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Pour quelles raisons le conflit opposant la Corée du nord et les Etats-unis en 1994 s'est terminé avec un accord viable, tandis que le conflit de 2006 n'a pu culminer sur le même résultat


par Morgane CHAUDUN
Université Versailles - M1 Science politique parcours politiques de prévention et de sécurité 2020
  

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CHAUDUN Morgane

Master 1 science politique

Parcours politiques de prévention et de sécurité

Pour quelles raisons le conflit opposant la Corée du Nord et les Etats-Unis en 1994 s'est terminé avec un accord viable, tandis que le conflit de 2006 n'a pu culminer sur le même résultat.

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Année 2020

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SOMMAIRE

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Introduction P4

Conflit 1994 P9

Conflit 2006 P15

Comparaison P20

Conclusion P22

Sources P24

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Introduction

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La Corée se trouvant sous le joug du Japon depuis 1910, devint euphorique à l'idée de retrouver leur indépendance lorsque le 15 août 1945, le Japon se rendit aux vainqueurs de la Second Guerre Mondiale sans condition. Consécutivement à cet événement, la Corée a pour ambition de former une seule et grande démocratie.

Or durant la Second Guerre Mondiale, lorsque l'Union Soviétique rentre dans la guerre opposant les alliés au Japon à la demande du Président Américain Franklin Roosevelt, ils conviennent du partage en deux de la péninsule.

Ce territoire fut déjà le fantasme de nombreuses puissances dans le passé : les Japonais pour avoir un pied sur le continent et se rapprocher de la Chine et de l'URSS, de même pour les Etats-Unis ; les Russes pour avoir plus d'accès à une mer chaude puis se rapprocher du Japon et des Etats-Unis; enfin, la Chine pour se rapprocher de l'Océan sans avoir le Japon à contourner.

A la conférence du Caire de 1943 fut donc préconisé que la Corée redevienne libre et indépendante en tant voulu, souhait réaffirmé à la conférence de Yalta en 1945. Cette position a permis de recevoir plus facilement la reddition des troupes japonaises, auprès des Américains au Sud et des Soviétiques au Nord.

En 1946, une commission mixe soviético-américain fit appel à toutes les formations politiques de Corée afin de constituer un gouvernement provisoire. Parallèlement, à contre courant, des tensions entre les deux puissances furent naissantes. En conséquence, la commission mixte n'aboutit pas.

Les Etats-Unis portèrent la question devants les Nations Unis, dont la paternité est attribuée à Roosevelt, (32ème Président des Etats-Unis de 1933 à 1945), ce qui a motivé l'URSS à refuser d'admettre la commission dans leur zone d'occupation, en sus des tensions naissantes entre ces deux puissances. C'est ainsi que seul le Sud vota, aboutissant à l'élection de Syngman Rhee en juillet 1948 et que fut proclamer la République de Corée dont Séoul devient la capitale. Le Nord, soutenu par l'URSS suivit en organisant sa propre élection, non surveillée par l'ONU (Organisation des Nations unies), où Kim Il-sung, ancien résistant aux japonais, sorti vainqueur. Le 9 septembre 1948 fut proclamé dans la foulé la République Populaire Démocratique de Corée.

Les deux présidents coréens prétendent représenter légitimement l'ensemble de la péninsule, ils désirent tous deux réunifier la Corée mais selon leur propre idéologie politique et son prêt à recourir aux armes si la situation l'exigeait. Toutes les conditions furent ici réunies pour créer une guerre civile, seule la présence des deux puissances pouvaient les dissuader.

En 1949 les troupes américaines et soviétiques se retirèrent à six mois d'intervalle, laissant uniquement quelques militaires afin d'entraîner les jeunes armées coréennes.

On ignore toujours qui prit la décision d'attaquer en premier mais ce qui est certain, le 25 Juin 1950 à l'aube sans déclaration de guerre au préalable, la Corée du Nord envahi la Corée du Sud. Le prétexte du Nord est une attaque du Sud au 38ème parallèle, la frontière délimitant le Nord du Sud. Le Nord soutenu et équipé par les soviétiques gagne rapidement du terrain et espère achever leur conquête le 15 août.

L'ONU lance aussitôt un appel au cessez-le-feu qui restera sourd. Le 27 juin 1950 à la demande des États-Unis, le conseil de sécurité des Nations Unis vote pour apporter un soutient militaire à la Corée du Sud afin de repousser l'envahisseur à la frontière. Ce conseil de sécurité sera boycotté par l'URSS comme toutes les autres séances de l'organisation, depuis qu'ils réclament la reconnaissance de la Chine, et son entrée dans l'ONU.

Cela vient de 1945, lorsque le Japon est vaincu, les relations entre la Chine et les Etats-Unis se sont dégradées, la chine fut divisée en deux camps politiques, les communistes, et les nationalistes auxquels les Etats-Unis apportent leur soutien publiquement. Ils aideront les nationalistes à prendre le contrôle des grandes villes lors de la capitulation du Japon. (Il est rappelé qu'en droit international, la souveraineté d'un État est à la source de plusieurs principes : intégrité territoriale, inviolabilité des frontières, non-intervention, indépendance,

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égalité juridique, immunité de juridiction et d'intervention, principes non respecté par les Etats-Unis). Cela se terminera par une guerre civile où les américains apporteront un soutient financier et matériel aux nationalistes or, le 1er octobre 1949 la victoire est communiste, ce qui s'accompagne de la création de la République Populaire de Chine reconnu uniquement par l'URSS ainsi que les pays du bloc soviétique.

Les Etats-Unis n'attendront pas la décision du conseil de sécurité des Nations Unis, dès qu'ils apprirent la nouvelle, ils fournirent immédiatement à la Corée du Sud les armes précédemment demandées qu'ils leur refusaient jusque là, à cause du caractère belliqueux de Syngman Rhee, Président de Corée du Sud.

Le 27 juin 1950 toujours avant le vote du conseil de sécurité de l'ONU, le Président américain, Harry S. Truman, fait part de ses intentions à l'URSS en les invitant à dégager leur responsabilité du conflit, et faire bon usage de leur influence auprès de la Corée du Nord afin qu'ils retirent leurs troupes. Les soviétiques s'en tiendront à la version officielle de la Corée du Nord à propos d'une attaque de la Corée du Sud, rappelant que l'URSS respecte la politique de non intervention.

Le 29 juin 1950 Truman envoie 33 000 hommes qui recevront l'aide du commandement des Nations Unis le 7 juillet avec à sa tête le général américain Douglas MacArthur. Même si chaque pays membre de l'Organisation des Nations Unis envoie des hommes, le plus gros des troupes étant composé de soldat américain, c'est donc le gouvernement américain et non les Nations Unis qui décident directement de la tactique des opérations. Fin juillet la situation est catastrophique les troupes des Nations Unis ne sont qu'au coin du Sud-Est de la Corée. Cela est dû à la mousson, la méconnaissance du terrain, ainsi que le manque de préparation. Le 10 août la guerre commence à évoluer en faveur des Nations Unis, les lignes d'approvisionnement du Nord sont coupées puis le 14 août la principale base de ravitaillement du Nord est bombardé. Le 28 août 1950 Séoul est reprise. Enfin début octobre les dernières unités Nord coréennes sont détruites à Uijeongbee. Alors qu'ils devaient uniquement repousser l'envahisseur à la frontière, les Etats-Unis poursuivent leur progression au Nord et franchissent le 38ème parallèle le 10 octobre. A peine 3 jours plus tard le commandant américain Douglas MacArthur fait bombarder Chongjin, un des centres industriels les plus important du Nord et à seulement 60km de la frontière Chinoise. Puis la capital de la Corée du Nord, Pyongyang est prise le 20 octobre ainsi le 26 des troupes des Nations Unis atteignent la rivière du Yalou appelée aussi Amnok concrétisant la frontière entre la Chine et la Corée du Nord. L'ONU qui n'avait donc pas prévu cela, fit passer une résolution soumise à l'assemblée des Nations Unis par huit pays alliés des américains, stipulant que la priorité est d'assurer une situation stable dans l'ensemble de la péninsule et par n'importe quel moyen. Ce qui permit de légaliser les troupes parties au Nord ainsi que le souhait du général américain Douglas MacArthur d'avoir une victoire totale face à l'armée nord coréenne.

Mais déjà quelques jours après le franchissement de la ligne de démarcation entre les deux Corées, des soldats chinois arrivent discrètement, une invasion qui sera découverte qu'une dizaine de jours plus tard grâce à la capture des premiers prisonniers. Cette aide chinoise permis une recrudescence de guérillas, avec des groupes entre 10 et 1 000 hommes qui posent des mines et exécutent des raids sur les installations américaines. Subséquemment le 24 octobre, la Chine déploie 200 000 hommes le long de leur rive du Yalu prêt à intervenir contre les Nations Unies. Très rapidement le 31 octobre a lieu le premier combat, le commandant Lin Piao attaque les troupes endormies de l'autre côté de la rive et massacre 500 soldats américains avant de se retirer. Le 6 novembre le général MacArthur persuadé que jamais les Chinois attaqueraient, comprend qu'il s'est trompé. Sans aviser personne, il donne l'ordre d'attaquer les ponts du Yalu à l'aide de bombardiers. Le général et secrétaire à la défense américaine George Catlett Marshall vite avisé, annule l'opération 3h avant le décollage des avions. Seule les rives coréennes du fleuve peuvent être bombardée à

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l'exclusion des barrages électriques alimentant les chinois, averti Washington, le dialogue Chino-américain étant inexistant.

Puis s'en suivis une grande offensive chinoise avec 500 000 soldats soutenu par des forces aériennes, prétendu nord coréenne, mais dans les faits soviétiques; une offensive qui déferle sur la Corée, écrasant les troupes occidentales. Le 4 décembre, la force chinoise reprend la capital nord coréenne et un mois plus tars Séoul. Les températures chutant à -35°C feront de nombreuses victimes dans les deux camps.

Devants l'urgence de la situation les Nations Unies hésitent à faire évacuer les troupes, ces dernières parvenant à stopper leurs avancés. Le 15 janvier 1951 les Etats-Unis sous le commandement du général Matthew Ridgway, lancent une contre offensive et reprennent la capitale de la Corée du Sud, Seoul le 14 mars, avant de stabiliser le front au 38ème parallèle à la fin du mois.

Durant le mois de mars 1951 la situation se stabilisant, le Président américain prépare alors un projet de déclaration de paix, qui fut transmis aux pays alliés. Parallèlement, le général Douglas MacArthur, opérant toujours sans en référer à son gouvernement, menace publiquement la Chine et lui pose un ultimatum. Cette fois, il est immédiatement relevé de son commandement et remplacé par Matthew Bunker Ridgway.

Le 22 avril les chinois lancent 34 divisions dont 8 divisions nord coréennes à l'assaut du 38ème parallèle, éparpillant les troupes sud coréennes. Pékin craignant des représailles des Etats-Unis, interdit au commandant de l'aviation Liu Yalou, d'attaquer les troupes et les installations des Nations Unis. Cette offensive terrestre du 22 avril sans appui aérien tourne court. Le 27 avril de nombreux soldats chinois commencèrent à se rendre. Puis le 20 mai le front communiste s'effondre.

Aux Nations Unis le secrétaire général Trygue Halvdan Lie (Norvégien) milite pour des pourparlers entre les deux camps. En juillet 1951 la Chine accepte de négocier un traité de paix à Kaesong en Corée du Nord, proche du 38ème parallèle. Ces négociations seront entrecoupées de batailles, interrompant de nombreuses fois les négociations. Le 20 janvier 1953 un nouveau président des Etats-Unis est élu, Dwight David Eisenhower. Les négociations aboutissent enfin à un armistice militaire le 27 juillet 1953.

Bilan de cette guerre:

Kim Il-sung est à la tête d'un pays ravagé, routes, chemins de fer détruits, usines à l'arrêt, environ 2 millions de nord coréens fuient vers le Sud, le camp communiste est à la dérive, 520 000 soldats nord coréens morts ou disparus, 900 000 dans le camp Chinois, ainsi que entre 2 et 4 millions de civils nord coréens touchés selon les sources. En ce qui concerne le camp adverse, le nombre de soldats morts ou disparus s'élève à environ 845 000 sud coréens et 136 000 américains, ainsi qu'environ 1 million de civils sud coréens tués.

Cette guerre se termine là où elle a commencé, à la frontière du 38ème parallèle. Les répercussions sont multiples. Les deux Corées qui n'étaient séparées uniquement que par une frontière, le furent par la suite par une zone démilitarisée. La Corée du Nord reconstruit son économie et son industrie dans les années cinquante. Durant cette décennie elle devint l'un des pays dont l'économie a progressé le plus rapidement. Persuadé que la Corée du Sud se soulèverait dès que possible, Kim Il-sung envoya régulièrement des espions et des guérillas qui furent vite démasqués.

En ce qui concerne la République de Corée du Sud, elle se remit plus difficilement, et, dépendit des aides américaines, la population resta pauvre. La gouvernance du Président Syngman Rhee, fût marquée par le clientélisme et la corruption jusqu'à son départ en 1968, suite à une violente manifestations étudiantes.

Les Nations Unis ont pu prouver exister en tant que force armée, à contrario de la Société des Nations (créée par le traité de Versailles en 1919, dissoute en 1946). Cela permit de légitimer son rôle d'organisme de paix.

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Du côté américain, les Etats-Unis pleurent de nombreux disparus. Du côté de Washington un fort sentiment anti-chinois apparaît. Pendant vingt ans les américains refuseront de reconnaître le gouvernement Chinois et les empêcheront de siéger aux Nations Unis. Cette guerre leur aura permis d'asseoir leur autorité sur le bloc Ouest avec l'image forte, d'un pays puissant, prêt à tout pour défendre ses intérêts et ceux de leurs alliés. La puissance de feu qu'ils ont déployés lors de cette guerre rendit les Etats-Unis crédible militairement et montra sa capacité de réaction aux yeux du monde.

*

Quels types de politiques conduiront à l'escalade et à la désescalade des deux conflits (1994 et 2006) opposant la Corée du Nord et les Etats-Unis?

Hypothèses:

- En 1994, la Corée du Nord ne possédant pas encore la technologie nucléaires pouvait être perçue moins à risque que lors de ses essais de 2006.

- En 1994, en temps de crise, les politiques de dissuasions pouvaient être plus présente et persuasif.

- Les Etats-Unis n'avaient pas de problème d'image à l'International, rien à prouver lors du conflit de 1994, tandis qu'en 2006 les Etats-Unis pouvaient se trouver dans une position à l'international de devoir montrer une image forte et virile.

- La communauté internationale aurait eu une image plus crédible en 1994 qu'en 2006.

Dans un premier temps nous allons essayer de comprendre le contexte du conflit de 1994 via des livres et des revus de presse, ainsi que de l'analyse par le biais des différentes théories des Relations Internationales. Nous suivrons le même protocole en ce qui concerne le conflit de 2006, avant subséquemment d'en faire une comparaison. Nous essayerons à partir de cela d'apporter une réponse.

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Conflit 1994

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Depuis les conflits de la seconde guerre mondiale, la guerre froide entre les deux Corées continue sans relâche. Elle se vit au quotidien, à travers les manuels scolaires, les medias, les films, et le service militaire qui découle de la nécessité du contexte... Elle est inlassablement dénoncée comme l'incarnation du mal, la cause de tous les maux en Corée du Sud.

Chacune des Corées encense celui que l'autre accable. En 1969 Kim Jong-tae, un militant au Sud, partisan du Nord, fut condamné à l'exécution sous le chef d'inculpation, d'atteinte à la sûreté de l'État. Kim Il-sung en fit un héro au Nord en donnant son nom à la principale usine de locomotives électriques.

La réponse de Séoul fut de faire de même à l'inverse. Séoul fit de Cho Man-sik, un disparu dans une des purges de Pyongyang, un modèle de courage civique et héro national. L'esprit de compétition ne s'arrêta pas là, on le retrouve au sein du divertissement. En 1962, le Nord produit le film « Pulgasari », histoire d'un « Godzilla » coréen qui prend fait et cause pour les paysans opprimés. Ce film eu un énorme succès au Nord comme au Sud. Alors Séoul en 1967 tourna aussi son film nommé « Yongari » mais il n'eut pas le même succès.

Cette guerre atteint également l'Architecture, Pyongyang la capitale de la Corée du Nord, symbole du juge triomphant, très endommagés par la guerre, fut rebâti avec des vastes boulevards rectilignes, bordés d'immeubles massifs d'habitations et de bureaux, débouchant sur des parcs imposants, ornés de mosaïques et de statues.

Le Nord a maîtrisé sa croissance qui passe de 600 000 en 1960 à 1 million et demi d'habitant en 1980. Pyongyang, devenu le centre névralgique et d'excellence, en une génération a vu son niveau sportif progresser de manière fulgurante, l'équipe de football nord coréenne a atteint les quarts de finales de la coupe du monde de 1966.

La Corée du Sud a bien tenté de faire de même afin de montrer sa suprématie dans chacun de ces domaines, mais sans le même succès.

Nonobstant le temps qui passe un début de dialogue entre les deux Corées en vue d'une réunification débutera qu'en 1972 avant d'être suspendu un an plus tard. Ultérieurement deux attentats à l'encontre de la Corée du Sud (1983,1987) ont été commis, et attribués à la Corée du Nord. En 1988, (un an après le dernier attentat) la Corée du Nord refuse de participer aux Jeux Olympiques organisés à Séoul.

Période d'ouverture entre les nations, dans la nuit du 9 Novembre 1989 a lieu la chute du mur de Berlin symbole de la guerre froide livrée entre l'Union soviétique et les États-Unis et dans le même temps, chute des régimes communistes en Europe, néanmoins la zone démilitarisée entre la Corée du Nord et du Sud reste. Toutefois, cela n'empêcha pas qu'en 1991 les deux Corées furent admises à l'ONU et signèrent un pacte de réconciliation et de non agression.

*

Le 27 février 1993, Pyongyang rejette la demande de l'A.I.E.A (Agence internationale de l'énergie atomique) d'inspection spéciale sur deux sites militaires, qui selon Pyongyang n'ont rien à voir avec des activités nucléaires. Il menace alors de quitter le traité de non prolifération nucléaire.

Le jeudi 1 Avril l'A.I.E.A décide de saisir le Conseil de sécurité de l'O.N.U. Des menaces de sanctions économiques existent mais la Chine s'oppose à cette résolution. Le lendemain 2 Avril, le Japon et la Corée du Sud annoncent leurs intentions d'une démarche commune auprès de Pékin dans le but de persuader Pyongyang de renoncer à sortir du traité de non prolifération nucléaire.

Pyongyang rejette de nouveau la résolution de l'A.I.E.A (organisation créée en 1957 par et sous l'égide de O.N.U) en Octobre de cette même année. Il ne faut pas perdre de vue que pour la Corée du Nord les Nations Unis dont la paternité est américaines et l'Agence

Internationale de l'Énergie Atomique sous l'égide des Nations Unis sont perçus comme dirigés par le gouvernement américains.

En novembre 1993, l'O.N.U donnera tord à la Corée du Nord et leur demandera instamment de coopérer en vue de l'application de l'accord. Lors du mois de décembre 1993, la Corée du Nord annonce accepter que les champs d'inspection des sites nucléaires puissent être élargi, ainsi que la venue d'inspecteurs afin de réajuster et changer des caméras de surveillances dans ses sites d'installations. Dans le même mois la C.I.A estime que la Corée du Nord dispose de la bombe nucléaire.

Le conflit continue, un pas en avant, deux en arrière jusqu'en janvier 1994 où un accord est trouvé entre les Etats-Unis et la Corée du Nord afin de maintenir un contrôle permanent des installations nucléaires nord coréennes.

Le conflit entre l'A.I.E.A et Pyongyang s'aggrave à nouveau; le 21 mars 1994, l'A.I.E.A décidant de confier l'affaire au Conseil de sécurité après avoir usé « de tous les moyens dont elle disposait pour convaincre Pyongyang de laisser inspecter entièrement tous ses sites nucléaires déclarés ». L'agence internationale de l'énergie atomique s'abstient cependant d'une requête pour sanction économique. Le point de vue du conseil de sécurité de l'O.N.U, désigne comme fautif la Corée du Nord qui a aggravé la situation en refusant des inspections qu'ils estiment indispensables. Des inspecteurs ont pourtant pu séjourné du 3 au 15 mars pour opérer des tests dit cruciaux dans le laboratoire de Yongbyon, subodoré de créer du plutonium afin de fabriquer l'arme nucléaire. Du point de vue Nord Coréen, l'A.I.E.A disposait de suffisamment d'éléments pour démontrer qu'aucune matière nucléaire n'avait été détournée à des fins militaire.

William J. Perry secrétaire d'État à la défense de Bill Clinton demande des frappes chirurgicales contre le réacteur nucléaire à Yongbyon en Corée du Nord à l'aide de missiles de croisières et d'avions furtifs, nom de l'opération Op Plan 5027. Des évaluations estiment à plusieurs centaines de milliers de personnes voir un million de mort si un conflit succède à l'intervention américaine. L'Op Plan 5027 est envisagé jusqu'au 15 juin 1994.

Une réunion en présence de William J. Perry, du général John Shalikashvili qui conduit les chefs d'États major de l'armée américaine, le Président Bill Clinton ainsi que divers responsables à la maison blanches et au Pentagone, se décidèrent pour un renforcement de 10 000 soldats complémentaire dans la péninsule déjà fort de 37 000 hommes, ainsi que d'envoyer des bombardiers et décréter l'évacuation des civils américains présents, lorsque le téléphone sonna. Ce fut Jimmy Carter (39ème président des Etats-Unis, 1977-1981) qui proposa une médiation de dernière minute après avoir rencontré Kim Il-Sung. Cela permit d'arrêter l'escalade, la Corée du nord accepta de geler son programme nucléaire en échange d'essence et de réacteurs militaires incapables de produire du plutonium.

Le 8 juillet 1994, mort du fondateur de la Corée du Nord Kim Il-sung, son fils, Kim Jong-il, lui succède.

Le lundi 28 novembre 1994, l'A.I.E.A annonça que son équipe technique a visité les sites nucléaires et constaté qu'ils ne fonctionnaient pas ou que leur construction était arrêtée.

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Comment peut-on expliquer une telle montée des tensions avant la résolution du conflit?

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Dans un premier temps il faut savoir qu'il existe 3 définitions de visions différentes de sécurité internationale:

1/ Pour des auteurs classiques comme Morgenthau, Aron ou bien encore Waltz, le titulaire et l'objet de la sécurité international c'est l'État, cela fait référence au traité de Westphalie (1648) et à la Charte des Nations Unis (1945).

2/ Le cherche Norvégien Galtung à une conception dit de sécurité positive : la paix comme besoin et désire. L'objet de sécurité dans cette notion de paix positive est l'individu et sa réalisation, avec une sécurité militaire mais aussi social ou encore de justice, permettant une tranquillité d'esprit de l'individu.

3/ La dernière notion est celle de « securitization » avec des auteurs telle que Buzan et Waever. C'est l'écart entre ce qu'on perçoit en sécurité et ce qu'elle est; on peut citer l'exemple des attentats qui font moins de 100 morts par an, en comparaison avec les accidents de la route, les cancers, la pollution etc. qui tues bien plus. Pour que le sujet devienne un objet de « securitization » il doit être exprimer par des responsable politique, avoir un aspect d'exceptionnalisme, de problème urgent et doit avoir une perception de menace d'intérêt vitaux comme pour exemple, l'écologie.

On peut résumer ces trois définitions de sécurité international en trois points : la sécurité de l'État, de l'individu & sa réalisation, et la perception qu'une majorité a d'un problème.

Pour expliquer les raisons des conflits conduisant à une escalade ou désescalade de ce dernier lié à cette sécurité vue ci-dessus, il existe 5 modèles théoriques de penser en relations internationales:

I/ Le modèle de l'acteur rationnel réaliste: on fait la guerre pour des raisons de sécurité. Cela s'explique en 4points.

· Le dilemme de sécurité : la sécurité de l'un s'opposant à l'insécurité de l'autre. Cela faisant référence à une zone d'incertitude qui existe à chaque fois où frapper en premier est préférable qu'attendre une frappe adverse.

· Déséquilibre de pouvoir et guerre : Quand deux États ont une force équivalente faire la guerre devient très onéreuse, en temps et en coût, tout le monde sera perdant. La faiblesse de cet équilibre est l'évolution permanente du monde, l'équilibre des forces est difficile à trouver. Puis il y a aussi la question des alliés à défendre s'ils entrent dans le conflit.

· Une guerre pour l'hégémonie: l'États le plus fort a une force dissuasive sur le plus faible. Mais lorsqu'il y a abus du dominant cela peut conduire à un excès aboutissant à la guerre pour l'honneur du dominé ne pouvant tout accepter.

· Les raisons conjoncturelles: le manque de crédibilité de la dissuasion ou manque de retenu militaire. Cela fait référence aux comportements humains des acteurs en environnement international. Il y a 4 stratégies de dissuasion:

a) la dissuasion classique avec l'armement, plus de perte que de gain (arme nucléaire);

b) la dissuasion conventionnel, avec un rapport de force crédible (crédibilité de parole, communication, ligne rouge à ne pas franchir);

c) la dissuasion élargie, un État protège un autre État et signifie à l'État agresseur que s'il frappe l'État allié alors il le frappera à son tour;

d) la stratégie de «reassure» (rassurer, sécurisé), qui est une méthode de désescalade militaire, où il existe une communication, les manoeuvres militaires sont notifiés afin de montrer qu'on a pas l'intention de frapper mais on peut si on le souhaite, les casques bleus font partis de cette stratégie de pacification des conflits.

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Pour les acteurs rationnels le conflit de 1994 fut amener par un dilemme de sécurité. Kim Il-Sung refusa la demande de l'A.I.E.A du 27 février 1993 d'inspection spéciale sur deux sites militaires, mais acceptera la demande d'inspection élargie en décembre 1993, au moment où la C.I.A estimait que le régime nord coréen disposait de la bombe nucléaire; la zone d'incertitude est créée. A contrario, par le biais de Jimmy Carter, il pu y avoir une stratégie de reassure et de dissuasion conventionnelle permettant la mise en place d'une communication entre Washington et Pyongyang ainsi qu'une désescalade des tensions.

II/ L'autre modèle de l'acteur rationnel libéral est la paix et la guerre pour le profit.

· Les raisons conjoncturelles: cela fait réfère aux compensations matérielles, aux restrictions économique. On évite la guerre afin de poursuivre une ascension économique.

· La guerre pour les intérêts des « élites ataviques »: des élites voulant se maintenir au pouvoir vont se servir des conflits, afin de créer un sentiment national et faire ainsi taire les minorités. Ceci est une politique de diversion.

Pour les libéraux, l'arrêt du conflit a été la compensation matérielle. Ce geste permit la désescalade, la Corée du Nord acceptant de geler son programme nucléaire en échange, elle reçus de l'essence et des réacteurs militaires incapables de produire du plutonium. Cela permit à la Corée du Nord de continuer son acensions économique et de rassuré la communauté internationale sur la possible possession, création de l'arme nucléaire par le gouvernement nord coréen.

Ce qui créa le conflit en sens inverse, serait donc l'intérêt du dirigeant Nord Coréen Kim Il-sung à continuer de montrer sa puissance au sein de son pays; ce dernier mourût le 8 juillet 1994.

III/ Le modèle de la rationalité limitée : la guerre « involontaire »:

· Les routines organisationnelles: les procédures sont standardisées, il n'y a plus d'étude au cas par cas. La réponse devient identique à une même situation, ce qui permet un gain de temps même si cela peut provoquer des situations d'injustice.

· Les perceptions faussées: l'exagération des intentions ennemies, l'écart entre la réalité et la perception. Cela amène à une simplification des positions adverses, des analogies historiques, des expériences passées ainsi que de s'intéresser au pire des possibles.

· Les raisons conjoncturelles: Le manque de contrôle du pouvoir civil sur le pouvoir militaire

Pour les acteurs rationnels limités, la cause du conflit viendrait de routines organisationnelles et d'une perception faussée. En effet en décembre 1993, la C.I.A a estimé que la Corée du Nord disposait de l'arme nucléaire, hors on apprendra ultérieurement qu'elle ne l'avait jamais eu. Elle pu la fabriquer qu'en 2006. Cela viendrait pour les rationnels limités de la bureaucratie, de la hiérarchie demandant de trouver des preuves et donc de la possible fabrication de preuves dû à la pression hiérarchique, qui conduira a une perception faussée des intentions coréennes.

IV/ La rationalité au pluriel, le constructivisme: la guerre pour l'affirmation identitaire, l'honneur et « virilité » nationale:

· Les raisons structurelles : les structures patriarcales et le culte de la souveraineté : les acteurs estiment que la survie symbolique prévaut sur la survie biologique, l'honneur prévaut sur la mort.

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Les raisons conjoncturelles: le manque de tact « diplomatique » : cela renvoi à l'acteur étatique renvoyant une image forte et virile qui serait plus sensible aux offenses. L'acteur étatique se doit d'avoir une image parfaite, il ne peut se tromper, il ne prendra pas en compte les réflexions différentes des siennes.

Pour un constructiviste, la raison du conflit de 1994, est l'image forte des États-Unis qui ne peuvent se tromper, avec une image virile, forte du pouvoir. Ils n'ont jamais appréciés avoir «perdu» la guerre de Corée et ont l'obligation pour eux de montrer leur puissance et leur supériorité face aux autorités du Nord. Cela ne permet pas une désescalade du conflit mais plutôt une escalade.

V/ La rationalité d'un récit, le constructivisme critique : la guerre comme prophétie auto-réalisatrice:

· La logique de la « géopolitique » : signifie maîtriser la carte, assigner une place, retracer les frontières, représenter l'ennemie sur une carte, ce qui revient à déshumaniser l'ennemie et peut conduire à l'obsession du récit de domination pour les militaire.

· Le récit scientiste: on peut maîtriser la réalité par la science, prévoir l'avenir en collectant des données ainsi que des tendances. Cela revient donc à faire une guerre préventive afin de conserver sa sécurité.

Pour les constructivistes critiques, le conflit est dû à une déshumanisation de l'ennemi, avec une logique de géopolitique très présente chez les militaires. On peut constater que durant une réunion de L'Op Plan 5027, les militaires sont très présent: William J. Perry secrétaire d'État à la défense, le général John Shalikashvili conduisant les chefs d'États major de l'armée américaine, le Président lui-même, des responsables de la maison blanche ainsi que le Pentagone. Cela aurait conduit à une escalade du conflit sans l'appel de Jimmy Carter; 39ème Président des États-Unis (1977-1981), qui fonda en 1982 la Fondation Carter qui se donna pour mission la résolution des conflits, la promotion de la démocratie ou encore l'aide au développement humanitaire. Il eu un rôle de médiateur durant ce conflit, permettant une désescalade.

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Dans ce cas nous pourrions dire que les types de politiques qui ont menés à l'escalade du conflit sont: la routine organisationnelle et la perception faussée qui ont mené à un dilemme de sécurité avec la création d'une zone d'incertitude, puis le manque de tact « diplomatique » avec l'image d'un pouvoir viril américain et sa logique géopolitique, ainsi qu'un possible intérêt atavique de Kim Il-sung.

A contrario les types de politiques qui ont menés à la désescalade sont: la stratégie de reassure et de dissuasion conventionnel, accompagnée d'une compensation économique et matérielle.

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Conflit 2006

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En 1998, le président sud-coréen Kim Dae-jung, engage une politique de rapprochement avec la Corée du nord. Il rencontre le président Kim Jong-il et approuve une assistance économique au voisin du Nord. Mais en 1999, des affrontements ont lieu entre les marines des deux Corées dans la Mer Jaune à propos d'un différend entre pêcheurs de crabes, faisant une trentaine de victimes. Ce désaccord corporatif n'a pas entaché la volonté de chacun d'oeuvrer pour le rapprochement des deux Corées.

Au cours de l'année 2000, fut ouvert des bureaux de liaison dans le village frontalier de Panmunjom, des centaines de familles séparées sont alors autorisées à se rencontrer. Aux Jeux olympiques d'été de 2000 et de 2004 les deux pays défilent ensembles lors de la cérémonie d'ouverture, les athlètes portant une tenue commune, sous un drapeau représentant la péninsule en bleu sur fond blanc. Il était question de former une délégation commune pour les Jeux olympiques de Pékin de 2008, mais faute d'accord entre les deux délégations, le projet fût repoussé.

Subséquemment Kim Jong-il encourage des mesures de libéralisation économique depuis 2002, tout en renforçant la capacité militaire du pays, dans un contexte international tendu, en application de la politique de Songun. Cette dernière est une politique priorisant les affaires militaires afin (selon le média officiel nord coréen), de défendre la patrie, la révolution et le socialisme. Celle-ci a pour objectif secondaire d'obtenir une puissance économique accrue et, toujours selon le média officiel, permettre une perspective de réunification des Corées.

A l'opposé, en janvier 2002, se tenu le discours de George W. Bush sur « l'Axe du mal » dans lequel il inclut la Corée du Nord. Cette « axe du mal » désigne pour le président Bush, les différents pays souhaitant de son point de vue, de se procurer des armes de destruction massive et soutenant le terrorisme. Lors de cette même année de nouveaux affrontements entre les marines des deux Corées eurent lieu à propos d'un différend concernant la pêche. Puis, il y eu le début des opérations de déminage dans la zone frontière afin de construire une liaison ferroviaire et routière entre les deux Corées.

En décembre, la Corée du Nord annonce la reprise de son programme nucléaire, et en janvier 2003, Pyongyang annonce son retrait du Traité de non prolifération nucléaire. En juin suivant, la zone économique spéciale intercoréenne de Kaesong, en Corée du Nord est effective, elle ambitionne d'accueillir fin 2020, au moins 2000 entreprises et d'employer plus de 500 000 travailleurs nord-coréens.

En Août, s'opéra la première réunion à six sur la dénucléarisation de la Corée du Nord réunissant les deux Corées, les Etats-Unis, la Chine, le Japon et la Russie.

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Dans un contexte de tensions entretenu par les États-Unis qui accusent Kim Jong-il de mener un programme clandestin d'enrichissement d'uranium à des fins militaires. La Corée du Nord a présenté le développement de son programme nucléaire (à base de plutonium) comme une mesure de défense face à l'attitude qu'elle juge agressive des Etats-Unis. Elle a procédé à son premier essai souterrain le 9 octobre 2006 après s'être retirée du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (T.N.P) en 2003, devenant ainsi le neuvième État à devenir une puissance nucléaire militaire dans le monde. Cet essai a été fortement critiqué par la communauté internationale, y compris par la Chine, proche de Pyongyang.

Selon certains médias, les Nord Coréens seraient en préparation d'un deuxième essai. La déclaration du gouvernement Nord Coréen sur ce premier essai conduisit à plusieurs jours d'incertitude. Les États-Unis ont confirmé avoir détecté des substances radioactives autour de la péninsule. Ces analyses furent remises en doute à cause d'installations Russe proche de la frontière Nord Coréenne. Via l'agence de presse gouvernementale, Kim Jong-il fit un communiquer de presse pour cet événement historique, donnant à son pays une capacité de défense puissante et indépendante. Par le biais du vice-ministre des affaires étrangères Kim

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Gye-gwan, Pyongyang déclare en sus que son pays renoncera à son programme nucléaire le jour où il y aura coexistence avec les États-Unis.

L'essai nucléaire du 9 Octobre 2006 fut enregistré par United States Geological Survey qui a consigné une activité sismique ce même jour de 4.2 sur l'échelle de Richter à 10h35, heure locale. Ils localisèrent le séisme au site d'essais nucléaire de Punggye-ri. Ce qui fut de même confirmé par le Général des Forces Armées de la Fédération de Russie ainsi qu'un responsable du centre sismique de la Corée du sud. La puissance de cet essai fut initialement estimé entre 1 et 15 kilotonnes (proche de la bombe d'Hiroshima), mais finalement fut d'une puissance réelle de 1 kilotonne.

Le 9 Octobre 1997 serait une date symbolique pour Kim Jong-il, la veille étant l'anniversaire de sa succession. Le 8 Octobre 1997, il devint Secrétaire général du Parti du travail ainsi que Président de la Commission militaire centrale du Parti du travail de Corée. De plus, il y eu la recommandation auprès de l'Assemblée générale des Nations unies, par le conseil de Sécurité de désigner Ban Ki-moon, ministre des affaires étrangères sud-coréen, au poste de secrétaire général de l'organisation. Cela fut interprété par certains comme un antipathique « message de bienvenue » de la part des autorités nord-coréennes.

Les réactions International furent vives.

Le 13 novembre 2006, la Corée du Sud a confirmé son refus de participer à l'initiative de sécurité contre les armes de destruction massive, lancée par les États-Unis en 2003 : selon Radio Chine Internationale, Séoul « préfère déplaire à Washington plutôt que de provoquer une escalade dans la péninsule » avec la Corée du Nord en participant à ce projet.

Pour l'opinion publique sud-coréenne, une majorité relative considère que les États-Unis sont responsables de l'essai nucléaire nord-coréen, mettant ainsi en cause les États-Unis dans la dégradation de la situation internationale en Corée ce qui a conduit à cet essai.

La Russie adopta la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies après l'essai nucléaire nord-coréen, mais critiqua la position américaine en soulignant que la Corée du Nord recherchait des garanties sur l'intégrité de sa souveraineté. Selon le représentant de Moscou, le régime communiste de Pyongyang « s'efforce de développer des armes (nucléaires) parce qu'il craint pour l'intégrité de sa souveraineté ». Le meilleur moyen de régler la crise, pour l'ambassadeur, est de « rassurer la Corée du Nord et lui promettre que sa souveraineté est inviolable ». « La stratégie de menacer la Corée du Nord, en disant on va vous forcer à abandonner vos ambitions nucléaires si vous ne renoncez pas vous-mêmes volontairement, ne marchera pas », a prédit M. Lossioukov, en faisant allusion à la position américaine.

Le président américain George W. Bush a condamné l'annonce d'un essai nucléaire par la Corée du Nord qu'il a considéré être une provocation et une menace pour la sécurité internationale, il a réclamé une réponse immédiate de la part du Conseil de sécurité des Nations unies.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté le 14 octobre 2006 à l'unanimité la résolution 1718 cinq jours après le premier essai nucléaire (souterrain) nord-coréen. Cette résolution est fondamentale, fondatrice des autres sanctions qui seront votées par la suite en 2009, 2013, 2016 et 2017. Le texte prévoit toute une série de mesures destinées à entraver le développement des programmes de missiles balistiques ou nucléaires nord-coréens. Les États membres sont notamment invités à empêcher la fourniture, la vente ou le transfert vers Pyongyang d'armes en tout genre, et de tout article, matériel ou information susceptible de contribuer au développement de sa recherche militaire. Une interdiction de voyager est également mise en place pour les personnes et leurs familles, assurant la promotion des

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programmes militaires nord-coréens en rapport avec les armes non-conventionnelles. Elle demande par ailleurs le gel des actifs financiers détenus à l'étranger par toute personne ou organisation liée au programme nucléaire ou de missiles balistiques de la Corée du Nord.

À l'issue d'une médiation chinoise, la Corée du Nord a confirmé la reprise des négociations sur le dossier nucléaire, à condition que soit abordée la question des sanctions financières américaines adoptées contre elle. Dans ce cadre, un accord a été signé à Pékin le 13 février 2007.

Après l'essai nucléaire du 9 octobre 2006, une nouvelle session de pourparlers à six parties s'est tenue à Pékin du 8 au 13 février 2007. À l'issue de ces discussions, il a été convenu, selon l'agence nord-coréenne KCNA, la "suspension temporaire des activités des installations nucléaires de la République populaire démocratique de Corée", en contrepartie d'une aide économique et énergétique équivalent à un million de tonnes de pétrole brut. La Corée du Nord doit également inviter le personnel spécialisé de l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA) pour exécuter les vérifications et les contrôles nécessaires des installations nucléaires de Yongbyon.

Une déclaration conjointe américano-nord-coréenne publiée le 13 février 2007 à l'issue de cette même session de pourparlers, stipule que la Corée du Nord et les États-Unis commencent des négociations bilatérales visant à résoudre les problèmes en cours et à progresser vers des relations diplomatiques complètes. Les États-Unis envisageraient à ce moment-là, la levée des sanctions financières qu'ils ont prises en contrepartie de la fermeture du réacteur nucléaire de Yongbyon. Le Japon va également entamer des pourparlers bilatéraux destinés à normaliser leurs relations. Si le ministère français des affaires étrangères a déclaré "se réjouir" de l'accord signé le 13 février, il n'a en revanche pas annoncé officiellement, contrairement aux États-Unis et au Japon, l'ouverture de négociations bilatérales en vue de la normalisation des relations diplomatiques de la France avec la République Populaire Démocratique de Corée, ni fait état d'une participation française aux mesures d'aide économique mentionnées dans l'accord.

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L'analyse que l'on peut en faire au travers des 5 théories des relations internationales est la suivante.

Pour l'acteur rationnel réaliste, durant ce conflit il y a un dilemme de sécurité avec une zone d'incertitude car la Corée possède l'arme nucléaire. Même si les États-Unis dispose de plus de têtes nucléaires que la Corée du nord, cela est impossible d'utiliser l'arme nucléaire pour un souci d'image international ainsi qu'un nombre possible de victime indénombrable en Corée du Sud dont de nombreux américains présents. De même, si une guerre débute, elle aura un coût énorme, une durée indéterminée, et personne n'y sera gagnant. Pour la Corée du Nord, cet essai nucléaire et ce communiqué de presse est une stratégie de dissuasion face à l'attitude américaine qu'elle juge agressive. Sans doute un manque de politique de reassure, de communication du côté américain, ce qui a conduit a ce début de conflit. N'oublions pas qu'il y a eu la chute de tous les régimes communistes, dont son voisin russe, ne reste que l'exception de la Corée du Nord.

Pour l'acteur rationnel libéral, il y a un intérêt à une guerre pour les États-Unis. Gorge Bush fut élus face à Al Gore après trois comptages des voix. Les résultats étaient serrés et il y eu beaucoup de problèmes avec des défauts de votes ainsi que des ambigüités dans certains formulaires de vote. Le Président américain avait donc des problèmes de légitimité au sein de son propre État. Entrer en conflit avec la Corée du Nord permet de créer un sentiment national faisant ainsi taire ses opposants alors minorités. C'est donc une politique

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américaine de diversion qui mena au conflit. La désescalade, toujours pour un acteur rationnel libéral, est obtenue en contrepartie des sanctions matérielles et économiques venant du Conseil de sécurité des Nations Unies, ce qui permis la reprise des négociations en 2007 afin de trouver un accord.

Selon le modèle de la rationalité limitée, il y eu une perception faussées entre la Corée, agissant dans le but de se défendre, en adoptant selon elle une stratégie de dissuasion, et les États-Unis qui virent cette arme nucléaire comme une arme d'attaque et non de défense. Pour le constructivisme, l'origine de ce conflit est l'affirmation identitaire.

Aux Etats-Unis, cette structure patriarcale et le culte de la souveraineté existent. Pour le Président Bush, le plus important est son image d'homme fort pour gagner en légitimité au sein de son propre pays, et d'assurer la position des États-Unis comme le pays le plus puissant. Ici, le symbole, l'honneur prévaut, ce qui amène au conflit. De surcroît, il ne faut pas oublier que les États-Unis mènent parallèlement la guerre aux « Taliban » en 2001, puis à l'Irak en 2003. Les Etats-Unis ont besoins de montrer leur puissance au niveau international.

Enfin pour le constructivisme critique, il n'y a pas eu de communication en amont de cet essai nucléaire, la communication était rompue entre la Corée du Nord et les États-Unis. Le gouvernement nord coréen est vu uniquement comme un ennemi sur une carte, ce qui revient à déshumaniser l'ennemi et conduit à l'obsession du discours de domination.

Les États Unis se sentant supérieurs à la Corée du Nord. Après l'attentat du 11 Novembre 2001 qui les a traumatisés, le refus nord coréen de se soumettre au traité de non prolifération nucléaire pour créer sa propre bombe, ne peut être perçu que comme une menace à éliminer.

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Dans le cas du conflit de 2006 nous pourrions dire que les types de politiques qui ont menés à l'escalade du conflit sont: le manque de politique de reassure de la part des États-Unis, la stratégie de dissuasion nord coréenne par l'arme nucléaire, l'intérêts d'une élite atavique américaine, une perception faussé de l'utilisation de l'arme nucléaire, l'image patriarcale des États-Unis ainsi qu'une stratégie de dominance sur la Corée du Nord.

Ce qui conduisit à la désescalade fut uniquement les sanctions matérielles et économiques prisent par le Conseil de sécurité des Nations unies ainsi que l'ouverture de dialogue bilatéral par la suite, sans oublié les pays limitrophes qui ont tenus un même discours de dissuasion et une stratégie dite de « reassure ».

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Comparaison des deux conflits d'un

point de vue des théories des relations

internationales

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Durant le conflit de 1994, la Corée du Nord ne savait pas fabriquer l'arme nucléaire et les États-Unis n'avaient pas de soucis d'image ni en interne, ni à l'international.

Nous avons vu que la routine organisationnelle et la perception faussée qui ont mené à un dilemme de sécurité avec une zone d'incertitudes, puis le manque de tact « diplomatique » avec l'image d'un pouvoir viril américain, et enfin une logique géopolitique, ont pu mener à l'escalade du conflit.

Mais malgré cela, la stratégie de reassure et de dissuasion conventionnelle, accompagnées d'une compensation économique et matérielle, ont pu déboucher sur un accord de gel du programme nucléaire en échange d'essence et de réacteurs militaires incapables de produire du plutonium permettant à la Corée du Nord de continuer son ascension économique.

Par contre, en 2006, les États-Unis avaient des problèmes d'image internationale (destruction par attentat du 11 Novembre 2001 des tours jumelles du World Trade Center, et le conflit avec les Talibans en découlant qui s'en est immédiatement suivit, puis en Irak en 2003), l'État a donc dû se montrer fort, ainsi que son Président (G. W. Bush), consécutivement au problème de légitimité interne après les incidents survenus lors de son élection.

Il y eu donc beaucoup d'événements menant à l'escalade de ce conflit en 2006 : le manque de politique de reassure de la part des États-Unis, la stratégie de dissuasion nord coréenne par l'arme nucléaire mal interprétée, l'intérêts d'une élite atavique américaine, une perception faussée de l'utilisation de l'arme nucléaire, l'image patriarcale des États-Unis ainsi qu'une stratégie de dominance sur la Corée du Nord.

On remarquera donc que seule les sanctions matérielles et économiques prisent par le Conseil de sécurité des Nations unies amenèrent à une désescalade du conflit, puis par la suite, l'ouverture d'un dialogue bilatéral.

En premier lieu, on observe des similitudes dans l'escalade de ces deux conflits. Que cela soit en 1994 ou en 2006 il y eu des perceptions faussées et une logique géopolitique de dominance de la part des États-Unis. Cette dominance a les mêmes causes dans ces deux conflits mais pas les perceptions faussées.

En 1994 ces perceptions faussées ont pour origines les routines organisationnelles de la bureaucratie amenant la C.I.A à estimer en décembre 1993 que la Corée dispose de la bombe nucléaire, hors on apprendra ultérieurement qu'elle ne l'avait jamais eu. Elle n'a pu la fabriquer qu'en 2006. Pour le conflit de 2006, la perception faussée vient de la perception de l'arme nucléaire, vu comme une arme de défense par la Corée du Nord et d'attaque par les États-Unis.

Dans un second temps, les deux conflits se sont résolus bien différemment. En 1994, il y eu une stratégie de reassure, de dissuasion conventionnel et une compensation économique et matérielle, tandis qu'en 2006 il n'y eu uniquement des sanctions économiques et matériels. Cette différence est importante car en 1994, le conflit se termine sur un accord, tandis qu'en 2006, après les sanctions, il faudra attendre le 13 février 2007 pour qu'une déclaration conjointe permette d'entamer des négociations bilatérales visant à résoudre les problèmes en cours et à progresser vers des relations diplomatiques complètes.

Ce parcours qui est autre que celui de l'accord de 1994 a donc été plus laborieux pour mettre fin au conflit.

Par contre on peut donc discerner que si une politique est bien adaptée à la situation, qu'elle soit bien perçue comme une politique de désescalade, alors le conflit peut prendre fin plus rapidement.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld