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Les nouvelles technologies ou service ou détriment de l'événementiel

( Télécharger le fichier original )
par Léopold HUBERT
SupdePub - Master Événementiel et Relations publiques 2016
  

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Mémoire de recherche

SP4 EVENT

Cycle master

2016 - 2017

Thème :

Les nouvelles technologies au service au détriment de l'événementiel

Problématique :
Les nouvelles technologies sont-elles propices à l'évolution du secteur de
l'événementiel en prenant en compte un contexte où les relations humaines
reprennent une importance dans un monde de plus en plus connecté ?

Mémoire académique
Par Léopold Hubert

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Remerciements

En premier lieu, j'avais envie d'adresser mes sincères remerciements à ceux qui ont contribué à l'élaboration de mon mémoire.

Je tiens tout particulièrement à remercier Madame Viallas, qui m'a soutenu, encouragé, et avec qui j'ai établi une relation de confiance pour avancer au fur et à mesure de cette rédaction et qui m'a conseillé dans l'avancée de mes recherches. Une personne qui a su me communiquer l'envie et la volonté d'aller plus loin dans mes recherches.

Je veux également remercier Mesdames Dussault et Deslandes pour avoir pris le temps de répondre à mes questionnaires qualitatifs et qui ont ainsi pu contribuer à rendre ces recherches d'autant plus complètes grâce à ces échanges et à leurs multiples compétences ainsi que leur partage d'expérience. Ce sont aussi des personnes qui m'ont directement inspiré pour l'étude de ce vaste sujet.

J'aimerais également remercier toutes les personnes qui ont répondu à mon questionnaire quantitatif uniquement en ligne pour m'avoir aidé à comprendre les attentes du grand public et pour avoir contribué d'autant plus à rendre ce mémoire complet ainsi que pour avoir pris le temps de m'accorder leur avis. De plus je remercie certains pour des réponses parfois originales mais constructives.

Ensuite je voudrais également remercier l'École SupdePub pour m'avoir laissé l'opportunité d'y effectuer mon Master, ainsi que tout le personnel encadrant pour sa disponibilité, son savoir et son partage d'expérience. Également toutes les personnes qui m'ont appris et permis d'élargir ma réflexion au cours de ces dernières années.

Evidemment remercier toutes les personnes connues ou inconnues avec lesquelles j'ai pu partager sur le sujet et discuter pour comprendre des avis extérieurs aux miens, ainsi que toutes les personnes m'ayant soutenu au cours de ces recherches qui furent très enrichissantes et qui ont demandé une capacité d'étude et d'attention intense.

Pour terminer je tiens à remercier toutes les personnes qui prendront le temps de lire mes recherches et d'étudier mes réflexions.

Bien à vous.

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Plan du mémoire

Introduction P4

1- Le secteur de l'événementiel en évolution constante P11

1.1- Les fondements de l'événementiel P11

1.2- Changements depuis l'avènement du digital P16

1.3- Facteur de questionnements sur les attentes du consommateur P21

2- L'uniformisation d'un marketing toujours plus digital P26

2.1- Un système ultra-connecté P26

2.2- Avec un marketing digital individualisé P32

2.3- Potentielle problématique de société P37

3- Trouver des solutions adaptées à notre époque et répondre aux besoins P43

3.1- Le retour de l'humain P43

3.2- En corrélation avec des outils 2.0 P48

3.3- Pour créer l'événementiel du futur P54

-Conclusion et ouverture P59

-Glossaire P65

-Bibliographie/Sitographie P67

-Annexes P70

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Introduction

Auparavant considéré comme un investissement inutile et sans valeur ajoutée, le rayonnement de l'événementiel n'est désormais plus à prouver. Il se démarque du marketing média par une approche humaine et quantifiable, et touche désormais tous les secteurs d'activités allant du simple mariage à des prestations parfois gigantesques dans des domaines du sportif ou encore des congrès. Le secteur de l'événementiel est depuis des décennies en constante évolution, que cela soit dans les manières de l'aborder, ou en ce qui concerne des acteurs de celui-ci et plus encore par ses outils techniques utilisés. En effet, aux cours de cette expertise nous pourrons voir les différents aspects et évolutions que ce domaine d'activités requiert, mais aussi les raisons du changement. Le contexte économique est un déclencheur majeur de celui-ci, car on a pu remarquer ces dernières années une baisse importante des différents budgets alloués au marketing et à la communication de nombre d'enseignes, sans pour autant réduire les objectifs de visibilité et de notoriété. Nous sommes désormais entrés dans un secteur qui tente de faire toujours plus avec toujours moins de moyens financiers ou encore humains. Le management de l'événementiel repose pourtant sur des processus spécifiques adaptés à des étapes principales qui se décomposent en trois grandes sous parties : L'avant - Le pendant - L'après.

Pour répondre positivement à ces étapes, l'équipe en charge d'un projet doit savoir gérer un nombre précieux de compétences allant de la planification à la budgétisation, en comprenant l'achat, la logistique ou encore la communication sur celui-ci. Cela sous-entend une anticipation des éventuels problèmes, mais aussi une capacité d'adaptation parfois extraordinaire pour répondre aux attentes des clients. C'est pourquoi la question des nouvelles technologies est facilement abordable dans ce questionnement, en prenant en compte que celles-ci coûtent souvent moins chers ou sont plus lucratives en comparaison de la main d'oeuvre humaine ou matérielle qui peut parfois vite revenir à des coûts supérieurs voir exorbitants. C'est précisément là ou commence l'interrogation de l'objectif et des finalités d'utilisation d'un événement, pour avoir une clairvoyance du secteur d'activité.

Dans ce contexte toujours plus compliqué d'un métier demandant des compétences et des exigences de tout instant, l'analyse des fondements de l'événementiel est tout d'abord la priorité à aborder. En effet cette discipline intégrant le marketing hors média est pour le moins que l'on puisse dire très récente. A contrario c'est aussi un secteur d'activité qui tend à une évolution rapide et parfois sans accroche, car le risque est aussi un facteur de réussite dans un

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contexte concurrentiel fort et intense grâce à l'arrivée des nouveaux moyens de communication. C'est également grâce à l'attente perpétuelle des nouvelles technologies vis-à-vis du consommateur que le secteur s'adapte et anticipe les besoins futurs de ses clients. L'événementiel est par conséquent ou en conséquence « un métier de prototypes » comme dit Antoine Blanc-Shapira président de l'agence de communication événementielle Sensation :

« Nous ne sommes pas spécialistes du petit four, l'événementiel englobe la communication dans son ensemble et du terrain au web nous sommes partout » (Dan-Antoine Blanc Shapira,

2010)

En effet le secteur représente désormais presque 9% du marché, loin devant l'affichage, et se rapproche de plus en plus des statistiques de la presse. Le pourquoi est apporté par une petite phrase simple mais qui résume un long développement :

« Plus les relations se virtualisent, plus la nécessité de rencontre est forte » (Dan-Antoine Blanc Shapira, 2010)

Cette réalité s'applique pour l'être humain mais également pour les marques, car faire communiquer les personnes entres elle c'est bien, mais réussir à les faire parler autour d'une marque c'est mieux. Par conséquent le média le plus humain est l'événementiel et par logique les prestataires du secteur doivent faire en sorte de garder un avantage concurrentiel fort à leur expansion. Selon une expertise menée en 2010, le bilan d'impact de l'ANAàOccurrence (outils créés pour mesurer l'impact d'un événement sur sa cible) prouve la forte portée d'un événement auprès de la cible visée : 99% de mémorisation, 81% d'attribution et 79% de motivation. Ces chiffres démontrent avant tout que l'impact de l'événementiel est fort et juste. C'est-à-dire qu'au-delà de valoriser un produit ou une enseigne, il touche et atteint une cible de manière beaucoup plus sûre et adéquate qu'un marketing de masse plongé dans un flux d'informations de nos jours gigantesque et incessant voir même parfois oppressant pour une majeure partie des consommateurs. L'événementiel comme précédemment exprimé à donc un avantage certain à devoir rester sur une ligne humaine et abordable pour continuer son développement et accroitre son utilité et sa crédibilité lors de son utilisation.

L'événementiel en 2017 c'est avant tout le retour du sens, l'application d'un code précis et d'un thème abordé qui permettent aux marques de répondre à une attente précise. Plus profondément c'est avant tout un besoin précis de l'entreprise, une logique de notoriété certes,

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mais qui doit trouver un sens pour avoir lieu. Le problème de l'événementiel à ses débuts est qu'il était utilisé à mauvaise escient, de façon aléatoire voir inutile. On dépensait de l'argent dans le vide pour une prestation qui n'allait pas dans les besoins de l'entreprise, ou qui n'avait pas lieu d'être. Désormais grâce à la professionnalisation du secteur, mais aussi à l'augmentation des coûts et à la diminution des budgets alloués, les demandeurs sont plus précis sur leurs attentes, avec des exigences toujours plus poussées. C'est un aspect fondamental d'un métier qui évolue pour satisfaire ses clients, mais également pour se différencier d'autres moyens de communication moins couteux comme le web. Une exigence qui se doit donc d'être parfaite pour coller un maximum avec le sens de la manifestation et l'investissement mis en place.

« L'événementiel c'est avant tout comprendre l'ADN et le sens de ce que l'on va retranscrire
dans le réel et pour l'humain » (Ledigitalab,2017)

Collé à l'humain et à l'entreprise, et parcourir un répertoire d'actions pour allier parfaitement la marque aux attentes des consommateurs en termes de nouveauté, de satisfaction client et encore bien d'autres points essentiels à la réussite d'une action, il se concentre par ses facteurs sur des fondamentaux. On ne monte plus un événement pour le plaisir mais bien pour contrôler un message et prendre la parole de manière réfléchie et ciblée. Dans certaines entreprises mondiales comme Michelin par exemple, auparavant on réunissait les collaborateurs de manière annuelle sur quatre sites différents aux quatre coins du monde pour un coût que l'on pensait moins élevé. Désormais l'événement ne se déroule plus que sur un seul site car malgré les coûts de transport, le message à faire passer était identique et il était donc incohérent de partager cette prise de parole sur des lieux différents. Certes, ce n'est qu'une stratégie d'entreprise parmi tant d'autres mais cela illustre bien le fait que créer une manifestation a un but précis et objectif et qu'il doit y avoir une cohérence dans les actions menées. Le plus difficile étant de trouver l'harmonie entre les envies et les possibilités, car l'événementiel doit rester collé à l'ADN de marques et aux sens du message délivré. Nous ne pouvons-nous se permettre des extravagances pour satisfaire le client quand nous connaissons les retombées à connotations négatives que nous pouvons constater à la suite d'un événement raté ou mal maîtrisé.

Mais dans ce flot d'informations désormais incessant, les nouvelles technologies de l'information jouent un rôle clé dans la diffusion. En effet, quand nous comptons le nombre d'outils auxquels nous sommes confrontés au cours d'une journée, il en découle une source

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d'informations de plus en plus indigeste. La question n'étant pas de remettre en cause les nouvelles technologies et la révolution d'internet qui ont permis à l'humanité un bond certain vers le futur, mais de comprendre les attentes et les limites que peuvent apporter ces technologies. Selon l'étude de l'Arcep et du Credoc, les français sont de plus en plus accrocs aux nouvelles technologies (ce qui tend à se généraliser dans les pays du monde entier) mais ils expriment par ailleurs des craintes diverses quant aux effets indésirables et aux répercussions sur leurs santé et leur vie privée. La technologie se doit donc d'être présente de nos jours. En partant de la vidéoconférence d'événements mondiaux au simple Skype avec un ami, ces outils nous rapprochent mais à quel prix ? En retournant le message délivré par ceux-ci, ces technologies qui ont pour but de réduire l'éloignement, en arrivent à éloigner les rapprochements. Nous pourrions nous passer du réel depuis que le virtuel est apparu, un monde ultra-connecté fait des millions d'interactions à la seconde, des centaines d'informations à la journée, mais pour des résultats incertains cependant.

En l'espace de deux décennies notre société est devenue hyper connectée, et les différentes études sur le sujet peuvent rapidement vous donner le vertige. Alors que l'on ne dénombre pas moins de 8 écrans en moyenne par foyer selon une étude du HuffigtonPost, 70% des utilisateurs vérifient leur téléphone toutes les cinq minutes. Stress et nervosité ne font qu'alimenter les troubles du sommeil et la fatigue, qui plus est détériore les relations humaines et les performances des individus. C'est pourquoi les spécialistes mettent en garde contre ces nouvelles pratiques souvent trop excessives et pour la plupart sur un terrain addictif. De ce trop-plein de digital découle un besoin urgent de déconnexion, de retour aux valeurs simples et aux habitudes perdues. La déconnexion ne peut être totale ce qui n'est pas le sujet traité dans les recherches qui vont suivre, mais c'est un élément majeur du questionnement de ce dossier. Un trop plein peut avoir un impact négatif sur notre société et couper les rapports humains pourtant si essentiels aux yeux de nombre de personnes. Les caisses automatiques remplacent doucement les hôtesses de caisses, quand les voitures se conduiront bientôt toute seules, mais les écrans nous donnent des fausses images des interactions de la vie quotidienne, car elles ne nous secondent plus, elles nous remplacent. La machine n'est pas l'égale de l'humain mais est bien précisément là pour l'assister, le seconder et le porter vers des performances plus importantes voire meilleures. C'est dans ce contexte que nous nous questionnons sur le sens de nos activités et sur la réelle valeur ajoutée des machines qui socialement pourraient nous diriger vers un futur qu'on ne pourrait supporter.

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Certaines personnes hyperconnectés comme les journalistes Thierry Crouzet et Guy Birembaum dénoncent la nécessité de se recentrer sur des choses simples de la vie de tous les jours, des moments essentiels comme l'amour et l'amitié, vécus sans écran et sans artifices, qui permettent de renforcer nos relations humaines et notre « moi » intérieur parfois subjugué par des polluants visuels ou auditifs. L'occasion de se rendre plus disponible pour soi mais aussi plus à l'écoute des autres, tout en restant actif et en mouvement. Le plus dur reste à venir quand nous découvrons chaque année des moyens toujours plus poussés pour nous faciliter la vie, réussir à écouter ses besoins quand le marketing pousse toujours plus à la surconsommation des nouvelles technologies. C'est alors le questionnement et la remise en cause des besoins essentiels et vitaux des êtres humains mais de l'interaction avec leurs pairs et plus précisément le contact physique, visuel et auditif avec l'autre. Nous nous sommes longtemps posé la problématique de savoir si un être humain pouvait vivre seul, sans personne, et les diverses conclusions amènent à penser qu'au bout d'un certain temps, nous mourrons de solitude. En effet cette dernière tue plus que l'obésité chaque année. Cela devient une société repliée sur elle-même, qui à travers des flux de connexions toujours plus importants oublie l'humain et ses besoins tout simplement fondamentaux. Cette solitude constitue donc un risque majeur pour notre santé, elle est même comparable au niveau risque - selon l'étude de la Fondation de France - à la consommation de tabac. Désormais aux Etats Unis d'Amérique, presque 40% de la population se sentirait seule, et les chiffres peuvent alarmer quand on sait qu'en dix ans ce nombre a plus que doublé selon Planète Santé. Cette solitude va donc devenir dans les années à venir un problème majeur de société, aussi dangereuse que l'alcool ou le tabac, et meurtrière en silencieuse sans que personne ne s'en aperçoive. Voilà le véritable problème auquel nous pourrions être bientôt confrontés.

Certes l'événementiel ne sera pas la clé d'un problème de société qui doit être traité en profondeur Mais dans un métier où la capacité d'adaptation est exceptionnelle, nous devons en tant que professionnels nous questionner sur le bon sens et la logique de notre métier. A des fins commerciales ou caritatives, l'événementiel a pour fondement le caractère humain et physique. C'est à travers cette pensée qu'il m'est apparu important de me demander où nous devons diriger un métier, et au-delà un secteur d'activités comprenant non seulement des experts mais aussi de nombreux prestataires. Ces recherches vont permettre d'éclaircir ce questionnement. L'important est donc de réussir à faire évoluer ce secteur en cohérence avec les attentes du public en adéquation avec les demandes des consommateurs, mais également de prendre en considération des faits et des réalités annexes qui pourraient devenir un frein à

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un secteur événementiel remanié, dans le meilleur des cas. Désormais, celui-ci se compose de nombreux écrans et de matériel à la pointe de la technologie. L'événementiel n'a plus comme à ses débuts un air folklorique ou innocent aux yeux de ceux qui s'en servent, mais bien au contraire les attentes, comme dit précédemment, sont de plus en plus soutenues. En effet, une entreprise qui par exemple réalise de 80% à 90% de son chiffre d'affaire dans sa zone de chalandise - c'est-à-dire n'excédant pas une trentaine de kilomètres de son implantation - a des besoins concernant une potentielle expansion de son activité. Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. De nos jours, l'événementiel permet de récupérer de nombreuses données sur ses clients ou potentiels collaborateurs, il attire et fidélise par son caractère exceptionnel mais aussi avantageux. De nombreux atouts sont donc à noter dans les stratégies d'entreprise mises en place pour la communication interne ou encore externe. On cherche à se faire une place prépondérante dans un marché ou « l'Uberisation » des activités tend à se démocratiser et où la concurrence, ainsi que la volatilité du public, est de plus en plus certaine. Les consommateurs ainsi que les partenaires (ou encore d'autres catégories pour lesquelles un événement peut être intéressant à mettre en place) changent eux aussi de comportement régulièrement. C'est pour cette raison que le métier doit s'adapter et surtout tendre à répondre à ces changements par des offres intéressantes et cohérentes. C'est pourquoi le marché des agences est désormais en relation continue avec les différents services de marketing des entreprises. Elles cherchent à collaborer tout d'abord pour arborer de la meilleure des manières la marque, mais aussi pour conseiller et guider des services qui ne sont pas toujours aptes à répondre aux enjeux d'un marketing hors média et par conséquent pas toujours sur un plan quantitatif mais plus qualitatif d'un projet ou d'un produit. La technologie doit donc de toutes les manières rester un outil de promotion et de facilitation des divers métiers qu'elle peut toucher. C'est pourquoi l'événementiel s'en est rapidement emparé. Ceci nous amène au réel questionnement de ce dossier qui traite des nouvelles technologies dans le secteur événementiel, mais aussi dans la vie de tous les jours. Ne pas mettre en relation ces deux instants certes différents n'aurait pas pu rendre sa cohérence aux recherches effectuées, quand nous savons que le questionnement s'intègre à un tout globalisé. Nous évoluons vers un futur où des outils devront nous permettre de faire de grandes avancées dans tous les domaines possibles et imaginables, mais nous avançons également vers de nombreuses inconnues auxquelles nous devrons un jour ou l'autre nous confronter et répondre de manière construite et anticipée. C'est pour cette raison que les recherches de ce mémoire doivent nous amener à comprendre tout d'abord les fondements même de l'événementiel et les attentes du public, pour nous diriger ensuite vers son évolution et son devenir. Mais à travers cela, comme nous

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l'avons bien compris, les nouvelles technologies de l'information et de la communication deviennent un sujet majeur dans ce secteur, compte tenu que de nombreuses entreprises font désormais appel à des services spécialisés d'événementiel digital ou connecté. L'objectif n'est en aucun cas de critiquer ou de dénigrer ces mouvances, mais bien de comprendre les réels enjeux de société qui pourraient impacter un métier en pleine évolution.

Pour nous interroger, nous devons donc en toute logique reprendre depuis le début pour intégrer les valeurs et les demandes du public, car le marketing évolue parfois si rapidement qu'on ne prend pas toujours la peine d'analyser ses succès mais aussi ses échecs. Dans une première partie nous allons donc revenir sur les fondements de l'événementiel pour nous diriger vers les changements majeurs que ce secteur connait actuellement, pour terminer sur l'impact et les envies des consommateurs, désormais devenus consom'acteurs de notre société. Il ne suffit plus de regarder mais bien de participer. Dans une seconde partie, nous intégrerons l'aspect digital du marketing moderne comprenant des outils eux aussi en perpétuelle évolution, et impliquant par conséquent un ciblage de celui-ci qui s'améliore de jour en jour. Plus profondément, les marques et enseignes arrivent désormais à capter nos attentes et même parfois à les anticiper, grâce aux nombreuses données récoltées, ce qui pourrait potentiellement être idéale, mais en outre devenir une réelle problématique de société hyperconnectés. Pour terminer ce travail, nous chercherons à mettre en cohésion toutes les données récoltées pour tenter de répondre tout d'abord à notre problématique, mais également pour trouver une nouvelle manière d'aborder ces outils pour en faire une force et non une faiblesse. Nous conclurons sur le thème des opportunités ou des menaces qui se transforme en une perspective ouverte à de nombreuses possibilités permettant d'émettre des hypothèses sur un futur proche mais aussi plus lointain concernant un métier destiné à s'expertiser autour d'un secteur exceptionnel de richesses intellectuelles et humaines.

Nous allons par conséquent nous questionner sur les évolutions du secteur à travers une problématique ciblée sur l'humain. En effet, l'événementiel est avant tout une manifestation concrète de pensée parfois immatérielle ou invisible pour la plupart des gens. La question du digital nous amène à retourner vers cela. Ce mémoire a pour objectif de répondre aux différents questionnements regroupés dans une problématique qui est la suivante :

Les nouvelles technologies sont-elles propices à l'évolution du secteur de l'évènementiel en prenant en compte un contexte où les relations humaines reprennent une importance dans un monde de plus en plus connecté ?

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1 - Le secteur de l'événementiel en évolution constante

1 - 1 : Les fondements de l'événementiel

L'histoire nous prouve par de nombreux faits que la mise en place et l'organisation d'événements remontent à nos ancêtres, bien avant Jésus-Christ. L'homme a de tout temps ressenti ce besoin de se retrouver pour pouvoir échanger, partager et communier. Avec l'essor du monde industriel, les entreprises ont petit à petit compris l'importance de l'utilisation de cette clé dans leur développement. Certes, l'événementiel est désormais partout et ne cesse de croître dans nos sociétés de plus en plus connectées. Mais il faut tout d'abord remonter dans le temps pour comprendre ces évolutions.

En 1883 Emile Zola comprend vite les techniques de merchandising mises en fonctionnement par le « Grand Marché ». En effet, il explique que Mouret créait des rayons spécialement dédiés aux enfants et faisait en sorte, grâce à des images et des ballons, que ceux-ci s'arrêtent pour pouvoir communiquer avec leurs mères les accompagnant. C'est certes une technique désormais de retail merchandising, mais on remarquera qu'à l'époque déjà, celui qu'on nomme le précurseur de la grande distribution avait compris l'importance d'animer autour du produit ou des services que l'on proposait. Pour continuer, Ford, au début du XXème siècle, eut d'abord l'idée de mettre en place des visites d'usines et de manufactures pour montrer ses produits aux clients. Cette méthode, qui porta ses fruits, s'apparente de nos jours aux fondements du Salon de l'automobile, événement mondial majeur et toujours d'actualité.

Arrivées en Europe, ces nouvelles méthodes marketing allaient exploser avec Michelin qui fit en sorte de faire atterrir un avion sur le toit des Galeries Lafayette en 1919 ou encore la marque Skip qui fit de la piscine Deligny un lavoir géant le temps d'une journée. André Citroën quant à lui eu l'idée de louer la Tour Eiffel pour y faire éclater en grosse lettre son célèbre logo.

En avançant dans le temps, et avec l'implantation de géants Américains en Europe dans le début des années 70, les premières agences spécialisées prirent racine mais elles ne se professionnaliseront réellement qu'au début des années 80. Il a donc fallu plus d'un demi-siècle aux entreprises pour comprendre et intégrer l'idée qu'un événement donnait une visibilité sans faille. Pourtant, la publicité était déjà exploitée depuis déjà de nombreuses

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années. C'est alors l'époque spectaculaire où les entreprises acceptent de dépenser des sommes folles pour plaire au client et l'attirer sur ses propositions. C'est le début de ce que l'on nommera l'Âge d'or, car les agences prennent en effet des marges folles sans devoir rendre de compte et profitent ainsi de budgets gigantesques pour organiser des événements splendides mais parfois inutiles. De ce fait, beaucoup d'entreprises comprennent rapidement l'inutilité d'un événement mal négocié ou approximativement ciblé. Plus précisément les agences vont devoir rapidement s'implanter dans un coeur de métier précis en prenant en compte la communication 360° de l'entreprise et comprendre ses codes, ses engagements ainsi que ses objectifs. C'est pourquoi dans bon nombre de cas désormais, les agences événementielles sont soit des agences de communication globales, soit elles travaillent en partenariat avec celles-ci pour donner un relief cohérent et plus important aux évènements mis en place.

Désormais implanté et reconnu d'utilité certaine pour le message véhiculé par la marque et la notoriété de celle-ci, c'est pourtant à travers ce long chemin que ce type de communication a évolué pour en arriver là de nos jours. La partie historique sert à comprendre l'évolution de ce type de communication, les fondements et le pourquoi du besoin des consommateurs ou des collaborateurs qui est aussi très important.

« La communication événementielle est une technique de communication basée sur la
création d'événements d'entreprise classiques ou voulus comme spectaculaires et sortant de
l'ordinaire à l'occasion desquels un public cible est généralement convié.
La communication événementielle peut viser les clients /consommateurs, la presse, les
partenaires ou les salariés de l'entreprise (conventions). Certaines opérations
« événementielles classiques » relèvent des relations publiques ».
(Définition
marketing.com, 2017)

La communication événementielle, bien que très ressemblante dans l'opinion publique au marketing dans son ensemble dont elle fait partie mais en tant que hors média a un intérêt bien supérieur aux simples objectifs commerciaux. Ce type de communication conduit à « un apport d'image positive, un accroissement du prestige de la firme, une augmentation de son capital sympathie et donc confiance auprès du grand public, un renforcement de la cohésion interne du personnel qui en tire un motif de fierté, un investissement pour le recrutement, car les jeunes aiment cette optique nouvelle que représente le mécénat de l'entreprise » (Arcan ET Al, 1994). L'image et la notoriété sont donc au coeur du dispositif mis en place par les

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entreprises pour atteindre leur cible tout en gardant une approche nouvelle et attractive. Selon une étude de l'UDA faite en 1999, les objectifs visés sont donc la notoriété, l'image et la motivation du personnel. Il est à noter, toujours selon cette étude, que ceux-ci diffèrent énormément selon la taille de l'entreprise. En effet, nous savons que l'entreprise de grande taille cherchera plus à modeler son image de marque et à impacter le consommateur de la manière dont elle souhaiterait qu'on la regarde. L'objectif événementiel d'une plus petite entreprise est logiquement un besoin de notoriété apparaissant dans toutes les études.

L'effet sur l'entreprise de l'utilisation d'une communication événementielle est important sur la part affective du grand public ou de la clientèle. Elle les amène à un message social, et plus précisément invite à devenir membre ou acteur d'une communauté, non dans l'esprit mais bien dans le concret, le réel par des relations humaines et le partage d'un moment convivial. On retrouve dans les différents articles d'époque une même sensibilité du métier à vouloir franchir les barrières entre vie privée et vie publique, c'est-à-dire qu'elles mettent en avant les envies des consommateurs et s'intègre à un schéma pour faire adhérer et proposer à sa clientèle ou ses collaborateurs quelque chose de nouveaux et apportant une cohésion de tous les facteurs et acteurs du monde dans laquelle elle évolue.

C'est donc un besoin de citoyenneté qui ressort également des attentes vis-à-vis des cibles internes et externes. De nos jours par exemple, l'événementiel est très lié à ce que l'on nomme la responsabilité sociétale des entreprises, comme indiqué sur le site de Total :

« De par sa dimension internationale et la nature de ses activités pétrolières et chimiques, la responsabilité de Total dépasse les strictes considérations financières et économiques pour s'étendre aux dimensions environnementales, sociales et culturelles » (Philippe Boistel, 2006).

Sur une planète toujours plus diversifiée et difficile à cerner, les entreprises recherchent donc le moyen de créer une proximité et de communiquer un message d'humanité. Un message indiquant qu'elles ne sont pas uniquement là pour une recherche de profit mais qu'elles s'inscrivent également dans une continuité et un devoir envers ceux qui lui permettent d'exister au quotidien et de se développer. Au cours des nombreuses recherches sur le sujet et sur les fondements d'un événement où les facteurs principaux ressortant restent la notoriété et l'image de marque, les témoignages parlent aussi de moment humain qui rapproche les foules. Dans un exemple à caractère sportif, nous pourrions citer celui des matchs de foot diffusés en public. Certes, nous pouvons penser que cela permet à ceux qui n'ont pas les moyens de se financer une télévision de voir ces matchs, mais en réalité ces événements sont d'abord créés

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pour répondre aux besoins vitaux de se rapprocher, de vivre des moments conviviaux ensemble, autour d'un même objectif.

Un autre exemple frappant et peut être même ridicule pour certains, est ce que l'on nomme « la fête des voisins » dans les quartiers. Cet événement prouve que les personnes ressentent encore et toujours ce besoin de se rapprocher et de communiquer avec leurs pairs et ceux qui les entourent. Nous quittons l'aspect professionnel de l'événementiel pour revenir aux fondamentaux de ce que l'homme représente. Il a de tout temps eu ces envies de rassemblement et d'échange. Le secteur privé s'en est emparé pour répondre à des attentes pas toujours satisfaites du consommateur. En effet, la communication doit également comprendre et entreprendre pour satisfaire toutes ces attentes. Pendant longtemps le secteur n'a pas compris les réels besoins de l'humain, même en termes de marketing.

L'événementiel permet donc tout d'abord un retour à l'humain. Il doit avoir des outils pour sa mise en place et son but central doit rester celui-là. En effet, quand nous savons selon notre enquête (cf. Annexe) que 97,7% des personnes interrogées participent à des événements, nous sommes en capacité de toucher une cible prioritaire. Il est important d'individualiser un peu plus le contact avec le client ou répondre aux attentes différemment que par des méthodes préconçues et obsolètes. Les marques ne sont plus représentées par un logo ou un simple standard téléphonique, mais ce sont bien des ambassadeurs de marques, qui s'intègrent à la vie de prospect et échangent pour gagner un capital de sympathie important à chez les consommateurs. L'événement permet en conséquence de créer un lien fort entre les différents partis, grâce à la prise en compte des besoins de chacun. Par exemple quand la marque SFR lance le SFR Live Concerts, l'enseigne ne se fait pas d'illusions sur le fait qu'elle ne vendra que très peu voire pas du tout de forfaits lors de ces manifestations Le cas échéant par contre, elle aura acquis une communauté de fidèles reconnaissant des prestations que la marque a pu lui apporter et prête à s'engager auprès d'un produit qui lui permet de vivre de la façon qu'elle aura décidé. La nuance est légère mais les consonances sont fortes car selon de nombreuses études parues ces dernières années, malgré notre impression de détachement l'influence du marketing est énorme sur nos façons de consommer. Cette méthode est donc en adéquation avec de nombreuses stratégies d'entreprise pour qui il est essentiel de s'implanter de manière réelle et fondée dans une société qui ne laisse place à aucune marge d'erreur. C'est pourquoi les termes de délimitations d'un événement sont importants à comprendre avant de commencer l'élaboration d'un projet. Il convient de ne pas faire d'amalgame entre le motif et l'objectif d'un événement. Le motif donne l'occasion de créer celui-ci et de

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l'implanter quelque part à un moment précis alors que l'objectif est tout autre car il va viser une cible et un objet précis. Par exemple si nous prenons l'anniversaire d'une entreprise elle aura un motif de créer un événement en interne car il faut célébrer sa date de création et mettre en avant son histoire. Pourtant l'objectif n'est pas de remercier l'enseigne qui est immatérielle mais bien de mettre en relief le travail des employés et l'évolution qu'ils ont pu apporter pendant ces nombreuses années. L'objectif est donc de remercier les employés et non de fêter à proprement parler l'anniversaire de l'enseigne qui restera le motif cependant de cette manifestation. Mais nous pouvons prendre également un exemple en externe, c'est-à-dire celui d'un événement ouvert au grand public, comme pour l'événement du Décathlon Mérignac le week-end du 20 Avril 2017. Le motif était de faire un événement pour fêter l'installation de nouvelles infrastructures sur le site et de les mettre en relief, tandis que l'objectif était en réalité d'informer le grand public sur ces infrastructures et sur l'offre que Décathlon voulait proposer à ses clients à travers ces nouveautés.

Par conséquent Il faut donc toujours relier l'événementiel externe aux relations publiques car ce domaine est viscéralement attaché à celles-ci. Le secteur qui croit chaque année depuis une période de mou au milieu des années 90 fait l'objet d'une certitude profonde de ses instigateurs à promouvoir leur marque de manière publique et ciblée, et entretenir des relations clientèles fortes et connectées. Les fondements de l'événementiel sont donc multiples et beaucoup plus précoces qu'on ne pourrait l'imaginer. De tous temps l'être humain à fait en sorte de se regrouper autour d'un lieu, d'un moment pour partager et échanger dans divers objectifs et avec de nombreux motifs. Une fois la professionnalisation et l'instigation des attentes du consommateur actées par l'événementiel d'entreprise, le secteur a pris un tournant considérable passant d'une image de petits fours et champagne à celui d'un outil de communication rodé et professionnel pouvant servir de facteur interne et externe aux entreprises. On remercie tout d'abord le client et ses collaborateurs et on met en relief l'activité de son établissement pour répondre aux besoins de notoriété et de visibilité, ainsi que pour transmettre son message et rediriger son image de marque. Désormais intégré dans une communication 360°, l'événementiel s'est surtout développé grâce à l'attente des consommateurs de retrouver un côté humain et de proximité avec des marques parfois internationales. Son essor n'est qu'une logique de société quand on sait que la population a ce besoin continuel depuis la nuit des temps de se réunir de manière concrète. Les fondements insistent sur le côté réel et matériel de l'évènementiel, et ce n'est pas un hasard car ils font acte des besoins humains primaires. De plus, les entreprises recherchent une logique

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d'investissement dans une communication plus diversifiée, non seulement par des évènements mais également comme nous pouvons le voir actuellement par un énorme panel de propositions allant de l'affichage simple aux techniques de DATA les plus complètes. L'événementiel s'est donc fondé en adéquation avec l'humain et le marketing nous pouvons voir que l'offre cherche continuellement à s'adapter à la demande, et à coller à la réalité. Les fondements allant de la notoriété au facteur humain nous amènent à penser qu'il reste alors fondamental de garder à l'esprit qu'un événement doit représenter un aspect sociétal. Il faut s'imaginer coller à celui-ci pour réussir à adhérer à ses attentes. Voici certainement pourquoi l'événementiel perpétue

1 - 2 : Changements depuis l'avènement du digital

Le secteur en est conscient, et comme dit Baptiste Sorin directeur adjoint de l'ENSTA ParisTech en charge des évènements « je pense sincèrement que l'ère du numérique a révolutionné le secteur de l'événementiel ». Tout d'abord parce qu'il permet un gain de temps et d'argent considérable sur la main d'oeuvre et les coûts mis en place, même s'il reste conscient que cela ne remplacera pas tous les aspects humains. Pourtant à l'heure où ces lignes sont écrites, le digital a pris un essor considérable dans le secteur événementiel. En effet, en passant des inscriptions au moyen de communication interne à l'événement, tous les outils sont désormais mis en place de manière partielle ou totale mais en numérique.

Pour le moment, les organisateurs de salons et congrès ont pourtant une certaine réticence ou timidité quant à l'utilisation totale des nouvelles technologies. On voit peu à peu celles-ci arriver de manière concrète ou sous forme d'essai. Pour certains cela reste une façon unique de réinventer le modèle historique de l'événement physique. Assiste-ton au sein du secteur à une logique de société qui voudrait que celle-ci soit en perpétuelle évolution et par conséquent simplement à une continuité. Ou alors peut-on parler de révolution à l'heure où les outils digitaux nous entourent et même parfois nous dépassent en inventivité. Les premiers arguments s'accordent à dire que ceux-ci parviennent à renforcer le contenu proposé au prospect et aux utilisateurs, que l'expérience client devient plus interactive et plus conviviale. Certains organisateurs ont déjà leurs habitudes concernant l'utilisation de prestataires pour mettre en place des solutions interactives comme les invitations et les relances, ou encore la retransmission de conférences par le Web Tc, les bornes interactives ou encore des dizaines d'autres outils au « service » de l'événementiel. Le mot « service » volontairement mis entre

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guillemets car c'est précisément l'interrogation qui nous porte à rechercher des réponses à travers cette étude. Pourtant en décryptant de nombreux témoignages, parfois juge et parti, nous voyons que les professionnels de l'événementiel sont de plus en plus tentés par ce que l'on pourrait nommer l'événementiel 3.0. American Express Meetings & Events a interrogé 336 organisateurs de réunions et 161 participants à des réunions et événements au cours du premier semestre 2014. Le rapport intitulé "Grandes espérances : l'utilisation de la technologie dans les réunions, un domaine en pleine évolution" met l'accent sur les technologies émergentes et la façon d'en tirer profit pour accroître l'adhésion et la productivité. Il révèle certains décalages entre la vision des organisateurs et les attentes des participants. Selon le rapport, les applications mobiles en lien avec les réunions BtoB et l'événementiel jugées indispensables pour la planification. L'étude montre que 67% des organisateurs de réunions et 55% des participants considèrent ces applications comme étant importantes. L'accès au programme et la description des sessions constituent un point clé, ainsi que la possibilité de planifier des réunions sur place avec des exposants et d'autres participants.

Le digital permet aussi de soigner l'attractivité des sites d'exposition. Cela passe notamment par la mise en place de réseaux complémentaires et de qualité (4G, fibre optique, wifi) pour supporter l'augmentation du trafic. Saluons d'ailleurs l'initiative d'Only Lyon Tourisme et Congrès et la solution Hippocketwifi qui offre aux visiteurs la possibilité de rester connectés à Lyon mais également partout en France depuis un Pocket Wifi. Disponible au Pavillon OnlyLyon Tourisme, place Bellecour, ce dispositif mobile est un moyen pratique et économique de disposer d'une connexion Internet haut débit continue (4G LTE, jusqu'à 100Mb/s). La solution est disponible à partir de 8€/jour seulement pour 300Mb/jour. Les gestionnaires devront investir encore plus dans la connectivité, la modularité et la complémentarité de leurs infrastructures. Cela les poussera à collaborer plus étroitement avec les opérateurs télécoms (pour accroître la capacité des réseaux) et les exposants (pour limiter les connexions wifi « sauvages »). Le but recherché restant l'augmentation constante de la notoriété, il ressort que les organisateurs font usage des médias sociaux surtout pour réussir à créer un lien de fidélisation avec leurs clients (61%) mais également pour en démarcher de nouveaux grâce à la visibilité que ceux-ci leur donnent. Selon le rapport d'American Express Meetings & Events, seuls 39% des participants jugent très important de publier et lire des commentaires ou avis sur les réunions et événements, contre 50% des organisateurs. La

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participation à des jeux-concours via les réseaux sociaux n'intéresse réellement aucun des deux groupes : 54 % des participants et 41 % des organisateurs estiment que ces fonctionnalités ont peu d'importance. Mais comme nous pouvons nous en douter ils ne sont pas uniquement un outil incontournable dans la relations entre organisateurs et visiteurs, ils sont aussi un énorme moyen de communication entre ces derniers. L'idée de venir quelque part pour créer ses réseaux et développer son intérêt personnel est forcément intéressante pour les participants. C'est même devenu ces dernières années un facteur majeur pour la participation aux évènements. Près de 30% des organisateurs acquisse cette vérité et propose en amont des solutions toutes faites pour que ses participants puissent plus facilement et plus rapidement que l'accoutumée se créer des liens et repartir du site avec un taux de satisfaction élevé.

C'est dans ce mouvement que le phénomène du « quantified-self » s'est implanté dans le domaine événementiel. Le billet d'entrée n'est plus seulement un billet quelconque mais bien un objet à part entière et les événements deviennent connectés, sociaux et toujours dans l'interaction. On fait désormais en sorte grâce, aux nouvelles technologies, de faire passer notre visiteur en consom'acteurs, de le faire participer et s'engager auprès de nos valeurs de marque mais aussi de ce que nous souhaitons lui inculquer. Les réseaux sociaux servent de point d'ancrage majeur à ces stratégies toutes digitales. Par exemple, au festival Coachella aux Etats-Unis, le bracelet distribué aux participants contenait un puce RFID qui permettait grâce à un partenariat majeur avec Spotify de connecter celui-ci aux différentes bornes présentes dans le festival, et d'avoir accès aux playlists de celui-là. Ce qui a été moins révélé et parait lointain mais est pourtant une réalité de nos jours est que ces bracelets ont aussi permis de récupérer des millions de données sur les spectateurs présents à l'événement. Les spécialistes parlent donc de « renouvellement d'un métier » mais pas de sa disparition. Même les plus enclins au digital parlent d'un monde réel.

« On aura toujours besoin de réunir des publics dans le monde réel. Les réseaux sociaux et l'interactivité du Web sont plus des accélérateurs que des concurrents de l'événement en live », déclarait il y a peu Frédéric Bedin, (Président du Directoire de PublicSystèmeHopscotch, 2016). C'est pourtant un mouvement qui prend de l'ampleur à travers le monde et provoque une mutation réelle du format des évènements. Il s'agit selon Event et Digital de dynamiser tout d'abord un événement puis de le faire vivre sur le long terme. L'idée, toujours selon eux, est de créer une véritable « expérience invitée ». Nous en revenons toujours aux mêmes conclusions pour dire que le numérique permet aux

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consommateurs d'augmenter leur potentiel sympathie grâce à une expérience unique. Par exemple lors d'une étape de championnat du monde de surf à Hossegor en 2016, la marque Toyota était présente sous forme d'un stand Pop-up pour promouvoir sa marque de voiture et sa nouvelle gamme. Pourtant l'animation principale du stand et celle qui attirait vraisemblablement les clients n'était rien d'autres qu'un casque de réalité virtuelle vous permettant de surfer l'une des plus gros vagues du monde. Certains se demanderont à juste titre ou trouver la logique d'une promotion de marque de voiture, quand d'autres diront que l'expérience client prime pour la finalité du concept. L'idée est que le client aura certes retenu son expérience inédite mais aurait-il vraiment intégré la marque qu'il lui a proposé cette expérience ? Les bénéfices dénotés sont pourtant nombreux à apparaitre quant a `utilisation du digital lors des événements, tout d'abord les technologies du numérique permettent de mieux connaitre sa cible et surtout son coeur de cible en hiérarchisant ses attentes et en récoltant des données et des témoignages divers. Dans un second temps elles facilitent les retombées d'un événement grâce à la viralité des réseaux sociaux, mais aussi sur le plan des chiffres quand on sait la difficulté de recueillir des données variées pour un public parfois très diversifié. L'événementiel digital stimule votre créativité grâce à des innovations perpétuelles. En effet lorsque l'humain découvre une technologie encore inconnue sa première analyse sera de savoir à quel escient l'utiliser pour se mettre en valeur et par conséquent se faciliter la vie. Le caractère unique et stimulant de ces émotions permet aux marques de miser de manière générale sur ces nouveaux moyens d'attraction. Pourtant en parcourant de nombreux exemples comme cité précédemment, il est parfois incohérent pour des professionnels de voir l'utilisation accrue de celles-ci sans réel intérêt pour le consommateur autre que pour l'expérience interactive. Le digital a donc un prix et c'est celui pour lequel la logique doit parfois être appliqué. Plus précisément l'utilisation des nouvelles technologies doit avoir une cohérence avec les actions, et ce qui est parfois omis au détriment du produit réel que les marques veulent mettre en valeur.

Le propre du métier est également de se renouveler très rapidement pour faire face à une concurrence importante. Les agences d'événementiel cherchent toujours à trouver l'idée qui leur permettra un avantage concurrentiel certain. Elles proposent ainsi de nos jours des technologies à la pointe en matière d'accessibilité au grand public, allant des surfaces interactives à la technologie RFID en passant par des murs de pensée virtuelle. Tout cet ensemble est mis à profit pour que la marque, comme répéter précédemment, propose une expérience inoubliable à son client. Le consommateur devient de surcroît acteur et même

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créateur de l'événement auquel il participe car il dépasse sa fonction de simple spectateur. Il vit l'événement en même temps qu'il le découvre. Les agences d'événementiel ne s'arrêtent jamais, proposant toujours plus de créativité pour faire passer des moments toujours plus inoubliables à leurs clients. L'événementiel et le digital fonctionnent de concert pour mettre en place l'interactivité et la viralité des moments parmi les plus impressionnants. Les agences d'événementiel proposent ainsi des surfaces interactives, des murs de pensée virtuelle, des vitrines tactiles, des projections 3D, des activités virales collaboratives, ou encore des conférences virales... pour ne citer que quelques exemples. Tout un ensemble d'outils est mis à profit pour que la marque fasse voyager son client dans son monde, et lui propose une expérience inoubliable. L'événement est donc en pleine mutation, et le consommateur devient acteur et créateur de l'événement.

Par exemple l'entreprise Evenium propose une gamme diversifiée d'événements connectés. Elle met en place sur internet une interface personnalisée qui va permettre en toute facilité d'organiser son événement avec une totale liberté dans la gestion des contenus ainsi que des invités. Ils récréent de plus une réelle interactivité à l'intérieur de la plateforme qui dépasse l'entendement d'un événement somme toute dit classique en créant une sortie de réseau social ou l'utilisateur peut avoir accès à son profil, lire ses informations et découvrir les outils mis à sa disposition Cela permet à l'annonceur d'avoir une proximité plus forte vis-à-vis de ses clients et d'être également relayé plus facilement sur les réseaux sociaux. En plus de cela Evenium à créer une interface de gestion nommé ConnexeMe qui permet entre autres les interactions entre les utilisateurs et les personnes présentes sur l'événement. Toujours dans un souci de faciliter le contact et les liens entre les personnes. Elle permet en outre d'être informé en direct du programme et des éventuels changements auxquels l'organisateur pourrait faire face car il a la possibilité d'envoyer de manière instantané une notification push à toutes les personnes présentes sur l'événement.

Cet outil, qui n'est qu'un exemple parmi des milliers, met en relief le développement de l'événementiel digital qui prend son essor dans la société qui fait preuve elle-même d'une technologie de plus en plus poussée. C'est certes une révolution au sein d'un domaine qui a d'abord pour but de rapprocher et de partager. L'événementiel digital est aussi l'avenir assuré du secteur qui en fait un fer de lance pour dynamiser et multi polariser ses prestations. C'est une réalité qui peut être démentie de manière locale quand on sait que de très nombreuses prestations comportant encore une infime partie de digitale. Mais une conclusion quant à la

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vision du développement et de l'utilisation de plus en plus prononcée des professionnels du secteur. Cela nous porte donc directement vers le terme de « phygitalisation » qui décrit la fusion entre le réel et le digital. Mais en revenant au point de départ, est-ce réellement l'objectif premier de l'événementiel quand nous savons que la part humaine occupe une place prépondérante dans la mise en place d'un événement. La réponse ne peut finalement être dictée seulement par les envies du consommateur lui-même et qui choisit de manière plus ou moins claire les animations et les nouveautés que nous lui présentons.

1 - 3 : Facteur du questionnement sur les attentes du consommateur

Le consommateur à bien entendu une place prépondérante dans les choix stratégiques mis en place. Il fascine et dicte les règles quant à l'adoption ou non d'un produit. Il ne décide pas forcement de l'offre, c'est-à-dire que les entreprises ne s'adaptent pas toujours à sa demande car la nouveauté vient aussi de l'innovation, qui peut être un facteur direct de réussite ou d'échec d'un produit. En effet, les propositions à grande échelle ne sont rentables que si celui-là décide d'adopter le produit et de le faire entrer dans son habitus de vie. Par conséquent, nous avons vu précédemment les forces de proposition du secteur événementiel en matière de nouveauté et d'investissement dans ce que l'on pourrait nommer le tout digital Mais est-ce vraiment ce qu'attend le consommateur d'événement en 2017 ? La réponse reste nuancée quand nous savons que chacun a ses propres envies et dispose d'un droit de décision, mais des grandes tendances peuvent se dessiner. Selon notre enquête, plus de 70% des personnes interrogées (cf. Annexes) pensent que l'événementiel est un moyen de communication efficace pour les marques. Il faut donc analyser leurs attentes. La première tendance qui se dégage est ce besoin de proximité. En effet, Paris qui est une ville d'envergure avec ses métropoles et ses nombreux sièges sociaux, est de plus en plus boudée au profit de nos régions. La raison première est tout d'abord que les entreprises délocalisent en province. D'abord pour aller au contact des personnes qui finalement font leur chiffre d'affaire et achètent la marque. Paris est une vitrine, mais certainement pas le reflet de la France en termes de consommation. Comme dit Robert Long, le directeur général de l'agence de communication évènementielle Aran Prod « En tant qu'agence, nous assistons à un véritable come-back vers la proximité. C'est une notion qui permet de travailler et de développer notamment la fidélisation client, un point essentiel pour une entreprise. Par ailleurs cela implique des coûts beaucoup moins élevés que lorsque l'on mise toute sa stratégie de développement sur de l'acquisition clients ». On remarque donc sciemment que les stratégies

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s'adaptent aux consommateurs et à leur façon d'évoluer dans ce paysage multi pôles. Comme avancé précédemment, une entreprise qui réalise un chiffre d'affaire important voire total dans sa zone de chalandise - à savoir moins de 50 km autour de son implantation - a besoin de se développer et par conséquent d'aller à la rencontre du client potentiel. Que ce soit au niveau des succursales ou simplement avec une idée d'implantation, ces événements permettent de voir ou d'entendre les potentielles problématiques ou les solutions que l'entreprise pourrait apporter de manière concrète le terrain.

De nombreux facteurs sont inhérents à l'essor de l'événementiel dans les régions, tout d'abord les coûts de transport, que l'on parle en BtoB ou en BtoC, le public devra se déplacer ou se loger de manière conséquente. Tous n'ont pas forcément le budget pour des retombées peu certaines. De même que le temps qui, dans notre société actuelle, fait valeur d'argent, du fait de son aliénation constante dans nos esprits. Oui, nous avons une perpétuelle impression de manquer de temps, pour tout et tout le temps. Le secteur doit donc trouver des solutions pour rester attractif à la vue des potentiels clients. Ce qui l'a amené à créer un nouveau secteur en plein développement qui est le road show. Le principe est simple mais concret. L'événement se déplace vers les gens et ce n'est plus le contraire. Implanté dans les centres villes et facilement transportable, le road show est clairement tendance en cette année 2017. Une efficacité avérée dont certains précurseurs profitent depuis de nombreuses années comme par exemple la Française des Jeux qui organise depuis désormais 13 ans une tournée à rendre jaloux tous les créateurs de spectacles. En effet, c'est une scène de plus de 27 mètres et plus de 120 personnes sont mobilisées sur la tournée, avec pour budget annuel environ 1,2 millions d'Euros. Mais au regard d'un chiffre d'affaire annuel de plus de 11 milliards d'Euros c'est un poste de dépense qui représente une infime partie du budget communication, mais représente une rentabilité certaine du fait de sa pérennisation dans le temps. Jean-Louis Lespart qui est directeur de promotion et de production dans cette enseigne l'explique simplement : « Nous partons à la rencontre de nos clients, ensuite parce que cela nous permet d'avoir un véritable lien de proximité avec les quelques 30000 points de ventes qui nous distribue, et d'après moi, aujourd'hui, le public se reconnaît dans des entreprises qui sont proches de lui, qui vont à sa rencontre, qui l'écoutent, qui échangent des informations. L'entreprise qui n'est pas présente physiquement sur le terrain s'éloigne de son public et bascule dans l'oubli. Devant l'émiettement des médias, la publicité ne suffit plus. Être là permet de mieux capter sa clientèle et, par ricochet, de booster son réseau ».

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Ces événements ne sont malgré tout pas balancés à la va-vite pour donner une visibilité partielle à l'entreprise le temps de sa présence Non ils doivent s'inscrire dans une stratégie de communication bien ciblée et étudiée en amont qui permettra en local d'avoir des retombées beaucoup plus précises et ciblées qu'avec une communication nationale. La règle fondamentale qu'il convient donc d'adopter est l'adaptation aux tissus locaux, aux problématiques de région pour satisfaire le client. En effet, pour bon nombre d'entreprises, la proposition ne sera pas forcement là même entre Paris et la province, ou tout simplement selon les régions, ne serait-ce par exemple sur le plan des goûts et habitudes alimentaires. Tout est pensé et fait participer des prestataires très régionaux ou encore des artistes locaux. L'objectif n'étant pas de diversifier le message mais bien de l'adapter à son public. Il est donc plus facile pour les entreprises ayant des implantations locales fortes d'organiser des événements à consonances dans leurs zones de chalandise. Par exemple, le Décathlon Mérignac organise le 11 juin un événement Skimboard sur son site. Les prestataires sont régionaux et l'événement organisé par l'équipe du site met en relief une région où les consommateurs ont la possibilité de pratiquer ce sport, contrairement à la région Grand-Est désormais qui ciblera peut-être un événement annuel différent du fait d'un public n'ayant pas les mêmes opportunités. En résumé il faut donc toujours s'avoir s'adapter à son public qui est dans une demande constante de proximité et de prestations logiques. Du fait de la diversité des produits qui lui est proposé, le grand public peut désormais se permettre d'exiger des entreprises de se déplacer et de s'adapter aux coutumes ou aux besoins régionaux. Reste que malgré tout, les Road show représentent un coût important. C'est pourquoi bon nombre d'entreprises ait des évènements locaux organisés par leurs collaborateurs sur place. Par exemple le road show du passage au numérique a chiffré des coûts à plusieurs millions d'euros, même si le budget moyen des grosses entreprises se situe entre 300 et 500 milles euros, ce qui pour certaines représente un coût dérisoire par rapport à leur budget en communication.

En second lieu, la tendance penche pour dire que les médias sociaux sont beaucoup plus prisés par les organisateurs que par les participants. En effet, depuis ces dernières années leur utilisation s'est considérablement développée. Les professionnels usent de plus en plus de ces outils pour communiquer, obtenir des informations et être en relation en temps réel, quand ils le veulent et où ils le veulent. Les réseaux sociaux font intégralement partie des nouveaux moyens de communication à moindres coûts, pour des retombées et un nombre de vues souvent conséquent. Ils permettent en outre de stimuler la proactivité pendant toutes les étapes

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d'un évènement. L'étude American Express Meetings & Events révèle toutefois que l'utilisation des médias sociaux est considérée comme plus essentielle par les organisateurs que par les participants, puisque 43 % des professionnels du MICE, contre seulement 35 % des visiteurs, estiment que les capacités à maîtriser les médias sociaux sont très importantes. L'étude montre également que les collaborateurs sont à la recherche de plus d'options leur permettant d'assister à des réunions virtuelles : 63 % d'entre eux reconnaissent en effet qu'ils participeraient à davantage d'événements virtuels si cette option leur était proposée. Les organisateurs de réunions ne semblent toutefois pas avoir conscience de l'existence de cette demande, puisque 48 % des sondés ne pensent pas que les participants assisteraient à davantage de réunions virtuelles si cela leur était proposé. En outre, 45 % des participants estiment que la possibilité de participation virtuelle devrait être offerte pour l'ensemble des manifestations alors que seuls 35 % des organisateurs sont de cet avis. Certaines entreprises dans le secteur des laboratoires pharmaceutiques, des hautes-technologies ou de la finance utilisent déjà des outils comme les webcasts en complément des réunions physiques. Très peu d'organisateurs de salons physiques mettent en place des salons virtuels en France. Leur frilosité vis-à-vis du salon virtuel répond incontestablement à une peur de cannibaliser leur coeur de métier. Pour autant, l'impact du numérique peut s'avérer commercialement considérable. Grâce à un système de tracking, les organisateurs de salons virtuels compilent un ensemble d'informations qui génèrent des prospects qualifiés. L'exploitation et la valorisation de ces prospects par les exposants ou organisateurs de salons physiques peut alors devenir une source de revenus capital pour les organisateurs de salons virtuels. A terme, ces derniers pourraient baisser drastiquement le prix de location des stands virtuels pour se rémunérer sur la vente de fichiers de prospects qualifiés. On remarque donc une certaine envie, dans le milieu professionnel, d'utiliser ces outils à bon escient pour améliorer le confort au travail. Pourtant il reste encore des réticences quant à leur utilisation car les personnes en charge de la logistique sont confrontées à une grande différenciation entre les envies des utilisateurs et leur réelle utilisation. Par conséquent, on remarque que beaucoup de nouveaux systèmes de communication mis en place nécessitent un temps considérable pour être adopté par les services. La complexité et les différentes générations ont parfois du mal à se coordonner du fait d'une utilisation complètement différente des outils. C'est exactement l'exemple de l'informatique qui est arrivée dans les entreprises à la fin des années 90 et qui n'y prend réellement sa place qu'au milieu des années 2000. En effet la peur et l'appréhension ont un coût considérable auprès des collaborateurs. De plus, et c'est l'objet de ces recherches, les professionnels de l'événementiel ne sont pas forcément enclins à utiliser ces technologies

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par peur d'être en contradiction avec leur coeur de métier, ce qui ne permet pas au consommateur de vraiment savoir s'il aime et adopterait de manière concrète ces nouvelles technologies.

Le troisième grand point à aborder dans les attentes du consommateur est celui l'envie du consommateur à faire le show, à devenir acteur et plus seulement être visiteur ou spectateur. En effet au vu du nombre de proposition, le spectateur peut désormais faire le choix de devenir acteur de l'événement là où il se déplace. Photos et réseaux sociaux sont sources de relais sur le net pour les organisateurs qui créent volontairement un community wall, avec également des lives streaming sur les réseaux sociaux qui explosent toujours et sont faits dans l'objectif de montrer aux personnes présentes qu'elles sont le coeur et l'attente de l'événement, que sans elles celui-ci ne pourrait exister. Pour les stimuler encore plus et répondre à cette attente de sensationnel, la réalité augmentée, les hologrammes comme au meeting de Jean-Luc Mélenchon ou encore la virtualisation à 360° sont devenus monnaie courante dans les événements 2017. Le visiteur vit et participe à l'événement en donnant du contenu, et c'est précisément le point qui a été travaillé par les agences, pour stimuler l'attraction et l'envie du potentiel client à venir sur place. Le concept qui est pourtant arrivé au Québec dans les années 2005/2006 n'a jamais été aussi présent sur nos événements et le virage de l'expérientiel n'a jamais été aussi demandé par le visiteur. Le festivalier ne veut plus simplement regarder et se faire ses émotions lui-même, il veut que l'expérience qu'il vit créée d'elle-même ces émotions. Expérience présente dans toutes les étapes de la création, de la promotion jusqu'à l'étape du post événement. Le visiteur doit alors se dire « wow », je participe à quelque chose d'exceptionnel qui est par définition hors du commun et on me propose d'interagir avec cela. Toujours dans cet optique, et dans la continuité de ces propositions, la tendance vise également à vouloir une diversité de consommation au sein même de l'événement. Par exemple en restant sur la musique, un festival ou un concert doit offrir autre chose que de la musique, avec des animations, des produits dérivés, des stands, etc... L'originalité est donc de mise pour les créateurs d'événements car le consommateur attend toujours plus pour se satisfaire. La population a cette envie de devenir consom'acteur de notre société en participant aux diverses étapes d'un événement. Avant par exemple, en donnant son avis et ses attentes, en participant aux animations (une attente hors du commun) et après, à travers les médias sociaux et les contenus crées pendant l'événement. Il est donc logique de penser qu'il faut satisfaire aux attentes du consommateur et c'est pourquoi les agences surfent sur la vague du virtuel et du digital qui propose aux personnes des

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expériences toujours neuves dans le sens où celles-ci sont à la pointe du développement. Internet a été une révolution, nous sommes désormais dans une phase de développement et d'évolution de cet outil, et c'est précisément ces nouveautés qu'attendent les visiteurs. Pourtant, comme dit précédemment, ils recherchent aussi la proximité, le local et de vivre l'expérience au plus près de chez eux. C'est alors qu'on peut légitimement se poser la question de l'attente, qui pourra tendre dans les prochaines années encore plus vers ces nouvelles technologies ou au contraire tendre vers des nouveautés autres. Peut-être peut-on se poser la question d'un replie sur la proximité et les valeurs simples qu'ils connaissent et apprécient. Cette envie par conséquent de rester dans un réel plutôt qu'aller dans un rêve qu'ils n'auront jamais la possibilité de réaliser. Notre enquête reflète donc la réalité des attentes des consommateurs, et la plupart des réponses n'est pas forcément orientée vers la technologie. Nous retrouvons beaucoup les termes de « plaisir, rencontres, découvertes, amusement, contact humain », ce qui tend à prouver qu'il ne faut pas anticiper les attentes. Les gens veulent des choses nouvelles mais simples. Ils n'attendent pas forcément du grandiose mais bien du partage et de l'émotion.

2 - L'uniformatisation d'un marketing toujours plus digital

2 - 1 : Un système ultra-connecté

Voitures roulant de manière autonome, objets du quotidien tous connectés entre eux, vêtements intelligents, la robotique s'installe à la place des êtres humaines, de très nombreuses technologies déjà en place ou en devenir feront leur apparition d'ici peu. Les spécialistes disent qu'en 2030 l'ultra-connexion sera à son apogée dans le sens ou l'humanité n'aura jamais connu autant d'aide et de technologie pour la satisfaire. Notre vie de tous les jours, déjà impactée par les smartphones et les outils mis à notre disposition sera deux à trois plus connectée qu'à l'heure actuelle. Un scénario digne de science-fiction mais qui n'est pourtant qu'a un peu plus d'une décennie. Notre sondage d'opinion tend à prouver, avec plus de 83% des personnes (cf. Annexes) trouvant que le marketing s'est digitalisé ces dernières années, ce qui s'intègre dans une tendance générale de la société. En plus de cela 56%

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confesse avoir trois écrans ou plus chez eux, ce qui nous amène à devoir comprendre ce système.

L'internet des objets nous amène rapidement vers un basculement qui se mettra en place autour de la servicialisation de chaque produit et service, de chaque objet et de chaque outil, comme chaque information l'est déjà aujourd'hui. Plus précisément l'homme rentre petit à petit dans un modèle économique nouveau basé sur le tout technologique et l'existence de bases de données toujours plus importantes. Selon des études de Médiamétrie, les français sont de plus en plus enclins à se connecter à une multitude d'écrans, et de plus en plus souvent de manière simultanée. Avoir la télévision allumée pendant que l'ordinateur charge un film et cependant tout en discutant avec un ami sur mon portable. La France a sûrement basculé en 2014 dans cet ère ultra-connectée selon les spécialistes et ce phénomène n'est pas près de retomber. Toujours selon Médiamétrie, lors de son rapport annuel sur l'utilisation d'internet par les français, l'étude met en relief cette connexion quantitative des ménages qui en effet sont désormais plus de 83% à être connectés à internet chez eux, dont 55% ont un smartphone et 36% une tablette.

Mais la tendance, comme dit précédemment, est surtout à la consommation multi-écrans avec quasiment un quart des français qui se connecte chaque fois à plus de 3 écrans. Cela oblige donc les annonceurs et le marketing en général à s'adapter aux nouveaux formats proposés et à toujours devoir se confronter à la recherche de nouveautés pour satisfaire et surtout impacter l'utilisateur. Pas moins de 17% de la population a donc désormais au minimum un téléviseur plus un autre objet connecté. Les chiffres ne paraissent certes pas si impressionnants à la vue de nos rues et du marketing mis en place pour nous faire adopter certains comportements, mais ils représentent tout de même une évolution importante sur les dix dernières années en ayant quasiment doublé. Avec le développement des objets connectés, cette tendance à l'ultra-connexion ne devrait pas diminuer. Toujours selon Médiamétrie, si aujourd'hui seuls 5% des Français en possèdent un (que ce soit une montre connectée, des lunettes ou un bracelet), 61 % sont familiers avec le concept d'objet connecté et 51 % envisagent d'en acheter un. Médiamétrie va d'ailleurs prochainement s'adapter à ces nouveaux modes de consommation : à la fin du mois de Mars, elle proposera une nouvelle mesure d'audience globale, combinant l'ordinateur, le téléphone et la tablette.

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Parmi les autres tendances mises en évidence par Médiamétrie, figure aussi l'explosion de la vidéo sur Internet. Plus de 10 millions de personnes regardent des vidéos en ligne tous les jours en France, soit 13 % de plus en un an. Et, en moyenne, chacune de ces personnes passe 29 minutes par jour à regarder ces vidéos (sur une durée totale moyenne de 1 heure et 44 minutes par jour sur Internet). Les jeunes désertent, eux, l'écran de télévision : chez les 15-24 ans, ils sont 700.000 (+61 % en deux ans) à regarder la télévision plus de deux heures par jour en moyenne, sur leur PC, leur téléphone ou leur tablette. Et ce n'est plus simplement les ménages et les foyers qui présentent des chiffres impressionnants mais aussi les entreprises. Adepte des nouveautés et de la différenciation pour se démarquer de la concurrence, le système des start-up n'est pas en reste sur le sujet. En effet, la plupart des entreprises créées selon le Figaro avec le statut d'autoentrepreneur et pas sous le titre de start-up, (quasiment une sur deux) se sert ou met en avant les nouvelles technologies dans sa production ou ses services. Ces nouvelles entreprises dynamiques en ont fait leur fer de lance pour se démarquer dans un système où nous pouvons désormais devenir riches en une journée tout simplement en trouvant « l'idée » au bon moment et au bon endroit ! Et en arrivant surtout à le vendre de la meilleure manière.

Mais ce ne sont plus seulement ces créations d'entreprises souvent à la pointe de la technologie qui impactent le plus les changements que nous vivons avec l'ère de la digitale. D'énormes institutions également s'adaptent et tendent vers la technologie. La fameuse Grande Boucle du Tour de France en 2016 a été à l'honneur quant à l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication, ainsi qu'à la pointe des outils de statistiques pour les performances sportives. A savoir qu'en plus des moyens technologiques connus mis en oeuvre de manière conséquente pour suivre la course, un système de tracking était directement installé au coeur des vélos, permettant d'obtenir en temps réel le positionnement des coureurs, le pourcentage de la pente, ou encore la vitesse. Toutes ces données utilisées par les professionnels sont également mises à la disposition du public pour comprendre les dessous d'une course tactique mais aussi très technique. De plus la plupart des villages d'arrivée étaient équipés de la fibre optique, et le public avait la possibilité de visiter le bus connecté fourni par Orange pour la manifestation sportive. A travers cet exemple qui m'est apparu flagrant, je veux démontrer que des institutions qui sont parfois centenaires s'adaptent aux changements de la société. Elles peuvent aussi prendre en main leur évolution en innovant et en proposant des partenariats pour être à la pointe des technologies actuelles. On peut également voir ces évolutions dans d'autres grands événements en considérant le nombre d'applications proposées désormais en lien avec des festivals de musique, des foires

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internationales ou encore le Salon de l'automobile. La technologie prend peu à peu le pas sur des habitudes et des manières de vivre encore peu impactées par celle-ci. En premier lieu la voiture qui se conduira bientôt toute seule. La désormais célèbre Toyota Prius formatée par la marque Google sillonne actuellement les routes de l'état du Nevada aux Etats-Unis d'Amérique. Une voiture pleine de capteurs qui permettent au logiciel de tracer une route et d'amener ses passagers d'un point A un Point B sans problèmes. Pour l'heure un modèle unique existe sur la planète mais celui-ci pourrait rapidement se développer à travers le monde. Cela nous guide vers des questionnements légitimes à savoir si les machines viennent nous remplacer ou nous aider, ce qui pourrait être une problématique potentielle de société que nous développerons plus tard dans ce dossier.

Le développement des nouvelles technologies a donc pu favoriser l'apparition d'objets connectés dans nos modes de fonctionnement, même s'ils n'ont pas encore révélé tous leurs atouts, ni tout leur potentiel. L'institut IDATE estime qu'en 2012 le nombre d'objets sur notre planète était de plus de 15 milliards, et que d'ici 2020 ce chiffre allait tendre vers les 80 milliards. Un bond exponentiel qui prouve que notre système est sur le point de vivre une grande évolution ou rentre dans une nouvelle révolution numérique. Sans grande surprise bon nombre d'industriels s'est déjà penché sur la question pour répondre et développer des technologies en accord avec les attentes des consommateurs. Mais c'est un sujet qui reste secondaire et qui n'a malheureusement pas encore été beaucoup débattu. C'est donc un lot de nouvelles applications et outils auxquels nous seront confrontés demain que nous ne connaissons pas et dont nous laissons l'entière responsabilité aux inventeurs de demain. La domotique en est un très bon exemple, car le public ne mesure en aucun cas l'étendu des possibilités que cette technologie peut nous apporter. Les spécialistes sont unanimes pour dire que pour le moment cette technologie ressort du gadget :

« Pour l'instant, la domotique est encore trop souvent accolée à l'étiquette «gadget» et
seules certaines personnes, assez informées, se lancent dans ce type d'opération »,
explique Julien Tardivel, domoticien de profession. « La domotique qui reposait sur
des automatismes et le contrôle de l'environnement n'a jamais réussi à réellement
trouver une «killer application» »,
commente pour sa part Bruno de
Latour, journaliste spécialisé et directeur de Domotique News. « La maison
communicante, au contraire »,
poursuit-il, repose sur un courant fort qui est la
communication avec des outils qui sont entrés dans les moeurs, comme le téléphone

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mobile ou l'ordinateur portable. (Julien Tardivel, 2014)

Dans les secteurs de la santé également ou de la surveillance, ou de la sécurité et bien d'autres encore, ces objets connectés permettent un monitoring et par conséquence une automatisation complète des taches à effectuer pendant la journée ou le mois. Ils ont donc pour fonction de faire mieux que l'usager et sans le remplacer pour l'instant ils ont pour mission d'anticiper et de réparer les éventuelles erreurs humaines dans n'importe quels domaines. Vous avez oublié de baisser le chauffage le matin à votre domicile mais cela ne sera plus important car l'objet en lui-même sera capable de savoir que la température extérieure donnera à votre maison suffisamment de chaleur, et de lui-même il baissera la température de votre équipement. Ce ne sont certes que des exemples, mais cela démontre un marché nouveau et attractif car il s'adapte aux besoins, limite la surutilisation, la surconsommation et en logique baisse vos coûts et augmente votre satisfaction, ce qui par conséquent va devenir essentiel au quotidien. Certaines entreprises sont d'ailleurs en position de force grâce à leurs recherches et développements mis en route en amont. Par exemple, la filiale de GDF SUEZ Cofely Inéo qui s'affaire à développer des technologies numériques de pointe permettant notamment de collecter les flux de données, de manière plus intelligente et de les traiter pour optimiser un finalement leurs systèmes. C'est pour cela que Thomas Peaucelle, Directeur Général nous explique que l'avènement d'une société connectée marque le début d'une nouvelle phase d'extension. En lisant entre les lignes, on peut donc facilement comprendre que selon ses dires, les entreprises ont un potentiel énorme quant à la récolte et au traitement des informations, et qu'elles seront sous peu dans l'obligation d'utiliser à bonne escient ces nouvelles technologies pour s'améliorer mais aussi pour découvrir d'éventuelles nouvelles opportunités dans leurs secteurs d'activités.

Ce n'est par ailleurs pas la seule entreprise à s'intéresser au panel proposé par l'ère de la digitale. Par exemples, la pause récente de terminaux destinés aux malades des hôpitaux a été effectuée par la société Econocom dont le président fondateur, Jean-Louis Brochard, fait la promotion.

Mais si les perspectives sont grandes, les objets connectés n'en restent pas moins à l'aube de leur histoire. Certains de ses plus fervents évangélisateurs n'hésitent d'ailleurs pas à en souligner les carences et les possibles améliorations. « À part Nest, et Mother, pour moi, tous les objets connectés d'aujourd'hui sont des trucs de première génération, car ils sont trop sommaires et attendent trop de la motivation de la part de l'utilisateur », lance Rafi Haladjian,

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créateur du Nabaztag, et plus récemment de Mother, la poupée connectée qui apprend des déplacements à propriétaire et lui signale ses éventuels oublis dans sa routine quotidienne. Les objets intelligents sont ainsi porteurs de beaucoup de promesses. Mais de l'aveu même de ses principaux promoteurs, leur avenir s'écrit en ce moment-même, sous nos yeux.

Notre planète est donc entrée de manière complètement intégrée dans un cycle économique pouvant s'apparenter de près ou de loin à la première révolution industrielle. A l'époque, l'accès à l'eau potable, à l'électricité ou encore la création des chemins de fer, ont remodelé le monde tel que nous le connaissons aujourd'hui et ont fondamentalement changé l'être humain dans sa manière d'aborder les choses, le voyage, le temps, l'économie, la mobilité, etc. La connaissance et l'accès à l'information et à la communication dans la plupart des endroits de la planète bleue ont refondé un nouveau système de connaissances sur terre. Le globe est par conséquent devenu fluide et plus vivable pour certains, car quand on imagine la vie des générations lointaines, il nous parait tout simplement inconcevable de retourner à cette époque, car nous n'aurions en rien le même confort, ni même la possibilité d'aborder la vie de la même manière, et en outre nous ne pourrions que très difficilement vivre tant l'être humain s'est adapté à ces nouvelles technologies.

Le monde que nous connaissons actuellement est donc une incroyable source d'optimiste quand on devient conscient des évolutions que ces technologies nous ont apportées Des activités comme la finance ou le transport aérien sont hyperconnectés depuis déjà un nombre d'années considérable. La créativité sans limite ni frontière est à la portée de mains et fonde un espoir quant à un futur restant totalement à découvrir. Bien au-delà de l'impact des réseaux sociaux ou des ordinateurs, ce mouvement fluide agit sur la structuration psychique et cognitive même de l'être humain et a pour répercussion de modifier et de remodeler son impression d'espace-temps. Désormais tout est rapide, sans limite et illimité, en allant des forfaits de communication à la fibre optique. Le citoyen est dans un même temps spectateur mais aussi acteur du monde qui l'entoure, car il est connecté, peut donner son avis n'importe quand et n'importe où, en restant évidemment conscient dans cette étude que nous avons le point de vue d'un pays développé et construit sur des bases démocratiques. Mais également conscient de l'importance de développer ces nouvelles technologies dans des pays émergent comme en Afrique ou encore en Inde qui ont un potentiel extraordinaire. La manière d'aborder l'organisation et la répartition du travail au sein des entreprises est alors définie par trois grands constats de notre temps. En premier lieu, la qualité et la fluidité des échanges de communication que l'on pourrait nommer non marchand est en expansion et représente une source énorme de développement de nouveaux business modèle. Dans un second temps les

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courbes de productivité, qui elles tendent vers le bas, ont une explication des plus simples, car doucement mais sûrement l'homme est mis à l'écart par la machine et par cette réalité la destruction d'emploi est nette, même si la qualité et les nouvelles opportunités pour les travailleurs restent présentes. Pour fini nous pouvons noter que les possibilités de s'améliorer de manière conséquente quand nous connaissons l'avancée des courbes algorithmiques qui donnent des opportunités folles en termes de prédiction grâce aux données récoltées. La différence ne se fera bientôt plus sur l'information mais bien la manière de la traiter et de résoudre les problèmes grâce à celle-ci. Ceci nous amène à la transition concernant le marketing 360° de nos jours qui se connectent de plus en plus à la technologie et s'appuie sur celle-ci pour rentrer dans l'esprit des consommateurs, une nouvelle technique venue simplement des théories développées dans ce dernier paragraphe.

2 - 2 Avec un marketing digital individualisé

Le temps du marketing de masse appelé plus communément le one-to-many est tranquillement sur le point de toucher à sa fin ou du moins de changer de visage. Le digital répond donc aux attentes du marketing classique et s'individualise lui aussi au gré du temps, en partie grâce au concept de cible qui est arrivé dans le milieu. Originellement la communication et le marketing à savoir la manière dont les entreprises communiquaient aux clients ou consommateurs se faisait de manière globale, on ne prenait pas le temps de différencier ou de cibler une personne en particulier. On lançait des campagnes avec des budgets colossaux sans savoir précisément quels impacts ils pourraient avoir sur un public précis. Mais depuis déjà de nombreuses années les entreprises ont commencé petit à petit à chercher des solutions quant à ses cibles précises qu'elles pourraient atteindre de manière plus certaine et plus efficacement, d'où l'apparition du marketing individualisé.

Le marketing one to one, crée par Don Peppers et Martha Rogers, représente un processus en 4 phases :

- Identifier : L'identification a pour finalité d'ajouter davantage de clients, de collecter des informations personnelles supplémentaires, de conserver, de vérifier et d'actualiser les données afin de les exploiter pour proposer un produit ou un service personnalisé.

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- Différencier : l'entreprise va différencier les clients selon leurs besoins et valeurs. La « life time value » permet de se concentrer sur les meilleurs consommateurs selon une estimation des prochains achats sur le long terme.

- Interagir : le client est actif dans la décision d'achat, il y a un échange d'informations entre lui et l'entreprise par une mise en contact. Le client se sent reconnu et impliqué. Cette phase va aider à enrichir la base de données en approfondissant les valeurs, besoins, centres d'intérêts et priorités du client.

- Personnaliser : afin de réduire les coûts, l'entreprise va effectuer une personnalisation de masse à flux tendus.

Le CRM est un outil marketing one to one qui a pu se concrétiser avec l'essor d'internet. En effet, ce nouveau média se révèle être l'interface de choix pour établir le fichier de base de données dans l'optique de personnaliser et fidéliser. Il existe des outils à l'initiative du client (mail, formulaire optionnel, déclaration volontaire de profil) mais aussi déclenchés par l'entreprise (formulaires obligatoires, questionnaires, cookies, identifiants, forums, e-mail, chat).

Le marketing one-to-one a donc réellement une optique de ciblage clé pour l'entreprise et son marketing, la conséquence directe du changement de la société dans laquelle nous pouvons évoluer. Le marketing qui par définition doit donner envie au client de consommer se transforme grâce aux données recueillis sur vous en une sorte d'aide ou d'outils pour vous conseiller les meilleurs produits au meilleur moment. Vous allez regarder sur une plateforme internet une paire de chaussure qui vous plait, un instant plus tard cette même paire apparaitra dans des banderoles de votre actualité Facebook pour vous donner envie. C'est précisément le fait de récupérer vos données personnelles pour s'accaparer le droit de savoir ce qui pourrait vous plaire ou non. Il est pourtant très difficile pour les entreprises d'individualiser complètement leur marketing digitale. En effet malgré des algorithmes toujours plus poussés, ils manquent tout de même un nombre d'informations capitale au développement du ciblage précis. De nos jours et malgré ce fait des organisations ont réussi à créer des applications qui permettent de créer de manière exponentielle et dynamique des messages personnalisés seuls dans la capacité d'identifier parfaitement les attentes du clients grâce à une récupération de données inimaginable récupérées. Le marketing one-to-one même si, pas totalement réel dans le sens où il n'arrive pas totalement à ses fins a donc tout de même un bel avenir devant lui. Ainsi en guise d'exemple nous pouvons prendre un acheteur faisant l'obtention d'un barbecue, de ce fait ces moteurs de recherches ne lui proposerons plus un canapé style cuir de

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vachette en lien indirect avec ce barbecue, mais lui proposerons en outre des tables de jardins ou encore un parasol dernier cris. La future démarche de ce marketing est donc en plus de proposer aux clients de produits adaptés et potentiellement plaisants pour la cible, mais de manière plus concrète de lui proposer à terme le produit donc il a réellement besoin au moment T.

Le marketing one-to-one s'adapte donc aux variations selon les individus contrairement au marketing de masse qui s'appuie sur des statistiques globales et des moyennes de sociétés ? Il vise à répondre au client de manière parfaite et toujours dans un timing idéal.

En 1973, Peter Drucker écrivait ceci :

« L'objectif du marketing est de connaitre et comprendre le client si bien que le produit ou le service lui convienne parfaitement et se vende de lui-même ».

C'était à l'époque un objectif ciblé pour les petits commerçants qui connaissaient leurs clients de manière locale et donc pouvait cibler les attentes de ceux-ci, à l'époque le digital et surtout l'échelle de taille supérieur à savoir de masse n'était pas imaginable. Dans cette avancée vers ce que l'on pourrait nommer le Graal du marketing moderne, les entreprises font du ciblage client et de la personnalisation de l'offre le Dieu auquel se référer pour atteindre un objectif loin d'être acquis. Pourtant l'avènement du smartphone redistribue les cartes concernant ce but ultime, en effet l'évolution de notre utilisation ainsi que la personnalisation et le nombre de données extraordinaires que nous conservons ou que nous rentrons dans nos outils sont désormais devenus indispensables pour une majorité de français est peut-être la mine d'or tant attendue par les marqueteurs. Nous passons notre temps à remplir des données personnelles sur nos smartphones, nous achetons, vendons, nous déplaçons avec celui-ci directement ou dans tous les cas jamais très loin de notre poche et c'est un levier exceptionnel pour elles. C'est précisément parce que nous avons une confiance plus ou moins aveugle en eux que ceux-ci peuvent se retourner contre nous pour trahir notre vie privée. Vie privée qui s'active en tant que bénéfice pour les commerciaux, en effet il a été prouvé que lorsque deux entreprises rentraient en compétition pour la vente d'un produit ou d'un service, c'était tout le temps celle qui connaissait le mieux son client qui finissait finalement par remporter la mise et acter la vente, et cela est loin d'être dû au hasard. Connaitre son client c'est tout d'abord aborder ses attentes, ses valeurs et cibler plus précisément les bons produits aux bons moments.

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Presque la totalité des sondés ont été confrontés à des fenêtres pop-up visant leurs recherches précédentes sur le net, ou encore 75% d'entre eux se disent cible d'e-mails personnalisés (cf. Annexes), ce qui nous prouve qu'une majorité de la population est impactée par ces méthodes.

Car ce n'est pas seulement une nouvelle forme qui vient concurrencer des modes de marketing plus anciens ou différents, c'est tout un modèle qui est actuellement en train d'être repensé à l'échelle mondiale, car l'éco-système du marketing doit se renouveler sans cesse pour être impactant, mais surtout parce que les nouvelles technologies de l'information et de la communication nous amènent à des découvertes et des évolutions qui n'étaient alors pas envisageables. Aux oubliettes la fameuse règle des 4P (Produit, prix, place et promotion), le secteur prend un tournant à 180° pour s'axer justement sur ce que jusqu'à alors nous pensions être un défaut. Effectivement auparavant nous ne pouvions en aucun cas penser que cibler une personne de manière concrète soit possible, et surtout utile dans le sens ou l'objectif était d'impacter un maximum de monde avec un minimum de produits. Nous devions trouver le bon canal de diffusion pour toucher les consommateurs actés ou potentiels, mais désormais le web à redistribué les cartes de ce que nous connaissions. Les réseaux sociaux ou les community manager font un travail dantesque pour satisfaire et répondre à la demande clients, ainsi que pour promouvoir leurs marques et leurs produits nous a permis de passer dans une ère ou le client est plus que jamais roi. L'utilisateur de nos jours est hyper connecté, il est exigeant également parce que la concurrence n'a jamais été aussi grande dans un sens, mais surtout jamais aussi visible. De nos jours, quand vous effectuez une recherche sur internet des centaines voir des milliers de possibilités s'offrent à vous, alors la réponse apportée par les entreprises doit évidemment se pencher sur l'objectif de répondre à cette question essentielle « pourquoi nous et non pas un autre ». Il faut désormais séduire et pérenniser des relations parfois conflictuelles ou diverses dans leurs approches. L'entreprise n'est pas sujette à une offre indéniable et quasi obligatoire mais est bien soumise à la demande des consommateurs actuels. Exemple simple mais très criant, quand Free est arrivé sur le marché des opérateurs téléphoniques, l'oligarchie du marché a été obligée de redistribuée ses cartes, d'adapter ses offres et surtout de tout faire pour que son client ne soit pas tenté par la fuite ou la comparaison perdante.

Pour se permettre d'évoluer vers cette forme spéciale de marketing, les professionnels ont donc dû s'adapter et s'approprier les nouvelles règles misent en place par les consommateur et la société dans laquelle nous évoluons depuis maintenant quelques années, un univers de

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dialogue permanent, ou les expériences et la satisfaction client est reine, ou toutes les formes d'achats de produits ou des services s'échangent et se commentent, une viralité qui oblige à une quasi perfection ou dans tous les cas a des justification permanente. Etre connecté avec son client et répondre à toutes ses attentes pour ne pas perdre la face et montrer de manière continue que nous pouvons les satisfaire quel que soit leurs demandes ou leurs interrogations. Que cela soit de manière directe ou indirecte, la donnée est devenue l'âme même du digital, le concept de l'Human API », des clés marketing permettant de répondre positivement à l'humain et de rentrer à son service, et crées pour et avec le consommateur, une justification permanente permettant à l'entreprise adepte de coller au plus près au concept humain. Humain nous dites-vous, bizarre dans le sens ou ces technologies s'appuie surtout sur des outils digitaux, connectés et très peu de de réels contacts entre humains de manière visuelle ou tactile. Les solutions sont uniquement ou pour la plupart des solutions connectées, encore une fois c'est les machines qui nous permettent de créer l'interaction, un monde ou l'humain admet que seules ces plateformes nous permettent de coller au mieux à nos attentes, mais le sont-elles réellement.

En résumé le marketing n'est plus comme à l'époque de nos grands-parents, se résumant à une publicité ou de la sponsorisation sur un événement type « Ricard » pour le Tour de France, il est devenu complexe et inattendu. La façon de communiquer sur son produit ne s'arrête plus aux bornes cadrées des définitions du marketing, celui-ci se trouve partout et tout le temps. Le community manager de la SNCF qui vous répondra en direct sur Twitter sait pertinemment que ça réponse est visible et partageable, et à partir de ce moment il est conscient que sa communication client doit également passer par ses réponses. Le marketing one-to-one avec le recueil des données doit nous apporter vers un mode de communication unique à chaque entreprise et à chaque attente du client, il est ciblé pour justement répondre au plus proche de la réalité sans barrières ni obstacles. Pourtant ce marketing il ne faut pas l'omettre reste une stratégie d'entreprise, et s'intègre de plus en plus dans nos vies. Personne ne peut être juge de nos envies, et c'est pourtant le cas. Il se permet doucement d'intégrer notre quotidien pour nous faire consommer de manière inédite, personnalisée, mais selon beaucoup d'avis dangereuse. Oubliez le commerce de proximité avec votre commerçant qui s'occupait de savoir si chaque client était satisfait et pourquoi, avec une réelle réflexion humaine sur la chose, désormais ce sont des machines qui analysent et décrivent nos envies, nous poussent à acheter et ciblent toujours de la même manière nos envies. Je ne remets en aucun cas en question la pertinence et l'importance une fois encore de ces outils qui nous

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permettent en tant que professionnel mais aussi de manière personnelle d'évoluer dans un environnement plus adapté à nos besoins. La réelle question est de savoir si on nous laisse le choix de faire abstraction de ces outils et de vivre sans marketing. L'éthique est au milieu de ce questionnement tant nous pouvons parfois avoir l'impression que ceux-ci nous sont obligatoires. Auparavant nous allumions la télévisons, conscient des publicités présentes, mais désormais en consultant mon smartphone dans la rue je peux « également recevoir des notification push me poussant à l'achat. Quand je discute avec mes amis sur les réseaux sociaux j'ai la possibilité d'accès direct à une plateforme vendant mes besoins, ou peut-être l'illusion qu'elle veut me vendre. Le marketing one-to-one répond donc aux besoins des entreprises de vouloir être plus proches et plus ciblé sur ses clients, leur permettant d'analyser et de commenter nos décisions pour coller au mieux à notre manière de fonctionner mais ouvre également un débat éthique développé dans la sous partie suivante qui serait de savoir si le consommateur attend réellement ces méthodes. Aucune thèse n'est avancée tant les avis diverges et les attentes également. Pourtant cette manière de pénétrer dans l'intimé des personnes et l'impression perpétuelle que l'on sache tout sur notre vie peut rendre notre société dangereuse et incertaine, nous amenant sur des questionnements eux certains.

2 - 3 : Une potentielle problématique de société

A 42 ans, Chris Dancy a pris la décision de mesurer toute sa vie, il est alors devenu l'homme le plus connecté du monde. Une manière de comprendre et d'entreprendre sur le futur, un filon marketing sans faille et un niveau de contrôle sans précédent sur son existence, il contrôlait tout. Pourtant les années ont passé et ce que l'on pourrait penser de super humain avec des courbes et de résultats extraordinaires s'est révélé être un vrai destructeur de vie, perdu dans une réalité automatisée et dans un quotidien qui n'était somme toute pas réel.

En poussant l'expérience dans la réalité du monde sociale, il avait l'impression de pouvoir manipuler les gens, de subjuguer la demande car il savait tout en avance, comprenait tout également plus rapidement que les autres personnes car les algorithmes ont une consonance exceptionnelle.

« Il m'étais très facile de dominer les situations sociales. Comme si mon intuition avait été démultipliée par l'optimisation ». (Chris Dancy, 2015)

Sauf que ce nouveau pouvoir l'isole, le rend immensément triste car il ne vit plus tel un humain avec ses codes et ses actions mais bien telle une machine, un automate calculant toujours le meilleur moyen d'agir et de réagir.

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« Je vivais dans un film, si je parlais trop fort, le capteur le remarquait et baissait les lumières. Si je n'avais pas fait de sport de la journée et que la météo disait qu'il allait pleuvoir dans deux heures, la lumière se mettait à clignoter. » (Chris Dancy, 2015)

Un monde pourtant vrai, et qui n'avait jamais été aussi juste du fait de recueillement des données, mais pourtant une problématique de savoir ce qui venait de lui ou ce qui venait des machines, ces statiques permettant de mieux vivre, mais à quel prix.

« Aujourd'hui vous êtes tous comme moi il y a quelques années, en crise à cause de la vitesse. Les gens qui commencent à utiliser ces outils vont être complètement partis vers 2020. Psychologiquement je crois qu'on va voir beaucoup de gens devenir très anxieux, suicidaires... et c'est à cause de la technologie. » (Chris Dancy, 2015)

Cette expérience est donc révélatrice d'un réel problématique de société qui arrivera dans les années à venir, ou qui pour certains est déjà présente. Cette histoire reflète parfaitement ce qu'est l'ère de la technologie que nous connaissons, elle nous aide certainement à une multitude de tâches dont nous ne pourrions pas nous passer, mais peut également nous détruire à petit feu quand celle-ci est mal ou trop exploitée. Chris a poussé le vice bien plus loin qu'il n'est réalisable si vous consultez son histoire, alors les sceptiques répondrons que cela n'a rien à voir avec la technologie actuellement en place, et c'est vrai. Pourtant nous glissons tranquillement vers une dépendance totale aux machines. Cette vague de l'internet et des objets connectés nous porte doucement vers un dépassement de l'humain par les machines, les données et les statistiques qui en ressortent. Nous refusons de voir la réalité car la recherche actuelle se base énormément sur ce qui pourrait nous faciliter la vie, changer notre quotidien. Mais dans quel objectif, celui de nous vendre des produits ou celui de penser réellement à notre bien-être. Nous sommes loin mais pourtant proche du sujet de l'événementiel qui est traité dans cette recherche, car c'est une forme de marketing et celui-ci nous pousse à la consommation. Mais la réalité est de savoir si dans ce domaine basé sur le contact humain et le marketing vivant, les machines peuvent assumer la fonction des rapports du monde réel et actuel. L'éthique nous pousse à se demander si notre société sera bientôt sous une forme inconnue, si les puces, les prothèses et les interfaces nous permettrons d'être transhumaniste et de ce fait plus vraiment humain. Que se passe-t-il s'il un humain vivait avec un corps rempli d'objets non naturels, serait-il devenu un robot. L'objectif est de trouver une manière de mieux vivre ensemble grâce aux technologies dans un monde tout connecté, et non pas de se connecté au monde grâce à celles-ci. Laurence Allard sociologie nous explique donc que :

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Est-ce que tout ça doit nous servir pour mieux dominer les choses, les végétaux, les animaux et les autres hommes ? Ou est-ce qu'il n'y aurait pas là en train de se construire un nouveau lien entre nous tous, entre le vivant, entre le végétal, l'animal, l'humain et l'artefact machinique (capteurs, composants électroniques, puces...) grâce à la connexion à des réseaux de communication ? Ce n'est en aucun cas une compétition entre les êtres pour savoir qui sera le mieux équipé ou le plus performant, même si la nature humaine nous pousse vers cette perpétuelle compétions. Ces objets doivent précisément être l'attracteur contraire, au profit des plus pauvres ou des plus fragiles. Une bioscoialité connecté mettant en relief un regain d'humanité pour aider justement les personnes en difficulté. Pourtant nous en sommes évidemment bien loin et les technologies profitent à des personnes aisées mais surtout aux entreprises pour nous vendre des produits toujours plus actuels et diversifié. Nécessité de résultats quasi obligatoire de nos jours, les plus faibles sont emportés par la grande vagues du temps aliénés, nous nous créons des outils pour gagner du temps, gagner de l'argent mais peut être perdre de l'humanité. Combien de burnout et de dépressions, voir de suicides liés à cette société d'une dureté sans nom. La série « Thirteen reasons why » de Netflix met d'ailleurs en relief la dureté du lycée accentué par une viralité plus rapide des réseaux sociaux et de la connexion, amenant au fait que les jeunes voient leur vies constamment commentés et partagés.

« Le sujet contemporain est un sujet sous la loi du nombre. Elle le rend anonyme et le réduit à l'élément d'une classe, le prive de sa parole et de la responsabilité de son acte. L'émergence du discours scientifique, les révolutions industrielles puis la taylorisation et la financiarisation ont non seulement poussé à la recherche systématique de l'efficacité sur fond de rentabilité, mais ont permis, à partir de données chiffrées et mises en série, de rechercher des régularités, de calculer des tendances, bref, d'exploiter statistiquement les données numérisées de toutes sortes d'ensembles ou de classes...Cette vision statistique de l'humain, où le numérique prétend saisir le vivant, parachève la création d'un homme moyen, normé.... » (Extrait d'un argument préparatoire aux Journées PIPOL de juillet 2017 à Bruxelles) - Martine Coussot).

Dans notre enquête, 58% des personnes interrogées avouent que parfois dans ce monde digitalisé elles ont l'impression de s'éloigner de la réalité, et 16,5% (cf. Annexes) nous disent clairement se sentir déconnecté du monde réel. Il est donc légitime de se poser la question de ralentir se rythme pour recharger les batteries, accentuer les moments où nous profitions

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plutôt que de toujours se presser pour finalement profiter qu'une d'une courte partie. Le quotidien prend une tendance vers laquelle nous nous sentons étouffé, observé, jugé. C'est dans ce contexte que le mode du « slow life » est apparu il y a peu de temps aux Etats-Unis, c'est précisément vivre plus lentement et prendre un contre-pied de la tendance qui serait à la déshumanisation et à la rapidité d'exécution. Prendre le temps de vivre et d'apprécier le réel, prendre le contre-pied de notre manière d'aborder les choses et les difficultés. Cela s'inscrit également dans les modes Vegan ou encore de déconnexion qui sont à la base comme une marginalité de notre ère et qui pourtant prennent une ampleur folle. Les gens ont en marre d'être dicté et dirigé par les codes que l'on peut nous imposer. La question de l'événementiel est donc légitime et doit s'adapter aux besoins plutôt que de forcer le trait pour essayer de s'intégrer à la technologie. La technologie c'est peut-être précisément cela, savoir coller aux attentes du consommateurs, et si celui-ci désire prendre du recul ou vivre son expérience client de manière désuet, alors il faut l'accompagner dans ce sens. En outre c'est aussi se reconnecter avec les sens humains, le tout virtuel nous guide dans un concept de monde que nous n'aurons jamais, nous donne envie de voir et d'entendre des choses qui peut être n'existent pas, ou ne sont pas atteignables. Le vrai objectif est donc de déconnecter nos sens du tout digital pour revenir vers l'émotion de nos sens primaires, retrouver des plaisirs simples est peut-être le meilleur moyen pour que notre client soit totalement satisfait de ce qu'il vit. Il ne faut pas dénigrer les outils digitaux, qui comme dit précédemment sont l'avenir de notre société, mais les adapter pour coller à cette recrudescence des besoins simples et vitaux de l'être humain. Lionel Naccache qui est le directeur d'une équipe de recherche au sein de l'Institut du cerveau et de la moelle épinière et auteur de l'ouvrage « reseau-nable : du microcosme cérébral au macrocosme social » dresse dans son ouvrage une analogie entre les connexions de notre cerveau, notre fort intérieur, et la corrélation qui s'y trouve avec la sociabilité et les échanges entre individus au sein de notre société. Son point de vue personnel est qu'il pense que notre monde hyper-connecté souffre des mêmes problèmes qu'un cerveau atteint d'épilepsie

« Dans un cerveau humain, quand les régions qui le composent se mettent à communiquer plus que de raison, cette communication est, en général, très appauvrie. Elles perdent leur spécificité, [comme] le langage ou la mémoire, et toutes deviennent une seule région extrêmement pauvre à l'unisson. [...] Quand un patient humain fait une crise d'épilepsie, souvent il perd conscience. Mais ce qu'on appelle perdre conscience, ce n'est pas tomber dans les pommes [...] Le patient reste debout, il a les yeux ouverts, il continue à faire des

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actions automatiques, mais il va perdre le regard subjectif sur ses propres actions. Une société qui perdrait conscience, pour moi, ce n'est pas une société qui s'endort. C'est une société qui, au contraire, agit diablement mais n'a plus de regard sur ses propres actions. » (Lionel Maccache, 2015)

En faisant abstractions des autres sujets passionnants qu'il développe comme la finance ou encore la conservation des écosystèmes, son analyse nous amène à penser qu'un trop plein serait non pas tueur pour notre société, mais nous rendrait asservi vis-à-vis des technologies, un monde ou l'humain conscient de ces avancées ne prend plus le temps de réfléchir à ses réels besoins mais est soumis aux dictâtes des machines. Nous le remarquons extraordinairement bien dans le livre « Le meilleur des mondes » d'Aldous Huxley qui nous parle d'une société futuriste ou statistiques et courbes façonnent le monde pour un résultat quasi parfait. Mais pourtant l'humain et nous pouvons l'affirmer ne souhaite en aucun cas cela, il cherche constamment à améliorer sans dépasser des limites d'éthiques ou de bon sens. Un exemple sensible tiendra à dire qu'en cas de naissance avéré d'un enfant handicapé à l'avenir les ordinateurs nous dicteraient de ne pas le conserver car non conforme aux codes attendus par l'humain, ou pas capable de s'autogérer et par conséquence un poids pour l'humanité. Nous savons pertinemment que les machines dit de manière très crue n'ont pas de coeur, ou n'ont pas de réelle conscience et que par conséquent leur choix ne sera jamais le raisonnement d'un esprit humain, même un esprit non sain. Un deuxième exemple plus réaliste cette fois nous prouve qu'avec les voitures connectées, en cas d'accident celle-ci pour sauver le passager à bord pourrait tuer des personnes se trouvant sur la route devant elle. Un cas typique du choix de la machine, qui analyse beaucoup plus rapidement que nous, mais qui n'aura manifestement jamais notre capacité d'adaptation.

Les machines nous permettent en outre de ne jamais nous déconnecter, de nos amis, de notre famille, mais également du travail ou des informations. Constamment dans une période où vous êtes au courant de tout et de suite, ou vous pouvez continuellement travailler, rigoler, exposer vos idées. La notion d'aliénation du temps qui revient certainement souvent nous démontre que à travers ce prisme de croire que cela nous apporte que des bienfaits, une réelle solitude ou lassitude s'installe chez des personnes pensant aller pour le mieux. Je parle tous les jours à mes amis mais pourtant je ne les vois pour de vrai qu'une seule fois par mois, je pars de mon travail à 17h mais pourtant que je rentre chez moi j'ai l'occasion de jeter un coup d'oeil sur le mail de mon patron que je viens de recevoir. Ces problématiques sont multiples,

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nous somme d'un côté certainement esclave malgré nous de ces machines. Notre solitude n'a jamais été aussi grande, et il est bon de savoir que la solitude tue. Elle tue beaucoup plus que certaines maladies, à petits feu. Plus d'une personne sur trois selon l'Insee prêtant se sentir seul au moins de temps à autre. En tant que professionnel nous devons ainsi réfléchir à un métier où auparavant et qui est toujours d'actualité les gens viennent pour trouver du sens, du contact et aussi de la sociabilité. Est-elle réelle quand ont interagi avec un ordinateur ? Donner du sens à notre métier c'est par conséquent comprendre qu'il faut donner du sens à notre événement, et aux attentes que le public peut y porter. Quel intérêt d'aller assister à un match de foot ou à un concert quand on peut le voir à la télévision, quel intérêt de participer à une conférence ou un séminaire quand on sait que les vidéos ou les archives seront consultables plus tard sur des plateformes. L'intérêt est tout d'abord humain, l'interaction avec ses pairs, le partage et la convivialité sont maitre mot quand il s'agit d'aborder le fond des événements. Méfiance à l'égard des technologies est donc mère de raison quand on sait que cela questionne et inquiète la plupart des personnes présentent sur notre planète. Je n'oserai pas parler des générations futures qui seront née là-dedans, baignées par la technologie et éduquées en grande partie grâce à elles. Nés d'une génération du début des années 90 pourtant connecté, nous sommes aussi conscients des plaisirs simples que nous avions sans ces outils, et il est parfois inquiétant pour l'éducation de nos générations futures de les voir utiliser des tablettes tactiles alors qu'ils ne savent pas encore marcher. La critique est facile, et les méfaits sont partout, il est pourtant important de rappeler une fois de plus qu'une simple analyse n'est pas bonne et qu'il faut pousser ces recherches pour trouver des réponses de fond. La réalité nous montre clairement que les nouvelles technologies de l'informations et de la communication ont considérablement aidé l'humanité à se développer et à grandir ensemble, et qu'elles peuvent être la clé de nombreuses réussite médicales ou encore sociales.

Par conséquent la déconnexion totale n'est certainement pas la conclusion de cette partie critique de ces recherches, nous cherchons juste à mettre en relief le fait que les machines et le temps à travers lequel nous évoluons ne peut avoir uniquement des bienfaits sur notre manière de vivre. La déconnexion serait temporaire, elle vous permettra de sentir bien un jour ou deux, mais à chaque moment de votre vie ces objets pourraient vous manquer pour telle ou telle réalité. En outre et en gardant un fil rouge, il faut conserver nos objets d'une manière réfléchie et logique, nous ne reviendrons pas 40 ans en arrière et il faut rester conscient de l'évolution qu'internet et ces technologies nous ont apporté. Mais il faut aussi dès à présent commencer

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un questionnement sur nos manières et notre approche de leur utilisation pour en conserver un bénéfice certain, et non pas tous les maux que nous avons pu regrouper lors des parties précédentes. C'est pourquoi après ces recherches sur le fondements de l'événementiel et plus largement sur les changements de notre société, il est important de développer une partie qui résumera et proposera des solutions adaptées à notre époque pour faire évoluer notre métier vers un domaine de compétence unique et surtout vers un outil marketing qui permettra de continuer à travailler pour vendre nos produits ou nos services, mais qui sera dans un même temps au service de l'humain, un événementiel raisonné pour des résultats notable et visible. Il nous faudrait des millions d'heures pour réfléchir à des solutions viables à l'échelle de la planète est dans tous les domaines possibles, sur ces questions de technologies, c'est pourquoi cette partie s'articulera essentiellement sur les solutions à apporter dans le domaine événementiel.

Il reste tout de même à noter pour des recherches spécialisées sur le sujet et futures que 55% des sondés (cf. Annexes) se questionne sur les échanges robotisés du futur, et seulement 9% de ceux-ci ne se déclarent aucunement inquiet.

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