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Expoitation des pangolins (pholidota, manidae gray 1821) et commercialisation de leurs produits dérivés, dans les environs du parc national de la Maiko (RDC)


par Benezeth Kambale Visando
Université de Kisangani (RDC) - Diplôme d'Etude Supérieures (DES) en Sciences-Biologie 2019
  

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Département d'Ecologie et Gestion des Ressources Animales (EGRA)

UNIVERSITE DE KISANGANI FACULTE DES SCIENCES

BP.2012

KISANGANI

EXPLOITATION DES PANGOLINS (Pholidota, Manidae Gray 1821) ET COMMERCIALISATION DE LEURS PRODUITS DERIVES, DANS LES ENVIRONS

DU PARC NATIONAL DE LA MAÏKO (RDC)

Par

Benezeth KAMBALE VISANDO

Mémoire de D.E.S

Présenté en vue de l'obtention du Grade de Diplômé d'Etudes Supérieures en Sciences.

Option : Biologie.

Orientation : Ecologie et Gestion des Ressources Animales.

Promoteur : Prof. Dr Gembu TUNGALUNA Co-Promoteur: Prof. Dr Gambalemoke MBALITINI

ANNEE ACADEMIQUE: 2019-2020

i

DEDICACE

A vous chers parents : Barakia PALUKU SIVIHWA et Elsye KAVIRA BASWIRI pour votre détermination en notre éducation jusqu'à faire de nous une personne instruite, utile non seulement pour la famille mais surtout pour la nation congolaise.

A ma très chère épouse Dorcas KAHAMBU MAYANI et nos enfants Bertin SIVIHWA VISANDO et Delsyienne SIVIHWA VISANDO, pour votre amour incomparable témoigné à mon égard et en croyant vivement à notre meilleur avenir.

ii

REMERCIEMENTS

Ce mémoire de DES est une résultante d'efforts, d'encouragements et de réflexions de plus d'une personne raison pour laquelle, à ce jour de sa rédaction, nous avons le plaisir de

remercier toutes les personnes qui ont contribué à sa
réalisation.

Avant tout, nos remerciements s'adressent à l'Eternel notre Dieu, qui est la source de toute providence.

Nos remerciements vont naturellement aux Prof. Dr Guy Crispin Gembu Tungaluna et Prof. Dr Jean Claude Mukinzi Itoka de l'Université de Kisangani, qui n'ont pas hésités d'accepter la promotion de ce travail. Leurs disponibilités, leurs qualités scientifique et leurs rigueurs ont favorisé des échanges fructueux qui ont permis sa finalisation. Cela va également au Co-promoteur, le Prof. Dr Sylvestre Gambalemoke Mbalitini pour son accompagnement, ses remarques et suivis.

Nous avons également l'obligation de remercier les initiateurs du projet Conservation des Pangolins via l'appui financier de US-FISH & WILDLIFE SERVICE, pour leur volonté de promouvoir la recherche à travers ce vaste programme de renforcement des capacités des enseignants de l'Université de Conservation de la Nature et de Développement de Kasugho (UCNDK) en collaboration avec l'Université de Kisangani (UNIKIS).

Nos remerciements s'adressent également à tous les Membres du corps académique et scientifique de l'Université de Kisangani, plus particulièrement, à ceux de la Faculté des sciences qui ont contribué à notre formation. En dépit de leurs tâches et occupations diverses. Que les Professeurs Dudu, Upoki, Juakaly, Gembu, Mukinzi, Gambalemoke, Bapeamoni, Drazo, Kahindo, Ewango, Lisingo, Mukandama, Mampeta, Kimbwani, Valentin Mong-bolo, et l'Assistant Cedric Ilunga, trouvent ici l'expression de notre gratitude.

Nos vifs remerciements s'adressent au Dr Francis TARLA, Coordonnateur du projet MENTOR-POP (Progress on Pangolin) et coordonnateur du projet CABAG (Central African Bushmeat Action Group), Eric TAH KABA Directeur de l'organisation LAGA, tous au Cameroun ; pour leurs appuis divers.

A l'équipe locale, le Doctorant Jonas Kambale Nyumu, Coordonnateur du Projet (Conservation des Pangolins-Maiko-Tayna-Kauzi-Biega), pour ses divers contacts dont nous sommes infiniment reconnaissants.

Aux autorités administratives et académiques de l'Université de Conservation de la Nature et de Développement de Kasugho : Pierre Kakuke Vwirasihikya, Roger Muhindo Kitsuva,

iii

Charles Paluku Syahaya, Kako Wanzalire, qu'ils trouvent l'expression de notre gratitude dans ce paragraphe.

A nos collègues assistants et camarades, Joël Mbusa Mapoli, David Kambale Malimbo, Steven Ngoy Luhembwe, Morgan Mukobya Wakyata et John Paluku Walaka, pour l'endurance et la franche collaboration dont ils ont fait preuve tant, dans l'auditoire que sur terrain, pour la réussite et le succès de différentes activités scientifiques collectives (travaux pratiques, analyse des données, travaux dirigés, etc.) tout au long de notre formation que chacun trouve ici l'expression de notre gratitude. Toute la famille Visando, chacun par son nom, la famille Kivuya, la famille Kaputu, la famille Wanzaluendo, la famille Maliro, Remy Shungi Munganga, Abygael Rumya qui n'a cessé de nous encourager, prié pour nous, nous sommes infiniment reconnaissants pour votre contribution, soutiens et l'estime que vous nous avez témoignée.

Merci à vous tous dont les noms ne sont pas mentionnés, nous restons très reconnaissants envers chacun de vous.

Benezeth Kambale Visando

iv

RÉSUMÉ

Cette étude s'est focalisée sur l'exploitation des pangolins et la commercialisation de leurs produits secondaires dans la région autour du Parc National de la Maiko ; en vue de ressortir son ampleur et l'organisation de sa filière d'exploitation par les informations et les connaissances des chasseurs locaux.

La méthode des enquêtes semi-structurées et individuelles avec 125 chasseurs a été réalisée ; pendant trois mois (Février, Mars et Avril 2019) sur les deux axes routiers : route Kisangani-Lubutu (RN3) et route Kisangani-Ituri (RN4).

La collecte des données a été réalisée à l'aide du logiciel Kobocollect et les analyses de comparaison, Chi-carré et Ficher ont été calculé à l'aide du logiciel Past 2.3 et Rstudio.

Les résultats de cette étude montrent que l'exploitation des pangolins est, non seulement focalisée sur la thérapie et la consommation de la viande comme viande de brousse au niveau local, mais aussi, actuellement tournée vers le commerce de ses produits secondaires, principalement celui des écailles de [Manis (Smutsia) gigantea], dont la demande est accrue dans la région.

Le prix moyen du Kilogramme d'écailles sur la RN3 est de 6,18$US et que sur la RN4, il est de 13,5$US.

Le commerce se fait par l'intermédiaire de plusieurs acteurs en provenance des grands centres urbains, qui utilisent plus la moto et incitent les chasseurs dans cette activité.

Seuls, les pangolins terrestres [Manis (Smutsia) gigantea] sont plus en danger par rapport aux deux autres qui sont arboricoles [Manis (Phataginus) tricuspis et [Manis (Phataginus) tetradactyla] et qui ne font pas encore objet de demande auprès des trafiquants dans la région.

Mots clés : Pangolin - Exploitation - Commerce - Produit secondaire- Chasseur - enquêtes - Maiko

v

ABSTRACT

This study focused on the exploitation of pangolins and the marketing of their secondary products in the region around the Maiko National Park; in order to highlight its scope and the organization of its exploitation chain through the information and knowledge of local hunters. The semi-structured and individual survey method with 125 hunters was carried out; for three months (February, March and April 2019) on the two main roads: Kisangani-Lubutu road (RN3) and Kisangani-Ituri road (RN4).

Data collection was carried out using the Kobocollect software and the comparison analyses, Chi-square and File were calculated using the Past 2.3 and Rstudio software.

The results of this study show that the exploitation of pangolins is not only focused on the therapy and consumption of pangolin meat as bushmeat at the local level; but also, currently, on the trade of its secondary products, mainly [Manis (Smutsia) gigantea] scales, whose demand is increasing in the region.

The average price per kilogram of flakes on the RN3 is US$6.18 and on the RN4 it is US$13.5. Trade is carried out through several actors from major urban centres, who use motorcycles more and encourage hunters to do so.

Only terrestrial pangolins [Manis (Smutsia) gigantea] are more at risk than the other two tree species [Manis (Phataginus) tricuspis and Manis (Phataginus) tetradactyla], which are not yet in demand from traffickers in the region.

Keywords: Pangolin - Harvesting - Trade - Secondary product - Hunter - Surveys - Maiko

vi

Liste des abréviations

BCC : Banque Centrale du Congo ;

BCO : Bassin du Congo ;

CITES : Convention sur le commerce International des Espèces de faune et de flore

sauvages menacées d'extinction ;

EGRA : Ecologie et Gestion des Ressources Animales ;

EDGE : Evolutionarily Distinct and Globally Endangered;

Fc : Franc Congolais;

Fig : Figure;

ICCN : Institut Congolais de la Conservation de la Nature ;

Kis : Kisangani ;

MENTOR-POP: Mentoring for Environmentol Tranning in Outreach and Resource Conservation - Progress on Pangolin

PNM : Parc National de la Maiko ;

PK : Point Kilométrique ;

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature ;

UCNDK : Université de Conservation de la Nature et de Développement de Kasugho ;

UNIKIS : Université de Kisangani ;

UNOCHA : Bureau des Nations Unies pour la coordination de l'assistance humanitaire

RCB : Réserve de Chasse de Bakumu ;

RDC : République Démocratique du Congo ;

RN : Route Nationale ;

Qté : Quantité.

vii

Liste des Tableaux

Tableau (1) : Détails de quelques données de saisies d'origine Africaine

7

Tableau (3) : Répartition des enquêtés en fonction de leur tribu

24

Tableau (4) : Moyen d'obtention des Pangolins

...26

Tableau (5) : Maladies traitées par les produits dérivés des Pangolins

28

viii

Liste des Figures

Fig. (1) : Aire de répartition de Manis tricuspis 3

Fig. (2) : Aire de répartition de Manis tetradactyla 4

Fig. (3) : Aire de répartition de Manis gigantea 4

Fig. (4) : Aire de répartition de Manis temminckii......5 Fig. (5) : Carte illustrant la localisation des sites d'échantillonnage (Villages) autour du parc national de la Maiko....12 Fig. (6) et (7) : Echange en groupe avec les chasseurs à Baego...15 Fig. (8) : Echange individuel avec un chasseur à Baego... 15 Fig. (9) : Illustration des relations entre les différents outils (Plateforme KoboToolbox.org et logiciel Kobocollect dans le smartphone)...17 Fig. (10) : Répartition des personnes interrogées en fonction des villages par axe...19 Fig. (11) : Répartition des personnes interrogées en fonction de l'âge dans chaque villages....20 Fig. (12) : Répartition par villages des personnes interrogées en fonction de leur niveau d'étude....21

Fig. (13) : Représentation des niveaux d'étude des personnes interrogées par tribu 22
Fig. (14) : Répartition globale du niveau d'étude des personnes interrogées par intervalles

d'âges 23
Fig. (15) : Répartition des personnes interrogées d'après la profession exercée dans les villages

d'étude 25

Fig. (16) : Niveau de connaissance des Pangolins par les chasseurs 26
Fig. (17) : Raisons de consommations de la viande des Pangolins par les chasseurs autour du

PNMaiko 27

Fig. (18) : Fréquences de rencontre des Pangolins en forêt 29

Fig. (19).a : Opinion des personnes interrogées sur l'Etat actuel des Pangolins dans la forêt sur

la RN3 29
Fig. (19).b : Opinion des personnes interrogées sur l'Etat actuel des Pangolins dans la forêt

sur la RN4 30
Fig. (20) : Les moyens de chasse de Pangolins utilisé sur l'axe Kisangani-Ituri et Kisangani-

Lubutu 31

Fig. (21): Lieu de chasse de Pangolin dans la forêt 32

Fig. (22) : Produits dérivés de Pangolins impliqués dans la commercialisation 33

ix

Fig. (23): Appréciation de l'impact économique de l'exploitation des Pangolins par les

chasseurs

..34

Fig. (24) : Villes/Territoires de provenance des acheteurs en RDC

35

Fig. (25) : Moyens de transport utilisés sur les deux axes

...35

Fig. (26): Les différents acteurs impliqués dans la filière d'exploitation des Pangolins dans la

région environnant le PNMaiko 36

x

Liste des Annexes

Annexe (I) : Tableau (2). Localisation de localités étudiées le long des axes routiers Kisangani-Lubutu (RN3) et Kisangani-Ituri (RN4).

Annexe (II) : Questionnaire d'enquête réalisée auprès des chasseurs ; incorporer dans le logiciel Kobocollect.

Annexe (III) : Illustration des quelques images des pièces des écailles et griffes des Pangolins prélevé dans les mains des chasseurs, dans certains villages sur les axes routiers environnant le Parc National de Maiko (Février, à Avril 2019) ;

Annexe (IV) : Images des pangolins utilisés sur terrain.

xi

TABLE DE MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS .ii

RÉSUMÉ .iv

ABSTRACT ...v

Liste des abréviations vi

Liste des Tableaux ....vii

Liste des Figures ..ix

Liste des Annexes x

TABLE DE MATIERES .xi

Premier Chapitre : INTRODUCTION ..1

1.1. GENERALITES 1

1.1.1. Les Pangolins 1

1.1.2. Taxonomie et Répartition géographique des pangolins 2

1.1.3. Habitat 5

1.1.4. Alimentation et rôle de l'espèce dans l'écosystème 5

1.2 PROBLEMATIQUE .6

1.3. HYPOTHESES .8

1.4. OBJECTIF DU TRAVAIL ...9

1.4.1. Objectif global 9

1.4.2. Objectifs Spécifique

;

9

1.5. INTERET DU TRAVAIL 9

1.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL 9

Deuxième Chapitre : MATERIEL ET METHODES 11

2.1. MILIEU D'ETUDE 11

2.1.1. Choix du milieu d'étude 11

2.1.2. Situation géographique et administrative du Parc National de Maiko 11

2.1.3. Présentation des sites d'échantillonnages 12

2.2. MATERIEL 13

2.3. METHODES ...13

2.3.1. Pré-enquête ..13

2.3.2. Enquête proprement dite 13

xii

2.3.2.1. Echantillonnage

13

2.3.2.2. Collecte des données

14

2.3.2.3. Déroulement des entrevues

.14

2.3.2.4. Entrevues avec les chasseurs

14

2.3.2.5. Entretien avec le chef de poste à la barrière

16

2.3.2.6. Identification des produits dérivés de Pangolins

.16

2.4. Traitement des données

16

2.4.1. Kobocollect

16

2.4.2. Etapes d'utilisation de l'application Kobocollect

17

2.4.3. Analyse des données

18

Troisième Chapitre : RESULTATS

19

3.1. Exploitation des pangolins dans la zone autour du PNM

...19

3.1.1. Identités et catégories socio-professionnelles des personnes interrogées dans la

zone d'étude 19

3.1.1.1. Répartition des personnes interrogées par Villages sur deux axes routiers 19

3.1.1.2. Age des personnes interrogées

20

3.1.1.3. Niveau d'étude des personnes interrogées

.21

3.1.1.4. Tribus des personnes interrogées

24

3.1.1.5. Profession des personnes interrogées

25

3.1.2. Connaissance des espèces de Pangolins

25

3.1.3. Moyen d'obtention des Pangolins par axes

26

3.1.4. Utilisation des Pangolins

27

3.1.4.1. Alimentaire

27

 

3.1.4.2. Traitement traditionnel des maladies à partir des produits dérivés

28

3.1.5. Fréquences de rencontre de Pangolins dans la forêt

29

3.1.6. Opinion des personnes interrogées sur l'Etat actuel des Pangolins en forêt

.29

3.1.7. Différents types de moyen de chasse de Pangolins utilisés

31

 

3.1.8. Lieu de prélèvement des Pangolins dans la Forêt

32

3.2. Commercialisation des produits dérivés de Pangolins .

32

3.2.1. Produits commercialisés

32

 

3.2.2. Prix d'achat du Kilogramme d'écaille de Pangolin

.33

3.2.3. Impact du commerce des Pangolins et de leurs sous-produits sur la vie des

 

chasseurs

33

xiii

3.3. Filière d'exploitation et acteurs impliqués

34

3.3.1. Lieu de provenance des acheteurs impliqués

34

3.3.2. Moyen de transport

35

3.3.3. Diagramme simplifié de l'organisation du marché

.36

Quatrième Chapitre : DISCUSSION

37

4.1. Exploitation des pangolins autour du PNM

37

4.2. Commerce des pangolins et de leurs sous-produits autours du PNM

.42

4.3. Filière d'exploitation et acteurs impliqués

.44

CONCLUSION ET SUGGESTIONS

46

Suggestions

46

Recommandations

47

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

.48

ANNEXES

 

1

Premier Chapitre: INTRODUCTION

1.1.GENERALITES

1.1.1. Les Pangolins

La surexploitation est l'une des principales pressions à l'origine de l'augmentation de la mortalité et de l'extinction locale des espèces, à l'instar de ce qui est aujourd'hui constaté chez les Pangolins (Maxwel et al., 2016 ; Ducatez & Shine 2017).

Partant de ses origines, le pangolin est un animal appartenant à l'Ordre de Pholidota qui renferme 8 espèces (Gaudin et al., 2009) avec une seule famille, Manidae, (Gray, 1821).

Du point de vue morphologique, les Pangolins sont morphologiquement caractérisés par une armure composée de grandes écailles chevauchantes et plates, riche en kératine. Cette armure couvre leur corps entier sauf, la face ventrale de la tête et du tronc, les faces plantaires et l'intérieur des pattes. Cette caractéristique les distingue des autres mammifères. Cependant, ces écailles ne sont pas des poils compressés comme c'est le cas de la corne de Rhinocéros ou des épines chez les Echidnés, mais plutôt, des extrusions de l'épiderme similaires aux ongles des Primates (Gaubert, 2011).

Les pangolins sont caractérisés par un comportement particulier face à une menace ; ils se roulent le plus souvent en boule, rentrant leur tête sous leur queue en se protégeant à l'aide de leur armure d'écailles qui forme une barrière protectrice contre les prédateurs. Ce comportement les rend extrêmement vulnérables à la surexploitation anthropique, par le fait qu'ils se font facilement attraper, au lieu de s'enfuir face au danger.

A cette caractéristique biologique, s'ajoutent de bas taux de reproduction et des densités potentiellement peu importantes, dû au fait qu'ils survivent ou se reproduisent difficilement en captivité (Hoyt 1987; Yang et al., 2007; Swart et al., 2009 ; Gaubert, 2011).

A l'instar des éléphants et des pandas, les pangolins sont également qualifiés d'espèces « EDGE » (Evolutionarily Distinct and Globally Endangered) c'est-à-dire Espèces évolutivement distinctes et globalement en danger car, n'ayant que peu d'espèces étroitement apparentées et ne représentant que des aspects uniques et disproportionnées de l'histoire de l'évolution (Zhou et al., 2014).

2

Toutes les espèces de pangolins sont solitaires. Il est possible qu'elles ne se rencontrent que pour se reproduire. La reproduction n'est pas bien documentée, mais semble être, de toute évidence, non-saisonnière et continue. Les pangolins d'Afrique se reproduisent probablement une fois dans l'année et donnent naissance à un petit. La période de gestation varie de 130-150 jours pour les espèces d'Afrique (Gaubert, 2011) et le sevrage intervient après environ 1 an (Pietersen et al., 2014a).

Les pangolins ont des organes olfactifs très développés. Les odeurs semblent jouer un rôle important dans les comportements alimentaires, sexuels et territoriaux. La communication entre les individus est mal comprise, même si, les sens de l'odorat, du goût et de l'ouïe sont plus développés que la vue (Gaubert, 2011).

Quant à leur longévité dans la nature, elle semble moins documentée. Cependant, certains auteurs, se basant sur les données des taux de croissance disponibles, estiment que les pangolins auraient une longévité relativement longue, d'environs 20 ans ou plus (Pietersen et al., 2014b).

Toutefois, d'après les registres des zoos, les pangolins ont survécu, dans des cas extrêmement rares, jusqu'à 27 ans en captivité. Le plus souvent, une fois nés ou gardés en captivité après avoir été prélevés de la nature, les pangolins ne survivent pas plus de 2 ou 3 ans (Yang et al., 2007).

1.1.2. Taxonomie et répartition géographique des pangolins

1.1.2.1. Taxonomie

Les pangolins appartiennent à la Classe de Mammalia, Ordre: Pholidota Weber 1904, Famille: Manidae Gray 1821 (Don et al., 2005)

Avec comme Genre, espèce ou sous-espèce africaine : Manis tricuspis (Rafinesque 1821), Manis tetradactyla (Linnaeus 1766), Manis gigantea (Illiger 1815) et Manis temminckii (Smuts 1832)

Les synonymes scientifiques de Manis gigantea: Smutsia gigantea (Smuts, 1832); Phataginus gigantea (Grubb et al., 1998), Manis temminckii: Smutsia temminckii (Smuts, 1832) Phataginus temminckii (Grubb et al., 1998), Manis tricuspis: Phataginus tricuspis (Grubb et al. 1998) et Manis tetradactyla: Phataginus tetradactyla (Grubb et al. 1998); Uromanis tetradactyla (McKenna and Bell, 1997).

3

1.1.2.2.Répartition géographique des pangolins

Sur le plan mondial, les pangolins sont regroupés en huit espèces, dont quatre se trouvent en Afrique subsaharienne et quatre autres, en Asie. Les espèces africaines sont : le pangolin géant (Manis gigantea Illiger 1815), le pangolin à longue queue (Manis tetradactyla Linnaeus, 1766), le pangolin à petites écailles (Manis tricuspis Rafinesque 1821), et le pangolin de Temminck (Manis temmincki Smuts 1832).

Quant aux espèces asiatiques, on distingue notamment, le pangolin de Chine (Manis pentadactyla Linnaeus, 1758), le pangolin de Malaisie (M. javanica Desmarest, 1822), le pangolin indien (M. crassicaudata Gray, 1827), et le pangolin des Philippines (M. culionensis De Elera, 1915).

La distribution géographique des espèces africaines est représentée dans les figures ci-dessous :

Fig. (1): Aire de répartition de Manis tricuspis (Waterman et al., 2014a)

4

Fig. (2) : Aire de répartition de Manis tetradactyla. (Waterman et al., 2014, b).

Fig. (3) : Aire de répartition de Manis gigantea. (Waterman et al., 2014c).

5

Fig. (4) : Aire de répartition de Manis temminckii. (Pietersen et al., 2014b).

1.1.3. Habitat

Les pangolins d'Afrique occupent les forêts tropicales et subtropicales, les terres boisées sèches et les régions de savane ouverte dans les régions tropicales et intertropicales. (Challender, 2014). Bien qu'ils peuvent se trouver dans des zones non protégés et qu'ils aient été trouvés dans les plantations de palmiers à huile et d'hévéas ; ils évitent les zones d'agriculture extensive et d'établissement humain (Gaubert, 2011 ; Challender et al., 2014). La disponibilité des proies et de l'eau (selon l'espèce) est le facteur principal déterminant la présence des pangolins dans un milieu (Gaubert, 2011).

Parmi ces espèces, deux sont arboricoles : M. tetradactyla et M. tricuspis. Elles occupent à la fois la forêt tropicale humide primaire et secondaire et ont besoin dela disponibilité de gros arbres pour s'abriter. Par contre les deux autres (M. temminckii et M. gigantea) sont terrestres. Il est à noter que M.temminckii est la seule espèce d'Afrique dont l'aire de distribution s'étend jusqu'aux régions arides (excepté les habitats désertiques). On l'y retrouve principalement dans la savane boisée dotée de broussailles modérées à denses (Heath & Coulson 1997).

Par ailleurs, malgré l'évidence d'une surexploitation alarmante, les données à grande échelle sur l'exploitation de la faune terrestre en général et des Pangolins en particulier, nécessaires

6

1.1.4. Régime alimentaire et rôle de l'espèce dans l'écosystème

Le régime alimentaire des Pangolins est essentiellement « myrmécophage » ; mais ils consomment aussi, de manière sélective, des termites et/ou des fourmis. Les espèces plus grosses telles que M.gigantea, consomment également d'autres arthropodes en petites quantités. Ils ouvrent les fourmilières et les termitières à l'aide de leurs griffes antérieures, mais sans détruire complétement les colonies d'insectes qui parviennent à se restaurer facilement après une telle attaque.

La spécificité de leur régime alimentaire corrélée aux aspects saisonniers sont susceptibles de diminuer la compétition trophique avec d'autres animaux, tel que l'oryctérope [Orycteropus afer (Pallas, 1766)]. En effet, celle-ci est la seule espèce concurrente, spécialisée dans la consommation des fourmis en Afrique, mais qui, cependant, semble développer un mode de vie commensale avec les Pangolins (Gaubert, 2011).

Du fait que les Pangolins consomment de grandes quantités de fourmis et de termites, ils contribuent ainsi, au contrôle de la population de ces arthropodes. Selon les estimations, un pangolin adulte peut consommer plus de 70 millions d'insectes par an, soit environ une consommation de 200 000 fourmis/Jours (Francis, 2008). D'où selon les experts, sa disparition aurait des conséquences écologiques graves dans les écosystèmes forestiers tropicaux, car elle influerait en faveur de l'accroissement des populations de fourmis et de termites (CITES, 2017).

1.2. PROBLEMATIQUE

Actuellement, l'augmentation de la demande et du prix de produits dérivés des espèces menacées, constitue l'un des grands problèmes de la conservation (Challender, 2014). Le cas précis du pangolin est vraisemblablement très alarmant, du fait que leurs écailles font l'objet d'une demande à haute échelle, principalement dans les pays Asiatiques dont la Chine et le Viêt-Nam. Les sites d'approvisionnements se situent dans divers pays africains, notamment dans les forêts du bassin du Congo, nonobstant les mesures contraignantes de la CITES et des lois nationales en la matière.

Jan.17 6.000 Kg RDC Ouganda Asie Pangolinconservation.org

Jan.17 5.400 Kg Cameroun - Chine Pangolinconservation.org

Fev.17 3.000 Kg RDC Turquie Thailand Pangolinconservation.org

Fev.17 73 Kg RDC

- -

AfricanParks/ Garamba

7

pour éclairer les politiques et les mesures de conservation, font également défaut (Joppa et al., 2016).

Néanmoins, quelques données sur l'exploitation des pangolins tant au niveau régional que local existent, bien que de manière éparse, auprès d'organismes intéressés par cette activité. Cela se vérifie au regard des publications des données sur les « colis » illégaux de leurs produits secondaires provenant de notre pays, régulièrement interceptés dans le circuit international de commerce. ( Pangolinconservation.org)

Tel est le cas, en Janvier 2017, de la saisie de six tonnes d'écailles, en Tanzanie dont la provenance était la RDC, en passant par l'Ouganda, le Burundi, puis la Tanzanie (Jaramogi, 2017). Or si l'on considère le poids individuel d'un pangolin, la quantité d'écailles saisie en Tanzanie représentait environs celle de 10.000 Pangolins tués.

Dans la Province de la Tshopo, on peut citer la saisie de plus de 2,5 tonnes d'écailles en 2017, par les agents de terrain de l'ICCN et ses partenaires. Cette cargaison provenait de l'axe routier Kisangani-Buta (Province Bas-Uéle), probablement dans les forêts environnant la réserve de chasse de Rubi-Tele (ICCN/RDC/PN/TL2-Comm person,).

A cela, s'ajoute la saisie de 73 Kg d'écailles de M.gigantea interceptés par des gardes du Parc National de la Garamba (Nord-Est de la RDC), en collaboration avec l'organisation non gouvernementale de conservation, AfricanParks (AfricanParks, 2017).

Nous reprenons dans le Tableau (1), quelques données sur les saisies réalisées par les services spécialisés dans plusieurs points de contrôle des pays de l'Afrique-Centrale.

Tableau (1) : Détails de quelques données de saisies écailles de pangolins des d'origine Africaine.

Itinéraire

Dates Qté/Saisie Provenance Transit Destination Source

8

Fev.17 6 Tonnes RDC Tanzanie - Jaramogi, 2017

Juil.17 1.125 Kg RDC - - Pangolinconservation.org

Juil.17 90 Kg RCA Kenya China Pangolinconservation.org

Dec.17 3.500 Kg RDC - Thailande Pangolinconservation.org

Dec.17 670 Kg Cameroun - Malaysia Pangolinconservation.org

Fev.18 2.5 Tonnes Kis/RDC - - ICCN/Tshopo

Mar.18 3 Tonnes Kis/RDC Kin/RDC - ComPers/Cherch CIFOR

Sept.18 1 Tonnes RDC - - AFP/John Wessels

Au regard des données documentées de saisie réalisées dans divers points de contrôle et de la littérature de plus en plus riche sur la commercialisation illicite de ces produits en milieux forestiers tropicaux, quel serait l'état d'exploitation des pangolins dans les environs du Parc National de Maiko (PNM), une des zones incluse dans le landscape 10 ?

Ce questionnement général, nous pousse à mener une étude dans la zone située autour du Parc National de Maiko (PNM), en vue de cerner le problème et de proposer des mesures pour une meilleure protection de ce groupe dans la région.

Pour cette question générale, nous nous sommes posé les questions spécifiques ci-après :

? Les pangolins et leurs produits secondaires font-ils l'objet d'exploitation dans la région environnant le PNM?

? Quel est l'ampleur de cette exploitation dans la zone d'étude?

? Quels sont les différents acteurs impliqués dans la filière de commercialisation des pangolins et de leurs produits dérivés ?

1.3.HYPOTHESES

Etant donné que les pangolins et/ou leurs produits secondaires sont entrés dans le circuit de commerce international, «les pangolins dans les environs du PNM sont exploités pour des fins diverses »

Compte tenu que la part, des localités ou villages échantillonnés se situent sur les deux axes principaux qui traversent la région forestière de la cuvette centrale congolaise du bassin du Congo avec un trafic accrue des marchandises et personnes, reliant les provinces de la Tshopo,

9

Ituri, Nord-Kivu, Maniema et que ces forêts sont contigües à l'aire protégée de notre étude, à savoir le PN Maiko, les hypothèses spécifiques que nous voulons tester sont les suivantes :

· Les pangolins et leurs produits secondaires sont indistinctement exploités autour du Parc National de la Maiko, notamment dans les villages situés le long des principaux axes routiers.

· L'exploitation de Pangolins et de leurs produits dérivés est élevée le long des axes routiers, mais avec une intensité qui augmente en fonction de l'éloignement par rapport au Parc. Ainsi, les agglomérations relativement plus éloignées du PNM ont une ampleur d'exploitation plus élevée que celles proches du Parc.

· Plusieurs types d'acteurs, locaux et étrangers jouent différents rôles dans l'exploitation des Pangolins et de leurs produits dérivés dans la zone environnant le PN Maiko.

1.4. OBJECTIF DU TRAVAIL

1.4.1 Objectif global

L'objectif principal poursuivi dans ce travail est de décrire les causes et l'ampleur de l'exploitation des pangolins ainsi que de leurs produits dérivés (écailles) dans la région environnant le Parc National de la Maiko en comparativement aux données d'autres régions d'Afrique centrale et de l'ouest; en vue de comprendre les conditions qui favorisent l'exploitation des pangolins dans la région ainsi que le circuit de leur trafic au cours de ces cinq dernières années.

1.4.2. Objectif Spécifique

Les objectifs spécifiques se déclinent comme suit :

· ressortir l'état d'exploitation des pangolins et de leurs produits dérivés dans les villages situés le long de principaux axes routiers de la zone d'étude ;

· déterminer l'ampleur de cette exploitation (pangolins et leurs sous-produits) dans la région environnant le Parc National de la Maiko ;

· Identifier les acteurs locaux et étrangers impliqués dans la commercialisation de pangolins.

10

1.5. INTERETS DU TRAVAIL

Ce travail comporte un double intérêt :

? Sur le plan scientifique : il fournira des informations de base sur l'exploitation de pangolins et de ses sous-produits dans la région autour du PNM ; ainsi que les espèces les plus commercialisées pour pouvoir estimer la proportion des espèces à haut risque dans la région environnant le PNM.

? Sur le plan du commerce illégale : il permettra d'identifier les différents acteurs impliqués dans la zone d'étude ; ainsi que de comprendre la dynamique du commerce dans la région.

1.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis la conclusion et les suggestions, ce travail comporte quatre chapitres. Le chapitre premier qui est l'Introduction, survole les généralités relatives à notre thème d'étude, la problématique, les hypothèses et les objectifs ; le second traite des matériels et des méthodes utilisées, tandis que le troisième chapitre présente les résultats et leur signification et enfin, le quatrième chapitre donne la discussion qui est la confrontation de nos résultats avec la littérature.

11

Deuxième Chapitre : MATERIEL ET METHODES

2.1. MILIEU D'ETUDE

2.2.1. Choix du milieu d'étude

Notre étude a été réalisée dans la région environnant le Parc National de la Maiko sur les deux axes routiers principaux où nos enquêtes ont été menées. Les enquêtes ont été conduites dans les villages, sur l'axe RN3 qui mène de Kisangani vers Lubutu dans le Sud et sur l'axe RN4 qui mène de Kisangani vers l'Ituri.

Les villages sélectionnés devaient répondre aux critères suivants :

? être situé sur les principaux axes routiers environnant le PNM ;

? pratique de la chasse comme activité principale du milieu;

2.1.2. Situation géographique et administrative du Parc National de Maiko

2.1.2.1. Historique

Le Parc National de Maiko est l'un des Parc du paysage 10 (Maiko-Tayna et Kauzi-Biega), créé le 20 Novembre 1970 par l'Ordonnance-loi n°070-312 et couvre une superficie de 10.830 Km2. Il a été classé depuis 1933 par les colons belges comme une réserve de chasse sous le nom de Réserve de Chasse de Bakumu, « RCB » en sigle.

2.1.2.2. Administration

Le P.N. Maiko est un parc de forêt reparti dans trois provinces de la RDC situé à cheval sur l'équateur entre 0°10' latitude Nord et 1°0' latitude Sud et entre 26°50' et 28°40' longitude Est. Le PNM se retrouve dans quatre territoires : Bafwasende dans la Province de la Tshopo (41,6%), Lubutu dans la province du Maniema (38,7%), Walikale et Lubero dans la province du Nord-Kivu (19,7%).

Le parc est subdivisé en trois secteurs : le secteur Nord en territoire de Lubero et Walikale, le secteur Centre, en territoire de Bafwasende et le secteur Sud en territoire de Lubutu. Cependant, son quartier général est installé à Osso dans le secteur Sud du Parc. Chaque secteur est dirigé par un chef de secteur qui supervise les postes de patrouilles chargés d'assurer la surveillance du secteur. Le secteur Nord dispose de trois postes (Yongesa, Longomani, et Isangi), le Centre

12

a deux (Loya et Nsasi/ Babuse) et le Sud cinq (Osso, Mungele, Mundo, Pene et Aluta). Mais, à cause des difficultés opérationnelles, nombre de ces postes sont fermés. (Maindo, 2017)

2.1.3. Présentation des sites d'échantillonnages

Les villages dans lesquels la présente étude a été menée, sont situés le long de ces deux axes routiers dont le tracé passe dans les abords relatifs du parc national de la Maiko. Les villages sur la RN4 sont administrés par la Collectivité Secteur, Bokeni - Kondolole (Territoire Bafwasende, Province de la Tshopo) par contre les villages échantillonnés sur la RN3 d'autres sont en province de la Tshopo (territoire d'Ubundu) et d'autres en province de Maniema (territoire de Lubutu).

La figure (5) représente la carte des villages enquêtés :

Fig. (5) : Carte illustrant la localisation des sites d'échantillonnage (Villages) autour du parc national de la Maiko sur les principales routes nationales (RN3 et RN4) par rapport à la ville

de Kisangani.

13

2.2. MATERIEL

Nous avons utilisés comme matériels biologique, les chasseurs des gibiers pangolins ou un questionnaire d'enquête a été soumis.

2.3. METHODES

2.3.1. Pré-enquête

Elle s'est déroulée au courant du mois de février 2019. Dans cette étude préliminaire, nous avons utilisé l'échantillonnage occasionnel. Cet échantillonnage était dicté par le seul critère d'accessibilité et de disponibilité. C'est ainsi que nous nous sommes entretenus avec les leaders locaux (chefs du village et les personnes influentes du milieu) qui étaient disponibles lors de notre pré-enquête.

Cette pré-enquête nous a permis d'avoir une idée sur les communautés du village, l'activité principale du village, l'exploitation de gibier (ou de pangolin en particulier) et l'état sécuritaire de la zone pour constituer un outil de base pour la formulation des hypothèses du travail, adapter notre questionnaire d'enquête ou guide d'entretien en vue d'entamer l'enquête proprement dite.

2.3.2. Enquête proprement dite

Tout au cours des enquêtes, nous avons procédé par un échantillonnage aléatoire simple. Cette méthode est basée sur la notion de la représentativité de l'échantillon par rapport à l'ensemble de la population, de manière que chaque unité ait une chance égale d'être incluse dans l'échantillon.

2.3.2.1. Echantillonnage

Nous avons considéré trois notions fondamentales dans l'échantillonnage :

? L'unité d'analyse : dans notre cas, c'était le chasseur exploitant le pangolin.

? La population : le terme « population » ou « population-parent » indique l'ensemble d'unités qu'on espère décrire par la généralisation ou l'extrapolation des

14

caractéristiques constatées sur l'échantillon. C'est le groupe d'unités étudiés au cours de l'enquête, c'est-à-dire un nombre limité d'unités qui est supposé être représentatif.

Dans notre cas, 63 chasseurs dans chaque axe ont été choisis de façon aléatoire dans certains villages réputés pour leurs activités de chasse.

2.3.2.2. Collecte des données

Les données ont été collectées au moyen d'un questionnaire d'enquête ou Guide d'entretien, complété par des échanges et entretiens avec la population cible. Annexe (II)

Notre mission était de mener des séances de causeries, des entretiens, échanges et des discussions informelles soit d'une façon individuelle, soit en groupe (Focus group).

Pour vérifier la véracité des déclarations des uns et des autres, certaines personnes ont été retirées du groupe pour un entretien en aparté.

2.3.2.3. Déroulement des entrevues.

Les entrevues avec les enquêtés ont été réalisées en deux phases de descente sur terrain :

La première phase est intervenue au cours du mois de février et mars 2019 dans les villages de l'axe Kisangani-Bafwasende, dans le secteur Centre du PNM.

La seconde phase a été réalisée durant le mois de mars et d'avril 2019, dans les villages de l'axe Kisangani-Lubutu, dans le secteur Sud du PNM.

Les entrevues ont été orientées auprès des chasseurs, notre groupe cible dans les villages environnant le PNM ; ainsi qu'auprès du chef de poste de contrôle au niveau de la barrière de l'environnement sur les axes routiers.

2.3.2.4. Entrevues avec les chasseurs

Les échanges avec les chasseurs, ces sont déroulées sous deux formes : les entrevues en groupes et les entrevues individuels.

a) Les entrevues en groupes

15

Les entrevues semi-structurées (Focus group) ont été menées par un groupe de 3 à 5 personnes (Huntington, 2000), mais sans questions précises et préétablies, de sorte que les lignes intéressantes de discussion pourraient être poursuivies dans l'échange individuel (Bernard, 2000). Les questions ont été ouvertes dans la mesure du possible, afin d'éviter d'orienter les réponses des personnes interrogées. Tous les dialogues ont été notés dans notre carnet de terrain et les incertitudes ont été immédiatement clarifiées après l'entrevue.

Fig. (6) et (7) : Echange en groupe avec les chasseurs à Baego

b) Les entrevues individuelles

Une fois le chasseur ayant des connaissances élevées sur la thématique était identifié dans le focus group; la personne à interroger était sélectionnée. Les questions été standard et la durée des entrevues variaient d'une personne à une autre, de même l'attitude et les connaissances.

Fig. (8) : Echange individuel avec un chasseur à Baego

16

2.3.2.5. Entretien avec le chef de poste à la barrière (Service de l'environnementale)

A la barrière au niveau du PK 20 sur la RN4, un poste de contrôle environnementale province de la Tshopo, nous avons mené des enquêtes, sur la garantie de contrôle des flux des produits secondaires qui circule le long de ces deux axes. Les informations ont été fournies par le chef de poste de contrôle qui nous a aussi renvoyé vers d'autres services spécialisés de la ville de Kisangani. La coordination provinciale de l'environnement et le bureau de l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN/Tshopo) pour d'autres informations supplémentaires sur le flux de trafic du pangolin documenté les cinq dernières années.

2.3.2.6. Identification des produits dérivés de Pangolins

Les produits dérivés de pangolins (Ecailles, griffes etc...) observés sur terrain étaient identifiés à l'aide du « guide d'identification des espèces de pangolin » de Cota-Larson, R. (2017). C'est un outil rapide d'évaluation pour le terrain et le bureau, conçus par l'USAID (United States Agency for International Development) téléchargé sur notre smartphone.

L'écaille ou la griffe étant identifiée, quelques échantillons ont été amenés au Laboratoire de Biologie, département d'Ecologie et Gestion des Ressources Animales (EGRA) à la faculté des Sciences de l'Université de Kisangani pour d'autres études ultérieures. Voir Annexe (III).

2.4. TRAITEMENT DES DONNEES

2.4.1. Kobocollect

Après chaque enquête, les données étaient saisies via l'application Kobocollect installée dans notre smartphone de marque Android TECNO F1 pour la suite de processus de traitement de nos données.

L'application Kobocollect est un outil de collecte des données via les appareils (smartphone et tablette) fonctionnant sous le système d'exploitation Android. Cette application est synchronisée avec la plateforme en ligne nommé KoBoToolbox.org. Ce dernier est une suite de logiciels gratuit et open source, destinée à la collecte de données sur le terrain. Conçue par Harvard Humanitarian Initiative et distribuée par le Bureau des Nations Unies pour la coordination de l'assistance humanitaire (Renggli et al, 2014)

Fig. (9) : Illustration des relations entre les différents outils (Plateforme KoboToolbox.org et logiciel Kobocollect dans le smartphone).

17

Elle est principalement utilisée par des acteurs oeuvrant dans des contextes humanitaires, ainsi que des chercheurs de tout genre oeuvrant dans des pays en voie de développement.

Les chercheurs scientifiques peuvent créer un compte dans la plateforme KoBoToolbox.org et y stocker une quantité illimitée de données sur un serveur en vue des analyses de haute gamme.

2.4.2. Etapes d'utilisation de l'application Kobocollect.

Premièrement, le formulaire d'enquête en format Microsoft Excel (XLS) a été conçu et monté sur la plateforme KoBoToolbox.org de notre compte d'utilisation (A) en ligne.

Ensuite, le formulaire a été envoyé et téléchargé sur notre appareil mobile (smartphone) via l'application Open Data Kit (ODK Collect ou Kobocollect) puis installé dans notre smartphone pour la saisie des données des enquêtes récolté sur le terrain.

Une fois le remplissage des formulaires dans notre smartphones terminé ; les données des enquêtes collectées étaient renvoyés dans notre compte sur la plateforme KoBoToolbox.org (B) pour y être stockés.

Enfin, les données de terrains stockés étaient téléchargées de la plateforme en format Excel, pour des analyses ultérieures. Ces analyses peuvent être directement effectuées en ligne sur la plateforme KoBoToolbox.org ou à l'aide d'outils spécialement conçus pour les enquêtes (C).

18

2.4.3. Analyse des données

Après le dépouillement des fiches d'enquête, de la plateforme KoboToolbox.org, les traitements suivants ont été effectués :

a. Fréquence d'opinion (%)

Elle est obtenue à partir de rapport entre nombre d'opinions des individus enquêtés sur le nombre total de l'ensemble des individus échantillonnés, exprimé en pourcentage.

Fréquence d'opinion: Fo = No/N ×100

Où No : Nombre d'opinion d'individu enquêté

N = Nombre total d'enquêtés de l'échantillon.

b. Comparaison des opinions sur l'exploitation des Pangolins

Les analyses comparatives, ont été utiles pour comparer les opinions de différents chasseurs impliqués dans l'exploitation de pangolins et de leurs produits dérivés entre les deux axes routiers environnant le PNM. Il s'agit notamment : des tests de Chi-deux, de Fisher et d'analyse des variances.

Selon Kombozi (2013), le test de chi-carré poursuit deux finalités:

Comparer une série de fréquences observées avec les valeurs théoriques espérées (test du ÷2 d'homogénéité) et comparer deux ou plusieurs séries de fréquences observées entre elles (test du ÷2 d'indépendance).

La méthode descriptive nous a permis de présenter les données dans des tableaux et graphique pour les rendre plus compréhensives.

Les données d'enquête ont été traitées et analysées à l'aide des logiciels : Excel 2013, Past 3.2 et R Studio, tandis que la carte a été produite par le logiciel QGIS.2.18.0.WGS 84 avec le Référentiel Géographique Commun (www.rgc.cd). Avril 2019.

Fig. (10) : Répartition des personnes interrogées en fonction des villages par axe.

19

Troisième Chapitre : RESULTATS

Ce paragraphe présente, les opinons des personnes interviewées dans 17 villages, le long de deux axes routiers (RN3 et RN4), dans différentes figures et tableaux.

3.1. Exploitation des pangolins dans les environs du PNM

3.1.1. Identités et catégories socio-professionnelles des personnes interrogées dans la zone d'étude.

Ce paragraphe présente, dans différentes figures, les personnes interrogées selon leurs villages, tranches âges, niveau d'étude, tribu et profession.

3.1.1.1. Répartition des personnes interrogées par Villages sur deux axes routiers

La répartition des personnes interrogées par village sur les deux axes routiers est représentée dans la figure ci-dessous :

RN3

RN4

25

20

15

10

5

Effectifs des personnes interrogées

0

Villages par axes routiers

20

La fig. (10) montre une variabilité dans le nombre des personnes interrogées parmi les villages. Il s'avère que la fréquence de personnes interrogées par village n'est pas la même sur les deux axes (p-value = 2,824e-12). Les villages où les personnes interrogées sont plus représentés, Parisi (35,4%), Baego (33,3%), Mengwe (26%) et Bafwabula (19,05%).

3.1.1.2. Age des personnes interrogées

Les tranches d'âge des personnes interrogées par rapport aux villages dans les deux axes routiers échantillonnés sont représentées dans la figure ci-dessous :

X2=28, 11, df=16, p-value=0, 66 Fisher test: p-value= 0, 68

RN3 RN4

Tranche d'âge/Village/ Axe

< 30 [30-50[ >= 50

25

20

15

10

5

0

Effectifs des personnes interrogées

Fig. (11): Répartition des personnes interrogées en fonction de l'âge dans chaque village.

Il se dégage de la fig. (11) que les axes routiers et les villages n'influencent pas la répartition des personnes interrogées suivant leurs âges. C'est-à-dire que quel que soit l'axe routier emprunté ou même le village, la distribution de la population selon leur âge reste assez similaire (p-value > 0,05).

Au-delà de cette similitude, il se dégage aussi certains traits de différence tels qu'au niveau des axes routiers, c'est sur la RN3 que le plus des personnes interrogées sont observés, respectivement 53.3% et 52.4% dont l'âge est compris entre 30 et 50 ans et qu'au niveau de la

% des personnes interrogées

35,00

30,00

25,00

20,00

15,00

10,00

5,00

0,00

RN3 RN4

Niveau d'étude/Village/Axe

Analphabète Primaire Secondaire Supérieur/Univ

X2 = 56.575, df = 16, p-value = 0.1854 Test de Fisher: p-value = 0.08046

Fig. (12) : Répartition du niveau d'étude des personnes interrogées par villages sur les deux

axes routiers

21

RN4, la plupart des personnes interrogées sont de jeunes (66.7%) dont l'âge est inférieur à 30 ans.

Les villages Baego et Parisi renferment chacun plus de 20% des personnes interrogées avec une forte proportion de ceux âgés de 30 à 50 ans à Parisi et de plus jeunes (âge inférieur à 30 ans) à Baego.

3.1.1.3. Niveau d'étude des personnes interrogées

Les résultats de ce paragraphe sont présentés dans les figures (12), (13) et (14). Elles illustrent les niveaux d'étude des personnes interrogées en fonction des villages, tribus et tranches d'âge

a) Villages

La répartition par villages des personnes interrogées en fonction de leur niveau d'étude est représentée dans la fig. (12) ci-dessous :

22

b) Tribu

La répartition des personnes interrogées d'après leur niveau d'étude par tribus est représentée dans la fig. (13) ci-dessous :

% des personnes interrogées

40

20

60

50

30

10

0

Analphabète Primaire Secondaire Supérieur/Univ

Niveau d'étude/ Tribus des enquêtés

X2

= 51, 771, df = 10, p-value = 0, 008061 Test de Fisher: p-value = 0, 03898

Fig. (13) : Représentation des niveaux d'étude des personnes interrogées par tribu

23

c) Ages

La répartition du niveau d'étude des sujets soumis à l'interview par tranches d'âges est représentée dans la fig. (14) ci-dessous :

% des personnes interrogées

40

90

70

20

60

50

30

80

10

0

Analphabète Primaire Secondaire Supérieur/Univ Niveau d'étude/ Tranche d'âge

< 30 [30-50[ >= 50

X2 = 5, 4903, df = 3 p-value = 0, 4826 Test de Fisher: p-value = 0, 4863

Fig. (14) : Répartition globale du niveau d'étude des personnes interrogées par intervalles

d'âges

Globalement, il se dégage dans les figures (12), (13) et (14) que 65.6% des personnes interrogées sont analphabètes et 34% des niveaux primaire et secondaire. La même situation s'observe presque dans tous les villages.

Cependant, quel que soit le village, l'âge des personnes interrogées, n'influencent pas significativement le niveau d'étude, les différences dans les proportions d'âges des personnes interrogées (p-value > 0.05), mais c'est plutôt au niveau de la tribu des personnes interrogées que nous pouvons remarquer cette discrimination (p-value < 0.05).

24

3.1.1.4. Tribus des personnes interrogées

La répartition des personnes interrogées en fonction de leur tribu est représentée dans le tableau (3) ci-dessous Tableau (3). Répartition des personnes interrogées en fonction de leur tribu.

Axes Villages

routiers

Tribus des personnes interrogées

Bali Bowa Kirumbi Kumu Lokele Mbole Mungbetu Ngando Ngelema Topoke Zande

Ayande - - - 3 - - - - 2 - -

Mengwe - - - 14 - - - - 2 - -

Obabaliga - - - 7 - - - - - - -

RN3 Obokabi - - - 10 - - - - - - -

Parisi - - - 15 1 1 - - 2 3 -

Ubungi - - - 2 - - - - - - -

Total (RN3) - - - 51 1 1 - - 6 3 -

Baego 10 1 - - - 1 1 2 - 5 1

Bafwabula 10 - - - - - - - 1 1 -

Bafwamogo - - - 1 - - - - - - -

Bafwapoto 5 - - - - - - - - - -

Bafwatambo 2 - - - - - - - - - -

Bafwatiba 2 - - - - - - - - - -

RN4

Bandiboyi 2 - 3 - - - - - - - -

Bangupa 5 - - - - - - - - - -

Basugo 1 - 3 1 - - - - - - -

Bebendu 4 - - - - - - - - - -

Beizo 1 - - - - - - - - - -

Total (RN4) 42 1 6 2 - 1 1 2 1 6 1

Total général 42 1 6 53 1 2 1 2 7 9 1

Résultat du test X2 = 103.87, df = 10, p-value < 2.2e-16; Test de Fisher : p-value = 0.0004998

25

Il ressort du tableau (3) ci-dessus que la RN3 est plus dominée par la présence du peuple Kumu, alors que le peuple Bali domine plus sur RN4. La même situation est confirmée par le test d'indépendance de chi carré (p-value < 0,05) où on observe que l'axe routier influence significativement la présence d'une tribu.

3.1.1.5. Profession des personnes interrogées

La répartition des personnes interrogées d'après la profession exercée dans les villages d'étude est représentée dans la fig. (15) ci-dessous :

Chasseurs

95%

Agriculteurs Chasseurs

Agriculteurs

5%

Fig. (15) : Répartition des personnes interrogées d'après la profession exercée dans les

villages d'étude.

Il ressort de la figure (15), que 95% des personnes interrogées ont été des chasseurs et que 5% seulement étaient des Agriculteurs.

3.1.2. Connaissance des espèces de Pangolins

Afin de rendre compte du niveau de connaissance de l'exploitation des pangolins et de la commercialisation de leurs produits dérivés dans le milieu, étant donné la bonne représentativité des autochtones dont les Bali et les Kumu, nous avons cherché à connaître leur niveau de connaissance de trois espèces de Pangolin (Manis gigantea, Manis tricuspis et Manis tetradactyla) dans la zone d'étude (Figure 16).

26

Fig. (16) : Niveau de connaissance des Pangolins par les chasseurs.

Il résulte de la figure (16) que 100% des chasseurs des personnes interrogées connaissent les trois espèces de Pangolin, néanmoins 72% savent bien deux espèces, le pangolin géant : Manis gigantea (36%) et le Pangolin à ventre blanc : Manis tricuspis (36%) également et que (23%) par contre connaissent le Pangolin à longue queue (Manis tetradactyla).

3.1.3. Moyen d'obtention des pangolins par axes

Le moyen d'obtention des pangolins par les personnes interrogées est représenté dans le tableau (4) ci-dessous :

Tableau (4). Moyen d'obtention des Pangolins

Moyen

RN3

%

RN4

%

Chasse

63

100

59

93,6

Achat

0

0

3

6,3

Total

63

 

62

 
 
 

100

 

100

%

100

 
 
 

27

Il ressort du tableau (4) que les pangolins sont obtenus à travers la chasse sur les deux axes mais aussi à travers l'achat.

3.1.4. Utilisations des Pangolins

La compréhension de l'usage ethnozoologique des pangolins et de leurs sous-produits par les communautés vivant autour du Parc National de Maiko est importante en vue de cerner l'ampleur de l'exploitation dans le milieu d'étude. Les résultats montrent que globalement les pangolins servent à l'alimentation et au traitement des maladies. Les détails sont consignés dans la fig. (17) et le tableau (5).

3.1.4.1. Alimentaire

La consommation des Pangolins par les personnes interrogées autour du PNM est représentée par les raisons de consommation de la viande de Pangolin dans la fig. (17) ci-dessous :

Habitude alimentaire

46%

Préférence alimentaire

54%

Fig. (17) : Raisons de consommations de la viande des Pangolins par les chasseurs autour du

PN Maiko

Il ressort de la fig. (17) que 100% des personnes interrogées consomment la viande des Pangolins et cela pour des raisons de préférence (54%) et par habitude (46%).

3.1.4.2. Traitement traditionnel des maladies à partir des produits dérivés.

De nos enquêtés, il a été démontré que les cendres issus des produits dérivés de Pangolin, détiennent une vertu thérapeutique, servant à traiter certaines maladies dans la zone de notre étude.

La fig. (18) représente la fréquence de rencontre ou d'observation des espèces des Pangolins dans la forêt telle que déclarée par les chasseurs.

28

La liste des maladies traitées telles que signalées par les personnes interrogées est reprise ci-dessous :

Tableau (5) : Maladies traitées par les produits dérivés des Pangolins

Axes
Routiers

Produits
dérivées

Maladie traitée

Mode d'usage

RN4

Ecailles

Paludisme

Cendres des écailles mélangées à l'eau, à appliquer sur tout le corps du malade

Contraction utérines

Cendres des écailles mélangées à l'eau, à appliquer sur le ventre de la patiente et sur la partie vaginale pour permettre la contraction.

Lutte biologique

Répandre les cendres des écailles de Pangolins sur les plantes pour éloigner la présence des oiseaux.

Hémorroïdes

Cendres des écailles mélangées à l'huile des ricins, à appliquer sur l'anus, contre les hémorroïdes externes.

Cyphose

Cendres des écailles mélangées à l'huile des ricins, à frotter sur la bosse du patient

Infection respiratoire aigue

Cendres des écailles mélangé à l'eau, à appliquer sur tout le corps du patient

Typhoïde

Cendres des écailles mélangées à l'eau, à appliquer sur tout le corps du patient et boire également.

Griffes

Carrie dentaire

Cendres des griffes de pangolins, rincer les dents

Névralgie intercostale

Cendres des griffes de pangolins, à appliquer sur le thorax

RN3

Rien à
signaler

-

-

Il ressort du tableau (3), que sur la RN3 ; personne des personnes interrogées ne connait la vertu thérapeutique que peut posséder les produits dérivés des pangolins ; par contre sur la RN4 les personnes interrogées ont cité quelques maladies dont le paludisme, la Carrie dentaire, l'hémorroïde, l'infection respiratoire aiguë, etc. Le traitement se fait à base de cendre des écailles et/ou des griffes de Pangolins dans leur milieu.

3.1.5. Fréquences de rencontre de Pangolins dans la forêt

Manis
tetradactyla

11%

Manis gigantea

37%

29

Manis tricuspis

52%

Fig. (18) : Fréquences de rencontre des Pangolins en forêt.

Il ressort de cette fig. (18) que l'espèce Manis tricuspis est la plus rencontrée ou observée en forêt, suivie de l'espèce Manis gigantea et enfin, l'espèce Manis tetradactyla.

3.1.6. Opinion des personnes interrogées sur l'Etat actuel des Pangolins en forêt

L'état actuel des Pangolins en forêt, suite aux menaces qui pèsent sur ces derniers, a constitué une préoccupation majeure. L'opinion des chasseurs à ce sujet est représentée dans les figures (19) a et b ci-dessous :

RN3

Effectifs des personnes interrogées

50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Rare Peu abondante Abondante Trop abondante

Opinion des personnes interrogées / Espèces

Manis gigantea Manis tricuspis Manis tetradactyla

30

Fig. (19).a : Opinion des personnes interrogées sur l'Etat actuel des Pangolins dans la forêt sur

la RN4.

RN4

Effectifs des personnes interrogées

50 45 40 35 30

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

25

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

20 15 10 5 0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Rare Peu abondante Abondante Trop abondante

Opinion des personnes interrogées / Espèces

Manis gigantea Manis tricuspis Manis tetradactyla

Fig. (19).b : Opinion des personnes interrogées sur l'Etat actuel des Pangolins dans la forêt

sur la RN4

Partant des opinions des personnes interrogées dans les fig. (19).a et b, il a été déclaré sur la RN3, l'espèce Manis tricuspis est peu abondante (56,4%); suivi de Manis gigantea (32,2%) et enfin, l'espèce rare est le Manis tetradactyla (75,8%) d'enquêtés. Par contre, sur la RN4, Manis tetradactyla est rare (69,8%), suivi de Manis gigantea (44,4%) ; Peu abondante le Manis gigantea (38.1%) et enfin Manis tricuspis soit 34,9 %.

3.1.7. Différents types de moyen de chasse de Pangolins utilisés

Les différents types de moyen de chasse de Pangolins utilisés par les personnes interrogées sur l'axe Kisangani-Ituri (RN4) et Kisangani-Lubutu (RN3) sont représentés dans la figure (20) ci-dessous :

31

Effectifs des personnes interrogées

40

20

60

50

30

10

0

Ramassage Pièges Creusage du terrier Chien de chasse Fusil

RN4 RN3

Moyen de chasse de Pangolin/ Axe

Fig. (20) : Les moyens de chasse de Pangolins utilisé sur l'axe Kisangani-Ituri et Kisangani-Lubutu

Le ramassage (96,7%) est la méthode de capture la plus pratiquée sur la RN4, suivi de Piège traditionnel (67,7%), du Fusil (40,3%), Creusage du terrien (37,09%) et enfin, le Chien de chasse (19,35%) qui est la moins pratiquée sur cette axe.

Par contre, sur la RN3, le Piège traditionnel (77,7%) viens en tête, suivi du Ramassage et Creusage du terrier (73,01%) chacun, Chien de chasse (52,3%) et enfin, le Fusil (30,15%).

3.1.8. Lieu de prélèvement des Pangolins dans la Forêt

Le lieu de chasse de Pangolin dans la forêt par les personnes interrogées est représenté dans la fig. (21).

32

Effectifs des personnes interrogées

60 50 40 30 20 10 0

 

RN4 RN3

Lieu de chasse de Pangolin/Axe

Forêts non classées Forêts autours du parc Parc Maiko

Fig. (21): Lieu de chasse de Pangolin dans la forêt

D'après les déclarations des personnes interrogées, La majorité des Pangolins exploités ont été prélevés dans les forêts non classés avec 75,5% sur la RN4 et 47,6% sur la RN3.

3.2. Commercialisation des pangolins et de leurs sous-produits et son ampleur dans la

zone

3.2.1. Produits commercialisés

Afin d'identifier les produits commercialisés de pangolins; le résultat de l'enquête relative à cet aspect du problème est résumé dans la figure (22).

33

100

10

% des personnes interrogées

1

Ecailles Ne sais pas

Ecailles Viande Griffes Ne sais pas

L'impact socioéconomique majeur de l'exploitation des Pangolins sur les revenus des chasseurs est représenté dans la fig. (23).

RN3 RN4

Produits dérivés vendus/ Axe

Fig. (22) : Produits dérivés de Pangolins impliqués dans la commercialisation.

Il ressort de cette fig. (22) qu'en prenant les deux axes d'étude, 90,4% des personnes interrogées, déclarent dans l'ensemble que les trafiquants arrivent pour la recherche des écailles des Pangolins; 6,4% ont déclaré que, c'est pour la viande également et que 2,4% ses sont réservés pour donner une réponse à cette question.

3.2.2. Prix d'achat du Kilogramme d'écaille de Pangolin

Partant des déclarations des personnes interrogées, seules les écailles de l'espèce Manis gigantea sont sollicitées par le trafiquant et que le prix par Kilogramme dépend d'un acheteur à un autre. Sur la RN4, en moyenne le prix est de 21.687,5Fc (soit 13, 5$US), par contre sur la RN3, le prix moyen est de 9.888,89Fc (soit 6,18$US), conformément au taux du jour de la BCC (1$US=1650Fc).

3.2.3. Impact du commerce des Pangolins et de leurs sous-produits sur la vie des chasseurs

34

44%

56%

Non Oui

Fig. (23): Appréciation de l'impact économique de l'exploitation des Pangolins par les chasseurs

Il ressort de la fig. (23) que, 56% des personnes interrogées affirment ne rien bénéficier de ce commerce contre 44% qui affirment que cela constitue un bénéfice en termes de revenus pour eux.

3.3. Filière d'exploitation et acteurs impliqués

3.3.1. Lieu de provenance des acheteurs impliqués

Les acheteurs des écailles des pangolins dans notre zone d'étude sur les deux axes sont de deux origines principales. La plupart des personnes interrogées (95%) ont indiqué que ce sont des nationaux (congolais) et une faible partie (5%) a soutenu que ces sont des étrangers (chinios et sénégalais).

La figure ci-dessous donnent les proportions selon le lieu de provenance par axes routiers.

Fig. (25) : Moyens de transport utilisés sur les deux axes.

35

Villes/Territoires de provenance des acheteurs

RN4 RN3

Effectifs des personnesinterrogées

60

50

40

30

20

10

0

Fig. (24): Villes/Territoires de provenance des acheteurs en RDC

De la figure (24), il ressort que 77,7% des personnes interrogées sur la RN4 indiquent que les achateurs nationaux et étrangers viennent généralement de la Ville Kisangani et 9,54% renseignent qu'ils viennent de l'Est, dans la ville de Butembo. Par contre sur la RN3, 72,58% des répondants ont stipulé que les acheteurs viennent également de Kisanganiet 24,2% ont parlé de Lubutu. Le test Khi-deux (X2=0,01066 ; df = 1, p = 0,91777) montre que la différence des origines des acheteurs nationaux n'est pas significative dans les deux axes.

3.3.2. Moyen de transport

Effectifs des personnes interrogées

60 50 40 30 20 10

0

 

RN4 RN3

Moyen de transport/ Axe

Moto Véhicule Vélo Je ne sais pas

Les moyens de transport utilisés par les trafiquants sur les deux axes sont représentés dans la fig. (25).

36

Il ressort du la fig. (25) que le moyen de transport le plus utilisé par les trafiquants et les intermédiaires pour accéder ou écouler les produits secondaires le long de deux axes est la moto, (88,8% RN4 et 96,7% RN3). Suivi du véhicule (10% RN4 et 5% RN3).

3.3.3. Diagramme simplifié de l'organisation du marché.

Les différents acteurs impliqués dans la filière de commercialisation des Pangolins dans la région environnant le PNM sont représentés dans la fig. (26) ci-dessous.

Fig. (26): Les différents acteurs impliqués dans la filière d'exploitation des Pangolins dans la région environnant le PN Maiko.

Dans ce schéma, nous donnons la relation qui démontre les acteurs impliqués dans l'organisation du marché de l'exploitation et commercialisation des Pangolins et de leurs produits secondaires.

37

Quatrième Chapitre : DISCUSSION

Cette étude porte sur l'exploitation des pangolins et la commercialisation de leurs produits dérivés dans la zone environnant le PNMaiko.

Cette approche a permis de décrire les facteurs associés aux activités d'exploitation de ces espèces sauvages ainsi que de leurs produits dérivés.

4.1. Exploitation des pangolins autour du PNMaiko.

Nos résultats montrent clairement que sur les deux axes, les chasseurs ruraux, principalement ceux âgés de moins de 30 ans et au de-là de 50 ans, toute tribus confondues, pratiquent la chasse au pangolin, à la fois pour des raisons personnelles et pour des gains commerciaux.

Le fait que plus d'une centaine de personnes interrogées, soit 125 enquêtés (100%) déclarent avoir chassé et consommé des pangolins au cours des cinq dernières années ou en ont, chacun, capturé au moins un au cours des douze derniers mois et connaissent déjà bien le commerce de produit dérivé de pangolins, indique la fréquence et la pression de cette activité dans la zone étudiée autour de Maiko.

Ce qui confirme notre première hypothèse, stipulant que les pangolins sont indistinctement exploités dans les villages situés le long des principales axes routiers autour du Parc National de la Maiko pour des fins diverses.

Certes, comme constatés dans nos résultats, les chasseurs autour du PNM exploitent les pangolins dans la nature pour de fins de médecine traditionnelle et comme viande de brousse.

En effet, les études sur la viande de brousse (Nebesse et al., 2014) réalisées notamment dans la région de Kisangani ont indiqué que les pangolins sont parmi les mammifères souvent chassés, en Afrique centrale pour la viande qui est particulièrement prisée, et cela, depuis les années 1990. Elle est parmi les viandes de brousse les plus chères vendues dans les marchés nigérians et gabonais. Ces animaux sont généralement prélevés et fournis vivants par les chasseurs. (Gaubert, 2011)

38

La pression anthropique exercée sur les pangolins et leurs produits secondaires semble principalement due à la satisfaction des besoins alimentaires et thérapeutiques en qualité de « bushmeat » et de matière première de la médecine traditionnelle. En effet, chez les femmes, par exemple, les écailles servent à stimuler la circulation sanguine, le flux menstruel et la lactation ; mais aussi, elles sont utilisées en cas d'aménorrhée.

Par ailleurs, certains produits serviraient également contre le rhumatisme, les plaies et furoncles, les crampes dans les mains et les pieds et les engourdissements dans les extrémités (Challender, 2011 ; Challender & Hywood 2012).

Ce prélèvement pour l'usage local a déjà atteint des niveaux alarmant dans de nombreux pays de l'aire de répartition (Fa et al., 2006 ; Soewu et Ayodele 2009 ; Boakye et al., 2014 ; Boakye et al., 2015 ; Boakye et al., 2016).

L'exploitation locale des pangolins et de ses produits dérivés dans les villages est "ancrée également dans la tradition" ou « coutume », comme « une habitude et une préférence alimentaire » dans la consommation. Ainsi, il n'est pas surprenant qu'au cours de cette étude que les chasseurs aient affirmé la consommation de ce dernier et énuméré un certain nombre des maladies traité par les écailles et griffes dont : la Carrie dentaire, infection respiratoire aigu, typhoïde etc. Ce qui converge largement avec les études de Mitra (1998), qui stipule que malgré la réglementation, les parties du corps en pangolin continuent d'être utilisées dans la médecine traditionnelle dans toute l'Inde. Mahawar & Jaroli (2008) déclarent que 109 espèces animales sont exploitées et 270 parties différentes sont utilisées en médecine traditionnelle dans l'Inde, y compris les pangolins.

En effet, environs 22 parties du corps de pangolins sont utilisés pour guérir une gamme d'affections incluant entre autres les convulsions, la protection spirituelle, les rhumatismes, les maux d'estomac et le mal au dos (Boakye et al., 2015a, b). La pharmacopée chinoise utilise les écailles de pangolins grillées pour détoxifier, soulager les cas de paralysie et stimuler la lactation (Zhao et al., 2014). C'est le cas aussi en Sierra Leone, les pangolins sont utilisés pour le traitement de 59 maladies et affections différentes (Boakye et al., 2015a).

Au Vietnam, les prix élevés de la viande de pangolins ont mené à sa consommation comme marque d'opulence (Newton et al., 2008 ; Shairpe et al., 2016).

39

Et cela, pour toute les espèces, certaines études ont démontrés que les espèces de pangolins d'Afrique sont toutes menacées par cette chasse pour les marchés locaux (Waterman et al., 2014a, b, c; Pietersen et al., 2014).

Certains chasseurs déclarent utiliser les produits pangolin à des fins médicinales ; ils mangeaient la viande des pangolins au moins une seule fois parce qu'ils ne peuvent pas se permettre de ne pas le faire même si la loi l'interdit.

Ce qui est confirmé que les pangolins sont soumis à une exploitation importante et souvent intensive pour la viande de brousse consommée localement et dans la médecine traditionnelle (Ayodele & Soewu, 2009 ; Gaubert, 2011 ; Boakye et al., 2016).

Fa et al., (2006) indiquent qu'au cours de leur travail de terrain, sur six mois au Cameroun en 2002-2003, M. tricuspis était la quatrième espèce la plus fréquemment prélevée comme viande de brousse à travers les 47 sites étudiés.

D'après une étude ayant analysé les données sur les marchés et sur la chasse entre 1972 et 2014, la proportion de pangolins chassés a augmenté considérablement au cours du temps à travers l'Afrique sub-saharienne et le Bassin du Congo. Ce nombre a été multiplié par 9 pendant la période qui va de 2005 à 2014 (Ingram et al., 2016).

Le nombre des pangolins vendus pour la médecine traditionnelle et pour les pratiques culturelles est considérable et très probablement non-durable si on tient compte de la biologie reproductrice de ces espèces (Waterman et al., 2014a).

Toutefois, contrairement à certaines constatations faites dans le cadre d'une autre étude réalisée au Myanmar (Nijman et al., 2016), ce dernier déclare qu'il n'existe pas de lien entre les sites des prélèvements des pangolins et leurs usages.

Pour la plupart des chasseurs interrogés dans le cadre de cette étude, la chasse aux pangolins, quelles que soit pour leur viande et ou leurs écailles, semblait être une activité fréquente. Ils tombent sur des pangolins ou leurs signes constamment dans la forêt et la demande de ces produits dérivés motive les chasseurs de façon obligatoire. Par ailleurs, ils ont décidé d'aller dans la forêt et de chercher un pangolin.

40

Cependant, le fait que la plupart des chasseurs interrogés ont identifié les différents pangolins comme étant moins abondants dans la région, dont le pangolin géant (Manis gigantea). Ceux qui sont abondants : le pangolin à ventre blanc (Manis tricuspis) et rare le pangolin à longue queue (Manis tetradactyla) et cela qu'il y a cinq ans. Les niveaux de prélèvement, bien qu'apparemment faibles, reste non viables si rien ne fait.

Le faible taux de reproduction de pangolins ; un à deux jeunes par an, (Mahmood et al., 2015, Zhang et al., 2016) est déjà reconnu comme un facteur biologique qui rend les populations sauvages, particulièrement le pangolin, vulnérable à tout niveau de chasse (CITES 2017).

De plus, les chasseurs nous ont indiqués que l'activité de chasse au pangolin dans les environs du PNMaiko se réalise le soir beaucoup mieux pendant la saison pluvieuse, saison qui caractérise la région. Cela pourrait avoir de l'impact sur les pangolins, car une étude a démontré que la période où les femelles sont signalées de voir leurs petits entre le mois de janvier et avril (Mahmood et al., 2015) qui sont généralement la période de la non fermeture de chasse selon la loi congolaise sur la chasse. Un facteur de plus comme menace à ces animaux.

Les pratiques de destruction ou creusage des terriers, pour capturer les pangolins peuvent aussi avoir plusieurs effets néfastes sur l'environnement en réduisant la disponibilité de l'habitat de ces espèces (Newton et al., 2008)

En plus des préoccupations de conservation, il y a un certain nombre de questions liées au bien-être des animaux associés aux pratiques de chasse actuellement appliquées dans les villages environnant le PNMaiko, soit les chiens de chasse, le fusil etc. La durée de la souffrance est particulièrement préoccupante étant donné que les chasseurs ont déclaré qu'il peut falloir plusieurs jours avant ou des heures pour réussir à sortir un pangolin de son terrier ou de sa tanière pendant la capture.

Le transport des animaux vivants après leur capture est également préoccupant selon Baker et al., (2013). Bien que nous n'avons trouvé aucune preuve de l'utilisation traditionnelle ou commerciale de pangolins vivants, les chasseurs ont rapporté que les pangolins sont souvent transportés dans un sac jusqu'à ce qu'ils atteignent un endroit plus convenable pour la suite des manipulation de l'animal ; car l'animal pèserait plus au moins 30 à 50 kg le pangolin géant.

41

Les possibilités de souffrances des animaux pendant l'abattage sont particulièrement affreuse et très douloureuses pour l'animal ; la coupe de langue, pour tuer l'animal par saignement du sang. Les chasseurs ont déclaré avoir placé des pangolins dans l'eau bouillante ; qui est une technique employés pour aider à éliminer les dépôts calcaires et de dépouiller l'animal de ces écailles, ce qui converge avec les déclarations des chasseurs en Inde (Mohapatra et al., 2015).

Bien que la plupart des chasseurs aient déclaré qu'un couteau n'été pas utilisé pour tuer les pangolins au préalable, des inquiétudes subsistent qu'une partie peut être encore vivante quand le processus d'ébullition commence.

Nous n'avons pas décelé de caractéristiques démographiques particulières qui semblaient dicter la fréquence ou le succès de la chasse entre les communautés tribales, l'axe routier, l'âge de chasseur, le niveau d'instruction pour exploité le pangolin. Les villages par contre; contenant un grand nombre de chasseurs pourrait avoir un impact sur la chasse au pangolin.

De plus, rien n'indique que les personnes qui ont participé à l'enquête que leurs revenus étaient plus susceptibles d'avoir recours à la chasse au pangolin. Cependant, Il est important de noter que tous les chasseurs ruraux de cette région environnant le PNM peuvent être considérés comme recevant relativement peu d'argent.

Les faibles revenus et les avantages pécuniaires que l'on pourrait tirer de l'acquisition d'un pangolin et la vente de ses produits est vraiment considérables par rapport à leur revenu quotidien, qui les incite à faire de la chasse au pangolin.

De plus, certains commentaires et les expériences mémorables décrits par les chasseurs, suggèrent de façon anecdotique que l'argent reçu était nécessaire pour leur vie (traitement médical, écoles etc...) plutôt que pour l'achat de biens de première nécessité pour le luxe ou pour "s'enrichir".

Notre étude sert également d'autre étude de cas utile qui illustre la mesure dans laquelle la demande insoutenable des consommateurs (trafiquants) pour les produits pangolin et le commerce illégal qui y est associé peut se répandre dans les collectivités rurales éloignées et toucher de nombreuses personnes qui, très probablement, ne comprennent pas pleinement les véritables ramifications de la demande, ni même le pourquoi.

42

4.2. Commerce des pangolins et de leurs sous-produits autours du PNM

Les résultats de cette étude indiquent, d'une manière générale que les chasseurs au niveau des villages autour du PNM ne ciblent pas spécifiquement les pangolins à l'heure actuelle pour leurs viandes ou pour le traitement des certaines maladies. Par contre, actuellement c'est pour leurs écailles qu'ils sont beaucoup plus chassés et cela uniquement pour les écailles du pangolin géant (Manis gigantea) qui est plus sollicité par les acheteurs, que les deux autres espèces dont le pangolin à ventre blanc (Manis tricuspis) et le pangolin à longue queue (Manis tetradactyla). Contrairement à Waterman et al., (2014a, b, c), Pietersen et al., (2014) qui ont déclaré. Toutes les espèces de pangolins d'Afrique sont toutes menacées par la chasse pour approvisionner la demande des marchés internationaux pour leurs écailles.

En ce qui concerne l'utilisation commerciale, bien que la viande de pangolin soit un produit de luxe en Chine et au Vietnam (Challender et al., 2015), les chasseurs autours du PNM ont fourni peu d'indication que la viande a été commercialisée en dehors de la zone locale, néanmoins c'est plutôt la demande des écailles, qui est accru ; des acheteurs en provenance des grands centres urbains (ville) qui les motivent de faire cette activité, sauf ils ne savent pas pour quelle finalité cette demande accrue.

Pour les chasseurs interrogés, le commerce des écailles a remplacé l'utilisation traditionnelle comme principal moteur de ce type d'activité. Plus précisément, les réponses des chasseurs indiquent en très grande majorité que, bien que relativement peu d'entre eux puissent utiliser les écailles de pangolin obtenues dans le traitement des maladies, elles se vendent bien en grande majorité.

Partant de nos résultats, il nous est révélé qu'il y a une différence significative dans la balance de prix de 1 Kg d'écailles de pangolin géant, entre les 2 axes routiers, soit 6,18 $US le Kg pour la RN3 et 13,5$US le Kg pour la RN4. Cela se justifierait par le fait d'éloignement de chaque zone, la RN3 étant relativement proche du PNM ; pendant que la RN4, la route est relativement éloignée du PNM ; ce qui confirme notre deuxième hypothèse : l'exploitation de Pangolins et de leurs produits dérivés est élevée le long des axes routiers, mais avec une intensité qui augmente en fonction de l'éloignement par rapport au Parc. Ainsi, les agglomérations

43

relativement plus éloignées du PNM ont une ampleur d'exploitation plus élevée que celles proches du Parc.

Selon Swemmer et al., (2014), il est estimé qu'environs 0,4 à 2,7 millions de pangolins sont tués chaque année, soit une augmentation d'au moins 145% entre 2000 et 2014. Cette exploitation intercontinentale a motivé une flambée de prix du pangolin, telle celui du pangolin géant dont le prix a été multiplié par 5,8 et celui du pangolin arboricole par 2,3 au cours de la même période.

Au fur et à mesure que la demande des produits secondaires de pangolins augmentent, leur valeur est déclarée par bon nombre de chasseurs, supérieur à celui de l'inflation des années passée ou même cela ne faisait pas une demande. Cela converge avec les études de (Newton et al. 2008) qui montre que les prix des pangolins semblent être plus élevé au Vietnam que dans les pays voisins (Cambodge : 45 $ US le kg, Indonésie : 17 $US le kg), bien qu'une étude commerciale régionale serait nécessaire pour confirmer cela. Par contre, cela varie d'une espèce à une autre, ou les prix le plus bas par kg d'écailles ont été déclarés pour les pangolins de plus grande taille (Nooren & Claridge 2001).

En effet, la carence de ces ressources sur le marché asiatique est la cause qui a occasionné une flambée des prix sur le marché, africaine, motivant désormais le braconnage intensif et organisé d'espèces d'Afrique (Challender 2014; Zhou et al., 2014).

Ainsi, depuis 2008, le prix d'un kilogramme d'écailles de pangolins est passé de 300$ à 600$ dans la Province du Yunnan en Chine (Zhou et al., 2014) occasionnant des répercussions sur l'exploitation de ce groupe en Afrique. Au Nigeria par exemple, le prix d'1 Kg des écailles des pangolins a été multiplié par 10 au cours des cinq dernières années (CITES, 2016).

Il est probable que les écailles de pangolin soient destinées pour les consommateurs urbains et internationaux ; mais pour quelle raison ? Nous ne savons pas encore. A déclaré la majorité des chasseurs interrogés.

Cette méconnaissance de la demande chez les chasseurs ruraux sur le pourquoi de la demande des écailles de pangolins qui devient de plus en plus accrue, pourrait expliquer certaines des

44

4.3. Filière d'exploitation et acteurs impliqués

Les chasseurs dans les axes routiers (RN3 et RN4) ne se rendent pas en ville pour vendre les produits, mais les acheteurs des viandes de brousses et certains commerçants locaux agissant comme intermédiaires à divers niveaux. Ils incitent la demande et cela en cachette pour contourner les services de l'état, compte tenu du statut des pangolins dans la région. Ils utilisent la moto et le véhicule. Ce qui confirme notre troisième hypothèse : plusieurs types d'acteurs, locaux et étrangers jouent différents rôles dans l'exploitation des Pangolins et de leurs produits dérivés dans la zone environnant le PN Maiko.

Ces résultats concordent avec l'étude de Thapa et al., (2014) au Népal oriental, où les pangolins étaient chassés principalement pour le commerce et utilisés occasionnellement par la population locale pour la nourriture, mais rarement pour la médecine traditionnelle. Dans les deux cas, les chasseurs, dans le contexte du commerce illégal d'espèces sauvages, tombent dans une typologie combinée de subsistance/opportuniste (tels que définis par Phelps et al., 2016).

Cependant notre étude, converge avec Challender (2011), prouvant que le marché extérieur pourrait maintenant et toujours être le moteur de l'opportunisme (économique) de la chasse, tandis que l'élément (local) de subsistance semble être l'élément moins important de la chasse au Pangolin. Ces types d'opportunistes motivés par des considérations commerciales qui ne sont ni des moyens de subsistance primaires ni des moyens de subsistance réguliers, sont souvent négligés dans les activités des discussions sur le commerce illégal d'espèces sauvages (Phelps et al., 2016).

Il est intéressant de noter que 100 % des chasseurs interrogés dans le cadre de cette étude ont déclaré qu'ils ne savent pas exactement à quoi servent les produits Pangolins qu'ils vendent ou pourquoi le marché existe, plutôt que le fait que les trafiquants étaient prêts à payer un montant substantiel pour ces produits ; ce qui converge avec Katuwal et al., (2015) au Nepal. En outre, certains chasseurs n'ont pas répondu à certaines questions, car la thématique apparaissait pour eux dangereux, car sachant que ces sont des animaux protégées, illégalement exploitable.

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questions nouvelles les plus déroutantes fournies par les chasseurs, à savoir: « les écailles serviraient comme des braises dans le centres urbains ? ».

A cela s'ajoute également les préoccupations que les demandeurs riches exploitent les chasseurs ruraux ; ce qui a été confirmer également par (Duffy et St John 2013), qui a réalisé que les exploitant tirent potentiellement profit de l'ignorance des chasseurs.

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CONCLUSION ET SUGGESTIONS

Cette étude a évalué l'exploitation des pangolins et la commercialisation de leurs produits dérivés autour du PNM sur les deux axes routier Kisangani-Ituri et Kisangani-Lubutu.

Par des entretiens semi-structurés et individuels, réalisés avec les chasseurs, nous avons analysé le scénario des activités d'exploitation de pangolin et de commercialisation de ces sous-produits.

D'après les résultats d'entrevues menées auprès de 125 personnes, nous retenons ce qui suit.

· Sur les deux axes routiers d'étude, la RN3 a eu le plus des personnes interrogées, d'âge avancé, dominés par la tribu Kumu et que sur la RN4 la majorité des personnes interrogées sont de jeunes, de tribu Bali dont la plupart sont analphabètes avec comme activité principale, la chasse.

· Concernant l'exploitation de pangolins et commercialisation de leurs produits secondaires dans notre milieu d'étude, il a été déclaré que les pangolins est exploité pour trois fins : alimentaire, traitement des maladies jusque-là au niveau local et que seuls les sous-produits sont commercialisés, les écailles de Manis gigantea (1Kg d'écailles coûtent 6,18$ sur la RN3 contre 13,5 $ sur la RN4) dont les acheteurs sont les trafiquants en provenance des grandes agglomérations.

· D'après les opinions de personnes interrogées Manis tetradactyla est rare dans la forêt (72,8%); ainsi que Manis gigantea (52%) ; par contre, Manis tricuspis est peu abondante (50,4%) sur les deux axes.

· Le ramassage de pangolin est déclaré la méthode de capture la plus pratiquée (85,6%), suivi du piège traditionnel (72,8%) et creusage des terriers (56%), de la chasse au chien (44,8%) et enfin, le fusil (36%).

· 60,8% des Pangolins exploités sont prélevés dans les forêts non classées contre 33,6% dans des forêts environnants le PN Maiko.

Suggestions

· La mise en place d'un plan stratégique immédiat autour du PNM en vue de permettre que le parc puisse remplir son rôle d'unité de conservation d'une façon efficace, des techniques

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de surveillance efficaces le long des axes routiers pour contrecarrer les trafiquants des pangolins.

? Que les services spécialisés au niveau de point de contrôle planifient des programmes de suivi, des interventions qui se focalisent sur le trafic des pangolins le long de ces axes routiers.

? Et que les recherches fassent des études approfondies sur ce groupe zoologie menacé avant qu'il ne soit trop tard.

Recommandations

1. Vulgariser les lois relatives à la chasse et à la conservation et les mesures d'application au niveau des provinces dans lesquelles se situe le Parc National de Maiko et au niveau local (entités décentralisées) sur la protection des animaux (loi 082 et 014).

2. Y ajouter (Proposer) une édition à vulgariser qui pourrait renforcer l'interdiction de la commercialisation du pangolin et ses produits secondaires (écailles) sur toute l'étendue de ces provinces (exemple la Province de la Tshopo ; Maniema et Nord-Kivu).

3. Renforcer la capacité en la matière, des agents oeuvrant dans divers services spécialisés basés aux différents postes de contrôle (Service environnement, DGDA, Police des frontières, ANR, etc.).

4. Mettre en place des mesures contraignantes à ces dispositions à toute personne impliquée dans ce commerce.

5. Encourager les activités alternatives et incitatives tendant à réduire la pression de chasse sur les animaux protégés au niveau local, élevages de petits bétails.

6. Demander aux autorités de renforcer l'éducation mésologique (environnementale) à tous les niveaux (école,...).

7. Demander aux autorités de s'investir pour l'application de toutes ces mesures au niveau national.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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