constats avérés dans notre enquête, notamment l'inexistence du syllabus du cours dans les EPS. Aucun administrateur n'en réclame aux enseignants. De plus, les enseignants ne l'élaborentpas de leur gré, et les étudiantes affirment ne même pas le connaitre. Si le syllabus est ignoré des enseignants, on ne pourra plus explorer sa mise en pratique correcte. Le syllabus est un outil pédagogique très important servant de fil conducteur pour non seulement l'enseignant, mais aussi les étudiantes, les parents d'élèves, l'administration et voir même les partenaires.

Un syllabus bien ellébore avec une bonne structure couvre une bonne partie du rôle de la didactique. Il facilite cependant à l'enseignant la maitrise de la leçon, et ça réduit la dispersion de l'effort. Mais le cas échéant, on peut vite constater des incorrections, des balbutiements et des insuffisances remarquables sur le plan didactique que pédagogique. Voilà pourquoi 40% des sages-femmes affirment qu'on peut constater cette anomalie chez l'ensemble des enseignants sans distinction. Une proportion égale d'étudiantes affirme que c'est plutôt la moitié des enseignants qui sont concernées par ce constat. Au total, 14 étudiantes sur 15 sont d'avis de l'existence du problème de maitrise du cours chez les éducateurs.

L'un des effets négatifs de l'absence de la formation vocationnelle des enseignants, est le manque d'intérêt accordé au début et à la fin des cours. Les 26% des étudiantes affirment qu'aucun enseignant n'est stricte sur le respect du début et de la fin des cours. Les 33,33% affirment que c'est plutôt la moitié des enseignants qui ne sont pas ponctuels. C'est alors toutes les étudiantes, exceptées les 6,67 % qui ont fait cette remarque. C'est dire autrement que cela affecte la ponctualité des étudiantes aussi, même la qualité du cours n'en est pas exempté. Dr. John et al. (2020) avaient évoqué cela en affirmant que les statistiques montrent que la ponctualité de l'enseignant est responsable du fort taux de présence d'élèves. Ceci montre que la ponctualité des enseignants a le potentiel d'améliorer la présence des élèves.

Nonobstant ce constat, 73,3% des étudiantes enquêtées affirment que les cours sont participatifs et que les enseignants répondent à leur préoccupation. Les enseignants essayent de faire participer les étudiantes, de leur motiver et de les encourager, et cela dans le dessein du bon partage et de la bonne réception du message. Faut-il dire qu'ils veulent transmettre le message, en posant des actes qui leur sont possibles ?Enseigner n'est pas forcement être enseignant. Les enseignants, en leur posant la question sur l'une de leur formation reçue en lien avec l'enseignement, ne se gênent pas à avouer qu'ils enseignent sans pour autant être enseignant, même s'ils avaient déjà passée plusieurs années dans l'enseignement. La formation n'est pas une panacée à tout dysfonctionnement relatif à la formation, mais elle relève la barre vers la qualité. Elle permet de transcender un nombre considérable d'erreurs comme la constance des enseignants à la même techniques d'animation du début à la fin du module. Toutes les enquêtées (100%) sont d'avis que l'ensemble des enseignants ne varie pas la rhétorique de transmission, à l'exception d'une seule. Cette dernière met le couvercle sur une petite portion d'entre eux, soit 25%.

Les EPS qui devraient s'impliquer à leur donner au moins les consignes rudimentaires en pédagogie, en andragogie ou en didactique se contentent de leur sélection, craignant ainsi d'autres dépensent supplémentaires. Elles arguent cette pratique en disant que le cout de la formation devrait couvrir une telle dépense. Or, non seulement, le cout de la formation n'est pas élévé, mais d'autres dépenses indispensables sont à la charge des EPS telle que les frais de participation à l'examen national. Selon eux, une telle action constructive ne peut être effective qu'avec le soutien des partenaires. Dans ce cas, comme le dit-on, à défaut de sa maman, on tête sa grand-mère, la participation ne sera pas encyclopédique mais elle présentera des insuffisances pouvant compromettre la bonne transmission.

Soit environ 74% des étudiantes affirment que tous les enseignants ne donnent pas de support physique ou électronique après le cours.Les 53,3% pensent c'est 25% des enseignants qui n'en donnent pas. Le support du cours est une excellente aide-mémoire car la parole s'en va mais l'écriture reste. Ces supports électroniques ou physiques peuvent être bénéfiques même après la formation. Mais il faut dire qu'on ne peut donner son support que lorsqu'on est convaincu qu'il est bien élaboré. Les 6,7% des étudiantes vont jusqu'à dire qu'au plus, 25% des enseignants leur laissent le support de leur cour.Si l'enseignement proposé est de mauvaise qualité, rien ne sert d'y avoir accès selon l'Unicef (2002).

Comment se passe alors l'évaluation des apprentissages dans les EPS, compte tenu de ces manques à gagner ? Les étudiantes (80%) disent que toutes les questions d'évaluation sommative et le contenu du cours sont congruents. Si les questions portent sur ce qui a été dispensé, les outils d'évaluations doivent être cependant adaptés et variés. Ils doivent être valides et maitrisés. Les 86% des étudiantes informent que les enseignants préfèrent les items-énoncés et les questions de dissertation. Parmi ceux-ci, 70% vont jusqu'à attribuer l'ensemble questions aux seules questions de dissertation. C'est dire autrement que les items-choix (QCM et QCD) sont absentes dans les sujets d'évaluation. Ces derniers demandent une expertise, car mal conçus, les items-choix présentent plein de biais pouvant indiquer les réponses. Tout de même, malgré l'absence des items-choix parmi les questions d'évaluation, les enquêtées (73,3% d'entre elles) affirment que les enseignants dévoilent leur clef de correction. Les apprenants savent les points accordés à chaque question. Ceci est un aspect très positif, mais il reste à convoiter comment les enseignants attribuent-ils des poids aux différents chapitres et aux différentes questions ? Sans la formation, le tâtonnement peut sembler jolie mais il ne fait pas très progresser.

Les enseignants sont en plus majoritairement des fonctionnaires soit (67%). Si les 67% des enseignants sont vraiment des fonctionnaires, cela impose d'autres prérogatives professionnelles aux chers éducateurs. Il va s'en dire que les enseignants passeraient leur temps de préparation de cours et de son amélioration à leur activité de service. Puisqu'ils ne sont pas des enseignants par vocation, ils affirment tous n'avoir jamais entendu parlé des notions de portfolio ou d'andragogie. Ces résultats n'empêchent pas les étudiantes (soit 77%) qu'ils sont satisfaits de plus de 75% des cours et des enseignants. Cette satisfaction s'avère étrange au vu et au su des dires de PIAMALE, (2013) que les élèves dans leur majorité sont insatisfaits de la qualité des services de santé Scolaire. Mais on doit pouvoir l'expliquer en considérant le sens de la `'satisfaction'' selon l'acception des uns et des autres. Les étudiantes pourraient facilement se contenter d'une première vue du sens du mot.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway