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Analyse de la structure spatiale de l’occupation du sol de la ville de Bukavu.


par Biringanine Mugisho
Université Catholique de Bukavu - Graduat en Sciences de l'environnement 2019
  

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Sigles et abréviations

SIG : Système d'Information Géographique

PIR : Proche Infrarouge

NDVI : Indice par Différence Normalisée de la Végétation

K : Coefficient Kappa

GPS : Global Positioning System

TM : Thematic Mapper

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Introduction

L'étude de l'occupation du sol est une entrée privilégiée dans l'évaluation des interactions entre l'Homme et son milieu (Kpedenou et al., 2018). Avec le temps, ces interactions qui jadis se limitaient à une simple satisfaction des besoins élémentaires sans avoir d'impacts majeurs sur l'environnement, ont actuellement pris une tournure de plus en plus dévastatrice s'accompagnant non seulement par des répercussions directes sur la nature entre autres l'érosion des sols, la perturbation de tout le cycle de l'eau, l'émission de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à l'échelle planétaire que l'industrie des transports (Vink, 1983), mais éventuellement, la perte définitive de certains avantages pour les êtres humains (Ramsar, 2014). Sur le plan international, la thématique liée aux problèmes environnementaux et ses conséquences préjudiciables à la survie des êtres vivants fait couler beaucoup d'encres. Un véritable monde des catastrophes naturelles s'est constitué au niveau international et s'est peu à peu institutionnalisé (Environnement Canada, 2018). Selon les statistiques de 2015, entre 1994 et 2015 plus de 8600 catastrophes naturelles ont fait plus de 1,5 millions de morts sur l'ensemble de la planète, soit près de 76000 victimes par an et généralement localisés dans des milieux urbains (CRED, 2015). La communauté scientifique chargée de l'évaluation d'impacts environnementaux pointe du doigt le souci de l'homme de modifier le plus possible la nature pour ses fins diverses (Seto et al., 2011). Aujourd'hui l'humanité connait une expansion croissante des zones urbaines qui se prononce par une artificialisation des milieux naturels (Ferland, 2015). Cette tendance aboutit à la conversion des zones de végétation naturelle en zone de cultures ou la conversion des zones de cultures en zone d'habitation (Ferland, 2015).

Dans le pays en voie de développement, notamment ceux de l'Afrique, l'urbanisation rapide a commencé à se manifester depuis les années 1950. Cette période correspond à la naissance mais surtout l'expansion des grandes villes situées sur les zones littorales. Cette situation est née de la concentration dans les centres urbains des services administratifs, des entreprises et des marchés. Elle a entraîné d'importants flux migratoires et a abouti à une macrocéphalie du tissu urbain (Vennetier, 1991 cité dans Diop, 2006).

En République Démocratique du Congo, on constate un déséquilibre entre les villes et les milieux ruraux dans les différentes provinces. Les villes sont généralement très peuplées subissant chaque année un important flux migratoire (Chamaa et al., 1981). Certaines villes situées dans les zones littorales, notamment la ville Bukavu, ne sont pas exemptées de ces

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phénomènes alarmants et incontrôlés. La ville a assisté à une augmentation spectaculaire de sa population de 79,8 % entre 1972 et 1974. Durant cette période, la ville a accueilli des flux de 30000 personnes par an (Chamaa et al., 1981). Avec un taux de croissance annuel de 4 %, la demande foncière devient insoutenable : 1000 nouveaux arrivants chaque année, soit une demande 1000 nouvelles parcelles (ONU-Habitat, 2014). A cela s'ajoute, la construction des infrastructures issues de la demande sociale (écoles, réseau d'adduction d'eau, hôpital, marché, station d'épuration des eaux et routes) (Ferland, 2015). Avec cette demande, les autorités urbaines ne sont plus à mesure de distinguer les sites propres aux habitations et ceux impropres (terrains à fortes pentes, c'est-à-dire dépassant 30° des terrains constitués des sols fragiles et des espaces verts) (Sherula, 2017). La ville a connu dès lors, une augmentation spectaculaire des catastrophes naturelles et qui se répercutent sur le paysage de la ville, jadis appelée Bukavu la verte, et les valeurs socio-économiques de la population (Ndyanabo et al., 2010). Selon le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (2016), entre 2014 et 2015, les catastrophes naturelles ont causé 195 morts dans cette ville soit une moyenne de 4 personnes par mois. Plus de 24700 personnes ont été directement affectées (destruction des maisons, inondations des routes,...) par ce fléau. Pourtant, le couvert végétal joue un rôle essentiel dans l'espace urbain. Son existence est nécessaire à la production de l'oxygène et au recyclage des rejets gazeux afin d'assurer un équilibre écologique (Grimm et al., 2008). Il est d'autant plus efficace qu'il absorbe l'énergie cinétique des gouttes de pluie pour arrêter l'érosion et maintient une bonne porosité à la surface du sol (Ferland, 2015).Cependant, il est ainsi donc nécessaire de se rendre compte de la situation de l'utilisation du sol dans la ville de Bukavu au regard de ces observations funestes.

A cet effet, les informations issues de l'analyse de l'occupation du sol sont toujours utiles dans l'identification des stratégies appropriées pour mieux gérer l'état de l'utilisation des terres enfin de promouvoir le développement durable (Mas, 2000 ; Lu et al., 2004). Il requiert donc de se poser la question de savoir quel est l'état actuel de l'occupation du sol dans la ville de Bukavu ?

A la lumière de cette question, ce travail examine l'hypothèse selon laquelle dans cette ville où l'explosion démographique bat son plein avec une densité de 13 449 hab. /km2 en 2012 (Godding, 2013), il existerait un nombre élevé de petites taches de savane herbeuse et que la classe sol nu et les bâtis constituerait la classe dominante dans ce paysage. Duvigneaud (1958), Bizangi (1983), Mbenza (1994) avaient signalé déjà que les migrations ethniques intra et extra régionales au cours des dernières décennies étaient la cause de la dévastation des vastes étendues de forêt dans la ville de Lubumbashi.

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La présente étude a pour objectif global de contribuer à une meilleure connaissance de l'occupation du sol de la ville de Bukavu. Spécifiquement, il cherche à analyser la structure spatiale de la ville de Bukavu à partir de données de télédétection, du système d'information géographique et d'outils d'analyse de l'écologie du paysage.

C'est dans ce cadre que la présente étude engagera comme objectifs opérationnels de :

? réaliser une composition colorée permettant de rehausser les valeurs radiométriques afin d'analyser efficacement l'occupation du sol et en particulier la végétation ;

? réaliser une classification non supervisée et une cartographie de l'occupation du sol reprenant les classes : Forêt, Savane, Savane herbeuse, et Sol nu et bâtis ;

? valider la classification non supervisée à partir de la matrice de confusion ;

? quantifier la structure spatiale des différentes classes à partir des indices de structure spatiale.

Hormis l'introduction et la conclusion, le travail est subdivisé en 4 chapitres. Le chapitre premier fait une synthèse bibliographique sur la télédétection et la dégradation du couvert végétal. Le chapitre deuxième contextualise le cadre d'étude et présente les matériels utilisés ainsi que les méthodes suivies. Dans le troisième chapitre, les principaux résultats cartographiques et de la classification sont présentés et interprétés. Enfin, le quatrième chapitre discute la méthodologie utilisée et les principaux résultats obtenus.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein