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Dégradation des ressources forestières dans les trois Fokontany des communes rurales d'Ambohibary et de Ranovao, district de Manjakandriana.


par Meja Alisoa RAKOTONAIVONJAONIRIANA
Université d'Antananarivo - Master II en environnement et aménagement du territoire 2016
  

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III.2. De la recherche de terres à exploiter vers la création de nouveaux villages au sein de la forêt naturelle : cas d'Antsahambavy-Ankofika-Lampahambana

III.2.1. La situation de départ des migrants devenus habitants du fokontany

La pauvreté, la situation politique et économique des années 70, l'exigüité des parcelles à cultiver accompagné d'un faible rendement agricole ont poussé une partie de la population de la commune rurale d'Ambohibary et de Ranovao à pénétrer un peu plus dans la forêt naturelle pour subvenir à leur besoin. Durant la crise politique des années 70, la population malgache a mal vécu la pénurie en PPN surtout en approvisionnement du riz. Ce manque pousse la population à trouver d'autres alternatives. Pour les habitants de la commune rurale d'Ambohibary et de Ranovao, leur réponse est l'extension de la surface cultivable à l'intérieur de la forêt naturelle. D'ailleurs le sol y est adéquat à l'agriculture. (cf. ANNEXE XII) Il y a eu une course à l'appropriation des terres afin aussi de répondre à la pression démographique existante. Pour le cas du fokontany de Lampahambana et d'Ankofika, à la recherche d'essaims et d'orchidées au coeur de la forêt naturelle, les paysans ont découvert dans les années 70 des bas-fonds inexploités qu'ils ont ensuite aménagé. Et ont décidé de s'y implanter saisonnièrement pour la riziculture sachant que le rendement serait élevé15 par rapport au reste de la commune. En même temps, pour marquer leur territoire ils ont défriché les forêts naturelles des environs pour les remplacer par des eucalyptus

14 Croquis : REPARTITION DE LA POPULATION

15 Peut atteindre plus de 3t/ha contre 1,4t/ha pour le reste de la commune.

19

robustas. Les habitants qui ont choisi de vivre à l'intérieur de la forêt naturelle sont parfois issus d'une même famille, leur nombre est par conséquent plus contrôlé.

Cliché 04: Un

exemple du
marquage de territoire

Un bas-fond

transformé en rizières

Une habitation entourée de plantation d'eucalyptus

Source :

L'auteur, 2015

Il en est de même pour Antsahambavy au départ. Une timide migration faite par une poignée d'habitants d'Ankofika en 1978 vers une migration de masse de la population à partir des années 80 (cf. Graphe 02). Les originaires de la commune de Ranovao sont aussi venus s'installer à l'intérieur du territoire de la commune d'Ambohibary, dans la forêt naturelle. Le nombre de la population d'Antsahambavy n'a cessé d'accroître. En l'espace de 37 ans, de 1978 à 2015, leur nombre est passé de 40 à 797. Cette ascension fulgurante commence en 1980 avec un pic en 2013 puis une sorte de stabilité ces deux dernières années. Les habitants qui composent le nouveau village au coeur de la forêt provenaient en majeure partie des fokontany de Ranovao, d'Ambohimiadana, d'Ambohimihaza, d'Ambohimirary, d'Ankeramadinika. Ces derniers constituent la commune rurale de Ranovao. A cette époque, Antsahambavy faisait encore partie intégrante du fokontany d'Ankofika de la commune rurale d'Ambohibary. Avec le temps, ils ont fini par accaparer une bonne partie du fokontany d'Ankofika. Les habitants de ce dernier y sont minoritaires. A partir de 1985, un litige s'est créé entre les deux communes, quand Ranovao a demandé d'inclure Antsahambavy dans leur territoire administratif. Ce litige dura une dizaine d'années. Aujourd'hui Antsahambavy appartient à la commune rurale de Ranovao en tant que nouveau fokontany causant la réduction de la superficie du fokontany d'Ankofika.

20

Graphe 02: Evolution de la population d'Antsahambavy

Nombre de population

900

800

400

700

600

500

300

200

100

0

1978 1979 1980 2000 2013 2014 2015

population

Source : Données communales de Ranovao, 2015

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984