WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La place de l'internet dans les pratiques professionnelles des enseignants de l'université de Ndjamena ( Tchad ).


par Joseph Ndjig-nan Dinza
Université de Yaoundé  - Master en Enseignements Fondamentaux en Education 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. Compétences en Internet

Dans cette section, on s'intéresse aux compétences qui relèvent de deux domaines : les compétences informationnelles, et les outils de communication.

L'étude du champ de la compétence informationnelle et de la recherche des informations consiste à examiner à travers les différents chapitres que nous avons eu à parcourir afin de déterminer les compétences réelles de l'utilisation d'Internet dans les deux domaines que nous avons cités. Car, pour naviguer efficacement dans une mer d'information électronique qui ne cesse de s'étendre, tous doivent posséder les compétences informationnelles nécessaires, c'est-à-dire d'être en mesure d'identifier l'information dont ils ont besoin, et de la trouver, de l'évaluer et de l'utiliser efficacement (Karsenti et Dumouchel 2011, p. 178). À ce propos, nous avons dit dans le cadre théorique de cette étude que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche français a institué un référentiel de compétences nécessaires à l'usage pédagogique des technologies de l'information et de la communication, communes à tous les enseignants et les formateurs, et a instauré un certificat (i2e) attestant l'acquisition de ces compétences. Et ce référentiel est organisé en deux grandes catégories de compétences. En premier lieu il s'agit des compétences générales relatives à l'exercice du métier d'enseignement et comprend la « maîtrise de l'environnement numérique professionnel», « le développement des compétences pour la formation tout au long de la vie » et « la responsabilité professionnelle dans le cadre du système éducatif ». En second lieu, il s'agit de l'ensemble des compétences permettant l'intégration efficace des TIC dans l'enseignement et comprend les compétences relatives à la capacité d'utilisation des outils permettant le travail collaboratif et en réseau, les compétences relatives à la « conception et la préparation de contenus d'enseignement et de situations d'apprentissage », les compétences relatives à la capacité de mettre en oeuvre l'usage pédagogique des TIC dans des situations d'apprentissage et les compétences relatives à la mise en oeuvre des TIC dans l'évaluation des apprentissages (Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche français, 2010). UNESCO(2003), définit la compétence informationnelle comme la reconnaissance des besoins d'information de l'usager et de ses capacités à identifier, à trouver, à évaluer, à organiser l'information ainsi que de la créer, de l'utiliser et de la communiquer efficacement en vue de traiter des questions ou des problèmes qui se posent.

Mais notre étude va juste s'attarder sur les compétences relatives à l'utilisation de l'Internet dans deux domaines à savoir : communication et recherche de l'information qui font parties des éléments de référentiel des compétences. Cependant, il semble que les enseignants enquêtés ne présentent pas assez des compétences en TIC en générale et en Internet en particulier, même si certains répondants, minimes qu'ils soient, utilisent quand-même l'Internetdans le cadre de leurs recherches. Tout de même, nous allons mesurer les compétences des enseignantsen partant des différents chapitres que nous avons eu à parcourir. Nous précisons que nous allons aborder cette partie de notre travail en tenant compte de la définition de l'Internet comme l'ont défini les enquêtés (confère chapitre 2). Donc la compétence en Internet va seulement se limiter à deux domaines qui sont entre autres : l'Internet comme un outil de la recherche de l'information et l'Internet comme un outil de communication.

2.1 L'Internet comme un moyen de la recherche de l'information

Parmi les différentes fonctions de l'Internet, la recherche de l'information tient une place importante. Ainsi nombreux sont des institutions internationales (UNESCO, OCDE etc.) qui accordent une importance capitale à la notion d'information. L'information est partout, accessible non plus seulement via les médias traditionnels, bien connus des professionnels de l'information, mais aussi via les réseaux sociaux, les blogs, les communautés d'utilisateurs sur Internet, etc. (Association des Directeurs & Personnels de Direction des Bibliothèques Universitaires et de la Documentation). Selon cette Association, que nous allons utiliser pour analyser les compétences de nos répondants, utiliser l'information de manière efficace et judicieuse, c'est d'abord savoir identifier et caractériser son besoin documentaire. C'est être capable de déterminer les sources pertinentes, les interroger, récupérer l'information et savoir l'évaluer. Ce référentiel corrobore avec celle acceptée par Karsenti, t. et Dumouchel, G. (2013, p.9) lorsqu'ils disent que « pour naviguer efficacement sur le Web, il est nécessaire de posséder les compétences informationnelles nécessaires, donc de pouvoir déterminer de quelle information on a besoin, de la trouver, de l'évaluer et de l'utiliser efficacement ». De ce fait, ces compétences sont de plus en plus perçues comme étant primordiales pour réussir dans la vie en générale et dans le domaine de l'éducation en particulier.

Nous n'allons pas analyser la performance de nos répondants avec le référentiel développé par la CREPUQ (2005) ni celui de l'Association of College and Research Libraries (ACRL, 2016). Car, ces références sont développées dans un contexte où la technologie est avancée et enseignée partout dans les établissements et en formation continue. Le référentiel que nous allons prendre en compte pour cette section, est celui de l'Association des Directeurs & Personnels de Direction des Bibliothèques Universitaires et de la Documentation (ADPDBUD), que nous avons jugé important dans notre contexte. Ces compétences sont indispensables chez les chercheurs en général et chez les enseignants de l'Université en particulier. Mais elles sont aussi au coeur du bagage professionnel qui doit accompagner chacun tout au long de sa vie. Les compétences informationnelles, quant à elles, vont être « l'ensemble des habiletés requises à l'enseignant pour reconnaître son besoin de se documenter lorsqu'il survient, puis de trouver, d'évaluer et d'utiliser l'information adéquatement ». Pour dire que l'enseignant est compétant sur le plan informationnel, il doit donc apprendre à mobiliser ses ressources internes et les ressources externes dont il dispose, (suite à ses propres expériences et aussi grâce à la formation continue qu'il aurait reçue) et ce, de manière efficace dans le but de trouver, d'évaluer et d'exploiter l'information judicieusement tout au long de sa profession enseignante.

Ainsi, en ce qui concerne notre recherche, nous disons que, comme nous avons montré dans nos différents chapitres (chapitre 1,2 et 3), les enseignants disposent des ordinateurs, donné par le Président de la République pour leur permettre de faire avec aisance la recherche, (cela se constate à travers le tableau 15 et 16, lorsque tous les enseignants enquêtés ont accès à un ordinateur et 75,94% possèdent un ordinateur portable). Il y a aussi le campus numérique qui oeuvre dans le domaine des TIC, permettant aux enseignants d'avoir les compétences nécessaires pour l'utilisation de l'Internet en donnant une formation permanente dans le domaine de la recherche documentaire et publication scientifique en ligne. Cependant, l'analyse des données recueillies montre qu'en général,les enseignants enquêtés n'ont pas les compétences techniques pour une meilleure utilisation de l'Internet. Ils ne savent ni déterminer les sources pertinentes, ni évaluer. Malgré la formation offerte par le campus numérique de la francophonie, quatre (4) enseignants seulement de notre échantillon déclarent avoir bénéficié de cette formation. Ce qui suppose que le campus numérique de la francophonie ne fait pas assez de sensibilisation ou des conférences dans le milieu universitaire pour montrer l'importance de se faire former en recherche documentaire ou la publication scientifique. Soit compte tenu de nombre important des enseignants au grade assistant, la recherche est moins pratiquée et cela peut entrainer un faible l'utilisation de l'Internet par les enseignants.

Les résultats soulignent que malgré l'influence de certains critères comme sexe, âge et les expériences dans l'enseignement sur les pratiques d'Internet des enseignants enquêtés, les compétences des enseignants en matière de l'Internet restent très inférieures au niveau requis pour la plupart d'entre eux. Sachant que toute recherche d'information se base d'abord sur la notion d'un besoin d'information (Dumouchel Op. cit, p 59), les répondants se rendent sur l'Internet pour combler les lacunes ou « d'incohérence dans leur connaissance ». Ici, nous ne pouvons pas encore parler de compétence, car il s'agit de l'état brut de la recherche, c'est-à-dire tout commence par un besoin d'information. Même si 89%des répondants, pensent qu'il faut prendre les informations provenant de net avec réserve. Seul un nombre minimal des enseignants ont les connaissances nécessaires pour rechercher les informations à travers l'Internet (4,05% qui ont montré comment reconnaitre un site). Nous pouvons donc dire que, si les répondants accordent une place importante à la recherche de l'information dans leur propos, c'est-à-dire lorsqu'un besoin se fait sentir dans le cadre de l'enseignement apprentissage, ils se rendent sur l'Internet, mais ils n'ont aucune stratégie avancée pour mener avec aisance la recherche (surtout le savoir évaluer dans un contexte de surabondance d'information). Cela témoigne exactement le fait qu'il y a moins des enseignants qui font réellement des recherches dans l'enseignement du supérieur au Tchad. Cela est compréhensible, lorsque la majorité des enquêtés n'ont pas suivi une formation dans le domaine de la recherche. D'ailleurs à titre d'exemple, dans un contexte comme au Québec où les TIC sont tellement avancées Karsenti, T. et all (2013, p.110) ont montré dans plusieurs études empiriques que les enseignants reçoivent peu de formations liées à leur transposition didactique (Dumouchel et Karsenti, 2013 ; Karsenti et UNESCO, 2011, 2013). Ce qui est étonnant, certains enseignants enquêtés même si le besoin est là, l'Internet n'est pas la voie sollicitée pour satisfaire ce besoin. Nous reconnaissons honnêtement que certains enseignants n'ont pas les besoins en information même s'ils se disent « enseignants chercheurs » et malheureusement, ces enseignants vont souvent en grève pour revendiquer ce droit à l'Etat. Ces enseignants se contentent des cours qu'ils ont reçus à leur époque pendant leur formation initiale, pour dispenser exactement le contenu. Ceux-ci n'ont plus besoin d'actualiser leur cours ni d'actualiser leurs connaissances dans leur domaine.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry