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La fairness tax, taxe d'équité ?

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par Manon Desimpel
Unamur  - Master en science de gestion  2017
  

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1.2.2 Catégories de sociétés exclues des taux réduits.

Comme énoncé précédemment, certaines sociétés ne pourront pas bénéficier de ce taux nominal réduit progressif par tranches, même si leur revenu imposable est inférieur à 322.500 euros (C.I.R, art.215, al 3).

a) Les premières sociétés qui font partie de ces exceptions sont les sociétés financières dites « passives ».

Ces sociétés entrent dans le champ des exclusions du taux nominal réduit progressif. (C.I.R, art 215, al.3, 1°).

Une société financière passive est une société dont l'activité principale est de détenir des participations et actions dans d'autres sociétés, qui génèrent des dividendes en principe déductibles à concurrence de 95% de sa base imposable. (Com.I.R., 215/12)

En effet, on distingue les sociétés passives des sociétés actives. Une société active est une société d'exploitation dont au moins 50% des revenus bruts proviennent de l'exercice de l'activité. Une société passive, quant à elle, est une société dont plus de 50% des actifs génèrent des revenus passifs. On considère comme revenus passifs, par exemple, des dividendes et versements de remplacement (revenus équivalents aux dividendes), des loyers et redevances, des intérêts et revenus équivalents à des intérêts, des revenus de contrats de swap, des revenus locatifs immobiliers,.. (Com.I.R., 215/12 à 17).

b) La deuxième catégorie des sociétés qui font partie des exclusions du droit au taux nominal réduit progressif par tranches, est celle qui reprend les sociétés filles d'autres sociétés.

Une société fille, aussi appelée société filiale est, sur le plan fiscal, une société dont au moins 50% du capital social est détenu par une ou plusieurs autres sociétés (C.I.R art 2, §1er, 5 et art.215, al 3, 2° ).

10 Le but principal poursuivi est d'éviter que les sociétés ne se scindent en différentes entités juridiques distinctes ayant la personnalité juridique afin de bénéficier des taux réduits (Com.I.R., 215/18, al.2).

Cependant, les actions ou parts qui sont détenues par une personne morale soumise à l'impôt des personnes morales et par les associations sans personnalité juridique ne sont pas prises en compte car de telles sociétés ne sont pas des sociétés sur le plan fiscal (Com.I.R., 215/20).

Exemple 1 :

La capital d'une SA est constitué de 40 000 actions détenues comme suit :

- 25 000 actions sont détenues par une société B résidente.

- 5 000 actions sont détenues par une personne morale soumise à l'Impôt des personnes morales (IPM).

- 10 000 actions sont détenues par une personne physique.

Dans ce cas-ci, la société ne peut pas bénéficier des taux réduits car ses actions sont détenues par d'autres sociétés pour plus de 50 %. En effet, 25 000/40 000 = 62,5%.

Exemple 2 :

La capital d'une SA est constitué de 40 000 actions détenues comme suit :

- 16 000 actions sont détenues par une société B résidente.

- 14 000 actions sont détenues par une personne morale soumise à l'IPM.

- 10 000 actions sont détenues par une personne physique.

Dans ce cas-ci, la société peut bénéficier des taux réduits, pour autant que son bénéfice imposable soit inférieur à 322.500 euros et qu'elle ne tombe dans aucune autre catégorie d'exclusion, car ses actions ne sont pas détenues par d'autres sociétés pour plus de 50 %. En effet, 16 000/40 000 = 40%.

8 SERVICE PUBLIC FEDERAL FINANCES (2017), Avis relatif à l'indexation automatique en matière d'impôts sur les revenus - Exercice d'imposition 2018, Moniteur Belge, Ed 3, p.12679, Consulté sur : www.moniteur.be.

11

c) La troisième exception concerne les sociétés qui distribuent des dividendes excédant 13% de leur capital libéré (C.I.R, art.215, al 3, 3).

Par exemple, une SPRL dont le revenu imposable est de 300.000 euros mais qui distribue des dividendes qui représentent 15% de son capital libéré, sera soumise au taux normal de l'I.Soc et non aux taux réduits par tranches, malgré que son revenu imposable soit inférieur à 322.500 euros (Com.I.R, 215/28 à 40).

Le but est d'éviter que les sociétés ne distribuent des dividendes importants à leur dirigeant d'entreprise, par ailleurs associé de la société, au lieu de lui attribuer des rémunérations normales.

En effet, l'avantage de convertir les rémunérations des dirigeants en dividendes est que le précompte mobilier (de 30% actuellement) est libératoire à l'impôt des personnes physiques (ci-après, IPP) dans le chef du bénéficiaire, personne physique, et donc du dirigeant (Com, I.R., 215/18) tandis que les rémunérations du gérant génèrent des cotisations de sécurité sociale et un IPP progressif par tranches dans son chef (on atteint déjà 40% de taux à l'IPP dès la tranche de 12.720 euros pour l'exercice d'imposition 2018, 45% dès la tranche de 21.190 euros et 50% dès la tranche de 38.830 euros) (C.I.R, art. 130).8

d) D'autres sociétés n'ont également pas le droit au taux nominal réduit progressif par tranches comme les sociétés qui n'allouent pas à au moins un de leurs dirigeants d'entreprise une rémunération suffisante (C.I.R, art.215, al 3, 4°), les sociétés d'investissement réglementées ou encore les sociétés immobilières réglementées et les organismes de financement de pension (C.I.R, art.215, al 3, 6°).

On entend par rémunération suffisante à au moins un dirigeant d'entreprise, une rémunération égale au minimum à 36.000 EUR (montant non indexable), ou égale ou supérieure au revenu imposable de la société quand le revenu imposable de la société n'atteint pas 36 000 EUR (Com.I.R, 215/4247-48).

12

Exemples :

1) Si la rémunération la plus élevée d'un des dirigeants de l'entreprise XYZ est de 38 000 EUR et que les revenus imposables de la société sont de 250 000 EUR, on appliquera les taux réduits, pour autant que la société ne tombe dans aucune autre catégorie d'exclusion.

2) Si la rémunération la plus élevée d'un des dirigeants de l'entreprise XYZ est de 36 000 EUR et que les revenus imposables de la société sont de 30 000 EUR, on appliquera les taux réduits, pour autant qu'elle ne tombe dans aucune autre catégorie d'exclusion.

3) Si la rémunération la plus élevée d'un des dirigeants de l'entreprise XYZ est de 12 000 EUR et que les revenus imposables de la société sont de 20 000 EUR, on n'appliquera pas les taux réduits.

4) Si la rémunération la plus élevée d'un des dirigeants de l'entreprise XYZ est de 12 000 EUR et que les revenus imposables de la société sont de 10 000 EUR, on appliquera les taux réduits pour autant qu'elle ne tombe dans aucune autre catégorie d'exclusion.

Ces sociétés sont exclues de ces taux de base réduits afin de réserver ces taux principalement aux petites et moyennes entreprises exploitées en société mais également pour contrer les manoeuvres d'évasion fiscale qui consistent en l'usage impropre de la forme sociétaire pour des motifs purement fiscaux (Com.I.R., 215/11).

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard