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La cour royale du Danxomè: un vecteur d'éclosion des arts

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par Hyppolite Togo
Université d'Abomey-Calavi - Licence en histoire de l'art 2016
  

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République du Bénin

Ministère de l'Enseignement Supérieur et de
la Recherche Scientifique

Université d'Abomey-Calavi Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines Département d'Histoire et d'Archéologie Mémoire de Licence en Histoire de l'Art Thème :

La cour royale du Danxomè : un

vecteur d'éclosion des arts

Soutenu par : Sous la direction de :

Hyppolite TOGO M. Didier HOUÉNOUDÉ,

Maître-assistant du CAMES

Le 29 juillet 2016

Membres du jury :
Président : M. Didier N'DAH
Examinateur : M. Romuald TCHIBOZO
Rapporteur : M. Didier HOUÉNOUDÉ

DÉDICACE

En mémoire du professeur Cheikh Anta DIOP que je prends pour repère sur le chemin de la recherche scientifique.

REMERCIEMENTS

Plusieurs personnes ont oeuvré à la réalisation de ce travail, et méritent de ce fait toute ma gratitude. Certes, elles sont trop nombreuses pour être toutes citées ici, mais il sied que je notifie mes sincères remerciements à celles dont les apports ont été inévitables, à savoir :

Ma famille, notamment ma maman, Monique AZOMBAKIN, pour tous les efforts fournis.

Mes compagnons d'études Éric AVIMADJÈNON et Philbert HOUNWANOU qui ont réussi à me trouver une famille d'accueil à Bohicon pour mes recherches sur Abomey.

La famille VÉDOGBÉTON qui m'a hébergé à Bohicon durant mes recherches sur le terrain, principalement Hubert, Wenceslas, Toffodji et Cyrille pour leur sens d'hospitalité.

Mon directeur de mémoire, M. Didier HOUÉNOUDÉ, qui a donné du sien pour l'accomplissement de ce travail.

L'historien traditionnaliste Bachalou NONDICHAO pour sa disponibilité malgré son âge avancé.

Tous les artisans du village artisanal du musée historique d'Abomey pour leur collaboration.

M. Gabin DJIMASSÈ, Directeur de l'Office du Tourisme d'Abomey et Région, qui a consacré de son temps pour m'informer.

Mon aimée Bidémi Bilikissou ADJIBADJI pour sa contribution.

Mes amis Dagbégnon Achille AYIZAN et Olatundé Darius FAYOMI pour leur soutien.

1

PLAN

Introduction 3

Première partie : LES ARTISTES AU SERVICE DE LA ROYAUTÉ, DE HOUÉGBADJA À AGOLI-

AGBO 9

Chapitre Ier- Intégration des artistes dans les arcanes du pouvoir royal 10

A- Origines sociogéographiques des artistes 10

B- Le recrutement et l'insertion des artistes dans le paysage royal 11

Chapitre II- Rapports entre le pouvoir royal et les artistes 12

A- Les contraintes du métier d'artiste de cour 12

B- Le génie artistique au service de l'impérialisme 13

Chapitre III- Les prémisses d'une école d'art à Agbomè 15

A- La spécialisation dans les arts 15

B- La pérennisation du savoir-faire 17

Deuxième partie : QUELQUES PRODUCTIONS DE PORTÉE INTERNATIONALE DES ARTS DE COUR

DU DANXOMÈ 18

Chapitre IV- Les trônes et les figurines de jumeaux 19

A- Les trônes 19

B- Les figurines de jumeaux 22

Chapitre V- Les récades, les gou et les assen 24

A- Les récades 24

B- Les gou et les assen 26

Chapitre VI- Les tentures et les bas-reliefs 29

A- Les tentures 29

B- Les bas-reliefs 31

Troisième partie : VUE PANORAMIQUE DES ARTS DE COUR DU DANXOMÈ 34

2

Chapitre VII- Les arts plastiques 35

A- La place du vodoun dans la création artistique 35

B- Des artistes du Danxomè aujourd'hui célèbres à titre posthume 37

Chapitre VIII- La musique 39

A- Les codes de la musique fon 39

B- Les chants 42

Chapitre IX- L'art oratoire 43

A- Le kpanligan ou l'historien-poète 43

B- Le manahen ou le comédien 45

Conclusion 46

Bibliographie 48

Index des images 50

3

Introduction

Le manque de documents écrits retraçant l'histoire des peuples africains a été longtemps synonyme pour certains d'absence d'histoire relative à ceux-là. Ils ont été qualifiés de sociétés sans histoire par des têtes pensantes de l'Occident comme Hegel, Gobineau, Voltaire, Kant, Hume, etc. pour qui l'histoire des hommes n'est nullement possible sans l'écriture. Mais après la parution de nombreux ouvrages écrits par des historiens africains chevronnés, et celle des huit volumes d'Histoire générale de l'Afrique, parus entre 1980 et 1999, l'unanimité se fait aujourd'hui autour de l'existence de l'histoire africaine en général, et de celle de chaque peuple en particulier.

Ainsi, le Danxomè est reconnu comme l'un des grands royaumes qui aient existé dans le golfe de Guinée. La puissance de son armée avec ses célèbres amazones s'est révélée à travers les diverses conquêtes menées successivement par presque tous les rois qui ont accédé au trône du milieu du XVIIe siècle à la fin du XIXe et la résistance face à l'impérialisme européen dans la seconde moitié du XIXe siècle. Les combattants de ce royaume ont causé d'énormes difficultés à l'armée coloniale française avant de courber finalement l'échine.

Beaucoup d'études sont faites et continuent d'être menées sur cet ancien royaume de l'espace qu'occupe aujourd'hui le Bénin. Mais la remarque fondamentale qui s'impose par rapport aux écrits sur ce royaume est que ceux-ci occultent généralement ses « faits d'arts » et ne s'occupent que de ses faits d'armes ou de son organisation sociopolitique, économique, etc. C'est donc à juste titre que j'ai décidé, à travers ce mémoire qui a pour thème « La cour royale du Danxomè : un vecteur d'éclosion des arts », de lever le voile sur un autre aspect du Danxomè.

Le cadre géographique de cette étude est la capitale du royaume, Agbomè, qui a abrité la quasi-totalité des palais royaux. Ces derniers sont tous concentrés sur une aire déterminée, appelée aujourd'hui « site des palais royaux d'Abomey », et sont au nombre de dix. La présente étude couvre toute la durée d'existence du Danxomè, à savoir d'environ 1645 à 1900. Le Danxomè a connu selon la version de la lignée royale dix rois, mais l'histoire nous apprend qu'il en a plutôt connu douze, à compter du règne de Houégbadja, le fondateur. Les deux exclus sont la reine Hangbé et le roi Adandozan. Hangbé est la soeur jumelle d'Akaba qui, contrairement à la tradition patriarcale de la royauté, a régné bien qu'étant une femme, de 1708 à 1711. L'alibi avancé pour justifier sa déchéance est qu'elle était une femme de moeurs légères, et constitue de ce fait un déshonneur pour sa lignée et pour le royaume entier. Mais il est heureux de constater que cet argument qui a longtemps

4

régné s'éclipse progressivement dans la mémoire collective. Et on espère que cette reine sera bientôt réhabilitée au panthéon des rois du Danxomè, tout comme le roi Adandozan taxé de sanguinaire. Celui-ci a subi un coup d'État en 1818 après vingt-et-un ans de règne, soit de 1797 à 1818. Sa vie, son règne et son oeuvre ont d'ailleurs fait l'objet d'un colloque organisé en mars 2014 par le Département d'Histoire et d'Archéologie de l'Université d'Abomey-Calavi et dont les conclusions vont systématiquement à l'encontre des idées véhiculées autour de ce roi par la tradition royale.

Ainsi se présente la succession des rois du Danxomè :

Souverain

Règne

1

Houégbadja

1645-1685

2

Akaba

1685-1708

3

Hangbé

1708-1711

4

Agadja

1711-1732

5

Tégbéssou

1732-1774

6

Kpengla

1774-1789

7

Agonglo

1789-1797

8

Adandozan

1797-1818

9

Ghézo

1818-1858

10

Glèlè

1858-1889

11

Gbèhanzin

1889-1894

12

Agoli-Agbo

1894-1900

Source : Tableau réalisé à partir des connaissances acquises.

Tous les palais des rois se situent dans le même environnement. Le palais de Hangbé se confond à celui de son frère jumeau Akaba. Le palais d'Adandozan n'y figure pas parce qu'une fois déchu, il est dès lors considéré comme « dada gbololo min ton »1, c'est-à-dire « le roi du vide », ce qui signifie paradoxalement que ce roi n'est lié à aucun royaume.

Les arts dont il s'agit ici sont ceux qui ont été exercés au profit de la cour royale. En effet, la cour royale du Danxomè, souvent présentée à tort ou à raison comme un harem et un camp militaire, ne se résumait pas qu'à ça ; il était aussi un lieu exceptionnel qui a joué un rôle déterminant pour le rayonnement artistique. À voir les productions issues

1 QUENUM M., Au pays des Fons : us et coutumes du Dahomey, Paris, Maisonneuve et Larose, 1983, édition revue, 170 p.

5

aujourd'hui du village artisanal du musée d'Abomey, on pourrait les confondre à l'art de cour d'antan, étant donné que la distinction entre artisan et artiste ne se fait pas toujours.

Cependant, à Abomey, l'artiste est appelé anahounnoto, dérivé de anahoun (l'art), signifiant littéralement «celui qui a l'art» et l'artisan, alonouzowato (celui qui effectue un travail manuel) dérivant de alonouzo (travail manuel). Pour les Fon, anahoun (l'art) est un don divin qui permet à celui qui en est gratifié de réaliser des objets qui séduisent le commun des mortels2. Il faut remarquer que l'artiste, même s'il travaille avec les mains, n'est pas appelé travailleur manuel, parce que les Fon ont compris que les mains ne sont pour lui qu'un moyen qui lui permet de manifester le génie qui est en lui. Sont appelés artisans à Abomey, ceux qui réalisent des objets standards qui sont juste appréciés pour leur utilité.

Longtemps qualifié de primitif, on reconnait aujourd'hui à l'art africain traditionnel une certaine notoriété, notoriété à laquelle a participé l'art du Danxomè. Paul Mercier ne disait pas le contraire quand il écrivait en 1951 : « La richesse et la variété de l'art dahoméen sont désormais assez connues. La variété de cet art se manifeste à la fois dans les techniques et dans les thèmes traités. »3.

De nombreuses conférences telles que celle organisée en septembre 1997 à Abomey avec pour thème « Passé, présent et futur des palais et sites royaux d'Abomey » par la Getty Foundation des États-Unis d'Amérique et des expositions comme celle intitulée « Artistes d'Abomey », tenue en 2009, au musée du quai Branly à Paris ont largement confirmé cette opinion de Paul Mercier. Cependant, s'il est vrai que les personnes versées dans le domaine de l'art savent ce qu'est l'art du Danxomè, il faut reconnaitre que bon nombre de béninois l'ignorent encore, étant donné qu'il n'a bénéficié jusque là d'aucune politique de mise en valeur. Ce vide mérite d'être comblé ; c'est justement ce à quoi s'attèle le présent travail.

Malgré les préjugés des Occidentaux sur l'art traditionnel africain en général, les objets de l'art fon en particulier occupent une place importante dans les musées français. Ce fait ne trahit-il pas leur reconnaissance de la qualité plastique de ces oeuvres ? Cette question mérite qu'on s'y penche afin de traiter de l'esthétique de ces objets. Il s'avère donc impérieux de mettre la lumière sur les oeuvres qui sont les plus représentatives en

2 Explication fournie par le directeur de l'Office du Tourisme d'Abomey et Région, Gabin DJIMASSÈ, interviewé le 22-12-2015 à Abomey.

3 MERCIER P., Civilisations du Bénin, Paris, quai des Grands-Augustins, 1962.

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Occident de cet art de cour. Et qu'en est-il des artistes qui les ont produites ? Leurs noms se sont-ils effacés devant la grandeur de ceux des rois qu'ils ont servis ? L'art de cour au Danxomè, comme on peut bien s'en douter, n'est pas que matériel. Nul n'ignore la richesse de la culture immatérielle qui s'est développée dans ce royaume. On ne peut donc parler des arts du Danxomè sans évoquer les chants et danses, les récits versifiés du kpanligan, et autres, qui auront été d'un grand apport pour la connaissance du passé des Fon. Mais en quoi la cour royale a-t-elle été un vecteur de développement des arts dans ce royaume ? Telle est la principale question à laquelle j'ai donné des réponses dans chacune des parties et sous-parties de ce travail.

Pour rédiger ce mémoire, je suis parti des documents écrits aux sources orales en passant par la consultation des sites internet pouvant m'être utiles. Certes, il y a une bibliographie assez fournie sur le royaume de Danxomè, mais très peu d'ouvrages sont consacrés à l'art proprement dit. J'ai visité des bibliothèques de Cotonou. J'ai été également dans des centres culturels privés comme le Musée d'Art et de la Vie Active (MAVA)4 de Meschack Gaba, le Centre des Arts et Cultures5 dirigé par Dominique Zinkpè, deux artistes béninois qui oeuvrent pour l'instruction artistique et culturelle. Il faut aussi dire que nombre de documents qui traitent du sujet sont en support numérique, et j'ai dû aller sur Internet pour les avoir. Puisqu'il est question ici des arts, notamment plastiques en grande partie, il est nécessaire de prendre contact avec les objets ou à défaut de visualiser leurs images. Dans ce cas précis, le contact physique avec les oeuvres authentiques s'est avéré impossible du fait que celles-ci sont dans les musées européens au détriment des musées béninois. Ne pouvant donc effectuer des voyages en Europe pour la cause, je me suis rendu au musée d'Abomey où sont présentés quelques objets restaurés et réalisés sur copie. Internet a été incontournable dans l'élaboration de mon corpus d'oeuvres. Ainsi, j'ai pu avoir, virtuellement bien sûr, des oeuvres qui m'ont permis de mener à bien le travail.

Mes enquêtes sur le terrain ont été d'un grand intérêt pour la documentation. En effet, j'ai visité le musée historique d'Abomey qui m'a permis d'avoir des compléments de connaissances. Ensuite, j'ai eu des entretiens enrichissants avec d'une part des descendants d'artistes de cour, aujourd'hui installés en tant qu'artisans au village artisanal du musée.

4 Sis à Fidjrossè, un quartier de Cotonou.

5 Situé au quartier Atrokpocodji dans l'arrondissement de Godomey, à Abomey-Calavi.

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D'autre part, j'ai rencontré Gabin Djimassè, Directeur de l'Office du Tourisme d'Abomey et Région, et Bachalou Nondichao, historien traditionnaliste et guide du musée historique d'Abomey à la retraite.

L'ossature de ce travail est constituée de trois parties subdivisées chacune en trois chapitres. La première partie s'intitule : Les artistes au service de la royauté, de Houégbadja à Agoli-Agbo ; la deuxième partie traite des oeuvres d'art de cour jouissant d'une reconnaissance au plan international. Enfin, la troisième partie met en lumière les arts de cour du Danxomè dans leur ensemble.

Mais avant toute chose, il convient de rappeler brièvement les origines du royaume fon et de ses palais.

Les débuts du Danxomè sont retracés par différentes versions ; l'une d'elle se présente comme suit :

Agassou, ancêtre dont se réclament les Danxomènou, est issu, selon la légende, de l'union entre sa mère, Adowi, et une panthère mâle, alors que celle-là était l'épouse du roi de Tado. Cependant, Alexandre Adandé soutient que cette union qui apparait monstrueuse signifiait en réalité la violation d'un interdit matrimonial par le roi de Tado représenté par la panthère mâle (A. Adandé, 1962 : 10). En fait, Adowi avait fui son village, Yakaki, pour Tado avec son fils aîné qu'elle avait eu avec un homme dudit village. Adowi n'ayant pas divorcé officiellement, toute relation intime entre elle et un autre homme, fût-il un roi, relevait de la violation de l'interdit d'adultère.

Agassou grandit, et devint fort, beaucoup trop fort, dit-on, au point où on le désignait comme étant un être mi-homme mi-panthère. Il parvint, grâce à sa mère, à marier l'une de ses tantes maternelles, et ils eurent de nombreux enfants. Agassou étant considéré comme un enfant illégitime, ses descendants ne pouvaient qu'être traités eux aussi comme tels. Mais il arriva que ces derniers, une fois grands, eussent caressé le voeu d'exercer le pouvoir royal à l'occasion d'une nouvelle intronisation. Cela n'était pas du goût de la dynastie régnante. Une violente dispute éclata alors entre les deux camps. La lutte fut sanctionnée par le meurtre de l'héritier présomptif perpétré par les Agassouvi (descendants d'Agassou).

Une fois le crime de lèse-majesté commis, les dissidents se sauvèrent en prenant le chemin du Sud-est. Ils finiront leur échappée dans la région des Aïda, Ardres selon la graphie employée par des voyageurs européens du XVIe siècle, actuelle Allada. Plusieurs

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générations s'écoulèrent. Ils réussirent au fil du temps à imposer leur diktat aux autochtones, et parvinrent à régner sur Alada6. Mais au début du XVIIe siècle, une querelle de succession éclata entre les trois princes à la mort de leur père, le roi Kokpon. Après d'âpres affrontements, le cadet sortit vainqueur et pris le pouvoir. Ainsi, l'aîné, Tè-Agbanlin migra, avec ses compagnons, vers le pays de sa mère, au Sud, et fonda Hogbonou, tandis que Dogbagri, le plus jeune, se dirigea vers le Nord et s'installera sur le plateau. C'est sur ce site que sera fondée plus tard par Houégbadja, un descendant de Dogbagri, le royaume de Danxomè, après avoir tué le « chef de terre », Dan, dont la dépouille aurait servi de fondation pour le palais, d'où : Dan xomè (dans le ventre de Dan).

À sa création, le royaume était limité au Nord par les peuples mahi, au Sud par les marais de la Lama ; l'Ouémé et le Koufo (cours d'eaux) le cernent respectivement à l'Ouest et à l'Est. Mais très vite, suite aux différentes conquêtes de ses souverains, le Danxomè s'étendit considérablement, incorporant désormais les pays mahi et cana, le royaume de Juda ou Whydah (Ouidah), ceux d'Ardres (Alada) et de Djèkin (devenu Godomey). L'essence même de son expansion se trouve dans la devise de ses monarques : « Le Danxomè toujours plus grand », et donc chacun d'eux se voyait en devoir de faire mieux que son prédécesseur7.

6 Alada, en tant que royaume qui a existé entre le début XVIIe siècle et le XIXe au Sud de l'actuel Bénin est écrit avec un « l » tandis que Allada, qui est désormais une ville du département de l'Atlantique, est écrit avec deux « l ».

7 ADANDÉ Alexandre, Les Récades des rois du Dahomey, Dakar, IFAN, 1962.

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Première partie :

LES ARTISTES AU SERVICE DE LA

ROYAUTÉ, DE HOUÉGBADJA À

AGOLI-AGBO

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Première partie :

LES ARTISTES AU SERVICE DE LA ROYAUTÉ, DE HOUÉGBADJA À AGOLI-AGBO

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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"